Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 novembre 1925 13 novembre 1925
Description : 1925/11/13 (A26,N170). 1925/11/13 (A26,N170).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397020b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N* 170
LB NUMERO : 80 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 13 NOVEMBRE 1911
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annonce» et Rédmmettont pffleo aux Bixreaux Jajoummleldan» le» Agence» éePtMidté
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Oe e'ebeeee daèe teee I* Bereees de peele «t *es lee eriseipeiis
LA PRESSE ESPAGNOLE ET LE MAROC
.t.
On nous excusera de revenir sur le Maroc.
Mais cette question tient une telle place
dans notre politique, et la solution qu'on peut
lui donner avoir une telle répercussioo sur nos
colonies que l'on comprendra notre insistance.
Depuis quelques semaines, la presse espa-
gnole consacre à la question du Maroc un
nombre considérable d articles. beaucoup plus
grand, en tout cas, que celui que nous trouvons
dans - les journaux fimiçais.
L origine de ce mouvement est la lettre
que M. Cambo a écrite le 16 octobre dernier
au président du Directoire pour « l'inviter
« maintenant que le prestige de l'Espagne
« est sauf, et que l'honneur de son année est
« vengé, à en finir une fois pour toutes avec
« le problème marocain. L'œuvre que l'Es-
« pagne a entreprise inconsidérément est au-
« dessus de ses forces, et elle doit limiter son
« action militaire au minimum possible. Vou-
te loir pacifier la zone que lui ont attribuée les
« traités internationaux serait l'obliger à des
« sacrifices sans fin et ruineux ».
L'homme qui s'exprime ainsi n'est ni un
socialiste, ni un communiste, ni un républicain,
mais tout simplement un conservateur régiona-
liste de Catalogne. C'est un modéré ; sa mo-
dération fait mieux ressortir encore la gravité
des conclusions qu'il présente.
Le dictateur Primo de Rivera lui fit une
réponse, dans l'ensemble. favorable. On de-
vait s'y attendre, car le régime de la presse
est tel, en Espagne, que la lettre de M. Cam-
bo n'aurait pas connu la publicité, si le Gou-
vernement n'en avait pas approuvé les termes
généraux. C'est aussi ce qui explique que l'on
tolère la polémique qui a suivi la publication
des deux lettree. Un pareil fait qui, chez nous,
n'aurait qu'une portée limitée, en prend une
très grande dès qu'il s'agit d'un pays où la
censure surveille jalousement les publications
de tout ordre.
Les commentaires sont fort nombreux. La
dièse de M. Cambo a reçu quantité d'adhé-
sions.
L'un des plus ÎmpoItaDts orpnea conserva-
tean note l'excellente impression qu'a pro-
claite la lettre - leader catalan et se déclare
pleinement d'accord avec lui, et il regrette
que les vues du général Primo de Rivera ne
totent pu absolument conformes aux sienne».
Il redoute, lui aussi, que le Maroc ne pèse
encore longtemps sur la politique générale de
l'Espagne, ne soit la cause principale du dé-
ficit et que l'on persiste à lier l'action du Gou-
vernement de Madrid à celle du Gouverne-
ment de la France, laquelle n'a pas au pro-
fiter des occasions qui lui étaient offertes pour
démontrer son amitié et sa bienvei llance à
l'égard de l'Espagne.
UA B. C., qui est une manière de journal
officieux, écrit, à la date du 27 octobre der-
nier. « qu'il faut abandonner tout les posi-
tions à l'intérieur, constituer un corps d' occu-
pation composé exclusivement d'engagés vo-
lontaires, et concentré dans les places fortes
de la côte, et faire face aux dépenses de l'oc-
cupation avec un budget spécial n'ayant pas
d'autres ressources que celles provenant de la
zone ». « L'Espagne, ajoute-t-il, a des choses
plus sérieuses, urgentes et importantes à s'oc-
cuper que les Marocains, et nous avons sacrifié
aux erreurs opiniâtres commises au Maroc trop
d'or de notre trésor et trop de sang de nos
soldats. »
C'est net. C'est même brutal. Cette - politi-
que revient pratiquement à évacuer le Maroc,
car le budget spécial prévu n'aura jamais assez
d'argent pour subvenir à l'entretien des for-
ces militaires établies sur les points statégiques
de la côte.
D'autres journaux adoptent un ton moins
tranchant, mais leur pensée n'est pas sensible-
ment cifférente. C'est ainsi qu'une revue éco-
nomique présente au Gouvernement les sug-
gestions suivantes : « L' heure actuelle offre
« une occasion unique de résoudre d'une façon
« -- définitive le problème du Maroc par le
« moyen d'une action politique et diploma-
« tique. C'est pourquoi la lettre de M. Cam-
« bo. qui, bien qu'écarté de la politique,
M représente l'opinion d'une grande partie de
« la Catalogne, a une indubitable importan-
« ce. Le Gouvernement doit mettre à pro-
ie fit l'heure actuelle pour arriver à une solu-
« tion définitive de la paix sans laquelle les
m sacrifices actuels seront stériles et entraine-
« ront de très graves conséquences pour la
« grandeur et le développement de l'Espa-
« gne. »
C'est une note analogue que l'on trouve
dans l'impamùd. Quant à l'organe du parti so-
cialiste, après avoir indiqué les dessous de
l'attitude de M. Cambo, il ajoute que les cir-
constances sont venues justifier l'opinion expri-
mée maintes fois par les socialistes qui avaient
toujours été opposés à l'occupation du Maroc,
traduisant ainsi, et longtemps avant les con-
servateurs, les aspirations profondes de 1 in-
térêt national.
Cependant. M. Cambo ne trouve pas que
des approbateurs. Certains lui reprochent le
vague de ses concl usions, d'autres lui deman-
dent ce qu'il pense de la collaboration franco-
espagnole qui, dans son système, parait con-
damnée.
El Libéral, dans cet esprit, consacre plu-
sieurs articles au problème marocain. Après
avoir fait l'éloge de M. Cambo et souligné
l'importance de ses déclarations qui ont reçu
l'adhésion de l'opinion publique, il s'inquiète
vivement de l'adhésion de ce mouvement qui
est en contradiction avec le sentiment qui rend
les Espagnols si sensibles à toute diminution
de leur autorité à Tanger. Il en montre le dan-
ger en termes vigoureux, il craint pour l'avenir
de la collaboration entre notre pays et l'Es-
*>aKÏ
Tommence, dit-il, à être temps que noaI
nous efforcions dtavoir un peu de jugement,
et que, par ces nains exercices de dloagaUon
littéraire, nous ne nous exposions pas à donner
à nouveau l'impression que nous ne savons pas
ce que nous coulons, et que nous ne permet-
tons pas aux autres de savotr à quoi a en tenir
On a commencé sous les meilleurs auspices
une politique de collaboration aoec la France.
Nous avons consacré à la défense de cette po-
litique le meilleur de notre effort, car nom
croyons réellement qu'elle constitue la seule
solution dime pour réduire, une fois pour foo-
tes, les effort, militaires et économiques de
l'Espagne à ses intérêts évidemment modestes
en Afrique. C'est, en réalité, une façon hono.
rable, adaptée aux nouvelles conditions du
problème, d'abandonner l'obligation excessi-
vement dure qu'autrefois l'Espagne a acceptée
vis-à-vis de l'Europe. Par un procédé com-
patible avec l'honneur national et l'honneur
militaire, on est arrivé à une formule juridique
de l'autonomie locale du nord du Maroc, pour
nous affranchir de responsabilités internatio-
nales, sans troubler la tranquillité de l'Europe
en soulevant à nouveau un vieux problème de
rivalités et de discordes.
Il est - hors de doute pour nous que l'Espa-
gne et la France peuvent librement, tout en
respectant les traités, organiser sur la base de
l'autonomie telle partie du nord du Maroc
qu'elle. jugeront nécessaire et, avec une égale
liberté, concerter entre elles l'exercice en
commun, proportionnellement à leurs intérêts
respectifs, des fonctions limitées qui corres-
pondraient à chaque nation dans le territoire
autonome.
Un autre organe libéral, La Epoca, tient un
raisonnement analogue et s'efforce de montrer
que la question du Maroc n'est pas pour l'Es-
pagne une question coloniale, mais une ques-
tion de frOlltire, et il continue en ces termes :
Les faits qu'analyse M. Cambo pour dire
Te pcmjmd* hui l'expansion coloniale n'est plus
de mode nous fait songer à la fable du renard
qui dédaignait les raisins parce qu'ils étaient
trop verts. Mais, quoi au il en soit, cela n'a
rien à voir avec ce que l Espagne a à décider
au sujet du Maroc.
