Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 novembre 1925 17 novembre 1925
Description : 1925/11/17 (A26,N172). 1925/11/17 (A26,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970225
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VlNGT..sIXI.EME ANNEE. - N° 1752 La lquuum : a -- - ------_u_-- MAKDl SOIR, 17 NOVEMBRE IW25
1 :::11:.
Les Annales Coloniales
# .",' JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARtKUU rilBKJÉSPAR "LES ANNALES COUONIAIJB" SONT LA HtOFMÉTt
EXCLUSIVE DU JOIIHAL
Im AwmmcmttRétàummimtrttmm aua Dufmu éeJmmnmletéÊmkaAmmvuétPwkikM
Dmecteurs : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEaBAUL T
MM» et Hptotmiii : 34, Ru* du Ntont-Thabor, PARIS-1* Iddom : INM IMI
Ua «a « m fis 8 moib
..ftI A Premco et Oêitmim a* s 41, 15 »
- t Étrmmgw 1M » a a la a
Ob riMM mm mm I» mmmmm m p«*a et mm lia prâdpMw Hhrafea*
Madagascar en Afrique
.,.
Nos programmes d'enseignement se-
condaire sont peu favorables aux colo-
nies. Tout d'abord ils n'accordent aux
problèmes coloniaux qu'une place ridi-
cule étant donné leur importance crois-
sante dans la vie de la nation. (Le ba-
ron Pierre de Coubertin et sa « Ligue
pour la Réforme de la Pédagogie » au-
raient fort à s'employer là aussi.) Mais,
:de plus, dans ces quelques pages de fin
d'année, jamais étudiées, où les ma-
nuels de géographie hospitalisent la
France d'outre-mer par charité pure, on
.er charité pure, on
trouve le moyen de glisser sur elle quel-
ques notions fausses.
Ainsi, en 5o, à la fin du mince volume
consacré à l'Asie et à l'Afrique, un cha-
pitre groupe généralement sous la ru-
brique « lies Africaines», des terres
telles que Madagascar, les iles du Cap
Vert et les Canaries. « Madagascar, île
africaine » 1 Voilà pourtant la seule no-
tion qui en subsistera désormais. Son
sol, sa végétation, sa forme ont beau la
rattacher à l'Inde, ses habitants, son
histoire, sa civilisation à l'Insulinde et
à l'Océanie, rien n'y fait ! Madagascar,
pour la quasi-unanimité de nos contem-
porains, reste définitivement classée en
!Afrique comme Paris dans le départe-
ment de la Seine.
Qu'importe ! dites-vous. Voilà
bien des plaintes pour une classification
malheureuse ! Il y en a d'autres et tous
ces distinguos académiques n'intéressent
que les savants, pas la vie.
- Illusion ! La science n'est jamais
absolument une tour d'ivoire. Tout se
tient dans les constructions humaines,
aidées et réalisations. Toute vérité, toute
erreur est grosse d'une multitude de con-
séquences pratiques. La formule « Ma-
dagascar en Afrique », qui remonte à
la division classique de la terre en
frands continents et, par conséquent,
'Q Hérodote, est une erreur de haute li-
gnée, dont la consécration du temps a
fait une vérité première, un dogme s'im-
posant à tous et à l'administration co-
loniale elle-même. Aussi ses conséquen-
ces dans le domaine pratique sont-elles
légion. En voici deux à titre d'exemple :
Aujt Arts Décoratifs, les Annales
Coloniales l'ont noté, Madagascar a
été traitée en parente pauvre. Dans le
pavillon de l'Afrique, de style souda-
nais, une petite salle servant de passage
pour la sortie avait été réservée aux
pierreries et à l'art de la grande lie.
Rien n'indiquait qu'on avait changé de
pays. Presque tous les visiteurs l'ont
ignoré et ont cru sortir de l'Afrique
occidentale comme ils y étaient entrés.
,On ne pouvait probablement songer à
établir un pavillon indépendant comme
à Marseille. Mais il eût été, sans doute,
possible, toufc en groupant les colonies
« africaines » dans un même bâtiment,
de les séparer par des cloisons, comme
on l'a fait pour les trois pays de l'Afri-
que du Nord (beaucoup moins dissem-
blables pourtant que Madagascar et
l'A. O. F.). A tout le moins aurait-on
pu indiquer par de grands panneaux
très apparents que l'on passait dans un
autre monde. Madagascar aurait aussi
gagné à s'installer dans une salle plus
vaste où l'on aurait pu exposer des meu-
bles, des dentelles et des rabanes, élé-
ments essentiellement décoratifs. ,
Second exemple des réactions impré-
vues de notre formule : l'Ecole Coloniale,
pépinière de nos Administrateurs des
Colonies, comprend deux sections :
indochinoise et africaine. Alors que la
première est rationnellement et prati-
quement organisée, avec des cours de
langues et d'institutions indochinoises,
la seconde ne l'est pas et ne peut pas
l'être parce que, une fois de plus, on a
réuni arbitrairement, sous la rubrique
;« africaine », les matières de l'A. O. F.
et celles de Madagascar, aussi éloignées
pourtant les unes des autres qu'elles le
le sont des matières indochinoises. Pour
compléter cet ensemble hétéroclite on y
a même ajouté (Dieu sait pourquoi?)
des cours de législation des pays de
l'Afrique du Nord où nos administra-
teurs coloniaux ne mettront jamais les
pieds. Naturellement cet entassement
de matières sans aucun lien entre elles
ne permet, malgré la très haute valeur
des professeurs, qu'un examen très su-
perficiel de chacune d'elles et le tout est
fatalement voué à l'oubli.
J'entends bien que cette distinction
entre « indÕchinois » et « africains »
correspond à la division des deux cadres
des « Administrateurs des services civils
de l'Indochine » et des « Administra-
teurs des colonies n.. Mais cette distinc-
tion rudimentaire est elle-même absurde.
Les Annales Coloniales ont proclamé
maintes fois que nos fonctionnaires de-
vraient connaître à fond les mœurs et la
langue du pays dont ils ont la charge.
Cela suppose, dès le début, une spécia-
lisation sérieuse. Voilà plus de 20 ans
que le professeur Arthur Girault récla-
mait, dans ses « Principes de Législa-
tion Coloniale », la séparation des car-
rières africaines et malgaches. D'ailleurs,
là spécialisation existe en fait de par le
jeu des bourses accordées par les gou-
vernements généraux à nos étudiants
de l'Ecole Coloniale : dès leur arrivée à
l'Ecole, ils s'engagent à servir pendant
dix ans dans une colonie déterminée.
Pourquoi n'adopterait-on pas à cette si-
tuation de fait l'organisation adminis-
trative coloniale, ou, tout au moins, les
programmes de l'Etole? Ce serait beau-
coup de temps gagné par nos fonction-
naires pour le plus grand profit des
colonies.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonie, et des Protectorat.
..a
M. STEEG AU MAROC
-0-0-
Avant de se rendre à Fez, M. Steeg, Ré-
sident Général, accompagné de M. Georges
Hardy, directeur général de l'Instruction pu-
blique, a procédé à la" visite des établisse-
ments d'enseignement de Rabat.
Il a vu classe parN classe, le lycée des jeu-
nes filles, l'école ménagère, l'école des gar-
çons et l'école maternelle du boulevard de
la Tour-Hassan, le cours complémentaire,
l'école des garçons et l'école des filles de
l'avenue Foch.
M. Steeg, qui s'est montré fort satisfait
de la tenue des classes, se propose de con-
tinuer un jour prochain, la visite des autres
établissements (renseignement tant indigènes
qu'européens.
A T^antger
0-0
Le budget de 1936
Le ibudet en recettes de la zone de
Tanger vient d'être fixé par les services
administratifs à 18 millions de francs pour
l'année 1906, contre 12 millions pour l'an-
néo 1925. Il n'a pas été. institué d'impôts
nouveaux, car les autorités locales
cornptent faire rentrer plus strictement
ceux qui existent déjà.
La guerre au Maroc
Ce n'est pas une guerre économique
Car avec les renforts que l'on a envoyés
au maréchal Pétain pour obtenir les résul-
tats que l'on sait, or a versé au Maroc
pas moins de quarante et quelques géné-
raux, qui profitèrent de cette bonne au-
baine, naturellement.
