Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 décembre 1925 18 décembre 1925
Description : 1925/12/18 (A26,N190). 1925/12/18 (A26,N190).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970403
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Lès Annales Coloniàles
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Toujours le Maroc
le--Il
Allons-nous avoir la paix au Maroc ? Les
journaux viennent de nous annoncer qu'Abd
el tKrim oousaurait fait tenir par un émis-
saire anglais des conditions de paix. Nous
ne tarderons pas à savoir si nous sommes en
présence d'un de ces ballons d'essai, qu'on
lance si souvent afin d'opérer un sondage
- dans l'atmosphère diplomatique, ou bien de-
vant une proposition ferme."
Qùoi qu'il en soit, la campagne en faveur
de l'abandon du Maroc se poursuit en Es-
pagne. M. Cambo dont nous avons eu l'oc-
casiOi de signaler l'attitude à ce sujet, à
écrit, il y a quelques semaines, au maré-
chal Primo de Rivera, une nouvelle lettre qui
a fait grand bruit dans la péninsule. -
M. Cambo examine la question du Maroc
au point de vue de la sécurité nationale. Pos-
séder le Maroc, dit-il, en substance* équi-
vaut pour l'Espagne à créer. pour elle deux
nouvelles frontières : l'une maritime, l'autre
terrestre. La vulnérabilité de son territoire
s'en trouverait naturellement augmentée, et
elle serait affaiblie au point de vue stratégi-
que.
Développant sa thèse, l'ancien ministre en-
visage deux hypothèses : la première - d'une
guerre avec la France contre l'Angleterre, la
seconde d'une guerre avec l'Angleterre con-
tre la France. Et ill examine assez longue-
ment les différentes éventualités. S'agit-il
d'une guerre avec la France, V Espagne aura
à défendre deux frontières terrestres : celle
des Pyrénées et celle du Maroc. L'Angle-
terre, dont la puissance militaire est surtout
sur mer, ne pourra lui être d'un grand se-
cours. Si l'Espagne lutte au contraire con-
tre l'Angleterre, elle aura dès le premier
jour, ses communications coupées avec le
Maroc et elle sera dans l'impossibilité de dé-
fendre cette possession. Le problème des
frontières lui Commande donc de renoncer à
sa zone de protectorat.
Les arguments de M. Cambo ne sont pas
aussi solides qu'il veut bien le croire. Une
guerre entre l'Espagne et l'Angleterre me
parait bien invraisemblable. On ne fait pas
la guerre sans raigm-Mtiçuse. Or, pourquoi
la : Grande-Bretagne s'engageicf-t-elle - dans
une opération satis grand datiget-,cortes, mais
Ad8 nul profit ? On pourrait raisonner de
même en ce qui concerne la France. Vrai-
ment, nous voit-on engager les hostilités con-
tre l'spagne ? L'Espagne jouit d'une situa-
tion internationale qui lui assure la tranquil-
Iltdi la sécurité. Elle ne peut être même pour
, le peuple le plus cupide, un objet de convoi-
tise. CesconsildératiQns sont de nature à ras-
surer le leader catalan,
;M. Cambo aborde ensuite un autre ordre
d'idées. Il envisage les dangers qui peuvent
résulter d'un contact intime avec le monde
SUsUlman. 11 s'en effraye quelque peu. Le
Maroc, en effet, sent toutes les convulsions
du monde musulman. L'Université du CatIe,
qu'il a visitée il y a quelques mois, lui est
apparue comme le cerveau et le moteur ac-
tuel du ttÍÓuveènt islamique et s'intéresse
{t la guerre du Maroc.. Dafis les coing les
plus reculés du monde musulman et jusque
dans les misérables chaumières qu'ont les
Bédouins dans le désert de Syrie, j'ai trouvé
des traces de souscription en faveur d'Abd el
, Krihi:
Mais on peut objecter à M. Cambo que le
prestige de l'Espagne est engagé au Maroc
et'qu'il subirait une grande atteinte de
l'abandon de Cette possession. Ce reproche ne
le troublé pas, car il est convaincu que ce
geste, ait en pleine indépendance, démon-
trera qUe son pays ne suit, en politique^ex-
térieure que son intérêt thème. Et il le com-
pare à celui de Trun Se retirant du Mexi-
que] '.,
D'âilléurs * la fin de l-flbtion militaire de
«l'Éspagnç ail Maroc, -dit-il-, produirait im-
« médiateirient ; la- revalorisation internàtio-
« ne^le de 'la* peseta, parce quelle signifie-,
f rait l'équilibré dlfbudgef et le relèvement
« de l'économie espagnole. Pour ma part,
«' je n'irai pas jusque aire que les facteurs
t économiques vsont tout aujourd'hui-. Mais
1 personne ne peut nier, que les pays qui ont
« aujourd'hui la monnaie saine, un budget
« en équilibre et une ëconbitiie prospère,
« trouvéht dans Ces Conditions Ufle base de
i prestige^ international. s.
M. Cambei demande dbnc que l'on dénonce
les traités, en vertu desquels 1195pagne s'est
établie au Maroc. Il estime cette opération
diplomatique facile,. Le plus grave obstacle
terâit celui qui pôurrait venir d'une rivalité
-entre la Ftance et.l'Angleterre, Aujourd'hui,
rien de' tel à redouter puîsque leur accord
Vient de se Resserrer gr âce aux efforts de,
MM. Herriot et Briand.. f •
Il est parfaitement exact miefios relations
avec FAngtetetre Se sont améliorées depuis Un
an N 'demi, mais il est non moins vrai que
l'opération ne Se passerait ^ers aussi simple-
Ihem que M. Cambo se plait à-le croire. Le
Statut du Maroc ne dépend pas en effet uni-
quement de Jâ volonté de ces deux ptrissan»
t", il est le résultat des délibérations dé
- ^conférences internationales à commencer par
cfelle dAIgmsas et en continuant pat celle
de Versailles dont les décisions forent enm.
ffetrêes par le traité de VersaUles. ta retrai-
ts de TB^|wtggB^in#eegsitertBt la réunion egft
Trrotefle conférence. Qu'en sniârait-il diset-
- te conférence ? "CeïWtitïs en. France et en
Angletere en redoutent T iilpore,
et j'ai eu souvent l'occasion de l'écrire ici-
même que le statut actuel de la Méditer-
ranée est loin de donner satisfaction à tous
les pays que baigne cette mer. J'ai eu roc-
casion à maintes reprises de dire le sentiment
du Gouvernement italien sur cette question.
Et alors, je me demande si la suggestion de
M. Cambo ne se heurterait pas à certaines
oppositions qu'il ne veut pas - prévoir.
Il entend bien que dès négociations se-
raient engagées avec la France et l'Angle-
terre et il les suppose faciles. Je crains bien
qu'il ne se trompe. Même si on suppose le
silence, l'abstention de l'Italie, tout n'est pas
fini. La zone espagnole du Maroc commande
l'entrée de la Méditerranée. Est-ce que 1" An-
gleterre permettrait à la France de s'y ins-
taller? Que non pas, je présume. Et alors,
serait-ce l'Angleterre qui l'occuperait ? Mais
alors, d'autre'oppositions se présenteraient.
C'est pourquoi le geste de l'EspSghe aurait
des répercussions dont on ne peut prévoir
l'étendue.
Il est vrai que M. Cambo n'est pas au
pouvoir et que le dictateur Primo de Rivera
n'a pas donné à cette deuxième lettre une
adhésion aussi implicite qu'à la pre-
mière. Mais le leader catalan recueille des
adhésions dans une partie de l'opinion. Des
organes conservateurs, libéraux, commen-
tent sa thèse avec une ferveur non dissimu-
lée.
D'autres la prennent presque à leur comp-
te, mais en modifiant certaines parties, c'est-
à-dire en envisageant des modalités d'éva-
cuation, et le régime qui la suivrait d'une
façon ud peu différente. C'est ainsi que le
Libfral dont l'influence, malgré le régime
de dictature, reste encore considérable, pro-
pose après le départ des Espagnols un con-
trôle sur cette zone exercé par des officiers
espagnols et français dans une proportion
déterminée. Et il espère que cette proposi-
tion agréerait à la France qui ne veut pas
de l'internationalisation du problème.
Tels sont les échanges de - vues que provo-
qué en Espagne la question marocaine. On
en semble beaucoup plus piéodcupé que chez
nous où d'autres soucis retiennent l'attention
publique. La thèse de M. Cambo rencontre
éVidemïnetit de l'opposition. La ligue afri-
caniste l'a combattue dans un long manifeste
00 elle expose une thèse taite à deviner.
Mais il n'en reste pas moins que nous ne de-
vons pas ignorer un état d'espr!t avec lequel
nous pouvons avoir à compter un jour pro-
chain.
Hmnry Fontemior,
Député du Canut, testai* de la
Ctnmùrion des Affaire» dbqs-
Kwi, membre de la CammtMrtot
de. CoUmttê,
-–,–
LA DISETTE AU GABON
-
Notre correspondant de Libreville nous
apprend que depuis quelques mois la disette
est au Gabon dans toute son horreur, et que
jusqu'à maintenant rieti -n'a été fait pour
Soulager la population indigène. La main-
d'œuvre devient de plus en plus rare, les
travailleurs descendent de plus en plus vers
Port-Gentil, toutes lès exploitations forestiè-
res, richesses de notre Gabon, sont dans le
marasme, et les cqupeurs ayant besoin d'être
soutenus dans cette lutte pour la vie écono-
mique de la colonie, ne trouvent aucune aide.
