Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 novembre 1925 27 novembre 1925
Description : 1925/11/27 (A26,N178). 1925/11/27 (A26,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397028n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEME ANNBE. N° 178
US NUMERO : 80 CENTIMES -.- - ----------- VENDREDI SOIR. 27 NOVEMBRE 1%%
- -------------------
, Les Annales Coloniales
", JOURNAL QUOTIDIEN
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L'ILE DE LA RÉUNION
C'est le titre d'un livre qui est dû
à la collaboration de plusieurs Réunion-
nais de marque et pour lequel MM. Ma-
rius-Ary Leblond ont écrit une préfa-
cer qui est un hommage filial à leur Ile
patale.
Je l'ai lu avec un plaisir et une émo-
tion vrais. En en tournant les pages,
bien des souvenirs se réveillaient en
moi. Je me trouvais reporté à vingt ans
en arrière, à l'époque où je débutais
comme professeur au lvcée de SainWDe-
nis. Je me revoyais découvrant à la tou-
m du pont du bateau, l'île lointaine à
rnl'heo*, rizon et qui surgissait peu & peu de
terre à mesure que nous avancions, pour
dresser finalement sa masse hardie au-
dessus des flots. y
Un des premiers Européens qui y ait
vécu nous donne, à peu ue chose près,
du pays une description qui doit être
citée :
« L'île, écrit-il, est le meilleur pays
m du monde, arrosé (fe rivières et
« de fontaines de tous côtés ; rempli de
« beau bois de toutes sortes, comme
* châtaignier, palmistes et autres, four-
« millant de cochons, de tortues de mer
* et de terre extrêmement grosses ;
« plein de ramiers, de tourterelles, de
« perroquets les plus beaux du monde
« et d'autres oiseaux de diverses façons.
« Les coteaux sont couverts de beaux
« cabris desquels la viande est très sa-
« vnurouse. Les étangs et rivières
« fourmillent de poissons, il n'y a ni
« serpents, ni insectes fâcheux, ni
« mousliques,.. La terre est très fertile
« et grasse, le tabac y vient le meilleur
« qui soit au monde. Les fruits y sont
M très savoureux.
« L'air y est très sain, et quoiqu'il y
* doive être très chaud, n v est tempéré
« par des vents frais qui viennent le
« jour de la, mer et la nuit de la monta-
« gne. Ce serail avec raison que l'on
« pourrait appeler rcllo île un paradis
« terrestre. Les eaux y sont pures et ex-
« cellentes, lesquelles il l'nit, beau voir
m tomber le long des ravins des monta-
« gnes de bassin en bassin, en formes
e oucales 1oi admirables qu'il semble
» « nature les a. ainsi faites, afin
« œaÏÏéoher les hommes qui les voient
« ., demeurer dans l'île..* Les bois y sont
y très beaux. Il y a du poivre blanc en
* quantité, de l'ébène et d'autres bois
« de diverses couleurs dont les uns sont
« propres à bâtir def maisons et des
« navires, les autres portent des gorn-
«.mes odoriférantes ainsi que le ben-
« join qui s'y trouve en quantité. »
Il est évident que depuis le dix-sep-
tième siècle, époque à laquelle écrivait
notre auteur, M. de Placourl, bien des
changements sont survenus dans la
faune, dans la végétation et dans les
ooltures. Des animaux, comme les tor-
tues sont devenus fort rares et sont en
train de disparaître ; d'autres ont. été in-
troduits. Il en est do même, mais dans
une moins grande mesure en ce qui con-
cerne la flore et les cultures. Mais l'im-
pression générale pour le Français qui
arrive, qui a visité les principaux sites,
qui a parcouru les étroites plaines lit-
torales, qui a remonté les vallées en-
caissées à la manière des cagnous qui
vous conduisent aux cirques comme
Cihros ou aux hautes plaines comme la
plaine des Cafres, qui enfin a gravi et
admiré les hautes montagnes qui domi-
nent l'île, cette impression est bien cellé
que donne le passage que nous avons
cité.
Lorsque les Français y arrivèrent
au milieu du dix-septième siècle, File
était inhabitée. Les premiers colons qui
s'y établirent étaient des gens du peu-
ple et de la petite bourgeoisie qui
avaient <$t& séduits par les prospectus
-de la Compagnie des Indes Orientales.
fils étaient originaires de la Normandie,
de FArtois, de la région parisienne. On
a conservé le nom d'un certain nombre
d'entre eux. Les autres provinces en
fournirent aussi et aujourd'hui, l'on re-
trouve des noms qui tirent leur origine
de presque toutes les parties de la
France. Avec la population blanche vin-
- rent également les hommes de couleur
amenés comme esclaves. La. révolution
de 1848 les a affranchis.
- - - -
Au recensement de lt, la. popula-
tion de la Réunion était, de 173.000 ha-
bitants dont 167.780 Français, ; les au-
tres sont des sujets Anglais, Indiens de
Bombay notamment, des Chinois, des
Cafres, dés Malgaches et des travail-
leurs engagés venus de l'Inde ou de
l'Afrique.
La statistique ne distingue pas entre
la population blanche, les métis, les
hommes de couleur.
- MM. Marius-Ary Leblond parlent de
la population créole avec une poésie
touchante :
« La jolie race, écrivent-ils, peut-être
« plus élégante et fine que robuste,
« langôureuse sans mol 1 esse 1 De grands
« yeux doux et chauds comme. café -
« et le café de l'île est toute liqueur.
« Des cheveux intenses auxquels il ar-
« rive d'avoir la fragrance de la va-
m
« nille. Une âme encore plus rêveuse
« que le visage. Volontiers de la coquet-
« terie, mais qui n'est qu'un apprentis-
« sage souriant de la fidélité. Elevées
« presque toutes en musiciennes, les
« jeunes filles ne pensent qu'au maria-
nt ge. Elles ont le goût du bonheur sur
« les lèvres, et tous ceux qui connais-
« sent le pays certifieront qu'elles trou-
« vent là l'occasion d'épanouir leur fier-
« té, leur grâce et leur courage, tout à
« la fois leur besoin de nlaire et leur
« désir de nouveauté, d'action, d'auto-
c rité. »
On ne saurait mieux dire.
M. Raphaël Barquissou, pour sa part,
raconte en un chapitre agréable et do-
cumenté, l'histoire de l'tle depuis l'éta-
blissement des Français jusqu'au
vingtième siècle. Il en décrit avec beau-
coup d'exactitude les différentes phases,
montre le rôle de ses compatriotes pen-
dant tout le dix-huitième siècle, et par-
ticulièrement lors des guerres qui mi-
rent à différents moments la France et
l'Angleterre aux prises. L'une des par-
ties les plus intéressantes de son tra-
vail est celle qu'il consacre à l'action des
Réunionnais hors de leur île, dans
l'Océan Indien, dans les. autres colonies
françaises et dans la métropole. Ce que
leur doit l'expansion française à Mada-
gascar, notamment, est considérable et
l'auteur le met- à juste titre en évidence.
Mais la Héunion n'a pas uniquement
produit des navigateurs, de hardis co-
lons qui les premiers ont exploré la
brousse de la grande île voisine, des
hommes politicfiies, elle est aussi la pa-
irie d'écrivains célèbres. Elle a donné
le jour surtout à des poètes. « La Réu-
nion, est, dit-on, l'tlo des poètes ». M.
Henry Foucque qui cite ce mot nous en
recherche l'explication et après avoir
énoncé les diverses hypothèses, toutes
fort ingénieuses et qui se rapportent
au climat,, au paysage, à l'origine même
Ile la population issue de navigateurs
nIa, fois hardis, pleins d'imagination et
dont les descendants se seraient amol-
lis sous le climat des tropiques, les
rejette toutes, pour. se borner À HQUML
cï qu'il y a de commun dans leur ta-
lent. C'est beaucoup plus sage. « Nos
poètes créoles, oorit-il, Parny, La Caus-
sade. Léon Dierx. Leçon ta dA TJalp
sont, à de certaines heures, des poètes
du Désir et du Regret.. Dans cette me-
sure leur naissance sur la, terre, bour-
bonnaise a conditionné leur talent poè-
tique. »
Il n'est pas dans notre intention de
suivre l'auteur dans l'étude qu'il con-
sacre à chacun de ces écrivains. Il nous
suffira d'indiquer que ces poètes qui
ont connu en France une telle célé-
brité sont fort goûtés dans leur pays
d'origine. Saint-Denis en effet, le chef-
lieu de nie, le siège du Gouvernement,
connaît une activité intellectuelle que
l'on ne trouve que dans les grandes vilj
les françaises et qui est une fort agréa-
ble surprise pour l'Européen qui y ar-
rive. *
La vie économique est, étudiée dons
un chapitre fort complet dû à M..la-
cob de Cordemoy, qui ne se contente
pas d'énumérer les diverses produc-
tions mais en explique la répartition
géographique dans des pages du plus
haut. intérêt.
