Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1925 15 décembre 1925
Description : 1925/12/15 (A26,N188). 1925/12/15 (A26,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970381
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales ColontMes
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JOURNAL - QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUtb FAR -LES AIIftALDCIOLOIIIALD" 101ft LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
%é4màm et AéaiiUtnliM : 34, Rut du Movtt-Thabor, PARIS-1. Vt^kNt : LtIIII 80-R
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Le Sud-Ouest Malgache
- 8'1 –-–
De nos trois grands gouvernements
généraux prospères (les autres étant
l'Indochine et l'A.O.F.), Madagascar
est certainement le plus effacé, celui dont
ton parle le moins dans la métropole.
y Pour vivre heureux, vivons cachés u,
:pourrait-on dire. Mais c'est là un adage
ridicule dans notre siècle de réclame.
( Une oolonie, comme une marque de fa-
brique, gagne à être connue, surtout
lorsqu'elle est, en fait, méconnue. J'écri-
vais l'autre jour qu'une seule formule
répondait au mot « Madagascar » dans
l'esprit de la plupart des Français : « Ile
africaine ». C'était injuste, car le cer-
veau de beaucoup de nos compatriotes
abrite une autre notion sur la grande île
indienne, notion qui certes ne fut qu'une
boutade de la part de son auteur, mais
qui, pour beaucoup de gens, constitue
un jugement averti et sans appel : « Ma-
dagascar a la forme, la couleur et la fer-
tilité d'une brique ».
M. le professeur Gautier, en la for-
mulant, ne se doutait pas que sa plai-
santerie géologique connaîtrait jamais
une telle fortune. Evidemment, il est
inutile de s'acharner à tirer quoi que ce
toit d'une brique d'aussi grande taille,
sauf à essayer de la vendre pour rou-
ler itacheteur. Comme c'est actuellement
la mode de vouloir vendre nos colonies,
on a pensé tout de suite (si certains par-
tis coloniaux étrangers n'en ont pas été
les instigateurs) à Madagascar. Pierre
Mille a dénoncé vigoureusement cette
campagne. Pierre Mille connaît Mada-
gascar, mais il manque sur elle de no-
tions métaphoriques et définitives. Des
milliards peut-être en échange d'une
brique. c était tentant!
Il est certes bien inutile de dénoncer
•ax lecteurs de ce journal la fausseté de
ce lieu commun. Ils ont suivi le dévelop-
pement prodigieux de la grande Ile de-
puis quelques années. Certains même y
ont participé. Ils connaissent la variété
infinie de ses sols, de ses climats, de ses
ressources de tous genres, dont seul le
manque d'hommes entrave l'explcjta-
tion. Les exportaions, qui étaient de
120 millions de tonnes en 1021, sont pas-
- sées en 1924 à 302 millions. S'il est un
'tt signe extérieur » de prospérité qui
crève les yeux, c'est bien celui-là !
Cette prospérité de l'ne et ses possi-
bilités immenses d'avenir se révèlent
même dans des régions qu'un examen
géographique trop sommaire avait tout
d'abord jugé déshéritées. C'est le cas,
par exemple, du Sud-Ouest, catalogué
longtemps comme « région cactée u,
« brousse épineuse », et même, par cer-
tains botanistes, comme « musée des hor-
reurs x. Ce pays (administrativement la
province de Tuléar) comprend en réalité
une zone côtière sableuse, puis des pla-
teaux couverts de sédiments divers (cré-
tacés et tertiaires pour la plus grande
part} ou d'épanchements volcaniques
fertiles. Ces plateaux sont découpés par
les grandes vallées alluvionnaires de
l'Onilahy, de la Fiherenana et d'autres
fleuves.
Tous ces territoires servent surtout, à
l'heure actuelle, au parcours des tribus
nomades, Mahafaly et Sakalava, et de
leurs immenses troupeaux de bœufs. On
compte 1 million et demi de bœufs dans
cette seule province (sur 8 pour toute
Pile). Des ânes et des mulets ont été
introduits. Les essais de mouton à laine
par la Chambre de commerce de Tour-
coing donnent des résultats encoura-
geants. Le porc noir africain et des races
de poules améliorées sont répandues. En-
fin, quelques autrucheries ont été créées
dans les environs de Tuléar et seule la
baisse actuelle de la plume en arrête le
développement. Tous les élevages prati-
qués dans l'Afrique du Sud peuvent
1 être aussi dans le Sud-Ouest malgache.
Mais les cultures ont pris depuis la
guerre un développement insoupçonné,
particulièrement dans les vallées et sur
les plateaux du nord de l'Onilahy. Le
pois du Cap, culture aisée et rémunéra-
trice ,trouve là son sol d'élection. Tuléar
en exporte chaque année 8 millions de
kilos (sur 14 pour toute l'île). Le maïs,
dont Tuléar exportait 200 kilos en 1921,
passe à 1 million de kilos en 1923, le riz
de 200 kilos à 2 millions, le manioc de
rien à 1 million de kilos.
Enfin l'attention a été attirée récem-
ment sur cette région, si intéressante à
tant d'égards, par des découvertes mi-
nières. Le charbon, dont l'existence était
déjà connue sur le moyen Onilahy, vient
d'être trouvé dans la région de la Sakoa.
Il serait d'une qualité remarquable. On
parle enfin de traces de pétiole sur le
haut Onilahy, dans la direction de Be-
troka.
L'avenir du Sud-Ouest malgache s'an-
nonce donc sous les plus heureux auspi-
ces. Un centième à peine du sol est ac-
tuellement exploité. Les mines sont en-
core inviolées. Pour assurer la mise en
valeur, il faudra des hommes (la densité
est de trois et demi au kilomètre carré)
et des transports. Des immigrants an-
tandroy ou antaimoro pourront peut-être
fournir les premiers. Pour les seoonds,
de simple pistes automobiles suffiront en
attendant le chemin de fer.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
.Ir
Où ? Quand ?
L'Expositioa Coloaale lateruliMile
de 10S8
Trois interview
Qui r' wiltend qu'une cloche n'entend
qu'un son ; nous ne voulons pas mériter le
reproche que traduit le vieil adage et c'est
en y pensant que nous nous sommes ache-
minés vers l'est de Paris.
La question ne se pose pu
M. André Le Trocquer calmement, posé-
ment, nous reçoit rue Saint-Jacques. Le pro-
jet du parc de Vincennes lui semble déjà
tellement décidé et arrêté qu'il est un peu
surpris de nous entendre parler de l'ouest.
- Je n'ai pas, dit-il, l'esprit « arrondisse-
mentier u, mais pourquoi ne point chercher
à satisfaire l'est à son tour? Et, de plus,
que lui propose-t-on. à l'ouest?
- Put«uie trop petit pour une exposition
internationale. Les fortifications ? ou Baga-
telle? Ce dernier mot magique soulève une
indignation de vrai amateur parisien. Som-
me toute, les voies de communications peu-
vent encore être améliorées sérieusement
d'ici 1928 pour desservir Vincennes tout
aussi bien que le côté Bois de Boulogne. 11
y a du côté de l'Est-Parisien et de sa ban-
lieue une foule. qui visitera assidûment la
grande manifestation coloniale projetée.
Ghss M. 0. Lemarchand
Nous arrivons ensuite rue Le Regrattier,
où nous rencontrons M. Lemarchand, con-
seiller municipal du IV.
Dans son Ile au caractère si défini, si im-
muable, il semble lui-même incarner une
décision définitive envers et contre tous.
Très courtoisement, l'ancien {collaborateur
de M. Ruel nous reçoit, les deux mains soli-
dement appuyées sur sa table. Il est bien
évident que, pour lui, la question n'est plus
à résoudre.
L'Hôtel de Ville soutiendra fortement un
projet qui, logiquement, lui tient à coeur.
Des statistiques ont prouvé, parait-il, que
Paris s'étendait au moins autant à l'est qu'à
l'ouest. Du reste, il eut été fort surprenant
de voir M. Lemarchand s'intéresser à l'idée
qui viendrait bouleverser tous ses projets et
mécontenter ses sujets.
De nouveau, un salut courtois, et nous re-
trouvons ces quais charmants, en suivant les
contours de l'île Saint-Louis, en frôlant
l'Hôtel Lauzun, c'est un instant de calme,
une halte plaisante avant la vie haletante,
précise et impitoyable qui nous reprend tl
quelque cent mètres de Notre-Dame et de
la Seine.
