Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 novembre 1925 10 novembre 1925
Description : 1925/11/10 (A26,N168). 1925/11/10 (A26,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970188
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 168
-
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIH. lU NOVKMMtK 19*5
a
Les Annales Coloniales
.- , à
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUIUts PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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iUuatré ( Etranger 120 » 65 9 35 »
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de rilfique occidentale fraloise
L'élevage est un élément très appréciable
de la prospérité de l'Afrique occidentale
française. C'est donc à juste titre que le
Gouvernement Général se préoccupe de le
protéger contre les épizooties et de l'amélio-
rer par divers procédés, dont le croisement
avec des races; importées, la sélection des ra-
ces existantes, une alimentation plus substan-
tielle, etc.
Pendant une douzaine d'années, do 1910
à 1922, les épizooties de péripneumonie et
de peste bovine ont exercé, sur les troupeaux
de notre domaine ouest-africain, les trou-
peaux de bœufs notamment, des ravages con-
sidérables. Ces troupeaux peuvent heureu-
sement se reconstituer très vite. Depuis trois
Cjis, ils se sont accrus sensiblement ; dès
maintenant, ils doivent approcher, en impor-
tance, de ceux qui avaient été recensés de
1908 à igio et donnaient, en chiffres ronds,
- -i.ooo.ooo de bœufs et vaches ; 8.000.000
de moutons et chèvrts ; 200.000 chevaux ;
300.000 ânes ; 65.000 chameaux ; 100.000
porcs.
Ces chiffres paraissent considérables ; ils
sont, en réalité, très faibles, étant donné la
superficie de FA. O.F. Ils ne peuvent guère
cependant être dépassés tant que ne change-
ront pas les méthodes d'élevage. La transhu-
mance, qui est la règle général de cet élevage,
exige, en effet, de vastes espaces pour les
troupeaux ; il n'est fait nulle part de réser-
ves de fourrages pour la saison sèche : les
herbes jaunissent sur pied dès le mois d'oc-
tobre, perdent la plupart de leurs qualités
alimentaires et les pasteurs, sachant que rien
ne repoussera tant qu'elles n'auront pas été
détruites, sont inconsciemment les artisans
de la déforestation et du déssèchement géné-
ral du pays: ils mettent le feu à ces herbes, à
la brousse, pour voir renaître un peu d'herbe
verte que leurs animaux pâtureront avec avi-
dité.
Ces méthodes sont éminemment détesta-
bles; elles doivent être condamnées.
Sans être complètement jugulées, les épi-
zooties, qui continuent à exister à l'état en-
démique, ne causent plus que des ravages
restreints. Les. foyers signaiés aux services
vétérinaires sont assez rapidement circons-
crits; ils sont combattus avec succès. Les
animaux jouissent momentanément, du reste,
d'une immunité relative, soit qu'ils aient été
vaccinés, soit qu'ils aient déjà été atteints
une première fois ou qu'ils soient simplement
issus de parents ayant résisté à ces maladies.
Cette période d'accalmie ne doit pas faire
perdre de vue les dangers qui menacent
l'élevage en A.O. F. Il faut multiplier les
laboratoires pour la fourniture des sérums et
surtout renforcer le plus tôt possible le per-
sonnel des services zootechniques, personnel
qui, jusqu'à présent, est resté vraiment trop
insuffisant en nombre.
L'éducation de l'indigène, au double
point de vue hygiène des troupeaux et amé-
lioration des races est complètement à faire.
La plupart des pasteurs savent plus ou moins
soigner et même guérir certaines maladies ;
par contre, ils ignorent que la première
chose à faire, lorsque des symptômes d'épi-
zootie apparaissent, est d'isoler les animaux
malades, d'abattre immédiatement ceux qui
paraissent ne pouvoir guérir et d'enfouir
leurs cadavres.
Les épizooties se répandent souveht par
les animaux destinés à l'exportation et trans-
porteurs de germes. Il faudrait donc fixer
des routes ou pistes caravanières obligatoires
pour ces animaux et écarter de leur voisi-
nage tous les troupeaux appartenant aux po-
pulations des régions traversées.
Paralèllement, il faudrait démontrer aux
propriétaires de bétail l'utilité de constituer
des réserves de fourrages, voire même de cul-
tiver des légumineuses, dont la paille séchée
et mise en meule est un excellent aliment,
stimuler leur zèle par l'organisation de nom-
breux concours agricoles.
Dans chacune des zones sahélienne, sou-
danaise et côtière de l'Afrique occidentale
française, existent des races de bétail diffé-
rentes, mais bien adaptées aux conditions
climatériques de leur habitat. Sauf pour le
mouton à laine, au sujet duquel les Annales
Coloniales signalaient tout récemment les
efforts tentés pour modifier les caractères de
la race locale, il ne ne parait pas y avoir
intérêt à chercher à implanter des races nou-
velles ou à faire des croisements. Combattre
et surtout prévenir les épizooties, améliorer
les méthodes d'élevage, pousser à la multi-
plication des troupeaux surtout dans la zone
côtière, constitue pour l'Administration et
les services techniques, une tâche suffisam-
ment vaste. Elle ne sera pas réalisée en un
jour, ni même en quelques années. Il faut
néanmoins l'entreprendre avec ardeur, chaque
résultat obtenu devant se traduire par une
augmentation des exportations d'animaux
(celles-ci atteignent déjà actuellement de 20
à 30 millions de francs annuellement) et
aussi par une consommation plus grande de
viande de boucherie, consommation qui peut
avoir un effet très heureux sur l'état sani-
taire de nos populations indigènes.
ma Valacle,
M 4.. Député dw Cher.
LAVIGERIE
0 0
Cétait à un diner de prélats à
A Rome. il y a quelque soixante-
* quinze ans. Il y avait des cardi-
naux, des èvêques et au bout de la table, un
jeune abbé venant de France. On parlait des
r: icles accomplis à Lourdes dans la grotte
lt.I,.,!tuse de Bernadette Souhirous.
Tout le monde s'extasia.
ht vous, l'abbé, qu'en pensez-vous?
- Moi, répOlldit l'abbé, je ne crois au
miracle que là où l'on ressuscite un mort.
Cette phrase jeta un froid et coûta au
jflmc Professeur en Sorbonne quelques an-
nées de retard pour Vobtention de son pre-
mier évéché, celui de Nancy. Elle me reve-
nait à la mémoire en lisant Vouvrage docu-
menté comme un livre de char liste que
Georges Goyau vient de consacrer au rénova-
teur de VEglise romaine dans VAfrique du
Nord. Et je ni étonne que Goyau, mon an-
cien de deux lustres, et comme moi fidèle
lecteur du Journal des Débats, n'ait pas re-
cueilli ce propos du futur cardinal Lavigerie,
dans une de ces chroniques étincétantes de
l édition blanche du Journal des Débats bi-
quotidien que notre vieux maître Emile Gcb-
hardt consacrait, il y a plus de trente ans, à
l éminent fondateur de tant d'auvres fran-
çaises religieuses et sociales.
Elle situe dans l'Eglise romaine la place
à part du futur primat d'Afrique dont on
célébré aujourd'hui à IVgrr, à Tunis, dans sa
ville natale à Baronne, le centenaire de la
lIaissallce.
Docteur es lettres, professeur au séminaire
de Notre-Damc-des-Chantps, professeur à la
Sorbonne, fondateur de VŒuvrc des Ecoles
(VOrient, ou il se rend et séjourne, auditeur
de la Rote à Rome, il devint en 1863, èvê-
que de Nancy ; il fut nommé éveque d'Algrr
fil 1866. sur la proposition du maréchal de
Mac Mahon, gouverneur de VAlgérie.
Des livres ont été consacrés, notamment
par l'ahbé f'élix Klein et Mgr Baunard,
à la vie et I'oeuT,re du cardinal Lavigerie. Le
résumé de Georges Goyau est à ces ouvrages
ce qiie l'ilistoire de la Guerre de 1870, du
général Niox est aux énormes travaux d'éru-
dits stratèges en chambre.
Ici, il me suffira de rappeler que jusqtià
la fin de sa vie, le 25 novembre 1892, Lavi-
gerie exerça une activité incessante et bien-
faisante dans l'Afrique du Nord. S'il était
catholique, son libéralisme lui interdisait
dans les milieux mahométans presque tou-
jours hostiles, un prosélytisme dangereux
pour la Lrance. Il fonda des oeuvres d'assis-
tance aux musulmans sans vouloir leur arra-
cher une conversion fiour une aide.
Il créa les Pères Blancs et les Sœurs Blan-
ches dont les missions se ré pandent dans
toute notre Afrique et conservent assez SOli.
vent fa tradition de leur fonda/cur,
D Alger, il rayonna sur la Tunisie, devint
archevêque de Carthage, puis cardinal et lit
entendre sa grande voix à la fois en faveur
des chrétiens d'Orient et des malheureux
esclaves du centre A frique.
