Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 décembre 1925 28 décembre 1925
Description : 1925/12/28 (A26,N194). 1925/12/28 (A26,N194).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397044r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 19*
7
LU NUMfeRO ; 10 OIINUMI8
LUNDI SOIn. 28 DECEMBRE 1985
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Les Annales Coloniales
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DIRECTIIUR. : MARCEL RUBDEL et L-G. THEBAUL T -
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VERS LA PAIX ?
loi-
Allons-noua sous peu avoir la paix en Syrie
et au Maroc ? Certains le pensent, et tous,
évidemment, le désirent.
Les journaux ont annoncé, il y a deux ou
trois jours, un armistice entre liés Français et
les Drtises ; ils en ont donné même les ter-
mes. I) y a peut-être quelque chose de préma-
turé dans, cette information. Le nouveau Haut-
Commissaire a peut-être fait annoncer dès
maintenant comme réalisé ce qui est son es-.
poir très vif, mais ne le-sera que dans quel-
ques semaines ou quelques mois.
Les instructions que lui a données le Gou-
vernement et qui n ont été portées à la con-
naissance du public que récemment, afin de
permettre au président du Conseil un effet de
tribune, rendent sa tache assez facile. belles
laissent entrevoir l'organisation d'une. Fédéra-
tion syrienne.
En outre, les représentants de la population _1
de chaque Etat seront appelés à élaborer les
lois organiques de leur Etat. Les populations
seront consultées, et non plus quelques per-
sonnages qualifiés pour la circonstance d'auto-
rités locales.
11, existe cependant une certaine différence
entre cette politique et les revendications des
divers Comités syriens. M. Briand, lorsque je
parlais de ces revendications des Syriens, me
fit remarquer que ces divers Comités ne s'en-
tendaient pas. C'est vrai, il. y a entre eux des
désaccords que je n'ignore pas, mais ce qui
est-indiscutable, c'est que certains points leur
sont .communs. Les uns et les autres deman-
dent l'évacuation des troupes françaises préa-
taMememt t toute consultation de la popula-
tion : ils veulent un régime analogue à celui
de l'Irak..
Est-ce que les comités syriens. se montre-
roflt intraitables ? Les opinions sont partagées.
Il est des résistances qui ne sont pas inébran-
lables. Et l'on compte sur l'habileté de M. de
fouvenel pour les faire fléchir. Peut-ette que
"accord ne tardera pas à se réaliser, Les me-
sures prises par le Haut-Cnmmissairé peuvent
beaucoup dans cet ordre d'idées. Il nous pa-
rtit ta.. fait waisemblable que si elle est
pr4tjouée dans "esprit des instructions dont on
doit. l'inspiration a M. Paul-Boncour, la con-
sutyrtiqp jet populations ainsi opérée fera
tomber un grand nombre de préventions et ral-
liera A notre cause nombre d'opposants. L'hos-
tilité que flous avons rencontrée en Syrie tient
k un. grand nombre de causes, mais en grande
paftle K ce que, dès notre installation: nous
fie ^loiis sommes pas employés à organiser le
Gouvernement du pays dans l'esprit du man-
dat. ,..
Aujourd'hui, si nous savons profiter des le-
çons du passé, il,nous sera assez facile de ra-
mener < le calme dans ce pays.
AU Maroc, une occasion heureuse semble
s#' présenter à nous. Il y a à Paris un envoyé
d'Abd-El-Krim, le capitaine Gordon Can-
ning. Ce capitaine anglais, devenu l'ami
cTAbd-El-Krim, passe pour une figure énig-
matique. Certains disent que c'est un person-
nage inqpiétant. Les partis auxquels il prétend
se rattacher déclarent qu'il ne figure pas sur
- les listes de leurs - membres.
Ce amtcautant de questions qui ont leur im-
portance sans pourtant qu'elle puissent nous
empêcher crexaminer l'objet même de la né-
gociation. Il y a toujours eu en marge de la
cmMoitatie officielle une diplomatie officieuse
qônt 'l'action était confiée à des personnages
ItMàtiques, peutassurants, que les diploma-
te*,, officiels traitaient volontiers d'aventuriers,
et dofitr le rôle n'en a pas moins été fort grand.
, Sommes-nous ici en présence d'un person-
nage) de ce génre ? C'est possible. Mais lais-
sbhs cela et préoccùpons-nous davantage de
savoir ce qu'ij (fit.
Si I on. en croit M. Canning, Abd-EI-Krim
seràit disposé à accepter l'autonomie du Rif.
L1 officiel anglais lui aurait expliqué ce que
signifie le mot autonomie; il lui aurait fait
comprendre que l'autonomie, c'était un régime
analôgùe à cèlui des Dominions anglais dont
les obligations à l'égard de la métropole se ré-
dàisfetit à une recénhaissance plus formelle que
celle de sa suprématie. En fait, les Dominions
jouissent de l'indépendance même en matière
extérieure. Ainsi, les accords de Locarno ne
s'appliquent 1 eux que s'ils veulent bien les
accepter, alors que l' Angleterre les a signés.
Ce régime serait accepté par te chef rifain
qui reconnaîtrait la souveraineté spirituelle du
sultan; Mais Abd-El-Krim revendique la li-
- politique et économique. En revanche,
il renoncerait à avoir une rteprésentation à
t franger et une armée autre au une gendar.
merie proportionnelle à la population du Rif.
• Il n'insisterait pas pour obtenir Tétouan,
dont il avait un norment songé à faire sa capi-
tai t. M: ais il demap d e I%tull f ai re sa capi.
tale. Mait il demande l'évacuation d'Ajdir.
Cést la cfmtlitiGn même de la renonciation a
Tétouan. D'une faton générale, le chef rifain
nerée montrerait pas intraitable sur la question
defe ftontines. Mais il n'accepterait pas une
pqn perdrait tout ce pourquoi il se bat de-
fins six ans, et il aimerait miéiix succomber
que Se dégénérer « dans tifte paix vite ».
Cet derniers mots sont un peu inquiétants.
Nous' leS trouvons aisez souvent dans la bou-
che des chefs de gouvernement qui sont plus
dfaposés 1 continuer la guerre qu'i y mettre
fin. « Une paix* vile », voilà me formule qui
sonne bien À certaines oreilles, mais qui man-
que de précision, réprouve tariours quelque
mgBjétude quand foitends lef Gouvernements
xvvAf des fenfrôdérations de ce gen-
rc/ïï nest toajotin délicat de se retrsndher der-
rière l'honneur du pays. L'amour-propre indi-
viduel fàit commettre bien des fautes aux indi-
vidus, le point d'honneur national a eu sou-
vent des effets aussi néfastes. Ceux qui dési-
rent la paix doivent souhaiter que l'on fasse
passer au deuxième plan les considérations de
ce genre. Car si nous nous mettons à discuter
sur la « paix VUe » et celle qui ne l'est pas,
nous courrons le danger de ne jamais nous en-
tendre. Laissons ces discussions académiques
et philosophiques sur l'honneur, et, pour le
bien des hommes, plaçons-nous dans la réalité.
Il parait que notre Gouvernement n'a pas
l'intention de s'élever dans ces régions vagues
de la philosophie, et il a parfaitement raison.
Mais est-il bien inspiré en déclarant qu'il lui
est impossible de recevoir l'envoyé d'Abd-
El-Krim ? Pourquoi ce refus ? Il faut ména-
ger les susceptibilités de l'Espagne, La per-
sonnalité de M. Canning n' offre pas, parait-il,
toutes les garanties cMsÍtables.
Personne ne pense qu'il faille froisser l' Es-
pagne et se mettre en conflit avec elle pour
faite la paix avec Abd-El-Krim. Mais on ne
fera jamais croire à personne que Primo de
Rivera qui tolère la campagne que j'ai déjà si-
gnalée en faveur de l'abandon du Maroc, est
opposé d'une façon ferme à la conclusion d'un
compromis avec Abd-El-Krim. Et puis est-ce
bu'il n'est pas possible de se mettre en rap-
port avec Madrid et de prendre des mesures
pour que les froissements que l'on craint soient
évités. La diplomatie, dont on vante l'habi-
leté, est faite pour résoudre ces difficultés. On
ne comprendrait pas que la guerre se prolon-
geât pour des futilités - de cet - ordre.
- Le peuple français se résigne aux lourdes
charges de cette guerre, aux sacrifices en hom-
mes, en argent qu'elle entraine ! mais c'est
parce qu'il, a le sentiment qu'il n'est pas pos-
sible de faire autrement. Mais que pensera-t-
il si demain il apprend qu'on a laissé échap-
per, pour de vaines formalités, l'occasion d'y
mettre fin.
Il faut que Ir Gouvernement entende les
oropositions de Canning. Il a mille moyens de
le faire. Si ces messieurs du Quai d'Orsay ne
consentent pas à les écouter, il est d'autres
personnages aussi qualifiés qu'eux pour entrer
en relations avec lur. Il y a notamment M.