Pourvu qu'elle réussisse
A l'autre bout de Paris, nous voici chet
M. Joseph Denais. Le conseiller municipal
des Ratignolles nous reçoit de bonne heure
et, à son accueil plein d'entrain, nous sen-
tons qu'il est depuis longtemps déjà au tra-
vail. Pour ce qui est de l'Exposition de 1928,
il s'attache bien plus à la qualité de cette
manifestation qu'à l'emplacement qu'il faut
lui choisir. M. Joseph Denais est peut-être
plus qualifié qu'un autre pour nous parler
de colonies. Brillant élève du regretté Mar-
cel Dubois, le fondateur en France de l'en-
seignement de la géographie coloniale, il
passa sa licence d'histoire et de géographie
brillamment, à dix-huit ans à peine, devant
la Faculté des lettres de Paris, à un âge où
beaucoup de jeunes gens potassent pénible-
ment pour passer leur bachot.
Tout d'abord, il regrette infiniment que
l'Exposition devienne internationale. 11 eût
mieux valu, selon lui, que l'attention soit
attirée uniquement par les productions de
nos colonies, nos protectorats et territoires
sous mandat français. Du reste, M. Denais
n'est en aucune manière catégorique ni dé-
finitif. Il n'entrevoit même pas encore bien
nettement les chances et la forme du succès
auquel il faut s'attendre. Choisir l'Ouest ou
l'Est parisien ne sera pas la raison impor-
tante pour assurer un résultat meilleur à
l'Exposition coloniale. La conclusion du
moment est que les projets sont encore trop
vagues, trop d'événements inattendus vien-
dront les modifier d'ici 1928, voire 1930.
C. M.
PHILATÉLIE
0x0
Colonies italiennes
Les timbres de 60 c. rouge et 1 lira
bleu, grand format, A l'effigie du Roi, ont
reçu en surcharge noire les nome des co-
lonies italiennes : Cirenalea, Eritrea, Oq.
tre-Giuba, Somalia Italiana et Tripoittanla.
- • 'Je-,
Les Soviets et les Noirs
0
A
J'ai plusieurs fois signalé les
efforts du mouvement communiste
pour renforcer et utiliser le mouve-
ment pan-noir, farlant des deux tendances
qui s'étaient heurtées au Congrès de Brflxel.
les, le 4 septembre 1921, mon collègue
M. Archimbaud, dans un rapport que foi
plusieurs fois cité, écrivait :
« La première tendance (celle des Améri-
cains, dont M. Burghart du Bois est le por-
te-parole), nettement communiste, est pour la
lutte de races ; la deuxième (celle des autres
pays dont M. Diagne s'est fait le aéfenseu,)
veut arriver à des résultats par la collabora-
tion avec les autres races. »
Communiste et impérialiste, a-t-on envie
de Vexposé fait, à cette époque, par M. Bur-
ghart du Bois. Pas le moins du monde, a-t-on
répliqué. Le communisme n'a rien à voir*en
cette affaire. Qui veut noyer son chien, dit
qu'il a la rage. Barbouiller les promoteurs
du mouvement pan-noir avec le rouge bol-
ckevistei c'est compromettre leur cause par
des procédés de polémique contestables et
malhonnêtes.
Or, il y a quelques semaines, la N ew- Y orl.
Herald Tribune nous informait que le bu-
reau politique de Moscou avait dépêché un
de ses agents à Chicago, au moment où
l'American Negro Labor Congress tenait ses
assises. Ce délégué était chargé de proposer
aux congressistes d'affirmer leur adhésion à
VInternationale Rouge, et d'orner la salle où
ils siégeaient, des portraits de Lénine et de
l'rotsky. Il est, comme on dit vulgairement,
tombé sur un bec de gaz. Mais on conçoit
que la diplomatie soviétique est trop bien
renseignée et trop bien avisée pour avoir
expédié là-bas un agent, si clic n'avait pas
calculé que cette démarche avait quelques
chances de succès.
A la même époque, la Nation regrettait
que, sans tenir compte des Protestations de
l'Association Nationale pour le progrès des
gens de couleur, on essayât de parquer les
noirs dans les ghettos, et cela, non seule-
ment dans le Sudj mais dans les villes du
Nord où ont alllué les travailleurs de race
noire. A Détroit, la population ouvriere noire
passe de 6.000 à 65.000, entre 1906 et 1925 ;
Ford occupe, à lui seul, 14.000 ouvriers
noirs : parmi ces derniers, ceux qui avaient
acquis des maisons dans les quartiers habi-
tés par les blancs, ont été malmenés an Point
qu'ils ont dû menacer leurs persécuteurs de
représailles. D'après le même l'ournal, il fau.
dra une loi fédérale pour abolir le lynchage,
un certain nombre d'Etats, comme le Missis-
sipi, admettant encore qtCtm nègre peut être
brûlé vif par des blattes assemblés 1
On conçoit qu'il y ait là un merveilleux
terrain pour la propagande communiste. Elle
s'y est depuis longtemps exercée. On la re-
trouve aussi dans les centres ouvriers du Sud
et du Moyen-Ouest. Malgré tout, elle ne réus-
sit pas : d'abord, parce que le noir est conser-
vateur par tempérament ; puis parce que sa
situation matérielle s'est fort améliorée de-
puis 1914; enfin parce que les idées sovié-
tiques trouvent une résistance acharnée dans
l'American Fédération of Labor.
Et voici comment s'exprime, il ce sujet, la
New-York Herald Tribune : « Moscou est
le prétendu atni, dans chaque pays, de tous
les éléments par lesquels il peut espérer
nuire à ceux qui n'acceptent pas ses direc-
tives et ignorent ses promesses de béatitude
Pour les masses. Ces promesses sont impu-
demment fausses. Dans le système soviétique,
le travailleur est théoriquement un souverain
mais en fait un serf, implacablement main-
tenu dans l'esclavage par la dictature d'une
minorité. Le léninisme et le tzarisme ne dif-
fèrent que dans les apparnlCes. Le système
est exactement le même et produit les mêmes
effets. La condition de Vouvrier est plus dure
effets. ourd'hui en Russie quelle ne l'est dans
au j
aucun autre pays;
Les travailleurs américains le savent et
c'est pourquoi ils sont les ennemis du sovié-
tisme. Il est peu vraisemblable qu'un nom-
bre considérable d'ouvriers réellement amé-
ricains puissent être dupés par les fictions
audacieuses et hypocrites de la 1118 Inter-
nationale. »
On comprend que les agents du Komintern
ont beau essayer de développer là-bas leurs
rayons, leurs cellules, leurs centuries; ils ont
été jusqu'à ce jour condamnés à un échec,
malgré les circonstances favorables pour leur
activité. Mais, quand on prétend que le bol-
chevisme reste en dehors du mouvement pan-
noir, c'est une erreur involontaire ou volon-
taire, cela dépend, mais c'est une erreur.
Peut-être pourrait-on écrire avec raison que,
s'il ne réussit pas partout, ce n'est pas sa
faute; mais qu'il essaye, partout où il petit
agir, d'exercer son influence à son profit,
cela est évident, et le contraire serait invrai-
semblable, en vérité.
Mario Rouit an,
Sénateur de MMfOMU, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
triticole.
811
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur générai de l'lndoohine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
k date du U décembre 1985 le taux officiel de
la piastre était de 15 fr. 60.
U Mfl des ColBBiBS à la CBaaDre I
On croit, au Palais-Bourbon, que la discus-
sion du budget des Colonies pourra commen-
cer ce soir tard dans l'après-midi. Le rapport
de M. Léon Archimbaud doit être distribué au
début de la séance. Quelques rares privilégiés
ont pu en obtenir un exemplaire dans la mati-
née.
Trois orateurs seulement sont inscrits dans
la discussion générale : M. Guérin, député li-
béral de la Manche ; M. Ernest Otftrey, dé-
puté de la Cochinchine, et M. Gabriel An-
goulvant, député des établissements français de
l'Inde. J
Il n'est pas prévu, cette année, de longs dé- j
bats, tant pour la discussion générale que pour j
les articles. -
A LA CHAMBRE
DEBATS
La guerre au Maroc
En fin de séance, le président de la
Chambre a fait connaître qu'il a reçu de
M. Marcel Cachin, une demande d'interpcl-
laUon sur les propositions de paix d'Abd
el Krim.
Mais aucun ministre n'étant présent, le
député communiste a insisté pour que le
Gouvernement soit avisé, et que la date
de ce débat soit fixée à ce matin.
La Chambre en a ainsi décidé.
QUESTIONS ECRITES
Exonération de droits de succession
M. Dubrsuü. député, demande à Af. le mtnis-
tre des Finances si l'article 6 de la loi du 26
décembre l'.Ml exonérant les veuves de guerre
des droits de succession, pourrait être (ttendu
uux veuves do combattante titfs au Maroc, eu
Syrie, ou sur tous uutres théfitrcs d'opérations
extérieurs. (Question du 5 novembre 1925.)
