Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 23 novembre 1925 23 novembre 1925
Description : 1925/11/23 (A26,N175). 1925/11/23 (A26,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397025d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VlNOMIXIBMB ANNEE. N* 175
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LUNDI SOIR. 23 NOVEMBRE lfeâ
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SOKI LA MOPRM9
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Les nssoorcn de la Syrie el bJdrocarDres
L'une des premières et plus légitimes
préoccupations de la France, en exerçant le
mandat qui lui a été confié par la Société des
Nations sur les Etats de Syrie, est de con-
tribuer à la mise en valeur des richesses na-
turelles de ces pays et d'y développer de
nouvelles industries susceptibles d'augmenter
le bien-être des habitants.
Parmi les richesses minières, les hydrocar-
bures tiennent une place de plus en plus im-
portante dans la civilisation industrielle mo-
derne. M. Herriot, président du Conseil, a
voulu témoigner tout l'Intérêt qu'il portait
aux Syriens et aux Libanais, en me char-
geant, en mars 1925, d'aller étudier sur
place les ressources de la Syrie en hydrocar-
bures.
Les Etats de la Syrie ont importé et con-
sommé en 1924, 6.000 tonnes d'essence,
18.000 tonnes de pétrole lampant, 1.600
tonnes d'huile de graissage, 700 tonnes
d'huile combustible, soit une oonsommation
totale de plus de 26.000 tonnes de produits
du pétrole. Dans ces importations d'hydro-
carbures, la France n'a qu'une part insigni-
fiante, la plus grande partie des produits
importés provenant presque exclusivement
de pays de langue anglaise, soit producteurs
directs, soit simples intermédiares.
La Syrie, ne renfermant aucun gisement
important de combustibles solides, est donc
malheureusement tributaire de l'étranger,
aussi bien pour son ravitaillement en char-
bons, que pour son ravitaillement en combus-
tibles liquides, en carburants et en huiles
minérales.
Malgré le peu de temps dont elle dispo-
sait, la Mission a réussi, grâce aux facilités
données par M. le Haut-Commissaire, grâco
aussi au zèle et à la compétence de mes dis-
tingués collaborateurs, à dresser le bilan
actuel et le mode d'utilisation des richesses
naturelles de la Syrie en hydrocarbures
classées en : gisements exploités, gisements
immédiatement exploitables, gisements sus-
ceptibles d'utilisation ultérieure, gisements
possibles ou probables à rechercher.
Géologiquement, la majeure partie de ces
gisements se trouvent dans lrt marnes et
calcaires bitumineux du crétacé, très ré-
pandus dans le Liban, l'Anti-Liban et le
Taurus. Il est cependant possible que cer-
tains indices de pétrole soient en relation
avec des dépôts du Miocène contemporains
des dépôts piétrolifères de Perse et de Méso-
potamie.
I.e seul gisement cThydrocarbures exploité
en Syrie est le gisentetit d'asphaliiie ou bi-
tume de Judée d^Hasbeya situé dans la
Haute Vallée du Jourdain. Ce petit gise-
ment, connu depuis des siècles, appartenait,
avant la guerre, à la 'List('. Civile du Sultan
de Turquie : son exploitation fournissait la
plus grande partie des bitumes de Judée
vendus en Europe et en Amérique.
Grâce aux hauts cours actuels, le gise-
ment d'Hasbeya est redevenu, depuis peu,
le centre d'une exploitation intéressante.
Les plus importants gisements immédiate-
ment exploitables sont les gisements de cal-
t .ires asphaltiques des environs de Lattaquié
(Etat des Alaouites). L'un de ces gisements,
rrlui de Kfarte, renferme à lui seul plusieurs
dizaines de millions de tonnes de calcaires à
teneurs de 8 à 25 d'hydrocarbures, les
deux tiers de ces hydrocarbures étant récu-
pérables à l'état de pétrole brut par distilla-
tion à basse température. Ce gisement est
probablement l'un des plus considérables de
l'ancien continent, avec les gisements sici-
liens, qu'ils paraissent cependant surpasser
en richesses.
Va mise en valeur des rociies aspnaitiques
de Lattaquié par les procédés actuellement
appliqués à Raguse (Sicile) pour l'extrac-
tion du pétrole brut des roches asphaltiques
analogues, est susceptible de fournir sur
place tout le pétrole brut nécessaire au ra-
vitaillement de la, Syrie en essence, en pé-
trole lampant, en huile de graissage et en
combustibles liquides. L'exploitation de ces
gisements présente donc le plus haut inté-
rêt pour la Syrie.
On peut classer parmi les gisements éven-
tuellement exploitables, deux grands gise-
ments de roches asphaltiques, à teneurs de
melits de roe fies aspli.
2 à 5 d'hydrocarbures, paraissant sus-
ceptibles de donner les unes (calcaires as-
phaltiques de Makaren à la frontière de Pa-
lestine), de la chaux grasse, les autres (mar-
nes asphaltiques de Dounmar, à proximité
A* rtamnsV ilit riment de bonne oualité.
,.- .--.-. -- -------- --- -.- - - -
D'après les études faites sur ces roches, les
proportions d'hydrocarbures qu'elles renfer-
ment seraient suffisantes pour assurer la
cuisson soit de la chaux, soit du ciment. La
solution du problème est particulièrement
intéressante pour les besoins en chaux et en
ciment des villes de Damas et de Beyrouth.
Il serait trop long de passer ici en revue
toutes les possibilités ou, probabilités d'exis-
tence d'autres gisements d'hydrocarbures en
Syrie. Un certain nombre cCindiccs de pétrole
ont été signalés depuis fort longtemps ; les
principaux sont ceux de boughmour, à
quelques kilomètres d'Hasbeya et ceux de la
région côtière au nord à"Alexandrette ; cer-
tains de ces indices ont provoqué naguère
des recherches par sondages qui ne parais-
sent pas avoir donné cependant, jusqu'ici,
des résultats bien encourageants.
La possibilité de gisements de pétrole se
pose sous un aspect très différent et d'une
façon tout à fait générale pour la région dite
dit « Bec de Canard », ainsi nommée par la
forme spéciale du contour de ses frontières,
formant l'extrême pointe orientale de la Sy-
rie en bordure de la Turquie et de l'Irak.
Il semble bien que géographiquement et
géologiquement, cette région peut être le pro-
longement occidental des terrains prouvés pé-
trolifères du vilayet de Mossoul. Un simple
examen géologique des terrains compris en-
tre Deir es Sor sur l'Euphrate et Alep per-
mettrait sans doute de reconnaître si l'on re-
trouve dans les territoires syriens du « Bec
de Canard J, des niveaux et facies géologi-
ques miocènes (Far's séries et Kurd's séries),
caractéristiques des formations pétrolifères
de Perse et de Mésopotamie.
Une telle découverte serait si grosse de
conséquences pour la Syrie et pour la
France, que l'étude immédiate de cette ré-
gion s'impose quelque incomplètes que soient
encore les données qui la justifient.
Charte* Baron,
Député des Basses-Alpes,
Président de la Commission des Mines
et de la Force Motrice.
LacMBftRdttMïiiiM
00
Le scrutin
Le ministère Painlevé a été mis hier di-
manche, à la Chambre, en minorité sur l'ar-
ticle V des projets financiers tendant à la
consolidation des bons de la Défense Natio-
nale et des bons du Trésor.
Il a obtenu 277 voix (chiffres rectifiés)
contre 278.
Dans la majorité se trouvent l'unanimité
du parti socialiste S.F.I.O., l'unanimité
moins une voix ces repuDiicains SOCialistes,
133 membres de la gauche radicale socialiste
et quelques membres de la gauche radicale.
La minorité comprend :
14 démocrates sur 14.
24 n'appartenant à aucun groupe, sur 28.
103 membres de l'union républicaine dé-
mocratique, sur 104.
44 membres de la gauche républicaine dé-
mocratique, sur 44.
*(i rrvmnuinistM sur Pfi
- - ---------.---.,,- -,-- - -.
36 républicains de gauche sur 37.
T républicain socialiste sur 42.
6 radicaux socialistes sur 139.
24 membres de la gauche radicale sur 41.
Les députés coloniaux et le
gouvernement
Dans les divers scrutins des jours der-
niers, qui ont précédé la chute du ministère
Painlevé, l'unanimité des députés coloniaux
moins un a appuyé de son vote le gouverne-
ment de M. Painlevé. Seul M. Ernest Ou-
trey, avec sa crânerie coutumière, a marqué
v .I?!# X ir » s 1. •
son nosuiue a m. rainieve et a la majorue
en votant contre la confiance dans les di-
vers scrutins.
