Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1925 24 novembre 1925
Description : 1925/11/24 (A26,N176). 1925/11/24 (A26,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397026t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 176
IÀ-s NUMMO : 80 CRNTIUM
MAIIDI OOIR. 24 NOVEMBRE 1-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIa PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces etrdchmetune mmoi aux BUIeGU dmjmtmmltiému imagmm tlePuMlclfI
DIRECTEURS: MARCEL RUÈDBL et L.-G. THÉBAULT
ItédKliN et AdiHiiitnUra : 340 Rut du Mont-Thfcbor, PARI5-1" Téléptae : 1A9VRI H4J
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raide les Cnionles au retevement ? la France
Leur admirable effort pendant la guerre
Privé de millions de bras. couvert en ses
régions les plus riches d'immenses ruines
qu'il relève seul et par ses propres moyens,
depuis six années, aux prises avec les pires
difficultés économiques et financières, notre
pays parviendra-t-il, grâce aux efforts d'un
peuple laborieux et héroïque Risque dans la
paix, à recouvrer son ancienne prospérité ?
Telle est la question que de nombreux Fran-
çais, justement inquiets de l'avenir, se posent
à 1 e heure actuelle. Et certains même vont
s'abandonnant à un pessimisme que les cir-
constances et les événements sembleraient
parfois justifier.
A vrai dire, les propos, répandus et pro-
pagés sur le compte de notre pays par les
statisticiens nationalistes d'outre-Rhin, sont
bien faits pour l'entretenir. N'ont-ils pas
affirmé, ces bons apôtres, que chez nous,
l'excédent des décès sur les naissances repré-
sente, chaque année, pour eux, un Ve/dun
dont ils seraient victorieux ?
Et à ces ennemis qui, espérons-le, ne se-
ront pas irréductibles, se joignent les grands
financiers internationaux qui clament à tous
échos que les achats à l'étranger auxquels la
France est contrainte, égalent, pour son bud-
get, les dépenses improductives d'une année
d'hostilités, et que, de cette façon, le franc
ne connaîtra plus jamais le cours du pair !
Certes, notre France, bien nue victorieuse,
est sortie exsangue et appauvrie de la for-
midable lutte, subie, sur son sol. durant qua-
tre ans 1
Mais, regardons au delà de nos frontières
maritimes ! Qu'apercevons-nous ? Toute une
lignée de jeunes Frances, vivantes et produc-
tives, nos Colonies, grâce auxquelles*, si
nous savons le vouloir, notre prospérité peut
être, pour toujours, largement assurée.
Pour montrer le rôle considérable que peu-
vent jouer nos Colonies, dans la question du
relèvement économique de notre pays, nous
nous bornerons aujourd'hui à rappeler briè-
vement, ce que, dans un passé tout récent
encore et profondément troublé, elles ont
donné à la Métropole.
"tms les-premiers mois d'une. guerre à
découvert et lorsque chacune aes armées en
présence se terra, il fallut pour vaincre,
pouvoir durer. Hommes et ressources prirent
alors une importance presque égale.
Dans cette crise terrible, que firent nos
Colonies ? Allaient-elles profiter de la tour-
mente pour s'insurger et essayer, ainsi, de
recouvrer leur indépendance primitive ? Com-
bien de fois n'y furent-elles pas invitées par
les plus pressantes sollicitations 1 Loin de
eéder à ces appels intéressés, elles volèrent,
dès le premier jour, au secours de la France
envahie.
Et c'est près de 600.000 soldats qui vin-
rent seconder nos armes sur les champs de
bataille 1
Et c'est plus de 220.000 travailleurs
qu'elles dirigèrent vers nos usines et nos
champs !
; Par V envoi de contingents comprenant
173.000 soldats algériens, 80.000 Tunisiens
et près de 40.000 Marocains, auxquels vin-
rent s'ajouter 129.500 travailleurs dont
75.000 reunis en Algérie, 18.500 en Tunisie
et 35.000 au Maroc, nos possessions de l'Airi-
que du Nord apportèrent à la Métropole le
cohcours militaire le plus précieux.
Mais l'effort de nos colonies proprement
dites, qui, contrairement à l'Algérie-Tunisie,
ne possédaient pas une organisation militaire
prévue pour la guerre d'Europe, fut plus
considérable encore.
Indépendamment des 54.000 travailleurs
fournis par l'Indochine et Madagascar, et
des 36.780 ouvriers venus do Chine, le recru-
tement militaire total de ces Colonies fournit
plus de 275.000 soldats africains, asiati-
ques et océaniens qui se sont montrés glo-
rieusement sur tous les champs de bataille et
y ont payé un lourd tribut en pertes humai-
nes : plus de 75.000 - morts !
- Les Somalis et indigènes du Pacifique
vinrent au nombre de 3.500, l'A.E.F. nous
envoya 18.000 combattants, Madagascar
41.350, l'Indochine près de 49.000 dont
environ 42.000 Annamites; enfin l'A.O.F.
leva 163.000 hommes sur lesquels 34.000
Malgaches, et 134.200 Sénégalais. Tous sol-
dats qui ont fécondé notre sol de leur sang,
qui n'était pas cependant celui de leur patrie
natale. Et nous gardons encore le souvenir
tics exploits admirables de ces valeureux ti-
railleurs coloniaux et Sénégalais tombés au
Champ d'Honneur dans des conditioné d'hé.
roïsme dont la sublimité n'a pas été dépas-
sée 1
Mais la loyale et puissante collaboration
de nos possessions d'outre-mer ne s'en tint
par là. Le concours économique qu'elles nous
apportèrent fut plus considérable encore.
En T917, les envois de viande faits par
les usines de Madagascar colonie peu dé-
veloppée en rapport de ses immenses res-
sources approchèrent le chiffre de 17.000
tonnes. Moins de deux ans après, en févriér
JOH), on évaluait à plus de 4*.000 tonnes
de marchandises diverses, les stocks de l'Etat
et du Ravitaillement dans l'Ile, En la seule
année tgr6, nos gisements Algériens et Tu-
nisiens ne permirent-ils pas d'exporter, au
compte des Alliés, plus 'de mUHons de
quintaux de minerai ?
En 1917 encore, notre Indo-Chine ne dis-
posait-elle pas de 16 millions de quintaux de
riz dont elle fut la généreuse dispensatrice.
Et durant toute la période de 1915 à 1919,
des quantités considérables d'arachides furent
importées de notre Afrique Occidentale Fran-
çaise et principalement du Sénégal, pour les
besoins de notre industrie mobilisée pour la
défense nationale.
Ce ne sont là, d'ailleurs, que quelques
indications nécessairement incomplètes, car
il a été matériellement impossible de dresser
la statistique exacte et détaillée de tous les
produits coloniaux importés en France, de
1914 à 1918. Néanmoins, le relevé global
qui a pu être établi, a fait ressortir à 2 mil-
lions et demi de tonnes, le tonnage des mar-
chandises de toutes sortes formes par nos
diverses colonies, pendant la période de
guerre et à travers les torpillages les plus
meurtriers.
Ne vous semble-t-il pas qu'il est plus que
jamais nécessaire de rappeler de tels faits et
de tels chiffres, devant l'ignorance ou les
attaques de ceux trop nombreux encore
hélas ! qui nient ou méconnaissent le rôle
et l'importance de nos possessions d'outre-
mer.
Si par l'apport militaire et économique
considérable qu'elles nous ont loyalement et
généreusement fourni, nos Colonies ont con-
tribué, pour une large part, à la Victoire, que
ne doit-on pas attendre d'elles, pour aider
au relèvement de la France dans la situation
critique où elle se débat actuellement ?
Matières premières, produits agricoles im-
portants et variés, ressources industrielles de
toutes natures 1 Autant de richesses sur les-
quelles nous reviendrons un jour prochain--
que notre domaine colonial peut mettre à la
disposition de la Métropole.
Toutefois, disons-le très nettement ici, ce-
la ne peut être et ne sera qu'à une condition :
c'est que notre pays comprenne de plus en
plus que le développement de la production
et, par suite, de la richesse des colonies, dont
il a assumé la charge, est non seulement pour
lui son intérêt, mais d'abord' un devoir.
« Cfest son devoir vis-à-vis de lui-frtème,
« vis-à-vis des populations indigènes du
« bien-être desquelles il est comptable, vis-à-
a vis aussi et plus encore de l'humanité
« tout entière, dont les besoins s'accroissent
« sans cesse et qui, à la longue, si cette obli-
r gation morale n'était pas convenablement
« remplie, arriverait à mettre en cause la
« légitimité du mandat qu'il a implicitement
« accepté. 1
Ces paroles de M. Albert Sarraut, qui, en
maintes circonstances, a si magistralement
défini le rôle que nos Colonies peuvent et doi-
vent jouer dans 1k restauration économique
et financière de la France, ces paroles dis-je,
restent profondément vraies.