Rtponse. - La mesure proposée par l'honora-
ble député ne ¡¡put résulter IIUC d'une disposition
législative. L<* I Nirlement est d'ailleurs saisi de
la question, ù la suite du dépôt, effectué le
octobre 1\125. d'une proposition de loi due a l'ini-
j tinlive de MM. Adonis, llabouin, Dauthy et
chl('it('r, députas
Les militaires dont le père est mort
pour la France
M. Saint-Venant, député, rappelle à M. le
ministre de la Guerre que, par télégramme du
7 novembre ltj, il a fait connaitre que les fils
dont le père est mort pour la France ne seraient
plus envoyés au Maroc ; que, bien que ce télé-
gramme précise pour l'uvenir, il y a lieu de
penser que ses dispositions bienveillantes doi-
vent être appliquées aux hommes actuellement
incorpores ; que, malgré ces instructions, nom-
breux sont des inconporés diriges sur le Maroc
et la Syrie et demande si ces jeunes gens, en
iustilinnt de leur situation, peuvent demander
leur rapatriement en vertu du texte qui précède
et, dans Je cas où cette interprétation serait ad-
mise, si un nouveau télégramme ne pourrait
pas être adressé, alin d'éviter que des chefs de
corps se retranchent derrière une imprécision
et retaillent 'l'exécution de la mesure en ques-
tion. (Question du 12 novembre 1925.)
Réponse. - Toutes instructions utiles ont été
données pour que le rapatriement des mititai-
res du contingent dont le père est mort pour
la France, actuellement en service au Maroc et
en Syrie, soit effectué n partir du 15 novembre.
Simultanément, les généraux commandant les
rosions ont reçu l'ordre de ne plus diriger sur
les théfttres <1 opérations extérieurs les jeunes
soldats appartenant a cette catégorie.
Droite à l'avancement
M. Ameline, député, demande à St. le ministre
de la Cuerre quels sont les droits à l'avance-
ment., pour lo grade de lieutenant, d'un sous-
lieutenant de réserve de l'artillerie coloniale
qui, appelé de ]n chisso a été admis fi faire,
comme oflicier, ses six derniers mois de service,
puis a clé autorisé à fain: deux stages d'un an,
ajoutant qu'il a deux ans et demi de grade et
se trouve actuellement, au Maroc. (Question du
3 novembre l'.)25.)
RtJponsc. - Aux termes de la loi du 8 janvier
tH:?,;, les sotis-lie.uten,-Hits de réserve admis a
servir en situation d'activité sont nommés
lieutenants de réserve an bout, de deux mu de
services effectifs ininterrompus dans le grade
de sous-lieutenant de réserve, l'our permettre
d'examiner en toute connaissance de cause la.
situation de l'officier dont il s'agit il serait né-
cessaire que l'honorable député veuille bien fairc
connaître son identité.
L'indemnité aux loul-officiers
en service au Maroc
M. René Lafarge, député, demande S M. le
ministre de la Guerre, s'il est exact que les
sous-ofllciers de carrière et spécialement les ad-
judants qui sont envoyés en renfort nu Maroc
touchent une indemnité de a francs par jour
plus élevée que ceux qui sont aJfeclés au Maroc
pour un séjour de deux ans et. dans le cas tic
l'affirmative, quelle est l'explication de cette
différence de traitement.. (Question du 3 novem-
bre 1925.)
Réponse. - La durée du déplacement dea
sous-ofliciers de carrière visés dans la question
ci-dessus ayant été prévue ù l'origine comme
devant être inférieure fi six mois, les intéres-
sés ont droit A l'indemnité d'absellce tempo-
raire dont le taux est. llxé à ;) francs par jour
pour les chefs de famille (décret du :i août
1021 et du 21 février 1924). nI'! leur côté, au
contraire, les sous-officiers envoyés au Maroc
pour y accomplir le séjour réglementaire de
deux ans, ont droit aux indemnités afférentes
atl changement de résidence ; ils reçoivent l'in-
demnité d'absence temporaire quand ils sont en
colonne d'opération.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
l'Algérie à l'ordre du. ioiif
Ln. Commission dos Finonoos du Sénat n
adopté hier nprôs-midii, lo rapport de M.
IF'orvoy, sénateur de l'Eure concluant ft
l'adoption du projet qui tend à compléter la
loi du fil dtSicmbre 1924 autorisant 1n. per-
ception des imprtls en Algérie.
A rordre du jour de la Commission figu-
rait Il'galm('nt un projet tondant à la créa-
tion de trois postes de conseiller à la Cour
d'appel (l'AJgcr.L'ex.fimen de ce projet a été
renvoyé à une séance ultérieure pour
Je rapporteur Henri Roy ait le temps de
se procurer dea renselgncmente complé-
mcntaircs.
La guerre au Maroc
---oi)--
Chez les Rifains
Un manifeste d'Abd-el-Krim
L'Etoile llouge, organe de l'état-major
soviétique, a publié un article d'Abd-el-
lvrini décluiant que l'Europe est actuelle-
ment une marionnette entre les mains de
la haute linuncc, alors que les lliXains as-
pirent ù être une nation civilisée sur la
buse de l'honnêteté sociale.
Voii1 pourquoi les peuples arabes doivent
tûciioi de briser le joug aiiglais, français, itu-
lien, tspagnol. Déjà nos frères égyptiens ont
porté un premier coup à la domination étran-
gère. Bientôt l'heure sonnera pour l'Algérie, la
Tunisie, la Tripolltaine de déclarer l'attaque
contre la citadelle de la domination étrangère.
Abd-el-Krim ajoute : « Les Arabes gouver-
naient jadis l'Espague. dont ils tirent un pays
ilorissant, grâce à leur energie. L'Espagne tom-
ba en décadence seulement depuis l'expulsion
des Arabes.
< Nous continuerons une guerre implacable,
conclut Abd-el-Krim, jusqu'à la libération com-
plète de tous les peuples arabes sur les bords
de la Méditerranée et dans l'Asie-Mineure.
Les récompenses
Ont été promus ou nommés dans l'ordrc
de la Légion d'honneur :
Officier : Le lieutenant Ribtère, du
groupement des chars de combat du
Matuc.
Chevaliers: Les lieutenants Greytié de
UelleeomOc, du ^î° stpahis ; Fluchat, du
8° tirailleurs coloniaux ; Cliéiif, du e ti-
railleurs ; le sergent Hubichun, du 28e ti-
railleurs ; les lieutenants Moultlet, du 20*
tirailleurs ; Uoissurd, du ^5" tirailleurs ;
Iuistré, du 15e tirailleurs, détaché au a7e
aviation ; Lupill de Lépinay, du 7u spahis ;
de Gavardie do Montclar, du tJtje tirailleurs,
détaché au 37° aviation ; Liaux, du 39*
uviation ; El Yuzid ben Said, khalifa des
Ait BtJu-Bidmun (Jleni M'Tir).
Les troupes marocaines
00
Nous avons dana le Colonel Uirod un
ardent et dévoué défenseur des troupes qui
combattent pour" ll'intéjgrité de r autorité
ohérilienne et rhonoralble président de tu
Commission de l'Année vient de nous en
donner une nouvelle preuve en attirant
l'attention du ministre de la guerre sur la
situation des prisonniers au Maroc et des
bataillons indo-chinois qui y sont en ser-
vice.
11 a reçu les deux réponses suivantes :
1° En ce qui concerne des 5e et e ba-
taillons indo-chinois. ils ont été mis pour
l'hiver à la disposition du général coin-
mandant supérieur. Les effets dhuuds qui
ont été commandés pour les troupes du
Maroc sont expédiés en totalité et par-
viendront intégralement dans une quin-
zaine de jours.
2° Pouir les prisonniers du Rif, le ré-
sident général s'uttachc à réaliser des com-
munications avec eux. D'ores et déjà un
certain nombre d'entre eux ont c'u, de ce
fait la possibilité de correspondre avec leur
famille.
D autre paît, un service a été organise
en vue de faire parvenir aux prisonniers
les lettres et colis que les familles désirent,
leur adresser. Les envois devront porter,
avec le nom du destinataire la mention
suivante :
« Intendant générai, Président du Comité
Central do la Croix-Bouge, à Rabat (Ma-
roc). »
Nous serions très heureux de voir le
colonel Girod s'associer avec notre ami
M. Diagne, député du Sénégal, pour uhk-
nir un meilleur traitement des unités
sénégalaises du Maroc.
La façon dont les Sénégalais sont Irai-
tés au Maroc aurait dû, lisons-nous dans
la France miLitaire, appeler depuis long-
temps l'intervention de leur député du
Sénégal, M. Dingne, qui a beaucoup fait
pour eux, dans le passé, mais n'aura ja-
mais eu une meilleure occasion de leur
être utile.
On sait quelle fut l'agonie de nos pe-
tits postes de l'Ouergha, cette année.