Ce qui concerne le Maroc ne peut être assi-
milé qu'à des questions de frontière et de vol-
./nage, et si l'on veut invoquer l'oùMon domi-
sinage, à l'étranger, il faudra chercher ce qu'on
nante
pense sur celle question et non sur cette autre
question des colonies.
Dans un article de VImpartial, M Perez Ca-
ballero, dont nous avons cité récemment l'opi-
nion sur la collaboration franco-espapole,
s'élève avec une grande vivacité contre la
thèse de M. Cambo et celle du général Primo
de Rivera.
Pour le général Primo de Rivera, écrit-il,
le traité qui nom lia à une entreprise comme
le Maroc, n'a été ni heureux, ni sage. Nous
qui avons pris part à ces négociations, now
l'avons fait non seulement mtb par « la bonne
volonté et le patriotisme », ainsi que le recon-
naît le chef du Gouvernement, mais convain-
cus, en outre, J'interpréter la volonté natio-
nale, qui est la loi des véritables Jbnocraliu.
Si, par la suite, on n'a (pas su tirer parti de
ce que nous avons obtenu, si i on n a pas sa
réaliser la tâche que nous avons réclamée et
qui nous a été accordée, si nous nous sommes
trompés sur les moyens et les procédés à sui-
vre, c'est une autre question, qui peut nom
obliger à une totale rectification de notre con-
duite, mois, en aucune façon, à l'abandon,
qui serait la négation de l'impératif historique
et géographique qui s'impose à notre pays.
C'ut ce que M. Cambo lui-même le
22 mai 1914 dans le discours qu'il a prononcé
à la Chambre des députés, que La Epoca a
exhumé avec beaucoup d'opportunité. Il a
affirmé alors que, même si l'évacuation du
Maroc par l'Espagne était possible et non
déshonorante, celle-ci ne devrait pas a y tloi-
der, parce Qu'elle signifierait sa faillite vo-
lontaire et parce que, une fois rompu l'équili-
bre de la Méditerranée si laborieusement obte-
nu, il prévoyait de terribles calamités au sujet
des Balkans, qui, selon lui, détruiraient pour
toujours le prestige de l'Espagne et, ajoutait-il,
de la Catalogne.
Je suis J'accord avec le Cambo de 1914,
t t «
je ne puis l être avec celut de lw.
Tout ceci est fort bien dit. Mais il ne faut
pas que la rigueur et l'él oquence du morceau
nous fassent oublier que M. Perez Caballero
ne représente qu'une très faible partie de l opi-
nion espagnole, qui est orientée dans le sens
qu'indique la lettre de M. Cambo. Ne nous
faisons pas d'illusion : les partisans sont fort
nombreux. Ç est un fait grave et dont il est
sage de tenir compte.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alltlfrelt étran-
gères, membre de la Commtstion
des Colonies.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 11 novembre 1925, Je taux officiel de
la piastre était de 14 fr. 15.
Deux discours
Il y a intérêt, ce semble, à rap-
procher le discours prononcé par
M. Marcel Olivier, devant les délé-
gations économiques et financières de Mada-
gascar, du discours de M. Léon Perrier à
l'Ecole coloniale. Intérêt pour tout le monde,
mais singulièrement pour les élèves de cette
Institution.
M. Léon Perrier leur disait :
« Je ne vous parlerai pas des travaux qui
vous attendent et des tâches diverses, nom-
breuses, difficiles, ingrates même que vous
rencontrerez demain sur votre route.
(c Je ne vous dirai pas non plus que l'apos-
tolat que vous allez remplir ne vous réser-
vera pas quelque jour des mécomptes ou des
déceptions.
« Mais ayez garde de vous montrer dignes
de la lourde charge que vous aurez à rem-
plir : vous serez les gardiens du prestige
de la France.
« Agissez, créez de la vie, du bien-être et
de la richesse autour de vous.
cc Vous êtes des animateurs au sens le plus
large, le plus plein du mot.
« Mais ce n'est pas encore assez; que ce
soit dans votre petite subdivision ou dans
votre importante résidence, vous devrez être
des chefs. Car, je vous le dis solennelle-
ment, vous êtes les grands responsables de
l'essor colonial de la France.
cc Nulle destinée ne peut être plus grande,
nulle mission ne peut être plus belle. »
E. M. Marcel Olivier, cinq semaines au-
paravant, avait ainsi parlé aux délégués de
la Grande Ile ;
« Je voudrais pouvoir vous annoncer que
,fotre tâche sera désormais facile, qufe
d'agréables perspectives s'ouvrent devant
vous. Si j'avais le goût de jouer ce rôle de
« prophète tant mieux », votre expérience
d'hommes d'action vous empêcherait de me
suivre. Le chemin à parcourir est plein de
difficultés qui nous obligent, bon gré mal
gré, à contenir nos impatiences. Tout en
puisant, dans les circonstances qui nous fa-
vorisent aujourd'hui, de fortes raisons d'en-
visager l'avenir avec tranquillité, appli-
quons-nous à considérer la situation actuelle
sous toutes ses faces. »
Puis, recourant à la simple éloquence des
faits et des chiffres, qu'il s'agit d'enseigne-
ment, de puériculture, d'assistance médicale,
de production ou de grands travaux, le Gou-
verneur Général avait montré que les résul-
tats acquis garantissaient les résultats futurs.
Chez le ministre et chez le haut-fonction-
naire l'tm s adressant à des j-eunes gens,
Vautre à des hommes pour lesquels serait
bien vain tout autre langage que celui de la
vérité même façon loyale de présenter
notre œuvre colonisatrice.
Ad augusta per angusta! la devise de
t électeur de Brandebourg est bonne pour nos
administrateurs de demain. Tes chemins sont
étroits, difficiles, parfois dangereux, mais
ce n'est leurrer personne que de rappeler,
de temps à autre, que vraiment le but est
augtute.
Au demeurant, on peut se fier aux jeunes
générations pour ce qui est d'opposer un sou-
rire sceptique à toute littérature, écrite ou
parlée, qui ne montrerait que l'écorne dorée
dorée le soleil aidant des choses colo-
niales.
Mais il faut aussi qu'elles sachent que le
scepticisme n'est pas le dernier mot de la sa-
gesse. Considéré comme tel, il n'est qu'une
duperie, une route conduisant à Von ne sait
quels terrains vagues et combien stériles 1
L'esprit critique? Oui, il est nécessaire,
mais assez de certitudes demeurent, pour
former les éléments d'une foi vigoureuse et
agissante. C'est bien là, certainement, l'opi-
nion de M. Léon Perrier comme de M. Oli-
vier. Tous deux ont dénoncé le danger des
illusions; ils ont néanmoins et sans
« phrases » - su montrer la grandeur des
lâches accomplies ou à accomplir.
En vérité, la plupart des Français de cul-
ture supérieure ont dépassé le stade où l'on
doute de tout (ah! le perpétuel ricanement
d avant 1914 !.) et atteint celui où, doutant
des agréments du doute lui-même, on s'aper-
çoit que l'on ne vit, ce qui s'appelle vivre,
qu'à la condition de s'incorporer à quelque
chose de plus grand que soi.
Exemple que beaucoup d'autres Français
semblent disposés à suivre. C'est pourquoi,
peut-être, la France est digne de gouverner
un vaste Empire.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
tatmukttmuunuMi IISIB
00 * 1
Après Alger, Tunis va célébrer le cente-
naire du cardinal Lavigerie. Les fêtes se dé-
rouleront du dimanche 15 au dimanche 22
novembre. Le premier jour, une messe ponti-
ficale sera célébrée à la cathédrale de Tunis
et le soir aura lieu un service solennel à la
cathédrale de Carthage. Les autres jouis de
la- semaine une messe suivie d'un discours
sera célébrée et un salut solennel aura lieu
le soir.
Le dimanche 22 novembre, une seconde
messe pontificale sera célébrée à la cathédra-
le de Tunis dans la matinée. Le soir, un -
service religieux précédera t'inauguration de
la statue du cardinal Lavigerie. Il aura lieu
sur le parvis de la cathédrale de Tunis. La
statue sera ensuite rnaugurée place de la
Bourse.
Le maréchal Franchet d'Espcrey doit ass:s.
ter à ces fêtes.
A LA CHAMBRE
DANS LES coVUt-IONS
Commission de Législation
M. André Hesse, ancien ministre des
Colonies, a été nommé membre de la Com-
mission de législation civile et criminelle.
