Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 décembre 1925 07 décembre 1925
Description : 1925/12/07 (A26,N183). 1925/12/07 (A26,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397033z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
V1NQT-SIXIHMJ9 ANNEE. - N° 183
k-- i. - - - - - - - - - -
L* NUMKRQ : 90 CBNTIMBB LUNDI BQIR, 7 DECEMBRE 1685
Les Annales Coloniales
JOURNAL1 QUOTIDIEN
LU ARTiqjâ eunjts cam ulks annales com>niales- soni la propriété
EXCLUSIVE PU JOURNAL
DIRECTEURS S MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
(MmUm et AdaiittiMiao : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* TepHI' : LOUTU if-Il
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Lès Caoutchoucs Français
..8
La consommation du caoutchouc est de
plus en plus grande et les besoins dépassant
la production, il s'en est suivi une hausse
considérable des prix qui a eu sa répercus-
sion naturelle sur les objets manufacturés.
C'est ainsi qu'au prix de gros, pour une
voiture de 12 à 15 chevaux, une chambre à
air vaut 123 francs et une enveloppe revient
à 863 francs! C'est-à-dire près de huit fois
plus cher qu'avant la guerre.
Dans cette question, ainsi que le faisait
remarquer M. Victor Snell, nous sommes
comme les grenouilles de la fable qui ne
voyaient pas sans inquiétude le combat des
deux taureaux (Angleterre et Amérique), sa-
chant bien qu'elles finiraient par être pié-
tinées par le vaincu, si ce n'est par le vain-
queur ou par tous les deux.
Dans la production du - caoutchouc, la
France occupe la situation suivante :
La production de l'Indochine se développe
constamment : de 4.104 tonnes en 1922, elle
est passée à 6.4001 tonnes en 1924; d'autre
part, l'appoint du groupe africain français
a été de 2.100 tonnes en 1924. Mais si l'on
peut espérer que nos plantations de l'Indo-
chine pourront arriver à suffire aux besoins
de notre consommation dont nous ne tirons
de nos colonies actuellement que le sixième,
on ne peut guère compter que nos terres
caoutchoutières africaines nous donneront da-
vantage. Ce serait, en effet, une utopie que
de mettre grand espoir dans le développe-
ment ultérieur de plantations en A.E.F. par
exemple, où seul le Manihot (Manihot Gla-
ziovii) réussit malgré le peu de terre végé-
i.u 1 ._ii_ :1 --.. --.-.f.. –vi-
tale dans laquelle il est semé. Son rende-
ment qui n'est que de 120 à 150 grammes
de gomme est réellement insuffisant. Le
caoutchouc de cueillette est de nos jours payé
à l'indigène, dans l'Oubangui 20 francs le
Kilo et vendu en France 34 à 35 francs,
prix maxima; celui de plantation vaut une
quantaine de francs. C'est donc en Indo-
chine que se poursuivent avec succès les ef.
forts et en 1914, soit sept ans après les
premiers essais en Cochinchine, il y avait
plus de 14.000 hectares d'hévéas et aujour-
'hul leur superficie dépasse 30.000 hec-
- tares,
Résultats qui autorisent tous les eseirs
et nous devons poursuivre de notre mieux
1'intensiifcntiion de la culture du caoutchouc
'de plantation, car la France occupe le deuxie-
me rang après les Etats-Unis parmi les pays
consommateurs. Cela tient surtout, comme
aux Etats-Unis, au développement de l'in-
dustrie automobile.
Le principal centre de transformation du
caoutchouc est à Clermont-Ferrand, où cer.
tains établissements occupent aujourd'hui
plus de 3.000 ouvriers.
Des usines s'élèvent également dans la ré-
gion parisienne, à Montargis, à Rouen, h
Montluçon et à Marseille.
La plupart de ces usines ont acquis une
renommée universelle grâce à la qualité de
leurs produits, et chaque jour elles s'efforcent
d'améliorer l'importante situation qu'elles
occupent sur les marchés internationaux.
Si notre commerce est partiellement tribu..
taire de l'étranger pour les vêtements imper-
méables et les chaussures en caoutchouc,
Situation due surtout à une question de « sno-
bisme », - notre pays est, par contre, expor-
tateur tant pour les bandages et les pneumati-
ques (chambres à air et enveloppes) que pour
les tuyaux, clapets et autres articles en caout-
chouc manufacturés à l'usage des diverses in-
dustries.
Nos principaux clients sont en Europe : la
Grande-Bretagne, la Belgique et la Suisse ,
nos produits pénètrent aussi sur les marchés
sud-américains, et les exportations à destina.
tion du Brésil et de l'Argentine principale-
ment tendent à augmenter.
La part prépondérante dans les exportations
appartient aux chapes, chambres à air, blocs,
bandages pour roues. Ces produits se répartis-
sent de la façon suivante entre les différents
navs acheteurs ;
r-" - _-n__- Quintaux
Grande-Bretagne 46.471
Union belgo-luxembourgeoise. 25.07O
Suisse. 18. 502
Espagne 17.696
Etats-Unis. 9.521
Indes anglaises. 7.664
Australie 5-493
Autres pays. 87.576
Total. 217.999
Le chiffre des exportations totales s'est
élevé à 275.664 quintaux métriques en 1924,
au lieu de 219*428 en 1923, et 188.514 en 1922,
représentant une valeur de 814.991.000 francs
en 1924, 605.677.000 francs en 1923 et 477 mil-
lions 640.000 francs en 1922.
Les marques françaises de pneumatiques et
'de bandages, tant par le fini dè leur produc-
tion que par l'excellence des méthodes com-
merciales d'expansion, ont conquis même en
Amérique du Sud, où la concurrence des
Etats-Unis se fait sentir plus que partout ail-
leurs, une clientèle sûre et croissante.
11 en est ce meme aes caoutchoucs pour les
usages industriels ou électriques, et nos
tuyaux, clapets, bondes et articles similaires
comme nos fils téléphoniques ou télégraphi-
ques et nos câbles sous-marins ou de trans-
ports de force électrique, non seulement suffi-
sent à notre consommation nationale, mais
aussi nous permettent d'approvisionner en-
core de Nombreux clients étrangers.
Nos voisins du Congo Belge songent à
planter des hévéas (hevea brasiliensis), le
vrai caoutchoutier du Para et Ils s'inspirent
pour organiser leurs plantations des procé-
des employés dans les Etats Malais.
La méthode la plus appliquée consiste à
planter au moins 500 arbres par hectare que
l'on éclaircit jusqu'à 200 environ en enlevant
les sujets les plus producteurs. On saigne
les arbres à 3 ans ou 2 ans et demi pour
constater les rendements individuels, et à
7 ans la plantation est en plein rendement.
En Extrême-Orient, le prix de revient
d'une plantation d'hévéas est estimé, d'après
une enquête àmércaine, entre 200 et 400 dol-
lars par acre, soit 10.000 à 20.000 francs
par hectare, y compris les intérêts, jusqu'à
l'entrée en production.
La préparation de nos caoutchoucs indo-
chinois est faite avec le plus grand soin par
une main-d'œuvre extrêmement habile et soi-
gneuse, ainsi que nous avons pu nous en
rendre compte par les films documentaires
que nous présenta tout dernièrement M.Gour-
don, à l'Agence Economique de l'Indochine,
lors de la réception de mon sympathique
collègue Alexandre Varenne, avant son dé-
part pour Saïgon.
La qualité de la gomme est à rechercher
avant tout, car si la technique préparatoire
à l'industrie consiste à mélanger différentes
espèces de caoutchouc, la bonne qualité de ces
espèces joue un rôle prépondérant dans les
résultats définitifs dont la vulcanisation est
le dernier stade.
La valeur des produits de l'industrie caout-
choutière française, leur assure. sur les mar-
chés étrangers, ainsi que nous l'avons vu
plus haut, le deuxième rang, et malgré tous
les efforts consacrés à la préparation des
caoutchoucs de synthèse, c'est encore le
caoutchouc naturel qui est employé. Il ne
faut cependant pas désespérer de voir le
caoutchouc synthétique venir en appoint aux
caoutchoucs naturels, car en nartant des car-
bures isopréniques et en réalisant en quelque
sorte le travail de la nature par des réac-
tions appropriées, on espère obtenir un pro-
duit présentant les mêmes propriétés que le
caoutchouc naturel et pouvant rivaliser avec
lui quant au prix de revient.
En dehors de la lutte économique que se
font pour le caoutchouc l'Angleterre et les
Etats-Unis, la France doit être prête à pro-
fiter des avantages qu'elle peut tirer de la
hausse. Elle résulte de la réduction de la
production britannique, en exécution du plan
Stevenson appliqué en Malaisie et à Ceylan,
et par répercussion sur tous les territoires
d'exploitation de caoutchouc. contrôlés par
l'impérialisme britannique.