L'héroïsme surhumain de leurs défenseurs
a passé à peu près inaperçu. Ah ! si ces
hauts faits avaient été l'œuvre de quel-
qu'autre unité, que n'aurions-nous pas en-
tendu ? Mais il ne s'agissait que de tirail-
leurs sénégalais. Alors, il n'en faut parler
au'à voix basse.
Mais ceci c'est du passé. l\»ur le présent,
voilà ce qui se préparc : alors que des ex-
périences répétées et crueliles ont montré
pendant quatre ans de gyerre, que les 11011 s
ne pouvaient pas résister ail froul humide
sans de graves affections pulmonaires et
sans des accidents de la circulation dont le
plus connu est la gelure des pieds, comme
ie i'ai écrit dés qu'il fut question de laisser
les troupes noires pendant l'hiver au Ma-
roc, on envisage; ileur maintien en secteur,
sur les pitons de la rive nord de l'Ouergha
pendant les mois d'hiver. (>11 fait, d'ailleurs
pins qu'envisager cette mesure, elle est en
annlication < n plein mois de décembre.
Sur ces pilons, aucun autre abri que la
tente marabout ou la sape. Pas un seul ba-
raquement : pas un poêle ; pas même de
locaux d'infirmerie.
Il 'y a des imités noires, en secteur, de-
puissix mois, qui pas une seule fois ne
sont descendues au sud de l'Ouergha, qui
n'ont pu se laver ni laver leur linge, ni pas-
ser une nuit tranquille en deuxième ligne.
Notre confrère se demande si on aurait
agi de même avec des troupes marocannes
ou algériennes ? Evidemment non. parce
que les troupes de l'Afrique du Nord jouis-
sent au Maroc, d'un régime de faveur qu'on
ne saurait admettre plus longtemps. Et il
y a encore bien d'autres erreurs à signaler
dans l'organisation des troupes d'mpéra-
tions au Maroc. Mais ce qui est urgent, c'est
de relever les troupes noires par d'autres
plus accli'huitées fin froid. Or, on a fait tout
le contraire : Ce sont les tiataillons de chas-
seurs alpins qui ont été rapatriés !
On voudrait reboiser le Sénégal
--0-0--
Ce problème parait, à ceux qui connais-
sent bien le Sénégal, à peu près insoluble.
Néanmoins, il ne faut décourager les bonnes
volontés. Jadis, il n'y a même guère (Lue
quelque trente ans, les rives du bas-Sénégal
étaient verdoyantes : le bois peut donc y
pousser, car le terrain y est suffisamment ir-
rigué par les inondations annuelles. Et, cette
fois, le fameux jardin d'essai de Richard
Toll va servir à autre chose qu'à approvision-
ner de légumes l'agent de culture préposé à
sa conservation.
Ce n'est du reste pas d'aujourd'hui que da-
tent les légitimes préoccupations de l'Admi-
nistration sénégalaise à ce sujet. La pénurie
du personnel de surveillance a empêché de
veiller à la protection des quelques arbres
de bonne volonté qui avaient résisté aux in-
cendies de brousse et à la préparation inten-
sive du charbon de bois.
Pour 41.000 francs, on aura un cadre
d'agents forestiers indigènes ; ce n'est pas
trop cher si le reboisement du Sénégal réus-
sit; il faudra ajouter à cette somme 109000
francs, ce qui fera une dépense totale de
150.000 francs.
Reboisé, le Sénégal attirera l'eau du ciel,
la fraîcheur, et il en résultera uhrplus
grande fertilité du sol et une plus grande
étendue des nappes aquifères. C'est donc une
excellente tentative dont nous suivrons les
étapes avec le plus grand intérêt.
E. D.
«*te>
L'AVIATION COLONIALE
--(H)--
Trois braves
L Acru-Ctub du France vient de décerner
trois 'plaquettes de courage aux trois avia-
teurs attachés au centre d'aviation de
Porl-Elicnue, sur la côte africaine, les-
quels ainsi que les Annales Coloniale.* du
ïk (lotit iy:&> l'ont reluté, au péril de leur
vie ont sauvé quatre naufragés dans dca
circonstances particulièrement dramati-
ques. Voici le rapport, établi par l'Aéro-
Club de Fmnce, qui a motivé ces dishnc-
tions flatteuses et qui complète les rensei-
gnements qui nous avaient été communi-
qués :
Le 12 août 10&>, M. iJeley, chef de la station
aéronuutique de l'ort-Elienne de lu Compagnie
aérienne Latécoèro, était informé pm' M. Oourp,
pilote de l'uvion-coutricr Cusabuncu-Dakar, de
la présence de deux chulands et d'un remor-
queur échoués sur le rivuge, it !tu kilomètres au
nord du cap Burbus, à 120 kilomètres do Villa-
Cisneros et il "iiO kilomètres de Port-Etienne.
M. Ciourp signalait qu'il avuit vu une trentaine
de Maures se dirigeant vers ces épaves. M. De-
ley, s>'etant mis en rapport avec le capitaine
Lalogc, commandant le cercle de la Imi.' du Lc-
vrier, apprit l'arrivee au cercle d'un groupe de
cinq naufragés faisant partie de l'équipage du
remorqueur, lesquels précisèrent que le capi-
taine et trois hommes étaient depuis trois jours
sur cette côte inhospitalière et déserte.
Dès le lendemain, a i'aube, M. Doley et l, mé-
canicien Suviu, Mir Iniull Lîroguet F-AKX, et
M. CHII"t, inspecteur pilote, sur a\k'u BI'tJguct.
i-'-Al-lit].rirent l'air avec l'intention de rame-
ner !.,. naulnigés. Malgré les dift,. ulte.s d'une
pareille expédition, après avoir reconnu ie lieu
du nnufrage, Il' pilotes remarqueront la pre-
st'ncc d'un important rezzou qui se dirigeait vers
it's épaves. \"lIl\IlIlIill:-O, ils atterrirent près des
naufrage.^ malgré la nature du .->ol. I.A'UX-Cl
accueillirent !<•<; aviateurs avec un enthousiasme
inde^eriptiMe. Ces malheureux, ayant perdu tout
espoir, e'taient à 1,"lIl de forces, prêts a se lais-
ser capturer. Hapideuient, les avions reprirent
leur vol, sous les yeux il- s Maures qui n'étaient
qu'a quelques centaines de mètres.
L'- geste des pilotes Delle.v et c :(Illet et du mé-
canicien Sinin e.-i d'autant plus digne d'admi-
ration que M. Peloy était le seul pilote dispo-
nible. qu'il engageait sa responsabilité proics-
sionnelle et qu'il risquait sa vie consciemment.
M. Collet, pilote inspecteur de la ligne, était
alité depuis plusieurs jours, abattu par la lièvre,
t.orsqu'il apprit que quatre hommes pouvaient
être sauvés, il rassembla ses forces et n'hésita
pas à se joindre à M. Doley. nuant au mécani-
cien Sirvin, volontairement-, il se joignit, à MM.
Delev et Collet, prêt il leur porter aide en toutes
circonstances.
l.e fiouvcrnomenl de la République n'ou-
bliera sans doute pas ces braves garçons
qui ont été si courageux.
L'indélicat sidi
0
Un commissionnaire en fruits exotique? de
la rue de la Cossonneric. Gaston X.myrno,
bel Algérien de 25 ans, iccherchait la com-
pagnie des Thaïs non encore repenties qui
fréquentent les établissements de nuit voi-
sins des Halles. 11 plaisait et il avait le sens
des affaires, Los bracelets, (haines, bagues
que ses passagères amies lui confiaient pour
qu'il les apportât au Crédit Municipal ',.. le
suis gêné, disait-il, mais c'est momentané, et
je te rendrai tes bijoux dans la huitaine »),
il les faisait tondre, et plus personne, ja-
mais, n'entendait parler de ces bien:; oisits.
Advint cependant qu'une jeune femme,
impatiente uu insuffisamment énamourée,
porta plainte contre le don Juan à nageoires.
Un brigadier enquêta, fut éditié et tit
écrouer Zmyrno.
L'honnête serviteur de Théniis s'appelle
Poisson. La Justice immanente, parfois, sait
avoir le sens de l'humour.
R. B. L.
A l'Académie de médecine
-0-0
La lèpre exotique
T.'Académie de Médecine vient d'cnt«ndre
lo rapport du professeur Jeanselme qui dé-
montre que la lèpre existe encore en Fiance
et qu'il nous faut nous défendre contre ce
mal terrible.
C'est surtout contre la lèpre, exotiqu- qu'il
faut prendre des précautions.
