Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 novembre 1925 09 novembre 1925
Description : 1925/11/09 (A26,N167). 1925/11/09 (A26,N167).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397017v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 167 LE NUMERO : 20 CENTIMES LUNDI SOIR, 9 NOVEMBRE 1925
P L II: .O '-
:,. Les Annales Coloniales
-':.' ; ,- - ',' -, , - JOURNAL QUOTIDIEN - , -
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
1 EXCLUSIVE PU JOURNAL :-
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Les Annonces dRèdomt• sont reçue» aux Bureaux du Journal tiians letAgencfêdePublkM
- DiRSCTÈURé t MARCEL ftUEpEL et L.-G. THÉBAULT
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.- Un tt 8 mois 8 mois
ABnttMCMCMTC ^ranc« et Coloniê». 80 1 48 9 15 à
̃Ttr lt tthiuiitrrré ( Etranger 110» «8 » M *
On i «bonne dans tous las Bureau d* potto et chez Us priadp*ux Hbralres
- - ,-
, Le barrage de FOued el Kebir
Il y a longtemps que tous ceux qui a intéres-
sent au enveloppement de notre NOId-Afraque
Etam en t qu'il est indispensable aux pays qui
le imposent d'avoir et de réaliser une politique
ydraulique. L'eau qui leur manque parfois du-
rant de longues périodes est le grand facteur de
leur fécondité avec le soleil qui ne leur fait
jamais défaut. C'est donc l'eau qu'il importe de
eur assurer.
Malheureusement, une politique hydraulique
coûte cher. Les travaux qu'elle exige ne s'exé-
cutent qu'à coups de millions et il est difficile
dë les trouver dans des budgets que les sollici-
tations multiples de tout le territoire incitent
trop souvent à émietter. Les districts auxquels
on refuse quelques milliers de francs récriminent
jalousement contre les sommes considérables
employées sur un seul point à construire un bar-
tage, par exemple. Il faut que les gouverne-
ments sachent s'élever aù-dessus de ces mes-
quines considérations I mais les corps élus y
sont souvent trop sensibles.
< Cependant, depuis quelques années, on sem-
ble, en Algérie, avoir compris la nécessiSé de
sérier les grands travaux projetés ; c'est ainsi
que l'année dernière, M. Steeg a posé la pre-
mière pierre du banage de l'Oued Fodda,
actuellement en cours d'exécution, qui permet-
tra d'irriguer une vaste région.
La Tunisie vient de s'.offrir avec le barrage
de l'Oued Kebir un ouvrage de haute impor-
tance, mais qui est plutôt destiné à faire cesser
la-disette d'eau de consommation dont se plai-
gnait Tunis. qu'à des buts agdcoles.Après cette
grosse contribution du pays, pour satisfaire à
une nécessité d'ailleurs impérieuse de la capi-
tale, celle-ci ne saurait se refuser à consentir
'des travaux de même nature au bénéfice des
légions de l'intérieur - dont la - fertilité en dépend.
Dans ce pays de Hcheresse, 1 alimentation
'des cités en eau potable est l'éternel probJème.
Carthage y sa de gros efforts et des. som-
mes considérables. L'administration romaine y
appliqua sa sollicitude dont on retrouve par-
(tts traces dans des vestiges d'aqueducs et
Jâe temple! imposants,
, 1 ç' jqM qu'elle amena à Tunis les eaux du
s Ibbnt £ *ghouan au moyen d'un long aqueduc
.1, * tftf» lètf'.tacades- élèvent-eitcote^ans la campa*
J gne ^ntic larvilte et la montagne leurs ruines
PffltidieuM. - Elle avait construit au Zaghouan,
à l'endmit de réunion des sources captées» un
(Temple des Eaux dont les touristes peuvent en-
core admirer les beaux restes. JUtlqu. notre
occupation, les eaux de Zaghouan suffirent à
Tunis i mais le développement de la cité, la
consommation d'eau s'accrpissant aussi avec les
habitudes importées, il fallut songer à augmen-
ter le volume du liquide pour la consommation
Quotidienne. On alla cherchet des sources plus
loignées dans le massif du Bargou, en 1905 et
Iton croyait avoir ainsi, pour longtemps, assuré
à Tunis l'eau dont elle avait besoin. «
Or, soit que le débit des sources ait dimi-
nué, soit que la consommation se soit accrue
ns des proportions inattendues, Tunis souffrait
depuis plusieurs années d'une pénurie d'eau très
sensible et préjudiciable à 1 hygiène publique
autant que pénible pour les aises des citadins.
Le service des Travaux publics étudia alors
la construction d'un barrage à établir dans les
larges de l'dued Kébir entre Le Bargou et
Zaghouan et dont le résultat serait la création
d'un véritable lac artificiel qui retiendrait les
eaux d'infiltration d'un vaste région et assure-
rait à la consommation de Tunis une réserve
que l'on peut considérer comme inépuisable.
-- C est ce travail oui fut achevé au printemps
CJemier. On dirait d'une œuvre titariesque. La
base en est formée par un amoncellement de
quartiers de roc s'enchevêtrant les uns dans les
autres sans ciment ni aucune autre matière
liante. Leur masse suffit à opposer la résistance
nécessaire à la poussée des eaux et les apports
alluvionnaires ne feront en s'infiltrant entre
eux qtfaugmenter la solidité de cette digue for-
midable de 90 mètres d'épaisseur à la base.
1 Au centre, s'élève une sorte de muraille cy-
clopéenne en ciment armé, de 30 mètres de
hauteur qui offre cette particularité de n'être pas
massive et pleine, mais creusée d'alvéoles dans
lesquelles circulent des chemins d'accès, sont
aménagés des escaliers et passent les conduites,
tuyaux et autres machineries.
Le ciment a été versé à contact direct avec
le roc vif auquel le sol avait été creusé. Il s'est
étroitement aggloméré avec lui après avoir reçu
les premières mailles d'un treillage métallique
très serré formé de tablei de la grosseur du
pouce et qui a été noyé dans des tonnes de ci-
ment. D'après, les techniciens, cette disposition
fissure une résistance bien supérieure à des di.
gues - pleines beaucoup plus épaisses.
Ainsi a 4tê créée une immense cuvette, dans
laquelle la 8111 amassées arriveront à couvrir
une superficie de 300 hectares en offrant au
paint inférieur une profondeur de 30 mètres,
tandis que son leur emprise aumnt di sparu des
prairies, des arbres et même une grande cons-
truction A toit rouge qui servait d'habitàfion, de
Dordj, au personnel de surveillance de la con-
duite du Bagou,
Nom n'entrerons pas ici dans le détail des
études préliminaires qu'a exigées la )ripera.
tkm d'un ouvrage de celte importance et de
cette nature, dont la défaillance amènerait un
m#--eu- ru pour une vaste région, ni dans l ifldi*
cation a prises suivant de nou-
mux procédés ponr protéger le bassin contre
renvssemeiifff eo tlin^R aucpiel IR bammes les
pins comMtraMes ont été jusqu 161 CJtpOSÎS
des moyens de défense htsofftsams. -
Bien que cette éventualité ne putsse être en-
visagée que pour un avenir très lointain, l'ouh
vrage est aménagé de façon à permettre son
exhaussement progressif, jusqu'à un maximum
dé* 10 mètres, pour OOtenir, s'il était nécessaire,
un volume d'eau encore plus considérable ou
pour obvier à l'envasement du fond.
Avant de retenir beaucoup d'eau, le barrage
de l'Oued Kebir a fait couler beaucoup d'en-
cre. Des critiques qui auraient indiqué son em-
placement avec insistance si un autre avait été
choisi, l'ont blarné dès qu'il a été adopté. Des
gens qui avaient leur système ont clamé que le
projet conçu était exécrable parce qu'il n'en
tenait pas compte. Les compétitions locales
dont nous avons parlé ont naturellement donné
de la voix. C'était ailleurs, sur un autre oued,
qu'il fallait faire le barrage. Les conseilleurs
n'ont pas manqué ; du reste, les payeurs se-
raient restés - les mêmes ; en l'espèce, les contri-
buables tunisiens.
Aujourd'hui, ils peuvent être satisfaits, car
ils en ont pour leur argent, ce qui n'arrive, pas
partout et toujours à ces éternels payeurs que
sont les contribuables. Mais il n'y a que quel-
ques jours qu'ils ont cette satisfaction et ils ont
bien cru pendant une certaine période qu'ils ne
l'obtiendraient pas. A vrai dire, c'est leur im-
patience qui avait tort.