Elaboré en 1922, sur les recommanda-
tions du Comité consultatif du caoutchouc,
présidé par M. Stevenson, ce malthusianisme
de la production réduisit en deux ans la pro-
duction de Ceylan et de la Malaisie de
50.000 tonnes environ. Ce plan autorisait les
sociétés de plantations à exporter de ces ré-
gions avec un droit minimum de sortie de
1/2 pence par livre, une quantité de caout-
chouc cortespondant à 60 de leur récolte
de 1920, prise comme production standard,
lorsque les cours de la gomme attei-
gnent t shilling par livre. C'était un excel-
lent moyen de limiter les krachs survenus
pendant les années précédentes par suite de
la surproduction.
Mais ce plan aura sans doute cessé de
fonctionner au 31 décembre prochain, car le
pourcentage, ainsi que le prévoyait le plan
lui-même, sera porté à 95 ce qu, peu de
compagnies peuvent réaliser. Il faut donc
nous attendre non seulement à une prochaine
stabilisation des prix, mais à un fléchisse-
ment, et alors, gare aux stocks.
En résumé, notre empire colonial nous
permet de participer largement à l'indus-
trie caoutchoutière mondiale et ce, grâce au
perfectionnement des méthodes de culture et
de récolte, perfectionnement auquel nos. ser-
vices agricoles coloniaux ne sont pas étran-
gers, ce qui justifie les crédits nui ne seront
jamais trop élevés que leur allouent les bud-
gets coloniaux.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de ta rommisslon
des Douanes
et des Conventions ()omm(!rr.lnl,J.
golem
M. Steeg rentre en France
o-o
M. Steeg, Résident Général de France au
Maroc, s'est embarqué samedi pour la Fran-
Maroc, il doit conférer avec les membres du
ce, où
Gouvernement.
Le MarèchaULyautey, ayant à bord, avec
M. Steel, M. Kampmann, a quitté Casa-
blanca à 16 h. 30. Sur le même paquebot, ont
pris place les généraux Billotte et Goureau.
M. Varenne à Hanoï
Le Gouverneur Général dont nous avons
relaté le voyag e à Hanoï, est arrivé samedi
à 17 heures à Hanoï.
Il a été salué par le Résident Supérieur du
Tonkin et les autorités officielles, au milieu
d'une affluence considérable d'indigènes.
A L'OFFICIEL
Le « Journal Officiel » du 4 décembre a pu-
blié le relevé des produits d'origine et de pro-
venance tunisiennes importés en France ou en
Algérie pendant la troisième décade du mois
de novembre 1985.
Nouvelle phase
d'une opération laborieuse
-0.0-
A
On se souvient que, dans sa
séance dit 28 novembre, la Commis-
sion désignée par le ministre des
Colonies pour déterminer les règles de répar-
tition du contingent supplémentaire de 8.000
hectos avait adopté, par 16 voix contre 5, la
proposition de AI. Henry Bérenger, tendant à
prendre four base de celle répartition les im-
portations en France la porte restant ou-
verte aux réajustements.
La Commission s'est donc réunie de nou-
veau samedi dentier, 5 décembre, en vue de
régler la question en suspens, celle des
« réajustements ». Nos excellents collègues
de la Martinique nous y réservaient une aima-
ble surprise. Très libéralement, ils voulaient
bien proposer de prélever sur la part revenant
à la Réunion par application de la motion
Bércnger, soit 1.594 hectos, un modeste tri-
but de 1.094 hectolitres à affecter à la
Guyanc, à Madagascar et à VIndochine.
Cette générosité ne pouvait manquer de
toucher la représentation de notre vieille co-
lonie de la Mer des Indes. Elle était moins-v
appréciée, cependant par les représentants de
Madagascar et de VIndochine qui se voyaient
réserver. 94 hectos, à se réPartir, au cas où
la Guyane recevrait les 1.000 hectos qu'elle
manifeste la ferme intention de réclamer,
excipaltt des engagements pris à son égard au
moment du vote de la loi de finances et aux-
quels le Département a paru ad/lérer.
Tout se trouvait aiirsi remis en question ;
et nos collègues de Madagascar déposaient
alors une motion tendant à l'adoption des
propositions de VAdministration Centrale,
lesquelles tiennent compte de trois éléments :
a) Primes aux augmentations de production
sucrière ;
b) Création d'établissements nouveaux:
c) Encouragements à accorder au dévelop-
pement de la culture de la canne, à la
Guyane particulièrement.
- Il y a vote acquis sur le principe de la
rèpartitiont protestaient nos excellents col-
lègues de la Martinique.
- Pardont leur répondait-on. l'a règle
adoptée est une règle commune à toutes les
parties prenantes, appelées à rétrocéder une
part proportionnelle de leur « quantum » en
faveur des colonies dont le contingent est à
redresser. Pourquoi voulez-vous en faire une
règle arbitraire 1
Trois heures de discussion passionnée
n'ont pas épuisé le débat. Il fallait cependant
voter. La Réunion s'est ralliée à la motion de
Madagascar; 7a Guadeloupe également.
Quinze voix Vont, ratifiée.
la parole est maintenant à M. Léon Pa.
fier qui possède, désormais, tous les cléments
d'une équitable décision.
Auguste Brunet
Député de la Hôunion.
i
A LA CHAMBRE
-00
RAPPORT
Les crédits pour la Syrie
Le rapport de M. Henry Simon, député du
Tarn, sur le budget des Affaires Etrangères
pour 1926 a été distribué aujourd'hui.
Dans le développement du chapitre con-
sacré aux crédits du Haut-Commissariat de
France en Syrie (8.200.000 francs), M. Hen-
ry Simon exprime sa conviction que l'inté-
rêt, le devoir et l'honneur de la France exi-
gent qu'elle continue, en dépit des difficultés
de l'heure, la tâche qu'elle a entreprise en
acceptant le mandat syrien.
Il insiste pour que soit enfin organisé
le mandat et que lee Etats aient enfin une
constitution définitive. Il renouvelle son dé-
sir de leur voir prendre une part plus gran-
de aux dépenses militaires alors que les Sy-
riens sont peut-être ,d'après leur propre
aveu, les contribuables les moins imposée
du monde.
AU SENAT
RAPPORT
Le deuxième câble France-Tunisie
Le rapport de M. Jamin sur le projet de
loi tendant à ratifier la convention interve-
nue entre la France et la Tunisie pour la
pose d'un deuxième câble, entre la France
et la Tunisie, a été distribué samedi.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Colonies
Réunie samedi, la Commission des Colo-
nies a entendu le rapport de M. Buhan, sé-
nateur de la Gironde, ohargé au nom de la
Commission de donner un avis sur le pro-
jet de loi portant création d'une « Ban-
que d'émission à Madagascar ».
Après une courte discussion, la Commis-
sion des Colonies, a fait siennes les
réserves de M. Drihan, au sujet de la
cession éventuelle de tout ou partie des
parts bénéficiaires et adopte l'ensemble du
projet qui viendra prochainement en dis-
cussion devant la Haute assemblée.
M CONSEIL MEUMES MUNIES
Samedi dernier, à 10 heures, au Ministère
des Colonies, la « Section du Tourisme et de
la propagande coloniale » du Conseil Supé-
rieur des Colonies s'est réunie. L'ordre du
jour était le suivant : Tourisme colonial et
Propagande coloniale par l'Enseignement.
M.- MONGUILLOT
secrétaire général. de l'Indochine
0
Le Journal Officiel d'hier a publié un
long décret mouillant l'article 8 du dé-
cret du 20 * octobre 1911 qui fixe les pou-
voirs du Gouverneur Général de l'Indo-
chine
Jusqu'ici le secrétaire général du Gou-
vernement général était sans attributions
déterminées et n'agissait que dans la li-
mite des délégations qui lui étaient confé-
rées.
Depuis lors, l'essor pris par l'Indochine
et Je développement des rapporte qu'elle
entretient nécessairement non seulcment
avec la métropole mais aussi avec les
pays voisins, les problèmes importants
qui se posent en matière de politique inté-
rieure ou extérieure, absorbent de plus
en plus l'attention du Gouverneur Géné-
ra! et ne lui laissent lilue le loisir suffi-
sant pour qu'il puisse exercer de façon
directe et permanente sur l'administra-
tion des différents services de la colonie,
l'action de direction et de contrôle que
comportent ses attributione.
D'autre part, l'extention. prise par les
services tant généraux que locaux, leur
importance grandissante exigent jinc liai-
son et une surveillance incessante pour
assurer dans leur fonctionnement une ap-
plication stricte et uniforme des principes
directeurs pris par lie Gouverneur Général.