-- Les permissionnaires
Le navire-atelier Vulcain, venant d'Oran,
arrive à Toulon avec cinquante-cinq per-
missionnaires de la division navale du
Maroc.
i
L'AVIATION COLONIALE
00 ,
De Londres au Gap
Le pilote anglais Alan Cobham vient
d'arriver au cllourgot venant de Londres.
Il doit étudier la voie aérienne de Lon-
dres. au Cap par Marseille, Pise, Brmdisi
Athènes, Le Caire, Assouan,IÜwthoum, Ma-
laki, Pretoria, Johannesburg, Bluefogilëin
qui sont les escales prévues (le ce voyage.
L'expédition que commence Cobham a
été étudiée avec soin. Avion et moteur --
A refroidissement à air ont été conçus
spécialement en vue de ce raid effectué
tkms des régions peu fréquences et sous le
climat tropical.
L'aviateur emporte, notamment, des
équipements spéciaux qu'il utilisera A par-
tir du Caire, des armes en vue de chasse
ou de défense.
Il effectuera son raid it petites étapes et,
sur cet itu'ie*rair(., que parcourut jadis Ross
Smith, recueifllera toute documentation re-
lative'à la possibilité d'âiménogeiment d'une
ligne aérienne reliant les possessions an-
glaises de l'Afrique du Sud à celles de
l'Afrique du Nord.
A l'Académie des Sciences
•o
Le colonel Jean Tilho de l'infanterie co-
loniale a reçu sur la. fondation LoutrcuU un
prix de i.000 francs ipouir ses travaux sur
l'Afrique Contrale
La santé du roi de Siam
00
Suivant le dernier buUctin., l'état de santé
de S. M. Sisowath s'est légèrement amé-
lioré.
(Par dépêche.)
Initiation coloniale
00
« On ne va pas aux colonies pour
y apprendre son métier, mais four
l'y appliquer D. De qui est cette
sage maxime? - Du secrétaire général de la
Société Française des Ingénieurs coloniaux.
C'est une de celles qu'il faut répandre et
pour sa vérité et pour son utilité.
Rien n'est plus dangereux qu'un faux dé-
part ; dangereux pour le colon et pour la co-
lonie. Le secrétaire général, M. Ph. Roul-
le au, note, dans le rapport d'où fextrais ce
précepte, que les jeunes imaginations se don-
nent volontiers libre cours, aussitôt que l'on
évoque les pays lointains. Candidats à la
fortune, ainsi appelle-t-il d'un joli mot les
ingénieurs qui, presque au sortir de l'école,
révent de rentes rapidement amassées, et, ce
qui est plus naturel à leur âge, d'une vie
abondante, facile, avec ses risques qui lui
donnent des attraits séduisants, avec ses suc-
cès plus facilement conquis que dans les
vieilles nations où l'on vient trop tard depuis
les milliers d'années qu'il y a des hommes et
qui s'enrichissent.
- Sur ces enthousiasmes généreux mais naïfs,
le secrétaire général pose, suivant les vers
du poète, l'éteignoir d'avis moroses. Moro-
ses, mais justes. « Cest pour nous un de-
voir un peu pénible que de souffler sur les
bulles irisées de ces rêves de départ pour les
pays enchantés que les descriptions de voya-
geurs en chambre ont parées de chatoyants
reflets. » Ohi ces voyageurs en chambre -
qui dira les méfaits dont ils sont responsables
quand ils peignent, de chic, des tableaux
dont les couleurs sont brillantes et fauves,
trop brillantes pour être vraies f Que ne se
contentaient-ils, comme le bon Xatrier de
Maistre, de faire un voyage moins lointain et
moins fantaisiste 1
Oui, ils existent ces pays merveilleuxt ces
jardins Parfumés, comme on chante au qua-
trième acte de « l'Africaine 9, mais à côté
de combien (Vautres où l'on songe à tout autre'
chose qu'à faire de la poésie exotico-bucoli-
quel Et là même, où le climat est merveil-
leux, la lutte pour Vexistence est non moins
terrible, non moins meurtrière que dans les
nations civilisées. Les obstacles sont autres,
plus redoutables souvent parce qu'il est plus
difficile de les prévoir.
Voilà pourquoi il ne tant partir aux colo-
nies que le jour où l'on connaît bien son mé-
tier, tout - son métier; qu'on en a appris tous
les secrets, non seulement chez soi, mais chez
les autres; où on est capable de parer à tous
les accidents, quels qu'ils soient. même à.
ceux qui réclament des procédés inédits et
des méthodes imprévues. Armé de pied en
cap, ainsi le colon doit aborder les terres
lointaines ; ni la force, ni le courage he suf-
firaient : la victoire est à ceux qui ne laissent
rien échapper pour la eaener.
N. Ph". - RDüsseau rë"ÙlT'lue, 'très to"t
M. Ph. Rousseau remarque, après tant
d'autres, que nous n avons point ac colonies
de peuplement ; dans nos provinces loin-
taines, nous ne pouvons, nous ne devons
exporter que des administrateurs expérimen-
tés. et des techniciens d'élite. Tu peux, donc
tu dois. Gardons-nous d'expédier un person-
nel administratif, qui considère le séjour aux
colonies comme un pis-aller, et un Personnel
technique, qui juge nécessaire de quitter la
métropole pour la grande raison qu'il n'es-
père y arriver à rien. M. le secrétaire géné-
ral ajoute que nous pouvons, que nous devons
exporter, dans nos colonies, des capitaux.
Mois ceci est une autre histoire.
Mario Routtan,
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
IBnies, Secrétaire çénèrûX du Groupe
mticoie.
.1.
DSPART
Comme nous l'avions annoncé, M. Anto-
netti, Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale Française, accompagné de son
chef de cabinet, M. PhéTivong, a quitté Pa-
ris ce matin, à 10 heures, par la gare d'Or-
say, pour rejoindre son poste à Brazzaville.
De nombreuses personnalités coloniales
avaient tenu à saluer à son départ le Gou-
verneur Général de l'A. E. F. Nous avons
noté entr'autres M. Gaston Joseph, chef de
cabinet du ministre des Colonies, représen-
tant M. Léon Perrier, les gouverneurs des
colonies, MM. Camille Guy, Superville,
Hirsch, Mirabelle, Lucien Fourneau.
Médecine navale
---0-0--
M. Cnlmette. sous-directeur de r Institut Pas-
teur, a ouvert la semaine dernière dans l'amphi-
théâtre de l'hôpital maritime de Brest, le cours
de médecine navale. Tous les officiers généraux
de la marine et de la guerre du grand port
étaient présents, ainsi que M. Vacquier, sous-
préfet, les représentants de la municipalité et
un grand nombre de médecins du Finistère. Le
médecin général Clinstan# fil d'abord l'appel
des élèves <1e l'école qui moururent pour 15
France. Le directeur du service de santé pré-
senta ensuite son ami Oalmette qui fit, ses pre-
mières études médicales h l'hôpital de Rrcst, puis
il retraça sa brillante carrière coloniale et, uni-
versitaire et ses principaux travaux qui lui va-
lurent. jeune encore .son entrée A l'Académie
de médecine Pt le titre de correspondant de
l'Institut.
1'rr éirui de se trouver au milieu de plusieurs
de ses anciens camarades dans la salle mt-me
où il fut" reçu aide-médecin, le professeur Cal-
mettÀ évoqua de vieux souvenirs, parla avec ad-
miration ne ses premiers j^mfe*seurs, puis fit
connaître ft son auditoire où en est la question
de la vaccination contre la tuberculose. Sri con-
férence. qui ne dura pas moins de deux heures,
fut longuement applaudie.
4.
La vente du liège domanial
en Algérie
Le liège récolté en 1925 dans les forêts do-
maniales de la colonie vient d'être mis en vente
par adjudications publiques.
L'adjudication de Constantine, portant sur
80.504 quintaux, a produit 9.736.689 francs ;
celle d'Alçpr, portant sur 43.103 quintaux, a
produit 6.778.133 francs ; enfin, celle d'Oran,
portant sur 2.169 quintaux, a produit 460.345
francs.
Au total, la vente a porté sur 125.776 quin-
taux et a fourni 16.977.167 francs au Trésor.
Le prix moyen du quintal de liège tout-venant
ressort donc, pour cette année, à 134 fr. 27.