Le barrage de l'Oued el Kébir fut terminé,
nous l' avons dit, au début du printemps der-
nier. L'Administration des Travaux publics ne
manqua pas de se faire quelque réclame de
son œuvre. Or, jamais année ne fut plus sè-
che. Comme si la nature essayait une dernière
protestation contre la violence qui lui était
faite, Tunis et sa région souffrirent, cet été,
d'une pénurie d'eau presque complète, alors
que depuis plusieurs mois était terminé ce bar-
rage dont on lui avait promis merveille.
On conçoit que la déception fut vive. La
chaleur des récriminations le disputa a cette de
la température et si les constructeurs du barrage
ne furent pas noyés dans leur bassin, c'est que
celui-ci s'obstinait à rester vide.
En somme, les plaignants se trompaient. Un
barrage ne fournit pas de l'eau par lui-tneme ;
il retient le liquide qu'il reçoit. Or le ciel im-
placable ne versait .pas.une _te de.pluie et
l'Oued et Kèblt. en oued tunisien fidèle à des
traditions muHiséculaires, était absolument à
sec. Le barrage n'en pouvait mais.
Mais voilà qu'aux premiers jours d'octobre
des torrents de pluie sont tombés en TUftilih
bien reçus malgré leur excès. Les oueds se re-
mettent à couler à pleins bords et même par
dessus bords dans certaines régions, comme
celle de Souk el Atba dont ils inondent la
plaine. -
L'Oued Kebir reçoit de l'eau et il en donne.
Le barrage remplit son office en la retenant. Le
niveau monte dans la cuvette ; irrésistible le li-
quide conquiert l'étendue et augmente le vo-
lume. Des millions de mètres cubes déversés
nar un vaste impluvium forment un lac contre
lequel les sécheresses futures ne pourront rien
ou pas grand chose.
Il convient, certes, de laisser s'opérer un dé-
cantage de plusieurs semaines avant d'envoyer
ces eaux dans les conduites d'alimentation de
Tunis, mais les pluies bienfaisantes ont aussi
renouvelé les autres sources et la disette a pris
fin. L'inquiétude, elle ausi, a disparu, puis-
que Tunis sait maintenant que le barrage de
I Oued el Kebir la prémunit pour l'avenir.
Nous applaudissons à ce résultat, mais en ex-
primant le vœu que le succès obtenu n'autorise
pas un trop long repos dans l'application d'une
politique hydraulique qui réclame beaucoup
d autres travaux.
Ernest Hegadois,
Député de la Marne,
Président dé ta Commission
- des Douanelt
el des Conventions commerciale*.
*
M. STEEG AU MAROC
-0.0-
M. Steeg, Résident Général do la France
au Maroc, a visité Je 5 les établissements
scalaires de Rabat, Le Résident Général a
commencé la visite des ville$ de l'intérieur;
il se rend aujourd'hui à Fez ; il doit y
séjourner deux - jours.
Afin de 'témoigner aux troupes d'opéra-
tdon l'intérêt que leur porte le Gouverne-
ment de là République, M. Steeg a décidé
de se rendre ne 11 novembre sur le front.
Il présidera le 12 novembre à Meknès
l'inauguration du monument aux morts de
la grande guerre. (..
la grande guerre. C'est le premier monu-
ment de ce genre érigé en Afrique du Nord.
A cette occasion M. Steeg prononcera un
imipprtant discours.
el.
L'aviation coloniale
-0.0--
Une violente tempête s'est déchaînée sur
la côte marocaine de l'Atlantique rendant
problématique la suite du raid de l'avia-
teur italien Casagrande, qui avait projeté
de se rendre en Amérique du Sud par la
voie des airs et qui avait déjà atteint
Tanger.
Pierre Loti peintre colonial
-. 00
Un grand magasin parisien expose actuelle-
ment Paris une collection de dessins et de
peintures d'écrivains illustres.
A côté de folles visions de Verlaine, se
trouvent deux aquarelles de Mérimée et deux
aquarelles, te Au cap Vert » et « Sorciers à
Dakar », de Pierre Loti,
0,0
Avec 10 discussion du budget gé-
néral pour Vexercice 1926 et de la
loi de fihattees qui le conditionne,
va se poser de nouveau la question des con-
tributions des colonies. Tout a été dit Van-
née dernière sur le caractère abusif de cer-
taines de ces charges Sf aggravant d'année" en
année , et sur la méthode qui consiste à les ré-
véler aux gouvernements locaux à un mçment
où leurs budgets sont arrêtés en recettes et
en dépenses, d'où perturbation dans leur
éqtiilibret
Pour 1926, c'est un nouvel accroissement
des cllOrges militaires qui s'annonce pour
tIndochine, l'A. O. F., Madagascar, les
Antilles, la Réunion.
Vannée dernière, mes collègues coloniaux
et moi-même avions demandé qu'on fixât une
règle suivant laquelle s'opérerait là discri-
mination entre la part incombant au budget
de l'Etat et celle que devraient être appelés
à supporter les budgets locaux,
La seule règle qu'on nous offre cette
annâe encore, c est celte du bon plakir-1
M. le ministre des Colonies nous verra
donc ,dresser une fois de plus la revendica-
tion des collectivités coloniales contre les
atteintes portées aux principes les plus cer-
tains de leur droit public et à la dlarle d'au-
tonomie financière dont avait prétendu hs
doter la loi de finances du 13 avril 1900.
S'il est légitime et nous le pensons -
que des « contingents » soient réclamés aux
colonies pour allège/y les dépenses de pro-
tection militaire incombant à la méuopolc
du -fait de sa souveraineté, il trous paraît
juste, logique et nécessaire que ce concours
soit mesuré à leur capacité financière et ne
revête pas en tout cas. comme V écrivait. Ar-
ehimbaud, « le caractère détestable d'un
tribut 0. -
Il appartiendra à l'honorable ill, Léon
Perrier, puisque la prospérité de nos établis-
sements d'outre-mer lui est aujourd'hui con-
fiée, de dire au Parlement comment il entend
la ménager, dans l'ordre supérieur de la
justice.
Auguste Brunet
Député de la Hfttoft.
81r
CONSEIL aËNCnîlr DU SËflÉOAL
o*o ̃ ̃ ̃ ̃
Le Conseil Colonial est convoqué en ses-
sion ordinaire pour le 20 novembre.
-oo-
mm lailliérg aisigri-lilemilles
Le Gouvernement espagnol a rompu les
négociations pour le traité de commerce
avec l'Allemagne ; il a frappé les mar-
iahairulises allemandes d'une surtaxe de
80 sur le tarif général et en a mÓmc in-
terdit complètement leur entrées .&n. Afri-
que du nord ci aux lies Canaries.
L'Espagne justifie cette déclaration de
guerre douanière par la lenteur des négo-
ciateurs allemands.
un consulat d'iinroagne a monussa
ne
Un Consulat d'Allemagne vient d'être
créé à Mombassa (Kenya), M. le docteur H.
Speiser en sera île titulaire, sa juridiction
s'étendra sur le Kenya, ,l'Oug:andoa, le Tan-
ganyika et le protectorat de Zanzibar.
La création de ce poste porte à six le
nombre des consulats ayant juridiction sur
J'ensemble de l'est africain anglais.
Le Portugal, l'Italie et les Etats-Unis ont
leurs consulats à iNairobi : l'Allemagne est
installée à Mom'bassa ; la Belgique à Dar es
Salaam et la .France a maintenu son poste
consulaire à Zanzibar.
Les importations de riz à Ceylal
Notre consul à Colombo s'est inquiété de
savoir pourquoi l'Indochine ne figurait pas
au nombre des importateurs de riz à Cey-
lan.
Les marchands et courtiers ceylanais pré-
tendent que les riz de notre colonie asiati-
que, qui sont de quallité sujpéirieure ne con-
viennent pas aux indigènes de l'He, par
suite de leurs prix élevés.
Il semble néanmoins que les exportateurs
de riz indochinois et malgaches devraient
trouver sur le marché ceylanais un débou-
ché pour des riz ordinaires à des prix aussi
réduits que possible.
Les importations de riz à Ceyllan sont
passées de 7.423.833 cwt (quintal de 112 li-
vres anglais » 50 kilos 800), en 1923, à
7.519.186 cwt. en 1924. Pendant .l'année 1928,
le boisseau de riz était pa-yé en moyenne 5
roupies 50. En 1924, le prix moyen a été de
5 rounieS 46.
Il n'est pas surprenant que les -riz d'In-
dochine ne soient pas mentionnés dans les
importations à Ceydan, pas plus d'ailleurs
que dans beaucoup d'autres ports, la plus
grande partie du riz de cotte couonie est
envoyée à Hong-Kong d'où il est ensuite
expédié sous diverses marques qui empê-
chent d'en connaître l'origine.
Une conférence sur le Maroc
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie, M. Victor Jean, débuté des Bouches-
du-Rhôrtfe, a fait sur le Maroc une conférence
dont le succès a été très vif.
