Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 octobre 1925 23 octobre 1925
Description : 1925/10/23 (A26,N159). 1925/10/23 (A26,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970062
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
ViNCMtXIBMB ANNEE. -- Ne 159. - ---- -- --------- - -- - - -- LB NUMERO: 00 CENTIMES - - -- -- __n__- - VENDREDI SOIR, 23 OCTOBRE 1985,
Les Annales Coloniales
es nnaes di es
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBUts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU IOUIIIUL
Lm Anntitert etRfdamn ami reçoea omr DwrtmurénJmmfltlémtktAgtnea éePMkUi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédteliti et AtanialntiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* t^fcne : MSVRB H-I7
Un an 8 mois 8 mla
mlïmSIL I Franc* il Colonia. 80. 45 9 25 t
txSX ( "rang.,., 120 » 65 t 35 »
Oa l'tboaaa dut tous 1m Baromm de pwte et chez les principaux libralne
La presse turque et le Maroc
.1.
Que pense la presse turque des affaires du
Maroc? Comment juge-t-elle les evénement$
qui s'y déroulent et dans quelle mesure mar-
xie-t-elle la solidarité des musulmans de la
République d'Angora avec ceux qui luttent
contre nous ? Ce sont là autant de questions
susceptibles de retenir notre attention. Nos
lecteurs savent déjà, et nous avons eu souvent
l'occasion de le leur dire, que l' affaire du
Rif avait eu et persiste à avoir un retentisse-
ment certain dans tout l'Islam. Dans les mos-
quées de Tunisie, dans celles de l'Egypte et
Je rnde, on invoque Allah en faveur d Abd-
î I-Krim, pendant que de pauvres gens pren-
ant sur leurs modiques ressources pour lui
fournir les moyens de soutenir la guerre con-
re l'Infidèle. Mais certains sont assez dispo-
tés à tenir ces manifestations sinon comme né-
gligeables, tout au moins comme étant d'une
lortée restreinte. C» n'est pas, pour notre
)art. notre avis. Ces phénomènes spontanés
mt une valeur à laquelle nous serions bien
aveugles de ne pas faire attention. Ils tradui-
ient devant des faits déterminés une réaction
nstinctive en quelque sorte oui marque bien ce
lui sépare les Européens des musulmans et
les oooose les uns aux autres.
Quelle est, dans ce mouvement, l'attitude
4u seul grand Etat musulman indépendant ?
3*associe-t-il à la propagande panislamique.
>u bien tourné vers la civilisation européenne,
'este-t-il indifférent à une agitation qu'il con-
iltfere comme étrangère >
Bien des opinions circulent couramment au
tujet de la politique du Gouvernement d' An-
sora. D'auctms prétendent qu'il aurait envoyé
k Abd-el-Krim de l'argent. des armes, des
nunitions, et même des officiers pour peupler
ion état-major. Qu'il y ait autour du chef ri-
cain des officiers turcs, c'est ce que beaucoup
je gens savent et ce que M. Painlevé a dé-
.Iaré lui-même à la tribune de la Chambre.
Mais ceux qui connaissent les hommes qui di-
rigent actuellement les destinées de la Tur-
quie affirment de la façon la plus ferme que
ces officiers sont de purs volontaires qui obéis-
sent à un noble sentiment oui - les oousse à
t'atmer pour une cause qu'ils considèrent com-
me la leur ou de simples aventuriers qui, ne
trouvant plus dans leur pays pacifié l'emploi
de leur activité, sont allés mettre leur épée au
Mnrice d'un chef qu'animent des sentiments
semblables aux leurs. Ni les uns ni les autres
n'ont vraisemblablement sollicité l'agrément
de leur gouvernement.
Cela parait évident et le semble encore da-
vantage si on se reporte à la presse de Stam-
boul et d'Angora.
Les journaux turcs ne consacrent pas habi-
tuellement aux affaires du Maroc des articles
de fond où ils seraient obligés de prendre une
position nette. Est-ce par crainte de déplaire
au Gouvernement ou bien d'indisposer leurs
lecteurs ? On ne saurait le dire avec certitude.
Toujours est-il qu'ils préfèrent se borner à
publier presque sans commentaires les 'nou-
velles que leur envoient les agences étrangères
et en particulier celles de France. Leur initia-
tive ne s'exerce guère qu'à l'endroit des titres
et encore témoignent-ils dans ce domaine
d'une réserve digne de remarque.
Cette indifférence laisse l'impression d'être
voulue, d'être affectée. Malgré elle, le lecteur
français un peu averti ne laisse pas de satsir
comme une sorte de courant de sympathie qui
circule à travers ces récits que l'on voudrait
purement objectifs et que trahit un rien per-
ceptible à l'observateur attentif.
Mais la presse turque n'aime pas qu' on s'en
aperçoive et proteste lorsqu'on paraît mettre en
doute son impartialité et suspecter ses senti-
ments francophiles, Lue veut qu on la croie
l'amie de la France. Sa susceptibilité à cet
égard est fort vive, ainsi qu'en témoigne la
polémique qui s'est élevée récemment entre
certaines feuilles de Stamboul et un grand
journal parisien. Celui-ci ayant remarqué dans
l'une d'elles un article où était faite d'une fa-
çon tendancieuse la biographie d'Abd-el-
Krim que l'on comparaît à Mustapha Kemal
dont le portrait orne son cabinet de travail,
avait trouvé dans ce fait une preuve de sym-
pathie à l'égard du chef rifain, en même
temps qu'il relevait en en soulignant le carac-
tère excessif certain titre en tête de dépêches
assez quelconques.
Le journal turc visé protesta avec la plus
grande vivacité contre les commentaires de son
confrère de France. « Les journaux turcs, dit-
il, agissent sans aucune arrière-pensée ; ils
ne font que reproduire les nouvelles sous un
titre en rapport avec leur contenu. Nous ne
sommes nullement contre la France. » Suit une
protestation d'amitié énoncée en termes et ac-
compagnée de commentaires que nous aurions
voulus un peu mieux informés et un peu plus
équitables.
Et cependant la presse de Stamboul tient à
notre amitié et désire que tout malentendu soit
dissipé entre elle et nous. Elle se rend par-
faitement compte qu'à propos du Maroc, des
différences d'appréciation sont pour ainsi dire
fatales. Mais elle explique ces divergences
par le fait que, dans une affaire comme celle-
là, nous sommes, de par notre passé, notre
éducation, presque fatalement amenés à ne pas
penser tout à fait de même. Seulement, il faut
faire effort pour nous comprendre et éviter que
le malentendu ne s'accentue. Beaucoup de
bonne volonté est, de part et d'autre, néces-
saire. Que les Françai s ne se laissent pas aller
à croire que telle ou telle épithète élogieuse
accolée au nom d'Abd-el-Krim témoigne
d'une intention de propagande. Non, c est
plutôt comme une marque de politesse à
l'égard d'un ami dont on se sépare.
Mais, en revanche, que de raisons de s'en-
tendre, de se rapprocher !
La Turquie n est nullement 1 ennemie de
cette civilisation occidentale que la France
représente à un degré éminent. Son Gouver-
nement met tout en œuvre pour l'introduire
sur son territoire. Avec une ardew, une con-
viction et une énergie qui font songer à Pierre-
le-Grand, Mustapha Kemal s'efforce d'euro-
péaniser ses compatriotes. Il ne se contente
pas de leur imposer par des décrets les usages
vestimentaires de l'Occident, il tient la main
à ce qu'ils soient exécutés, et parcourt lui-
même les provinces pour s'assurer qu'ils sont
-- obéis. - Au cours - - de -- ses tournées, en même
temps que les réprimandes, il multiplie les dis-
cours où il tache de convaincre ses administrés
et où il afifrme qu'il faut rompre pour tou-
jours avec le passé et se mettre au niveau du
monde civilisé.
