Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 octobre 1925 24 octobre 1925
Description : 1925/10/24. 1925/10/24.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397007g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
NUMERO MENSUEL ILLUSTRE
PRIX : 3 ft -.
SAMEDI 24 OCTOBRE 1925.
- - ..,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN --
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR VUES ANNALES COLONIALES" SÔHT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU. JOURMAIL
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DIRECTEURS : MARCEL et U.-G. THÉBAULT
Rédaction et Admlili'rttun : à4, Ru6 du Obe, PARIfiE-1'r Tckplime : UltiVAR 10 57
Un an 8 mois J ruois
ABONNEMENTS t S France et Colonies. 80 Il 45 » 2 » »
avec Uluitré ( Etranger 120 » 65 Il 35 )
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L'Afrique Equatoriale Française
0le)Okl e F n ç ais
• –̃ usai -
L ŒUVRE A POURSUIVRE
de$*» 1
Notre Afrique Equatoriale constitue
un merveilleux réservoir des produits
les plus divers et c'est avec raison que
la Métropole compte en poursuivre l'ex-
ploitation méthotique.
Malgré la richesse du sol et du sous-
sol, cette exploitation est actuellement
conditionnée par la création d'un che-
min de fer reliant Brazzaville à l'Océan
et assurant la possible évacuation vers
la côte des produits de la colonie.
La stagnation de nos possessions con-
golaises où nous sommes depuis long-
temps installés a fourni souveftt des ar-
guments pour juger avec sévérité notre
action colonisatrice.
L'opinion française s'est souvent
épiue, en comparant les résultats obte-
nus par la Belgique dans ses posses-
sions équatoriales avec la situation de
l'Afrique Equatoriale française repré-
sentée Jptnme un pays déshérité, rongé
par les ifèvres et dont la population se-
rait définitivement en voie ce dispari-
tion du fait de la maladie du sommeil.
Pour apprécier la. prospérité des terri-
toires fécondés par 1 action coloniale de
la Belgique, il est nécessaire de spécifier
que sur le Congo e, nos voisins ont
porté tous leurs efforts, tandis que la
France devait songer à outiller des co-
lonies plus anciennes, plus rapprochées
rie-kl Métropole et pouvant lui fournir
immédiatement, et en quantité, des ma-
tières premières exploitables.
Quant à l'esprit d'entreprise des Bel-
ges, il s'est manifesté, nous devons le
reconnaître, par la créatio.un grand
nombre de Sociétés coloniales, indus-
trielles, commerciales et agricoles, ayant
présentement investi plus de six mil-
liards de capitaux dans les affaires de
la colonie.
Le Chemin de fer à voie étroite de 400
kilomètres construit du Pool à l'Océan a
jusqu'ici monopolisé les débouchés inté-
rieurs, malgré l'application de tarifs éle-
véJ.
Or, tandis que nos voisins poursui-
vaient méthodiquement ces efforts de
mise en valeur, notre action colonisa-
trice, commencée au Gabon, voyait nos
explorateurs et nos officiers, avec des
moyens de fortune hélas bien faibles,
poursuivre la conquête du Moyen-Con-
go, de TOubangui et aller vers le Tchad.
Mais leur effort individuel et les cré-
dits mis à leur disposition ne leur per-
mettaient pas d'équiper le pays qu'ils
traversaient et dont ils prenaient pos-
session, comme l'eût fait une conquête
militaire, ainsi que cela s'est produit à
Madagascar, en Afrique Occidentale.
Ainsi au lendemain même de l'autono-
mie des colonies du groupe ét de la créa-
tion du Gouvernement général de l'Afri-
que Equatoriale Française, l'adminis-
tration civile se trouvait en présence de
territoires imparfaitement connus, ne
possédant que des éléments embryon-
naires d'organisation administrative,
avec une absence complète de routes et
de lignes télégraphiques.
M. Martial Merlin et mon ami M.
Victor Augagneur ont fait preuve lors
de leur passage à Brazzaville des plus
brillantes qualités en prenant possession
de vastes territoires avec des effectifs
restreints et des crédits infimes.
Quant au chemin de fer vital pour
l'A. E. F., M. Victor Augagneur, avec
l'esprit de décision et l'énergie qui le
caractérisent, trois mois après son arri-
vée à Brazzaville, mettait fin à la pério-
de des études. qui duraient depuis
plus de vingt ans et passait à la phase
d'exécution, ouvrant les travaux entre
le port fluvial de Brazzaville et le port
maritime de Pointe-Noire. -
Sous son active impulsion, les chan-
tiers s'organisèrent sur deux points ex-
trêmes avec une activité laissant prévoir
que lorsque les travaux auraient atteint
leur pleitt dévelopement, on pourrait at-
teindre une vitesse moyenne de 80 à ion
kilomètres par an, réalisée déjà lors de
la construction de la deuxième partie
du chemin de fer de la Guinée française.
La zone du futur chemin de fer tra-
verse tout d'abord une région collinai-
re argilo-sablonneuse d'un parcours as-
sez facile avec des côtes maximum de
150 mètres. Boisée dans les fonds et her-
beuse sur les hauteurs, cette zone est ri-
che en palmiers à hbile.
A cette région succède vers l'est une
zone montagneuse et forestière, c'est le
massif du Mayombé déchiqueté en une
multitude de chaînons et de croupes
aux pentes abruptes fermant d'étroites
vallées.
