Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 22 décembre 1925 22 décembre 1925
Description : 1925/12/22 (A26,N192). 1925/12/22 (A26,N192).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397042x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SIXIEMn4 ANNIEE. - No 192 Lis NUMERO : 20 CENTIMES NI 111>! soilt. Ï2 I»IC« .EMBH1S 19b»
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUauts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Les ressources textiles de rlodocbioe
Le coton
Le Groupe Asiatique de notre domaine co-
lonial formé par le Gouvernement Géneral de
1* Indo-Chine possède, sur une superficie de
776.100 km. carrés, de nombreux terrains ad-
mirablement appropriés aux diverses cultures
textiles.
Parmi les nombreux textiles que produit
rlndo-Orine, et sans parler de certaines plan-
tes fibreuses, telles que la ramie, l' agave, le
jonc à nattes, etc. dont plusieurs essais d'ac-
climatement entrepris par les services agricoles
officiels n' ont d' ai lleurs pas donné tous les
rbUltatl qu'on avait espérés, le jute et la fibre
de noix de coco méritent une mention particu-
lière. Le jute, dont le volume à l'exportation
n'atteint encore que 400 tonnes, en moyenne.
par an, est appelé à un important développe-
ment. Sa culture s'intensifie de plus en plus
dans les diverses régions de l'Indo-Chine qui
.est la seule, de toutes nos colonies, produc-
trice de cette matière. Néanmoins de gros
progrès restent à réaliser pour obtenir une pro-
duction considérable, car si les besoins an-
nuels de la Métropole dépassent 200.000
tonnes, rlndo-Chine est elle-même contrainte
d'acheter chaque année 20.000 tonnes de jute
pour suffire à sa consommation courante.
Quant à la fibre de noix de coco, utilisée
pour ta fabrication des cordages, filets, bros-
-ses, tapis, elle se rencontre sur tous les mar-
chés de l' Annam et fournit chaque année envi-
ron 1.000 tonnes à l'exportation.
Mais ce ne sont là encore que des textiles
dits de « second ordre », suivant la classifica-
tion généralement admise. Parmi les textiles
de qualité supérieure que produit et que peut
produire en quantités considérables l'Indo-
CI"ine. le coton doit figurer en première ligne.
Nous n' apprendrons rien aux lecteurs des
Annales, toujours si avertis des auestions tou-
chant le développement et -la richesse de nos
co'f>ntc3, en {lia"t que le coton, produit par un
arbrisseau qui comprend un grand nombre de
variétés, se trouve à l'état sauvage à la fois au
nord et au sud de la Colonie Indo-Chinoise,
en Annam et au Cambodge.
Kl » I --!&- -I • ♦ -
torons ioui ae lUne que ceiui qui est re-
colté dans les régions septentrionales de
.flncJo..Otine ne fournit qu'un rendement mé-
diocre, non seulement en raison de l'emploi
manifestement insuffisant des moyens agricoles
modernes, mais d' abord et surtout à cause du
climat défavorable auquel il est exposé. Un
développement* important de cette culture dans
ces contrées n'est donc pas à envisager.
Il n'en est cas de même au Cambodge. U.
en effet, indépendamment de la culture des
berges qui. sur une étendue d'environ 20.000
hectares fovmit 6.000 tonnes. de coton brut
par nn, la rulture des terres rouges pratiquées,
depuis ouel"we< années, sur des terrains éle-
vés, à l'abri des inondations du Mékong, est
d'un rendement excellent dont la moyenne
atteint 720 kilog* cle coton brut, à l'hectare,
et le minimum n' est pas inférieur à 540 kgs.
! a -,,,',.,. cultivée sur terres rouge, à la
suite des derniers essais entrepris, dépasse
acht^llemeri» 1 f>(X) hectares. Mais, - grâce aux
efforts conjugu é s de l'Administration Suné-
rieure, cht Gouvernement local et de l'initia-
tive nrivk. une vaste exploitation d'environ
20.000 hectares a été récemment créée et
d'autrrs pouvant atteindre 60.000 hectares
-sont en bonne voie d'organisation.
La production totale demeure néanmoins en-
core faible. A la veille de la guerre, en 1913,
elle n'atteignait pas 6.000 tonnes, sur les-
quelles 3.000 tonnes de coton brut et 1.600
de coton égréné étaient livrées à l' exportation.
D'aorès les statistiques les plus récentes, la
récolte donne environ 10.000 tonnes de coton
brut, dont plus de la moitié est fournie par le
Cambodge. Au cours de la dernière période
quinquennale, 1919-1923, l'Indo-Chine a ex-
porté 2.236 tonnes de coton égréné et 2.923
tonnes de coton brut, dont les 4/5 venaient
du Cambodge.
Depuis quelques années, d'ailleurs, on a
constaté un fléchissement sensible de ces sor-
ties, dû principalement aux besoins croissants
des filatures locales. Pour ne citer qu'un exem-
ple, la Société Cotonnière du Tonkin a ins-
tallé à HaTphong et à Nam Dinh deux usi-
nes de 30 et 35.000 broches chacune et où
travaillent plus de 3.000 ouwiers indiRènes.
Si ces besoins immédiats assurent ainsi Fécou-
lement sur place d'une grande partie de la
production, en dehors des débouchés que le
coton indo-chinois peut trouver sur le marché
de France, il n'en reste pas moins que Dndb-
Chine doit importer. chaque année, pour sa
consommation courante, 4.500 tonnes de co-
ton éRféfté, 2.700 tonnes de fils et 6.000 ton-
nes de tissus.
Si l'on considère, d'autre part, les besoins
annuels de la Métropole, qui compte 1.200
usines occupant 600.-000 ouvriers, on constate
eue ces besoins défassent 242.000 tonnes,
dont seulement 21.000 quintaux, soit 0,7
du tctal sont fournis Dar nos colonies.
- -- - - n - - -- - - - - - -- u -
Or, on a évalué qu. au Cambodge seul, où
la main-d' œuvre est abondante et où les éten-
duev. de terrains utilisables peuvent atteindre
plusieurs millions d'hectares, la mise en
culture de 800.000 hectares suffirait à fournir
le coton nécessaire à la France, alors que
celle-ci est contrainte de l'acheter à grands
frai a à l'étranger, notamment aux Etats-Unis.
Dans ces conditions, la tache qui s'impose
à nc" efforts et que rendent particulièrement
urgent", d'une part, la diminution de la pro-
ducien cotonnière mondiale qui, de 6.200.000
tonnes en 1914 est tombée à 4.260.000, alors
que la consommation dépasse actuellement 5
millions de tonnes (la différence étant prélevée
sur les stocks existants) ; d'autre part, la ten-
dance des pays producteurs à manufacturer
eux-mêmes leurs produits, cette tâche, dis-je,
.consiste à développer en Indo-Chi ne, et spé-
cialement au Cambodge, la culture cotonnière
dans la plus large mesure possible.
Recrutement facile au surplus d'une
main-do œuvre abondante, exécution de travaux
1 1 - l' - I a
nyarauuques et agriCOles, construction de voies
de communication, mesures administratives ap-
propriées pour favoriser la culture indigène,
telles que : "Création de coopératives et de
syndicats agricoles, atténuation d'impôts, éta-
blissement de champs de démonstrations, de
stations d'égrenage, de marchés réguliers, etc.
1 el est, en somme, le programme simple et
vaste tout ensemble, u'it" y a lieu de réaliser
sans tarder. Œuvre de longue haleine ! Cer-
tes, et ajouterons-nous, cette oeuvre qui néces-
site un effort prolongé et méthodique ne peut
être entièrement abandonnée à des initiatives
privées, si actives et si puissantes soient-elles !
Car cette mise en œuvre de travaux de dé-
frichement, d'irrigation, de constructions, né-
cessite des études préliminaires et des expé-
riences coûteuses, qui seules permettront d'at-
teindre la solution de ce grave et important
problème. Or, ces études et ces expériences,
dont la charge doit incomber aux autorités
locales, ne relèvent-elles pas au premier chef
de l'initiative gouvernementale ?
Uéjà I A. O. F. est entrée résolument dans
cette voie. Nous ne doutons pas que, sous
I énergique impulsion de son nouveau gouver-
neur M. Varenne, continuant l' oeuvre entre-
prise par son éminent prédécesseur M. Mer-
lin, I Indo-Chine suive sans retard cet exem-
ple. L' avenir de son propre développement
ainsi que le relèvement (conomique de la
France Métropolitaine relèvement que nous
ne devons jamai s perdre de vue lui en font
une impérieuse obligation.