Nos amis, Daladier et André Hesse, les
successeurs d'Albert Sarraut à la rue Oudi-
not, n'avaicnt pas, sur ce point, un autre
sentimeht que l'ambassadeur actuel de la
France auprès de la Turquie.
Nul doute que le nouveau ministre, M.
Léon Perrier, dont nous sommes heureux de
saluer la venue au Ministère des Colonies,
ne s'inspire des mêmes principes et des mê-
mes idées.
On ne la redira jamais assez : le relève-
ment matériel de la mère-patrie est étroite-
ment et intimement lié au développement
économique de notre magnifique empire co-
lonial.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, membre de
la Commission des Colonies, vice
président de la Commission de le
Marine.
-le
Prochain retour de M. Steeg
--0.0-
M. Stceg, accompagné de M. Kampmann,
directeur de son Cabinet, quittera Casa-
blanca le 5 décembre (rentrant en France
pour quolques jours. Le Résident IGénéral
retournera fin décembre au Maroc.
» «»
LA MOSQUÉE DE PARIS
0-0
Comme nous l'avait annoncé M. l'Archi-
tecte de la Mosquée de Paris, le dispensaire
médical fonctionne, et bientôt chez le caouedji
les Musulmans de Paris pourront déguster le
café maure dans une coquette salle.
Bientôt aussi seront placés les tapis épais ve.
nant de Rabat qui couvriront les dalles de la
salle des prières, comme la natte de Salé, qui
en fera le tour à hauteur d'homme. et la chaire
somptueuse offerte par le bey de Tunis.
Pour que soit complète l'illusion de la terre
d'Islam, il faudra de chauds rayons de soleil
que seul le printemps nous apportera : Inch
Allah 1
Décrets et Arrêtés
––
Décret ponant modification aux articles 6,
9, 13 et 16, paragraphe a, du déern da
22 nvrambre 1M2 wr ïwtpMaBiton dei
Chambres de commerce de la OMde*
lnape.
(J. 0. du 23 mare 19S5.)
La TRAITE des ARACHIDES
au SÉNÉGAL
, 0-.0
Inconvénients pour le commerce
de l'instabilité des cours
A
La traite des arachides s'ouvre,
au Sénégal, JtIIU des conditions par-
ticulièrement amdogma , pour les 1
producteurs. Etant donné (es cours actuels sur
les marchés européens, on peut prévoir que les
graines vont être pavées de 1 Ir. 60 à 1 fr. 80
à l'indigène et, si l'on estime que la récolte
doit atteindre de 300 à 350.000 tonnes, c'est-
à-dire de 300 à 350 millions de kflogs, on voit
quelle masse d'argent va être, en quelques
mois, répandue dans la colonie,
Les maisons de commerce installées là font
développer leur chiffre d'affaires en propor-
lion. L instabilité actuelle des changes com-
porte toutefois de très gros risqu" pour elles.
Depuis trois ans. sauf pendant quelques mois
au printemps de 1924, il y a eu pour ainsi dire
hausse constante et les bénéfices réalisés ont
été de ce fait très appréciables. La situation
peut malheureusement se retourner, moins gra-
vement sans doute qtf on l'a vu en 1920, -car
une crise mondiale due à une surproduction gé-
nérale ne semble pas à craindre pour le mo-
ment, mais d'une façon sensible néanmoins
pour la France et ses colonies, si les oscilla-
tions des changes penchaient subitement en no-
tre faveur et si notre franc remontait trop ra-
pidement sur les marchés étrangers.
Celle reprise de notre devise, tout le monde
doit la souhaiter, mais il faudrait, dans l'intért
de tous, qu'elle edt lieu assez lentement-
une fois la livre sterling revenue au cours- de
100 francs et qu'on pôt l'empêcher de dé-
passer un certain niveau. Une revalorisation
trop rapide de notre monnaie serait. tout autant
qu une dévalorisation progressive, ruineuse pour
notre pays. Ce serait l'arrêt de nos exporta-
tipns. le ralentissement des achats à l'intérieur,
bref le chômage dans l'industrie et Vouvetture
d'une période de médiocrité pour le commerce.
Sans doute, y a-t-il peu à redouter à ce point
de vue, si tout se passait avec la logique vou-
lue ; notre situation financière est trop compro-
mise pour qu'on paisse espérer la rétablir en
quelques années au point où elle était avant
guerre. Malheureusement, la confiance et ICI
défiance ne se réglementent pas. la spéculation
moins encore on l'a vu en 1920-1921 et sur-
tout en 1924, quand la livre montée sans raison
à 115 francs est tombée en quelques semaines,
sans raison non plus, à 64 francs.
La toi discutée en ce moment au Parlement
peut suffire précisément, une fois Votée, à dé-
terminer une poussée exagérée en faveur d'une
hausse de notre monnaie sur les marchés inter-
nationaux. Le Gouvernement fera bien alors, si
ce fait se produisait, J'envisager immédiate-
ment une stabilisation, laquelle pourrait avoii
lieu, par exemple sur une base de 80 à 100 fr.
pour une livre sterling ou de 15 à 20 fr. petn
un dollar. La situation financière éclaircie. si-
non rétablie, et l'amortissement de la dette
amorcé, le Gouvernement peut procéder à cette
stabilisation ; il en a les moyens. Et ce sera la
seule façon d'enrayer la spéculation. d'obtenir
aussi pour les salaires, les prix. une stabilité
qui est indispensable à la prospérité d'un pays.
Les commerçants coloniaux sont plus intéres-
sés peut-être que ceux de la métropole à l'ap-
plication d'une mesure de ce genre, car les
produits coloniaux ont leurs cours essentielle-
ment conditionnés par le cours de l'or. Les
affaires comme celles que l'on fait au Sénégal,
qui portent sur plusieurs centaines de millions
et qui sont intimement liées à la question des
changes, sont donc excessivement aléatoires,
que les intéressés soient liés ou non par des
contrats de vente. Selon que les cours de l'or
monteront ou baisseront en francs ce sera
pour les uns le succès, pour les autres la ruine,
car on peut voir ceci, en cas de hausse des
graines, c'est que les cours J'achat à la colo-
nie peuvent être plus élevés que les cours aux-
quels les graines auront été vendues en Europe.
Une grande prudence s'impose donc pour le
commerce. Tous contrats de vente préalables
aux achats et qui portent actuellement sur de
grosses quantités de produits coloniaux présen-
tent donc un caractère spéculatif très net, si
les firmes qui les passent ne sont pas couvertes
J'autre part, pour la majeure partie des livrai-
sons à faire. par des contrats multiples passés
avec des traitants ou des maisons de second or-
dre achetant directement à l'indigène. Pour
ceux-ci aussi, du reste, tout engagement, tout
achat sans engagement comportent une part Je
spéculation et la situation actuelle, si brillante
qu'elle paraisse pour nos colonies, est au fond,
très inquiétante.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
L'OPIUM ET LA S. D. N.
0
Le bureau américain de l'hygiène so-
ciale die la Société des Nations annonce
qu'il est tout disposé à participer à la cam-
pagne menée ccontre la cultuire du pavot.
Il a fait parvenir par l'intermédiaire de la
S. D. N. à la Perse 20.000 dollars pour
encourager la caimipagiie contre l'opium et
en mener une en faveur d'une autre indus-
trie nationale.
A L'OFFICIEL
-0-0--
Le « .Tournai offleici a du 24 novembre. publie
le relevé des produits originaires et provenant
de ta. zone française de l'empire chhiftcn im-
portés en franchise en France et en Algérie
pendant le mois d'octobre 1905.
1
Un bolide de la Haute* Volta
0 ip
M. Lacroix vient de présenter à l'Aca-
démie des sciences un météorite de 17
kilos que M. Hesling, Lieutenant-Gouver-
neur de la Haute-Volta a offert au muséum
qui n'en possédait que quatre semblables.
M. Lacroix a fait (remarquer que c'est
grâce au respect des indigènes pour les
bolides, que çe bodide a "pu arriver intact
à Paris. que çe Ixtide a-pu ai-r-iver intact
Kn effet, le premier soin des indigènes
lorsqu'un météorite est tombé, c'est' de
s'éloigner Ide cet objet qui, après tout, pour-
rait être suivi d'autres semblables et tout
aussi diangereux, d'autant plus qu'une
forte détonation accompagne toujours la
prise de contact avec notre sphère ter-
restre.