D'une activité dévorante, même au déclin
de sa vie, il mena de pair et son oeuvre fran-
çaise en Algérie-Tunisie et son énergique
campagne anti-esclavagiste dans l'Afrique
noire. Il entreprit sous Végide de Léon XIII,
une véritable croisade qu'il poursuivit à Pa-
ris, à Londres, à Bruxelles, et devant les
Congrès.
Il est mort sur la brèche, luttant jusqu'à
son dernier souf fle.
Conservons sa mémoire et paix à ses cen-
dres.
Marcel Ruedel
laiel
La cathedrall te CarthaUI,
Il cardinal 81 le beau sous-ollicier
–0-0–r
Le cardinal Lavigerie, dont nous parlons
d'autre part, et à la mémoire duquel un écla-
tant hommage est rendu, avait mérité en Al-
gérie le titre magnifique de « bâtisseur de la
chrétienté » et, entre autres églises qu'il fit
construire, ordonna les travaux de déblaie-
ment de la cathédrale de Carthage.
Pour surveiller les travaux, un piquet du
20 zouaves avait été détaché, sous le comman-
dement d' un sous-officier choisi spécialement
pour avoir été professeur de dessin à Mar-
seille.
Ce sous-officier, collaborateur éventuel du
cardinal, a, depuis, abandonné le crayon et
l'équerre. Il n'est plus dessinateur, il n'est pas
davantage entré dans les ordres. Il est direc-
teur de théâtre. Il a même brillamment réussi
dans cette carrière et s'appelle M. Gustave
Quin&on qui tint ensuite le vestiaire du Musée
Grévin, avant de devenir l'inventeur des bit-
lets Quinson, le directeur de multiples théâ-
tres et l'auteur applaudi dont Yves Mirande
et tant d'autres réclament la collaboration.
La émission 10 M. Alexandre varenne
et la vice-imsigerce le à enarebre
Au moment où il quittait la France, M.
Alexandre Varennc Gouverneur de l'Indo-
chine, a adressé une lettre à M. Herriot,
président de la Chambre, dont celui-ci a
donné connaissance à Jo. séance d'hier
après-midi, au Palais-Bourbon, lettre par
laquelle le député socialiste du Puy-de-
Dôme donnait sa démission de vice-prési-
dent de la Chambre.
Acte a été pris de cette démission.
ESSAIS DE CHRISTIANISATION
EN AFRIQUE
--0-0-
Le centenaire du cardinal Lavigerie, le
grand missionnaire africain, attire de nou-
veau l'attention sur les premiers essais de
christianisation des différentes races de notre
empire africain. M., Paul Marty, qui s'inté-
resse tour à tour à l'Islam et aux autres re-
ligions, fait remonter à 1823 l'intervention
du facteur religieux dans la lutte des nations
européennes contre la traite des noirs :
ct Des âmes pieuses, écrit-il, dans la Revue
de l'histoire des Colonies françaises (3e tri-
mestre 1925), se désolaient de la vie complè-
tement païenne que menaient les esclaves
chez des maîtres qui se pt étendaient chré-
tiens et qui se désintéressaient complètement
des besoins spirituels de leurs serviteurs. »
Kt c'est afin de donner un état civil aux
noirs que le Ministre prescrivit la générali-
sation du baptême des esclaves, la régulari-
sation de leun; mariages, leur ensevelisse-
ment dans les formes religieuses et la trans-
cription de ces actes sur les registres ecclé-
siastiques.
Les instructions ministérielles adressées
au baron Roger ne manquaient pas d'une cer-
taine astuce ; nous y lisons, en effet :
(c Dans l'état difficile où les colonies sont
placées par suite des mauvaises doctrines et
des exemples dangereux dont on les assiège,
ce n'est pas trop que de joindre au prestige
de la couleur et d'une domination forte l'au-
torité des principes et des préceptes reli-
gieux. »
Dès cette époque (1824), on constatait
qu'au Sénégal le préjugé de la couleur
n'existait que faiblement et que les prescrip-
tions ministérielles seraient facilement ap-
plicables.
C'est l'abbé lîertout, supérieur du sémi-
naire du Saint-Esprit, qui fut charge de pro-
curer à nos colonies un supplément de bons
missionnaires qui, malgré ces bonnes notions
que leur inculquait ledit abbé, ne montraient
que peu de zèle pour leur tâche sacerdotale.
Mais, contrairement à ce que pense M.
Paul Marty, après leur évolution intellec-
tuelle manifeste et leur « naturalisation en
masse x, les indigènes du Sénégal sont em-
pressés à profiter des bienfaits de l'état civil,
et j'ajouterai qu'en A. O. l'\, en Oubangui,
je n'eus pas de peine à organiser l'état civil
d'après les instructions du Gouverneur Gé-
néral Merlin.
En toute conscience, nous devons rendre
hommage au rôle civilisateur des premiers
missionnaires tant du Saint-Esprit que des
Pères Blancs, créés par le cardinal Lavige-
rie. Ses élèves, comme le Père Hacquart et
Mgr Lemaitrc, ou ses émules comme Mr
Jalabert et les Pères de Koucauld, Bouju,
pour ne citer que les plus connus, ont tous
été de grands Africains français dans le sens
le plus large.
On retrouve chez eux des adeptes de la
grande formule d'évangélisation ou plutôt
(le civilisation.
fi Aimer les indigènes comme leurs fils,
alors même qu'ils ne les reconnaissent pas
pour leur père, leur donner des soins, en évi-
tant toute propagande religieuse directe. »
Il J'ai des musulmans dans mon école, me
disait le Père Hacquart, lors de son retour
de la mission Hourst, mais ils restent musul-
mans si cela leur convient. Plus tard, ils me
demanderont de devenir chrvtiens. »
De leurs élèves ils cherchaient à faire des
ouvriers utiles, soutiens, amis de notre colo-
nisation.
Se heurtant h la religion musulmane qui,
depuis douze- siècles, régnait sur l'Afrique
du Nord, Lavigerie devina avec une grande
perspicacité qu'il fallait prendre l'Afrique du
Nord à revers en christianisant les noirs féti-
chistes avant leur islamisation. C'est en
Afrique noire, d'ailleurs, comme l'écrit le
colonel Paul Azam, dans le Bulletin dit Co-
mité de VAfrique Française que son œuvre
pouvait être rapide et efficace. C'est là
- qu'elle a produit ses fruits.
L'absence d'esprit de prosélytisme est un
des meilleurs facteurs du rapprochement des
races en Afrique, et il faut conseiller cette
méthode des Pères Blancs à tous les mission-
naires catholiques ou évangéliques qui doi-
vent avoir selon le Père Hacquart lui-même
le seul souci de faire Il de bons Français »
de leurs jeunes élèves.
Par l'exemple, par la charité, par les bien-
faits, par le temps, le rapprochement devient
inévitable.
Dans la lettre que le Gouverneur Roger
écrivait le 15 avril 1824 au ministre des Af-
faires étrangères, il montrait avec une auto-
rité et une sûreté de vue remarquables pour
l'époque les dangers, chez les Sénégalais is-
lamisés, d'un prosélytisme trop intense.
Il n'en faut pas douter, si l'esprit de pro-
sélytisme prenait de notre part indiscrète-
ment trop d'essor, il se réveillerait - bientôt
chez les noirs avec ardeur, il deviendrait
pour eux du fanatisme, et les projets de cul-
ture en souffriraient certainement.
Le baron Roger recommandait aussi de
toute nécessité d'accorder la tolérance et la
protection à l'islamisme comme au christia-
nisme.
En A. O. F., les religions catholique et
protestante se partagent les néophites.
Dans certaines régions comme à la Côte
d'Ivoire, le partage semble être fait en parts
égales; chaque religion prend un des deux
clans qui divisent chaque village, la meil-
leure entente se fait pour ainsi dire au nom
du même maître tout-puissant.
C'est en développant l'enseignement pro-
fessionnel que nos missionnaires feront œu-
vre nationale, si je puis dire. Ils collabore-
ront efficacement avec nos missionnaires laï-
ques militaires et civils au développement de
notre plus grande France qui est assez vaste
pour accueillir tous les hommes de bonne vo-
lonté.
Eugène Dtvaux
Au Conseil d'Etat
--0-0-
Rejet d'une demande de construction de
maisons à Haïphong
En HJU, les époux Su lié, domiciliés à llaï-
plioiig (Tonkin) I-iullidluielll dll Résident S11-
jRîrieur, ruutori.sulion d'élever des maisons dites
« ù compartiment. » sur les terrains leur appar-
tenant.
dette autorisation leur fut refusée, pour j'l
raison que les terrains en question se trou-
vaient u l'intérieur de la zone réservée, insti-
tuée par un arrêté du Résident «Supérieur en
u a le du 6 décembre 11*20.