Henri Michel,
Député dee Basses-Alpes, membre de
la Commission des Colonies, vice-
président de ta Commission de la
Marine.
Jules Godin
--0.0--
Le même jour disparaissent deux vétérans de
la politique qui, en dépit des vicissitudes et des
ans, avaient conservé le sourire du visage,
qu'adomait le cadre de favoris blanchis par le
temps, et l'affabilité de l' accueil : MM. Ju-
les Méline à 87 ans. et M. Jules Godin à 82
ans.
M. Jules Godin avait été longtemps sénateur
des Etablissements français de l'Inde jusqu'au
jour, en janvier 1909, où M. Etienne Flandin,
alors député de l'Yonne, lui souffla son siège
dans un beau mouvement de tartuferie dont on
a conservé le souvenir au Palais-Bourbon.
Jules Godin avait eu une minute de noto-
riété. C'était en 1898, en pleine affaire Drey-
fus. M. Henri Brisson, président du Conseil,
se débattait dans les plus âpres difficultés, M.
Godefroy Cavaignac avait quitté le Ministère
de la Guerre ; son successeur, le général Zur-
linden, quinze jours après, imitait son geste,
suivi dans sa retraite par M. Louis Tillaye,
sénateur eu Calvados, ministre des Travaun
publics. On était en septembre, en pleines va-
cances parlementaires. Le général Chanoine
remplaça le général Zurlinden, et M. Henri
Brisson fit appel à son vieil ami Jules Godin
pour succéder à Louis Tillaye. Dès la rentrée
du Parlement, à la fin d'octobre 1898, le Mi-
nistère Henri Brisson, qui comptait parmi ses
membres MM. Trouillot, Peytral, Léon Bour-
geois, tombait sous les coups de MM. Louis
Barthou, Raymond Poincaré et Ribot.
M. Jules Godin avait été pendant de lon-
gues années président du Conseil d'arrondisse-
ment de Rambouillet. Il en était devenu le
conseiller général. On parla à maintes reprises
de lui comme candidat possible aux diverses
élections législatives et sénatoriales de Seine-
et-Oise.
Il avait été conseiller à la Cour d'appel de
Paris.
M. Jules Godin, qui avait été un radical
avancé, était, en ces derniers temps, vice-prési-
(Tent de l'Alliance Républicaine Démocratique,
la grande association libérale.
Il est mort au Perray, près de Rambouillet.
---o.
Le rôle colonial de M. Méline
0x0
La mort de M. Méline, sénateur des Vos-
ges, doit être ressentie avec peine par le
monde colonial qui se souvient que cet hom-
me d'Etat, qui fut un des fondateurs de la
III0 République, était ministre de l'Agricul-
ture dans le Cabinet Jules Ferry qui tomba
sur la question du Tonkin le 5 avril 1885.
Le nom deJM. Méline reste attaché à la re-
forme douanière de 1892 qui fut une étape
essentielle de son laborieux effort.
Sous le ministère Méline, Madagascar fut
déclarée colonie française sur la proposition
de M. Hanoteaux, et en 1887, les troubles de
Crète qui avaient nfnimé un instant la que-
relle d Orient, furent localisés.
11 est un ouvrage de M. Méline, « Le
retour à la terre », dont doivent s'inspirer
nos dirigeants coloniaux soucieux de remé-
dier à la question de la main-d'œuvre par le
développement de l'enseignement agricole.
Proconsulat on mandat 1
Le débat sur la Syrie qui vient 1
de se clore et qui avait pris, après
les réquisitoires passionnés de MM.
Oestre Ferry et Desjardins, l'allure d'un
frocès politique, s'est élevé, après la bril-
lante intervention de Paul-Boncour. à son
plan véritable.
Ce qui était en (allst. ce Il'était bas,
comme le voulait si ardemment la droite,
a la responsabilité » d'un grand soldat ré-
publicain dans les tragiques événements du
Djebel-Druse, conséquence des erreurs psy-
chologiques accumulées depuis cinq ails en
Syrie, fruit amer de toute une politique
d'administration directe et de commande-
ment ; ce qui était en cause, c'était l'avertir
du Mandat que nous tenons de la Société des
Nations.
Proconsulat ou Mandat, il fallait choisir.
Cette position du débat, je l'avais moi-même
indiquée à la Chambre au cours de mon in-
tervention à la tribune, dans la séance de
vendredi :
« A la vente, disais-je, la politique qui
s'imposait à nous, dont nous tieussions pas
dû nous départir, elÎt consisté à appliquer
le Mandat dans son principe et dans sa doc-
trine. Elle eùt consisté à organiser la for-
mule d'arbitrage et d'équilibre qui y répond
préférant ainsi, pour l'avenir, un régime
de collaboration, d'amitié et d'association de
deux Peuples et de deux civilisations. »
Paul-Boncour a montre combien la tâche
était neuve, combien noble et généreuse aussi,
puisqu'il s'agit de « guider » des collecti-
vités asservies au long des âçes à des domi-
nations étrangères, meurtries par les guerres
civiles, vers la pleine capacité dans la justice
et la libuté 1
Mais une telle tâche, en raison même de
la conce ption nouvelle qu'elle met en œtrere,
exige un effort d'adaptation des méthodes
et des esprits auquel devra se plier de-
main notre politique coloniale elle-même.
C'est la haute philosophie nue Paul-Bon-
cour a dégagée d'un fiévreux débat oit tant
de passions déchaînées risquaient de faire
perdre de vue à la Chambre le grand devoir
que la France a assumé vis-à-tis de l'Assem-
blée des cinquante Nations oui lui ont fait
confiance.
Augutte Brunet
Député de 14 Héunion.
-- «1» ̃ ̃ ̃
Le vote sur la question de Syrie
Voici la répartition des groupes dans le
scrutin d'avant-hier :
Ont voté
-----.- AI»StP- ÀbsMtJ
Hfcctifs Groufna pour contre nus pu congt
- - - - - -
138 Groupe radical et
radical-social. 126 » 5 7
98 Socialistes 1 » 96 1
42 Républ. sccialist.
et social. franç.. 34 » 4 4
41 Gauche radicale.. 39 » » 2
28 Aucun groupe. 7 3 17 1
44 Gauche républic.
démocratique. 16 » 20 3
37 Répub. de gauche 24 n 10 3
104 Union républ. dé-
mocratique 1 Il 100 3
14 Démocrates 13 » 1 1)
26 Communistes » 26 » »
1 Non inscrit » Il 1 »
Totaux 261 20 2ti4 20
Si l'on ajoute à cela 6 députés déccdés
appartenant tous au parti socialiste S. F. I.O.
et qui n'ont pas été remplace on voit que
plus 3e la moitié de la Chambre n'a pas
pris part au vote.
-ou-
L'Italie plus heureuse
que l'Indochine.
on
Car elle a obtenu gain de cause : son pa-
villon à l'Exposition des Arts Décoratifs (quI
a coûté 600.000 francs) sera reconstruit quel-
que part pour abriter les bureaux du consu-
lat italien. Sous le rapport du prix, c'était le
pavillon le plus précieux de l'Exposition.
Celui de l'Indochine, qui ne sera pas re-
construit ou conservé était, lui, le plus ar-
tistique. C'est sans doute la cause de sa mal-
chance.
–-––
Somalie Italienne
--0-0- .-
Des troubles très sérieux viennent de se
produire dans la Somalie italienne.
Le colonel italien Splcndorelli et son
adjoint, le capitaine Caroli, ont été tués au
cours d'une escarmouche dans le sultanat
d'Obbia.
A la suite d'une autre attaque des tri-
bus rebelles, organisée par le sultan Os-
man Malimou dans le territoire des Mid-
jourtins et au cours de laquelle trois sous-
offleiers italiens ont été tués, la canon-
nière italienne Campania a ouvert le feu
sur la ville de Bargal qui aurait été dé-
truite de fond en comble.
Toute la côte des Somalls est mainte-
nant bloquée par une division navale et
1 toutes les villes côtières importantes ont
été occupées par les troupes italiennes.
-
XMSmMEmTEMMEEOHEXHLE
Les Italiens à Rhodes
Les Italiens seraient en train de construire
une base navale moderne dnns l'île de Hhodes.
