Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 novembre 1925 26 novembre 1925
Description : 1925/11/26 (A26,N177). 1925/11/26 (A26,N177).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970277
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - Ne 177
La NUMERO : BO CENX1MB8
JL-HJDI SOIR. 26 NOVEMBRE 1M
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es Annales ColiDnmlss
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS FAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA MtOntlto
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L'accession des indigènes
à la qualité de citoyen français
--0.0-
Evidemment, évidemment ! Celui qui a
voulu m'embarrasser y a réussi. Je pense à
celui de mes correspondants qui, à propos
de mes articles sur l'accession des indigènes
des colonies et des protectorats à la qualité
de citoyen français, m'écrit : a Et les fem-
mes ? Et les enfants ? L'article 3 du projet
que vous a.ez analysé détermine les effets
de l'octroi de la qualité de citoyen français
non seulement à l'égard du postulant, mais
de sa femme et de ses enfants ; tous doivent
être régis par les lois civiles et politiques
applicables au citoyen français. L' « indigé-
nophihe 9, laquelle, poussée à l'excès, de-
vient une maladie dangereuse et à laquelle je
vous félicite d'ailleurs d'avoir échappé - (je
vous remercie très sincèrement, et je vous
trouve bien gentil, je vous assure) - n'a pas
vu les dangers d'une mesure de ce genre et
l'injustice pour les enfants. Avons-nous ré-
fléchi à ce qui se passera le iour où le pos-
tulant sera un indigène pratiquant la polyga-
mie, conformément aux us et coutumes de sa
nation ? Déclarerez-vous que tous les maria-
ges antérieurs seront nuls et non avenus ?
D'autre part, admettrez-vous, dans la patrie
des Droits de l'Homme et du Citoyen, que
le père de famille puisse transformer, du
jour au lendemain, le statut de ses enfants
mineurs, et leur imposer, pour l'âge où ils
atteindront leur majorité, une qualité qu'ils
trouveront alors d'excellentes raisons, excel-
lentes pour eux, bien entendu, de répudier. »
Evidemment, évidemment 1 Cela est fort
bien dit et j'avoue que le problème n'est pas
simple. Il faut traiter sérieusement les ques-
tions sérieuses et se garder des plaisanteries
traditionnelles sur la polygamie officielle de
certaines de nos colonies et officieuse
de la métropole. On pourrait fournir
matière à une scène de revue en montrant
l'indigène placé entre le devoir et la vertu,
je veux dire : entre le désir d'être inscrit sur
les listes électorales et celui de garder ses
femmes, à la condition de montrer combien
il est difficile, de son point de vue, de dé-
terminer où est la vertu et où se trouve le
devoir. Mais, en regardant de près la ques-
tion, on s'aperçoit bien, en effet, que, d'une
iiarr. >1 n'y a peut-Êtrç pas une impossibilité
absolue à ce qu'un - indigène polygame devien-
ne français, mais qu'il y en a une à ce que
toutes ses femmes tirent profit de cet octroi.
On a poussé le raisonnement jusqu'au bout
en demandant si la France pouvait admettre
parmi ceux qui fabriquent les lois, des gens
qui pratiquent la polygamie et autres insti-
tutions qui sont en opposition complète avec
notre droit. La réponse n*est pas douteuse.
Et alors, on a proposé de compléter le
texte soumis au Parlement 3e 24 novembre
1924, d'ajouter aux conditions exigées par
l'article ier celle-ci : « Etre monogame ou
célibataire. - C'est, d'ailleurs, ce qu'a prévu
la loi algérienne du 4 février 1919, qui n'au-
torise que les indigènes célibataires ou mo-
nogames à réclamer l'accession à la qualité
de citoyen français.
J'avoue que je suis moins touché par ce
qui a trait aux droits des enfants. Ce vaste
problème, dont celui-ci n'est qu'un cas par-
ticulier, a été l'objet de discussions de tout
ordre, philosophiques, morales, politiques.
Sur le terme même de a puissance pater-
nelle » des débats fort intéressants ont été
engagés; c'est moins une puissance, disent
les juristes, qu'une tutelle, une charge, niais
là où tout le monde est d'accord, c'est pour
déclarer qu'ily a « potestas », parce qu'il y
a obligations des père et mère à l'égard des
enfants ; si l'enfant reste sous l'autorité des
parents, c'est parce que ceux-ci ont des de-
voirs essentiels envers lui. Il est donc tout
naturel qu'estimant comme un bien précieux
l'accession à la qualité de citoyen français, le
père assure à ses fils les bientaits de ce titre.
Il serait mille fois coupable si, par impossi-
ble. il agissait autrement.
Et puis, il y a en définitive. un moyen de
s'en sortir. Le troisième alinéa de l'article 12
du Code civil doit jouer sans inconvénient.
L'enfant mineur, qui a été sous la puissance
paternelle, en sort l'année de sa majorité,
chacun sait ça. Il est autorisé, dans l'année
qui suit, à décliner cette qualité de Français,
s'il la juge indésirable. Mais, objectera-t-on,
il faut le dire. On le dira.
Telles sont les considérations qui peuvent
être présentées à propos de ce qui concerne
la femme, ou les femmes, et les enfants des
indigènes qui demandent la qualité de ci-
toyens français. Difficultés, ai-je écrit. Sans
doute, mais difficultés non insurmontables.
Et j'en reviens toujours à cette idée qu'on ne
saurait prendre trop de précautions en pa-
reille matière, qu'on ne saurait exiger trop
de garanties ; mais, ces précautions prises,
ces garanties assurées, il ne faut pas s'attar-
der à des obstacles qui pourraient paraître
plus grands qu'ils ne sont : le bon sens, qui
est la chose du monde la mieux partagée, et
le Code civil, qui n'est pas l'ensemble des
textes le mieux connu, permettent de les
éviter le plus souvent.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co.
tonip-t. Secrétaire général du Groupe
oulook.
Antibes-Tunis
par la voie des airs
Quelques mois, peut-être seule-
ment quelques semaines, nous sépa-
rent de cet - événement considérable - :
l'inauguration de la ligne aérienne France-Tu-
nisie.
Il ne sera point passé sans difficultés de l'état
d'espoir à l'état de fait. Depuis longtemps, les
Tunisiens attendent l'arrivée de l' « oiseau qui
vient de France », du premier oiseau utilisable,
s'entend, pour le public. Ils ne voient rien ve-
nir, que, sur la mer qui verdoie, les ordinaires
paquebota. Cependant, songent-ils, aller par
la voie des airs, de Toulouse à Casablanca du
Maroc à Dakar, d'Alicante à Oran et Alger,
est déjà tombé ou va tomber dans le domaine
du banal.
M. Lioré, administrateur de la Compagnie
A bo-Naoale. vient d'apporter aux habitants de
la Régence des assurances formelles. Au début
de mars 1926, voire fin février, des hydravions
commenceront à parcourir l'idéal pont à deux
arches. Antibes-Corse et Corse-Tunisie. Dans
le sens Sud-Nord, un Tunisois pressé, parti de
la côte africaine à 7 heures du matin, pourra
déjeuner au pays des Bonaparte et toucher la
côte française assez tôt dans la soirée pour pren-
dre te rapide qui le déposera le lendemain ma-
tin à Paris.
Un service météorologique très minutieuse-
ment organisé concentrera aux bases de départ
tous les renseignements permettant de juger si
l'air est ou n'est pas « navigable » ; l'hydravion
une fois envolé signalera de quart d'heure en
quart d'heure par T. S. F. : Tout va bien. et
l'absence d'un seul de ces messages entraînera
pour ainsi dire automatiquement l'envoi de se
cours.
L'administrateur de la Compagnie Aéro-Na-
Vale a fait tout exprès le Voyage de Tunis pour
exposer ce système et dire aussi pourquoi le Tu-
nisois pressé n'avait pas encore pu survoler la
Méditerranée.
La ligne prévue comportait primitivement, de
Marseille à Tunis, trois escales : Antibcs, la
Corse, la Sardaigne. Marseille-Antibes n'étant
pas ce qui pressait le plus. Antibes devait être
provisoirement tête de ligne. Mais, à l'étonne-
ment des organisateurs, il fut impossible de
s'entendre avec les autorités italiennes au sujet
de l'arrêt en Sardaigne. L'on dttt se résigner à
doubler une étape, et donc, étudier un nouvel
appareil capable Je franchir régulièrement, et
sans imprudence* le gouffre d'eau de quelque
500 kilomètres d' étendue, creusé entre la Corse
et la Tunisie. Toutes mesures paraissent avoir
été prises pour que ce « bond Il d'importance
s'accomplisse sans incidents fdcheu. mais il est
permis de regretter que nos amis d'Italie n'aient
pas un peu plus attentivement examiné, lors des
pourbarlcrs. l'intérêt évident des Italiens, sinon
des Français de la Régence.
