Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 décembre 1925 17 décembre 1925
Description : 1925/12/17 (A26,N189). 1925/12/17 (A26,N189).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397039f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEME ANiNEE. N° 189 Le NUMERO : W) CENTIMES JI.;I hl un i? nF/'JCMllRR 1MR 1
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Les Annales Coloniâtes
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLICS I-AP "LES ANNALES COLONIALES" SOM &.A PROPRIÉTÉ
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Les Annoncet et Réeiamet font reçues aux Bunau dujoumml et éant les Agences étPukikité
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Oa i'abona« daaa (ou !« Bortum de poue et eb«!«• pifanipim ttWaér–
Le problème colonial allemand
.- -- ,
Non, non, je n'ai pas dit, dans mon étude
, sur le problème colonial allemand, que toute
la presse partageait l'opinion des journaux
que j'ai cités. J'ai prétendu que cette opinion
u'était pas isolée, et qu'il y avait grand inté-
rêt pour nous, Français, à la connaître. On
me signale des avis différents dans la presse
allemande. D'accord. Je ne fais, d'ailleurs,
aucune difficulté d'avouer qu'ils méritent,
eux aussi, d'être répandus dans notre pays.
On m'envoie un article important de la Ta-
glische Rundschau à ce sujet. J'en ai lu
(l'autres analogues. Voyons de près ce qu'ils
renferment :
D'abord, l'affirmation que des promesses
ont été faites à l'Allemagne nar l'Angleterre.
Qui les a faites? On ne précise pas, on se
contente de les définir « promesses de source
officieuse ». Toutes les suppositions sont
permises, mais ce ne sont que des supposi-
tions.
Puis, l'iritentioti de lier le problème à celui
de l'entrée de l'Allemagne dans la Société
des Nations. Procédé fâcheux, à mon sens;
on comprend pourquoi, sans que j'insiste.
Ensuite, la crainte que l'Allemagne ne
puisse pas faire face à ses engagements au
titre des réparations, si on ne lui cède pas
quelques-unes de ses colonies. Argument qui
a déjà servi. Il a été utilisé notamment, à la
dernière Conférence Internationale du Tra-
yail, par les représentants des patrons d'Al-
lemagne qui voulaient ruser avec la loi des
huit heures. Les délégués ouvriers des autres
pays en ont fait justice : ceux de la France
avaient un argument plus décisif encore et
plus émouvant.
Et puis, il serait vraiment trop commode
d'alléguer, parmi les causes de la crise éco-
nomique qui menace sérieusement l'Allema-
gne, les charges que lui impose le plan Da-
wesl Nous avons eu l'occasion de le répéter
souvent : liquidations et faillites, bilans dé-
fectueux, fermetures d'usines, cessation de
commerces, renvois d'ouvrsors, tout cela est
la conséquence de ce que le professeur J.
Boun appelait « le bolchcvisme » des sci-
gneurs de l'industrie et des barons de la
finance. O sont les effets de l'inflation éle-
vée à la hauteur d'une institution nationale
par un peuple qu'cite a mis à deux cloigts
de sa perte. Et qu'il ait pris, pour se réta-
blir, des remèdes de cheval, nous n'en dis-
convenons pas. Mais le mal était trop grand
pour qu'il pût disparaître à la suite d'un
traitement, si brutal ffit-il. La vérité, la
voilà, et il est inutile de la chercher ailleurs.
L'inflation n'est pas la cause unique de la
crise dont souffre l'Allemagne, mais elle en
est la cause principale, il serait puéril de le
in î«r_
Cela ne veut pas dire que les Allemands
n'aient pas raison de prétendre que la rétro-
cession de quelques-unes de leurs colonies
les aiderait à se guérir, puis à se relever.
Leur balance commerciale est en déficit de
266 millions en mai, de 321 en juin, de 411
en juillet, de 454 en août ; au total, 3.758
millions pour les neuf premiers mois de
1925, au Heu de 2.700 millions pour l'année
1924 entière. Le mois de septembre a été
moins mauvais, mais le commerce -- extérieur
de l'Allemagne atteint au plus les 53 du
chiffre d'avant-guerre. Il est clair que la
balance serait moins défavorable à l'Allema-
gne si la laine, le coton, le cuivre et les
autres métaux, si les fruits oléagineux, le
taoutchouc, le chanvre, les phosphates, si,
en un mot, les matières premières coloniales
lui venaient directement. Tel est le côté éco-
nomique du problème colonial allemand ; re-
connaissons qu'il est sérieux et qu'il mérite
attention.
Ce qui est moins sérieux, c'est la compa-
raison établie entre la situation coloniale des
autres puissances et celle de l'Allemagne,
comparaison qui tendrait à faire croire que
celles-là sont en aussi mauvaise posture que
celle-ci. On répète que le prestige de la race
blanche a été fort amoindri depuis que des
troupes hindoues et africaines sont venues
combattre en Europe, depuis que, sur le
Rhin, les Français ont envoyé des troupes de
couleur ; que de là, sont venues les révoltes
'du Maroc et de la Syrie; que de là viendront
demain des difficultés aux Indes et en
Egypte, difficultés qu'il fallait prévoir le
r où était proclamé le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes. On connaît l'an-
tienne. C'est celle que la propagande bolche-
viste répand dans les pays les moins prépa-
rés à la comprendre, propagande dont les
Allemands dénoncent les dangers en les
grossissant, de façon à conclure que l'Angle-
terre et la France ont déjà beaucoup trop
à faire à préserver leurs propres colonies
pour pouvoir mettre en valeur les anciennes
colonies allemandes.
- - -..-
« Les grands pays de 1 Europe, écrit le
Dr Paul Leutwein, se trouvent dans le di-
lemme suivant : ou bien céder volontairement
une partie de leur domaine colonial, ou bien
s'épuiser dans une lutte sans espoir pour
maintenir leur gigantesque domaine. Le choix
n'est pas douteux. Il tiendra compte surtout
des désirs de l'Allemagne, puisque les évé-
nements ont prouvé que les Allemands ont
toujours su s'attacher leurs indigènes. On ne
peut espérer résoudre la question éthiopienne
que si les charges sont réparties également
entre l'Allemagne et l'Amérique. Il en va de
même pour la question asiatique. Plus les
difficultés que la France rencontre en Indo-
Chine seront grandes, plus notre position
sera forte à cet égard.
En faisant valoir nos desiderata coloniaux,
puissions-nous ne pas oublier que ce n'est
pas la situation de l'Europe, mais celle du
monde qui est décisive. Or, celle-ci ne peut
être plus favorable qu'elle ne l'est, en réa-
lité. »
La contradiction, la voici : les uns affir-
ment : jamais la situation n'a été plus favo-
rable; les autres : jamais elle ne l'a moins
été, du moins pour ce qui concerne la rétro-
cession de» colonies ayant quelque valeur?
Au fond, les ambitions sont les mêmes, et les
espoirs aussi; j'ajoute que, plus que toute
cette littérature, la raison la plus décisive se-
rait peut-être celle de la nécessité d'ouvrir
un débouché à la population allemande trop
dense. C'est à cet argument, -ni dépasse les
événements d'aujourd'hui et de demain, qu'il
faut le plus profondément réfléchir.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lontes, Secrétaire cénéral du Groupe
viticoe.
--Ib
Une belle manifestation
-0-0-
Contre la vente de nos colonies
Le groupe colonial s'est occupé des bruits
de cession de nos colonies et des vœux pro-
noncés à ce sujet par diverses assemblées dé-
partementales. Cette question a soulevé au
sein du groupe une longue et importante dis-
cussion à laquelle ont participé MM. Au-
guste Brunet, Morinaud. Outrey, André lies-
se, Thomson, Diagne. M. Henry Simon a
résumé le débat, en soulignant que l'idée
d'envisager la cession de la moindre par-
celle de notre domaine colonial est unanime-
ment condamnée. Le groupe a terminé sa
délibération par l'adoption à l'unanimité de
l'ordre du jour suivant, présenté par notre
ami Auguste Brunet.
<( Le groupe considérant que les colonies
font partie intégrante du territoire national,
qu'il serait profondément immoral et odieux
d'envisager le transfert de populations qui
- ont contribué si largement à la défense du
pays et à la victoire, considérant (lue les co-
lonies sont appelées, par la mobilisation de
leurs matières premières, à prendre une part
décisive au redressement de la situation éco.
nomique de la France
« Proteste contre des suggestions et des
manifestations qui blessent le loyalisme des
pofftilations coloniales et portent atteinte à
l'honneur même du pays.
