Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 octobre 1925 13 octobre 1925
Description : 1925/10/13 (A26,N152). 1925/10/13 (A26,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396999h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N* 158.
CE NUMEUO : 20 GBNTIME8
MARDI SOIH, 13 OCTOBRE 1925
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Les Annales Côlôniales
JOURNAL QUOTIDIEN
La AWICLBS FUUtS .AIt "UB AllIlALUCDLOIIIALIIS- IQW LA PtOfMtrt
PCmaiVE PU JOOBWAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Oto* "ranger., 120 » a a Il »
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Le cacao à la Côte d'Ivoire
1.
Nous approchons du Jour de l'An. On
songe déjà aux étrennes dont les plus goû-
tées sont souvent ces friandises fabriquées
par les grandes maisons de confiserie.
Parlons donc du cacao, puis du chocolat,
qui est devenu d'un usage constant, dans les
grandes villes comme dans les chaumières
lt s plus reculées. Signalons comment la
France essaie avec succès de s'affranchir
pour une part, haque jour plus grande du
tribut qu'elle paie en douros portugais, en
livres sterling, en florins pour importer des
milliers et des milliers de tonnes de cacao
de San Thomé de la Gold Coast, de la
Guyane hollandaise et des Indes néerlan-
da ises.
Le cacao, nous l'avons chez nous, dans
nos propres colonies. Dans rénumération et
l'évaluation des trssources économiques de
l'A.O. F., le cacao tient une place importante.
Les Annales Coloniales ont, depuis bien des
années, attiré l'attention de leurs lecteurs
sur l'avenir de ce produit et l'on peut ajou-
ter qu'elles furent assez bon prophète.
Dès le 6 octobre 191 7, les Annales Colo-
niales signalaient que la Côte d'Ivoire
et la partie limitrophe de la Gold Coast
étaient éminement favorables à la cul-
ture du cacao. Tout le pays agui, la
région de Thiassalé, le Handama inférieur
et le pays de Krou furent les champs d'essai
utilisés par l'Administration et les colons, et
au 31 décembre 1915, 600 hectares étaient
couverts de 29.960 cacaoyers en rapport et
219.100 jeunes arbres. Ceci pour les planta-
tions européennes. Quant aux champs indi-
gènes, ils comprenaient à cette même date
1 50.000 cacaoyers en rapport, 580.500 de 1 à
3 ans et 937.800 plantés.
Par suite de la stabilité de son Gouver-
neur (neuf années consécutives), l'obligation
imposée aux indigènes de planter des ca-
caoyers put être maintenue au point de de-
venir une habitude et presque une nécessité,
c'est pourquoi en 1924, l'Afrique OccitUn-
tale Française a exporté de la Côte d'Ivoire,
pendant les onze premiers mois, 3.976.594
kilogrammes de cacao, 1.026^631 kilos de
plus que l'année précédente. Et, à la fin de
Tanné 1924, l'exportation de cacao avait
atteint 4.299.363 kilos d'une valeur de.
9.718.500 francs. (En 1908, la production
n'était que de 2.733 kilos.)
Il ne dépend que de nous, écrit M. l'Ingé-
nieur agronome J. Vuillct, que notre produc-
tion en cacao continue à suivre encore long-
temps une progression rapidement croissante.
Il est évident, rien qu'à considérer ce qui
s'est passé en Gold Coast, la colonie britan-
nique voisine, que le développement écono-
mique de la Côte d'Ivoire est fonction de
la culture du cacaoyer peut-être davantage
que de l'exploitation forestière.
Ce n'est guère qu'à partir de 1908 que
commença une campagne énergique pour k*
développement des plantations indigènes et
il nous faut rendre hommage à la persévé-
rance avec laquelle cette action fut poursuivie.
Il est certain que si les agents de l'Admi-
nistration de la Colonie s'en étaient davan-
tage préoccupés, les cultures familiales se-
raient actuellement beaucoup plus dévelop-
- pées.
Non seulement dans la région de Bouaké,
mais aussi dans l'Agnéby, et le long de la
route d'Abidjan à Dabou on rencontre pres-
que à chaque village des plantations de
cacaoyers bien entretenues par les indigènes.
Dans la forêt, à Bago, sur les bords de
l'Agnéby, au confluent de la Poupo, un des
notables, Dekoa, a une fort belle planta-
tion à laquelle il donne tous ses soins et
dont il est très fier, à juste titre.