Missionnaires, marins, soldats, fonition-
naires contractent, parfois, la lèpre dans les
- La NUMERO : 80 CgNTUUtt
MARDI soIn. 15 DECEMIlRli 19Z
Les Annales ColontMes
es, nna es.. ""l1t.. es
JOURNAL - QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUtb FAR -LES AIIftALDCIOLOIIIALD" 101ft LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lrn Anmneta elHéetmmet sent reçue* mu fl«f anr émjtmttmleiémm ImAgmtn èftHMK
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
%é4màm et AéaiiUtnliM : 34, Rut du Movtt-Thabor, PARIS-1. Vt^kNt : LtIIII 80-R
«î.'ï'iïSIL. I mt Cmtmmin. o. 4f » as »
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O» e'dbeww 4ee» l^e Iwems de Pas" et ohm S" y^e^peee "Ã-
Le Sud-Ouest Malgache
- 8'1 –-–
De nos trois grands gouvernements
généraux prospères (les autres étant
l'Indochine et l'A.O.F.), Madagascar
est certainement le plus effacé, celui dont
ton parle le moins dans la métropole.
y Pour vivre heureux, vivons cachés u,
:pourrait-on dire. Mais c'est là un adage
ridicule dans notre siècle de réclame.
( Une oolonie, comme une marque de fa-
brique, gagne à être connue, surtout
lorsqu'elle est, en fait, méconnue. J'écri-
vais l'autre jour qu'une seule formule
répondait au mot « Madagascar » dans
l'esprit de la plupart des Français : « Ile
africaine ». C'était injuste, car le cer-
veau de beaucoup de nos compatriotes
abrite une autre notion sur la grande île
indienne, notion qui certes ne fut qu'une
boutade de la part de son auteur, mais
qui, pour beaucoup de gens, constitue
un jugement averti et sans appel : « Ma-
dagascar a la forme, la couleur et la fer-
tilité d'une brique ».
M. le professeur Gautier, en la for-
mulant, ne se doutait pas que sa plai-
santerie géologique connaîtrait jamais
une telle fortune. Evidemment, il est
inutile de s'acharner à tirer quoi que ce
toit d'une brique d'aussi grande taille,
sauf à essayer de la vendre pour rou-
ler itacheteur. Comme c'est actuellement
la mode de vouloir vendre nos colonies,
on a pensé tout de suite (si certains par-
tis coloniaux étrangers n'en ont pas été
les instigateurs) à Madagascar. Pierre
Mille a dénoncé vigoureusement cette
campagne. Pierre Mille connaît Mada-
gascar, mais il manque sur elle de no-
tions métaphoriques et définitives. Des
milliards peut-être en échange d'une
brique. c était tentant!
Il est certes bien inutile de dénoncer
•ax lecteurs de ce journal la fausseté de
ce lieu commun. Ils ont suivi le dévelop-
pement prodigieux de la grande Ile de-
puis quelques années. Certains même y
ont participé. Ils connaissent la variété
infinie de ses sols, de ses climats, de ses
ressources de tous genres, dont seul le
manque d'hommes entrave l'explcjta-
tion. Les exportaions, qui étaient de
120 millions de tonnes en 1021, sont pas-
- sées en 1924 à 302 millions. S'il est un
'tt signe extérieur » de prospérité qui
crève les yeux, c'est bien celui-là !
Cette prospérité de l'ne et ses possi-
bilités immenses d'avenir se révèlent
même dans des régions qu'un examen
géographique trop sommaire avait tout
d'abord jugé déshéritées. C'est le cas,
par exemple, du Sud-Ouest, catalogué
longtemps comme « région cactée u,
« brousse épineuse », et même, par cer-
tains botanistes, comme « musée des hor-
reurs x. Ce pays (administrativement la
province de Tuléar) comprend en réalité
une zone côtière sableuse, puis des pla-
teaux couverts de sédiments divers (cré-
tacés et tertiaires pour la plus grande
part} ou d'épanchements volcaniques
fertiles. Ces plateaux sont découpés par
les grandes vallées alluvionnaires de
l'Onilahy, de la Fiherenana et d'autres
fleuves.
Tous ces territoires servent surtout, à
l'heure actuelle, au parcours des tribus
nomades, Mahafaly et Sakalava, et de
leurs immenses troupeaux de bœufs. On
compte 1 million et demi de bœufs dans
cette seule province (sur 8 pour toute
Pile). Des ânes et des mulets ont été
introduits. Les essais de mouton à laine
par la Chambre de commerce de Tour-
coing donnent des résultats encoura-
geants. Le porc noir africain et des races
de poules améliorées sont répandues. En-
fin, quelques autrucheries ont été créées
dans les environs de Tuléar et seule la
baisse actuelle de la plume en arrête le
développement. Tous les élevages prati-
qués dans l'Afrique du Sud peuvent
1 être aussi dans le Sud-Ouest malgache.
Mais les cultures ont pris depuis la
guerre un développement insoupçonné,
particulièrement dans les vallées et sur
les plateaux du nord de l'Onilahy. Le
pois du Cap, culture aisée et rémunéra-
trice ,trouve là son sol d'élection. Tuléar
en exporte chaque année 8 millions de
kilos (sur 14 pour toute l'île). Le maïs,
dont Tuléar exportait 200 kilos en 1921,
passe à 1 million de kilos en 1923, le riz
de 200 kilos à 2 millions, le manioc de
rien à 1 million de kilos.
Enfin l'attention a été attirée récem-
ment sur cette région, si intéressante à
tant d'égards, par des découvertes mi-
nières. Le charbon, dont l'existence était
déjà connue sur le moyen Onilahy, vient
d'être trouvé dans la région de la Sakoa.
Il serait d'une qualité remarquable. On
parle enfin de traces de pétiole sur le
haut Onilahy, dans la direction de Be-
troka.
L'avenir du Sud-Ouest malgache s'an-
nonce donc sous les plus heureux auspi-
ces. Un centième à peine du sol est ac-
tuellement exploité. Les mines sont en-
core inviolées. Pour assurer la mise en
valeur, il faudra des hommes (la densité
est de trois et demi au kilomètre carré)
et des transports. Des immigrants an-
tandroy ou antaimoro pourront peut-être
fournir les premiers. Pour les seoonds,
de simple pistes automobiles suffiront en
attendant le chemin de fer.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
.Ir
Où ? Quand ?
L'Expositioa Coloaale lateruliMile
de 10S8
Trois interview
Qui r' wiltend qu'une cloche n'entend
qu'un son ; nous ne voulons pas mériter le
reproche que traduit le vieil adage et c'est
en y pensant que nous nous sommes ache-
minés vers l'est de Paris.
La question ne se pose pu
M. André Le Trocquer calmement, posé-
ment, nous reçoit rue Saint-Jacques. Le pro-
jet du parc de Vincennes lui semble déjà
tellement décidé et arrêté qu'il est un peu
surpris de nous entendre parler de l'ouest.
- Je n'ai pas, dit-il, l'esprit « arrondisse-
mentier u, mais pourquoi ne point chercher
à satisfaire l'est à son tour? Et, de plus,
que lui propose-t-on. à l'ouest?
- Put«uie trop petit pour une exposition
internationale. Les fortifications ? ou Baga-
telle? Ce dernier mot magique soulève une
indignation de vrai amateur parisien. Som-
me toute, les voies de communications peu-
vent encore être améliorées sérieusement
d'ici 1928 pour desservir Vincennes tout
aussi bien que le côté Bois de Boulogne. 11
y a du côté de l'Est-Parisien et de sa ban-
lieue une foule. qui visitera assidûment la
grande manifestation coloniale projetée.
Ghss M. 0. Lemarchand
Nous arrivons ensuite rue Le Regrattier,
où nous rencontrons M. Lemarchand, con-
seiller municipal du IV.
Dans son Ile au caractère si défini, si im-
muable, il semble lui-même incarner une
décision définitive envers et contre tous.
Très courtoisement, l'ancien {collaborateur
de M. Ruel nous reçoit, les deux mains soli-
dement appuyées sur sa table. Il est bien
évident que, pour lui, la question n'est plus
à résoudre.
L'Hôtel de Ville soutiendra fortement un
projet qui, logiquement, lui tient à coeur.
Des statistiques ont prouvé, parait-il, que
Paris s'étendait au moins autant à l'est qu'à
l'ouest. Du reste, il eut été fort surprenant
de voir M. Lemarchand s'intéresser à l'idée
qui viendrait bouleverser tous ses projets et
mécontenter ses sujets.
De nouveau, un salut courtois, et nous re-
trouvons ces quais charmants, en suivant les
contours de l'île Saint-Louis, en frôlant
l'Hôtel Lauzun, c'est un instant de calme,
une halte plaisante avant la vie haletante,
précise et impitoyable qui nous reprend tl
quelque cent mètres de Notre-Dame et de
la Seine.