Erneat Haudos,
Député de la !.Iame.
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
A la Sorbonne
0-0 -
Le centenaire du cardinal Lavigerie
Paris a commencé à fêter, mardi dcr-
nier, le centenaire du cardinal Lavigerie,
dana le grand amphithéâtre de la Sor-
bonne où se pressaient deux milles per-
sonnes venues entendre une conférence de
M. Louie Bertrand, de l'Académie Fran-
çaise sur le grand Africain. - - - -- --
M. Jules Cambon, de 1 Académie Fran-
çaisc, ancien Gouverneur Général de l'Al-
gérie, présidait cette cérémonie, entouré
d'un représentant du Président de la Ré-
publique, de S. Em. le cadinal Dubois, ar-
chevêque de Paris, de S. Em. Mgr. Cer-
retti, nonce apostolique et de nombreuses
personnalités mondaines et coloniales.
Dans cette Sorbonne dont Lavigerie fut
l'un des grands professeurs, à deux
pas du tombeau de Richelieu avec lequel
l'archevêque d'Alger eut tant de ressem-
bLnnec, comme le montra dans un saisis-
sant parallèle M. Louis Bertrand, ce der-
nier lit voir en lavigerie le bon soldat de
la civilisation occidentale et le grand
Français. Eloquemment, il expliqua l'oeu-
vre d'un Lavigerie qui conquit à la France
d'immenses territoires par la seule mise
en pratique de sa devise épiscopale :
Caritas, et qui, cont-rairemeant à tant de
ses contemporains, avait des choses afrit
caines une connaissance approfondi ie.
L'Algérie lui doit sa: fortune, l'Afrique
chrétienne sa renaissance. Il s'attacha A
montrer aux Africains ce qui nous rap-
prochait d'eux et non ce qui nous en éloi-
gnait. Il a donné grand air à notre domi-
nation ; il l'a littéralement drapée dans
sa pourpre d'Eglise. Et M. Louis Bertrand
fit fortement ressortir la grande part
de Lavigerie dans cette oeuvre igrandioee
qu est l'Algérie, « cette œuvre telle que
nous n'avons Men fait de pflue grand de-
puis Louis XIV et Napoléon x, et où La-
vigerie s'est montré « un des plus grands
héros de notre pays, un de ceux qui font
le plus d'honneur A 1« France des derniens
siècles et de tous les temina 1).
Ce discoure, fort beau, fut bâché d'ap-
plaudissements souvent enthousiastes.
M. Jules Cambon prit ensuite la parole
pour rappeler quelques souvenirs sur le
cardinal IJavigerte, 'Q1tlf« \connuti 'Intime-
ment comme Gouverneur de l'Algérie, et
dont il suivit les cours à la Sorbonne. Tou-
tes les anecdotes qu'il conta fort epjrituel-
lement démontrèrent, à (l'appui de ce qu'a-
vait dit M. Louis nertrand. combien la
mémoire de lavigerie mérite la reconnais-
SAnce éternelle de la France et des popula-
tions africaines qu'il sauva de la barbarie.
L'ioilinilia marocain t'MMFMt
––a»--
De leur enquête personnelle sur le front
rifain, M. Steeg et le général Primo de
Rivera ont tiré la conclusion suivante, que
le président du Directoire a adressée d'El
Ksar au Gouvernement de Madrid :
Nous avons estimé tous deux que c'est
seulement un drapeau rebelle qui se dresse
devant la France et l'Espagne et que tous
nos efforts doivent tendre à l'abaltle. Nous
sommes convaincus que la majorité des tn-
digènes suit ce drafeau contrainte par le
régime de terreur instauré par un audacieux
qui, sans risques personnels, conseillé et
soutenu far des aventuriers étrangers qui
exploitent à son Fofit l'appât de richesses
minières, sérieuses ou fantaisistes, a inter-
rompu notre oeuvre civilisatrice et n'a lu
se maintenir que far suite du manque de
coordination auquel les accords de Madrid
ont mis un terme.
Bien qu'il ait recueilli avant son départ
de France et dès son arrivée au Maroc une
ample documentation sur l'affaire rifaine,
M. Steeg ne s'en contenta pas. Il se rendit
lui-même sur le front riffain et a contrôlé
de visu et auditu, comme le faisait de son
côté le général Primo de Rivera, qu'il ne
fallait considérer notre redoutable adversaire
que comme un rebelle, un chef de bande.
Abd el Krim, dont le rêve d'hégémonie
vient d'être si bien décrit pat M. Ladreit
de Lacharrière au cours de son esquisse
d'histoire marocaine, Abd el Krim, dis-je,
unique obstacle à la paix, doit fatalement
tomber, et la persévérance de l'effort franco-
espagnol amènera sa chute.
« Pour pacifier le Maroc Septentrional,
écrit très justement M. Ladreit de Lachar-
rière, il faut que les conditions de l'aman
soient discutées avec les représentants des
éléments ethniques : les tribus et leurs chefs,
et non pas avec un chercheur d'aventures
dont le pouvoir momentané a constitué un
assemblage essentiellement transitoire. »»
Il n'en est pas moins vrai qu'au moment
même où nous reproduisons ces lignes, les
dissidents qui attaquent les Gueznaïa reçoi-
vent des renforts rifains et des armes auto-
matiques et l'infiltration a repris, la guerre
de guérilla, où les Rifains se sont montrés
les égaux des fameux Boers, va tenir en
éveil nos avant-postes et, par un travail de
politique et de propagande sans cesse re-
nouvelé dans lequel il est passé maître, Abd
el Krim maintiendra sans doute le chiffre
de ses contingents. S'il rencontre des résis-
tances, il a recours aux moyens terroristes,
plaçant les combattants entre deux périls,
notre feu en avant, celui des séides du ro-
gui en arrière.
Abd el Krim a sur place des raisons de
supériorité importantes : un terrain diffi-
cile qu'il connait bien et auquel sa tactique
est adaptée, des contingents nombreux et de
qualité excellente. Un de ses principaux
appuis, les aventuriers étrangers, vont,
grâce aux décisions du général Primo de
Rivera, passer un mauvais quart d'heure :
capturés, ils seront traduits en conseil de
guerre pour espionnage.
Mesure bien faite pour refréner les en-
thousiasmes. Malgré tout, le chef rifain
tiendra bon, car il sait (pie pour pouvoir être
maîtres de la situation comme ils le prêten-
dent, les Gouvernements français et espa-
gnol ont a compter avec leur propre situa-
tion intérieure. Abcl-el-Krim sait fort bien
qu'à l'approche de la mauvaise saison, beau-
coup de troupes françaises sont rapatriées et
que celles qui sont maintenues pour « battre
l'estrade Il n'ont pas de gros effectifs.
Il ne semble pas, en effet, qu'il ait perdu
l'initiative des opérations autant que l'a pré-
tendu le maréchal Pétain. Ne le voyons-
nous pas actuellement diriger ses efforts sur
Tétouan qui représente un objectif politique
intéressant et dont la possession, à moindre
degré que Fez, mais d'une façon certaine,
consacre la puissance de son possesseur.
C'est donc à nos officiers du Service des
Renseignements, dignes successeurs de leurs
camarades des bureaux arabes de jadis, qu'il
appartient pendant cette suspension des opé-
rations actives de détruire l'arsenal de
moyens diplomatiques dont Abd-el-Krim joue
avec une certaine maestria pour annihiler
l'effet de l'entente hispano-française.
Nous ne devons pas perdre les résultats
que nous ont valus la ténacité, le dévoue-
ment, les privations et les fatigues surhu-
maines de nos troupes. Ab-el-Krim est en-
cerclé, il ne faut pas que le cercle s'ouvre,
et il nous sera assez aisé de faire compren-
dre et admettre aux dissidents que nous
n'avons d'autre but que d'améliorer leur si-
tuation matérielle et morale en leur appor-
tant sous l'égide de leur vrai chef, le sultan
Moulay Youssef, une protection tutélaire
que la France accorde depuis tant d'années
à tous ses sujets africains pour le plus grand
bien de la civilisation à laquelle l'Islam,
quoi qu'on en ait dit, adhère de plus en plus.
Le rêve d'Abd-el-Krim doit s'évanouir à
la belle saison, mais n'aurions-nous pas pu
le faire échouer plus tôt ?
Eugène Devaux
.t.
M. STEEG AU MAROC
M. Steeg a reçu, ainsi que nous l'avions
annoncé, la visite du consul général de
France à Tanger, accompagné d'une déléga-
tion de ta Chambre de commerce française
de cette ville.