Et c'est avec raison que M. l'Ingénieur
agronome J. Vuillet écrit que, en raison des
difficultés de recrutement de la main-d'œu-
vre, l'avenir appartient surtout à la culture
indigène familiale, qui, comme nous le
voyons, progresse assez rapidement. Les in-
digènes ne sont pas indifférents à la hausse
des prix qui de 44 francs la charge de 34 ki-
los, atteignaient le 28 février dernier
97 fr. 5°.
La variété cultivée. est le cacaoyer créole
à fruit jaune de San Thomé (Creoulo ama.
riÛo), qu'il ne faut pas confondre avec le
Crioïlo de la Trinité et du Venezuela. On
rencontre en outre, çà et là, des sujets à
gros fruit rouge (1Creoulo vernielho de San
Thomé, vraisemblablement). Ils ne sont pas
appréciés car, en raison de l'épaisseur du
péricarpe, ils ne fournissent pas un poids
plus élevé de fèves que la variété commune.
Le piment, le bananier et le manioc for-
ment de bons abris pour les jeunes pousses
et c'est le piment qui épuise le moins la
terre.
Dès que le cacaoyer est suffisamment dé-
veloppé pour protéger lui-même le sol par
son ombrage et par un tapis de feuilles mor-
tes, toute culture intercalaire serait nuisible.
Il faut conseiller aux indigènes de complan-
ter les plantations de cacaoyers, à un écar-
tement suffisant, 15 mètres environ d'élaeis,
de colatiers ou d'avocatiers qui remplaceront
les cacaoyers quand ils seront épuisés, au
bout d'une vingtaine d'années environ.
La qualité du cacao de la Côte d'Ivoire
semble, actuellement, donner satisfaction
aux chocolatiers français. Il est préparé
oomme il suit : au sortir des cabosses, les
fèves sont mises à fermenter dans des cais-
ses percées de trous. L'opération dure six
jours, les fèves étant changées de caisse cha-
que jour. Le septième jour, elles sont éten-
dues au soleil sur une natte. On les rentre la
nuit quand il pleut. Lorsque le temps est
beau, on se contente parfois de les recou-
vrir, le soir, de feuilles de bananier. Il est
essentiel que la dessiccation soit parfaite, ce
qu'il est assez facile d'obtenir, la grosse ré-
colte se faisant vers la fin des pluies ou en
saison sèche, d'octobre à février.
Il y a une seconde fructification pendant
la maison des pluies, d'avril à juin, mais
celle-ci est peu abondante.
Comme l'écrivait M. Gabriel Combrouze
dans les Annales Coloniales du 3 avril 1920,
sur les pays producteurs de cacao tels que
les îles de l'Océanic, Madagascar, Guyane,
la Côte d' Ivoire, par sa proximité relative,
a un rang de priorité dans l'approvion-
nement de la métropole et elle doit bientôt
assurer un appoint sérieux aux 30.000 ton-
nes de consommation annuelle.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de ta Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectoratt.
La cnsialatin
des droits fonciers aes indigènes
en Afriq 1e Occidentale Fraise
–0-0–
Le ciécret du 24 juillet 1906 qui a organisé
en Afrique Occidentale française le régime de
la propriété foncière a reçu depuis cette époque
une application asscz limitée. Sauf dans les
centres urbains et pour les concessions rurales
obtenues par des bluropéens, et pour lesquelles
l'immatriculation est obligatoire, cette régle-
mentation n' a pas obtenu tout le succès qu' on
en espérait. La cause en est que l'indigène,
fidèle à ses coutumes sociales qui ignorent en-
core la propriété individuelle. ne pouvait ap-
précier le régime institué en Afrique Occiden
talc française qu'il estimait trop campliquc et
trop onéreux.
Toutefois, l'évolution qui se dessine dans
les méthodes agricoles de nos indigènes de
l'Afrique Occidentale française et la tendance
qui en découle vers une appropriation des
terres par eux mises en valeur, ont conduit M.
André Hesse, ministre des Colonies, à sou-
mettre à la signature du président de la Répu-
blique, sur la proposition de M. Carde. Gou-
verneur Général de r Afrique Occidentale
française, un décret qui précise les conditions
dans lesquelles les détenteurs de terrains ou
d'immeubles pourraient avoir la faculté cta faire
constater et affirmer leurs droits vis-à-vis des
tiers.
