Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1925 01 décembre 1925
Description : 1925/12/01 (A26,N180). 1925/12/01 (A26,N180).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397030q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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YINGT-SIX1BME ANNEE. N° 180
La NUSUM s W WTUM -
MARDI SOIR, 1er DECEMBRE 1966
.", , Les Annales Coloniales
:" .,. - JOURNAL QUOTIDIEN
MU ARTICLES PUIIUD FAR LES ANNALES COLONIALES" SOfO LA PROMltlt
- EXCLUSIVE DU JOIIRMAL -
aux Bureau* étjmmtmltiéam ktAgmtee» iàPwUkM
DIRECTEURS S MARCEL RUEDBL et LmG. THÊBAULT
4 "Ã. 1 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1' - : LllllllII-U
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0.-.-.llllIU.
, Les avanies du Thiës-Niger
«<»
Longtemps maintenues sous le man-
teau de la oheminéei les avanies du
Thiès-Itayes viennent d'être -rendues
publiques et officielles par la publica.
tion, sous les auspices de l'inspection
général6 des travaux publics de
l'A. 0. F. d'une notice sur les diffi-
cultés rencontrées au réseau Thiès-Ni-
ger, depuis sa création et sur les mesu-
res prises en vue d'assurer une exploit
- talion normale et rationnelle de ce ré-
- seau.
i Quand, le 1er janvier 1924, M. le
Gouverneur général Carde inaugu-
rait le Thiès-Cayes, l'évolution qui
s'était déjà manifestée dans les régions
du Sénégal traversées 'par la nouvelle
voie ferrée, ouvrit, en ce qui concerne
le Soudan, les plus larges espérances.
C'est ce que nous lisions dans le su-
perbe numéro illustré que les Annales
Coloniales publiaient le 26 décembre
1329, à l'occasion de cette inaugura-
tion.
Le fait est qu'avant que l'arrivée du rail et de
la locomotive vinssent y transformer complète-
ment l'aspect du pays et les conditions de vie
iiient l'aspect d u. pfa
des habitants, les fertiles plaines du Baol bien
que déjà assez ipeuplées et cultivées, demeuraient
presque dans risouement et à peu près fermées
à la pénétration européenne.
Il en fut ainsi jusqu'en décembre 1908, date
'de l'ouverture au, trafic des deux premières
"ares de lu ligne : Khombode et Bambey ; puis
'Diow'bel vit ù son'tour Arriver en février J900
la première locomotive de l'exploitation. Ces
localités n'étaient alors rien. Bientôt de vérita-
bles villes s'élevèrent autour de ces gares. Les
terrains avoisinants, lotis par l'Administration
lurent immédiatement adietes aux enchères par
les commerçants et se couvrirent de magasins.
de maisons, de factoreries construites en maté-
riaux dont le transport sur ces points eût été
"DHIDédetnhleht sinon impossible, du moins dlf-
- floultuçux. De , son côté, l'Administration favori-
, sait le développement de ces centres en y cons-
tamisant des puits publics, des marches cou-
des écoles, des bureaux de poste, des
41ibllrtsatros, bref en les dotant, les uns et les
, verts, dispensaires, installations et des organes admi-
erres, des installations et des orgunes adml-
anuisttrreast, ifs dont ne peut se passer un groupe-
ment civilisé.
Aujourd'hui,.ces trois escales constituent trois
des plus importants groupements européens et
Indigènes du Sénégal et les affaires qui s'y trai-
tent chaque année représentent, tant en unpoiv
tatitins qu'en exportations, plusieurs dizaines de
Uto- de fl'lllCf4. Pendant lé dûd'ée de la ttfedte
- inuÙQQ* de franqcus*a. ntités 4l'etaobldes exportées
par ces gares ont été respectivement de 19.000,
lITOOO et 19.000 tonnes.
A 10 kilomètres à l'est de Diourbel, on se
heurtait encore, voici moins de quinze ans, Il
une région etaokment inculte et Inhabiooe.
Constituée par un plateau bas ftftnpris entre
deux bassinl. elle n'était traversée que par quel-
ques pistes, et ses Ótetldues n'étaient parcourues
que pendant cruel crues mois de l'année par des
Peulhs nomades avec leurs troupeaux. -
Le rail a apporté la vie dans ce pays déshérité
où se trouve maintenant, situé au kilomètre 105,
lie centre commercial de Gossas et cette région
où il était impossible de demeurer avant réta-
- -1 4 du chemin de fer, se modifie rapi-
dement. Des puits creusés a grande profondeur
et des citernes y donnent maintenant aux hom-
et d'ea
mes et aux troupeaux, l'eau nécessaire à l'exis-
térice et les villatges qu'entourent de vastes cul-
tures de mil et d'arachides se mulUplient le
lbng dé lia voie ferrée.
FiJiSnn t suite à cette zone jadis privée de vie,
opmmençSit vers le kilomètre 130, c'est-ii-dire
aux envirdns de Guiguinéo, une région mieux
llavorisee comportant déjà des villages, assez
peu peuplés il est vrai, et dont les habitants
ne cultivnient guère que pour leur propre subsis-
- t'ance. Cependant, dès la première année de leur
- ouverture à l'exploitation, les gares de Gltln-
midnéo et de Kaffrine exportaient respectivement
2.400 et 969 tonnes d'arachides. Certaines val-
• lées de cette rêcion sont d'une extrême fertilité
- et fourniront un tonnage considérable & rexpor-
tation quand la population aura atiteint une den-
sité suffisante.
De Guinguinéo se détocihe un embranchement
de 22 kilomètres qui rattache Kaolftck à la ligne
du lîiiès-Kaycs. Par ce port, situé à 100 kilo-
mètres environ de l'embouchure du Saloum,
s'ôooule maintenant une grande partie des ara-
chides récoltées au delà de Oiourbel. Le trafic
a été ouvert sur cet embranchement le 1er Jan.
vier 1912 et près de 60.000 tonnes d'arachides
ont été évacuées ipar cette voie dans les six
premiers mois de l'année 1913.
Tambaooundia, ùt 468 kilomètres de Daloar, où
rien n'existait autrefois, est aujourd'hui un gros
vitlaoe indigène oui s'arrête h-devenir un Im-
portant - centre commercial, c'est là qu'a été
construit lbôtel destiné à recevoir les voyageurs
qui y passent la nuit avant de reprendre, soit la
direction de Dakar, soit celle du Soudan; Tam-
baooundn. est dans aine région. très peuplée en
gmseiblèr et deviendra un point de grand tou-
risme cynégétique.
Tout aussi intéressante à consbater, est m
modification qui s'est manifestée dans la vie
économique des autres régions qu'a atteintes la
vole de Thiès-Kayes.
Ainsi, le Thiès-Kayes aura transformé des ré-
gions naguère improductives en des pays riches
et rendu laborieuses et plus accessibles aux
avantages de la civilisation, des populations
indolentes et frustes.
Tenant compte des perspectives
, d'avenir considérables que l'achève-
ment du Thiès-Kayes allait apporter
dans la vallée du Niger, on était donc
fondé aux plus grands espoirs.
Eh bien, « tous ces espoirs basés en
somme sur le seul fait que le rail courait
d'une façon continue de Dakar (sur
l'Océan) à Koulikoro (sur le Nig"er),n't?nt
été qu'en partie réalisés ».
C'est ce que nous annonce, en un pé-
nibîe aveu, la note précitée du service
des - travaux publics du .Gouvernement
général de l'A. 0. F. ,
la réalisation de ces espoirs ne pou-
vait pas logiquement, se réaliser d'un
seul coup, elle est liée à l'effet efficace
que produiront les mesures envisagées
depuis la fusion par l'administration
pour qu'une ligne-de cette importance
: (analorup en longueur .à cette de Paris
- n VintiTYrilte) puisse être normalement
fixpltrtléa, -,'
Les deux sections Thiès-Kayes et
Kayes-Niger étaient totalement diffé-
rentes Tune de l'autre. La première
pouvait remplir son rôle commercial,
la seconde était à adapter dans ce but.
Un seul train du Thiès-Kayes suffit
pour évacuer 7 trains du Kayes-Niger.
Pour donner à tout le réseau l'homo-
généité qui lui fait défaut, il faut :
1° Rectifier la voie ferrée entre Kayes
et Bamako ;
2° Y introduire un rail lourd et un
profil en travers rationnel de la voie.
Des rectifications partielles de profil
sont déjà ou exécutées ou approuvées.
Gomme pour sauvegarder les droits
de l'Etat sur le Kayes-Niger, on a dû lui
coriserver-son autonomie financière, la
fusion financière des deux réseaux n'a
pas pu suivre la fusion administrative.