Ces chiffres sont à rapprocher de ceux qui
ont été atteints avant la guerre, où la récolte
annuelle moyenne, pour la période allant de
1911 à 1913, était de 120.000 quintaux et le
prix unitaire de 32 fr. 70.
Pendant la guerre, r exploit arion et le com-
merce du liège ont traversé une crise sérieuse
en Algérie, faute de débouchés.
C'est ainsi que, de 1916 à 1920, la récolte
moyenne n'a produit que 43.000 quintaux, ce
qui, au prix unitaire moyen de 22 fr. 06, 'équi-
vaut à un revenu annuel très faible de 1 million
et demi.
Dès 1920, le service forestier se remettait à
r oeuvre et récoltait environ 70.000 quintaux
en 1920 et 1921, 100.000 environ en 1922 et
1923 et près de 130.000 en 1924.
Dans la même période, le cours du quintal
passait de 40 fr. 22 en 1920, à 41 fr. 24 en
1921, 49 fr. 20 en 1922 pour doubler presque
en 1923. où il atteignait 80 fr. 54.
En 1924. on voit cette hausse s' affirmer en-
core ; le prix moyen du quintal ressorti à 99
francs 17 pour une récolte de 192.160 quin-
taux, dont la vente produit une somme de 11
millions 919.603 francs.
Enfin. cette année-ci, le produit de la vente
est de 16.997.167 francs, pour une récolte de
125.776 quintaux, et le prix unitaire du liège
est de 134 fr. 27, comme nous l'avons dit.
Cette hausse constante depuis 1921 ne doit
pas surprendre. Elle est simplement normale et
en relation directe avec les mouvements du
change.
La faiblesse du cours du liège anrès la
guerre, qui se maintenait au-dessous du cours
moyen des matières premières, tenait surtout à
U, jl#ralysje çlp l'industrie du liège dans les
pays angers, r Allemagne et la Russie, no-
tamment, qui achetaient autrefois, pour les
transformer, une grande partie de nos lièges.
Profitant très heureusement de cette situa-
tion, l'industrie algérienne du liège s'est déve-
loppée rapidement ; les exportations de pro-
duits ouvrés (en particulier de bouchons) aug-
mentent d'année en année.
- Pour se rendre compte des progrès réalis.
il suffit de rappeler qu'en 1913, l'Algérie
n'avait exporté en France que 2.432 quintaux
de lièges ouvrés. Dès 1921, elle exportait tant
en France qu'à l'étranger 11.480 quintaux,
puis, en progression constante, 17.570 quintaux
puis, 1922. 20.983 quintaux en 1923, 22.737
en
quintaux en 1924 et 17.063 quintaux dans les
neuf premiers mois de 1925.
Le centenaire do caidloal Latlglrla
f/ierj le cardinal Charost et sa suite ont
rendu znsite à la Marsa, à S. A. le Bey, à
qui ils ont été présentés par M. Lucien Saint,
Résident Général. A 18 heures, à la cathé-
drale, Mgr Pons a prononcé un discours sur
Mgr Lavigerie, archevêque d'Alger; puis a
en lien un salut solennel. Le temps était ma-
gnifique. (Par dépêche.)
Mort subite d'un prélat
JI gr Simorre, vicaire général de l'évdehé
de Constantine, qui accompagnait son évé-
que, Mgr Tlzihaard, à Tunis, est mort subi-
tement la nuit dernière. (Par dépêche.)
.1.
Le BMMFM fUwuam mm
Les récentes statistiques du commerce ja-
ponais pendant le premier semestre de 1925
nous apprennent que les échanges avec l'In-
dochine ont été, pendant cette période, en
augmentation de 176.281.000 yens aux ex-
portations du Japon et de 33.239.000 yens
aux importations.
La vçnte du riz d'Indochine au Japon a
considérablement augmenté. Les importa-
tions indochinoises du premier semestre ont
paé de 12.661.000 yens en 1924 à 30 mil-
lions 328.000 en 1925.
8..
L'affaire de la B. 1. C.
0-0
L'arrêt
Lu 9e chambre de la Cour d'appel, prési-
de" par M. le Poitevin, a prononcé hier
son arrêt dans l'affaire de la Banque In-
dustrielle de Chine.
Cet aITêt, dont la lecture n'a pas duré
moins de deux heures, confirme la condam-
nation de MM. André Dcrthelot, président,
du Coneeil d'administration, à 3.000 francs
d'amende ; BaUu, de Cerenville, Lhoste,
(hnutJard et Perchot., à 300 francs d'amende
respectivement.
En ce qui concerne, M. Pernotte, direc-
leur général dr. la B. 1. C., la peine de
.(M francs d'amende est également con-
firmée, mais la Cour n'a pas maintenu les
tfix mois de prison qui lui avaient été infli-
gés en première instance.
Le cas de M. FavareiVlee a été disjoint et
sera jugé ultérieurement.
Les parties civiles ont obtenu des dom-
nages-intérètis à fixer par étate en ce qui
concerné exclusivement la dtatiibution de
ilividendtn fictif.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Le rapatriement des troupes
En réponse à une intervention de M. Gi-
rod, le ministre de la Guerre a fait connaî-
tre au président de la Commission, de l'ar-
mée que, avant le 16 décembre, onze ba-
taillons rentreront directement du Maroc
en France, 6 bataillons rentreront du Ma-
roc en Algérie et 6 bataillons rentreront de
Tunisie en France. Ces troupes seront rem-
placées par un certain nombre de « batail-
lons blancs » qui passeront l'hiver sur le
territoire du protectorat.
Les troupes rapatriées appartiennent no-
tamment aux garnieons de Nice, Villefran-
che, Menton, Marseille, Avignon, Ajaccio-
Bastia, Briançon-Embrun, Grenoble, Gap,
Annecy, Hyères, Antibes, Chwrtbéry,
Lyon, Albertville.
Le courrier pour le Maroc
En réponse à des plaintes transmises au
)résident de la Commission de l'armée, au
niniatre de la Guerre, concernant le ser-
rice postal militaire au Maroc, M. Daladier
rient d'informer M. Girod que l'organisa-
ion actuellement achevée d'un bureau cen-
ral à Marseille doit rendre plus facile le
lervice des postes au Maroc et permettre
in acheminement plus rapide de la cor-
esporvdance malgré les difficultés locales
:onsidérable8. D'autre part, de nombreuses
unéliorations de détail ont été progressive-
nent réalisées et doivent avoir maintenant
eur plein effet.
QUESTION ECRITE
Indemnité exceptionnelle aux officiers de réserve
partant pour le Maroc
M. Henry Fouyère, deputk. demande à M. le
ministre de la Oucrrc quelles sont les mesures
qu'il compte prendre pour répurer l'injustice
dont sont victimes les olliciers de réserve par-
tant pour le Maroc a qui l'on refuse l'indemnité
exceptionnelle de vêtements que reçoivent les
officiers de l'active. (Question du 3 novembre
IHta,)
Réponse. Conformément nux disposition
du décret du 5W juillet 1U25, les olliciers do rê-
serve autorises ii servir avec leur grade pen.
dant les opémtions en cours ont droit aux
mème allocations que les oftlciers du grade
correspondant de l'armée active, à l'exception,
toutefois , de l'indemnité de service extraordi-
naire prévue par la circulaire 029/4/5 du 17 juil-
let 11W5. Cette indemnité a été instituée en fa-
veur de certaines catégories de militaires de
l'armée active chefs de famille, envoyés en ren-
fort au Maroc, pour tenir compte de dépenses
qui leur sont spéciales, et ne peutj être étendue
à d'autres catégories. Aucune indemnité excep-
tionnelle do vêtements n'est allouée aux officiers
de t'arma active designés, pour renforcer les
troupes d'occupation du Maroc.
AU SENAT
SEANCE PUBLIQUE
La propriété foncière en Algérie
Le Sénat discute aujourd'hui en séwwc
ipuiblique ( Projet de Loi « tondant à modi-
lloi* la loi du Hi février 1897 sur la pro-
priété foncière en Algérie ».
M. Hervoy, sénateur de l'Eure, a rap-
porté le prùjot au nom de la Commission
sénatoriale chargée de l'examen des pro-
jeta et propositions de loi w^kvUfs il "Al-
lîérie.