Le Résident Général leur a réservé un ac-
cueil des plus bienveillants et leur a assuré
qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir
pour activer les travaux qui intéressent la
colonie française de Tanger.
DÉMENTI
--0-
La Résidence Générale du Maroc fait dé-
mentir le bruit qui court d'après lequel M.
Steeg quitterait le Maroc pour accepter un
portefeuille dans la nouvelle combinaison
ministérielle.
La guerre au Maroc
00
Les prisonniers des Rifains
Le colonel Girod, président de la com-
mission de l'armée de la Chambre, vient
d'être informé par le ministre de la
Guerre que des mesures sont prises pour
obtenir des renseignements sur nos soldats
prisonniers des Rifains et les communiquer
aux familles intéressées.
Les opérations militaires
Nos tirs de harcèlement dans la région
de Moulay-Abdallah et d'El-Arba ont dis-
persé des dissidents dans la vallée de
l'oued Tlieeris et sur le djebel de Tanes-
rift.
Le mauvais temps
(De notre correspondant particulier)
Dans une boue compacte, véritable terre
glaise, où tout enfonce : camions, bêtes et
gens, les communications deviennent im-
possibles.
Il n'est pas douteux que le départ du
maréchal Lyautey apportera de gros chan-
gements au Maroc. Pour beaucoup, c'était
un véritable fief et c'est pourquoi on voit
généralement d'un mauvais œil les colo-
niaux qui ne voient pas les choses sous le
méme angle.
Cette guerre marocaine, si, pour l'ins-
tant, elle n'a pas atteint son principal ob-
jectif : la chute du rogui, a permis la
construction d'un réseau routier déjà im-
portant et d'autres améliorations précieuses
s'ajouteront à l'œuvre qui restera toujours
une œuvre considérable du maréchal Lyau-
toy.
Les rapatriements
Les bataillons détachés au Maroc ren-
trent en Tunisie cette semaine. Ce sont :
Le bataillon du le tirailleurs coloniaux,
fi destination de Gubès ; 1e bataillon du 4°
tirailleurs nord-africains, ù destination de
Sousse ; le 1er bataillon du 10e tirailleurs
coloniaux ; le bataillon du 4" zouuves.
Chez les Rifains
Les derniers renseignements évaluent le
nombre des guerriers d'Abd-cl-Krim à
125.000 ou 130.000, dont un peu plus de la
moitié seulement disposeraient de fusils
modernes.
50.000 réguliers rifains et environ 30.000
guerriers appartenant aux tribus dissi-
dentes nous seraient opposés, tandis que
les Espagnols auraient devant eux 4i>.000
hommes (en majorité des Djebalas).
Ces contingents n'opèrent pas toutefois
on masses de manœuvre compactes, mais
par liarkas de 2 il 3.000 hommes au maxi-
mum, disséminés tout le long de notre
front.
Des organisations défensives, procédant
d'un même type qui révèle une direction
confiée à des Kuropreius, ont été créées en
face de nos postes et abritent des forma-
tions mlxtes de réguliers et ilc dissidents,
relevées à périodes fixes. Leur rftle est
d'oliserver 'les mouvements éventuels de
nos groupes et, en cas d'alerte, de prévenir
aussitôt les mahakmas de l'arrière, où
sont concentrés îles renforts rifains qui,
éUvnl extrêmement mobiJes, peuvent se
pot ier en fort peu de 'temps sur les points
menacés.
Une partie des contingents Gliouara et
Renhadja stationnés dans île djebel u ifra-
no, nn nord d'A«,tnr, seraient renvoyés
pour renforcer îles contingents luttant con-
iiv Oilnnar Ilamidou.
( '.liez les B'(IIII\g, des contingents rifains
se retrancheraient <1 Bah-el-Anseur, i'l deux
kilomètres nu nord d'Iladjei-Kanfoud pour
al laquer les soumis.
Chez les Marnissa, un groupe de 500 fu-
sils stationnerait à Sidi-Aili-Ben-Daoud.
Des rôdeurs ont tenté sans succès deux
raids sur le douar d'M-Ké^ir, chez les
Reni-Hehia, Tes Reni-Mesguilda et sur les
villages aux environs d'Issoun/l.
On signale la présence d'Abd-el-Krim
chez les Senlvadja de Srair et a la zaouia
des Zcrket. Trois liarkias ennemies sont
également signalées sur île front des Mar-
nissa, ainsi. que 1:10 fusils au nord de Tam-
jout, sous îles ordres d'Ahmar ben Ahmar,
des Beni Amret, 1;-)0 fusils vers Beraber,
sous ks ordres d'Ahmar Arkund, des
Beni Amret, et 150 fusils vers Koudiat,
sous les ordres du caïd Astar el Ouriaghol.
«aboi
une deifgiuiD VIIICOle algerlenne
au MinisKredeiigrieuiiuK
0
Une délégation, a laquelle s'est joint M.
E. Sabatier, ancien président des « Délé-
gations Financières », et qui préside actuel-
lement le Comité de l'Afrique du Nord, est
arrivée A Paris. Les sénateurs et députés
de l'Algérie ont accompagné cette déléga-
tion chez le ministre de l'Agriculture qui
a affirmé qu'il ne saurait être question de
contingenter les vins algériens, considérés
comme vins français. Le ministre s'est
déclaré prêt à désigner un représentant
de l'Algérie dans la Commission intermi-
nistérielle des vins. Le nom de M. Sabatier
lui a été proposé.
Au préalable, la délégation avait assisté
à une réunion de représentants des diffé-
rents groupes viticoles de France, et avait
obtenu satisfaction en ce qui concerne la
non désignation d'un contingentement pour
les vins algériens, malgré les demandes
expresses formulées à ce sujet par les re-
présentants des associations méridionales
- le-
Décrets et Arrêtés
ea
Décret rendant applicable à Madagascar
la loi du 22 avril 1935 admettant l'appel
incident en matière répressive.
Décret portant relèvement des tarifs de la
masse de remonte et de la masse indi-
viduelle de la gendarmerie coloniale.
(J. O. du 25 novombrc 1925.)
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant les dix premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies et
protectorats a atteint le chiffre de 8 mil-
liards 616.609.555 francs, contre 7 milliards
560.086.000 francs pendant les dix mois cor-
respondants de 1924, soit une augmentation
de 1.056.523.555 francs en faveur de 1925.
Sur ce total, 3.628.279.555 francs représen-
tent les produits importés de nos posses-
sions coloniales et 4.988.330.000 francs ex-
priment la valeur des exportations de la
Métropole sur ces mêmes possessions.
L'Algérie, comme toujours, vient en tête
(ses exportations sur la France : 1.276.913.000
francs; ses importations de France, 2 mil-
liards 195.838.000 francs) avec un total de
3.472.751.000 francs.
L'Indochine suit immédiatement avec
1.065.500.000 francs, dont 590.785.000 francs
d'achats à la Métropole et 474.715.000 francs
de ventes.
Le Maroc occupe le troisième rang avec
827.536.000 francs. Il nous a acheté pour
675,157.000 francs et il nous a vendu pour
152.379.000 francs.
Vient ensuite l'A. O. F. avec un total de
768.587.000 francs. Nous lui avons envoyé
pour 308.156.000 francs de marchandises, et
elle nous en a expédié pour 460.431.000 fr.
La Tunisie suit avec 761.186.000 francs,
dont 441.764.000 francs d'importations de nos
articles et 319.422,000 francs d'exportations
sur la France.
Puis, c'est Madagascar qui nous a acheté
pour 297.650.000 francs de marchandises et
qui nous en a vendu pour 251.753.000, soit
en tout 549.403.000 francs.
Enfin, les autres colonies (Réunion, An-
tilles, Guyane, Océanie, Côte des Somalis,
etc., etc.) et pays de protectorat, ont fait
avec la France, au cours des dix premiers
mois de 1925, un trafic total de 1.171.646.000
francs, dont 692.660.cxx> francs de marchan-
dises importées par la France et 478.980.000
francs exportées par la France.
De la statistique générale, il résulte que
la balance visible de notre commerce avec
l'étranger s'est traduite, toujours pour les
mêmes dix mois, par une importation en
France de 30.332.383.000 francs de marchan-
dises et une exportation hors de France se
montant à 31.603.369.000 francs, soit un ex-
cédent de sorties de 1 milliard 271 millions,
contre 553 millions 1/2 pour la période cor-
respondante de 1924.
Les totaux généraux (France, étranger, co-
lonies, pays de protectorat) accusent 33 mil-
liards 960.662.000 francs de marchandises im-
portées par la France (contre 32.562.044.000
francs en 1924) et 36.591.699.000 francs de
marchandises exportées par la France (con-
tre 33.913.997.000 francs en 1024), soit un
trafic total de 70.552.361.000 francs.