Il devient donc presque impossible à ce-
lui-ci de gouverner et d'administrer à ta
foie, s'il n'est pas secondé dans sa tâche
par un haut fonctionnaire spécialement
chargé sous son autorité d'assurer la
bonne marche de l'administration tuKÂné-
rale de l'Indochine.
I/importance du rÔle oinsi dévolu ti ce
Imut fonctionnaire qui agira par déléga-
tion permanente du Gouverneur Général et
qui tiura autorité sur' les chefs dos services
généraux et également sur les chefs des ad-
ministrations locales en ce qui concerne
tout au moins les services administrai ifs,
exige que son rang dans la hiérarchie ad-
ministrative corresponde h la prééminence
de ses fonctions, afin que l'action qu'il
exercera directement sur les services soit
indiscutée. -
L ',n.rticto 8 est donc qinsi modifié.
Le Gouverneur Général de l'Indochine frnn-
cuiso est assisté d'un secrétaire tgnéI'nl du
Gouvernement Général choisi parmi les rési-
dents supérieurs de lr* classo des colonies et
nommé par décret istir sa présentation. Le Gou*
verneur (général peut déléguer oui Secrétaire 06-
néral ilit Gouvernement Général lout ou par-
tic (tes pouvoirs qui lut sont conttés par le
présent décret. J\'U, point do vue oIHtmilÜ.slrlltlf, le
Secrétaire ̃Génft'U.I du Gouvernement Généraf
e.vorcn par tléiégulluii penmmicnte chi Gouver-
neur Gértârnl une acllon directe sur l'cnsomble
des sorvicos clo la colonU- tant généraux que
locaux. -
Saut désignation -péci¡¡,l( par un décret pris
sur ia proposition d.11 Ministre des Colonies,
Je Secrétaire Général du Gouvernement Générai
remplace, par intérim, lu Gouvornour Général
lituluiru en cas (l'nbscnce,
Le Guitvernciir OénÓrwl est également assisté
d'un conseil de Gouvernement dont la compo-
sition et les attributions -sont déterminées par
un décret sl'Cinl.
Est modillé ainsi qu'il suit le second na-
rngrapilit: do rnrMcic 0 du mOtmc décret.
CI l'a Cominiission permanente du Conseil de
Gouvernement est convoquée par le Gouver-
neur Générul et présidée soit par In Gouver-
neur Général, soit par le Secrétaire Générai
du Gouvernement Générul. Elle se réunit it
Hanoï ou 11 Suïgon, et comprend ies membres
du Conseil de Gouvernement présents au lieu
de la 'n'uninn ou: leurs intérimaires. »
K«l modillé ainsi qu'il suit l'article 1er du
décret du 12 jau.vier 1921 :
« L'indemnité attribuée au Secrétaire Général
du Gouvernement Général de l'Indochine, pour
Irais (tt représentation et de scrvice, est lixée
à 12.000 piastres. »
* *
M. le Ministre des Colonies, par décret
de ce jour vient de nommer M. Mon-
guiHot, résident de première classe au Ton-
kin, secrétaire général du Gouvernement
Général de l'Indo-Chine.
Cotte désignation des plus flatteuses et des
iplus méritées sera accueillie aussi javorll-
blement en Indochine que dans la métro-
pole.
Ancien élève de l'Ecole Polytechnique,
ancien capitaine d'artillerie coloniale, M.
Monguillot est entré dans l'administration
coloniale par l'Inspection des colonies.
Depuis plus de dix ans en Indochine, il
a été le principal collaborateur des divers
Gouverneurs Généraux qui se sont suc
cédé à Hanoï.
Sa grande exspérience d'es questions d'Ex-
trême-Orient en fait, dans ses nouvelles
fonctions, un conseiller précieux pour M.
Varenne.
–-– 8. :
6WHB>88II»II te VM|6rlB,flwBrtaBlmt PritiM
Cette Commission se réunira demain 8
décembre, à 15 heuree.
A l'ordre du jour :
Avis de M. Gasparin sur la proposition
1735 de M. Morinaud tendant à créer un
contingent de la Légion d'honneur pour
les citoyens français et les RurOrpéens de
Tunisie et du Maroc.
Désignation de rapporteur.
Projet 1809 portant suppression de l'Of-
fice colonial et remplacement de cet or-
gane par l'Agence Générale des Colonies.
Proposition 1993 de M. Angouavant ten-
dant à améliorer le fonctionnement du
système de dérogations prîjvu pour les
colonies par l'article 4 de la loi du 11 jan-
vier 18f*2.
Projet 2145 relatif à l'exposition colo-
niale de Paris.
.,. -
Frontière égypto-libyenne
Un accord relatif à la frontière de Tripoli-
taine est intervenu entre l'Italie et l'Egypte..
Grandiose Mani festation
Samedi soir, a eu lieu, dans le grand am-
phithéâtre de la Sorbonne, sous la présidence
de M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
la fête du Cinquantenaire de Y Union Fran-
çaise de la Jeunesse, la grande Société
d'éducation populaire et de perfectionnement
professionnel, créée sous le patronage de
Pasteur, Marcelin Berthelot, René Goblet,
Henri Brisson, etc., qu'a présidée Jaurès et
que dirige actuellement notre ami Auguste
Brunet, député de la Réunion. La musique
de la Garde républicaine prêtait son concours
il cette brillante cérémonie à laquelle
s'étaient fait représenter M. le Président de
la République, M. le Président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, les minis-
tres de l'Instruction publique, du Commerce,
de la Guerre, de la Marim. de la Justice,
des Travaux publics, de l'Agriculture, les
sous-seciétaires d'Etat de l'Enseignement
technique et de l'Aéronautique, le Président
de la Chambre des députés, etc. Sur l'es-
trade, avaient pris place à côté de M. Léon
Perrier et de M. Auguste Brunet, M. Mar-
cel Chariot, ministre plénipotentiaire, prési-
dent honoraire de VUnion Française de la
Jeunesse, M. le recteur Thamin, des séna-
teurs, députés, conseillers généraux de la
Seine et cofasei 11ers municipaux de Paris.
C'est devant une salle comble et une as-
sistance d'élite, que M. Auguste Brunet,
prenant la parole en qualité de président de
V Union, a retracé la vie de cette association
qui groupe tant de dévouements volontaires,
qui « rejoint l'Université aux faubourgs »,
et définit le rôle national et social de
1' « Union » avec ses sections d'enseigne-
ment général et ses sections techniques : sec-
tiolts dit bâtiment, section industrielle, sec-
lion d'aéronautique pour la formation de mé-
caniciens d'aviation et de candidats aux
bourses de pilotage, école pratique de colo-
nisation en voie de création, placée sous l'in-
vocation du nom de Savorgnan de Brazza,
l'un des fondateurs de VUnion. En termi-
nant, M. Auguste Brunet a dégagé la phi-
losophie d'une œuvre qui repose sur l'idée
de solidarité et sur la notion de la « dette
sociale » dbnt avaient pris conscience les
jeunes intellectuels, élèves de l'Ecole Po-
lytechnique et de l'Ecole Normale Supé-
rieure, qui ont donné l'exemple pendant la
guerre et qui ont « payé ».
Quand les applaudissements qui ont ac-
cueilli cette émouvante péroraison ont cessé,
M. Marcel Chariot, président honoraire, rap-
pelle en termes heureux les souvenirs de la
ic période militante » de V Union, évoque les
figures de Pasteur, de Léon Bourgeois, si
profondément attachés à 1' « Education de
la Démocratie », et donne à la jeunesse
française les conseils d'une expérience que
les heures difficiles des lendemains de vic-
toire ne laissent pas désabusée.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, à
son tour, prit la parole en ces termes :
Messieurs,
Si j'ai tenu à venir au jour d' /nii présider
la cérémonie organisée par /'Union Fran-
çaise de la Jeunesse, c'est pour vous marquer
tout l'intérêt due je porte à des associations
comme la vôtre, qui poursuivent inlassable-
ment leur action si profitable d'éducatimt et
de propagande.
En efiet, Messielfrs, le Gouvernement ne
peut que rendre hommage au rôle de l'ini-
tiative privée lorsqu'elle revêt des formes
aussi efficaces et qu'elle poursuit des buts
d'ordre social et nalioltal aussi élevés.