Un fait est là, qui démontre la gravité et le
degré de la famine ; les léopards et panthè-
res que l'on- n'avait pas vus à N'Djolé de-
puis vingt-cinq ans, viennent la nuit aux
fiortes des cases chercher chevreaux, volail-
es et chiens pour apaiser leur faim.
Les missionnaires fixés là-bas de longue
date, ont pour la première fois vu leur ac-
tion insuffisante devant un tel désastre. -
Le Gabon et ceux qui y sont, qui font
preuve, vu le climat et le travail à fournir,
d'une: grande endurance, méritent mieux que
cela;
Les indigènes décimés par la maladie ont
besoin de secours dans une crise semblable
à traverser.
• i
Ui Burvivanta de la mission
rou.-Laih)'
, , 0-"
Hier, s'étaient groupés autour du docteur
Haller qui recevait la rosette de la Légion
d'Honneur, le général Reibell, alors" capi-
taine, les généraux kondenay et de Cham-
brun, alors lieutenahts, le colonel Métors et
le commandant de Tliésillot qui commandait
alors les méhàristes ae la mission.
L'AVIATION COLONIALE
- 0^6
L'escadrille Lafayette décorée
Lorâ de la prisfe. d'armes qui eut lieu hior
aux Invalides, le général Gouraud, Gou-
verneur militaire die Pttris a remis la croix
de chevalier dé la Légion d'honneur aux
commandants Pollock et Sussan et au lieu-
tenant Gosins, aviateurs américains qui
viennent de prendre aux opérations au
Maroc la part active que nous avons relatée.
â lir Sefléll iesOm tic Ultns
les inilnulq des prix annuels de lu
SocMfoS des Gens do lettres nous avons Dote :
Pfix urbamirsky - 6 M. Louis âcmoiet :
PU* Balzac, Ù M. Victor Goedorp. -
i 1 - r
La campagne du Maroc
vue de l'Allemagne,
O,
Il faut voir, dans la presse étran-
gère, les articles sur le Maroc. Ils
permettent
sympathie dont nous jouissons "dans les pays
où ils paraissent. Les journaux allemands
sont fort curieux à suivre. le ne parle pas de
ceux qu'anime la haine sacrée, oui est plutôt
une sacrée haine; mais de ceux qui raison-
nent, qui calculent, qui posent le pour et le
contre, avec la secrète pensée que, si tout
allait plus mal pour nous, cela irait bien
mieux pour l'Allemagne.
C'est ce qu'il faudrait démontrer.
Vépoque est définitivement passée, disent-
ils, où Abd-el-Krion pouvait. sans être re-
gardé comme un imposteur, publier des bud-
letins de victoire. Il a évidemment été re-
poussé, contre son espoir, de ses positions
avancées.. A la suite de Voffensiye franco-
espagnole, le cercle qui Ventourait a été ré.
tréci. Désormais, il n est plus question, poift
lui, d'échapper à la défaite par ses propres
moyens. Ainsi y a-t-il plus d'une « hésita-
tion » parmi ses partisans; euphémisme qui
signifie que ses partisans le lâchent, dès
qu'ils sont assurés de n'avoir Pas à redoûter
son ressentiment. Bref, il semble bien qu'il a
perdu la tartie.
Mais, il y a des « tnais », et ils sottt si
nombreux qu'on ne serait pas fâché de nous
faire conclure qu'il pourratt bien la regagner.
Abd-el-Krim ne va-t-il pas faire valoir
aux yeux de ses fidèles que la retraite du
maréchal Lyautey est, en définitive, une vie-
toire importante. A ceux qui ne seraient pas
assez intelligents pour prendre cette vessie
pour une lanterne, ne va-t-il pas faire cons-
tater qu'une grande armée de 160.000 hom-
mes est, grâce à lui, obligée de prendre ses
quartiers d'hiver dans des régions extrême-
ment dangereuses ; qu'elle est constamment
en éveil sur un front qui mesure des cen-
taines de kilomètres ; "qt,' elle ne petit, dans
la saison des pluies, utiliser ni son artillerie
lourde, ni ses avions 1 Tandis que tes Ka.
byles. A/I pour les Kabyles, n'est-ce pas?
les
bylecso.n.. ditions sont bien différentes ; le sol,
pour eux, n'est pas détrempé et les deux ne
sont pas obscurcit ou plutôt, ils ont l'habi-
tuile, ce qui est une explication suffisante 1
Et il y a encore les embarras financiers tie
la France et de l'Espagne" l'ionpootitarité de
la guerre• du Maroc dans les deux fàys, les
rivalités militaires entre les armées alliées,
rivalités qui rappellent celles qui se déchaî-
naient sur le front oriental austro-allemand
(tiens tiens t le brillant second n'était donc
pas toujours d'accord avec le hrillaitt pre-
1 mierf). etc.
Voici qui est plus grave, mille fois plus
grave; le prittciPal atout d'Abd-el-Krim,
c'est l'apfui du monde musulman ; ce n'est
pas un effet du hasard que la coïncidence
entre la campagne du Maroc et les troubles
qui ont soulevé la Syriej tes coreligionnaires
d'A bd- el-Krim -sont résolus à l'aider d'une
façon plus efficace que par des prières. Sans
cela, il aurait adhéré plus tôt aux proposi-
tions de paix. S'il tient bon, c'est qu'il compte
sur Vende extérieure. Il y a bien le blo-
cus. Mais cela n'empêche pas que les secours
arrivent. Comment ? Par quelles voies 1 Mys-
tère, mais ils arrivent ; oui. puisqu'on vous
le dit. **
On conçoit les. développements qui sont
faits sur ce thème. On en aperçoit Vinspira-
tion. Cependant, la vérité se fait jour de
temps à autre et le problème si posé net-
tement dans certains articles. La Berliner
Volkszeitung écrivait :
« Au fond, c'est toute l Afrique française
dit Nord qui est en jeu. Le dilemme est pé.
nible. Faire la guerre demande de l'argent et
du sang, et, en définitive, le succès n'est pas
garanti Conclure la paix,-cyest l'affirmation
d'Abd-el-Krim vis-à-vis de la plus forte puis-
sance militaire européenne, c'est une dimi-
nution durable du prestige français dans
ï Afrique du N ortf. Et ce facteur moral est
à la base dit système colonial. »
Nous sommes bien près de nous entendre. ]
C'est bien toute l'Afriqu'e du Nord qui est
en jeu. Il. faut des hommes et des millions
pour faire la guerre. Mais conclure la paix,
ce n'est pas nécessairement reconnaître à Abd-
el-Krim une supériorité-sur la plus pacifiste
ùtes nations européennes, ce n'est pas accepter
une diminution du prestige français ; la paix
que nous voulons, c est à la fois la paix du
plus fort et du plus juste ; la paix de celui
qui déplore le sang versé, qui n'en répandra
pàl une seule goutte s'il n y est contraint et
forcé, CI qui n'emploie sa force qu'au service
du droit. Ze facteur ntoftA estJ pour la
France, le seul qui compte; jusque dans nos
provinces les plus lointaines, il est indispen-
sable qu'on te sente, qu'on le tomprenne CÇ
qq ioù en aime davantage notre pays. -
Mario Roar.,
Sénateur de MfémuU. vice-pfôHdinl
de la Communion aérialortnle dta Co-
lonies, Secrétaire général du Oroup*
nHcolu.
'L.
M. Deltell lauréat de Fémina
fut Uft colonial
Parll au front avec la classe 1.4, M. Delleiî
fit ln guerre aux troupes sénégalaises. Son livre
- Jejuinc-d'Apc » qui lui vitm te Mx Fémina-
Vti? Heureuse doit être prochainement suivi
d'un épisode de la Grande Epopoe : te Les Poi-
lus fi" of¡ nous verrons tous les hauts faits de
nos Sénégalais. -
AU SENAT
̃ ̃ o o ̃
On Interpellé sur lés événements de Syrie
M. Friand expose quel sera le futur
statut syrien
Un grand débat a eu lieu hier après-midi
uu S&iat sur les événements de Syrie. Les
généraux Bourgeois et Stuhl interpellaient
le Gouvernement sur la politique que nous
avons suivie là-bas et sur ce que nous en-
tendons y faire.
Les douloureux événements, massacre de
la cotLonnc Michaut et bombardement de
Damas notamment, furent évoqués et le gé-
néral Bourgeois en rendit responsable lu
politique il son avis fort imprudente du
général Sarrail.
Lc général Stuhî so plaçant au point de
vue diplomatique demanda comment d'ici
huit mois le Gouvernement pouvait doter
la Syrie d'un régime politique stable.
Après diverses autres interventions, no-
tamment ceflfte de M. Paul Bluysen, qui fit
remarquer qu'on eut tort de confondre pro-
tectorat et mandat, M. Painlevé, minisire
(jo la' Guerre répondit aux critiques du gé-
îâé!«tt4 - Bourgeois. L'ancien président du
Conseil n'hésita pas à justifier la politique
du général Sarrail grâce auquel des évê:
nements fort graves ont pu être évités à
IlJumu.
M. Briand définit nettement notre situa-
tion en Syrie, où nous sommes allés pour
aider des peuples à se gouverner et non
pour y faire œuvre d'impérialisme.