Ce qui crée une difficulté de plus.
Quand en juillet un de nos amis est
passé à Dakar, les difficultés rencon.
trées dans l'exploitation du Thiès-Ni-
ger préoccupaient énormément le Gou-
vernement général.
On s'apercevait que les tfavaux du
Thiès-Kayes avaient été 'exécutés trop
hâtivement. Les crues avaient détérioré
la voie, emporté un pont et causé des
accidents suivis de morts d'hommes.
Plus tard, le 10 juillet 1925, une cou-
pure. se produit au kilomètre 528, et le
5 août au kilomètres 500 et 558. (Voir le
tracé du chemin de fer, dans les An-
nales Colouialcs du 23 décembre 1923).
D'où de graves interruptions de trafic
fort préjudiciables au commerce de-4
venu intense.
De l'insuffisance de matériel, des ate-
liers de réparations et d'entretiens, des
installations des gares, il est résulté la
nécessité de décongestionner la ligne
par révacuation des produits 'par le
Niger et la Guinée. Mais le le, août
1925, des pluies violentes produisent
une coupure, et emportent - un pont - au
kilomètre 400 du Conakry-Niger, d où
embouteillage du port fluvial de Kou-
roussa,
Par l'évacuation en utilisant le fleuve
Sénégal on rencontra là aussi des diffi-
cultés inattendues : retard anormal
de la crue, retard dans l'arrivée de cha-
lands et de remorqueurs, chaland
ÓOhoué, etc. La bonne volonté des
Maisons Peyrissac, du Haut-Ogooué et
Messageries Africaines ne purent évi-
ter de stocker à Kayes quantité de mar-
chandises.
Voyons quelles furent les mesures
prises par l'Administration pour sur*
monter ces difficultés"
On commença par la réorganisation
administrative du réseau Tliiès-Niger,
dont le personnel est presque Lotale-
ment changé. Le nouveau directeur du
Thiès-Nigor a arrêté comme suit l'orga-
nisation du personnel : 534 agents (non
compris le service médical, les travaux
neufs et les manœuvres Indigènes). 11
faut recruter dans la métropole 200
agents environ, par un appel très large
au personnel des grands réseaux fran-
çaJs. Il a été procédé à un reclassement
de tous les agents et il une revision
des contrats.La vie mâtérielTè des agents
(logement et moyens d'existence) est as-
surée dans les meilleures conditions
possible.
Contre les vols et les fraudes qui
avaient atteint des proportions considé-
rables on a créé un corps de police de
54 gendarmes (dont 9 européens et 45
auxiliaires indigènes) effectif qui sera
augmenté pour répondre aux besoins
d'une Voie de près de 1.300 kilomètres
de longueur.
Une Compagnie de sapeurs-indigènes
du chemin de fer, formera des agents
indigènes pour les divers réseaux et
pour d'autres services publics ou pri-
vés.
Un matériel nouveau sera subslitué
progressivement à celui qui est en ser-
vice et qui est notoirement insuffisant
ainsi que les journaux locaux l'ont si-
gnalé depuis longtemps. Par une com-
mande de. 35 locomotives pour le ré-
seau Kayes-Niger, de 25 pour cèlui de
Thiés à Kayes et de 100 nouveaux wa-
gons, on espère que le transport an-
nuel, qui est de 150.000 tonnes,- passera
en 1927, à 225.000 tonnes et à 245.000
tonnes en 1928.
C'est en vain que parmi les améliora-
tions envisagées pour le Tliiès-Niger,
nous avons- cherché les résultats des
essais d'électrtfication tentés sur le ré-
seau Kayes-Niger dont nous avons en-
tendu parler, il n'y a pas très long-
temps. C'était, si je m'en souviens bien
lors de l'ouverture de la session du
Conseil de Gouvernement de décembre
192il. Dan son discours M. Martial
Merlin, Gouverneur général de VA.O.F,
disait ce qui suit :
« Une convention a été passée avec
lfi. Société générale d'entreprises pour
des chutes ; du. Sénégal et du Niger*
(Gouina et Soluba) en vue de l'éhetrj-
Ûoation-de la ligne de-Kayes jau -ulgèr.
Il convient d'aviser aux moyens de per-
mettre & cotte ligne aux moindres frais,
un trafic plus intense. Uélectrification
peut être l'une des conditions de ce tra-
fic. »
Nous savons d'autre part que les tra-
vaux d'aménagement des chutes de Fé-
lon (Sénégal) sont en cours d'exoou-
tion. L'usine électrique sera équipée
d'une turbine à basse chute de 750 CV.
Le courant sera transporté à Kayes
par une ligne de haute tension.
Les travaux dont nous notons l'exé-
cution pou riront donc très bien être ac-
crus dans une proportion suffisante
pour faciliter l'électriflcation du Thiès-
Niger qui, comme le disait M. le Gou-
verneur Général Merlin permettra, à
moins de frais, un trafic plus intense.
Aussi, ne pouvons-nous, à l'heure
présente, que nous réjouir de voir à la
tête du ministère des Colonies un ohef
très au courant des questions qui se
rattachent à l'utilisation de la houille
blanche.
M. Léon Perrder a contribué pour une
très large part et avec une remarqyatle
compétence à développer tant pour l'in-
térêt général que pour les intérêts de
l'industrie privée l'utilisation de la force
électrique dans le département de l'Isè-
re dont la houille est génératrice du dé-
veloppement économique de ce dépar-
tement.
Puisse le Thiès-Kayes ne pas aivoir
d'avanies plus grandes, c'est ce à .quoi
nous veillerons de notre mieux car
.-1. -.. - - a'"
î avenir au Soudan et du Sénégal est in-
timement lié au bon rendement de la
grande voie ferrée qui relie maintenant
le Niger à l'Océan à travers le Haut-
Sénégal et le Perle.
Pierre Valude.
Député du Cher.
dé@ ––-– i
A propos du contingentement
des rhums
Nous publions d'autre part, le très
intéressant Editorial de notre excellent
ami, Auguste Brunet, député de la Réu-
nion.
, Les observations suivantes nous par-
viennent également sur cette importan-
te question et nous nous empressons de
les mettre sous les yeux de nos lec-
teurs.
A la séance du 28 novembre tic la
Commission, les représentants de la
Guadeloupe et de In Martinique, qui
étaient en nombre imposant, ont natu-
rellement demandé Vattribution quasi-
totale des huit mille hectolitres à leurs
colonies : cette attribution étant faite au
prorata de la production du rhum.
Les représentants des autres colonies
ont fait observer justement qu'une telle
base était inadmissible puisqu'elle au-
i-aiii pour seul effet de favoriser la mul-
tiplication - des distilleries antillaises,
alors que les nouveaux contingents ac-
cordés doivent permettre aux sucreries
iPaccroître leur production, en vue
d'importation dans la métropole.
Le rhum doit être considéré simple-
ment comme un sous-produit du sucre
et si l'entrée de ce sous-produit en
France est soumise à des taŒCS prohibi-
tives, il est bien évident que les sucre-
ries ne pourront augmenter leur fabri-
ca,tion et que des établissements su-
- criers nouveaux ne pourront être créés.
Un outre, les vieilles colonies ont déjà
été l'objet de faveurs sur lesquelles il
n'y a d'ailleurs pas lieu de revenir, pour
le passé ; mais aujourd'hui, il ne sau-
rait, être question de fixer la répartition
du contingent avec des cotes d'amour.
On ne peut iustifier par exemple que
pour une tonne de sucre, il soit accO'I'dé:
121 litres à la; Guadeloupe ;
106 litres à la Martinique ;
70 litres il Madagascar.
De même que pour les distilleries
agricoles, il soit attribue par hectolitre.
d'alcool pur :
100 litres à la Réunion ;
89 litres à la Guadeloupe ;
53 litres à la Mar tique ;
14 litres à Madagascar.
Nous sommes convaincus que les re-
présentants des vieilles colonies seront
les premiers à reconnaître que la Sta-
bilisation de la situation des anciennes
-. - - -.
industries locates ayarnt été omenue^pnr
le premier décret fixant les répartitions
dtt contingent des rhums entrant en
France en franchise, ils ne peuvent pré-
tendre faire a:dopter par le ministre des
Colonies un régime qui consacrerait
l'abandon et le reniement de la politique
de production sucriè"'e que le Départe-
ment a voulu encouraacr dans les nou-
velles colonies.
u IMS– wr iiiwwiiili Tolste-Tc'ad
On annonce de Gahès :
M. Rnssinn, qui a effectué la traversée du
Sahara en automobile, de Gâbès au Tchad)
est parti pouf Paris. :
pst parti pnuiw Paris. l'Par déroche.}
Une opération difficile
00
A
La Commission chargée par le
Ministre des Colonies de détermi-
ner les bases d'une équitable répar-
titioll, entre les colonies froductrices, du
contingent supplémentaire de rhums voté par
le Parlement pour une période de cinq an-
nées, s'est trouvée ett présence d'une tâche
délicate, dont la complexité apparent (Jalls le
rapport établi par la Direction des Affaires
Economiques dit Ministère oit sont lumineu-
sement analysés les éléments du problème à
résoudre.