La modification de la loi de 1807 tend à
compenser l'npposition des Délégations
linimeières à l'application en Algérie de
l' tt Act Torrens » (système de l'immatricu-
lation des terres déjà appliqué en Tunisie
et au Maroc). Les corps élus français et in-
digènes d'Algérie sont d'accord pour que le
nouveau régime, foncier soumis à l'assen-
timent du Parlement stftl mis en vigueur.
Le rapporteur, M. Hervey, se borne à pro-
poser quelques modifications de détail au
texte du Gouvernement.
de$*
An Conseil Superieur des Colonies
--:C'-O-
Le Conseil Economique
Après que M. Léon Poirier eut déclaré
ouverte la session du Conseil Supérieur des
Colonies, M. Altvert Lebrun, assisté de M.
Langle, secrétaire général, prit la prési-
dence du Conseil Economique.
Les questions nouvelles misses à l'ordre
du joui* gille. les Annales Coloniales ont pu-
bliées hier ont tout d'abord attiré l'attention
du ConseifL et uvan-t de confier à chaque sec-
tion les rapports à cUiblur pour le rappor-
teur général. Sur ia méthode de travail une
discussion fort intéressante s'engagea afin,
disait M. Lucien Hubert, que le Conseil soit
un instrument de travail stable et utile.
Il ne faut plus que des vœux des commis-
sions (PW M. André Hesse avait si jlldidclI-
HOmei11t organisées ne parviennent pas au
ministre eomme cela se nroduisit.
Notons aussi qlt'il a été décidé - que l'on
prendrait avis de toutes les personnes
compétentes 4eilles que île professeur Perrot
ne faisant pas pallie du Conseil Supérieur
Ües Cà'onies.
l.a convocation du Conseil Supérieur des
Colonies par M. Léon Perrier est une
preuve de bonne volonté il laquelle se rallie
ront tous les membres df cette assembTée
panmi lesquels nous avons noté : MM. An-
dré Hesse, Doumer, Fabry,I.œdrich,Gaston
toacph, Railland, Arehimhand, Regisman-
set, général Pelletier, Garbit, Merlin, Ber-
nard. Wohl. Baverai, AiulinV. Klohn.
kowski, A (îirault, Due.ïuNne, Gravel, Le-
eomle, N'ouvion. AVide Dell non t..Restoma.
Kutf. MoreJ, Supervilile, KoWor. K. Ravmuid.
Defert.
l«a*seeti<»n des Iransiports a reçu une nu-
tive sur les hinnsports maritimes.
TAUX DE LA PIASTRE
e -
l-c Gouverneur («Micral de l'Indochine vient,
de faire eonmutve au Ministre la date du H novembre i;^:> '.e taux officiel île.
la piastre était de 13 fr. DO.
Où ? Quand. ?
0
L'Exposition Coloaiale klemMe
de .OSlH
-– 03
TROIS INTERVIEWS
On en par le toujours depuis une quinzaine
d'années. La venons-nous jamais ? Il faut
l'espérer, grâce aux efforts combinés du Go.
veroement, du Parl ement, du Conseil général
de la Seine et du Conseil municipal de Paria.
Tout le anode est complètement d* accord
pour reconnaître son utilité : les heureux efidi
que le commerce colonial a ressentis après le
succès de l'Exposition de Marseille en 1922
sont du meilleur augure à son sujet. M. Ga-
briel Angoulvant, le distingué commissaire U&
néral, n'a pas eu de peine à montrer quel reten-
tissement l'Expositioo de Paris aurait, dit
aussi. Mais quand ? Où ?
La date, c'est pour 1928, à moms qu on ne
soit pas encore prêt, et dans ce cas ce serait
la grande et glorieuse Exposition de cente-
naire : souvenir illustre de la conquête de I Al-
aéie, 1830-1930.
Où ? Là est le point délicat.
AUez vers rouut
Déjà, les Annales Coloniales ont montré à
plusieurs reprises et il y a quinze jours -
d'une manière très nette et plus qu'évidente
comment le centre de Paris se déplace depuie
de nombreuses années en une marche pro-
gressive vers l'Ouest. La plus simple logicpM
nous amène à cette conclusion certaine : n im-
porte quelle attraction située dans l'Ouest pan-
sien est assurée d'un succès. Placez-la vers
l'Est, le doute est permis.
Notre avis s'appuie sw celui de plusieurs
personnalités que nous avons consultées à ce
sujet.
L'opinion de M. Fernand Laurent,
ancien président du Conaeil manidprt
Nous le trouvons installé dans un bureau
sympathique et confortable dont l'encombre-
ment des dossiers et les plana alignés témoi-
gnent d'une activité incessante.
L'idée d'une exposition située dans 1 Ouot
parisien de préférence à l'Est semble rai.
nable à M. Fernand Lanreni.
- Est-il plus facile d'alier À Vj
qu'à Boulogne, à Puteaux ou à Courbcvcte ?
Evidemment non. pu plus pour les transport*
ea commun que pour les 'nl, dont le cx*njr.
de ralliement est pour les a.uf tKxiaocv ) ,eva.l-
lois-Perret et les commune;, voisine..
Un Parisien, fût-il habit a af IV* arrondissement, dirige sca pas pltb" volon-
tiers vers le Bois de Boulogne que vers le
Bois de Vincennes. La question des t:ra.D-
norts se pose immédiatement.
Pour que l'Est devienne intéressant, il
faudrait. ajoute M'. Femand Laureot. que la
ligne du Métropolitain Picpus fût en activité.)
Or, ces travaux dont il n' est pas encore réel-
lement question nécessiteront un crédit cTen-
viron 250 millions, dont on ne disposera que
lors d'un équilibre dans nos fiDuca. qui n'est
pas réalisé actuellement. Il faudrait aussi comp-
ter avec la lenteur des décisions administrati-
ves. De nouveaux moyens de communication
pour I Exposition Coloniale de 1928, il en
faudra certainement. Ceux que l'on fera ven
l'Ouest parisien correspondront davantage au
mouvement constaté de la populatioo.
En résumé, M. Femand Laurent verra poser
la question officiellement avec le plus grand
intérêt.
Chez M. Stéphane Jousselin,
conseiller municipal
M. Jousselin. qui siège à l'Hôtel de Ville
depuis vingt-cinq ans et y jouit d'une incon-
testable autorité, est tout à fait du même avis.
Il est très catégorique et prévoit un échec cer-
tain à Vincennes. Même opinion sur le courant
vers l'Ouest de préférence à l'Est. Et notre
bienveillant interlocuteur peut eh juger mieux
qte personne. Il verra avec satisfaction se pro-
longer lignes de métro et autobus au delà du
Bo¡, de Boulogne envahi chaque dimanche par
des milliers de piétons qui, ironie mise à part,
risquent leur vie pour traverser les avenues par-
courues à toute allure par les autocars et taxis
écraseurs qui se ruent vers Longchamp. De
toutes façons, il sera plus intéressant de pro-
longer une ligne de métro vers l'Ouest que
vers l'Est. Des paroles affirmatives ont été pro-
noncées à ce sujet.
Le pessimisme de M. Jean de Castellane
Le sympathique conseiller municipal de
l'Ecole Militaire est un sportif, mai s les ques-
tions expositions intéressent trop vivement son
quartier pour le laisser indifférent. Il nous re-
çoit dans sa permanence politique. Adieu les
somptuosités de l'hôtel de la rue de Babylone 1
M. Jean de Castellane nous déclare -
prime abord qu une exposition coloniale,
qu'elle soit à l'Ouest ou à r Est parisien, est
vouée à un échec, le Français n'étant pas en-
core familiarisé avec l'idée coloniale. Eh ! Eh !
- M. Jean de Castellane oublie -- qu'il a été
comme son frère député du Cantal il y a ouel-
que vingt ans. et que le Plateau Central, si
éloigné de toute mer, ,1 fourni, outre de nom-
breux et brillants fonctionnaires coloniaux,
M. Etienne Clémentel, sénateur du Puv-
de-Dôme, qui fut ministre des Colonies,»
M Alexandre Varenne, député du Puv-de-
me, qui est gouverneur général de l'Indo-
chine, et qu'il a comme successeur à la'
Chambre pour représenter le Cantal notre ex-
cellent ami Fontanier. qui fut jadis un dw
plus, brillants professeurs du lycée de la Réu-
nion. De plus, ajoutons-nous, l'exposition étant;
illternationale, prend une plus grande impor.