I.e groupe a chargé son président M. Hen.
ry Simon et un certain nombre de ses mem.
bres de se rendre auprès du Gouvernement
pour amener celui-.ci à faire au cours de la
discussion du budget des colonies, une décla-
ration brève et nette coupant définitivement
court à tous les bruits qui circulent présen-
tement relativement à cette question.
Cette démarche a eu lieu dans le courant
de l'après-midi. M. Briand a accepté de faire
une déclaration en ce sens.
A Ht101 1
A Hanoï I
Réunion du Conseil du Gouvernement
Le » Conseil du Gouvernement » se réu-
nira le 19 courant à Hanoi, sous la prési-
dence de M. Alexandre Va renne. Gouver-
neur général de flndochine, qui prendra
pour la première (ois contact avec cette As-
semblée et prononcera à cette occasion un
important discours.
Chez Mme Varenne
Le 10 décembre, Mme Alexandre Varenne
a reçu, dans les salons du Gouvernement
général, une délégation de 20 élèves de
VEcole Normale des institutrices indigènes
de Hanoi. Mme Varenne les a interrogées
longuement sur leurs études et les a assu-
rées de sa ferme intention d'entretenir avec
les femmes annamites de toutes classes de
1 cordiales relations. (Pur dépêche.)
-4 i
L'amiit HMiioifr-teiian
00
Le ministre des Colonies vient de prescrire
par câble à la Mission d'inspection actuelle-
ment en Indochine de poursuivre une enquête
sur les faits révélés par l'administrateur
Bellan contre le Résident Supérieur Bau-
doin.
Ces faits ont été exposés en janvier et fé-
vrier 1925 dans deux articles de notre excel-
lent collaborateur, M. Pierre Taittinger, dé-
puté, vice-président de la Commission des
Colonies.
Le pavillon de l'Indochine
des Arts décoratifs
--
Lors de la visite de M. Alexandre Va-
renne à rExpoeitton des Arts Décoratifs,
coupe en main, M. André Hesse, minis-
tre des Colonies, avait promis au Gouver-
neur général de l'Indochine que le Gou-
vernement de la République ferait tous
ses efforts pour la conservation du pa-
villon de l'Indochine.
La - 30 Commission, du Conseil munici-
pal de Paris, À l'unanimité, a décidé que
ce pavillon serait démoli comme les au-
tres. Elle n'a même pas voulu admettre
une proposition transactionnelle du préfet
pour qu'il soit conservé un en, estimant
que le Coure la Reine doit être restitué le
plus tôt possible à la promenade et à la
circulation.
Textiles et oléagineux
en A. 0. F.
00
Possibilités de production
Une mission composée de délé-
gués des industries françaises des
- textiles - et des matières grasses va
donc se rendre en Afrique occidentale trall-
faisc, à l'eff et d'étudier, au Sénégal et au
Soudan notamment,, les possibilités de pro-
duction des matières premières nécessaires à
ces industries.
Nous voulorts espérer que la mission ne li-
mitera pas ses investigations aux deux colo-
nies précitées, mais qu'elle parcourra éga-
lement la Haute-Volta, le Dahomey, la Côte
d'Ivoire et la Guinée, qui, au point de vue
production d'oléagineux tout an moins, of-
frent des possibilités qui ne doivent pas être
dédaignées.
N OtiS ne doutons pas que des données in-
téressantes seront recueillies sur les deux
grands problèmes mis à V étude.
Si, cependant, on veut bien nous permet-
tre d'exprimer un avis, nous dirons que,
en ce qui concerne les textiles. le coton sur-
tout, la production Ouest-Africaine ne pourra
jamais atteindre un tonnage considérable ;
que les possibilités sont au surplus subordon-
nées à C accomplissement Préalable de tra-
vaux d'irrigation assez coûteux et, ensuite, à
Vimportance des capitaux mis en - œuvre, mais
que, Par contre, la prodllctimi des matières
oléagineuses, sans être absolumolt illimitée,
offre des possibilités considérables et immé-
diates, que feules C absence ou l'insuffisance
des moyens actuels de transport interdisent
de réaliser.
Du coton ? En culture sèelle, on petit en
faire un peu partout, dans toute la zone
moyenne de l'A. O. F., mais on ne peut en
faire quen petites quantités. Les Annales
Coloniales ont dit pourquoi à maintes repri-
ses : nécessité de cultiver en terres riches,
abondamment fumées ; culture aléatoire, peu
rémunératrice en général pour l'indigène. On
obtiendra quelques milliers de tonnes, et
c'est tout. En culture irriguée, possibilité
d'obtenir de 20 à 30.000 tonnes, tant dans la
région de Kayes que dans la vallée du Niger.
Et au prix de quels travaux, tour ce qui con-
urlle cette dernière région, s'il faut Vaména-
grr far des barrages du fleuve et des canaux
de distribution deaul
20 à 30.000 tonnes de coton, ce serait
néanmoins un appoint sérieux four notre in-
dustrie. Cela vaut la peine qu'on s'en occupe.
Mais la culture du coton ne sera jamais, en
A. O. F. une culture de grande extension.
Quant aux corps gras, dont VA. O. F.
fournit déjà plus de 400.000 tonnes, disons
que la production pourrait en très peu dan-
nées, doubler et même tripler, car les colo-
nies du Soudan et de la Haute-Volta pour-
raient chacune Produire autant et plus d'ara-
chides que n en produit actuellement le Shté-
gal. Elles pourraient également fournir, dans
un délai restreint, plusieurs dizaines de mil-
liers de tonnes de' Karité, pour peu qu'on
commence à aménager les peuplements,
c'est-à-dire à les éclaircir, à élaguer les ar-
bres réservés pour la production, à les débar-
rasser des plantes Parasites et surtout à les
préserver des feux de brousse.
Dahomey,. Guinée, Côte d'Ivoire, pour-
raient d'autre part, augmenter considérable-
ment leur production d'huile et damandes
de palme.
Mais tout cela, nous Vavons dit, est pour le
Soudan et la Haute Volta surtout, fonc-
tion de moyens de transport pour amener à
la côte les produits pouvant être achetés Par
le commerce. Or, ni le Tlriès-Niger, ni le
Chemin de fer de la Côte d'Ivoire - celui-
ci bien moins encore - ne peuvent assurer
Vévacuation des centaines de milliers de ton-
nes de produits susceptibles d'être récoltés
dans l'intérieur du pays. Il ne faut pas se
leurrer à ce sujet; on a entrepris daméliorer
la ligne qui dessert le Soudan; avant peu, on
devra, ou bien refaire celle de la Côte d Ivoi-
re, qui est appelée à desseririr la Haute-
Volta, ou la doubler Par une voie à grand
rendementf
Il y aura également à se Préoccuper, à la
Côte dlvoire, de la question du port, encore
qu'on puisse parfaitement charger assez rapi-
dement des arachides et autres produits par
le moyen des wharf, si Von dispose de l'ou-
tillage suffisant.
Si la Mission qui va parcourir VAfrique
occidentale peut se convaincre, en ce qui con-
cerne les oléagineux, des possibilités réelles
de froduction qitoffre notre grande colonie
et des impossibilités de réalisation devant les-
quelles on se heurte dès maintenant, si sur-
tout elle peut communiquer cette conviction
aux personnes qui tiennent dans leurs mains
les destinées de la colonie, elle n'aura pas
perdu son temfs. Sinon. on pourra toujours
etwoyer des circulaires aux administrateurs.
il n'y aura rien de changé.
Eaoucnrd Néron,
Sénateur de la HauU-Loin,
Membre de la Commission
des Douanes.
–-–
H. LICIEI SIlIT EST KMm
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, qui avait été appelé en France auprès de
sa mère malade, a pris passage hier sur le
GOUtJmreur-Génbol-C, courrier de Tu-
nisie, qui a pris la mer à - midi. M. Lucien
Saint est attendu à Tunis auimadhui.
Au Conseil colonial du Sénégal
---0.0-
La seseion ordinaire du Conseil colonial
du Sénégal, dont nous avons résumé le dis-
cours d;'ouverturc par M. le Lieutenant
Ciouveriieur p. i., a été close le 21 novem-
bre. Voici les points saillants de cette sea
sion, d'après noire confrère de l'A. O. F. :
Il Le relèvement de la taxe additionnelle dont
le taux est porté de 3 à 5
2' L'exécution du plan de campagne en qua-
tre tranches pour mettre le Sénégal en valeur
sur ses ressources propres.