Le gouvernement italien s'nssure, dit-on, la
possession de tout le littoral turc près d'Adalie
(Asie Mineure).
A LA CHAMBRE
DEBATS
L'aviation coloniale
Sous la présidence de M. Fernand Bouis-
son, vice-présid'Oint, la Gliomlxre examina
samedi mutin le budget de l'aéronautique et
dos transports aériens.
Dans la discussion générale, M. Coutré
présente différentes suggestions sur l'or-
ganisation des services et il indique les
progrès accomplis par l'aviation commer-
ciale et les grands projets de liaison entre
la France, l'Orient, l'Affrique du Nord et
nos colonies, projette qui deviendront réali-
sables par l'usage et le perfectionnement
de l'hydravion.
Plusieurs hydravions, interrompit M.
Morinaud, partis de Toulon, sont allés di-
rectement il Bizerte sans aucun incident.
Puis la discussion générale étant close,
M. IMorinaud, sur le chapitre premier, dit
qu'il convient d'ajouter aux liaisons trans-
méditérranéennes des liaisons transsaha-
riennes.
Ijcs relations de la France avec l'Afri-
que du Nord sont parfaitement établies.
Le Maroc y contribue pour un million, les
délégations financières, en Algérie, ont
voté des crédits analogues. Il faudra arri-
ver fi C3 que les voyages aériens se fas-
sent sans loucher le sul étranger.
Comment réaliser la liaison entre l'Afri-
quo du Nord et l'A. O. F. ou l'A. E. F. V
Il faudra simplement créer, à travers le
Suluura, cinq postes qui coûteront, ensem-
ble, environ un million.
La police du désert sera faite efficace-
ment et économiquement pair ce moyen.
Le Niger sera mise en communication ra-
pide avec l'Algérie : pour le plus grand
profit do la colonisation du Niger, car les
Nord-Africains ne manqueront pas de de-
'j nui nier lù-Am« des concessions où ils dérve-
lopixTonl, lu culture du ('ut.on. Fntin des le-
vés de terrain pourront être faits pour la
préparation du chemin de fer livinsafrieain
qui doit être l'épine doaeale de nos posses-
sions coloniales.
Entre nos deux Afriques, la liaison est
indispensable. A quelques raids héroïques
(Applaudissement), doit succéder une or-
ganisation régulière et normale. Voilà une
œuvre nationale de premier ordre, à la-
quelle ne saurait faillir le bon Français
qu'est M. le Sous-Secrétaire d'Etat de
1 Aéronautique. (Applaudissements.)
Répondant à M. Moriooud, M. Laurent
Eynac déclare qu'on ne peut organiser une
ligrae d'aviation commerciale ii travers le
Sahara, mais, comme il y a grand intérêt
à relier l'Afrique du Nord et nos posses-
sions de l'Afrique centrale, on pourrait
Instituer entre elles un service postal oô-
rien.
Nous entendons aussi poursuivre nos li-
gnes vers l'Amérique du Sud. Ce pro-
gramme. servira la grandeur de notre
ipays, l'effort est surtout A poursuivre
dans la dotation en matériel de l'aviation
commerciale et de l'hydraviation.
M. Morinaud remercie M. le Sous-Secré-
taire d'Etat. Il espère que la ligne trans-
saharienne sera bientôt réalisée et que
M. Eynac inaugurera lui-même, en 1926,
la grande ligne Alger-Tombouctou. (Ap-
plaudissements. )
Le statut indigène
Aujourd'hui a commencé à 15 heures la
discussion du projet de loi étendant a la
fernniu indigène d'Algérie l'application des
•dispositions de la loi 5 du 1 février 1919 et
du séiiittis-coiistille du li- juillet 1865, sur
l'accession au droit de cité.
Du projet de loi portant modification de
la loi du 2{ mars 1822 sur la constitution
de l'état civil des indigènes musulmans de
l'Algérie.
Du projet de loi réglant les conflits entre
la loi française et le statut indigène algé-
rien en matière d'état des personnes.
Ces trois projets sont rapportés par notre
éminent collaborateur et ami, M. Houx-
Froissincng.
QUESTIONS ECRITES
Les pupilles de la Nation
M. llenru Fougère, député, expose à M. le ma
nlstre de la Guerre que toutes les sections de
l'association générale des mutilés, veuves et IIS-
cendants protestent contre l'envoi sur le théâtre
des opérations extérieur, des pupilles de la
Nution, et demande au ministre de faire con-
naître quelles mesures il comnte prendre oour
illie les pupilles de la nation ne soient envoyas
ni au Maroc ni en Syrie. \Qlle,tioll du 3 novem-
bre IfJ¿a.) •
Réponse. 1* Aux termes de dispositions ré-
centes les jeunes gens dont le pl',rc est mort pour
la France sont dispensés en toutes circonstances
(incorporation directe, tour de départ individuel
et désignation d'uni lés constituées) de l'envoi
sur les théâtres d'opérations extérieurs. Le rapa-
triement de ceux d'entre eux qui se trou veut
au Maroc ou au Levant a commencé le l) no
vembre ; 2' les aînés d'orphelins de père et de
mère ne fo.Qnt plus incorporés directement dans
les ('ol1'))S de troupe de l'Afrique du Nord. Par
ailleurs, au point de vue de la relève Individuel!*
pour les théâtres d'opArtflions extérieurs, ils sont
inscrits dans une catégorie spéciale, dite caté-
gorie n, a laquelle il ne devra être recouru qu'à
titre exceptionnel, et seulement quand tous les
militaires disponibles (catégorie A), auront été
désignés ; mais cette disposition est sans effet
rétroactif et ne s'applique pas au cas de départ
d'une unité constituée.
Les pénitenciers militaires
CH)
M. T.-A. Molinié, député de l'Aveyron, a lu
à la Commission des marchés un rapport sur
la suppression du travail des condamnés mi-
litaires dans les chantier» extérieurs, en par-
ticulier au Maroc. La Commission après
avoir approuvé ce rapport, l'a fait suivre
d'une proposition de résolution demandant
au gouvernement de réaliser en fait la sup-
pression des pénitenciers militaires d'Afrique
et de hfiter les travaux entrepris à Kenitra.
A L'OFFICIEL
- 0
La production vinicole algérienne
Le Journal Officiel du 19 décembre 1925
publie le relevé par département de ru
récolte en France et en Algérie en 1925 et
mt.
En ce qui concerne l'Algérie, le relevé
des déclarations de récolte a fourni pour
1925 les chiffres suivants :
Département d'Alger. Superficie des
vignes en production : 77.184 hectares
(contre 73.377 en 192-i) ; stock : 68.aH hec-
tolitres {contre 212.756) ; récolto : 6.155.570
hectolitres (contre -i.153.49C) ; total des
ressources : G.223.G17 hectolitres (contre
4.3Gf>.252 - en 192i.t
(Département d'Oran - Superficie diffl
vignes en production : 108.312 hectares
(contre 99.082 en 1924) ; stock : 61,162 hec-
tolitres (contre 137.334) ; récolto : 4.789.172
hectolitres (contre 4.128.262) ; total des
ressources : 4.851.331 hectolitres (contre
4.265.5% en 1921).
Département de Constantine. Super-
ficie des vignes en production : 15.966 hec-
tares (contre 16.073 en 1924) ; stock :
20.003 hectolitres (contre 30.162) ; récolte :
1.421.311 hectolitres (contre 1.505.408) :
totaj des ressources : 1.441.344 hectolitres
(contre 1.535.570 en 192-1).
Territoires du Sud et de commandement.
Superficie des vignes en production : ri
hectares (contre 4 en 1924) ; stock : 0 ;
récolte : 26 hectolitres (contre 38).
Totaux pour l'Algérie. Superficie des
vignes en production : 201.407 hectares
(contre 188.530 en 1921) ; stock : 150.206
hectolitres (contre 380.252); récolte : 12 mil-
lions 366.115 hectolitres (contre 9.787.204) :
total des ressources : 12.516.321 hectolitres
'contre 10.167.-i5C en 1924).
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret sur la législation des baux et loyers
en Afrique Occidentale Française.
Aux termes do ce décret, les dispositions du
déscret du 9 décembre 1923 portant réglemen-
tation des baux et locations verbalex en Afri-
que Occidentale Française sont maintenues et
(prorogés jusqu'au ttlr janvier 1927.