1 :::11:.
Les Annales Coloniales
# .",' JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARtKUU rilBKJÉSPAR "LES ANNALES COUONIAIJB" SONT LA HtOFMÉTt
EXCLUSIVE DU JOIIHAL
Im AwmmcmttRétàummimtrttmm aua Dufmu éeJmmnmletéÊmkaAmmvuétPwkikM
Dmecteurs : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEaBAUL T
MM» et Hptotmiii : 34, Ru* du Ntont-Thabor, PARIS-1* Iddom : INM IMI
Ua «a « m fis 8 moib
..ftI A Premco et Oêitmim a* s 41, 15 »
- t Étrmmgw 1M » a a la a
Ob riMM mm mm I» mmmmm m p«*a et mm lia prâdpMw Hhrafea*
Madagascar en Afrique
.,.
Nos programmes d'enseignement se-
condaire sont peu favorables aux colo-
nies. Tout d'abord ils n'accordent aux
problèmes coloniaux qu'une place ridi-
cule étant donné leur importance crois-
sante dans la vie de la nation. (Le ba-
ron Pierre de Coubertin et sa « Ligue
pour la Réforme de la Pédagogie » au-
raient fort à s'employer là aussi.) Mais,
:de plus, dans ces quelques pages de fin
d'année, jamais étudiées, où les ma-
nuels de géographie hospitalisent la
France d'outre-mer par charité pure, on
.er charité pure, on
trouve le moyen de glisser sur elle quel-
ques notions fausses.
Ainsi, en 5o, à la fin du mince volume
consacré à l'Asie et à l'Afrique, un cha-
pitre groupe généralement sous la ru-
brique « lies Africaines», des terres
telles que Madagascar, les iles du Cap
Vert et les Canaries. « Madagascar, île
africaine » 1 Voilà pourtant la seule no-
tion qui en subsistera désormais. Son
sol, sa végétation, sa forme ont beau la
rattacher à l'Inde, ses habitants, son
histoire, sa civilisation à l'Insulinde et
à l'Océanie, rien n'y fait ! Madagascar,
pour la quasi-unanimité de nos contem-
porains, reste définitivement classée en
!Afrique comme Paris dans le départe-
ment de la Seine.
Qu'importe ! dites-vous. Voilà
bien des plaintes pour une classification
malheureuse ! Il y en a d'autres et tous
ces distinguos académiques n'intéressent
que les savants, pas la vie.
- Illusion ! La science n'est jamais
absolument une tour d'ivoire. Tout se
tient dans les constructions humaines,
aidées et réalisations. Toute vérité, toute
erreur est grosse d'une multitude de con-
séquences pratiques. La formule « Ma-
dagascar en Afrique », qui remonte à
la division classique de la terre en
frands continents et, par conséquent,
'Q Hérodote, est une erreur de haute li-
gnée, dont la consécration du temps a
fait une vérité première, un dogme s'im-
posant à tous et à l'administration co-
loniale elle-même. Aussi ses conséquen-
ces dans le domaine pratique sont-elles
légion. En voici deux à titre d'exemple :
Aujt Arts Décoratifs, les Annales
Coloniales l'ont noté, Madagascar a
été traitée en parente pauvre. Dans le
pavillon de l'Afrique, de style souda-
nais, une petite salle servant de passage
pour la sortie avait été réservée aux
pierreries et à l'art de la grande lie.
Rien n'indiquait qu'on avait changé de
pays. Presque tous les visiteurs l'ont
ignoré et ont cru sortir de l'Afrique
occidentale comme ils y étaient entrés.
,On ne pouvait probablement songer à
établir un pavillon indépendant comme
à Marseille. Mais il eût été, sans doute,
possible, toufc en groupant les colonies
« africaines » dans un même bâtiment,
de les séparer par des cloisons, comme
on l'a fait pour les trois pays de l'Afri-
que du Nord (beaucoup moins dissem-
blables pourtant que Madagascar et
l'A. O. F.). A tout le moins aurait-on
pu indiquer par de grands panneaux
très apparents que l'on passait dans un
autre monde. Madagascar aurait aussi
gagné à s'installer dans une salle plus
vaste où l'on aurait pu exposer des meu-
bles, des dentelles et des rabanes, élé-
ments essentiellement décoratifs. ,
Second exemple des réactions impré-
vues de notre formule : l'Ecole Coloniale,
pépinière de nos Administrateurs des
Colonies, comprend deux sections :
indochinoise et africaine. Alors que la
première est rationnellement et prati-
quement organisée, avec des cours de
langues et d'institutions indochinoises,
la seconde ne l'est pas et ne peut pas
l'être parce que, une fois de plus, on a
réuni arbitrairement, sous la rubrique
;« africaine », les matières de l'A. O. F.
et celles de Madagascar, aussi éloignées
pourtant les unes des autres qu'elles le
le sont des matières indochinoises. Pour
compléter cet ensemble hétéroclite on y
a même ajouté (Dieu sait pourquoi?)
des cours de législation des pays de
l'Afrique du Nord où nos administra-
teurs coloniaux ne mettront jamais les
pieds. Naturellement cet entassement
de matières sans aucun lien entre elles
ne permet, malgré la très haute valeur
des professeurs, qu'un examen très su-
perficiel de chacune d'elles et le tout est
fatalement voué à l'oubli.
J'entends bien que cette distinction
entre « indÕchinois » et « africains »
correspond à la division des deux cadres
des « Administrateurs des services civils
de l'Indochine » et des « Administra-
teurs des colonies n.. Mais cette distinc-
tion rudimentaire est elle-même absurde.
Les Annales Coloniales ont proclamé
maintes fois que nos fonctionnaires de-
vraient connaître à fond les mœurs et la
langue du pays dont ils ont la charge.
Cela suppose, dès le début, une spécia-
lisation sérieuse. Voilà plus de 20 ans
que le professeur Arthur Girault récla-
mait, dans ses « Principes de Législa-
tion Coloniale », la séparation des car-
rières africaines et malgaches. D'ailleurs,
là spécialisation existe en fait de par le
jeu des bourses accordées par les gou-
vernements généraux à nos étudiants
de l'Ecole Coloniale : dès leur arrivée à
l'Ecole, ils s'engagent à servir pendant
dix ans dans une colonie déterminée.
Pourquoi n'adopterait-on pas à cette si-
tuation de fait l'organisation adminis-
trative coloniale, ou, tout au moins, les
programmes de l'Etole? Ce serait beau-
coup de temps gagné par nos fonction-
naires pour le plus grand profit des
colonies.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonie, et des Protectorat.
..a
M. STEEG AU MAROC
-0-0-
Avant de se rendre à Fez, M. Steeg, Ré-
sident Général, accompagné de M. Georges
Hardy, directeur général de l'Instruction pu-
blique, a procédé à la" visite des établisse-
ments d'enseignement de Rabat.
Il a vu classe parN classe, le lycée des jeu-
nes filles, l'école ménagère, l'école des gar-
çons et l'école maternelle du boulevard de
la Tour-Hassan, le cours complémentaire,
l'école des garçons et l'école des filles de
l'avenue Foch.
M. Steeg, qui s'est montré fort satisfait
de la tenue des classes, se propose de con-
tinuer un jour prochain, la visite des autres
établissements (renseignement tant indigènes
qu'européens.
A T^antger
0-0
Le budget de 1936
Le ibudet en recettes de la zone de
Tanger vient d'être fixé par les services
administratifs à 18 millions de francs pour
l'année 1906, contre 12 millions pour l'an-
néo 1925. Il n'a pas été. institué d'impôts
nouveaux, car les autorités locales
cornptent faire rentrer plus strictement
ceux qui existent déjà.
La guerre au Maroc
Ce n'est pas une guerre économique
Car avec les renforts que l'on a envoyés
au maréchal Pétain pour obtenir les résul-
tats que l'on sait, or a versé au Maroc
pas moins de quarante et quelques géné-
raux, qui profitèrent de cette bonne au-
baine, naturellement.