Tel est cet ouvrage, fruit de là colla-
boration de deux jeunes universitaires
fort distingués, MM. Barquissou et,
Foucque, et d'un savant comme Jacob
de Cordemoy. La préface de MM. Ma-
rius-Ary Leblond est comme un chant
d'amour à l'adresse de leur pays natal.
Il donne, à ceux qui n'ont pas vu
Bourbon, une idée vraie de cette île
dont il est difficile de perdre le souve-
nir lorsqu'on l'a connue. Ce n'est pas
à dire qu'on ne puisse y relever des la-
cunes. L'illustration y est manifeste-
ment insuffisante. Nous sommes sur-
pris que les auteurs n'aient pas donné
un nombre plus considérable de pho-
tographies qui auraient fixé dans les
yeux du lecteur quelques-uns des plus
beaux sites que j'aie vus.
D'autre part, nous aurions aimé
qu'une plus large place fût accordée à
l'évolution de la société, aux rapports
des aifférentes classes entre elles. Sous
ces réserves, c'est un ouvrage à lire
et qui fait le plus grand honneur à ceux
qui l'ont composé.
Henry Fontonicr,
Député du Cantal, soewintre de la
Commission .des Affaire» êtmn-
obreli. mèmhre de ta Commission
des colmies.
Université de Bordeaux
La Section d'Etudes Coloniales de l'Université
de Bordeaux ouvrira ses cours ipulblics en dé-
cembre.
Ils porteront sur la Civilisation annamite,
l'histoire de la Civilisation probe, l'ethnogra-
phie et le développement économique de l'A.
0. P., ainsi que l'étude de la langue arabe.
0 9 -"
L'exemple tunisien
o -
Lucien Saint voit aujourd'hui
sa ténacité récompensée. A feint
arrivé en Tunisie il a été frappé,
comme tous ceux qui ont visité la Régence,
ou qui puent un rôle dans les sphères diri-
geantes de la Tunisie, du péril que faisait
courir à Vinfluence française le petit chiffre
de nos nationaux en face de la populationt je
ne dis pas indigène mais européenne. Aussi,
il a bien vite vu le remède ; au lieu de s'at-
tarder, comme on l'a fait en France, à sui-
vre une politique de la natalité qui n'a au-
cune chance de succès, il a cherché du neo
français ailleurs. Vexemple de VAlgérie lui
a sero;, Il a su l'adapter à la Tunisie, grâce
à une habileté à laquelle on ne rendra jamais
assez hommage, car la difficulté était grande:
en Algérie. le Gouvernement avait opéré en
terre française, en Tunisie, nous étions en
pays de protectorat.
Ses efforts, après de dures négociations -
en ce qui concerne les Maltais elles ont été
ir. qu'à La Haye - fw> nt pleinement cou-I,
ronnés de succès.
Je ne rappellerai pas' par. le détail * Te
processus de l'opération, que, dans ces côlDn-
nes, mon excellent ami Morinaud et mot
avons longuement exposé à Vépoque.
Voici les chiffres tels que les donne le
Temps :
Déjà les décrets du 8 novembre 1921 et les
commentaires qu'ils avaient suscités avaient
montré aux Européens et indigènes de la Tu-
nisie que la France était désireuse de les
accueillir, ce dont avait profité un certain
nombre d'entre eux. La loi de 1923 piécipita
le mouvement. En 1921, il n'y avait eu que
91 naturalisations. On en recensa 513 en 1922
et 658 en 1923. En 1924, on saute à 1.650. Les
deux éléments qui bénéficient surtout de la.
progression sont les Italiens (1.049 en 1924)
et les israélites tunisiens (276 en 1924). A
côté d'eux, on note 170 Maltais et 56 musul-
mans tunisiens. En 1925, les résultats sont en-
core plus encourageants. A fin octobre, c'est-à-
dire après dix mois seulement, on compte
déjà comme naturalisées 2.616 personnes,
dont 1.582 Italiens et 571 israélites. Au 31 dé-
cembre, on arrivera sans doute à 3.000 envi-
ron. Les chiffres de 1924 sont presque dou-
blés.
Il en ressort qu'il existe dans la popula-
tion européenne et indigène de Tunisie un
très vif sentiment de sympathie pour notre
pays. En ce qui concerne lei talien
ci tendraient, visiblement à te;
nous si une active propagande- ontra tne
faisait tout son possible pour les en détour-
ner. Les israélites tunisiens, d'autre part,
viennent à nous avec une ardeur croissante.
Il n'est pas jusqu'aux musulmans qui ne
commencent à braver les avanies des destou.
riens pour entrer dans nos rangs. Fait digne
d'être relevé : en face de 2.616 naturalisations
accordées, il n'y a eu que 44 rejets, motivés
presque tous par des écarts de conduite an-
térieurs.
Drcf, depuis cinq ans, du lait des natura-
lisatiolls, nous avons gagné 1,^.400 nationaux
se décomposant ainsi ;
5.381 Maltais,
5.266 Italiens,
611 Européens divers,
t.622 Israélites tunisiens.
395 Musulmans tunisiens.
13.400 âmes en 5 ans, alors que pendant
les 40 premières années de protectorat, le to-
tal des naturalisations s'était élevé à 2.584.
Voilà un chiffre impressionnant. Avec le bé-
néfice des natalités françaises ÔU on évalue à
14.000, avec les 900 Français venus de la
Métropole ou d'Algérie, en ces cinq mêmes
almées, cela fait un total pour nos nationaux
de près de 80.000 au lieu de 50.000 environ
en 1921. -
Les Italiens étaient cette almée-là 84.799,
ils ont gagné depuis chaque année 2.500 na-
tionaux par naissance, 1.500 par immigration,
ils ont perdu 5.000 nationaux qui se sont fait
naturaliser français, cela donne au total
100.000 Italins en face de 80.000 Français.
On peut dire que grâce à M. Lucien Saint, le
péril italien en Tunisie est con juré. On ne le
louera jamais assez de cela.
Et que personne n'objecte que ces neo
français ne sont point de bonne qualité. Il
y en a datfs nos départements algériens près
de deux cent mille. Beaucoup iont 1weuve
du patriotisme français le plus clairvoyant,
étant peut-être encore, et c'est assez naturel,
un peu plus algériens que métropolitains, mais
ri étant plus du tout Espagnols ou Italiens.
l'exemple de notre Afrique du Nord doit
donner du courage au sénateur Lisbonne, au
député Charles Lambert qui se sont attelés
au problème de la naturalisation en France.
Ici où il y a près de 3.500.000 étrangers,
presque tous majeurs, comme là-bas il est in-
dispensable de faire vite et de voir large.
Marcel Raedel
La cécité en Chine
00
La cécité fait en Chine d'effroyables ra-
vages, à tel point qu'une œuvre vient de se
fonder pour enseigner aux Chinois l'hygiène
de la vue.
Chose curieuse et dont nous pouvons être
fiers, cette oeuvre est présidée par le consul
de France. M. Saussine, et dirigée par des
médecins français.
Un des plus heureux effets de la coloni-
sation française en pays arabes, est, on le
sait, la disparition des ophtalmies qui sévis-
sent parmi la population indigène.
Il y a encore fort à faire pour que des ré-
sultats de la même importance soient obte-
nus en Chine.
EN SYlUE
0--0
Les Druses en retraite
Dans le Liban du Sud, aucune action n'a
eu lieu au cours de la journée du 25 no-
vembre.
Les Druses continuent à reculer et, s'en
tenant à leur habitude, incendient et pil-
lent les localités qu'ils sont forcés d'éva-
cuer.
Merdjeyoun a été complètement dévali-
sée par les bandits.
Les pertes des Druses ont été lourdes.
Sans compter tous les corps emportés
par eux, ils ont laissé sur le terrain plus
de trois cents morts.