Commission des Colonies
La Commission des Colonies réunie sous
la présidence de M. Diagne a entendu M.
Léon-Perrier, ministre des Colonies et M.
Antonetti, gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale française.
Le ministre et le gouverneur général ont
exposé les mesures qu'ils ont adoptées
pour hâter l'achèvement du chemin de fer
Brazzaville-Océan. Ils ont indiqué égale-
ment les dispositions déjà prises pour
améliorer la situation morale, matérielle
et sanitaire des travailleurs indigènes em-
ployés sur lee chantiers.
Etaient présents. MM. Angoulvant,
Aubriot (Paul), Brigault, Brunet, Diagne,
Flayelle, Fontanier, Gasparin, Goude, Le
MOlgne. Nouelle, Outrey (Ernest), Perreau-
Pradier (Pierre), Poitou-Duplessy, Proust,
Riboisière (comte de la), Roux-Freissineng,
Saint-Just (général de}, Valude, William
Bertrand.
Etait excusé : M. Taittinger.
.1.
AXJ SENA. 'I:'
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires Etrangères
Réunie sous La présidence de notre ami,
M. Lucien Hubert la commission sénato-
riale des affaires étrangères a entendu hier
le président du Conseil sur les affaires de
Syrie.
M. Painlevé a mis la commission en
garde contre les fausses nouvelles
qu'émettent à jet continu certaines agen-
ces du Caire et qui risqueraient de causer
à la France, dans l'Islam, en Amérique et
dans le monde entier, les torts les plus
grave&.
C'est ainsi que de juillet à novembre les
douloureux événements de Damas ont
coûté la vie à 610 officiers et soldats fran-
çais ou européens, chiffre qui est loin d'at-
teindre plusieurs milliers, comme ceux ré-
pandus à dessein par une certaine propa-
- gande.
- La même exagération a déformé les me-
sures militaires prises par nos officiers de
Damas pour assurer la sécurité non seu-
lement de nos nationaux, des autres Euro-
péens et des Américains, mais encore des
chrétiens indigènes et de toute la popu-
lation laborieuse qui risquait de devenir la
proie des bandes pillardes.
Commission des Finances
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie hier, soins la présidence de M.
Paul Doumier, pour examiner le projot de
loi -portant création d'une banque d'émis-
sion n. Madagascar adopté tm juillet par la
Œambre.
Après diweussiooi à laquelle ont pris part
MAI. Lebrun, rapporteur ; Milliès-Lncroix,
Fernand Faure, Jeanneney, Ghastenet, Mi
lan, Pasquet, Clémente!, Ch. Dumont et
Henry Bére-ngfer, rapporteur généraJ, la
commission a adopté les sopt premiers ar-
Heles. -
Sur l'article- 8, elle a réservé le paragra-
phe relatif à la cession des parts 'bénéfi-
ciaires et supprimé l'article U, qui portait
dérogation aux dispositions générales ilo
l'article 10 de la loi du 6 octobre 1911, in-
terdisant aux fonctionnaires d'occuper des
emplois rétribués dans les entreprises qui
ent été soumises à leur contrôle.
Au Conseil d'Etat
--0-0--
Requête d'un surveillant des P. T. T.
de Nouméa
Les Annales Coloniales ne sauraient trop
recommander aux fonctionnaires français
qui auraient une requête à introduire au
Conseil d'Etat de l'adresser directement
au Secrétariat du Contentieux du Conseil
d'Etat, place du Palais Royal à Paris et
ce dans les délais précisés par les disiposv
tion:: combinées de l'art, la du décret du
22 juillet 1806, modifié par la loi du 13 avril
1900 et do l'art. 73 du code de Procédure
civile, modifié par l'art. 5 de la loi du 13
mars 1922. En d'autres termes, deux mois
plus un délai de six mois ou huit mois, se-
lon la distance de la Colonie.
C'est parce qu'il ignorait ces « disposi-
tions » que M. Don, surveillant principal
des lignes télégraphiques de Nouméa, a vu
sa requête ireietéc par le Conseil d'Etat, la-
quelle requête avait été introduite aux uns
d'annulation d'une décision du gouverneur
de la Nouvelle-Calédonie, en date du 25 jan-
vier 1922, le licenciant de son emploi.
Pour la Nouvelle-Calédonie le « délai de
distance » est fixé à huit mois.
A L'OFFICIEL
-0-0-
Le Journal. Offwiel d'aujourd'hui publie
le décret renouvelant les pouvoirs de M.
Maurice Violletto chargé, à titre de mis-
sion temporaire, des fondions de Gouver-
neur Général de l'Algérie.
> m+m~< --
Les surprises du Sahara
-0
La mission Prorok-lleyçiassc qui poursuit
actuellement, dans l/! llnifgar et, les steppe.<
sahariennes, un voyage, d'études anthroJO-
logiques, vient de dflcout:"Ü'. dans la région
tic Tamanrassct une magnifique sépulture,
préhistorique contenant un mobilier très ri-
che.
l.a mission a fait lion au Gouvernement
général de VAlgérie de cette découverte qui
constitue tme collection unique.
(Par dépêdio.)
A flnstilat d'Alfolo.ie
Coloniale de Nottol
00
A l'occasion de la rentrée de la dix-neu-
vième promotion des étudiants agronomes, M.
Léon Perrier, ministre des Colonies, accom-
pagné de M. Régismanset, directeur des Af-
faires Economiques, s'est rendu cet après-
midi à 15 heures à I Institut d Agronomie
Coloniale de Nogent.
Reçu par MM. Pnbâmmm, diredeur
W éry. représentant du Conseil d'administra-
tion et le haut personnel enseignant, M. Léon
Perrier a été conduit à l'amphithéâtre, où les
élèves lui ont été présentés.
Le ministre a prononcé ensuite le dscoun
suivant :
Discours du ministre des Colonies
Messieurs,
Je suis heureux d'avoir pu, pour quel-
ques instants, me tlibérer des multiples
obligations qui incombent au ministre des
Colonies, pour me rendre, aujourd'hui, à
Nogent et répondre à l'invitation du Con-
seil d'administration de l'Institut National
d'Agronomie Coloniale qui, à l'occasion de
la reprise des cours, a manifesté le désir
de me présenter la 19* promotion d'étu-
diants agronomes coloniaux
Je tenais, en effet, des mon arrivée au
ministère, comme je le rappelais il y a
quelques jours à l'Ecole Coloniale, à don-
ner cette preuve d'intérêt à cette jeunesse
qui, demain, doit aller remplir dans nos
possessions lointaines les devoirs et les
charges de la haute mission colonisatrice
asumée par la France.
Je me félicite, donc, messieurs, de me
trouver en présence d'une promotion nom-
breuse déjà mais insuffisante encore car
je veux espérer qu'il sera possible de faire
mieux dans un avenir prochain lorsqu au-
ront été réalisés dans cette école les amé-
nagements auxquels votre Directeur vient
de faire allusion ; car pour hâter l'exploi-
tation de notre domaine d'outre-mer, 11
nous faut des techniciens et des Stpécia-
listes et vous ttes, messieurs, do ces tech-
niciens sur qui le paya. doit compter. Sans
vous, en effet, le problème de la mise en
valeur de nos possessions lointaines pré-
sente des difficultés incalculabls, peut-être
insurmontables.
Il n'en sera certainement plus de même
lorsque nous posséderons, dans nos prinr
cipales colonies, non pas quelques dizaines,.
mais des centaines d'agronomes qui crée-
ronl une véritable mentalité coloniale dont
nous pouvons attendre les meilleurs résul-
tats.
Vous apprendrez bien vite que, jusqu'it
ce jour, nous ne paraissons pas avoir fait
un effort suffisant pour tirer parti de l'im-
mense réservoir de richesses constitué par
nos colonies et que, pour rétablir notre
équilibre économique et financier si grave-
ment compromis par la plus effroyable des
guerres, il nous faut surtout compter main-
tenant sur les ressources de la « France
coloniale » et arriver à associer d'une fa-
çon plus étroite les efforts de l'agriculture,
de l'tndustrie et du commerce de la métro-
pole, aux efforts de l'agriculture, de l'in-
dustrie et du commerce de nos possessions
lointaines.