Pourvu qu'elle réussisse
A l'autre bout de Paris, nous voici chet
M. Joseph Denais. Le conseiller municipal
des Ratignolles nous reçoit de bonne heure
et, à son accueil plein d'entrain, nous sen-
tons qu'il est depuis longtemps déjà au tra-
vail. Pour ce qui est de l'Exposition de 1928,
il s'attache bien plus à la qualité de cette
manifestation qu'à l'emplacement qu'il faut
lui choisir. M. Joseph Denais est peut-être
plus qualifié qu'un autre pour nous parler
de colonies. Brillant élève du regretté Mar-
cel Dubois, le fondateur en France de l'en-
seignement de la géographie coloniale, il
passa sa licence d'histoire et de géographie
brillamment, à dix-huit ans à peine, devant
la Faculté des lettres de Paris, à un âge où
beaucoup de jeunes gens potassent pénible-
ment pour passer leur bachot.
Tout d'abord, il regrette infiniment que
l'Exposition devienne internationale. 11 eût
mieux valu, selon lui, que l'attention soit
attirée uniquement par les productions de
nos colonies, nos protectorats et territoires
sous mandat français. Du reste, M. Denais
n'est en aucune manière catégorique ni dé-
finitif. Il n'entrevoit même pas encore bien
nettement les chances et la forme du succès
auquel il faut s'attendre. Choisir l'Ouest ou
l'Est parisien ne sera pas la raison impor-
tante pour assurer un résultat meilleur à
l'Exposition coloniale. La conclusion du
moment est que les projets sont encore trop
vagues, trop d'événements inattendus vien-
dront les modifier d'ici 1928, voire 1930.
C. M.
PHILATÉLIE
0x0
Colonies italiennes
Les timbres de 60 c. rouge et 1 lira
bleu, grand format, A l'effigie du Roi, ont
reçu en surcharge noire les nome des co-
lonies italiennes : Cirenalea, Eritrea, Oq.
tre-Giuba, Somalia Italiana et Tripoittanla.
- • 'Je-,
Les Soviets et les Noirs
0
A
J'ai plusieurs fois signalé les
efforts du mouvement communiste
pour renforcer et utiliser le mouve-
ment pan-noir, farlant des deux tendances
qui s'étaient heurtées au Congrès de Brflxel.
les, le 4 septembre 1921, mon collègue
M. Archimbaud, dans un rapport que foi
plusieurs fois cité, écrivait :
« La première tendance (celle des Améri-
cains, dont M. Burghart du Bois est le por-
te-parole), nettement communiste, est pour la
lutte de races ; la deuxième (celle des autres
pays dont M. Diagne s'est fait le aéfenseu,)
veut arriver à des résultats par la collabora-
tion avec les autres races. »
Communiste et impérialiste, a-t-on envie
ghart du Bois. Pas le moins du monde, a-t-on
répliqué. Le communisme n'a rien à voir*en
cette affaire. Qui veut noyer son chien, dit
qu'il a la rage. Barbouiller les promoteurs
du mouvement pan-noir avec le rouge bol-
ckevistei c'est compromettre leur cause par
des procédés de polémique contestables et
malhonnêtes.
Or, il y a quelques semaines, la N ew- Y orl.
Herald Tribune nous informait que le bu-
reau politique de Moscou avait dépêché un
de ses agents à Chicago, au moment où
l'American Negro Labor Congress tenait ses
assises. Ce délégué était chargé de proposer
aux congressistes d'affirmer leur adhésion à
VInternationale Rouge, et d'orner la salle où
ils siégeaient, des portraits de Lénine et de
l'rotsky. Il est, comme on dit vulgairement,
tombé sur un bec de gaz. Mais on conçoit
que la diplomatie soviétique est trop bien
renseignée et trop bien avisée pour avoir
expédié là-bas un agent, si clic n'avait pas
calculé que cette démarche avait quelques
chances de succès.
A la même époque, la Nation regrettait
que, sans tenir compte des Protestations de
l'Association Nationale pour le progrès des
gens de couleur, on essayât de parquer les
noirs dans les ghettos, et cela, non seule-
ment dans le Sudj mais dans les villes du
Nord où ont alllué les travailleurs de race
noire. A Détroit, la population ouvriere noire
passe de 6.000 à 65.000, entre 1906 et 1925 ;
Ford occupe, à lui seul, 14.000 ouvriers
noirs : parmi ces derniers, ceux qui avaient
acquis des maisons dans les quartiers habi-
tés par les blancs, ont été malmenés an Point
qu'ils ont dû menacer leurs persécuteurs de
représailles. D'après le même l'ournal, il fau.
dra une loi fédérale pour abolir le lynchage,
un certain nombre d'Etats, comme le Missis-
sipi, admettant encore qtCtm nègre peut être
brûlé vif par des blattes assemblés 1
On conçoit qu'il y ait là un merveilleux
terrain pour la propagande communiste. Elle
s'y est depuis longtemps exercée. On la re-
trouve aussi dans les centres ouvriers du Sud
et du Moyen-Ouest. Malgré tout, elle ne réus-
sit pas : d'abord, parce que le noir est conser-
vateur par tempérament ; puis parce que sa
situation matérielle s'est fort améliorée de-
puis 1914; enfin parce que les idées sovié-
tiques trouvent une résistance acharnée dans
l'American Fédération of Labor.
Et voici comment s'exprime, il ce sujet, la
New-York Herald Tribune : « Moscou est
le prétendu atni, dans chaque pays, de tous
les éléments par lesquels il peut espérer
nuire à ceux qui n'acceptent pas ses direc-
tives et ignorent ses promesses de béatitude
Pour les masses. Ces promesses sont impu-
demment fausses. Dans le système soviétique,
le travailleur est théoriquement un souverain
mais en fait un serf, implacablement main-
tenu dans l'esclavage par la dictature d'une
minorité. Le léninisme et le tzarisme ne dif-
fèrent que dans les apparnlCes. Le système
est exactement le même et produit les mêmes
effets. La condition de Vouvrier est plus dure
effets. ourd'hui en Russie quelle ne l'est dans
au j
aucun autre pays;
Les travailleurs américains le savent et
c'est pourquoi ils sont les ennemis du sovié-
tisme. Il est peu vraisemblable qu'un nom-
bre considérable d'ouvriers réellement amé-
ricains puissent être dupés par les fictions
audacieuses et hypocrites de la 1118 Inter-
nationale. »
On comprend que les agents du Komintern
ont beau essayer de développer là-bas leurs
rayons, leurs cellules, leurs centuries; ils ont
été jusqu'à ce jour condamnés à un échec,
malgré les circonstances favorables pour leur
activité. Mais, quand on prétend que le bol-
chevisme reste en dehors du mouvement pan-
noir, c'est une erreur involontaire ou volon-
taire, cela dépend, mais c'est une erreur.
Peut-être pourrait-on écrire avec raison que,
s'il ne réussit pas partout, ce n'est pas sa
faute; mais qu'il essaye, partout où il petit
agir, d'exercer son influence à son profit,
cela est évident, et le contraire serait invrai-
semblable, en vérité.
Mario Rouit an,
Sénateur de MMfOMU, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
triticole.
811
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur générai de l'lndoohine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
k date du U décembre 1985 le taux officiel de
la piastre était de 15 fr. 60.
U Mfl des ColBBiBS à la CBaaDre I
On croit, au Palais-Bourbon, que la discus-
sion du budget des Colonies pourra commen-
cer ce soir tard dans l'après-midi. Le rapport
de M. Léon Archimbaud doit être distribué au
début de la séance. Quelques rares privilégiés
ont pu en obtenir un exemplaire dans la mati-
née.
Trois orateurs seulement sont inscrits dans
la discussion générale : M. Guérin, député li-
béral de la Manche ; M. Ernest Otftrey, dé-
puté de la Cochinchine, et M. Gabriel An-
goulvant, député des établissements français de
l'Inde. J
Il n'est pas prévu, cette année, de longs dé- j
bats, tant pour la discussion générale que pour j
les articles. -
A LA CHAMBRE
DEBATS
La guerre au Maroc
En fin de séance, le président de la
Chambre a fait connaître qu'il a reçu de
M. Marcel Cachin, une demande d'interpcl-
laUon sur les propositions de paix d'Abd
el Krim.
Mais aucun ministre n'étant présent, le
député communiste a insisté pour que le
Gouvernement soit avisé, et que la date
de ce débat soit fixée à ce matin.
La Chambre en a ainsi décidé.
QUESTIONS ECRITES
Exonération de droits de succession
M. Dubrsuü. député, demande à Af. le mtnis-
tre des Finances si l'article 6 de la loi du 26
décembre l'.Ml exonérant les veuves de guerre
des droits de succession, pourrait être (ttendu
uux veuves do combattante titfs au Maroc, eu
Syrie, ou sur tous uutres théfitrcs d'opérations
extérieurs. (Question du 5 novembre 1925.)