La médaille Syrie-Gilicie
Le Président de la «République française,
sur le rapport du ministre de la Guerre,
vient de signer le décret çi-après :
La médaille commémorative de Syrie-Cilicie
sera conférée, pour la période du 1er janvier
au 30 juin 1925, aux seuls militaires de l'annce
du Levant ayant pris une part effective :
a) Aux aitaires suivantes : affaires d'Alyat
(29 et 30 avril), de Job el Jarrah (11 juin) et
de Sakade (M juin) ;
b) A tous -les vols d'aviation, autres que ceux
d'entraînement, qui auront été accomplis au-
dessus de régions dissidentes (pilotes et pas-
sagèrê du personnel de l'aviation ou des aurores
atmes)
La médaille aorrumémorative de Syrie-Cilicie
sera également ooniérée aux militaires qui, sans
uvoir pris part à des combats proprements dits,
auront été ou seront tués ou blessés au cours
d'opérations de police ou d'actions individuelles
si, pour ces (faits, ils n'ont pas reçu ou ne rece-
vront pas la Croix de guerre des théâtres d'opé-
rations extérieurs.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
00
Gênes-Maroc-Buenos-Ayres
L'aviateur Casagrande qui avait pris son
vol hier matin de Casablanca, vers les Iles
Canaries, a dû faire demi-tour par suite
du mauvais temps, et est revenu à Casa-
blanca.
-401
La guerre au Maroc
00
Le haut commandement
Le général Naulin va établir son Quar-
tier-général ù Rabat 4e 3 décembre.
• Le vapeur Lamorioière courrier d'Al-
«fjh eut arrivé hier soir à MueelJ),\e. airitat
irrord le muéchal. Pétain. son fils, omat
que les généraux de Chambrun et Georges,
venant du Maroc.
L'union franco-espagnole
Le général Primo de Rivera, à l'occasion
de la décoration par le roi d'Espagne des
généraux Naulin, Goureau et Freydenberg,
a adressé à M. Painlevé un télégramme
exprimant le vœu que les deux pays conti-
nuent à unir leurs efforts au Maroc. M.
Painlevé a remercié.
Chez les Espagnols
La soumission de la tribu des Beni-Gor-
fet, qui est annoncée officiellement, cons-
titue un fait important, car, outre qu'eUe
compte 4.000 fusils et qu'elle est la tribu
la plus forte parmi celles du Djebala, ce
groupement a dû lutter contre El-Chaoui,
chef des Sumata, avant de pouvoir deman-
der l'aman. -
Celte soumission suivant de près çelle
dos Wadras, marque le début d'une évolu-
tion générale des Djebala vers le Maghzen
et contre Abd-EI-Krim.
Un pont s'est effondré aux environs de
Coûta, coupant les communications avec
Tétouan.
Les rapatriements
Un bataillon du 159e d'infanterie a été
ramené du Maroc par le paquebot cc Opo-
loff », arrivé hier matin à Marseille.
Le Sénégal en 1925
Par la très belle publication (1) qui vient
d'être faite sous la direction de M. Jean Dara-
my d'Onoby, conseiller colonial du Sénégal,
nous pourrons être tout à fait fixés sur la valeur
actuelle et les belles possibilités d'avenir de
notre colonie du Sénégal, colonie mère de
l'Afrique Occidentale française.
Honoré des souscriptions du Gouvernement
Général de l'A. O. F., du Gouvernement du
Sénégal, de la circortscription et de la Chambre
de Commerce de Dakar, cet ouvrage (que nous
aurions peut-être préféré d'un format plus petit)
est une des meilleures monographies que nous
nnuMw* sur le Séné cal.
wr--_- --- -- -----_.-.
Histoire, géographie, statistiques économi-
ques les plus récentes et de superbes photogra-
phies dont plusieurs prises en avion, cartes géo-
graphiques, bulletin commercial, forment un
véritable annuaire encyclopédique que tous ceux
qui ont quelque intérêt dans la colonie consul-
teront avec fruit.
Tous les principaux établissements commer-
ciaux du Sénégal ont fait dans le. Sénégal en
1925 une copieuse publicité fort bien" illustrée
qui nous fait voir tous les sites intéressants du
Sénégal.
-.I'tl. ,. ','
Le prix de cinquante francs pu tr.) d un si
tel ouvrage est fort modeste en comparaison
de sa valeur, et en complimentant M, Daramy
d'Onoby, nous sommas convaincus que toute
bibliothèque, toute maison en rapport avec l'A-
O. F. posséderont sous peu le Sénégal en
1925.
Cnttène Dewmx
(1) fi Le Sénégal nn 1TO5 », puMié par M. Da-
mary d'Onoby, fi ,l'im:primerle de Vnuglrard,
8, impasse JRànqin, Paris (156).
A LA CHAMBRE
--0-0-
Le chemin de fer Oranais Nemours-Marnia
La Chambre vient d'être à nouveau sai-
sie du projet de loi relatif à la déclaration
d'utilité publiqute du « Chemin de Fer de
Nemours à Marnia », sur les confins nord
de l'Algérie et du Maroc. Le -texte du pro-
jet qui avait été communiqué au Sénat ne
comportait plus, - par suite d'une omis-
sion typographique, sans doute,,– les arti-
dies concernant les conditions financières
récartemcnt de la voie et son rattachement
au P.-L.-M. (ex.cc Ouest Algérien »). Le Sé-
nat a rétabli le texte primitif qui revient
devant la Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Désignation pour le Maroc
M. Piquemal, député, demande il M. le minis-
tre de la Guerre s'il ne. lui parait pas quelque
peu arbitraire qu'un soldat de la classe 1922
appelé après trois ajournements successifs et
appartenant à une classe déjà libérée, soit dé-
signé d'office pour être dirigé sur 1-e Marjc,
deux mois avant sa libération. (Question, du
3 1\1 membre 1925.,
Réponse. - Aux termes de l'instruction n'
3500 1/11 du 7 avril 1924 sur la relève indivi-
duelle des militaires en service sur les théâtres
d'opérations extérieurs (B. O., p. 1070), les mi-
litaires aippelés ne doivent plus être embar-
qués à destination d'un théâtre d'opérations
extérieur à partir du sixième mois qui précède
la date légale de leur libération. Il est a remar-
quer. toutefois, que ces dispositions ne sont pas
applicables en cas de désignation pour un théâ-
tre d'opérations extérieur d'unités constituées,
ce qui est vmisemhUiiblcment le cas visé dans la
question ci-dessus.
Les permissions
M. Itenry Fougère, député, demande à M. le
ministre de la Guerre de donner des instructions
pour que les jeunes soldats qui partent en ren-
fort au Maroc ou en Syrie bénéficient tous d'une
permission avant de s'embarquer. (Question du
3 novembre 1925.)
lféponse. - Aux termes de la circulaire no
8927 K, du 10 juillet 1923, les militaires appelés,
que leur rang sur les listes de tour de départ dé-
signe pour être envoyés individuellement sur
un théâtre d'opérations extérieur, bénéficient
avant leur départ d'une permission dont la du.
l'ée peut, s'ils le demandent, atteindre dix jours
et qui est prélevée sur le tolal des permissions
prévu par l'article 45 de la loi de recrutement
du 1er avril 1923. Ces dispositions ont été rap-
peléo par circulaire en date du 17 septembrè
dernier. En outre, à la même date, il a été pres-
crit qu'en cas do désignation pour les théâtres
d'opérations extérieurs d'une unité constituée, et
chaque-fois que l'urgence du départ n'en exclut
pas la possibilté, toutes mesures utiles doivent
être prises pour que des permissions de qua-
rante-huit heures au minimum soient accordées
aux militaires comptant a cette unité ou .dési-
gnés pour la - compléter qui désireraient se ren-
dre dans leur famule.
Droits des sous-oilioiers rengagés
M. Bouligand, député, demande à M. le mi-
nistre de ta Guerre si des sous-officiers de ré-
serve rengagés pour la campagne du Maroc
peuvent prétendre : a) à une prime de rengage-
ment; b) à l'indemnité de changement, de ré-
sidence; c) à une indemnité pour changement
d'uniforme. (Question du 3 novembre 1925.)
Réponso. - a) Réponse affirmative, sous la
réserve que l'engagement n'a pas pour effet de
porter la durée du service à plas de dix ans;
b) réponse négative ; c) réponse négative.
Renvoi..d'un militaire dans ses foyers
M. Auguste Brunet, député, demande à
M. te ministre de la Guerre dans quel-
les conditions est assuré la retour dans ses
foyers d'un militaire originaire des colonies
qui, ombé malade au corps, se voit rayé des
contrôles de l'activité par suite do sa mise
a la retraite pour infirmités contractées en ser-
vice, et qui est encore en traitement ù l'hôpital.
(Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. - Le rapatriement. du militaire,
dont il s'agit dans sa colonie d'origine pourra
être assuré à sa sortie do l'hôpital au compte
du budget de la guerre, sous la reserve, tou-
tefois, que l'intéressé soit venu de cette colo-
nie en France dans lo but exclusif de satis-
faire ù ses obligations militaires.
Pour les soldats des T. O. E.
M. Escoiulent, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre quelles mesures il compte pren-
dre en faveur des hommes qui se trouvent
sur les théfttres extérieurs d'opérations (Ma-
roc et Syrie), quoique appartenant aux ca-
tégories visées par le décret ministériel du
16 septembre l'J25 concernant l'incorporation
dans les corps de troupe de l'Afrique du Nord.
(Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. Le décret du 16 septembre 1925
s'applique seulement au deuxième demi-con-
tingent 1925 et aux contingents suivants.
Quant à la désignation; pour les théâtres
d'opérations rxtôvieams, des militaires déjà
incorporés, elle vient de faire l'objet de la cir-
culaire no 8737 1/11 tliu 15 octobre 1925
(« B, O. », p. 2850) qui met en vigueur, dans
toute la mesure possible, pour celte désigna-
tion, des règles analogues iL relies qui font
l'objet du décret du 16 septembre 1025. Cette
circulaire est sans effet rétroactif ; toutefois,
par décision en date du 31 octobre 1925, les
militaires Appelas, dont le père est mort pour
la France et qui servent actuellement sur un
UiéiUre d'opérations extérieur, seront rapa-
triés a partir du 15 novembre 1025.
La liberté d'écrire 1
M. Augnsfe Brunei, député, demande à M.
te ministre des Colonies : ° si la circulaire mi-
nistérielle du 13 juin 1911. sur la liberté d'écrire
des fonctionnaires et les (limites de cette liberté
est toujours en vigueur ; 2° si un instituteur
n'a pas le droit, sans sortir de la réserve que
lui imposent ses fonctions, de signaler dans un
écrit 'public, n'ayant aucun caractère de polémi-
que, que des opérations d'un examen risquent
d'être entachées de nullité au cas où intervien-
drait une mesure administrative contrevenant à
la réglementation en vigueur. (Question du 3
novembre 1925.)
Réponse. - 1* La circulaire ministérielle du
13 juin 1911 est toujours en vigueur ; t" pour
permettre une réponse précise à la deuxième
question, 11 serait nécessaire que M. le député
Auguste Brunet voulût bien communiquer l'écrit
dont il s'agit.
Le droit à la franchise militaire
M. î,nno.n iMmnurcux, député, demande a
M. le ministre de la Guerre si un militaire fai-
snnt partie des troupes d'occupation du Maroc,
perd le droit A la franchise militaire du fait
qu'il a été évacué sur un hôpital de l'Algérie
pour blessure ou maladie contrnctét. en service
au Maroc. (Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. - Réponse négative, l'intéressé
conserve le droit à la franchise militaire.
4
LI centenaire du Cardinal Lavlseria
à Bayonne
00
On sait que le cardinal Lavigerie naquit à
Bayonne, le 31 octobre 1825. Il se confirme
que les autorités civiles, militaires et reli-
gieuses de sa ville natale célébreront le cen-
tenaire de cette naissance le mardi 17 dé-
cembre prochain.
Le cardinal Dubois, archevêque de Paris,
ira présider les fêtes religieuses en la cathé-
drale de Bayonne, où le panégyrique du
grand cardinal sera prononcé par Mgr Bau-
drillart, recteur de l'Institut catholique de
Paris.
L'après-midi, une réception officielle, à la*
quelle seront invités les prélats, aura lieu
à l'Hôtel de ville et sera suivie d'une récep-
tion artistique au Théâtre Municipal. M. Léon
Bérard, ancien ministre de l'Instruction pu-
blique, député des Basses-Pyrénées, prendra
la parole, ainsi que M. Garat, député-maire
de Bayonne. Tous les monuments publics se-
ront pavoisés et illuminés le soir.
-61»
Pour les africains de Paris
--0-0--
Le Conseil municipal de Paris a organisé
un service spécial de. surveillance et de pro-
tection des indigènes nord-africains résidôstt
dans le département de la Seine. Le Confite
consultatif, comprenant des élus de Paris et
des fonctionnaires des préfectures de la
Seine et de police, dont M. Chaumet, an-
cien sous-préfet de Bougie, a choisi pour
président M. Pierre Godm.
Le Comité s'est prononcé en faveur de
la Création d'un dispensaire ayant pour
objet la surveillance médicale des Africains
de passage à Paris. Un bureau de place-
ment sera également ouvert à leur inten-
tion.
̃ -
AU SIAM
-0.0--
La reine Suvadana a donné le four à une
princesse.
On sait qu'elle avait été récemment appe-
lée au trône par le roi, après la répudiation
de la reine LashhU Qui, aux dires au soum-
rain « ne remplissait pas ses devoirs de
laçon satisfaisante ni envers lui ni envers le
pays ».
Le roi est toujours gravement souffrant
et on craint maintenant des complicationi
cardiaques.
(Par dépêohet
Le roi de Siam est décédé dans la nuit du
25 au 20 novembre. Son plus jeune frère, ia
re, rince Sukhodaya, a été proclamé roi sous
le nom de Rama Vll.
(Par dépêche.)
leili
La mort du roi de Siam
Rama VI était né a BangkoJç Hé ler janvier
1881. Il avait succédé A son père Rama V, plus
connu en Europe sous le nom de Chulalong-
korn, mort en 1910. Son nom de famille était
Soamdet Phra Mong Kut. Le roi qui vient de
décéder, avait étudié & Oxford. Il s'était marié
en 1922.
Au cours de cette amiflBe. des acords avaient
été signés entre le Sianret la France, qui témoi-
gnaient des sentiments d'amitié du souverain a
l'égard de notre pays.
Le nouveau roi
Le nouveau roi de Siam est né en 1893 ï
11 Ut ses études en Angleterre, à Eton, puis &
Woolwich où, en 1914, il obtint son brevet de
lieutenant d'artillerie. 11 retourna au Siam en
1915. Buis il est revenu en Europe et il a fglt,
jusqu'en 1924, un séjour prolongé en Angle-
terre et en France a Nancy et à Paris pour y
compléter ses études militaires.
Les funérailles, les condoléances
Le corps du roi défunt sera embaumé pour
être exposé, selon la coutume siamoise. Le
deuil olliciel durera un an ; puis aora lieu la
cérémonie d'incinération.
Aussitôt qu'il a été informé de la mort du
roi de Siam le Président de la République a
chargé Je colonel Audibert, de sa maison mili-
taire, de se rendre auprès du Ministre de Siam
pour Le prier de présenter ses condoléances
& la famille royale.
- -
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret relatif à l'examen d'aptitude anx
fonctions d'interprète judiciaire en Algé-
rie.
Aux termes de ce décret, par dérogation
aux dispositions de l'article 14 du décret du
16 septembre 1U24 portant réorganisation de
rinterpréWitirm judiciaire en Algérie, la limite
d'âge pour les candidats qui se présenteront,
au cours de l'année 1926, à l'examen d'apti-
tude aux fonctions, d'interprète judiciaire, est
exceptionnellement portée de trente à trente-
cinq ans.
Décret prorogeant les délais d'application
à la Nouvelle-Calédonie du décret du 3
septembre 1913 relatif aux taxes minières.
Aux termes de ce décret, est approuvé la
délihéralion du (Vmsoil général de La Nou-
vel le-Calédsnio en date du 20 juin 1925, por-
tant prorogation, jusqu'au 30 septembre 1920
inclus, des délais d'application du décret du
3 septembre 1U13.
(J. O. du 27 novembre 1925.)
.,.
Magistrature coloniale
n
M. Jean Marie dit Guibert, lieutenant de
juge au tribunal de première instance de
Cayenne (Guyane), est nommé, sur sa de-
mande, lieulenant de juge au tribunal de
première instance de Saint-LI ln iR (Afrique
occidentale française), en remplacement
de M. S-elvnnadm, précédemment nommé
juge suppléant au tribunal de première
insiance de Pnom-Penh (Indochine).
««»
TAUX DE LA ROUPIE
J,p Gouverneur des Etablissements frl\.ngal
dans l'Inde vient de faire connaître au mfms-
tre des Colonies qu'a la date du 26 novembre
1925, le tnux officiel de la roupie était de
q fr. 20.