-$a-
L'AYIATIONCOLONIALE
-0-0--
Du Caire en Nigeria et retour
Les lecteurs des Annales Coloniales ont
été tenus au courant, des différentes phases
de la remarquable performance de l'pscu-
drille Arthur Coniugliam qui a accompli
avec succès le raid du l :lIil't. a Kano [Ni-
geria) et retour.
Voici d'après l'African World quelques
détails sur ce vol de près de (1.000 milles
soit n.(J;'}.¡' kilomètres.
L'escadrille quitta l'aérodrome de llelwan
,l.e Caire) le 27 octobre sur trois biplans
D. II. 9. A. (400 III*, moteur Liherty) de
l'cscadrille 47 du lloyal Air Force. Ils
atteignirent Wady-llàlfa le môme jour l
1 h. ,i.:i Kartluim fut atteint le 28 et Er
Fasher (Darfur) le :..)(.) avc escale ¿\ El
Oheïd (Kordofan). Ils arrivèrent il Kano
vià Abccher, Fort-Lamy (colonie du
Tchad, Afrique Equatorialc Française), et
Maidugari (Nigia) le. 1er novembre. Après
s'être reposés, les vaillants aviateurs quit-
tèrent Kano pour le retour le l'J novembre,
atteignirent, El Fasher le 10, FI Obeïd le
1G et .Karthum le 17. Depuis leur départ.
d'Helwan (Le Caire). ils avaient, volé 5.000
milles.
Ce vol avait pour but l'étude des vols
il grande distance au-dessus des régions
tropicales et de montrer è la Nigeria les
capacités de l'aviation nnglaise.
î.o vol au-dessus de l'Afrique Kqua.toriale
Française fut facilité par la courtoisie des
autorités françaises qui aida beaucoup les
aviateurs. C'est à Sir Oliver lwann, le vice-
maréchal de l'aviation et au chef de l'es-
cadrille A. Comnghani qu'est dû le succès
de cette entreprise.
-–
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée a appa-
reillé pour commencer, a partir de cet
aprés-enidi. une série d'exercices tactiques
à l'ouest des côtes de Provence et dans le
golfe de Fos.
Elle rentrera à Toulon vers la fin de la
semaine. Son grand croiseur Strasbourg
fait route sur Oran pour se mettre à la
disposition du contre-amiral Ilallier, com-
mandant nos forces navales sur les cétes
du Maroc.
EN MER
A Port-Saïd 0 français nie
«le-Heinis ». de la C.omi>:n/nie des «"hargeinv
Ki-unis, destination de la IV-nnion. a subi do
graves avaries à son hélice.
Au Ministère des colonies
--0-0--
Le. médecin principal Fauehoraud, du 22°
colonial, est affecté à l'inpèdion générale
du service de santé au ministère des colo-
nies.
Le contingentement des rhuas
La Commission chargée d'étudier la réputi
tion, entre nos colonies productrices de rbum"
des 8.000 hectos de rhums encore non contin-
gentés pour le présent exercice, se réunira à
nouveau samedi. Sa précédente séance a donné
l'occasion à nos amis Auguste Brunet et Lucien
Gasparin, députés de La Réunion, de faire
connaître leur avis sur la nouvelle répartition
envisagée par le projet de décret, indépendam-
ment des 7.000 hectos déjà attribués à La Réu-
nion sur le contingent global de 15.000 hectos
accordés.
Il semble bien que la grande majorité de là
Commission estime nécessaire d'attribuer aux
nouvelles colonies, dont les industriels font de
gros sacrifices pour l'installation de sucreries. la
meilleure partie des 8.000 hectos visés ci-des.
6US.
On sait que la loi du 3 juillet 1925 a porté
de 185.000 à 200.000 hectolitres d'alcool pur
par an. le contingent de rhums et tafias origi-
naires des colonies françaises susceptibles d'êtrer
importés en France, en exemption de la sur-
taxe de 850 francs.
Ce contingent a été réparti comme suit entre
les colonies :
Martinique. 86.000 hectolitres : Guadelou-
pe. 66.000 hl. : Réunion. 30.000 hl. ; Indo-
chine. 4.900 hl. ; Madagascar (y compris
Mayotte et dépendances). 4.840 hl. : Guyane
française. 150 hl. : Etablissements françai s de
l'Océanie. 100 hl. ; Nouvelle-Calédonie, 10
hectolitres.
La répartition de ces 192.000 hectolitres era
effectuée dans chaque colonie, entre les Eta-
blissements ayant reçu une part de contingent
en 1923 et 1924. suivant les modalités fixée
par les décrets des 20 février et 13 avril 1923.
PHILATÉLIE
Maroc anglais
Au nouveau filigrane, viennent de paraî-
tre 1/2 d., 3 d., 2 sh. 6, et, surchargés en
monnaie française, la centimes, 15 centimes
et 1 franc.
Mauritanie
Le 60 c. en surcharge sur 75 c. est rem-
placé par un 60 c. violet sans surcharge.
Madagascar
Le 10 c. devient violet et lilas, et V-; 30 c.
devient lilas et vert.
Guyane
Ont paru : 10 c. rouge sur bleuté ; 30 c.
saumon ; 50 c. gris ; 60 c. violet, et 1 fr.
bleu. Le 2 fr. actuel doit disparaître pro-
chainement.
Indochine
L'Indochine doit être dotée d'une série
nouvelle prochainement. (Cette série devrait
déjà être sortie; seul, l'embouteillage de
l'imprimerie des timbres provoquée par les
modifications de valeur et de couleur des vi-
gnettes métropolitaines et aggravé par une
crise aigut de personnel, en a retardé l'ap-
parition.) Normalement, lcs nouveaux indo-
chinois devraient être mis en vente au début
de 1926. 11 est possible que certaines valeurs
de l'ancienne série soient épuisées à ce mo-
ment. Souvenez-vous des bureaux indochinois
1919 et du 4 piastres d'Hoï-Hao. Il ne faut
dire comme en iqui le cours de la piastre
est k prohibitif », vous payeriez bien plus
cher le timbre hors cours.
N'oublions pas que la série Kouang-
Tchéou est une sœur siamoise de l'Indochine
et qu'elle s'imprime, parait et disparaît dans
le même temps.
Kenya
Viennent de paraître : 2 s. 50 brun, 4 s.
gris, 7 s. 50 jaune. Sont annoncés pour pa-
raître incessamment des timbres de 2, 3 et
4 livres.
Les timbres et le change
Dans les émissions en cours, les modinca-
tions qui doivent être apportées aux cotes du
fait des variations du change, n'affectent pas
uniquement les timbres étrangers. Certaines
colonies françaises subissent la loi du chan-
ge. Les cotes des timbres d'Indochine, Kuang-
Tchéou, Ktablissements dans l'Inde, doivent
être relevées de 20 à 25
Nouvelles séries
De nouvelles ?éiie-> sont en préparation
pour : Ilaute-Volta, Niger, Nouvelle-Calé-
donie, Wallis et I-utuna.
UNE VENTE
L'Agence (iénérale des Colonies nous in-
forme qu'à la date du l'r dfccmbre 1925,
l'Agence Comptable iii-tibrr-s-poste. colo-
niaux, 36, rue Yaneau {l\uis, 7'), mettra en
vente les figurines postales suivantes :
lies Wallis et Futuna, Tchad, Ouhangui.
Moyen Congo
Timbres-poste à 9,10, 0,30, 0,50. Les tim-
bres ii o,ii). i>,3°> 0>3l1 anciens des mêmes
colonies ont été slIpplim{..; an mois de sep-^.
tembie M124.
Haute-Volta. Niger, Soudan Français,
Nouvelle-Calédonie
Timbres-poste à 0,50, 0,30. Les timbres à
1), V>j *>,>') anciens de-, mêmes colonies ont
été supprimés au mois de «.eptemhrc 1924.
Guadeloupe
à l'r. I.os tim-
bres à 0.30, 0,5a an» iens ont été. -••pprimés
au mois de septembre 11,2;. 1 e tim^ :e à 1 fr.
change de couleur.
Madagascar
1 imbre>-pt)>te à o 45, » 50 • t 1 11. Le tim-
bre à o 50 ancien a été supprimé. ,ui mois de
septembre 1924. Les timbres à o 45 et 1 fr.
ont changé de couleur.