J. O. du 19 décembre 1925.
-
̃ Le serpent de mer
Le 24 août dernier, nous reproduisions la
nouvelle d' origine britannique que le « Zo »
Uardin zoologique de Londres) venait de
recevoir deux serpents de mer de trois mètres
de long.
Le serpent de mer semblait donc exister.
Or, voici que l'existence de cet animal est
werieuaement mise en doute.
D'après les Débats, M. le professeur Gru-
vel aurait vu M. Krempf qui aurait vu M.
Tran Van Con qui. lui, aurait touché un ser-
pent de mer en 1883, et encore n' était-ce
qu'un cadavre en état de putréfaction très
avancée. « Sa tête s'était détachée. Ce qui res-
tait mesurait 19 mètres de longueur, est-il dit
dans une note intéressante de La Nature du
14 novembre ; le diamètre du corps était d'un
mètre environ. Mais ce serpent n'était point
un serpeiS) C'était un ver ; son corps était for-
mé de segments successifs et semblables. Cha-
que segment avait un mètre de longueur envi-
ron et portait une paire d' appendices. Et la
peau de 1 animal, brune sur le dos, jaune clair
sur le ventre, sonnait comme de la tôle quand
on la frappait avec un bâton. Le découvreur
du serpent de mer le baptisa: il lui donna le
nom de Con Rit qui signifie « mille pattes »,
et convient évidemment à un arthropode, à un
organisme composé de segments. A la vérité,
on ne voit pas très bien un ver de 19 mètres
tenir ensemble sans squelette interne. Mais
peut-être ce simili-ver était-il un vertébré à
écailles dermiques. M. Gruvel reste perplexe.
Peut-être est-ce ce qu'il y a à faire en atten-
dant mieux. Il faut toujours enregistrer les faits
ou les observations : on verra plus tard à les
coordonner après en avoir fait l'étude criti-
que. »
Mais alors, que sont les animaux que l'on a
reçus au Jardin zoologique de Londres ?
PHILATÉLIE
00
Congo Français
Ont naru : 10 c. rouge et gris ; 30 c. vio-
let et lilas ; 50 c. jaune et bleu.
Guadeloupe
Ont paru : 30 c. noir sur lilas ; 50 c.
violet, 1 franc bleu.
Haute-Volta
Ont paru : 30 r. violet et rose ; 50 c. rou-
ge et bleu.
Madagascar
Ont paru : 45 c. rouge ; 50 c. jaune et
noir ; 1 franc bleu.
Martinique
Ont paru : 00 c. bleu et violet ; 1 franc
bleu.
Niger
Ont paru : 30 c. bleu et rouge ; HO c. gris
et violet.
Nouvelle-Calédonie
Ont paru : 30 e. saumon ; 50 c. gris.
Oubangui
Ontiparu : 10 e. rouge et bleu ; 30 c. brun
et rouge ; 50 c. gris d bleu.
Soudan
Ont paru : 30 e. bleu et hrun ; 50 e. rouge
et bleu.
a Tchad
Ont paru : 10 e. rouge et gris ; 30 c. gris
et bleu ; 50 c. bleu et violet.
La guerre au Maroc
< X t
L'envoyé d'Abd-el-Krim
Arrivé hier ii Marseille M. Gordon Car-
îning doit Otre sous peu à l'uris, mais il ne
llIt être considéré par le Couvernemeftt
rrunçais comme mandaté par Abd-el-lçtn
et W saurait, pur conséquent, être rfijju
t>flicielll.'llH.:HI, cependant certaines person-
nalités autorisées doivent entendre ses pro-
positions.
Les soumissions
Des résultats politiques des plus impor-
tants ont été atteints au cours des derniè-
res opérations sur le front du Haut Oucr-
glau. Actuellemcnt, les Marnissa, les
Seiihudja de Gheddo, les Senhadja de
Mosbah, et la majeure partie des Bani
Oulcd ont fait leur soumission. Ils reprj-
scilient au total plus de 0.000 famill, dont
beauicôup n'ont jammis été soumises à l'au-
torité du maghzen.
La liaison franco-espagnole
Si, comme on l'annonce, les Espagnols
reprennent l'idée d'une liaison avec nos
troupes entre Azid-Dcnnider et Sidi Ali Bon
Itokb.i ce serait une excellente préparation
;'i la reprise des opérations actives.
- .06*.
EN SYRIE
--0-0--
Des négociations ?
l'n journal indigène de Damas annotiez
que l'émir Taher, petit-fils d'Abd-el-Kader,
est parti pour Soueïdu, où il va conférer
avec le Suitun Attrache sur les conditions
de paix.
D'autre part, un télégramme de Damai
à VAuence licutev annonce que l'émir
Arslan, dl('f de tous les Druses, lequel ré-
side à Beyrouth d'une façon permanente,
est parti jeudi dernier pour le Djebel
Druse, accompagné de plusieurs personna-
lités ayant des rapports étroits avec le
mouvement nationalistn, Le Dr Chaban-
dar, chef des nationalistes, serait aussi
dans le Djebel Drusc. lin conséquence de
ces déplacements, on espère de plus en
plus que la paix va être conclue.
Les nationalistes paraissent disposés à
conseiller aux bandes de brigands de la
région de Damas de cesser les hostilitéo,
car ils se rendent compte que, sans leur
appui, leurs opérations sont vouées à un
échec certain.
Les opérations
La colonne Vergue est rentrée sans in-
cident a Damas. IÀs partisans tcherkes-
ses, qui étaient en flanc-garde, n'ont ren-
contré aucune bande.
A Kaalmva, malgré une pluie torren-
tielle, les rebelles ont attaqué, dans la nuit
du 18 au 19, le fort Keseler. Ils ont été re-
poussés avec de grandes pertes.
A Homs, une bande venue de Mazkami
a été repoussée paj* les paysans qui ont
arrété quelques rebelles.
Deux officiers français prisonniers ?
J fuprès des informations de Jérusalem,
trois colonnes françaises se dirigeant sur
Damas ont rencontré un détachement dijn-
Hurgés. Une bataille s'ensuivit, au cours de
laquelle si l'on on croit les dires dns
Arabes arrivés à Jérusalem les François
auraient subi des pertes élevées en mOl
blessés et prisonniers. Les forces d'insur-
gés se seraient alors dirigées sur Damiis
ou elles auraient attaqué le quartier lie
Salihié et se seraient emparées de deux
officiers français. - -.
Un dementi
Le ministère des Affaires Klrangères dé-
ment une nouvelle de source allemande
d'après laquelle des combats de rues agi-
raient eu lieu à Damas, r.e câline absolu
règne dans la ville ; ia population vaqlàp
a ses occupations habituelles. Une colonne
est rentrée à Damas sans incident.
Dans le Liban sud, \('S Druscs ont pro*-
noncé une attaque dans la nuit du 18 Çtu
19 décembre ; ils ont été repoussés avec
des pertes sérieuses.
Le capitaine CarbiUet est en France
Le paquebot Gënêrul-Mctziiujer est ar-
rivé hier A Marseille venant de Syrie et
d'l'yptc.
Parmi les passagers se trouvaient le
capitaine Carhillct, qui fut gouverneur du
Djebel-Druse, et l'émir Zaïd, frère du rbi
Fayçal, qui se rend à Londres:
Le capitaine Carbillet S'I't refusé a toute
interview.
Une déclaration d'Abbas Hilmi
A la suite d'une correspondance de Bey-
routh publiée dans le Matin il y a quelques
jours, l'ancien khédive d'Kgypte, Abb8.
Hilmi déclare que son séjour en Europe est
dU uniquement au fait de l'interdiction de
résidence qui lui est opposée par la puis-
sance occupante en Egypte.
Abbas Hilmi ajoute qu'il n'a jamais son-
gé à poser sa candidature au trône de
Syrie.
Un chef druse tué
On a reçu de Beyrouth la nouvelle offi-
cielle de la mort de Fonard Selim, comman-
dant en chef des forces (lrusrs, tué au
cours d'un récent engagement.
Des navires Italiens à Beyrouth ?
Un croiseur et quatre eônire-torpilleurs
italiens seraient arrivas lundi h Beyrouth.