Il ne s'en tient d'ailleurs pas à cela. Il veut
couper tous les liens qui rattachaient sa patrie à
des institutions dont il a juré la peste. C'est
pourquoi il a libéré la Turquie du joug théo*
cratique, et a procédé à | £ , séparation - de
I Eglise et de 1 Etat. Grâce à lui la reli,
dans
affaire pays où depuis des siècles elle était
affaire d Eiat, est devenue une simple affaire
privée à l'exemple de l'Occident. Un décret de
septembre dernier a supprimé les couve.., les
confréries, les dervicheries, autant d'institutions
qui permettaient aux intrigants de duper les
gens de bonne foi. Enfin pour bien marquer le
changement, la rupture avec le passé, Stamboul
la vieille capitale a été abandonnée pour An-
gora.
Ainsi se constitue une nouvelle Turquie qui
cesse d'être imbue de l'idéal islamique, qui a
rejeté la politique de prosélytisme « sur laquelle
les régimes déchus fondaient leur pouvoir, leur
autorité, leurs rêves fanatiques ». Cette T.
quie nouvelle qui a adopté la formule laïque
et républicaine, qui est devenue indifférente à
la propagande religieuse ne vise plus qu'à « vi-
vre dans ses frontières nationales avec son in-
dépendance, son honnew. son rqM. son cr60
dit ».
Qui ne voit qu'un pueil Etat se trouve for-
cément rapproché de la France? Qui ne sent
que des liens d'amitié, doivent les unir l'un à
1 autre ? La Turquie est toute prête à se livrer
à cette amitié sans alliàe-pensée, bien décidée
à oublier le passé, si lourde sa tradition soit-elle.
Elle demande seulement à être traitée en na-
tion civilisée qui a droit à l'estime parce qu elle
a su conquérir l'indépendance.
Tels sont les propos que l'on relève couram-
ment dans la presse qui a l'habitude d'expri-
mer l'opinion du gouvernement. Traduisent-ils
aussi les sentiments de la majorité de la popu-
lation ? Il serait risqué de le prétendre. Mais ces
journaux dont nous avons analysé la pensée in-
terprètent celle du plus grand Etat musulman
indépendant, dont le prestige n'a pas complè-
tement disparu parmi les millions de fidèles de
Mahomet. Cette constatation, sans vouloir en
exagérer la portée, n'est pas cependant, on
en conviendra, totalement dépourvue d'intérêt.
Henry Fontaraiert
Député du Caniat, secrétaire de la
Commission des Alfatret étmn-
ères, membre de la Commitêion
es colmise.
-i'o -
L'AVIATION COLONIALE
--00---
Le raid de Pinedo
Hier, de Saigon, le fameux pilote italien
de Pinedo a repris son vot pour gagner
Bangkok, où il a dû arriver dans la soirée.
L'aviateur regagne l'Europe suivant un
tableau de marche impressionnant : le 17
octobre, Tokio-Kagosthirrra (1.000 kiil.) ; le 18,
Kagoshima-Changhaï (HOO kit) ; Je 19,
Changhaï-Hong-Kong 1.100 kilomètres) ;
le 20, Hong-Kong Haïphong-Hanoï (800 ki-
lomètres) ; le 21. Hanoi-Saigon (800 kilo-
mètres).
Trois hydravions italiens en Algérie
Trois hydravions de la marine de guerre
italienne, cllectuant une croisière darqp le
bassin de la Méditerranée, ont améri avant-
hier deux à Alger, le trisiême à Ténès. Ce
dernier est arrivé dans la matinée à Alger.
Leur voyage s'est effectué dans d'excellen-
tes conditions.
Tous trois repartiront demain matin de
concert pour Tunis,
(Par dépêche.)
.1"
n. Lucien Illntl rellint Ion IDIII
M. Lucien Saint, Résident Général, est
arrivé hier à Tunis, d bord du Gouverneur-
Général-Grévy.
(Par dépêche.)
Les étudiants indochinois
à la tombe du Soldat Inconnu
0-0 -
Une délégation de l'Association Mutuelle
des Indochinois composée de MM. Cao Van
Sen, président; Khanh et Khuong. vice-pré-
sidents, et de plusieurs membres, a déposé
une couronne au Soldat Inconnu à l'occasion
du départ de leur Gouverneur Général, M.
A Varenne, en présence du commandant Sc-
veze, du 216 régiment colonial, représentant
le Gouvernement militaire de Paris.
POUR L'EXPORTATION,
ALGÉRIENNE
Que n'a-t-on pas dit de l'inuti.
lité économique des foires et des
expositions î On en a dit davan-
tage, il est vrai, de leur utilité. Si des di-
vergences d'opinion apparaissent fortement
tranchées en cette matière, c'est qu'il en est
de ces manifestations nationales ou interna-
tionales comme de tout autre procédé de pu*
blicité : les résultats n'en sont pas toujours
immédiats ou évidents, quoique réels. Pour
certains, les expositions sont prétextes à ru-
bans, décorations ou diplômes variés. La
plupart y trouvent de nouveaux débouchés
et matière à étendre, varier ou perfectionner
leur production.
Les producteurs algériens ont de la ten-
dance à négliger les foires et les exposi-
tions. Plus que trautres, pourtant, Ils ont
intérêt à faire connaître leurs produits. Les
succès qu'ils remportent, quand ils se mon.
trent, devraient les encourager à faire par.
tout acte de présence.
Deux récentes démonstralions, Vexposi-
tion de Strasbourg et la foire de Lausanne,
fournissent la preuve que les Algériens ont
trouvé des gens pour les apprécier, tant
dans nos provinces recouvrées que dans les
cantons romands de la Suisse. Les tisseurs
de l'Est avaient quelques préventions con-
tre les cotons d' Alg.érie, à la culture des-
quels la Colonie se livrait avec une ardeur
qui Paraissait avoir un peu négligé les exi-
gences spéciales de certaines de nos manu-
factures. Des commandes d'essai furent
néanmoins faites et les résultats se montrè-
rent excellents. A la foire de Lausanne, les
échantillons venus d'Algérie ont trouvé la
faveur du public et des relations ont été
nouées qui ne peuvent être que profitables.
L'Algérie a une importante clientèle Iran-
çaise. Elle l'augmentera chaque année mal-
gré la concurrence de deux-rivales favori-
sées par leur Position géographique, l'Espa-
gne et l'Italie. Elle dispose cependant, elle
disposera plus encore, d'un excédent de
production dont la destination naturelle est
le marché extérieur. C'est à ce point de vue
que la conquête du marché alsacien lui doit
être précieuse car il peut être le point de
départ d'une importante expansion vers VAl-
lemagne.
La Suisse offre d'analogues débouchés et
d'admirables satisfactions à nos producteurs
algériens, à condition qu'ils ne se contentent
pas du bon accueil reçu en Suisse romande,
où ils n'ont pas d'efforts linguistiques à ac-
complir pour se faire comprendre. Les can-
tons alémaniques sont peu venus à Lau-
sanne. Ils se réservent pour leqrs foires
propres. Chaque année, en mai, se tient à
Bâle une foire d'échantillons. Il y aurait
grand intérêt pour les Algériens à s'y faire
réserver une place.
J'en viens alors à une conclusion qui
tnest chère. Que les Algériens se groupent
et s'organisent pour leur publicité.
J. Gatter,
Sénateur d'Or an.
-600
LE CODEICE DE LA FRANCE
AVEC SES COLONIES
--0-0--
Pendant les neuf premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies et
protectorats s'est traduit par les chiffres ci-des-
sous, que nous donnons avec les chiffres corres-
pondants de 1924 :
Importations de la France
1925 1924
Algérie 1.128.487 î.238.373
Tunisie 271.918 227.497
Maroc 132 317 149 945
Sénégal '0' 427.146 347.287
Madagascar et dé-
pendances 221.746 198.736
Indo-Chine française 423.038 220 085
Autres colonies et
pays de protecto-
rat. 598.027 658.448
Totaux des colo-
nies françaises et
pays de protecto-
rat. '£' 3-202.649 3.040.371
Exportations de la France
1925 1924
Algérie .,. 1.902.703 1.717.104
1 unisie 366 026 358.503
Maroc 575 390 496.746
Sénégal 254.633 194.927
Madagascar et dé-
pendances 261748 115.712
Indo-Chine françai-
se : 503 343 416.224
Autres colonies et
pays de protec-
torat 416 221 366.507
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat ..« 4 280.064 3 665.723
–<
Les Annales Coloniales publieront de-
main un important numéro spécial illustré
consacré à VAfrique Equatoriale Française
et à ses possibilités économiques.