Steeg, qui est en ce moment à Paris, et qui
est particulièrement désigné pour une sembla-
ble tâche. Le Ministère doit se rendre compte
de la gravité de cette situation et du désir du
pays et du Parlement de mettre un terme aussi
rapide que possible aux combats où se répand
le sang de nos jeunes soldats.
Henry Fontanitr,
Député du Cantal, territoire de la
Commission des Affatret étran-
gères. membre de 84 Commission
des Coltmi»».
Lire en seconde page :
M. J. Carde expose la situation de l'A.O,F.
-0001
Robes en ananas
0-0 1 1
On annonce que nos élégantes vont arborer
aux courses, au théâtre ou ailleurs, des toilet-
tes en fibres d' ananas. Cela les rapprocherait
dei femmes indigènes dont les jupons sont en
fibres et des boubOus du Congo dont les cache-
sexe sont en écorces d'arbres.
La chose ne serait pas impossible, car il se
confirme de plus en plus que les fibres dt:
l'ananas pourraient être employés avec succès
par' l'industrie française qui obtiendrait, par
des procédés modernes et loin d'être compa-
rables aux méthodes des noits, des-étoffes sou-
ples ayant l'apparence de la soie ou. mieux,
de la batiste.
L'ananas pousse à l'état spontané en Afri-
que Equatoriale et en Afrique tropicale. En
Guinée, entre autres, il iiiit, depuis plusieurs
années, l'objet d'un commerce important
d'exportation, et on s'attend, lors de l'instal.
lation d'un frigorifique à Conakry, à une
extension très grande de ce commerce. 11 en
existe de vastes peuplements autour des villa-
ges et, souvent, lorsque les noirs ont aban-
donné cet emplacement autrefois habité, le
seul lieu
champ qui subsiste de leur séjour est le vaste
chamd d'ananas qui a envahi tout le sous-bois.
Les feuilles dé l'ananas atteignent 1 m. 50
à 1 m. 75 ; les indigènes utilisent les fibres
avec lesquelles ils fabriquent des filets de pê-
che. Les ficelles qu'ils' obtiennent avec ces
fibres sont très résistantes et pourrissent bien
moins facilement que les fils de coton qui ser-
vent aux mêmes usages en Europe. Il en est
de même des autres agaves, tels que le sisal,
qui donnent une fibre résistante et souple, dont
les usages sont nombreux.
Mais 'le prii des fibres d'ananas ne sera
abordable que lorsque-les feuilles seront défi-
brées sur place. Rappelons que l'ingénieur
Michotte a inventé une très bonne défibreuse,
et Michotte, tailleur pour dames, ce serait
plutôt amusant.
, ff. D.
aN MaR
M. Louis Bcaudcan, intendant général
du paquébot IEutope, des Chargeurs Réu-
nis a été enlevé par une lame dans les pa-
m,ges des Canaries.
Le paquebot stoppa, et l'on put repéetyer
VIntendant, mab il avait cessé de vivre,
Le corps a été déposé à Dakar,
(Par dépêche.)
Iii mm Hennin
e-o-
La participation de la Caisse de
Réserve de l'Indochine à la forma-
tion du capital de la Compagnie
Française Immobilière des Nouvel les- liébri-
des ne commue Pas seulement un geste de
solidarité de notre grande colonie du Paci-
fique à l'égard d'une jeune collectivité fran-
çaise préoccupée d'assurer la mise en valeur
de l'archipel et d'y consolider les intérêts
territoriaux de notre pays. Elle marque unè
évolution de la doctrine administrative du
Département des Colonies et de celui des Fi-
nances touchant l'emploi dès fonds des Cais-
ses de réserve coloniales pour leur partie
disponible.
Jusqu'ici, cette c partie disponible )t des
fonds de réserve ne. pouvait être consacrée
qu'à l'achat de rentes sur l'Etat, de valeurs
du Trésor ct d'obligations garanties par
l'Etat, ou affectée, dans la proportion du
quart, à la soitsciiption de titres d'emprunts
de la colonie. -
• Le décret du 20 octobre 1924, modifiant;
l'article' 2Ôt du décret financier du 30 dé-
cembre 1912, est intervenu, sur l'inttiative
de M. Daladier, pour permettre aux colonies
de consentir « des avances ou prêts produc-
tifs d'intérêts » à d'atttres colonies, dans la
limite du quart disponible. C'est par appli-
cation de ce texte que VIndochine a procédé
4 l'opération d'. tIlt" aide coloniale » ci-des-
sus rappelée et souscrit 1,000 actions de la
Compagnie Française Immobilière des Nou-
velles-Hébrides.
Il nous parait que celle formule doit être
encore élargie.
Il est légitime que la « personne adminis-
trative » qu'est la colonie puisse retirer des
avantages directs du placement des capitaux
de sa Caisse de réserve dans les entreprises
d'intérêt, collectif créées sur son sol : indus-
trialisation de ses richesses minières, Ilydrau-
liques, etc. Il est logique que, dans des opé-
rations à fins commerciales sans doute, mais
propres à satisfaire aux besoins généraux et
ayant leur origine dans une concession du do-
maine public ou privé de la colonie, celle-ci
puisse prétendre à une part dans la gestion
de la société et dans ses bénéfices.
Cette participation peut se réaliser sous la
forme d'actions d'apport correspondant à
l'importalla de la concession ; mais elle doit
aussi se résoudre dans une mise de fonds de
la Caisse de réserve, un investissement des
capitaux publics, rémunérés dans les mêmes
conditions que les capitaux privés qui leur se-
ront associés.
Le ministre des Colonies voulait bien m'in-
former, Van dernier, qu'il avait envisagé
semblable éventualité « pour Vensemble des
colonies l, et qu'il saisissait son collègue des
Finances dun projet de rédaction nouvelle
de l'article 261 du décret financier i dans le
sens de la participation des collectivités colo-
niale aux entreprises présentant un carac-
tère général ib,
Qu'est devenu te projet t Quelles objec-
tions le ministre des Finances lui a-t-il oppo-
sées ? C'est là ce que mes collègues et moi
serions bien heureux de savoir, à constater sur-
tout les cours atteints par certaines valeurs
coloniales (mines, charbonnages, etc ,Y-qui
tirent leur existence de l'exercice d'un droit
de jouissance exclusive dont s'est dépouillée
la collectivité dans le même temps où l'ac-
tif de nos caisses de réserve coloniales se
rétrécit chaque jour comme la Peau de cha-
grin de Balzac.
Augutte Brunet
Député 'de la lféunion.
Une étrange disparition
Ce comte nous aurait-il fait ou serait-il
lui-même un conte? -
On se souvient des mirifiques descriptions
faites par M. Byron de Prorok, noble homme,
de la reine Tinhanan, violée quant à sa sé-
>t qui, du reste, infor-
pulture du Hoggar et qui, du reste, infor-
mations prises auprès des membres les plus
qualifiés de nos Sociétés savantes, n'était pas
une reine, mais un principicule résolument
porteur, ae son vivant, de tous les attributs
de la virilité.
Eh bien, cette glorieuse momie, peut-être,
après tout, hermaphrodite, ne serait plus,
aux dernières nouvelles, qu'un gris-gris sans
prestige, et les bijoux merveilleux dont sa
tombe était pleine, se résoudraient mainte-
nant en une pacotille miteuse "Sont ne vou-
drait plus la dernière bonne à tout faire.
Finie, évanouie, disparue, la rivale d'An-
tinéal Quant au cogite Byron de Prorok,
évaporé lui aussi !. Soustrait aux gri-
santes influences du soleil saharien, il com-
prit sans doute qu'il était « allé un peu
fort n et préféra s éclipser.
Sic transit !. Mais par quelle gare ou
quel port a donc transité ce comte des Mille
et une Nuits?
R. B. ta*
1
L* drapeau de ,Sidi-Brahim
Le drapeau des chasseurs à pied, des chas-
seurs de Sidi-Braliim, est entre jeudi dernier
au Musée de l'Armée où le général Gou-
raud, gouverneur militaire de Paris, est
venu le saluer. 1
Le lieutenant Gouraud appartenait au 8"
bataillon de chasseurs à pied quand il passa
à l'état-major du Soudan en 1894.
✓
X'^talie Vent des mandats
0 0––
'Le GOUVl'llement italien avait l'inten-
tion de réclmner de da Société des NojLiuns
la concession de mandats coloniaux.^
L'I'lalLe, ei aile avait satisfaction, ne s'op-
poserait pos il la demande de l'Allemagne
tetrudant au nrême But.