US NUMERO : 80 CENTIMES -.- - ----------- VENDREDI SOIR. 27 NOVEMBRE 1%%
- -------------------
, Les Annales Coloniales
", JOURNAL QUOTIDIEN
us iumeu» ruiuts FAR «us ANNALES COLONIALES* Son LA ruoniiftift
DCLUIIVB PU JdORHAL
La AmmmtlRtdamm tentrtçtm owt Bureau AlfmMlriJm le*Ag$neet AAMUII
DIRECTEURS S MARCEL FTUBDIL et L.-G. THeRAUL T
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o.,,, "-""Ÿflh.ILÂ-
- -- - -
L'ILE DE LA RÉUNION
C'est le titre d'un livre qui est dû
à la collaboration de plusieurs Réunion-
nais de marque et pour lequel MM. Ma-
rius-Ary Leblond ont écrit une préfa-
cer qui est un hommage filial à leur Ile
patale.
Je l'ai lu avec un plaisir et une émo-
tion vrais. En en tournant les pages,
bien des souvenirs se réveillaient en
moi. Je me trouvais reporté à vingt ans
en arrière, à l'époque où je débutais
comme professeur au lvcée de SainWDe-
nis. Je me revoyais découvrant à la tou-
m du pont du bateau, l'île lointaine à
rnl'heo*, rizon et qui surgissait peu & peu de
terre à mesure que nous avancions, pour
dresser finalement sa masse hardie au-
dessus des flots. y
Un des premiers Européens qui y ait
vécu nous donne, à peu ue chose près,
du pays une description qui doit être
citée :
« L'île, écrit-il, est le meilleur pays
m du monde, arrosé (fe rivières et
« de fontaines de tous côtés ; rempli de
« beau bois de toutes sortes, comme
* châtaignier, palmistes et autres, four-
« millant de cochons, de tortues de mer
* et de terre extrêmement grosses ;
« plein de ramiers, de tourterelles, de
« perroquets les plus beaux du monde
« et d'autres oiseaux de diverses façons.
« Les coteaux sont couverts de beaux
« cabris desquels la viande est très sa-
« vnurouse. Les étangs et rivières
« fourmillent de poissons, il n'y a ni
« serpents, ni insectes fâcheux, ni
« mousliques,.. La terre est très fertile
« et grasse, le tabac y vient le meilleur
« qui soit au monde. Les fruits y sont
M très savoureux.
« L'air y est très sain, et quoiqu'il y
* doive être très chaud, n v est tempéré
« par des vents frais qui viennent le
« jour de la, mer et la nuit de la monta-
« gne. Ce serail avec raison que l'on
« pourrait appeler rcllo île un paradis
« terrestre. Les eaux y sont pures et ex-
« cellentes, lesquelles il l'nit, beau voir
m tomber le long des ravins des monta-
« gnes de bassin en bassin, en formes
e oucales 1oi admirables qu'il semble
» « nature les a. ainsi faites, afin
« œaÏÏéoher les hommes qui les voient
« ., demeurer dans l'île..* Les bois y sont
y très beaux. Il y a du poivre blanc en
* quantité, de l'ébène et d'autres bois
« de diverses couleurs dont les uns sont
« propres à bâtir def maisons et des
« navires, les autres portent des gorn-
«.mes odoriférantes ainsi que le ben-
« join qui s'y trouve en quantité. »
Il est évident que depuis le dix-sep-
tième siècle, époque à laquelle écrivait
notre auteur, M. de Placourl, bien des
changements sont survenus dans la
faune, dans la végétation et dans les
ooltures. Des animaux, comme les tor-
tues sont devenus fort rares et sont en
train de disparaître ; d'autres ont. été in-
troduits. Il en est do même, mais dans
une moins grande mesure en ce qui con-
cerne la flore et les cultures. Mais l'im-
pression générale pour le Français qui
arrive, qui a visité les principaux sites,
qui a parcouru les étroites plaines lit-
torales, qui a remonté les vallées en-
caissées à la manière des cagnous qui
vous conduisent aux cirques comme
Cihros ou aux hautes plaines comme la
plaine des Cafres, qui enfin a gravi et
admiré les hautes montagnes qui domi-
nent l'île, cette impression est bien cellé
que donne le passage que nous avons
cité.
Lorsque les Français y arrivèrent
au milieu du dix-septième siècle, File
était inhabitée. Les premiers colons qui
s'y établirent étaient des gens du peu-
ple et de la petite bourgeoisie qui
avaient <$t& séduits par les prospectus
-de la Compagnie des Indes Orientales.
fils étaient originaires de la Normandie,
de FArtois, de la région parisienne. On
a conservé le nom d'un certain nombre
d'entre eux. Les autres provinces en
fournirent aussi et aujourd'hui, l'on re-
trouve des noms qui tirent leur origine
de presque toutes les parties de la
France. Avec la population blanche vin-
- rent également les hommes de couleur
amenés comme esclaves. La. révolution
de 1848 les a affranchis.
- - - -
Au recensement de lt, la. popula-
tion de la Réunion était, de 173.000 ha-
bitants dont 167.780 Français, ; les au-
tres sont des sujets Anglais, Indiens de
Bombay notamment, des Chinois, des
Cafres, dés Malgaches et des travail-
leurs engagés venus de l'Inde ou de
l'Afrique.
La statistique ne distingue pas entre
la population blanche, les métis, les
hommes de couleur.
- MM. Marius-Ary Leblond parlent de
la population créole avec une poésie
touchante :
« La jolie race, écrivent-ils, peut-être
« plus élégante et fine que robuste,
« langôureuse sans mol 1 esse 1 De grands
« yeux doux et chauds comme. café -
« et le café de l'île est toute liqueur.
« Des cheveux intenses auxquels il ar-
« rive d'avoir la fragrance de la va-
m
« nille. Une âme encore plus rêveuse
« que le visage. Volontiers de la coquet-
« terie, mais qui n'est qu'un apprentis-
« sage souriant de la fidélité. Elevées
« presque toutes en musiciennes, les
« jeunes filles ne pensent qu'au maria-
nt ge. Elles ont le goût du bonheur sur
« les lèvres, et tous ceux qui connais-
« sent le pays certifieront qu'elles trou-
« vent là l'occasion d'épanouir leur fier-
« té, leur grâce et leur courage, tout à
« la fois leur besoin de nlaire et leur
« désir de nouveauté, d'action, d'auto-
c rité. »
On ne saurait mieux dire.
M. Raphaël Barquissou, pour sa part,
raconte en un chapitre agréable et do-
cumenté, l'histoire de l'tle depuis l'éta-
blissement des Français jusqu'au
vingtième siècle. Il en décrit avec beau-
coup d'exactitude les différentes phases,
montre le rôle de ses compatriotes pen-
dant tout le dix-huitième siècle, et par-
ticulièrement lors des guerres qui mi-
rent à différents moments la France et
l'Angleterre aux prises. L'une des par-
ties les plus intéressantes de son tra-
vail est celle qu'il consacre à l'action des
Réunionnais hors de leur île, dans
l'Océan Indien, dans les. autres colonies
françaises et dans la métropole. Ce que
leur doit l'expansion française à Mada-
gascar, notamment, est considérable et
l'auteur le met- à juste titre en évidence.
Mais la Héunion n'a pas uniquement
produit des navigateurs, de hardis co-
lons qui les premiers ont exploré la
brousse de la grande île voisine, des
hommes politicfiies, elle est aussi la pa-
irie d'écrivains célèbres. Elle a donné
le jour surtout à des poètes. « La Réu-
nion, est, dit-on, l'tlo des poètes ». M.
Henry Foucque qui cite ce mot nous en
recherche l'explication et après avoir
énoncé les diverses hypothèses, toutes
fort ingénieuses et qui se rapportent
au climat,, au paysage, à l'origine même
Ile la population issue de navigateurs
nIa, fois hardis, pleins d'imagination et
dont les descendants se seraient amol-
lis sous le climat des tropiques, les
rejette toutes, pour. se borner À HQUML
cï qu'il y a de commun dans leur ta-
lent. C'est beaucoup plus sage. « Nos
poètes créoles, oorit-il, Parny, La Caus-
sade. Léon Dierx. Leçon ta dA TJalp
sont, à de certaines heures, des poètes
du Désir et du Regret.. Dans cette me-
sure leur naissance sur la, terre, bour-
bonnaise a conditionné leur talent poè-
tique. »
Il n'est pas dans notre intention de
suivre l'auteur dans l'étude qu'il con-
sacre à chacun de ces écrivains. Il nous
suffira d'indiquer que ces poètes qui
ont connu en France une telle célé-
brité sont fort goûtés dans leur pays
d'origine. Saint-Denis en effet, le chef-
lieu de nie, le siège du Gouvernement,
connaît une activité intellectuelle que
l'on ne trouve que dans les grandes vilj
les françaises et qui est une fort agréa-
ble surprise pour l'Européen qui y ar-
rive. *
La vie économique est, étudiée dons
un chapitre fort complet dû à M..la-
cob de Cordemoy, qui ne se contente
pas d'énumérer les diverses produc-
tions mais en explique la répartition
géographique dans des pages du plus
haut. intérêt.