Ces conditions comportent une demande
écrite et une enquête administrative approfon-
die à la suite de laquelle un titre est remis au
requérant. Ce titre a la valeur des actes conclus
dans la forme du décret du 2 mai 1906 sur
les conventions entre indigènes et confirme son
possesseur dans les droits qu'il a énumérés dans
sa demande.
La constatation de ces droits a également
lieu sur un registre spécial conservé au chef-
lieu de chaque cercle, et sur lequel figurent,
par la suite, toutes les conventions ou sentences
ayant pour effet de modifier ou d'éteindre un
des droits énumer és ou d'en constater de nou-
veaux.
Toute la procédure relative à cette nouvelle
réglementation est gratuite, et' les contestations
auxquelles elle peut donner lieu sont de la
compétence des tribunaux indigènes. C est dire
quelles facilités sont ainsi données aux exploi -
tants autochtones pour faire reconnaître leurs
droits.
Cette importante réforme qui ne porte nulle-
ment atteinte au régime établi par le décret de
1906, constitue cependant le premier stade
vers une propriété individuelle indigène. Aussi,
en raison des conséquences qu'il peut avoir, les
règles qu'il fixe ne sont établies qu'à titre pro-
visoire et pour une durée de cinq années. Au
bout de cette période, sa mise en application
aura été suffisante pour se rendre compte s'il
y a lieu de persévérer dans cette voie et si
certaines modifications ne doivent pas lui être
apportées.
Tel qu'il est cependant, il marque une étape
considérable dans le développement social de
l'Afrique Occidentale française.
Eléphants contre H. P.
oo
Un autobus faisait route A travers la
jungle de Ceylan, quand le chauffeur aper-
çut un troupeau d'éléphants sauvages ve-
nant droit sur sa voiture.
Pour effrayer les pesanttt animaux, un
voyageur eut l'idée singulière de tirer un
coup de revolver sur l'éléphant de l"'e, qui
peut-être, après tout, était animé des in-
tentions les plus fraternelles à l'égard de
l'autobus, cet autre pachyderme. La balle
effleura le dos du monstre qui barrit furieu-
sement et chargea, suivi du troupeau tout
entier.
Les voyageurs se blottirent sous les
banquettes. Mais le chauffeur demeura au
volant et accéléra la vitesse. Le car frôla
le troupeau. L'éléphant blessé saisit au
passage le toit métallique de la voiture et
le tordit comme une feuille do papier.
Puis les énormes bétes, toutes ensemble,
prirent l'autobus en chasse, mais elles fini-
rent par être distancées.
Les HP avaient « eu » les éléphants.
Solidarité d'intérêts
-0-0--
A
Le beau livre de featt d'Esme,
« les llarbarcs » V orgueilleuse
épopée du gentilhomme d'aventures
Jacques de Frottis, fondateur du Fort-LJau-
phin d'Itolangare, et de ses rudes compa-
gnons vient projeter la plus vive lumière
sur les origines de notre colonisation à iJ/O-
dagascar.
On sait de quelle façon dramatique s ache-
va cette première entreprise de conquête et
d' « établissement » et comment la ruine
du Fort-Dauphin (27 août 167.j) ajouta au
noyau des premiers habitants de Vile Bour-
boñ, recrutés en France par Etienne Re-
gnault ou amenés par Jacob de la Ilaye, les
21 « réfugiés » échappés au masScJcre, assis-
tés des « noirs » demeurés fidèles à leur
cause.. Pendant deux siècles, à travers les vi-
cissitudes de l'Histoire, Bourbon Borobon
comme disent encore les indigènes du Sud
de Madagascar restera le poste de guet
d'où seront constamment et jalousement sur-
veillés les droits de la France sur la Grande
/le et le lieu d'asile des pionniers « mada-
v as car ois » molestés ou menacés dans leur
1 vie par l'hostilité des naturels et les intrigues
de nos rivaux.
Celte préface aux relations de Ici Réunion
avec la Province de Fort-Dauphin mérite
certainement d'être rappelée au montent, oit
se pose, non sans aigreur, la question d'un
nouvel exode de travailleurs malgaches du
Sud à destination de notre vieille colonie.