- Conilitent et suivant quels Principes opé-
rer la répartition des 8.000 Jiectolitres d'al-
cool pttr laissés à la disposition du Ministre
des Colonies, pour être attribués chaque an-
née, compte tenu des « réajustements re-
connus nécessaires »? Fallait-il, comme le
soutenaient, non sans logique, les représen-
tants de la Martinique - tirant orpiment
des conditions thèmes dans lesquelles est
intervenu le vote de l'article 90 de la loi
de finances du 13 juillet 1925 - prendre
pour base de la répartition lès quantités de
rhums surtaxés, désormais frappés d'une
véritable prohibition d'entrée! - ou, comme
le voulaient les teprésetitatin de Madagas-
car, affecter le contingent disponible aux
usines, à titre de frime, au prorata de l'aug-
mentation de leur ^production sucrière? et
quelle part fallait-il réserver aux établisse-
ments qui, en raison de leur création récente,
n'avaient, pas été compris dans les précé-
dentes répartitions ?
Notre collègue Eugène Taulier, plaidant
avec chaleur la cause de la Guyane et rap-
pelant les engagements pris à son égard lors
du vote de l'article 90, demandait qu'un
contingent- spécial tilt prévu en faveur de sa
calonie, Cendrillon oubliée lors des « riches
dotations 8 de ses. sœurs; et Outre y insistait
sur la nécessité d'encourager le développe-
ment d'une nouvelle branche d'activité ctira-
péenne en IndocHne et sur V opportunité de
favoriser l'industrie indigène en plein essor.
Comment choisir entre ces différentes tll-
ses? à quel parti s'arrêter ? quel principe de,
discrimination adopter ?
La Réunion, conciliante, admettait qu'un
prélèvement sur les 8.000 hectolitres JtU
eohsactè aux « réajustements légitimes i, le
surplus devant être « partagé entre les colo-
nies rhumières proportionnellement au contin-
gent fixé pour chacune d'elles par l'arti-
cle icr du décret du 24 août 1925. » Cette
suggestion trouvait son point d'appui et sa
formule dans l'une des dispositions mêmes du
texte invoqué.
Il n'a pas fallu moins de l autorité du
rapporteur général de la Commission des Fi-
nances du Sénat, l'hotiorable M. Henry Bé-
renger, sénateur de la Guadeloupe, four ral-
lier la quasi-unanimité de la Commission à
la proposition suivante : répartition entre les
colonies des 8.000 hectolitres proportionnel-
lement aux quantités de rhums importées en
France, sous réserve de la rétrocession d'une
fractioll de la part revenant dans ce calcul à
la Martinique (3.652 hectolitres), à la Gua-
deloupe (2.T52 hectolitres), et à la Réunion
(1.594 hectolitres), aux colollies dont le con-
tingent est à réajuster,
Rassurez-vous, mon cher Tauticr. Vous
n'aurez pas fait un vain appel à la solida-
rité des colonies, à la « chaîne d'union de
nos Frances d'outre-mer ».
Auguste Brunet
Député de la I-Munfon.
P.-S. -- Dans son éditorial de samedi
paru ici-même, Marcel Ruedel écrit que le
relèvement du contingent des rhums colo-
niaux constituait une mesure a destinée à
favoriser les nouvelles sticreries et non pas à
augmenter le contingentement des anciennes ».
Mêlé d'assez près aux négociations qui "ont
abouti au vote de l'article 90 de la loi du
13 juillet 1925, je crois pouvoir dire à Rue-
del qu'il -- se trompe : le législateur a. voulu
élargir la base du contingentement au mo-
ment où la surtaxe se trouvait portée à 1.000
francs. Mais il a raison lorsqu'il écrit que
le contingent supplémentaire portait en soi
l'idée d'une « réserve », d'une masse de
manœuvre en vue des réajustements néces-
saires.
A. B.
M. STEEG AU MAROC
« °"°
Hier matin, M. Sleeg, a présidé le Conseil
de gouvernement qui avait été avancé ex-
ceptionnellement, en raison, rlu départ, le 5
décembre, du résident général pour la Fran-1
ce. M. Stceg a annoncé qu'il avait l'inten-
tion de provoquer continuellement les avis
des membres de cette assemblée.
Le résident a. défini et développé la Ulchc
de ta, France dans ce pays, lâche qui con-
siste à faire évoluer le Maroc, sous la tu-
telle de la France, vers des conditions
d'existence plus sûres et meilleures.
Le Jïésident. Général du fait de SI'" ̃n i:
a décidé d'ajourner son royar/e pour les
vWc, du sud rusau'à son retour tlu. Maroc,
dans le courant du, mois de janvier.
M. Ailfrod Martincau, Gouverneur hono-
raire des Colonies, vient d'être nommé
vice-président de ;la Société- des Orateurs
et Conférenciers, présidée par M. Jonn
Richepin.
Manifestations en l'honneur
de M. Varenne
-0-0-
Confirmant l'enthousiasme du premier accueil
réservé au Gouverneur Général, M. Alexandre
Varenne, par la population indigène de Cochin-
chine et du Cambodge, se succèdent, de leur
part, de nombreuses manifestations de loya-
lisme envers la France et de confiance dans le
nouveau chef de la colonie. 'Une délégation de
plus de trois cents Annamites, appartenant à
toutes les classes de la population, élus des as-
semblées locales, notabilités, agriculteurs, com-
merçants, fonctionnaires, présentés par les con-
seillers coloniaux et d' autres personnalités con-
sidérées comme représentant l'opinion indigène
la plus avancée, a été reçue, hier, au Gouver-
nement Général de Saigon.
Répondant à l' allocution du conseiller Long
et à la suite de la remise d'un cahier de vœux,
le Gouverneur Général affirma la solidarité in-
dissoluble des destinées de la France et de
l'Indochine, et déclara ne vouloir, avant d'avoir
examiné à pied-d' oeuvre les divers problèmes
politiques posés, ne rien promettre qu'il ne pût
ensuite tenir. La population doit cependant être
entièrement rassurée sur son fervent désir de ré-
pondre. au plus tôt, dans toute la mesure des
possibilités de l'heure, à ses légitimes aspira-
tions.
Cette improvisation, simple, familière, émue,
fréquemment applaudie, causa une profonde im-
pression. Le Gouverneur Général se retira à
l'issue de la réception, au milieu d'unanimes
acclamations.
Le soir. le Gouverneur Général fut l'eç au
grand centre chinois de Uolon, au milieu d une
affluence exceptionnelle de population dont la
majorité cantonnaise et plus de trois mille en-
fants des écoles porteurs de lanternes multico-
lores, rangés sur son passage. Répondant au
président de la Chambre de Commerce, le
Gouverneur. Général remercia avec tme chaleur
particulière pour l'accueil démontrant le parfait
loyalisme de l'importante colonie chinoise de
Cholon, reconnaissante de sa prospérité com-
merciale et se félicita de recueillir ainsi des
Résidents chinois en Cochinchine, ce public
témoignage 1!es sentiments amicaux de leur peu-
ple à l'égard de la France.
1 a.
La DoneDe eoDSlitatioD de rAmam
La nouvelle constitution de l' A nnam
Le Journal Officiel de l'Indochine vient de
firomulguer la convention intervenue à Hué avec
les membres du Conseil de Régence de l'An-
nam, agissant au nom du jeune Empereur, pour
régler les nouveaux rapports entre le Gouverne-
ment annamite et le Protectorat.
, Le Souverain (ou le Régent) conserve le
droit de grâce et toute une série d attributions
rituelles et constitutionnelles.
En vertu de cet accord, la Chambre des Re-
présentants de Hué interviendra dans la discus-
sion des grandes questions intéressant l' Annam
et sera étroitement associée à la préparation des
textes législatifs et- administratifs, dont l'appli-
cation sera prononcée par le Représentant de
la France à Hué, d'accord avec le Conseil des
Ministres.
En Cochinchine
A l'occasion de l'inauguration de la session
du Conseil national, M. Cognacq, Gouverneur
de la Cochinchine, a signalé les progrès réali-
sés dans les divers domaines administratifs.