Le Mayombé franchi, la forêt cesse
et fait place aux savanes. On aborde
là une région minière intéressante, puis
on rejoint vers l'est, l'ancienne route
des caravanes. C'est ensuite un massif
de sable encore un peu accidenté jus-
qu'aux abords de Brazzaville.
Au lendemain de la nomination de M.
Antonetti, Gouverneur général de l'A.
E. F., M. Daladier, ministre des Colo-
nies, obtenait du Conseil des ministres
l'inscription dans la loi de finances d'un
crédit de 300 millions devant s'ajouter
aux 70 millions de travaux déjà enga-
gés pour achever le « Brazzaville-
Océan ».
L'accueil fait au projet par le Parle-
'Iftb&; cu''U:tsure 'le- vote rapttïe, et les mo-
dalités financières seront ensuite réglées
à la veille de l'Emprunt.
L'opinion française elle-même, présen-
tement assez réservée quant aux dépen-
ses coloniales, a fait un accueil favora-
ble au projet, comprenant enfin qu'en
face des travaux ferroviaires exécutés au
Soudan, au Cameroun, au Congo Belge,
la France se devait d'outiller économi-
quement l'Afrique Equatoriale en la do-
tant d'un chemin de fer et d'un port qui
lui assurent un trafic plus facile vers
l'Europe.
M. le Gouverneur général Antonetti a
projeté la création d'une piste automo-
bilable entre Bangui et le point termi-
nus de la navigabilité du Nyong, réuni
au port de Douala par une voie mixte
en cours de réalisation.
Ainsi donc, les produits du Tchad
trouveront leur écoulement naturel par
la voie fluviale de la Bénoué, dont la
franchise nous est accordée par la con-
vention de 1898 avec l'Angleterre.
Une voie transversale faisant partie
du programme de grands travaux sera
aussi réalisée par la jonction des bassins
de l'Oubangui et du Chari au moyen
d'un chemin de fer à voie étroite de 375
kilomètres entre Bangui et Bataneafo,
dont un épi atteindra l'aval du bief su-
périeur de l'Oubangui.
Ainsi, on pourra aller rapidement de
Pointe-Noire au lac Tchad et poursuivre
jusqu'aux frontières du Soudan Egyp-
tien.
Signalons d'autre part, que, pour ac-
célérer les communications avec l'Ou-
bangui, M. Antonetti va, dès l'automne
prochain, faire ouvrir une route accessi-
ble aux automobiles, parallèle au fleuve
entre Brazzaville et Bangui.
Par la suite, les relations entre le
fleuve moyen et le Haut-Ogooué seront
améliorées en. attendant la construction
d'une piste provisoire utilisée par les
poids lourds entre les extrémités des
chantiers du chemin de fer. De la sorte,
se constituera, avant l'achèvement du
rail, une artère économique de fortune
entre Brazzaville et la mer.
L'énergie manifestée par M. le Gou-
verneur général Antonetti nous est un
sûr garant de la rapide exécution des
travaux du « Brazzaville-Océan ».
Char In Debiwrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Finonces
,- et du Affaires Etrangères.
LES POSSIBILITÉS ECONOMIQUES
il.. 1
L'Afrique Equatoriale Française est certaine-
ment une des plus mal connues de nos colonies
et ce que l'on en connaît n'est guère de nature
à faciliter sa mise en valeur. Lointaine, maladie
du sommeil, budget en déficit nécessitant l'aide
constante de la Métropole, elle apparaît comme
une sorte de poids mort que la France traîne
derrière elle.
Bien que basé sur des faits précis, ce juge-
ment n'est pas exact. Il ne tient pas compte
de ce fait que toute mise en valeur nécessite
un apport de capital qui a toujours manqué à
l'A. E. F. Non seulement et contrairement à
toutes nos autres possessions, elle n'a rien ou
presque rien reçu de la métropole, bien plus,
en imposant à sa seule colonie côtière (Gabon),
le régime douanier métropolitain, elle l'a em-
pêchée de se procurer des ressources avec ses
droits de douanes, comme d'autre part, elle
a dû payer elle-même de ses hommes et de
son argent sa propre conquête, développer
même cette du Cameroun, elle s'est trouvée
dans 1 impossibilité de se constituer ce mini-
mum de routes, de lignes télégraphiques, de
voies ferrées, sans lequelles il n' y a pas à notre
époque de développement économique possi-
ble.
Mais on aurait tort de conclure que n' ayant
pas donné grand'chose jusqu'à présent, elle ne
soit pas intéressante. Ce serait là une grave
erreur. L'A. E. F. peut devenir un des grands
téservoirs de matières premières du monde
comme le Congo Belge l'est déjà, à condition
qje l'on puisse y circuler et- en évacuer les
prod uits.
La construction du chemin de fer est un acte
important, mais il n'est que le premier de ceux
que comporte une ryîse en valeur. Permettant à
la colonie de commencer à exporter, il lui per-
mettra de trouver es ressources, qui judicieuse-
ment employées, permettront de commencer à
constituer rillage économique, routes, etc.,
sans lesquelles ce pays ne saurait prospérer.
Que pourra nous fournirai'A. E. F. ? C'est
ce que nous allons étudier.