Pour atteindre ce but, nos colonies ont
besoin de nombreux collaborateurs très soi-
gneusement choisis et spécialement prépa-
rés. Voyez ainsi l'immense champ d'activité
offert aux anciens élèves de l'institut d'Agro-
nomie Coloniale et comprenez mieux l'Im-
portance de la tâche qui leur incombe, soit
qu'ils enseignent aux indigènes îles meil-
leures méthodes de culture, soit qu'ils col-
laborent aux entreprises privées, soit qu'ils
se consacrent enfin aux recherches scien-
tifiques d'agronomie coloniale.
Il fulun temps où l'on nie saisissait peut-
être pas, en France, toute l'importance
qu'il faut attacher à l'enseignement colo-
nial. Hien n'est plus indispensable cepen-
dant, dans tous les domaines de notre ac-
tivité. Il est incontestabLe, en effet, qu'une
bonne instruction technique constitue pour
celui qui veut se consacrer à l'agriculture
des pays chauds, un des principaux fac-
teurs du succès. Partir sans préparation
spéciale, sans avoir pris connaissance de
la documentation déjà, rassemblée dans la
Métropole constitue une grave erreur con-
tre laquelle il faut mettre en garde tous
ceux qui songent aux colonies.
Je vous félicite donc de n'avoir pas hé-
sité lt consacrer une année aux éludes
techniques coloniales et compte que vous
saurez profiter de renseignement qui vous
sera donné avec tant de dévouement par
les professeurs de l'Institut d'Agronomie
Coloniale. Je souhaite aussi que les étu-
diants de la promotion 25-26 sachent se
montrer dignes, par leur travail, leur con-
duite et leur bonne volonté, de leurs aînés
qui drjÙ, sous toutes les latitudes, dans
des conditions ingrates avec des moyens
extrêmement réduits, ont réalisé de gran-
des tâches dont le Ministre des Colonies
doit les remrecier publiquement ici.
En travaillant ainsi en étroite collabora-
tion avec les populations indigènes à l'ex-
ploitation plus intensive et plus efficace des
immenses territoires encore incultes vous
aurez, Messieurs, la satisfaction, non seule-
ment de collaborer à la grande ivuvre de
mise en valeur de nos colonies, mais n-
core de vous employer à une heure difficile
dans toute Jn. mesure de vos forces a l'œu-
vre plus haute de relèvement du pays.
Le ministre a ensuite visité longuement les
installations de l'Ecole et la bibliothèque, où
il a signé le Livre d'Or.
Avant de repartir pour Paris, M. Léon
Perrier a tenu à se rendre au temple consacré
à la Mémoire des Indochinois morts pour la
France, puis à s'incliner devant les monuments
élevés aux coloniaux de la Grande Guerre et
aux Malgaches morts pour la Patrie.
H. Maurice VIOLLETTE
aux délégations financières
- 0 - 0 -
En ouvrant la session spéciale des Délé-
gations Financières, M. Maurice Vtoilette 8
exposé à grands traits les questions à i'oi>
dre du jour.
Avec sa netteté d'expression coutumière,
où apparaissent à la lois la fermeté et la
plus cordiale courtoisie, il a exposé les m.
tentions générales sur lesquelles il priait
l'Assemblée de vouloir bien délibérer.
Le crédit agricole
Vous savez, a dit M. Viollette, comment
dès mon arrivée en Algérie vous m'avez
demandé de me préoccuper du crédit agri-
cole. Dès mon voyage à Tlemcen, par 14
voix autorisée de votre distingué collègue
M. Havard, je recevais l'expression dee do-
léances de nos colons.
- a -
J ai aussitôt compris l importance capi-
tale de ce problème pour l'agriculture et le
développement de la prospérité économi-
que de l'Algérie ; les négociations délicates
auxquelles j'étais obligé de me livrer. me
faisaient du reste clairement apercevoir
que nous ne pouvions pas rester plus long-
temps avec une situation incertaine dans
laquelle depuis des années on se débat :
l'Algérie invoquant en quelque sorte des
nécessités de salut public, car un paye
neuf sans crédit est un pays mort, ia Ban-
que au contraire alléguant l'obligation qui
s'impose à elle de maintenir au billet de
- l'Algérie - une valeur irréfragable.
Le contingentement des vins algériens
Si par le crédit agricole, l'Algérie va
pouvoir intensiller encore son admirable
effort de production, il n'est pas inutile de
se demander dans quel sens cet effort va
s'orienter.
Si le droit de l'Algérie à la production
libre du vin n'est pas contestable, il reste
qu'en fait l'intérêt de la viticulture algé-
rienne solidaire de celui de la viticuture
française est d'observer que la production
est ici bien près d'atteindre le plafond, elle
l'aurait même singulièrement dépassé si
des conditions atmosphériques fâcheuses
survenant au dernier moment n'avaient
considérablement réduit la récolte aussi'
bieu en France qu'en Algérie : au début dit
mois d'août encore les vi'!cj •̃'̃ t-'v s i\
menacés d'une crise de : ( -ci • -.cti ',J(>
qu'il faut que cette leç AI. r.. yoit p:.j ou-
bliée.
Les diverses re.80f'-:M (.ft¡";eiWJ:
Aussi bien l'Algérie n'oM Ot)-,. ot eu-
sement, condamnée à êt.re lit) pftyu do •w-
noculture. Elle a à cet égard les Ï\:o(J' "!J,
les plus précieuses ; die ('J>mm":n-::., x
prendre une place d'importance pa'ùJU les
producteurs de tabac et de coton.
Les primeurs représentent déjà pour
nous une richesse considérable. La culture
des arbres fruitiers se développe.
Un essai satisfaisant a été tenté, l'année
denière, pour la sériciculture et voilà au-
tant de champs nouveaux ouverts & l'ini-
tiative de nos colons.
Je crois qu'il y a intérêt à entreprendre
une grande propagande pour pousser à
l'intensification des rendements en blé et
en orge.
Les lois sociales
Messieurs, il ne me reste plus qu'à
m'expliquer sur l'application des lois so-
ciales en Algérie, que je vous demande
d'entreprendre dès maintenant, en cum-
mençant par organiser l'assistance aux
femmes en couches.
Quand j'entends les médecins de nos hô-
pitaux me dire les horribles blessures dont
la délivrance est trop souvent l'occasion
pour la femme indigène, quand je pense à
ces enfants qu'avec un peu -- de soins on peut
conserver ii l'affection de leurs parents,
quand je sais qu'avec un tant soit peu d'hy-
giène, à Sétif, un homme de oœur qui est
un de vos collègues, M. Lévv, a ilu par la
construction d'une cité indigène modèle, ar-
river à diminuer la mortalité d'une façon
considérable, j'estime que je n'ai pas le
droit d'hésiter. Vous apprécierez.
Recettes nouvelles
Bien entendu,, en face de ce programme
de dépenses qui s'élève an total et en chif-
fres ronds à une dizaine de millions, ie vous
propose des recettes correspundantes dont
je veux vous dire deux mots.
- D'abord, il est de tradition et cela se
conçoit sans peine - qnu t Aiigerie adopte
les taxes postales de la Métmpole et cela
nous fera un peu plus de quatre millions el
demi.
.le vous demande aussi d'accepter les re-
lèvements de droit.s que j'avais fait adopter
dans la Métropole su:' les ventes supérieu-
res A 300.000 francs et A f>00.000 fhinca.
Il 111e parait possible également d'appli-
quer à 1 Algérie la nouvelle taxe sur les
étrangers avec dégrèvement pour les tra-
vailleurs et avec participa-tien des départe-
ments et des communes, eï de mtVne l'ini-
pôt sur les permis de chasse peut être in-
discutablement relevé sans frapper le tra-
vail ni grever la .propriété.
Il restera 7fHUX)0 francs à trouver. Je
les demanderai à un prélèvement sagement
calculé sur les uiiiccs ministériels avec
lar^e dégrèvement la base.
Conclusion
Tout cela, e/.-vi •ii'S, dans nia pensée ,1
un caractère d'égale urgence, car faut vous i i ndiv justice, pleine justice, "'-',
n'est pas seulement pour j^es grands «olons
que vous 10e demandiez le crédit of-fricolo.
vous me le demandiez pour '<•* mo>en-s eo-
lonis, pour les petits, voire même [xmr le*
tout petits, européens et indigènes ; com-
ment. dès lors, nurais-'e pu ne , que la prospérité d'un pays ne résulto fies
Béatement de l'importance, de ses produc-
tion. ello résulte alli de AA. santé maté-
rielle el pins 1 m ore (V «8:1 smité moral*.
(Mi ! ,',r [.. qui veut mn:p(ll'tw\(\l. le,
-virps s il. it ,"!!,,: én.Tg'.quclivnt ,'nm..