Le député de la Cochinchine n'a pas mâ-
ché ses mots et a expliqué péremptoirement
les raisons de son attitude dans un interview
au Petit Rleu.
COMEDIE 1 MAUVAIS!* FOI 1
De M. Outrey, de la gauche républicaine :
« Tout le monde le sait que l'inflatiou
sera nécessaiie avant quelques jours :
M. Painlevé qui la refloutc, M. Blum cpù
ti en veut pas, enfin tous les parlementaires.
Alors pourquoi tant d'hypocrisie? Pouquoi
feindre d'ignorer cette nécessité ? Quelle
comédie du côté des socialistes et du Gou-
vernement! Quelle mauvaise foi!. Ils se
déshonorent, ces gens-là. »
Voilà qui est net.
'0*0'
Le Portugal et la trypanosomiase
0
Le gouvernement portugais a accordé une
subvention à la Commission internationale
chargée de combattre la maladie du sommeil
dans l'Afrique équatoriale.
Le Ministère des Colonies a ordonné l'in-
tensification de la lutte contre cette maladie
en Guinée, sur le lac Nyassa, au Congo, au
sud de la rivière Rovouma.
Les Belges sont prévoyants
0-0-
Un paquebot belge vient d'arriver à Kilo
avec uOO.OOO (pièces de un franc, 852.000
pièces de 10 centimes. Il a amené égale-
ment A Moto : 500.000 pièces de un franc,
102.000 pièces de 10 centaines ; et pour les
territoires il mandat : 1.000.000 de pièces de
10 centimes. -
L'AVIATION COLONIALE
GênesMarocBuenoeAyres
L'aviateur Cosagrande a quitté Casa-
blanca en hydravion pour venir à Habat
saluer M. Steeg.
Du Maroc à Douai
Un officier de l'anmée du Manoc fut in-
formé sur le front de Larrache que sa mère
qui habite route de Valenciennes, était très
aérieusement souffrante.
Il partit aussitôt en avion et en tieux éta-
pes effectuées dans de très bonnes condi-
tions arriva au chevet de la malade.
Des ordres avaient d'ailleurs été donnés
pour lui faciliter le parcours.
W-HHlfrtlttMlMBÎ
00
Le parti anticolonial n'a pas encore
A désarmé en France. C'at un des
* exemples les plus curieux de détermi-
nisme historique que la persistance, dans ce
pays à la fois continental et maritime, à travers
tous les régimes et les modes de pensée les plus
divers. de deux opinions violemment opposées,
l'une regardant vers l'est, l'autre vers les mers
lointaines. Janus bifrons est l'image de la poli-
tique extérieure française. Depuis Voltaire ap-
plaudissant à la perte du Canada qui ruinait le
port de La Rochelle jusqu'à la fameuse coolt-
lion Clemenceau-de Mot contre IfJ. « Tonfy
non » Ferry, le parti anIIcolonial, appuyé sur
la grande majorité de notre nation terrienne, a
saisi toutes les occasions pour ruiner les initi.
tives des quelques hommes qui tentaient de nous
donner un Empire colonial.
Néanmoins, après la propagande coloniale
intense qui commença vers 1890, après la ma-
gnifique réalisation d'un domaine universel de
la France, gloire de la Troisième République,
et surtout après les secours de toutes aorta, en
homme,. en vivres, en matières premières, que
les colonies nous fournirent pendant la guerre,
on pouvait croire au triomphe définitif, incm-
« w r » » v s il »
teste, ae i taee coloniale dans ce pays. taux
semblant l Erreur profonde où pouvait seule
nous induire une méconnaissance singulière du
caractère de ce « Français moyen », tant vanté
depuis quelque temps par les polémistes de tou-
les nuances. Pour le « Français moyen » (c'est-
à-dire tout simplement le bourgeois français)
d'avant-guerre, les conquêtes coloniales repré-
sentaient l'esprit d'aventure, la gloire militaire
dont nous étions sevrés, une sorte de revanche
de 70. C'était le vieil esprit napoléonien pro-
jeté sur d'autres champs de Yyvo oeme. Aujour-
d'hui les colonies, ne représentant plus cela, ne
représentent plus rien. Ces mêmes gens, qui
s'enthousiasmaient jusqu'à la démence pour
l'absurdité héroïque de Fachoda, se désintéres-
sent des colonies dès lors qu'elles ont cessé de
coûter de l'argent et des hommes pour secourir
à leur tour la mère-pairie. Ces territoires à met-
tre laborieusement en valeur apparaissent com-
me une charge odieuse à l'esprit romanesque
d'un certain nombre de nos « Français
moyens ». A la première occuion, ils cher-
chent à s'en débarrasser. Aujourd'hui, la situa
tion financière leur fournit un prétexte.
« Doit-on céder les colonies ? » Mon émi-
nent confrère Mario Roustan a résolu la ques-
tion ici même en quelques spirituels articles.
Toute considération sentimentale mise à part,
la sottise des imaginations cessiormistes apparaît
éclatante. Supposons cepen dant le problème
résolu par l'absurde. Supposons l'opinion con-
quise, le traité de vente signé par le Gouverne-
ment. ratifié par les Chambres. Un nouveau
problème, auquel on n'aurait pas songé, surgi-
rait aussitôt devant nos hommes d'Etat: « Une
telle décision est-elle applicable en fait? Même
si on le Veut, peut-on vendre les colonies ? »
A vec noire ignorance classique de lout ce qui
n'est pas nous-mêmes, nous raisonnons en effet
des colonies comme si c'étaient des territoires
vacants, vides d'hommes, des forêts vierges ou
des bleds désertiques dont les propriétaires peu
vent user, abuser et disposer à leur gré. Il faut
cependant savoir que, sur ces terres dont on fait
si bon marché, vivent des millions d'indigènes.
et que des peuples, aujourd'hui, ne peuvent
plus être cédés comme des fermes. En 1815, à
Vienne, les diplomates des grandes puissances
pouvaient encore se distribuer au petit bonheur
des « millions d'âmes ». La guerre de 1914 a
marqué la liquidation de ce système et la libé-
ration des peuples européens. De même aux
colonies la période des conquêtes et des parta-
ges est depuis longtemps close. Dans les cadres
politiques tracés par nous. les élites annamites,
sénégalaises, malgaches ont évolué, ont pris
conscience d'elles-mêmes. Notre domination, im-
posée primitivement par la force, elles l'ont ac-
ceptée d'abord par habitude, ensuite parce que
la paix française et le développement économi-
que du pays les enrichissent, enfin parce que
l'instruction. diffusée par nous dans les masses
indigènes. leur permettra de prendre une part
de plus en plus active à l'administration de leur
.ro e, --_J_-'-_!_---
pays. Le sont ces jacieurs psycnoi orques,
beaucoup plus que les faibles troupes casernées
dans nos colonies. qui nous permettent d'y de-
meurer et d'y faire œuvre utile.
Mais supposons que, brusquement nous nous
avisions de vendre comme des esclaves, pour
un sort au moins aléatoire, ces indigènes qui
ont eu confiance en nous. Croyez-vous qu us
accepteraient cela sans protester, sans se défen-
dre ? Il est infiniment probable, au contraire,
que les élites, inspirées par nos principes de
liberté, profiteraient du changement de maître
pour pousser à la révolte et proclamer l'indé-
pendance. Indépendance trop hâtive, sans dou-
te, et qui leur réserverait bien des déboires,
étant donné l'état primitif des masses indigènes.
A » t --,_.- -----
mais qui empecnerait la cession projeiec ou nc
là rendrait possible que dans le sang. Ce serait
la faillite, bientôt universelle, de cette « mis-
sion civilisatrice de la France ». tant de fois
proclamée, qui fait la grandeur de notre œuvre
coloniale, et dont les peuples indigènes sont en
droit d'espérer un avenir tout différent.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de IMIjéw
des Colonies et des Protectorats.
TAUX DE LA PLASTRE
Le Gouverneur Général de Ilindorhinê vient
de faire connaître au ministre des co.l')nf('s,
qu'à la date du 21 novembre WB5, le tau\ oro.
ciel de la piastre était de 14 fr. 20.
UN INCIDENT
00
Le sympathique président de la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats nous adresse la lettre suivante.