Aux paroles de paix du nouveau Haut-
Commissaire, tout cd qui est bon en Syrie
s'est tourné vers noue.
Il est impossible que nous quittions la
Syrie, comme certains de demandent. Ce se-
rait une ère de massacres. D'aillcurs, nous
y Serions vite remplacés,
M. Brinnd1 devant le Sénat attentif, rap-
pela quelles instructions formelles il a
données à M. de Jouvenel pour l'élabora-
tion du futur statut.
Lcsi droits des populations : liberté, pro-
priété, seront réglés par les principes qui
régissent les populations occidentales. Le
mandataire ne jouera qu'un rôle de con-
SPlt et de tuteur.
Les quoître btals créés subsisteront le
lien fédératif qui devra les unir ne portant
aucune ollelnte à leur autonomie.
.cl"f,t.c autonomie existe au Grand Liban,
oâo va él-ro îéolUsée chez les Alaouikis et
nous aiderons l'es Druees à l'organiser.
Nous appot-tons, dit M. Briand, après M.
drô JouviCncl, ta poix à ceux qui veulent la
paix et 4a force vis-à-vis do ceux qui usent
de la force.
Quanl aux troupes, cUes seront retirées
lorsque l'organisation de police dans ces
pays sera suffisante.
Ninlgr6 les soulèvement simultanés en
Syrie et nu Maroc, la France a tenu. Bile !
Ix-néflcicru d'une force morale assez gran-
de pour lui permettre de ne plus entrete-
nir de nombreux effectifs dans ces pays
.lointains.
Un ordre du iour pur et simple ayant le
sens de la confiance dans le Gouvernement
fut adoptié. a imains levées par la presque
unanimiîtô de la Haute-Assemblée.
EN SYRIE
Le haut-commissariat dément.
Le ministère des Affaires étrangères a
reçu un. télégramme de M. de Jouvenel,
haut commissaire en Syrie, démentant les
nôûvellos d'un bombardement de Damas, de
rd prise et du eac d'un quartier de la ville
jîar des bandits. (Le démenti le plus formel
est opposé également au massacre d'un
millier de Français qu'avait annoncé une
certaine presse anglaise.
Nouvelles soumissions
La nuit du 10 au 17 décembre, a été par-
ticulièrement caimo à Damas.
A l'est de Damas, l'installation des postes
d'Otoya et de Kochikarabou a fait la meil-
leure impression sur la population de Merd-
jeyoune, qui est décidée à ee défendre.
On mande d'Hasbaya que les habitants
de tous les villages druses placés sous l'in-
«uance du cheik Nofal sont venus faire leur
soumission ; certains d'entre eux ont
apporté des armes.
De nombreux iDruses regagnent leurs vil-
lages ipar les cols de SOgnman et d'Yogh-
moun.
Des bruits singuliers
Certains journaux ayant fait éoho à des
bruits tendancieux relatifs à fine cession
dt Antioche et d'Ailexandrette à la Turquie.
et du Uban du sud à la Palestine, le Haut
Commissariat déclare ces bruits dénués de
tout fondement et qu'il est impossible de
taire du territoire et des ihabiiants des ma-
tières à marchés diplomatiques.
'Ii" ,..
A LA CHAMBRE
'00
ti £ 8 INTERPELLATIONS
La Chambre a abordé cet après-midi la
discussion des interpellations sur la Syrie
et le Maroc. Au tableau : 11 interpeilateurs
et près de 15 orateurs inscrits.
Pour la Syrie, les interpeilateurs sont :
MM. Fonlanier, Désiré Ferry, Ad. Girod,
Desjardins, Doriot, Ferdinand Fauro,
Uhry.
Pour le Maroc : MM. Doriot, Ferdinand
Faure, Victor Jean, Léon Baréty, Gaston
Thomson.
A ces interpellations est jointe ceUe de
M. Cacliin sur les propositions de M. Gar-
don Canning relativement à la paix au
Maroc. -
9 *
Le Budget des Colonies à la Chambre
La Chambre a repris hier après-midi, le
budget des Colonies et l'on a achevé le
débat.
M. Lucien Gasparin parle pour les magis-
trats de la Réunion
M. Gasparin, L'an dernier, fui appelû l'at-
tention de M. le ministre des Colonies sur la
situation faite aux magistrats de la Réunion, si-
tuation qui ne leur permet pas de faire face à
leurs charges. - - - -
Situés dans la même zone que ceux de Mada-
go.scar, ayant le même travail et les mêmes be-
gascar, ils se voient placés dans une situation
soins,
inférieure. M. Daladier avait reconnu lui-même
cette anomalie et m'avait promis qu'il prendrait
des mesures pour y remédier.
Il n'en a pas été ainsi, bien loin de là, car
cette injustice a été un peu plus aggravée
c'est ainsi qu'un homme de la haute valeur de..
M. Martin s'est vu sacrifié à nouveau, malgré
les promesses faites à la tribune par le ministre
des Colonies, au nom de la justice.
C'est un des subordonnés de M, Martin qui a
été nommé président de la Cour d'appel. Est-ce
donc, une coittédië qui se joue ici ? Nous en
nvons assez d'entendre des promesses pour voir.
le lendemain, de nouvelles injustices se corn,
mettre.
Les magistrats de la Réunion peinent et tra-
vaillent sous les tropiques : ne les découragez
pas, et surtout, si vous leur faites des promes-
ses. tenez-les t (Très bien 1 très bien !)
- Les articles
Sur ces mots, la discussion générale, est
close et l'assemblée passe Ci l'examen du
chapitre premier relatif aux itraitements
du ministre et du personnel civiil de l'ad-
ministration centrale.
Sur ce crédit, la Commission propose un
abattement de 13.000 francs, sur le chiffre
de 1.538.(500 francs demandé par le Gou-
vernement.
Le rapporteur Archimbaud résume son rapport
que personne n'a publié
M. Archimbaud, rapporteur. M. Guérin u
soulevé hier la question de la mise en valeur
de nos colonies.
deDSi°a M. Albert Sarraut avait élaboré un plan
& ce sujet : M. Dalaidier en a étudié un autre;
nous voudrions savoir de M.o ministre quelles
sont ses intentions.
Nous sommes nombreux dons cette Chambre
qui considérons que, malgré les difficultés de la
métropole, nous ne devons pas oublier nos colo-
nies, dont nous pouvons, du reste, attendre les
plus grands services. Nous ne devons rien négli-
ger pour assurer leur développement.
M. Atidré Berthon, Il y en a même qui pro-
posent de les mettre en valeur pour les vendre 1
M. te rappof'f'; - M. Guérin a parlé égale-
ment de la question du caoutchouc. Depuis long-
temps, on s'en préoccupe au ministère et, des
temps, arrivée en Indochine, M. Alexandre Va-
son
renne s'est intéressé aux fameuses terres rouges
du co.mbodge.
Je poux dès à présent vous dire que ces ter-
rains en friche qui varient 2 piastres l'hectare,
il y a six mois, en valent à présent 15, cest-d-
dirc 200 fr. Dans ces conditions j'espère que
l'administration n'accordera plus de conces-
sions gratuites et que ces terres seront mises en
adjudication.
Enfin, M. Guérin a reproche ; au Gouverne-
ment la nominastion d'un nomme politique com
me gouverneur de l'Indochine.
Mi. Andrô Hesse qui, comme ministre, a eu
raison de signer cette nomination, vous a indi-
qué les raisons de ce choix. -
Vous savez tous, aussi bien que moi, que si
nous n'avions en Extrême-Orient qu'un haut
fonctionnaire, il se trouverait en face d'un vice-
fonctionnaire, britannique qui, neuf fois sur dix.
roi de linde britannique qui, neuf fois sur dix.
rat. un homme ooUUoue.
- Si le gouverneur général est simplement un
haut fonctionnaire, il n'aura pas la force né-
cessaire pour lutter contre certaines influences
d'argent qui ne sont pas toujours au service de
l'intérêt général. Seul, un par.ementatre peut
avoir la force nécessaire, parce qu'il a la. possi-
bilité de parler ici.
M. Outrey. a posé la question des relations
commerciales entre l'Indocnioo et le Japon, peu.
dante depuis plus d'un an et qui, je le regrette,
n'est pas encore résolue, par la faute peut-être
du. ministère du Commerce.
Mais la question est délicate. L'intérêt du con-
sommateur Indochinois est en général d'accord
avec les intérêts japonais et en opposition avec
les industriets et commerçants métropolitains.
Certes, il faut favoriser le commerce et l'indus-
trie de la métropole, mais nous devons défendre
avant tout les populations indigènes, puisqti el-
fes sont placées sous notre protectorat. -
M. Andre Hesse à réorganisé le conseil supé-
rieur des Colonies, hier encore A peine existant.
M. Perrier va-t-dl continuer il distinguer des co-
lonies de première zone et des colonies de se-
conde zonei celles-ci sans représentants au Par-
conde aone, ? Si j'estime que la Cochinchine, qui a
lement
déjà un député, devrait avoir un sénateur, J'es-
time aussi que la Nouvelle-Calédonie- qui comp-
te 2.500 électeurs, tous de vieille souche blan-
che, a bien le droit d'avoir un député les repré-
sentant ici. (Très bien ! très bien 1)
Dans mon rapport, je me suis étendu assez
che tant imcio. n r& et le Cameroun, que
longuement sur le Togo et le Cameroun, que
la Société des Nations nous a confiés. Depuis,
nous avons doublé le nombre des écoles et sup-
primé complètement l'esclavage.
