Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1925 20 octobre 1925
Description : 1925/10/20 (A26,N157). 1925/10/20 (A26,N157).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970047
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEMB ANNEE. - N° 157.
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MARDI SOIR, 20 OCTOBRE te.
L es Annales C oloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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Riziculture africaine
En France, peu de personnes aiment le
riz, on le consomme principalement sous
forme de plats sucrés et il ne joue pas chez
nous, dans l'alimentation, le rôle qu'il tient
dans beaucoup d'autres pays, même euro-
péens rôle auquel lui donneraient droit ses
remarquables propriétés nutritives (6.48 de
matières azotées, 82.26 de matières hydro-
carbonées, 0.36 de matières grasses).
Depuis que les troupes indigènes d'Afri-
que et d'Indochine sont garnisonnées en
IF rance, la consommation du riz a beaucoup
augmenté, car c'est la base de la nourriture
de ces troupes et le riz a été aussi davan-
tage consommé par les Européens sans tou-
tefois l'être suffisamment. Cependant la
France est, après la Grande-Bretagne, le
pays qui importe le plus de riz. En 1923,
nous avons importé 20.064.268 livres de riz
américain. Ce chiffre suffit à prouver l'im-
portance que peut présenter pour nous le
développement de la riziculture dans celles
de nos colonies où elle est possible.
L'Indochine exporte le surplus de sa pro-
duction dans les pays voisins, consommateurs
de riz par excellence : Birmanie, Siam et
Chine, et les stocks de paddy de Cholon for-
tnent la réserve de la production cochinchi-
noise (1 milliard et demi de francs) ainsi
due je le rappelais récemment dans les co-
lonnes de ce journal.
Augmenté des frais de transport, le riz
Indochinois revient très cher en France, ce-
lui de nos colonies africaines doit être beau-
coup moins élevé.
C'est principalement en Guinée française
que la culture du riz a jusqu'à présent donné
les meilleurs résultats ét la proximité de
cette colonie est pour le consommateur et
l'acheteur français un avantage sérieux.
Aussi avons-nous suivi avec intérêt les efforts
de M. le Gouverneur Poiret pour générali-
ser les méthodes de culture européenne qui
donneront à la riziculture un très grand dé-
veloppent* t.
a LA. colonie, lisons-nous dans le fasci-
cule 3 du Bulletin publié, sous les auspices
de TAgence Générale des Colonies, par M.
F. Heim de Balsac, peut non seulement pro-
duire la quantité nécessaire à la consomma-
tion locale, mais encore elle peut et doit en
exporter vers les colonies françaises et étran-
sères voisines. »
En 1916, la Guinée exporta 27 tonnes 'de
riz; en 1917, elle exporta 2.169 tonnes, et
cette année, dans le cercle de Kankan, le riz
est payé 1 franc le kilo au producteur.
L'exportation en France pourra augmen-
ter au fur et à mesure que les autres colo-
nies de l'A.O.F. développeront elles-mêmes
la culture du riz pour assurer leur pro-
pre consommation comme c'esf déjà le cas
pour le Soudan Français où le rendement
moyen est de 1.200 kilos de paddy à l'hec-
tare. De Kouroussa à Tombouctou, la sur-
face des rizières cultivées est approximative-
ment de 32.000 hectares dont 16.000 pour la
zone Dialarabé-lac Débo.
La colonie anglaise de Sierra Leone a
obtenu des résultats très satisfaisants (15 à
20 boisseaux par acre).
A la Côte d'Ivoire, la culture du riz s'est
aussi développée et elle permet d'assurer en
grand partie l'alimentation des travailleurs
foreshers.
Nous pouvons donc espérer, qu'à brève
échéance, le riz guinéen arrivera en France
en quantités assez importantes pour en faire
baisser les cours et comme appoint sérieux à
l'alimentation des troupes indigènes (qui se-
ront sans doute, en toute logique, réparties
dans le Midi de la France, de Bordeaux à
Saint-Rnnhaël'l.
La régularité des crues des rivières per-
met de compter sur une irrigation suffisante
sans qu'il soit, pour l'instant, nécessaire de
se livrer à des travaux de canalisation.
En Haute-Guinée, la température, les
pluies et le régime des crues permettent l'éta-
blissement de rizières sans aménagements
Darticuliers.
A la daba ib indigène, la charrue se subs-
titue de plus en plus. Nous savons que les
indigènes réclament des charrues et qu'aux
concours agricoles ils se sont montrés fort
habiles dans l'emploi de cet instrument. Un
almamy de Timbo, dans le Fouta-Djallon
qui n'obtenait jadis pas plus de 2 tonnes de
riz en a récolté 40 en 1922.
En 1923, la région de Kankan a expédié
par voie ferrée, 3.248 tonnes de riz, tandis
que par la culture à la « daba » elle n'en
avait expédié que 400 tonnes en 1917.
En Haute-Guinée, on rencontre chez un
seul fermier indigène, un champ de riz de
10 hectares.
En général, le riz est semé d'avril à juil-
let, et récolté (t'odobre à décembre. Par le
repiquage employé dans le Kissi, on obtient
line récolte plus abondante, un grain plus
fourni et mieux nourri. C'est dans le Bata-
gaye (Basse-Guinée) que ce procédé a atteint
un grand perfectionnement.
Le riz de montagne, que les Belges culti-
vent avec succès au Congo (rive gauche de
l'Oubangui) est semé à la volée. Les plus
grands soins sont donnés à la sélection des
semences que les indigènes gardent pour les
cmblavements prochains. En moyenne, par
le labourage a la charrue, on a obtenu 1.200
kilos à l'hectare, les rizières de Socotoro,
Kankahé et Bantiguol, au Fouta-Djallon,
ont donné 2.000 kilos à l'hectare.
La Guinée, qui pendant les hostilités de
1914-1918, a pu subvenir en partie aux be-
soins en riz de la métropole, pourra, en con-
tinuant son effort, arriver à être la première
exportatrice de riz en France par l'amélio-
ration des méthodes culturales, la sélection
des semences et grâce à un remarquable ré-
seau routier dont l'a dotée une adndnistra-
tion prévoyante et avisée.
Dans l'océan Indien, Madagascar est de-
venue la grande pourvoyeuse en riz de la
Réunion et des pays côtiers voisins. On y em-
ploie également la charrue; il y en avait,
en 1920, 883 en service et 2.244 hectares du
Betsimitatra et de la région de Mahitsy
sont plantés en riz.
Un hectare cultivé avec les méthodes indi-
gènes revenait à 522 fr. 70, tandis qu'avec
les nouveaux procédés il ne revient qu'à
372 fr. 78, soit une économie de 150 francs.
La création de fermes' malgaches, ainsi qu'il
en est créé en Guinée Française a empêché
le dépeuplement des campagnes.
Envisageant l'appauvrissement du terrain
des rizières, on a recherché la meilleure
plante d'assolement. Le soja qui emmaga-
sine beaucoup d'azote a été employé avec
succès à la station expérimentale de Crowley,
en Louisiane. Supportant très bien l'humidité,
il a une action bienfaisante sur la structure
du sol qu'il amollit et allège. On ne saurait
trop en recommander l'emploi à nos agricul-
teurs guinéens qui se sont montrés si empres-
sés, parce que bien conseillés, à adopter nos
méthodes de culture.
Substituons donc le riz guinéen aux riz
américains. Nous les paierons moins cher et
ils sont d'aussi bonne qualité.
Pierre Taittinger,
Béputl de Pt. Vice prMdent
péputà de Part : io de ll'Aig",
de ta Commitnon de VAlgérie,
des Colmies tg des Protectorat».
NOTEZ QUE.
–M–
M. André liesse devant présider à No-
gent-sur-Marne l'inauguration du monu-
ment aux eoldata malgaches, ne recevra
pas demain mercredi.
Inspection des colonies
oo
M. Gayet, inspecteur des colonies, se
trouvant actuellement aux Antilles avec M.
Pégourior, a été envoyé à la Guyane pour
y vérifier certains services importante.
Par ailleurs, une mission d'inspection
vient de s'embarquer pour l'Indochine sous
la direction de M. l'inspecteur général
MUller.