Le Congo n'est pas seulement, comme on le
proit généralement, un pays producteur d'ivoire
et de caoutchouc, il peut nous envoyer d'autres
richesses en matières grasses (palmistes, arachi-
des, karité, etc.), en cétéales (mil, maïs, etc.),
en cultures, riches (cacao, café, vanille, etc.),
en textiles (coton, sisal, etc.). Sa forêt contient
la gamme de tous les bois depuis les plus durs
jusqu'aux plus l'endres. 11 en est de même de sa
faune- domestique (bœufs, moutons, chèvres,
volailles, etc.), ainsi que de son sous-sol, en-
core fort peu mis en valeur, mais qui n'en est
pas moins riche naturellement.
La voie ferrée en construction fécondera
puissamment dans tous ces domaines, les ré-
gions qu'elle desservira.
RICHESSES FORESTIERES
Les bois sont et demeureront, pendant de
lcngues années encore, l'élément principal de
Scioric nu toi'lomHrc 18 sur U: rhr.min du fer Cmiffo Oci'an
la richesse naturelle de notre Afrique Equato-
riale..
Ses ressources forestières, sont immenses et
la sylve congolaise s'étend sur plus de quarante
millions d'hectares ; les possibilités d'exploita-
tion sont intimement liées aux facilités d'expor-
tation.
En dehors d un grand nombre d exploitants
privés, et surtout de Sociétés, le Consortium
des grands réseaux ferrés français a obtenu une
immense concession qu'elle exploite pour ses
besoins en iraverses de chemin de fer. Une
flotte spéciale est affectée au transport de ces
traverses entre le Gabon et la Métropole.
Les essences sont des plus variées et convien-
nent aux usages les plus divers : charpenterie,
menuiserie, ébénisterie, teinturerie, fabrication
de pâte à papier.
On doit citer, au nombre des essences les
plus demandées: l'acajou. l'okoumé, excellent
bois de contreplacage qui constitue le gros élé-
ment des exportations ch bois, des bois demi-
tels que le kambala, le noyer du Gabon,
te
durbs, ilinga ; des bois durs comme le corail, le
moabi. le movingui, des bois très fins, tels que
l'ébène, le zinganaf le palissandre ; des bois
terdtes tels que le kombo-kombo, le tuli-
pier.
Les principaux marchés des bois coloniaux
étaient autrefois Liverpool et surtout Hambourg.
Ce dernier a perdu actuellement de son im-
portance, bien que l'Allemagne consomme de
grandes qualités de bois d'okoumé notamment.
Parmi les marchés actuels, il faut citer le
Havre, Marseille et surtout celui de Bordeaux,
qui a été créé récemment.
L'Afrique Equatoriale Française a exporté
50.973 tonnes en 1921 pour une valeur totale
ch plus de quatre millions et demi de francs,
pour monter par paliers progressifs à 117.000
tonnes en 1924, pour les seulà trois premiers
trimestres.
Dans ce chiffre l' okoumé seul entre pour
102.280 tonnes.
Les bois du Gabon ont une valeur élevée,
L'acajou en rondins vaut en France, suivant les
marchés, de 400 à 600 fr. la tonne, l'okoumé
de 200 à 500 francs, le noyer de 475 à 525 fr.
et l'ébène, le plus précieux de 1.200 à 1.700
francs la tonne.
Mais si notre A. E. F. est riche de nuarante
millions d'hectares de forêts d'un seul tenant,
sans compter les bois et galeries forestières
épars sur tout le territoire, la zone côtière seule
en est actuellement exploitable. Elle l'est lar-
gement, au Gabon, par les estuaires de la
Mondah et du Gabon-Como ; au nord et sur-
tout au centre nar l'estuaire de lOgooué, les
lacs de l'Ogooué inférieur, la N'Gounié infé-
rieure et la laszune de Fernan Va7
- - - ------- --.
Les rades actuelles de la Mondah, de Li-
breville et de Port Gentil offrent à ces régions
les bases d'embarquement idéales, les radeaux
de bois pouvant être amenés directement le lots
des lfancs des navires.
Au sud, la barre implacable qui exige l'em-
barquement à la « touline » ne permet que
quelques exploitations locales : lagunes dj
Setté Cama, de Mayoumba, de Konkouati
et du Kouiilou inférieur. Bientôt, cepen-
dant, la construction du port de Pointe Noire
et du chemin de fer de Pointe Noire à Brazza-
ville permettront la mise en valeur d'une par-
tie de la magnifique forêt du Mayombe, où
l'industrie locale pourra puiser les bois d' œu-
vre dont elle a besoin.
La caractéristique principale de la forêt équa-
toriale est loin d'être essentiellement hétéro-
gène. Des milliers d'espèces arborescentes, la
plupart encore inconnues, la composent, mais
l'association de ces espèces varie extrêmement
avec la latitude et le climat, avesc l'action de
i homme et avec le terrain.
Par contre, cette variété d'essences fores-
licres nous permet de trouver dans notre
A. E. F. en particulier, des bois pour tous nor-
IIS¡HJ(. lJs maintenant, malgré l'insuffisance
de l'outillage économique die la colonie, la
difficulté de la main-d'œuvre et la cherté du
fret, les demendes de la métropole en bois de
dérodage, de tranchage, d'ébénisterie, de
mculure. de menuiserie, de parquet de luxe,
de charpentes spéciales (pilotis de marine et
constructions navales) peuvent y être satis-
faites.