Nous avons dissous les deux compagnies de
Sénégalais qui y Tésidaient, alors que PAllema-
gne devait entretenir de nombreux régiments,
pour assurer l'ordre. Aujourd'hui, les milices in-
igènes suffisent, ce qui est le plus be4 éloge
Siron puisse faire de la paix française. (Applau-
dissements.) -
Le budget du Cameroun est en progrès nota-
ble. Dans la proportion de 35 les dépenser
sont consacrées A de grands travaux publics et
dans celle de 20 a des œuvres sociales.
Le Togo a un budget or tripiîe de celui du
Togo allemand, bien que les deux tiers seule-
ment de l'ancienne colonie germanique soient
sous notre mandat et que nous ayons supprimé
certaines taxes vexatoires. La caisse de réserve,
qui n'existait pas sous l'ancien régime, con-
Uent 80 millions contre 1 million 200.000 francs
en 1922.
La France peut être fire de l'œuvre qu'elle
accomplit là-bas. (Très bien ! très bien n cer-
Cependant, une campagne est menée dans cer.
tains mtHeux contre notre mandat. Le Tempny
de septembre dernier signalait que le Peuple,
journal de M. de Rrouckère, sénaleur sooialisle,
socond délégué belge à la S. D. 'N., parlait de la
remise à l'Allemagne de quelques-unes de ses
anciennes colonies, la partie du Togo et du Ga.
meroun; placées sous mandat britannique. Mais
la France serait obligée d'imiter ta Grande-Bro-
talne.
a Diaone, Pourquoi ?
M. le rapporteur. Nous comptons sur le
Gouvernement pour détendre les droits de la
France.
M. D'elmont. Pourquoi la FraifceMevrait-elle
suivre passivement les Initiatives prises par
l'Angleterre 7
M. le rapporteur. Je ne veux pas dire cela.
M. Gasparin. Vous l'avez dit.
M. le rapporteur. Vous savez très bien que
les milieux coloniaux britanniques, en propo-
sant de rendre à l'Allemagne une ou deux. de
ses anciennes colonies, ont la pensée de nous
faire suivre leur exemple. ,
Ce que je tiens ù dire, c'est que la France
n'accepterait jamuis de rendre à l'Allemagne les
territoires dont l'administration lui a été con-
liée.
M. André IterlUun. Ce n'esl pas sûr.
Pas de possibilités de cessions des territoires
à mandat, précise M. André Hesse
JI. André J/csse, J'ai porté l'article du
Temps ù la connaissance du Ministère des
Affaires étrangères dès qu'il m'a été signalé.
Mais l'allègution qu'il renferme ne repose sur
rien. En effet, c'est en vertu de l'article 119 du
truilé de Versailles que nuus gérons le Togo et
le Cameroun.
Il 11e dépendrait même pas de l'Angleterre
qu'elle céuût seule les territoires qui lui sont
confiées, (Ill', elle est liée par le traité de Ver-
sailles daus lequel nous sommes parties. (Ap-
plaudisse/ncnls.)
M. te liupporlcur. Je suis d'autant plus
d'accord avec :\Uless que je lui ai signalé moi-
uiénie l'article du Temps.
AI. André Hesse. - Indépendamment des ob-
jections auxquelles elle se heurte au point de
vue moral, la thèse de la cession 11e peut pas
être soutenue juridiquement, car un accord a lié
l'Angleterre et la France, ainsi qtIC plusieurs
autres puissances. (Applaudissements.)
M. le liupporteur. Sans doute, mais il y a
à Londres, au « Colonial Office » des hommes
qui pensent que la Fripics devruu céder ses
mandats. C'est pourquoi je tenuis ù. vous si-
gnal-r cette question.
Je voudrais aborder dès maintenant le pro-
blème du Pacifique. Nous avons là-bas des colu-
nies en pleine prospérité '!'uhiti e't la Nouvelle-
Calédonie. 11 y a un mois, 85 de nos paysans du
nord sont partis pour cultiver le coton en Nou-
velle-Calédonie ; un notiveau départ est pro-
chain.
M ,- .-Indré Hal/IOn. C'est regrettuble ; nos
paysans fefuienl mieux de cultiver Ju terre de
France.
M. le tiapporteur. Us vivront dans une co-
lonie très belle et gagneront facilement de quoi
faire vivre leur famille ; mais alors qu'en
France ils uuruieut le droit de vole, ils n'auront
plus en Nouvelh.'-Calvdonio que le droit de
voter pour un vngue délégué au Conseil des
colonies. J'insiste sur lu nécessité qu'il y u il ce
que les 2.50U Européens qui vivent là-bus soient
représentés.
M, André Berllion. Et les autres ?
iti. le Itapporleur. Ainsi que les indi-
gènes arrivés à un stade de civilisation sufit-
sunt. J'ai déjà demandé à plusieurs reprises
dans mes rupports qu'un statut leur fût oc-
troyé.
Je ne voudrais pas chasser sur une chasse ré-
servéo en parlant après MM. Angoulvant et
Oulrcy de lu situation de l'Indochine.
AI. Outrey. Noi^ il n'y a pas de chasse
réservée, vous le savez bien.
M. le Itapporleur. -r- Mais je voudrais con-
naître ce que M. le ministre pense des grands
plans de travaux paibllcs, élaborés et non réa-
lisés, et ce qu'il entend faire pour mettre le Laos
en valeur.
J'ai signalé depuis longtemps toute l'impor-
tance du la question asiatique et de la question
du Pacifique. Ju considère que le sort commer-
cial, économique et peut-être militaire du monde
se jouera dans. le Pacifique. Il y a en Chine des
provinces très peuplées qui n'ont pas encore un
kilomètre do chemin de fer.
Le Japon, l'Angleterre, l'Amérique, la France
et petit-èlre la Husle vont donc essayer d'ac-
quérir do l'influence en Chine. Or, nous ne
sommes représentés dans ce pays que par notre
ministre à Pékin ; nous ignorons ce qui se
passe à Canton, pourtant c'est la Chine du sud
qui devrait surtout attirer notre attention, car
si le Gouvernement de Canton est victorieux,
ses armées viendront peut-être jusqu'aux fron-
tières de notre Indochine ; nous avons déjà
souffert de notre carence à Canton, un religieux
français ayant élé assassiné en Chine, nous
n'avons demandé qu'une indemnité de 20.000
piastres ; nous n'avons pas exigé le chàliluenl.
des eoupuhlcR, de sorte que la Chine nous con-
sidère comme des Européens de deuxième zone.
M. MOlllel. L'assassinat a eu lieu sur le
territofre d'une concession étrangère où la po-
lico chinoise n'avait aucun accès.
M. le Ha p porteur. Le Gouvernement fran-
çais ne s'est pas montré assez énergique en la
circonstance comme au moment de l'attentat
contre M. Merlin. Les Américains ont lait
preuve de plus de décision ; dans un cas ana-
logue, ils ont poursuivi des brigands jusque
dans le Yunnan.
Nous préconisons la création d'un haut com-
missariat du Pacifique pour que la France n'ait
pas deux politiques en Extrême-Orient : celle
du quai d'Orsay et celle de la rue Oudinot ;
M. de Monzie, lorsqu'il était rapporteur au
Sénat, préconisait Ja réunion à Pékin d'une
conférence réunissant nos principaux représen-
tants en Extrême-Orient.
Mais le ministre de France à Pékin peut
craindre de déplaire au .lapon, à l'Amérique et
à la Hussic ; il ne connaît que la Chine du
nord, tandis que le gouverneur de l'Indochine
ne connaît que la Chine du sud. J'insiste donc
pour que l'on unifie de façon efficace notre ac-
tion dans le Pacifique pour le plus grand bien
de la politique française. (Annfaudissements.)
- .-. - °1
Un exposé précis de M. Léon Perrier
M. Léon Perrier, miinistrc des Colonies,
monte ensuite à la tribune et, dès les pre-
miers mots, il coupe les ailes à un canard
élevé avec soin par certaines nations
étrangères.
Af. Léon Perrier, ministre des Colonies De
puis quelque temps, il <;'mor('.f) dans la presse
une campagne à laquelle il est nécessaire de
couper court ; on laisse supposer, en effet, que
la cession d'une ou plusieurs colonies aurail
été envisagée dans les sphères gouvcrnemen,
tales comme un moyen de sortir do nos diffi.
cultes financières. _m-
Jamais, à aucun moment, sous aucune rorm,,
une parciiïe hypothèse n'a. été envisagée et en-
rore moins discutée. (Vifs applaudissements.)
Jamais, quelles que soient les heures difficiles
que nous aurons à connntlre, une telle idée ne
viendra au Gouvernement. (Applaud;ssement,q
Toutes nos colonies sont inséparables de la
mm-e patrie ; ce n'est pas après les heures dou-
loureuses que nous avons vécues ensemble dans
la confiance la plus touchante, non. ce n'est
pns après cela qu'une pareille conception pour-
rait être la nôtre, t Applaudissements.]
Ceux qui préconisent; de telles solutions se
placent disent-ils, sur le terrain pratique. Si
même il convenait de les suivre sur ce terrain,
ne (Jistipgnent-ils pll cptdle erreur i1. commet.