- M. Victor Snell fait assez justement re-
marquer que des mandais coloniaux sont
Instaurés beaucoup moins dans l'intérêt
dea pays où ils sont exercés que pour
l'avantage dies pays qui les exercent. On
M'-MT) doutait bien un peu, cil dépit de la
littérature diplomatique dont s'enveloppe
le sujet, mais jamais on 11e J'avalt montré
avec lUno pareille netteté et M. Victor Snell
d'ajouter :
Quie l'excédent des naissances constitue
un droit à, colonies nouveiLes, sans pré-
judice, bien entendu, die tout chaparaage
an'tériour soit. Mais .uVO\lJOlbS qu'en oe.
faisant on considère d'abord les colonisa-
teurs sa 11» s'inquiéter beaucoup de ce
qu'en penseront les colonisés.
Les puissances colonisatrices ont-elles
souvent pensé à cette chose ?
106§b
Peur le salut des ncee airieaiau
e. pour l'iastltMien
du crédit airicoia en k. 0. F.
00
Une importante dOlùgulion de l'Institut Colo-
nial Français conduite par son président l'ami-
ral Lacaze, ancien ministre et son secrétaire Gé-
néral M. Alcide Deliuont, député, et à laquelle
participaient des personnalités des plus notoires
du monde méùicul, a été remettre solennelle-
ment ce malin à M. Léon Terrier, ministre des
Colonies, un vœu tendant ù. l'adoption de me-
sures urgentes et exceptionnelles pour libérer
l'Afrique équatoriale et lu Cameroun des lléuux
qui déciment les populations de ces immoines
territoires et notamment la muludic du som-
meil.
L'Institut Colonial Français s'appuyaut ,-"JI'
l'étude approfondio dont co problème priniordi.il
pour l'avenir do nos colonies a lait l'objet de la
port de son Comité médical, demande qu'un
médecin directeur des services de santé prenne
"dans les territoires éprouvés l'entière respon-
sabilité et assume l'organisation de Ja lulte con-
tre les endémies, avec non seulement la gestion
d'un budget autonome exclusivement aflecté à
cette lulte, mais aussi avec pleine autorité pour
les mesures ti prendre en liaison avec l'adminis-
tration Jocule,
1.0 président de l'Institut Colonial Français
a d'autre part annoncé au ministre que dans le
but d'apporter sa coopération efrectivo aux
.pressantes nécessités d'un recrutement élargi du
personnel médical, et d'une Illltr. intense contre
les terribles fléaux, l'Instittit fonde à dater (le
I03(î deux grands prix médicaux annuels de cinq
mille Irancs destinés ii diriger le dévouement et
Ift spécialisation des Jeunes médecins vers les
colonies et les maladies dont elles souffrent.
Le ministre a vivement félicité IMnslilut Co-
lonial Français de sa génévMise initiative, et
prenant en considération immédiate les mesures
proposées,, a décidé do faire étudier la .situation
par in fcervice de .:snnlé du Ministère d accord
avec le Comité d'études de la prophylaxie et du
traitement des maJudies coloniales de l'I.C.K.
Enfin le président do l'I.C.F. a romis au minis-
tre un vœu tendant à la prompte réalisation du
crédit agricole en A.O.F., et demandant « que
le crédit agricole, absolument Indispensable au
développement de la production darls notre
grande colonie do l'Afrique Occidentale, soit ins-
titué à bref délai au moyen de certaines des
redevances prévues dans les modalités aux-
quelles a élé subordonné le statut définitif de la
Banque privilégiée;
Que le crédit agricole qui no sauroil consti-
tuer une œuvre durable et nnrler ses pleins effets
que si elle est pourvue d'une organisation déli-
riitive, dispose etc gtirntitioi formelles d'avenir
quant il l'emploi 'de ces redevonces,
:
A l'Académie des Sciences
-0-1).- ,
UN NOUVEAU POISSON DU MOYEN-ATLAS
Au couirs le docteur J. PcHegrin, du Muséum, a eu l'oc-
casion d'étudier les mœurs d'un poisson non
encore signailé jusqu'ici, et qu'il a rencontré
QilUlS les eaux imn lac du -Moyen-Atlas.
Ce poisson, de la famille des salmonidés, et
qui est intermédiaire entre la truile et l'ombre,
est souvent de coloration complètement noire,
Sa reproduction commence en octobre et sa fe-
melle pond des œufs dont quatre pèsent autant
qu'elle, eles oeu.fs dont ci-tiatt-e pèsent
En raison de l'excellente qualité de sa chair,
Il y aurait un réel avantoge, fait observer le
docteur Pcllogrin, (lions une note à i'/V;adémio
des Sciences, ù propager, en dehors du lac on
elle viL aujourd'hui étroitement localisée, cette
intéressante r-are de pOlssons,
UN REMEDE CONTRE LA L'EPRE
Certaines huiles provenant de plantes vivant
dans les régions tropicales ont été utilisées de-
parts longtemps par les indigènes comtre la lè-
pre. La médecine moderne ti reconnu l'eMca-
cité de ce traitement, et les chimistes se sont.
livrés à son étude analytique.
Le professeur Mouron a présenté à r ArMé.
mie des Sciences une note de M. Emile André
sur la composition de ces huiles anti-lépreuses.
M. André a trouivé que, quelle que soit leur
provenance (et on en produit en Asie, en Atri-
que, en Océanic et dans l'Amérique du Sud),
elles ont des parentés étroites au point de vue*
de leur composition chimiquc, Sent sorles diffé-
rentes ont été analysées ; toutes sont actives
sur la lumière polarisée et doivent cette pro-
priété à un composé de la glycérine avec des
acides spéciaux, tels que Vacido chaudmoogri-
que et Itvdrocarpique.
Espérons qu'une étude plus complète, entre-
prise en collaboration par des chimistes, des
médecins et des botanistes, permettra bientôt
de lutter victorieusement contre la lèpre, ce
terrible fléau des pays tropicaux.
M. Mesnil a exiposé le résultat de ses cher-
ches sur la sensibilité des différents Orypanoso-
mes aux sérums de l'homme et des nnimoux.
–-–-
A COUPS DE COUTEAU
-0-
A Saint-Oucn, avenue Michelet, au coun
d'une .rixe, l'arabe Ouli ben Fealemn, de-
meurant 22, impasse Moutteau, a frappé
d'un coup de couteau à l'abdomen le ma-
nœuvre Sidi ben Kacem, 144, boulevard
des Batignolles, qui a été transport à Bi-
chat. L'agresseur est au dépôt.
Le naufragé de l'Afrique"
La Cour de Rouen infirme le jugement
du Tribunal du Havre
La Cour de Rouen a rendu, hier, un ar-
rêt qui va causer une profonde sensation
dans le monde maritime. Elle était appelée
à statuer sur les responsabilités du nauirage
du paquebot l'Afrique, imputées aux arma-
teurs par les familles d'un certain nombre
de passagers qui périrent dans les dramati-
ques circonstances dont on n'a pas perdu le
souvenir.
Le 9 janvier 1920, l'Afrique quittait le
port de Bordeaux à destination de Dakar
avec près de 700 personnes à bord. En Gi-
ronde, une voie d'eau se déclarait dont il
était impossible de découvrir l'origine.
Pensant, néanmoins, que l'on parviendrait
à l'aveugler, le capitaine Le Du continuait
sa route malgré la tempête qui, depuis quel-
ques heures,. faisait rage; mais, bientôt, les
arrivées d'eau s'aggravaient, les pompes
cessaient de fonctionner et le capitaine dé-
cidait alors de rallier le port de La Pallice,
tout en réclamant des secours par radios. Le
Ceylan tentait vainement d'approcher le na-
vire en détresse et, cependant, l'ouragan
augmentant de violence, les chaudières de
l'Afrique ne fonctionnaient plus,les dynamos
s'éteignaient, le paquebot n'était plus qu'une
épave au milieu des flots en furie. Cette
agonie dura toute la journée du 10 et toute
a nuit. A minuit, le capitaine Le Du tenta
le jçter les canots à la mer. A peine-une
vingtaine d'hommes parviennent-ils à y
prendre place et, à 3 heures du matin,
l'Afrique, poussée sur le plateau de Roche-
tonne, s'enfonçait, engloutissant avec lui
plus de 500 vies litima-inep.
Un certain nombre de familles des nau-
fragés avaient intenté une action devant le
Tribunal de commerce du Havre, alléguant
que l'Afrique était partie en mauvais état de
navigabilité et que le capitaine avait com-
mis une faute lourde en gagnant, malgré la
voie d'eau, la haute mer.
Le Tribunal du Havre repoussa cette de-
mande, en déclarant que l'Afrique avait fait
l'objet de visites régulières, qu'nucitne dé-
fectuosité n'avait été signalée par les ser-
vices de l'inspection, et que, dès lors, nulle
responsabilité ne pouvait incomber aux ar-
mateurs.
C'est ce jugement que la Cour de Rouen,
ptrésidée par le premier président GazeRu.
vient d'infirmer, sur les plaidoiries de M"
Albert Crcmleux, du Barreau de Paris, et de
Mo Lappara, -du Barreau de Bordeaux, pour
les familles des naufragés,
Diaprés l'arrêt, le navire n'aurait pas,
au départ de Bordeaux, été en bon état de
.navigabilité, sa coque n'aurait pas été suf-
fisamment visitée, et enfin le capitaine n'au-
rait pas dû s'engager en haute mer avec une
voie « d'eau qui allait en s'aggravant.