Rtponse. - La mesure proposée par l'honora-
ble député ne ¡¡put résulter IIUC d'une disposition
législative. L<* I Nirlement est d'ailleurs saisi de
la question, ù la suite du dépôt, effectué le
octobre 1\125. d'une proposition de loi due a l'ini-
j tinlive de MM. Adonis, llabouin, Dauthy et
chl('it('r, députas
Les militaires dont le père est mort
pour la France
M. Saint-Venant, député, rappelle à M. le
ministre de la Guerre que, par télégramme du
7 novembre ltj, il a fait connaitre que les fils
dont le père est mort pour la France ne seraient
plus envoyés au Maroc ; que, bien que ce télé-
gramme précise pour l'uvenir, il y a lieu de
penser que ses dispositions bienveillantes doi-
vent être appliquées aux hommes actuellement
incorpores ; que, malgré ces instructions, nom-
breux sont des inconporés diriges sur le Maroc
et la Syrie et demande si ces jeunes gens, en
iustilinnt de leur situation, peuvent demander
leur rapatriement en vertu du texte qui précède
et, dans Je cas où cette interprétation serait ad-
mise, si un nouveau télégramme ne pourrait
pas être adressé, alin d'éviter que des chefs de
corps se retranchent derrière une imprécision
et retaillent 'l'exécution de la mesure en ques-
tion. (Question du 12 novembre 1925.)
Réponse. - Toutes instructions utiles ont été
données pour que le rapatriement des mititai-
res du contingent dont le père est mort pour
la France, actuellement en service au Maroc et
en Syrie, soit effectué n partir du 15 novembre.
Simultanément, les généraux commandant les
rosions ont reçu l'ordre de ne plus diriger sur
les théfttres <1 opérations extérieurs les jeunes
soldats appartenant a cette catégorie.
Droite à l'avancement
M. Ameline, député, demande à St. le ministre
de la Cuerre quels sont les droits à l'avance-
ment., pour lo grade de lieutenant, d'un sous-
lieutenant de réserve de l'artillerie coloniale
qui, appelé de ]n chisso a été admis fi faire,
comme oflicier, ses six derniers mois de service,
puis a clé autorisé à fain: deux stages d'un an,
ajoutant qu'il a deux ans et demi de grade et
se trouve actuellement, au Maroc. (Question du
3 novembre l'.)25.)
RtJponsc. - Aux termes de la loi du 8 janvier
tH:?,;, les sotis-lie.uten,-Hits de réserve admis a
servir en situation d'activité sont nommés
lieutenants de réserve an bout, de deux mu de
services effectifs ininterrompus dans le grade
de sous-lieutenant de réserve, l'our permettre
d'examiner en toute connaissance de cause la.
situation de l'officier dont il s'agit il serait né-
cessaire que l'honorable député veuille bien fairc
connaître son identité.
L'indemnité aux loul-officiers
en service au Maroc
M. René Lafarge, député, demande S M. le
ministre de la Guerre, s'il est exact que les
sous-ofllciers de carrière et spécialement les ad-
judants qui sont envoyés en renfort nu Maroc
touchent une indemnité de a francs par jour
plus élevée que ceux qui sont aJfeclés au Maroc
pour un séjour de deux ans et. dans le cas tic
l'affirmative, quelle est l'explication de cette
différence de traitement.. (Question du 3 novem-
bre 1925.)
Réponse. - La durée du déplacement dea
sous-ofliciers de carrière visés dans la question
ci-dessus ayant été prévue ù l'origine comme
devant être inférieure fi six mois, les intéres-
sés ont droit A l'indemnité d'absellce tempo-
raire dont le taux est. llxé à ;) francs par jour
pour les chefs de famille (décret du :i août
1021 et du 21 février 1924). nI'! leur côté, au
contraire, les sous-officiers envoyés au Maroc
pour y accomplir le séjour réglementaire de
deux ans, ont droit aux indemnités afférentes
atl changement de résidence ; ils reçoivent l'in-
demnité d'absence temporaire quand ils sont en
colonne d'opération.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
l'Algérie à l'ordre du. ioiif
Ln. Commission dos Finonoos du Sénat n
adopté hier nprôs-midii, lo rapport de M.
IF'orvoy, sénateur de l'Eure concluant ft
l'adoption du projet qui tend à compléter la
loi du fil dtSicmbre 1924 autorisant 1n. per-
ception des imprtls en Algérie.
A rordre du jour de la Commission figu-
rait Il'galm('nt un projet tondant à la créa-
tion de trois postes de conseiller à la Cour
d'appel (l'AJgcr.L'ex.fimen de ce projet a été
renvoyé à une séance ultérieure pour
Je rapporteur Henri Roy ait le temps de
se procurer dea renselgncmente complé-
mcntaircs.
La guerre au Maroc
---oi)--
Chez les Rifains
Un manifeste d'Abd-el-Krim
L'Etoile llouge, organe de l'état-major
soviétique, a publié un article d'Abd-el-
lvrini décluiant que l'Europe est actuelle-
ment une marionnette entre les mains de
la haute linuncc, alors que les lliXains as-
pirent ù être une nation civilisée sur la
buse de l'honnêteté sociale.
Voii1 pourquoi les peuples arabes doivent
tûciioi de briser le joug aiiglais, français, itu-
lien, tspagnol. Déjà nos frères égyptiens ont
porté un premier coup à la domination étran-
gère. Bientôt l'heure sonnera pour l'Algérie, la
Tunisie, la Tripolltaine de déclarer l'attaque
contre la citadelle de la domination étrangère.
Abd-el-Krim ajoute : « Les Arabes gouver-
naient jadis l'Espague. dont ils tirent un pays
ilorissant, grâce à leur energie. L'Espagne tom-
ba en décadence seulement depuis l'expulsion
des Arabes.
< Nous continuerons une guerre implacable,
conclut Abd-el-Krim, jusqu'à la libération com-
plète de tous les peuples arabes sur les bords
de la Méditerranée et dans l'Asie-Mineure.
Les récompenses
Ont été promus ou nommés dans l'ordrc
de la Légion d'honneur :
Officier : Le lieutenant Ribtère, du
groupement des chars de combat du
Matuc.
Chevaliers: Les lieutenants Greytié de
UelleeomOc, du ^î° stpahis ; Fluchat, du
8° tirailleurs coloniaux ; Cliéiif, du e ti-
railleurs ; le sergent Hubichun, du 28e ti-
railleurs ; les lieutenants Moultlet, du 20*
tirailleurs ; Uoissurd, du ^5" tirailleurs ;
Iuistré, du 15e tirailleurs, détaché au a7e
aviation ; Lupill de Lépinay, du 7u spahis ;
de Gavardie do Montclar, du tJtje tirailleurs,
détaché au 37° aviation ; Liaux, du 39*
uviation ; El Yuzid ben Said, khalifa des
Ait BtJu-Bidmun (Jleni M'Tir).
Les troupes marocaines
00
Nous avons dana le Colonel Uirod un
ardent et dévoué défenseur des troupes qui
combattent pour" ll'intéjgrité de r autorité
ohérilienne et rhonoralble président de tu
Commission de l'Année vient de nous en
donner une nouvelle preuve en attirant
l'attention du ministre de la guerre sur la
situation des prisonniers au Maroc et des
bataillons indo-chinois qui y sont en ser-
vice.
11 a reçu les deux réponses suivantes :
1° En ce qui concerne des 5e et e ba-
taillons indo-chinois. ils ont été mis pour
l'hiver à la disposition du général coin-
mandant supérieur. Les effets dhuuds qui
ont été commandés pour les troupes du
Maroc sont expédiés en totalité et par-
viendront intégralement dans une quin-
zaine de jours.
2° Pouir les prisonniers du Rif, le ré-
sident général s'uttachc à réaliser des com-
munications avec eux. D'ores et déjà un
certain nombre d'entre eux ont c'u, de ce
fait la possibilité de correspondre avec leur
famille.
D autre paît, un service a été organise
en vue de faire parvenir aux prisonniers
les lettres et colis que les familles désirent,
leur adresser. Les envois devront porter,
avec le nom du destinataire la mention
suivante :
« Intendant générai, Président du Comité
Central do la Croix-Bouge, à Rabat (Ma-
roc). »
Nous serions très heureux de voir le
colonel Girod s'associer avec notre ami
M. Diagne, député du Sénégal, pour uhk-
nir un meilleur traitement des unités
sénégalaises du Maroc.
La façon dont les Sénégalais sont Irai-
tés au Maroc aurait dû, lisons-nous dans
la France miLitaire, appeler depuis long-
temps l'intervention de leur député du
Sénégal, M. Dingne, qui a beaucoup fait
pour eux, dans le passé, mais n'aura ja-
mais eu une meilleure occasion de leur
être utile.