M. Utiea Saint i Grcaoble
M. Lucien Saint a voulu, avant de rejoin-
dre la résidence générale die Tunis, s'arrê-
ter à Grenoble pour y visiter l'Exposition.
Arrivé hier matin dans cette ville, accom-
pagné de M. Goofforoy Saint-Hilaire direc-
teur de l'Agence économique de Tunisie,
et de son chef de cabinet, il a consacré
toute sa journée à l'Exposition, où l'on sait
que la Tunisie occupe, dans le Palais des
Colonies, une piace très importante. Un
déjeuner intime a été offert à M. Lucien
Saint au restaurant d'Armenonville, par
M. Blanchet, commissaire générai de l'Ex-
position.
Le Résident iGénéral a assisté, le soir, à
une fête de nuit dans le parc. On sait tout
l'intérêt que M. Saint porte au développe-
ment du tourisme tunis-ien. Il en a donné
(téqà des preuves significatives, et la visite
qu il a bien voulu réserver à l'Exposition
die Grenoble consacre une fois de plus la
vaiteur économique dë cette belle mnnifes-
tation et les sympathies ardentes dont elle
bénéficie.
M. Lucien Saint n'est pas un inconnu
pour des Dauphinois et, en particulier, pour
les eirenobloils, car c'est a Grenoble qu'il
débuta dans l'adiministnaiion, il y a quel-
que vingt-cinq ans, en auaflité de chef de
cabinet du préfet de l'Isère, puis de sous-
préfet de Saint-Marcellin.
-$Ob
M. Alexandre Varenne
rejoint son poste
00
Comme nous l'annonçions, le Gouverneur
Général de l'Indochine a quitté Paris hier à
16 heures, par le rapide de Marseille, se ren.
dant à Lyon, où, après une séance solennelle,
la Chambre de Commerce a offert un déjeuner
en son honneur.
M. Varenne était accompagné de Mme Va-
renne, de M. Trillat, chef de son Cabinet, de
M. Richard, chef adjoint, et de M. le Résident
Supérieur Gam,er@ udr e M. le Résident
Supérieur Gamier, Directeur de l' « Agence
Economique de l'Indochine », qui accompagne
le Gouverneur Général à Marseille.
Une foul e nombreuse se pressait des 3 h. 30,
sur le quai de la gare. Il y avait là, M. rierre
Appel, venu saluer le Gouverneur Général au
nom du Président du Conseil ; M. André
Hesse, ministre des Colonies, MM. Paul-Bon-
cour. Vincent Auriol, Henry Paté, Diagne,
Outrey, Archimbaud, députés ; M. Bouju,
Préfet de la Seine, M. Jean Varenne, conseil-
ler municipal ; MM. Guesde et Gomdon, dé-
légué général et Commissaire de l'Indochine à
l'Exposition des Arts décoratifs ; M. Gaston
Joseph, Directeur du Cabinet du ministre des
Colonies, de nombreux fonctionnaires de la rue
Oudinot et un grand nombre de personnalités
indochinoises qui ont adressé à M. Varenne
leurs souhaits et leurs voeux de succès dans les
hautes fonctions qu'il va exercer en Extrtme-
Orient.
One importante uploititioi iraiçaise
au Cameroun
00
Voilà un exemple de patience et
de persévérance. Il montre com-
bien de temps il faut pour mener
une aflaire coloniale. Elle semble appelée
au plus brillant succès et, cependant, ceux
qui l'ont fondée n'ont pas encore touclû un
sou d'intérêt pour les sommes qu'ils ont en-
gagées. C'est donc un simple historique que
les lecteurs des Annales Coloniales trouve-
ront ici.
Il s'agit de l'ancienne Société Nationale
Tonnelière, fondée le 6 juin 1919 par le
général Toutée, pour exploiter des peuple-
ments de palétuviers en vue de la fahrica-
tion de traverses de chemins de fer et de
merrains Pour ponchons destinés au trans-
port des huiles de palme. A la demande
du ministre des Colonies, le général Toutée,
après une blessure reçue à la tête de l'ar-
mée d'Alsace, blessure qui l'avait mis,
dès août 1914, dans l'impossibilité de
continuer à exercer un commandement, par-
tit au Cameroun devenu français pour y
établir sur le littoral la réplique d'une ex-
ploitation fondée par lui, avant la guerre,
dans la Nigeria anglaise voisine. C'est ainsi
que naquit la Société Nationale Tonne-
lière. Bien vite, la Société se trans-
forma en Société Nationale du Cameroun,
et porta successivement son capital de 1 à 2,
puis à 5 et, en dernier lieu, à 10 millions de
francs.
Cette importante Société détient la con-
cession, pour une période de trente années,
de l'exploitation des peuplements de palé-
tuviers et autres bois qui bordent Vestuaire
de la rivière Cameroun. On estime à un mil-
lion de mètres cubes la richesse en bois ex-
ploitable de ces peuplements.
- La période d installation et d'organisa-
tion fut assez longue. Il fallut, y côté des
scieries et ateliers, construire des maisons
d'habitation pour le personnel, débrousser
et défricher certaines superficies, prospec-
ter minutieusement la concession, envisager
le transport et l'écoulement de la produc-
tion,, puis compléter enfin l'outillage d'ex-
ploitation par des remorqueurs, des cha-
lands, sonnettes et grues à vapeur, voies
Decauville, machines diverses, wharfs,
quais et appontements, éclairage électrique,
etc. Des hangars pouvant abriter 40.000
traverses, c'est-à-dire le chargement d'un
voilier de 3.000 tonnes, fur en édifiés. Dès
le début de 1923, toutes ces installations
étaient assez avancées et un premier char-
gement de 22.000 traverses quittait Manoka
pour Bordeaux; un second, avec 29.000
traverses quittait le mime point en janvier
1924. L'excellence des moyens d'exploita-
tion, de débit et d'embarquement, l'affluen-
ce de main-d'œuvre, fJermettaient progres-
sivement de développer la production qui,
de 5.000 traverses par mois, en 1923, attei-
gnit 12.0001 en 1924 et faisaient prévoir un
développement plus considérable encore.
C'est ce qui décida la dernière augmenta-
tion de capital.
Au ier août 1925, la Société avait ex-
porté sur l'Europe, France et Belgique,
225.006 traverses Pour voies normales, et
573 tonnes de merrains; elle avait fourni,
en outre, 19.000 traverses pour voie d'un
mètre au Gabon.
Les installations sont loin encore de don-
ner leur maximum de rendement, mais, ce
dernier serait-il atteint, les perspectives de
vente sont telles qu'il faudrait envisager
immédiatement des aménagements nou-
I veaux. La Société compte, en outre, pouvoir
tirer parti, dans un avenir prochain, des
lous-produits de son exploitation : extrait
tannant d'écorces de palétuviers, extrait de
produits tinctoriaux, acides pyrogaliques,
acétolle, etc.
La fabrication de la traverse et du mer-
rain est sortie de la période de tâtonnement,
et des essais pour entrer dans celle des réa-
lisations. Mais que de difficultés la Société
a-t-elle eu à surmonter. Que de détracteurs
contre l'emploi des bois coloniaux; que de
pessimistes! Le succès d'tme entreprise co-
loniale est souvent le fruit d'une longue pa-
tience, d'une persévérance à toute épreuve
et surtout d'une confiance absolue dans le
succès.
Les faits démontrent, dit le général Tou-
tée, que nos bois coloniaux peuvent concou-
rir à soulager la disette de nos forêts fran-
çaises insuffisantes et dévastées, à condition
qu'on ne se targue pas de les employer ou
de les imposer au hasard, mais de marcher
pas à pas vers des buts définis et certains,
en se fondant sur l'étude scientifique, l'orga-
nisation rationnelle du travail, l'effort finan-
cier puissant et réfléchi : toutes conditions
nécessaires du magnifique succès dont nous
voyons l'éclosion
On ne saurait donc trop louer la tâche
accomplie par la Société aux destinées de
laquelle préside le général Toutée. C'est
une tâche nationale et la Société mérite vrai-
ment le nom qu'elle porte.
RapPelons, en passant, que la traverse
de palétuvier, de même que celles qui peu-
vent être fabriquées avec nombre d'autres
essences coloniales revient, en France, à
un prix légèrement supérieur aux traverses
de chêne. Sa durée est aussi beaucoup plus
longue et, tout compte fait, est certainement
plus avantageuse pour les Compagnies de
chemins de fer,
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Douanes.