Cet arrêté doit être annulé affirment les époux
,.uUé. En effet, disent-ils, il n'a pas été pris
eu délibération du Conseil Illullidpal, mais seu-
lement aiwéis consultation, à domicile, des mem-
bres du Ütllseil. Cet tll'l'èw est illégal uJuutenl.
ils, en tant qu'il prohibe un module ddunninj
d'habitations, et qu'aucune raison d'hygiène
d'autre part - 11e peut être invoquée pour Jus-
uller celte interdiction. A la .thee des époux
Sa lié, le Conseil d'Etat, .saisit de lu l'elluètc des-
dita époux aux lins d'annulation de l'uiTéte ai
laqué, a opposé les considérants ci-après :
Le Conseil, considérant que, dans les ine-
tl'll"o.)k.;, d'après les dispositions de l'art. 1 de
la loi du irt levrier 1902, les règlements sunitui-
ms sont ,'di..:ks .pur le maire, après avis ou
ensuit Municipal ; dans les Golunies, dans
JCf)uol."s lo décret du 20 septembre 1911 a été
Icndu. applicable par le décret du 2 septembre
III i, tes règlements sanitaires isont, uux ter-
mes de l'art. 1 de eus décrets, édictés pur le
Uou\erneur de la Colonie, après avis du (.k'ii
soit colonial d'iiygiciie.
yu'ainsi, le RcsUlent supérieur du lunkin
n'était pas tenu de prendre ravis du Conseil
municipal d .llail'llolIg, que des lors, s il est in-
lerveiiu une délibération de ce Conseil, après
consultation à domicile de chacun des conseil-
lers municipaux, ce I;iit ne saurait entacher d'ir-
legulanté l'arrêté attaqué.
Considérant qu'en fixant par ledit arrêté, dans
la ville dTaïpliong une zone réservée où nu
pourraient être construites que des habitations
il 11 modèle européen, le Résilient supérieur du
111111,111 s'est borné a prendre îles mesures né-
cessaires )1(1111' protéger la santé des Européens
et pré\einr ainsi l'éclosion des épidémies sous
riiiltuenre du climat.
Le Resident n'ayant fuit qu'user des pouvoirs
que lui donne le déci'et dont s'agit, les époux
Sdllé ne sont pas fondés il demander l'annula-
tion. pour excès de pouvoir, de l'arrêté attaqué.
l'our ces motifs, le Conseil décide
La requête des époux Sattc est rejetéc.
Rejet d'une requête du gardien-chel des prisons
de la Guadeloupe
Le 2G aoilt 1024, le -Gouverneur de la Guade-
loupe signait une (lécisioti,aux termes de la-
quelle M. Vilfriil Romain était nommé régisseur
de la prison de liasse-Terre.
M. Ris»t«piet, gardien-chef de 1r" classe des
prisons de la Guadeloupe, demeurant fi Pninte-
fi-Pilre, estimant que ce poste lui était dévolu,
et ce à raison de ses états de service, intro-
duisit une requête au Conseil d'Etat aux lins
d'annulation de lu décision précitée du Gouver-
neur de la Guadeloupe.
Le C/Oiiseil d'Ktat, statuant au contentieux, a
rejeta la ivquète do M. l'istoquet pour les mo-
tifs ci-après :
« COllsitlt"'I'anl I\II'nl)('ulw di:-;¡positiuTl dwlil. a 1'-
rêté ne soumet la nominal ion des régisseurs de
prisons à des conditions particulières ; que,
d'autre part, il ne résulte pas de ses termes
que l'arrêté précité ait entendu instituer un ca-
dre unique pour le personnel des prisons et
réserver aux seuls gardiens les places vacan-
tes de régisseurs ;
« Qu'en lin les conditions 'posées ( par 1 art,i-
r11 2 de l'arrêté lie sont applicables qu'au re-
crutement. des gardiens stagiaires et ne con-
cernent i)voint celui «les régisseurs. »
D'où rejet de la requête.
L'affaire do Keratry
Le M 'août 1022, le Gouverneur Général de
l'Indooliine prenait un arrêté, aux termes du-
quel M. de Keratry était nommée premier clerc
de M. Fays, notaire ù Saigon.
«MM. Rarbier et Cliouquel, clercs de notaire
en Indochine, ayant, protesté en vain contre cet
arrêté, introduisirent line requête au Conseil
d'Elat aux, fins de son annulation.
Pour les motifs suivants, celte haute juris-
prudence a rendu i'ain'êt ci-après :
Le Conseil, considérant que l'art. I do l'ar-
(lit
22 octobre 1007 prévoit le remplacement des no-
taires .Itc Saigon, en cas d'uhsewe ou d'eiunè-
diement, par un premier clerc asse.nnenté pour
l'accès aux fonctions de notaire et agréé par
le Gouverneur Général.
Qu'aux termes de l'article -'il) de l'arrêté du 7
JUln 11H70, peuvent être dispensés du stage dans
une étude, exigé par les articles 3S et 3, ')\Ir
être admis aux fonctions de notaire « les per-
sonnes qui ont exercé des fonctions administra-
tives ou judiciaire?, les avocats et les anciens
avoués ayant cinq ans d'exercice profession-
nel Il,
- - - a a - - - a a - a a a
- -.. --
Que le sieur Keratry a exercé îles feintions
de" juge suppléant par intérim au Tribunal de
yiaiioï auxquelles i! a été nommé par arrêté du
fw août, 1021, que dès lors les requérants 11e
sont pas fondés a soutenir que l'arrêté du Gou-
verneur Général l'agréant comme premier clerc
assermenté est, entaclié d'excès de pouvniJ'.,.,
Le Conseil décide : la requête de MM. Rarbier
et l'.liouquet est, rejetéc.
- -*te
A u Conseil supérieur des colonies
–
Par arrêté du ministre des Colonies en
date du 7 novembre 10i?5, M. André ITesae,
ancien ministre des Colonies, a été nommé
mennbre du Conseil supérieur des Colonies
(haut conseil colonial).
- -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont nommés chevalier :
M. Pénhoutre, administrateur de 2° olns-
so des Colnllir., sons-elief du Cabinet (111
Ministre (les Colonies ; M. Muller, indus-
triel.
A L'ÉCOLE COLONIALE
0
Sous les auspices de la Société des Anciens
Elèves de l'Ecole Coloniale, une cérémonie
aura lieu le 11 novembre, à 10 h. 45, pour
honorer la mémoire des anciens élèves de
l'Ecole moits pour la France,
Les liaisons radiotélégraphiques sahariennes
entre l'Algérie et l'A. 0. F.
00
Les liaisons radiotélégraplnq.ues saharien-
nes entre l'Algérie et l'Afrique occidentale
française sont susceptibles d'être utilisées
pour la transmission des télégrammes pri-
vés d'une colonie à l'autre, dunts les condi-
tions lixées ci-après :
Sont acceptés les lélégralllllll's privés en
provenance ou à destination de Abdla, lie-
nt-Abbès, TulJdhaila, Timillloull, Adrar, hl
Goléu, lu-Sulab, l'luLlcrs, Polignac, Djllllcl,
'lairiurirasset, et en provenance ou à desti-
nation des postes suivants de oeul-
dentale française : Kidal, Agudès, Bilma et
à la station en construction à Arauuan, dés
sa mise en service.
La taxe à appliquer dans les posles algé-
riens est lu taxe norrnude du régime inté-
rieur Fi ance, Algér ie, TUllisie; cetlle a appli-
quer dans les postes de l'Afrique ocelùcH-
tale française est de un franc papier.
De même que pour les autres télégram-
mes privés, la transmission des télégram-
mes privés entre les deux culollics, donne
heu, dans les postes algériens, au prolit des
radiotélégraphistes militaires, à la percep-
tion d'une surtaxe de U,O;!;) par mot.
Cette surtaxe est payée par l'expéditeur
pour les télégrammes allant d'Algérie en
Afriquo occidentale française, par le desti
nataire en cas contraire.
En aucun cas il ne sera versé d'indemnité
a des tiers à titre de dommage-intérêts
pour non transmission, retards ou erreurs
dans les transmissions. Le trafic privé visé
par la présente convention ne donne lieu
entre les administrations intéressées il au-
cun échange de comptabilité, chacune CIIII-
servant intégralement le produit des taxet
perçues pur elle.
Les fermes-écoles
au Soudan français
, 00
Afin de répandre parmi les indigènes nos
méthodes de culture et notre outillage agricole,
deux fermes-écoles ont été créées en 1922 par
le Service de l' Agriculture du Soudan Fran-
çais à Barouéli et à El-Oualadji.