La Cour a accordé une provision de 20.000
francs à chacune des familles en cause et
remis à statuer au premier jour sur les in-
demnités définitives, ̃
Le Pacte de Locarno
--0-0---:-
Lu Commission de l'Armée, réunie sous
la présidence du col oh ici Cîirod, a entendu
une communication de ce dernier. Il a fnit
connaître que le ministre, de la Guerre et
ses Iscrvilces, techniques seraient entendus
par la Commission sur les conséquences
niililuires du pacle de Locariio.il a d'autre
part annoncé le dépôt en janvier du projet
portant réorganisation de l'armée et du pro-
jet organisant les réserves, les périodes de
convocation et le rôle qu'elles auraient a
jouer pendant ces périodes.La Commission
sera alors en mesure d'exercer son droit
de discussion sur ces deux projets.
:
L'AVIATION COLONIALE 1
--0+--
Gênes-Casablanca-Rio-de-Janeiro
Depuis le 26 novembre, l'hydravion du
commandant ilalien, Casagrande était
amarré dans le port de Casablanca, atten-
dant des conditions atmosphériques favo-
rables pour s'envoler vers les lies du Caip-
Vert.
Le 24 décembre, sons la violence de la
tempête, l'hydravion a brisé ses amarres
et a été gravement endommagé. Les pièces
nécessaires pour le réparer ont été récla-
mées d'urgence en Italie.
FRAN CEi-AFRIQUE
Les lignes Latécoère
Les lignes aériennes Latécoère ont ache-
miné, sur l'ensemble de 'leur réseau, au
cours du mois de novembre dernier, 760.000
lettres, soit 14.800 kilogs de correspondan-
ces aériennes.
Pour les onze premiers mois de 1925, le
trafic postal de la Compagnie Latécoere se
totalise par 6.58U.000 lettres, d'un poids to-
tal de 132 tonnes.
Si l'on rappelle que pendant toute l'an-
née 1924, il n'avait été transporté que 4 mil-
lions 26.000 correspondances, on peut me- j
surer ila faveur de plus en plus grande que
ménage Je public à l'ompioi de la poste aé-
rienne.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
, ---.Oo-
MINISTERE DE LA GUERRE
Sont promus officiers :
(A titre indigène sans traitement) : Si Mo-
hoimmocl El Ain Ben Mo'linmmod Ben Moussa,
caïd de la tribu des Acgche; M'Hamh Ould ci
Hadj Ahderrahman, caïd des tribus Megane et
Ouled; Erbareck Salem Ben Aïssa. caïd d'EI-
Goléa.
GRANDE CHANCELLERIE
Sont promus ; Officiers :
M. Damien, chef de service honoraire (tes
Chemins de fer algériens;
M. Gras, administrateur des Colonies, en re-
traite:
M. Labroul, professeur honoraire du lycée fle
Péri gueux.
La guerre au Maroc
----o-r;--
Les opérations militaires
Un groupe de diSlSùlillts, qui avait pu
pénétrer, au cours do Ja nuit du 20 au 21,
dans le village de Tufraat, a clé reipoussô
par la garde indigène.
Un coup de main a été cxdculé, da-ns la
nuit du 21 décembre, sur un ennemi des Ouled Sahela. Nous avons fait
cinq prisoiuniers.
Les postes rifakis de Si-Aman et do Me-
gileu Se somt repliés. Les Gheznulus dissi-
dents inquiètent les fractions soumise® 'de
la même tribu. Des renforts de partisans
leur ont été onvuyés.
La t'emipùle continue à sévir dans toute ia
vallée de l'Ouerglia.
Les soumissions
Les lie ni (Julod el des Scnliadja de Mas-
bals viennent du Soc soumettre.. On se sou-
vient que les opérations de cet été, après
avoir enfoncé les Boni Zeroual à gauche et
Les Llueuwïu à druite, avaient, laissé intacts
les groupes, dissidents du. Haut-Uuerglia,
malgré l rudes efforts des troupes du gé-
néral HilhotLc. La présence de ces irréduc-
tibles était grave, sinon dangereuse.
Depuis plusieurs semaines, nuus les har-
celions avec nos groupes francs, ,tüudis que
l'aviation les attaquait à la bombe et à la
m Lirai lieuse dans leurs gorges montagneu-
ses. En même temps, des pourparlers
étaient engagés dans le but d'arriver avec
eux à une rapide enlemle, par le service de
reiisoigueuncnls de la région de FI(! qui lit
preuve, en la circonstance, d'une grande
iuubilclé politique.
Les délégués des Scnhadjn, qui comptent
nlus de 2.W0 familles, ont apporté r-e ma-
lin, ou colonel l'uguès, la soumission de
Urtilo leur tribu, ce-qui nmis permet de
réoccuper le poste de Médiouna qu'illustra,
cet été, la défense héroïque de sa garnison.
L'événement était attendu dans les mi-
lieux indigènes de Fez, qui sont générale-
ment ,hiell informés, mais il a produit ce-
pendant une vive satisfaction.
Ces nombreuses soumissions sont le ré-
sultat do l'ucliull militaire et .politique de
Amar Amidon, soutenu par nos forces sup-
plétives sous le commandement, de nos of-
liciters do renseignements.
Notre ligne d'influence entre le djebel Na-
dor cl lfln'ln' Yll-Djrnan se trouve porfôo
en avant sur une profondeur' atteignant 30
kilomètres en certains -points. Notre nou-
velle ligne part du djebel Nodor, atteint
liera br.t'. puis suiit l'oued Damasinc jusqu'il
son confluent avec l'Oucr^ia, dont elle suit
sensiblement le cours pour englober toutes
le cniirq I)utii- eiiit
les tribus de ta rive gauche jusqu'il Mou-
lu y Ain bje.nan.
L'organisation des territoires récupérés
,Lc lorrain récupéré à la suite des der-
nières soumissions .représente une surfaco
d'environ 1.:\00 kilomètres carrés, englo-
Aunt les tribus Senhadja, Deni-Oulcd 'II
Murnissu, et porte notre ligne d'influence
bien au delà die nos anciens postes de Bou-
lluroum, Djorfaita, lllnul-Leben, Hourdia, Sud rata, Medionnu,
Aïn-Zaïn et Sidi-Mohammed.
On ne croit pas que. ces pos tus seront
j-éoccupés par dos unités réguilières. Mé-
diouna et Kef-el-Ghar seront vraisetnblaible-
menl seii'ls réorganisés.
Le commandement a décidé de confier la
garde du .ll'rriLoir,c hors 'Irïïbus autochto-
nes, soutenues pur des forces supplétives
et les partisans.
•+***-
H. Varenne a gràrié
le révolutionnaire Phan-Ioi-Chaû
--0-0-
Au mois de novembre dernier, la Cour
criminelle de Hanoï a condamné aux travaux
forcés à perpétuité le nationaliste annamite
rhan-Boï-Chaû, arrêté à Shanghaï au mois
de juillet précédent à la suite d'une condam-
nation à mort prononcée contre lui en 1913.
Le Conseil du Protectorat ayant rejeté le
pourvoi formé par le condamné, la condam-
nation aux travaux forcés prononcée contre
rhan-Hoï-Chaû était devenue définitive.
Toutefois, le Gouverneur Général avait pres-
crit de ne rien changer au régime du con-
damné tant qu'il n'aurait pas été statué sur
le recours en grâce qu'il avait adressé.
L'arrivée de M. Alexandre Varenne en
Indochine et les motifs de l'ancienne con-
damnation, remontant à T 9 T", qui avait dé-
terminé l'arrestation du condamné et son re-
tour à Hanoï, ont amené le nouveau Gouver-
neur Général à revoir cette affaire. Celle-ci
lui ayant paru pouvoir, dans les circonstan-
ces actuelles, faire l'objet d'une mesure de
clémence, il a gracié Fhnm-Boï-Chaû qui a
quitté Hanoï pour se rendre à Hué.
C'est un geste qui honore grandement et
le Gouvernement Général de l'Indochine et
le Gouvernement de la métropole qui s'y est
nssodé,
–î
135 chinois indésirables
--0-0--
Le 27 décembre arrivaient a Marseille,
par le paquebot Anaer,, 152 marchands chi-
nois dont 17 'avaient un passeport visé à
Shanghaï pour hi. France. Les 135 autres
passeports in cliquaient aussi la France
pour destination, mais, en procédant à la
vérification, on constata que le lieu de des-
tination. réel du voyageur, Hollande ou Bel-
gique, avait élé lavé nu chlore.
Les 13T) marchands chinois qui devaient
se présenter ce malin au commissariat des
ports ont été gardés à la disposition de la
police en attendant qu'il soit statué sur
leur sort.