Qu'il soit juste que Madagascar garde la
libre disposition de toute sa main-d'œuvre
UT IL 10 pour l'extension de ses propres cul-
tures, les besoins de son outillage et de ses
industries, personne n'y saurait sérieusement
(cmtTtc/ire. Mais n y a-t-il pas avantage pour
Ici (îrande Hc elle-même et pour sa colo-
nisation à voir diriger sur les exploita-
tiolls réunionnaises suivant un rythme ré-
X/é sans heurt et sans à-cou p un certain
nombre d'indigènes frustes, non assouplis au
travail t't ne pouvant être perfectionnés sur
place, en raison de l'instabilité de leur hu-
¡neUf? ()r, c'est Itt le véritable aspect du
problème. Si donc la Réunion constitue une
école professionnelle j)riti(ltie pour ces immi-
grants, et s'il est établi t/u'apr¡'s la période
contractuelle d'apprentissage, ils sont resti-
tués à Madagascar, mieux disciplinés, rom-
pus aux tâches agricoles, susteptibles d'un
rendement supérieur en état, dès lors, de
collaborer effectivement à la mise en valeur
de leur province ou des autres régions de la
Grande Ile qui pourrait s'en plailldre? Et
où aperçoit-on que leur absence momentanée
de leur pays d'origine soit de nature à léser
des intérêts fort respectables et à causer quel-
que dommage à la collectivité madecassct
ElI fait, des soudantes d histoire, que
complètent et fortifient des solidarités éco-
nomiques, unissent les deux colonies voisines.
Il n'est pas possible d'y porter atteinte sans
compromettre l'équilibre des forces françai-
ses de production et d'expansion dans la mer
des Indes,
Auguste Brunet
Député de la Wunton.
Pour la magistrature coloniale
-0-0-
M. André Hesse, ministre des Colonies,
met à l'étude la réorganisation du
régime judiciaire des Colonies.
Depuis de longues années déjà, la réglemen-
tation judiciaire des Colonies avait soulevé de
nombreuses critiques et suscité de multiples
projets de réforme tant d'origine parlementaire
que de la part des diverses administrations co-
loniales.
Sans -- doute, certaines mesures - fragmentaires
avaient-elles été adoptées pour pallier aux dif-
ficultés plus immédiates, mais aucun plan d'en-
semble n'était venu apporter à une législation
peu cohérente et éparse dans de nombreux
textes, les simplifications çi les aménagements
nécessaires. Il est apparu à M. André Hesse,
ministre des Colonies, que le moment était
venu de doter nos colonies d'une organisation
suffisamment souple et complète pour assurer,
en toutes circonstances, une bonne et prompte
distribution de la justice. Aussi oient-il d'insti-
tuer, sous la présidence de M. Dislère, prési-
dent de Section honoraire au Conseil d'Etat,
une Commission consultative chargée, après
étude des questions se rattachant à l organisa-
tion judiciaire des colonies et au statut de la
magistrature coloniale, de lui proposer toutes
réformes utiles. 1
Cette Commission, où de hauts fonction-
naires représenteront les départements de la
Justice et des Colonies, sera composée de :
- MM. Foc hier, conseiller delai ; Lenard,
conseiller à la Cour de Cassation ; RicharJ,
conseiller à la Cour d'appel ; Perreau et Rol-
land. professeurs à la Faculté de Droit ; Boni-
fas et Trochon, maîtres des Requêtes au Con-
seil d'Elat ; Bourcier Saint-Chaffray, Résident
supérieftr; Bonamy, Gouverneur ; Habert, di-
recteur de VAdministration judiciaire en Indo-
chine ; Rouoin. chef du service judiciaire à
La Réunion ; Sol et Haranger, inspecteurs des
Colonies ; A. Jacobson et M. Flach, avocats
à la Cour d'appel.
41»
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochîhâ virnt.
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 10 octobre 1985, le taux oftt-
ciel de ta piastre était de 12 ffr. 35.
.,. '';,
Les fêtes de Djemila
Avant-hier après-midi, a eu lieu, aux rui-
nes romaines de Djemila, près de Setif, la
grande manifestation artistique, qui fit l'ob-
jet, dans les Annales Coloniales du 21 sep-
tembre, d'une ct avant-première » de notre
éminent collaborateur et ami, M. Ernest
Haudos.
Organisée, à la demande de la Société des
Amis de Carthage et des villes d'or, par les
services touristiques nord-africains de la
Compagnie Générale Transatlantique, que
dirige, avec l'habileté et la compétence que
l'on sait, M. Maurice Regnault, la fête
était présidée par M. Maurice Viollette, Gou-
verneur Général, remplaçant M. de Monzie,
empêché.
Lorsque le Gouverneur Général arriva à
midi en automobile, accompagné de Mme
Viollette, les honneurs lui furent rendus par
les daiiras du goum de Fedjmzala.