UN GROS PETIT NOIR
0
T e plus 'jiros garçon de l'Afrique dll Sud
est fîideon Bod, qui, hion qu'àiré de 11 hn,s,
pèse 205 livres, mesure r» rueds de haut, a une
poitrine de 52 pouces et in tour 1o tailla de
53 pouces.
t
VINGT-SIXIEMn4 ANNIEE. - No 192 Lis NUMERO : 20 CENTIMES NI 111>! soilt. Ï2 I»IC« .EMBH1S 19b»
Les Annales Coloniales
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LES ARTICLES PUauts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Les ressources textiles de rlodocbioe
Le coton
Le Groupe Asiatique de notre domaine co-
lonial formé par le Gouvernement Géneral de
1* Indo-Chine possède, sur une superficie de
776.100 km. carrés, de nombreux terrains ad-
mirablement appropriés aux diverses cultures
textiles.
Parmi les nombreux textiles que produit
rlndo-Orine, et sans parler de certaines plan-
tes fibreuses, telles que la ramie, l' agave, le
jonc à nattes, etc. dont plusieurs essais d'ac-
climatement entrepris par les services agricoles
officiels n' ont d' ai lleurs pas donné tous les
rbUltatl qu'on avait espérés, le jute et la fibre
de noix de coco méritent une mention particu-
lière. Le jute, dont le volume à l'exportation
n'atteint encore que 400 tonnes, en moyenne.
par an, est appelé à un important développe-
ment. Sa culture s'intensifie de plus en plus
dans les diverses régions de l'Indo-Chine qui
.est la seule, de toutes nos colonies, produc-
trice de cette matière. Néanmoins de gros
progrès restent à réaliser pour obtenir une pro-
duction considérable, car si les besoins an-
nuels de la Métropole dépassent 200.000
tonnes, rlndo-Chine est elle-même contrainte
d'acheter chaque année 20.000 tonnes de jute
pour suffire à sa consommation courante.
Quant à la fibre de noix de coco, utilisée
pour ta fabrication des cordages, filets, bros-
-ses, tapis, elle se rencontre sur tous les mar-
chés de l' Annam et fournit chaque année envi-
ron 1.000 tonnes à l'exportation.
Mais ce ne sont là encore que des textiles
dits de « second ordre », suivant la classifica-
tion généralement admise. Parmi les textiles
de qualité supérieure que produit et que peut
produire en quantités considérables l'Indo-
CI"ine. le coton doit figurer en première ligne.
Nous n' apprendrons rien aux lecteurs des
Annales, toujours si avertis des auestions tou-
chant le développement et -la richesse de nos
co'f>ntc3, en {lia"t que le coton, produit par un
arbrisseau qui comprend un grand nombre de
variétés, se trouve à l'état sauvage à la fois au
nord et au sud de la Colonie Indo-Chinoise,
en Annam et au Cambodge.
Kl » I --!&- -I • ♦ -
torons ioui ae lUne que ceiui qui est re-
colté dans les régions septentrionales de
.flncJo..Otine ne fournit qu'un rendement mé-
diocre, non seulement en raison de l'emploi
manifestement insuffisant des moyens agricoles
modernes, mais d' abord et surtout à cause du
climat défavorable auquel il est exposé. Un
développement* important de cette culture dans
ces contrées n'est donc pas à envisager.
Il n'en est cas de même au Cambodge. U.
en effet, indépendamment de la culture des
berges qui. sur une étendue d'environ 20.000
hectares fovmit 6.000 tonnes. de coton brut
par nn, la rulture des terres rouges pratiquées,
depuis ouel"we< années, sur des terrains éle-
vés, à l'abri des inondations du Mékong, est
d'un rendement excellent dont la moyenne
atteint 720 kilog* cle coton brut, à l'hectare,
et le minimum n' est pas inférieur à 540 kgs.
! a -,,,',.,. cultivée sur terres rouge, à la
suite des derniers essais entrepris, dépasse
acht^llemeri» 1 f>(X) hectares. Mais, - grâce aux
efforts conjugu é s de l'Administration Suné-
rieure, cht Gouvernement local et de l'initia-
tive nrivk. une vaste exploitation d'environ
20.000 hectares a été récemment créée et
d'autrrs pouvant atteindre 60.000 hectares
-sont en bonne voie d'organisation.
La production totale demeure néanmoins en-
core faible. A la veille de la guerre, en 1913,
elle n'atteignait pas 6.000 tonnes, sur les-
quelles 3.000 tonnes de coton brut et 1.600
de coton égréné étaient livrées à l' exportation.
D'aorès les statistiques les plus récentes, la
récolte donne environ 10.000 tonnes de coton
brut, dont plus de la moitié est fournie par le
Cambodge. Au cours de la dernière période
quinquennale, 1919-1923, l'Indo-Chine a ex-
porté 2.236 tonnes de coton égréné et 2.923
tonnes de coton brut, dont les 4/5 venaient
du Cambodge.
Depuis quelques années, d'ailleurs, on a
constaté un fléchissement sensible de ces sor-
ties, dû principalement aux besoins croissants
des filatures locales. Pour ne citer qu'un exem-
ple, la Société Cotonnière du Tonkin a ins-
tallé à HaTphong et à Nam Dinh deux usi-
nes de 30 et 35.000 broches chacune et où
travaillent plus de 3.000 ouwiers indiRènes.
Si ces besoins immédiats assurent ainsi Fécou-
lement sur place d'une grande partie de la
production, en dehors des débouchés que le
coton indo-chinois peut trouver sur le marché
de France, il n'en reste pas moins que Dndb-
Chine doit importer. chaque année, pour sa
consommation courante, 4.500 tonnes de co-
ton éRféfté, 2.700 tonnes de fils et 6.000 ton-
nes de tissus.
Si l'on considère, d'autre part, les besoins
annuels de la Métropole, qui compte 1.200
usines occupant 600.-000 ouvriers, on constate
eue ces besoins défassent 242.000 tonnes,
dont seulement 21.000 quintaux, soit 0,7
du tctal sont fournis Dar nos colonies.
- -- - - n - - -- - - - - - -- u -
Or, on a évalué qu. au Cambodge seul, où
la main-d' œuvre est abondante et où les éten-
duev. de terrains utilisables peuvent atteindre
plusieurs millions d'hectares, la mise en
culture de 800.000 hectares suffirait à fournir
le coton nécessaire à la France, alors que
celle-ci est contrainte de l'acheter à grands
frai a à l'étranger, notamment aux Etats-Unis.
Dans ces conditions, la tache qui s'impose
à nc" efforts et que rendent particulièrement
urgent", d'une part, la diminution de la pro-
ducien cotonnière mondiale qui, de 6.200.000
tonnes en 1914 est tombée à 4.260.000, alors
que la consommation dépasse actuellement 5
millions de tonnes (la différence étant prélevée
sur les stocks existants) ; d'autre part, la ten-
dance des pays producteurs à manufacturer
eux-mêmes leurs produits, cette tâche, dis-je,
.consiste à développer en Indo-Chi ne, et spé-
cialement au Cambodge, la culture cotonnière
dans la plus large mesure possible.
Recrutement facile au surplus d'une
main-do œuvre abondante, exécution de travaux
1 1 - l' - I a
nyarauuques et agriCOles, construction de voies
de communication, mesures administratives ap-
propriées pour favoriser la culture indigène,
telles que : "Création de coopératives et de
syndicats agricoles, atténuation d'impôts, éta-
blissement de champs de démonstrations, de
stations d'égrenage, de marchés réguliers, etc.
1 el est, en somme, le programme simple et
vaste tout ensemble, u'it" y a lieu de réaliser
sans tarder. Œuvre de longue haleine ! Cer-
tes, et ajouterons-nous, cette oeuvre qui néces-
site un effort prolongé et méthodique ne peut
être entièrement abandonnée à des initiatives
privées, si actives et si puissantes soient-elles !
Car cette mise en œuvre de travaux de dé-
frichement, d'irrigation, de constructions, né-
cessite des études préliminaires et des expé-
riences coûteuses, qui seules permettront d'at-
teindre la solution de ce grave et important
problème. Or, ces études et ces expériences,
dont la charge doit incomber aux autorités
locales, ne relèvent-elles pas au premier chef
de l'initiative gouvernementale ?
Uéjà I A. O. F. est entrée résolument dans
cette voie. Nous ne doutons pas que, sous
I énergique impulsion de son nouveau gouver-
neur M. Varenne, continuant l' oeuvre entre-
prise par son éminent prédécesseur M. Mer-
lin, I Indo-Chine suive sans retard cet exem-
ple. L' avenir de son propre développement
ainsi que le relèvement (conomique de la
France Métropolitaine relèvement que nous
ne devons jamai s perdre de vue lui en font
une impérieuse obligation.