-- Les permissionnaires
Le navire-atelier Vulcain, venant d'Oran,
arrive à Toulon avec cinquante-cinq per-
missionnaires de la division navale du
Maroc.
i
L'AVIATION COLONIALE
00 ,
De Londres au Gap
Le pilote anglais Alan Cobham vient
d'arriver au cllourgot venant de Londres.
Il doit étudier la voie aérienne de Lon-
dres. au Cap par Marseille, Pise, Brmdisi
Athènes, Le Caire, Assouan,IÜwthoum, Ma-
laki, Pretoria, Johannesburg, Bluefogilëin
qui sont les escales prévues (le ce voyage.
L'expédition que commence Cobham a
été étudiée avec soin. Avion et moteur --
A refroidissement à air ont été conçus
spécialement en vue de ce raid effectué
tkms des régions peu fréquences et sous le
climat tropical.
L'aviateur emporte, notamment, des
équipements spéciaux qu'il utilisera A par-
tir du Caire, des armes en vue de chasse
ou de défense.
Il effectuera son raid it petites étapes et,
sur cet itu'ie*rair(., que parcourut jadis Ross
Smith, recueifllera toute documentation re-
lative'à la possibilité d'âiménogeiment d'une
ligne aérienne reliant les possessions an-
glaises de l'Afrique du Sud à celles de
l'Afrique du Nord.
A l'Académie des Sciences
•o
Le colonel Jean Tilho de l'infanterie co-
loniale a reçu sur la. fondation LoutrcuU un
prix de i.000 francs ipouir ses travaux sur
l'Afrique Contrale
La santé du roi de Siam
00
Suivant le dernier buUctin., l'état de santé
de S. M. Sisowath s'est légèrement amé-
lioré.
(Par dépêche.)
Initiation coloniale
00
« On ne va pas aux colonies pour
y apprendre son métier, mais four
l'y appliquer D. De qui est cette
sage maxime? - Du secrétaire général de la
Société Française des Ingénieurs coloniaux.
C'est une de celles qu'il faut répandre et
pour sa vérité et pour son utilité.
Rien n'est plus dangereux qu'un faux dé-
part ; dangereux pour le colon et pour la co-
lonie. Le secrétaire général, M. Ph. Roul-
le au, note, dans le rapport d'où fextrais ce
précepte, que les jeunes imaginations se don-
nent volontiers libre cours, aussitôt que l'on
évoque les pays lointains. Candidats à la
fortune, ainsi appelle-t-il d'un joli mot les
ingénieurs qui, presque au sortir de l'école,
révent de rentes rapidement amassées, et, ce
qui est plus naturel à leur âge, d'une vie
abondante, facile, avec ses risques qui lui
donnent des attraits séduisants, avec ses suc-
cès plus facilement conquis que dans les
vieilles nations où l'on vient trop tard depuis
les milliers d'années qu'il y a des hommes et
qui s'enrichissent.
- Sur ces enthousiasmes généreux mais naïfs,
le secrétaire général pose, suivant les vers
du poète, l'éteignoir d'avis moroses. Moro-
ses, mais justes. « Cest pour nous un de-
voir un peu pénible que de souffler sur les
bulles irisées de ces rêves de départ pour les
pays enchantés que les descriptions de voya-
geurs en chambre ont parées de chatoyants
reflets. » Ohi ces voyageurs en chambre -
qui dira les méfaits dont ils sont responsables
quand ils peignent, de chic, des tableaux
dont les couleurs sont brillantes et fauves,
trop brillantes pour être vraies f Que ne se
contentaient-ils, comme le bon Xatrier de
Maistre, de faire un voyage moins lointain et
moins fantaisiste 1
Oui, ils existent ces pays merveilleuxt ces
jardins Parfumés, comme on chante au qua-
trième acte de « l'Africaine 9, mais à côté
de combien (Vautres où l'on songe à tout autre'
chose qu'à faire de la poésie exotico-bucoli-
quel Et là même, où le climat est merveil-
leux, la lutte pour Vexistence est non moins
terrible, non moins meurtrière que dans les
nations civilisées. Les obstacles sont autres,
plus redoutables souvent parce qu'il est plus
difficile de les prévoir.
Voilà pourquoi il ne tant partir aux colo-
nies que le jour où l'on connaît bien son mé-
tier, tout - son métier; qu'on en a appris tous
les secrets, non seulement chez soi, mais chez
les autres; où on est capable de parer à tous
les accidents, quels qu'ils soient. même à.
ceux qui réclament des procédés inédits et
des méthodes imprévues. Armé de pied en
cap, ainsi le colon doit aborder les terres
lointaines ; ni la force, ni le courage he suf-
firaient : la victoire est à ceux qui ne laissent
rien échapper pour la eaener.
N. Ph". - RDüsseau rë"ÙlT'lue, 'très to"t
M. Ph. Rousseau remarque, après tant
d'autres, que nous n avons point ac colonies
de peuplement ; dans nos provinces loin-
taines, nous ne pouvons, nous ne devons
exporter que des administrateurs expérimen-
tés. et des techniciens d'élite. Tu peux, donc
tu dois. Gardons-nous d'expédier un person-
nel administratif, qui considère le séjour aux
colonies comme un pis-aller, et un Personnel
technique, qui juge nécessaire de quitter la
métropole pour la grande raison qu'il n'es-
père y arriver à rien. M. le secrétaire géné-
ral ajoute que nous pouvons, que nous devons
exporter, dans nos colonies, des capitaux.
Mois ceci est une autre histoire.
Mario Routtan,
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
IBnies, Secrétaire çénèrûX du Groupe
mticoie.
.1.
DSPART
Comme nous l'avions annoncé, M. Anto-
netti, Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale Française, accompagné de son
chef de cabinet, M. PhéTivong, a quitté Pa-
ris ce matin, à 10 heures, par la gare d'Or-
say, pour rejoindre son poste à Brazzaville.
De nombreuses personnalités coloniales
avaient tenu à saluer à son départ le Gou-
verneur Général de l'A. E. F. Nous avons
noté entr'autres M. Gaston Joseph, chef de
cabinet du ministre des Colonies, représen-
tant M. Léon Perrier, les gouverneurs des
colonies, MM. Camille Guy, Superville,
Hirsch, Mirabelle, Lucien Fourneau.
Médecine navale
---0-0--
M. Cnlmette. sous-directeur de r Institut Pas-
teur, a ouvert la semaine dernière dans l'amphi-
théâtre de l'hôpital maritime de Brest, le cours
de médecine navale. Tous les officiers généraux
de la marine et de la guerre du grand port
étaient présents, ainsi que M. Vacquier, sous-
préfet, les représentants de la municipalité et
un grand nombre de médecins du Finistère. Le
médecin général Clinstan# fil d'abord l'appel
des élèves <1e l'école qui moururent pour 15
France. Le directeur du service de santé pré-
senta ensuite son ami Oalmette qui fit, ses pre-
mières études médicales h l'hôpital de Rrcst, puis
il retraça sa brillante carrière coloniale et, uni-
versitaire et ses principaux travaux qui lui va-
lurent. jeune encore .son entrée A l'Académie
de médecine Pt le titre de correspondant de
l'Institut.
1'rr éirui de se trouver au milieu de plusieurs
de ses anciens camarades dans la salle mt-me
où il fut" reçu aide-médecin, le professeur Cal-
mettÀ évoqua de vieux souvenirs, parla avec ad-
miration ne ses premiers j^mfe*seurs, puis fit
connaître ft son auditoire où en est la question
de la vaccination contre la tuberculose. Sri con-
férence. qui ne dura pas moins de deux heures,
fut longuement applaudie.
4.
La vente du liège domanial
en Algérie
Le liège récolté en 1925 dans les forêts do-
maniales de la colonie vient d'être mis en vente
par adjudications publiques.
L'adjudication de Constantine, portant sur
80.504 quintaux, a produit 9.736.689 francs ;
celle d'Alçpr, portant sur 43.103 quintaux, a
produit 6.778.133 francs ; enfin, celle d'Oran,
portant sur 2.169 quintaux, a produit 460.345
francs.
Au total, la vente a porté sur 125.776 quin-
taux et a fourni 16.977.167 francs au Trésor.
Le prix moyen du quintal de liège tout-venant
ressort donc, pour cette année, à 134 fr. 27.
Ces chiffres sont à rapprocher de ceux qui
ont été atteints avant la guerre, où la récolte
annuelle moyenne, pour la période allant de
1911 à 1913, était de 120.000 quintaux et le
prix unitaire de 32 fr. 70.