Or, tandis que l'école de Barouéli a formé
un certain nombre de bons moniteurs et a fait
bénéficier tous les ans d'une éducation agri-
cole pratique et perfectionnée une quarantaine
de jeunes gens susceptibles de coopérer utile-
ment à la mise en valeur du pays et de répan-
dre parmi la masse indigène nos méthodes cul-
turales, l'école d'El-Oualadji a obtenu des
résultats moins satisfaisants, et le recrutement
des élèves tend à diminuer d'année en année.
Ainsi que le fait remarquer à ses comman-
dants de cercle M. le Gouverneur Terrason de
Fougères, dans un pays où la. cherté de la vie
augmente d'année en année, nous avons le
plus grand intérêt à amener les indigènes à
produire pour suffire à leurs besoins et à en-
courager les tendances à la sédentarisation qui
peuvent se manifester chez les nomades. Si ces
derniers répugnent au travail de la terre, nous
pouvons espérer que le jour où ils sauront se
servir d'une charrue, ils comprendront que par
des travaux appropriés, l'agriculture et l'éle-
vage peuvent être rémunérateurs pour eux sans
qu'ils doivent se considérer déchus.
Un arrêté en date du 18 juin 1925 a ratta-
ché à la bergerie la station et la ferme-école
d'El-Oualadji ; outre les matières prévues à
l'arrêté du 19 août 1922 qui a créé l'école
d'El-Oualadji, les principes de zootechnie et
les soins à donner au bétail seront enseignés aux
élèves. D'autre part, l'outillage va être com-
plété et amélioré et dans peu de temps l'école
sera réorganisée.
A ces deux fermes-écoles, jugées insuffi-
santes, vu l'étendue de la colonie, deux au-
tres sont en voie de construction dans les cer-
cles de Sikasso et de Koutiala.
L'organisation de ces deux établissements
a été confiée à M. Roustand, directeur de
l'Agriculture du Soudan Français, qui a jadis
obtenu des résultats fort intéressants au Daho-
mey où il séjourna de longues années..
Pour l'année 1925, il s'agissait avant tout
de produire les grains et autres produits vi-
vriers pour la nourriture des manœuvres et le
fourrage nécessaires aux animaux, tout en édi-
fiant les constructions indispensables.
A la ferme de Zamblora (cercle de Sikasso),
une bouverie provisoire a été construite,
soixante hectares ont été ensemencés en mil,
niébès, arachides, maïs, riz, manioc, etc., et
des essais de culture cotonnière sur différentes
parcelles occupent une superficie de 2 hec-
tares.
A la ferme de Desoba (cercle de Koutiala),
M. Roustand a fait construire une jolie mai-
son, ainsi qu'une bouverie. 120 hectares ont
été mis en valeur : 2 hectares dont le sol sem-
ble devoir convenir à cette culture par dry far-
ming ont été semés en cotonniers.
C'est donc une fort intéressante création
dont nous suivrons le développement qui pro-
met déjà beaucoup, et qui se rattache au pro-
gramme général de développement économique
que M. le Gouverneur Olivier se propose de
reprendre sous une fonne plus active que par
le passé.
.,.
A la Commission de classement
des emplois réservés
C'O-
M. Depont, ancien inspecteur général des com-
munes mixtes de l'Algérie, est nommé mem-
hre de la commission de classement des emplois
réserves aux anciens militaires indigènes do
l'Algérie, en remplacement de M. le colonel
Clinrdenet, dont la démission est aoccptée.
M. STEEG AU MAROC
00
M. :;{eeg est arrivé il Fez par une pluie
loirenrieile, en auto, avec une escorte, ac-
compagné du MM. Blanc, il aint-Quentlfl.
M a éle reçu par les généraux Xaulln et de
Chambrun, ainsi que par Si llaglidadi, pa-
ella de la ville, les membres du Medjliss et
ia corporation des UuUimas.
Un déjeuner offert par de résident a été
offert aux notabilités françaises et indi-
gènes.
Le Késident général s'est ensuite rendu
h la Medina où il a été aecueildi avec le
plus grand contentement par la population
indigène.
̃#!»̃
La faune du Tchad
Du lac Tchad à l'Oubangui, le gibier foi-
sunnc et les amateurs de sports cynégéti-
ques peuvent s'en donner à cuur joie. De la
petite gazelle « I{'czal » des Ai abcs à l'élé-
phant de grande taille, on rencontre toute
la gamme de la faune tropicale. M. le vété-
rinairc-major c;, recaud, en a publié dans le
Bulletin des Recherches Congolaises du pre-
mier trimestre 19^5, une nomenclature très
complète.
Sans être comparable aux régions de
l'Est et du Sud de l'Afrique, ce pays, écrit
M. G. Pécaud, mériterait d'être mieux connu
des spotlsmen, car la vie y est facile et pres-
que tous les déplacements peuvent s'y faire
à chcval.
L'inventaire de la faune du Tchad y est
d'autant mieux établi que l'auteur a pris
soin de nous donner les appellations indigè-
nes les plus employées, soit en arabe, soit
en baguuniien, soit en kaneiubuu (idiome du
Kanem).
Ainsi, il m'a permis de retrouver la des-
cription du Katembour dont les Annales Cu-
loniales Illustrées du 25 octobte 1925 repré-
sentaient un spécimen tiré par M. le Gou-
verneur Général Antonetti.
Le Kviemhour (Cobus Defassa, rar. unc-
tuosus (Laur) Waterbuck, Sing-Sing) en ba-
guirmien : « Hourou », en kassembou u Ko-
remi >», est un genre d'antilope plus grande
que le cob de Buffon, de 1 m. 15 à 1 m. 20
au garrot.
Les katembours abondent dans les régions
avoisinant les cours d'eau permanents. Ils
passent les heures chaudes dans les fourrés
avoisinants. On les trouve f réquemment
réunis en bardes de 15 à 20 individus, fe-
melles et jeunes, sous la çaide de 1 ou 2
mâles, les autres de ceux-ci formaut de pe-
tits troupeaux spéciaux.
Ces animaux dégagent une odeur musquée
caractéristique. Ils ont des cornes de la va-
riété « unctuosus JI, 78 cent. 75 (R.-'W.) et
de la variété Ouganda (les pl is grandes) :
03 cent. 45. Il a même été nié par M. Ci.
Pécaud un katembour dont les cornes mesu-
raient 84 centimètres.
Cette question de la faune du Tchad est
des plus intéressantes, et tous les chasseurs
auront le plus grand intérêt à consulter les
livres suivants :
Les animaux vivants :
Mammifères, par Ménégaux.
Discaux) par J. Salmon.
Note sur le gros gibier de nos colvllics,
par E. de Poncins.
The gaine of Africa, par R. Lydekkcr.
NNordr of big game, par l.yc1('kkt'r et Bur-
lace.
Monot.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret instituant une concession minière en
Algérie.
Aux termes de. ce décret, il est fait con-
cession à la société minière des kaolins du
Djebel-Debnr de mines d'arsenic et métaux
connexes dans la commune mixte de Jemma-
pes (nrrondissrment de Philippcville) et la
commune de Clauzel (arrondissement de Guel-
nia), département de Constantine.
Décret portant attribution aux administra-
teurs, administrateurs-adjoints et élèves
administrateurs nouvellement nommés,
d'une indemnité de première mise d'équi-
pement (cadre général et cadre de l'In-
dochine).
Aux termes de ce décret, une première mise
d'équipement fixée à 700 francs est allouée.
au moment de leur admission dans le cadre.
aux administrateurs et administrateurs ad-
joints nommés directement on après l'accom-
plissement, d'un staffe, ainsi qu'aux élèves ad.
ministrateurs sortant de l'école coloniale, sur
les fonds du budget de leur colonie d'affecta-
tion (cadre général et cadre de l'Indochine).
Sont abrogées, en ce qui concerne les élè-
ves administrateurs des colonies et des servi-
ces civils de l'Indochine, les dispositions an-
térieures contraires à celles du présent dé-
cret, qui nura son effet pour compter du Ie*
juin 1925. &
(. O. du 8 novembre 1925).
Décret portant ouverture de crédits sup-
plémentaires et annulation de crédits au
budget général de l'Afrique équatoriale
française (exercice 1924).
Décret modifiant le décret du 24 avril 1918
portant rattachement de certaines recet-
tes et dépenses au budget annexe du port
de commerce de Dakar.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget spécial et aux bud-
qets annexes du Cameroun (exercice
1924).
If, 0. du 10 novembre 1925).
-0010
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
ch' faire connaître au ministre des Colonies qu'i\.
la date du 8 novembre t995 le taux officiel de
la piastre était de U fr. 10.
TAUX DE LA ROUPIE
0
t.H gouverneur des établissements français
(jan l'Inde vient do faire connaître au minis-
tre des Colonies flu'à la date du 5 novembre
1925 le taux officiel de la roupie était de 8 fr. 60.