Henri Michel,
Député dee Basses-Alpes, membre de
la Commission des Colonies, vice-
président de ta Commission de la
Marine.
Jules Godin
--0.0--
Le même jour disparaissent deux vétérans de
la politique qui, en dépit des vicissitudes et des
ans, avaient conservé le sourire du visage,
qu'adomait le cadre de favoris blanchis par le
temps, et l'affabilité de l' accueil : MM. Ju-
les Méline à 87 ans. et M. Jules Godin à 82
ans.
M. Jules Godin avait été longtemps sénateur
des Etablissements français de l'Inde jusqu'au
jour, en janvier 1909, où M. Etienne Flandin,
alors député de l'Yonne, lui souffla son siège
dans un beau mouvement de tartuferie dont on
a conservé le souvenir au Palais-Bourbon.
Jules Godin avait eu une minute de noto-
riété. C'était en 1898, en pleine affaire Drey-
fus. M. Henri Brisson, président du Conseil,
se débattait dans les plus âpres difficultés, M.
Godefroy Cavaignac avait quitté le Ministère
de la Guerre ; son successeur, le général Zur-
linden, quinze jours après, imitait son geste,
suivi dans sa retraite par M. Louis Tillaye,
sénateur eu Calvados, ministre des Travaun
publics. On était en septembre, en pleines va-
cances parlementaires. Le général Chanoine
remplaça le général Zurlinden, et M. Henri
Brisson fit appel à son vieil ami Jules Godin
pour succéder à Louis Tillaye. Dès la rentrée
du Parlement, à la fin d'octobre 1898, le Mi-
nistère Henri Brisson, qui comptait parmi ses
membres MM. Trouillot, Peytral, Léon Bour-
geois, tombait sous les coups de MM. Louis
Barthou, Raymond Poincaré et Ribot.
M. Jules Godin avait été pendant de lon-
gues années président du Conseil d'arrondisse-
ment de Rambouillet. Il en était devenu le
conseiller général. On parla à maintes reprises
de lui comme candidat possible aux diverses
élections législatives et sénatoriales de Seine-
et-Oise.
Il avait été conseiller à la Cour d'appel de
Paris.
M. Jules Godin, qui avait été un radical
avancé, était, en ces derniers temps, vice-prési-
(Tent de l'Alliance Républicaine Démocratique,
la grande association libérale.
Il est mort au Perray, près de Rambouillet.
---o.
Le rôle colonial de M. Méline
0x0
La mort de M. Méline, sénateur des Vos-
ges, doit être ressentie avec peine par le
monde colonial qui se souvient que cet hom-
me d'Etat, qui fut un des fondateurs de la
III0 République, était ministre de l'Agricul-
ture dans le Cabinet Jules Ferry qui tomba
sur la question du Tonkin le 5 avril 1885.
Le nom deJM. Méline reste attaché à la re-
forme douanière de 1892 qui fut une étape
essentielle de son laborieux effort.
Sous le ministère Méline, Madagascar fut
déclarée colonie française sur la proposition
de M. Hanoteaux, et en 1887, les troubles de
Crète qui avaient nfnimé un instant la que-
relle d Orient, furent localisés.
11 est un ouvrage de M. Méline, « Le
retour à la terre », dont doivent s'inspirer
nos dirigeants coloniaux soucieux de remé-
dier à la question de la main-d'œuvre par le
développement de l'enseignement agricole.
Proconsulat on mandat 1
Le débat sur la Syrie qui vient 1
de se clore et qui avait pris, après
les réquisitoires passionnés de MM.
Oestre Ferry et Desjardins, l'allure d'un
frocès politique, s'est élevé, après la bril-
lante intervention de Paul-Boncour. à son
plan véritable.
Ce qui était en (allst. ce Il'était bas,
comme le voulait si ardemment la droite,
a la responsabilité » d'un grand soldat ré-
publicain dans les tragiques événements du
Djebel-Druse, conséquence des erreurs psy-
chologiques accumulées depuis cinq ails en
Syrie, fruit amer de toute une politique
d'administration directe et de commande-
ment ; ce qui était en cause, c'était l'avertir
du Mandat que nous tenons de la Société des
Nations.
Proconsulat ou Mandat, il fallait choisir.
Cette position du débat, je l'avais moi-même
indiquée à la Chambre au cours de mon in-
tervention à la tribune, dans la séance de
vendredi :
« A la vente, disais-je, la politique qui
s'imposait à nous, dont nous tieussions pas
dû nous départir, elÎt consisté à appliquer
le Mandat dans son principe et dans sa doc-
trine. Elle eùt consisté à organiser la for-
mule d'arbitrage et d'équilibre qui y répond
préférant ainsi, pour l'avenir, un régime
de collaboration, d'amitié et d'association de
deux Peuples et de deux civilisations. »
Paul-Boncour a montre combien la tâche
était neuve, combien noble et généreuse aussi,
puisqu'il s'agit de « guider » des collecti-
vités asservies au long des âçes à des domi-
nations étrangères, meurtries par les guerres
civiles, vers la pleine capacité dans la justice
et la libuté 1
Mais une telle tâche, en raison même de
la conce ption nouvelle qu'elle met en œtrere,
exige un effort d'adaptation des méthodes
et des esprits auquel devra se plier de-
main notre politique coloniale elle-même.
C'est la haute philosophie nue Paul-Bon-
cour a dégagée d'un fiévreux débat oit tant
de passions déchaînées risquaient de faire
perdre de vue à la Chambre le grand devoir
que la France a assumé vis-à-tis de l'Assem-
blée des cinquante Nations oui lui ont fait
confiance.
Augutte Brunet
Député de 14 Héunion.
-- «1» ̃ ̃ ̃
Le vote sur la question de Syrie
Voici la répartition des groupes dans le
scrutin d'avant-hier :
Ont voté
-----.- AI»StP- ÀbsMtJ
Hfcctifs Groufna pour contre nus pu congt
- - - - - -
138 Groupe radical et
radical-social. 126 » 5 7
98 Socialistes 1 » 96 1
42 Républ. sccialist.
et social. franç.. 34 » 4 4
41 Gauche radicale.. 39 » » 2
28 Aucun groupe. 7 3 17 1
44 Gauche républic.
démocratique. 16 » 20 3
37 Répub. de gauche 24 n 10 3
104 Union républ. dé-
mocratique 1 Il 100 3
14 Démocrates 13 » 1 1)
26 Communistes » 26 » »
1 Non inscrit » Il 1 »
Totaux 261 20 2ti4 20
Si l'on ajoute à cela 6 députés déccdés
appartenant tous au parti socialiste S. F. I.O.
et qui n'ont pas été remplace on voit que
plus 3e la moitié de la Chambre n'a pas
pris part au vote.
-ou-
L'Italie plus heureuse
que l'Indochine.
on
Car elle a obtenu gain de cause : son pa-
villon à l'Exposition des Arts Décoratifs (quI
a coûté 600.000 francs) sera reconstruit quel-
que part pour abriter les bureaux du consu-
lat italien. Sous le rapport du prix, c'était le
pavillon le plus précieux de l'Exposition.
Celui de l'Indochine, qui ne sera pas re-
construit ou conservé était, lui, le plus ar-
tistique. C'est sans doute la cause de sa mal-
chance.
–-––
Somalie Italienne
--0-0- .-
Des troubles très sérieux viennent de se
produire dans la Somalie italienne.
Le colonel italien Splcndorelli et son
adjoint, le capitaine Caroli, ont été tués au
cours d'une escarmouche dans le sultanat
d'Obbia.
A la suite d'une autre attaque des tri-
bus rebelles, organisée par le sultan Os-
man Malimou dans le territoire des Mid-
jourtins et au cours de laquelle trois sous-
offleiers italiens ont été tués, la canon-
nière italienne Campania a ouvert le feu
sur la ville de Bargal qui aurait été dé-
truite de fond en comble.
Toute la côte des Somalls est mainte-
nant bloquée par une division navale et
1 toutes les villes côtières importantes ont
été occupées par les troupes italiennes.
-
XMSmMEmTEMMEEOHEXHLE
Les Italiens à Rhodes
Les Italiens seraient en train de construire
une base navale moderne dnns l'île de Hhodes.