Un collège a été créé à Mytho. un autre à
Cantho. La création d'un grand collège franco-
indigène pouvant recevoir 1.100 élèves a été
décidée. Cinq écoles primaires nouvelles ont été
ouvertes et l'école normale primaire aménagée
pour recevoir 100 élèves.
Deux usines de triage du riz à grand rende-
ment ont été créées à Mytho et Cantho. La cul-
ture du caoutchouc a été intensifiée ; de même
celle de la canne à sucre. Les essais pour le
coton continuent.
Pour la sériciculture, l'administration a fait
un gros effort ; )a Cochinchine a maintenant 9
magnanneries modèles. Deux sont en voie de
construction.
D'autre part, le taux des prêts fonciers a été
abaissé de 27 à 18
80 kilomètres de routes coloniales, 110 ponts
définitifs ont été construits, 246 kilomètres de
canaux creusés.
En matière d'hygiène, le nombre des consul-
tations aux indigènes atteint maintenant le chiffre
de 1.100.000. La lutte contre les maladies épi-
démiques a été intensinee, et le chiffre des dé-
cès est tombé de 105.000 en 1922, - à -- 85.000
en 1924 ; la mortalité infantile s'est abaissée de
15 en 1922 à 12 en 1924.
-
Archives coloniales
0
La Société des Amis des Archives Colo-
nialos, vient de décider au cours d'une
délibération dirigée par M. Gabriel Hano-
laux, président, et à laquelle participaient
nollimment MM. Dcrnont dépuié, (G. Gran-
diidier, Henri d'e Noussanne, A. Pereire, de
seconder matériellement l'effort gouvernc-
menla.1 pour l'inventaire et le classement
de nos archives coloniales. Elle a voté A
cet erfet une lmm ¡ère subvention de 6.000
frnnes aux archives du ministère des Colo-
nies. Elle consacrera d'autre part une
monographie sommaire aux plus intéres-
sants de ces documents pour donner au
public un aperçu de ces trésors trop peu
connus.
A LA CHAMBRE
0-0
QUESTIONS ECRITES
Les lettres pour le Maroc
M. Henry Fougère, député, expose ù. M. Le mi-
nistre de la Guerre que des miltuirës appartenant
aux troupes du groupe d'opérations du Nord, au
Maroc, se plaignent de ne recevoir aucune des
lettres qui leur sont adressées par leurs familles
et demande quelles mesures il compte prendre
pour assurer un service régulier entre la France
et les troupes en cunipagne au Maroc, (Qucstion
du 3 novembre 1925.)
Réponse. - 1° L'acheminement du courrier
postal pour le Maroc est relativement long, tant
en raison de la distance qui sépare ce protec-
torat de la métropole que des conditions parti-
culières dans leijquelles s'y déroulent les opéra-
tions militaires ; les délais de distribution des
correspondances ont donc pu, surtout au mo-
ment des opérations actives, être assez impor-
tants ; 20 toutes les mesures nécessaires Dour
remédier il cette situation de fait ont été prises.
L'effectif du personnel technique de la poste mi-
litaire du Maroc, personnel recruté par engage-
ments volontaires dans les cadres de l'adminis-
tration des postcSl, a notamment été plus que
quadruplé depuis le 1er mai 1025. En outre, un
bureau central militaire postal a été créé à Mar-
seille en vue de diriger sur le Maroc un courrier
préalablement trié avant son départ de France,
disposition de nature il alléger la tache du ser-
vice de la poste militaire du front nord-mato-
cain.
Exemption d'envoi sur les T. O. E.
M. Gaston Ilutin, député, demanda à M. le
ministre de la Guerre si un soldat, du premier
« ontingent. 'de la classe 1925, dont le rère u été
tué au cours de la guerre i'JI H9J8, peut l''L('I
envoyé au Maroc, et, dans le cas de la négu-
li\'e, si un
live, si un soldat qui y ocrait ne devrait pas
immédiatement être rapatrié dans une garni-
son de lu métropole. ( (Jueslion du 3 novem-
bre
- Ittponse. Par dé< ision en date du 31 oc-
tobre ivkd, les muiluu'cs du contingent dont
le pùrc est mort iHnir la France sont dorénavant,
exenuptés en toutes ci inconstances (tour de dé-
part individuel, uu désignation d'unités consti-
tuées) de l'envoi sur les théâtres d'opérutijns
extérieurs. Par ailleurs, des ordres ont été don-
nés en vue du rapatriement Ú purlir du 15 no-
vembre )Mu, des militaires du cette catégorie
qui servent actuellement, sur un théâtre d'opé-
rations extérieur.
Décrets et Arrêtés
Décret relatif à la remise de biens affectés
au service du culte à Beyrouth, au Con-
seil d'administration de l'Association
française pour la défense et la gestion
des intérêts protestants en Syrie et dans
le Proche-Orient.
Aux termes de ce décret, les propriétés de
l'ordre de Saint-Jean (Johannlterorden) affec-
tés au service de l'hôpital Saint-Jean il Bey-
routh et les propriétés de l'association des Dia-
conesses affectées au service d'eeuvres de cha-
rité et d'enseignement a Beyrouth, sont remi-
ses au Conseil d'administration de l'Associa-
tion française pour la défense et la gestion des
intérêts protestants en Syrie et dans le Proche-
Orient, spécialement approuvé iL cette fin.
Ces propriétés continueront a recevoir l'al-
recuuion de mission dont elles sont l objet, et,
en général, leur gestion devra être a tous
égards conforme, nu pacte de la Société des
Nations, au mandat donné iL la France sur la
Syrie et le Mban le 21 juillet 1922 et au statut
organique élaboré en exécution dudit mnndal.
Les personnes par lesquelles la mission est
dirigée resteront placées sous le contrôle du
Gouvernement Je la •Hôpublique frflnçaise,
puissance mandataire.
Décret relatif, à la remise de biens affecté]
au service du culte à Beyrouth, au Con
seil d'administration de l'Association d6
l'église protestante évangélique française
de Syrie.
Aux termes de ce décret, les propriétés de la
rornmunnuté évangélique allemande de Bey-
routh. affectées au service du culte et au loge-
ment du pasteur, sont remises au Conseil
d'administration de l'association de l'Eglise
protestante évangélique française de Syrie,
Mpéeialement approuvé îi cette fin.
Ces propriétés continueront a recevoir l'af-
feetntion de mission dont elles sont l'objet, it.
en général, leur gestion devra être - fi tous
egarus conforme nu pacte de la Société des
Nations, au mandat, donné :l la Franco sur ln
Syrie et le Liban le 21 fiïillet 1922 et au sta-
tut organique élaboré en exécution dudit man-
dat. ,.
Les personnes par lesquelles la mission est
dirigée resteront, placées sous le contrôle du
Gouvernement de la Républiqirc française,
- puissance montlntairc.
(J. O. du 30 novembre HKS.)
Décret portant majoration temporaire des
tarifs sur les tramways d'Alger à ElBiar.
Décret autorisant la Chambre de com-
merce de Constantine à contracter un
emprunt.
Aux termes de re décret, la chambre de
commerce de Constanfine est autorisée à em-
prunter une somme de 250.U00 francs en vue
- 1'- !.a- 1'- , _&. 1..1.u.li., ..1. &.
<10 111 Ut* lin u hua «iciinw.s 1 cmiiiuiu. 11 ci-
vaux d'achèvement du palais consulaire où
sont installés ses services et ceux du tribunal
de commerce de cette ville.
Cet emprunt, toujours remboursable par an-
ticipation, pourra être réalisé et conclu, en
totalité ou par fractions, soit avec publicité
et concurrence, soit de gré il gré, soit par
voie de souscription publique, avec faculté
d'émettre des obligations au porteur ou trans-
missibles par endossement, îi un taux d'inté-
rêt qui n'excédera pas 9 p. 100, soit directe-
ment auprès do la Caisse des dépôts et consi-
gnations, du Crédit foncier de Franco ou de
la Casse nationale des retraites pour la vieil-
lesse, aux conditions de ces établissements.
L'amortiscmsent de cet emprunt s'effectuera
dans un délai maximum de trente ans. Lo
taux d'intérêt de l'cmprunt pourra être modifié
par le ministre dn Commerre.
U. O. du t'° déc. 1925).
TAUX DE LA PIASTRE
(10
faire connaître au ministre des olonies qn';\
la date du 30 novembre 1025. le taux officiel
de Ift piastre était de 14 fr. 60.
i
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au. minis-
tre des colonies qu'a la date du 29 novembre
1925 le taux officiel de la roupie était de 0 fr. 10.