Les bois coloniaux doivent être classés, non
pas ccmme on l'a fait jusqu'à présent, par ana-
logie avec les bois de pays auxquels par suite
de qualités toutes différentes, ils ne peuvent être
comparés, maii selon l'emploi auquel ils peu-
vent être lecV,,uquement destinés, Le principe
de ce nouveau classement a été approuvé par
I association « Colonies Sciences » et par le
Congrès forestier international de Grenoble.
On peut donc classer les principaux bois de
l'Afrique Equatoriale Française de la manière
suivante :
1 U Bois de déroulage : Okoumé, Limbo,
acajour d'Afrique, noyer du Gabon.
2° Bois d'ébénisterie. Ebàne, Zingana,
Rubinga, acajou d'Afrique, Limbe, noyer du
Mayotnbe, noyer du Gabon, Movingui, Troko,
Isobé. Padonk, Douka, Moabi, Niové, Biliif-
ga, Okoumé.
3° Bois de moulure. Noyer du Gabon.
Limbo, Evino, Bahia, Okoumé même.
4° Bois de menuiserie. Okoumé, Limbo,
Troko, Bilingâ, Evino, Bahia, Movingui.
Tsourbé.
5° Bois de parquet Je hxe. Troko, Bi-
linga, Azobé, Douka, Mosbi, Niové, Movin-
gui.
6° Bois de charpente spéciale. Troko.
Azobé.
La production congolaise en acajou et bois
d'ébénisterie divers pour ameublement ne s'est
nullement accru..
Les raisons de prix de revient et de conser-
yation qui limitent les exportations de bois
d' oeuvre n'existent cependant pas pour les bois
d'ébénisterie proprement dits.
Le prix de revient fob en est, il est
vrai, plus élevé que celui » de l'okoumé, le dou-
ble même, car ils proviennent tous d'essences
forestières très disséminées, et la plupart. trop
lourds, ne flottent pas.
Mais nos ébénistes du Faubourg Saint-An-
toine n'hésitent pas à payer, en Amérique, en
francs-or, des bois au*ils pourraient avoir pout
le même nombre de francs-papiers dans non
colonies.
fis reprochant aux bois coloniaux d'être di f.
ficiles à travailler, de prendre peu dans l'outil,
d'user rapidement ceux-ci, de produire des
poussières nocives, de jouer et se fendre, de
perdre leurs belles couleurs qui brunissent à la
lumière ou blanchissent sous le salpêtre.
De plus, lorsque l'un d'eux leur donne à peu
près satisfaction. ils ne peuvent plus s'en pro.
curer, ou bien c'en est un autre tout à fait dif-
férent qu'on leur livre sous le même nom.
Seul, ce dernier grief nous paraît quelque peu
justifié, l' insufifsance des études des bois afri-
cains, suspendues en fait depuis plusieurs an-
nées, en était surtout cause.
Mais il est faux de dire que, seules, les qua-
lités d'acajou d'Amériaue répondent aux be-
soins de leur industrie d'ameublement de luxe.
Les bois coloniaux se travaillent aussi bien
que les autres bois, lorsqu' on sait les travailler
avec un outillage ap'yroorié et dans le sens
convenable, ils ne travaillent pas plus que les
bois indigènes, si om a soin de les débiter con-
venablement et de ne les mettre en œuvre que
complètement secs. Leur teneur est aussi bonne
et leurs vives couleurs pourront être conservées
ou leurs défauts de coloration masqués par un
vernissage approprié.
Si le Gahnn n'est plus le principal producteur
d'ébène, il produit, du moins, l'ébène de meil-
leure qualité, provenant surtout du bassin moyen
de l'Ogooué, et bois de cœur noir d'une ébé-
nacée de quatrième grandeur, le Dyospiros
Evila que l'on exploite en bûches que l'on peut
porter jusqu'au port fluvial le plus proche.
Mais si l'ébène ncir s'est raréfié dans les
zones facilement exploitables, le quatrième
étage de la forêt n' en est pas moins en partie
fourni par d'autres ébénacées susceptibles de
fournir des bois d'ébénisterie de fantaisie, à
grain très fin acquérant un beau poli, faciles à
tourner et aux teintes varices : blanc veiné de
diverses couleurs ; noir, feu, violet, que l'on
peut accentuer par une exposition prolongée à
la lumière et surtout dans la vase des marigots.
Il y a aussi dzs ébènes blancs pouvant être
utilisés comme manches de couteaux et para-
pluies, ou cannes, et dans l'ébsnisterie de fan-
taisie.
Par aiHeurs, le papyrus existe dans notre
colonie en des charrns immenses, et pourrait
servir éventuellement pour la préparation de la
pâle N papier.
A ce végétal, et comme susceptibles des
même!! emplois, noi's rouvens joindre quelques-
unes des espèces déjà mentionnées ci-dessus,
notamment le fromager, le parasolier, l'avome,
l'odiiénéga, le fraké, le limbo, le bahia.
Si, en général, le travail de la forêt est déjà
intense au Gabon, malheureusement, il n' a ja-
mais été exécuté dans les conditions d'une
exploitation régulière et scientifique. On a trop
servent dédaigné les règles les titis élémentaires
de la sylviculture et laissé le Pahouin bûcheron
impitoyable, abattre les arbres de toutes es-
sences, sans tenir compte ni de l'âge, ni de la
saison.