A ALGER
Par file à gauche 1.
Le il octobre, la lutte électorale fut
chaude, mais nette dans le département d'Al-
ger j seul, le quatrième canton marqua une
utte violente.
Le conseiller sortant, docteur Rouquet, bé-
néficiait de la situation acquise et des très
agissantes appréhensions d'une clientèle toute
dévouée à la Ligue des Intérêts Economiques.
Le bras droit de M. Alexandre Millerand,
M. Charles Reibel-à-la-langue-subtile, avait
bien voulu reconnaître, parlant de la situa-
tion politique coram populo, ou, plus préci-
sément, devant le public restreint de la Li-
gue cc républicaine » que les efforts tentés
par M. Painlevé s'étaient inspirés de l'inté-
rêt national, mais il avait obligeamment
ajouté qu'il flottait dans l'air « je ne sais
quelle incertitude, quelle menace ».
Rien de tel que le mystère pour troubler
les sens et le bon sens des bonnes gens.
Bref, il y eut ballottage.
Dimanche dernier, M. Philippe, notre ami,
puisqu'il est l'ami de nos amis Fiori et Mal-
larmé, l'emporta sur son concurrent, le doc-
teur Rouquet, parachevant la majorité que
le Cartel des gauches détenait déjà au Con-
..-eH général d'Alger.
Il faut ajouter que tandis que M. Charles
Reibel discourait, M. Antériou, ministre des
Pensions, venu lui aussi en Algérie, mar-
quait, dans d'importantes réunions d'anciens
combattants, la politique du Cartel des gau-
ches avec netteté et franchise. Et, à cette
occasion, l'électeur avait jugé que de tellee
qualités sont les meilleurs gages d'une bonne
politique.
Et comme ça se trouve ! Si les Algérois,
tournés vers leur gauche, considèrent l'ho-
rizon, ils pourront apercevoir M. Steeg, lui
aussi, en train d'installer la République.
R. L.
Le départ de M. Steeg
00
Avant de quitter Paris, M. Steeg, Résident
Général au Maroc, a été reçu hier par le
Président de la République et par le Prési-
dent du Conseil. Il a eu un nouvel entretien
avec le maréchal Lyautey.
*loi
Sympathies ai Résident Général
Au cours de sa dernière séance, la Chambre
de commerce de Casablanca a envoyé à M.
Steeg le télégramme suivant :
Il Au moment où le gouvernement de la Ré-
publique vient de vous confier les destinées du
pays, la chambre de commerce et d'industrie de
Casablanca, qui voit en vous l'artisan de la
prospérité marocaine de demain, tient & vous
assurer déjà du plus entier dévouement dans sa
collaboration et vous prie, monsieur le résident
général, de vouloir bien agréer son salut respec-
tueux.
M. Steeg a répondu :
Il La conliance de la République m'impose un
lourd devoir. Je suis heureux de penser que
J'aurai, pour le remplir, le concours sympathi-
que des Français de Casablanca et celui de votre
compagnie. Sentiments cordialement dévoués. »
alo
Les parlementaires ai Maroc
0-0-
Les parlementaires dont nous avons relaté
le voyage d'études au Maroc, viennent de
rentrer en France.
Après avoir visité les hôpitaux militaires
de Casablanca et y avoir salué le maréchal
Lyautey, à la veille de son départ, les par-
lementaires se sont rendus sur les fronts
d'Ouezzan, de Fez et de Taza où ils ont ren.
contré le maréchal Pétain au lendemain de
la belle avance des troupes françaises et es-
pagnoles en avant de Kiffane et de Syah.
M. Victor Jean, député des Bouches-du-
Rhône, a survolé le front du secteur d'Ouez-
zan, depuis le Loukkos, au-dessus duquel se
fait la liaison, à gauche, avec les troupes es-
pagnoles, jusqu'à Bibane, premier poste du
secteur du centre. Il a survolé aussi dans le
secteur de droite l'ensemble des postes établis
sur le front français et sur le front espagnol,
à la suite de la récente avance en avant de
Taza.
Les parlementaires ont quitté le Maroc
pour Oudjda, Tlemcen et Oran, parfaitement
documentés sur la situation militaire et poli..
tique de notre protectorat.
-0001
Un hommage an Maréchal Lyautey
0-0
Il est question à Dijon d'ouvrir une sous-
cription destinée à offrir au maréchal Lyau-
tey un domaine historique dans la Côte-d'Or
ou une ancienne maison de Dijon, en témoi-
gnage de reconnaissance publique. On sait,
en effet, que le maréchal a fait ses études au
lycée de Dijon et qu'il est très populaire en
Bourgogne.
, .,.
La Mh-ftmn toi te cttoin prtigilsu
Le service de recrutement de la main-
d'œuvre du Gouvernement portugais a obtenu
du Conseil législatif de Delagoa Bay l'auto-
risation de recruter plusieurs milliers d'indi-
'gènes pour les travaux agricoles de San
Thomé et Principe, où se trouvent les plus
grandes plantations de cacao.
Décrets et Arrêtés
o^–
Décret portant nomination du secrétaire du
Conseil de prud'hommes de Fort-de-
France.
Déctet autorisant le report aux Chapitres 8
et 15 du budget annexe du chemin de fer
et port de la Réunion de l'exercice 192S,
des crédits restés disponibiles aux cha-
pitres correspondants de l'exercice 1924.
A la Société des Nations
--0-0--
Les mandats coloniaux
Hier matin s'est ouverte à Genève, par un
discours du marquis Théodoli, président, la
fa t, session de la Commission des mandats de
la Société des Nations.
La commission procédera à l'examen des
rapports annuels qui lui ont été transmis par
les puissances mandataires : rapport sur la
Palestine et la Transjordanie (Gouvernement
britannique), rapport sur la Syrie et le Liban
(Gouvernement français), rapport sur l'admi-
nistration de l'Irak (Gouvernement britanni-
que), rapport sur le Cameroun britannique,
rapport sur le Ruanda (Gouvernement belge),
rapport sur l'île Samoa (Gouvernement de la
Nouvelle-Zélande), rapport sur les îles des
mers du Sud (Gouvernement japonais), rap-
port sur l'administration du Caprivi-Zipfel
(Gouvernement du Sud-Ouest africain).
La Commission s'occupera en outre de
quelques questions d'ordre général, notam-
ment celles du trafic des spiritueux et du dé-
veloppement économique des territoires sous
mandat.
Elle examinera également les pétitions qui
lui ont été transmises par la communauté
juive askenazique de Jérusalem et par le co-
mité exécutif du congrès arabe de Palestine,
ainsi que par l'émir Arslan (Syrie).
Après l'exposé du marquis Théodoli,
M. Cattastini, chef de la section des man-
dats, a présenté à la commission quelques
observations au sujet de certains événements
qui se sont produits depuis la dernière ses-
sion dans le domaine des mandats.
La frontière de l'Angola
---0-6--
En application de la décision de la Com-
mission des mandats de la Société des Na-
tions, le Gouvernement portugais a informé le
secrétaire général de la Ligue des Nations
qu'il a ouvert des négociations directes avec
le Gouvernement de l'Union Sud-Africaine
pour la signature d'un arrangement relatif
à la délimitation de sa frontière commune
avec l'Angola.
Théoriquement, cette frontière suit la ri-
vière Kumene de son embouchure jusqu'au
point où elle remonte vers le nord, puis se
dirige vers l'est, où elle atteint le Kubango,
dont elle suit le cours jusqu'à son entrée
dans le Bechuanaland.
-680
EN ERYTBIŒE
--0-
Le chemin (le 1er de rErytihreo bénéficie d'un
trafic important. Pour les six premiers mois de
l'année courante,les recettes grèvent à 3.206.213
lire contre 2.286.196 lire pendant la période cor-
respondante de 1924.
La guerre au Maroc
OQ
LES OPERATIONS MILITAIRES
Prenant leurs quartiers d'hiver, nos trou-
pes s'installent en faisant bonne garde, tout
en arrosant de bombes d'avion les dissi-
dents qui se regroupent mais dont l'en-
thousiasme fléchit.