Nous reconnaissons avec lui que l'unani-
mité des membres de la Commission de l'Al-
gérie, des Colonies et des Protectorats
n'existe plus puisqu'il ne partage pas l'opi-
nion de ses collègues. Pour le reste, nous ne
pouvons que confirmer l'émotion des mem-
bres de la Commission des Colonies dont
nous nous sonunes fait l'écho. La réponse de
M. B. Diagne et ses explications s'adressent
plus à eux qu'à nous.
Elles contiennent des précisions, sur la
répartition des questions concernant les pays
à mandats,qui nous éclairent sur la chinoiserie
des travaux parlementaires et leurs méthodes.
M.R.
Paris, le 21 novembre 1925.
Mes chers Directeurs,
La lecture de l'information parue dans te
numéro des Annales Coloniales du 20 cou-
rant, sous le titre « Un incidcnt », m'oblige
à une rectification que votre courtoisie ne
manquera pas d'accueillir.
La prétendue unanimité des membres de la
Commission de l'Algérie, des 1colonies et des
Protectorats, qui se serait émue d'avoir été
dessaisie de l'audition du général Sarrail,
hatit-commisssaire en Syrie, au profit des
Commissions de VArmée et des Affaires
étrangères, n'existe que dans l'imagination
de votre informateur.
En effet, ni sous mon prédécesseur il la
tête de la Commissio", ni depuis que je la
préside, la Syrie, qui n'est pas un mandat
colonial - voir le Traité de Versailles
n'a relevé de la compétence de notre dite
Commission. Seule, celle des Affaires étran-
gères a toujours eu à s'en occuper légale-
ment.
La meilleure preuve que j'en puisse don-
ner est que lorsque mon collègue et am,
Brunei a été en mission en Syrie, c'est à la
Commission des Affaires étrangères qu'il a
rendu compte de son voyage, et non à ccll,'
des Colonies.
Si j'ai personnellement assisté à l'audition
du général Sarrail e'est en mon unique qua-
lité de membre de la Commission de
l'Armée.
Donc, la Commission des Colonies, de Ill.
quelle relèvent seuls les tnandats coloniaux
Togo et Cameroun n'a eu à souffrir
d'une atteinte quelconque à ses droits.
Bien cordialement.
Diagne,
Président de la Commission des Colonies.
i
Une chapelle syrienne à Paris
l.a colonie syrienne de Paris est il^somiais
dotée d'une chapelle. Ivllo y écouta liior, rvmr
la ïWTfiiirre fois, des prières liturgiques, selon
les rites {'LnbIL'i par S. B. Mlgr Ignace Ephrcm
Il Hahmaiii, patriurciho d'Antiodic.
Cette chapelle s'ùlêve au 15 tic la rue des Car-
mes, sur l'emplacement dû l'ancien cotuego des
Lombards, dont Louis XIV lit présent a des
étudiants irlnmlnis dHlssé. de leur patrie par
la jpcrffcicution anglicane.
Les Syriens de liaris doivent ccb ôdiflcc à un
geste généreux du gouvernement rrllnçlis.
Assistaient A la prise de possession et A l'ins-
tallation du recteur de la mission syrienne, a
Paris, Mgr Chaptal, le général Kinily et M.
'-anet, eonseiUer technique au ministère des
affaires étrangères, représentant l'Etnl donateur.
11 fut et a la manière orientale, avec les
honneurs liturgiques.
..-
Au Conseil d État
-0
Requête d'un garde principal
de la milice indigène de Madagascar
Malade, déprimé par le climat, M. Ledoré,
garde principal de la milice indigène de Ma-
dagascar, n'étant plus en état d' assurer son
service à la côte, demanda à être affecté « aux
plateaux » de l'île. Cette mutation lui eût per-
mis d'avoir une retraite plus élevée, pensait-il.
Le ministre des Colonies répondit à l'inté-
ressé que sa demande n'était pas recevable,
et il lui signifia sa mise à la retraite pour an-
cienneté, et ce pour les motifs suivants :
M. Ledoré, entré dans la Garde indigène
le 9 janvier 1910, était soumis aux prescrip-
tions du décret du 8 juillet 1906, plaçant le
personnel européen de la Garde indigène, au
point de vue des pensions de retraite, sous le
régime du décret du 22 novembre 1904 ; or,
aux termes de l'art. 5 de ce décret, le droit à
pension pour ancienneté de services est acquis
sans condition d'âge à 25 ans de services
effectifs.
- M. Ledoré, en tenant compte - de la durée
du service militaire, comptait, au 30 août
1924, 25 ans, 8 mois, 28 jours de service.
Dans ces conditions, dit le ministre, le garde
principal Ledoré pouoait être mis à la retraite
sans condition d'âge.
M. Ledoré introduisit alors une requête au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation de la
décision ministérielle.
Cette haute jurisprudence. adoptant la thèse
du ministre des Colonies, a rejeté la requête
de M. Ledoré, en rappelant, en outre, que si
"article 111 de la loi du 30 juin 1923 prévoit
le maintien en fonctions des agents pères d'au
moins trois enfants vivants, au delà des limites
d'âge ordinaire, le requérant qui avait élevé
cinq enfants, mais qui n'en avait plus que deux
vivants au moment de sa mise à la retraite,
n'était pas fondé à invoquer cette disposition,
et partant, ne pouvait bénéficier de la loi pré-
citée.
Cet arrêt du Conseil d'Etat précise les
droits et les obligations des intéressés.
Le CBOltDalre du Gardlnal Lavigerie
-0.0-
Réception à la Maison de France
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, suivant les traditions de la France,
qui conserve les droits de tutelle sur lea
catholiques, a offert avant-liier à la Mai-
son de France, en l'honneur du cardinal
Charost, archevêque de Rennes, légat du
Pape, un déjeuner auq,uel assistaient l'ar-
chevêque de Carthage, primat d'Afrique ;
les archevêques et évêques français et ita-
liens venus à Tunis pour assister aux té.
tes du centenaire du cardinal Lavigene.
Le Résident Général avait réuni autour
de sa table le général commandant la di
vision d'occupation, représentant le minis-
tre de la Guerre ; l'amiral préfet maritime,
représentant le ministre de la Marine ; le
maréchal Franchet d'Esperey, les minis-
tres du bey, lee présidents des corps élus
et de la municipalité de Tunis, ainsi) que
les chefs des services du Protectorat.
La fin des cérémonies
Une messe solennelle a mis fin, hier ma-
tin, aux fêtes données pour célébrer ie
centenaire du cardinal Lavigerie. Le car-
dinal Charost pendit hommage à ses ver-
tus.
Après avoir rappelé les œuvres que Je
cardinal Lavigerie multiplia en Algérie et
en Tunisie, le cardinal Charost le montra
au cœur de l'Afrique alors qu'il luttait,
avec les Pères blancs, contre la misère
et le martyre des victimes de l'esclavage.
I L'inauguration de la statue
La cérémonie de l'inauguration de la %l*i-
tue du cardinal Lavigcrie, devant la VI-
thédrale, s'est déroulée hier, en présence
d'un concoure immense de population, mal-
gré la pluie. Des sièges avaient été dépo-
ses sur le parvis pour tc-s autorités. Lï
lardinal-llgut, le Résident Général, le wa-
réclial Franchet d'Esperey, toue les prêlaîs.
l'umiral Grandclément, le général Anlhoine,
le gouvernement heylicnl, les consuls tf
pays étrangers, le 'Conseil municipal do
Tunis, etc., y 06vnient pris place.
Après un éloqucnt. discours de Mgr l-e-
maltre, archevêque de Cnrthnge, les voiles
qui recouvraient la statue ont été levés. 1;
cardinal Lavigerie apparaît debout, vêtu
du manteau cardinalice, dans l'attitude ';u,
lui a donné une statue de Fnlguière érisjbe
a Bayonne, ville natale du prélat.
Le vice-président de la municipalité .je
Tunis a associé la ville et la population
h la commémoration du vénéré et inoub'j,j
pasteur. A son tour, M. Lucien Saint, Ré-
sident Général, lui a apporté l'hommage lu
Gouvernement de la République et du Pro-
tectorat.
La cérémonie s'est terminée par le de"
des sociétés religieuses, aux sons do leurs
(i cliques ». A 17 heures, un punch d'hon-
neur a réuni, au Palais des Sociétés fran-
raises. toutes les hautes personnalités vo-
nucfl 11 Tunis pour les fêtes du centenaire
et les notabilités tunisiennes.
LES CJRRUàllSTES EN TUNISIE
–0-0–
liH-ul'ini d'avoir provoqué dans un article
du Combat Social les militaires à lia déso-
iiéiss.Muee, Finidori a comparu de nouveau
dcviuil le tribunal correctionnel qui l'a
ruiLilauiiié à dix mois d'emprisonnement et
j 1.0:;0 francs d'amende.