Pendant la guerre, r exploit arion et le com-
merce du liège ont traversé une crise sérieuse
en Algérie, faute de débouchés.
C'est ainsi que, de 1916 à 1920, la récolte
moyenne n'a produit que 43.000 quintaux, ce
qui, au prix unitaire moyen de 22 fr. 06, 'équi-
vaut à un revenu annuel très faible de 1 million
et demi.
Dès 1920, le service forestier se remettait à
r oeuvre et récoltait environ 70.000 quintaux
en 1920 et 1921, 100.000 environ en 1922 et
1923 et près de 130.000 en 1924.
Dans la même période, le cours du quintal
passait de 40 fr. 22 en 1920, à 41 fr. 24 en
1921, 49 fr. 20 en 1922 pour doubler presque
en 1923. où il atteignait 80 fr. 54.
En 1924. on voit cette hausse s' affirmer en-
core ; le prix moyen du quintal ressorti à 99
francs 17 pour une récolte de 192.160 quin-
taux, dont la vente produit une somme de 11
millions 919.603 francs.
Enfin. cette année-ci, le produit de la vente
est de 16.997.167 francs, pour une récolte de
125.776 quintaux, et le prix unitaire du liège
est de 134 fr. 27, comme nous l'avons dit.
Cette hausse constante depuis 1921 ne doit
pas surprendre. Elle est simplement normale et
en relation directe avec les mouvements du
change.
La faiblesse du cours du liège anrès la
guerre, qui se maintenait au-dessous du cours
moyen des matières premières, tenait surtout à
U, jl#ralysje çlp l'industrie du liège dans les
pays angers, r Allemagne et la Russie, no-
tamment, qui achetaient autrefois, pour les
transformer, une grande partie de nos lièges.
Profitant très heureusement de cette situa-
tion, l'industrie algérienne du liège s'est déve-
loppée rapidement ; les exportations de pro-
duits ouvrés (en particulier de bouchons) aug-
mentent d'année en année.
- Pour se rendre compte des progrès réalis.
il suffit de rappeler qu'en 1913, l'Algérie
n'avait exporté en France que 2.432 quintaux
de lièges ouvrés. Dès 1921, elle exportait tant
en France qu'à l'étranger 11.480 quintaux,
puis, en progression constante, 17.570 quintaux
puis, 1922. 20.983 quintaux en 1923, 22.737
en
quintaux en 1924 et 17.063 quintaux dans les
neuf premiers mois de 1925.
Le centenaire do caidloal Latlglrla
f/ierj le cardinal Charost et sa suite ont
rendu znsite à la Marsa, à S. A. le Bey, à
qui ils ont été présentés par M. Lucien Saint,
Résident Général. A 18 heures, à la cathé-
drale, Mgr Pons a prononcé un discours sur
Mgr Lavigerie, archevêque d'Alger; puis a
en lien un salut solennel. Le temps était ma-
gnifique. (Par dépêche.)
Mort subite d'un prélat
JI gr Simorre, vicaire général de l'évdehé
de Constantine, qui accompagnait son évé-
que, Mgr Tlzihaard, à Tunis, est mort subi-
tement la nuit dernière. (Par dépêche.)
.1.
Le BMMFM fUwuam mm
Les récentes statistiques du commerce ja-
ponais pendant le premier semestre de 1925
nous apprennent que les échanges avec l'In-
dochine ont été, pendant cette période, en
augmentation de 176.281.000 yens aux ex-
portations du Japon et de 33.239.000 yens
aux importations.
La vçnte du riz d'Indochine au Japon a
considérablement augmenté. Les importa-
tions indochinoises du premier semestre ont
paé de 12.661.000 yens en 1924 à 30 mil-
lions 328.000 en 1925.
8..
L'affaire de la B. 1. C.
0-0
L'arrêt
Lu 9e chambre de la Cour d'appel, prési-
de" par M. le Poitevin, a prononcé hier
son arrêt dans l'affaire de la Banque In-
dustrielle de Chine.
Cet aITêt, dont la lecture n'a pas duré
moins de deux heures, confirme la condam-
nation de MM. André Dcrthelot, président,
du Coneeil d'administration, à 3.000 francs
d'amende ; BaUu, de Cerenville, Lhoste,
(hnutJard et Perchot., à 300 francs d'amende
respectivement.
En ce qui concerne, M. Pernotte, direc-
leur général dr. la B. 1. C., la peine de
.(M francs d'amende est également con-
firmée, mais la Cour n'a pas maintenu les
tfix mois de prison qui lui avaient été infli-
gés en première instance.
Le cas de M. FavareiVlee a été disjoint et
sera jugé ultérieurement.
Les parties civiles ont obtenu des dom-
nages-intérètis à fixer par étate en ce qui
concerné exclusivement la dtatiibution de
ilividendtn fictif.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Le rapatriement des troupes
En réponse à une intervention de M. Gi-
rod, le ministre de la Guerre a fait connaî-
tre au président de la Commission, de l'ar-
mée que, avant le 16 décembre, onze ba-
taillons rentreront directement du Maroc
en France, 6 bataillons rentreront du Ma-
roc en Algérie et 6 bataillons rentreront de
Tunisie en France. Ces troupes seront rem-
placées par un certain nombre de « batail-
lons blancs » qui passeront l'hiver sur le
territoire du protectorat.
Les troupes rapatriées appartiennent no-
tamment aux garnieons de Nice, Villefran-
che, Menton, Marseille, Avignon, Ajaccio-
Bastia, Briançon-Embrun, Grenoble, Gap,
Annecy, Hyères, Antibes, Chwrtbéry,
Lyon, Albertville.
Le courrier pour le Maroc
En réponse à des plaintes transmises au
)résident de la Commission de l'armée, au
niniatre de la Guerre, concernant le ser-
rice postal militaire au Maroc, M. Daladier
rient d'informer M. Girod que l'organisa-
ion actuellement achevée d'un bureau cen-
ral à Marseille doit rendre plus facile le
lervice des postes au Maroc et permettre
in acheminement plus rapide de la cor-
esporvdance malgré les difficultés locales
:onsidérable8. D'autre part, de nombreuses
unéliorations de détail ont été progressive-
nent réalisées et doivent avoir maintenant
eur plein effet.
QUESTION ECRITE
Indemnité exceptionnelle aux officiers de réserve
partant pour le Maroc
M. Henry Fouyère, deputk. demande à M. le
ministre de la Oucrrc quelles sont les mesures
qu'il compte prendre pour répurer l'injustice
dont sont victimes les olliciers de réserve par-
tant pour le Maroc a qui l'on refuse l'indemnité
exceptionnelle de vêtements que reçoivent les
officiers de l'active. (Question du 3 novembre
IHta,)
Réponse. Conformément nux disposition
du décret du 5W juillet 1U25, les olliciers do rê-
serve autorises ii servir avec leur grade pen.
dant les opémtions en cours ont droit aux
mème allocations que les oftlciers du grade
correspondant de l'armée active, à l'exception,
toutefois , de l'indemnité de service extraordi-
naire prévue par la circulaire 029/4/5 du 17 juil-
let 11W5. Cette indemnité a été instituée en fa-
veur de certaines catégories de militaires de
l'armée active chefs de famille, envoyés en ren-
fort au Maroc, pour tenir compte de dépenses
qui leur sont spéciales, et ne peutj être étendue
à d'autres catégories. Aucune indemnité excep-
tionnelle do vêtements n'est allouée aux officiers
de t'arma active designés, pour renforcer les
troupes d'occupation du Maroc.
AU SENAT
SEANCE PUBLIQUE
La propriété foncière en Algérie
Le Sénat discute aujourd'hui en séwwc
ipuiblique ( Projet de Loi « tondant à modi-
lloi* la loi du Hi février 1897 sur la pro-
priété foncière en Algérie ».
M. Hervoy, sénateur de l'Eure, a rap-
porté le prùjot au nom de la Commission
sénatoriale chargée de l'examen des pro-
jeta et propositions de loi w^kvUfs il "Al-
lîérie.