Martinique
Timbres-poste à o 60, 1 fr.I.e timoré, à 060
est émi en remplacement d'un timbre pro-
La NUMERO : BO CENX1MB8
JL-HJDI SOIR. 26 NOVEMBRE 1M
- 0
i; liî
es Annales ColiDnmlss
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS FAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA MtOntlto
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annonces et Réclame» ton! MCMM aux Bureau dujwrnmletému le» Agence» JePMkttt
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rédacliti et Adaiiiitnltta : 34, Rut du Mont-Thabef, PARI8-1" - Téléfkne : LMfAI H-H
.i'ViSlLi M ml JTÏ
ihM uo le a a m b
&» fm" lm dl@ pom et ohm lu a * - °, mbuabm
L'accession des indigènes
à la qualité de citoyen français
--0.0-
Evidemment, évidemment ! Celui qui a
voulu m'embarrasser y a réussi. Je pense à
celui de mes correspondants qui, à propos
de mes articles sur l'accession des indigènes
des colonies et des protectorats à la qualité
de citoyen français, m'écrit : a Et les fem-
mes ? Et les enfants ? L'article 3 du projet
que vous a.ez analysé détermine les effets
de l'octroi de la qualité de citoyen français
non seulement à l'égard du postulant, mais
de sa femme et de ses enfants ; tous doivent
être régis par les lois civiles et politiques
applicables au citoyen français. L' « indigé-
nophihe 9, laquelle, poussée à l'excès, de-
vient une maladie dangereuse et à laquelle je
vous félicite d'ailleurs d'avoir échappé - (je
vous remercie très sincèrement, et je vous
trouve bien gentil, je vous assure) - n'a pas
vu les dangers d'une mesure de ce genre et
l'injustice pour les enfants. Avons-nous ré-
fléchi à ce qui se passera le iour où le pos-
tulant sera un indigène pratiquant la polyga-
mie, conformément aux us et coutumes de sa
nation ? Déclarerez-vous que tous les maria-
ges antérieurs seront nuls et non avenus ?
D'autre part, admettrez-vous, dans la patrie
des Droits de l'Homme et du Citoyen, que
le père de famille puisse transformer, du
jour au lendemain, le statut de ses enfants
mineurs, et leur imposer, pour l'âge où ils
atteindront leur majorité, une qualité qu'ils
trouveront alors d'excellentes raisons, excel-
lentes pour eux, bien entendu, de répudier. »
Evidemment, évidemment 1 Cela est fort
bien dit et j'avoue que le problème n'est pas
simple. Il faut traiter sérieusement les ques-
tions sérieuses et se garder des plaisanteries
traditionnelles sur la polygamie officielle de
certaines de nos colonies et officieuse
de la métropole. On pourrait fournir
matière à une scène de revue en montrant
l'indigène placé entre le devoir et la vertu,
je veux dire : entre le désir d'être inscrit sur
les listes électorales et celui de garder ses
femmes, à la condition de montrer combien
il est difficile, de son point de vue, de dé-
terminer où est la vertu et où se trouve le
devoir. Mais, en regardant de près la ques-
tion, on s'aperçoit bien, en effet, que, d'une
iiarr. >1 n'y a peut-Êtrç pas une impossibilité
absolue à ce qu'un - indigène polygame devien-
ne français, mais qu'il y en a une à ce que
toutes ses femmes tirent profit de cet octroi.
On a poussé le raisonnement jusqu'au bout
en demandant si la France pouvait admettre
parmi ceux qui fabriquent les lois, des gens
qui pratiquent la polygamie et autres insti-
tutions qui sont en opposition complète avec
notre droit. La réponse n*est pas douteuse.
Et alors, on a proposé de compléter le
texte soumis au Parlement 3e 24 novembre
1924, d'ajouter aux conditions exigées par
l'article ier celle-ci : « Etre monogame ou
célibataire. - C'est, d'ailleurs, ce qu'a prévu
la loi algérienne du 4 février 1919, qui n'au-
torise que les indigènes célibataires ou mo-
nogames à réclamer l'accession à la qualité
de citoyen français.
J'avoue que je suis moins touché par ce
qui a trait aux droits des enfants. Ce vaste
problème, dont celui-ci n'est qu'un cas par-
ticulier, a été l'objet de discussions de tout
ordre, philosophiques, morales, politiques.
Sur le terme même de a puissance pater-
nelle » des débats fort intéressants ont été
engagés; c'est moins une puissance, disent
les juristes, qu'une tutelle, une charge, niais
là où tout le monde est d'accord, c'est pour
déclarer qu'ily a « potestas », parce qu'il y
a obligations des père et mère à l'égard des
enfants ; si l'enfant reste sous l'autorité des
parents, c'est parce que ceux-ci ont des de-
voirs essentiels envers lui. Il est donc tout
naturel qu'estimant comme un bien précieux
l'accession à la qualité de citoyen français, le
père assure à ses fils les bientaits de ce titre.
Il serait mille fois coupable si, par impossi-
ble. il agissait autrement.
Et puis, il y a en définitive. un moyen de
s'en sortir. Le troisième alinéa de l'article 12
du Code civil doit jouer sans inconvénient.
L'enfant mineur, qui a été sous la puissance
paternelle, en sort l'année de sa majorité,
chacun sait ça. Il est autorisé, dans l'année
qui suit, à décliner cette qualité de Français,
s'il la juge indésirable. Mais, objectera-t-on,
il faut le dire. On le dira.
Telles sont les considérations qui peuvent
être présentées à propos de ce qui concerne
la femme, ou les femmes, et les enfants des
indigènes qui demandent la qualité de ci-
toyens français. Difficultés, ai-je écrit. Sans
doute, mais difficultés non insurmontables.
Et j'en reviens toujours à cette idée qu'on ne
saurait prendre trop de précautions en pa-
reille matière, qu'on ne saurait exiger trop
de garanties ; mais, ces précautions prises,
ces garanties assurées, il ne faut pas s'attar-
der à des obstacles qui pourraient paraître
plus grands qu'ils ne sont : le bon sens, qui
est la chose du monde la mieux partagée, et
le Code civil, qui n'est pas l'ensemble des
textes le mieux connu, permettent de les
éviter le plus souvent.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co.
tonip-t. Secrétaire général du Groupe
oulook.
Antibes-Tunis
par la voie des airs
Quelques mois, peut-être seule-
ment quelques semaines, nous sépa-
rent de cet - événement considérable - :
l'inauguration de la ligne aérienne France-Tu-
nisie.
Il ne sera point passé sans difficultés de l'état
d'espoir à l'état de fait. Depuis longtemps, les
Tunisiens attendent l'arrivée de l' « oiseau qui
vient de France », du premier oiseau utilisable,
s'entend, pour le public. Ils ne voient rien ve-
nir, que, sur la mer qui verdoie, les ordinaires
paquebota. Cependant, songent-ils, aller par
la voie des airs, de Toulouse à Casablanca du
Maroc à Dakar, d'Alicante à Oran et Alger,
est déjà tombé ou va tomber dans le domaine
du banal.
M. Lioré, administrateur de la Compagnie
A bo-Naoale. vient d'apporter aux habitants de
la Régence des assurances formelles. Au début
de mars 1926, voire fin février, des hydravions
commenceront à parcourir l'idéal pont à deux
arches. Antibes-Corse et Corse-Tunisie. Dans
le sens Sud-Nord, un Tunisois pressé, parti de
la côte africaine à 7 heures du matin, pourra
déjeuner au pays des Bonaparte et toucher la
côte française assez tôt dans la soirée pour pren-
dre te rapide qui le déposera le lendemain ma-
tin à Paris.
Un service météorologique très minutieuse-
ment organisé concentrera aux bases de départ
tous les renseignements permettant de juger si
l'air est ou n'est pas « navigable » ; l'hydravion
une fois envolé signalera de quart d'heure en
quart d'heure par T. S. F. : Tout va bien. et
l'absence d'un seul de ces messages entraînera
pour ainsi dire automatiquement l'envoi de se
cours.
L'administrateur de la Compagnie Aéro-Na-
Vale a fait tout exprès le Voyage de Tunis pour
exposer ce système et dire aussi pourquoi le Tu-
nisois pressé n'avait pas encore pu survoler la
Méditerranée.
La ligne prévue comportait primitivement, de
Marseille à Tunis, trois escales : Antibcs, la
Corse, la Sardaigne. Marseille-Antibes n'étant
pas ce qui pressait le plus. Antibes devait être
provisoirement tête de ligne. Mais, à l'étonne-
ment des organisateurs, il fut impossible de
s'entendre avec les autorités italiennes au sujet
de l'arrêt en Sardaigne. L'on dttt se résigner à
doubler une étape, et donc, étudier un nouvel
appareil capable Je franchir régulièrement, et
sans imprudence* le gouffre d'eau de quelque
500 kilomètres d' étendue, creusé entre la Corse
et la Tunisie. Toutes mesures paraissent avoir
été prises pour que ce « bond Il d'importance
s'accomplisse sans incidents fdcheu. mais il est
permis de regretter que nos amis d'Italie n'aient
pas un peu plus attentivement examiné, lors des
pourbarlcrs. l'intérêt évident des Italiens, sinon
des Français de la Régence.