Cette condamnation vient s'ajouter a cet-
les, déjà encourues par ce communiste en
Tunisie.
Le::; militants récemment condamnés
dans l'affaire du complot communiste se
sont pourvus en appel.
Un don du bey de Tunis àâ
0
Le niinbar (chaire) offert par le bey de
Tunis à la mosquée de Paris, est tcnm-
HÚ et sera prochainement expédié. Celte
lIuvre d'art, exécutée eu citronnier et en
acajou par 1e sculpteur tunisien Ksoury,
est la reproduction fidèle de la chaire
d'iinan die la grande mosquée de Kairouan.
-
M. STEEG AU MAROC
-0-0--
Un beau discours ',:
Au cours des cérémonies qui ont eu lien,
lors de l'arrivée de M. Steeg, à Fez, ce:Jui-ci
prononça une importante allocution devant
le Mciljless (Conseil municipal indigène).
Il a dit notamment s'adressant au pacha:
« De toutes les capitales que du Levant nu
Couchant, le soleil do l'Islam éclaire dans s i
course, il n'en est pas de plus riche en savoir,
en cu'ltuve, en beauté, que Fez, la cité paifunit'o,
- Fez la vinle des jardins, des oiseaux et, des
fontaines, Fez le p.al,ais du luxe et de la poé-
sie, - Fez l'aristocrate que son antiquité rend
vénérable sans rien lui ravir des charmes sou-
,'i'nl.", «l'nim inminrtfiUo iAiinnscf»
W. .- -.-. "-
« Si nous sommes aujourd'hui prés de vous,
cci n'est pas seulement, en vertu des traités : la
France est venue vous apporter plus et mieux
qu'un simiplc rapprochement diplomatique, elle
entend vous aider à réaliser dans une sécurité
garantie la pUl-nitude de votre destin.
« La force de la France vous est une certitude
de sécurité ; sa justice vous est un gage de
dignité. Ne craignez pas qu'elle prenne à tâche
ne vous arraenor a vos iratnuons, a vos rêves,
il vos croyances ; elle ne vous demande qu'une
chose c'est d<' proliter de l'ordre qu'elle vous
apporte pour déployer dans le domaine de l'ac-
tion comme dans celui de la pensée une volon-
té créatrice plus intense, un effort plus hardi,
vers une perfection plus haute. Puisse l'amour
de votre ville mngniliquc, puisse le souvenir
de sa mission civilisatrice stimuler votre zcte
et votre émulation 1 tinssions-nous longtemps
ensemble poursuivre une collaboration lldéle qui
apporte au Maroc et a la France une vie plus
siïre et ,plus liante et leur permettre de donner
à tous les hommes un rayonnant exemple de
solidarité créatrice dans la confiance et l'afrec-
tion 1. »
LES MAROCAINS EN tCYPTE
-0.0-
On vient de 'publier au Caire le texte de
l'accord franco-égyptien réglant le statut
des Marocains résidant en Egypte.
M. Varenne à Saïgon
0-0
Dès son arrivée dans la salle des fêtes du
Gouvernement et avant les présentations of-
ficielles des autorités françaises et indigènes,
:\1. Alexandre Varenne a remercié M. Mon-
guillot, Résident supérieur du Tonkin, qui a
gMu. illot, l'intérim du Gouverneur général, des
assuré rendus par lui en Indociiine depuis
services rendus par lui en Indochine depuis
le départ de M. Martial-Merlin. M. Varenne,
parlant des devoirs des Français et des An-
namites, a déclaré qu'il ne repoussait aucune
revendication politique, à condition que les
populations d'Indochine reconnaissent les
bienfaits de l'association française et le pré-
cieux concours que la France apporte aux
pays de l'Union indochinoise.
-,o.
En mémoire de Kaî-Dinh
0-0
Le deuil officiel
La cérémonie de prise do deuil au Ton-
kin à l'occasion du décès de l'empereur
Klrni Dinh a lieu aujourd'hui à la pagode
des Corbeaux, à Hanoi, en présence des au-
torités françaises et annamites de la pro-
vince de Iladong.
Mission économique en A. 0. F.
0 ô
Le 27 novembre, partira pour Dakar et se
rendra dans la vallée du Niger, avec l' appro-
bation du ministre des Colonies, et sur 1 initia-
tive du Gouverneur Général de l'A. O. F..
d'accord avec diverses Sociétés industrielles,
une mission composée de délégués de groupe-
ments de la métropole, parmi lesquels Ml\l.
Ivan Imbert. Kempf, Maurice Vignat et
Gouin.
La mission se propose d'étudier sur place
les ressources du Sénégal et du Soudan en co-
ton. en laine et en arachides.
A LA RÉUNION
0
M. Repiquet. Gouverneur de La Réunion,
vient d'annoncer par câble au ministre des Co-
lonies le décès de M. Robert, maire de Saint-
Denis.
.-
A L'ACADEMIE
DES SCIENCES MORALES
ET FOLffîGUES
0
M. André Lebon, ancien Ministre des Co-
lonies, président du Crédit Foncier d'Algé-
rie et de Tunisie, est. candidat au fauteuil
d'IIêbrurd de Villeneuve.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS
Des Croix pour la Tunisie et le Maroc
M. Cautru vient de déposer sur le bureau
de la Chambre sou rapport sur la propo-
sition do loi
créer un contingent annuel de la Légion
d'Honneur pour les citoyens français et les
Européens de Tunisie et du Maroc.
Aux ternies de Bon rapport, M. Cantru
fait valoir :
Qu'un contingent annuel .pendant cinq ans,de
d-'c.mitions de la 1-eginn d'honneur sans traite-
ment, a été mis h la disposition des administra-
tions * publiques par la loi du 20 février I"',
modifiant la loi du 13 juillet I:L
Au tilre du ministère de l'Intérieur, pour
l'Algérie, ce contingent, spécial annuel est ae
Irois croix d'oflicier et de trente croix' de che-
valier. H est réservé aux citoyens français d'Al-
gérie, les indigènes jouissant de leur côté d'un
contingent illimité.
l.a Tunisie et le Maroc, qui sont rattachés
ronnne. protectorat au ministère, des Allaires
étrangères, n'ont été l'objet d'aucun contingent
spécial.
Or. il existe actuellement «.-n Tunisie environ
Tô.OOO Français et lOn.OOO Européens ; au Maroc
-"' ,.., -.. -,. ,"fl" 1"',.1.,,, rt." r"',. "n\l-
17t, 1 u-
-eml>!e de son contingent le ministère des Af-
faires étrangères ne peut disposer à leur prolit
que d'un nombre de eiMx inlime.
Il est cependant utile, sinon indispensable à
l'expansion de l'inlluence française, aujourd hui
plus que jamais, que nous puissions récompen-
ser là-bas ies services rendus ù notre cause.
f,'e>t. dans celle pensée, déclare M. Cautru,
que M. Morinaud a déposé, a la séance du .8
juin dernier, une proposition de loi tendant a
accorder Ions les ans au ministère des Affaires
étrangères le contingent spécial suivant de Ll-
gion d'honneur : )\,)11;' la Tunisie une rosette et
dix croix ; pour le Maroc, une rosette et dix
croix.
Pour conclure, le rapporteur propose
l'adoption des dispositions suivantes :
l.e ministère «.les A!T,\ires étrangères disposera
chaque année, pondant, cinq ans, des contin-
gents suivants île décorations sans traitement
dans l'ordre de la. Légion d'honneur :
Pour la Tunisie : nue i',tv>ix d'oflicier • I dix
croix de chevalier :
Pour le Maroc. : une croix d'officier et dix
croix de chevalier.
PROJET DE LOI
Le chemin de fer de Nemours à Marnia
Lo Gouvernement, vient de déposer sur
le bureau de 'a Chambre un projet de loi
relatif à la déclaration publique d'un che-
min de fer iï voie normale do Nemours
Marnia par Zoudj-el-Hral.
Ce projet indique notamment qnc i Algé-
rio pourvoiera à la construction do cette
ligne qui sera affermée i la Compagnie
Paris- Ly on-Médiil e»rro née.