Mglunititiui le Illail-d'llm
ID Alrique Occidntale Pruçain
00
D'accoid avec M. de Monzîe, garde des
Sceaux, M. AlQ-é Hesse, ministre des Co-
lonies, vient de soumettre à la signature du
Président de la République un décret très
important pour l'avenir économique de notre
grande possession ouest-africaine.
Jusqu'à ce jow, aucun texte n'avait régle-
menté en Afrique Occidentale Française les
conditions d'emploi de la main-d'œuvre dans
les entreprises priv, et l'on sait les diffi-
cultés auxquelles se heurtaient toutes les tenta-
tives de colonisation, tant agricoles qu'indus-
trielles, pour se procurer la main-d'oeuvre qui
leur était nécessaire. Celle-ci est, en effet,
très rare, puisque dans l'ensemble, en Afrique
Occidentale française, la densité moyenne de
la population atteint à pdine trois habitants au
kilomètre carré ; cependant, toutes les régions
de cet immense territoire ne sont pas si déshé-
ritées, et le nouveau texte doit apporter un
remède bienfaisant à la crise actuelle en rem-
plaçant le système d'embauchage pratiqué au-
jourd'hui par un régime du travai l approprié
aux circonstances locales.
Ce décret ne pose que les principes direc..
teurs de la nouvelle réglementation. Divisé en
quatre titres, la principale innovation qu'il
présente sur les législations déjà existantes
dans d'autres groupes de colonies, est la créa-
tion d'un pécule en faveur des travailleurs et
destiné à leur assurer, en fin de contrat, un
petit capital qu'ils ne manqueront pas d'ap-
précier, et dont le principe ne pourra que
développer chez eux les goûts d'épargne jus-
qu'ici presque inexistants. Les retenues ainsi
faites sur les salaires seront représentées par
des timbres-pécules apposés sur un carnet spé-
cial établi au nom de chaque travailleur. Les
modalités d'organisation de cette heureuse
innovation sont minutieusement réglées par le
décret.
Celui-ci pose également comme règle que
l'indigène garde toute sa liberté pour s'enga-
ger et n'est pas obligé de contracter dans les
nouvelles formes prévues qui lui donnent ce-
pendant des garanties plus grandes; les con-
trats, en effet, doivent être établis par écrit,
contenir certaines énonciations limitativement
^spécifiées, et ils entraîneront pour l'employeur
des obligations bien définies tout en imposant
au travailleur des devo irs plus stricts. Le visa
tacultatit de I Administration donnera encore
plus de poids à ces engagements. Toutes les
contestations individuelles et collectives entre
travailleurs indigènes et leurs employeurs se-
ront soumises à des conseils d'arbitrage dont
le nouveau texte prévoit aussi la création. Ils
sont composés du chef de la circonscription,
président, et de deux assesseurs, l'un colon
français, l'autre indigène. La procédure de-
vant ces conseils est réduite au strict minimum
et les sentences sont rendues avec la plus
grande célérité. Un appel est prévu si le chif-
fre de la demande excède cinq cents francs,
devant le Tribunal de première instance du
ressort.
Le décret fixe en dernier lieu les pénalités
applicables aux entraves apportées au recrute-
ment, à la non-exécution des contrats et aux
différentes infractions qui s'y rattachent.
Laissant au Gouverneur Général le soin de
fixer les conditions d'application et aux Lieu-
tenants-Gouverneurs celui d'établir les détails
d'exécution. ce nouveau texte qui ménage au-
tant que possible tous les intérêts en présence
contribuera certainement à une mise en valeur
plus rapide de notre grande possession de
l'Ouest-Africain.
«»0.
L'esclavage au Maroc
-0-0--
Une jeune femme indigène qui tenait un en*
fant dans ses bras, à Rabat, dans une rue habi-
tée par des européens, près de la Tour Has-
san, derrière la Résidence Générale, a été en-
levée par force, par trois forcenés, en plein
jour, lundi 12 octobre. %--- - £.,t
» i - « ii - m I - - L
L enfant au elle portait dans ses bras, a été
projeté sur le sol où il est resté assommé.
Quand les témoins de cette scène odieuse vou-
lurent intervenir la femme avait disparu. Il
s'agissait d'une esclave qu'un maître exigeant
faisait rechercher, bien que la loi autorisât l'es-
clave qui ne se plait pas chez un maître à s en
aller.
Et voici ce qu'en pense notre confrère le Cri
Marocain ;
_A -- --- 1.J_11.-
« Il y a encore des esclaves, qu on irmiunuo
en plein jour et en pleine rue, des esclaves qui
ne trouvent pas sous la protection du draJpollu
tricolore la Liberté fondamentale que ce dra-
peau « déchaîna » sur le Monde. Il est encore
un ooin au Maroc où devant tous on tratique
de la chair humaine, et ce coin hideux, ignoble,
réprouvé a jamais, c'est l'abat" la Ville Cer-
veau. »
Cet ignoble scandale a trop duré et il s agit
de prendre des mesures énergiques pour le
faire cesser.
Un raz de marée au Maroc
--0-0--
Un violent raz de marée a séoi sur la
côte de VAtlantique. La mer est démontée,
Sauf à Casablanca où, l'aménagement per-
met un 'travail normal, toutes les opéra-
tions maritimes sont arrêtées dans les
villes du littoral.
(Par dépeche.)
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Voici queJs seraient les projets que le
maréchal Pétain doit soumettre à M. Steeg
& 6011 arrivée au Maroc :
En dehors de tous les éléments néces-
saires qui resteront pour assurer la garde
de Ja frontière et démasquer les embûches
des dts6idente, éléments constitués par des
volontaires de l'active et de la réserve, le
gros dos troupes sera vraisemblablement
ramené vers Fez, Casablanca, Meknès, Te,.
za et Oujda; les troupes y resteraient pen-
dant les quatre ou cinq mois que dure la
mauvaise saison.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le pays de Jaia aurait été évacué par
crainte d'une attaque de notre (part. L en-
nemi se serait réfugié vers Aln-Berda. et
Touzghadra, Hier matin, à 7 h. 30, la divi-
sion D, exploitant le succès des jours pré-
céderits. partant du Djebel Messaoud, a
franchi
cédents. l'Ouergha pour faire sa jonction
avec les colonnes do rubane et se porter
ensuite sur Tazarine. Les dernières nou-
velles signalent que l'opération se déve-
loppe normalement.
L'aviation
L'aviation a été active avant-hier ; l'es-
cadriile chérillenne a bombardé quelques
viages situés à l'est de Gafsai. Hier matin
notre aviation a prolongé faction de l'ar-
tillerie et de nos colonnes d'opérations en
bombardant Tazarino,
CHEZ LES ESPAGNOLS
La politique marocaine du général Primo
de Rivera serait arrôtée aux grandes lignes
suivantes :
1* Poursuivre unis avec la France l'action de
domination et de désairoement des indigènes
constamment et prudemment, car tin revers
quelconque serait un pas en arrière dans le che-
min parcouru durant les mois de septembre
et octobre ;
2a Répression de la propagande et de la con-
trebande, de façon à rendre à chaque moment
plus diflk-iio a Abd el Krini, la perception do
l'argent des oléinent* directeurs et des ressour-
ces qu'il tient du dehors ;
3' Une action politique constante et la disloca-
tion des tribus rebelles en intensifiant leur
désarmement autant que possible ;
.io L'organisation du pays d'après le magti-
zen en nous attachant, au moyen d'intérêts ma-
térieJs, les caïds que nous aurons nommés et
auxquels il sera laissé seulement les forces ar-
mées indispensables pour imposer leur autorité.
CHEZ LES RIFAINS
Dans Va tribu Bokkoin, règne aine lorto
agitation contre Abd-el-Krim par suite do
l'arrestation de quelques chefs auspocts do
délai 1 lance.
Les tribus de Tensaman seraient dispo-
sées à faire leur soumission, mais leurs
chefs ont décidé d'attendre l'occupation de
leur territoire par les troupes espagnoles
pour éviter des représailles de la part d'-Abd-
el-Krim.