8..
Création daa Laboratoire
vétérinaire à Krauaville
Un accord vient d'être conclu entre M. R.
Antonetti, Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale Française et l'Institut Pasteur,
afin de créer un laboratoire vétérinaire au-
près de l'Institut Pasteur de Brazzaville,
qui a déjà rendu tant de services depuis sa
création, principalement par ses recherches
sur la pathologie tropicale, et, notamment,
la maladie du sommeil.
On sait que la pénurie de viande de bou-
cherie constitue, en permanence, tant au
Congo Belge qu'au Congo Français, une
des plus sérieuses questions qui se posent
devant les Européens en résidence dans ces
pays. Notre colonie du Tchad possède bien
un cheptel considérable qui pourrait faire
face sans peine à toutes les exigences loca-
les, mais celui-ci a depuis plusieurs années
cessé de transhumer vers le Congo, car la
chaleur et les maladies endémiques qui les
accompagnent aidant, les animaux sont con-
taminés en cours de route par les mouches
qui propagent la trypanosomiase et le dé-
chet est considérable, de telle sorte que les
animaux qui ne meurent pas en route arri-
vent dans un tel état que leur viande est des
plus médiocre.
Les recherches du nouvel organisme créé
par les soins de M. Antonetti vont donc ac-
tivement porter sur les moyens d'immuniser
tes animaux au cours de leur voyage.
Il, examinera, concurremment, une autre
solution possible, laquelle consisterait à ten-
ter de domestiquer dans le bassin du Congo
les bœufs sauvages qui pullulent dans les
savanes et y jouissent d une immunité ab-
solue. De jeunes animaux seraient élevés à
l'état de demi-captivité, et au bout de deux
ou trois générations, on pourrait peut-être
mettre à la disposition des Européens et des
indigènes des bœufs domestiqués bénéficiant
de rimmunitc de la race.
Indépendamment de ces deux graves pro-
blèmes, il en est beaucoup d'autres et non
des moins importants, qui justifient la créa-
tion d'un service vétérinaire permanent de
recherches ; le cheptel congolais ne saurait
qu'y gagner, la commodité des habitants
aussi, et, enfin, la colonie pourrait pousser
l'étude de certaines questions essentielles
telles que celles de l'élevage du mouton à
laine qui pourrait donner lieu, en A. E. F.?
à des essais aussi fructueux que ceux qui
sont poursuivis depuis trois ans au Soudan
et à Madagascar par les soins de la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing.
-–
Il tant honorer les coloniaux
morts pour la France
00 -––
A la Rochelle, un corbillard de dernière
classe, deux militaires en armes, un brave
aumônier militaire et l'adjudant chef du
D. I. C. formaient le cortège qui, sous une
tempête violente} accompagnait à sa der-
nière demeure un soldat de première classe
de Vinfanterie coloniale, originaire de la
Martinique, celui qui fut pendant quinse an-
nées un soldat de France. Pas une tletlr pas
une couTo,mze seule J la draperie aux trois
coulcu.rs recouvrant la pauvre bières évitait
de faire croire aux obsèques d'une victime de
la justice militaire.
La France Militaire, d'où j'extrais cette
triste nécrologie, se demande s'il n'était pas
possible de faire mieux dans une ville de
garnison où il y a tant d'associations mili-
taires et où notre armée coloniale a puisé
tant de volontaires?
Ces tristes funérailles me rappellent celles
du lieutenant Dinah Salifou qui s'en alla de
l'hôpital Boucicaut au cimetière de Pan-
tin, traversant tout Paris, tout seul, dans
un pauvre cercueil de bois blanc recouvert
tout juste du drapeau tricolore sous les plis
duquel il avait si vaillamment servi la
France.
Sans famille, loin de leur pays d'origine,
ces pauvres soldats s'en sont allés.
Pour Dinah Salifou, la délégation d'offi-
ciers de la place de Paris aurait bien pu le
suivre jusqu'au cimetière et une escouade en
armes de vieux marsouins n'aurait pas été
de trop. 1
Ce n'est qu'au cimetière de Pantin que
Dinah Salifou retrouvera quelques compa-
triotes et quelques amis de France qui
l'avaient vu à l'œuVTc en Afrique. Qu'ont
dû penser sbs compatriotes de la mesquine-
- - - - - -
ne du Gouvernement français ! et quelles ré-
flexions ont dû se faire les soldats coloniaux
de la Rochelle en voyant passer sans hon-
neurs funèbres leur camarade martiniquais.
C'est aux chefs de notre armée coloniale
qu'il appartient de veiller à ce que leurs sol-
dats reçoivent à leur mort les honneurs qui
leur sont des.
Il leur suffira de se rappeler combien tous
ces petits soldats les ont aidés à gagner leurs
galons ou leurs étoiles pour qu'ils soient
convaincus que j'ai raisofl.
Magém Detwvx.
La guerre au Maroc
00
Les Opérations Militaires
Groupement de Fez. La pQ-uie et la tëin-
pète sévissent dons toute la région. Les ca-
nons d'Astar ftircrit &ur les nombreux dis-
sidents des villages des Ouded Bou Solitanc.
Des tirs de harcèlement ont lieu dans la
région au nord d'Aln-Meiiiouna, ainsi que
dans celle de Drader.
Groupement de Taza. Dans le secteur
du Haut Miouz une tempête a occasionné
des dégâts matériels à nos postes.
Un bombardement «^fectué le 20 novem-
bre par nos canons à longue portée sur les
rassemblements ennemis, de Khebbab au-
rait fait une dizaine de victimes. Quelques-
coupe de fusils ont été échangés entre par-
tisans et dissidents dans la région de Sidi
Ali Bou Rekba. Des coups de feu ont été
tirés, par les .QiSlSidents sur nos ouvrages
de Souk es Sebt et d'Aïn Aitomair où l'en-
nemi a été repoussé par nos petits postes.
Les soumissions
Cent cinquante familles des Beni Mes-
tara, de la région à l'ouest d'Issoual, ont
fait leur soumission et celle de tous les
villages Beni Mestara est attendue.
Des Beni Mesguilda rentrés de la dissi-
dence ont versé une amende de guerre. La
réorganisation de cette tribu contmue d'une
manière satisfaisante.
Chez les Rifains
Des contingente rifains ont été dirigés
sur le pays Warnissa.
Des caïds rifains, installés chez les Ou-
led Allai (fraction des Chouna), chez les
Boni Gorfet, les Beni Ysscl, les Ahl Shérif,
ainsi que le chiohaouin sont partis le 17 no-
vembre répondant à une convocation d'Abd
M, Krim.
Les Ghounaia auraient reçu l'ordre d'en-
voyer 300 guerriers fi Ajdir.
Pour nos blessés
L'Association amicale des Croix de
guerre donnera le jeudi 10 décembre, un bal
à l'Opéra au bénéfice de sa caisse de
secours aux veuves, orphelins et mutilée de
la guerre et des blessés du Maroc.
Prix d'entrée rlOO fr. cartes à l'Opéra et
au siège de l'Association, 28, boulevard do
Strasbourg.
«i»
M. "IEInE A rnll-PUH
Af. Alexandre Varemuc est arrivé à
Pnom-Penh le 23 novembre. Bien qu'il edt
demandé que les honneurs qui devaient
lui être rendus fussent réduits au mini-
muni, il a été sabu, suf tout le parcours,
par des indigènes accounie de tous côtés.
Une réception splendlde lui a été réservée
dans la capitale cambodgienne par une
foule innombrable. La chaloupe à bord de
laquelle se trouvait le gouverneur général
était entourée, à son arrivée, d'une multi-
tude de pirogues.
M. Alexandre Varenno a rendu visite au
roi qu'il a assuré de la sollicitude de la
liépwblique envers le pa.ys protégé et (le sa
fidélité à t'amitié cambodgienne. Il a ex-
primé également son désir d'une étroite
collaboration entre les deux pays.
réponse, le snv-verain a fait res-
sortir que. la loyauté des Cambodgiens était
rendue encore plus profonde par les bien-
faits qu'ils recevait'n t de la. civilisation
française et il a dit sa confiance dans le
représentant de la France aimép-,
(Par diftpèchc.)
Au Conseil d'État
-0-0---
Contre un arrêté du Gouverneur
des Etablissements français de l'Océanie
Estimau-t entaché d'excès de pouvoir un
arrêté, en date du 20 décembre 1921, par le-
quel le Gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie -créait un imipût sur
le chiffro d'affaires, MM. Ix; Brazidee
Drow, et autres négociants introduisirent
une requête ail Conscill d'ltat, aux fin.
d'annulation de l'arrêté en question.