DEBATS
Le chemin de fer du Djebel-Onk
La Chambre a adopté le projet de loi dé-
clarant d'utilité publique rétablissement
dans le département, de Constantine, d'un
chemin dfc fer à voie normale entre TAbessa
----------
-- UNUimOilKlNIlM» -
LUNDI SOIR. 23 NOVEMBRE lfeâ
- - - - - - - - - - -- -- - - - -- - -- -- - -- - - -- - - - - --
- «i s du
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SOKI LA MOPRM9
UCLUSIVE DU lOUItIIAL
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Les nssoorcn de la Syrie el bJdrocarDres
L'une des premières et plus légitimes
préoccupations de la France, en exerçant le
mandat qui lui a été confié par la Société des
Nations sur les Etats de Syrie, est de con-
tribuer à la mise en valeur des richesses na-
turelles de ces pays et d'y développer de
nouvelles industries susceptibles d'augmenter
le bien-être des habitants.
Parmi les richesses minières, les hydrocar-
bures tiennent une place de plus en plus im-
portante dans la civilisation industrielle mo-
derne. M. Herriot, président du Conseil, a
voulu témoigner tout l'Intérêt qu'il portait
aux Syriens et aux Libanais, en me char-
geant, en mars 1925, d'aller étudier sur
place les ressources de la Syrie en hydrocar-
bures.
Les Etats de la Syrie ont importé et con-
sommé en 1924, 6.000 tonnes d'essence,
18.000 tonnes de pétrole lampant, 1.600
tonnes d'huile de graissage, 700 tonnes
d'huile combustible, soit une oonsommation
totale de plus de 26.000 tonnes de produits
du pétrole. Dans ces importations d'hydro-
carbures, la France n'a qu'une part insigni-
fiante, la plus grande partie des produits
importés provenant presque exclusivement
de pays de langue anglaise, soit producteurs
directs, soit simples intermédiares.
La Syrie, ne renfermant aucun gisement
important de combustibles solides, est donc
malheureusement tributaire de l'étranger,
aussi bien pour son ravitaillement en char-
bons, que pour son ravitaillement en combus-
tibles liquides, en carburants et en huiles
minérales.
Malgré le peu de temps dont elle dispo-
sait, la Mission a réussi, grâce aux facilités
données par M. le Haut-Commissaire, grâco
aussi au zèle et à la compétence de mes dis-
tingués collaborateurs, à dresser le bilan
actuel et le mode d'utilisation des richesses
naturelles de la Syrie en hydrocarbures
classées en : gisements exploités, gisements
immédiatement exploitables, gisements sus-
ceptibles d'utilisation ultérieure, gisements
possibles ou probables à rechercher.
Géologiquement, la majeure partie de ces
gisements se trouvent dans lrt marnes et
calcaires bitumineux du crétacé, très ré-
pandus dans le Liban, l'Anti-Liban et le
Taurus. Il est cependant possible que cer-
tains indices de pétrole soient en relation
avec des dépôts du Miocène contemporains
des dépôts piétrolifères de Perse et de Méso-
potamie.
I.e seul gisement cThydrocarbures exploité
en Syrie est le gisentetit d'asphaliiie ou bi-
tume de Judée d^Hasbeya situé dans la
Haute Vallée du Jourdain. Ce petit gise-
ment, connu depuis des siècles, appartenait,
avant la guerre, à la 'List('. Civile du Sultan
de Turquie : son exploitation fournissait la
plus grande partie des bitumes de Judée
vendus en Europe et en Amérique.
Grâce aux hauts cours actuels, le gise-
ment d'Hasbeya est redevenu, depuis peu,
le centre d'une exploitation intéressante.
Les plus importants gisements immédiate-
ment exploitables sont les gisements de cal-
t .ires asphaltiques des environs de Lattaquié
(Etat des Alaouites). L'un de ces gisements,
rrlui de Kfarte, renferme à lui seul plusieurs
dizaines de millions de tonnes de calcaires à
teneurs de 8 à 25 d'hydrocarbures, les
deux tiers de ces hydrocarbures étant récu-
pérables à l'état de pétrole brut par distilla-
tion à basse température. Ce gisement est
probablement l'un des plus considérables de
l'ancien continent, avec les gisements sici-
liens, qu'ils paraissent cependant surpasser
en richesses.
Va mise en valeur des rociies aspnaitiques
de Lattaquié par les procédés actuellement
appliqués à Raguse (Sicile) pour l'extrac-
tion du pétrole brut des roches asphaltiques
analogues, est susceptible de fournir sur
place tout le pétrole brut nécessaire au ra-
vitaillement de la, Syrie en essence, en pé-
trole lampant, en huile de graissage et en
combustibles liquides. L'exploitation de ces
gisements présente donc le plus haut inté-
rêt pour la Syrie.
On peut classer parmi les gisements éven-
tuellement exploitables, deux grands gise-
ments de roches asphaltiques, à teneurs de
melits de roe fies aspli.
2 à 5 d'hydrocarbures, paraissant sus-
ceptibles de donner les unes (calcaires as-
phaltiques de Makaren à la frontière de Pa-
lestine), de la chaux grasse, les autres (mar-
nes asphaltiques de Dounmar, à proximité
A* rtamnsV ilit riment de bonne oualité.
,.- .--.-. -- -------- --- -.- - - -
D'après les études faites sur ces roches, les
proportions d'hydrocarbures qu'elles renfer-
ment seraient suffisantes pour assurer la
cuisson soit de la chaux, soit du ciment. La
solution du problème est particulièrement
intéressante pour les besoins en chaux et en
ciment des villes de Damas et de Beyrouth.
Il serait trop long de passer ici en revue
toutes les possibilités ou, probabilités d'exis-
tence d'autres gisements d'hydrocarbures en
Syrie. Un certain nombre cCindiccs de pétrole
ont été signalés depuis fort longtemps ; les
principaux sont ceux de boughmour, à
quelques kilomètres d'Hasbeya et ceux de la
région côtière au nord à"Alexandrette ; cer-
tains de ces indices ont provoqué naguère
des recherches par sondages qui ne parais-
sent pas avoir donné cependant, jusqu'ici,
des résultats bien encourageants.
La possibilité de gisements de pétrole se
pose sous un aspect très différent et d'une
façon tout à fait générale pour la région dite
dit « Bec de Canard », ainsi nommée par la
forme spéciale du contour de ses frontières,
formant l'extrême pointe orientale de la Sy-
rie en bordure de la Turquie et de l'Irak.
Il semble bien que géographiquement et
géologiquement, cette région peut être le pro-
longement occidental des terrains prouvés pé-
trolifères du vilayet de Mossoul. Un simple
examen géologique des terrains compris en-
tre Deir es Sor sur l'Euphrate et Alep per-
mettrait sans doute de reconnaître si l'on re-
trouve dans les territoires syriens du « Bec
de Canard J, des niveaux et facies géologi-
ques miocènes (Far's séries et Kurd's séries),
caractéristiques des formations pétrolifères
de Perse et de Mésopotamie.
Une telle découverte serait si grosse de
conséquences pour la Syrie et pour la
France, que l'étude immédiate de cette ré-
gion s'impose quelque incomplètes que soient
encore les données qui la justifient.
Charte* Baron,
Député des Basses-Alpes,
Président de la Commission des Mines
et de la Force Motrice.
LacMBftRdttMïiiiM
00
Le scrutin
Le ministère Painlevé a été mis hier di-
manche, à la Chambre, en minorité sur l'ar-
ticle V des projets financiers tendant à la
consolidation des bons de la Défense Natio-
nale et des bons du Trésor.
Il a obtenu 277 voix (chiffres rectifiés)
contre 278.
Dans la majorité se trouvent l'unanimité
du parti socialiste S.F.I.O., l'unanimité
moins une voix ces repuDiicains SOCialistes,
133 membres de la gauche radicale socialiste
et quelques membres de la gauche radicale.
La minorité comprend :
14 démocrates sur 14.
24 n'appartenant à aucun groupe, sur 28.
103 membres de l'union républicaine dé-
mocratique, sur 104.
44 membres de la gauche républicaine dé-
mocratique, sur 44.
*(i rrvmnuinistM sur Pfi
- - ---------.---.,,- -,-- - -.
36 républicains de gauche sur 37.
T républicain socialiste sur 42.
6 radicaux socialistes sur 139.
24 membres de la gauche radicale sur 41.
Les députés coloniaux et le
gouvernement
Dans les divers scrutins des jours der-
niers, qui ont précédé la chute du ministère
Painlevé, l'unanimité des députés coloniaux
moins un a appuyé de son vote le gouverne-
ment de M. Painlevé. Seul M. Ernest Ou-
trey, avec sa crânerie coutumière, a marqué
v .I?!# X ir » s 1. •
son nosuiue a m. rainieve et a la majorue
en votant contre la confiance dans les di-
vers scrutins.