LB NUMERO : 80 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 13 NOVEMBRE 1911
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annonce» et Rédmmettont pffleo aux Bixreaux Jajoummleldan» le» Agence» éePtMidté
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RHactiol et AtaiiiiltUin : 34. Ru. du Mont-Thabor. PARIS-1" TéléjhtM : LOIJYlI 19-17
Ui as I mois I moU
alommERF,qls a i Franc* ttt GoIomn. 89 • 4S » 15 1
afaMtré { Étranger 120 1 Il.. )
Oe e'ebeeee daèe teee I* Bereees de peele «t *es lee eriseipeiis
LA PRESSE ESPAGNOLE ET LE MAROC
.t.
On nous excusera de revenir sur le Maroc.
Mais cette question tient une telle place
dans notre politique, et la solution qu'on peut
lui donner avoir une telle répercussioo sur nos
colonies que l'on comprendra notre insistance.
Depuis quelques semaines, la presse espa-
gnole consacre à la question du Maroc un
nombre considérable d articles. beaucoup plus
grand, en tout cas, que celui que nous trouvons
dans - les journaux fimiçais.
L origine de ce mouvement est la lettre
que M. Cambo a écrite le 16 octobre dernier
au président du Directoire pour « l'inviter
« maintenant que le prestige de l'Espagne
« est sauf, et que l'honneur de son année est
« vengé, à en finir une fois pour toutes avec
« le problème marocain. L'œuvre que l'Es-
« pagne a entreprise inconsidérément est au-
« dessus de ses forces, et elle doit limiter son
« action militaire au minimum possible. Vou-
te loir pacifier la zone que lui ont attribuée les
« traités internationaux serait l'obliger à des
« sacrifices sans fin et ruineux ».
L'homme qui s'exprime ainsi n'est ni un
socialiste, ni un communiste, ni un républicain,
mais tout simplement un conservateur régiona-
liste de Catalogne. C'est un modéré ; sa mo-
dération fait mieux ressortir encore la gravité
des conclusions qu'il présente.
Le dictateur Primo de Rivera lui fit une
réponse, dans l'ensemble. favorable. On de-
vait s'y attendre, car le régime de la presse
est tel, en Espagne, que la lettre de M. Cam-
bo n'aurait pas connu la publicité, si le Gou-
vernement n'en avait pas approuvé les termes
généraux. C'est aussi ce qui explique que l'on
tolère la polémique qui a suivi la publication
des deux lettree. Un pareil fait qui, chez nous,
n'aurait qu'une portée limitée, en prend une
très grande dès qu'il s'agit d'un pays où la
censure surveille jalousement les publications
de tout ordre.
Les commentaires sont fort nombreux. La
dièse de M. Cambo a reçu quantité d'adhé-
sions.
L'un des plus ÎmpoItaDts orpnea conserva-
tean note l'excellente impression qu'a pro-
claite la lettre - leader catalan et se déclare
pleinement d'accord avec lui, et il regrette
que les vues du général Primo de Rivera ne
totent pu absolument conformes aux sienne».
Il redoute, lui aussi, que le Maroc ne pèse
encore longtemps sur la politique générale de
l'Espagne, ne soit la cause principale du dé-
ficit et que l'on persiste à lier l'action du Gou-
vernement de Madrid à celle du Gouverne-
ment de la France, laquelle n'a pas au pro-
fiter des occasions qui lui étaient offertes pour
démontrer son amitié et sa bienvei llance à
l'égard de l'Espagne.
UA B. C., qui est une manière de journal
officieux, écrit, à la date du 27 octobre der-
nier. « qu'il faut abandonner tout les posi-
tions à l'intérieur, constituer un corps d' occu-
pation composé exclusivement d'engagés vo-
lontaires, et concentré dans les places fortes
de la côte, et faire face aux dépenses de l'oc-
cupation avec un budget spécial n'ayant pas
d'autres ressources que celles provenant de la
zone ». « L'Espagne, ajoute-t-il, a des choses
plus sérieuses, urgentes et importantes à s'oc-
cuper que les Marocains, et nous avons sacrifié
aux erreurs opiniâtres commises au Maroc trop
d'or de notre trésor et trop de sang de nos
soldats. »
C'est net. C'est même brutal. Cette - politi-
que revient pratiquement à évacuer le Maroc,
car le budget spécial prévu n'aura jamais assez
d'argent pour subvenir à l'entretien des for-
ces militaires établies sur les points statégiques
de la côte.
D'autres journaux adoptent un ton moins
tranchant, mais leur pensée n'est pas sensible-
ment cifférente. C'est ainsi qu'une revue éco-
nomique présente au Gouvernement les sug-
gestions suivantes : « L' heure actuelle offre
« une occasion unique de résoudre d'une façon
« -- définitive le problème du Maroc par le
« moyen d'une action politique et diploma-
« tique. C'est pourquoi la lettre de M. Cam-
« bo. qui, bien qu'écarté de la politique,
M représente l'opinion d'une grande partie de
« la Catalogne, a une indubitable importan-
« ce. Le Gouvernement doit mettre à pro-
ie fit l'heure actuelle pour arriver à une solu-
« tion définitive de la paix sans laquelle les
m sacrifices actuels seront stériles et entraine-
« ront de très graves conséquences pour la
« grandeur et le développement de l'Espa-
« gne. »
C'est une note analogue que l'on trouve
dans l'impamùd. Quant à l'organe du parti so-
cialiste, après avoir indiqué les dessous de
l'attitude de M. Cambo, il ajoute que les cir-
constances sont venues justifier l'opinion expri-
mée maintes fois par les socialistes qui avaient
toujours été opposés à l'occupation du Maroc,
traduisant ainsi, et longtemps avant les con-
servateurs, les aspirations profondes de 1 in-
térêt national.
Cependant. M. Cambo ne trouve pas que
des approbateurs. Certains lui reprochent le
vague de ses concl usions, d'autres lui deman-
dent ce qu'il pense de la collaboration franco-
espagnole qui, dans son système, parait con-
damnée.
El Libéral, dans cet esprit, consacre plu-
sieurs articles au problème marocain. Après
avoir fait l'éloge de M. Cambo et souligné
l'importance de ses déclarations qui ont reçu
l'adhésion de l'opinion publique, il s'inquiète
vivement de l'adhésion de ce mouvement qui
est en contradiction avec le sentiment qui rend
les Espagnols si sensibles à toute diminution
de leur autorité à Tanger. Il en montre le dan-
ger en termes vigoureux, il craint pour l'avenir
de la collaboration entre notre pays et l'Es-
*>aKÏ
Tommence, dit-il, à être temps que noaI
nous efforcions dtavoir un peu de jugement,
et que, par ces nains exercices de dloagaUon
littéraire, nous ne nous exposions pas à donner
à nouveau l'impression que nous ne savons pas
ce que nous coulons, et que nous ne permet-
tons pas aux autres de savotr à quoi a en tenir
On a commencé sous les meilleurs auspices
une politique de collaboration aoec la France.
Nous avons consacré à la défense de cette po-
litique le meilleur de notre effort, car nom
croyons réellement qu'elle constitue la seule
solution dime pour réduire, une fois pour foo-
tes, les effort, militaires et économiques de
l'Espagne à ses intérêts évidemment modestes
en Afrique. C'est, en réalité, une façon hono.
rable, adaptée aux nouvelles conditions du
problème, d'abandonner l'obligation excessi-
vement dure qu'autrefois l'Espagne a acceptée
vis-à-vis de l'Europe. Par un procédé com-
patible avec l'honneur national et l'honneur
militaire, on est arrivé à une formule juridique
de l'autonomie locale du nord du Maroc, pour
nous affranchir de responsabilités internatio-
nales, sans troubler la tranquillité de l'Europe
en soulevant à nouveau un vieux problème de
rivalités et de discordes.
Il est - hors de doute pour nous que l'Espa-
gne et la France peuvent librement, tout en
respectant les traités, organiser sur la base de
l'autonomie telle partie du nord du Maroc
qu'elle. jugeront nécessaire et, avec une égale
liberté, concerter entre elles l'exercice en
commun, proportionnellement à leurs intérêts
respectifs, des fonctions limitées qui corres-
pondraient à chaque nation dans le territoire
autonome.
Un autre organe libéral, La Epoca, tient un
raisonnement analogue et s'efforce de montrer
que la question du Maroc n'est pas pour l'Es-
pagne une question coloniale, mais une ques-
tion de frOlltire, et il continue en ces termes :
Les faits qu'analyse M. Cambo pour dire
Te pcmjmd* hui l'expansion coloniale n'est plus
de mode nous fait songer à la fable du renard
qui dédaignait les raisins parce qu'ils étaient
trop verts. Mais, quoi au il en soit, cela n'a
rien à voir avec ce que l Espagne a à décider
au sujet du Maroc.