Cette haute jurisprudence n rejeté la re-
quête dont s'agit et (e, pour les motifs ci-
am.rès.
Le Conseil :
Considérant que d'après J'arl. f> de fur-
rêté attaqué le taux d'e l'iarupôt sur le chif-
fre d'affaires est fixé à 3,30 pour Jes af-
faires faites à l'intérieur de la colonie et
2,20 pour les veiïles de niarclmmlisos
exportées ; que le droit de 2 fr. 20 sur
lies produits destinés a (l'exportation, alors
que les ventes des prodnitls de même na-
ture destinés à la consommation locale
sont, également frappés, et font mêlnc l'ob-
jet. d'un impôt plus «'Jevô, n'a pas Qe carac-
tère d'un droit de douane, -mais qu'il cons-
titue une taxe locale, qu'il appartient au
Gouverneur d'établir dans les formas pré-
vues par l'art. 74 du d/'<'rct du 30 di'oetm-
bre 1912.
Considérant que le Gouverneur des
Rtaihlissornents français de 'Oc{>.f\.n.i a qua-
lifié, en vertu do l'or t. 7-i du décret du 30
décembre 1012 précité, pmir arrêter les rè-
gles de perception des contributions et
taxes locales.
Considérant qu'il résu!!1e de ce qui pré-
cède que les requérants no sont pas fondés
t\ soutenir que l'arrêté du Gouverneur des
Etablissements français de rOcéamie en
date du 29 décembre 1921 ni le décret du
2%1. nvrill 1922 par lequel a été aipprouvé ie-
dit arrête, sont civliu'hé-s d'excès de pou-
voir.
Décide :
Les requêtes de MM. Le Rrazedec. Brow
et autres sont rejctées.
TAUX DE LA ROUPIE
LI"! Gouverneur des é.tnbli.ssemenLs français
dans ritMif viont do f.'Ür eomviîtvp rm rliniqtr-i
des Colonies qu'à la date du 21 novembre 1965,
le Unix officiel de la roupie était de a fr. 90.
PHILATÉLIE
Algérie
Vient de paraître le 30 c. bleu type S.
meuse, avec surcharge rouge. Le 25 c. vert
est connu avec surcharge renversée.
Tchad
On a découvert une feuille du 2 c. de
l'avant-dernière série sans la surcharge
Tchad.
Tous les timbres des colonies du groupe
de l'A. E. F. sans surcharge sont toujours
très recherchés.
Congo belge
Un magnifique 60 c. rouge lilas, type « éle-
vage », vient de paraître. Ce timbre a été
surchargé en partie A RUANDA URUNDI JI.
Erithrée
Viennent de paraître un 20 c. vert et us
30 c. gris noir.
Nouvelles-Hébrides
Le n° 79 5 d. sur 2 i/a d. existe avec sur-
charge renversée: le numéro de contrôle de
la feuille est également renversé.
Les ventes
Depuis le 16 novembre, sont en vente l'
l'Agence comptable des timbres-poste colo-
niaux, 36, rue Vanneau, Paris (7*), les figu-
rines postales suivantes :
a) Guyane française. Timbres-poste à
0,10, 0130, 0,5°, 0,60, 1 fr.; les timbres II
0,10, 0,30, 0,50 anciens ont été supprimés au
mois de septembre 1924 par suite de change-
ment de couleur; le timbre à 0,60 est émis
pour la première fois; le timbre à 1 fr. a
changé de couleur.
b) Madagascar. Timbres-poste à 0,10 et
à 0,30. Les timbres à 0,10 et 0,30 anciens ont
été supprimés au mois de septembre 1924 par
suite de changement de couleur.
c) Mauritanie. Timbres-poste à 0,60,
émis en remplacement d'un timbre provisoire
surchargé à 0,60 sur 0,75.
d) Dahomey. Timbre-poste à 0,60, émis
en remplacement d'un timbre provisoire sur-
chargé à 0,60 sur 0,75.
Ont cessé d'être en vente
t" Guyane. Timbre-poste à 1 fr., ancien.
changé de couleur ;
20 Mauritanie. Timbre-poste à 0,60, pro-
visoire surchargé sur 0,75 ;
30 Dahomey. Timbre-poste à Q,60, pro-
visoire surchargé sur 0,75.
Seront en vente à partir du 1er décembre
1925 :
a) 11es Wallis et Futuna, Tchad, Oubaa-
gui, Moyen-Congo, timbres-poste à o,io, 0,30,
0,50. Les timbres à 0,10, 0.30, 0,50 anciens
o, 5 o. Le.; à o,io, 0, supprimés au
des mêmes colonies ont été supprimés au
mois de septembre 1924.
b) Haute-Volta, Niger, Soudan français,
Nouvelle-Calédonie, timbres-poste à 0,150,
0,30. Les timbres à 0,30, 0.50 anciens des*
mêmes colonies ont été supprimés au mois
de septembre 1924.
c) Guadeloupe, timbres-poste à 0,30, 0,50,
1 fr. Les timbres à 0,30, 0,50 anciens ont été
supprimés au mois de septembre 1924. Le
timbre à 1 fr. a-changé de couleur.
d) Martinique, timbres-poste a 0,60, 1 fr.
Le timbre à 0,60 est émis en remplacement
d'un timbre provisoire surchargé 0,66 sur
0,75. Le timbre à 1 fr. a changé de couleur.
e) Madagascar, timbres-poste à 0,45. 0,5»
et 1 fr. Le timbre il 0,50 ancien a été sup-
primé au mois de septembre -1924. Les tim-
bres à 0,45 et 1 fr. ont changé dû couleur.
Les timbres-poste nouveaux énumérés ci-
dessus devront faire l'objet de commandes in-
dépendantes de celles établies pour les figu-
rines nouvelles comprises dans le précédent
communiqué du 22 octobre 1925.
Cesseront d'être en vente à la même date
du ior décembre 1925 :
Martinique, timbre-poste à 0,60 provisoire,
surchargé sur 0,75 à 1 fr. ancien, changé de
couleur.
Madagascar, timbres-poste à 0,45, 1 fr. an-
ciens, changés de couleur.
Guadeloupe, timbrr-poste à i fr. ancien,
changé de couleur.
A moins d'épuisement, toutes les comman-
des reçues avant le i0T décembre 1925, pour
les figurines retirées de la vente, seront sa-
tisfaites.
Les prix
Voici quelques exemples de pTix atteints.)
aux dernières ventes :
Un 4 centimes Cérès des colonies, pas..
bien beau d'aspect et très court à gauche.,.
qu'on aurait qualifié plutôt de second cboixH
a été adjugé 600 francs frais compris. Le*
30 c. Cameroun double surcharge no 7 a été-
coté 375 francs, ce qui est un prix pour une
variété de cette nature, et a atteint 435 fr.
Le N° 6 du Congo 10 c. sur 40 c., coté 250-
francs, fait 27 francs. l.e N° 47 même pays,
o 10 sur 2 fr., coté 125 francs) a été ad-
jugé 150 francs. Un Côte. d'Ivoire colis pos-
taux. N° 7 c. a atteint 2.700 francs. I.e N° - 7"
de la même série a été adjugé 720 francs ;
reconnu aminci, il a été remis en Yente"de
suite et adjugé définitivement comme deuxiè-
me choix au prix de 520 francs. La série de..
Gabon iqio a atteint 430 francs. En Guinée,
rk série dite des Guerriers a été poussée par-
un négociant à 470 franc. Les tTois premiers'
timbres surchargés de Madagascar ont atteint-
360 francs; le 5 fr. vignette, pas très beau,
a été adjugé 520 francs ; le 25 c. sur 3 c.,
ellipse a atteint 630 francs et le 25 c. sur 4 C., ,.
même série, mais très laid, coin enlevé,
oblitération affreuse, a été poussé an pri)r--.
énorme pour l'état de la pière h 1.080 francs..,
La Croix-Rù\lg'c du MRTOC N° 54 a,, cotéf
t.000 francs, a été adjugé 1.200 francs à un*
négociant. Quel prix i»spèrc-t-il donr eu tirev-
pour s'y retrouver? ,
La variété de Martinique N" 29 h. encadrée-
a fait 350 francs.