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Lès Annales Coloniàles
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Toujours le Maroc
le--Il
Allons-nous avoir la paix au Maroc ? Les
journaux viennent de nous annoncer qu'Abd
el tKrim oousaurait fait tenir par un émis-
saire anglais des conditions de paix. Nous
ne tarderons pas à savoir si nous sommes en
présence d'un de ces ballons d'essai, qu'on
lance si souvent afin d'opérer un sondage
- dans l'atmosphère diplomatique, ou bien de-
vant une proposition ferme."
Qùoi qu'il en soit, la campagne en faveur
de l'abandon du Maroc se poursuit en Es-
pagne. M. Cambo dont nous avons eu l'oc-
casiOi de signaler l'attitude à ce sujet, à
écrit, il y a quelques semaines, au maré-
chal Primo de Rivera, une nouvelle lettre qui
a fait grand bruit dans la péninsule. -
M. Cambo examine la question du Maroc
au point de vue de la sécurité nationale. Pos-
séder le Maroc, dit-il, en substance* équi-
vaut pour l'Espagne à créer. pour elle deux
nouvelles frontières : l'une maritime, l'autre
terrestre. La vulnérabilité de son territoire
s'en trouverait naturellement augmentée, et
elle serait affaiblie au point de vue stratégi-
que.
Développant sa thèse, l'ancien ministre en-
visage deux hypothèses : la première - d'une
guerre avec la France contre l'Angleterre, la
seconde d'une guerre avec l'Angleterre con-
tre la France. Et ill examine assez longue-
ment les différentes éventualités. S'agit-il
d'une guerre avec la France, V Espagne aura
à défendre deux frontières terrestres : celle
des Pyrénées et celle du Maroc. L'Angle-
terre, dont la puissance militaire est surtout
sur mer, ne pourra lui être d'un grand se-
cours. Si l'Espagne lutte au contraire con-
tre l'Angleterre, elle aura dès le premier
jour, ses communications coupées avec le
Maroc et elle sera dans l'impossibilité de dé-
fendre cette possession. Le problème des
frontières lui Commande donc de renoncer à
sa zone de protectorat.
Les arguments de M. Cambo ne sont pas
aussi solides qu'il veut bien le croire. Une
guerre entre l'Espagne et l'Angleterre me
parait bien invraisemblable. On ne fait pas
la guerre sans raigm-Mtiçuse. Or, pourquoi
la : Grande-Bretagne s'engageicf-t-elle - dans
une opération satis grand datiget-,cortes, mais
Ad8 nul profit ? On pourrait raisonner de
même en ce qui concerne la France. Vrai-
ment, nous voit-on engager les hostilités con-
tre l'spagne ? L'Espagne jouit d'une situa-
tion internationale qui lui assure la tranquil-
Iltdi la sécurité. Elle ne peut être même pour
, le peuple le plus cupide, un objet de convoi-
tise. CesconsildératiQns sont de nature à ras-
surer le leader catalan,
;M. Cambo aborde ensuite un autre ordre
d'idées. Il envisage les dangers qui peuvent
résulter d'un contact intime avec le monde
SUsUlman. 11 s'en effraye quelque peu. Le
Maroc, en effet, sent toutes les convulsions
du monde musulman. L'Université du CatIe,
qu'il a visitée il y a quelques mois, lui est
apparue comme le cerveau et le moteur ac-
tuel du ttÍÓuveènt islamique et s'intéresse
{t la guerre du Maroc.. Dafis les coing les
plus reculés du monde musulman et jusque
dans les misérables chaumières qu'ont les
Bédouins dans le désert de Syrie, j'ai trouvé
des traces de souscription en faveur d'Abd el
, Krihi:
Mais on peut objecter à M. Cambo que le
prestige de l'Espagne est engagé au Maroc
et'qu'il subirait une grande atteinte de
l'abandon de Cette possession. Ce reproche ne
le troublé pas, car il est convaincu que ce
geste, ait en pleine indépendance, démon-
trera qUe son pays ne suit, en politique^ex-
térieure que son intérêt thème. Et il le com-
pare à celui de Trun Se retirant du Mexi-
que] '.,
D'âilléurs * la fin de l-flbtion militaire de
«l'Éspagnç ail Maroc, -dit-il-, produirait im-
« médiateirient ; la- revalorisation internàtio-
« ne^le de 'la* peseta, parce quelle signifie-,
f rait l'équilibré dlfbudgef et le relèvement
« de l'économie espagnole. Pour ma part,
«' je n'irai pas jusque aire que les facteurs
t économiques vsont tout aujourd'hui-. Mais
1 personne ne peut nier, que les pays qui ont
« aujourd'hui la monnaie saine, un budget
« en équilibre et une ëconbitiie prospère,
« trouvéht dans Ces Conditions Ufle base de
i prestige^ international. s.
M. Cambei demande dbnc que l'on dénonce
les traités, en vertu desquels 1195pagne s'est
établie au Maroc. Il estime cette opération
diplomatique facile,. Le plus grave obstacle
terâit celui qui pôurrait venir d'une rivalité
-entre la Ftance et.l'Angleterre, Aujourd'hui,
rien de' tel à redouter puîsque leur accord
Vient de se Resserrer gr âce aux efforts de,
MM. Herriot et Briand.. f •
Il est parfaitement exact miefios relations
avec FAngtetetre Se sont améliorées depuis Un
an N 'demi, mais il est non moins vrai que
l'opération ne Se passerait ^ers aussi simple-
Ihem que M. Cambo se plait à-le croire. Le
Statut du Maroc ne dépend pas en effet uni-
quement de Jâ volonté de ces deux ptrissan»
t", il est le résultat des délibérations dé
- ^conférences internationales à commencer par
cfelle dAIgmsas et en continuant pat celle
de Versailles dont les décisions forent enm.
ffetrêes par le traité de VersaUles. ta retrai-
ts de TB^|wtggB^in#eegsitertBt la réunion egft
Trrotefle conférence. Qu'en sniârait-il diset-
- te conférence ? "CeïWtitïs en. France et en
Angletere en redoutent T iilpore,
et j'ai eu souvent l'occasion de l'écrire ici-
même que le statut actuel de la Méditer-
ranée est loin de donner satisfaction à tous
les pays que baigne cette mer. J'ai eu roc-
casion à maintes reprises de dire le sentiment
du Gouvernement italien sur cette question.
Et alors, je me demande si la suggestion de
M. Cambo ne se heurterait pas à certaines
oppositions qu'il ne veut pas - prévoir.
Il entend bien que dès négociations se-
raient engagées avec la France et l'Angle-
terre et il les suppose faciles. Je crains bien
qu'il ne se trompe. Même si on suppose le
silence, l'abstention de l'Italie, tout n'est pas
fini. La zone espagnole du Maroc commande
l'entrée de la Méditerranée. Est-ce que 1" An-
gleterre permettrait à la France de s'y ins-
taller? Que non pas, je présume. Et alors,
serait-ce l'Angleterre qui l'occuperait ? Mais
alors, d'autre'oppositions se présenteraient.
C'est pourquoi le geste de l'EspSghe aurait
des répercussions dont on ne peut prévoir
l'étendue.
Il est vrai que M. Cambo n'est pas au
pouvoir et que le dictateur Primo de Rivera
n'a pas donné à cette deuxième lettre une
adhésion aussi implicite qu'à la pre-
mière. Mais le leader catalan recueille des
adhésions dans une partie de l'opinion. Des
organes conservateurs, libéraux, commen-
tent sa thèse avec une ferveur non dissimu-
lée.
D'autres la prennent presque à leur comp-
te, mais en modifiant certaines parties, c'est-
à-dire en envisageant des modalités d'éva-
cuation, et le régime qui la suivrait d'une
façon ud peu différente. C'est ainsi que le
Libfral dont l'influence, malgré le régime
de dictature, reste encore considérable, pro-
pose après le départ des Espagnols un con-
trôle sur cette zone exercé par des officiers
espagnols et français dans une proportion
déterminée. Et il espère que cette proposi-
tion agréerait à la France qui ne veut pas
de l'internationalisation du problème.
Tels sont les échanges de - vues que provo-
qué en Espagne la question marocaine. On
en semble beaucoup plus piéodcupé que chez
nous où d'autres soucis retiennent l'attention
publique. La thèse de M. Cambo rencontre
éVidemïnetit de l'opposition. La ligue afri-
caniste l'a combattue dans un long manifeste
00 elle expose une thèse taite à deviner.
Mais il n'en reste pas moins que nous ne de-
vons pas ignorer un état d'espr!t avec lequel
nous pouvons avoir à compter un jour pro-
chain.
Hmnry Fontemior,
Député du Canut, testai* de la
Ctnmùrion des Affaire» dbqs-
Kwi, membre de la CammtMrtot
de. CoUmttê,
-–,–
LA DISETTE AU GABON
-
Notre correspondant de Libreville nous
apprend que depuis quelques mois la disette
est au Gabon dans toute son horreur, et que
jusqu'à maintenant rieti -n'a été fait pour
Soulager la population indigène. La main-
d'œuvre devient de plus en plus rare, les
travailleurs descendent de plus en plus vers
Port-Gentil, toutes lès exploitations forestiè-
res, richesses de notre Gabon, sont dans le
marasme, et les cqupeurs ayant besoin d'être
soutenus dans cette lutte pour la vie écono-
mique de la colonie, ne trouvent aucune aide.