Erneat Haudos,
Député de la !.Iame.
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
A la Sorbonne
0-0 -
Le centenaire du cardinal Lavigerie
Paris a commencé à fêter, mardi dcr-
nier, le centenaire du cardinal Lavigerie,
dana le grand amphithéâtre de la Sor-
bonne où se pressaient deux milles per-
sonnes venues entendre une conférence de
M. Louie Bertrand, de l'Académie Fran-
çaise sur le grand Africain. - - - -- --
M. Jules Cambon, de 1 Académie Fran-
çaisc, ancien Gouverneur Général de l'Al-
gérie, présidait cette cérémonie, entouré
d'un représentant du Président de la Ré-
publique, de S. Em. le cadinal Dubois, ar-
chevêque de Paris, de S. Em. Mgr. Cer-
retti, nonce apostolique et de nombreuses
personnalités mondaines et coloniales.
Dans cette Sorbonne dont Lavigerie fut
l'un des grands professeurs, à deux
pas du tombeau de Richelieu avec lequel
l'archevêque d'Alger eut tant de ressem-
bLnnec, comme le montra dans un saisis-
sant parallèle M. Louis Bertrand, ce der-
nier lit voir en lavigerie le bon soldat de
la civilisation occidentale et le grand
Français. Eloquemment, il expliqua l'oeu-
vre d'un Lavigerie qui conquit à la France
d'immenses territoires par la seule mise
en pratique de sa devise épiscopale :
Caritas, et qui, cont-rairemeant à tant de
ses contemporains, avait des choses afrit
caines une connaissance approfondi ie.
L'Algérie lui doit sa: fortune, l'Afrique
chrétienne sa renaissance. Il s'attacha A
montrer aux Africains ce qui nous rap-
prochait d'eux et non ce qui nous en éloi-
gnait. Il a donné grand air à notre domi-
nation ; il l'a littéralement drapée dans
sa pourpre d'Eglise. Et M. Louis Bertrand
fit fortement ressortir la grande part
de Lavigerie dans cette oeuvre igrandioee
qu est l'Algérie, « cette œuvre telle que
nous n'avons Men fait de pflue grand de-
puis Louis XIV et Napoléon x, et où La-
vigerie s'est montré « un des plus grands
héros de notre pays, un de ceux qui font
le plus d'honneur A 1« France des derniens
siècles et de tous les temina 1).
Ce discoure, fort beau, fut bâché d'ap-
plaudissements souvent enthousiastes.
M. Jules Cambon prit ensuite la parole
pour rappeler quelques souvenirs sur le
cardinal IJavigerte, 'Q1tlf« \connuti 'Intime-
ment comme Gouverneur de l'Algérie, et
dont il suivit les cours à la Sorbonne. Tou-
tes les anecdotes qu'il conta fort epjrituel-
lement démontrèrent, à (l'appui de ce qu'a-
vait dit M. Louis nertrand. combien la
mémoire de lavigerie mérite la reconnais-
SAnce éternelle de la France et des popula-
tions africaines qu'il sauva de la barbarie.
L'ioilinilia marocain t'MMFMt
––a»--
De leur enquête personnelle sur le front
rifain, M. Steeg et le général Primo de
Rivera ont tiré la conclusion suivante, que
le président du Directoire a adressée d'El
Ksar au Gouvernement de Madrid :
Nous avons estimé tous deux que c'est
seulement un drapeau rebelle qui se dresse
devant la France et l'Espagne et que tous
nos efforts doivent tendre à l'abaltle. Nous
sommes convaincus que la majorité des tn-
digènes suit ce drafeau contrainte par le
régime de terreur instauré par un audacieux
qui, sans risques personnels, conseillé et
soutenu far des aventuriers étrangers qui
exploitent à son Fofit l'appât de richesses
minières, sérieuses ou fantaisistes, a inter-
rompu notre oeuvre civilisatrice et n'a lu
se maintenir que far suite du manque de
coordination auquel les accords de Madrid
ont mis un terme.
Bien qu'il ait recueilli avant son départ
de France et dès son arrivée au Maroc une
ample documentation sur l'affaire rifaine,
M. Steeg ne s'en contenta pas. Il se rendit
lui-même sur le front riffain et a contrôlé
de visu et auditu, comme le faisait de son
côté le général Primo de Rivera, qu'il ne
fallait considérer notre redoutable adversaire
que comme un rebelle, un chef de bande.
Abd el Krim, dont le rêve d'hégémonie
vient d'être si bien décrit pat M. Ladreit
de Lacharrière au cours de son esquisse
d'histoire marocaine, Abd el Krim, dis-je,
unique obstacle à la paix, doit fatalement
tomber, et la persévérance de l'effort franco-
espagnol amènera sa chute.
« Pour pacifier le Maroc Septentrional,
écrit très justement M. Ladreit de Lachar-
rière, il faut que les conditions de l'aman
soient discutées avec les représentants des
éléments ethniques : les tribus et leurs chefs,
et non pas avec un chercheur d'aventures
dont le pouvoir momentané a constitué un
assemblage essentiellement transitoire. »»
Il n'en est pas moins vrai qu'au moment
même où nous reproduisons ces lignes, les
dissidents qui attaquent les Gueznaïa reçoi-
vent des renforts rifains et des armes auto-
matiques et l'infiltration a repris, la guerre
de guérilla, où les Rifains se sont montrés
les égaux des fameux Boers, va tenir en
éveil nos avant-postes et, par un travail de
politique et de propagande sans cesse re-
nouvelé dans lequel il est passé maître, Abd
el Krim maintiendra sans doute le chiffre
de ses contingents. S'il rencontre des résis-
tances, il a recours aux moyens terroristes,
plaçant les combattants entre deux périls,
notre feu en avant, celui des séides du ro-
gui en arrière.
Abd el Krim a sur place des raisons de
supériorité importantes : un terrain diffi-
cile qu'il connait bien et auquel sa tactique
est adaptée, des contingents nombreux et de
qualité excellente. Un de ses principaux
appuis, les aventuriers étrangers, vont,
grâce aux décisions du général Primo de
Rivera, passer un mauvais quart d'heure :
capturés, ils seront traduits en conseil de
guerre pour espionnage.
Mesure bien faite pour refréner les en-
thousiasmes. Malgré tout, le chef rifain
tiendra bon, car il sait (pie pour pouvoir être
maîtres de la situation comme ils le prêten-
dent, les Gouvernements français et espa-
gnol ont a compter avec leur propre situa-
tion intérieure. Abcl-el-Krim sait fort bien
qu'à l'approche de la mauvaise saison, beau-
coup de troupes françaises sont rapatriées et
que celles qui sont maintenues pour « battre
l'estrade Il n'ont pas de gros effectifs.
Il ne semble pas, en effet, qu'il ait perdu
l'initiative des opérations autant que l'a pré-
tendu le maréchal Pétain. Ne le voyons-
nous pas actuellement diriger ses efforts sur
Tétouan qui représente un objectif politique
intéressant et dont la possession, à moindre
degré que Fez, mais d'une façon certaine,
consacre la puissance de son possesseur.
C'est donc à nos officiers du Service des
Renseignements, dignes successeurs de leurs
camarades des bureaux arabes de jadis, qu'il
appartient pendant cette suspension des opé-
rations actives de détruire l'arsenal de
moyens diplomatiques dont Abd-el-Krim joue
avec une certaine maestria pour annihiler
l'effet de l'entente hispano-française.
Nous ne devons pas perdre les résultats
que nous ont valus la ténacité, le dévoue-
ment, les privations et les fatigues surhu-
maines de nos troupes. Ab-el-Krim est en-
cerclé, il ne faut pas que le cercle s'ouvre,
et il nous sera assez aisé de faire compren-
dre et admettre aux dissidents que nous
n'avons d'autre but que d'améliorer leur si-
tuation matérielle et morale en leur appor-
tant sous l'égide de leur vrai chef, le sultan
Moulay Youssef, une protection tutélaire
que la France accorde depuis tant d'années
à tous ses sujets africains pour le plus grand
bien de la civilisation à laquelle l'Islam,
quoi qu'on en ait dit, adhère de plus en plus.
Le rêve d'Abd-el-Krim doit s'évanouir à
la belle saison, mais n'aurions-nous pas pu
le faire échouer plus tôt ?
Eugène Devaux
.t.