-
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIH. lU NOVKMMtK 19*5
a
Les Annales Coloniales
.- , à
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUIUts PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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de rilfique occidentale fraloise
L'élevage est un élément très appréciable
de la prospérité de l'Afrique occidentale
française. C'est donc à juste titre que le
Gouvernement Général se préoccupe de le
protéger contre les épizooties et de l'amélio-
rer par divers procédés, dont le croisement
avec des races; importées, la sélection des ra-
ces existantes, une alimentation plus substan-
tielle, etc.
Pendant une douzaine d'années, do 1910
à 1922, les épizooties de péripneumonie et
de peste bovine ont exercé, sur les troupeaux
de notre domaine ouest-africain, les trou-
peaux de bœufs notamment, des ravages con-
sidérables. Ces troupeaux peuvent heureu-
sement se reconstituer très vite. Depuis trois
Cjis, ils se sont accrus sensiblement ; dès
maintenant, ils doivent approcher, en impor-
tance, de ceux qui avaient été recensés de
1908 à igio et donnaient, en chiffres ronds,
- -i.ooo.ooo de bœufs et vaches ; 8.000.000
de moutons et chèvrts ; 200.000 chevaux ;
300.000 ânes ; 65.000 chameaux ; 100.000
porcs.
Ces chiffres paraissent considérables ; ils
sont, en réalité, très faibles, étant donné la
superficie de FA. O.F. Ils ne peuvent guère
cependant être dépassés tant que ne change-
ront pas les méthodes d'élevage. La transhu-
mance, qui est la règle général de cet élevage,
exige, en effet, de vastes espaces pour les
troupeaux ; il n'est fait nulle part de réser-
ves de fourrages pour la saison sèche : les
herbes jaunissent sur pied dès le mois d'oc-
tobre, perdent la plupart de leurs qualités
alimentaires et les pasteurs, sachant que rien
ne repoussera tant qu'elles n'auront pas été
détruites, sont inconsciemment les artisans
de la déforestation et du déssèchement géné-
ral du pays: ils mettent le feu à ces herbes, à
la brousse, pour voir renaître un peu d'herbe
verte que leurs animaux pâtureront avec avi-
dité.
Ces méthodes sont éminemment détesta-
bles; elles doivent être condamnées.
Sans être complètement jugulées, les épi-
zooties, qui continuent à exister à l'état en-
démique, ne causent plus que des ravages
restreints. Les. foyers signaiés aux services
vétérinaires sont assez rapidement circons-
crits; ils sont combattus avec succès. Les
animaux jouissent momentanément, du reste,
d'une immunité relative, soit qu'ils aient été
vaccinés, soit qu'ils aient déjà été atteints
une première fois ou qu'ils soient simplement
issus de parents ayant résisté à ces maladies.
Cette période d'accalmie ne doit pas faire
perdre de vue les dangers qui menacent
l'élevage en A.O. F. Il faut multiplier les
laboratoires pour la fourniture des sérums et
surtout renforcer le plus tôt possible le per-
sonnel des services zootechniques, personnel
qui, jusqu'à présent, est resté vraiment trop
insuffisant en nombre.
L'éducation de l'indigène, au double
point de vue hygiène des troupeaux et amé-
lioration des races est complètement à faire.
La plupart des pasteurs savent plus ou moins
soigner et même guérir certaines maladies ;
par contre, ils ignorent que la première
chose à faire, lorsque des symptômes d'épi-
zootie apparaissent, est d'isoler les animaux
malades, d'abattre immédiatement ceux qui
paraissent ne pouvoir guérir et d'enfouir
leurs cadavres.
Les épizooties se répandent souveht par
les animaux destinés à l'exportation et trans-
porteurs de germes. Il faudrait donc fixer
des routes ou pistes caravanières obligatoires
pour ces animaux et écarter de leur voisi-
nage tous les troupeaux appartenant aux po-
pulations des régions traversées.
Paralèllement, il faudrait démontrer aux
propriétaires de bétail l'utilité de constituer
des réserves de fourrages, voire même de cul-
tiver des légumineuses, dont la paille séchée
et mise en meule est un excellent aliment,
stimuler leur zèle par l'organisation de nom-
breux concours agricoles.
Dans chacune des zones sahélienne, sou-
danaise et côtière de l'Afrique occidentale
française, existent des races de bétail diffé-
rentes, mais bien adaptées aux conditions
climatériques de leur habitat. Sauf pour le
mouton à laine, au sujet duquel les Annales
Coloniales signalaient tout récemment les
efforts tentés pour modifier les caractères de
la race locale, il ne ne parait pas y avoir
intérêt à chercher à implanter des races nou-
velles ou à faire des croisements. Combattre
et surtout prévenir les épizooties, améliorer
les méthodes d'élevage, pousser à la multi-
plication des troupeaux surtout dans la zone
côtière, constitue pour l'Administration et
les services techniques, une tâche suffisam-
ment vaste. Elle ne sera pas réalisée en un
jour, ni même en quelques années. Il faut
néanmoins l'entreprendre avec ardeur, chaque
résultat obtenu devant se traduire par une
augmentation des exportations d'animaux
(celles-ci atteignent déjà actuellement de 20
à 30 millions de francs annuellement) et
aussi par une consommation plus grande de
viande de boucherie, consommation qui peut
avoir un effet très heureux sur l'état sani-
taire de nos populations indigènes.
ma Valacle,
M 4.. Député dw Cher.
LAVIGERIE
0 0
Cétait à un diner de prélats à
A Rome. il y a quelque soixante-
* quinze ans. Il y avait des cardi-
naux, des èvêques et au bout de la table, un
jeune abbé venant de France. On parlait des
r: icles accomplis à Lourdes dans la grotte
lt.I,.,!tuse de Bernadette Souhirous.
Tout le monde s'extasia.
ht vous, l'abbé, qu'en pensez-vous?
- Moi, répOlldit l'abbé, je ne crois au
miracle que là où l'on ressuscite un mort.
Cette phrase jeta un froid et coûta au
jflmc Professeur en Sorbonne quelques an-
nées de retard pour Vobtention de son pre-
mier évéché, celui de Nancy. Elle me reve-
nait à la mémoire en lisant Vouvrage docu-
menté comme un livre de char liste que
Georges Goyau vient de consacrer au rénova-
teur de VEglise romaine dans VAfrique du
Nord. Et je ni étonne que Goyau, mon an-
cien de deux lustres, et comme moi fidèle
lecteur du Journal des Débats, n'ait pas re-
cueilli ce propos du futur cardinal Lavigerie,
dans une de ces chroniques étincétantes de
l édition blanche du Journal des Débats bi-
quotidien que notre vieux maître Emile Gcb-
hardt consacrait, il y a plus de trente ans, à
l éminent fondateur de tant d'auvres fran-
çaises religieuses et sociales.
Elle situe dans l'Eglise romaine la place
à part du futur primat d'Afrique dont on
célébré aujourd'hui à IVgrr, à Tunis, dans sa
ville natale à Baronne, le centenaire de la
lIaissallce.
Docteur es lettres, professeur au séminaire
de Notre-Damc-des-Chantps, professeur à la
Sorbonne, fondateur de VŒuvrc des Ecoles
(VOrient, ou il se rend et séjourne, auditeur
de la Rote à Rome, il devint en 1863, èvê-
que de Nancy ; il fut nommé éveque d'Algrr
fil 1866. sur la proposition du maréchal de
Mac Mahon, gouverneur de VAlgérie.
Des livres ont été consacrés, notamment
par l'ahbé f'élix Klein et Mgr Baunard,
à la vie et I'oeuT,re du cardinal Lavigerie. Le
résumé de Georges Goyau est à ces ouvrages
ce qiie l'ilistoire de la Guerre de 1870, du
général Niox est aux énormes travaux d'éru-
dits stratèges en chambre.
Ici, il me suffira de rappeler que jusqtià
la fin de sa vie, le 25 novembre 1892, Lavi-
gerie exerça une activité incessante et bien-
faisante dans l'Afrique du Nord. S'il était
catholique, son libéralisme lui interdisait
dans les milieux mahométans presque tou-
jours hostiles, un prosélytisme dangereux
pour la Lrance. Il fonda des oeuvres d'assis-
tance aux musulmans sans vouloir leur arra-
cher une conversion fiour une aide.
Il créa les Pères Blancs et les Sœurs Blan-
ches dont les missions se ré pandent dans
toute notre Afrique et conservent assez SOli.
vent fa tradition de leur fonda/cur,
D Alger, il rayonna sur la Tunisie, devint
archevêque de Carthage, puis cardinal et lit
entendre sa grande voix à la fois en faveur
des chrétiens d'Orient et des malheureux
esclaves du centre A frique.