3* La majoration de 10 pour tous les retar-
dataires de l'impôt. A partir du 1er janvier 1,
en effet,tous ceux qui n'auront pas soldé leurs
impôts dans le mois qui suivra la publication du
rôle, paieront un intérêt moratoire de 10 %, sur
ce qu i's resteront devoir depuis 1924.
4* Relèvement de toutes les taxes postales,
télégraphiques et téléphoniques : création de
mandats-lettres et de messages téléphoniques.
5* Majoration de la presque totalité des droits
de timbre et d'enregistrement. Les mutations
sont particulièrement frpppées.
C Majoration des frais de représentation du
Député du Sénégal portés de 30.000 à 60.000
francs par an.
7' Majoration des frais de représentation du
président du Conseil Colonial portés de 00.000 à
40.000 francs, non compris 10.000 francs pour
l'entretien d'une voiture automobile.
8' Création d'un poste de Secrétaire du Con-
seil Colonial au traitement de 39.000 francs.
Le budget de 1926 comporte une augmentation
(le plus de 37 millions de francs sur le précé-
dent.
Un survivant de la mission
Foureau-Lamy
Une émouvante cérémonie a eu lieu au-
jourd'hui, dans la cour d'honneur des Inva-
lides, au cours de la remise de décorations
aux officiers de la garnison de Paris.
La croix d'officier de la Légion d'honneur
a été rerpisc au médecin-major de première
classe llaller, qui était attaché à la glo-
rieuse mission Foureau-Lamy, organisée en
1898 par M. Delcassé, et qui se couvrit de
gloire en traversant le Sahara.
Ce fut une des plus périlleuses missions
transafricaines et dont les résultats géogra-
phiques et scientificpies ont servi de bases
très sûres aux mission^ ultérieures.
.1. –-
M Proust au Havre
---0-0-
M. Louis Proust, député d'Indre-et-
Loire, vice-président de la Commission
des Colonies, a fait mardi dernier une
('nnrt>rnl'f' au llaviv, les ruuspices
de la Ligue Coloniale de cette ville.
M. Louis Proust s'est attaché à montrer
plus particulièrement ce qu'on peut a'ten-
dre de l'A.O.F., qu'il a parcourue à diffé-
rentes reprises en compagnie de notre
collaborateur et ami, M. Pierre Vnlude,
député du Cher.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le raid Paris-Tchad
Nos lecteurs se rappellent que le raid
Paris-Tchad, tenté par la mission des co-
lonels de Goys et Vuillemin, en janvier
HfcS, a été interrompu Ii Niamey, pur
suite de l'accident arrivé ii l'avion du co-
lonel Vuilleniin.
A titre de propagande eîi faveur de la
poste aérienne et comme prcnner jalon de
exploitation ultérieure de la ligne, le
sous-secrétariat des postas avait obtenu
l'envoi, par les avions de la mission, du
courrier Ii destination de Fort-Lamy et des
autres localités devant être visitées, pour
lequel l'emploi de la voie aérienne aurait
été expressément demandé.
u Ces correspondances furent affran-
eliies aux conditions du tarif ordinaire
franco-colonial, sans aucune surtaxe ;
elles seront traitées conformément aux
règlements postaux, tant en ce qui con-
cerne leur expédition que leur distribu-
tion. »
Une dépèche spéciale a été formée par la
direction des postes de Versailles et re..
mise à la mission transsaharienne au mo-
ment du départ.
D'après les pièces originelles, il résulte
que cette dépêche contenait 86 plis adres-
sés à. Fort-Lamy et Fort-Archambault.
En raison die l'accident du colonel Vuil-
leniin et de l'intemptioii du raid, ces 86
plis ont été remis au service postal de
Niamey, qui les a acheminés sur leurs
destinations oar la voie ordinaire.
Quelques-uns de ces plis sont revenus à
Paris. Cet essai officiel de poste aérienne
à travers le Sahara présente, par ses con-
ditions tout à fait particulières, un très
grand intérêt pour les aérophilatélistes, et
les documents ainsi transportés consti-
tuent des pièces de premier ordre en rai-
son de leur caractère spécial.
Le ccateuire da cardinal LlvÍlfrÍt
à Bayonne
-0-0--
Après Alger, Carthage et Paris, Bayonne,
ville natale du caMinal, a fêté son centenaire.
L'Hôtel de Ville, les monuments publics
et la plupart des maisons particulières ont pa-
voisé.
Le 14 et le 15, des voix éloquentes et auto-
risées ont retracé la carrière du grand Africain.
Au cours des diverses solennités civiles et reli-
gieuses, Mgr Leynaud, arch evêque d'Alger,
et ancien secrétaire du cardinal, M. Garot, dé-
puté-maire de Bayonne ; M. Paul Cambon, de
l'Académie française, se sont fait entendre.
C'est Mgr Baudrillart, de l'Académie fran-
çaise, évôque d'Himeria, qui, avant-hier, à la
cathédrale de Bayonne, a prononcé le panégy-
rique.
Le Budget des Colonies à la Chambre
..1.
En fin d'après-midi, la Chambre a com-
mencé et largement entamé le budget des
Colonies.
Les critiques de M. Guérin
Dans la discussion générale, M. Guérin,
député conservateur de la Manche, rappelle
le programme dressé par M. Albert Sarraut
pour la mise en valeur des colonies. Où en
est cette mise en valeur ? Il ne semble pas
que 'a production du coton et du caoutchouc
ait beaucoup augmenté. Tout au moins, le
consommateur français ne s'en est pas
aperçu. Mais ce n'était que les propos d un
parlementaire verbeux.
M. Guérin est interrompu par M. Ernest
Outrey, (gros producteur de caoutchouc en
Indoohinc, qui déclare que la France a be-
soin de 45.000 tonnes de caoutchouc. L'Indo-
chine pourrait les fournir ; c'est yiéoessaire
pour la défense nationale, et il ne faut pas
oublier que les spécialistes annoncent, dans
les années qui vont venir, un très gros défi-
cit de la production mondiale.
Poursuivant son exiposé, M. Guérin indi-
que que la production du caoutchouc dans
nos colonies n'a pas été encouragée. Il sem-
ble, au contraire, qu'on l'ait limitée volon-
tairement. La France devrait, Õ. l'exemple
des Etats-Unis, se défendre contre la main-
mise de l'Angleterre sur cette matière pre-
mière. L'orateur demande à M. le ministre
quelles sont ses intentions à ce sujet. (Très
bien à - droite.) --- - -- --
Le député de la ManClie entiqm; ensuite
la nomination d'un député socialiste au
poste de gouverneur général de l'Indochine.
Se rappe!le-t-on bien, dit-il, la doctrine du
parti soeialiste- en matière coloniale ? (Ap-
plaudissements à droite.). Mais la connutt-il
lui-mêmc ? Et la doctrine socialiste colo-
niale de M. Antonolli est-elle la même que
celle de M. Blum ?
Avant M. Varenne, c'était M. Viollette
qui devenait gouverneur général de l'Algé-
rie. (Interruptions à Vextrême-gauche et à
nauche.) _o. <.
M. Morinaud. - M. viollette est un excel-
lent gouverneur général.
Puis, M. Guérin rappelle les nominations
de M. Steeg au Maroc, de M. de Jouvenel en
Svrje ot do M. Henry Bérenger en qualité
d ambassadeur aux Etats-unis.
M. Guérin. - Tous les huuts postes vont-
ils être donnés il des parlementaires, qui
n'abandonneront pus leur sièye pour cela ?
[Interruptions à Vcxtrévie-tiuûche et li gau-
che.)
•M. le ministre 11c juge-t-il pas bon de met-
tre un terme a ce système des missions di-
tes temporaires, qui est de nature il décou-
rager les fonctionnaires les plus éminents ?