On signale, en effet, que sur l'ensemble
du front la dissidence est en régression, les
tribus paraissant désireuses de profiter des
pluies pour effectuer leurs labours. Les
plus belliqueuses elles-mêmes, comme les
Mtïoua., les Djaia et les Sless, marquent
une lassitude contre laquelle Abd-el-Krim
tente de réagir en envoyant chez elles des
petits groupes de réguliers, reprenant ainsi
ses méthodes de guerre du mois de mai
pour s'imposer ipar la terreur.
Un djich dissident a pénétré à la faveur
de la nuit, au sud de Fez al Bali, où LI a
attaqué, vers Amergha, des chantiers de
routes des travaux publics, tuant un Euro-
péen et trois femmes.
Opinions du Pacha de Fez
D'auprès le Pacha de Fez, l'indépendance
accordée à Abd el Krim aurait, à l'heure
uctuoUk\ les plus graves répercussions dans
tout le Maroc. Si on récompense l'infidélité
en donnant, l'indépendance aux révoltés,
autrement dit, si une tribu insurgée a un
régime plus favorable que les aultes, par
suite de sa révolte, on risque que les
grandis seigneurs, qui disposent d'armes.
d'hommes et d'argent, exigent à leur tour
l'indépendance.
La paix ?
"i propos de la guerre dit Maroc, le
Daily News, dans son leculer, dit qu'il ne
serait pas surpris de voir Abd-el-Krim de-
mander la paix avant l'hiver.
(Par dépêche.)
EN SYRIE
0 0
Une tentative de soulèvement
Un parti de Hruses, qui avait réussi a
pénétrer sccrMement dans le quartier sud
de Damas, grâce a. la complicité d'un cer-
tain nombre d'habitants hostiles au man-
dat et, sans doute, à celle de quelques
communistes, a lenté d'y rrovoqucr Œ1('
insurrection avant-hier. Ses efforts sont
̃toutefois demeurés vains.
Les Druscs de la région située au nord
d<> Souoida ont convoqué une assemblée
générale dr leur clan, afin de discuter la
question de leur soumission aux Fran-
çais.
LES INDOCHINOIS DE PARIS
–0-0–
Un meeting aura lieu le mercredi
21 octftbre, à 20 h. 30, fr la Solle dos So-
ciétés Savantrs, 8, rue Danton, scus la
présidence de nui Quang Chifru, chef dn
parti constitutionaliste indochinois.
Divers orateurs prendront la porole sur
ce sujet : La France devant le Paciliquc.
CIOUE DE L'AL-
I ofl
LA VIE ADMXNISTRATITB
Les examens à er
1° Licence es-lettres (ancien régime).
La session s'ouvrira le 6 novembre.
20 Brevet d'arabe, brevet de kabyle, êU-
plôme d'arabe, diplôme de berbère, exgr
mens révisionnels d'arabe.
La session s'ouvrira le 6 novembre.
Dans les P.T.T.
Une cabine téléphonique est ouverte &
Beni-Khiar, depuis le 12 octobre.
LES EVENEMENTS ET LES HOMME*
Un vol audacieux
La propriété de M. Lieutaud, è. Rocham-
beau (département d'Oran) a reçu nuitam-
ment la visite de malfaiteurs particulière-
ment audacieux qui ont trouvé le moyen
d'enlever sans bruit tout un troupeau de
56 moutons enfermés dans une bergerie.
Une trentaine d'animaux ont été retrouvé6
à Boesuet.
L'administrateur du Télagh fait une éti-
quête.
Un coup de feu dans la nuit
Fertas Ali ben Khélifa, demeurant au
douar Tassala, près de Fedj M'zala (Cons-
tantine), avait invité quelques amis à venir
chez lui faire une partie de cartes. Il était
11 heures du soir. Les amis jouaient tran-
quillement, lorsque, squdain, un coup de
eu retentit dans la nuit. Lee hôtes de Fer-
tas virent avec effroi ce dernier s'affaisse^
sur le sol. Il était mort.
Les spectateurs impuissants de ce crime
rapide se précipitèrent vers la porte. Ils 11e
purent qu'apercevoir dans l'obscurité UA
homme qui s'enfuyait. Ils soupçonnent ce-
pendant un nommé Layoun Slinuin ben
Larbc d'être l'auteur du crime, car celui-ci,
depuis quelque temps, vivait en très mau-
vaise intelligence avec Fertas
Le juge de paix de Fedj-M'z.ala s'est
transporté sur les lieux aux fins d'enquête.
Accident du travail
A la ferme Sainte-Marie, sur le territoire
de Blida, un caviste, Sliman ben Amri, Ag6
d'une trentaine d'années, est tombé dan.
une cuve. Quand on l'on retira, en présence
du docteur Phéline, mandé aussitôt, ce der-
nier ne put que constater le décès.
Le dévouement aux malades
Mme PeUerin (veuve Baron), infirmière-
maior a l'hôpital civil de Mustapha (Alger),
victime d'une affection oculaire contractée
en service et ayant entraîné la perte de I*ceg
droit en 1902, continua vaillamment à don-
ner ses soins aux malades.
Mme Pellerin vient d'être à nouveau vic-
time d'un accident identique, dans lee
mêmes conditions (également contracté en
service), et ayant entraîné la perte de l'oeil
gauche (août 1925), ce qui rend Mme PeI"
rin totalement aveugle.
A cette femme courageuse, le Congrèô de
la Fédération des Services de Santé, réuni
ces jours derniers fr Bordeaux, a rendu
l'hommage suivant, auquel la presse algé-
rienne s'associe justement :
« Une telle camarade, comptant 27 an-
néies de dévoués services dans une salle où
l'on traite spécialement les affections véné-
riennes, est pour nous un enseignement, un:
riennes, d'abnégation prouvant la grandeur,
modèle
de notre rôle social et de notre tbelie quoti-
dienne, montrant une fois de plus que le
dévouement existe partout dans les hÔpI-
taux, tant parmi le personnel administratif,
médical, religieux, qu'infirmières et inflr-
miers laïques.
« Le Congrès espère que l'Administratiori
supérieure honorera comme il sied l'inflr-
mière-major Pellerin Marie (veuve Baron).
« A celle qui, depuis 27 ans, donne cha-
que jour un peu de sa vie pour essayer de
sauver celle de son prochain, les congres*-
sistes souhaitent que le Gouvernement de
la République française accorde un peu de
« ruban rouge ».
;< Le Congrès décide que la présente mo-
tion, adoptée fr l'unanimité, sera adressée
au ministre de rintérionr, au Gouverne-
ment général de l'Algérie et au préfefc
d'Alger. »
Le leu
Un incendie s'est déclaré h la distillerie
de. pétrole de la Compagnie Industrielle, à.
Arzew.
Une scène tragique
En plein midi, rue Gnmbelta, fr* Maison-
Carrée, deux indigènes discutaient Apre-
mont lorsque, soudain, trois cours de re-
volver Óclilltrent, tirés par Felkaoui
Mohammed sur Tnguia Annès, qui paive-
nnit néanmoins à. sVnfuir, sous ôtro atteint,
et se réfugiait dans le café maure tenu par
Mme Vve Kaddour, rue d'Alger. Felkaoui
le uoursuivait jusque dans cet établisse-
ment el, presque fr bout portant, tirait un
quatrième coup sur 1 aguia, qui cherchait
fr, se dissimuler derrière une table.
Mortellement atteint, il put. cependant
sortir d.e il'étublissrinent, mais arrivé sur
la porte, il s'affaissa il, et rendait aussitôt
le dernier S'oupw.
Profitant de l'émotion causée par ce
drame rapide, le meurtrier prit, la fuite.
On croit, savoir que c'est un repris do
justice, dont l'arrestation ne saurait tordt'r.
A l'Opéra d'Alger
1 ,a troupe d'opéra-eomique devait débuter
dans La Tasca et Paillasse. M. Audisio, le
sympathique directeur de la scène munici-
pale, comptait, sans la douane !
Avant, commandé le matériel musical en
Italie, il fut avisé que les caisses contenant
les partitions étaient retenues à la fron-
tière. parce, qu'elles n'avaient pas les di-
mensions Il réglementaires ! Il
Lassé do voir ses multiples- démarche*
un NUlUkut ..fA) UfiNllMlui
MARDI SOIR, 20 OCTOBRE te.