Quoi qu'il en soit, il est incontestable que,
depuis un certain nombre d'années, l'exploita-
tion et le commerce des bois du Gabon a régu-
lièrement progressé et ne pourra que se déve-
lopper encore si on fournit aux exploitants des
PRIX : 3 ft -.
SAMEDI 24 OCTOBRE 1925.
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Notre Afrique Equatoriale constitue
un merveilleux réservoir des produits
les plus divers et c'est avec raison que
la Métropole compte en poursuivre l'ex-
ploitation méthotique.
Malgré la richesse du sol et du sous-
sol, cette exploitation est actuellement
conditionnée par la création d'un che-
min de fer reliant Brazzaville à l'Océan
et assurant la possible évacuation vers
la côte des produits de la colonie.
La stagnation de nos possessions con-
golaises où nous sommes depuis long-
temps installés a fourni souveftt des ar-
guments pour juger avec sévérité notre
action colonisatrice.
L'opinion française s'est souvent
épiue, en comparant les résultats obte-
nus par la Belgique dans ses posses-
sions équatoriales avec la situation de
l'Afrique Equatoriale française repré-
sentée Jptnme un pays déshérité, rongé
par les ifèvres et dont la population se-
rait définitivement en voie ce dispari-
tion du fait de la maladie du sommeil.
Pour apprécier la. prospérité des terri-
toires fécondés par 1 action coloniale de
la Belgique, il est nécessaire de spécifier
que sur le Congo e, nos voisins ont
porté tous leurs efforts, tandis que la
France devait songer à outiller des co-
lonies plus anciennes, plus rapprochées
rie-kl Métropole et pouvant lui fournir
immédiatement, et en quantité, des ma-
tières premières exploitables.
Quant à l'esprit d'entreprise des Bel-
ges, il s'est manifesté, nous devons le
reconnaître, par la créatio.un grand
nombre de Sociétés coloniales, indus-
trielles, commerciales et agricoles, ayant
présentement investi plus de six mil-
liards de capitaux dans les affaires de
la colonie.
Le Chemin de fer à voie étroite de 400
kilomètres construit du Pool à l'Océan a
jusqu'ici monopolisé les débouchés inté-
rieurs, malgré l'application de tarifs éle-
véJ.
Or, tandis que nos voisins poursui-
vaient méthodiquement ces efforts de
mise en valeur, notre action colonisa-
trice, commencée au Gabon, voyait nos
explorateurs et nos officiers, avec des
moyens de fortune hélas bien faibles,
poursuivre la conquête du Moyen-Con-
go, de TOubangui et aller vers le Tchad.
Mais leur effort individuel et les cré-
dits mis à leur disposition ne leur per-
mettaient pas d'équiper le pays qu'ils
traversaient et dont ils prenaient pos-
session, comme l'eût fait une conquête
militaire, ainsi que cela s'est produit à
Madagascar, en Afrique Occidentale.
Ainsi au lendemain même de l'autono-
mie des colonies du groupe ét de la créa-
tion du Gouvernement général de l'Afri-
que Equatoriale Française, l'adminis-
tration civile se trouvait en présence de
territoires imparfaitement connus, ne
possédant que des éléments embryon-
naires d'organisation administrative,
avec une absence complète de routes et
de lignes télégraphiques.
M. Martial Merlin et mon ami M.
Victor Augagneur ont fait preuve lors
de leur passage à Brazzaville des plus
brillantes qualités en prenant possession
de vastes territoires avec des effectifs
restreints et des crédits infimes.
Quant au chemin de fer vital pour
l'A. E. F., M. Victor Augagneur, avec
l'esprit de décision et l'énergie qui le
caractérisent, trois mois après son arri-
vée à Brazzaville, mettait fin à la pério-
de des études. qui duraient depuis
plus de vingt ans et passait à la phase
d'exécution, ouvrant les travaux entre
le port fluvial de Brazzaville et le port
maritime de Pointe-Noire. -
Sous son active impulsion, les chan-
tiers s'organisèrent sur deux points ex-
trêmes avec une activité laissant prévoir
que lorsque les travaux auraient atteint
leur pleitt dévelopement, on pourrait at-
teindre une vitesse moyenne de 80 à ion
kilomètres par an, réalisée déjà lors de
la construction de la deuxième partie
du chemin de fer de la Guinée française.
La zone du futur chemin de fer tra-
verse tout d'abord une région collinai-
re argilo-sablonneuse d'un parcours as-
sez facile avec des côtes maximum de
150 mètres. Boisée dans les fonds et her-
beuse sur les hauteurs, cette zone est ri-
che en palmiers à hbile.
A cette région succède vers l'est une
zone montagneuse et forestière, c'est le
massif du Mayombé déchiqueté en une
multitude de chaînons et de croupes
aux pentes abruptes fermant d'étroites
vallées.
Le Mayombé franchi, la forêt cesse
et fait place aux savanes. On aborde
là une région minière intéressante, puis
on rejoint vers l'est, l'ancienne route
des caravanes. C'est ensuite un massif
de sable encore un peu accidenté jus-
qu'aux abords de Brazzaville.
Au lendemain de la nomination de M.