Ce qui concerne le Maroc ne peut être assi-
milé qu'à des questions de frontière et de vol-
./nage, et si l'on veut invoquer l'oùMon domi-
sinage, à l'étranger, il faudra chercher ce qu'on
nante
pense sur celle question et non sur cette autre
question des colonies.
Dans un article de VImpartial, M Perez Ca-
ballero, dont nous avons cité récemment l'opi-
nion sur la collaboration franco-espapole,
s'élève avec une grande vivacité contre la
thèse de M. Cambo et celle du général Primo
de Rivera.
Pour le général Primo de Rivera, écrit-il,
le traité qui nom lia à une entreprise comme
le Maroc, n'a été ni heureux, ni sage. Nous
qui avons pris part à ces négociations, now
l'avons fait non seulement mtb par « la bonne
volonté et le patriotisme », ainsi que le recon-
naît le chef du Gouvernement, mais convain-
cus, en outre, J'interpréter la volonté natio-
nale, qui est la loi des véritables Jbnocraliu.
Si, par la suite, on n'a (pas su tirer parti de
ce que nous avons obtenu, si i on n a pas sa
réaliser la tâche que nous avons réclamée et
qui nous a été accordée, si nous nous sommes
trompés sur les moyens et les procédés à sui-
vre, c'est une autre question, qui peut nom
obliger à une totale rectification de notre con-
duite, mois, en aucune façon, à l'abandon,
qui serait la négation de l'impératif historique
et géographique qui s'impose à notre pays.
C'ut ce que M. Cambo lui-même le
22 mai 1914 dans le discours qu'il a prononcé
à la Chambre des députés, que La Epoca a
exhumé avec beaucoup d'opportunité. Il a
affirmé alors que, même si l'évacuation du
Maroc par l'Espagne était possible et non
déshonorante, celle-ci ne devrait pas a y tloi-
der, parce Qu'elle signifierait sa faillite vo-
lontaire et parce que, une fois rompu l'équili-
bre de la Méditerranée si laborieusement obte-
nu, il prévoyait de terribles calamités au sujet
des Balkans, qui, selon lui, détruiraient pour
toujours le prestige de l'Espagne et, ajoutait-il,
de la Catalogne.
Je suis J'accord avec le Cambo de 1914,
t t «
je ne puis l être avec celut de lw.
Tout ceci est fort bien dit. Mais il ne faut
pas que la rigueur et l'él oquence du morceau
nous fassent oublier que M. Perez Caballero
ne représente qu'une très faible partie de l opi-
nion espagnole, qui est orientée dans le sens
qu'indique la lettre de M. Cambo. Ne nous
faisons pas d'illusion : les partisans sont fort
nombreux. Ç est un fait grave et dont il est
sage de tenir compte.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alltlfrelt étran-
gères, membre de la Commtstion
des Colonies.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 11 novembre 1925, Je taux officiel de
la piastre était de 14 fr. 15.
Deux discours
Il y a intérêt, ce semble, à rap-
procher le discours prononcé par
M. Marcel Olivier, devant les délé-
gations économiques et financières de Mada-
gascar, du discours de M. Léon Perrier à
l'Ecole coloniale. Intérêt pour tout le monde,
mais singulièrement pour les élèves de cette
Institution.
M. Léon Perrier leur disait :
« Je ne vous parlerai pas des travaux qui
vous attendent et des tâches diverses, nom-
breuses, difficiles, ingrates même que vous
rencontrerez demain sur votre route.
(c Je ne vous dirai pas non plus que l'apos-
tolat que vous allez remplir ne vous réser-
vera pas quelque jour des mécomptes ou des
déceptions.
« Mais ayez garde de vous montrer dignes
de la lourde charge que vous aurez à rem-
plir : vous serez les gardiens du prestige
de la France.
« Agissez, créez de la vie, du bien-être et
de la richesse autour de vous.
cc Vous êtes des animateurs au sens le plus
large, le plus plein du mot.
« Mais ce n'est pas encore assez; que ce
soit dans votre petite subdivision ou dans
votre importante résidence, vous devrez être
des chefs. Car, je vous le dis solennelle-
ment, vous êtes les grands responsables de
l'essor colonial de la France.
cc Nulle destinée ne peut être plus grande,
nulle mission ne peut être plus belle. »
E. M. Marcel Olivier, cinq semaines au-
paravant, avait ainsi parlé aux délégués de
la Grande Ile ;
« Je voudrais pouvoir vous annoncer que
,fotre tâche sera désormais facile, qufe
d'agréables perspectives s'ouvrent devant
vous. Si j'avais le goût de jouer ce rôle de
« prophète tant mieux », votre expérience
d'hommes d'action vous empêcherait de me
suivre. Le chemin à parcourir est plein de
difficultés qui nous obligent, bon gré mal
gré, à contenir nos impatiences. Tout en
puisant, dans les circonstances qui nous fa-
vorisent aujourd'hui, de fortes raisons d'en-
visager l'avenir avec tranquillité, appli-
quons-nous à considérer la situation actuelle
sous toutes ses faces. »
Puis, recourant à la simple éloquence des
faits et des chiffres, qu'il s'agit d'enseigne-
ment, de puériculture, d'assistance médicale,
de production ou de grands travaux, le Gou-
verneur Général avait montré que les résul-
tats acquis garantissaient les résultats futurs.
Chez le ministre et chez le haut-fonction-
naire l'tm s adressant à des j-eunes gens,
Vautre à des hommes pour lesquels serait
bien vain tout autre langage que celui de la
vérité même façon loyale de présenter
notre œuvre colonisatrice.
Ad augusta per angusta! la devise de
t électeur de Brandebourg est bonne pour nos
administrateurs de demain. Tes chemins sont
étroits, difficiles, parfois dangereux, mais
ce n'est leurrer personne que de rappeler,
de temps à autre, que vraiment le but est
augtute.
Au demeurant, on peut se fier aux jeunes
générations pour ce qui est d'opposer un sou-
rire sceptique à toute littérature, écrite ou
parlée, qui ne montrerait que l'écorne dorée
dorée le soleil aidant des choses colo-
niales.
Mais il faut aussi qu'elles sachent que le
scepticisme n'est pas le dernier mot de la sa-
gesse. Considéré comme tel, il n'est qu'une
duperie, une route conduisant à Von ne sait
quels terrains vagues et combien stériles 1
L'esprit critique? Oui, il est nécessaire,
mais assez de certitudes demeurent, pour
former les éléments d'une foi vigoureuse et
agissante. C'est bien là, certainement, l'opi-
nion de M. Léon Perrier comme de M. Oli-
vier. Tous deux ont dénoncé le danger des
illusions; ils ont néanmoins et sans
« phrases » - su montrer la grandeur des
lâches accomplies ou à accomplir.
En vérité, la plupart des Français de cul-
ture supérieure ont dépassé le stade où l'on
doute de tout (ah! le perpétuel ricanement
d avant 1914 !.) et atteint celui où, doutant
des agréments du doute lui-même, on s'aper-
çoit que l'on ne vit, ce qui s'appelle vivre,
qu'à la condition de s'incorporer à quelque
chose de plus grand que soi.
Exemple que beaucoup d'autres Français
semblent disposés à suivre. C'est pourquoi,
peut-être, la France est digne de gouverner
un vaste Empire.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
tatmukttmuunuMi IISIB
00 * 1
Après Alger, Tunis va célébrer le cente-
naire du cardinal Lavigerie. Les fêtes se dé-
rouleront du dimanche 15 au dimanche 22
novembre. Le premier jour, une messe ponti-
ficale sera célébrée à la cathédrale de Tunis
et le soir aura lieu un service solennel à la
cathédrale de Carthage. Les autres jouis de
la- semaine une messe suivie d'un discours
sera célébrée et un salut solennel aura lieu
le soir.
Le dimanche 22 novembre, une seconde
messe pontificale sera célébrée à la cathédra-
le de Tunis dans la matinée. Le soir, un -
service religieux précédera t'inauguration de
la statue du cardinal Lavigerie. Il aura lieu
sur le parvis de la cathédrale de Tunis. La
statue sera ensuite rnaugurée place de la
Bourse.
Le maréchal Franchet d'Espcrey doit ass:s.
ter à ces fêtes.