Nos abonnis recevront demain un nu-
méro spécial illustré consacré à la parlWt-
pation des colonies 4 V Exposition des ATts
décoratifs modernes.
A LA CHAm&ttE
-
DEBATS
Le budget de l'Algérie
La discussion du budget a été amorcée
à la Glipnibie par l'examen" du budget de
l'Algérie.
A ce propos, M. André Berlhon, député
communiste, qui semble s'intéresser par-
ticulièrement a l'Afrique du Nord, a fait
entendre une protestation à propos de cer-
taines perceptions qui intéressent lu po-
lice en Algérie. C'est naturellement une
charge it fond contre le nouveau Gouver-
neur général, qu'il mène.
Les procédés employés actuellement, dit-il,
sont exactement les mêmes que ceux dont usait
le bloc national.
Bien plus ! Plusieurs de nos camarades sont
allés en Algérie pour faire de la propagande ;
avant même qu'ils aient commencé celle-ci, ils
étaient arrêtés et condamnés, et déjà plus do
soixante ans de prison leur ont été infligés.
Voilà quelle a été la politique de M. Viollette,
gouverneur nommé par le bloc des gauches 1
Non seulement nos camarades ont été con-
damnés, mais, après un simulacre de justice, ils
ont été emprisonnés et sont encore aujourd'hui
au régime du droit commun.
-Le - député communiste parle ensuite do
Férnir Kaleb et des poursuites entamées
contre lui. ce qui lui vaut cette réplique
foudroyante de M. Thomson :
Personne ne pouvait s'attendre ft ce que la
question algérienne fùt aujourd'hui portée à la
tribune U propos d'un vote de crédit budgé-
taire.
En offet, une interpellation avait été déposée
par nos collègues sur notre action au Maroc et
en Algérie et à ce propos nous étions tout prêts
a discuter avec les communistes quelle n été
l'Œuvre du Gouvernement français en Algérie.
Quand l'interpellatfon annoncée vfènara de.
vant la Chambre, il ne nous sera pas difficile
do répondre aux griefs énoncés contre l'admt-
nistration française en Algérie.
On a prononcé dans les journaux communis-
tes le nom de l'émir Khalcd; eh bien 1 si ce
prétendu persécuté a été oxpulsé d'Algérie, n'ou-
bliez pas que c'est sur sa demande, car "il était
rouvert de dettes et ç £ )]gs.-ci, qui s'élevaient il
plus de 100.000 francs, ont été payées par le
ministère des Affaires étrangères.
J'ajoute qui! touche actuellement plus de
50.000 francs par an, soit des Affaires étrangè-
res, soit de 1 administration algérienne : voilà
nos victimes, monsieur Bcrthon ! Au surplus,
nous aurons ici un débat sur l'attitude de la
Kranco vis-à-vis des travailleurs indigènes dont
vous avez parlé et ce débat établira que cette
attitude est co qu'elle a toujours été : géné-
reuse et juste. (Tr(!1 bien très bien !>
L'incident a pris fin après quelques
mot.. de M. Daniel Vincent, ministre du
Commerce, remplaçant le ministre de l'in-
téricur, et le budget'spécial de l'Algérie n
été adopté par 540 voix contre 30.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
Les événements de Syrie ont eu leur
ôulio à la Corntnission des Affaires
Etrangères, où M. Painlevé, président du
Conseil, et M. Aristide Briarid, ministre
des Affaires Etrangères, ont été enten-
dus.
Lu premier, M. ïPainilevé a pris la pa-
role. il a expliqué notamment, dans quel-
les conditions étaient nées les difficultés
du Djebel Druze. Il a montré ensuite pour
quelles causes le mouvement de rebellion
s'est étendu dans la région de Damas où
une alkique a été dirigée par les insurgés
contre lus quartiers chrétiens. Le chiffre
des pertes et l'étendue des décflts causés
pur la répression ont d'ail.leurs été con-
sidérablement exagérés dans une série de
dépêches dont l'origine suspecte est con-
nue. Depuis le début de l'année, les trou-
pes françaises ont perdu moins de 200
hommes et l'ensemble des corps engagés
moins de 000. M. le Président du Conseil
a d'ailleurs ajouté, que l'ensemble des
1,'enseigncmcnts ne pourrait être précisé
d'une manière certaine qu'après l'arrivée
du général Sarrail. Il a donc invité la
Commission à suspendre son jugement
jusqu'à ce qu'elle ait entendu elle-même
le Haut-Commissaire.
M. Aristide Briand a parlé ensuite. II
précisa dans quelles conditions s'organise
la pacification. Il rappela que la Commis.
sion présidée par M. Paul-Boncoul' active
-l'organisation définitive du mandat, en
harmonie avec les populations. De plue,
il insista sur l'impérieuse nécessité de
conserver le mandat que la France pos-
sède sur la Syrie.
Une discussion générale s'engagea en.
suite, à laquelle prirent part MM. Mar-
gaine, André Bcrthon, Frey, Albert
MUhaud, Paul Faure, Désiré Ferry, Paul-
Boncour, Edouard Soulier.
La Commission a été unanime à remer-
cier M. le Président du Conseil et M. le
Ministre des Affaires 'Etrangères des ex-
plications qu'ils lui ont apportées.
RAPPORTS
L'état civil des indigènes musulmans
de l'Algérie
On sait que le Gouvernement a déposé
un projet de ioi portant modification de
la loi du 23 mars 1882 sur la constitution
dë l'état civil des indigènes musulmans de
l'Algérie,
Au nom de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats, M. Roux-
Frcissineng, député d'Oran présente un
rapport concluant à l'adoption du projet
gouvernemental.
-ffl Il
La nouvelle reine du Siam
0-0
Le roi de Siam, qui avait récemment pro-
noncé la déchéance de sa femme du rang de
reine, vient d'élever à la dignité de souve-
raine Chao Chom Suvadana qui, encore que
très jeune, est sur le point d'être mère.
Culture du ri8 en Cochhichhte
La superficie cultivée en rit en Cochin-
chine a été de 1,870.000 hectares en 1925 con-
tre 1.820.000 hectares en 1924.
L'Empereur d' Annam
est mort ,
0-0
Notre dernière information annonçait que
l'edlpereur d'Annam était à l'agonie.
Sa Majesté Khai Dinh est morte le 6 no.
vembre, dans son palais de Hué.
L'empereur défont laisse comme héritier le
petit prince Vinh Thuy, dont M. Charles,
ancien gouverneur général intérimaire de t'in-
dochine, surveille actuellement l'éducation à
Paris.
Le jeune prince va s'embarquer incessam-
ment pour se rendre en Annam. où il recevra
l'investiture, mais ce n'est qu'à une date en-
core éioighée qu'auront lieu les funérailles so-
lennelles de I empereur défunt. Elles entraî-
nent, en effet, un cérémonial très compliqué.
- Les cérémonies funèbres
Dès. la mort. dûment constatée, on noue le
nœud de soie qui représente l'âme du défunt,
puis on lave la" dépouille mortuaire avec de
l'eau dans laquelle on a fait bouillir cinq sor*
tes de fleurs odoriférant."; et l'on introduit dans
la bouche du glorieux mort des perles et d'au-
tres pierres précieuses.
Pour le petit ensevelissement, qui a eu lieu
hier, un lit est installé à l'ouest de la cham-
bre à coucher. On y étend une natte de fleurs,
sur laquelle est placé un tapis avec tout ce
qui est accessoire pour la cérémonie.
Devant le corps, recouvert de ses vêtements,
on offre un sacrifice, composé de mets déli-
cieux : un cochon cuit, des plateaux de riz
gluant, de l'alcool et du bétel. On allume des
bougies, on brûle de l'encens.
Puis on procède au grand ensevelissement
qui nécessite un autre sacrifice et l'on dépose
le corps dans un cercueil en bois de catalpa.
Celui de l'empereur actuel est préparé depuis
longtemps. 4
Le fils du défunt, les princes du sang, les
ducs, ..les grands mandarins civils. et militaires
se prosternent à tour de rôle. Les femmes du
harem leur succèdent qui expriment leur dou-
leur par des cris et des larmes.
A partir de ce iour on offre au défunt, ma-
tin et soir, deux plateaux de mets choisis, avec
des feuilles de papier doré, de l'encene, de
l'alcool et du bétel.
En attendant les funérailles, qui n'ont lieu
que plusieurs mois plus tard, - celles de
l'empereur Gia Long, mort en février 1820,
furent célébrées plus d'une année après
les édits se succèdent, prescrivant le deuil;
annonçant la composition du livre d'or où' se-
ront mentionnés) les titres et contée la vie du
défunt ; interdisant le port des vêtements de
couleur rouge ou violette, l'usage des instru-
ments de musique, etc.