L'enthousiasme de M. Outrey 1
Revenant sur la nomination de M. Alexan-
dre Varenne, M. Ernest Outrey déclare 1
qu'elle a été accueillie avec beaucoup de
sympathie en Indochine et. par les F.u1'(J1
péens et par les indigènes. Pour ma part,
dit-il, j'y ai applaudi ; le parti radical, autre-
fois si violemment anti-colonial, a ohangê
d'élat. d'csprit depuis que certainsont été chargés de gouverner l'Indochine,
et il n'y a pas eu besoin que M. Varenne
devienne gouverneur général de l'Indochine
pour faire comprendre an parti socialiste
la. grandeur et la nécessité de la politique
coloniale française.
Lo parti siocialiste, au surplus, s'est déjii
rendu compte de l'importance des richesses
en matières premières des colonies pour ':c.:
bien-êlre des travailleurs.
M. Archimbaud, rapporteur, proteste
contre les paroles de M. Outrey qui explique
à sa façon le changement d'opinion du par-
ti radical.
De son côté, M. Paul Constans, député
socialiste de l'Allier, déclare que ses amis
demandent le développement de la produc-
tion des matières premières dans les Colo-
nies. mais en accord avec les indigènes et
't leur bénéfice ainsi qu'à celui des autres
nations. (TB. TB. à l'extr. gche).
Poursuivant son exposé, M. Outrey ex-
plique que toutes les industries moocm-
noises sont intéressées par l'élaboration du
nouveau tarif des douanes et par les négo-
ciations économiques actuelles. Il demande
que le Gouvernement se préoccupe de ce
point de vue.
M. Outrey termine en appelant l'atten-
tion du ministre des Colonies sur les ques-
tions relatives aux fonctionnaires.
A son tour, M. Angoulvant répond aux
observations de M. Guérin sur la nomina-
tion de M. Varenne.
Quelques observations de M. Angoulvant
Gouverneur général de carrière,M. Angoul-
vant pense qu'il n'est pas mauvais,dans des
circonstances particulières, qu'un homme
politique, qui a l'accès permanent de la tri-
bune de la Chambre, soit mis à la tête d'une
grande colonie. (Applaudissements à l'ex-
trême gauche). Il aura plus d'autorité qu'un
haut fonctionnaire pour opérer un redres-
sement politique, administratif ou financier.
Les opinions socialistes de M. Varenne
ne causent aucune appréhension aux colo-
niaux. Inspiré par le sentiment national,
il saura, au contact des réalités, s'écarter
des solutions imprudentes. (Interruption
?t l'extrême gauche communiste).
Il rend hommage à la politique suivie par
MM. Paul Doumer et Albert Sarraut. Il
esquisse le tableau des réformes à réaliser
aujourd'hui en Indochine dans le domaine
financir, administratif et politique.
M. Outrey. Il faudrait que ces questions
si importantes soient réservées pour un
débat moins sommaire.
M. Angoulvant termine en montrant les
progrès à accomplir dans renseignement,
dans la participation des indigènes h l'ad-
ministration et ceux que réclame l'outillage
économique de la Colonie.
Protéger les indigènes, dit-il, voilà enfin
la t¡\('he qui s'impose ii M. Varenne. Il a
0
reçu, selon la formule de Jules Ferry, le
mandat « d'oser et d'agir » pour assurer
là bas la pérennité de notre tutelle. (Applau-
dissements).
La justification de M. André Hesse
M. André liesse, ancien ministre de. Co-
lonies, répond à l'interpellation rétros-
pective de M. Guérin. Il revendique toute
la responsabilité de la nomination de M.
Varenne, Gouverneur général, profondé-
ment patriote et profondément Français.
M. André liesse :
Il faut prendre, à l'heure qui sonne,
l'homme qui parait le plus indiq é pour
occuper un tel poste. Ce peut être un fonc-
tionnaire, ce peut être un parlementaire.
Les deux catégories d'hommes ont fourni
de grands Gouverneurs, tels que Paul bert
ou M. Paul Doumer (Exclamations à l'ex-
trême gauche communniste).
Le parti socialiste, au surplus, n'est pas
hostile à toute politique coloniale. L'orateur
cite, pour le prouver, non seulement dea
textes de socialistes allemands, mais aussi
de socialistes franeais.
M. Varennc a-t-il jamais publié un arti-
cle quelconque où il ait produit des affir-
mations antinationales ? Bien au contraire,
après le Congrès de Copenhague, en 1910,
il mettait en garde les socialistes de France
contre l'illusion du pacifisme des socialistes
allemands. Et le 19 juillet 1914. il écrivait
encore qu'en cas de guerre, il ne fallait
penser qu'à sauver la patrie Applaudisse-
mcnts à gnudlf),
Les craintes de M. Guérin sont-elles cal-
mées ?
M. Varenne n'n pas formulé de grand pro-
gramme. Très simplement, avant de partir,
il est entré en contact avec tous les milieux
coloniaux de Paris : partout il est apparu
comme un esprit pondéré et très apte au
grand rôle qui lui était dévolu.
Au lieu de polémiquer sur cette situation,
il vaut mieux, dans l'intérêt de la France
et de l'Indochine, souhaiter à M. Varenne
de parfaitement réussir. (Applaudissements
a gauche).
Après M. liesse, la suite du débat est
renvoyée à cet après-midi, et la séance est
levée à 18 heures .10.
A LA CHAMBRE
e-o-
DEBATS
Le budget de l'Instruction publique
Au cours de la discussion du budget de
l'Instruction publique, notre ami et collabo-
rateur, M. Morinaud, est intervenu au cha-
pitre 09, relatif aux traitements des profes-
seurs des collèges communaux.
« J'insiste, a-t-il dit, pour que les vacan-
ces nombreuses que l'on constate dans les
universités, linges et (Voles communales
d Algérie soient rapidement comblées. (Très
fi;" n. très il; 1''11 .'). L'onseigm-roent souffre
de l'état. de choses actuel et la question Que
Je soulevé présenté un intérêt véirtablement
national. •> [Applainlissement•>'.)
I/O ministre dit: l'Instruction publique a
promis d'étudier avec soin les suggestions
du député de Contran line, avec le. vif désir
de leur donner satisfaction.
INTERPELLATION
La guerre au Maroc
D'accord avec le Gouvernement', l'inter-
pellation de M. Marcel Ca«eihiu Il sur les
propositions do paix d'Abd-el-Krim » a
été tixéc à vendredi.
QUESTIONS ECRITES
Les retraités de Tunisie
M. Louis Proust, député, demanda & M. le
ministre, des Affaireb ElrungiTus vers quelle
époque les retraités de la Tunisie pourront té-
uiélieiur de la péréquation des puisions (loi du
14 avril 192i1. (Question du 3 novembre 1\1'.2.5.;
Réponse. Si lu question de M. Louis Proust
(n0 5G:Jli) se rapporte a la réforme du régime
des pensions tunisiennes, la réponse est la sui-
vante : l'dude des modilioatiuns à apporter au
régime actuel des pansions tunisiennes, en s'ins-
pirant des dispositions de la loi française du
14 avril 1924, est en cours et se poursuit entre
la résidence Générale de l'runcn 'l'uni<:..rll io«
départements ministériels intéressés. Si M. Louis
Proust fait, en même temps, allusion A l'appli-
cation en Tunisie do l'article 20 de la loi fran-
aise précitée, article qui concerne l'institution
de la commission de réforme dos pensions des
fonctioainaires et employés eivils métropolitains
détachés, un projet de décret tendant a régler la
composition de cetto commission a été adressé
pour contreseing aux ministres intéressés et
devra être soumis à bref délai à la signature
de M. le Président de la République. Entull, l'ap-
plication, aux militaires et niarhis indigènes
de l'Afrique du Nord et a leurs ayants droit,
des dispositions des articles 42 et 52. de la loi
du 14 avril 1924 a fait l'objet do deux projets
de décrets, actuellement en cours de signature.
A l'Académie de médecine
00
Le fauteuil de M. Mesureur
La section des membres libres de l'Aca-
démie a classé, comme suit, les candidats
au siège de feu Mesureur. En première
ligne, M. Marchoux, le distingué profee-
seur de l'Institut Pasteur ; en seconde li-
gne, MM. Raoul Blondel, Cabanès, CaM,
Henri de Rothschild, Drillat.
L'Académie a ensuite ajouté les noms
de MM. Deligne, Laurens, Lepape et Va-
lude, l'éminent oculiste, père de notre
ami et collaborateur, M. Pierre Valude,
député du Cher.
SIKI EST MORT
0
Louis Fall, dit Siki, vainqueur de
Georges Carpcnttar, ewt mort à New-
York, assassiné sans doute par des com-
pagnons de plaisir.
- - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les Annales Coloniâtes
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLICS I-AP "LES ANNALES COLONIALES" SOM &.A PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annoncet et Réeiamet font reçues aux Bunau dujoumml et éant les Agences étPukikité
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RédactiM et Adaiuitnlin : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-,..- Telépbm : LttliVU li-if
U il an 6 mou * m**
~?~t!~~! Fi -etted oi Colond«. M 4S t as »
av" le mim EiraïKgtr tt0 w U a M >
- -. WIll
Oa i'abona« daaa (ou !« Bortum de poue et eb«!«• pifanipim ttWaér–
Le problème colonial allemand
.- -- ,
Non, non, je n'ai pas dit, dans mon étude
, sur le problème colonial allemand, que toute
la presse partageait l'opinion des journaux
que j'ai cités. J'ai prétendu que cette opinion
u'était pas isolée, et qu'il y avait grand inté-
rêt pour nous, Français, à la connaître. On
me signale des avis différents dans la presse
allemande. D'accord. Je ne fais, d'ailleurs,
aucune difficulté d'avouer qu'ils méritent,
eux aussi, d'être répandus dans notre pays.
On m'envoie un article important de la Ta-
glische Rundschau à ce sujet. J'en ai lu
(l'autres analogues. Voyons de près ce qu'ils
renferment :
D'abord, l'affirmation que des promesses
ont été faites à l'Allemagne nar l'Angleterre.
Qui les a faites? On ne précise pas, on se
contente de les définir « promesses de source
officieuse ». Toutes les suppositions sont
permises, mais ce ne sont que des supposi-
tions.
Puis, l'iritentioti de lier le problème à celui
de l'entrée de l'Allemagne dans la Société
des Nations. Procédé fâcheux, à mon sens;
on comprend pourquoi, sans que j'insiste.
Ensuite, la crainte que l'Allemagne ne
puisse pas faire face à ses engagements au
titre des réparations, si on ne lui cède pas
quelques-unes de ses colonies. Argument qui
a déjà servi. Il a été utilisé notamment, à la
dernière Conférence Internationale du Tra-
yail, par les représentants des patrons d'Al-
lemagne qui voulaient ruser avec la loi des
huit heures. Les délégués ouvriers des autres
pays en ont fait justice : ceux de la France
avaient un argument plus décisif encore et
plus émouvant.
Et puis, il serait vraiment trop commode
d'alléguer, parmi les causes de la crise éco-
nomique qui menace sérieusement l'Allema-
gne, les charges que lui impose le plan Da-
wesl Nous avons eu l'occasion de le répéter
souvent : liquidations et faillites, bilans dé-
fectueux, fermetures d'usines, cessation de
commerces, renvois d'ouvrsors, tout cela est
la conséquence de ce que le professeur J.
Boun appelait « le bolchcvisme » des sci-
gneurs de l'industrie et des barons de la
finance. O sont les effets de l'inflation éle-
vée à la hauteur d'une institution nationale
par un peuple qu'cite a mis à deux cloigts
de sa perte. Et qu'il ait pris, pour se réta-
blir, des remèdes de cheval, nous n'en dis-
convenons pas. Mais le mal était trop grand
pour qu'il pût disparaître à la suite d'un
traitement, si brutal ffit-il. La vérité, la
voilà, et il est inutile de la chercher ailleurs.
L'inflation n'est pas la cause unique de la
crise dont souffre l'Allemagne, mais elle en
est la cause principale, il serait puéril de le
in î«r_
Cela ne veut pas dire que les Allemands
n'aient pas raison de prétendre que la rétro-
cession de quelques-unes de leurs colonies
les aiderait à se guérir, puis à se relever.
Leur balance commerciale est en déficit de
266 millions en mai, de 321 en juin, de 411
en juillet, de 454 en août ; au total, 3.758
millions pour les neuf premiers mois de
1925, au Heu de 2.700 millions pour l'année
1924 entière. Le mois de septembre a été
moins mauvais, mais le commerce -- extérieur
de l'Allemagne atteint au plus les 53 du
chiffre d'avant-guerre. Il est clair que la
balance serait moins défavorable à l'Allema-
gne si la laine, le coton, le cuivre et les
autres métaux, si les fruits oléagineux, le
taoutchouc, le chanvre, les phosphates, si,
en un mot, les matières premières coloniales
lui venaient directement. Tel est le côté éco-
nomique du problème colonial allemand ; re-
connaissons qu'il est sérieux et qu'il mérite
attention.
Ce qui est moins sérieux, c'est la compa-
raison établie entre la situation coloniale des
autres puissances et celle de l'Allemagne,
comparaison qui tendrait à faire croire que
celles-là sont en aussi mauvaise posture que
celle-ci. On répète que le prestige de la race
blanche a été fort amoindri depuis que des
troupes hindoues et africaines sont venues
combattre en Europe, depuis que, sur le
Rhin, les Français ont envoyé des troupes de
couleur ; que de là, sont venues les révoltes
'du Maroc et de la Syrie; que de là viendront
demain des difficultés aux Indes et en
Egypte, difficultés qu'il fallait prévoir le
r où était proclamé le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes. On connaît l'an-
tienne. C'est celle que la propagande bolche-
viste répand dans les pays les moins prépa-
rés à la comprendre, propagande dont les
Allemands dénoncent les dangers en les
grossissant, de façon à conclure que l'Angle-
terre et la France ont déjà beaucoup trop
à faire à préserver leurs propres colonies
pour pouvoir mettre en valeur les anciennes
colonies allemandes.
- - -..-
« Les grands pays de 1 Europe, écrit le
Dr Paul Leutwein, se trouvent dans le di-
lemme suivant : ou bien céder volontairement
une partie de leur domaine colonial, ou bien
s'épuiser dans une lutte sans espoir pour
maintenir leur gigantesque domaine. Le choix
n'est pas douteux. Il tiendra compte surtout
des désirs de l'Allemagne, puisque les évé-
nements ont prouvé que les Allemands ont
toujours su s'attacher leurs indigènes. On ne
peut espérer résoudre la question éthiopienne
que si les charges sont réparties également
entre l'Allemagne et l'Amérique. Il en va de
même pour la question asiatique. Plus les
difficultés que la France rencontre en Indo-
Chine seront grandes, plus notre position
sera forte à cet égard.
En faisant valoir nos desiderata coloniaux,
puissions-nous ne pas oublier que ce n'est
pas la situation de l'Europe, mais celle du
monde qui est décisive. Or, celle-ci ne peut
être plus favorable qu'elle ne l'est, en réa-
lité. »
La contradiction, la voici : les uns affir-
ment : jamais la situation n'a été plus favo-
rable; les autres : jamais elle ne l'a moins
été, du moins pour ce qui concerne la rétro-
cession de» colonies ayant quelque valeur?
Au fond, les ambitions sont les mêmes, et les
espoirs aussi; j'ajoute que, plus que toute
cette littérature, la raison la plus décisive se-
rait peut-être celle de la nécessité d'ouvrir
un débouché à la population allemande trop
dense. C'est à cet argument, -ni dépasse les
événements d'aujourd'hui et de demain, qu'il
faut le plus profondément réfléchir.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lontes, Secrétaire cénéral du Groupe
viticoe.
--Ib
Une belle manifestation
-0-0-
Contre la vente de nos colonies
Le groupe colonial s'est occupé des bruits
de cession de nos colonies et des vœux pro-
noncés à ce sujet par diverses assemblées dé-
partementales. Cette question a soulevé au
sein du groupe une longue et importante dis-
cussion à laquelle ont participé MM. Au-
guste Brunet, Morinaud. Outrey, André lies-
se, Thomson, Diagne. M. Henry Simon a
résumé le débat, en soulignant que l'idée
d'envisager la cession de la moindre par-
celle de notre domaine colonial est unanime-
ment condamnée. Le groupe a terminé sa
délibération par l'adoption à l'unanimité de
l'ordre du jour suivant, présenté par notre
ami Auguste Brunet.
<( Le groupe considérant que les colonies
font partie intégrante du territoire national,
qu'il serait profondément immoral et odieux
d'envisager le transfert de populations qui
- ont contribué si largement à la défense du
pays et à la victoire, considérant (lue les co-
lonies sont appelées, par la mobilisation de
leurs matières premières, à prendre une part
décisive au redressement de la situation éco.
nomique de la France
« Proteste contre des suggestions et des
manifestations qui blessent le loyalisme des
pofftilations coloniales et portent atteinte à
l'honneur même du pays.