EN SYRIE
00
La situation
La situation s'améliore sensiblement iL
Damas. Quelques bandes do Druses, ve-
nant du Djebel pour se joindre aux rebelles,
ont fait demi-tour en apprenant la répres-
sion de l'insurrection.
Le colonel Andréa a reçu à Ezraa la sou-
missioji des membres do la famille Amer
et d'autres familles importantes de la ré-
gion de Soueida.
Les dégâts à Damas
Les dégâts à Damas sont considérables.
La gare de lleidan, un grand bâtiment
commercial et une partie du palais Azm
ont été incendiés.
Environ un millier de personnes ont été
tuées ou blessées au cours du bombarde-
ment.
Les indemnités
Le correspondant du « Times » à Haïfa
dit que les conditions françaises, qui ont
6té acceptées par les notables, sont les sui-
vantes :
1° Paiement d'une amende de 40.000 li-
vres égyptiennes ;
2° Etablissement de la loi martiale pour
une durée de 15 ans ;
a,o Reddition de 50.000 fusils.
-60-
Au Conseil général d'Oran
-o
Le Conseil général d'Oran a adopté deux
motions. La première, adressée à M.
Briand, ministre des Affaires étrangères,
déclare î
Le Conseil général du département d'Ornn
manquerait a tous ses devoirs s'il ne vous re-
merciait pas de l'u livre tnss grande que vous
avez accomplie par les accords de Loearno, n li-
vre réalisée par le grand diplomate que la l'ran-
ee est heureuse île posséder en vous; le C"J\,,;,'i\
général vous envoie l'expression de ses remer-
ciements et de sa reconnaissance.
La deuxième motion est adressée à M.
Painlevé, président du Conseil :
Le Conseil général du département d'Orall eM
heureux do manifester a M. le président du
Conseil la joie profonde que lui promirent ;es
textes des traités et conventions intervenus entre
les grandes puissances européennes, traités et
conventions qui auront pour résultat d'assurer,
d'une façon déllnitive, la paix du monde; il lui
exprime toute sa confiance et lui envoie l'ex-
pression des remerciements de l'Oranie. entière.
.,.
NAUFRAGE EN "tDITERRANÉE
0-0
L'a voilier tunisien, Mabrouk, a fait
naufrage devant Sidi-Daoud. Un marin de
l'équipage et deux passagers ont été en-
levés par les vagues.
Le navire, qui jaugeait 80 tonneaux, et
sa cargaison sont complètement perd'us.
(Par dépèche.)
La France devant le Pacifique
0
Les Indochinois résidant en France ont
tenu, le ai octobre, à la salle des Sociétés
aavantes, un meeting qui a réuni plus de
800 Français et Annamites.
M. Bui-Quang-Chiêu, chef du parti conS.
titutionnaliste indochinois, en ouvrant la
séance, a présenté la situation politique gé-
nérale en Extrême-Orient. Sa vivante im-
provisation a été très vivement applaudie.
M. Duong-Van-Giao, avocat à la Cour,
d'appel de Paris, après avoir examiné ta
situation internationale dans le Pacifique, a
conclu, avec de solides arguments, à Va né-
cessité pour la France de s'assurer, sous
peine de voir son oeuvre compromise, la col-
laboration librement consentie des Annami-
tes.
M. Dûp-Van-Ky, fin lettré de l'Annam, a
montré, en un lumineux exposé, l'ureBf.e
d'une organisation rationnelle de l'enseigne-
ment franco-annamite à tous les degrés, sut-
tout de l'enseignement supérieur intégral,
pour faire de l'Annam, suivant l'expression
de M. Painlevé, le « trait d'union entre la
France et VExtrême-Orient tI,
M. Georges Grandjean, rédacteur a h Vo-
lonté, a montré l'évolution de la colonisa-
tion indochinoise. Cette évolution cl'heure actuelle, au stade de la mainmise
capitaliste. Il est indispensable, pour gare
der l'Indochine, de réagir contre cet état
de chose en instaurant une politique :ran.
chement démocratique qui tendo à faire de
cette colonie un Dominion français. Il n'a
plus parlé cette fois d'envoyer des tirail-
leurs sénégalais pour mater la population
annamite au cas où elle se révolterait. il y
a progrès.
M. Lê-Tinh, étudiant tonkinois, parlant
de la politique sociale, signalo l'état la-
mentable au prolétariat annamite honteuse-
ment exploité par le patronat français. Il
cite plusieurs faits caractéristiques, parmi
lesquels ceux déjà mis en relief par Roland
Dorgelès dans son récent livre.
M. René Maran, le trop fameux anteur
de BatoZttla, affirme que la politique de
compression dont souffrent les Indochinois,
est également pratiquée en Afrique. Il en
tait quelque chose, lui qui a assassiné un
Hoir à Bangui, alors qu'il était commissaire
de police. Pour illustrer sa thèse, il insista
particulièrement sur l'enseignement dans le
cc plan horizontal JI et sur 1 injustice qu'il y
a à imposer le service militaire obligatoire
de 4 ans aux Annamites, alors que les Fran-
çais ne font que 18 mois.
En un très bref exposé, M. Paul Monet,
auteur de Français et Annamites, en mon-
trant l'aspect du problème de la civilisation
en Extrême-Asic) estime qu'il est dange-
reux d'employer, comme on le fait, une po-
litique qui consiste à comprimer la très
vieille et très noble civilisation annamite
sans pouvoir rien offrir à la place.
Avant de lever la séance, M. itui-Qtiang-
Chièu apporte une conclusion oui synthétise
la pensée des divers orateui? : c Si malgrà
les appels affectueux et loyaux des Indochi-
nois, aucune modification n'est apportée à
Vétat de choses actuel, il ne leur restera
qu'à attendre des événements la satisfaction
que les hommes auront été incapables de leur
donner x.
L'Assemblée, avant de se séparer, a voté,
à l'unanimité, l'ordre du jour suivant, destiné
à être soumis au gouvernement de la Répu-
bl'que.
Ordre du joui :
« Les 8oo Français et Annaniites réunis,
le 2t octobre 1925, à 21 heures, à la salle de*;
Sociétés 'i.tlJltt'S, 8, rue Danton, après avoir
entendu les exposés de MM. Uui-Quantj-
Chièu, Duong vun Ciiao, Diép :\7?t Ky, L:
Tinh, Georges Grandjean, NOIe: Maran et
Paul N {,,'et, sur Ici situation politique géné-
rale en Fxtrème-Orient et en Indochine;
« Considérant qu'un malaise indéniable
plane parmi les populations de !i grande
colonie asiatique ;
<( Considérant qu'il est du plus grand in-
térêt pour la France de pratiquer dans cette
partie de l'Asie lointainc une politique li-
bérale pour se coiA-ilier les sympathies des
20 millions d'indiacnés :
- « Considérant que la politique de domina-
tion en usage jusqu'à ce jour est cause des
malentendus regrettables entre protecteurs «4
protégés;
« Considérant que malgré cette situation,
il existe parmi l'élite annamite, une fraction
sinct renient désireuse de reahser le rappro-
chement franco-annamite pour le plus grand
bien des deux peuples;
k ( ousidérant que la désignation d'un par-
lementaire aux idées larges pour présider aux
destinées de l'Indochine, présume l'in-
tention dit Gouvernement d'inaueurer une
politique conforme aux aspirations indigènes
et aux traditions libérales de la France;
n Considérant que les déclarations du nou-
veau Gouverneur, M. Alexandre V irenne,
sont conformes aux principes démocratiques ;
a Déclarent :
« i° Faire confiance au Gourerncmeut et
attendre ses premiers actes en Indoch ine ;
u 20 Continuer ht salutaire œuvre de pro-
pagande déjà commencée pour éclairer l'opi-
nion publique française sur les revendications
des Annamites et dénoncer la politique af-
iaiiiste et inipéria'i\te dl'administration in-
Jiiehinoise. m
,
Décrets et Arrêtés
--0-0-
Décret portant réglementation du travail in.
digène en Afrique Occidentale Française.
Décret rendant applicable en Indochine le
décret du 5 août 1523 portant réglementa-
tion de la T S F. à hord des navires de
commerce
(J. (). da ;!: octobre W».)