Rapprocher la partie intellectuelle de la
nation de la classe ouvrière, rejoindre, com-
me l'a dit si heureusement votre président,
VUniversité ait Faubourg. répandre dans les
milieux les plus divers les connaissances
techniques indispensables à tous, dispenser
cette éducation aussi bien aux anciens élèves
des écoles de la Ville de Paris qu'aux ou-
vriers désireux d'acquérir une instruction gé-
nérale les élevant au-dessus de la l'outine des
l viêtiers, prendre contact avec les étudiants
de nos lycées préoccupés de leur carrière et
spécialistes des professions industrielles :
telles sont, en raccourci, les diverses mani-
festations de votre action. Mais cette tâche
'ze vous est pas apparue comme suffisante et
voits aves voulu ajouter une nouvelle bran-
che ii votre activité. Comment le ministre
,f.es Colonies ne se réjouirait-il pas de voir
'-'Union Française de la Jeunesse créer au-
jourd'hui une section d'orientation coloniale?
POllrsuivaut, en effet, I'oeiti,,re amorcée par
mes prédécesseurs, je désire, en plein accord
avec votre initiative, intensifier la propa-
gande en faveur de notre domaine extérieur,
non seulement à Paris et dans les grands
ports de France, mais partout sur le terri-
toire métropolitain oit « la mentalité colo-
niale » est encore à créer. J'entends, d.is-)e,
constituer peu à peu dans tous les princi-
paux centres de notre pays des foyers de
rayonnement de l'idée coloniale, des grou-
pements de propagande qui intéresseront l'in-
dustrie régionale aux débouchés que leur of-
frent nos colonies comme aux matières pre-
mières qu'elles produisent. Déjà, de tels Co-
mités ont été constitués dans un certain nom-
bre de villes. Documentation, films, projec-
tions, conférenciers sont mis à leur disposi-
tion dans la mesure des moyens dont je dis-
pose et le temps est bien passé, ie l'affirme,
où le reproche d'absence de propagande colo-
nale pouvait être justifié.
Agences Economiques des Colonies, gran-
des Ligues et Comités de propagande sont
désormais associés dans une même action
vers les mêmes buts : faire connaître ses co-
lonies à la France.
Mais, ccpmdant, si l œuvre de propagande
que vous allcn entreprendre en contact étroit
avec le ministère des Colonies et les gran-
des administrations coloniales apparaît com-
me indispensable, encore faut-il, pour que
cette propagande soit vraiment pratique,
qu'elle soit méthodiquement entreprise et
poursuivie ; car, messieurs, si la France peut
sfenorgueillir de son domaine colonial et de
ses immenses possibilités d'avenir, il con-
tient. cependant qu'elle sache également que
l'œuvre à réaliser est ingrate, difficile,
qu'elle réclame des moyens puissants. une
action tenace, un personnel de choix.
Et il faut que je réfute ici même l'illusion
par trop dangereuse et par trop répandue
dans l opinion publique, qu'il suffit d'aller
aux colonies pour réaliser je ne sais quelles
mirifiques fortunes. Certes, il y a de belles
carrières à parcourir, mais le temps des pion-
niers et des chercheurs d'or est passé et nos
colonies ne sont pas des El-Dorado.
C'est une grande erreur, et ce serait une
faute impardonnable de croire que ceux qui
n ont été bons à rien dans la métropole se-
ront bons à tout à la colonie. Car, il fautl
bien l'avouer, messieurs, l'un des premiers
résultats de la propagande coloniale a été
de faire affluer dans nos organismes colo-
maux, publics et privés des milliers et des
milliers de demandes d'emploi, et partout
ces demandes ont malheureusement reçu l'ac-
cueil qu'elles ne pouvaient manquer de rece-
voir. Aussi, n'est-il pas de semaines où l'on
ne trouve sous la plume des publicistes les
plus véhéments reproches et les critiques les
plus acérées) contre cette « administration ré-
trograde qui décourage les initiatives, stB-
rilise les bonnes volontés, écarte les activi-
tés.
Elt bien! messieurs, je tiens à déclarer net-
tement que les colonies ne sont pas - comme
le rappelait un de mes éminents prédéces-
seurs - des lazarets pour indésirables de la
Métropole ni des refuges pour ceux qui ne
sont parvenus à rien de bon dans la Métro-
pole.
Ce qu'il nous faut, ce ne sont pas les qué-
mandeurs innombrables, mais l'élite des tech-
niciens et des spécialistes : ingénieurs, topo-
graphes, géodùsicns, électriciens, agronomes,
vétérinaires, lItédccills, chimistes, ouvriers
spécialisés, que sais-je encore!
Et ceux que nous devons écarter, que nous
écarterons résolumcllt, ce sont tous les inap -
tes, tous les incapables, les inadaptés, tous
ceux qui viendraient grossir sans profit pour
la colonie le cadre des non-valeurs européen-
nes que nous devons au contraire supprimer
partout là oit il a réussi à s'implanter.
Nos colonies ne sont pas, il faut qu'on le
sache, des colonies de peuplement où l'Eu-
ropéen puisse accomplir sans danger des tra-
vaux rudes et pénibles. Le Français aux colo-
nies ne peut, je dirai même ne doit remplir
que des fonctions d'initiation et de direction;
tl doit être là pour surveiller, pour contrôler,
pour redresser, pour diriger et c'est pour cela
que nous lui demandons la technicité indis-
pensable.
D'ailleurs, Messieurs, votre éminent Prési-
dent, mon ami Auguste Brunet, député de la
Réunion, qui n'oublie pas comme parlemen-
taire - ce dont je ne saurais trop le féliciter
-- qu'il a présidé au cours de sa belle et
longue carrière administrative, aux destinées
d'iinportalltts colonies et de grands gouverne-
ments ghléraux, vous renseignera avec sa
chaude et persuasive 'conviction sur les be-
soins précis de nos colonies et dmlS quelle
mesure nous pouvons les satisfaire.
Permettes-moi de le félicita ici publique-
ment de l'orientation nouvelle qu'il entend
donner à votre association qui, en faisant une
large place à l'éducation coloniale de la Xa-
tion, en révélant par la conférence et par le
film l'effort colonial de la France et les res-
sources de nos colonies, se fait le bon ouvrier
de notre relèvement économique.
Sous une si compétente et si habile direc-
tion, je suis convaincu que l'Union Française
de la Jeunesse est vapable de faire antvre des
plus utiles et c'est pour cette raison que je
suis heureux de pouvoir, en lui a pportallt ,w-
jourd'hui le témoignage de ma sympathie,
lui accorder tout l'appui du ministère des
Colonies.
D'ailleurs, votre Association n'a-t-elle pas
déjà de glorieux parrainages et à côté d' hom-
mes politiques célèbres, de savants universel-
lement conn-us comme Pasteur et Marcellin
Berthelot, n'a-t-elle pas compté au nombre de
ses animateurs l'illustre explorateur Savor-
gnan de Brassa à qui nous devons l'une de
nos plus grandes et peut-être de nos plus
riches colonies.
Et pour conclure, Messieurs, je 7'Olldl'al.
vous dire tout le prix que j'attache à la col-
laboration de la jeunesse dans lloeitvre de
redressement général de notre pays : nous
n'avons pas seulement besoin de capitaux cl
de moyens matériels; après les lourdes pertes
de la guerre, le Pays Il besoin que ses enfants
redoublent d'efforts. Je sais, Messieurs, que
je puis compter sur votre entier dévouement;
laisses-moi vous faire confiance et voir en
vous les artisans de l'avenir, ceux de la plus
grande, de la plus belle France.
Ce discours de haute tenue de M. Léon
Perrier est vivement applaudi.
Un très beau concert a suivi cette partie
officielle. Tour à tour, M. Thill de l'Opéra,
Mlle Jane Laval de l'Opéra, M. Guénot
de l'Opéra-Comique, ont soulevé les bravos
de la salle. La belle musique de la Garde
a exécute brillamment une suite de l'Arlé-
sienne et la « Chanson de Cornouaille ». Un
jeune violoniste de dix ans, M. Pierre Né-
rini, a fait admirer son impeccable virtuo-
sité, et Mme Marguerite Herleroy, ravis-
sante dans les costumes de l'époque « En
1830 » et « Sous le Second Empire », a
chanté avec son art exquis des Chansons de
Béranger et les romances créées par Adelina
Patti, accompagnées au piano par l'excel-
lent artiste Fcrnand Rivière.