A l'approche du grand jour, les mandarins
annoncent la date des funérailles au Ciel et à
la Terre, aux ancêtres de la famille royale,
au génie de l'Agriculture.
Après de nouveaux sacrifices. le corps est
transporté sur une table-palanquin qui doit être
maintenue horizontale. A cet effet, un vase
rempli (r eau y est déposé. qui permet aux or-
donnateurs de se rendre compte que le corps
n'est soulevé contre les rites dans aucun sens.
Dans tous les villages où passe le cortège,
on brûle des baguettes odoriférantes. Le corps
est suivi d'innombrables porteurs transportant
les objets d'éclat à l'usage da défunt. Puis
on place le cercueil la tête vers le nord dans
un pavillon d'apparat d'abord, dans le sépul-
cre ensuite, et l'on enterre avec lui les objets
précieux dont il se servit pendant sa vie.
- Tels sont, résumés, les rites de la cérémo-
nie funèbre très majestueuse à laquelle pren-
nent part le nouvel empereur, les hauts fonc-
tionnaires et la reine mère, devenue la mère
adoptive des enfants issus des concubines.
Sur le tombeau de Sa Majesté Khai Dinh
figurera sa statue que tous les Parisiens ont pu
voir au salon de 1923.
Condoléances
Dès la réception de la nouvelle, M. Léon
Perrier, ministre desi Colonies, a chargé son
officier d'ordonnance d'aller présenter au prin-
ce héritier Vinh Thuy, qui poursuit actuelle-
ment ses études en France, ses condoléances
attristées.
Le ministre des Colonies a également câblé
au Gouverneur Général de l'Indochine de
transmettre aux membres de la famille impé-
riale et en particulier, à la reine mère, les sen-
timents d'affliction du Président de la Ré-
publique et du Gouvernement pour le deuil
qui vient de frapper la Cour d' Annam
Marins imprudents
0
Le vapeur danois Teselsborg, venant de
Dakar et de la Côte Occidentale d'Afrique, a
eu, en cours de route, plusieurs hommes de
son équipage très éprouvés par leur séjour
sur la côte d'Afrique du fait des fièvres pa-
ludéennes.
Des mesures ont été prises à l'égard de
trois d'entre eux, qui devront être, dès leur
arrivée au port de Bordeaux, hospitalisés à
Saint-André.
Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il n'y
ait pas plus de marins étrangers touchés par
les fièvres. En effet, les équipages des na-
vires hollandais, danois, suédois, allemands
descendent presque toujours à terre sans cas-
que colonial, mais seulement avec une cas-
quette, voire nu-tête. Leurs consuls de-
vraient veiller à ce qu'ils ne débarquent ja-
mais sans casque.
A bord, les tentes installées sur le pont des
navires les protègent tout juste; mais, à
terre, c'est dangereux d'être en casquette dès
qu'on atteint le 160 de latitude nord, c'est-à-
dire à hauteur de Saint-Louis-du-Sénégal,
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Avant de prendre le train pour Paris où
il est arrivé hier matin, le maréchal Pétain
a déclaré en débarquant à Marseille du
a Gouverneur-Général-Chanzy » :
- Abd el Krim est maintenant bloqué. Il
n'est plus ù craindre. Je .pllsse la main a la po-
litique, l'uctiou militaire est lerminée.
Le maréchal, qui était accompagné du
capitaine Mast, de son état-major, et de
son officier d'ordonnance, le lieutenant.
Milles-Cump, s'est rendu dans la matinée
au cimetière Saint-Pierre pour saluer le
monument des volontaires, inauguré ré-
cemment par M. de Monzie.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Voici quolle sera la répartition des trou-
pes pour l'hivernage :
Une partie de l'etatimajor viendrait à Ra-
bat, et l'autre ipartie resterait à Fez.
La répartition d-es troupes sur lie front se-
rait la suivante : lu division Hergault à
l'ouest ; Ja division Billotte au centre : la
division Vernois chez les Tsôuls et les Bra-
nes ; ladivisioiiniarocaine du génér Pas-
quier à li'est. Une division 'serait réservée
pour l'urunéc de la région de Casablanca, de
Habut et de Kcruitra.
La relève;est iprévuc gar diyision au cours
de l'hiver, tandrs que vingt et un bataillons
des unités 'blunchcs seront rapatriés.
Secteur du centre. - L'ennemi a tenté de
franchir l'Ouergha à 0 kilomètres à l'est de
Fezel-Bruli ; il a été jepoussé facilement et
avec des pertes par les .partisans.
A SIut, on signale que les notables de la
région nond de ce poste ont ouvert des pour-
parlers dnns le but de réaSiser une entente.
Secteur ila .10° corps. - Dans la région
de Tazzemaka, l'ennemi manifeste quelque
uetivité. 111 a ctô dispersé par Je feu aes po-
sitions frunenises.
Secteur de l'ouest. - Dans la soirée du 3
novembre, une reconnaissance de nos parti-
sans Boni Hou liane a chassé un groupe
de dissidents, à Ksel, au nord de Tabouda.
Une sO\Jho. tentée au sud de l'Ouergha par
des dissidents qui avaient franchi da ri.
vière vers El Fabnrth, à 16 kilomètres du
Fez ci Bali, a été facilement ropoussée par
nos ipartisans qui ont ooeasionné quelques
portes ù l'enraomi. -
L'aviation
Le G novembre, l'aviation a bombarde
Chechaouen.
A l'occasion des fêtes de l'Armistice, lo
général de Chambrun remettra son dra-
peau au 37e régiment d'aviation.
Les soumissions
Deux familles Sella et Bou Banc sont
rentrées de dissidence, les Boni' Amret,
sollicités de fournir des guerriers au chef
riffain, feraient preuve d'une grande lassi-
tude.
Des notables KoùiÏa, du djebel de la
région au nord-oucst de Sker, sont entrés
IJIl relations avec nous pour manifester
tour désir d'une entente. Vingl-cinq ramil-
les Ilityana, Ouled Bouchta, Ouled Aissa et
Melulsu, sont rentrées de dissidence.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Ce que pense Alphonse XIII
Le roi d'Espagne aurait déclaré à un
rédacteur de l' « imparcial » de Montevideo,
qu'il s'étonne que la lutte de l'Espagne
contre Abd el Krim ait rencontré aussi peu
de sympathies iL l'étranger. -
I.p dûpurt de rivspHftne et de la Frruieo du
Maroc sérail le signal de la révolta el, en peu
de temps, les musulmans se rendrtïïent maîtres
île tout le Nord do l'Afriue, du Soudan à la
Méditerranée, ce qui augmenterait, de cent pour
cent les difficultés de l'Angleterre dans toutes
ses colonies en terre d'Islum.
Des émissaires Rifains à Tanger
Plusieurs émissaires îûfains seraient ar-
rivés à Tanger. On déduit de cette visita
qu'un nouvel effort va être tenté pour négo-
cier la paix. Cette éventualité est d'autant
plus possiible, ajoute le Sunday Times, que
la situation d'Abd el Krim est loin d'être
bonne, encore qu'elle ne soit pas désespé-
rée. En outre, les tribus des Boni Ider, des
Beni Saïd et quelques groupes des Andge-
ras ont aussi envoyé des représentants à
Tanger.
Mais sa nous nous reportons à de récen-
tes déclarations de M. Stecg dès son arri-
vée. à Rabat, ces émissaires seraient sur-
tout des amateurs, des dillctanles, parfois
assez documentés, il est vrai, mais nulle-
ment des ambassadeurs et n'ayant nulle-
ment l'influence qu'ils se donnent.
Le Capitaine anglais Gardner, qui passe
pour être depuis deux ans un des conseil-
lers intimes d'Abd el Krim, est arrivé à
Tanger sur son yacht « Estrella », venant
du Rif.
Le rapatriement des soldats libérables
Le immislre de la Guerre, se préoccupant
des conditions materioUcs et hygiéniques
dans lesquelles aura lieu lie transport des
soldats libérables rapatriés du Maroc et du
Levant, vient de prescrire que toutes les
mesures soient prises tant dans les centres
de groupement avant rembarquement
que pendant la traversée et lors du débar-
quement, pour leur éviter toute fatigue inu-
tile.