YINGT-SIX1BME ANNEE. N° 180
La NUSUM s W WTUM -
MARDI SOIR, 1er DECEMBRE 1966
.", , Les Annales Coloniales
:" .,. - JOURNAL QUOTIDIEN
MU ARTICLES PUIIUD FAR LES ANNALES COLONIALES" SOfO LA PROMltlt
- EXCLUSIVE DU JOIIRMAL -
aux Bureau* étjmmtmltiéam ktAgmtee» iàPwUkM
DIRECTEURS S MARCEL RUEDBL et LmG. THÊBAULT
4 "Ã. 1 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1' - : LllllllII-U
-- - - --.' - - -
Qw* >* ftlpwrti. Ma 4i » as »
unew - I Étranger 1M • «S» M»
0.-.-.llllIU.
, Les avanies du Thiës-Niger
«<»
Longtemps maintenues sous le man-
teau de la oheminéei les avanies du
Thiès-Itayes viennent d'être -rendues
publiques et officielles par la publica.
tion, sous les auspices de l'inspection
général6 des travaux publics de
l'A. 0. F. d'une notice sur les diffi-
cultés rencontrées au réseau Thiès-Ni-
ger, depuis sa création et sur les mesu-
res prises en vue d'assurer une exploit
- talion normale et rationnelle de ce ré-
- seau.
i Quand, le 1er janvier 1924, M. le
Gouverneur général Carde inaugu-
rait le Thiès-Cayes, l'évolution qui
s'était déjà manifestée dans les régions
du Sénégal traversées 'par la nouvelle
voie ferrée, ouvrit, en ce qui concerne
le Soudan, les plus larges espérances.
C'est ce que nous lisions dans le su-
perbe numéro illustré que les Annales
Coloniales publiaient le 26 décembre
1329, à l'occasion de cette inaugura-
tion.
Le fait est qu'avant que l'arrivée du rail et de
la locomotive vinssent y transformer complète-
ment l'aspect du pays et les conditions de vie
iiient l'aspect d u. pfa
des habitants, les fertiles plaines du Baol bien
que déjà assez ipeuplées et cultivées, demeuraient
presque dans risouement et à peu près fermées
à la pénétration européenne.
Il en fut ainsi jusqu'en décembre 1908, date
'de l'ouverture au, trafic des deux premières
"ares de lu ligne : Khombode et Bambey ; puis
'Diow'bel vit ù son'tour Arriver en février J900
la première locomotive de l'exploitation. Ces
localités n'étaient alors rien. Bientôt de vérita-
bles villes s'élevèrent autour de ces gares. Les
terrains avoisinants, lotis par l'Administration
lurent immédiatement adietes aux enchères par
les commerçants et se couvrirent de magasins.
de maisons, de factoreries construites en maté-
riaux dont le transport sur ces points eût été
"DHIDédetnhleht sinon impossible, du moins dlf-
- floultuçux. De , son côté, l'Administration favori-
, sait le développement de ces centres en y cons-
tamisant des puits publics, des marches cou-
des écoles, des bureaux de poste, des
41ibllrtsatros, bref en les dotant, les uns et les
, verts, dispensaires, installations et des organes admi-
erres, des installations et des orgunes adml-
anuisttrreast, ifs dont ne peut se passer un groupe-
ment civilisé.
Aujourd'hui,.ces trois escales constituent trois
des plus importants groupements européens et
Indigènes du Sénégal et les affaires qui s'y trai-
tent chaque année représentent, tant en unpoiv
tatitins qu'en exportations, plusieurs dizaines de
Uto- de fl'lllCf4. Pendant lé dûd'ée de la ttfedte
- inuÙQQ* de franqcus*a. ntités 4l'etaobldes exportées
par ces gares ont été respectivement de 19.000,
lITOOO et 19.000 tonnes.
A 10 kilomètres à l'est de Diourbel, on se
heurtait encore, voici moins de quinze ans, Il
une région etaokment inculte et Inhabiooe.
Constituée par un plateau bas ftftnpris entre
deux bassinl. elle n'était traversée que par quel-
ques pistes, et ses Ótetldues n'étaient parcourues
que pendant cruel crues mois de l'année par des
Peulhs nomades avec leurs troupeaux. -
Le rail a apporté la vie dans ce pays déshérité
où se trouve maintenant, situé au kilomètre 105,
lie centre commercial de Gossas et cette région
où il était impossible de demeurer avant réta-
- -1 4 du chemin de fer, se modifie rapi-
dement. Des puits creusés a grande profondeur
et des citernes y donnent maintenant aux hom-
et d'ea
mes et aux troupeaux, l'eau nécessaire à l'exis-
térice et les villatges qu'entourent de vastes cul-
tures de mil et d'arachides se mulUplient le
lbng dé lia voie ferrée.
FiJiSnn t suite à cette zone jadis privée de vie,
opmmençSit vers le kilomètre 130, c'est-ii-dire
aux envirdns de Guiguinéo, une région mieux
llavorisee comportant déjà des villages, assez
peu peuplés il est vrai, et dont les habitants
ne cultivnient guère que pour leur propre subsis-
- t'ance. Cependant, dès la première année de leur
- ouverture à l'exploitation, les gares de Gltln-
midnéo et de Kaffrine exportaient respectivement
2.400 et 969 tonnes d'arachides. Certaines val-
• lées de cette rêcion sont d'une extrême fertilité
- et fourniront un tonnage considérable & rexpor-
tation quand la population aura atiteint une den-
sité suffisante.
De Guinguinéo se détocihe un embranchement
de 22 kilomètres qui rattache Kaolftck à la ligne
du lîiiès-Kaycs. Par ce port, situé à 100 kilo-
mètres environ de l'embouchure du Saloum,
s'ôooule maintenant une grande partie des ara-
chides récoltées au delà de Oiourbel. Le trafic
a été ouvert sur cet embranchement le 1er Jan.
vier 1912 et près de 60.000 tonnes d'arachides
ont été évacuées ipar cette voie dans les six
premiers mois de l'année 1913.
Tambaooundia, ùt 468 kilomètres de Daloar, où
rien n'existait autrefois, est aujourd'hui un gros
vitlaoe indigène oui s'arrête h-devenir un Im-
portant - centre commercial, c'est là qu'a été
construit lbôtel destiné à recevoir les voyageurs
qui y passent la nuit avant de reprendre, soit la
direction de Dakar, soit celle du Soudan; Tam-
baooundn. est dans aine région. très peuplée en
gmseiblèr et deviendra un point de grand tou-
risme cynégétique.
Tout aussi intéressante à consbater, est m
modification qui s'est manifestée dans la vie
économique des autres régions qu'a atteintes la
vole de Thiès-Kayes.
Ainsi, le Thiès-Kayes aura transformé des ré-
gions naguère improductives en des pays riches
et rendu laborieuses et plus accessibles aux
avantages de la civilisation, des populations
indolentes et frustes.
Tenant compte des perspectives
, d'avenir considérables que l'achève-
ment du Thiès-Kayes allait apporter
dans la vallée du Niger, on était donc
fondé aux plus grands espoirs.
Eh bien, « tous ces espoirs basés en
somme sur le seul fait que le rail courait
d'une façon continue de Dakar (sur
l'Océan) à Koulikoro (sur le Nig"er),n't?nt
été qu'en partie réalisés ».
C'est ce que nous annonce, en un pé-
nibîe aveu, la note précitée du service
des - travaux publics du .Gouvernement
général de l'A. 0. F. ,
la réalisation de ces espoirs ne pou-
vait pas logiquement, se réaliser d'un
seul coup, elle est liée à l'effet efficace
que produiront les mesures envisagées
depuis la fusion par l'administration
pour qu'une ligne-de cette importance
: (analorup en longueur .à cette de Paris
- n VintiTYrilte) puisse être normalement
fixpltrtléa, -,'
Les deux sections Thiès-Kayes et
Kayes-Niger étaient totalement diffé-
rentes Tune de l'autre. La première
pouvait remplir son rôle commercial,
la seconde était à adapter dans ce but.
Un seul train du Thiès-Kayes suffit
pour évacuer 7 trains du Kayes-Niger.
Pour donner à tout le réseau l'homo-
généité qui lui fait défaut, il faut :
1° Rectifier la voie ferrée entre Kayes
et Bamako ;
2° Y introduire un rail lourd et un
profil en travers rationnel de la voie.
Des rectifications partielles de profil
sont déjà ou exécutées ou approuvées.
Gomme pour sauvegarder les droits
de l'Etat sur le Kayes-Niger, on a dû lui
coriserver-son autonomie financière, la
fusion financière des deux réseaux n'a
pas pu suivre la fusion administrative.