I.e groupe a chargé son président M. Hen.
ry Simon et un certain nombre de ses mem.
bres de se rendre auprès du Gouvernement
pour amener celui-.ci à faire au cours de la
discussion du budget des colonies, une décla-
ration brève et nette coupant définitivement
court à tous les bruits qui circulent présen-
tement relativement à cette question.
Cette démarche a eu lieu dans le courant
de l'après-midi. M. Briand a accepté de faire
une déclaration en ce sens.
A Ht101 1
A Hanoï I
Réunion du Conseil du Gouvernement
Le » Conseil du Gouvernement » se réu-
nira le 19 courant à Hanoi, sous la prési-
dence de M. Alexandre Va renne. Gouver-
neur général de flndochine, qui prendra
pour la première (ois contact avec cette As-
semblée et prononcera à cette occasion un
important discours.
Chez Mme Varenne
Le 10 décembre, Mme Alexandre Varenne
a reçu, dans les salons du Gouvernement
général, une délégation de 20 élèves de
VEcole Normale des institutrices indigènes
de Hanoi. Mme Varenne les a interrogées
longuement sur leurs études et les a assu-
rées de sa ferme intention d'entretenir avec
les femmes annamites de toutes classes de
1 cordiales relations. (Pur dépêche.)
-4 i
L'amiit HMiioifr-teiian
00
Le ministre des Colonies vient de prescrire
par câble à la Mission d'inspection actuelle-
ment en Indochine de poursuivre une enquête
sur les faits révélés par l'administrateur
Bellan contre le Résident Supérieur Bau-
doin.
Ces faits ont été exposés en janvier et fé-
vrier 1925 dans deux articles de notre excel-
lent collaborateur, M. Pierre Taittinger, dé-
puté, vice-président de la Commission des
Colonies.
Le pavillon de l'Indochine
des Arts décoratifs
--
Lors de la visite de M. Alexandre Va-
renne à rExpoeitton des Arts Décoratifs,
coupe en main, M. André Hesse, minis-
tre des Colonies, avait promis au Gouver-
neur général de l'Indochine que le Gou-
vernement de la République ferait tous
ses efforts pour la conservation du pa-
villon de l'Indochine.
La - 30 Commission, du Conseil munici-
pal de Paris, À l'unanimité, a décidé que
ce pavillon serait démoli comme les au-
tres. Elle n'a même pas voulu admettre
une proposition transactionnelle du préfet
pour qu'il soit conservé un en, estimant
que le Coure la Reine doit être restitué le
plus tôt possible à la promenade et à la
circulation.
Textiles et oléagineux
en A. 0. F.
00
Possibilités de production
Une mission composée de délé-
gués des industries françaises des
- textiles - et des matières grasses va
donc se rendre en Afrique occidentale trall-
faisc, à l'eff et d'étudier, au Sénégal et au
Soudan notamment,, les possibilités de pro-
duction des matières premières nécessaires à
ces industries.
Nous voulorts espérer que la mission ne li-
mitera pas ses investigations aux deux colo-
nies précitées, mais qu'elle parcourra éga-
lement la Haute-Volta, le Dahomey, la Côte
d'Ivoire et la Guinée, qui, au point de vue
production d'oléagineux tout an moins, of-
frent des possibilités qui ne doivent pas être
dédaignées.
N OtiS ne doutons pas que des données in-
téressantes seront recueillies sur les deux
grands problèmes mis à V étude.
Si, cependant, on veut bien nous permet-
tre d'exprimer un avis, nous dirons que,
en ce qui concerne les textiles. le coton sur-
tout, la production Ouest-Africaine ne pourra
jamais atteindre un tonnage considérable ;
que les possibilités sont au surplus subordon-
nées à C accomplissement Préalable de tra-
vaux d'irrigation assez coûteux et, ensuite, à
Vimportance des capitaux mis en - œuvre, mais
que, Par contre, la prodllctimi des matières
oléagineuses, sans être absolumolt illimitée,
offre des possibilités considérables et immé-
diates, que feules C absence ou l'insuffisance
des moyens actuels de transport interdisent
de réaliser.
Du coton ? En culture sèelle, on petit en
faire un peu partout, dans toute la zone
moyenne de l'A. O. F., mais on ne peut en
faire quen petites quantités. Les Annales
Coloniales ont dit pourquoi à maintes repri-
ses : nécessité de cultiver en terres riches,
abondamment fumées ; culture aléatoire, peu
rémunératrice en général pour l'indigène. On
obtiendra quelques milliers de tonnes, et
c'est tout. En culture irriguée, possibilité
d'obtenir de 20 à 30.000 tonnes, tant dans la
région de Kayes que dans la vallée du Niger.
Et au prix de quels travaux, tour ce qui con-
urlle cette dernière région, s'il faut Vaména-
grr far des barrages du fleuve et des canaux
de distribution deaul
20 à 30.000 tonnes de coton, ce serait
néanmoins un appoint sérieux four notre in-
dustrie. Cela vaut la peine qu'on s'en occupe.
Mais la culture du coton ne sera jamais, en
A. O. F. une culture de grande extension.
Quant aux corps gras, dont VA. O. F.
fournit déjà plus de 400.000 tonnes, disons
que la production pourrait en très peu dan-
nées, doubler et même tripler, car les colo-
nies du Soudan et de la Haute-Volta pour-
raient chacune Produire autant et plus d'ara-
chides que n en produit actuellement le Shté-
gal. Elles pourraient également fournir, dans
un délai restreint, plusieurs dizaines de mil-
liers de tonnes de' Karité, pour peu qu'on
commence à aménager les peuplements,
c'est-à-dire à les éclaircir, à élaguer les ar-
bres réservés pour la production, à les débar-
rasser des plantes Parasites et surtout à les
préserver des feux de brousse.
Dahomey,. Guinée, Côte d'Ivoire, pour-
raient d'autre part, augmenter considérable-
ment leur production d'huile et damandes
de palme.
Mais tout cela, nous Vavons dit, est pour le
Soudan et la Haute Volta surtout, fonc-
tion de moyens de transport pour amener à
la côte les produits pouvant être achetés Par
le commerce. Or, ni le Tlriès-Niger, ni le
Chemin de fer de la Côte d'Ivoire - celui-
ci bien moins encore - ne peuvent assurer
Vévacuation des centaines de milliers de ton-
nes de produits susceptibles d'être récoltés
dans l'intérieur du pays. Il ne faut pas se
leurrer à ce sujet; on a entrepris daméliorer
la ligne qui dessert le Soudan; avant peu, on
devra, ou bien refaire celle de la Côte d Ivoi-
re, qui est appelée à desseririr la Haute-
Volta, ou la doubler Par une voie à grand
rendementf
Il y aura également à se Préoccuper, à la
Côte dlvoire, de la question du port, encore
qu'on puisse parfaitement charger assez rapi-
dement des arachides et autres produits par
le moyen des wharf, si Von dispose de l'ou-
tillage suffisant.
Si la Mission qui va parcourir VAfrique
occidentale peut se convaincre, en ce qui con-
cerne les oléagineux, des possibilités réelles
de froduction qitoffre notre grande colonie
et des impossibilités de réalisation devant les-
quelles on se heurte dès maintenant, si sur-
tout elle peut communiquer cette conviction
aux personnes qui tiennent dans leurs mains
les destinées de la colonie, elle n'aura pas
perdu son temfs. Sinon. on pourra toujours
etwoyer des circulaires aux administrateurs.
il n'y aura rien de changé.
Eaoucnrd Néron,
Sénateur de la HauU-Loin,
Membre de la Commission
des Douanes.
–-–
H. LICIEI SIlIT EST KMm
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, qui avait été appelé en France auprès de
sa mère malade, a pris passage hier sur le
GOUtJmreur-Génbol-C, courrier de Tu-
nisie, qui a pris la mer à - midi. M. Lucien
Saint est attendu à Tunis auimadhui.
Au Conseil colonial du Sénégal
---0.0-
La seseion ordinaire du Conseil colonial
du Sénégal, dont nous avons résumé le dis-
cours d;'ouverturc par M. le Lieutenant
Ciouveriieur p. i., a été close le 21 novem-
bre. Voici les points saillants de cette sea
sion, d'après noire confrère de l'A. O. F. :
Il Le relèvement de la taxe additionnelle dont
le taux est porté de 3 à 5
2' L'exécution du plan de campagne en qua-
tre tranches pour mettre le Sénégal en valeur
sur ses ressources propres.