Il semble résulter de tout ceci une les sur-
charges et les variétés, pas nuil délaissées iu-
trefois, sont maintenant recherchées à l'égal
des non surchargés et des rlassîqites. D'au-
tre part, devant le gros mouvement qui se-.
dessine, on peut prédire que les suppléments;
aux catalogues et les prix courants de négo-
ciants nous offriront prochainement des aug-
mentations de cote et dr prix as«ez SéTicuscs",
IÀ-s NUMMO : 80 CRNTIUM
MAIIDI OOIR. 24 NOVEMBRE 1-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIa PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces etrdchmetune mmoi aux BUIeGU dmjmtmmltiému imagmm tlePuMlclfI
DIRECTEURS: MARCEL RUÈDBL et L.-G. THÉBAULT
ItédKliN et AdiHiiitnUra : 340 Rut du Mont-Thfcbor, PARI5-1" Téléptae : 1A9VRI H4J
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On tfabooM éaài «mm Bmhb 4m part» et 4km Im pitméfmm Wkntmm
raide les Cnionles au retevement ? la France
Leur admirable effort pendant la guerre
Privé de millions de bras. couvert en ses
régions les plus riches d'immenses ruines
qu'il relève seul et par ses propres moyens,
depuis six années, aux prises avec les pires
difficultés économiques et financières, notre
pays parviendra-t-il, grâce aux efforts d'un
peuple laborieux et héroïque Risque dans la
paix, à recouvrer son ancienne prospérité ?
Telle est la question que de nombreux Fran-
çais, justement inquiets de l'avenir, se posent
à 1 e heure actuelle. Et certains même vont
s'abandonnant à un pessimisme que les cir-
constances et les événements sembleraient
parfois justifier.
A vrai dire, les propos, répandus et pro-
pagés sur le compte de notre pays par les
statisticiens nationalistes d'outre-Rhin, sont
bien faits pour l'entretenir. N'ont-ils pas
affirmé, ces bons apôtres, que chez nous,
l'excédent des décès sur les naissances repré-
sente, chaque année, pour eux, un Ve/dun
dont ils seraient victorieux ?
Et à ces ennemis qui, espérons-le, ne se-
ront pas irréductibles, se joignent les grands
financiers internationaux qui clament à tous
échos que les achats à l'étranger auxquels la
France est contrainte, égalent, pour son bud-
get, les dépenses improductives d'une année
d'hostilités, et que, de cette façon, le franc
ne connaîtra plus jamais le cours du pair !
Certes, notre France, bien nue victorieuse,
est sortie exsangue et appauvrie de la for-
midable lutte, subie, sur son sol. durant qua-
tre ans 1
Mais, regardons au delà de nos frontières
maritimes ! Qu'apercevons-nous ? Toute une
lignée de jeunes Frances, vivantes et produc-
tives, nos Colonies, grâce auxquelles*, si
nous savons le vouloir, notre prospérité peut
être, pour toujours, largement assurée.
Pour montrer le rôle considérable que peu-
vent jouer nos Colonies, dans la question du
relèvement économique de notre pays, nous
nous bornerons aujourd'hui à rappeler briè-
vement, ce que, dans un passé tout récent
encore et profondément troublé, elles ont
donné à la Métropole.
"tms les-premiers mois d'une. guerre à
découvert et lorsque chacune aes armées en
présence se terra, il fallut pour vaincre,
pouvoir durer. Hommes et ressources prirent
alors une importance presque égale.
Dans cette crise terrible, que firent nos
Colonies ? Allaient-elles profiter de la tour-
mente pour s'insurger et essayer, ainsi, de
recouvrer leur indépendance primitive ? Com-
bien de fois n'y furent-elles pas invitées par
les plus pressantes sollicitations 1 Loin de
eéder à ces appels intéressés, elles volèrent,
dès le premier jour, au secours de la France
envahie.
Et c'est près de 600.000 soldats qui vin-
rent seconder nos armes sur les champs de
bataille 1
Et c'est plus de 220.000 travailleurs
qu'elles dirigèrent vers nos usines et nos
champs !
; Par V envoi de contingents comprenant
173.000 soldats algériens, 80.000 Tunisiens
et près de 40.000 Marocains, auxquels vin-
rent s'ajouter 129.500 travailleurs dont
75.000 reunis en Algérie, 18.500 en Tunisie
et 35.000 au Maroc, nos possessions de l'Airi-
que du Nord apportèrent à la Métropole le
cohcours militaire le plus précieux.
Mais l'effort de nos colonies proprement
dites, qui, contrairement à l'Algérie-Tunisie,
ne possédaient pas une organisation militaire
prévue pour la guerre d'Europe, fut plus
considérable encore.
Indépendamment des 54.000 travailleurs
fournis par l'Indochine et Madagascar, et
des 36.780 ouvriers venus do Chine, le recru-
tement militaire total de ces Colonies fournit
plus de 275.000 soldats africains, asiati-
ques et océaniens qui se sont montrés glo-
rieusement sur tous les champs de bataille et
y ont payé un lourd tribut en pertes humai-
nes : plus de 75.000 - morts !
- Les Somalis et indigènes du Pacifique
vinrent au nombre de 3.500, l'A.E.F. nous
envoya 18.000 combattants, Madagascar
41.350, l'Indochine près de 49.000 dont
environ 42.000 Annamites; enfin l'A.O.F.
leva 163.000 hommes sur lesquels 34.000
Malgaches, et 134.200 Sénégalais. Tous sol-
dats qui ont fécondé notre sol de leur sang,
qui n'était pas cependant celui de leur patrie
natale. Et nous gardons encore le souvenir
tics exploits admirables de ces valeureux ti-
railleurs coloniaux et Sénégalais tombés au
Champ d'Honneur dans des conditioné d'hé.
roïsme dont la sublimité n'a pas été dépas-
sée 1
Mais la loyale et puissante collaboration
de nos possessions d'outre-mer ne s'en tint
par là. Le concours économique qu'elles nous
apportèrent fut plus considérable encore.
En T917, les envois de viande faits par
les usines de Madagascar colonie peu dé-
veloppée en rapport de ses immenses res-
sources approchèrent le chiffre de 17.000
tonnes. Moins de deux ans après, en févriér
JOH), on évaluait à plus de 4*.000 tonnes
de marchandises diverses, les stocks de l'Etat
et du Ravitaillement dans l'Ile, En la seule
année tgr6, nos gisements Algériens et Tu-
nisiens ne permirent-ils pas d'exporter, au
compte des Alliés, plus 'de mUHons de
quintaux de minerai ?
En 1917 encore, notre Indo-Chine ne dis-
posait-elle pas de 16 millions de quintaux de
riz dont elle fut la généreuse dispensatrice.
Et durant toute la période de 1915 à 1919,
des quantités considérables d'arachides furent
importées de notre Afrique Occidentale Fran-
çaise et principalement du Sénégal, pour les
besoins de notre industrie mobilisée pour la
défense nationale.
Ce ne sont là, d'ailleurs, que quelques
indications nécessairement incomplètes, car
il a été matériellement impossible de dresser
la statistique exacte et détaillée de tous les
produits coloniaux importés en France, de
1914 à 1918. Néanmoins, le relevé global
qui a pu être établi, a fait ressortir à 2 mil-
lions et demi de tonnes, le tonnage des mar-
chandises de toutes sortes formes par nos
diverses colonies, pendant la période de
guerre et à travers les torpillages les plus
meurtriers.
Ne vous semble-t-il pas qu'il est plus que
jamais nécessaire de rappeler de tels faits et
de tels chiffres, devant l'ignorance ou les
attaques de ceux trop nombreux encore
hélas ! qui nient ou méconnaissent le rôle
et l'importance de nos possessions d'outre-
mer.
Si par l'apport militaire et économique
considérable qu'elles nous ont loyalement et
généreusement fourni, nos Colonies ont con-
tribué, pour une large part, à la Victoire, que
ne doit-on pas attendre d'elles, pour aider
au relèvement de la France dans la situation
critique où elle se débat actuellement ?
Matières premières, produits agricoles im-
portants et variés, ressources industrielles de
toutes natures 1 Autant de richesses sur les-
quelles nous reviendrons un jour prochain--
que notre domaine colonial peut mettre à la
disposition de la Métropole.
Toutefois, disons-le très nettement ici, ce-
la ne peut être et ne sera qu'à une condition :
c'est que notre pays comprenne de plus en
plus que le développement de la production
et, par suite, de la richesse des colonies, dont
il a assumé la charge, est non seulement pour
lui son intérêt, mais d'abord' un devoir.
« Cfest son devoir vis-à-vis de lui-frtème,
« vis-à-vis des populations indigènes du
« bien-être desquelles il est comptable, vis-à-
a vis aussi et plus encore de l'humanité
« tout entière, dont les besoins s'accroissent
« sans cesse et qui, à la longue, si cette obli-
r gation morale n'était pas convenablement
« remplie, arriverait à mettre en cause la
« légitimité du mandat qu'il a implicitement
« accepté. 1
Ces paroles de M. Albert Sarraut, qui, en
maintes circonstances, a si magistralement
défini le rôle que nos Colonies peuvent et doi-
vent jouer dans 1k restauration économique
et financière de la France, ces paroles dis-je,
restent profondément vraies.