D'une activité dévorante, même au déclin
de sa vie, il mena de pair et son oeuvre fran-
çaise en Algérie-Tunisie et son énergique
campagne anti-esclavagiste dans l'Afrique
noire. Il entreprit sous Végide de Léon XIII,
une véritable croisade qu'il poursuivit à Pa-
ris, à Londres, à Bruxelles, et devant les
Congrès.
Il est mort sur la brèche, luttant jusqu'à
son dernier souf fle.
Conservons sa mémoire et paix à ses cen-
dres.
Marcel Ruedel
laiel
La cathedrall te CarthaUI,
Il cardinal 81 le beau sous-ollicier
–0-0–r
Le cardinal Lavigerie, dont nous parlons
d'autre part, et à la mémoire duquel un écla-
tant hommage est rendu, avait mérité en Al-
gérie le titre magnifique de « bâtisseur de la
chrétienté » et, entre autres églises qu'il fit
construire, ordonna les travaux de déblaie-
ment de la cathédrale de Carthage.
Pour surveiller les travaux, un piquet du
20 zouaves avait été détaché, sous le comman-
dement d' un sous-officier choisi spécialement
pour avoir été professeur de dessin à Mar-
seille.
Ce sous-officier, collaborateur éventuel du
cardinal, a, depuis, abandonné le crayon et
l'équerre. Il n'est plus dessinateur, il n'est pas
davantage entré dans les ordres. Il est direc-
teur de théâtre. Il a même brillamment réussi
dans cette carrière et s'appelle M. Gustave
Quin&on qui tint ensuite le vestiaire du Musée
Grévin, avant de devenir l'inventeur des bit-
lets Quinson, le directeur de multiples théâ-
tres et l'auteur applaudi dont Yves Mirande
et tant d'autres réclament la collaboration.
La émission 10 M. Alexandre varenne
et la vice-imsigerce le à enarebre
Au moment où il quittait la France, M.
Alexandre Varennc Gouverneur de l'Indo-
chine, a adressé une lettre à M. Herriot,
président de la Chambre, dont celui-ci a
donné connaissance à Jo. séance d'hier
après-midi, au Palais-Bourbon, lettre par
laquelle le député socialiste du Puy-de-
Dôme donnait sa démission de vice-prési-
dent de la Chambre.
Acte a été pris de cette démission.
ESSAIS DE CHRISTIANISATION
EN AFRIQUE
--0-0-
Le centenaire du cardinal Lavigerie, le
grand missionnaire africain, attire de nou-
veau l'attention sur les premiers essais de
christianisation des différentes races de notre
empire africain. M., Paul Marty, qui s'inté-
resse tour à tour à l'Islam et aux autres re-
ligions, fait remonter à 1823 l'intervention
du facteur religieux dans la lutte des nations
européennes contre la traite des noirs :
ct Des âmes pieuses, écrit-il, dans la Revue
de l'histoire des Colonies françaises (3e tri-
mestre 1925), se désolaient de la vie complè-
tement païenne que menaient les esclaves
chez des maîtres qui se pt étendaient chré-
tiens et qui se désintéressaient complètement
des besoins spirituels de leurs serviteurs. »
Kt c'est afin de donner un état civil aux
noirs que le Ministre prescrivit la générali-
sation du baptême des esclaves, la régulari-
sation de leun; mariages, leur ensevelisse-
ment dans les formes religieuses et la trans-
cription de ces actes sur les registres ecclé-
siastiques.
Les instructions ministérielles adressées
au baron Roger ne manquaient pas d'une cer-
taine astuce ; nous y lisons, en effet :
(c Dans l'état difficile où les colonies sont
placées par suite des mauvaises doctrines et
des exemples dangereux dont on les assiège,
ce n'est pas trop que de joindre au prestige
de la couleur et d'une domination forte l'au-
torité des principes et des préceptes reli-
gieux. »
Dès cette époque (1824), on constatait
qu'au Sénégal le préjugé de la couleur
n'existait que faiblement et que les prescrip-
tions ministérielles seraient facilement ap-
plicables.
C'est l'abbé lîertout, supérieur du sémi-
naire du Saint-Esprit, qui fut charge de pro-
curer à nos colonies un supplément de bons
missionnaires qui, malgré ces bonnes notions
que leur inculquait ledit abbé, ne montraient
que peu de zèle pour leur tâche sacerdotale.
Mais, contrairement à ce que pense M.
Paul Marty, après leur évolution intellec-
tuelle manifeste et leur « naturalisation en
masse x, les indigènes du Sénégal sont em-
pressés à profiter des bienfaits de l'état civil,
et j'ajouterai qu'en A. O. l'\, en Oubangui,
je n'eus pas de peine à organiser l'état civil
d'après les instructions du Gouverneur Gé-
néral Merlin.
En toute conscience, nous devons rendre
hommage au rôle civilisateur des premiers
missionnaires tant du Saint-Esprit que des
Pères Blancs, créés par le cardinal Lavige-
rie. Ses élèves, comme le Père Hacquart et
Mgr Lemaitrc, ou ses émules comme Mr
Jalabert et les Pères de Koucauld, Bouju,
pour ne citer que les plus connus, ont tous
été de grands Africains français dans le sens
le plus large.
On retrouve chez eux des adeptes de la
grande formule d'évangélisation ou plutôt
(le civilisation.
fi Aimer les indigènes comme leurs fils,
alors même qu'ils ne les reconnaissent pas
pour leur père, leur donner des soins, en évi-
tant toute propagande religieuse directe. »
Il J'ai des musulmans dans mon école, me
disait le Père Hacquart, lors de son retour
de la mission Hourst, mais ils restent musul-
mans si cela leur convient. Plus tard, ils me
demanderont de devenir chrvtiens. »
De leurs élèves ils cherchaient à faire des
ouvriers utiles, soutiens, amis de notre colo-
nisation.
Se heurtant h la religion musulmane qui,
depuis douze- siècles, régnait sur l'Afrique
du Nord, Lavigerie devina avec une grande
perspicacité qu'il fallait prendre l'Afrique du
Nord à revers en christianisant les noirs féti-
chistes avant leur islamisation. C'est en
Afrique noire, d'ailleurs, comme l'écrit le
colonel Paul Azam, dans le Bulletin dit Co-
mité de VAfrique Française que son œuvre
pouvait être rapide et efficace. C'est là
- qu'elle a produit ses fruits.
L'absence d'esprit de prosélytisme est un
des meilleurs facteurs du rapprochement des
races en Afrique, et il faut conseiller cette
méthode des Pères Blancs à tous les mission-
naires catholiques ou évangéliques qui doi-
vent avoir selon le Père Hacquart lui-même
le seul souci de faire Il de bons Français »
de leurs jeunes élèves.
Par l'exemple, par la charité, par les bien-
faits, par le temps, le rapprochement devient
inévitable.
Dans la lettre que le Gouverneur Roger
écrivait le 15 avril 1824 au ministre des Af-
faires étrangères, il montrait avec une auto-
rité et une sûreté de vue remarquables pour
l'époque les dangers, chez les Sénégalais is-
lamisés, d'un prosélytisme trop intense.
Il n'en faut pas douter, si l'esprit de pro-
sélytisme prenait de notre part indiscrète-
ment trop d'essor, il se réveillerait - bientôt
chez les noirs avec ardeur, il deviendrait
pour eux du fanatisme, et les projets de cul-
ture en souffriraient certainement.
Le baron Roger recommandait aussi de
toute nécessité d'accorder la tolérance et la
protection à l'islamisme comme au christia-
nisme.
En A. O. F., les religions catholique et
protestante se partagent les néophites.
Dans certaines régions comme à la Côte
d'Ivoire, le partage semble être fait en parts
égales; chaque religion prend un des deux
clans qui divisent chaque village, la meil-
leure entente se fait pour ainsi dire au nom
du même maître tout-puissant.
C'est en développant l'enseignement pro-
fessionnel que nos missionnaires feront œu-
vre nationale, si je puis dire. Ils collabore-
ront efficacement avec nos missionnaires laï-
ques militaires et civils au développement de
notre plus grande France qui est assez vaste
pour accueillir tous les hommes de bonne vo-
lonté.
Eugène Dtvaux
Au Conseil d'Etat
--0-0-
Rejet d'une demande de construction de
maisons à Haïphong
En HJU, les époux Su lié, domiciliés à llaï-
plioiig (Tonkin) I-iullidluielll dll Résident S11-
jRîrieur, ruutori.sulion d'élever des maisons dites
« ù compartiment. » sur les terrains leur appar-
tenant.
dette autorisation leur fut refusée, pour j'l
raison que les terrains en question se trou-
vaient u l'intérieur de la zone réservée, insti-
tuée par un arrêté du Résident «Supérieur en
u a le du 6 décembre 11*20.