--
A r Aoadémio des tariiiiors et Belles-Lettres
0-0
Une merveille archéologique dans le Hoggar
L'Académie a reçu do M. Reygnsso, ad-
ministrateur dl' la commune mixte do Tl-
hossa, président de l'Office africain dn l'Ins.
titut général d'anthropologie, une commu-
nication dn plus bout i.ntérôt, qui confirme
l'information parue dans les Annales colo-
niales du 18 novembre. Rn coldaborRlUon
avec 1e camte. de Prorock, ce savant a
exploré une tombe tinkinani à Abi-bcssa. R,
a trouvé des objets en bois sculpté, des vé-
k-- i. - - - - - - - - - -
L* NUMKRQ : 90 CBNTIMBB LUNDI BQIR, 7 DECEMBRE 1685
Les Annales Coloniales
JOURNAL1 QUOTIDIEN
LU ARTiqjâ eunjts cam ulks annales com>niales- soni la propriété
EXCLUSIVE PU JOURNAL
DIRECTEURS S MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
(MmUm et AdaiittiMiao : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* TepHI' : LOUTU if-Il
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Lès Caoutchoucs Français
..8
La consommation du caoutchouc est de
plus en plus grande et les besoins dépassant
la production, il s'en est suivi une hausse
considérable des prix qui a eu sa répercus-
sion naturelle sur les objets manufacturés.
C'est ainsi qu'au prix de gros, pour une
voiture de 12 à 15 chevaux, une chambre à
air vaut 123 francs et une enveloppe revient
à 863 francs! C'est-à-dire près de huit fois
plus cher qu'avant la guerre.
Dans cette question, ainsi que le faisait
remarquer M. Victor Snell, nous sommes
comme les grenouilles de la fable qui ne
voyaient pas sans inquiétude le combat des
deux taureaux (Angleterre et Amérique), sa-
chant bien qu'elles finiraient par être pié-
tinées par le vaincu, si ce n'est par le vain-
queur ou par tous les deux.
Dans la production du - caoutchouc, la
France occupe la situation suivante :
La production de l'Indochine se développe
constamment : de 4.104 tonnes en 1922, elle
est passée à 6.4001 tonnes en 1924; d'autre
part, l'appoint du groupe africain français
a été de 2.100 tonnes en 1924. Mais si l'on
peut espérer que nos plantations de l'Indo-
chine pourront arriver à suffire aux besoins
de notre consommation dont nous ne tirons
de nos colonies actuellement que le sixième,
on ne peut guère compter que nos terres
caoutchoutières africaines nous donneront da-
vantage. Ce serait, en effet, une utopie que
de mettre grand espoir dans le développe-
ment ultérieur de plantations en A.E.F. par
exemple, où seul le Manihot (Manihot Gla-
ziovii) réussit malgré le peu de terre végé-
i.u 1 ._ii_ :1 --.. --.-.f.. –vi-
tale dans laquelle il est semé. Son rende-
ment qui n'est que de 120 à 150 grammes
de gomme est réellement insuffisant. Le
caoutchouc de cueillette est de nos jours payé
à l'indigène, dans l'Oubangui 20 francs le
Kilo et vendu en France 34 à 35 francs,
prix maxima; celui de plantation vaut une
quantaine de francs. C'est donc en Indo-
chine que se poursuivent avec succès les ef.
forts et en 1914, soit sept ans après les
premiers essais en Cochinchine, il y avait
plus de 14.000 hectares d'hévéas et aujour-
'hul leur superficie dépasse 30.000 hec-
- tares,
Résultats qui autorisent tous les eseirs
et nous devons poursuivre de notre mieux
1'intensiifcntiion de la culture du caoutchouc
'de plantation, car la France occupe le deuxie-
me rang après les Etats-Unis parmi les pays
consommateurs. Cela tient surtout, comme
aux Etats-Unis, au développement de l'in-
dustrie automobile.
Le principal centre de transformation du
caoutchouc est à Clermont-Ferrand, où cer.
tains établissements occupent aujourd'hui
plus de 3.000 ouvriers.
Des usines s'élèvent également dans la ré-
gion parisienne, à Montargis, à Rouen, h
Montluçon et à Marseille.
La plupart de ces usines ont acquis une
renommée universelle grâce à la qualité de
leurs produits, et chaque jour elles s'efforcent
d'améliorer l'importante situation qu'elles
occupent sur les marchés internationaux.
Si notre commerce est partiellement tribu..
taire de l'étranger pour les vêtements imper-
méables et les chaussures en caoutchouc,
Situation due surtout à une question de « sno-
bisme », - notre pays est, par contre, expor-
tateur tant pour les bandages et les pneumati-
ques (chambres à air et enveloppes) que pour
les tuyaux, clapets et autres articles en caout-
chouc manufacturés à l'usage des diverses in-
dustries.
Nos principaux clients sont en Europe : la
Grande-Bretagne, la Belgique et la Suisse ,
nos produits pénètrent aussi sur les marchés
sud-américains, et les exportations à destina.
tion du Brésil et de l'Argentine principale-
ment tendent à augmenter.
La part prépondérante dans les exportations
appartient aux chapes, chambres à air, blocs,
bandages pour roues. Ces produits se répartis-
sent de la façon suivante entre les différents
navs acheteurs ;
r-" - _-n__- Quintaux
Grande-Bretagne 46.471
Union belgo-luxembourgeoise. 25.07O
Suisse. 18. 502
Espagne 17.696
Etats-Unis. 9.521
Indes anglaises. 7.664
Australie 5-493
Autres pays. 87.576
Total. 217.999
Le chiffre des exportations totales s'est
élevé à 275.664 quintaux métriques en 1924,
au lieu de 219*428 en 1923, et 188.514 en 1922,
représentant une valeur de 814.991.000 francs
en 1924, 605.677.000 francs en 1923 et 477 mil-
lions 640.000 francs en 1922.
Les marques françaises de pneumatiques et
'de bandages, tant par le fini dè leur produc-
tion que par l'excellence des méthodes com-
merciales d'expansion, ont conquis même en
Amérique du Sud, où la concurrence des
Etats-Unis se fait sentir plus que partout ail-
leurs, une clientèle sûre et croissante.
11 en est ce meme aes caoutchoucs pour les
usages industriels ou électriques, et nos
tuyaux, clapets, bondes et articles similaires
comme nos fils téléphoniques ou télégraphi-
ques et nos câbles sous-marins ou de trans-
ports de force électrique, non seulement suffi-
sent à notre consommation nationale, mais
aussi nous permettent d'approvisionner en-
core de Nombreux clients étrangers.
Nos voisins du Congo Belge songent à
planter des hévéas (hevea brasiliensis), le
vrai caoutchoutier du Para et Ils s'inspirent
pour organiser leurs plantations des procé-
des employés dans les Etats Malais.
La méthode la plus appliquée consiste à
planter au moins 500 arbres par hectare que
l'on éclaircit jusqu'à 200 environ en enlevant
les sujets les plus producteurs. On saigne
les arbres à 3 ans ou 2 ans et demi pour
constater les rendements individuels, et à
7 ans la plantation est en plein rendement.
En Extrême-Orient, le prix de revient
d'une plantation d'hévéas est estimé, d'après
une enquête àmércaine, entre 200 et 400 dol-
lars par acre, soit 10.000 à 20.000 francs
par hectare, y compris les intérêts, jusqu'à
l'entrée en production.
La préparation de nos caoutchoucs indo-
chinois est faite avec le plus grand soin par
une main-d'œuvre extrêmement habile et soi-
gneuse, ainsi que nous avons pu nous en
rendre compte par les films documentaires
que nous présenta tout dernièrement M.Gour-
don, à l'Agence Economique de l'Indochine,
lors de la réception de mon sympathique
collègue Alexandre Varenne, avant son dé-
part pour Saïgon.
La qualité de la gomme est à rechercher
avant tout, car si la technique préparatoire
à l'industrie consiste à mélanger différentes
espèces de caoutchouc, la bonne qualité de ces
espèces joue un rôle prépondérant dans les
résultats définitifs dont la vulcanisation est
le dernier stade.
La valeur des produits de l'industrie caout-
choutière française, leur assure. sur les mar-
chés étrangers, ainsi que nous l'avons vu
plus haut, le deuxième rang, et malgré tous
les efforts consacrés à la préparation des
caoutchoucs de synthèse, c'est encore le
caoutchouc naturel qui est employé. Il ne
faut cependant pas désespérer de voir le
caoutchouc synthétique venir en appoint aux
caoutchoucs naturels, car en nartant des car-
bures isopréniques et en réalisant en quelque
sorte le travail de la nature par des réac-
tions appropriées, on espère obtenir un pro-
duit présentant les mêmes propriétés que le
caoutchouc naturel et pouvant rivaliser avec
lui quant au prix de revient.
En dehors de la lutte économique que se
font pour le caoutchouc l'Angleterre et les
Etats-Unis, la France doit être prête à pro-
fiter des avantages qu'elle peut tirer de la
hausse. Elle résulte de la réduction de la
production britannique, en exécution du plan
Stevenson appliqué en Malaisie et à Ceylan,
et par répercussion sur tous les territoires
d'exploitation de caoutchouc. contrôlés par
l'impérialisme britannique.