Le gouvernement italien s'nssure, dit-on, la
possession de tout le littoral turc près d'Adalie
(Asie Mineure).
A LA CHAMBRE
DEBATS
L'aviation coloniale
Sous la présidence de M. Fernand Bouis-
son, vice-présid'Oint, la Gliomlxre examina
samedi mutin le budget de l'aéronautique et
dos transports aériens.
Dans la discussion générale, M. Coutré
présente différentes suggestions sur l'or-
ganisation des services et il indique les
progrès accomplis par l'aviation commer-
ciale et les grands projets de liaison entre
la France, l'Orient, l'Affrique du Nord et
nos colonies, projette qui deviendront réali-
sables par l'usage et le perfectionnement
de l'hydravion.
Plusieurs hydravions, interrompit M.
Morinaud, partis de Toulon, sont allés di-
rectement il Bizerte sans aucun incident.
Puis la discussion générale étant close,
M. IMorinaud, sur le chapitre premier, dit
qu'il convient d'ajouter aux liaisons trans-
méditérranéennes des liaisons transsaha-
riennes.
Ijcs relations de la France avec l'Afri-
que du Nord sont parfaitement établies.
Le Maroc y contribue pour un million, les
délégations financières, en Algérie, ont
voté des crédits analogues. Il faudra arri-
ver fi C3 que les voyages aériens se fas-
sent sans loucher le sul étranger.
Comment réaliser la liaison entre l'Afri-
quo du Nord et l'A. O. F. ou l'A. E. F. V
Il faudra simplement créer, à travers le
Suluura, cinq postes qui coûteront, ensem-
ble, environ un million.
La police du désert sera faite efficace-
ment et économiquement pair ce moyen.
Le Niger sera mise en communication ra-
pide avec l'Algérie : pour le plus grand
profit do la colonisation du Niger, car les
Nord-Africains ne manqueront pas de de-
'j nui nier lù-Am« des concessions où ils dérve-
lopixTonl, lu culture du ('ut.on. Fntin des le-
vés de terrain pourront être faits pour la
préparation du chemin de fer livinsafrieain
qui doit être l'épine doaeale de nos posses-
sions coloniales.
Entre nos deux Afriques, la liaison est
indispensable. A quelques raids héroïques
(Applaudissement), doit succéder une or-
ganisation régulière et normale. Voilà une
œuvre nationale de premier ordre, à la-
quelle ne saurait faillir le bon Français
qu'est M. le Sous-Secrétaire d'Etat de
1 Aéronautique. (Applaudissements.)
Répondant à M. Moriooud, M. Laurent
Eynac déclare qu'on ne peut organiser une
ligrae d'aviation commerciale ii travers le
Sahara, mais, comme il y a grand intérêt
à relier l'Afrique du Nord et nos posses-
sions de l'Afrique centrale, on pourrait
Instituer entre elles un service postal oô-
rien.
Nous entendons aussi poursuivre nos li-
gnes vers l'Amérique du Sud. Ce pro-
gramme. servira la grandeur de notre
ipays, l'effort est surtout A poursuivre
dans la dotation en matériel de l'aviation
commerciale et de l'hydraviation.
M. Morinaud remercie M. le Sous-Secré-
taire d'Etat. Il espère que la ligne trans-
saharienne sera bientôt réalisée et que
M. Eynac inaugurera lui-même, en 1926,
la grande ligne Alger-Tombouctou. (Ap-
plaudissements. )
Le statut indigène
Aujourd'hui a commencé à 15 heures la
discussion du projet de loi étendant a la
fernniu indigène d'Algérie l'application des
•dispositions de la loi 5 du 1 février 1919 et
du séiiittis-coiistille du li- juillet 1865, sur
l'accession au droit de cité.
Du projet de loi portant modification de
la loi du 2{ mars 1822 sur la constitution
de l'état civil des indigènes musulmans de
l'Algérie.
Du projet de loi réglant les conflits entre
la loi française et le statut indigène algé-
rien en matière d'état des personnes.
Ces trois projets sont rapportés par notre
éminent collaborateur et ami, M. Houx-
Froissincng.
QUESTIONS ECRITES
Les pupilles de la Nation
M. llenru Fougère, député, expose à M. le ma
nlstre de la Guerre que toutes les sections de
l'association générale des mutilés, veuves et IIS-
cendants protestent contre l'envoi sur le théâtre
des opérations extérieur, des pupilles de la
Nution, et demande au ministre de faire con-
naître quelles mesures il comnte prendre oour
illie les pupilles de la nation ne soient envoyas
ni au Maroc ni en Syrie. \Qlle,tioll du 3 novem-
bre IfJ¿a.) •
Réponse. 1* Aux termes de dispositions ré-
centes les jeunes gens dont le pl',rc est mort pour
la France sont dispensés en toutes circonstances
(incorporation directe, tour de départ individuel
et désignation d'uni lés constituées) de l'envoi
sur les théâtres d'opérations extérieurs. Le rapa-
triement de ceux d'entre eux qui se trou veut
au Maroc ou au Levant a commencé le l) no
vembre ; 2' les aînés d'orphelins de père et de
mère ne fo.Qnt plus incorporés directement dans
les ('ol1'))S de troupe de l'Afrique du Nord. Par
ailleurs, au point de vue de la relève Individuel!*
pour les théâtres d'opArtflions extérieurs, ils sont
inscrits dans une catégorie spéciale, dite caté-
gorie n, a laquelle il ne devra être recouru qu'à
titre exceptionnel, et seulement quand tous les
militaires disponibles (catégorie A), auront été
désignés ; mais cette disposition est sans effet
rétroactif et ne s'applique pas au cas de départ
d'une unité constituée.
Les pénitenciers militaires
CH)
M. T.-A. Molinié, député de l'Aveyron, a lu
à la Commission des marchés un rapport sur
la suppression du travail des condamnés mi-
litaires dans les chantier» extérieurs, en par-
ticulier au Maroc. La Commission après
avoir approuvé ce rapport, l'a fait suivre
d'une proposition de résolution demandant
au gouvernement de réaliser en fait la sup-
pression des pénitenciers militaires d'Afrique
et de hfiter les travaux entrepris à Kenitra.
A L'OFFICIEL
- 0
La production vinicole algérienne
Le Journal Officiel du 19 décembre 1925
publie le relevé par département de ru
récolte en France et en Algérie en 1925 et
mt.
En ce qui concerne l'Algérie, le relevé
des déclarations de récolte a fourni pour
1925 les chiffres suivants :
Département d'Alger. Superficie des
vignes en production : 77.184 hectares
(contre 73.377 en 192-i) ; stock : 68.aH hec-
tolitres {contre 212.756) ; récolto : 6.155.570
hectolitres (contre -i.153.49C) ; total des
ressources : G.223.G17 hectolitres (contre
4.3Gf>.252 - en 192i.t
(Département d'Oran - Superficie diffl
vignes en production : 108.312 hectares
(contre 99.082 en 1924) ; stock : 61,162 hec-
tolitres (contre 137.334) ; récolto : 4.789.172
hectolitres (contre 4.128.262) ; total des
ressources : 4.851.331 hectolitres (contre
4.265.5% en 1921).
Département de Constantine. Super-
ficie des vignes en production : 15.966 hec-
tares (contre 16.073 en 1924) ; stock :
20.003 hectolitres (contre 30.162) ; récolte :
1.421.311 hectolitres (contre 1.505.408) :
totaj des ressources : 1.441.344 hectolitres
(contre 1.535.570 en 192-1).
Territoires du Sud et de commandement.
Superficie des vignes en production : ri
hectares (contre 4 en 1924) ; stock : 0 ;
récolte : 26 hectolitres (contre 38).
Totaux pour l'Algérie. Superficie des
vignes en production : 201.407 hectares
(contre 188.530 en 1921) ; stock : 150.206
hectolitres (contre 380.252); récolte : 12 mil-
lions 366.115 hectolitres (contre 9.787.204) :
total des ressources : 12.516.321 hectolitres
'contre 10.167.-i5C en 1924).
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret sur la législation des baux et loyers
en Afrique Occidentale Française.
Aux termes do ce décret, les dispositions du
déscret du 9 décembre 1923 portant réglemen-
tation des baux et locations verbalex en Afri-
que Occidentale Française sont maintenues et
(prorogés jusqu'au ttlr janvier 1927.