Tel est cet ouvrage, fruit de là colla-
boration de deux jeunes universitaires
fort distingués, MM. Barquissou et,
Foucque, et d'un savant comme Jacob
de Cordemoy. La préface de MM. Ma-
rius-Ary Leblond est comme un chant
d'amour à l'adresse de leur pays natal.
Il donne, à ceux qui n'ont pas vu
Bourbon, une idée vraie de cette île
dont il est difficile de perdre le souve-
nir lorsqu'on l'a connue. Ce n'est pas
à dire qu'on ne puisse y relever des la-
cunes. L'illustration y est manifeste-
ment insuffisante. Nous sommes sur-
pris que les auteurs n'aient pas donné
un nombre plus considérable de pho-
tographies qui auraient fixé dans les
yeux du lecteur quelques-uns des plus
beaux sites que j'aie vus.
D'autre part, nous aurions aimé
qu'une plus large place fût accordée à
l'évolution de la société, aux rapports
des aifférentes classes entre elles. Sous
ces réserves, c'est un ouvrage à lire
et qui fait le plus grand honneur à ceux
qui l'ont composé.
Henry Fontonicr,
Député du Cantal, soewintre de la
Commission .des Affaire» êtmn-
obreli. mèmhre de ta Commission
des colmies.
Université de Bordeaux
La Section d'Etudes Coloniales de l'Université
de Bordeaux ouvrira ses cours ipulblics en dé-
cembre.
Ils porteront sur la Civilisation annamite,
l'histoire de la Civilisation probe, l'ethnogra-
phie et le développement économique de l'A.
0. P., ainsi que l'étude de la langue arabe.
0 9 -"
L'exemple tunisien
o -
Lucien Saint voit aujourd'hui
sa ténacité récompensée. A feint
arrivé en Tunisie il a été frappé,
comme tous ceux qui ont visité la Régence,
ou qui puent un rôle dans les sphères diri-
geantes de la Tunisie, du péril que faisait
courir à Vinfluence française le petit chiffre
de nos nationaux en face de la populationt je
ne dis pas indigène mais européenne. Aussi,
il a bien vite vu le remède ; au lieu de s'at-
tarder, comme on l'a fait en France, à sui-
vre une politique de la natalité qui n'a au-
cune chance de succès, il a cherché du neo
français ailleurs. Vexemple de VAlgérie lui
a sero;, Il a su l'adapter à la Tunisie, grâce
à une habileté à laquelle on ne rendra jamais
assez hommage, car la difficulté était grande:
en Algérie. le Gouvernement avait opéré en
terre française, en Tunisie, nous étions en
pays de protectorat.
Ses efforts, après de dures négociations -
en ce qui concerne les Maltais elles ont été
ir. qu'à La Haye - fw> nt pleinement cou-I,
ronnés de succès.
Je ne rappellerai pas' par. le détail * Te
processus de l'opération, que, dans ces côlDn-
nes, mon excellent ami Morinaud et mot
avons longuement exposé à Vépoque.
Voici les chiffres tels que les donne le
Temps :
Déjà les décrets du 8 novembre 1921 et les
commentaires qu'ils avaient suscités avaient
montré aux Européens et indigènes de la Tu-
nisie que la France était désireuse de les
accueillir, ce dont avait profité un certain
nombre d'entre eux. La loi de 1923 piécipita
le mouvement. En 1921, il n'y avait eu que
91 naturalisations. On en recensa 513 en 1922
et 658 en 1923. En 1924, on saute à 1.650. Les
deux éléments qui bénéficient surtout de la.
progression sont les Italiens (1.049 en 1924)
et les israélites tunisiens (276 en 1924). A
côté d'eux, on note 170 Maltais et 56 musul-
mans tunisiens. En 1925, les résultats sont en-
core plus encourageants. A fin octobre, c'est-à-
dire après dix mois seulement, on compte
déjà comme naturalisées 2.616 personnes,
dont 1.582 Italiens et 571 israélites. Au 31 dé-
cembre, on arrivera sans doute à 3.000 envi-
ron. Les chiffres de 1924 sont presque dou-
blés.
Il en ressort qu'il existe dans la popula-
tion européenne et indigène de Tunisie un
très vif sentiment de sympathie pour notre
pays. En ce qui concerne lei talien
ci tendraient, visiblement à te;
nous si une active propagande- ontra tne
faisait tout son possible pour les en détour-
ner. Les israélites tunisiens, d'autre part,
viennent à nous avec une ardeur croissante.
Il n'est pas jusqu'aux musulmans qui ne
commencent à braver les avanies des destou.
riens pour entrer dans nos rangs. Fait digne
d'être relevé : en face de 2.616 naturalisations
accordées, il n'y a eu que 44 rejets, motivés
presque tous par des écarts de conduite an-
térieurs.
Drcf, depuis cinq ans, du lait des natura-
lisatiolls, nous avons gagné 1,^.400 nationaux
se décomposant ainsi ;
5.381 Maltais,
5.266 Italiens,
611 Européens divers,
t.622 Israélites tunisiens.
395 Musulmans tunisiens.
13.400 âmes en 5 ans, alors que pendant
les 40 premières années de protectorat, le to-
tal des naturalisations s'était élevé à 2.584.
Voilà un chiffre impressionnant. Avec le bé-
néfice des natalités françaises ÔU on évalue à
14.000, avec les 900 Français venus de la
Métropole ou d'Algérie, en ces cinq mêmes
almées, cela fait un total pour nos nationaux
de près de 80.000 au lieu de 50.000 environ
en 1921. -
Les Italiens étaient cette almée-là 84.799,
ils ont gagné depuis chaque année 2.500 na-
tionaux par naissance, 1.500 par immigration,
ils ont perdu 5.000 nationaux qui se sont fait
naturaliser français, cela donne au total
100.000 Italins en face de 80.000 Français.
On peut dire que grâce à M. Lucien Saint, le
péril italien en Tunisie est con juré. On ne le
louera jamais assez de cela.
Et que personne n'objecte que ces neo
français ne sont point de bonne qualité. Il
y en a datfs nos départements algériens près
de deux cent mille. Beaucoup iont 1weuve
du patriotisme français le plus clairvoyant,
étant peut-être encore, et c'est assez naturel,
un peu plus algériens que métropolitains, mais
ri étant plus du tout Espagnols ou Italiens.
l'exemple de notre Afrique du Nord doit
donner du courage au sénateur Lisbonne, au
député Charles Lambert qui se sont attelés
au problème de la naturalisation en France.
Ici où il y a près de 3.500.000 étrangers,
presque tous majeurs, comme là-bas il est in-
dispensable de faire vite et de voir large.
Marcel Raedel
La cécité en Chine
00
La cécité fait en Chine d'effroyables ra-
vages, à tel point qu'une œuvre vient de se
fonder pour enseigner aux Chinois l'hygiène
de la vue.
Chose curieuse et dont nous pouvons être
fiers, cette oeuvre est présidée par le consul
de France. M. Saussine, et dirigée par des
médecins français.
Un des plus heureux effets de la coloni-
sation française en pays arabes, est, on le
sait, la disparition des ophtalmies qui sévis-
sent parmi la population indigène.
Il y a encore fort à faire pour que des ré-
sultats de la même importance soient obte-
nus en Chine.
EN SYlUE
0--0
Les Druses en retraite
Dans le Liban du Sud, aucune action n'a
eu lieu au cours de la journée du 25 no-
vembre.
Les Druses continuent à reculer et, s'en
tenant à leur habitude, incendient et pil-
lent les localités qu'ils sont forcés d'éva-
cuer.
Merdjeyoun a été complètement dévali-
sée par les bandits.
Les pertes des Druses ont été lourdes.
Sans compter tous les corps emportés
par eux, ils ont laissé sur le terrain plus
de trois cents morts.