Un fait est là, qui démontre la gravité et le
degré de la famine ; les léopards et panthè-
res que l'on- n'avait pas vus à N'Djolé de-
puis vingt-cinq ans, viennent la nuit aux
fiortes des cases chercher chevreaux, volail-
es et chiens pour apaiser leur faim.
Les missionnaires fixés là-bas de longue
date, ont pour la première fois vu leur ac-
tion insuffisante devant un tel désastre. -
Le Gabon et ceux qui y sont, qui font
preuve, vu le climat et le travail à fournir,
d'une: grande endurance, méritent mieux que
cela;
Les indigènes décimés par la maladie ont
besoin de secours dans une crise semblable
à traverser.
• i
Ui Burvivanta de la mission
rou.-Laih)'
, , 0-"
Hier, s'étaient groupés autour du docteur
Haller qui recevait la rosette de la Légion
d'Honneur, le général Reibell, alors" capi-
taine, les généraux kondenay et de Cham-
brun, alors lieutenahts, le colonel Métors et
le commandant de Tliésillot qui commandait
alors les méhàristes ae la mission.
L'AVIATION COLONIALE
- 0^6
L'escadrille Lafayette décorée
Lorâ de la prisfe. d'armes qui eut lieu hior
aux Invalides, le général Gouraud, Gou-
verneur militaire die Pttris a remis la croix
de chevalier dé la Légion d'honneur aux
commandants Pollock et Sussan et au lieu-
tenant Gosins, aviateurs américains qui
viennent de prendre aux opérations au
Maroc la part active que nous avons relatée.
â lir Sefléll iesOm tic Ultns
les inilnulq des prix annuels de lu
SocMfoS des Gens do lettres nous avons Dote :
Pfix urbamirsky - 6 M. Louis âcmoiet :
PU* Balzac, Ù M. Victor Goedorp. -
i 1 - r
La campagne du Maroc
vue de l'Allemagne,
O,
Il faut voir, dans la presse étran-
gère, les articles sur le Maroc. Ils
permettent
sympathie dont nous jouissons "dans les pays
où ils paraissent. Les journaux allemands
sont fort curieux à suivre. le ne parle pas de
ceux qu'anime la haine sacrée, oui est plutôt
une sacrée haine; mais de ceux qui raison-
nent, qui calculent, qui posent le pour et le
contre, avec la secrète pensée que, si tout
allait plus mal pour nous, cela irait bien
mieux pour l'Allemagne.
C'est ce qu'il faudrait démontrer.
Vépoque est définitivement passée, disent-
ils, où Abd-el-Krion pouvait. sans être re-
gardé comme un imposteur, publier des bud-
letins de victoire. Il a évidemment été re-
poussé, contre son espoir, de ses positions
avancées.. A la suite de Voffensiye franco-
espagnole, le cercle qui Ventourait a été ré.
tréci. Désormais, il n est plus question, poift
lui, d'échapper à la défaite par ses propres
moyens. Ainsi y a-t-il plus d'une « hésita-
tion » parmi ses partisans; euphémisme qui
signifie que ses partisans le lâchent, dès
qu'ils sont assurés de n'avoir Pas à redoûter
son ressentiment. Bref, il semble bien qu'il a
perdu la tartie.
Mais, il y a des « tnais », et ils sottt si
nombreux qu'on ne serait pas fâché de nous
faire conclure qu'il pourratt bien la regagner.
Abd-el-Krim ne va-t-il pas faire valoir
aux yeux de ses fidèles que la retraite du
maréchal Lyautey est, en définitive, une vie-
toire importante. A ceux qui ne seraient pas
assez intelligents pour prendre cette vessie
pour une lanterne, ne va-t-il pas faire cons-
tater qu'une grande armée de 160.000 hom-
mes est, grâce à lui, obligée de prendre ses
quartiers d'hiver dans des régions extrême-
ment dangereuses ; qu'elle est constamment
en éveil sur un front qui mesure des cen-
taines de kilomètres ; "qt,' elle ne petit, dans
la saison des pluies, utiliser ni son artillerie
lourde, ni ses avions 1 Tandis que tes Ka.
byles. A/I pour les Kabyles, n'est-ce pas?
les
bylecso.n.. ditions sont bien différentes ; le sol,
pour eux, n'est pas détrempé et les deux ne
sont pas obscurcit ou plutôt, ils ont l'habi-
tuile, ce qui est une explication suffisante 1
Et il y a encore les embarras financiers tie
la France et de l'Espagne" l'ionpootitarité de
la guerre• du Maroc dans les deux fàys, les
rivalités militaires entre les armées alliées,
rivalités qui rappellent celles qui se déchaî-
naient sur le front oriental austro-allemand
(tiens tiens t le brillant second n'était donc
pas toujours d'accord avec le hrillaitt pre-
1 mierf). etc.
Voici qui est plus grave, mille fois plus
grave; le prittciPal atout d'Abd-el-Krim,
c'est l'apfui du monde musulman ; ce n'est
pas un effet du hasard que la coïncidence
entre la campagne du Maroc et les troubles
qui ont soulevé la Syriej tes coreligionnaires
d'A bd- el-Krim -sont résolus à l'aider d'une
façon plus efficace que par des prières. Sans
cela, il aurait adhéré plus tôt aux proposi-
tions de paix. S'il tient bon, c'est qu'il compte
sur Vende extérieure. Il y a bien le blo-
cus. Mais cela n'empêche pas que les secours
arrivent. Comment ? Par quelles voies 1 Mys-
tère, mais ils arrivent ; oui. puisqu'on vous
le dit. **
On conçoit les. développements qui sont
faits sur ce thème. On en aperçoit Vinspira-
tion. Cependant, la vérité se fait jour de
temps à autre et le problème si posé net-
tement dans certains articles. La Berliner
Volkszeitung écrivait :
« Au fond, c'est toute l Afrique française
dit Nord qui est en jeu. Le dilemme est pé.
nible. Faire la guerre demande de l'argent et
du sang, et, en définitive, le succès n'est pas
garanti Conclure la paix,-cyest l'affirmation
d'Abd-el-Krim vis-à-vis de la plus forte puis-
sance militaire européenne, c'est une dimi-
nution durable du prestige français dans
ï Afrique du N ortf. Et ce facteur moral est
à la base dit système colonial. »
Nous sommes bien près de nous entendre. ]
C'est bien toute l'Afriqu'e du Nord qui est
en jeu. Il. faut des hommes et des millions
pour faire la guerre. Mais conclure la paix,
ce n'est pas nécessairement reconnaître à Abd-
el-Krim une supériorité-sur la plus pacifiste
ùtes nations européennes, ce n'est pas accepter
une diminution du prestige français ; la paix
que nous voulons, c est à la fois la paix du
plus fort et du plus juste ; la paix de celui
qui déplore le sang versé, qui n'en répandra
pàl une seule goutte s'il n y est contraint et
forcé, CI qui n'emploie sa force qu'au service
du droit. Ze facteur ntoftA estJ pour la
France, le seul qui compte; jusque dans nos
provinces les plus lointaines, il est indispen-
sable qu'on te sente, qu'on le tomprenne CÇ
qq ioù en aime davantage notre pays. -
Mario Roar.,
Sénateur de MfémuU. vice-pfôHdinl
de la Communion aérialortnle dta Co-
lonies, Secrétaire général du Oroup*
nHcolu.
'L.
M. Deltell lauréat de Fémina
fut Uft colonial
Parll au front avec la classe 1.4, M. Delleiî
fit ln guerre aux troupes sénégalaises. Son livre
- Jejuinc-d'Apc » qui lui vitm te Mx Fémina-
Vti? Heureuse doit être prochainement suivi
d'un épisode de la Grande Epopoe : te Les Poi-
lus fi" of¡ nous verrons tous les hauts faits de
nos Sénégalais. -
AU SENAT
̃ ̃ o o ̃
On Interpellé sur lés événements de Syrie
M. Friand expose quel sera le futur
statut syrien
Un grand débat a eu lieu hier après-midi
uu S&iat sur les événements de Syrie. Les
généraux Bourgeois et Stuhl interpellaient
le Gouvernement sur la politique que nous
avons suivie là-bas et sur ce que nous en-
tendons y faire.
Les douloureux événements, massacre de
la cotLonnc Michaut et bombardement de
Damas notamment, furent évoqués et le gé-
néral Bourgeois en rendit responsable lu
politique il son avis fort imprudente du
général Sarrail.
Lc général Stuhî so plaçant au point de
vue diplomatique demanda comment d'ici
huit mois le Gouvernement pouvait doter
la Syrie d'un régime politique stable.
Après diverses autres interventions, no-
tamment ceflfte de M. Paul Bluysen, qui fit
remarquer qu'on eut tort de confondre pro-
tectorat et mandat, M. Painlevé, minisire
(jo la' Guerre répondit aux critiques du gé-
îâé!«tt4 - Bourgeois. L'ancien président du
Conseil n'hésita pas à justifier la politique
du général Sarrail grâce auquel des évê:
nements fort graves ont pu être évités à
IlJumu.
M. Briand définit nettement notre situa-
tion en Syrie, où nous sommes allés pour
aider des peuples à se gouverner et non
pour y faire œuvre d'impérialisme.