En particulier, les généraux commandant
les corps d'armées sur le territoire desquels
sont situés les ,ports de débarquement, de-
vront s'assurer que les installations maté-
rielles ont été bien aménagées et les pres-
criptions sanitaires bien observées, tant
pendant la traversée que lors do l'arrivée
des détaChements,
Abd el Krim n'est pas un belligérant
Une erreur que commettent les groupes
de gauche est de donner au chef rifain,
en rébellion contre le sultan du Maroc
l'allure d'un grand guerrier. Or Abd-el-
Krim n'est pas un belligérant, mais seu-
lement un chof de bande ; c'est ce qu'ont
P L II: .O '-
:,. Les Annales Coloniales
-':.' ; ,- - ',' -, , - JOURNAL QUOTIDIEN - , -
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
1 EXCLUSIVE PU JOURNAL :-
'). 1 4.& 1 '", 'J 1
Les Annonces dRèdomt• sont reçue» aux Bureaux du Journal tiians letAgencfêdePublkM
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ABnttMCMCMTC ^ranc« et Coloniê». 80 1 48 9 15 à
̃Ttr lt tthiuiitrrré ( Etranger 110» «8 » M *
On i «bonne dans tous las Bureau d* potto et chez Us priadp*ux Hbralres
- - ,-
, Le barrage de FOued el Kebir
Il y a longtemps que tous ceux qui a intéres-
sent au enveloppement de notre NOId-Afraque
Etam en t qu'il est indispensable aux pays qui
le imposent d'avoir et de réaliser une politique
ydraulique. L'eau qui leur manque parfois du-
rant de longues périodes est le grand facteur de
leur fécondité avec le soleil qui ne leur fait
jamais défaut. C'est donc l'eau qu'il importe de
eur assurer.
Malheureusement, une politique hydraulique
coûte cher. Les travaux qu'elle exige ne s'exé-
cutent qu'à coups de millions et il est difficile
dë les trouver dans des budgets que les sollici-
tations multiples de tout le territoire incitent
trop souvent à émietter. Les districts auxquels
on refuse quelques milliers de francs récriminent
jalousement contre les sommes considérables
employées sur un seul point à construire un bar-
tage, par exemple. Il faut que les gouverne-
ments sachent s'élever aù-dessus de ces mes-
quines considérations I mais les corps élus y
sont souvent trop sensibles.
< Cependant, depuis quelques années, on sem-
ble, en Algérie, avoir compris la nécessiSé de
sérier les grands travaux projetés ; c'est ainsi
que l'année dernière, M. Steeg a posé la pre-
mière pierre du banage de l'Oued Fodda,
actuellement en cours d'exécution, qui permet-
tra d'irriguer une vaste région.
La Tunisie vient de s'.offrir avec le barrage
de l'Oued Kebir un ouvrage de haute impor-
tance, mais qui est plutôt destiné à faire cesser
la-disette d'eau de consommation dont se plai-
gnait Tunis. qu'à des buts agdcoles.Après cette
grosse contribution du pays, pour satisfaire à
une nécessité d'ailleurs impérieuse de la capi-
tale, celle-ci ne saurait se refuser à consentir
'des travaux de même nature au bénéfice des
légions de l'intérieur - dont la - fertilité en dépend.
Dans ce pays de Hcheresse, 1 alimentation
'des cités en eau potable est l'éternel probJème.
Carthage y sa de gros efforts et des. som-
mes considérables. L'administration romaine y
appliqua sa sollicitude dont on retrouve par-
(tts traces dans des vestiges d'aqueducs et
Jâe temple! imposants,
, 1 ç' jqM qu'elle amena à Tunis les eaux du
s Ibbnt £ *ghouan au moyen d'un long aqueduc
.1, * tftf» lètf'.tacades- élèvent-eitcote^ans la campa*
J gne ^ntic larvilte et la montagne leurs ruines
PffltidieuM. - Elle avait construit au Zaghouan,
à l'endmit de réunion des sources captées» un
(Temple des Eaux dont les touristes peuvent en-
core admirer les beaux restes. JUtlqu. notre
occupation, les eaux de Zaghouan suffirent à
Tunis i mais le développement de la cité, la
consommation d'eau s'accrpissant aussi avec les
habitudes importées, il fallut songer à augmen-
ter le volume du liquide pour la consommation
Quotidienne. On alla cherchet des sources plus
loignées dans le massif du Bargou, en 1905 et
Iton croyait avoir ainsi, pour longtemps, assuré
à Tunis l'eau dont elle avait besoin. «
Or, soit que le débit des sources ait dimi-
nué, soit que la consommation se soit accrue
ns des proportions inattendues, Tunis souffrait
depuis plusieurs années d'une pénurie d'eau très
sensible et préjudiciable à 1 hygiène publique
autant que pénible pour les aises des citadins.
Le service des Travaux publics étudia alors
la construction d'un barrage à établir dans les
larges de l'dued Kébir entre Le Bargou et
Zaghouan et dont le résultat serait la création
d'un véritable lac artificiel qui retiendrait les
eaux d'infiltration d'un vaste région et assure-
rait à la consommation de Tunis une réserve
que l'on peut considérer comme inépuisable.
-- C est ce travail oui fut achevé au printemps
CJemier. On dirait d'une œuvre titariesque. La
base en est formée par un amoncellement de
quartiers de roc s'enchevêtrant les uns dans les
autres sans ciment ni aucune autre matière
liante. Leur masse suffit à opposer la résistance
nécessaire à la poussée des eaux et les apports
alluvionnaires ne feront en s'infiltrant entre
eux qtfaugmenter la solidité de cette digue for-
midable de 90 mètres d'épaisseur à la base.
1 Au centre, s'élève une sorte de muraille cy-
clopéenne en ciment armé, de 30 mètres de
hauteur qui offre cette particularité de n'être pas
massive et pleine, mais creusée d'alvéoles dans
lesquelles circulent des chemins d'accès, sont
aménagés des escaliers et passent les conduites,
tuyaux et autres machineries.
Le ciment a été versé à contact direct avec
le roc vif auquel le sol avait été creusé. Il s'est
étroitement aggloméré avec lui après avoir reçu
les premières mailles d'un treillage métallique
très serré formé de tablei de la grosseur du
pouce et qui a été noyé dans des tonnes de ci-
ment. D'après, les techniciens, cette disposition
fissure une résistance bien supérieure à des di.
gues - pleines beaucoup plus épaisses.
Ainsi a 4tê créée une immense cuvette, dans
laquelle la 8111 amassées arriveront à couvrir
une superficie de 300 hectares en offrant au
paint inférieur une profondeur de 30 mètres,
tandis que son leur emprise aumnt di sparu des
prairies, des arbres et même une grande cons-
truction A toit rouge qui servait d'habitàfion, de
Dordj, au personnel de surveillance de la con-
duite du Bagou,
Nom n'entrerons pas ici dans le détail des
études préliminaires qu'a exigées la )ripera.
tkm d'un ouvrage de celte importance et de
cette nature, dont la défaillance amènerait un
m#--eu- ru pour une vaste région, ni dans l ifldi*
cation a prises suivant de nou-
mux procédés ponr protéger le bassin contre
renvssemeiifff eo tlin^R aucpiel IR bammes les
pins comMtraMes ont été jusqu 161 CJtpOSÎS
des moyens de défense htsofftsams. -
Bien que cette éventualité ne putsse être en-
visagée que pour un avenir très lointain, l'ouh
vrage est aménagé de façon à permettre son
exhaussement progressif, jusqu'à un maximum
dé* 10 mètres, pour OOtenir, s'il était nécessaire,
un volume d'eau encore plus considérable ou
pour obvier à l'envasement du fond.
Avant de retenir beaucoup d'eau, le barrage
de l'Oued Kebir a fait couler beaucoup d'en-
cre. Des critiques qui auraient indiqué son em-
placement avec insistance si un autre avait été
choisi, l'ont blarné dès qu'il a été adopté. Des
gens qui avaient leur système ont clamé que le
projet conçu était exécrable parce qu'il n'en
tenait pas compte. Les compétitions locales
dont nous avons parlé ont naturellement donné
de la voix. C'était ailleurs, sur un autre oued,
qu'il fallait faire le barrage. Les conseilleurs
n'ont pas manqué ; du reste, les payeurs se-
raient restés - les mêmes ; en l'espèce, les contri-
buables tunisiens.
Aujourd'hui, ils peuvent être satisfaits, car
ils en ont pour leur argent, ce qui n'arrive, pas
partout et toujours à ces éternels payeurs que
sont les contribuables. Mais il n'y a que quel-
ques jours qu'ils ont cette satisfaction et ils ont
bien cru pendant une certaine période qu'ils ne
l'obtiendraient pas. A vrai dire, c'est leur im-
patience qui avait tort.
Le barrage de l'Oued el Kébir fut terminé,
nous l' avons dit, au début du printemps der-
nier. L'Administration des Travaux publics ne
manqua pas de se faire quelque réclame de
son œuvre. Or, jamais année ne fut plus sè-
che. Comme si la nature essayait une dernière
protestation contre la violence qui lui était
faite, Tunis et sa région souffrirent, cet été,
d'une pénurie d'eau presque complète, alors
que depuis plusieurs mois était terminé ce bar-
rage dont on lui avait promis merveille.