A LA CHAMBRE
DANS LES coVUt-IONS
Commission de Législation
M. André Hesse, ancien ministre des
Colonies, a été nommé membre de la Com-
mission de législation civile et criminelle.
Commission des Colonies
La Commission des Colonies réunie sous
la présidence de M. Diagne a entendu M.
Léon-Perrier, ministre des Colonies et M.
Antonetti, gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale française.
Le ministre et le gouverneur général ont
exposé les mesures qu'ils ont adoptées
pour hâter l'achèvement du chemin de fer
Brazzaville-Océan. Ils ont indiqué égale-
ment les dispositions déjà prises pour
améliorer la situation morale, matérielle
et sanitaire des travailleurs indigènes em-
ployés sur lee chantiers.
Etaient présents. MM. Angoulvant,
Aubriot (Paul), Brigault, Brunet, Diagne,
Flayelle, Fontanier, Gasparin, Goude, Le
MOlgne. Nouelle, Outrey (Ernest), Perreau-
Pradier (Pierre), Poitou-Duplessy, Proust,
Riboisière (comte de la), Roux-Freissineng,
Saint-Just (général de}, Valude, William
Bertrand.
Etait excusé : M. Taittinger.
.1.
AXJ SENA. 'I:'
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires Etrangères
Réunie sous La présidence de notre ami,
M. Lucien Hubert la commission sénato-
riale des affaires étrangères a entendu hier
le président du Conseil sur les affaires de
Syrie.
M. Painlevé a mis la commission en
garde contre les fausses nouvelles
qu'émettent à jet continu certaines agen-
ces du Caire et qui risqueraient de causer
à la France, dans l'Islam, en Amérique et
dans le monde entier, les torts les plus
grave&.
C'est ainsi que de juillet à novembre les
douloureux événements de Damas ont
coûté la vie à 610 officiers et soldats fran-
çais ou européens, chiffre qui est loin d'at-
teindre plusieurs milliers, comme ceux ré-
pandus à dessein par une certaine propa-
- gande.
- La même exagération a déformé les me-
sures militaires prises par nos officiers de
Damas pour assurer la sécurité non seu-
lement de nos nationaux, des autres Euro-
péens et des Américains, mais encore des
chrétiens indigènes et de toute la popu-
lation laborieuse qui risquait de devenir la
proie des bandes pillardes.
Commission des Finances
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie hier, soins la présidence de M.
Paul Doumier, pour examiner le projot de
loi -portant création d'une banque d'émis-
sion n. Madagascar adopté tm juillet par la
Œambre.
Après diweussiooi à laquelle ont pris part
MAI. Lebrun, rapporteur ; Milliès-Lncroix,
Fernand Faure, Jeanneney, Ghastenet, Mi
lan, Pasquet, Clémente!, Ch. Dumont et
Henry Bére-ngfer, rapporteur généraJ, la
commission a adopté les sopt premiers ar-
Heles. -
Sur l'article- 8, elle a réservé le paragra-
phe relatif à la cession des parts 'bénéfi-
ciaires et supprimé l'article U, qui portait
dérogation aux dispositions générales ilo
l'article 10 de la loi du 6 octobre 1911, in-
terdisant aux fonctionnaires d'occuper des
emplois rétribués dans les entreprises qui
ent été soumises à leur contrôle.
Au Conseil d'Etat
--0-0--
Requête d'un surveillant des P. T. T.
de Nouméa
Les Annales Coloniales ne sauraient trop
recommander aux fonctionnaires français
qui auraient une requête à introduire au
Conseil d'Etat de l'adresser directement
au Secrétariat du Contentieux du Conseil
d'Etat, place du Palais Royal à Paris et
ce dans les délais précisés par les disiposv
tion:: combinées de l'art, la du décret du
22 juillet 1806, modifié par la loi du 13 avril
1900 et do l'art. 73 du code de Procédure
civile, modifié par l'art. 5 de la loi du 13
mars 1922. En d'autres termes, deux mois
plus un délai de six mois ou huit mois, se-
lon la distance de la Colonie.
C'est parce qu'il ignorait ces « disposi-
tions » que M. Don, surveillant principal
des lignes télégraphiques de Nouméa, a vu
sa requête ireietéc par le Conseil d'Etat, la-
quelle requête avait été introduite aux uns
d'annulation d'une décision du gouverneur
de la Nouvelle-Calédonie, en date du 25 jan-
vier 1922, le licenciant de son emploi.
Pour la Nouvelle-Calédonie le « délai de
distance » est fixé à huit mois.
A L'OFFICIEL
-0-0-
Le Journal. Offwiel d'aujourd'hui publie
le décret renouvelant les pouvoirs de M.
Maurice Violletto chargé, à titre de mis-
sion temporaire, des fondions de Gouver-
neur Général de l'Algérie.
> m+m~< --
Les surprises du Sahara
-0
La mission Prorok-lleyçiassc qui poursuit
actuellement, dans l/! llnifgar et, les steppe.<
sahariennes, un voyage, d'études anthroJO-
logiques, vient de dflcout:"Ü'. dans la région
tic Tamanrassct une magnifique sépulture,
préhistorique contenant un mobilier très ri-
che.
l.a mission a fait lion au Gouvernement
général de VAlgérie de cette découverte qui
constitue tme collection unique.
(Par dépêdio.)
A flnstilat d'Alfolo.ie
Coloniale de Nottol
00
A l'occasion de la rentrée de la dix-neu-
vième promotion des étudiants agronomes, M.
Léon Perrier, ministre des Colonies, accom-
pagné de M. Régismanset, directeur des Af-
faires Economiques, s'est rendu cet après-
midi à 15 heures à I Institut d Agronomie
Coloniale de Nogent.
Reçu par MM. Pnbâmmm, diredeur
W éry. représentant du Conseil d'administra-
tion et le haut personnel enseignant, M. Léon
Perrier a été conduit à l'amphithéâtre, où les
élèves lui ont été présentés.
Le ministre a prononcé ensuite le dscoun
suivant :
Discours du ministre des Colonies
Messieurs,
Je suis heureux d'avoir pu, pour quel-
ques instants, me tlibérer des multiples
obligations qui incombent au ministre des
Colonies, pour me rendre, aujourd'hui, à
Nogent et répondre à l'invitation du Con-
seil d'administration de l'Institut National
d'Agronomie Coloniale qui, à l'occasion de
la reprise des cours, a manifesté le désir
de me présenter la 19* promotion d'étu-
diants agronomes coloniaux
Je tenais, en effet, des mon arrivée au
ministère, comme je le rappelais il y a
quelques jours à l'Ecole Coloniale, à don-
ner cette preuve d'intérêt à cette jeunesse
qui, demain, doit aller remplir dans nos
possessions lointaines les devoirs et les
charges de la haute mission colonisatrice
asumée par la France.
Je me félicite, donc, messieurs, de me
trouver en présence d'une promotion nom-
breuse déjà mais insuffisante encore car
je veux espérer qu'il sera possible de faire
mieux dans un avenir prochain lorsqu au-
ront été réalisés dans cette école les amé-
nagements auxquels votre Directeur vient
de faire allusion ; car pour hâter l'exploi-
tation de notre domaine d'outre-mer, 11
nous faut des techniciens et des Stpécia-
listes et vous ttes, messieurs, do ces tech-
niciens sur qui le paya. doit compter. Sans
vous, en effet, le problème de la mise en
valeur de nos possessions lointaines pré-
sente des difficultés incalculabls, peut-être
insurmontables.
Il n'en sera certainement plus de même
lorsque nous posséderons, dans nos prinr
cipales colonies, non pas quelques dizaines,.
mais des centaines d'agronomes qui crée-
ronl une véritable mentalité coloniale dont
nous pouvons attendre les meilleurs résul-
tats.
Vous apprendrez bien vite que, jusqu'it
ce jour, nous ne paraissons pas avoir fait
un effort suffisant pour tirer parti de l'im-
mense réservoir de richesses constitué par
nos colonies et que, pour rétablir notre
équilibre économique et financier si grave-
ment compromis par la plus effroyable des
guerres, il nous faut surtout compter main-
tenant sur les ressources de la « France
coloniale » et arriver à associer d'une fa-
çon plus étroite les efforts de l'agriculture,
de l'tndustrie et du commerce de la métro-
pole, aux efforts de l'agriculture, de l'in-
dustrie et du commerce de nos possessions
lointaines.