3* La majoration de 10 pour tous les retar-
dataires de l'impôt. A partir du 1er janvier 1,
en effet,tous ceux qui n'auront pas soldé leurs
impôts dans le mois qui suivra la publication du
rôle, paieront un intérêt moratoire de 10 %, sur
ce qu i's resteront devoir depuis 1924.
4* Relèvement de toutes les taxes postales,
télégraphiques et téléphoniques : création de
mandats-lettres et de messages téléphoniques.
5* Majoration de la presque totalité des droits
de timbre et d'enregistrement. Les mutations
sont particulièrement frpppées.
C Majoration des frais de représentation du
Député du Sénégal portés de 30.000 à 60.000
francs par an.
7' Majoration des frais de représentation du
président du Conseil Colonial portés de 00.000 à
40.000 francs, non compris 10.000 francs pour
l'entretien d'une voiture automobile.
8' Création d'un poste de Secrétaire du Con-
seil Colonial au traitement de 39.000 francs.
Le budget de 1926 comporte une augmentation
(le plus de 37 millions de francs sur le précé-
dent.
Un survivant de la mission
Foureau-Lamy
Une émouvante cérémonie a eu lieu au-
jourd'hui, dans la cour d'honneur des Inva-
lides, au cours de la remise de décorations
aux officiers de la garnison de Paris.
La croix d'officier de la Légion d'honneur
a été rerpisc au médecin-major de première
classe llaller, qui était attaché à la glo-
rieuse mission Foureau-Lamy, organisée en
1898 par M. Delcassé, et qui se couvrit de
gloire en traversant le Sahara.
Ce fut une des plus périlleuses missions
transafricaines et dont les résultats géogra-
phiques et scientificpies ont servi de bases
très sûres aux mission^ ultérieures.
.1. –-
M Proust au Havre
---0-0-
M. Louis Proust, député d'Indre-et-
Loire, vice-président de la Commission
des Colonies, a fait mardi dernier une
('nnrt>rnl'f' au llaviv, les ruuspices
de la Ligue Coloniale de cette ville.
M. Louis Proust s'est attaché à montrer
plus particulièrement ce qu'on peut a'ten-
dre de l'A.O.F., qu'il a parcourue à diffé-
rentes reprises en compagnie de notre
collaborateur et ami, M. Pierre Vnlude,
député du Cher.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le raid Paris-Tchad
Nos lecteurs se rappellent que le raid
Paris-Tchad, tenté par la mission des co-
lonels de Goys et Vuillemin, en janvier
HfcS, a été interrompu Ii Niamey, pur
suite de l'accident arrivé ii l'avion du co-
lonel Vuilleniin.
A titre de propagande eîi faveur de la
poste aérienne et comme prcnner jalon de
exploitation ultérieure de la ligne, le
sous-secrétariat des postas avait obtenu
l'envoi, par les avions de la mission, du
courrier Ii destination de Fort-Lamy et des
autres localités devant être visitées, pour
lequel l'emploi de la voie aérienne aurait
été expressément demandé.
u Ces correspondances furent affran-
eliies aux conditions du tarif ordinaire
franco-colonial, sans aucune surtaxe ;
elles seront traitées conformément aux
règlements postaux, tant en ce qui con-
cerne leur expédition que leur distribu-
tion. »
Une dépèche spéciale a été formée par la
direction des postes de Versailles et re..
mise à la mission transsaharienne au mo-
ment du départ.
D'après les pièces originelles, il résulte
que cette dépêche contenait 86 plis adres-
sés à. Fort-Lamy et Fort-Archambault.
En raison die l'accident du colonel Vuil-
leniin et de l'intemptioii du raid, ces 86
plis ont été remis au service postal de
Niamey, qui les a acheminés sur leurs
destinations oar la voie ordinaire.
Quelques-uns de ces plis sont revenus à
Paris. Cet essai officiel de poste aérienne
à travers le Sahara présente, par ses con-
ditions tout à fait particulières, un très
grand intérêt pour les aérophilatélistes, et
les documents ainsi transportés consti-
tuent des pièces de premier ordre en rai-
son de leur caractère spécial.
Le ccateuire da cardinal LlvÍlfrÍt
à Bayonne
-0-0--
Après Alger, Carthage et Paris, Bayonne,
ville natale du caMinal, a fêté son centenaire.
L'Hôtel de Ville, les monuments publics
et la plupart des maisons particulières ont pa-
voisé.
Le 14 et le 15, des voix éloquentes et auto-
risées ont retracé la carrière du grand Africain.
Au cours des diverses solennités civiles et reli-
gieuses, Mgr Leynaud, arch evêque d'Alger,
et ancien secrétaire du cardinal, M. Garot, dé-
puté-maire de Bayonne ; M. Paul Cambon, de
l'Académie française, se sont fait entendre.
C'est Mgr Baudrillart, de l'Académie fran-
çaise, évôque d'Himeria, qui, avant-hier, à la
cathédrale de Bayonne, a prononcé le panégy-
rique.
Le Budget des Colonies à la Chambre
..1.
En fin d'après-midi, la Chambre a com-
mencé et largement entamé le budget des
Colonies.
Les critiques de M. Guérin
Dans la discussion générale, M. Guérin,
député conservateur de la Manche, rappelle
le programme dressé par M. Albert Sarraut
pour la mise en valeur des colonies. Où en
est cette mise en valeur ? Il ne semble pas
que 'a production du coton et du caoutchouc
ait beaucoup augmenté. Tout au moins, le
consommateur français ne s'en est pas
aperçu. Mais ce n'était que les propos d un
parlementaire verbeux.
M. Guérin est interrompu par M. Ernest
Outrey, (gros producteur de caoutchouc en
Indoohinc, qui déclare que la France a be-
soin de 45.000 tonnes de caoutchouc. L'Indo-
chine pourrait les fournir ; c'est yiéoessaire
pour la défense nationale, et il ne faut pas
oublier que les spécialistes annoncent, dans
les années qui vont venir, un très gros défi-
cit de la production mondiale.
Poursuivant son exiposé, M. Guérin indi-
que que la production du caoutchouc dans
nos colonies n'a pas été encouragée. Il sem-
ble, au contraire, qu'on l'ait limitée volon-
tairement. La France devrait, Õ. l'exemple
des Etats-Unis, se défendre contre la main-
mise de l'Angleterre sur cette matière pre-
mière. L'orateur demande à M. le ministre
quelles sont ses intentions à ce sujet. (Très
bien à - droite.) --- - -- --
Le député de la ManClie entiqm; ensuite
la nomination d'un député socialiste au
poste de gouverneur général de l'Indochine.
Se rappe!le-t-on bien, dit-il, la doctrine du
parti soeialiste- en matière coloniale ? (Ap-
plaudissements à droite.). Mais la connutt-il
lui-mêmc ? Et la doctrine socialiste colo-
niale de M. Antonolli est-elle la même que
celle de M. Blum ?
Avant M. Varenne, c'était M. Viollette
qui devenait gouverneur général de l'Algé-
rie. (Interruptions à Vextrême-gauche et à
nauche.) _o. <.
M. Morinaud. - M. viollette est un excel-
lent gouverneur général.
Puis, M. Guérin rappelle les nominations
de M. Steeg au Maroc, de M. de Jouvenel en
Svrje ot do M. Henry Bérenger en qualité
d ambassadeur aux Etats-unis.
M. Guérin. - Tous les huuts postes vont-
ils être donnés il des parlementaires, qui
n'abandonneront pus leur sièye pour cela ?
[Interruptions à Vcxtrévie-tiuûche et li gau-
che.)
•M. le ministre 11c juge-t-il pas bon de met-
tre un terme a ce système des missions di-
tes temporaires, qui est de nature il décou-
rager les fonctionnaires les plus éminents ?
L'enthousiasme de M. Outrey 1
Revenant sur la nomination de M. Alexan-
dre Varenne, M. Ernest Outrey déclare 1
qu'elle a été accueillie avec beaucoup de
sympathie en Indochine et. par les F.u1'(J1
péens et par les indigènes. Pour ma part,
dit-il, j'y ai applaudi ; le parti radical, autre-
fois si violemment anti-colonial, a ohangê
d'élat. d'csprit depuis que certains
et il n'y a pas eu besoin que M. Varenne
devienne gouverneur général de l'Indochine
pour faire comprendre an parti socialiste
la. grandeur et la nécessité de la politique
coloniale française.