La médaille Syrie-Gilicie
Le Président de la «République française,
sur le rapport du ministre de la Guerre,
vient de signer le décret çi-après :
La médaille commémorative de Syrie-Cilicie
sera conférée, pour la période du 1er janvier
au 30 juin 1925, aux seuls militaires de l'annce
du Levant ayant pris une part effective :
a) Aux aitaires suivantes : affaires d'Alyat
(29 et 30 avril), de Job el Jarrah (11 juin) et
de Sakade (M juin) ;
b) A tous -les vols d'aviation, autres que ceux
d'entraînement, qui auront été accomplis au-
dessus de régions dissidentes (pilotes et pas-
sagèrê du personnel de l'aviation ou des aurores
atmes)
La médaille aorrumémorative de Syrie-Cilicie
sera également ooniérée aux militaires qui, sans
uvoir pris part à des combats proprements dits,
auront été ou seront tués ou blessés au cours
d'opérations de police ou d'actions individuelles
si, pour ces (faits, ils n'ont pas reçu ou ne rece-
vront pas la Croix de guerre des théâtres d'opé-
rations extérieurs.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
00
Gênes-Maroc-Buenos-Ayres
L'aviateur Casagrande qui avait pris son
vol hier matin de Casablanca, vers les Iles
Canaries, a dû faire demi-tour par suite
du mauvais temps, et est revenu à Casa-
blanca.
-401
La guerre au Maroc
00
Le haut commandement
Le général Naulin va établir son Quar-
tier-général ù Rabat 4e 3 décembre.
• Le vapeur Lamorioière courrier d'Al-
«fjh eut arrivé hier soir à MueelJ),\e. airitat
irrord le muéchal. Pétain. son fils, omat
que les généraux de Chambrun et Georges,
venant du Maroc.
L'union franco-espagnole
Le général Primo de Rivera, à l'occasion
de la décoration par le roi d'Espagne des
généraux Naulin, Goureau et Freydenberg,
a adressé à M. Painlevé un télégramme
exprimant le vœu que les deux pays conti-
nuent à unir leurs efforts au Maroc. M.
Painlevé a remercié.
Chez les Espagnols
La soumission de la tribu des Beni-Gor-
fet, qui est annoncée officiellement, cons-
titue un fait important, car, outre qu'eUe
compte 4.000 fusils et qu'elle est la tribu
la plus forte parmi celles du Djebala, ce
groupement a dû lutter contre El-Chaoui,
chef des Sumata, avant de pouvoir deman-
der l'aman. -
Celte soumission suivant de près çelle
dos Wadras, marque le début d'une évolu-
tion générale des Djebala vers le Maghzen
et contre Abd-EI-Krim.
Un pont s'est effondré aux environs de
Coûta, coupant les communications avec
Tétouan.
Les rapatriements
Un bataillon du 159e d'infanterie a été
ramené du Maroc par le paquebot cc Opo-
loff », arrivé hier matin à Marseille.
Le Sénégal en 1925
Par la très belle publication (1) qui vient
d'être faite sous la direction de M. Jean Dara-
my d'Onoby, conseiller colonial du Sénégal,
nous pourrons être tout à fait fixés sur la valeur
actuelle et les belles possibilités d'avenir de
notre colonie du Sénégal, colonie mère de
l'Afrique Occidentale française.
Honoré des souscriptions du Gouvernement
Général de l'A. O. F., du Gouvernement du
Sénégal, de la circortscription et de la Chambre
de Commerce de Dakar, cet ouvrage (que nous
aurions peut-être préféré d'un format plus petit)
est une des meilleures monographies que nous
nnuMw* sur le Séné cal.
wr--_- --- -- -----_.-.
Histoire, géographie, statistiques économi-
ques les plus récentes et de superbes photogra-
phies dont plusieurs prises en avion, cartes géo-
graphiques, bulletin commercial, forment un
véritable annuaire encyclopédique que tous ceux
qui ont quelque intérêt dans la colonie consul-
teront avec fruit.
Tous les principaux établissements commer-
ciaux du Sénégal ont fait dans le. Sénégal en
1925 une copieuse publicité fort bien" illustrée
qui nous fait voir tous les sites intéressants du
Sénégal.
-.I'tl. ,. ','
Le prix de cinquante francs pu tr.) d un si
tel ouvrage est fort modeste en comparaison
de sa valeur, et en complimentant M, Daramy
d'Onoby, nous sommas convaincus que toute
bibliothèque, toute maison en rapport avec l'A-
O. F. posséderont sous peu le Sénégal en
1925.
Cnttène Dewmx
(1) fi Le Sénégal nn 1TO5 », puMié par M. Da-
mary d'Onoby, fi ,l'im:primerle de Vnuglrard,
8, impasse JRànqin, Paris (156).
A LA CHAMBRE
--0-0-
Le chemin de fer Oranais Nemours-Marnia
La Chambre vient d'être à nouveau sai-
sie du projet de loi relatif à la déclaration
d'utilité publiqute du « Chemin de Fer de
Nemours à Marnia », sur les confins nord
de l'Algérie et du Maroc. Le -texte du pro-
jet qui avait été communiqué au Sénat ne
comportait plus, - par suite d'une omis-
sion typographique, sans doute,,– les arti-
dies concernant les conditions financières
récartemcnt de la voie et son rattachement
au P.-L.-M. (ex.cc Ouest Algérien »). Le Sé-
nat a rétabli le texte primitif qui revient
devant la Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Désignation pour le Maroc
M. Piquemal, député, demande il M. le minis-
tre de la Guerre s'il ne. lui parait pas quelque
peu arbitraire qu'un soldat de la classe 1922
appelé après trois ajournements successifs et
appartenant à une classe déjà libérée, soit dé-
signé d'office pour être dirigé sur 1-e Marjc,
deux mois avant sa libération. (Question, du
3 1\1 membre 1925.,
Réponse. - Aux termes de l'instruction n'
3500 1/11 du 7 avril 1924 sur la relève indivi-
duelle des militaires en service sur les théâtres
d'opérations extérieurs (B. O., p. 1070), les mi-
litaires aippelés ne doivent plus être embar-
qués à destination d'un théâtre d'opérations
extérieur à partir du sixième mois qui précède
la date légale de leur libération. Il est a remar-
quer. toutefois, que ces dispositions ne sont pas
applicables en cas de désignation pour un théâ-
tre d'opérations extérieur d'unités constituées,
ce qui est vmisemhUiiblcment le cas visé dans la
question ci-dessus.
Les permissions
M. Itenry Fougère, député, demande à M. le
ministre de la Guerre de donner des instructions
pour que les jeunes soldats qui partent en ren-
fort au Maroc ou en Syrie bénéficient tous d'une
permission avant de s'embarquer. (Question du
3 novembre 1925.)
lféponse. - Aux termes de la circulaire no
8927 K, du 10 juillet 1923, les militaires appelés,
que leur rang sur les listes de tour de départ dé-
signe pour être envoyés individuellement sur
un théâtre d'opérations extérieur, bénéficient
avant leur départ d'une permission dont la du.
l'ée peut, s'ils le demandent, atteindre dix jours
et qui est prélevée sur le tolal des permissions
prévu par l'article 45 de la loi de recrutement
du 1er avril 1923. Ces dispositions ont été rap-
peléo par circulaire en date du 17 septembrè
dernier. En outre, à la même date, il a été pres-
crit qu'en cas do désignation pour les théâtres
d'opérations extérieurs d'une unité constituée, et
chaque-fois que l'urgence du départ n'en exclut
pas la possibilté, toutes mesures utiles doivent
être prises pour que des permissions de qua-
rante-huit heures au minimum soient accordées
aux militaires comptant a cette unité ou .dési-
gnés pour la - compléter qui désireraient se ren-
dre dans leur famule.
Droits des sous-oilioiers rengagés
M. Bouligand, député, demande à M. le mi-
nistre de ta Guerre si des sous-officiers de ré-
serve rengagés pour la campagne du Maroc
peuvent prétendre : a) à une prime de rengage-
ment; b) à l'indemnité de changement, de ré-
sidence; c) à une indemnité pour changement
d'uniforme. (Question du 3 novembre 1925.)
Réponso. - a) Réponse affirmative, sous la
réserve que l'engagement n'a pas pour effet de
porter la durée du service à plas de dix ans;
b) réponse négative ; c) réponse négative.
Renvoi..d'un militaire dans ses foyers
M. Auguste Brunet, député, demande à
M. te ministre de la Guerre dans quel-
les conditions est assuré la retour dans ses
foyers d'un militaire originaire des colonies
qui, ombé malade au corps, se voit rayé des
contrôles de l'activité par suite do sa mise
a la retraite pour infirmités contractées en ser-
vice, et qui est encore en traitement ù l'hôpital.
(Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. - Le rapatriement. du militaire,
dont il s'agit dans sa colonie d'origine pourra
être assuré à sa sortie do l'hôpital au compte
du budget de la guerre, sous la reserve, tou-
tefois, que l'intéressé soit venu de cette colo-
nie en France dans lo but exclusif de satis-
faire ù ses obligations militaires.
Pour les soldats des T. O. E.
M. Escoiulent, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre quelles mesures il compte pren-
dre en faveur des hommes qui se trouvent
sur les théfttres extérieurs d'opérations (Ma-
roc et Syrie), quoique appartenant aux ca-
tégories visées par le décret ministériel du
16 septembre l'J25 concernant l'incorporation
dans les corps de troupe de l'Afrique du Nord.
(Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. Le décret du 16 septembre 1925
s'applique seulement au deuxième demi-con-
tingent 1925 et aux contingents suivants.
Quant à la désignation; pour les théâtres
d'opérations rxtôvieams, des militaires déjà
incorporés, elle vient de faire l'objet de la cir-
culaire no 8737 1/11 tliu 15 octobre 1925
(« B, O. », p. 2850) qui met en vigueur, dans
toute la mesure possible, pour celte désigna-
tion, des règles analogues iL relies qui font
l'objet du décret du 16 septembre 1025. Cette
circulaire est sans effet rétroactif ; toutefois,
par décision en date du 31 octobre 1925, les
militaires Appelas, dont le père est mort pour
la France et qui servent actuellement sur un
UiéiUre d'opérations extérieur, seront rapa-
triés a partir du 15 novembre 1025.
La liberté d'écrire 1
M. Augnsfe Brunei, député, demande à M.
te ministre des Colonies : ° si la circulaire mi-
nistérielle du 13 juin 1911. sur la liberté d'écrire
des fonctionnaires et les (limites de cette liberté
est toujours en vigueur ; 2° si un instituteur
n'a pas le droit, sans sortir de la réserve que
lui imposent ses fonctions, de signaler dans un
écrit 'public, n'ayant aucun caractère de polémi-
que, que des opérations d'un examen risquent
d'être entachées de nullité au cas où intervien-
drait une mesure administrative contrevenant à
la réglementation en vigueur. (Question du 3
novembre 1925.)
Réponse. - 1* La circulaire ministérielle du
13 juin 1911 est toujours en vigueur ; t" pour
permettre une réponse précise à la deuxième
question, 11 serait nécessaire que M. le député
Auguste Brunet voulût bien communiquer l'écrit
dont il s'agit.
Le droit à la franchise militaire
M. î,nno.n iMmnurcux, député, demande a
M. le ministre de la Guerre si un militaire fai-
snnt partie des troupes d'occupation du Maroc,
perd le droit A la franchise militaire du fait
qu'il a été évacué sur un hôpital de l'Algérie
pour blessure ou maladie contrnctét. en service
au Maroc. (Question du 3 novembre 1925.)
Réponse. - Réponse négative, l'intéressé
conserve le droit à la franchise militaire.
4
LI centenaire du Cardinal Lavlseria
à Bayonne
00
On sait que le cardinal Lavigerie naquit à
Bayonne, le 31 octobre 1825. Il se confirme
que les autorités civiles, militaires et reli-
gieuses de sa ville natale célébreront le cen-
tenaire de cette naissance le mardi 17 dé-
cembre prochain.
Le cardinal Dubois, archevêque de Paris,
ira présider les fêtes religieuses en la cathé-
drale de Bayonne, où le panégyrique du
grand cardinal sera prononcé par Mgr Bau-
drillart, recteur de l'Institut catholique de
Paris.
L'après-midi, une réception officielle, à la*
quelle seront invités les prélats, aura lieu
à l'Hôtel de ville et sera suivie d'une récep-
tion artistique au Théâtre Municipal. M. Léon
Bérard, ancien ministre de l'Instruction pu-
blique, député des Basses-Pyrénées, prendra
la parole, ainsi que M. Garat, député-maire
de Bayonne. Tous les monuments publics se-
ront pavoisés et illuminés le soir.
-61»
Pour les africains de Paris
--0-0--
Le Conseil municipal de Paris a organisé
un service spécial de. surveillance et de pro-
tection des indigènes nord-africains résidôstt
dans le département de la Seine. Le Confite
consultatif, comprenant des élus de Paris et
des fonctionnaires des préfectures de la
Seine et de police, dont M. Chaumet, an-
cien sous-préfet de Bougie, a choisi pour
président M. Pierre Godm.
Le Comité s'est prononcé en faveur de
la Création d'un dispensaire ayant pour
objet la surveillance médicale des Africains
de passage à Paris. Un bureau de place-
ment sera également ouvert à leur inten-
tion.
̃ -
AU SIAM
-0.0--
La reine Suvadana a donné le four à une
princesse.
On sait qu'elle avait été récemment appe-
lée au trône par le roi, après la répudiation
de la reine LashhU Qui, aux dires au soum-
rain « ne remplissait pas ses devoirs de
laçon satisfaisante ni envers lui ni envers le
pays ».
Le roi est toujours gravement souffrant
et on craint maintenant des complicationi
cardiaques.
(Par dépêohet
Le roi de Siam est décédé dans la nuit du
25 au 20 novembre. Son plus jeune frère, ia
re, rince Sukhodaya, a été proclamé roi sous
le nom de Rama Vll.
(Par dépêche.)
leili
La mort du roi de Siam
Rama VI était né a BangkoJç Hé ler janvier
1881. Il avait succédé A son père Rama V, plus
connu en Europe sous le nom de Chulalong-
korn, mort en 1910. Son nom de famille était
Soamdet Phra Mong Kut. Le roi qui vient de
décéder, avait étudié & Oxford. Il s'était marié
en 1922.
Au cours de cette amiflBe. des acords avaient
été signés entre le Sianret la France, qui témoi-
gnaient des sentiments d'amitié du souverain a
l'égard de notre pays.
Le nouveau roi
Le nouveau roi de Siam est né en 1893 ï
11 Ut ses études en Angleterre, à Eton, puis &
Woolwich où, en 1914, il obtint son brevet de
lieutenant d'artillerie. 11 retourna au Siam en
1915. Buis il est revenu en Europe et il a fglt,
jusqu'en 1924, un séjour prolongé en Angle-
terre et en France a Nancy et à Paris pour y
compléter ses études militaires.
Les funérailles, les condoléances
Le corps du roi défunt sera embaumé pour
être exposé, selon la coutume siamoise. Le
deuil olliciel durera un an ; puis aora lieu la
cérémonie d'incinération.
Aussitôt qu'il a été informé de la mort du
roi de Siam le Président de la République a
chargé Je colonel Audibert, de sa maison mili-
taire, de se rendre auprès du Ministre de Siam
pour Le prier de présenter ses condoléances
& la famille royale.
- -
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret relatif à l'examen d'aptitude anx
fonctions d'interprète judiciaire en Algé-
rie.
Aux termes de ce décret, par dérogation
aux dispositions de l'article 14 du décret du
16 septembre 1U24 portant réorganisation de
rinterpréWitirm judiciaire en Algérie, la limite
d'âge pour les candidats qui se présenteront,
au cours de l'année 1926, à l'examen d'apti-
tude aux fonctions, d'interprète judiciaire, est
exceptionnellement portée de trente à trente-
cinq ans.
Décret prorogeant les délais d'application
à la Nouvelle-Calédonie du décret du 3
septembre 1913 relatif aux taxes minières.
Aux termes de ce décret, est approuvé la
délihéralion du (Vmsoil général de La Nou-
vel le-Calédsnio en date du 20 juin 1925, por-
tant prorogation, jusqu'au 30 septembre 1920
inclus, des délais d'application du décret du
3 septembre 1U13.
(J. O. du 27 novembre 1925.)
.,.
Magistrature coloniale
n
M. Jean Marie dit Guibert, lieutenant de
juge au tribunal de première instance de
Cayenne (Guyane), est nommé, sur sa de-
mande, lieulenant de juge au tribunal de
première instance de Saint-LI ln iR (Afrique
occidentale française), en remplacement
de M. S-elvnnadm, précédemment nommé
juge suppléant au tribunal de première
insiance de Pnom-Penh (Indochine).
««»
TAUX DE LA ROUPIE
J,p Gouverneur des Etablissements frl\.ngal
dans l'Inde vient de faire connaître au mfms-
tre des Colonies qu'a la date du 26 novembre
1925, le tnux officiel de la roupie était de
q fr. 20.
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