Pour atteindre ce but, nos colonies ont
besoin de nombreux collaborateurs très soi-
gneusement choisis et spécialement prépa-
rés. Voyez ainsi l'immense champ d'activité
offert aux anciens élèves de l'institut d'Agro-
nomie Coloniale et comprenez mieux l'Im-
portance de la tâche qui leur incombe, soit
qu'ils enseignent aux indigènes îles meil-
leures méthodes de culture, soit qu'ils col-
laborent aux entreprises privées, soit qu'ils
se consacrent enfin aux recherches scien-
tifiques d'agronomie coloniale.
Il fulun temps où l'on nie saisissait peut-
être pas, en France, toute l'importance
qu'il faut attacher à l'enseignement colo-
nial. Hien n'est plus indispensable cepen-
dant, dans tous les domaines de notre ac-
tivité. Il est incontestabLe, en effet, qu'une
bonne instruction technique constitue pour
celui qui veut se consacrer à l'agriculture
des pays chauds, un des principaux fac-
teurs du succès. Partir sans préparation
spéciale, sans avoir pris connaissance de
la documentation déjà, rassemblée dans la
Métropole constitue une grave erreur con-
tre laquelle il faut mettre en garde tous
ceux qui songent aux colonies.
Je vous félicite donc de n'avoir pas hé-
sité lt consacrer une année aux éludes
techniques coloniales et compte que vous
saurez profiter de renseignement qui vous
sera donné avec tant de dévouement par
les professeurs de l'Institut d'Agronomie
Coloniale. Je souhaite aussi que les étu-
diants de la promotion 25-26 sachent se
montrer dignes, par leur travail, leur con-
duite et leur bonne volonté, de leurs aînés
qui drjÙ, sous toutes les latitudes, dans
des conditions ingrates avec des moyens
extrêmement réduits, ont réalisé de gran-
des tâches dont le Ministre des Colonies
doit les remrecier publiquement ici.
En travaillant ainsi en étroite collabora-
tion avec les populations indigènes à l'ex-
ploitation plus intensive et plus efficace des
immenses territoires encore incultes vous
aurez, Messieurs, la satisfaction, non seule-
ment de collaborer à la grande ivuvre de
mise en valeur de nos colonies, mais n-
core de vous employer à une heure difficile
dans toute Jn. mesure de vos forces a l'œu-
vre plus haute de relèvement du pays.
Le ministre a ensuite visité longuement les
installations de l'Ecole et la bibliothèque, où
il a signé le Livre d'Or.
Avant de repartir pour Paris, M. Léon
Perrier a tenu à se rendre au temple consacré
à la Mémoire des Indochinois morts pour la
France, puis à s'incliner devant les monuments
élevés aux coloniaux de la Grande Guerre et
aux Malgaches morts pour la Patrie.
H. Maurice VIOLLETTE
aux délégations financières
- 0 - 0 -
En ouvrant la session spéciale des Délé-
gations Financières, M. Maurice Vtoilette 8
exposé à grands traits les questions à i'oi>
dre du jour.
Avec sa netteté d'expression coutumière,
où apparaissent à la lois la fermeté et la
plus cordiale courtoisie, il a exposé les m.
tentions générales sur lesquelles il priait
l'Assemblée de vouloir bien délibérer.
Le crédit agricole
Vous savez, a dit M. Viollette, comment
dès mon arrivée en Algérie vous m'avez
demandé de me préoccuper du crédit agri-
cole. Dès mon voyage à Tlemcen, par 14
voix autorisée de votre distingué collègue
M. Havard, je recevais l'expression dee do-
léances de nos colons.
- a -
J ai aussitôt compris l importance capi-
tale de ce problème pour l'agriculture et le
développement de la prospérité économi-
que de l'Algérie ; les négociations délicates
auxquelles j'étais obligé de me livrer. me
faisaient du reste clairement apercevoir
que nous ne pouvions pas rester plus long-
temps avec une situation incertaine dans
laquelle depuis des années on se débat :
l'Algérie invoquant en quelque sorte des
nécessités de salut public, car un paye
neuf sans crédit est un pays mort, ia Ban-
que au contraire alléguant l'obligation qui
s'impose à elle de maintenir au billet de
- l'Algérie - une valeur irréfragable.
Le contingentement des vins algériens
Si par le crédit agricole, l'Algérie va
pouvoir intensiller encore son admirable
effort de production, il n'est pas inutile de
se demander dans quel sens cet effort va
s'orienter.
Si le droit de l'Algérie à la production
libre du vin n'est pas contestable, il reste
qu'en fait l'intérêt de la viticulture algé-
rienne solidaire de celui de la viticuture
française est d'observer que la production
est ici bien près d'atteindre le plafond, elle
l'aurait même singulièrement dépassé si
des conditions atmosphériques fâcheuses
survenant au dernier moment n'avaient
considérablement réduit la récolte aussi'
bieu en France qu'en Algérie : au début dit
mois d'août encore les vi'!cj •̃'̃ t-'v s i\
menacés d'une crise de : ( -ci • -.cti ',J(>
qu'il faut que cette leç AI. r.. yoit p:.j ou-
bliée.
Les diverses re.80f'-:M (.ft¡";eiWJ:
Aussi bien l'Algérie n'oM Ot)-,. ot eu-
sement, condamnée à êt.re lit) pftyu do •w-
noculture. Elle a à cet égard les Ï\:o(J' "!J,
les plus précieuses ; die ('J>mm":n-::., x
prendre une place d'importance pa'ùJU les
producteurs de tabac et de coton.
Les primeurs représentent déjà pour
nous une richesse considérable. La culture
des arbres fruitiers se développe.
Un essai satisfaisant a été tenté, l'année
denière, pour la sériciculture et voilà au-
tant de champs nouveaux ouverts & l'ini-
tiative de nos colons.
Je crois qu'il y a intérêt à entreprendre
une grande propagande pour pousser à
l'intensification des rendements en blé et
en orge.
Les lois sociales
Messieurs, il ne me reste plus qu'à
m'expliquer sur l'application des lois so-
ciales en Algérie, que je vous demande
d'entreprendre dès maintenant, en cum-
mençant par organiser l'assistance aux
femmes en couches.
Quand j'entends les médecins de nos hô-
pitaux me dire les horribles blessures dont
la délivrance est trop souvent l'occasion
pour la femme indigène, quand je pense à
ces enfants qu'avec un peu -- de soins on peut
conserver ii l'affection de leurs parents,
quand je sais qu'avec un tant soit peu d'hy-
giène, à Sétif, un homme de oœur qui est
un de vos collègues, M. Lévv, a ilu par la
construction d'une cité indigène modèle, ar-
river à diminuer la mortalité d'une façon
considérable, j'estime que je n'ai pas le
droit d'hésiter. Vous apprécierez.
Recettes nouvelles
Bien entendu,, en face de ce programme
de dépenses qui s'élève an total et en chif-
fres ronds à une dizaine de millions, ie vous
propose des recettes correspundantes dont
je veux vous dire deux mots.
- D'abord, il est de tradition et cela se
conçoit sans peine - qnu t Aiigerie adopte
les taxes postales de la Métmpole et cela
nous fera un peu plus de quatre millions el
demi.
.le vous demande aussi d'accepter les re-
lèvements de droit.s que j'avais fait adopter
dans la Métropole su:' les ventes supérieu-
res A 300.000 francs et A f>00.000 fhinca.
Il 111e parait possible également d'appli-
quer à 1 Algérie la nouvelle taxe sur les
étrangers avec dégrèvement pour les tra-
vailleurs et avec participa-tien des départe-
ments et des communes, eï de mtVne l'ini-
pôt sur les permis de chasse peut être in-
discutablement relevé sans frapper le tra-
vail ni grever la .propriété.
Il restera 7fHUX)0 francs à trouver. Je
les demanderai à un prélèvement sagement
calculé sur les uiiiccs ministériels avec
lar^e dégrèvement la base.
Conclusion
Tout cela, e/.-vi •ii'S, dans nia pensée ,1
un caractère d'égale urgence, car
n'est pas seulement pour j^es grands «olons
que vous 10e demandiez le crédit of-fricolo.
vous me le demandiez pour '<•* mo>en-s eo-
lonis, pour les petits, voire même [xmr le*
tout petits, européens et indigènes ; com-
ment. dès lors, nurais-'e pu ne ,
Béatement de l'importance, de ses produc-
tion. ello résulte alli de AA. santé maté-
rielle el pins 1 m ore (V «8:1 smité moral*.
(Mi ! ,',r [.. qui veut mn:p(ll'tw\(\l. le,
-virps s il. it ,"!!,,: én.Tg'.quclivnt ,'nm..
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