Antonetti, Gouverneur général de l'A.
E. F., M. Daladier, ministre des Colo-
nies, obtenait du Conseil des ministres
l'inscription dans la loi de finances d'un
crédit de 300 millions devant s'ajouter
aux 70 millions de travaux déjà enga-
gés pour achever le « Brazzaville-
Océan ».
L'accueil fait au projet par le Parle-
'Iftb&; cu''U:tsure 'le- vote rapttïe, et les mo-
dalités financières seront ensuite réglées
à la veille de l'Emprunt.
L'opinion française elle-même, présen-
tement assez réservée quant aux dépen-
ses coloniales, a fait un accueil favora-
ble au projet, comprenant enfin qu'en
face des travaux ferroviaires exécutés au
Soudan, au Cameroun, au Congo Belge,
la France se devait d'outiller économi-
quement l'Afrique Equatoriale en la do-
tant d'un chemin de fer et d'un port qui
lui assurent un trafic plus facile vers
l'Europe.
M. le Gouverneur général Antonetti a
projeté la création d'une piste automo-
bilable entre Bangui et le point termi-
nus de la navigabilité du Nyong, réuni
au port de Douala par une voie mixte
en cours de réalisation.
Ainsi donc, les produits du Tchad
trouveront leur écoulement naturel par
la voie fluviale de la Bénoué, dont la
franchise nous est accordée par la con-
vention de 1898 avec l'Angleterre.
Une voie transversale faisant partie
du programme de grands travaux sera
aussi réalisée par la jonction des bassins
de l'Oubangui et du Chari au moyen
d'un chemin de fer à voie étroite de 375
kilomètres entre Bangui et Bataneafo,
dont un épi atteindra l'aval du bief su-
périeur de l'Oubangui.
Ainsi, on pourra aller rapidement de
Pointe-Noire au lac Tchad et poursuivre
jusqu'aux frontières du Soudan Egyp-
tien.
Signalons d'autre part, que, pour ac-
célérer les communications avec l'Ou-
bangui, M. Antonetti va, dès l'automne
prochain, faire ouvrir une route accessi-
ble aux automobiles, parallèle au fleuve
entre Brazzaville et Bangui.
Par la suite, les relations entre le
fleuve moyen et le Haut-Ogooué seront
améliorées en. attendant la construction
d'une piste provisoire utilisée par les
poids lourds entre les extrémités des
chantiers du chemin de fer. De la sorte,
se constituera, avant l'achèvement du
rail, une artère économique de fortune
entre Brazzaville et la mer.
L'énergie manifestée par M. le Gou-
verneur général Antonetti nous est un
sûr garant de la rapide exécution des
travaux du « Brazzaville-Océan ».
Char In Debiwrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Finonces
,- et du Affaires Etrangères.
LES POSSIBILITÉS ECONOMIQUES
il.. 1
L'Afrique Equatoriale Française est certaine-
ment une des plus mal connues de nos colonies
et ce que l'on en connaît n'est guère de nature
à faciliter sa mise en valeur. Lointaine, maladie
du sommeil, budget en déficit nécessitant l'aide
constante de la Métropole, elle apparaît comme
une sorte de poids mort que la France traîne
derrière elle.
Bien que basé sur des faits précis, ce juge-
ment n'est pas exact. Il ne tient pas compte
de ce fait que toute mise en valeur nécessite
un apport de capital qui a toujours manqué à
l'A. E. F. Non seulement et contrairement à
toutes nos autres possessions, elle n'a rien ou
presque rien reçu de la métropole, bien plus,
en imposant à sa seule colonie côtière (Gabon),
le régime douanier métropolitain, elle l'a em-
pêchée de se procurer des ressources avec ses
droits de douanes, comme d'autre part, elle
a dû payer elle-même de ses hommes et de
son argent sa propre conquête, développer
même cette du Cameroun, elle s'est trouvée
dans 1 impossibilité de se constituer ce mini-
mum de routes, de lignes télégraphiques, de
voies ferrées, sans lequelles il n' y a pas à notre
époque de développement économique possi-
ble.
Mais on aurait tort de conclure que n' ayant
pas donné grand'chose jusqu'à présent, elle ne
soit pas intéressante. Ce serait là une grave
erreur. L'A. E. F. peut devenir un des grands
téservoirs de matières premières du monde
comme le Congo Belge l'est déjà, à condition
qje l'on puisse y circuler et- en évacuer les
prod uits.
La construction du chemin de fer est un acte
important, mais il n'est que le premier de ceux
que comporte une ryîse en valeur. Permettant à
la colonie de commencer à exporter, il lui per-
mettra de trouver es ressources, qui judicieuse-
ment employées, permettront de commencer à
constituer rillage économique, routes, etc.,
sans lesquelles ce pays ne saurait prospérer.
Que pourra nous fournirai'A. E. F. ? C'est
ce que nous allons étudier.
Le Congo n'est pas seulement, comme on le
proit généralement, un pays producteur d'ivoire
et de caoutchouc, il peut nous envoyer d'autres
richesses en matières grasses (palmistes, arachi-
des, karité, etc.), en cétéales (mil, maïs, etc.),
en cultures, riches (cacao, café, vanille, etc.),
en textiles (coton, sisal, etc.). Sa forêt contient
la gamme de tous les bois depuis les plus durs
jusqu'aux plus l'endres. 11 en est de même de sa
faune- domestique (bœufs, moutons, chèvres,
volailles, etc.), ainsi que de son sous-sol, en-
core fort peu mis en valeur, mais qui n'en est
pas moins riche naturellement.