On sait quelle fut l'agonie de nos pe-
tits postes de l'Ouergha, cette année.
L'héroïsme surhumain de leurs défenseurs
a passé à peu près inaperçu. Ah ! si ces
hauts faits avaient été l'œuvre de quel-
qu'autre unité, que n'aurions-nous pas en-
tendu ? Mais il ne s'agissait que de tirail-
leurs sénégalais. Alors, il n'en faut parler
au'à voix basse.
Mais ceci c'est du passé. l\»ur le présent,
voilà ce qui se préparc : alors que des ex-
périences répétées et crueliles ont montré
pendant quatre ans de gyerre, que les 11011 s
ne pouvaient pas résister ail froul humide
sans de graves affections pulmonaires et
sans des accidents de la circulation dont le
plus connu est la gelure des pieds, comme
ie i'ai écrit dés qu'il fut question de laisser
les troupes noires pendant l'hiver au Ma-
roc, on envisage; ileur maintien en secteur,
sur les pitons de la rive nord de l'Ouergha
pendant les mois d'hiver. (>11 fait, d'ailleurs
pins qu'envisager cette mesure, elle est en
annlication < n plein mois de décembre.
Sur ces pilons, aucun autre abri que la
tente marabout ou la sape. Pas un seul ba-
raquement : pas un poêle ; pas même de
locaux d'infirmerie.
Il 'y a des imités noires, en secteur, de-
puissix mois, qui pas une seule fois ne
sont descendues au sud de l'Ouergha, qui
n'ont pu se laver ni laver leur linge, ni pas-
ser une nuit tranquille en deuxième ligne.
Notre confrère se demande si on aurait
agi de même avec des troupes marocannes
ou algériennes ? Evidemment non. parce
que les troupes de l'Afrique du Nord jouis-
sent au Maroc, d'un régime de faveur qu'on
ne saurait admettre plus longtemps. Et il
y a encore bien d'autres erreurs à signaler
dans l'organisation des troupes d'mpéra-
tions au Maroc. Mais ce qui est urgent, c'est
de relever les troupes noires par d'autres
plus accli'huitées fin froid. Or, on a fait tout
le contraire : Ce sont les tiataillons de chas-
seurs alpins qui ont été rapatriés !
On voudrait reboiser le Sénégal
--0-0--
Ce problème parait, à ceux qui connais-
sent bien le Sénégal, à peu près insoluble.
Néanmoins, il ne faut décourager les bonnes
volontés. Jadis, il n'y a même guère (Lue
quelque trente ans, les rives du bas-Sénégal
étaient verdoyantes : le bois peut donc y
pousser, car le terrain y est suffisamment ir-
rigué par les inondations annuelles. Et, cette
fois, le fameux jardin d'essai de Richard
Toll va servir à autre chose qu'à approvision-
ner de légumes l'agent de culture préposé à
sa conservation.
Ce n'est du reste pas d'aujourd'hui que da-
tent les légitimes préoccupations de l'Admi-
nistration sénégalaise à ce sujet. La pénurie
du personnel de surveillance a empêché de
veiller à la protection des quelques arbres
de bonne volonté qui avaient résisté aux in-
cendies de brousse et à la préparation inten-
sive du charbon de bois.
Pour 41.000 francs, on aura un cadre
d'agents forestiers indigènes ; ce n'est pas
trop cher si le reboisement du Sénégal réus-
sit; il faudra ajouter à cette somme 109000
francs, ce qui fera une dépense totale de
150.000 francs.
Reboisé, le Sénégal attirera l'eau du ciel,
la fraîcheur, et il en résultera uhrplus
grande fertilité du sol et une plus grande
étendue des nappes aquifères. C'est donc une
excellente tentative dont nous suivrons les
étapes avec le plus grand intérêt.
E. D.
«*te>
L'AVIATION COLONIALE
--(H)--
Trois braves
L Acru-Ctub du France vient de décerner
trois 'plaquettes de courage aux trois avia-
teurs attachés au centre d'aviation de
Porl-Elicnue, sur la côte africaine, les-
quels ainsi que les Annales Coloniale.* du
ïk (lotit iy:&> l'ont reluté, au péril de leur
vie ont sauvé quatre naufragés dans dca
circonstances particulièrement dramati-
ques. Voici le rapport, établi par l'Aéro-
Club de Fmnce, qui a motivé ces dishnc-
tions flatteuses et qui complète les rensei-
gnements qui nous avaient été communi-
qués :
Le 12 août 10&>, M. iJeley, chef de la station
aéronuutique de l'ort-Elienne de lu Compagnie
aérienne Latécoèro, était informé pm' M. Oourp,
pilote de l'uvion-coutricr Cusabuncu-Dakar, de
la présence de deux chulands et d'un remor-
queur échoués sur le rivuge, it !tu kilomètres au
nord du cap Burbus, à 120 kilomètres do Villa-
Cisneros et il "iiO kilomètres de Port-Etienne.
M. Ciourp signalait qu'il avuit vu une trentaine
de Maures se dirigeant vers ces épaves. M. De-
ley, s>'etant mis en rapport avec le capitaine
Lalogc, commandant le cercle de la Imi.' du Lc-
vrier, apprit l'arrivee au cercle d'un groupe de
cinq naufragés faisant partie de l'équipage du
remorqueur, lesquels précisèrent que le capi-
taine et trois hommes étaient depuis trois jours
sur cette côte inhospitalière et déserte.
Dès le lendemain, a i'aube, M. Doley et l, mé-
canicien Suviu, Mir Iniull Lîroguet F-AKX, et
M. CHII"t, inspecteur pilote, sur a\k'u BI'tJguct.
i-'-Al-lit].rirent l'air avec l'intention de rame-
ner !.,. naulnigés. Malgré les dift,. ulte.s d'une
pareille expédition, après avoir reconnu ie lieu
du nnufrage, Il' pilotes remarqueront la pre-
st'ncc d'un important rezzou qui se dirigeait vers
it's épaves. \"lIl\IlIlIill:-O, ils atterrirent près des
naufrage.^ malgré la nature du .->ol. I.A'UX-Cl
accueillirent !<•<; aviateurs avec un enthousiasme
inde^eriptiMe. Ces malheureux, ayant perdu tout
espoir, e'taient à 1,"lIl de forces, prêts a se lais-
ser capturer. Hapideuient, les avions reprirent
leur vol, sous les yeux il- s Maures qui n'étaient
qu'a quelques centaines de mètres.
L'- geste des pilotes Delle.v et c :(Illet et du mé-
canicien Sinin e.-i d'autant plus digne d'admi-
ration que M. Peloy était le seul pilote dispo-
nible. qu'il engageait sa responsabilité proics-
sionnelle et qu'il risquait sa vie consciemment.
M. Collet, pilote inspecteur de la ligne, était
alité depuis plusieurs jours, abattu par la lièvre,
t.orsqu'il apprit que quatre hommes pouvaient
être sauvés, il rassembla ses forces et n'hésita
pas à se joindre à M. Doley. nuant au mécani-
cien Sirvin, volontairement-, il se joignit, à MM.
Delev et Collet, prêt il leur porter aide en toutes
circonstances.
l.e fiouvcrnomenl de la République n'ou-
bliera sans doute pas ces braves garçons
qui ont été si courageux.
L'indélicat sidi
0
Un commissionnaire en fruits exotique? de
la rue de la Cossonneric. Gaston X.myrno,
bel Algérien de 25 ans, iccherchait la com-
pagnie des Thaïs non encore repenties qui
fréquentent les établissements de nuit voi-
sins des Halles. 11 plaisait et il avait le sens
des affaires, Los bracelets, (haines, bagues
que ses passagères amies lui confiaient pour
qu'il les apportât au Crédit Municipal ',.. le
suis gêné, disait-il, mais c'est momentané, et
je te rendrai tes bijoux dans la huitaine »),
il les faisait tondre, et plus personne, ja-
mais, n'entendait parler de ces bien:; oisits.
Advint cependant qu'une jeune femme,
impatiente uu insuffisamment énamourée,
porta plainte contre le don Juan à nageoires.
Un brigadier enquêta, fut éditié et tit
écrouer Zmyrno.
L'honnête serviteur de Théniis s'appelle
Poisson. La Justice immanente, parfois, sait
avoir le sens de l'humour.
R. B. L.
A l'Académie de médecine
-0-0
La lèpre exotique
T.'Académie de Médecine vient d'cnt«ndre
lo rapport du professeur Jeanselme qui dé-
montre que la lèpre existe encore en Fiance
et qu'il nous faut nous défendre contre ce
mal terrible.
C'est surtout contre la lèpre, exotiqu- qu'il
faut prendre des précautions.
Missionnaires, marins, soldats, fonition-
naires contractent, parfois, la lèpre dans les
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