Elaboré en 1922, sur les recommanda-
tions du Comité consultatif du caoutchouc,
présidé par M. Stevenson, ce malthusianisme
de la production réduisit en deux ans la pro-
duction de Ceylan et de la Malaisie de
50.000 tonnes environ. Ce plan autorisait les
sociétés de plantations à exporter de ces ré-
gions avec un droit minimum de sortie de
1/2 pence par livre, une quantité de caout-
chouc cortespondant à 60 de leur récolte
de 1920, prise comme production standard,
lorsque les cours de la gomme attei-
gnent t shilling par livre. C'était un excel-
lent moyen de limiter les krachs survenus
pendant les années précédentes par suite de
la surproduction.
Mais ce plan aura sans doute cessé de
fonctionner au 31 décembre prochain, car le
pourcentage, ainsi que le prévoyait le plan
lui-même, sera porté à 95 ce qu, peu de
compagnies peuvent réaliser. Il faut donc
nous attendre non seulement à une prochaine
stabilisation des prix, mais à un fléchisse-
ment, et alors, gare aux stocks.
En résumé, notre empire colonial nous
permet de participer largement à l'indus-
trie caoutchoutière mondiale et ce, grâce au
perfectionnement des méthodes de culture et
de récolte, perfectionnement auquel nos. ser-
vices agricoles coloniaux ne sont pas étran-
gers, ce qui justifie les crédits nui ne seront
jamais trop élevés que leur allouent les bud-
gets coloniaux.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de ta rommisslon
des Douanes
et des Conventions ()omm(!rr.lnl,J.
golem
M. Steeg rentre en France
o-o
M. Steeg, Résident Général de France au
Maroc, s'est embarqué samedi pour la Fran-
Maroc, il doit conférer avec les membres du
ce, où
Gouvernement.
Le MarèchaULyautey, ayant à bord, avec
M. Steel, M. Kampmann, a quitté Casa-
blanca à 16 h. 30. Sur le même paquebot, ont
pris place les généraux Billotte et Goureau.
M. Varenne à Hanoï
Le Gouverneur Général dont nous avons
relaté le voyag e à Hanoï, est arrivé samedi
à 17 heures à Hanoï.
Il a été salué par le Résident Supérieur du
Tonkin et les autorités officielles, au milieu
d'une affluence considérable d'indigènes.
A L'OFFICIEL
Le « Journal Officiel » du 4 décembre a pu-
blié le relevé des produits d'origine et de pro-
venance tunisiennes importés en France ou en
Algérie pendant la troisième décade du mois
de novembre 1985.
Nouvelle phase
d'une opération laborieuse
-0.0-
A
On se souvient que, dans sa
séance dit 28 novembre, la Commis-
sion désignée par le ministre des
Colonies pour déterminer les règles de répar-
tition du contingent supplémentaire de 8.000
hectos avait adopté, par 16 voix contre 5, la
proposition de AI. Henry Bérenger, tendant à
prendre four base de celle répartition les im-
portations en France la porte restant ou-
verte aux réajustements.
La Commission s'est donc réunie de nou-
veau samedi dentier, 5 décembre, en vue de
régler la question en suspens, celle des
« réajustements ». Nos excellents collègues
de la Martinique nous y réservaient une aima-
ble surprise. Très libéralement, ils voulaient
bien proposer de prélever sur la part revenant
à la Réunion par application de la motion
Bércnger, soit 1.594 hectos, un modeste tri-
but de 1.094 hectolitres à affecter à la
Guyanc, à Madagascar et à VIndochine.
Cette générosité ne pouvait manquer de
toucher la représentation de notre vieille co-
lonie de la Mer des Indes. Elle était moins-v
appréciée, cependant par les représentants de
Madagascar et de VIndochine qui se voyaient
réserver. 94 hectos, à se réPartir, au cas où
la Guyane recevrait les 1.000 hectos qu'elle
manifeste la ferme intention de réclamer,
excipaltt des engagements pris à son égard au
moment du vote de la loi de finances et aux-
quels le Département a paru ad/lérer.
Tout se trouvait aiirsi remis en question ;
et nos collègues de Madagascar déposaient
alors une motion tendant à l'adoption des
propositions de VAdministration Centrale,
lesquelles tiennent compte de trois éléments :
a) Primes aux augmentations de production
sucrière ;
b) Création d'établissements nouveaux:
c) Encouragements à accorder au dévelop-
pement de la culture de la canne, à la
Guyane particulièrement.
- Il y a vote acquis sur le principe de la
rèpartitiont protestaient nos excellents col-
lègues de la Martinique.
- Pardont leur répondait-on. l'a règle
adoptée est une règle commune à toutes les
parties prenantes, appelées à rétrocéder une
part proportionnelle de leur « quantum » en
faveur des colonies dont le contingent est à
redresser. Pourquoi voulez-vous en faire une
règle arbitraire 1
Trois heures de discussion passionnée
n'ont pas épuisé le débat. Il fallait cependant
voter. La Réunion s'est ralliée à la motion de
Madagascar; 7a Guadeloupe également.
Quinze voix Vont, ratifiée.
la parole est maintenant à M. Léon Pa.
fier qui possède, désormais, tous les cléments
d'une équitable décision.
Auguste Brunet
Député de la Hôunion.
i
A LA CHAMBRE
-00
RAPPORT
Les crédits pour la Syrie
Le rapport de M. Henry Simon, député du
Tarn, sur le budget des Affaires Etrangères
pour 1926 a été distribué aujourd'hui.
Dans le développement du chapitre con-
sacré aux crédits du Haut-Commissariat de
France en Syrie (8.200.000 francs), M. Hen-
ry Simon exprime sa conviction que l'inté-
rêt, le devoir et l'honneur de la France exi-
gent qu'elle continue, en dépit des difficultés
de l'heure, la tâche qu'elle a entreprise en
acceptant le mandat syrien.
Il insiste pour que soit enfin organisé
le mandat et que lee Etats aient enfin une
constitution définitive. Il renouvelle son dé-
sir de leur voir prendre une part plus gran-
de aux dépenses militaires alors que les Sy-
riens sont peut-être ,d'après leur propre
aveu, les contribuables les moins imposée
du monde.
AU SENAT
RAPPORT
Le deuxième câble France-Tunisie
Le rapport de M. Jamin sur le projet de
loi tendant à ratifier la convention interve-
nue entre la France et la Tunisie pour la
pose d'un deuxième câble, entre la France
et la Tunisie, a été distribué samedi.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Colonies
Réunie samedi, la Commission des Colo-
nies a entendu le rapport de M. Buhan, sé-
nateur de la Gironde, ohargé au nom de la
Commission de donner un avis sur le pro-
jet de loi portant création d'une « Ban-
que d'émission à Madagascar ».
Après une courte discussion, la Commis-
sion des Colonies, a fait siennes les
réserves de M. Drihan, au sujet de la
cession éventuelle de tout ou partie des
parts bénéficiaires et adopte l'ensemble du
projet qui viendra prochainement en dis-
cussion devant la Haute assemblée.
M CONSEIL MEUMES MUNIES
Samedi dernier, à 10 heures, au Ministère
des Colonies, la « Section du Tourisme et de
la propagande coloniale » du Conseil Supé-
rieur des Colonies s'est réunie. L'ordre du
jour était le suivant : Tourisme colonial et
Propagande coloniale par l'Enseignement.
M.- MONGUILLOT
secrétaire général. de l'Indochine
0
Le Journal Officiel d'hier a publié un
long décret mouillant l'article 8 du dé-
cret du 20 * octobre 1911 qui fixe les pou-
voirs du Gouverneur Général de l'Indo-
chine
Jusqu'ici le secrétaire général du Gou-
vernement général était sans attributions
déterminées et n'agissait que dans la li-
mite des délégations qui lui étaient confé-
rées.
Depuis lors, l'essor pris par l'Indochine
et Je développement des rapporte qu'elle
entretient nécessairement non seulcment
avec la métropole mais aussi avec les
pays voisins, les problèmes importants
qui se posent en matière de politique inté-
rieure ou extérieure, absorbent de plus
en plus l'attention du Gouverneur Géné-
ra! et ne lui laissent lilue le loisir suffi-
sant pour qu'il puisse exercer de façon
directe et permanente sur l'administra-
tion des différents services de la colonie,
l'action de direction et de contrôle que
comportent ses attributione.
D'autre part, l'extention. prise par les
services tant généraux que locaux, leur
importance grandissante exigent jinc liai-
son et une surveillance incessante pour
assurer dans leur fonctionnement une ap-
plication stricte et uniforme des principes
directeurs pris par lie Gouverneur Général.