M. STEEG AU MAROC
M. Steeg a reçu, ainsi que nous l'avions
annoncé, la visite du consul général de
France à Tanger, accompagné d'une déléga-
tion de ta Chambre de commerce française
de cette ville.
Le Résident Général leur a réservé un ac-
cueil des plus bienveillants et leur a assuré
qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir
pour activer les travaux qui intéressent la
colonie française de Tanger.
DÉMENTI
--0-
La Résidence Générale du Maroc fait dé-
mentir le bruit qui court d'après lequel M.
Steeg quitterait le Maroc pour accepter un
portefeuille dans la nouvelle combinaison
ministérielle.
La guerre au Maroc
00
Les prisonniers des Rifains
Le colonel Girod, président de la com-
mission de l'armée de la Chambre, vient
d'être informé par le ministre de la
Guerre que des mesures sont prises pour
obtenir des renseignements sur nos soldats
prisonniers des Rifains et les communiquer
aux familles intéressées.
Les opérations militaires
Nos tirs de harcèlement dans la région
de Moulay-Abdallah et d'El-Arba ont dis-
persé des dissidents dans la vallée de
l'oued Tlieeris et sur le djebel de Tanes-
rift.
Le mauvais temps
(De notre correspondant particulier)
Dans une boue compacte, véritable terre
glaise, où tout enfonce : camions, bêtes et
gens, les communications deviennent im-
possibles.
Il n'est pas douteux que le départ du
maréchal Lyautey apportera de gros chan-
gements au Maroc. Pour beaucoup, c'était
un véritable fief et c'est pourquoi on voit
généralement d'un mauvais œil les colo-
niaux qui ne voient pas les choses sous le
méme angle.
Cette guerre marocaine, si, pour l'ins-
tant, elle n'a pas atteint son principal ob-
jectif : la chute du rogui, a permis la
construction d'un réseau routier déjà im-
portant et d'autres améliorations précieuses
s'ajouteront à l'œuvre qui restera toujours
une œuvre considérable du maréchal Lyau-
toy.
Les rapatriements
Les bataillons détachés au Maroc ren-
trent en Tunisie cette semaine. Ce sont :
Le bataillon du le tirailleurs coloniaux,
fi destination de Gubès ; 1e bataillon du 4°
tirailleurs nord-africains, ù destination de
Sousse ; le 1er bataillon du 10e tirailleurs
coloniaux ; le bataillon du 4" zouuves.
Chez les Rifains
Les derniers renseignements évaluent le
nombre des guerriers d'Abd-cl-Krim à
125.000 ou 130.000, dont un peu plus de la
moitié seulement disposeraient de fusils
modernes.
50.000 réguliers rifains et environ 30.000
guerriers appartenant aux tribus dissi-
dentes nous seraient opposés, tandis que
les Espagnols auraient devant eux 4i>.000
hommes (en majorité des Djebalas).
Ces contingents n'opèrent pas toutefois
on masses de manœuvre compactes, mais
par liarkas de 2 il 3.000 hommes au maxi-
mum, disséminés tout le long de notre
front.
Des organisations défensives, procédant
d'un même type qui révèle une direction
confiée à des Kuropreius, ont été créées en
face de nos postes et abritent des forma-
tions mlxtes de réguliers et ilc dissidents,
relevées à périodes fixes. Leur rftle est
d'oliserver 'les mouvements éventuels de
nos groupes et, en cas d'alerte, de prévenir
aussitôt les mahakmas de l'arrière, où
sont concentrés îles renforts rifains qui,
éUvnl extrêmement mobiJes, peuvent se
pot ier en fort peu de 'temps sur les points
menacés.
Une partie des contingents Gliouara et
Renhadja stationnés dans île djebel u ifra-
no, nn nord d'A«,tnr, seraient renvoyés
pour renforcer îles contingents luttant con-
iiv Oilnnar Ilamidou.
( '.liez les B'(IIII\g, des contingents rifains
se retrancheraient <1 Bah-el-Anseur, i'l deux
kilomètres nu nord d'Iladjei-Kanfoud pour
al laquer les soumis.
Chez les Marnissa, un groupe de 500 fu-
sils stationnerait à Sidi-Aili-Ben-Daoud.
Des rôdeurs ont tenté sans succès deux
raids sur le douar d'M-Ké^ir, chez les
Reni-Hehia, Tes Reni-Mesguilda et sur les
villages aux environs d'Issoun/l.
On signale la présence d'Abd-el-Krim
chez les Senlvadja de Srair et a la zaouia
des Zcrket. Trois liarkias ennemies sont
également signalées sur île front des Mar-
nissa, ainsi. que 1:10 fusils au nord de Tam-
jout, sous îles ordres d'Ahmar ben Ahmar,
des Beni Amret, 1;-)0 fusils vers Beraber,
sous ks ordres d'Ahmar Arkund, des
Beni Amret, et 150 fusils vers Koudiat,
sous les ordres du caïd Astar el Ouriaghol.
«aboi
une deifgiuiD VIIICOle algerlenne
au MinisKredeiigrieuiiuK
0
Une délégation, a laquelle s'est joint M.
E. Sabatier, ancien président des « Délé-
gations Financières », et qui préside actuel-
lement le Comité de l'Afrique du Nord, est
arrivée A Paris. Les sénateurs et députés
de l'Algérie ont accompagné cette déléga-
tion chez le ministre de l'Agriculture qui
a affirmé qu'il ne saurait être question de
contingenter les vins algériens, considérés
comme vins français. Le ministre s'est
déclaré prêt à désigner un représentant
de l'Algérie dans la Commission intermi-
nistérielle des vins. Le nom de M. Sabatier
lui a été proposé.
Au préalable, la délégation avait assisté
à une réunion de représentants des diffé-
rents groupes viticoles de France, et avait
obtenu satisfaction en ce qui concerne la
non désignation d'un contingentement pour
les vins algériens, malgré les demandes
expresses formulées à ce sujet par les re-
présentants des associations méridionales
- le-
Décrets et Arrêtés
ea
Décret rendant applicable à Madagascar
la loi du 22 avril 1935 admettant l'appel
incident en matière répressive.
Décret portant relèvement des tarifs de la
masse de remonte et de la masse indi-
viduelle de la gendarmerie coloniale.
(J. O. du 25 novombrc 1925.)
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant les dix premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies et
protectorats a atteint le chiffre de 8 mil-
liards 616.609.555 francs, contre 7 milliards
560.086.000 francs pendant les dix mois cor-
respondants de 1924, soit une augmentation
de 1.056.523.555 francs en faveur de 1925.
Sur ce total, 3.628.279.555 francs représen-
tent les produits importés de nos posses-
sions coloniales et 4.988.330.000 francs ex-
priment la valeur des exportations de la
Métropole sur ces mêmes possessions.
L'Algérie, comme toujours, vient en tête
(ses exportations sur la France : 1.276.913.000
francs; ses importations de France, 2 mil-
liards 195.838.000 francs) avec un total de
3.472.751.000 francs.
L'Indochine suit immédiatement avec
1.065.500.000 francs, dont 590.785.000 francs
d'achats à la Métropole et 474.715.000 francs
de ventes.
Le Maroc occupe le troisième rang avec
827.536.000 francs. Il nous a acheté pour
675,157.000 francs et il nous a vendu pour
152.379.000 francs.
Vient ensuite l'A. O. F. avec un total de
768.587.000 francs. Nous lui avons envoyé
pour 308.156.000 francs de marchandises, et
elle nous en a expédié pour 460.431.000 fr.
La Tunisie suit avec 761.186.000 francs,
dont 441.764.000 francs d'importations de nos
articles et 319.422,000 francs d'exportations
sur la France.
Puis, c'est Madagascar qui nous a acheté
pour 297.650.000 francs de marchandises et
qui nous en a vendu pour 251.753.000, soit
en tout 549.403.000 francs.
Enfin, les autres colonies (Réunion, An-
tilles, Guyane, Océanie, Côte des Somalis,
etc., etc.) et pays de protectorat, ont fait
avec la France, au cours des dix premiers
mois de 1925, un trafic total de 1.171.646.000
francs, dont 692.660.cxx> francs de marchan-
dises importées par la France et 478.980.000
francs exportées par la France.
De la statistique générale, il résulte que
la balance visible de notre commerce avec
l'étranger s'est traduite, toujours pour les
mêmes dix mois, par une importation en
France de 30.332.383.000 francs de marchan-
dises et une exportation hors de France se
montant à 31.603.369.000 francs, soit un ex-
cédent de sorties de 1 milliard 271 millions,
contre 553 millions 1/2 pour la période cor-
respondante de 1924.