L'inculpation de falsification de passe-
port est retenue contre eux.
Il
7
LU NUMfeRO ; 10 OIINUMI8
LUNDI SOIn. 28 DECEMBRE 1985
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Les Annales Coloniales
JOURNAL (UfTiMEN
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DIRECTIIUR. : MARCEL RUBDEL et L-G. THEBAUL T -
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miiiicin li.a } Êtrangê* US » Mt > M »
Op Iei.-. 8I' "-..kll.;;' ttiéru
VERS LA PAIX ?
loi-
Allons-noua sous peu avoir la paix en Syrie
et au Maroc ? Certains le pensent, et tous,
évidemment, le désirent.
Les journaux ont annoncé, il y a deux ou
trois jours, un armistice entre liés Français et
les Drtises ; ils en ont donné même les ter-
mes. I) y a peut-être quelque chose de préma-
turé dans, cette information. Le nouveau Haut-
Commissaire a peut-être fait annoncer dès
maintenant comme réalisé ce qui est son es-.
poir très vif, mais ne le-sera que dans quel-
ques semaines ou quelques mois.
Les instructions que lui a données le Gou-
vernement et qui n ont été portées à la con-
naissance du public que récemment, afin de
permettre au président du Conseil un effet de
tribune, rendent sa tache assez facile. belles
laissent entrevoir l'organisation d'une. Fédéra-
tion syrienne.
En outre, les représentants de la population _1
de chaque Etat seront appelés à élaborer les
lois organiques de leur Etat. Les populations
seront consultées, et non plus quelques per-
sonnages qualifiés pour la circonstance d'auto-
rités locales.
11, existe cependant une certaine différence
entre cette politique et les revendications des
divers Comités syriens. M. Briand, lorsque je
parlais de ces revendications des Syriens, me
fit remarquer que ces divers Comités ne s'en-
tendaient pas. C'est vrai, il. y a entre eux des
désaccords que je n'ignore pas, mais ce qui
est-indiscutable, c'est que certains points leur
sont .communs. Les uns et les autres deman-
dent l'évacuation des troupes françaises préa-
taMememt t toute consultation de la popula-
tion : ils veulent un régime analogue à celui
de l'Irak..
Est-ce que les comités syriens. se montre-
roflt intraitables ? Les opinions sont partagées.
Il est des résistances qui ne sont pas inébran-
lables. Et l'on compte sur l'habileté de M. de
fouvenel pour les faire fléchir. Peut-ette que
"accord ne tardera pas à se réaliser, Les me-
sures prises par le Haut-Cnmmissairé peuvent
beaucoup dans cet ordre d'idées. Il nous pa-
rtit ta.. fait waisemblable que si elle est
pr4tjouée dans "esprit des instructions dont on
doit. l'inspiration a M. Paul-Boncour, la con-
sutyrtiqp jet populations ainsi opérée fera
tomber un grand nombre de préventions et ral-
liera A notre cause nombre d'opposants. L'hos-
tilité que flous avons rencontrée en Syrie tient
k un. grand nombre de causes, mais en grande
paftle K ce que, dès notre installation: nous
fie ^loiis sommes pas employés à organiser le
Gouvernement du pays dans l'esprit du man-
dat. ,..
Aujourd'hui, si nous savons profiter des le-
çons du passé, il,nous sera assez facile de ra-
mener < le calme dans ce pays.
AU Maroc, une occasion heureuse semble
s#' présenter à nous. Il y a à Paris un envoyé
d'Abd-El-Krim, le capitaine Gordon Can-
ning. Ce capitaine anglais, devenu l'ami
cTAbd-El-Krim, passe pour une figure énig-
matique. Certains disent que c'est un person-
nage inqpiétant. Les partis auxquels il prétend
se rattacher déclarent qu'il ne figure pas sur
- les listes de leurs - membres.
Ce amtcautant de questions qui ont leur im-
portance sans pourtant qu'elle puissent nous
empêcher crexaminer l'objet même de la né-
gociation. Il y a toujours eu en marge de la
cmMoitatie officielle une diplomatie officieuse
qônt 'l'action était confiée à des personnages
ItMàtiques, peutassurants, que les diploma-
te*,, officiels traitaient volontiers d'aventuriers,
et dofitr le rôle n'en a pas moins été fort grand.
, Sommes-nous ici en présence d'un person-
nage) de ce génre ? C'est possible. Mais lais-
sbhs cela et préoccùpons-nous davantage de
savoir ce qu'ij (fit.
Si I on. en croit M. Canning, Abd-EI-Krim
seràit disposé à accepter l'autonomie du Rif.
L1 officiel anglais lui aurait expliqué ce que
signifie le mot autonomie; il lui aurait fait
comprendre que l'autonomie, c'était un régime
analôgùe à cèlui des Dominions anglais dont
les obligations à l'égard de la métropole se ré-
dàisfetit à une recénhaissance plus formelle que
celle de sa suprématie. En fait, les Dominions
jouissent de l'indépendance même en matière
extérieure. Ainsi, les accords de Locarno ne
s'appliquent 1 eux que s'ils veulent bien les
accepter, alors que l' Angleterre les a signés.
Ce régime serait accepté par te chef rifain
qui reconnaîtrait la souveraineté spirituelle du
sultan; Mais Abd-El-Krim revendique la li-
- politique et économique. En revanche,
il renoncerait à avoir une rteprésentation à
t franger et une armée autre au une gendar.
merie proportionnelle à la population du Rif.
• Il n'insisterait pas pour obtenir Tétouan,
dont il avait un norment songé à faire sa capi-
tai t. M: ais il demap d e I%tull f ai re sa capi.
tale. Mait il demande l'évacuation d'Ajdir.
Cést la cfmtlitiGn même de la renonciation a
Tétouan. D'une faton générale, le chef rifain
nerée montrerait pas intraitable sur la question
defe ftontines. Mais il n'accepterait pas une
pqn perdrait tout ce pourquoi il se bat de-
fins six ans, et il aimerait miéiix succomber
que Se dégénérer « dans tifte paix vite ».
Cet derniers mots sont un peu inquiétants.
Nous' leS trouvons aisez souvent dans la bou-
che des chefs de gouvernement qui sont plus
dfaposés 1 continuer la guerre qu'i y mettre
fin. « Une paix* vile », voilà me formule qui
sonne bien À certaines oreilles, mais qui man-
que de précision, réprouve tariours quelque
mgBjétude quand foitends lef Gouvernements
xvvAf des fenfrôdérations de ce gen-
rc/ïï nest toajotin délicat de se retrsndher der-
rière l'honneur du pays. L'amour-propre indi-
viduel fàit commettre bien des fautes aux indi-
vidus, le point d'honneur national a eu sou-
vent des effets aussi néfastes. Ceux qui dési-
rent la paix doivent souhaiter que l'on fasse
passer au deuxième plan les considérations de
ce genre. Car si nous nous mettons à discuter
sur la « paix VUe » et celle qui ne l'est pas,
nous courrons le danger de ne jamais nous en-
tendre. Laissons ces discussions académiques
et philosophiques sur l'honneur, et, pour le
bien des hommes, plaçons-nous dans la réalité.
Il parait que notre Gouvernement n'a pas
l'intention de s'élever dans ces régions vagues
de la philosophie, et il a parfaitement raison.
Mais est-il bien inspiré en déclarant qu'il lui
est impossible de recevoir l'envoyé d'Abd-
El-Krim ? Pourquoi ce refus ? Il faut ména-
ger les susceptibilités de l'Espagne, La per-
sonnalité de M. Canning n' offre pas, parait-il,
toutes les garanties cMsÍtables.
Personne ne pense qu'il faille froisser l' Es-
pagne et se mettre en conflit avec elle pour
faite la paix avec Abd-El-Krim. Mais on ne
fera jamais croire à personne que Primo de
Rivera qui tolère la campagne que j'ai déjà si-
gnalée en faveur de l'abandon du Maroc, est
opposé d'une façon ferme à la conclusion d'un
compromis avec Abd-El-Krim. Et puis est-ce
bu'il n'est pas possible de se mettre en rap-
port avec Madrid et de prendre des mesures
pour que les froissements que l'on craint soient
évités. La diplomatie, dont on vante l'habi-
leté, est faite pour résoudre ces difficultés. On
ne comprendrait pas que la guerre se prolon-
geât pour des futilités - de cet - ordre.
- Le peuple français se résigne aux lourdes
charges de cette guerre, aux sacrifices en hom-
mes, en argent qu'elle entraine ! mais c'est
parce qu'il, a le sentiment qu'il n'est pas pos-
sible de faire autrement. Mais que pensera-t-
il si demain il apprend qu'on a laissé échap-
per, pour de vaines formalités, l'occasion d'y
mettre fin.
Il faut que Ir Gouvernement entende les
oropositions de Canning. Il a mille moyens de
le faire. Si ces messieurs du Quai d'Orsay ne
consentent pas à les écouter, il est d'autres
personnages aussi qualifiés qu'eux pour entrer
en relations avec lur. Il y a notamment M.