Nos amis, Daladier et André Hesse, les
successeurs d'Albert Sarraut à la rue Oudi-
not, n'avaicnt pas, sur ce point, un autre
sentimeht que l'ambassadeur actuel de la
France auprès de la Turquie.
Nul doute que le nouveau ministre, M.
Léon Perrier, dont nous sommes heureux de
saluer la venue au Ministère des Colonies,
ne s'inspire des mêmes principes et des mê-
mes idées.
On ne la redira jamais assez : le relève-
ment matériel de la mère-patrie est étroite-
ment et intimement lié au développement
économique de notre magnifique empire co-
lonial.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, membre de
la Commission des Colonies, vice
président de la Commission de le
Marine.
-le
Prochain retour de M. Steeg
--0.0-
M. Stceg, accompagné de M. Kampmann,
directeur de son Cabinet, quittera Casa-
blanca le 5 décembre (rentrant en France
pour quolques jours. Le Résident IGénéral
retournera fin décembre au Maroc.
» «»
LA MOSQUÉE DE PARIS
0-0
Comme nous l'avait annoncé M. l'Archi-
tecte de la Mosquée de Paris, le dispensaire
médical fonctionne, et bientôt chez le caouedji
les Musulmans de Paris pourront déguster le
café maure dans une coquette salle.
Bientôt aussi seront placés les tapis épais ve.
nant de Rabat qui couvriront les dalles de la
salle des prières, comme la natte de Salé, qui
en fera le tour à hauteur d'homme. et la chaire
somptueuse offerte par le bey de Tunis.
Pour que soit complète l'illusion de la terre
d'Islam, il faudra de chauds rayons de soleil
que seul le printemps nous apportera : Inch
Allah 1
Décrets et Arrêtés
–
Décret ponant modification aux articles 6,
9, 13 et 16, paragraphe a, du déern da
22 nvrambre 1M2 wr ïwtpMaBiton dei
Chambres de commerce de la OMde*
lnape.
(J. 0. du 23 mare 19S5.)
La TRAITE des ARACHIDES
au SÉNÉGAL
, 0-.0
Inconvénients pour le commerce
de l'instabilité des cours
A
La traite des arachides s'ouvre,
au Sénégal, JtIIU des conditions par-
ticulièrement amdogma , pour les 1
producteurs. Etant donné (es cours actuels sur
les marchés européens, on peut prévoir que les
graines vont être pavées de 1 Ir. 60 à 1 fr. 80
à l'indigène et, si l'on estime que la récolte
doit atteindre de 300 à 350.000 tonnes, c'est-
à-dire de 300 à 350 millions de kflogs, on voit
quelle masse d'argent va être, en quelques
mois, répandue dans la colonie,
Les maisons de commerce installées là font
développer leur chiffre d'affaires en propor-
lion. L instabilité actuelle des changes com-
porte toutefois de très gros risqu" pour elles.
Depuis trois ans. sauf pendant quelques mois
au printemps de 1924, il y a eu pour ainsi dire
hausse constante et les bénéfices réalisés ont
été de ce fait très appréciables. La situation
peut malheureusement se retourner, moins gra-
vement sans doute qtf on l'a vu en 1920, -car
une crise mondiale due à une surproduction gé-
nérale ne semble pas à craindre pour le mo-
ment, mais d'une façon sensible néanmoins
pour la France et ses colonies, si les oscilla-
tions des changes penchaient subitement en no-
tre faveur et si notre franc remontait trop ra-
pidement sur les marchés étrangers.
Celle reprise de notre devise, tout le monde
doit la souhaiter, mais il faudrait, dans l'intért
de tous, qu'elle edt lieu assez lentement-
une fois la livre sterling revenue au cours- de
100 francs et qu'on pôt l'empêcher de dé-
passer un certain niveau. Une revalorisation
trop rapide de notre monnaie serait. tout autant
qu une dévalorisation progressive, ruineuse pour
notre pays. Ce serait l'arrêt de nos exporta-
tipns. le ralentissement des achats à l'intérieur,
bref le chômage dans l'industrie et Vouvetture
d'une période de médiocrité pour le commerce.
Sans doute, y a-t-il peu à redouter à ce point
de vue, si tout se passait avec la logique vou-
lue ; notre situation financière est trop compro-
mise pour qu'on paisse espérer la rétablir en
quelques années au point où elle était avant
guerre. Malheureusement, la confiance et ICI
défiance ne se réglementent pas. la spéculation
moins encore on l'a vu en 1920-1921 et sur-
tout en 1924, quand la livre montée sans raison
à 115 francs est tombée en quelques semaines,
sans raison non plus, à 64 francs.
La toi discutée en ce moment au Parlement
peut suffire précisément, une fois Votée, à dé-
terminer une poussée exagérée en faveur d'une
hausse de notre monnaie sur les marchés inter-
nationaux. Le Gouvernement fera bien alors, si
ce fait se produisait, J'envisager immédiate-
ment une stabilisation, laquelle pourrait avoii
lieu, par exemple sur une base de 80 à 100 fr.
pour une livre sterling ou de 15 à 20 fr. petn
un dollar. La situation financière éclaircie. si-
non rétablie, et l'amortissement de la dette
amorcé, le Gouvernement peut procéder à cette
stabilisation ; il en a les moyens. Et ce sera la
seule façon d'enrayer la spéculation. d'obtenir
aussi pour les salaires, les prix. une stabilité
qui est indispensable à la prospérité d'un pays.
Les commerçants coloniaux sont plus intéres-
sés peut-être que ceux de la métropole à l'ap-
plication d'une mesure de ce genre, car les
produits coloniaux ont leurs cours essentielle-
ment conditionnés par le cours de l'or. Les
affaires comme celles que l'on fait au Sénégal,
qui portent sur plusieurs centaines de millions
et qui sont intimement liées à la question des
changes, sont donc excessivement aléatoires,
que les intéressés soient liés ou non par des
contrats de vente. Selon que les cours de l'or
monteront ou baisseront en francs ce sera
pour les uns le succès, pour les autres la ruine,
car on peut voir ceci, en cas de hausse des
graines, c'est que les cours J'achat à la colo-
nie peuvent être plus élevés que les cours aux-
quels les graines auront été vendues en Europe.
Une grande prudence s'impose donc pour le
commerce. Tous contrats de vente préalables
aux achats et qui portent actuellement sur de
grosses quantités de produits coloniaux présen-
tent donc un caractère spéculatif très net, si
les firmes qui les passent ne sont pas couvertes
J'autre part, pour la majeure partie des livrai-
sons à faire. par des contrats multiples passés
avec des traitants ou des maisons de second or-
dre achetant directement à l'indigène. Pour
ceux-ci aussi, du reste, tout engagement, tout
achat sans engagement comportent une part Je
spéculation et la situation actuelle, si brillante
qu'elle paraisse pour nos colonies, est au fond,
très inquiétante.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
L'OPIUM ET LA S. D. N.
0
Le bureau américain de l'hygiène so-
ciale die la Société des Nations annonce
qu'il est tout disposé à participer à la cam-
pagne menée ccontre la cultuire du pavot.
Il a fait parvenir par l'intermédiaire de la
S. D. N. à la Perse 20.000 dollars pour
encourager la caimipagiie contre l'opium et
en mener une en faveur d'une autre indus-
trie nationale.
A L'OFFICIEL
-0-0--
Le « .Tournai offleici a du 24 novembre. publie
le relevé des produits originaires et provenant
de ta. zone française de l'empire chhiftcn im-
portés en franchise en France et en Algérie
pendant le mois d'octobre 1905.
1
Un bolide de la Haute* Volta
0 ip
M. Lacroix vient de présenter à l'Aca-
démie des sciences un météorite de 17
kilos que M. Hesling, Lieutenant-Gouver-
neur de la Haute-Volta a offert au muséum
qui n'en possédait que quatre semblables.
M. Lacroix a fait (remarquer que c'est
grâce au respect des indigènes pour les
bolides, que çe bodide a "pu arriver intact
à Paris. que çe Ixtide a-pu ai-r-iver intact
Kn effet, le premier soin des indigènes
lorsqu'un météorite est tombé, c'est' de
s'éloigner Ide cet objet qui, après tout, pour-
rait être suivi d'autres semblables et tout
aussi diangereux, d'autant plus qu'une
forte détonation accompagne toujours la
prise de contact avec notre sphère ter-
restre.