L es Annales C oloniales
-- - d AS - à ci ., à
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Riziculture africaine
En France, peu de personnes aiment le
riz, on le consomme principalement sous
forme de plats sucrés et il ne joue pas chez
nous, dans l'alimentation, le rôle qu'il tient
dans beaucoup d'autres pays, même euro-
péens rôle auquel lui donneraient droit ses
remarquables propriétés nutritives (6.48 de
matières azotées, 82.26 de matières hydro-
carbonées, 0.36 de matières grasses).
Depuis que les troupes indigènes d'Afri-
que et d'Indochine sont garnisonnées en
IF rance, la consommation du riz a beaucoup
augmenté, car c'est la base de la nourriture
de ces troupes et le riz a été aussi davan-
tage consommé par les Européens sans tou-
tefois l'être suffisamment. Cependant la
France est, après la Grande-Bretagne, le
pays qui importe le plus de riz. En 1923,
nous avons importé 20.064.268 livres de riz
américain. Ce chiffre suffit à prouver l'im-
portance que peut présenter pour nous le
développement de la riziculture dans celles
de nos colonies où elle est possible.
L'Indochine exporte le surplus de sa pro-
duction dans les pays voisins, consommateurs
de riz par excellence : Birmanie, Siam et
Chine, et les stocks de paddy de Cholon for-
tnent la réserve de la production cochinchi-
noise (1 milliard et demi de francs) ainsi
due je le rappelais récemment dans les co-
lonnes de ce journal.
Augmenté des frais de transport, le riz
Indochinois revient très cher en France, ce-
lui de nos colonies africaines doit être beau-
coup moins élevé.
C'est principalement en Guinée française
que la culture du riz a jusqu'à présent donné
les meilleurs résultats ét la proximité de
cette colonie est pour le consommateur et
l'acheteur français un avantage sérieux.
Aussi avons-nous suivi avec intérêt les efforts
de M. le Gouverneur Poiret pour générali-
ser les méthodes de culture européenne qui
donneront à la riziculture un très grand dé-
veloppent* t.
a LA. colonie, lisons-nous dans le fasci-
cule 3 du Bulletin publié, sous les auspices
de TAgence Générale des Colonies, par M.
F. Heim de Balsac, peut non seulement pro-
duire la quantité nécessaire à la consomma-
tion locale, mais encore elle peut et doit en
exporter vers les colonies françaises et étran-
sères voisines. »
En 1916, la Guinée exporta 27 tonnes 'de
riz; en 1917, elle exporta 2.169 tonnes, et
cette année, dans le cercle de Kankan, le riz
est payé 1 franc le kilo au producteur.
L'exportation en France pourra augmen-
ter au fur et à mesure que les autres colo-
nies de l'A.O.F. développeront elles-mêmes
la culture du riz pour assurer leur pro-
pre consommation comme c'esf déjà le cas
pour le Soudan Français où le rendement
moyen est de 1.200 kilos de paddy à l'hec-
tare. De Kouroussa à Tombouctou, la sur-
face des rizières cultivées est approximative-
ment de 32.000 hectares dont 16.000 pour la
zone Dialarabé-lac Débo.
La colonie anglaise de Sierra Leone a
obtenu des résultats très satisfaisants (15 à
20 boisseaux par acre).
A la Côte d'Ivoire, la culture du riz s'est
aussi développée et elle permet d'assurer en
grand partie l'alimentation des travailleurs
foreshers.
Nous pouvons donc espérer, qu'à brève
échéance, le riz guinéen arrivera en France
en quantités assez importantes pour en faire
baisser les cours et comme appoint sérieux à
l'alimentation des troupes indigènes (qui se-
ront sans doute, en toute logique, réparties
dans le Midi de la France, de Bordeaux à
Saint-Rnnhaël'l.
La régularité des crues des rivières per-
met de compter sur une irrigation suffisante
sans qu'il soit, pour l'instant, nécessaire de
se livrer à des travaux de canalisation.
En Haute-Guinée, la température, les
pluies et le régime des crues permettent l'éta-
blissement de rizières sans aménagements
Darticuliers.
A la daba ib indigène, la charrue se subs-
titue de plus en plus. Nous savons que les
indigènes réclament des charrues et qu'aux
concours agricoles ils se sont montrés fort
habiles dans l'emploi de cet instrument. Un
almamy de Timbo, dans le Fouta-Djallon
qui n'obtenait jadis pas plus de 2 tonnes de
riz en a récolté 40 en 1922.
En 1923, la région de Kankan a expédié
par voie ferrée, 3.248 tonnes de riz, tandis
que par la culture à la « daba » elle n'en
avait expédié que 400 tonnes en 1917.
En Haute-Guinée, on rencontre chez un
seul fermier indigène, un champ de riz de
10 hectares.
En général, le riz est semé d'avril à juil-
let, et récolté (t'odobre à décembre. Par le
repiquage employé dans le Kissi, on obtient
line récolte plus abondante, un grain plus
fourni et mieux nourri. C'est dans le Bata-
gaye (Basse-Guinée) que ce procédé a atteint
un grand perfectionnement.
Le riz de montagne, que les Belges culti-
vent avec succès au Congo (rive gauche de
l'Oubangui) est semé à la volée. Les plus
grands soins sont donnés à la sélection des
semences que les indigènes gardent pour les
cmblavements prochains. En moyenne, par
le labourage a la charrue, on a obtenu 1.200
kilos à l'hectare, les rizières de Socotoro,
Kankahé et Bantiguol, au Fouta-Djallon,
ont donné 2.000 kilos à l'hectare.
La Guinée, qui pendant les hostilités de
1914-1918, a pu subvenir en partie aux be-
soins en riz de la métropole, pourra, en con-
tinuant son effort, arriver à être la première
exportatrice de riz en France par l'amélio-
ration des méthodes culturales, la sélection
des semences et grâce à un remarquable ré-
seau routier dont l'a dotée une adndnistra-
tion prévoyante et avisée.
Dans l'océan Indien, Madagascar est de-
venue la grande pourvoyeuse en riz de la
Réunion et des pays côtiers voisins. On y em-
ploie également la charrue; il y en avait,
en 1920, 883 en service et 2.244 hectares du
Betsimitatra et de la région de Mahitsy
sont plantés en riz.
Un hectare cultivé avec les méthodes indi-
gènes revenait à 522 fr. 70, tandis qu'avec
les nouveaux procédés il ne revient qu'à
372 fr. 78, soit une économie de 150 francs.
La création de fermes' malgaches, ainsi qu'il
en est créé en Guinée Française a empêché
le dépeuplement des campagnes.
Envisageant l'appauvrissement du terrain
des rizières, on a recherché la meilleure
plante d'assolement. Le soja qui emmaga-
sine beaucoup d'azote a été employé avec
succès à la station expérimentale de Crowley,
en Louisiane. Supportant très bien l'humidité,
il a une action bienfaisante sur la structure
du sol qu'il amollit et allège. On ne saurait
trop en recommander l'emploi à nos agricul-
teurs guinéens qui se sont montrés si empres-
sés, parce que bien conseillés, à adopter nos
méthodes de culture.
Substituons donc le riz guinéen aux riz
américains. Nous les paierons moins cher et
ils sont d'aussi bonne qualité.
Pierre Taittinger,
Béputl de Pt. Vice prMdent
péputà de Part : io de ll'Aig",
de ta Commitnon de VAlgérie,
des Colmies tg des Protectorat».
NOTEZ QUE.
–M–
M. André liesse devant présider à No-
gent-sur-Marne l'inauguration du monu-
ment aux eoldata malgaches, ne recevra
pas demain mercredi.
Inspection des colonies
oo
M. Gayet, inspecteur des colonies, se
trouvant actuellement aux Antilles avec M.
Pégourior, a été envoyé à la Guyane pour
y vérifier certains services importante.
Par ailleurs, une mission d'inspection
vient de s'embarquer pour l'Indochine sous
la direction de M. l'inspecteur général
MUller.
M. Utiea Saint i Grcaoble
M. Lucien Saint a voulu, avant de rejoin-
dre la résidence générale die Tunis, s'arrê-
ter à Grenoble pour y visiter l'Exposition.