Ce qui crée une difficulté de plus.
Quand en juillet un de nos amis est
passé à Dakar, les difficultés rencon.
trées dans l'exploitation du Thiès-Ni-
ger préoccupaient énormément le Gou-
vernement général.
On s'apercevait que les tfavaux du
Thiès-Kayes avaient été 'exécutés trop
hâtivement. Les crues avaient détérioré
la voie, emporté un pont et causé des
accidents suivis de morts d'hommes.
Plus tard, le 10 juillet 1925, une cou-
pure. se produit au kilomètre 528, et le
5 août au kilomètres 500 et 558. (Voir le
tracé du chemin de fer, dans les An-
nales Colouialcs du 23 décembre 1923).
D'où de graves interruptions de trafic
fort préjudiciables au commerce de-4
venu intense.
De l'insuffisance de matériel, des ate-
liers de réparations et d'entretiens, des
installations des gares, il est résulté la
nécessité de décongestionner la ligne
par révacuation des produits 'par le
Niger et la Guinée. Mais le le, août
1925, des pluies violentes produisent
une coupure, et emportent - un pont - au
kilomètre 400 du Conakry-Niger, d où
embouteillage du port fluvial de Kou-
roussa,
Par l'évacuation en utilisant le fleuve
Sénégal on rencontra là aussi des diffi-
cultés inattendues : retard anormal
de la crue, retard dans l'arrivée de cha-
lands et de remorqueurs, chaland
ÓOhoué, etc. La bonne volonté des
Maisons Peyrissac, du Haut-Ogooué et
Messageries Africaines ne purent évi-
ter de stocker à Kayes quantité de mar-
chandises.
Voyons quelles furent les mesures
prises par l'Administration pour sur*
monter ces difficultés"
On commença par la réorganisation
administrative du réseau Tliiès-Niger,
dont le personnel est presque Lotale-
ment changé. Le nouveau directeur du
Thiès-Nigor a arrêté comme suit l'orga-
nisation du personnel : 534 agents (non
compris le service médical, les travaux
neufs et les manœuvres Indigènes). 11
faut recruter dans la métropole 200
agents environ, par un appel très large
au personnel des grands réseaux fran-
çaJs. Il a été procédé à un reclassement
de tous les agents et il une revision
des contrats.La vie mâtérielTè des agents
(logement et moyens d'existence) est as-
surée dans les meilleures conditions
possible.
Contre les vols et les fraudes qui
avaient atteint des proportions considé-
rables on a créé un corps de police de
54 gendarmes (dont 9 européens et 45
auxiliaires indigènes) effectif qui sera
augmenté pour répondre aux besoins
d'une Voie de près de 1.300 kilomètres
de longueur.
Une Compagnie de sapeurs-indigènes
du chemin de fer, formera des agents
indigènes pour les divers réseaux et
pour d'autres services publics ou pri-
vés.
Un matériel nouveau sera subslitué
progressivement à celui qui est en ser-
vice et qui est notoirement insuffisant
ainsi que les journaux locaux l'ont si-
gnalé depuis longtemps. Par une com-
mande de. 35 locomotives pour le ré-
seau Kayes-Niger, de 25 pour cèlui de
Thiés à Kayes et de 100 nouveaux wa-
gons, on espère que le transport an-
nuel, qui est de 150.000 tonnes,- passera
en 1927, à 225.000 tonnes et à 245.000
tonnes en 1928.
C'est en vain que parmi les améliora-
tions envisagées pour le Tliiès-Niger,
nous avons- cherché les résultats des
essais d'électrtfication tentés sur le ré-
seau Kayes-Niger dont nous avons en-
tendu parler, il n'y a pas très long-
temps. C'était, si je m'en souviens bien
lors de l'ouverture de la session du
Conseil de Gouvernement de décembre
192il. Dan son discours M. Martial
Merlin, Gouverneur général de VA.O.F,
disait ce qui suit :
« Une convention a été passée avec
lfi. Société générale d'entreprises pour
des chutes ; du. Sénégal et du Niger*
(Gouina et Soluba) en vue de l'éhetrj-
Ûoation-de la ligne de-Kayes jau -ulgèr.
Il convient d'aviser aux moyens de per-
mettre & cotte ligne aux moindres frais,
un trafic plus intense. Uélectrification
peut être l'une des conditions de ce tra-
fic. »
Nous savons d'autre part que les tra-
vaux d'aménagement des chutes de Fé-
lon (Sénégal) sont en cours d'exoou-
tion. L'usine électrique sera équipée
d'une turbine à basse chute de 750 CV.
Le courant sera transporté à Kayes
par une ligne de haute tension.
Les travaux dont nous notons l'exé-
cution pou riront donc très bien être ac-
crus dans une proportion suffisante
pour faciliter l'électriflcation du Thiès-
Niger qui, comme le disait M. le Gou-
verneur Général Merlin permettra, à
moins de frais, un trafic plus intense.
Aussi, ne pouvons-nous, à l'heure
présente, que nous réjouir de voir à la
tête du ministère des Colonies un ohef
très au courant des questions qui se
rattachent à l'utilisation de la houille
blanche.
M. Léon Perrder a contribué pour une
très large part et avec une remarqyatle
compétence à développer tant pour l'in-
térêt général que pour les intérêts de
l'industrie privée l'utilisation de la force
électrique dans le département de l'Isè-
re dont la houille est génératrice du dé-
veloppement économique de ce dépar-
tement.
Puisse le Thiès-Kayes ne pas aivoir
d'avanies plus grandes, c'est ce à .quoi
nous veillerons de notre mieux car
.-1. -.. - - a'"
î avenir au Soudan et du Sénégal est in-
timement lié au bon rendement de la
grande voie ferrée qui relie maintenant
le Niger à l'Océan à travers le Haut-
Sénégal et le Perle.
Pierre Valude.
Député du Cher.
dé@ ––-– i
A propos du contingentement
des rhums
Nous publions d'autre part, le très
intéressant Editorial de notre excellent
ami, Auguste Brunet, député de la Réu-
nion.
, Les observations suivantes nous par-
viennent également sur cette importan-
te question et nous nous empressons de
les mettre sous les yeux de nos lec-
teurs.
A la séance du 28 novembre tic la
Commission, les représentants de la
Guadeloupe et de In Martinique, qui
étaient en nombre imposant, ont natu-
rellement demandé Vattribution quasi-
totale des huit mille hectolitres à leurs
colonies : cette attribution étant faite au
prorata de la production du rhum.
Les représentants des autres colonies
ont fait observer justement qu'une telle
base était inadmissible puisqu'elle au-
i-aiii pour seul effet de favoriser la mul-
tiplication - des distilleries antillaises,
alors que les nouveaux contingents ac-
cordés doivent permettre aux sucreries
iPaccroître leur production, en vue
d'importation dans la métropole.
Le rhum doit être considéré simple-
ment comme un sous-produit du sucre
et si l'entrée de ce sous-produit en
France est soumise à des taŒCS prohibi-
tives, il est bien évident que les sucre-
ries ne pourront augmenter leur fabri-
ca,tion et que des établissements su-
- criers nouveaux ne pourront être créés.
Un outre, les vieilles colonies ont déjà
été l'objet de faveurs sur lesquelles il
n'y a d'ailleurs pas lieu de revenir, pour
le passé ; mais aujourd'hui, il ne sau-
rait, être question de fixer la répartition
du contingent avec des cotes d'amour.
On ne peut iustifier par exemple que
pour une tonne de sucre, il soit accO'I'dé:
121 litres à la; Guadeloupe ;
106 litres à la Martinique ;
70 litres il Madagascar.
De même que pour les distilleries
agricoles, il soit attribue par hectolitre.
d'alcool pur :
100 litres à la Réunion ;
89 litres à la Guadeloupe ;
53 litres à la Mar tique ;
14 litres à Madagascar.
Nous sommes convaincus que les re-
présentants des vieilles colonies seront
les premiers à reconnaître que la Sta-
bilisation de la situation des anciennes
-. - - -.
industries locates ayarnt été omenue^pnr
le premier décret fixant les répartitions
dtt contingent des rhums entrant en
France en franchise, ils ne peuvent pré-
tendre faire a:dopter par le ministre des
Colonies un régime qui consacrerait
l'abandon et le reniement de la politique
de production sucriè"'e que le Départe-
ment a voulu encouraacr dans les nou-
velles colonies.
u IMS– wr iiiwwiiili Tolste-Tc'ad
On annonce de Gahès :
M. Rnssinn, qui a effectué la traversée du
Sahara en automobile, de Gâbès au Tchad)
est parti pouf Paris. :
pst parti pnuiw Paris. l'Par déroche.}
Une opération difficile
00
A
La Commission chargée par le
Ministre des Colonies de détermi-
ner les bases d'une équitable répar-
titioll, entre les colonies froductrices, du
contingent supplémentaire de rhums voté par
le Parlement pour une période de cinq an-
nées, s'est trouvée ett présence d'une tâche
délicate, dont la complexité apparent (Jalls le
rapport établi par la Direction des Affaires
Economiques dit Ministère oit sont lumineu-
sement analysés les éléments du problème à
résoudre.