Steeg, qui est en ce moment à Paris, et qui
est particulièrement désigné pour une sembla-
ble tâche. Le Ministère doit se rendre compte
de la gravité de cette situation et du désir du
pays et du Parlement de mettre un terme aussi
rapide que possible aux combats où se répand
le sang de nos jeunes soldats.
Henry Fontanitr,
Député du Cantal, territoire de la
Commission des Affatret étran-
gères. membre de 84 Commission
des Coltmi»».
Lire en seconde page :
M. J. Carde expose la situation de l'A.O,F.
-0001
Robes en ananas
0-0 1 1
On annonce que nos élégantes vont arborer
aux courses, au théâtre ou ailleurs, des toilet-
tes en fibres d' ananas. Cela les rapprocherait
dei femmes indigènes dont les jupons sont en
fibres et des boubOus du Congo dont les cache-
sexe sont en écorces d'arbres.
La chose ne serait pas impossible, car il se
confirme de plus en plus que les fibres dt:
l'ananas pourraient être employés avec succès
par' l'industrie française qui obtiendrait, par
des procédés modernes et loin d'être compa-
rables aux méthodes des noits, des-étoffes sou-
ples ayant l'apparence de la soie ou. mieux,
de la batiste.
L'ananas pousse à l'état spontané en Afri-
que Equatoriale et en Afrique tropicale. En
Guinée, entre autres, il iiiit, depuis plusieurs
années, l'objet d'un commerce important
d'exportation, et on s'attend, lors de l'instal.
lation d'un frigorifique à Conakry, à une
extension très grande de ce commerce. 11 en
existe de vastes peuplements autour des villa-
ges et, souvent, lorsque les noirs ont aban-
donné cet emplacement autrefois habité, le
seul lieu
champ qui subsiste de leur séjour est le vaste
chamd d'ananas qui a envahi tout le sous-bois.
Les feuilles dé l'ananas atteignent 1 m. 50
à 1 m. 75 ; les indigènes utilisent les fibres
avec lesquelles ils fabriquent des filets de pê-
che. Les ficelles qu'ils' obtiennent avec ces
fibres sont très résistantes et pourrissent bien
moins facilement que les fils de coton qui ser-
vent aux mêmes usages en Europe. Il en est
de même des autres agaves, tels que le sisal,
qui donnent une fibre résistante et souple, dont
les usages sont nombreux.
Mais 'le prii des fibres d'ananas ne sera
abordable que lorsque-les feuilles seront défi-
brées sur place. Rappelons que l'ingénieur
Michotte a inventé une très bonne défibreuse,
et Michotte, tailleur pour dames, ce serait
plutôt amusant.
, ff. D.
aN MaR
M. Louis Bcaudcan, intendant général
du paquébot IEutope, des Chargeurs Réu-
nis a été enlevé par une lame dans les pa-
m,ges des Canaries.
Le paquebot stoppa, et l'on put repéetyer
VIntendant, mab il avait cessé de vivre,
Le corps a été déposé à Dakar,
(Par dépêche.)
Iii mm Hennin
e-o-
La participation de la Caisse de
Réserve de l'Indochine à la forma-
tion du capital de la Compagnie
Française Immobilière des Nouvel les- liébri-
des ne commue Pas seulement un geste de
solidarité de notre grande colonie du Paci-
fique à l'égard d'une jeune collectivité fran-
çaise préoccupée d'assurer la mise en valeur
de l'archipel et d'y consolider les intérêts
territoriaux de notre pays. Elle marque unè
évolution de la doctrine administrative du
Département des Colonies et de celui des Fi-
nances touchant l'emploi dès fonds des Cais-
ses de réserve coloniales pour leur partie
disponible.
Jusqu'ici, cette c partie disponible )t des
fonds de réserve ne. pouvait être consacrée
qu'à l'achat de rentes sur l'Etat, de valeurs
du Trésor ct d'obligations garanties par
l'Etat, ou affectée, dans la proportion du
quart, à la soitsciiption de titres d'emprunts
de la colonie. -
• Le décret du 20 octobre 1924, modifiant;
l'article' 2Ôt du décret financier du 30 dé-
cembre 1912, est intervenu, sur l'inttiative
de M. Daladier, pour permettre aux colonies
de consentir « des avances ou prêts produc-
tifs d'intérêts » à d'atttres colonies, dans la
limite du quart disponible. C'est par appli-
cation de ce texte que VIndochine a procédé
4 l'opération d'. tIlt" aide coloniale » ci-des-
sus rappelée et souscrit 1,000 actions de la
Compagnie Française Immobilière des Nou-
velles-Hébrides.
Il nous parait que celle formule doit être
encore élargie.
Il est légitime que la « personne adminis-
trative » qu'est la colonie puisse retirer des
avantages directs du placement des capitaux
de sa Caisse de réserve dans les entreprises
d'intérêt, collectif créées sur son sol : indus-
trialisation de ses richesses minières, Ilydrau-
liques, etc. Il est logique que, dans des opé-
rations à fins commerciales sans doute, mais
propres à satisfaire aux besoins généraux et
ayant leur origine dans une concession du do-
maine public ou privé de la colonie, celle-ci
puisse prétendre à une part dans la gestion
de la société et dans ses bénéfices.
Cette participation peut se réaliser sous la
forme d'actions d'apport correspondant à
l'importalla de la concession ; mais elle doit
aussi se résoudre dans une mise de fonds de
la Caisse de réserve, un investissement des
capitaux publics, rémunérés dans les mêmes
conditions que les capitaux privés qui leur se-
ront associés.
Le ministre des Colonies voulait bien m'in-
former, Van dernier, qu'il avait envisagé
semblable éventualité « pour Vensemble des
colonies l, et qu'il saisissait son collègue des
Finances dun projet de rédaction nouvelle
de l'article 261 du décret financier i dans le
sens de la participation des collectivités colo-
niale aux entreprises présentant un carac-
tère général ib,
Qu'est devenu te projet t Quelles objec-
tions le ministre des Finances lui a-t-il oppo-
sées ? C'est là ce que mes collègues et moi
serions bien heureux de savoir, à constater sur-
tout les cours atteints par certaines valeurs
coloniales (mines, charbonnages, etc ,Y-qui
tirent leur existence de l'exercice d'un droit
de jouissance exclusive dont s'est dépouillée
la collectivité dans le même temps où l'ac-
tif de nos caisses de réserve coloniales se
rétrécit chaque jour comme la Peau de cha-
grin de Balzac.
Augutte Brunet
Député 'de la lféunion.
Une étrange disparition
Ce comte nous aurait-il fait ou serait-il
lui-même un conte? -
On se souvient des mirifiques descriptions
faites par M. Byron de Prorok, noble homme,
de la reine Tinhanan, violée quant à sa sé-
>t qui, du reste, infor-
pulture du Hoggar et qui, du reste, infor-
mations prises auprès des membres les plus
qualifiés de nos Sociétés savantes, n'était pas
une reine, mais un principicule résolument
porteur, ae son vivant, de tous les attributs
de la virilité.
Eh bien, cette glorieuse momie, peut-être,
après tout, hermaphrodite, ne serait plus,
aux dernières nouvelles, qu'un gris-gris sans
prestige, et les bijoux merveilleux dont sa
tombe était pleine, se résoudraient mainte-
nant en une pacotille miteuse "Sont ne vou-
drait plus la dernière bonne à tout faire.
Finie, évanouie, disparue, la rivale d'An-
tinéal Quant au cogite Byron de Prorok,
évaporé lui aussi !. Soustrait aux gri-
santes influences du soleil saharien, il com-
prit sans doute qu'il était « allé un peu
fort n et préféra s éclipser.
Sic transit !. Mais par quelle gare ou
quel port a donc transité ce comte des Mille
et une Nuits?
R. B. ta*
1
L* drapeau de ,Sidi-Brahim
Le drapeau des chasseurs à pied, des chas-
seurs de Sidi-Braliim, est entre jeudi dernier
au Musée de l'Armée où le général Gou-
raud, gouverneur militaire de Paris, est
venu le saluer. 1
Le lieutenant Gouraud appartenait au 8"
bataillon de chasseurs à pied quand il passa
à l'état-major du Soudan en 1894.
✓
X'^talie Vent des mandats
0 0––
'Le GOUVl'llement italien avait l'inten-
tion de réclmner de da Société des NojLiuns
la concession de mandats coloniaux.^
L'I'lalLe, ei aile avait satisfaction, ne s'op-
poserait pos il la demande de l'Allemagne
tetrudant au nrême But.