La voie ferrée en construction fécondera
puissamment dans tous ces domaines, les ré-
gions qu'elle desservira.
RICHESSES FORESTIERES
Les bois sont et demeureront, pendant de
lcngues années encore, l'élément principal de
Scioric nu toi'lomHrc 18 sur U: rhr.min du fer Cmiffo Oci'an
la richesse naturelle de notre Afrique Equato-
riale..
Ses ressources forestières, sont immenses et
la sylve congolaise s'étend sur plus de quarante
millions d'hectares ; les possibilités d'exploita-
tion sont intimement liées aux facilités d'expor-
tation.
En dehors d un grand nombre d exploitants
privés, et surtout de Sociétés, le Consortium
des grands réseaux ferrés français a obtenu une
immense concession qu'elle exploite pour ses
besoins en iraverses de chemin de fer. Une
flotte spéciale est affectée au transport de ces
traverses entre le Gabon et la Métropole.
Les essences sont des plus variées et convien-
nent aux usages les plus divers : charpenterie,
menuiserie, ébénisterie, teinturerie, fabrication
de pâte à papier.
On doit citer, au nombre des essences les
plus demandées: l'acajou. l'okoumé, excellent
bois de contreplacage qui constitue le gros élé-
ment des exportations ch bois, des bois demi-
tels que le kambala, le noyer du Gabon,
te
durbs, ilinga ; des bois durs comme le corail, le
moabi. le movingui, des bois très fins, tels que
l'ébène, le zinganaf le palissandre ; des bois
terdtes tels que le kombo-kombo, le tuli-
pier.
Les principaux marchés des bois coloniaux
étaient autrefois Liverpool et surtout Hambourg.
Ce dernier a perdu actuellement de son im-
portance, bien que l'Allemagne consomme de
grandes qualités de bois d'okoumé notamment.
Parmi les marchés actuels, il faut citer le
Havre, Marseille et surtout celui de Bordeaux,
qui a été créé récemment.
L'Afrique Equatoriale Française a exporté
50.973 tonnes en 1921 pour une valeur totale
ch plus de quatre millions et demi de francs,
pour monter par paliers progressifs à 117.000
tonnes en 1924, pour les seulà trois premiers
trimestres.
Dans ce chiffre l' okoumé seul entre pour
102.280 tonnes.
Les bois du Gabon ont une valeur élevée,
L'acajou en rondins vaut en France, suivant les
marchés, de 400 à 600 fr. la tonne, l'okoumé
de 200 à 500 francs, le noyer de 475 à 525 fr.
et l'ébène, le plus précieux de 1.200 à 1.700
francs la tonne.
Mais si notre A. E. F. est riche de nuarante
millions d'hectares de forêts d'un seul tenant,
sans compter les bois et galeries forestières
épars sur tout le territoire, la zone côtière seule
en est actuellement exploitable. Elle l'est lar-
gement, au Gabon, par les estuaires de la
Mondah et du Gabon-Como ; au nord et sur-
tout au centre nar l'estuaire de lOgooué, les
lacs de l'Ogooué inférieur, la N'Gounié infé-
rieure et la laszune de Fernan Va7
- - - ------- --.
Les rades actuelles de la Mondah, de Li-
breville et de Port Gentil offrent à ces régions
les bases d'embarquement idéales, les radeaux
de bois pouvant être amenés directement le lots
des lfancs des navires.
Au sud, la barre implacable qui exige l'em-
barquement à la « touline » ne permet que
quelques exploitations locales : lagunes dj
Setté Cama, de Mayoumba, de Konkouati
et du Kouiilou inférieur. Bientôt, cepen-
dant, la construction du port de Pointe Noire
et du chemin de fer de Pointe Noire à Brazza-
ville permettront la mise en valeur d'une par-
tie de la magnifique forêt du Mayombe, où
l'industrie locale pourra puiser les bois d' œu-
vre dont elle a besoin.
La caractéristique principale de la forêt équa-
toriale est loin d'être essentiellement hétéro-
gène. Des milliers d'espèces arborescentes, la
plupart encore inconnues, la composent, mais
l'association de ces espèces varie extrêmement
avec la latitude et le climat, avesc l'action de
i homme et avec le terrain.
Par contre, cette variété d'essences fores-
licres nous permet de trouver dans notre
A. E. F. en particulier, des bois pour tous nor-
IIS¡HJ(. lJs maintenant, malgré l'insuffisance
de l'outillage économique die la colonie, la
difficulté de la main-d'œuvre et la cherté du
fret, les demendes de la métropole en bois de
dérodage, de tranchage, d'ébénisterie, de
mculure. de menuiserie, de parquet de luxe,
de charpentes spéciales (pilotis de marine et
constructions navales) peuvent y être satis-
faites.
Les bois coloniaux doivent être classés, non
pas ccmme on l'a fait jusqu'à présent, par ana-
logie avec les bois de pays auxquels par suite
de qualités toutes différentes, ils ne peuvent être
comparés, maii selon l'emploi auquel ils peu-
vent être lecV,,uquement destinés, Le principe
de ce nouveau classement a été approuvé par
I association « Colonies Sciences » et par le
Congrès forestier international de Grenoble.