Les totaux généraux (France, étranger, co-
lonies, pays de protectorat) accusent 33 mil-
liards 960.662.000 francs de marchandises im-
portées par la France (contre 32.562.044.000
francs en 1924) et 36.591.699.000 francs de
marchandises exportées par la France (con-
tre 33.913.997.000 francs en 1024), soit un
trafic total de 70.552.361.000 francs.
-$a-
L'AYIATIONCOLONIALE
-0-0--
Du Caire en Nigeria et retour
Les lecteurs des Annales Coloniales ont
été tenus au courant, des différentes phases
de la remarquable performance de l'pscu-
drille Arthur Coniugliam qui a accompli
avec succès le raid du l :lIil't. a Kano [Ni-
geria) et retour.
Voici d'après l'African World quelques
détails sur ce vol de près de (1.000 milles
soit n.(J;'}.¡' kilomètres.
L'escadrille quitta l'aérodrome de llelwan
,l.e Caire) le 27 octobre sur trois biplans
D. II. 9. A. (400 III*, moteur Liherty) de
l'cscadrille 47 du lloyal Air Force. Ils
atteignirent Wady-llàlfa le môme jour l
1 h. ,i.:i Kartluim fut atteint le 28 et Er
Fasher (Darfur) le :..)(.) avc escale ¿\ El
Oheïd (Kordofan). Ils arrivèrent il Kano
vià Abccher, Fort-Lamy (colonie du
Tchad, Afrique Equatorialc Française), et
Maidugari (Nigia) le. 1er novembre. Après
s'être reposés, les vaillants aviateurs quit-
tèrent Kano pour le retour le l'J novembre,
atteignirent, El Fasher le 10, FI Obeïd le
1G et .Karthum le 17. Depuis leur départ.
d'Helwan (Le Caire). ils avaient, volé 5.000
milles.
Ce vol avait pour but l'étude des vols
il grande distance au-dessus des régions
tropicales et de montrer è la Nigeria les
capacités de l'aviation nnglaise.
î.o vol au-dessus de l'Afrique Kqua.toriale
Française fut facilité par la courtoisie des
autorités françaises qui aida beaucoup les
aviateurs. C'est à Sir Oliver lwann, le vice-
maréchal de l'aviation et au chef de l'es-
cadrille A. Comnghani qu'est dû le succès
de cette entreprise.
-–
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée a appa-
reillé pour commencer, a partir de cet
aprés-enidi. une série d'exercices tactiques
à l'ouest des côtes de Provence et dans le
golfe de Fos.
Elle rentrera à Toulon vers la fin de la
semaine. Son grand croiseur Strasbourg
fait route sur Oran pour se mettre à la
disposition du contre-amiral Ilallier, com-
mandant nos forces navales sur les cétes
du Maroc.
EN MER
A Port-Saïd 0 français nie
«le-Heinis ». de la C.omi>:n/nie des «"hargeinv
Ki-unis, destination de la IV-nnion. a subi do
graves avaries à son hélice.
Au Ministère des colonies
--0-0--
Le. médecin principal Fauehoraud, du 22°
colonial, est affecté à l'inpèdion générale
du service de santé au ministère des colo-
nies.
Le contingentement des rhuas
La Commission chargée d'étudier la réputi
tion, entre nos colonies productrices de rbum"
des 8.000 hectos de rhums encore non contin-
gentés pour le présent exercice, se réunira à
nouveau samedi. Sa précédente séance a donné
l'occasion à nos amis Auguste Brunet et Lucien
Gasparin, députés de La Réunion, de faire
connaître leur avis sur la nouvelle répartition
envisagée par le projet de décret, indépendam-
ment des 7.000 hectos déjà attribués à La Réu-
nion sur le contingent global de 15.000 hectos
accordés.
Il semble bien que la grande majorité de là
Commission estime nécessaire d'attribuer aux
nouvelles colonies, dont les industriels font de
gros sacrifices pour l'installation de sucreries. la
meilleure partie des 8.000 hectos visés ci-des.
6US.
On sait que la loi du 3 juillet 1925 a porté
de 185.000 à 200.000 hectolitres d'alcool pur
par an. le contingent de rhums et tafias origi-
naires des colonies françaises susceptibles d'êtrer
importés en France, en exemption de la sur-
taxe de 850 francs.
Ce contingent a été réparti comme suit entre
les colonies :
Martinique. 86.000 hectolitres : Guadelou-
pe. 66.000 hl. : Réunion. 30.000 hl. ; Indo-
chine. 4.900 hl. ; Madagascar (y compris
Mayotte et dépendances). 4.840 hl. : Guyane
française. 150 hl. : Etablissements françai s de
l'Océanie. 100 hl. ; Nouvelle-Calédonie, 10
hectolitres.
La répartition de ces 192.000 hectolitres era
effectuée dans chaque colonie, entre les Eta-
blissements ayant reçu une part de contingent
en 1923 et 1924. suivant les modalités fixée
par les décrets des 20 février et 13 avril 1923.
PHILATÉLIE
Maroc anglais
Au nouveau filigrane, viennent de paraî-
tre 1/2 d., 3 d., 2 sh. 6, et, surchargés en
monnaie française, la centimes, 15 centimes
et 1 franc.
Mauritanie
Le 60 c. en surcharge sur 75 c. est rem-
placé par un 60 c. violet sans surcharge.
Madagascar
Le 10 c. devient violet et lilas, et V-; 30 c.
devient lilas et vert.
Guyane
Ont paru : 10 c. rouge sur bleuté ; 30 c.
saumon ; 50 c. gris ; 60 c. violet, et 1 fr.
bleu. Le 2 fr. actuel doit disparaître pro-
chainement.
Indochine
L'Indochine doit être dotée d'une série
nouvelle prochainement. (Cette série devrait
déjà être sortie; seul, l'embouteillage de
l'imprimerie des timbres provoquée par les
modifications de valeur et de couleur des vi-
gnettes métropolitaines et aggravé par une
crise aigut de personnel, en a retardé l'ap-
parition.) Normalement, lcs nouveaux indo-
chinois devraient être mis en vente au début
de 1926. 11 est possible que certaines valeurs
de l'ancienne série soient épuisées à ce mo-
ment. Souvenez-vous des bureaux indochinois
1919 et du 4 piastres d'Hoï-Hao. Il ne faut
dire comme en iqui le cours de la piastre
est k prohibitif », vous payeriez bien plus
cher le timbre hors cours.
N'oublions pas que la série Kouang-
Tchéou est une sœur siamoise de l'Indochine
et qu'elle s'imprime, parait et disparaît dans
le même temps.
Kenya
Viennent de paraître : 2 s. 50 brun, 4 s.
gris, 7 s. 50 jaune. Sont annoncés pour pa-
raître incessamment des timbres de 2, 3 et
4 livres.
Les timbres et le change
Dans les émissions en cours, les modinca-
tions qui doivent être apportées aux cotes du
fait des variations du change, n'affectent pas
uniquement les timbres étrangers. Certaines
colonies françaises subissent la loi du chan-
ge. Les cotes des timbres d'Indochine, Kuang-
Tchéou, Ktablissements dans l'Inde, doivent
être relevées de 20 à 25
Nouvelles séries
De nouvelles ?éiie-> sont en préparation
pour : Ilaute-Volta, Niger, Nouvelle-Calé-
donie, Wallis et I-utuna.
UNE VENTE
L'Agence (iénérale des Colonies nous in-
forme qu'à la date du l'r dfccmbre 1925,
l'Agence Comptable iii-tibrr-s-poste. colo-
niaux, 36, rue Yaneau {l\uis, 7'), mettra en
vente les figurines postales suivantes :
lies Wallis et Futuna, Tchad, Ouhangui.
Moyen Congo
Timbres-poste à 9,10, 0,30, 0,50. Les tim-
bres ii o,ii). i>,3°> 0>3l1 anciens des mêmes
colonies ont été slIpplim{..; an mois de sep-^.
tembie M124.
Haute-Volta. Niger, Soudan Français,
Nouvelle-Calédonie
Timbres-poste à 0,50, 0,30. Les timbres à
1), V>j *>,>') anciens de-, mêmes colonies ont
été supprimés au mois de «.eptemhrc 1924.
Guadeloupe
à l'r. I.os tim-
bres à 0.30, 0,5a an» iens ont été. -••pprimés
au mois de septembre 11,2;. 1 e tim^ :e à 1 fr.
change de couleur.
Madagascar
1 imbre>-pt)>te à o 45, » 50 • t 1 11. Le tim-
bre à o 50 ancien a été supprimé. ,ui mois de
septembre 1924. Les timbres à o 45 et 1 fr.
ont changé de couleur.
Martinique
Timbres-poste à o 60, 1 fr.I.e timoré, à 060
est émi en remplacement d'un timbre pro-
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