Il devient donc presque impossible à ce-
lui-ci de gouverner et d'administrer à ta
foie, s'il n'est pas secondé dans sa tâche
par un haut fonctionnaire spécialement
chargé sous son autorité d'assurer la
bonne marche de l'administration tuKÂné-
rale de l'Indochine.
I/importance du rÔle oinsi dévolu ti ce
Imut fonctionnaire qui agira par déléga-
tion permanente du Gouverneur Général et
qui tiura autorité sur' les chefs dos services
généraux et également sur les chefs des ad-
ministrations locales en ce qui concerne
tout au moins les services administrai ifs,
exige que son rang dans la hiérarchie ad-
ministrative corresponde h la prééminence
de ses fonctions, afin que l'action qu'il
exercera directement sur les services soit
indiscutée. -
L ',n.rticto 8 est donc qinsi modifié.
Le Gouverneur Général de l'Indochine frnn-
cuiso est assisté d'un secrétaire tgnéI'nl du
Gouvernement Général choisi parmi les rési-
dents supérieurs de lr* classo des colonies et
nommé par décret istir sa présentation. Le Gou*
verneur (général peut déléguer oui Secrétaire 06-
néral ilit Gouvernement Général lout ou par-
tic (tes pouvoirs qui lut sont conttés par le
présent décret. J\'U, point do vue oIHtmilÜ.slrlltlf, le
Secrétaire ̃Génft'U.I du Gouvernement Généraf
e.vorcn par tléiégulluii penmmicnte chi Gouver-
neur Gértârnl une acllon directe sur l'cnsomble
des sorvicos clo la colonU- tant généraux que
locaux. -
Saut désignation -péci¡¡,l( par un décret pris
sur ia proposition d.11 Ministre des Colonies,
Je Secrétaire Général du Gouvernement Générai
remplace, par intérim, lu Gouvornour Général
lituluiru en cas (l'nbscnce,
Le Guitvernciir OénÓrwl est également assisté
d'un conseil de Gouvernement dont la compo-
sition et les attributions -sont déterminées par
un décret sl'Cinl.
Est modillé ainsi qu'il suit le second na-
rngrapilit: do rnrMcic 0 du mOtmc décret.
CI l'a Cominiission permanente du Conseil de
Gouvernement est convoquée par le Gouver-
neur Générul et présidée soit par In Gouver-
neur Général, soit par le Secrétaire Générai
du Gouvernement Générul. Elle se réunit it
Hanoï ou 11 Suïgon, et comprend ies membres
du Conseil de Gouvernement présents au lieu
de la 'n'uninn ou: leurs intérimaires. »
K«l modillé ainsi qu'il suit l'article 1er du
décret du 12 jau.vier 1921 :
« L'indemnité attribuée au Secrétaire Général
du Gouvernement Général de l'Indochine, pour
Irais (tt représentation et de scrvice, est lixée
à 12.000 piastres. »
* *
M. le Ministre des Colonies, par décret
de ce jour vient de nommer M. Mon-
guiHot, résident de première classe au Ton-
kin, secrétaire général du Gouvernement
Général de l'Indo-Chine.
Cotte désignation des plus flatteuses et des
iplus méritées sera accueillie aussi javorll-
blement en Indochine que dans la métro-
pole.
Ancien élève de l'Ecole Polytechnique,
ancien capitaine d'artillerie coloniale, M.
Monguillot est entré dans l'administration
coloniale par l'Inspection des colonies.
Depuis plus de dix ans en Indochine, il
a été le principal collaborateur des divers
Gouverneurs Généraux qui se sont suc
cédé à Hanoï.
Sa grande exspérience d'es questions d'Ex-
trême-Orient en fait, dans ses nouvelles
fonctions, un conseiller précieux pour M.
Varenne.
–-– 8. :
6WHB>88II»II te VM|6rlB,flwBrtaBlmt PritiM
Cette Commission se réunira demain 8
décembre, à 15 heuree.
A l'ordre du jour :
Avis de M. Gasparin sur la proposition
1735 de M. Morinaud tendant à créer un
contingent de la Légion d'honneur pour
les citoyens français et les RurOrpéens de
Tunisie et du Maroc.
Désignation de rapporteur.
Projet 1809 portant suppression de l'Of-
fice colonial et remplacement de cet or-
gane par l'Agence Générale des Colonies.
Proposition 1993 de M. Angouavant ten-
dant à améliorer le fonctionnement du
système de dérogations prîjvu pour les
colonies par l'article 4 de la loi du 11 jan-
vier 18f*2.
Projet 2145 relatif à l'exposition colo-
niale de Paris.
.,. -
Frontière égypto-libyenne
Un accord relatif à la frontière de Tripoli-
taine est intervenu entre l'Italie et l'Egypte..
Grandiose Mani festation
Samedi soir, a eu lieu, dans le grand am-
phithéâtre de la Sorbonne, sous la présidence
de M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
la fête du Cinquantenaire de Y Union Fran-
çaise de la Jeunesse, la grande Société
d'éducation populaire et de perfectionnement
professionnel, créée sous le patronage de
Pasteur, Marcelin Berthelot, René Goblet,
Henri Brisson, etc., qu'a présidée Jaurès et
que dirige actuellement notre ami Auguste
Brunet, député de la Réunion. La musique
de la Garde républicaine prêtait son concours
il cette brillante cérémonie à laquelle
s'étaient fait représenter M. le Président de
la République, M. le Président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, les minis-
tres de l'Instruction publique, du Commerce,
de la Guerre, de la Marim. de la Justice,
des Travaux publics, de l'Agriculture, les
sous-seciétaires d'Etat de l'Enseignement
technique et de l'Aéronautique, le Président
de la Chambre des députés, etc. Sur l'es-
trade, avaient pris place à côté de M. Léon
Perrier et de M. Auguste Brunet, M. Mar-
cel Chariot, ministre plénipotentiaire, prési-
dent honoraire de VUnion Française de la
Jeunesse, M. le recteur Thamin, des séna-
teurs, députés, conseillers généraux de la
Seine et cofasei 11ers municipaux de Paris.
C'est devant une salle comble et une as-
sistance d'élite, que M. Auguste Brunet,
prenant la parole en qualité de président de
V Union, a retracé la vie de cette association
qui groupe tant de dévouements volontaires,
qui « rejoint l'Université aux faubourgs »,
et définit le rôle national et social de
1' « Union » avec ses sections d'enseigne-
ment général et ses sections techniques : sec-
tiolts dit bâtiment, section industrielle, sec-
lion d'aéronautique pour la formation de mé-
caniciens d'aviation et de candidats aux
bourses de pilotage, école pratique de colo-
nisation en voie de création, placée sous l'in-
vocation du nom de Savorgnan de Brazza,
l'un des fondateurs de VUnion. En termi-
nant, M. Auguste Brunet a dégagé la phi-
losophie d'une œuvre qui repose sur l'idée
de solidarité et sur la notion de la « dette
sociale » dbnt avaient pris conscience les
jeunes intellectuels, élèves de l'Ecole Po-
lytechnique et de l'Ecole Normale Supé-
rieure, qui ont donné l'exemple pendant la
guerre et qui ont « payé ».
Quand les applaudissements qui ont ac-
cueilli cette émouvante péroraison ont cessé,
M. Marcel Chariot, président honoraire, rap-
pelle en termes heureux les souvenirs de la
ic période militante » de V Union, évoque les
figures de Pasteur, de Léon Bourgeois, si
profondément attachés à 1' « Education de
la Démocratie », et donne à la jeunesse
française les conseils d'une expérience que
les heures difficiles des lendemains de vic-
toire ne laissent pas désabusée.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, à
son tour, prit la parole en ces termes :
Messieurs,
Si j'ai tenu à venir au jour d' /nii présider
la cérémonie organisée par /'Union Fran-
çaise de la Jeunesse, c'est pour vous marquer
tout l'intérêt due je porte à des associations
comme la vôtre, qui poursuivent inlassable-
ment leur action si profitable d'éducatimt et
de propagande.
En efiet, Messielfrs, le Gouvernement ne
peut que rendre hommage au rôle de l'ini-
tiative privée lorsqu'elle revêt des formes
aussi efficaces et qu'elle poursuit des buts
d'ordre social et nalioltal aussi élevés.