TAUX DE LA PIASTRE
–O–
r. gouverneur ijénéral de l'Indochine vient do
faire connaître au miin-tiv de; Colonie; qu'à la
date du î-2 octobre |'.vr> 1.. Ir,\ ,\i',:",¡ le pi-istro
"'ni do 1"2 fr. IO.
Les Annales Coloniales
es nnaes di es
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES puBUts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU IOUIIIUL
Lm Anntitert etRfdamn ami reçoea omr DwrtmurénJmmfltlémtktAgtnea éePMkUi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédteliti et AtanialntiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* t^fcne : MSVRB H-I7
Un an 8 mois 8 mla
mlïmSIL I Franc* il Colonia. 80. 45 9 25 t
txSX ( "rang.,., 120 » 65 t 35 »
Oa l'tboaaa dut tous 1m Baromm de pwte et chez les principaux libralne
La presse turque et le Maroc
.1.
Que pense la presse turque des affaires du
Maroc? Comment juge-t-elle les evénement$
qui s'y déroulent et dans quelle mesure mar-
xie-t-elle la solidarité des musulmans de la
République d'Angora avec ceux qui luttent
contre nous ? Ce sont là autant de questions
susceptibles de retenir notre attention. Nos
lecteurs savent déjà, et nous avons eu souvent
l'occasion de le leur dire, que l' affaire du
Rif avait eu et persiste à avoir un retentisse-
ment certain dans tout l'Islam. Dans les mos-
quées de Tunisie, dans celles de l'Egypte et
Je rnde, on invoque Allah en faveur d Abd-
î I-Krim, pendant que de pauvres gens pren-
ant sur leurs modiques ressources pour lui
fournir les moyens de soutenir la guerre con-
re l'Infidèle. Mais certains sont assez dispo-
tés à tenir ces manifestations sinon comme né-
gligeables, tout au moins comme étant d'une
lortée restreinte. C» n'est pas, pour notre
)art. notre avis. Ces phénomènes spontanés
mt une valeur à laquelle nous serions bien
aveugles de ne pas faire attention. Ils tradui-
ient devant des faits déterminés une réaction
nstinctive en quelque sorte oui marque bien ce
lui sépare les Européens des musulmans et
les oooose les uns aux autres.
Quelle est, dans ce mouvement, l'attitude
4u seul grand Etat musulman indépendant ?
3*associe-t-il à la propagande panislamique.
>u bien tourné vers la civilisation européenne,
'este-t-il indifférent à une agitation qu'il con-
iltfere comme étrangère >
Bien des opinions circulent couramment au
tujet de la politique du Gouvernement d' An-
sora. D'auctms prétendent qu'il aurait envoyé
k Abd-el-Krim de l'argent. des armes, des
nunitions, et même des officiers pour peupler
ion état-major. Qu'il y ait autour du chef ri-
cain des officiers turcs, c'est ce que beaucoup
je gens savent et ce que M. Painlevé a dé-
.Iaré lui-même à la tribune de la Chambre.
Mais ceux qui connaissent les hommes qui di-
rigent actuellement les destinées de la Tur-
quie affirment de la façon la plus ferme que
ces officiers sont de purs volontaires qui obéis-
sent à un noble sentiment oui - les oousse à
t'atmer pour une cause qu'ils considèrent com-
me la leur ou de simples aventuriers qui, ne
trouvant plus dans leur pays pacifié l'emploi
de leur activité, sont allés mettre leur épée au
Mnrice d'un chef qu'animent des sentiments
semblables aux leurs. Ni les uns ni les autres
n'ont vraisemblablement sollicité l'agrément
de leur gouvernement.
Cela parait évident et le semble encore da-
vantage si on se reporte à la presse de Stam-
boul et d'Angora.
Les journaux turcs ne consacrent pas habi-
tuellement aux affaires du Maroc des articles
de fond où ils seraient obligés de prendre une
position nette. Est-ce par crainte de déplaire
au Gouvernement ou bien d'indisposer leurs
lecteurs ? On ne saurait le dire avec certitude.
Toujours est-il qu'ils préfèrent se borner à
publier presque sans commentaires les 'nou-
velles que leur envoient les agences étrangères
et en particulier celles de France. Leur initia-
tive ne s'exerce guère qu'à l'endroit des titres
et encore témoignent-ils dans ce domaine
d'une réserve digne de remarque.
Cette indifférence laisse l'impression d'être
voulue, d'être affectée. Malgré elle, le lecteur
français un peu averti ne laisse pas de satsir
comme une sorte de courant de sympathie qui
circule à travers ces récits que l'on voudrait
purement objectifs et que trahit un rien per-
ceptible à l'observateur attentif.
Mais la presse turque n'aime pas qu' on s'en
aperçoive et proteste lorsqu'on paraît mettre en
doute son impartialité et suspecter ses senti-
ments francophiles, Lue veut qu on la croie
l'amie de la France. Sa susceptibilité à cet
égard est fort vive, ainsi qu'en témoigne la
polémique qui s'est élevée récemment entre
certaines feuilles de Stamboul et un grand
journal parisien. Celui-ci ayant remarqué dans
l'une d'elles un article où était faite d'une fa-
çon tendancieuse la biographie d'Abd-el-
Krim que l'on comparaît à Mustapha Kemal
dont le portrait orne son cabinet de travail,
avait trouvé dans ce fait une preuve de sym-
pathie à l'égard du chef rifain, en même
temps qu'il relevait en en soulignant le carac-
tère excessif certain titre en tête de dépêches
assez quelconques.
Le journal turc visé protesta avec la plus
grande vivacité contre les commentaires de son
confrère de France. « Les journaux turcs, dit-
il, agissent sans aucune arrière-pensée ; ils
ne font que reproduire les nouvelles sous un
titre en rapport avec leur contenu. Nous ne
sommes nullement contre la France. » Suit une
protestation d'amitié énoncée en termes et ac-
compagnée de commentaires que nous aurions
voulus un peu mieux informés et un peu plus
équitables.
Et cependant la presse de Stamboul tient à
notre amitié et désire que tout malentendu soit
dissipé entre elle et nous. Elle se rend par-
faitement compte qu'à propos du Maroc, des
différences d'appréciation sont pour ainsi dire
fatales. Mais elle explique ces divergences
par le fait que, dans une affaire comme celle-
là, nous sommes, de par notre passé, notre
éducation, presque fatalement amenés à ne pas
penser tout à fait de même. Seulement, il faut
faire effort pour nous comprendre et éviter que
le malentendu ne s'accentue. Beaucoup de
bonne volonté est, de part et d'autre, néces-
saire. Que les Françai s ne se laissent pas aller
à croire que telle ou telle épithète élogieuse
accolée au nom d'Abd-el-Krim témoigne
d'une intention de propagande. Non, c est
plutôt comme une marque de politesse à
l'égard d'un ami dont on se sépare.
Mais, en revanche, que de raisons de s'en-
tendre, de se rapprocher !
La Turquie n est nullement 1 ennemie de
cette civilisation occidentale que la France
représente à un degré éminent. Son Gouver-
nement met tout en œuvre pour l'introduire
sur son territoire. Avec une ardew, une con-
viction et une énergie qui font songer à Pierre-
le-Grand, Mustapha Kemal s'efforce d'euro-
péaniser ses compatriotes. Il ne se contente
pas de leur imposer par des décrets les usages
vestimentaires de l'Occident, il tient la main
à ce qu'ils soient exécutés, et parcourt lui-
même les provinces pour s'assurer qu'ils sont
-- obéis. - Au cours - - de -- ses tournées, en même
temps que les réprimandes, il multiplie les dis-
cours où il tache de convaincre ses administrés
et où il afifrme qu'il faut rompre pour tou-
jours avec le passé et se mettre au niveau du
monde civilisé.
Il ne s'en tient d'ailleurs pas à cela. Il veut
couper tous les liens qui rattachaient sa patrie à
des institutions dont il a juré la peste. C'est
pourquoi il a libéré la Turquie du joug théo*
cratique, et a procédé à | £ , séparation - de
I Eglise et de 1 Etat. Grâce à lui la reli,
dans
affaire pays où depuis des siècles elle était
affaire d Eiat, est devenue une simple affaire
privée à l'exemple de l'Occident. Un décret de
septembre dernier a supprimé les couve.., les
confréries, les dervicheries, autant d'institutions
qui permettaient aux intrigants de duper les
gens de bonne foi. Enfin pour bien marquer le
changement, la rupture avec le passé, Stamboul
la vieille capitale a été abandonnée pour An-
gora.