Le député de la Cochinchine n'a pas mâ-
ché ses mots et a expliqué péremptoirement
les raisons de son attitude dans un interview
au Petit Rleu.
COMEDIE 1 MAUVAIS!* FOI 1
De M. Outrey, de la gauche républicaine :
« Tout le monde le sait que l'inflatiou
sera nécessaiie avant quelques jours :
M. Painlevé qui la refloutc, M. Blum cpù
ti en veut pas, enfin tous les parlementaires.
Alors pourquoi tant d'hypocrisie? Pouquoi
feindre d'ignorer cette nécessité ? Quelle
comédie du côté des socialistes et du Gou-
vernement! Quelle mauvaise foi!. Ils se
déshonorent, ces gens-là. »
Voilà qui est net.
'0*0'
Le Portugal et la trypanosomiase
0
Le gouvernement portugais a accordé une
subvention à la Commission internationale
chargée de combattre la maladie du sommeil
dans l'Afrique équatoriale.
Le Ministère des Colonies a ordonné l'in-
tensification de la lutte contre cette maladie
en Guinée, sur le lac Nyassa, au Congo, au
sud de la rivière Rovouma.
Les Belges sont prévoyants
0-0-
Un paquebot belge vient d'arriver à Kilo
avec uOO.OOO (pièces de un franc, 852.000
pièces de 10 centimes. Il a amené égale-
ment A Moto : 500.000 pièces de un franc,
102.000 pièces de 10 centaines ; et pour les
territoires il mandat : 1.000.000 de pièces de
10 centimes. -
L'AVIATION COLONIALE
GênesMarocBuenoeAyres
L'aviateur Cosagrande a quitté Casa-
blanca en hydravion pour venir à Habat
saluer M. Steeg.
Du Maroc à Douai
Un officier de l'anmée du Manoc fut in-
formé sur le front de Larrache que sa mère
qui habite route de Valenciennes, était très
aérieusement souffrante.
Il partit aussitôt en avion et en tieux éta-
pes effectuées dans de très bonnes condi-
tions arriva au chevet de la malade.
Des ordres avaient d'ailleurs été donnés
pour lui faciliter le parcours.
W-HHlfrtlttMlMBÎ
00
Le parti anticolonial n'a pas encore
A désarmé en France. C'at un des
* exemples les plus curieux de détermi-
nisme historique que la persistance, dans ce
pays à la fois continental et maritime, à travers
tous les régimes et les modes de pensée les plus
divers. de deux opinions violemment opposées,
l'une regardant vers l'est, l'autre vers les mers
lointaines. Janus bifrons est l'image de la poli-
tique extérieure française. Depuis Voltaire ap-
plaudissant à la perte du Canada qui ruinait le
port de La Rochelle jusqu'à la fameuse coolt-
lion Clemenceau-de Mot contre IfJ. « Tonfy
non » Ferry, le parti anIIcolonial, appuyé sur
la grande majorité de notre nation terrienne, a
saisi toutes les occasions pour ruiner les initi.
tives des quelques hommes qui tentaient de nous
donner un Empire colonial.
Néanmoins, après la propagande coloniale
intense qui commença vers 1890, après la ma-
gnifique réalisation d'un domaine universel de
la France, gloire de la Troisième République,
et surtout après les secours de toutes aorta, en
homme,. en vivres, en matières premières, que
les colonies nous fournirent pendant la guerre,
on pouvait croire au triomphe définitif, incm-
« w r » » v s il »
teste, ae i taee coloniale dans ce pays. taux
semblant l Erreur profonde où pouvait seule
nous induire une méconnaissance singulière du
caractère de ce « Français moyen », tant vanté
depuis quelque temps par les polémistes de tou-
les nuances. Pour le « Français moyen » (c'est-
à-dire tout simplement le bourgeois français)
d'avant-guerre, les conquêtes coloniales repré-
sentaient l'esprit d'aventure, la gloire militaire
dont nous étions sevrés, une sorte de revanche
de 70. C'était le vieil esprit napoléonien pro-
jeté sur d'autres champs de Yyvo oeme. Aujour-
d'hui les colonies, ne représentant plus cela, ne
représentent plus rien. Ces mêmes gens, qui
s'enthousiasmaient jusqu'à la démence pour
l'absurdité héroïque de Fachoda, se désintéres-
sent des colonies dès lors qu'elles ont cessé de
coûter de l'argent et des hommes pour secourir
à leur tour la mère-pairie. Ces territoires à met-
tre laborieusement en valeur apparaissent com-
me une charge odieuse à l'esprit romanesque
d'un certain nombre de nos « Français
moyens ». A la première occuion, ils cher-
chent à s'en débarrasser. Aujourd'hui, la situa
tion financière leur fournit un prétexte.
« Doit-on céder les colonies ? » Mon émi-
nent confrère Mario Roustan a résolu la ques-
tion ici même en quelques spirituels articles.
Toute considération sentimentale mise à part,
la sottise des imaginations cessiormistes apparaît
éclatante. Supposons cepen dant le problème
résolu par l'absurde. Supposons l'opinion con-
quise, le traité de vente signé par le Gouverne-
ment. ratifié par les Chambres. Un nouveau
problème, auquel on n'aurait pas songé, surgi-
rait aussitôt devant nos hommes d'Etat: « Une
telle décision est-elle applicable en fait? Même
si on le Veut, peut-on vendre les colonies ? »
A vec noire ignorance classique de lout ce qui
n'est pas nous-mêmes, nous raisonnons en effet
des colonies comme si c'étaient des territoires
vacants, vides d'hommes, des forêts vierges ou
des bleds désertiques dont les propriétaires peu
vent user, abuser et disposer à leur gré. Il faut
cependant savoir que, sur ces terres dont on fait
si bon marché, vivent des millions d'indigènes.
et que des peuples, aujourd'hui, ne peuvent
plus être cédés comme des fermes. En 1815, à
Vienne, les diplomates des grandes puissances
pouvaient encore se distribuer au petit bonheur
des « millions d'âmes ». La guerre de 1914 a
marqué la liquidation de ce système et la libé-
ration des peuples européens. De même aux
colonies la période des conquêtes et des parta-
ges est depuis longtemps close. Dans les cadres
politiques tracés par nous. les élites annamites,
sénégalaises, malgaches ont évolué, ont pris
conscience d'elles-mêmes. Notre domination, im-
posée primitivement par la force, elles l'ont ac-
ceptée d'abord par habitude, ensuite parce que
la paix française et le développement économi-
que du pays les enrichissent, enfin parce que
l'instruction. diffusée par nous dans les masses
indigènes. leur permettra de prendre une part
de plus en plus active à l'administration de leur
.ro e, --_J_-'-_!_---
pays. Le sont ces jacieurs psycnoi orques,
beaucoup plus que les faibles troupes casernées
dans nos colonies. qui nous permettent d'y de-
meurer et d'y faire œuvre utile.
Mais supposons que, brusquement nous nous
avisions de vendre comme des esclaves, pour
un sort au moins aléatoire, ces indigènes qui
ont eu confiance en nous. Croyez-vous qu us
accepteraient cela sans protester, sans se défen-
dre ? Il est infiniment probable, au contraire,
que les élites, inspirées par nos principes de
liberté, profiteraient du changement de maître
pour pousser à la révolte et proclamer l'indé-
pendance. Indépendance trop hâtive, sans dou-
te, et qui leur réserverait bien des déboires,
étant donné l'état primitif des masses indigènes.
A » t --,_.- -----
mais qui empecnerait la cession projeiec ou nc
là rendrait possible que dans le sang. Ce serait
la faillite, bientôt universelle, de cette « mis-
sion civilisatrice de la France ». tant de fois
proclamée, qui fait la grandeur de notre œuvre
coloniale, et dont les peuples indigènes sont en
droit d'espérer un avenir tout différent.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de IMIjéw
des Colonies et des Protectorats.
TAUX DE LA PLASTRE
Le Gouverneur Général de Ilindorhinê vient
de faire connaître au ministre des co.l')nf('s,
qu'à la date du 21 novembre WB5, le tau\ oro.
ciel de la piastre était de 14 fr. 20.
UN INCIDENT
00
Le sympathique président de la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats nous adresse la lettre suivante.