On conçoit que la déception fut vive. La
chaleur des récriminations le disputa a cette de
la température et si les constructeurs du barrage
ne furent pas noyés dans leur bassin, c'est que
celui-ci s'obstinait à rester vide.
En somme, les plaignants se trompaient. Un
barrage ne fournit pas de l'eau par lui-tneme ;
il retient le liquide qu'il reçoit. Or le ciel im-
placable ne versait .pas.une _te de.pluie et
l'Oued et Kèblt. en oued tunisien fidèle à des
traditions muHiséculaires, était absolument à
sec. Le barrage n'en pouvait mais.
Mais voilà qu'aux premiers jours d'octobre
des torrents de pluie sont tombés en TUftilih
bien reçus malgré leur excès. Les oueds se re-
mettent à couler à pleins bords et même par
dessus bords dans certaines régions, comme
celle de Souk el Atba dont ils inondent la
plaine. -
L'Oued Kebir reçoit de l'eau et il en donne.
Le barrage remplit son office en la retenant. Le
niveau monte dans la cuvette ; irrésistible le li-
quide conquiert l'étendue et augmente le vo-
lume. Des millions de mètres cubes déversés
nar un vaste impluvium forment un lac contre
lequel les sécheresses futures ne pourront rien
ou pas grand chose.
Il convient, certes, de laisser s'opérer un dé-
cantage de plusieurs semaines avant d'envoyer
ces eaux dans les conduites d'alimentation de
Tunis, mais les pluies bienfaisantes ont aussi
renouvelé les autres sources et la disette a pris
fin. L'inquiétude, elle ausi, a disparu, puis-
que Tunis sait maintenant que le barrage de
I Oued el Kebir la prémunit pour l'avenir.
Nous applaudissons à ce résultat, mais en ex-
primant le vœu que le succès obtenu n'autorise
pas un trop long repos dans l'application d'une
politique hydraulique qui réclame beaucoup
d autres travaux.
Ernest Hegadois,
Député de la Marne,
Président dé ta Commission
- des Douanelt
el des Conventions commerciale*.
*
M. STEEG AU MAROC
-0.0-
M. Steeg, Résident Général do la France
au Maroc, a visité Je 5 les établissements
scalaires de Rabat, Le Résident Général a
commencé la visite des ville$ de l'intérieur;
il se rend aujourd'hui à Fez ; il doit y
séjourner deux - jours.
Afin de 'témoigner aux troupes d'opéra-
tdon l'intérêt que leur porte le Gouverne-
ment de là République, M. Steeg a décidé
de se rendre ne 11 novembre sur le front.
Il présidera le 12 novembre à Meknès
l'inauguration du monument aux morts de
la grande guerre. (..
la grande guerre. C'est le premier monu-
ment de ce genre érigé en Afrique du Nord.
A cette occasion M. Steeg prononcera un
imipprtant discours.
el.
L'aviation coloniale
-0.0--
Une violente tempête s'est déchaînée sur
la côte marocaine de l'Atlantique rendant
problématique la suite du raid de l'avia-
teur italien Casagrande, qui avait projeté
de se rendre en Amérique du Sud par la
voie des airs et qui avait déjà atteint
Tanger.
Pierre Loti peintre colonial
-. 00
Un grand magasin parisien expose actuelle-
ment Paris une collection de dessins et de
peintures d'écrivains illustres.
A côté de folles visions de Verlaine, se
trouvent deux aquarelles de Mérimée et deux
aquarelles, te Au cap Vert » et « Sorciers à
Dakar », de Pierre Loti,
0,0
Avec 10 discussion du budget gé-
néral pour Vexercice 1926 et de la
loi de fihattees qui le conditionne,
va se poser de nouveau la question des con-
tributions des colonies. Tout a été dit Van-
née dernière sur le caractère abusif de cer-
taines de ces charges Sf aggravant d'année" en
année , et sur la méthode qui consiste à les ré-
véler aux gouvernements locaux à un mçment
où leurs budgets sont arrêtés en recettes et
en dépenses, d'où perturbation dans leur
éqtiilibret
Pour 1926, c'est un nouvel accroissement
des cllOrges militaires qui s'annonce pour
tIndochine, l'A. O. F., Madagascar, les
Antilles, la Réunion.
Vannée dernière, mes collègues coloniaux
et moi-même avions demandé qu'on fixât une
règle suivant laquelle s'opérerait là discri-
mination entre la part incombant au budget
de l'Etat et celle que devraient être appelés
à supporter les budgets locaux,
La seule règle qu'on nous offre cette
annâe encore, c est celte du bon plakir-1
M. le ministre des Colonies nous verra
donc ,dresser une fois de plus la revendica-
tion des collectivités coloniales contre les
atteintes portées aux principes les plus cer-
tains de leur droit public et à la dlarle d'au-
tonomie financière dont avait prétendu hs
doter la loi de finances du 13 avril 1900.
S'il est légitime et nous le pensons -
que des « contingents » soient réclamés aux
colonies pour allège/y les dépenses de pro-
tection militaire incombant à la méuopolc
du -fait de sa souveraineté, il trous paraît
juste, logique et nécessaire que ce concours
soit mesuré à leur capacité financière et ne
revête pas en tout cas. comme V écrivait. Ar-
ehimbaud, « le caractère détestable d'un
tribut 0. -
Il appartiendra à l'honorable ill, Léon
Perrier, puisque la prospérité de nos établis-
sements d'outre-mer lui est aujourd'hui con-
fiée, de dire au Parlement comment il entend
la ménager, dans l'ordre supérieur de la
justice.
Auguste Brunet
Député de la Hfttoft.
81r
CONSEIL aËNCnîlr DU SËflÉOAL
o*o ̃ ̃ ̃ ̃
Le Conseil Colonial est convoqué en ses-
sion ordinaire pour le 20 novembre.
-oo-
mm lailliérg aisigri-lilemilles
Le Gouvernement espagnol a rompu les
négociations pour le traité de commerce
avec l'Allemagne ; il a frappé les mar-
iahairulises allemandes d'une surtaxe de
80 sur le tarif général et en a mÓmc in-
terdit complètement leur entrées .&n. Afri-
que du nord ci aux lies Canaries.
L'Espagne justifie cette déclaration de
guerre douanière par la lenteur des négo-
ciateurs allemands.
un consulat d'iinroagne a monussa
ne
Un Consulat d'Allemagne vient d'être
créé à Mombassa (Kenya), M. le docteur H.
Speiser en sera île titulaire, sa juridiction
s'étendra sur le Kenya, ,l'Oug:andoa, le Tan-
ganyika et le protectorat de Zanzibar.
La création de ce poste porte à six le
nombre des consulats ayant juridiction sur
J'ensemble de l'est africain anglais.
Le Portugal, l'Italie et les Etats-Unis ont
leurs consulats à iNairobi : l'Allemagne est
installée à Mom'bassa ; la Belgique à Dar es
Salaam et la .France a maintenu son poste
consulaire à Zanzibar.
Les importations de riz à Ceylal
Notre consul à Colombo s'est inquiété de
savoir pourquoi l'Indochine ne figurait pas
au nombre des importateurs de riz à Cey-
lan.
Les marchands et courtiers ceylanais pré-
tendent que les riz de notre colonie asiati-
que, qui sont de quallité sujpéirieure ne con-
viennent pas aux indigènes de l'He, par
suite de leurs prix élevés.
Il semble néanmoins que les exportateurs
de riz indochinois et malgaches devraient
trouver sur le marché ceylanais un débou-
ché pour des riz ordinaires à des prix aussi
réduits que possible.
Les importations de riz à Ceyllan sont
passées de 7.423.833 cwt (quintal de 112 li-
vres anglais » 50 kilos 800), en 1923, à
7.519.186 cwt. en 1924. Pendant .l'année 1928,
le boisseau de riz était pa-yé en moyenne 5
roupies 50. En 1924, le prix moyen a été de
5 rounieS 46.
Il n'est pas surprenant que les -riz d'In-
dochine ne soient pas mentionnés dans les
importations à Ceydan, pas plus d'ailleurs
que dans beaucoup d'autres ports, la plus
grande partie du riz de cotte couonie est
envoyée à Hong-Kong d'où il est ensuite
expédié sous diverses marques qui empê-
chent d'en connaître l'origine.
Une conférence sur le Maroc
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie, M. Victor Jean, débuté des Bouches-
du-Rhôrtfe, a fait sur le Maroc une conférence
dont le succès a été très vif.
Nos abonnis recevront demain un nu-
méro spécial illustré consacré à la parlWt-
pation des colonies 4 V Exposition des ATts
décoratifs modernes.