8..
Création daa Laboratoire
vétérinaire à Krauaville
Un accord vient d'être conclu entre M. R.
Antonetti, Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale Française et l'Institut Pasteur,
afin de créer un laboratoire vétérinaire au-
près de l'Institut Pasteur de Brazzaville,
qui a déjà rendu tant de services depuis sa
création, principalement par ses recherches
sur la pathologie tropicale, et, notamment,
la maladie du sommeil.
On sait que la pénurie de viande de bou-
cherie constitue, en permanence, tant au
Congo Belge qu'au Congo Français, une
des plus sérieuses questions qui se posent
devant les Européens en résidence dans ces
pays. Notre colonie du Tchad possède bien
un cheptel considérable qui pourrait faire
face sans peine à toutes les exigences loca-
les, mais celui-ci a depuis plusieurs années
cessé de transhumer vers le Congo, car la
chaleur et les maladies endémiques qui les
accompagnent aidant, les animaux sont con-
taminés en cours de route par les mouches
qui propagent la trypanosomiase et le dé-
chet est considérable, de telle sorte que les
animaux qui ne meurent pas en route arri-
vent dans un tel état que leur viande est des
plus médiocre.
Les recherches du nouvel organisme créé
par les soins de M. Antonetti vont donc ac-
tivement porter sur les moyens d'immuniser
tes animaux au cours de leur voyage.
Il, examinera, concurremment, une autre
solution possible, laquelle consisterait à ten-
ter de domestiquer dans le bassin du Congo
les bœufs sauvages qui pullulent dans les
savanes et y jouissent d une immunité ab-
solue. De jeunes animaux seraient élevés à
l'état de demi-captivité, et au bout de deux
ou trois générations, on pourrait peut-être
mettre à la disposition des Européens et des
indigènes des bœufs domestiqués bénéficiant
de rimmunitc de la race.
Indépendamment de ces deux graves pro-
blèmes, il en est beaucoup d'autres et non
des moins importants, qui justifient la créa-
tion d'un service vétérinaire permanent de
recherches ; le cheptel congolais ne saurait
qu'y gagner, la commodité des habitants
aussi, et, enfin, la colonie pourrait pousser
l'étude de certaines questions essentielles
telles que celles de l'élevage du mouton à
laine qui pourrait donner lieu, en A. E. F.?
à des essais aussi fructueux que ceux qui
sont poursuivis depuis trois ans au Soudan
et à Madagascar par les soins de la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing.
-–
Il tant honorer les coloniaux
morts pour la France
00 -––
A la Rochelle, un corbillard de dernière
classe, deux militaires en armes, un brave
aumônier militaire et l'adjudant chef du
D. I. C. formaient le cortège qui, sous une
tempête violente} accompagnait à sa der-
nière demeure un soldat de première classe
de Vinfanterie coloniale, originaire de la
Martinique, celui qui fut pendant quinse an-
nées un soldat de France. Pas une tletlr pas
une couTo,mze seule J la draperie aux trois
coulcu.rs recouvrant la pauvre bières évitait
de faire croire aux obsèques d'une victime de
la justice militaire.
La France Militaire, d'où j'extrais cette
triste nécrologie, se demande s'il n'était pas
possible de faire mieux dans une ville de
garnison où il y a tant d'associations mili-
taires et où notre armée coloniale a puisé
tant de volontaires?
Ces tristes funérailles me rappellent celles
du lieutenant Dinah Salifou qui s'en alla de
l'hôpital Boucicaut au cimetière de Pan-
tin, traversant tout Paris, tout seul, dans
un pauvre cercueil de bois blanc recouvert
tout juste du drapeau tricolore sous les plis
duquel il avait si vaillamment servi la
France.
Sans famille, loin de leur pays d'origine,
ces pauvres soldats s'en sont allés.
Pour Dinah Salifou, la délégation d'offi-
ciers de la place de Paris aurait bien pu le
suivre jusqu'au cimetière et une escouade en
armes de vieux marsouins n'aurait pas été
de trop. 1
Ce n'est qu'au cimetière de Pantin que
Dinah Salifou retrouvera quelques compa-
triotes et quelques amis de France qui
l'avaient vu à l'œuVTc en Afrique. Qu'ont
dû penser sbs compatriotes de la mesquine-
- - - - - -
ne du Gouvernement français ! et quelles ré-
flexions ont dû se faire les soldats coloniaux
de la Rochelle en voyant passer sans hon-
neurs funèbres leur camarade martiniquais.
C'est aux chefs de notre armée coloniale
qu'il appartient de veiller à ce que leurs sol-
dats reçoivent à leur mort les honneurs qui
leur sont des.
Il leur suffira de se rappeler combien tous
ces petits soldats les ont aidés à gagner leurs
galons ou leurs étoiles pour qu'ils soient
convaincus que j'ai raisofl.
Magém Detwvx.
La guerre au Maroc
00
Les Opérations Militaires
Groupement de Fez. La pQ-uie et la tëin-
pète sévissent dons toute la région. Les ca-
nons d'Astar ftircrit &ur les nombreux dis-
sidents des villages des Ouded Bou Solitanc.
Des tirs de harcèlement ont lieu dans la
région au nord d'Aln-Meiiiouna, ainsi que
dans celle de Drader.
Groupement de Taza. Dans le secteur
du Haut Miouz une tempête a occasionné
des dégâts matériels à nos postes.
Un bombardement «^fectué le 20 novem-
bre par nos canons à longue portée sur les
rassemblements ennemis, de Khebbab au-
rait fait une dizaine de victimes. Quelques-
coupe de fusils ont été échangés entre par-
tisans et dissidents dans la région de Sidi
Ali Bou Rekba. Des coups de feu ont été
tirés, par les .QiSlSidents sur nos ouvrages
de Souk es Sebt et d'Aïn Aitomair où l'en-
nemi a été repoussé par nos petits postes.
Les soumissions
Cent cinquante familles des Beni Mes-
tara, de la région à l'ouest d'Issoual, ont
fait leur soumission et celle de tous les
villages Beni Mestara est attendue.
Des Beni Mesguilda rentrés de la dissi-
dence ont versé une amende de guerre. La
réorganisation de cette tribu contmue d'une
manière satisfaisante.
Chez les Rifains
Des contingente rifains ont été dirigés
sur le pays Warnissa.
Des caïds rifains, installés chez les Ou-
led Allai (fraction des Chouna), chez les
Boni Gorfet, les Beni Ysscl, les Ahl Shérif,
ainsi que le chiohaouin sont partis le 17 no-
vembre répondant à une convocation d'Abd
M, Krim.
Les Ghounaia auraient reçu l'ordre d'en-
voyer 300 guerriers fi Ajdir.
Pour nos blessés
L'Association amicale des Croix de
guerre donnera le jeudi 10 décembre, un bal
à l'Opéra au bénéfice de sa caisse de
secours aux veuves, orphelins et mutilée de
la guerre et des blessés du Maroc.
Prix d'entrée rlOO fr. cartes à l'Opéra et
au siège de l'Association, 28, boulevard do
Strasbourg.
«i»
M. "IEInE A rnll-PUH
Af. Alexandre Varemuc est arrivé à
Pnom-Penh le 23 novembre. Bien qu'il edt
demandé que les honneurs qui devaient
lui être rendus fussent réduits au mini-
muni, il a été sabu, suf tout le parcours,
par des indigènes accounie de tous côtés.
Une réception splendlde lui a été réservée
dans la capitale cambodgienne par une
foule innombrable. La chaloupe à bord de
laquelle se trouvait le gouverneur général
était entourée, à son arrivée, d'une multi-
tude de pirogues.
M. Alexandre Varenno a rendu visite au
roi qu'il a assuré de la sollicitude de la
liépwblique envers le pa.ys protégé et (le sa
fidélité à t'amitié cambodgienne. Il a ex-
primé également son désir d'une étroite
collaboration entre les deux pays.
réponse, le snv-verain a fait res-
sortir que. la loyauté des Cambodgiens était
rendue encore plus profonde par les bien-
faits qu'ils recevait'n t de la. civilisation
française et il a dit sa confiance dans le
représentant de la France aimép-,
(Par diftpèchc.)
Au Conseil d'État
-0-0---
Contre un arrêté du Gouverneur
des Etablissements français de l'Océanie
Estimau-t entaché d'excès de pouvoir un
arrêté, en date du 20 décembre 1921, par le-
quel le Gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie -créait un imipût sur
le chiffro d'affaires, MM. Ix; Brazidee
Drow, et autres négociants introduisirent
une requête ail Conscill d'ltat, aux fin.
d'annulation de l'arrêté en question.