Nous reconnaissons avec lui que l'unani-
mité des membres de la Commission de l'Al-
gérie, des Colonies et des Protectorats
n'existe plus puisqu'il ne partage pas l'opi-
nion de ses collègues. Pour le reste, nous ne
pouvons que confirmer l'émotion des mem-
bres de la Commission des Colonies dont
nous nous sonunes fait l'écho. La réponse de
M. B. Diagne et ses explications s'adressent
plus à eux qu'à nous.
Elles contiennent des précisions, sur la
répartition des questions concernant les pays
à mandats,qui nous éclairent sur la chinoiserie
des travaux parlementaires et leurs méthodes.
M.R.
Paris, le 21 novembre 1925.
Mes chers Directeurs,
La lecture de l'information parue dans te
numéro des Annales Coloniales du 20 cou-
rant, sous le titre « Un incidcnt », m'oblige
à une rectification que votre courtoisie ne
manquera pas d'accueillir.
La prétendue unanimité des membres de la
Commission de l'Algérie, des 1colonies et des
Protectorats, qui se serait émue d'avoir été
dessaisie de l'audition du général Sarrail,
hatit-commisssaire en Syrie, au profit des
Commissions de VArmée et des Affaires
étrangères, n'existe que dans l'imagination
de votre informateur.
En effet, ni sous mon prédécesseur il la
tête de la Commissio", ni depuis que je la
préside, la Syrie, qui n'est pas un mandat
colonial - voir le Traité de Versailles
n'a relevé de la compétence de notre dite
Commission. Seule, celle des Affaires étran-
gères a toujours eu à s'en occuper légale-
ment.
La meilleure preuve que j'en puisse don-
ner est que lorsque mon collègue et am,
Brunei a été en mission en Syrie, c'est à la
Commission des Affaires étrangères qu'il a
rendu compte de son voyage, et non à ccll,'
des Colonies.
Si j'ai personnellement assisté à l'audition
du général Sarrail e'est en mon unique qua-
lité de membre de la Commission de
l'Armée.
Donc, la Commission des Colonies, de Ill.
quelle relèvent seuls les tnandats coloniaux
Togo et Cameroun n'a eu à souffrir
d'une atteinte quelconque à ses droits.
Bien cordialement.
Diagne,
Président de la Commission des Colonies.
i
Une chapelle syrienne à Paris
l.a colonie syrienne de Paris est il^somiais
dotée d'une chapelle. Ivllo y écouta liior, rvmr
la ïWTfiiirre fois, des prières liturgiques, selon
les rites {'LnbIL'i par S. B. Mlgr Ignace Ephrcm
Il Hahmaiii, patriurciho d'Antiodic.
Cette chapelle s'ùlêve au 15 tic la rue des Car-
mes, sur l'emplacement dû l'ancien cotuego des
Lombards, dont Louis XIV lit présent a des
étudiants irlnmlnis dHlssé. de leur patrie par
la jpcrffcicution anglicane.
Les Syriens de liaris doivent ccb ôdiflcc à un
geste généreux du gouvernement rrllnçlis.
Assistaient A la prise de possession et A l'ins-
tallation du recteur de la mission syrienne, a
Paris, Mgr Chaptal, le général Kinily et M.
'-anet, eonseiUer technique au ministère des
affaires étrangères, représentant l'Etnl donateur.
11 fut et a la manière orientale, avec les
honneurs liturgiques.
..-
Au Conseil d État
-0
Requête d'un garde principal
de la milice indigène de Madagascar
Malade, déprimé par le climat, M. Ledoré,
garde principal de la milice indigène de Ma-
dagascar, n'étant plus en état d' assurer son
service à la côte, demanda à être affecté « aux
plateaux » de l'île. Cette mutation lui eût per-
mis d'avoir une retraite plus élevée, pensait-il.
Le ministre des Colonies répondit à l'inté-
ressé que sa demande n'était pas recevable,
et il lui signifia sa mise à la retraite pour an-
cienneté, et ce pour les motifs suivants :
M. Ledoré, entré dans la Garde indigène
le 9 janvier 1910, était soumis aux prescrip-
tions du décret du 8 juillet 1906, plaçant le
personnel européen de la Garde indigène, au
point de vue des pensions de retraite, sous le
régime du décret du 22 novembre 1904 ; or,
aux termes de l'art. 5 de ce décret, le droit à
pension pour ancienneté de services est acquis
sans condition d'âge à 25 ans de services
effectifs.
- M. Ledoré, en tenant compte - de la durée
du service militaire, comptait, au 30 août
1924, 25 ans, 8 mois, 28 jours de service.
Dans ces conditions, dit le ministre, le garde
principal Ledoré pouoait être mis à la retraite
sans condition d'âge.
M. Ledoré introduisit alors une requête au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation de la
décision ministérielle.
Cette haute jurisprudence. adoptant la thèse
du ministre des Colonies, a rejeté la requête
de M. Ledoré, en rappelant, en outre, que si
"article 111 de la loi du 30 juin 1923 prévoit
le maintien en fonctions des agents pères d'au
moins trois enfants vivants, au delà des limites
d'âge ordinaire, le requérant qui avait élevé
cinq enfants, mais qui n'en avait plus que deux
vivants au moment de sa mise à la retraite,
n'était pas fondé à invoquer cette disposition,
et partant, ne pouvait bénéficier de la loi pré-
citée.
Cet arrêt du Conseil d'Etat précise les
droits et les obligations des intéressés.
Le CBOltDalre du Gardlnal Lavigerie
-0.0-
Réception à la Maison de France
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, suivant les traditions de la France,
qui conserve les droits de tutelle sur lea
catholiques, a offert avant-liier à la Mai-
son de France, en l'honneur du cardinal
Charost, archevêque de Rennes, légat du
Pape, un déjeuner auq,uel assistaient l'ar-
chevêque de Carthage, primat d'Afrique ;
les archevêques et évêques français et ita-
liens venus à Tunis pour assister aux té.
tes du centenaire du cardinal Lavigene.
Le Résident Général avait réuni autour
de sa table le général commandant la di
vision d'occupation, représentant le minis-
tre de la Guerre ; l'amiral préfet maritime,
représentant le ministre de la Marine ; le
maréchal Franchet d'Esperey, les minis-
tres du bey, lee présidents des corps élus
et de la municipalité de Tunis, ainsi) que
les chefs des services du Protectorat.
La fin des cérémonies
Une messe solennelle a mis fin, hier ma-
tin, aux fêtes données pour célébrer ie
centenaire du cardinal Lavigerie. Le car-
dinal Charost pendit hommage à ses ver-
tus.
Après avoir rappelé les œuvres que Je
cardinal Lavigerie multiplia en Algérie et
en Tunisie, le cardinal Charost le montra
au cœur de l'Afrique alors qu'il luttait,
avec les Pères blancs, contre la misère
et le martyre des victimes de l'esclavage.
I L'inauguration de la statue
La cérémonie de l'inauguration de la %l*i-
tue du cardinal Lavigcrie, devant la VI-
thédrale, s'est déroulée hier, en présence
d'un concoure immense de population, mal-
gré la pluie. Des sièges avaient été dépo-
ses sur le parvis pour tc-s autorités. Lï
lardinal-llgut, le Résident Général, le wa-
réclial Franchet d'Esperey, toue les prêlaîs.
l'umiral Grandclément, le général Anlhoine,
le gouvernement heylicnl, les consuls tf
pays étrangers, le 'Conseil municipal do
Tunis, etc., y 06vnient pris place.
Après un éloqucnt. discours de Mgr l-e-
maltre, archevêque de Cnrthnge, les voiles
qui recouvraient la statue ont été levés. 1;
cardinal Lavigerie apparaît debout, vêtu
du manteau cardinalice, dans l'attitude ';u,
lui a donné une statue de Fnlguière érisjbe
a Bayonne, ville natale du prélat.
Le vice-président de la municipalité .je
Tunis a associé la ville et la population
h la commémoration du vénéré et inoub'j,j
pasteur. A son tour, M. Lucien Saint, Ré-
sident Général, lui a apporté l'hommage lu
Gouvernement de la République et du Pro-
tectorat.
La cérémonie s'est terminée par le de"
des sociétés religieuses, aux sons do leurs
(i cliques ». A 17 heures, un punch d'hon-
neur a réuni, au Palais des Sociétés fran-
raises. toutes les hautes personnalités vo-
nucfl 11 Tunis pour les fêtes du centenaire
et les notabilités tunisiennes.