A LA CHAm&ttE
-
DEBATS
Le budget de l'Algérie
La discussion du budget a été amorcée
à la Glipnibie par l'examen" du budget de
l'Algérie.
A ce propos, M. André Berlhon, député
communiste, qui semble s'intéresser par-
ticulièrement a l'Afrique du Nord, a fait
entendre une protestation à propos de cer-
taines perceptions qui intéressent lu po-
lice en Algérie. C'est naturellement une
charge it fond contre le nouveau Gouver-
neur général, qu'il mène.
Les procédés employés actuellement, dit-il,
sont exactement les mêmes que ceux dont usait
le bloc national.
Bien plus ! Plusieurs de nos camarades sont
allés en Algérie pour faire de la propagande ;
avant même qu'ils aient commencé celle-ci, ils
étaient arrêtés et condamnés, et déjà plus do
soixante ans de prison leur ont été infligés.
Voilà quelle a été la politique de M. Viollette,
gouverneur nommé par le bloc des gauches 1
Non seulement nos camarades ont été con-
damnés, mais, après un simulacre de justice, ils
ont été emprisonnés et sont encore aujourd'hui
au régime du droit commun.
-Le - député communiste parle ensuite do
Férnir Kaleb et des poursuites entamées
contre lui. ce qui lui vaut cette réplique
foudroyante de M. Thomson :
Personne ne pouvait s'attendre ft ce que la
question algérienne fùt aujourd'hui portée à la
tribune U propos d'un vote de crédit budgé-
taire.
En offet, une interpellation avait été déposée
par nos collègues sur notre action au Maroc et
en Algérie et à ce propos nous étions tout prêts
a discuter avec les communistes quelle n été
l'Œuvre du Gouvernement français en Algérie.
Quand l'interpellatfon annoncée vfènara de.
vant la Chambre, il ne nous sera pas difficile
do répondre aux griefs énoncés contre l'admt-
nistration française en Algérie.
On a prononcé dans les journaux communis-
tes le nom de l'émir Khalcd; eh bien 1 si ce
prétendu persécuté a été oxpulsé d'Algérie, n'ou-
bliez pas que c'est sur sa demande, car "il était
rouvert de dettes et ç £ )]gs.-ci, qui s'élevaient il
plus de 100.000 francs, ont été payées par le
ministère des Affaires étrangères.
J'ajoute qui! touche actuellement plus de
50.000 francs par an, soit des Affaires étrangè-
res, soit de 1 administration algérienne : voilà
nos victimes, monsieur Bcrthon ! Au surplus,
nous aurons ici un débat sur l'attitude de la
Kranco vis-à-vis des travailleurs indigènes dont
vous avez parlé et ce débat établira que cette
attitude est co qu'elle a toujours été : géné-
reuse et juste. (Tr(!1 bien très bien !>
L'incident a pris fin après quelques
mot.. de M. Daniel Vincent, ministre du
Commerce, remplaçant le ministre de l'in-
téricur, et le budget'spécial de l'Algérie n
été adopté par 540 voix contre 30.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
Les événements de Syrie ont eu leur
ôulio à la Corntnission des Affaires
Etrangères, où M. Painlevé, président du
Conseil, et M. Aristide Briarid, ministre
des Affaires Etrangères, ont été enten-
dus.
Lu premier, M. ïPainilevé a pris la pa-
role. il a expliqué notamment, dans quel-
les conditions étaient nées les difficultés
du Djebel Druze. Il a montré ensuite pour
quelles causes le mouvement de rebellion
s'est étendu dans la région de Damas où
une alkique a été dirigée par les insurgés
contre lus quartiers chrétiens. Le chiffre
des pertes et l'étendue des décflts causés
pur la répression ont d'ail.leurs été con-
sidérablement exagérés dans une série de
dépêches dont l'origine suspecte est con-
nue. Depuis le début de l'année, les trou-
pes françaises ont perdu moins de 200
hommes et l'ensemble des corps engagés
moins de 000. M. le Président du Conseil
a d'ailleurs ajouté, que l'ensemble des
1,'enseigncmcnts ne pourrait être précisé
d'une manière certaine qu'après l'arrivée
du général Sarrail. Il a donc invité la
Commission à suspendre son jugement
jusqu'à ce qu'elle ait entendu elle-même
le Haut-Commissaire.
M. Aristide Briand a parlé ensuite. II
précisa dans quelles conditions s'organise
la pacification. Il rappela que la Commis.
sion présidée par M. Paul-Boncoul' active
-l'organisation définitive du mandat, en
harmonie avec les populations. De plue,
il insista sur l'impérieuse nécessité de
conserver le mandat que la France pos-
sède sur la Syrie.
Une discussion générale s'engagea en.
suite, à laquelle prirent part MM. Mar-
gaine, André Bcrthon, Frey, Albert
MUhaud, Paul Faure, Désiré Ferry, Paul-
Boncour, Edouard Soulier.
La Commission a été unanime à remer-
cier M. le Président du Conseil et M. le
Ministre des Affaires 'Etrangères des ex-
plications qu'ils lui ont apportées.
RAPPORTS
L'état civil des indigènes musulmans
de l'Algérie
On sait que le Gouvernement a déposé
un projet de ioi portant modification de
la loi du 23 mars 1882 sur la constitution
dë l'état civil des indigènes musulmans de
l'Algérie,
Au nom de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats, M. Roux-
Frcissineng, député d'Oran présente un
rapport concluant à l'adoption du projet
gouvernemental.
-ffl Il
La nouvelle reine du Siam
0-0
Le roi de Siam, qui avait récemment pro-
noncé la déchéance de sa femme du rang de
reine, vient d'élever à la dignité de souve-
raine Chao Chom Suvadana qui, encore que
très jeune, est sur le point d'être mère.
Culture du ri8 en Cochhichhte
La superficie cultivée en rit en Cochin-
chine a été de 1,870.000 hectares en 1925 con-
tre 1.820.000 hectares en 1924.
L'Empereur d' Annam
est mort ,
0-0
Notre dernière information annonçait que
l'edlpereur d'Annam était à l'agonie.
Sa Majesté Khai Dinh est morte le 6 no.
vembre, dans son palais de Hué.
L'empereur défont laisse comme héritier le
petit prince Vinh Thuy, dont M. Charles,
ancien gouverneur général intérimaire de t'in-
dochine, surveille actuellement l'éducation à
Paris.
Le jeune prince va s'embarquer incessam-
ment pour se rendre en Annam. où il recevra
l'investiture, mais ce n'est qu'à une date en-
core éioighée qu'auront lieu les funérailles so-
lennelles de I empereur défunt. Elles entraî-
nent, en effet, un cérémonial très compliqué.
- Les cérémonies funèbres
Dès. la mort. dûment constatée, on noue le
nœud de soie qui représente l'âme du défunt,
puis on lave la" dépouille mortuaire avec de
l'eau dans laquelle on a fait bouillir cinq sor*
tes de fleurs odoriférant."; et l'on introduit dans
la bouche du glorieux mort des perles et d'au-
tres pierres précieuses.
Pour le petit ensevelissement, qui a eu lieu
hier, un lit est installé à l'ouest de la cham-
bre à coucher. On y étend une natte de fleurs,
sur laquelle est placé un tapis avec tout ce
qui est accessoire pour la cérémonie.
Devant le corps, recouvert de ses vêtements,
on offre un sacrifice, composé de mets déli-
cieux : un cochon cuit, des plateaux de riz
gluant, de l'alcool et du bétel. On allume des
bougies, on brûle de l'encens.
Puis on procède au grand ensevelissement
qui nécessite un autre sacrifice et l'on dépose
le corps dans un cercueil en bois de catalpa.
Celui de l'empereur actuel est préparé depuis
longtemps. 4
Le fils du défunt, les princes du sang, les
ducs, ..les grands mandarins civils. et militaires
se prosternent à tour de rôle. Les femmes du
harem leur succèdent qui expriment leur dou-
leur par des cris et des larmes.
A partir de ce iour on offre au défunt, ma-
tin et soir, deux plateaux de mets choisis, avec
des feuilles de papier doré, de l'encene, de
l'alcool et du bétel.
En attendant les funérailles, qui n'ont lieu
que plusieurs mois plus tard, - celles de
l'empereur Gia Long, mort en février 1820,
furent célébrées plus d'une année après
les édits se succèdent, prescrivant le deuil;
annonçant la composition du livre d'or où' se-
ront mentionnés) les titres et contée la vie du
défunt ; interdisant le port des vêtements de
couleur rouge ou violette, l'usage des instru-
ments de musique, etc.
A l'approche du grand jour, les mandarins
annoncent la date des funérailles au Ciel et à
la Terre, aux ancêtres de la famille royale,
au génie de l'Agriculture.