Rapprocher la partie intellectuelle de la
nation de la classe ouvrière, rejoindre, com-
me l'a dit si heureusement votre président,
VUniversité ait Faubourg. répandre dans les
milieux les plus divers les connaissances
techniques indispensables à tous, dispenser
cette éducation aussi bien aux anciens élèves
des écoles de la Ville de Paris qu'aux ou-
vriers désireux d'acquérir une instruction gé-
nérale les élevant au-dessus de la l'outine des
l viêtiers, prendre contact avec les étudiants
de nos lycées préoccupés de leur carrière et
spécialistes des professions industrielles :
telles sont, en raccourci, les diverses mani-
festations de votre action. Mais cette tâche
'ze vous est pas apparue comme suffisante et
voits aves voulu ajouter une nouvelle bran-
che ii votre activité. Comment le ministre
,f.es Colonies ne se réjouirait-il pas de voir
'-'Union Française de la Jeunesse créer au-
jourd'hui une section d'orientation coloniale?
POllrsuivaut, en effet, I'oeiti,,re amorcée par
mes prédécesseurs, je désire, en plein accord
avec votre initiative, intensifier la propa-
gande en faveur de notre domaine extérieur,
non seulement à Paris et dans les grands
ports de France, mais partout sur le terri-
toire métropolitain oit « la mentalité colo-
niale » est encore à créer. J'entends, d.is-)e,
constituer peu à peu dans tous les princi-
paux centres de notre pays des foyers de
rayonnement de l'idée coloniale, des grou-
pements de propagande qui intéresseront l'in-
dustrie régionale aux débouchés que leur of-
frent nos colonies comme aux matières pre-
mières qu'elles produisent. Déjà, de tels Co-
mités ont été constitués dans un certain nom-
bre de villes. Documentation, films, projec-
tions, conférenciers sont mis à leur disposi-
tion dans la mesure des moyens dont je dis-
pose et le temps est bien passé, ie l'affirme,
où le reproche d'absence de propagande colo-
nale pouvait être justifié.
Agences Economiques des Colonies, gran-
des Ligues et Comités de propagande sont
désormais associés dans une même action
vers les mêmes buts : faire connaître ses co-
lonies à la France.
Mais, ccpmdant, si l œuvre de propagande
que vous allcn entreprendre en contact étroit
avec le ministère des Colonies et les gran-
des administrations coloniales apparaît com-
me indispensable, encore faut-il, pour que
cette propagande soit vraiment pratique,
qu'elle soit méthodiquement entreprise et
poursuivie ; car, messieurs, si la France peut
sfenorgueillir de son domaine colonial et de
ses immenses possibilités d'avenir, il con-
tient. cependant qu'elle sache également que
l'œuvre à réaliser est ingrate, difficile,
qu'elle réclame des moyens puissants. une
action tenace, un personnel de choix.
Et il faut que je réfute ici même l'illusion
par trop dangereuse et par trop répandue
dans l opinion publique, qu'il suffit d'aller
aux colonies pour réaliser je ne sais quelles
mirifiques fortunes. Certes, il y a de belles
carrières à parcourir, mais le temps des pion-
niers et des chercheurs d'or est passé et nos
colonies ne sont pas des El-Dorado.
C'est une grande erreur, et ce serait une
faute impardonnable de croire que ceux qui
n ont été bons à rien dans la métropole se-
ront bons à tout à la colonie. Car, il fautl
bien l'avouer, messieurs, l'un des premiers
résultats de la propagande coloniale a été
de faire affluer dans nos organismes colo-
maux, publics et privés des milliers et des
milliers de demandes d'emploi, et partout
ces demandes ont malheureusement reçu l'ac-
cueil qu'elles ne pouvaient manquer de rece-
voir. Aussi, n'est-il pas de semaines où l'on
ne trouve sous la plume des publicistes les
plus véhéments reproches et les critiques les
plus acérées) contre cette « administration ré-
trograde qui décourage les initiatives, stB-
rilise les bonnes volontés, écarte les activi-
tés.
Elt bien! messieurs, je tiens à déclarer net-
tement que les colonies ne sont pas - comme
le rappelait un de mes éminents prédéces-
seurs - des lazarets pour indésirables de la
Métropole ni des refuges pour ceux qui ne
sont parvenus à rien de bon dans la Métro-
pole.
Ce qu'il nous faut, ce ne sont pas les qué-
mandeurs innombrables, mais l'élite des tech-
niciens et des spécialistes : ingénieurs, topo-
graphes, géodùsicns, électriciens, agronomes,
vétérinaires, lItédccills, chimistes, ouvriers
spécialisés, que sais-je encore!
Et ceux que nous devons écarter, que nous
écarterons résolumcllt, ce sont tous les inap -
tes, tous les incapables, les inadaptés, tous
ceux qui viendraient grossir sans profit pour
la colonie le cadre des non-valeurs européen-
nes que nous devons au contraire supprimer
partout là oit il a réussi à s'implanter.
Nos colonies ne sont pas, il faut qu'on le
sache, des colonies de peuplement où l'Eu-
ropéen puisse accomplir sans danger des tra-
vaux rudes et pénibles. Le Français aux colo-
nies ne peut, je dirai même ne doit remplir
que des fonctions d'initiation et de direction;
tl doit être là pour surveiller, pour contrôler,
pour redresser, pour diriger et c'est pour cela
que nous lui demandons la technicité indis-
pensable.
D'ailleurs, Messieurs, votre éminent Prési-
dent, mon ami Auguste Brunet, député de la
Réunion, qui n'oublie pas comme parlemen-
taire - ce dont je ne saurais trop le féliciter
-- qu'il a présidé au cours de sa belle et
longue carrière administrative, aux destinées
d'iinportalltts colonies et de grands gouverne-
ments ghléraux, vous renseignera avec sa
chaude et persuasive 'conviction sur les be-
soins précis de nos colonies et dmlS quelle
mesure nous pouvons les satisfaire.
Permettes-moi de le félicita ici publique-
ment de l'orientation nouvelle qu'il entend
donner à votre association qui, en faisant une
large place à l'éducation coloniale de la Xa-
tion, en révélant par la conférence et par le
film l'effort colonial de la France et les res-
sources de nos colonies, se fait le bon ouvrier
de notre relèvement économique.
Sous une si compétente et si habile direc-
tion, je suis convaincu que l'Union Française
de la Jeunesse est vapable de faire antvre des
plus utiles et c'est pour cette raison que je
suis heureux de pouvoir, en lui a pportallt ,w-
jourd'hui le témoignage de ma sympathie,
lui accorder tout l'appui du ministère des
Colonies.
D'ailleurs, votre Association n'a-t-elle pas
déjà de glorieux parrainages et à côté d' hom-
mes politiques célèbres, de savants universel-
lement conn-us comme Pasteur et Marcellin
Berthelot, n'a-t-elle pas compté au nombre de
ses animateurs l'illustre explorateur Savor-
gnan de Brassa à qui nous devons l'une de
nos plus grandes et peut-être de nos plus
riches colonies.
Et pour conclure, Messieurs, je 7'Olldl'al.
vous dire tout le prix que j'attache à la col-
laboration de la jeunesse dans lloeitvre de
redressement général de notre pays : nous
n'avons pas seulement besoin de capitaux cl
de moyens matériels; après les lourdes pertes
de la guerre, le Pays Il besoin que ses enfants
redoublent d'efforts. Je sais, Messieurs, que
je puis compter sur votre entier dévouement;
laisses-moi vous faire confiance et voir en
vous les artisans de l'avenir, ceux de la plus
grande, de la plus belle France.
Ce discours de haute tenue de M. Léon
Perrier est vivement applaudi.
Un très beau concert a suivi cette partie
officielle. Tour à tour, M. Thill de l'Opéra,
Mlle Jane Laval de l'Opéra, M. Guénot
de l'Opéra-Comique, ont soulevé les bravos
de la salle. La belle musique de la Garde
a exécute brillamment une suite de l'Arlé-
sienne et la « Chanson de Cornouaille ». Un
jeune violoniste de dix ans, M. Pierre Né-
rini, a fait admirer son impeccable virtuo-
sité, et Mme Marguerite Herleroy, ravis-
sante dans les costumes de l'époque « En
1830 » et « Sous le Second Empire », a
chanté avec son art exquis des Chansons de
Béranger et les romances créées par Adelina
Patti, accompagnées au piano par l'excel-
lent artiste Fcrnand Rivière.
--
A r Aoadémio des tariiiiors et Belles-Lettres
0-0
Une merveille archéologique dans le Hoggar
L'Académie a reçu do M. Reygnsso, ad-
ministrateur dl' la commune mixte do Tl-
hossa, président de l'Office africain dn l'Ins.
titut général d'anthropologie, une commu-
nication dn plus bout i.ntérôt, qui confirme
l'information parue dans les Annales colo-
niales du 18 novembre. Rn coldaborRlUon
avec 1e camte. de Prorock, ce savant a
exploré une tombe tinkinani à Abi-bcssa. R,
a trouvé des objets en bois sculpté, des vé-
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