Aux paroles de paix du nouveau Haut-
Commissaire, tout cd qui est bon en Syrie
s'est tourné vers noue.
Il est impossible que nous quittions la
Syrie, comme certains de demandent. Ce se-
rait une ère de massacres. D'aillcurs, nous
y Serions vite remplacés,
M. Brinnd1 devant le Sénat attentif, rap-
pela quelles instructions formelles il a
données à M. de Jouvenel pour l'élabora-
tion du futur statut.
Lcsi droits des populations : liberté, pro-
priété, seront réglés par les principes qui
régissent les populations occidentales. Le
mandataire ne jouera qu'un rôle de con-
SPlt et de tuteur.
Les quoître btals créés subsisteront le
lien fédératif qui devra les unir ne portant
aucune ollelnte à leur autonomie.
.cl"f,t.c autonomie existe au Grand Liban,
oâo va él-ro îéolUsée chez les Alaouikis et
nous aiderons l'es Druees à l'organiser.
Nous appot-tons, dit M. Briand, après M.
drô JouviCncl, ta poix à ceux qui veulent la
paix et 4a force vis-à-vis do ceux qui usent
de la force.
Quanl aux troupes, cUes seront retirées
lorsque l'organisation de police dans ces
pays sera suffisante.
Ninlgr6 les soulèvement simultanés en
Syrie et nu Maroc, la France a tenu. Bile !
Ix-néflcicru d'une force morale assez gran-
de pour lui permettre de ne plus entrete-
nir de nombreux effectifs dans ces pays
.lointains.
Un ordre du iour pur et simple ayant le
sens de la confiance dans le Gouvernement
fut adoptié. a imains levées par la presque
unanimiîtô de la Haute-Assemblée.
EN SYRIE
Le haut-commissariat dément.
Le ministère des Affaires étrangères a
reçu un. télégramme de M. de Jouvenel,
haut commissaire en Syrie, démentant les
nôûvellos d'un bombardement de Damas, de
rd prise et du eac d'un quartier de la ville
jîar des bandits. (Le démenti le plus formel
est opposé également au massacre d'un
millier de Français qu'avait annoncé une
certaine presse anglaise.
Nouvelles soumissions
La nuit du 10 au 17 décembre, a été par-
ticulièrement caimo à Damas.
A l'est de Damas, l'installation des postes
d'Otoya et de Kochikarabou a fait la meil-
leure impression sur la population de Merd-
jeyoune, qui est décidée à ee défendre.
On mande d'Hasbaya que les habitants
de tous les villages druses placés sous l'in-
«uance du cheik Nofal sont venus faire leur
soumission ; certains d'entre eux ont
apporté des armes.
De nombreux iDruses regagnent leurs vil-
lages ipar les cols de SOgnman et d'Yogh-
moun.
Des bruits singuliers
Certains journaux ayant fait éoho à des
bruits tendancieux relatifs à fine cession
dt Antioche et d'Ailexandrette à la Turquie.
et du Uban du sud à la Palestine, le Haut
Commissariat déclare ces bruits dénués de
tout fondement et qu'il est impossible de
taire du territoire et des ihabiiants des ma-
tières à marchés diplomatiques.
'Ii" ,..
A LA CHAMBRE
'00
ti £ 8 INTERPELLATIONS
La Chambre a abordé cet après-midi la
discussion des interpellations sur la Syrie
et le Maroc. Au tableau : 11 interpeilateurs
et près de 15 orateurs inscrits.
Pour la Syrie, les interpeilateurs sont :
MM. Fonlanier, Désiré Ferry, Ad. Girod,
Desjardins, Doriot, Ferdinand Fauro,
Uhry.
Pour le Maroc : MM. Doriot, Ferdinand
Faure, Victor Jean, Léon Baréty, Gaston
Thomson.
A ces interpellations est jointe ceUe de
M. Cacliin sur les propositions de M. Gar-
don Canning relativement à la paix au
Maroc. -
9 *
Le Budget des Colonies à la Chambre
La Chambre a repris hier après-midi, le
budget des Colonies et l'on a achevé le
débat.
M. Lucien Gasparin parle pour les magis-
trats de la Réunion
M. Gasparin, L'an dernier, fui appelû l'at-
tention de M. le ministre des Colonies sur la
situation faite aux magistrats de la Réunion, si-
tuation qui ne leur permet pas de faire face à
leurs charges. - - - -
Situés dans la même zone que ceux de Mada-
go.scar, ayant le même travail et les mêmes be-
gascar, ils se voient placés dans une situation
soins,
inférieure. M. Daladier avait reconnu lui-même
cette anomalie et m'avait promis qu'il prendrait
des mesures pour y remédier.
Il n'en a pas été ainsi, bien loin de là, car
cette injustice a été un peu plus aggravée
c'est ainsi qu'un homme de la haute valeur de..
M. Martin s'est vu sacrifié à nouveau, malgré
les promesses faites à la tribune par le ministre
des Colonies, au nom de la justice.
C'est un des subordonnés de M, Martin qui a
été nommé président de la Cour d'appel. Est-ce
donc, une coittédië qui se joue ici ? Nous en
nvons assez d'entendre des promesses pour voir.
le lendemain, de nouvelles injustices se corn,
mettre.
Les magistrats de la Réunion peinent et tra-
vaillent sous les tropiques : ne les découragez
pas, et surtout, si vous leur faites des promes-
ses. tenez-les t (Très bien 1 très bien !)
- Les articles
Sur ces mots, la discussion générale, est
close et l'assemblée passe Ci l'examen du
chapitre premier relatif aux itraitements
du ministre et du personnel civiil de l'ad-
ministration centrale.
Sur ce crédit, la Commission propose un
abattement de 13.000 francs, sur le chiffre
de 1.538.(500 francs demandé par le Gou-
vernement.
Le rapporteur Archimbaud résume son rapport
que personne n'a publié
M. Archimbaud, rapporteur. M. Guérin u
soulevé hier la question de la mise en valeur
de nos colonies.
deDSi°a M. Albert Sarraut avait élaboré un plan
& ce sujet : M. Dalaidier en a étudié un autre;
nous voudrions savoir de M.o ministre quelles
sont ses intentions.
Nous sommes nombreux dons cette Chambre
qui considérons que, malgré les difficultés de la
métropole, nous ne devons pas oublier nos colo-
nies, dont nous pouvons, du reste, attendre les
plus grands services. Nous ne devons rien négli-
ger pour assurer leur développement.
M. Atidré Berthon, Il y en a même qui pro-
posent de les mettre en valeur pour les vendre 1
M. te rappof'f'; - M. Guérin a parlé égale-
ment de la question du caoutchouc. Depuis long-
temps, on s'en préoccupe au ministère et, des
temps, arrivée en Indochine, M. Alexandre Va-
son
renne s'est intéressé aux fameuses terres rouges
du co.mbodge.
Je poux dès à présent vous dire que ces ter-
rains en friche qui varient 2 piastres l'hectare,
il y a six mois, en valent à présent 15, cest-d-
dirc 200 fr. Dans ces conditions j'espère que
l'administration n'accordera plus de conces-
sions gratuites et que ces terres seront mises en
adjudication.
Enfin, M. Guérin a reproche ; au Gouverne-
ment la nominastion d'un nomme politique com
me gouverneur de l'Indochine.
Mi. Andrô Hesse qui, comme ministre, a eu
raison de signer cette nomination, vous a indi-
qué les raisons de ce choix. -
Vous savez tous, aussi bien que moi, que si
nous n'avions en Extrême-Orient qu'un haut
fonctionnaire, il se trouverait en face d'un vice-
fonctionnaire, britannique qui, neuf fois sur dix.
roi de linde britannique qui, neuf fois sur dix.
rat. un homme ooUUoue.
- Si le gouverneur général est simplement un
haut fonctionnaire, il n'aura pas la force né-
cessaire pour lutter contre certaines influences
d'argent qui ne sont pas toujours au service de
l'intérêt général. Seul, un par.ementatre peut
avoir la force nécessaire, parce qu'il a la. possi-
bilité de parler ici.
M. Outrey. a posé la question des relations
commerciales entre l'Indocnioo et le Japon, peu.
dante depuis plus d'un an et qui, je le regrette,
n'est pas encore résolue, par la faute peut-être
du. ministère du Commerce.
Mais la question est délicate. L'intérêt du con-
sommateur Indochinois est en général d'accord
avec les intérêts japonais et en opposition avec
les industriets et commerçants métropolitains.
Certes, il faut favoriser le commerce et l'indus-
trie de la métropole, mais nous devons défendre
avant tout les populations indigènes, puisqti el-
fes sont placées sous notre protectorat. -
M. Andre Hesse à réorganisé le conseil supé-
rieur des Colonies, hier encore A peine existant.
M. Perrier va-t-dl continuer il distinguer des co-
lonies de première zone et des colonies de se-
conde zonei celles-ci sans représentants au Par-
conde aone, ? Si j'estime que la Cochinchine, qui a
lement
déjà un député, devrait avoir un sénateur, J'es-
time aussi que la Nouvelle-Calédonie- qui comp-
te 2.500 électeurs, tous de vieille souche blan-
che, a bien le droit d'avoir un député les repré-
sentant ici. (Très bien ! très bien 1)
Dans mon rapport, je me suis étendu assez
che tant imcio. n r& et le Cameroun, que
longuement sur le Togo et le Cameroun, que
la Société des Nations nous a confiés. Depuis,
nous avons doublé le nombre des écoles et sup-
primé complètement l'esclavage.