Après de nouveaux sacrifices. le corps est
transporté sur une table-palanquin qui doit être
maintenue horizontale. A cet effet, un vase
rempli (r eau y est déposé. qui permet aux or-
donnateurs de se rendre compte que le corps
n'est soulevé contre les rites dans aucun sens.
Dans tous les villages où passe le cortège,
on brûle des baguettes odoriférantes. Le corps
est suivi d'innombrables porteurs transportant
les objets d'éclat à l'usage da défunt. Puis
on place le cercueil la tête vers le nord dans
un pavillon d'apparat d'abord, dans le sépul-
cre ensuite, et l'on enterre avec lui les objets
précieux dont il se servit pendant sa vie.
- Tels sont, résumés, les rites de la cérémo-
nie funèbre très majestueuse à laquelle pren-
nent part le nouvel empereur, les hauts fonc-
tionnaires et la reine mère, devenue la mère
adoptive des enfants issus des concubines.
Sur le tombeau de Sa Majesté Khai Dinh
figurera sa statue que tous les Parisiens ont pu
voir au salon de 1923.
Condoléances
Dès la réception de la nouvelle, M. Léon
Perrier, ministre desi Colonies, a chargé son
officier d'ordonnance d'aller présenter au prin-
ce héritier Vinh Thuy, qui poursuit actuelle-
ment ses études en France, ses condoléances
attristées.
Le ministre des Colonies a également câblé
au Gouverneur Général de l'Indochine de
transmettre aux membres de la famille impé-
riale et en particulier, à la reine mère, les sen-
timents d'affliction du Président de la Ré-
publique et du Gouvernement pour le deuil
qui vient de frapper la Cour d' Annam
Marins imprudents
0
Le vapeur danois Teselsborg, venant de
Dakar et de la Côte Occidentale d'Afrique, a
eu, en cours de route, plusieurs hommes de
son équipage très éprouvés par leur séjour
sur la côte d'Afrique du fait des fièvres pa-
ludéennes.
Des mesures ont été prises à l'égard de
trois d'entre eux, qui devront être, dès leur
arrivée au port de Bordeaux, hospitalisés à
Saint-André.
Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il n'y
ait pas plus de marins étrangers touchés par
les fièvres. En effet, les équipages des na-
vires hollandais, danois, suédois, allemands
descendent presque toujours à terre sans cas-
que colonial, mais seulement avec une cas-
quette, voire nu-tête. Leurs consuls de-
vraient veiller à ce qu'ils ne débarquent ja-
mais sans casque.
A bord, les tentes installées sur le pont des
navires les protègent tout juste; mais, à
terre, c'est dangereux d'être en casquette dès
qu'on atteint le 160 de latitude nord, c'est-à-
dire à hauteur de Saint-Louis-du-Sénégal,
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Avant de prendre le train pour Paris où
il est arrivé hier matin, le maréchal Pétain
a déclaré en débarquant à Marseille du
a Gouverneur-Général-Chanzy » :
- Abd el Krim est maintenant bloqué. Il
n'est plus ù craindre. Je .pllsse la main a la po-
litique, l'uctiou militaire est lerminée.
Le maréchal, qui était accompagné du
capitaine Mast, de son état-major, et de
son officier d'ordonnance, le lieutenant.
Milles-Cump, s'est rendu dans la matinée
au cimetière Saint-Pierre pour saluer le
monument des volontaires, inauguré ré-
cemment par M. de Monzie.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Voici quolle sera la répartition des trou-
pes pour l'hivernage :
Une partie de l'etatimajor viendrait à Ra-
bat, et l'autre ipartie resterait à Fez.
La répartition d-es troupes sur lie front se-
rait la suivante : lu division Hergault à
l'ouest ; Ja division Billotte au centre : la
division Vernois chez les Tsôuls et les Bra-
nes ; ladivisioiiniarocaine du génér Pas-
quier à li'est. Une division 'serait réservée
pour l'urunéc de la région de Casablanca, de
Habut et de Kcruitra.
La relève;est iprévuc gar diyision au cours
de l'hiver, tandrs que vingt et un bataillons
des unités 'blunchcs seront rapatriés.
Secteur du centre. - L'ennemi a tenté de
franchir l'Ouergha à 0 kilomètres à l'est de
Fezel-Bruli ; il a été jepoussé facilement et
avec des pertes par les .partisans.
A SIut, on signale que les notables de la
région nond de ce poste ont ouvert des pour-
parlers dnns le but de réaSiser une entente.
Secteur ila .10° corps. - Dans la région
de Tazzemaka, l'ennemi manifeste quelque
uetivité. 111 a ctô dispersé par Je feu aes po-
sitions frunenises.
Secteur de l'ouest. - Dans la soirée du 3
novembre, une reconnaissance de nos parti-
sans Boni Hou liane a chassé un groupe
de dissidents, à Ksel, au nord de Tabouda.
Une sO\Jho. tentée au sud de l'Ouergha par
des dissidents qui avaient franchi da ri.
vière vers El Fabnrth, à 16 kilomètres du
Fez ci Bali, a été facilement ropoussée par
nos ipartisans qui ont ooeasionné quelques
portes ù l'enraomi. -
L'aviation
Le G novembre, l'aviation a bombarde
Chechaouen.
A l'occasion des fêtes de l'Armistice, lo
général de Chambrun remettra son dra-
peau au 37e régiment d'aviation.
Les soumissions
Deux familles Sella et Bou Banc sont
rentrées de dissidence, les Boni' Amret,
sollicités de fournir des guerriers au chef
riffain, feraient preuve d'une grande lassi-
tude.
Des notables KoùiÏa, du djebel de la
région au nord-oucst de Sker, sont entrés
IJIl relations avec nous pour manifester
tour désir d'une entente. Vingl-cinq ramil-
les Ilityana, Ouled Bouchta, Ouled Aissa et
Melulsu, sont rentrées de dissidence.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Ce que pense Alphonse XIII
Le roi d'Espagne aurait déclaré à un
rédacteur de l' « imparcial » de Montevideo,
qu'il s'étonne que la lutte de l'Espagne
contre Abd el Krim ait rencontré aussi peu
de sympathies iL l'étranger. -
I.p dûpurt de rivspHftne et de la Frruieo du
Maroc sérail le signal de la révolta el, en peu
de temps, les musulmans se rendrtïïent maîtres
île tout le Nord do l'Afriue, du Soudan à la
Méditerranée, ce qui augmenterait, de cent pour
cent les difficultés de l'Angleterre dans toutes
ses colonies en terre d'Islum.
Des émissaires Rifains à Tanger
Plusieurs émissaires îûfains seraient ar-
rivés à Tanger. On déduit de cette visita
qu'un nouvel effort va être tenté pour négo-
cier la paix. Cette éventualité est d'autant
plus possiible, ajoute le Sunday Times, que
la situation d'Abd el Krim est loin d'être
bonne, encore qu'elle ne soit pas désespé-
rée. En outre, les tribus des Boni Ider, des
Beni Saïd et quelques groupes des Andge-
ras ont aussi envoyé des représentants à
Tanger.
Mais sa nous nous reportons à de récen-
tes déclarations de M. Stecg dès son arri-
vée. à Rabat, ces émissaires seraient sur-
tout des amateurs, des dillctanles, parfois
assez documentés, il est vrai, mais nulle-
ment des ambassadeurs et n'ayant nulle-
ment l'influence qu'ils se donnent.
Le Capitaine anglais Gardner, qui passe
pour être depuis deux ans un des conseil-
lers intimes d'Abd el Krim, est arrivé à
Tanger sur son yacht « Estrella », venant
du Rif.
Le rapatriement des soldats libérables
Le immislre de la Guerre, se préoccupant
des conditions materioUcs et hygiéniques
dans lesquelles aura lieu lie transport des
soldats libérables rapatriés du Maroc et du
Levant, vient de prescrire que toutes les
mesures soient prises tant dans les centres
de groupement avant rembarquement
que pendant la traversée et lors du débar-
quement, pour leur éviter toute fatigue inu-
tile.
En particulier, les généraux commandant
les corps d'armées sur le territoire desquels
sont situés les ,ports de débarquement, de-
vront s'assurer que les installations maté-
rielles ont été bien aménagées et les pres-
criptions sanitaires bien observées, tant
pendant la traversée que lors do l'arrivée
des détaChements,
Abd el Krim n'est pas un belligérant
Une erreur que commettent les groupes
de gauche est de donner au chef rifain,
en rébellion contre le sultan du Maroc
l'allure d'un grand guerrier. Or Abd-el-
Krim n'est pas un belligérant, mais seu-
lement un chof de bande ; c'est ce qu'ont
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