LES CJRRUàllSTES EN TUNISIE
–0-0–
liH-ul'ini d'avoir provoqué dans un article
du Combat Social les militaires à lia déso-
iiéiss.Muee, Finidori a comparu de nouveau
dcviuil le tribunal correctionnel qui l'a
ruiLilauiiié à dix mois d'emprisonnement et
j 1.0:;0 francs d'amende.
Cette condamnation vient s'ajouter a cet-
les, déjà encourues par ce communiste en
Tunisie.
Le::; militants récemment condamnés
dans l'affaire du complot communiste se
sont pourvus en appel.
Un don du bey de Tunis àâ
0
Le niinbar (chaire) offert par le bey de
Tunis à la mosquée de Paris, est tcnm-
HÚ et sera prochainement expédié. Celte
lIuvre d'art, exécutée eu citronnier et en
acajou par 1e sculpteur tunisien Ksoury,
est la reproduction fidèle de la chaire
d'iinan die la grande mosquée de Kairouan.
-
M. STEEG AU MAROC
-0-0--
Un beau discours ',:
Au cours des cérémonies qui ont eu lien,
lors de l'arrivée de M. Steeg, à Fez, ce:Jui-ci
prononça une importante allocution devant
le Mciljless (Conseil municipal indigène).
Il a dit notamment s'adressant au pacha:
« De toutes les capitales que du Levant nu
Couchant, le soleil do l'Islam éclaire dans s i
course, il n'en est pas de plus riche en savoir,
en cu'ltuve, en beauté, que Fez, la cité paifunit'o,
- Fez la vinle des jardins, des oiseaux et, des
fontaines, Fez le p.al,ais du luxe et de la poé-
sie, - Fez l'aristocrate que son antiquité rend
vénérable sans rien lui ravir des charmes sou-
,'i'nl.", «l'nim inminrtfiUo iAiinnscf»
W. .- -.-. "-
« Si nous sommes aujourd'hui prés de vous,
cci n'est pas seulement, en vertu des traités : la
France est venue vous apporter plus et mieux
qu'un simiplc rapprochement diplomatique, elle
entend vous aider à réaliser dans une sécurité
garantie la pUl-nitude de votre destin.
« La force de la France vous est une certitude
de sécurité ; sa justice vous est un gage de
dignité. Ne craignez pas qu'elle prenne à tâche
ne vous arraenor a vos iratnuons, a vos rêves,
il vos croyances ; elle ne vous demande qu'une
chose c'est d<' proliter de l'ordre qu'elle vous
apporte pour déployer dans le domaine de l'ac-
tion comme dans celui de la pensée une volon-
té créatrice plus intense, un effort plus hardi,
vers une perfection plus haute. Puisse l'amour
de votre ville mngniliquc, puisse le souvenir
de sa mission civilisatrice stimuler votre zcte
et votre émulation 1 tinssions-nous longtemps
ensemble poursuivre une collaboration lldéle qui
apporte au Maroc et a la France une vie plus
siïre et ,plus liante et leur permettre de donner
à tous les hommes un rayonnant exemple de
solidarité créatrice dans la confiance et l'afrec-
tion 1. »
LES MAROCAINS EN tCYPTE
-0.0-
On vient de 'publier au Caire le texte de
l'accord franco-égyptien réglant le statut
des Marocains résidant en Egypte.
M. Varenne à Saïgon
0-0
Dès son arrivée dans la salle des fêtes du
Gouvernement et avant les présentations of-
ficielles des autorités françaises et indigènes,
:\1. Alexandre Varenne a remercié M. Mon-
guillot, Résident supérieur du Tonkin, qui a
gMu. illot, l'intérim du Gouverneur général, des
assuré rendus par lui en Indociiine depuis
services rendus par lui en Indochine depuis
le départ de M. Martial-Merlin. M. Varenne,
parlant des devoirs des Français et des An-
namites, a déclaré qu'il ne repoussait aucune
revendication politique, à condition que les
populations d'Indochine reconnaissent les
bienfaits de l'association française et le pré-
cieux concours que la France apporte aux
pays de l'Union indochinoise.
-,o.
En mémoire de Kaî-Dinh
0-0
Le deuil officiel
La cérémonie de prise do deuil au Ton-
kin à l'occasion du décès de l'empereur
Klrni Dinh a lieu aujourd'hui à la pagode
des Corbeaux, à Hanoi, en présence des au-
torités françaises et annamites de la pro-
vince de Iladong.
Mission économique en A. 0. F.
0 ô
Le 27 novembre, partira pour Dakar et se
rendra dans la vallée du Niger, avec l' appro-
bation du ministre des Colonies, et sur 1 initia-
tive du Gouverneur Général de l'A. O. F..
d'accord avec diverses Sociétés industrielles,
une mission composée de délégués de groupe-
ments de la métropole, parmi lesquels Ml\l.
Ivan Imbert. Kempf, Maurice Vignat et
Gouin.
La mission se propose d'étudier sur place
les ressources du Sénégal et du Soudan en co-
ton. en laine et en arachides.
A LA RÉUNION
0
M. Repiquet. Gouverneur de La Réunion,
vient d'annoncer par câble au ministre des Co-
lonies le décès de M. Robert, maire de Saint-
Denis.
.-
A L'ACADEMIE
DES SCIENCES MORALES
ET FOLffîGUES
0
M. André Lebon, ancien Ministre des Co-
lonies, président du Crédit Foncier d'Algé-
rie et de Tunisie, est. candidat au fauteuil
d'IIêbrurd de Villeneuve.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS
Des Croix pour la Tunisie et le Maroc
M. Cautru vient de déposer sur le bureau
de la Chambre sou rapport sur la propo-
sition do loi
créer un contingent annuel de la Légion
d'Honneur pour les citoyens français et les
Européens de Tunisie et du Maroc.
Aux ternies de Bon rapport, M. Cantru
fait valoir :
Qu'un contingent annuel .pendant cinq ans,de
d-'c.mitions de la 1-eginn d'honneur sans traite-
ment, a été mis h la disposition des administra-
tions * publiques par la loi du 20 février I"',
modifiant la loi du 13 juillet I:L
Au tilre du ministère de l'Intérieur, pour
l'Algérie, ce contingent, spécial annuel est ae
Irois croix d'oflicier et de trente croix' de che-
valier. H est réservé aux citoyens français d'Al-
gérie, les indigènes jouissant de leur côté d'un
contingent illimité.
l.a Tunisie et le Maroc, qui sont rattachés
ronnne. protectorat au ministère, des Allaires
étrangères, n'ont été l'objet d'aucun contingent
spécial.
Or. il existe actuellement «.-n Tunisie environ
Tô.OOO Français et lOn.OOO Européens ; au Maroc
-"' ,.., -.. -,. ,"fl" 1"',.1.,,, rt." r"',. "n\l-
17t, 1 u-
-eml>!e de son contingent le ministère des Af-
faires étrangères ne peut disposer à leur prolit
que d'un nombre de eiMx inlime.
Il est cependant utile, sinon indispensable à
l'expansion de l'inlluence française, aujourd hui
plus que jamais, que nous puissions récompen-
ser là-bas ies services rendus ù notre cause.
f,'e>t. dans celle pensée, déclare M. Cautru,
que M. Morinaud a déposé, a la séance du .8
juin dernier, une proposition de loi tendant a
accorder Ions les ans au ministère des Affaires
étrangères le contingent spécial suivant de Ll-
gion d'honneur : )\,)11;' la Tunisie une rosette et
dix croix ; pour le Maroc, une rosette et dix
croix.
Pour conclure, le rapporteur propose
l'adoption des dispositions suivantes :
l.e ministère «.les A!T,\ires étrangères disposera
chaque année, pondant, cinq ans, des contin-
gents suivants île décorations sans traitement
dans l'ordre de la. Légion d'honneur :
Pour la Tunisie : nue i',tv>ix d'oflicier • I dix
croix de chevalier :
Pour le Maroc. : une croix d'officier et dix
croix de chevalier.
PROJET DE LOI
Le chemin de fer de Nemours à Marnia
Lo Gouvernement, vient de déposer sur
le bureau de 'a Chambre un projet de loi
relatif à la déclaration publique d'un che-
min de fer iï voie normale do Nemours
Marnia par Zoudj-el-Hral.
Ce projet indique notamment qnc i Algé-
rio pourvoiera à la construction do cette
ligne qui sera affermée i la Compagnie
Paris- Ly on-Médiil e»rro née.
DEBATS
Le chemin de fer du Djebel-Onk
La Chambre a adopté le projet de loi dé-
clarant d'utilité publique rétablissement
dans le département, de Constantine, d'un
chemin dfc fer à voie normale entre TAbessa
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