Nous avons dissous les deux compagnies de
Sénégalais qui y Tésidaient, alors que PAllema-
gne devait entretenir de nombreux régiments,
pour assurer l'ordre. Aujourd'hui, les milices in-
igènes suffisent, ce qui est le plus be4 éloge
Siron puisse faire de la paix française. (Applau-
dissements.) -
Le budget du Cameroun est en progrès nota-
ble. Dans la proportion de 35 les dépenser
sont consacrées A de grands travaux publics et
dans celle de 20 a des œuvres sociales.
Le Togo a un budget or tripiîe de celui du
Togo allemand, bien que les deux tiers seule-
ment de l'ancienne colonie germanique soient
sous notre mandat et que nous ayons supprimé
certaines taxes vexatoires. La caisse de réserve,
qui n'existait pas sous l'ancien régime, con-
Uent 80 millions contre 1 million 200.000 francs
en 1922.
La France peut être fire de l'œuvre qu'elle
accomplit là-bas. (Très bien ! très bien n cer-
Cependant, une campagne est menée dans cer.
tains mtHeux contre notre mandat. Le Tempny
de septembre dernier signalait que le Peuple,
journal de M. de Rrouckère, sénaleur sooialisle,
socond délégué belge à la S. D. 'N., parlait de la
remise à l'Allemagne de quelques-unes de ses
anciennes colonies, la partie du Togo et du Ga.
meroun; placées sous mandat britannique. Mais
la France serait obligée d'imiter ta Grande-Bro-
talne.
a Diaone, Pourquoi ?
M. le rapporteur. Nous comptons sur le
Gouvernement pour détendre les droits de la
France.
M. D'elmont. Pourquoi la FraifceMevrait-elle
suivre passivement les Initiatives prises par
l'Angleterre 7
M. le rapporteur. Je ne veux pas dire cela.
M. Gasparin. Vous l'avez dit.
M. le rapporteur. Vous savez très bien que
les milieux coloniaux britanniques, en propo-
sant de rendre à l'Allemagne une ou deux. de
ses anciennes colonies, ont la pensée de nous
faire suivre leur exemple. ,
Ce que je tiens ù dire, c'est que la France
n'accepterait jamuis de rendre à l'Allemagne les
territoires dont l'administration lui a été con-
liée.
M. André IterlUun. Ce n'esl pas sûr.
Pas de possibilités de cessions des territoires
à mandat, précise M. André Hesse
JI. André J/csse, J'ai porté l'article du
Temps ù la connaissance du Ministère des
Affaires étrangères dès qu'il m'a été signalé.
Mais l'allègution qu'il renferme ne repose sur
rien. En effet, c'est en vertu de l'article 119 du
truilé de Versailles que nuus gérons le Togo et
le Cameroun.
Il 11e dépendrait même pas de l'Angleterre
qu'elle céuût seule les territoires qui lui sont
confiées, (Ill', elle est liée par le traité de Ver-
sailles daus lequel nous sommes parties. (Ap-
plaudisse/ncnls.)
M. te liupporlcur. Je suis d'autant plus
d'accord avec :\Uless que je lui ai signalé moi-
uiénie l'article du Temps.
AI. André Hesse. - Indépendamment des ob-
jections auxquelles elle se heurte au point de
vue moral, la thèse de la cession 11e peut pas
être soutenue juridiquement, car un accord a lié
l'Angleterre et la France, ainsi qtIC plusieurs
autres puissances. (Applaudissements.)
M. le liupporteur. Sans doute, mais il y a
à Londres, au « Colonial Office » des hommes
qui pensent que la Fripics devruu céder ses
mandats. C'est pourquoi je tenuis ù. vous si-
gnal-r cette question.
Je voudrais aborder dès maintenant le pro-
blème du Pacifique. Nous avons là-bas des colu-
nies en pleine prospérité '!'uhiti e't la Nouvelle-
Calédonie. 11 y a un mois, 85 de nos paysans du
nord sont partis pour cultiver le coton en Nou-
velle-Calédonie ; un notiveau départ est pro-
chain.
M ,- .-Indré Hal/IOn. C'est regrettuble ; nos
paysans fefuienl mieux de cultiver Ju terre de
France.
M. le tiapporteur. Us vivront dans une co-
lonie très belle et gagneront facilement de quoi
faire vivre leur famille ; mais alors qu'en
France ils uuruieut le droit de vole, ils n'auront
plus en Nouvelh.'-Calvdonio que le droit de
voter pour un vngue délégué au Conseil des
colonies. J'insiste sur lu nécessité qu'il y u il ce
que les 2.50U Européens qui vivent là-bus soient
représentés.
M, André Berllion. Et les autres ?
iti. le Itapporleur. Ainsi que les indi-
gènes arrivés à un stade de civilisation sufit-
sunt. J'ai déjà demandé à plusieurs reprises
dans mes rupports qu'un statut leur fût oc-
troyé.
Je ne voudrais pas chasser sur une chasse ré-
servéo en parlant après MM. Angoulvant et
Oulrcy de lu situation de l'Indochine.
AI. Outrey. Noi^ il n'y a pas de chasse
réservée, vous le savez bien.
M. le Itapporleur. -r- Mais je voudrais con-
naître ce que M. le ministre pense des grands
plans de travaux paibllcs, élaborés et non réa-
lisés, et ce qu'il entend faire pour mettre le Laos
en valeur.
J'ai signalé depuis longtemps toute l'impor-
tance du la question asiatique et de la question
du Pacifique. Ju considère que le sort commer-
cial, économique et peut-être militaire du monde
se jouera dans. le Pacifique. Il y a en Chine des
provinces très peuplées qui n'ont pas encore un
kilomètre do chemin de fer.
Le Japon, l'Angleterre, l'Amérique, la France
et petit-èlre la Husle vont donc essayer d'ac-
quérir do l'influence en Chine. Or, nous ne
sommes représentés dans ce pays que par notre
ministre à Pékin ; nous ignorons ce qui se
passe à Canton, pourtant c'est la Chine du sud
qui devrait surtout attirer notre attention, car
si le Gouvernement de Canton est victorieux,
ses armées viendront peut-être jusqu'aux fron-
tières de notre Indochine ; nous avons déjà
souffert de notre carence à Canton, un religieux
français ayant élé assassiné en Chine, nous
n'avons demandé qu'une indemnité de 20.000
piastres ; nous n'avons pas exigé le chàliluenl.
des eoupuhlcR, de sorte que la Chine nous con-
sidère comme des Européens de deuxième zone.
M. MOlllel. L'assassinat a eu lieu sur le
territofre d'une concession étrangère où la po-
lico chinoise n'avait aucun accès.
M. le Ha p porteur. Le Gouvernement fran-
çais ne s'est pas montré assez énergique en la
circonstance comme au moment de l'attentat
contre M. Merlin. Les Américains ont lait
preuve de plus de décision ; dans un cas ana-
logue, ils ont poursuivi des brigands jusque
dans le Yunnan.
Nous préconisons la création d'un haut com-
missariat du Pacifique pour que la France n'ait
pas deux politiques en Extrême-Orient : celle
du quai d'Orsay et celle de la rue Oudinot ;
M. de Monzie, lorsqu'il était rapporteur au
Sénat, préconisait Ja réunion à Pékin d'une
conférence réunissant nos principaux représen-
tants en Extrême-Orient.
Mais le ministre de France à Pékin peut
craindre de déplaire au .lapon, à l'Amérique et
à la Hussic ; il ne connaît que la Chine du
nord, tandis que le gouverneur de l'Indochine
ne connaît que la Chine du sud. J'insiste donc
pour que l'on unifie de façon efficace notre ac-
tion dans le Pacifique pour le plus grand bien
de la politique française. (Annfaudissements.)
- .-. - °1
Un exposé précis de M. Léon Perrier
M. Léon Perrier, miinistrc des Colonies,
monte ensuite à la tribune et, dès les pre-
miers mots, il coupe les ailes à un canard
élevé avec soin par certaines nations
étrangères.
Af. Léon Perrier, ministre des Colonies De
puis quelque temps, il <;'mor('.f) dans la presse
une campagne à laquelle il est nécessaire de
couper court ; on laisse supposer, en effet, que
la cession d'une ou plusieurs colonies aurail
été envisagée dans les sphères gouvcrnemen,
tales comme un moyen de sortir do nos diffi.
cultes financières. _m-
Jamais, à aucun moment, sous aucune rorm,,
une parciiïe hypothèse n'a. été envisagée et en-
rore moins discutée. (Vifs applaudissements.)
Jamais, quelles que soient les heures difficiles
que nous aurons à connntlre, une telle idée ne
viendra au Gouvernement. (Applaud;ssement,q
Toutes nos colonies sont inséparables de la
mm-e patrie ; ce n'est pas après les heures dou-
loureuses que nous avons vécues ensemble dans
la confiance la plus touchante, non. ce n'est
pns après cela qu'une pareille conception pour-
rait être la nôtre, t Applaudissements.]
Ceux qui préconisent; de telles solutions se
placent disent-ils, sur le terrain pratique. Si
même il convenait de les suivre sur ce terrain,
ne (Jistipgnent-ils pll cptdle erreur i1. commet.
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