Arrivé hier matin dans cette ville, accom-
pagné de M. Goofforoy Saint-Hilaire direc-
teur de l'Agence économique de Tunisie,
et de son chef de cabinet, il a consacré
toute sa journée à l'Exposition, où l'on sait
que la Tunisie occupe, dans le Palais des
Colonies, une piace très importante. Un
déjeuner intime a été offert à M. Lucien
Saint au restaurant d'Armenonville, par
M. Blanchet, commissaire générai de l'Ex-
position.
Le Résident iGénéral a assisté, le soir, à
une fête de nuit dans le parc. On sait tout
l'intérêt que M. Saint porte au développe-
ment du tourisme tunis-ien. Il en a donné
(téqà des preuves significatives, et la visite
qu il a bien voulu réserver à l'Exposition
die Grenoble consacre une fois de plus la
vaiteur économique dë cette belle mnnifes-
tation et les sympathies ardentes dont elle
bénéficie.
M. Lucien Saint n'est pas un inconnu
pour des Dauphinois et, en particulier, pour
les eirenobloils, car c'est a Grenoble qu'il
débuta dans l'adiministnaiion, il y a quel-
que vingt-cinq ans, en auaflité de chef de
cabinet du préfet de l'Isère, puis de sous-
préfet de Saint-Marcellin.
-$Ob
M. Alexandre Varenne
rejoint son poste
00
Comme nous l'annonçions, le Gouverneur
Général de l'Indochine a quitté Paris hier à
16 heures, par le rapide de Marseille, se ren.
dant à Lyon, où, après une séance solennelle,
la Chambre de Commerce a offert un déjeuner
en son honneur.
M. Varenne était accompagné de Mme Va-
renne, de M. Trillat, chef de son Cabinet, de
M. Richard, chef adjoint, et de M. le Résident
Supérieur Gam,er@ udr e M. le Résident
Supérieur Gamier, Directeur de l' « Agence
Economique de l'Indochine », qui accompagne
le Gouverneur Général à Marseille.
Une foul e nombreuse se pressait des 3 h. 30,
sur le quai de la gare. Il y avait là, M. rierre
Appel, venu saluer le Gouverneur Général au
nom du Président du Conseil ; M. André
Hesse, ministre des Colonies, MM. Paul-Bon-
cour. Vincent Auriol, Henry Paté, Diagne,
Outrey, Archimbaud, députés ; M. Bouju,
Préfet de la Seine, M. Jean Varenne, conseil-
ler municipal ; MM. Guesde et Gomdon, dé-
légué général et Commissaire de l'Indochine à
l'Exposition des Arts décoratifs ; M. Gaston
Joseph, Directeur du Cabinet du ministre des
Colonies, de nombreux fonctionnaires de la rue
Oudinot et un grand nombre de personnalités
indochinoises qui ont adressé à M. Varenne
leurs souhaits et leurs voeux de succès dans les
hautes fonctions qu'il va exercer en Extrtme-
Orient.
One importante uploititioi iraiçaise
au Cameroun
00
Voilà un exemple de patience et
de persévérance. Il montre com-
bien de temps il faut pour mener
une aflaire coloniale. Elle semble appelée
au plus brillant succès et, cependant, ceux
qui l'ont fondée n'ont pas encore touclû un
sou d'intérêt pour les sommes qu'ils ont en-
gagées. C'est donc un simple historique que
les lecteurs des Annales Coloniales trouve-
ront ici.
Il s'agit de l'ancienne Société Nationale
Tonnelière, fondée le 6 juin 1919 par le
général Toutée, pour exploiter des peuple-
ments de palétuviers en vue de la fahrica-
tion de traverses de chemins de fer et de
merrains Pour ponchons destinés au trans-
port des huiles de palme. A la demande
du ministre des Colonies, le général Toutée,
après une blessure reçue à la tête de l'ar-
mée d'Alsace, blessure qui l'avait mis,
dès août 1914, dans l'impossibilité de
continuer à exercer un commandement, par-
tit au Cameroun devenu français pour y
établir sur le littoral la réplique d'une ex-
ploitation fondée par lui, avant la guerre,
dans la Nigeria anglaise voisine. C'est ainsi
que naquit la Société Nationale Tonne-
lière. Bien vite, la Société se trans-
forma en Société Nationale du Cameroun,
et porta successivement son capital de 1 à 2,
puis à 5 et, en dernier lieu, à 10 millions de
francs.
Cette importante Société détient la con-
cession, pour une période de trente années,
de l'exploitation des peuplements de palé-
tuviers et autres bois qui bordent Vestuaire
de la rivière Cameroun. On estime à un mil-
lion de mètres cubes la richesse en bois ex-
ploitable de ces peuplements.
- La période d installation et d'organisa-
tion fut assez longue. Il fallut, y côté des
scieries et ateliers, construire des maisons
d'habitation pour le personnel, débrousser
et défricher certaines superficies, prospec-
ter minutieusement la concession, envisager
le transport et l'écoulement de la produc-
tion,, puis compléter enfin l'outillage d'ex-
ploitation par des remorqueurs, des cha-
lands, sonnettes et grues à vapeur, voies
Decauville, machines diverses, wharfs,
quais et appontements, éclairage électrique,
etc. Des hangars pouvant abriter 40.000
traverses, c'est-à-dire le chargement d'un
voilier de 3.000 tonnes, fur en édifiés. Dès
le début de 1923, toutes ces installations
étaient assez avancées et un premier char-
gement de 22.000 traverses quittait Manoka
pour Bordeaux; un second, avec 29.000
traverses quittait le mime point en janvier
1924. L'excellence des moyens d'exploita-
tion, de débit et d'embarquement, l'affluen-
ce de main-d'œuvre, fJermettaient progres-
sivement de développer la production qui,
de 5.000 traverses par mois, en 1923, attei-
gnit 12.0001 en 1924 et faisaient prévoir un
développement plus considérable encore.
C'est ce qui décida la dernière augmenta-
tion de capital.
Au ier août 1925, la Société avait ex-
porté sur l'Europe, France et Belgique,
225.006 traverses Pour voies normales, et
573 tonnes de merrains; elle avait fourni,
en outre, 19.000 traverses pour voie d'un
mètre au Gabon.
Les installations sont loin encore de don-
ner leur maximum de rendement, mais, ce
dernier serait-il atteint, les perspectives de
vente sont telles qu'il faudrait envisager
immédiatement des aménagements nou-
I veaux. La Société compte, en outre, pouvoir
tirer parti, dans un avenir prochain, des
lous-produits de son exploitation : extrait
tannant d'écorces de palétuviers, extrait de
produits tinctoriaux, acides pyrogaliques,
acétolle, etc.
La fabrication de la traverse et du mer-
rain est sortie de la période de tâtonnement,
et des essais pour entrer dans celle des réa-
lisations. Mais que de difficultés la Société
a-t-elle eu à surmonter. Que de détracteurs
contre l'emploi des bois coloniaux; que de
pessimistes! Le succès d'tme entreprise co-
loniale est souvent le fruit d'une longue pa-
tience, d'une persévérance à toute épreuve
et surtout d'une confiance absolue dans le
succès.
Les faits démontrent, dit le général Tou-
tée, que nos bois coloniaux peuvent concou-
rir à soulager la disette de nos forêts fran-
çaises insuffisantes et dévastées, à condition
qu'on ne se targue pas de les employer ou
de les imposer au hasard, mais de marcher
pas à pas vers des buts définis et certains,
en se fondant sur l'étude scientifique, l'orga-
nisation rationnelle du travail, l'effort finan-
cier puissant et réfléchi : toutes conditions
nécessaires du magnifique succès dont nous
voyons l'éclosion
On ne saurait donc trop louer la tâche
accomplie par la Société aux destinées de
laquelle préside le général Toutée. C'est
une tâche nationale et la Société mérite vrai-
ment le nom qu'elle porte.
RapPelons, en passant, que la traverse
de palétuvier, de même que celles qui peu-
vent être fabriquées avec nombre d'autres
essences coloniales revient, en France, à
un prix légèrement supérieur aux traverses
de chêne. Sa durée est aussi beaucoup plus
longue et, tout compte fait, est certainement
plus avantageuse pour les Compagnies de
chemins de fer,
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Douanes.