- Conilitent et suivant quels Principes opé-
rer la répartition des 8.000 Jiectolitres d'al-
cool pttr laissés à la disposition du Ministre
des Colonies, pour être attribués chaque an-
née, compte tenu des « réajustements re-
connus nécessaires »? Fallait-il, comme le
soutenaient, non sans logique, les représen-
tants de la Martinique - tirant orpiment
des conditions thèmes dans lesquelles est
intervenu le vote de l'article 90 de la loi
de finances du 13 juillet 1925 - prendre
pour base de la répartition lès quantités de
rhums surtaxés, désormais frappés d'une
véritable prohibition d'entrée! - ou, comme
le voulaient les teprésetitatin de Madagas-
car, affecter le contingent disponible aux
usines, à titre de frime, au prorata de l'aug-
mentation de leur ^production sucrière? et
quelle part fallait-il réserver aux établisse-
ments qui, en raison de leur création récente,
n'avaient, pas été compris dans les précé-
dentes répartitions ?
Notre collègue Eugène Taulier, plaidant
avec chaleur la cause de la Guyane et rap-
pelant les engagements pris à son égard lors
du vote de l'article 90, demandait qu'un
contingent- spécial tilt prévu en faveur de sa
calonie, Cendrillon oubliée lors des « riches
dotations 8 de ses. sœurs; et Outre y insistait
sur la nécessité d'encourager le développe-
ment d'une nouvelle branche d'activité ctira-
péenne en IndocHne et sur V opportunité de
favoriser l'industrie indigène en plein essor.
Comment choisir entre ces différentes tll-
ses? à quel parti s'arrêter ? quel principe de,
discrimination adopter ?
La Réunion, conciliante, admettait qu'un
prélèvement sur les 8.000 hectolitres JtU
eohsactè aux « réajustements légitimes i, le
surplus devant être « partagé entre les colo-
nies rhumières proportionnellement au contin-
gent fixé pour chacune d'elles par l'arti-
cle icr du décret du 24 août 1925. » Cette
suggestion trouvait son point d'appui et sa
formule dans l'une des dispositions mêmes du
texte invoqué.
Il n'a pas fallu moins de l autorité du
rapporteur général de la Commission des Fi-
nances du Sénat, l'hotiorable M. Henry Bé-
renger, sénateur de la Guadeloupe, four ral-
lier la quasi-unanimité de la Commission à
la proposition suivante : répartition entre les
colonies des 8.000 hectolitres proportionnel-
lement aux quantités de rhums importées en
France, sous réserve de la rétrocession d'une
fractioll de la part revenant dans ce calcul à
la Martinique (3.652 hectolitres), à la Gua-
deloupe (2.T52 hectolitres), et à la Réunion
(1.594 hectolitres), aux colollies dont le con-
tingent est à réajuster,
Rassurez-vous, mon cher Tauticr. Vous
n'aurez pas fait un vain appel à la solida-
rité des colonies, à la « chaîne d'union de
nos Frances d'outre-mer ».
Auguste Brunet
Député de la I-Munfon.
P.-S. -- Dans son éditorial de samedi
paru ici-même, Marcel Ruedel écrit que le
relèvement du contingent des rhums colo-
niaux constituait une mesure a destinée à
favoriser les nouvelles sticreries et non pas à
augmenter le contingentement des anciennes ».
Mêlé d'assez près aux négociations qui "ont
abouti au vote de l'article 90 de la loi du
13 juillet 1925, je crois pouvoir dire à Rue-
del qu'il -- se trompe : le législateur a. voulu
élargir la base du contingentement au mo-
ment où la surtaxe se trouvait portée à 1.000
francs. Mais il a raison lorsqu'il écrit que
le contingent supplémentaire portait en soi
l'idée d'une « réserve », d'une masse de
manœuvre en vue des réajustements néces-
saires.
A. B.
M. STEEG AU MAROC
« °"°
Hier matin, M. Sleeg, a présidé le Conseil
de gouvernement qui avait été avancé ex-
ceptionnellement, en raison, rlu départ, le 5
décembre, du résident général pour la Fran-1
ce. M. Stceg a annoncé qu'il avait l'inten-
tion de provoquer continuellement les avis
des membres de cette assemblée.
Le résident a. défini et développé la Ulchc
de ta, France dans ce pays, lâche qui con-
siste à faire évoluer le Maroc, sous la tu-
telle de la France, vers des conditions
d'existence plus sûres et meilleures.
Le Jïésident. Général du fait de SI'" ̃n i:
a décidé d'ajourner son royar/e pour les
vWc, du sud rusau'à son retour tlu. Maroc,
dans le courant du, mois de janvier.
M. Ailfrod Martincau, Gouverneur hono-
raire des Colonies, vient d'être nommé
vice-président de ;la Société- des Orateurs
et Conférenciers, présidée par M. Jonn
Richepin.
Manifestations en l'honneur
de M. Varenne
-0-0-
Confirmant l'enthousiasme du premier accueil
réservé au Gouverneur Général, M. Alexandre
Varenne, par la population indigène de Cochin-
chine et du Cambodge, se succèdent, de leur
part, de nombreuses manifestations de loya-
lisme envers la France et de confiance dans le
nouveau chef de la colonie. 'Une délégation de
plus de trois cents Annamites, appartenant à
toutes les classes de la population, élus des as-
semblées locales, notabilités, agriculteurs, com-
merçants, fonctionnaires, présentés par les con-
seillers coloniaux et d' autres personnalités con-
sidérées comme représentant l'opinion indigène
la plus avancée, a été reçue, hier, au Gouver-
nement Général de Saigon.
Répondant à l' allocution du conseiller Long
et à la suite de la remise d'un cahier de vœux,
le Gouverneur Général affirma la solidarité in-
dissoluble des destinées de la France et de
l'Indochine, et déclara ne vouloir, avant d'avoir
examiné à pied-d' oeuvre les divers problèmes
politiques posés, ne rien promettre qu'il ne pût
ensuite tenir. La population doit cependant être
entièrement rassurée sur son fervent désir de ré-
pondre. au plus tôt, dans toute la mesure des
possibilités de l'heure, à ses légitimes aspira-
tions.
Cette improvisation, simple, familière, émue,
fréquemment applaudie, causa une profonde im-
pression. Le Gouverneur Général se retira à
l'issue de la réception, au milieu d'unanimes
acclamations.
Le soir. le Gouverneur Général fut l'eç au
grand centre chinois de Uolon, au milieu d une
affluence exceptionnelle de population dont la
majorité cantonnaise et plus de trois mille en-
fants des écoles porteurs de lanternes multico-
lores, rangés sur son passage. Répondant au
président de la Chambre de Commerce, le
Gouverneur. Général remercia avec tme chaleur
particulière pour l'accueil démontrant le parfait
loyalisme de l'importante colonie chinoise de
Cholon, reconnaissante de sa prospérité com-
merciale et se félicita de recueillir ainsi des
Résidents chinois en Cochinchine, ce public
témoignage 1!es sentiments amicaux de leur peu-
ple à l'égard de la France.
1 a.
La DoneDe eoDSlitatioD de rAmam
La nouvelle constitution de l' A nnam
Le Journal Officiel de l'Indochine vient de
firomulguer la convention intervenue à Hué avec
les membres du Conseil de Régence de l'An-
nam, agissant au nom du jeune Empereur, pour
régler les nouveaux rapports entre le Gouverne-
ment annamite et le Protectorat.
, Le Souverain (ou le Régent) conserve le
droit de grâce et toute une série d attributions
rituelles et constitutionnelles.
En vertu de cet accord, la Chambre des Re-
présentants de Hué interviendra dans la discus-
sion des grandes questions intéressant l' Annam
et sera étroitement associée à la préparation des
textes législatifs et- administratifs, dont l'appli-
cation sera prononcée par le Représentant de
la France à Hué, d'accord avec le Conseil des
Ministres.
En Cochinchine
A l'occasion de l'inauguration de la session
du Conseil national, M. Cognacq, Gouverneur
de la Cochinchine, a signalé les progrès réali-
sés dans les divers domaines administratifs.