Cette haute jurisprudence n rejeté la re-
quête dont s'agit et (e, pour les motifs ci-
am.rès.
Le Conseil :
Considérant que d'après J'arl. f> de fur-
rêté attaqué le taux d'e l'iarupôt sur le chif-
fre d'affaires est fixé à 3,30 pour Jes af-
faires faites à l'intérieur de la colonie et
2,20 pour les veiïles de niarclmmlisos
exportées ; que le droit de 2 fr. 20 sur
lies produits destinés a (l'exportation, alors
que les ventes des prodnitls de même na-
ture destinés à la consommation locale
sont, également frappés, et font mêlnc l'ob-
jet. d'un impôt plus «'Jevô, n'a pas Qe carac-
tère d'un droit de douane, -mais qu'il cons-
titue une taxe locale, qu'il appartient au
Gouverneur d'établir dans les formas pré-
vues par l'art. 74 du d/'<'rct du 30 di'oetm-
bre 1912.
Considérant que le Gouverneur des
Rtaihlissornents français de 'Oc{>.f\.n.i a qua-
lifié, en vertu do l'or t. 7-i du décret du 30
décembre 1012 précité, pmir arrêter les rè-
gles de perception des contributions et
taxes locales.
Considérant qu'il résu!!1e de ce qui pré-
cède que les requérants no sont pas fondés
t\ soutenir que l'arrêté du Gouverneur des
Etablissements français de rOcéamie en
date du 29 décembre 1921 ni le décret du
2%1. nvrill 1922 par lequel a été aipprouvé ie-
dit arrête, sont civliu'hé-s d'excès de pou-
voir.
Décide :
Les requêtes de MM. Le Rrazedec. Brow
et autres sont rejctées.
TAUX DE LA ROUPIE
LI"! Gouverneur des é.tnbli.ssemenLs français
dans ritMif viont do f.'Ür eomviîtvp rm rliniqtr-i
des Colonies qu'à la date du 21 novembre 1965,
le Unix officiel de la roupie était de a fr. 90.
PHILATÉLIE
Algérie
Vient de paraître le 30 c. bleu type S.
meuse, avec surcharge rouge. Le 25 c. vert
est connu avec surcharge renversée.
Tchad
On a découvert une feuille du 2 c. de
l'avant-dernière série sans la surcharge
Tchad.
Tous les timbres des colonies du groupe
de l'A. E. F. sans surcharge sont toujours
très recherchés.
Congo belge
Un magnifique 60 c. rouge lilas, type « éle-
vage », vient de paraître. Ce timbre a été
surchargé en partie A RUANDA URUNDI JI.
Erithrée
Viennent de paraître un 20 c. vert et us
30 c. gris noir.
Nouvelles-Hébrides
Le n° 79 5 d. sur 2 i/a d. existe avec sur-
charge renversée: le numéro de contrôle de
la feuille est également renversé.
Les ventes
Depuis le 16 novembre, sont en vente l'
l'Agence comptable des timbres-poste colo-
niaux, 36, rue Vanneau, Paris (7*), les figu-
rines postales suivantes :
a) Guyane française. Timbres-poste à
0,10, 0130, 0,5°, 0,60, 1 fr.; les timbres II
0,10, 0,30, 0,50 anciens ont été supprimés au
mois de septembre 1924 par suite de change-
ment de couleur; le timbre à 0,60 est émis
pour la première fois; le timbre à 1 fr. a
changé de couleur.
b) Madagascar. Timbres-poste à 0,10 et
à 0,30. Les timbres à 0,10 et 0,30 anciens ont
été supprimés au mois de septembre 1924 par
suite de changement de couleur.
c) Mauritanie. Timbres-poste à 0,60,
émis en remplacement d'un timbre provisoire
surchargé à 0,60 sur 0,75.
d) Dahomey. Timbre-poste à 0,60, émis
en remplacement d'un timbre provisoire sur-
chargé à 0,60 sur 0,75.
Ont cessé d'être en vente
t" Guyane. Timbre-poste à 1 fr., ancien.
changé de couleur ;
20 Mauritanie. Timbre-poste à 0,60, pro-
visoire surchargé sur 0,75 ;
30 Dahomey. Timbre-poste à Q,60, pro-
visoire surchargé sur 0,75.
Seront en vente à partir du 1er décembre
1925 :
a) 11es Wallis et Futuna, Tchad, Oubaa-
gui, Moyen-Congo, timbres-poste à o,io, 0,30,
0,50. Les timbres à 0,10, 0.30, 0,50 anciens
o, 5 o. Le.; à o,io, 0, supprimés au
des mêmes colonies ont été supprimés au
mois de septembre 1924.
b) Haute-Volta, Niger, Soudan français,
Nouvelle-Calédonie, timbres-poste à 0,150,
0,30. Les timbres à 0,30, 0.50 anciens des*
mêmes colonies ont été supprimés au mois
de septembre 1924.
c) Guadeloupe, timbres-poste à 0,30, 0,50,
1 fr. Les timbres à 0,30, 0,50 anciens ont été
supprimés au mois de septembre 1924. Le
timbre à 1 fr. a-changé de couleur.
d) Martinique, timbres-poste a 0,60, 1 fr.
Le timbre à 0,60 est émis en remplacement
d'un timbre provisoire surchargé 0,66 sur
0,75. Le timbre à 1 fr. a changé de couleur.
e) Madagascar, timbres-poste à 0,45. 0,5»
et 1 fr. Le timbre il 0,50 ancien a été sup-
primé au mois de septembre -1924. Les tim-
bres à 0,45 et 1 fr. ont changé dû couleur.
Les timbres-poste nouveaux énumérés ci-
dessus devront faire l'objet de commandes in-
dépendantes de celles établies pour les figu-
rines nouvelles comprises dans le précédent
communiqué du 22 octobre 1925.
Cesseront d'être en vente à la même date
du ior décembre 1925 :
Martinique, timbre-poste à 0,60 provisoire,
surchargé sur 0,75 à 1 fr. ancien, changé de
couleur.
Madagascar, timbres-poste à 0,45, 1 fr. an-
ciens, changés de couleur.
Guadeloupe, timbrr-poste à i fr. ancien,
changé de couleur.
A moins d'épuisement, toutes les comman-
des reçues avant le i0T décembre 1925, pour
les figurines retirées de la vente, seront sa-
tisfaites.
Les prix
Voici quelques exemples de pTix atteints.)
aux dernières ventes :
Un 4 centimes Cérès des colonies, pas..
bien beau d'aspect et très court à gauche.,.
qu'on aurait qualifié plutôt de second cboixH
a été adjugé 600 francs frais compris. Le*
30 c. Cameroun double surcharge no 7 a été-
coté 375 francs, ce qui est un prix pour une
variété de cette nature, et a atteint 435 fr.
Le N° 6 du Congo 10 c. sur 40 c., coté 250-
francs, fait 27 francs. l.e N° 47 même pays,
o 10 sur 2 fr., coté 125 francs) a été ad-
jugé 150 francs. Un Côte. d'Ivoire colis pos-
taux. N° 7 c. a atteint 2.700 francs. I.e N° - 7"
de la même série a été adjugé 720 francs ;
reconnu aminci, il a été remis en Yente"de
suite et adjugé définitivement comme deuxiè-
me choix au prix de 520 francs. La série de..
Gabon iqio a atteint 430 francs. En Guinée,
rk série dite des Guerriers a été poussée par-
un négociant à 470 franc. Les tTois premiers'
timbres surchargés de Madagascar ont atteint-
360 francs; le 5 fr. vignette, pas très beau,
a été adjugé 520 francs ; le 25 c. sur 3 c.,
ellipse a atteint 630 francs et le 25 c. sur 4 C., ,.
même série, mais très laid, coin enlevé,
oblitération affreuse, a été poussé an pri)r--.
énorme pour l'état de la pière h 1.080 francs..,
La Croix-Rù\lg'c du MRTOC N° 54 a,, cotéf
t.000 francs, a été adjugé 1.200 francs à un*
négociant. Quel prix i»spèrc-t-il donr eu tirev-
pour s'y retrouver? ,
La variété de Martinique N" 29 h. encadrée-
a fait 350 francs.
Il semble résulter de tout ceci une les sur-
charges et les variétés, pas nuil délaissées iu-
trefois, sont maintenant recherchées à l'égal
des non surchargés et des rlassîqites. D'au-
tre part, devant le gros mouvement qui se-.
dessine, on peut prédire que les suppléments;
aux catalogues et les prix courants de négo-
ciants nous offriront prochainement des aug-
mentations de cote et dr prix as«ez SéTicuscs",
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