A ALGER
Par file à gauche 1.
Le il octobre, la lutte électorale fut
chaude, mais nette dans le département d'Al-
ger j seul, le quatrième canton marqua une
utte violente.
Le conseiller sortant, docteur Rouquet, bé-
néficiait de la situation acquise et des très
agissantes appréhensions d'une clientèle toute
dévouée à la Ligue des Intérêts Economiques.
Le bras droit de M. Alexandre Millerand,
M. Charles Reibel-à-la-langue-subtile, avait
bien voulu reconnaître, parlant de la situa-
tion politique coram populo, ou, plus préci-
sément, devant le public restreint de la Li-
gue cc républicaine » que les efforts tentés
par M. Painlevé s'étaient inspirés de l'inté-
rêt national, mais il avait obligeamment
ajouté qu'il flottait dans l'air « je ne sais
quelle incertitude, quelle menace ».
Rien de tel que le mystère pour troubler
les sens et le bon sens des bonnes gens.
Bref, il y eut ballottage.
Dimanche dernier, M. Philippe, notre ami,
puisqu'il est l'ami de nos amis Fiori et Mal-
larmé, l'emporta sur son concurrent, le doc-
teur Rouquet, parachevant la majorité que
le Cartel des gauches détenait déjà au Con-
..-eH général d'Alger.
Il faut ajouter que tandis que M. Charles
Reibel discourait, M. Antériou, ministre des
Pensions, venu lui aussi en Algérie, mar-
quait, dans d'importantes réunions d'anciens
combattants, la politique du Cartel des gau-
ches avec netteté et franchise. Et, à cette
occasion, l'électeur avait jugé que de tellee
qualités sont les meilleurs gages d'une bonne
politique.
Et comme ça se trouve ! Si les Algérois,
tournés vers leur gauche, considèrent l'ho-
rizon, ils pourront apercevoir M. Steeg, lui
aussi, en train d'installer la République.
R. L.
Le départ de M. Steeg
00
Avant de quitter Paris, M. Steeg, Résident
Général au Maroc, a été reçu hier par le
Président de la République et par le Prési-
dent du Conseil. Il a eu un nouvel entretien
avec le maréchal Lyautey.
*loi
Sympathies ai Résident Général
Au cours de sa dernière séance, la Chambre
de commerce de Casablanca a envoyé à M.
Steeg le télégramme suivant :
Il Au moment où le gouvernement de la Ré-
publique vient de vous confier les destinées du
pays, la chambre de commerce et d'industrie de
Casablanca, qui voit en vous l'artisan de la
prospérité marocaine de demain, tient & vous
assurer déjà du plus entier dévouement dans sa
collaboration et vous prie, monsieur le résident
général, de vouloir bien agréer son salut respec-
tueux.
M. Steeg a répondu :
Il La conliance de la République m'impose un
lourd devoir. Je suis heureux de penser que
J'aurai, pour le remplir, le concours sympathi-
que des Français de Casablanca et celui de votre
compagnie. Sentiments cordialement dévoués. »
alo
Les parlementaires ai Maroc
0-0-
Les parlementaires dont nous avons relaté
le voyage d'études au Maroc, viennent de
rentrer en France.
Après avoir visité les hôpitaux militaires
de Casablanca et y avoir salué le maréchal
Lyautey, à la veille de son départ, les par-
lementaires se sont rendus sur les fronts
d'Ouezzan, de Fez et de Taza où ils ont ren.
contré le maréchal Pétain au lendemain de
la belle avance des troupes françaises et es-
pagnoles en avant de Kiffane et de Syah.
M. Victor Jean, député des Bouches-du-
Rhône, a survolé le front du secteur d'Ouez-
zan, depuis le Loukkos, au-dessus duquel se
fait la liaison, à gauche, avec les troupes es-
pagnoles, jusqu'à Bibane, premier poste du
secteur du centre. Il a survolé aussi dans le
secteur de droite l'ensemble des postes établis
sur le front français et sur le front espagnol,
à la suite de la récente avance en avant de
Taza.
Les parlementaires ont quitté le Maroc
pour Oudjda, Tlemcen et Oran, parfaitement
documentés sur la situation militaire et poli..
tique de notre protectorat.
-0001
Un hommage an Maréchal Lyautey
0-0
Il est question à Dijon d'ouvrir une sous-
cription destinée à offrir au maréchal Lyau-
tey un domaine historique dans la Côte-d'Or
ou une ancienne maison de Dijon, en témoi-
gnage de reconnaissance publique. On sait,
en effet, que le maréchal a fait ses études au
lycée de Dijon et qu'il est très populaire en
Bourgogne.
, .,.
La Mh-ftmn toi te cttoin prtigilsu
Le service de recrutement de la main-
d'œuvre du Gouvernement portugais a obtenu
du Conseil législatif de Delagoa Bay l'auto-
risation de recruter plusieurs milliers d'indi-
'gènes pour les travaux agricoles de San
Thomé et Principe, où se trouvent les plus
grandes plantations de cacao.
Décrets et Arrêtés
o^–
Décret portant nomination du secrétaire du
Conseil de prud'hommes de Fort-de-
France.
Déctet autorisant le report aux Chapitres 8
et 15 du budget annexe du chemin de fer
et port de la Réunion de l'exercice 192S,
des crédits restés disponibiles aux cha-
pitres correspondants de l'exercice 1924.
A la Société des Nations
--0-0--
Les mandats coloniaux
Hier matin s'est ouverte à Genève, par un
discours du marquis Théodoli, président, la
fa t, session de la Commission des mandats de
la Société des Nations.
La commission procédera à l'examen des
rapports annuels qui lui ont été transmis par
les puissances mandataires : rapport sur la
Palestine et la Transjordanie (Gouvernement
britannique), rapport sur la Syrie et le Liban
(Gouvernement français), rapport sur l'admi-
nistration de l'Irak (Gouvernement britanni-
que), rapport sur le Cameroun britannique,
rapport sur le Ruanda (Gouvernement belge),
rapport sur l'île Samoa (Gouvernement de la
Nouvelle-Zélande), rapport sur les îles des
mers du Sud (Gouvernement japonais), rap-
port sur l'administration du Caprivi-Zipfel
(Gouvernement du Sud-Ouest africain).
La Commission s'occupera en outre de
quelques questions d'ordre général, notam-
ment celles du trafic des spiritueux et du dé-
veloppement économique des territoires sous
mandat.
Elle examinera également les pétitions qui
lui ont été transmises par la communauté
juive askenazique de Jérusalem et par le co-
mité exécutif du congrès arabe de Palestine,
ainsi que par l'émir Arslan (Syrie).
Après l'exposé du marquis Théodoli,
M. Cattastini, chef de la section des man-
dats, a présenté à la commission quelques
observations au sujet de certains événements
qui se sont produits depuis la dernière ses-
sion dans le domaine des mandats.
La frontière de l'Angola
---0-6--
En application de la décision de la Com-
mission des mandats de la Société des Na-
tions, le Gouvernement portugais a informé le
secrétaire général de la Ligue des Nations
qu'il a ouvert des négociations directes avec
le Gouvernement de l'Union Sud-Africaine
pour la signature d'un arrangement relatif
à la délimitation de sa frontière commune
avec l'Angola.
Théoriquement, cette frontière suit la ri-
vière Kumene de son embouchure jusqu'au
point où elle remonte vers le nord, puis se
dirige vers l'est, où elle atteint le Kubango,
dont elle suit le cours jusqu'à son entrée
dans le Bechuanaland.
-680
EN ERYTBIŒE
--0-
Le chemin (le 1er de rErytihreo bénéficie d'un
trafic important. Pour les six premiers mois de
l'année courante,les recettes grèvent à 3.206.213
lire contre 2.286.196 lire pendant la période cor-
respondante de 1924.
La guerre au Maroc
OQ
LES OPERATIONS MILITAIRES
Prenant leurs quartiers d'hiver, nos trou-
pes s'installent en faisant bonne garde, tout
en arrosant de bombes d'avion les dissi-
dents qui se regroupent mais dont l'en-
thousiasme fléchit.