La modification de la loi de 1807 tend à
compenser l'npposition des Délégations
linimeières à l'application en Algérie de
l' tt Act Torrens » (système de l'immatricu-
lation des terres déjà appliqué en Tunisie
et au Maroc). Les corps élus français et in-
digènes d'Algérie sont d'accord pour que le
nouveau régime, foncier soumis à l'assen-
timent du Parlement stftl mis en vigueur.
Le rapporteur, M. Hervey, se borne à pro-
poser quelques modifications de détail au
texte du Gouvernement.
de$*
An Conseil Superieur des Colonies
--:C'-O-
Le Conseil Economique
Après que M. Léon Poirier eut déclaré
ouverte la session du Conseil Supérieur des
Colonies, M. Altvert Lebrun, assisté de M.
Langle, secrétaire général, prit la prési-
dence du Conseil Economique.
Les questions nouvelles misses à l'ordre
du joui* gille. les Annales Coloniales ont pu-
bliées hier ont tout d'abord attiré l'attention
du ConseifL et uvan-t de confier à chaque sec-
tion les rapports à cUiblur pour le rappor-
teur général. Sur ia méthode de travail une
discussion fort intéressante s'engagea afin,
disait M. Lucien Hubert, que le Conseil soit
un instrument de travail stable et utile.
Il ne faut plus que des vœux des commis-
sions (PW M. André Hesse avait si jlldidclI-
HOmei11t organisées ne parviennent pas au
ministre eomme cela se nroduisit.
Notons aussi qlt'il a été décidé - que l'on
prendrait avis de toutes les personnes
compétentes 4eilles que île professeur Perrot
ne faisant pas pallie du Conseil Supérieur
Ües Cà'onies.
l.a convocation du Conseil Supérieur des
Colonies par M. Léon Perrier est une
preuve de bonne volonté il laquelle se rallie
ront tous les membres df cette assembTée
panmi lesquels nous avons noté : MM. An-
dré Hesse, Doumer, Fabry,I.œdrich,Gaston
toacph, Railland, Arehimhand, Regisman-
set, général Pelletier, Garbit, Merlin, Ber-
nard. Wohl. Baverai, AiulinV. Klohn.
kowski, A (îirault, Due.ïuNne, Gravel, Le-
eomle, N'ouvion. AVide Dell non t..Restoma.
Kutf. MoreJ, Supervilile, KoWor. K. Ravmuid.
Defert.
l«a*seeti<»n des Iransiports a reçu une nu-
tive sur les hinnsports maritimes.
TAUX DE LA PIASTRE
e -
l-c Gouverneur («Micral de l'Indochine vient,
de faire eonmutve au Ministre
la piastre était de 13 fr. DO.
Où ? Quand. ?
0
L'Exposition Coloaiale klemMe
de .OSlH
-– 03
TROIS INTERVIEWS
On en par le toujours depuis une quinzaine
d'années. La venons-nous jamais ? Il faut
l'espérer, grâce aux efforts combinés du Go.
veroement, du Parl ement, du Conseil général
de la Seine et du Conseil municipal de Paria.
Tout le anode est complètement d* accord
pour reconnaître son utilité : les heureux efidi
que le commerce colonial a ressentis après le
succès de l'Exposition de Marseille en 1922
sont du meilleur augure à son sujet. M. Ga-
briel Angoulvant, le distingué commissaire U&
néral, n'a pas eu de peine à montrer quel reten-
tissement l'Expositioo de Paris aurait, dit
aussi. Mais quand ? Où ?
La date, c'est pour 1928, à moms qu on ne
soit pas encore prêt, et dans ce cas ce serait
la grande et glorieuse Exposition de cente-
naire : souvenir illustre de la conquête de I Al-
aéie, 1830-1930.
Où ? Là est le point délicat.
AUez vers rouut
Déjà, les Annales Coloniales ont montré à
plusieurs reprises et il y a quinze jours -
d'une manière très nette et plus qu'évidente
comment le centre de Paris se déplace depuie
de nombreuses années en une marche pro-
gressive vers l'Ouest. La plus simple logicpM
nous amène à cette conclusion certaine : n im-
porte quelle attraction située dans l'Ouest pan-
sien est assurée d'un succès. Placez-la vers
l'Est, le doute est permis.
Notre avis s'appuie sw celui de plusieurs
personnalités que nous avons consultées à ce
sujet.
L'opinion de M. Fernand Laurent,
ancien président du Conaeil manidprt
Nous le trouvons installé dans un bureau
sympathique et confortable dont l'encombre-
ment des dossiers et les plana alignés témoi-
gnent d'une activité incessante.
L'idée d'une exposition située dans 1 Ouot
parisien de préférence à l'Est semble rai.
nable à M. Fernand Lanreni.
- Est-il plus facile d'alier À Vj
qu'à Boulogne, à Puteaux ou à Courbcvcte ?
Evidemment non. pu plus pour les transport*
ea commun que pour les 'nl, dont le cx*njr.
de ralliement est pour les a.uf tKxiaocv ) ,eva.l-
lois-Perret et les commune;, voisine..
Un Parisien, fût-il habit a af
tiers vers le Bois de Boulogne que vers le
Bois de Vincennes. La question des t:ra.D-
norts se pose immédiatement.
Pour que l'Est devienne intéressant, il
faudrait. ajoute M'. Femand Laureot. que la
ligne du Métropolitain Picpus fût en activité.)
Or, ces travaux dont il n' est pas encore réel-
lement question nécessiteront un crédit cTen-
viron 250 millions, dont on ne disposera que
lors d'un équilibre dans nos fiDuca. qui n'est
pas réalisé actuellement. Il faudrait aussi comp-
ter avec la lenteur des décisions administrati-
ves. De nouveaux moyens de communication
pour I Exposition Coloniale de 1928, il en
faudra certainement. Ceux que l'on fera ven
l'Ouest parisien correspondront davantage au
mouvement constaté de la populatioo.
En résumé, M. Femand Laurent verra poser
la question officiellement avec le plus grand
intérêt.
Chez M. Stéphane Jousselin,
conseiller municipal
M. Jousselin. qui siège à l'Hôtel de Ville
depuis vingt-cinq ans et y jouit d'une incon-
testable autorité, est tout à fait du même avis.
Il est très catégorique et prévoit un échec cer-
tain à Vincennes. Même opinion sur le courant
vers l'Ouest de préférence à l'Est. Et notre
bienveillant interlocuteur peut eh juger mieux
qte personne. Il verra avec satisfaction se pro-
longer lignes de métro et autobus au delà du
Bo¡, de Boulogne envahi chaque dimanche par
des milliers de piétons qui, ironie mise à part,
risquent leur vie pour traverser les avenues par-
courues à toute allure par les autocars et taxis
écraseurs qui se ruent vers Longchamp. De
toutes façons, il sera plus intéressant de pro-
longer une ligne de métro vers l'Ouest que
vers l'Est. Des paroles affirmatives ont été pro-
noncées à ce sujet.
Le pessimisme de M. Jean de Castellane
Le sympathique conseiller municipal de
l'Ecole Militaire est un sportif, mai s les ques-
tions expositions intéressent trop vivement son
quartier pour le laisser indifférent. Il nous re-
çoit dans sa permanence politique. Adieu les
somptuosités de l'hôtel de la rue de Babylone 1
M. Jean de Castellane nous déclare -
prime abord qu une exposition coloniale,
qu'elle soit à l'Ouest ou à r Est parisien, est
vouée à un échec, le Français n'étant pas en-
core familiarisé avec l'idée coloniale. Eh ! Eh !
- M. Jean de Castellane oublie -- qu'il a été
comme son frère député du Cantal il y a ouel-
que vingt ans. et que le Plateau Central, si
éloigné de toute mer, ,1 fourni, outre de nom-
breux et brillants fonctionnaires coloniaux,
M. Etienne Clémentel, sénateur du Puv-
de-Dôme, qui fut ministre des Colonies,»
M Alexandre Varenne, député du Puv-de-
me, qui est gouverneur général de l'Indo-
chine, et qu'il a comme successeur à la'
Chambre pour représenter le Cantal notre ex-
cellent ami Fontanier. qui fut jadis un dw
plus, brillants professeurs du lycée de la Réu-
nion. De plus, ajoutons-nous, l'exposition étant;
illternationale, prend une plus grande impor.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 54.87%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 54.87%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63970225/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63970225/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63970225/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63970225
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63970225
Facebook
Twitter