Ainsi se constitue une nouvelle Turquie qui
cesse d'être imbue de l'idéal islamique, qui a
rejeté la politique de prosélytisme « sur laquelle
les régimes déchus fondaient leur pouvoir, leur
autorité, leurs rêves fanatiques ». Cette T.
quie nouvelle qui a adopté la formule laïque
et républicaine, qui est devenue indifférente à
la propagande religieuse ne vise plus qu'à « vi-
vre dans ses frontières nationales avec son in-
dépendance, son honnew. son rqM. son cr60
dit ».
Qui ne voit qu'un pueil Etat se trouve for-
cément rapproché de la France? Qui ne sent
que des liens d'amitié, doivent les unir l'un à
1 autre ? La Turquie est toute prête à se livrer
à cette amitié sans alliàe-pensée, bien décidée
à oublier le passé, si lourde sa tradition soit-elle.
Elle demande seulement à être traitée en na-
tion civilisée qui a droit à l'estime parce qu elle
a su conquérir l'indépendance.
Tels sont les propos que l'on relève couram-
ment dans la presse qui a l'habitude d'expri-
mer l'opinion du gouvernement. Traduisent-ils
aussi les sentiments de la majorité de la popu-
lation ? Il serait risqué de le prétendre. Mais ces
journaux dont nous avons analysé la pensée in-
terprètent celle du plus grand Etat musulman
indépendant, dont le prestige n'a pas complè-
tement disparu parmi les millions de fidèles de
Mahomet. Cette constatation, sans vouloir en
exagérer la portée, n'est pas cependant, on
en conviendra, totalement dépourvue d'intérêt.
Henry Fontaraiert
Député du Caniat, secrétaire de la
Commission des Alfatret étmn-
ères, membre de la Commitêion
es colmise.
-i'o -
L'AVIATION COLONIALE
--00---
Le raid de Pinedo
Hier, de Saigon, le fameux pilote italien
de Pinedo a repris son vot pour gagner
Bangkok, où il a dû arriver dans la soirée.
L'aviateur regagne l'Europe suivant un
tableau de marche impressionnant : le 17
octobre, Tokio-Kagosthirrra (1.000 kiil.) ; le 18,
Kagoshima-Changhaï (HOO kit) ; Je 19,
Changhaï-Hong-Kong 1.100 kilomètres) ;
le 20, Hong-Kong Haïphong-Hanoï (800 ki-
lomètres) ; le 21. Hanoi-Saigon (800 kilo-
mètres).
Trois hydravions italiens en Algérie
Trois hydravions de la marine de guerre
italienne, cllectuant une croisière darqp le
bassin de la Méditerranée, ont améri avant-
hier deux à Alger, le trisiême à Ténès. Ce
dernier est arrivé dans la matinée à Alger.
Leur voyage s'est effectué dans d'excellen-
tes conditions.
Tous trois repartiront demain matin de
concert pour Tunis,
(Par dépêche.)
.1"
n. Lucien Illntl rellint Ion IDIII
M. Lucien Saint, Résident Général, est
arrivé hier à Tunis, d bord du Gouverneur-
Général-Grévy.
(Par dépêche.)
Les étudiants indochinois
à la tombe du Soldat Inconnu
0-0 -
Une délégation de l'Association Mutuelle
des Indochinois composée de MM. Cao Van
Sen, président; Khanh et Khuong. vice-pré-
sidents, et de plusieurs membres, a déposé
une couronne au Soldat Inconnu à l'occasion
du départ de leur Gouverneur Général, M.
A Varenne, en présence du commandant Sc-
veze, du 216 régiment colonial, représentant
le Gouvernement militaire de Paris.
POUR L'EXPORTATION,
ALGÉRIENNE
Que n'a-t-on pas dit de l'inuti.
lité économique des foires et des
expositions î On en a dit davan-
tage, il est vrai, de leur utilité. Si des di-
vergences d'opinion apparaissent fortement
tranchées en cette matière, c'est qu'il en est
de ces manifestations nationales ou interna-
tionales comme de tout autre procédé de pu*
blicité : les résultats n'en sont pas toujours
immédiats ou évidents, quoique réels. Pour
certains, les expositions sont prétextes à ru-
bans, décorations ou diplômes variés. La
plupart y trouvent de nouveaux débouchés
et matière à étendre, varier ou perfectionner
leur production.
Les producteurs algériens ont de la ten-
dance à négliger les foires et les exposi-
tions. Plus que trautres, pourtant, Ils ont
intérêt à faire connaître leurs produits. Les
succès qu'ils remportent, quand ils se mon.
trent, devraient les encourager à faire par.
tout acte de présence.
Deux récentes démonstralions, Vexposi-
tion de Strasbourg et la foire de Lausanne,
fournissent la preuve que les Algériens ont
trouvé des gens pour les apprécier, tant
dans nos provinces recouvrées que dans les
cantons romands de la Suisse. Les tisseurs
de l'Est avaient quelques préventions con-
tre les cotons d' Alg.érie, à la culture des-
quels la Colonie se livrait avec une ardeur
qui Paraissait avoir un peu négligé les exi-
gences spéciales de certaines de nos manu-
factures. Des commandes d'essai furent
néanmoins faites et les résultats se montrè-
rent excellents. A la foire de Lausanne, les
échantillons venus d'Algérie ont trouvé la
faveur du public et des relations ont été
nouées qui ne peuvent être que profitables.
L'Algérie a une importante clientèle Iran-
çaise. Elle l'augmentera chaque année mal-
gré la concurrence de deux-rivales favori-
sées par leur Position géographique, l'Espa-
gne et l'Italie. Elle dispose cependant, elle
disposera plus encore, d'un excédent de
production dont la destination naturelle est
le marché extérieur. C'est à ce point de vue
que la conquête du marché alsacien lui doit
être précieuse car il peut être le point de
départ d'une importante expansion vers VAl-
lemagne.
La Suisse offre d'analogues débouchés et
d'admirables satisfactions à nos producteurs
algériens, à condition qu'ils ne se contentent
pas du bon accueil reçu en Suisse romande,
où ils n'ont pas d'efforts linguistiques à ac-
complir pour se faire comprendre. Les can-
tons alémaniques sont peu venus à Lau-
sanne. Ils se réservent pour leqrs foires
propres. Chaque année, en mai, se tient à
Bâle une foire d'échantillons. Il y aurait
grand intérêt pour les Algériens à s'y faire
réserver une place.
J'en viens alors à une conclusion qui
tnest chère. Que les Algériens se groupent
et s'organisent pour leur publicité.
J. Gatter,
Sénateur d'Or an.
-600
LE CODEICE DE LA FRANCE
AVEC SES COLONIES
--0-0--
Pendant les neuf premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies et
protectorats s'est traduit par les chiffres ci-des-
sous, que nous donnons avec les chiffres corres-
pondants de 1924 :
Importations de la France
1925 1924
Algérie 1.128.487 î.238.373
Tunisie 271.918 227.497
Maroc 132 317 149 945
Sénégal '0' 427.146 347.287
Madagascar et dé-
pendances 221.746 198.736
Indo-Chine française 423.038 220 085
Autres colonies et
pays de protecto-
rat. 598.027 658.448
Totaux des colo-
nies françaises et
pays de protecto-
rat. '£' 3-202.649 3.040.371
Exportations de la France
1925 1924
Algérie .,. 1.902.703 1.717.104
1 unisie 366 026 358.503
Maroc 575 390 496.746
Sénégal 254.633 194.927
Madagascar et dé-
pendances 261748 115.712
Indo-Chine françai-
se : 503 343 416.224
Autres colonies et
pays de protec-
torat 416 221 366.507
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat ..« 4 280.064 3 665.723
–<
Les Annales Coloniales publieront de-
main un important numéro spécial illustré
consacré à VAfrique Equatoriale Française
et à ses possibilités économiques.