- M. Victor Snell fait assez justement re-
marquer que des mandais coloniaux sont
Instaurés beaucoup moins dans l'intérêt
dea pays où ils sont exercés que pour
l'avantage dies pays qui les exercent. On
M'-MT) doutait bien un peu, cil dépit de la
littérature diplomatique dont s'enveloppe
le sujet, mais jamais on 11e J'avalt montré
avec lUno pareille netteté et M. Victor Snell
d'ajouter :
Quie l'excédent des naissances constitue
un droit à, colonies nouveiLes, sans pré-
judice, bien entendu, die tout chaparaage
an'tériour soit. Mais .uVO\lJOlbS qu'en oe.
faisant on considère d'abord les colonisa-
teurs sa 11» s'inquiéter beaucoup de ce
qu'en penseront les colonisés.
Les puissances colonisatrices ont-elles
souvent pensé à cette chose ?
106§b
Peur le salut des ncee airieaiau
e. pour l'iastltMien
du crédit airicoia en k. 0. F.
00
Une importante dOlùgulion de l'Institut Colo-
nial Français conduite par son président l'ami-
ral Lacaze, ancien ministre et son secrétaire Gé-
néral M. Alcide Deliuont, député, et à laquelle
participaient des personnalités des plus notoires
du monde méùicul, a été remettre solennelle-
ment ce malin à M. Léon Terrier, ministre des
Colonies, un vœu tendant ù. l'adoption de me-
sures urgentes et exceptionnelles pour libérer
l'Afrique équatoriale et lu Cameroun des lléuux
qui déciment les populations de ces immoines
territoires et notamment la muludic du som-
meil.
L'Institut Colonial Français s'appuyaut ,-"JI'
l'étude approfondio dont co problème priniordi.il
pour l'avenir do nos colonies a lait l'objet de la
port de son Comité médical, demande qu'un
médecin directeur des services de santé prenne
"dans les territoires éprouvés l'entière respon-
sabilité et assume l'organisation de Ja lulte con-
tre les endémies, avec non seulement la gestion
d'un budget autonome exclusivement aflecté à
cette lulte, mais aussi avec pleine autorité pour
les mesures ti prendre en liaison avec l'adminis-
tration Jocule,
1.0 président de l'Institut Colonial Français
a d'autre part annoncé au ministre que dans le
but d'apporter sa coopération efrectivo aux
.pressantes nécessités d'un recrutement élargi du
personnel médical, et d'une Illltr. intense contre
les terribles fléaux, l'Instittit fonde à dater (le
I03(î deux grands prix médicaux annuels de cinq
mille Irancs destinés ii diriger le dévouement et
Ift spécialisation des Jeunes médecins vers les
colonies et les maladies dont elles souffrent.
Le ministre a vivement félicité IMnslilut Co-
lonial Français de sa génévMise initiative, et
prenant en considération immédiate les mesures
proposées,, a décidé do faire étudier la .situation
par in fcervice de .:snnlé du Ministère d accord
avec le Comité d'études de la prophylaxie et du
traitement des maJudies coloniales de l'I.C.K.
Enfin le président do l'I.C.F. a romis au minis-
tre un vœu tendant à la prompte réalisation du
crédit agricole en A.O.F., et demandant « que
le crédit agricole, absolument Indispensable au
développement de la production darls notre
grande colonie do l'Afrique Occidentale, soit ins-
titué à bref délai au moyen de certaines des
redevances prévues dans les modalités aux-
quelles a élé subordonné le statut définitif de la
Banque privilégiée;
Que le crédit agricole qui no sauroil consti-
tuer une œuvre durable et nnrler ses pleins effets
que si elle est pourvue d'une organisation déli-
riitive, dispose etc gtirntitioi formelles d'avenir
quant il l'emploi 'de ces redevonces,
:
A l'Académie des Sciences
-0-1).- ,
UN NOUVEAU POISSON DU MOYEN-ATLAS
Au couirs
casion d'étudier les mœurs d'un poisson non
encore signailé jusqu'ici, et qu'il a rencontré
QilUlS les eaux imn lac du -Moyen-Atlas.
Ce poisson, de la famille des salmonidés, et
qui est intermédiaire entre la truile et l'ombre,
est souvent de coloration complètement noire,
Sa reproduction commence en octobre et sa fe-
melle pond des œufs dont quatre pèsent autant
qu'elle, eles oeu.fs dont ci-tiatt-e pèsent
En raison de l'excellente qualité de sa chair,
Il y aurait un réel avantoge, fait observer le
docteur Pcllogrin, (lions une note à i'/V;adémio
des Sciences, ù propager, en dehors du lac on
elle viL aujourd'hui étroitement localisée, cette
intéressante r-are de pOlssons,
UN REMEDE CONTRE LA L'EPRE
Certaines huiles provenant de plantes vivant
dans les régions tropicales ont été utilisées de-
parts longtemps par les indigènes comtre la lè-
pre. La médecine moderne ti reconnu l'eMca-
cité de ce traitement, et les chimistes se sont.
livrés à son étude analytique.
Le professeur Mouron a présenté à r ArMé.
mie des Sciences une note de M. Emile André
sur la composition de ces huiles anti-lépreuses.
M. André a trouivé que, quelle que soit leur
provenance (et on en produit en Asie, en Atri-
que, en Océanic et dans l'Amérique du Sud),
elles ont des parentés étroites au point de vue*
de leur composition chimiquc, Sent sorles diffé-
rentes ont été analysées ; toutes sont actives
sur la lumière polarisée et doivent cette pro-
priété à un composé de la glycérine avec des
acides spéciaux, tels que Vacido chaudmoogri-
que et Itvdrocarpique.
Espérons qu'une étude plus complète, entre-
prise en collaboration par des chimistes, des
médecins et des botanistes, permettra bientôt
de lutter victorieusement contre la lèpre, ce
terrible fléau des pays tropicaux.
M. Mesnil a exiposé le résultat de ses cher-
ches sur la sensibilité des différents Orypanoso-
mes aux sérums de l'homme et des nnimoux.
–-–-
A COUPS DE COUTEAU
-0-
A Saint-Oucn, avenue Michelet, au coun
d'une .rixe, l'arabe Ouli ben Fealemn, de-
meurant 22, impasse Moutteau, a frappé
d'un coup de couteau à l'abdomen le ma-
nœuvre Sidi ben Kacem, 144, boulevard
des Batignolles, qui a été transport à Bi-
chat. L'agresseur est au dépôt.
Le naufragé de l'Afrique"
La Cour de Rouen infirme le jugement
du Tribunal du Havre
La Cour de Rouen a rendu, hier, un ar-
rêt qui va causer une profonde sensation
dans le monde maritime. Elle était appelée
à statuer sur les responsabilités du nauirage
du paquebot l'Afrique, imputées aux arma-
teurs par les familles d'un certain nombre
de passagers qui périrent dans les dramati-
ques circonstances dont on n'a pas perdu le
souvenir.
Le 9 janvier 1920, l'Afrique quittait le
port de Bordeaux à destination de Dakar
avec près de 700 personnes à bord. En Gi-
ronde, une voie d'eau se déclarait dont il
était impossible de découvrir l'origine.
Pensant, néanmoins, que l'on parviendrait
à l'aveugler, le capitaine Le Du continuait
sa route malgré la tempête qui, depuis quel-
ques heures,. faisait rage; mais, bientôt, les
arrivées d'eau s'aggravaient, les pompes
cessaient de fonctionner et le capitaine dé-
cidait alors de rallier le port de La Pallice,
tout en réclamant des secours par radios. Le
Ceylan tentait vainement d'approcher le na-
vire en détresse et, cependant, l'ouragan
augmentant de violence, les chaudières de
l'Afrique ne fonctionnaient plus,les dynamos
s'éteignaient, le paquebot n'était plus qu'une
épave au milieu des flots en furie. Cette
agonie dura toute la journée du 10 et toute
a nuit. A minuit, le capitaine Le Du tenta
le jçter les canots à la mer. A peine-une
vingtaine d'hommes parviennent-ils à y
prendre place et, à 3 heures du matin,
l'Afrique, poussée sur le plateau de Roche-
tonne, s'enfonçait, engloutissant avec lui
plus de 500 vies litima-inep.
Un certain nombre de familles des nau-
fragés avaient intenté une action devant le
Tribunal de commerce du Havre, alléguant
que l'Afrique était partie en mauvais état de
navigabilité et que le capitaine avait com-
mis une faute lourde en gagnant, malgré la
voie d'eau, la haute mer.
Le Tribunal du Havre repoussa cette de-
mande, en déclarant que l'Afrique avait fait
l'objet de visites régulières, qu'nucitne dé-
fectuosité n'avait été signalée par les ser-
vices de l'inspection, et que, dès lors, nulle
responsabilité ne pouvait incomber aux ar-
mateurs.
C'est ce jugement que la Cour de Rouen,
ptrésidée par le premier président GazeRu.
vient d'infirmer, sur les plaidoiries de M"
Albert Crcmleux, du Barreau de Paris, et de
Mo Lappara, -du Barreau de Bordeaux, pour
les familles des naufragés,
Diaprés l'arrêt, le navire n'aurait pas,
au départ de Bordeaux, été en bon état de
.navigabilité, sa coque n'aurait pas été suf-
fisamment visitée, et enfin le capitaine n'au-
rait pas dû s'engager en haute mer avec une
voie « d'eau qui allait en s'aggravant.