Un collège a été créé à Mytho. un autre à
Cantho. La création d'un grand collège franco-
indigène pouvant recevoir 1.100 élèves a été
décidée. Cinq écoles primaires nouvelles ont été
ouvertes et l'école normale primaire aménagée
pour recevoir 100 élèves.
Deux usines de triage du riz à grand rende-
ment ont été créées à Mytho et Cantho. La cul-
ture du caoutchouc a été intensifiée ; de même
celle de la canne à sucre. Les essais pour le
coton continuent.
Pour la sériciculture, l'administration a fait
un gros effort ; )a Cochinchine a maintenant 9
magnanneries modèles. Deux sont en voie de
construction.
D'autre part, le taux des prêts fonciers a été
abaissé de 27 à 18
80 kilomètres de routes coloniales, 110 ponts
définitifs ont été construits, 246 kilomètres de
canaux creusés.
En matière d'hygiène, le nombre des consul-
tations aux indigènes atteint maintenant le chiffre
de 1.100.000. La lutte contre les maladies épi-
démiques a été intensinee, et le chiffre des dé-
cès est tombé de 105.000 en 1922, - à -- 85.000
en 1924 ; la mortalité infantile s'est abaissée de
15 en 1922 à 12 en 1924.
-
Archives coloniales
0
La Société des Amis des Archives Colo-
nialos, vient de décider au cours d'une
délibération dirigée par M. Gabriel Hano-
laux, président, et à laquelle participaient
nollimment MM. Dcrnont dépuié, (G. Gran-
diidier, Henri d'e Noussanne, A. Pereire, de
seconder matériellement l'effort gouvernc-
menla.1 pour l'inventaire et le classement
de nos archives coloniales. Elle a voté A
cet erfet une lmm ¡ère subvention de 6.000
frnnes aux archives du ministère des Colo-
nies. Elle consacrera d'autre part une
monographie sommaire aux plus intéres-
sants de ces documents pour donner au
public un aperçu de ces trésors trop peu
connus.
A LA CHAMBRE
0-0
QUESTIONS ECRITES
Les lettres pour le Maroc
M. Henry Fougère, député, expose ù. M. Le mi-
nistre de la Guerre que des miltuirës appartenant
aux troupes du groupe d'opérations du Nord, au
Maroc, se plaignent de ne recevoir aucune des
lettres qui leur sont adressées par leurs familles
et demande quelles mesures il compte prendre
pour assurer un service régulier entre la France
et les troupes en cunipagne au Maroc, (Qucstion
du 3 novembre 1925.)
Réponse. - 1° L'acheminement du courrier
postal pour le Maroc est relativement long, tant
en raison de la distance qui sépare ce protec-
torat de la métropole que des conditions parti-
culières dans leijquelles s'y déroulent les opéra-
tions militaires ; les délais de distribution des
correspondances ont donc pu, surtout au mo-
ment des opérations actives, être assez impor-
tants ; 20 toutes les mesures nécessaires Dour
remédier il cette situation de fait ont été prises.
L'effectif du personnel technique de la poste mi-
litaire du Maroc, personnel recruté par engage-
ments volontaires dans les cadres de l'adminis-
tration des postcSl, a notamment été plus que
quadruplé depuis le 1er mai 1025. En outre, un
bureau central militaire postal a été créé à Mar-
seille en vue de diriger sur le Maroc un courrier
préalablement trié avant son départ de France,
disposition de nature il alléger la tache du ser-
vice de la poste militaire du front nord-mato-
cain.
Exemption d'envoi sur les T. O. E.
M. Gaston Ilutin, député, demanda à M. le
ministre de la Guerre si un soldat, du premier
« ontingent. 'de la classe 1925, dont le rère u été
tué au cours de la guerre i'JI H9J8, peut l''L('I
envoyé au Maroc, et, dans le cas de la négu-
li\'e, si un
live, si un soldat qui y ocrait ne devrait pas
immédiatement être rapatrié dans une garni-
son de lu métropole. ( (Jueslion du 3 novem-
bre
- Ittponse. Par dé< ision en date du 31 oc-
tobre ivkd, les muiluu'cs du contingent dont
le pùrc est mort iHnir la France sont dorénavant,
exenuptés en toutes ci inconstances (tour de dé-
part individuel, uu désignation d'unités consti-
tuées) de l'envoi sur les théâtres d'opérutijns
extérieurs. Par ailleurs, des ordres ont été don-
nés en vue du rapatriement Ú purlir du 15 no-
vembre )Mu, des militaires du cette catégorie
qui servent actuellement, sur un théâtre d'opé-
rations extérieur.
Décrets et Arrêtés
Décret relatif à la remise de biens affectés
au service du culte à Beyrouth, au Con-
seil d'administration de l'Association
française pour la défense et la gestion
des intérêts protestants en Syrie et dans
le Proche-Orient.
Aux termes de ce décret, les propriétés de
l'ordre de Saint-Jean (Johannlterorden) affec-
tés au service de l'hôpital Saint-Jean il Bey-
routh et les propriétés de l'association des Dia-
conesses affectées au service d'eeuvres de cha-
rité et d'enseignement a Beyrouth, sont remi-
ses au Conseil d'administration de l'Associa-
tion française pour la défense et la gestion des
intérêts protestants en Syrie et dans le Proche-
Orient, spécialement approuvé iL cette fin.
Ces propriétés continueront a recevoir l'al-
recuuion de mission dont elles sont l objet, et,
en général, leur gestion devra être a tous
égards conforme, nu pacte de la Société des
Nations, au mandat donné iL la France sur la
Syrie et le Mban le 21 juillet 1922 et au statut
organique élaboré en exécution dudit mnndal.
Les personnes par lesquelles la mission est
dirigée resteront placées sous le contrôle du
Gouvernement Je la •Hôpublique frflnçaise,
puissance mandataire.
Décret relatif, à la remise de biens affecté]
au service du culte à Beyrouth, au Con
seil d'administration de l'Association d6
l'église protestante évangélique française
de Syrie.
Aux termes de ce décret, les propriétés de la
rornmunnuté évangélique allemande de Bey-
routh. affectées au service du culte et au loge-
ment du pasteur, sont remises au Conseil
d'administration de l'association de l'Eglise
protestante évangélique française de Syrie,
Mpéeialement approuvé îi cette fin.
Ces propriétés continueront a recevoir l'af-
feetntion de mission dont elles sont l'objet, it.
en général, leur gestion devra être - fi tous
egarus conforme nu pacte de la Société des
Nations, au mandat, donné :l la Franco sur ln
Syrie et le Liban le 21 fiïillet 1922 et au sta-
tut organique élaboré en exécution dudit man-
dat. ,.
Les personnes par lesquelles la mission est
dirigée resteront, placées sous le contrôle du
Gouvernement de la Républiqirc française,
- puissance montlntairc.
(J. O. du 30 novembre HKS.)
Décret portant majoration temporaire des
tarifs sur les tramways d'Alger à ElBiar.
Décret autorisant la Chambre de com-
merce de Constantine à contracter un
emprunt.
Aux termes de re décret, la chambre de
commerce de Constanfine est autorisée à em-
prunter une somme de 250.U00 francs en vue
- 1'- !.a- 1'- , _&. 1..1.u.li., ..1. &.
<10 111 Ut* lin u hua «iciinw.s 1 cmiiiuiu. 11 ci-
vaux d'achèvement du palais consulaire où
sont installés ses services et ceux du tribunal
de commerce de cette ville.
Cet emprunt, toujours remboursable par an-
ticipation, pourra être réalisé et conclu, en
totalité ou par fractions, soit avec publicité
et concurrence, soit de gré il gré, soit par
voie de souscription publique, avec faculté
d'émettre des obligations au porteur ou trans-
missibles par endossement, îi un taux d'inté-
rêt qui n'excédera pas 9 p. 100, soit directe-
ment auprès do la Caisse des dépôts et consi-
gnations, du Crédit foncier de Franco ou de
la Casse nationale des retraites pour la vieil-
lesse, aux conditions de ces établissements.
L'amortiscmsent de cet emprunt s'effectuera
dans un délai maximum de trente ans. Lo
taux d'intérêt de l'cmprunt pourra être modifié
par le ministre dn Commerre.
U. O. du t'° déc. 1925).
TAUX DE LA PIASTRE
(10
faire connaître au ministre des olonies qn';\
la date du 30 novembre 1025. le taux officiel
de Ift piastre était de 14 fr. 60.
i
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au. minis-
tre des colonies qu'a la date du 29 novembre
1925 le taux officiel de la roupie était de 0 fr. 10.
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