Mglunititiui le Illail-d'llm
ID Alrique Occidntale Pruçain
00
D'accoid avec M. de Monzîe, garde des
Sceaux, M. AlQ-é Hesse, ministre des Co-
lonies, vient de soumettre à la signature du
Président de la République un décret très
important pour l'avenir économique de notre
grande possession ouest-africaine.
Jusqu'à ce jow, aucun texte n'avait régle-
menté en Afrique Occidentale Française les
conditions d'emploi de la main-d'œuvre dans
les entreprises priv, et l'on sait les diffi-
cultés auxquelles se heurtaient toutes les tenta-
tives de colonisation, tant agricoles qu'indus-
trielles, pour se procurer la main-d'oeuvre qui
leur était nécessaire. Celle-ci est, en effet,
très rare, puisque dans l'ensemble, en Afrique
Occidentale française, la densité moyenne de
la population atteint à pdine trois habitants au
kilomètre carré ; cependant, toutes les régions
de cet immense territoire ne sont pas si déshé-
ritées, et le nouveau texte doit apporter un
remède bienfaisant à la crise actuelle en rem-
plaçant le système d'embauchage pratiqué au-
jourd'hui par un régime du travai l approprié
aux circonstances locales.
Ce décret ne pose que les principes direc..
teurs de la nouvelle réglementation. Divisé en
quatre titres, la principale innovation qu'il
présente sur les législations déjà existantes
dans d'autres groupes de colonies, est la créa-
tion d'un pécule en faveur des travailleurs et
destiné à leur assurer, en fin de contrat, un
petit capital qu'ils ne manqueront pas d'ap-
précier, et dont le principe ne pourra que
développer chez eux les goûts d'épargne jus-
qu'ici presque inexistants. Les retenues ainsi
faites sur les salaires seront représentées par
des timbres-pécules apposés sur un carnet spé-
cial établi au nom de chaque travailleur. Les
modalités d'organisation de cette heureuse
innovation sont minutieusement réglées par le
décret.
Celui-ci pose également comme règle que
l'indigène garde toute sa liberté pour s'enga-
ger et n'est pas obligé de contracter dans les
nouvelles formes prévues qui lui donnent ce-
pendant des garanties plus grandes; les con-
trats, en effet, doivent être établis par écrit,
contenir certaines énonciations limitativement
^spécifiées, et ils entraîneront pour l'employeur
des obligations bien définies tout en imposant
au travailleur des devo irs plus stricts. Le visa
tacultatit de I Administration donnera encore
plus de poids à ces engagements. Toutes les
contestations individuelles et collectives entre
travailleurs indigènes et leurs employeurs se-
ront soumises à des conseils d'arbitrage dont
le nouveau texte prévoit aussi la création. Ils
sont composés du chef de la circonscription,
président, et de deux assesseurs, l'un colon
français, l'autre indigène. La procédure de-
vant ces conseils est réduite au strict minimum
et les sentences sont rendues avec la plus
grande célérité. Un appel est prévu si le chif-
fre de la demande excède cinq cents francs,
devant le Tribunal de première instance du
ressort.
Le décret fixe en dernier lieu les pénalités
applicables aux entraves apportées au recrute-
ment, à la non-exécution des contrats et aux
différentes infractions qui s'y rattachent.
Laissant au Gouverneur Général le soin de
fixer les conditions d'application et aux Lieu-
tenants-Gouverneurs celui d'établir les détails
d'exécution. ce nouveau texte qui ménage au-
tant que possible tous les intérêts en présence
contribuera certainement à une mise en valeur
plus rapide de notre grande possession de
l'Ouest-Africain.
«»0.
L'esclavage au Maroc
-0-0--
Une jeune femme indigène qui tenait un en*
fant dans ses bras, à Rabat, dans une rue habi-
tée par des européens, près de la Tour Has-
san, derrière la Résidence Générale, a été en-
levée par force, par trois forcenés, en plein
jour, lundi 12 octobre. %--- - £.,t
» i - « ii - m I - - L
L enfant au elle portait dans ses bras, a été
projeté sur le sol où il est resté assommé.
Quand les témoins de cette scène odieuse vou-
lurent intervenir la femme avait disparu. Il
s'agissait d'une esclave qu'un maître exigeant
faisait rechercher, bien que la loi autorisât l'es-
clave qui ne se plait pas chez un maître à s en
aller.
Et voici ce qu'en pense notre confrère le Cri
Marocain ;
_A -- --- 1.J_11.-
« Il y a encore des esclaves, qu on irmiunuo
en plein jour et en pleine rue, des esclaves qui
ne trouvent pas sous la protection du draJpollu
tricolore la Liberté fondamentale que ce dra-
peau « déchaîna » sur le Monde. Il est encore
un ooin au Maroc où devant tous on tratique
de la chair humaine, et ce coin hideux, ignoble,
réprouvé a jamais, c'est l'abat" la Ville Cer-
veau. »
Cet ignoble scandale a trop duré et il s agit
de prendre des mesures énergiques pour le
faire cesser.
Un raz de marée au Maroc
--0-0--
Un violent raz de marée a séoi sur la
côte de VAtlantique. La mer est démontée,
Sauf à Casablanca où, l'aménagement per-
met un 'travail normal, toutes les opéra-
tions maritimes sont arrêtées dans les
villes du littoral.
(Par dépeche.)
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Voici queJs seraient les projets que le
maréchal Pétain doit soumettre à M. Steeg
& 6011 arrivée au Maroc :
En dehors de tous les éléments néces-
saires qui resteront pour assurer la garde
de Ja frontière et démasquer les embûches
des dts6idente, éléments constitués par des
volontaires de l'active et de la réserve, le
gros dos troupes sera vraisemblablement
ramené vers Fez, Casablanca, Meknès, Te,.
za et Oujda; les troupes y resteraient pen-
dant les quatre ou cinq mois que dure la
mauvaise saison.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le pays de Jaia aurait été évacué par
crainte d'une attaque de notre (part. L en-
nemi se serait réfugié vers Aln-Berda. et
Touzghadra, Hier matin, à 7 h. 30, la divi-
sion D, exploitant le succès des jours pré-
céderits. partant du Djebel Messaoud, a
franchi
cédents. l'Ouergha pour faire sa jonction
avec les colonnes do rubane et se porter
ensuite sur Tazarine. Les dernières nou-
velles signalent que l'opération se déve-
loppe normalement.
L'aviation
L'aviation a été active avant-hier ; l'es-
cadriile chérillenne a bombardé quelques
viages situés à l'est de Gafsai. Hier matin
notre aviation a prolongé faction de l'ar-
tillerie et de nos colonnes d'opérations en
bombardant Tazarino,
CHEZ LES ESPAGNOLS
La politique marocaine du général Primo
de Rivera serait arrôtée aux grandes lignes
suivantes :
1* Poursuivre unis avec la France l'action de
domination et de désairoement des indigènes
constamment et prudemment, car tin revers
quelconque serait un pas en arrière dans le che-
min parcouru durant les mois de septembre
et octobre ;
2a Répression de la propagande et de la con-
trebande, de façon à rendre à chaque moment
plus diflk-iio a Abd el Krini, la perception do
l'argent des oléinent* directeurs et des ressour-
ces qu'il tient du dehors ;
3' Une action politique constante et la disloca-
tion des tribus rebelles en intensifiant leur
désarmement autant que possible ;
.io L'organisation du pays d'après le magti-
zen en nous attachant, au moyen d'intérêts ma-
térieJs, les caïds que nous aurons nommés et
auxquels il sera laissé seulement les forces ar-
mées indispensables pour imposer leur autorité.
CHEZ LES RIFAINS
Dans Va tribu Bokkoin, règne aine lorto
agitation contre Abd-el-Krim par suite do
l'arrestation de quelques chefs auspocts do
délai 1 lance.
Les tribus de Tensaman seraient dispo-
sées à faire leur soumission, mais leurs
chefs ont décidé d'attendre l'occupation de
leur territoire par les troupes espagnoles
pour éviter des représailles de la part d'-Abd-
el-Krim.
EN SYRIE
00
La situation
La situation s'améliore sensiblement iL
Damas. Quelques bandes do Druses, ve-
nant du Djebel pour se joindre aux rebelles,
ont fait demi-tour en apprenant la répres-
sion de l'insurrection.