La Cour a accordé une provision de 20.000
francs à chacune des familles en cause et
remis à statuer au premier jour sur les in-
demnités définitives, ̃
Le Pacte de Locarno
--0-0---:-
Lu Commission de l'Armée, réunie sous
la présidence du col oh ici Cîirod, a entendu
une communication de ce dernier. Il a fnit
connaître que le ministre, de la Guerre et
ses Iscrvilces, techniques seraient entendus
par la Commission sur les conséquences
niililuires du pacle de Locariio.il a d'autre
part annoncé le dépôt en janvier du projet
portant réorganisation de l'armée et du pro-
jet organisant les réserves, les périodes de
convocation et le rôle qu'elles auraient a
jouer pendant ces périodes.La Commission
sera alors en mesure d'exercer son droit
de discussion sur ces deux projets.
:
L'AVIATION COLONIALE 1
--0+--
Gênes-Casablanca-Rio-de-Janeiro
Depuis le 26 novembre, l'hydravion du
commandant ilalien, Casagrande était
amarré dans le port de Casablanca, atten-
dant des conditions atmosphériques favo-
rables pour s'envoler vers les lies du Caip-
Vert.
Le 24 décembre, sons la violence de la
tempête, l'hydravion a brisé ses amarres
et a été gravement endommagé. Les pièces
nécessaires pour le réparer ont été récla-
mées d'urgence en Italie.
FRAN CEi-AFRIQUE
Les lignes Latécoère
Les lignes aériennes Latécoère ont ache-
miné, sur l'ensemble de 'leur réseau, au
cours du mois de novembre dernier, 760.000
lettres, soit 14.800 kilogs de correspondan-
ces aériennes.
Pour les onze premiers mois de 1925, le
trafic postal de la Compagnie Latécoere se
totalise par 6.58U.000 lettres, d'un poids to-
tal de 132 tonnes.
Si l'on rappelle que pendant toute l'an-
née 1924, il n'avait été transporté que 4 mil-
lions 26.000 correspondances, on peut me- j
surer ila faveur de plus en plus grande que
ménage Je public à l'ompioi de la poste aé-
rienne.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
, ---.Oo-
MINISTERE DE LA GUERRE
Sont promus officiers :
(A titre indigène sans traitement) : Si Mo-
hoimmocl El Ain Ben Mo'linmmod Ben Moussa,
caïd de la tribu des Acgche; M'Hamh Ould ci
Hadj Ahderrahman, caïd des tribus Megane et
Ouled; Erbareck Salem Ben Aïssa. caïd d'EI-
Goléa.
GRANDE CHANCELLERIE
Sont promus ; Officiers :
M. Damien, chef de service honoraire (tes
Chemins de fer algériens;
M. Gras, administrateur des Colonies, en re-
traite:
M. Labroul, professeur honoraire du lycée fle
Péri gueux.
La guerre au Maroc
----o-r;--
Les opérations militaires
Un groupe de diSlSùlillts, qui avait pu
pénétrer, au cours do Ja nuit du 20 au 21,
dans le village de Tufraat, a clé reipoussô
par la garde indigène.
Un coup de main a été cxdculé, da-ns la
nuit du 21 décembre, sur un
cinq prisoiuniers.
Les postes rifakis de Si-Aman et do Me-
gileu Se somt repliés. Les Gheznulus dissi-
dents inquiètent les fractions soumise® 'de
la même tribu. Des renforts de partisans
leur ont été onvuyés.
La t'emipùle continue à sévir dans toute ia
vallée de l'Ouerglia.
Les soumissions
Les lie ni (Julod el des Scnliadja de Mas-
bals viennent du Soc soumettre.. On se sou-
vient que les opérations de cet été, après
avoir enfoncé les Boni Zeroual à gauche et
Les Llueuwïu à druite, avaient, laissé intacts
les groupes, dissidents du. Haut-Uuerglia,
malgré l rudes efforts des troupes du gé-
néral HilhotLc. La présence de ces irréduc-
tibles était grave, sinon dangereuse.
Depuis plusieurs semaines, nuus les har-
celions avec nos groupes francs, ,tüudis que
l'aviation les attaquait à la bombe et à la
m Lirai lieuse dans leurs gorges montagneu-
ses. En même temps, des pourparlers
étaient engagés dans le but d'arriver avec
eux à une rapide enlemle, par le service de
reiisoigueuncnls de la région de FI(! qui lit
preuve, en la circonstance, d'une grande
iuubilclé politique.
Les délégués des Scnhadjn, qui comptent
nlus de 2.W0 familles, ont apporté r-e ma-
lin, ou colonel l'uguès, la soumission de
Urtilo leur tribu, ce-qui nmis permet de
réoccuper le poste de Médiouna qu'illustra,
cet été, la défense héroïque de sa garnison.
L'événement était attendu dans les mi-
lieux indigènes de Fez, qui sont générale-
ment ,hiell informés, mais il a produit ce-
pendant une vive satisfaction.
Ces nombreuses soumissions sont le ré-
sultat do l'ucliull militaire et .politique de
Amar Amidon, soutenu par nos forces sup-
plétives sous le commandement, de nos of-
liciters do renseignements.
Notre ligne d'influence entre le djebel Na-
dor cl lfln'ln' Yll-Djrnan se trouve porfôo
en avant sur une profondeur' atteignant 30
kilomètres en certains -points. Notre nou-
velle ligne part du djebel Nodor, atteint
liera br.t'. puis suiit l'oued Damasinc jusqu'il
son confluent avec l'Oucr^ia, dont elle suit
sensiblement le cours pour englober toutes
le cniirq I)utii- eiiit
les tribus de ta rive gauche jusqu'il Mou-
lu y Ain bje.nan.
L'organisation des territoires récupérés
,Lc lorrain récupéré à la suite des der-
nières soumissions .représente une surfaco
d'environ 1.:\00 kilomètres carrés, englo-
Aunt les tribus Senhadja, Deni-Oulcd 'II
Murnissu, et porte notre ligne d'influence
bien au delà die nos anciens postes de Bou-
lluroum, Djorfaita, l
Aïn-Zaïn et Sidi-Mohammed.
On ne croit pas que. ces pos tus seront
j-éoccupés par dos unités réguilières. Mé-
diouna et Kef-el-Ghar seront vraisetnblaible-
menl seii'ls réorganisés.
Le commandement a décidé de confier la
garde du .ll'rriLoir,c hors 'Irïïbus autochto-
nes, soutenues pur des forces supplétives
et les partisans.
•+***-
H. Varenne a gràrié
le révolutionnaire Phan-Ioi-Chaû
--0-0-
Au mois de novembre dernier, la Cour
criminelle de Hanoï a condamné aux travaux
forcés à perpétuité le nationaliste annamite
rhan-Boï-Chaû, arrêté à Shanghaï au mois
de juillet précédent à la suite d'une condam-
nation à mort prononcée contre lui en 1913.
Le Conseil du Protectorat ayant rejeté le
pourvoi formé par le condamné, la condam-
nation aux travaux forcés prononcée contre
rhan-Hoï-Chaû était devenue définitive.
Toutefois, le Gouverneur Général avait pres-
crit de ne rien changer au régime du con-
damné tant qu'il n'aurait pas été statué sur
le recours en grâce qu'il avait adressé.
L'arrivée de M. Alexandre Varenne en
Indochine et les motifs de l'ancienne con-
damnation, remontant à T 9 T", qui avait dé-
terminé l'arrestation du condamné et son re-
tour à Hanoï, ont amené le nouveau Gouver-
neur Général à revoir cette affaire. Celle-ci
lui ayant paru pouvoir, dans les circonstan-
ces actuelles, faire l'objet d'une mesure de
clémence, il a gracié Fhnm-Boï-Chaû qui a
quitté Hanoï pour se rendre à Hué.
C'est un geste qui honore grandement et
le Gouvernement Général de l'Indochine et
le Gouvernement de la métropole qui s'y est
nssodé,
–î
135 chinois indésirables
--0-0--
Le 27 décembre arrivaient a Marseille,
par le paquebot Anaer,, 152 marchands chi-
nois dont 17 'avaient un passeport visé à
Shanghaï pour hi. France. Les 135 autres
passeports in cliquaient aussi la France
pour destination, mais, en procédant à la
vérification, on constata que le lieu de des-
tination. réel du voyageur, Hollande ou Bel-
gique, avait élé lavé nu chlore.
Les 13T) marchands chinois qui devaient
se présenter ce malin au commissariat des
ports ont été gardés à la disposition de la
police en attendant qu'il soit statué sur
leur sort.
L'inculpation de falsification de passe-
port est retenue contre eux.
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