Cet arrêté doit être annulé affirment les époux
,.uUé. En effet, disent-ils, il n'a pas été pris
eu délibération du Conseil Illullidpal, mais seu-
lement aiwéis consultation, à domicile, des mem-
bres du Ütllseil. Cet tll'l'èw est illégal uJuutenl.
ils, en tant qu'il prohibe un module ddunninj
d'habitations, et qu'aucune raison d'hygiène
d'autre part - 11e peut être invoquée pour Jus-
uller celte interdiction. A la .thee des époux
Sa lié, le Conseil d'Etat, .saisit de lu l'elluètc des-
dita époux aux lins d'annulation de l'uiTéte ai
laqué, a opposé les considérants ci-après :
Le Conseil, considérant que, dans les ine-
tl'll"o.)k.;, d'après les dispositions de l'art. 1 de
la loi du irt levrier 1902, les règlements sunitui-
ms sont ,'di..:ks .pur le maire, après avis ou
ensuit Municipal ; dans les Golunies, dans
JCf)uol."s lo décret du 20 septembre 1911 a été
Icndu. applicable par le décret du 2 septembre
III i, tes règlements sanitaires isont, uux ter-
mes de l'art. 1 de eus décrets, édictés pur le
Uou\erneur de la Colonie, après avis du (.k'ii
soit colonial d'iiygiciie.
yu'ainsi, le RcsUlent supérieur du lunkin
n'était pas tenu de prendre ravis du Conseil
municipal d .llail'llolIg, que des lors, s il est in-
lerveiiu une délibération de ce Conseil, après
consultation à domicile de chacun des conseil-
lers municipaux, ce I;iit ne saurait entacher d'ir-
legulanté l'arrêté attaqué.
Considérant qu'en fixant par ledit arrêté, dans
la ville dTaïpliong une zone réservée où nu
pourraient être construites que des habitations
il 11 modèle européen, le Résilient supérieur du
111111,111 s'est borné a prendre îles mesures né-
cessaires )1(1111' protéger la santé des Européens
et pré\einr ainsi l'éclosion des épidémies sous
riiiltuenre du climat.
Le Resident n'ayant fuit qu'user des pouvoirs
que lui donne le déci'et dont s'agit, les époux
Sdllé ne sont pas fondés il demander l'annula-
tion. pour excès de pouvoir, de l'arrêté attaqué.
l'our ces motifs, le Conseil décide
La requête des époux Sattc est rejetéc.
Rejet d'une requête du gardien-chel des prisons
de la Guadeloupe
Le 2G aoilt 1024, le -Gouverneur de la Guade-
loupe signait une (lécisioti,aux termes de la-
quelle M. Vilfriil Romain était nommé régisseur
de la prison de liasse-Terre.
M. Ris»t«piet, gardien-chef de 1r" classe des
prisons de la Guadeloupe, demeurant fi Pninte-
fi-Pilre, estimant que ce poste lui était dévolu,
et ce à raison de ses états de service, intro-
duisit une requête au Conseil d'Etat aux lins
d'annulation de lu décision précitée du Gouver-
neur de la Guadeloupe.
Le C/Oiiseil d'Ktat, statuant au contentieux, a
rejeta la ivquète do M. l'istoquet pour les mo-
tifs ci-après :
« COllsitlt"'I'anl I\II'nl)('ulw di:-;¡positiuTl dwlil. a 1'-
rêté ne soumet la nominal ion des régisseurs de
prisons à des conditions particulières ; que,
d'autre part, il ne résulte pas de ses termes
que l'arrêté précité ait entendu instituer un ca-
dre unique pour le personnel des prisons et
réserver aux seuls gardiens les places vacan-
tes de régisseurs ;
« Qu'en lin les conditions 'posées ( par 1 art,i-
r11 2 de l'arrêté lie sont applicables qu'au re-
crutement. des gardiens stagiaires et ne con-
cernent i)voint celui «les régisseurs. »
D'où rejet de la requête.
L'affaire do Keratry
Le M 'août 1022, le Gouverneur Général de
l'Indooliine prenait un arrêté, aux termes du-
quel M. de Keratry était nommée premier clerc
de M. Fays, notaire ù Saigon.
«MM. Rarbier et Cliouquel, clercs de notaire
en Indochine, ayant, protesté en vain contre cet
arrêté, introduisirent line requête au Conseil
d'Elat aux, fins de son annulation.
Pour les motifs suivants, celte haute juris-
prudence a rendu i'ain'êt ci-après :
Le Conseil, considérant que l'art. I do l'ar-
(lit
22 octobre 1007 prévoit le remplacement des no-
taires .Itc Saigon, en cas d'uhsewe ou d'eiunè-
diement, par un premier clerc asse.nnenté pour
l'accès aux fonctions de notaire et agréé par
le Gouverneur Général.
Qu'aux termes de l'article -'il) de l'arrêté du 7
JUln 11H70, peuvent être dispensés du stage dans
une étude, exigé par les articles 3S et 3, ')\Ir
être admis aux fonctions de notaire « les per-
sonnes qui ont exercé des fonctions administra-
tives ou judiciaire?, les avocats et les anciens
avoués ayant cinq ans d'exercice profession-
nel Il,
- - - a a - - - a a - a a a
- -.. --
Que le sieur Keratry a exercé îles feintions
de" juge suppléant par intérim au Tribunal de
yiaiioï auxquelles i! a été nommé par arrêté du
fw août, 1021, que dès lors les requérants 11e
sont pas fondés a soutenir que l'arrêté du Gou-
verneur Général l'agréant comme premier clerc
assermenté est, entaclié d'excès de pouvniJ'.,.,
Le Conseil décide : la requête de MM. Rarbier
et l'.liouquet est, rejetéc.
- -*te
A u Conseil supérieur des colonies
–
Par arrêté du ministre des Colonies en
date du 7 novembre 10i?5, M. André ITesae,
ancien ministre des Colonies, a été nommé
mennbre du Conseil supérieur des Colonies
(haut conseil colonial).
- -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont nommés chevalier :
M. Pénhoutre, administrateur de 2° olns-
so des Colnllir., sons-elief du Cabinet (111
Ministre (les Colonies ; M. Muller, indus-
triel.
A L'ÉCOLE COLONIALE
0
Sous les auspices de la Société des Anciens
Elèves de l'Ecole Coloniale, une cérémonie
aura lieu le 11 novembre, à 10 h. 45, pour
honorer la mémoire des anciens élèves de
l'Ecole moits pour la France,
Les liaisons radiotélégraphiques sahariennes
entre l'Algérie et l'A. 0. F.
00
Les liaisons radiotélégraplnq.ues saharien-
nes entre l'Algérie et l'Afrique occidentale
française sont susceptibles d'être utilisées
pour la transmission des télégrammes pri-
vés d'une colonie à l'autre, dunts les condi-
tions lixées ci-après :
Sont acceptés les lélégralllllll's privés en
provenance ou à destination de Abdla, lie-
nt-Abbès, TulJdhaila, Timillloull, Adrar, hl
Goléu, lu-Sulab, l'luLlcrs, Polignac, Djllllcl,
'lairiurirasset, et en provenance ou à desti-
nation des postes suivants de oeul-
dentale française : Kidal, Agudès, Bilma et
à la station en construction à Arauuan, dés
sa mise en service.
La taxe à appliquer dans les posles algé-
riens est lu taxe norrnude du régime inté-
rieur Fi ance, Algér ie, TUllisie; cetlle a appli-
quer dans les postes de l'Afrique ocelùcH-
tale française est de un franc papier.
De même que pour les autres télégram-
mes privés, la transmission des télégram-
mes privés entre les deux culollics, donne
heu, dans les postes algériens, au prolit des
radiotélégraphistes militaires, à la percep-
tion d'une surtaxe de U,O;!;) par mot.
Cette surtaxe est payée par l'expéditeur
pour les télégrammes allant d'Algérie en
Afriquo occidentale française, par le desti
nataire en cas contraire.
En aucun cas il ne sera versé d'indemnité
a des tiers à titre de dommage-intérêts
pour non transmission, retards ou erreurs
dans les transmissions. Le trafic privé visé
par la présente convention ne donne lieu
entre les administrations intéressées il au-
cun échange de comptabilité, chacune CIIII-
servant intégralement le produit des taxet
perçues pur elle.
Les fermes-écoles
au Soudan français
, 00
Afin de répandre parmi les indigènes nos
méthodes de culture et notre outillage agricole,
deux fermes-écoles ont été créées en 1922 par
le Service de l' Agriculture du Soudan Fran-
çais à Barouéli et à El-Oualadji.