Le colonel Andréa a reçu à Ezraa la sou-
missioji des membres do la famille Amer
et d'autres familles importantes de la ré-
gion de Soueida.
Les dégâts à Damas
Les dégâts à Damas sont considérables.
La gare de lleidan, un grand bâtiment
commercial et une partie du palais Azm
ont été incendiés.
Environ un millier de personnes ont été
tuées ou blessées au cours du bombarde-
ment.
Les indemnités
Le correspondant du « Times » à Haïfa
dit que les conditions françaises, qui ont
6té acceptées par les notables, sont les sui-
vantes :
1° Paiement d'une amende de 40.000 li-
vres égyptiennes ;
2° Etablissement de la loi martiale pour
une durée de 15 ans ;
a,o Reddition de 50.000 fusils.
-60-
Au Conseil général d'Oran
-o
Le Conseil général d'Oran a adopté deux
motions. La première, adressée à M.
Briand, ministre des Affaires étrangères,
déclare î
Le Conseil général du département d'Ornn
manquerait a tous ses devoirs s'il ne vous re-
merciait pas de l'u livre tnss grande que vous
avez accomplie par les accords de Loearno, n li-
vre réalisée par le grand diplomate que la l'ran-
ee est heureuse île posséder en vous; le C"J\,,;,'i\
général vous envoie l'expression de ses remer-
ciements et de sa reconnaissance.
La deuxième motion est adressée à M.
Painlevé, président du Conseil :
Le Conseil général du département d'Orall eM
heureux do manifester a M. le président du
Conseil la joie profonde que lui promirent ;es
textes des traités et conventions intervenus entre
les grandes puissances européennes, traités et
conventions qui auront pour résultat d'assurer,
d'une façon déllnitive, la paix du monde; il lui
exprime toute sa confiance et lui envoie l'ex-
pression des remerciements de l'Oranie. entière.
.,.
NAUFRAGE EN "tDITERRANÉE
0-0
L'a voilier tunisien, Mabrouk, a fait
naufrage devant Sidi-Daoud. Un marin de
l'équipage et deux passagers ont été en-
levés par les vagues.
Le navire, qui jaugeait 80 tonneaux, et
sa cargaison sont complètement perd'us.
(Par dépèche.)
La France devant le Pacifique
0
Les Indochinois résidant en France ont
tenu, le ai octobre, à la salle des Sociétés
aavantes, un meeting qui a réuni plus de
800 Français et Annamites.
M. Bui-Quang-Chiêu, chef du parti conS.
titutionnaliste indochinois, en ouvrant la
séance, a présenté la situation politique gé-
nérale en Extrême-Orient. Sa vivante im-
provisation a été très vivement applaudie.
M. Duong-Van-Giao, avocat à la Cour,
d'appel de Paris, après avoir examiné ta
situation internationale dans le Pacifique, a
conclu, avec de solides arguments, à Va né-
cessité pour la France de s'assurer, sous
peine de voir son oeuvre compromise, la col-
laboration librement consentie des Annami-
tes.
M. Dûp-Van-Ky, fin lettré de l'Annam, a
montré, en un lumineux exposé, l'ureBf.e
d'une organisation rationnelle de l'enseigne-
ment franco-annamite à tous les degrés, sut-
tout de l'enseignement supérieur intégral,
pour faire de l'Annam, suivant l'expression
de M. Painlevé, le « trait d'union entre la
France et VExtrême-Orient tI,
M. Georges Grandjean, rédacteur a h Vo-
lonté, a montré l'évolution de la colonisa-
tion indochinoise. Cette évolution c
capitaliste. Il est indispensable, pour gare
der l'Indochine, de réagir contre cet état
de chose en instaurant une politique :ran.
chement démocratique qui tendo à faire de
cette colonie un Dominion français. Il n'a
plus parlé cette fois d'envoyer des tirail-
leurs sénégalais pour mater la population
annamite au cas où elle se révolterait. il y
a progrès.
M. Lê-Tinh, étudiant tonkinois, parlant
de la politique sociale, signalo l'état la-
mentable au prolétariat annamite honteuse-
ment exploité par le patronat français. Il
cite plusieurs faits caractéristiques, parmi
lesquels ceux déjà mis en relief par Roland
Dorgelès dans son récent livre.
M. René Maran, le trop fameux anteur
de BatoZttla, affirme que la politique de
compression dont souffrent les Indochinois,
est également pratiquée en Afrique. Il en
tait quelque chose, lui qui a assassiné un
Hoir à Bangui, alors qu'il était commissaire
de police. Pour illustrer sa thèse, il insista
particulièrement sur l'enseignement dans le
cc plan horizontal JI et sur 1 injustice qu'il y
a à imposer le service militaire obligatoire
de 4 ans aux Annamites, alors que les Fran-
çais ne font que 18 mois.
En un très bref exposé, M. Paul Monet,
auteur de Français et Annamites, en mon-
trant l'aspect du problème de la civilisation
en Extrême-Asic) estime qu'il est dange-
reux d'employer, comme on le fait, une po-
litique qui consiste à comprimer la très
vieille et très noble civilisation annamite
sans pouvoir rien offrir à la place.
Avant de lever la séance, M. itui-Qtiang-
Chièu apporte une conclusion oui synthétise
la pensée des divers orateui? : c Si malgrà
les appels affectueux et loyaux des Indochi-
nois, aucune modification n'est apportée à
Vétat de choses actuel, il ne leur restera
qu'à attendre des événements la satisfaction
que les hommes auront été incapables de leur
donner x.
L'Assemblée, avant de se séparer, a voté,
à l'unanimité, l'ordre du jour suivant, destiné
à être soumis au gouvernement de la Répu-
bl'que.
Ordre du joui :
« Les 8oo Français et Annaniites réunis,
le 2t octobre 1925, à 21 heures, à la salle de*;
Sociétés 'i.tlJltt'S, 8, rue Danton, après avoir
entendu les exposés de MM. Uui-Quantj-
Chièu, Duong vun Ciiao, Diép :\7?t Ky, L:
Tinh, Georges Grandjean, NOIe: Maran et
Paul N {,,'et, sur Ici situation politique géné-
rale en Fxtrème-Orient et en Indochine;
« Considérant qu'un malaise indéniable
plane parmi les populations de !i grande
colonie asiatique ;
<( Considérant qu'il est du plus grand in-
térêt pour la France de pratiquer dans cette
partie de l'Asie lointainc une politique li-
bérale pour se coiA-ilier les sympathies des
20 millions d'indiacnés :
- « Considérant que la politique de domina-
tion en usage jusqu'à ce jour est cause des
malentendus regrettables entre protecteurs «4
protégés;
« Considérant que malgré cette situation,
il existe parmi l'élite annamite, une fraction
sinct renient désireuse de reahser le rappro-
chement franco-annamite pour le plus grand
bien des deux peuples;
k ( ousidérant que la désignation d'un par-
lementaire aux idées larges pour présider aux
destinées de l'Indochine, présume l'in-
tention dit Gouvernement d'inaueurer une
politique conforme aux aspirations indigènes
et aux traditions libérales de la France;
n Considérant que les déclarations du nou-
veau Gouverneur, M. Alexandre V irenne,
sont conformes aux principes démocratiques ;
a Déclarent :
« i° Faire confiance au Gourerncmeut et
attendre ses premiers actes en Indoch ine ;
u 20 Continuer ht salutaire œuvre de pro-
pagande déjà commencée pour éclairer l'opi-
nion publique française sur les revendications
des Annamites et dénoncer la politique af-
iaiiiste et inipéria'i\te dl'administration in-
Jiiehinoise. m
,
Décrets et Arrêtés
--0-0-
Décret portant réglementation du travail in.
digène en Afrique Occidentale Française.
Décret rendant applicable en Indochine le
décret du 5 août 1523 portant réglementa-
tion de la T S F. à hord des navires de
commerce
(J. (). da ;!: octobre W».)
TAUX DE LA PIASTRE
–O–
r. gouverneur ijénéral de l'Indochine vient do
faire connaître au miin-tiv de; Colonie; qu'à la
date du î-2 octobre |'.vr> 1.. Ir,\ ,\i',:",¡ le pi-istro
"'ni do 1"2 fr. IO.
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