Lo parti siocialiste, au surplus, s'est déjii
rendu compte de l'importance des richesses
en matières premières des colonies pour ':c.:
bien-êlre des travailleurs.
M. Archimbaud, rapporteur, proteste
contre les paroles de M. Outrey qui explique
à sa façon le changement d'opinion du par-
ti radical.
De son côté, M. Paul Constans, député
socialiste de l'Allier, déclare que ses amis
demandent le développement de la produc-
tion des matières premières dans les Colo-
nies. mais en accord avec les indigènes et
't leur bénéfice ainsi qu'à celui des autres
nations. (TB. TB. à l'extr. gche).
Poursuivant son exposé, M. Outrey ex-
plique que toutes les industries moocm-
noises sont intéressées par l'élaboration du
nouveau tarif des douanes et par les négo-
ciations économiques actuelles. Il demande
que le Gouvernement se préoccupe de ce
point de vue.
M. Outrey termine en appelant l'atten-
tion du ministre des Colonies sur les ques-
tions relatives aux fonctionnaires.
A son tour, M. Angoulvant répond aux
observations de M. Guérin sur la nomina-
tion de M. Varenne.
Quelques observations de M. Angoulvant
Gouverneur général de carrière,M. Angoul-
vant pense qu'il n'est pas mauvais,dans des
circonstances particulières, qu'un homme
politique, qui a l'accès permanent de la tri-
bune de la Chambre, soit mis à la tête d'une
grande colonie. (Applaudissements à l'ex-
trême gauche). Il aura plus d'autorité qu'un
haut fonctionnaire pour opérer un redres-
sement politique, administratif ou financier.
Les opinions socialistes de M. Varenne
ne causent aucune appréhension aux colo-
niaux. Inspiré par le sentiment national,
il saura, au contact des réalités, s'écarter
des solutions imprudentes. (Interruption
?t l'extrême gauche communiste).
Il rend hommage à la politique suivie par
MM. Paul Doumer et Albert Sarraut. Il
esquisse le tableau des réformes à réaliser
aujourd'hui en Indochine dans le domaine
financir, administratif et politique.
M. Outrey. Il faudrait que ces questions
si importantes soient réservées pour un
débat moins sommaire.
M. Angoulvant termine en montrant les
progrès à accomplir dans renseignement,
dans la participation des indigènes h l'ad-
ministration et ceux que réclame l'outillage
économique de la Colonie.
Protéger les indigènes, dit-il, voilà enfin
la t¡\('he qui s'impose ii M. Varenne. Il a
0
reçu, selon la formule de Jules Ferry, le
mandat « d'oser et d'agir » pour assurer
là bas la pérennité de notre tutelle. (Applau-
dissements).
La justification de M. André Hesse
M. André liesse, ancien ministre de. Co-
lonies, répond à l'interpellation rétros-
pective de M. Guérin. Il revendique toute
la responsabilité de la nomination de M.
Varenne, Gouverneur général, profondé-
ment patriote et profondément Français.
M. André liesse :
Il faut prendre, à l'heure qui sonne,
l'homme qui parait le plus indiq é pour
occuper un tel poste. Ce peut être un fonc-
tionnaire, ce peut être un parlementaire.
Les deux catégories d'hommes ont fourni
de grands Gouverneurs, tels que Paul bert
ou M. Paul Doumer (Exclamations à l'ex-
trême gauche communniste).
Le parti socialiste, au surplus, n'est pas
hostile à toute politique coloniale. L'orateur
cite, pour le prouver, non seulement dea
textes de socialistes allemands, mais aussi
de socialistes franeais.
M. Varennc a-t-il jamais publié un arti-
cle quelconque où il ait produit des affir-
mations antinationales ? Bien au contraire,
après le Congrès de Copenhague, en 1910,
il mettait en garde les socialistes de France
contre l'illusion du pacifisme des socialistes
allemands. Et le 19 juillet 1914. il écrivait
encore qu'en cas de guerre, il ne fallait
penser qu'à sauver la patrie Applaudisse-
mcnts à gnudlf),
Les craintes de M. Guérin sont-elles cal-
mées ?
M. Varenne n'n pas formulé de grand pro-
gramme. Très simplement, avant de partir,
il est entré en contact avec tous les milieux
coloniaux de Paris : partout il est apparu
comme un esprit pondéré et très apte au
grand rôle qui lui était dévolu.
Au lieu de polémiquer sur cette situation,
il vaut mieux, dans l'intérêt de la France
et de l'Indochine, souhaiter à M. Varenne
de parfaitement réussir. (Applaudissements
a gauche).
Après M. liesse, la suite du débat est
renvoyée à cet après-midi, et la séance est
levée à 18 heures .10.
A LA CHAMBRE
e-o-
DEBATS
Le budget de l'Instruction publique
Au cours de la discussion du budget de
l'Instruction publique, notre ami et collabo-
rateur, M. Morinaud, est intervenu au cha-
pitre 09, relatif aux traitements des profes-
seurs des collèges communaux.
« J'insiste, a-t-il dit, pour que les vacan-
ces nombreuses que l'on constate dans les
universités, linges et (Voles communales
d Algérie soient rapidement comblées. (Très
fi;" n. très il; 1''11 .'). L'onseigm-roent souffre
de l'état. de choses actuel et la question Que
Je soulevé présenté un intérêt véirtablement
national. •> [Applainlissement•>'.)
I/O ministre dit: l'Instruction publique a
promis d'étudier avec soin les suggestions
du député de Contran line, avec le. vif désir
de leur donner satisfaction.
INTERPELLATION
La guerre au Maroc
D'accord avec le Gouvernement', l'inter-
pellation de M. Marcel Ca«eihiu Il sur les
propositions do paix d'Abd-el-Krim » a
été tixéc à vendredi.
QUESTIONS ECRITES
Les retraités de Tunisie
M. Louis Proust, député, demanda & M. le
ministre, des Affaireb ElrungiTus vers quelle
époque les retraités de la Tunisie pourront té-
uiélieiur de la péréquation des puisions (loi du
14 avril 192i1. (Question du 3 novembre 1\1'.2.5.;
Réponse. Si lu question de M. Louis Proust
(n0 5G:Jli) se rapporte a la réforme du régime
des pensions tunisiennes, la réponse est la sui-
vante : l'dude des modilioatiuns à apporter au
régime actuel des pansions tunisiennes, en s'ins-
pirant des dispositions de la loi française du
14 avril 1924, est en cours et se poursuit entre
la résidence Générale de l'runcn 'l'uni<:..rll io«
départements ministériels intéressés. Si M. Louis
Proust fait, en même temps, allusion A l'appli-
cation en Tunisie do l'article 20 de la loi fran-
aise précitée, article qui concerne l'institution
de la commission de réforme dos pensions des
fonctioainaires et employés eivils métropolitains
détachés, un projet de décret tendant a régler la
composition de cetto commission a été adressé
pour contreseing aux ministres intéressés et
devra être soumis à bref délai à la signature
de M. le Président de la République. Entull, l'ap-
plication, aux militaires et niarhis indigènes
de l'Afrique du Nord et a leurs ayants droit,
des dispositions des articles 42 et 52. de la loi
du 14 avril 1924 a fait l'objet do deux projets
de décrets, actuellement en cours de signature.
A l'Académie de médecine
00
Le fauteuil de M. Mesureur
La section des membres libres de l'Aca-
démie a classé, comme suit, les candidats
au siège de feu Mesureur. En première
ligne, M. Marchoux, le distingué profee-
seur de l'Institut Pasteur ; en seconde li-
gne, MM. Raoul Blondel, Cabanès, CaM,
Henri de Rothschild, Drillat.
L'Académie a ensuite ajouté les noms
de MM. Deligne, Laurens, Lepape et Va-
lude, l'éminent oculiste, père de notre
ami et collaborateur, M. Pierre Valude,
député du Cher.
SIKI EST MORT
0
Louis Fall, dit Siki, vainqueur de
Georges Carpcnttar, ewt mort à New-
York, assassiné sans doute par des com-
pagnons de plaisir.
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