Or, tandis que l'école de Barouéli a formé
un certain nombre de bons moniteurs et a fait
bénéficier tous les ans d'une éducation agri-
cole pratique et perfectionnée une quarantaine
de jeunes gens susceptibles de coopérer utile-
ment à la mise en valeur du pays et de répan-
dre parmi la masse indigène nos méthodes cul-
turales, l'école d'El-Oualadji a obtenu des
résultats moins satisfaisants, et le recrutement
des élèves tend à diminuer d'année en année.
Ainsi que le fait remarquer à ses comman-
dants de cercle M. le Gouverneur Terrason de
Fougères, dans un pays où la. cherté de la vie
augmente d'année en année, nous avons le
plus grand intérêt à amener les indigènes à
produire pour suffire à leurs besoins et à en-
courager les tendances à la sédentarisation qui
peuvent se manifester chez les nomades. Si ces
derniers répugnent au travail de la terre, nous
pouvons espérer que le jour où ils sauront se
servir d'une charrue, ils comprendront que par
des travaux appropriés, l'agriculture et l'éle-
vage peuvent être rémunérateurs pour eux sans
qu'ils doivent se considérer déchus.
Un arrêté en date du 18 juin 1925 a ratta-
ché à la bergerie la station et la ferme-école
d'El-Oualadji ; outre les matières prévues à
l'arrêté du 19 août 1922 qui a créé l'école
d'El-Oualadji, les principes de zootechnie et
les soins à donner au bétail seront enseignés aux
élèves. D'autre part, l'outillage va être com-
plété et amélioré et dans peu de temps l'école
sera réorganisée.
A ces deux fermes-écoles, jugées insuffi-
santes, vu l'étendue de la colonie, deux au-
tres sont en voie de construction dans les cer-
cles de Sikasso et de Koutiala.
L'organisation de ces deux établissements
a été confiée à M. Roustand, directeur de
l'Agriculture du Soudan Français, qui a jadis
obtenu des résultats fort intéressants au Daho-
mey où il séjourna de longues années..
Pour l'année 1925, il s'agissait avant tout
de produire les grains et autres produits vi-
vriers pour la nourriture des manœuvres et le
fourrage nécessaires aux animaux, tout en édi-
fiant les constructions indispensables.
A la ferme de Zamblora (cercle de Sikasso),
une bouverie provisoire a été construite,
soixante hectares ont été ensemencés en mil,
niébès, arachides, maïs, riz, manioc, etc., et
des essais de culture cotonnière sur différentes
parcelles occupent une superficie de 2 hec-
tares.
A la ferme de Desoba (cercle de Koutiala),
M. Roustand a fait construire une jolie mai-
son, ainsi qu'une bouverie. 120 hectares ont
été mis en valeur : 2 hectares dont le sol sem-
ble devoir convenir à cette culture par dry far-
ming ont été semés en cotonniers.
C'est donc une fort intéressante création
dont nous suivrons le développement qui pro-
met déjà beaucoup, et qui se rattache au pro-
gramme général de développement économique
que M. le Gouverneur Olivier se propose de
reprendre sous une fonne plus active que par
le passé.
.,.
A la Commission de classement
des emplois réservés
C'O-
M. Depont, ancien inspecteur général des com-
munes mixtes de l'Algérie, est nommé mem-
hre de la commission de classement des emplois
réserves aux anciens militaires indigènes do
l'Algérie, en remplacement de M. le colonel
Clinrdenet, dont la démission est aoccptée.
M. STEEG AU MAROC
00
M. :;{eeg est arrivé il Fez par une pluie
loirenrieile, en auto, avec une escorte, ac-
compagné du MM. Blanc, il aint-Quentlfl.
M a éle reçu par les généraux Xaulln et de
Chambrun, ainsi que par Si llaglidadi, pa-
ella de la ville, les membres du Medjliss et
ia corporation des UuUimas.
Un déjeuner offert par de résident a été
offert aux notabilités françaises et indi-
gènes.
Le Késident général s'est ensuite rendu
h la Medina où il a été aecueildi avec le
plus grand contentement par la population
indigène.
̃#!»̃
La faune du Tchad
Du lac Tchad à l'Oubangui, le gibier foi-
sunnc et les amateurs de sports cynégéti-
ques peuvent s'en donner à cuur joie. De la
petite gazelle « I{'czal » des Ai abcs à l'élé-
phant de grande taille, on rencontre toute
la gamme de la faune tropicale. M. le vété-
rinairc-major c;, recaud, en a publié dans le
Bulletin des Recherches Congolaises du pre-
mier trimestre 19^5, une nomenclature très
complète.
Sans être comparable aux régions de
l'Est et du Sud de l'Afrique, ce pays, écrit
M. G. Pécaud, mériterait d'être mieux connu
des spotlsmen, car la vie y est facile et pres-
que tous les déplacements peuvent s'y faire
à chcval.
L'inventaire de la faune du Tchad y est
d'autant mieux établi que l'auteur a pris
soin de nous donner les appellations indigè-
nes les plus employées, soit en arabe, soit
en baguuniien, soit en kaneiubuu (idiome du
Kanem).
Ainsi, il m'a permis de retrouver la des-
cription du Katembour dont les Annales Cu-
loniales Illustrées du 25 octobte 1925 repré-
sentaient un spécimen tiré par M. le Gou-
verneur Général Antonetti.
Le Kviemhour (Cobus Defassa, rar. unc-
tuosus (Laur) Waterbuck, Sing-Sing) en ba-
guirmien : « Hourou », en kassembou u Ko-
remi >», est un genre d'antilope plus grande
que le cob de Buffon, de 1 m. 15 à 1 m. 20
au garrot.
Les katembours abondent dans les régions
avoisinant les cours d'eau permanents. Ils
passent les heures chaudes dans les fourrés
avoisinants. On les trouve f réquemment
réunis en bardes de 15 à 20 individus, fe-
melles et jeunes, sous la çaide de 1 ou 2
mâles, les autres de ceux-ci formaut de pe-
tits troupeaux spéciaux.
Ces animaux dégagent une odeur musquée
caractéristique. Ils ont des cornes de la va-
riété « unctuosus JI, 78 cent. 75 (R.-'W.) et
de la variété Ouganda (les pl is grandes) :
03 cent. 45. Il a même été nié par M. Ci.
Pécaud un katembour dont les cornes mesu-
raient 84 centimètres.
Cette question de la faune du Tchad est
des plus intéressantes, et tous les chasseurs
auront le plus grand intérêt à consulter les
livres suivants :
Les animaux vivants :
Mammifères, par Ménégaux.
Discaux) par J. Salmon.
Note sur le gros gibier de nos colvllics,
par E. de Poncins.
The gaine of Africa, par R. Lydekkcr.
NNordr of big game, par l.yc1('kkt'r et Bur-
lace.
Monot.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret instituant une concession minière en
Algérie.
Aux termes de. ce décret, il est fait con-
cession à la société minière des kaolins du
Djebel-Debnr de mines d'arsenic et métaux
connexes dans la commune mixte de Jemma-
pes (nrrondissrment de Philippcville) et la
commune de Clauzel (arrondissement de Guel-
nia), département de Constantine.
Décret portant attribution aux administra-
teurs, administrateurs-adjoints et élèves
administrateurs nouvellement nommés,
d'une indemnité de première mise d'équi-
pement (cadre général et cadre de l'In-
dochine).
Aux termes de ce décret, une première mise
d'équipement fixée à 700 francs est allouée.
au moment de leur admission dans le cadre.
aux administrateurs et administrateurs ad-
joints nommés directement on après l'accom-
plissement, d'un staffe, ainsi qu'aux élèves ad.
ministrateurs sortant de l'école coloniale, sur
les fonds du budget de leur colonie d'affecta-
tion (cadre général et cadre de l'Indochine).
Sont abrogées, en ce qui concerne les élè-
ves administrateurs des colonies et des servi-
ces civils de l'Indochine, les dispositions an-
térieures contraires à celles du présent dé-
cret, qui nura son effet pour compter du Ie*
juin 1925. &
(. O. du 8 novembre 1925).
Décret portant ouverture de crédits sup-
plémentaires et annulation de crédits au
budget général de l'Afrique équatoriale
française (exercice 1924).
Décret modifiant le décret du 24 avril 1918
portant rattachement de certaines recet-
tes et dépenses au budget annexe du port
de commerce de Dakar.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget spécial et aux bud-
qets annexes du Cameroun (exercice
1924).
If, 0. du 10 novembre 1925).
-0010
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
ch' faire connaître au ministre des Colonies qu'i\.
la date du 8 novembre t995 le taux officiel de
la piastre était de U fr. 10.
TAUX DE LA ROUPIE
0
t.H gouverneur des établissements français
(jan l'Inde vient do faire connaître au minis-
tre des Colonies flu'à la date du 5 novembre
1925 le taux officiel de la roupie était de 8 fr. 60.
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