J. O. du 19 décembre 1925.
-
̃ Le serpent de mer
Le 24 août dernier, nous reproduisions la
nouvelle d' origine britannique que le « Zo »
Uardin zoologique de Londres) venait de
recevoir deux serpents de mer de trois mètres
de long.
Le serpent de mer semblait donc exister.
Or, voici que l'existence de cet animal est
werieuaement mise en doute.
D'après les Débats, M. le professeur Gru-
vel aurait vu M. Krempf qui aurait vu M.
Tran Van Con qui. lui, aurait touché un ser-
pent de mer en 1883, et encore n' était-ce
qu'un cadavre en état de putréfaction très
avancée. « Sa tête s'était détachée. Ce qui res-
tait mesurait 19 mètres de longueur, est-il dit
dans une note intéressante de La Nature du
14 novembre ; le diamètre du corps était d'un
mètre environ. Mais ce serpent n'était point
un serpeiS) C'était un ver ; son corps était for-
mé de segments successifs et semblables. Cha-
que segment avait un mètre de longueur envi-
ron et portait une paire d' appendices. Et la
peau de 1 animal, brune sur le dos, jaune clair
sur le ventre, sonnait comme de la tôle quand
on la frappait avec un bâton. Le découvreur
du serpent de mer le baptisa: il lui donna le
nom de Con Rit qui signifie « mille pattes »,
et convient évidemment à un arthropode, à un
organisme composé de segments. A la vérité,
on ne voit pas très bien un ver de 19 mètres
tenir ensemble sans squelette interne. Mais
peut-être ce simili-ver était-il un vertébré à
écailles dermiques. M. Gruvel reste perplexe.
Peut-être est-ce ce qu'il y a à faire en atten-
dant mieux. Il faut toujours enregistrer les faits
ou les observations : on verra plus tard à les
coordonner après en avoir fait l'étude criti-
que. »
Mais alors, que sont les animaux que l'on a
reçus au Jardin zoologique de Londres ?
PHILATÉLIE
00
Congo Français
Ont naru : 10 c. rouge et gris ; 30 c. vio-
let et lilas ; 50 c. jaune et bleu.
Guadeloupe
Ont paru : 30 c. noir sur lilas ; 50 c.
violet, 1 franc bleu.
Haute-Volta
Ont paru : 30 r. violet et rose ; 50 c. rou-
ge et bleu.
Madagascar
Ont paru : 45 c. rouge ; 50 c. jaune et
noir ; 1 franc bleu.
Martinique
Ont paru : 00 c. bleu et violet ; 1 franc
bleu.
Niger
Ont paru : 30 c. bleu et rouge ; HO c. gris
et violet.
Nouvelle-Calédonie
Ont paru : 30 e. saumon ; 50 c. gris.
Oubangui
Ontiparu : 10 e. rouge et bleu ; 30 c. brun
et rouge ; 50 c. gris d bleu.
Soudan
Ont paru : 30 e. bleu et hrun ; 50 e. rouge
et bleu.
a Tchad
Ont paru : 10 e. rouge et gris ; 30 c. gris
et bleu ; 50 c. bleu et violet.
La guerre au Maroc
< X t
L'envoyé d'Abd-el-Krim
Arrivé hier ii Marseille M. Gordon Car-
îning doit Otre sous peu à l'uris, mais il ne
llIt être considéré par le Couvernemeftt
rrunçais comme mandaté par Abd-el-lçtn
et W saurait, pur conséquent, être rfijju
t>flicielll.'llH.:HI, cependant certaines person-
nalités autorisées doivent entendre ses pro-
positions.
Les soumissions
Des résultats politiques des plus impor-
tants ont été atteints au cours des derniè-
res opérations sur le front du Haut Oucr-
glau. Actuellemcnt, les Marnissa, les
Seiihudja de Gheddo, les Senhadja de
Mosbah, et la majeure partie des Bani
Oulcd ont fait leur soumission. Ils reprj-
scilient au total plus de 0.000 famill, dont
beauicôup n'ont jammis été soumises à l'au-
torité du maghzen.
La liaison franco-espagnole
Si, comme on l'annonce, les Espagnols
reprennent l'idée d'une liaison avec nos
troupes entre Azid-Dcnnider et Sidi Ali Bon
Itokb.i ce serait une excellente préparation
;'i la reprise des opérations actives.
- .06*.
EN SYRIE
--0-0--
Des négociations ?
l'n journal indigène de Damas annotiez
que l'émir Taher, petit-fils d'Abd-el-Kader,
est parti pour Soueïdu, où il va conférer
avec le Suitun Attrache sur les conditions
de paix.
D'autre part, un télégramme de Damai
à VAuence licutev annonce que l'émir
Arslan, dl('f de tous les Druses, lequel ré-
side à Beyrouth d'une façon permanente,
est parti jeudi dernier pour le Djebel
Druse, accompagné de plusieurs personna-
lités ayant des rapports étroits avec le
mouvement nationalistn, Le Dr Chaban-
dar, chef des nationalistes, serait aussi
dans le Djebel Drusc. lin conséquence de
ces déplacements, on espère de plus en
plus que la paix va être conclue.
Les nationalistes paraissent disposés à
conseiller aux bandes de brigands de la
région de Damas de cesser les hostilitéo,
car ils se rendent compte que, sans leur
appui, leurs opérations sont vouées à un
échec certain.
Les opérations
La colonne Vergue est rentrée sans in-
cident a Damas. IÀs partisans tcherkes-
ses, qui étaient en flanc-garde, n'ont ren-
contré aucune bande.
A Kaalmva, malgré une pluie torren-
tielle, les rebelles ont attaqué, dans la nuit
du 18 au 19, le fort Keseler. Ils ont été re-
poussés avec de grandes pertes.
A Homs, une bande venue de Mazkami
a été repoussée paj* les paysans qui ont
arrété quelques rebelles.
Deux officiers français prisonniers ?
J fuprès des informations de Jérusalem,
trois colonnes françaises se dirigeant sur
Damas ont rencontré un détachement dijn-
Hurgés. Une bataille s'ensuivit, au cours de
laquelle si l'on on croit les dires dns
Arabes arrivés à Jérusalem les François
auraient subi des pertes élevées en mOl
blessés et prisonniers. Les forces d'insur-
gés se seraient alors dirigées sur Damiis
ou elles auraient attaqué le quartier lie
Salihié et se seraient emparées de deux
officiers français. - -.
Un dementi
Le ministère des Affaires Klrangères dé-
ment une nouvelle de source allemande
d'après laquelle des combats de rues agi-
raient eu lieu à Damas, r.e câline absolu
règne dans la ville ; ia population vaqlàp
a ses occupations habituelles. Une colonne
est rentrée à Damas sans incident.
Dans le Liban sud, \('S Druscs ont pro*-
noncé une attaque dans la nuit du 18 Çtu
19 décembre ; ils ont été repoussés avec
des pertes sérieuses.
Le capitaine CarbiUet est en France
Le paquebot Gënêrul-Mctziiujer est ar-
rivé hier A Marseille venant de Syrie et
d'l'yptc.
Parmi les passagers se trouvaient le
capitaine Carhillct, qui fut gouverneur du
Djebel-Druse, et l'émir Zaïd, frère du rbi
Fayçal, qui se rend à Londres:
Le capitaine Carbillet S'I't refusé a toute
interview.
Une déclaration d'Abbas Hilmi
A la suite d'une correspondance de Bey-
routh publiée dans le Matin il y a quelques
jours, l'ancien khédive d'Kgypte, Abb8.
Hilmi déclare que son séjour en Europe est
dU uniquement au fait de l'interdiction de
résidence qui lui est opposée par la puis-
sance occupante en Egypte.
Abbas Hilmi ajoute qu'il n'a jamais son-
gé à poser sa candidature au trône de
Syrie.
Un chef druse tué
On a reçu de Beyrouth la nouvelle offi-
cielle de la mort de Fonard Selim, comman-
dant en chef des forces (lrusrs, tué au
cours d'un récent engagement.
Des navires Italiens à Beyrouth ?
Un croiseur et quatre eônire-torpilleurs
italiens seraient arrivas lundi h Beyrouth.
UN GROS PETIT NOIR
0
T e plus 'jiros garçon de l'Afrique dll Sud
est fîideon Bod, qui, hion qu'àiré de 11 hn,s,
pèse 205 livres, mesure r» rueds de haut, a une
poitrine de 52 pouces et in tour 1o tailla de
53 pouces.
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