On peut donc classer les principaux bois de
l'Afrique Equatoriale Française de la manière
suivante :
1 U Bois de déroulage : Okoumé, Limbo,
acajour d'Afrique, noyer du Gabon.
2° Bois d'ébénisterie. Ebàne, Zingana,
Rubinga, acajou d'Afrique, Limbe, noyer du
Mayotnbe, noyer du Gabon, Movingui, Troko,
Isobé. Padonk, Douka, Moabi, Niové, Biliif-
ga, Okoumé.
3° Bois de moulure. Noyer du Gabon.
Limbo, Evino, Bahia, Okoumé même.
4° Bois de menuiserie. Okoumé, Limbo,
Troko, Bilingâ, Evino, Bahia, Movingui.
Tsourbé.
5° Bois de parquet Je hxe. Troko, Bi-
linga, Azobé, Douka, Mosbi, Niové, Movin-
gui.
6° Bois de charpente spéciale. Troko.
Azobé.
La production congolaise en acajou et bois
d'ébénisterie divers pour ameublement ne s'est
nullement accru..
Les raisons de prix de revient et de conser-
yation qui limitent les exportations de bois
d' oeuvre n'existent cependant pas pour les bois
d'ébénisterie proprement dits.
Le prix de revient fob en est, il est
vrai, plus élevé que celui » de l'okoumé, le dou-
ble même, car ils proviennent tous d'essences
forestières très disséminées, et la plupart. trop
lourds, ne flottent pas.
Mais nos ébénistes du Faubourg Saint-An-
toine n'hésitent pas à payer, en Amérique, en
francs-or, des bois au*ils pourraient avoir pout
le même nombre de francs-papiers dans non
colonies.
fis reprochant aux bois coloniaux d'être di f.
ficiles à travailler, de prendre peu dans l'outil,
d'user rapidement ceux-ci, de produire des
poussières nocives, de jouer et se fendre, de
perdre leurs belles couleurs qui brunissent à la
lumière ou blanchissent sous le salpêtre.
De plus, lorsque l'un d'eux leur donne à peu
près satisfaction. ils ne peuvent plus s'en pro.
curer, ou bien c'en est un autre tout à fait dif-
férent qu'on leur livre sous le même nom.
Seul, ce dernier grief nous paraît quelque peu
justifié, l' insufifsance des études des bois afri-
cains, suspendues en fait depuis plusieurs an-
nées, en était surtout cause.
Mais il est faux de dire que, seules, les qua-
lités d'acajou d'Amériaue répondent aux be-
soins de leur industrie d'ameublement de luxe.
Les bois coloniaux se travaillent aussi bien
que les autres bois, lorsqu' on sait les travailler
avec un outillage ap'yroorié et dans le sens
convenable, ils ne travaillent pas plus que les
bois indigènes, si om a soin de les débiter con-
venablement et de ne les mettre en œuvre que
complètement secs. Leur teneur est aussi bonne
et leurs vives couleurs pourront être conservées
ou leurs défauts de coloration masqués par un
vernissage approprié.
Si le Gahnn n'est plus le principal producteur
d'ébène, il produit, du moins, l'ébène de meil-
leure qualité, provenant surtout du bassin moyen
de l'Ogooué, et bois de cœur noir d'une ébé-
nacée de quatrième grandeur, le Dyospiros
Evila que l'on exploite en bûches que l'on peut
porter jusqu'au port fluvial le plus proche.
Mais si l'ébène ncir s'est raréfié dans les
zones facilement exploitables, le quatrième
étage de la forêt n' en est pas moins en partie
fourni par d'autres ébénacées susceptibles de
fournir des bois d'ébénisterie de fantaisie, à
grain très fin acquérant un beau poli, faciles à
tourner et aux teintes varices : blanc veiné de
diverses couleurs ; noir, feu, violet, que l'on
peut accentuer par une exposition prolongée à
la lumière et surtout dans la vase des marigots.
Il y a aussi dzs ébènes blancs pouvant être
utilisés comme manches de couteaux et para-
pluies, ou cannes, et dans l'ébsnisterie de fan-
taisie.
Par aiHeurs, le papyrus existe dans notre
colonie en des charrns immenses, et pourrait
servir éventuellement pour la préparation de la
pâle N papier.
A ce végétal, et comme susceptibles des
même!! emplois, noi's rouvens joindre quelques-
unes des espèces déjà mentionnées ci-dessus,
notamment le fromager, le parasolier, l'avome,
l'odiiénéga, le fraké, le limbo, le bahia.
Si, en général, le travail de la forêt est déjà
intense au Gabon, malheureusement, il n' a ja-
mais été exécuté dans les conditions d'une
exploitation régulière et scientifique. On a trop
servent dédaigné les règles les titis élémentaires
de la sylviculture et laissé le Pahouin bûcheron
impitoyable, abattre les arbres de toutes es-
sences, sans tenir compte ni de l'âge, ni de la
saison.
Quoi qu'il en soit, il est incontestable que,
depuis un certain nombre d'années, l'exploita-
tion et le commerce des bois du Gabon a régu-
lièrement progressé et ne pourra que se déve-
lopper encore si on fournit aux exploitants des
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