On signale, en effet, que sur l'ensemble
du front la dissidence est en régression, les
tribus paraissant désireuses de profiter des
pluies pour effectuer leurs labours. Les
plus belliqueuses elles-mêmes, comme les
Mtïoua., les Djaia et les Sless, marquent
une lassitude contre laquelle Abd-el-Krim
tente de réagir en envoyant chez elles des
petits groupes de réguliers, reprenant ainsi
ses méthodes de guerre du mois de mai
pour s'imposer ipar la terreur.
Un djich dissident a pénétré à la faveur
de la nuit, au sud de Fez al Bali, où LI a
attaqué, vers Amergha, des chantiers de
routes des travaux publics, tuant un Euro-
péen et trois femmes.
Opinions du Pacha de Fez
D'auprès le Pacha de Fez, l'indépendance
accordée à Abd el Krim aurait, à l'heure
uctuoUk\ les plus graves répercussions dans
tout le Maroc. Si on récompense l'infidélité
en donnant, l'indépendance aux révoltés,
autrement dit, si une tribu insurgée a un
régime plus favorable que les aultes, par
suite de sa révolte, on risque que les
grandis seigneurs, qui disposent d'armes.
d'hommes et d'argent, exigent à leur tour
l'indépendance.
La paix ?
"i propos de la guerre dit Maroc, le
Daily News, dans son leculer, dit qu'il ne
serait pas surpris de voir Abd-el-Krim de-
mander la paix avant l'hiver.
(Par dépêche.)
EN SYRIE
0 0
Une tentative de soulèvement
Un parti de Hruses, qui avait réussi a
pénétrer sccrMement dans le quartier sud
de Damas, grâce a. la complicité d'un cer-
tain nombre d'habitants hostiles au man-
dat et, sans doute, à celle de quelques
communistes, a lenté d'y rrovoqucr Œ1('
insurrection avant-hier. Ses efforts sont
̃toutefois demeurés vains.
Les Druscs de la région située au nord
d<> Souoida ont convoqué une assemblée
générale dr leur clan, afin de discuter la
question de leur soumission aux Fran-
çais.
LES INDOCHINOIS DE PARIS
–0-0–
Un meeting aura lieu le mercredi
21 octftbre, à 20 h. 30, fr la Solle dos So-
ciétés Savantrs, 8, rue Danton, scus la
présidence de nui Quang Chifru, chef dn
parti constitutionaliste indochinois.
Divers orateurs prendront la porole sur
ce sujet : La France devant le Paciliquc.
CIOUE DE L'AL-
I ofl
LA VIE ADMXNISTRATITB
Les examens à er
1° Licence es-lettres (ancien régime).
La session s'ouvrira le 6 novembre.
20 Brevet d'arabe, brevet de kabyle, êU-
plôme d'arabe, diplôme de berbère, exgr
mens révisionnels d'arabe.
La session s'ouvrira le 6 novembre.
Dans les P.T.T.
Une cabine téléphonique est ouverte &
Beni-Khiar, depuis le 12 octobre.
LES EVENEMENTS ET LES HOMME*
Un vol audacieux
La propriété de M. Lieutaud, è. Rocham-
beau (département d'Oran) a reçu nuitam-
ment la visite de malfaiteurs particulière-
ment audacieux qui ont trouvé le moyen
d'enlever sans bruit tout un troupeau de
56 moutons enfermés dans une bergerie.
Une trentaine d'animaux ont été retrouvé6
à Boesuet.
L'administrateur du Télagh fait une éti-
quête.
Un coup de feu dans la nuit
Fertas Ali ben Khélifa, demeurant au
douar Tassala, près de Fedj M'zala (Cons-
tantine), avait invité quelques amis à venir
chez lui faire une partie de cartes. Il était
11 heures du soir. Les amis jouaient tran-
quillement, lorsque, squdain, un coup de
eu retentit dans la nuit. Lee hôtes de Fer-
tas virent avec effroi ce dernier s'affaisse^
sur le sol. Il était mort.
Les spectateurs impuissants de ce crime
rapide se précipitèrent vers la porte. Ils 11e
purent qu'apercevoir dans l'obscurité UA
homme qui s'enfuyait. Ils soupçonnent ce-
pendant un nommé Layoun Slinuin ben
Larbc d'être l'auteur du crime, car celui-ci,
depuis quelque temps, vivait en très mau-
vaise intelligence avec Fertas
Le juge de paix de Fedj-M'z.ala s'est
transporté sur les lieux aux fins d'enquête.
Accident du travail
A la ferme Sainte-Marie, sur le territoire
de Blida, un caviste, Sliman ben Amri, Ag6
d'une trentaine d'années, est tombé dan.
une cuve. Quand on l'on retira, en présence
du docteur Phéline, mandé aussitôt, ce der-
nier ne put que constater le décès.
Le dévouement aux malades
Mme PeUerin (veuve Baron), infirmière-
maior a l'hôpital civil de Mustapha (Alger),
victime d'une affection oculaire contractée
en service et ayant entraîné la perte de I*ceg
droit en 1902, continua vaillamment à don-
ner ses soins aux malades.
Mme Pellerin vient d'être à nouveau vic-
time d'un accident identique, dans lee
mêmes conditions (également contracté en
service), et ayant entraîné la perte de l'oeil
gauche (août 1925), ce qui rend Mme PeI"
rin totalement aveugle.
A cette femme courageuse, le Congrèô de
la Fédération des Services de Santé, réuni
ces jours derniers fr Bordeaux, a rendu
l'hommage suivant, auquel la presse algé-
rienne s'associe justement :
« Une telle camarade, comptant 27 an-
néies de dévoués services dans une salle où
l'on traite spécialement les affections véné-
riennes, est pour nous un enseignement, un:
riennes, d'abnégation prouvant la grandeur,
modèle
de notre rôle social et de notre tbelie quoti-
dienne, montrant une fois de plus que le
dévouement existe partout dans les hÔpI-
taux, tant parmi le personnel administratif,
médical, religieux, qu'infirmières et inflr-
miers laïques.
« Le Congrès espère que l'Administratiori
supérieure honorera comme il sied l'inflr-
mière-major Pellerin Marie (veuve Baron).
« A celle qui, depuis 27 ans, donne cha-
que jour un peu de sa vie pour essayer de
sauver celle de son prochain, les congres*-
sistes souhaitent que le Gouvernement de
la République française accorde un peu de
« ruban rouge ».
;< Le Congrès décide que la présente mo-
tion, adoptée fr l'unanimité, sera adressée
au ministre de rintérionr, au Gouverne-
ment général de l'Algérie et au préfefc
d'Alger. »
Le leu
Un incendie s'est déclaré h la distillerie
de. pétrole de la Compagnie Industrielle, à.
Arzew.
Une scène tragique
En plein midi, rue Gnmbelta, fr* Maison-
Carrée, deux indigènes discutaient Apre-
mont lorsque, soudain, trois cours de re-
volver Óclilltrent, tirés par Felkaoui
Mohammed sur Tnguia Annès, qui paive-
nnit néanmoins à. sVnfuir, sous ôtro atteint,
et se réfugiait dans le café maure tenu par
Mme Vve Kaddour, rue d'Alger. Felkaoui
le uoursuivait jusque dans cet établisse-
ment el, presque fr bout portant, tirait un
quatrième coup sur 1 aguia, qui cherchait
fr, se dissimuler derrière une table.
Mortellement atteint, il put. cependant
sortir d.e il'étublissrinent, mais arrivé sur
la porte, il s'affaissa il, et rendait aussitôt
le dernier S'oupw.
Profitant de l'émotion causée par ce
drame rapide, le meurtrier prit, la fuite.
On croit, savoir que c'est un repris do
justice, dont l'arrestation ne saurait tordt'r.
A l'Opéra d'Alger
1 ,a troupe d'opéra-eomique devait débuter
dans La Tasca et Paillasse. M. Audisio, le
sympathique directeur de la scène munici-
pale, comptait, sans la douane !
Avant, commandé le matériel musical en
Italie, il fut avisé que les caisses contenant
les partitions étaient retenues à la fron-
tière. parce, qu'elles n'avaient pas les di-
mensions Il réglementaires ! Il
Lassé do voir ses multiples- démarche*
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