Au déjeuner, qui fut ensuite servi dans le
patio de la halle transatlantique, on remar-
quait la présence de MM. John Dal Piaz,
président de la Compagnie Générale
rransatlantique; Cuttoli, sénateur; Mori-
naud, député-maire de Constantine ; Lami-
Hoiroxiers, préfet ; Louis Bertrand, prési-
dent, et la marquise de Taste, vice-prési-
dente de la Société des Amis de Carthage et
des Villes d'or; le général Odry, comman-
dant la division de Constantine ; Maurice
Regnault, etc. Au dessert, des discours fu-
rent prononcés, d'abord par M. Dal Piaz
qui, fort éloquemment, expliqua qu'en in-
tensifiant le tourisme en Afrique du Nord,
la Compagnie Transatlantique avait cons-
cience de remplir une tâche patriotique, car
rilo développe ainsi une des forces vives de
la France; puis par MM. Louis Bertrand,
Cuttoli,, Morinaud et Viollette.
Une représentation théâtrale eut ensuite
lieu dans le théâtre antique, muet depuis
tant de siècles et qu'animèrent de nouveau
les voix de MM. Albert Lambert et Jean We-
ber, de la Comédie-Française, et de Mmcs
Losika et Lucq-Flcury, de l'Odéon, inter-
prétant Polypheme, le beau poème théâtral
d'Albert Samain, devant deux mille person-
ne" qui les acclamèrent.
M. Viollette est reparti le soir même pour
Constantine et le lendemain matin pour Al-
Kpr-
Djemila est maintenant ressuscitée de ses
cendres. Il n'est que juste de noter que c'est
N l'architecte en chef des monuments histo-
riques d'Algérie, M. Albert Bal lu, assisté de
M. et Mme de Cresolles, que l'on doit la
belle œuvre de restauration des ruines, qui
couronne un admirable travail de patience
et de méthode de plus de treize années.
.a$*.
Les conseils généraux d'Algérie
–0-0–
Les élections aux conseils généraux, dans
les trois départeinenls algériens ont eu lieu
dimanche sans illcidents.
A Alger, M. Duroux, sénateur, a été réélu
sons concurrent.
M. Ahho, ancien député républicain, a été
élu dans le canton de IkUvs.
Dans la ville d'Oran, trois sièges sont
acquis par des républicains modérés, MM.
Nivior, Puvrel et Jauffre.
Lu docteur Gnsscr, sénateur, a été élu à
une forte majorité.
Les autres circonscriptions ont réélu les
mêmes conseillers ainsi que la section in-
digène, sauf Tlemcen, qui a élu M. Bouty,
républicain de gauche, à la place de M. Os-
lermann.
Les résultats dans le département de
Constantine sont les suivants :
Katna : M. Jules Cuttoli, réélu ; Hamma :
M. Faure, réélu ; Kroub : M. Meyer, réélu ;
Soukkaras : M. Oeyron, réélu ; Constan-
tine : le docteur Atlal est battu par M. Lel-
louche, républicain indépendant ; Golonne-
Randon : M. Glovacchini, concentration ou-
vrière, élu contre M. Chaulet, union répu-
blicaine ; Bône : MM. Quintard et Dubois,
réélus ; Sétif : M. Carrat, réélu ; El-Ar-
rouch ; M. Bel, réélu.
M. Morinaud, député, est égalemont
réélu.
Dans la quatrième circonscription d'AVer,
le docteur Rouquet, candidat de la Ligue
républicaine nationale, conseiller général
sortant, est en ballottage, et le candidat
communiste Cazalta n'a obtenu qu'un chif-
fre infime de voix.
-060-
M. Antériou est rentré
0-0
M. Antériou, ministre des Pensions, est
arrivé hier matin à Paris. Il venait d'Alger
où il s'était embarqué pour MarseiJIe a
bord du paquebot Gouverneur-Général-
Gucydon.
Interrogé sur les résultats de son voyage,
le ministre s'est déclaré fort satisfait. On
sait que le but principal de la visite de
M. Antériou était de faire bénéficier les
mutilés de guerre algériens de la loi du
31 mars 1919. C'est, pour ainsi dire, chose
faite maintenant.
.,.
Au Conseil supérieur des colonies
0
Par arrêtés du ministre des Colonies :
M. Outrey (Max), directeur de l'école
ouioHiale, a" été nommé secrétaire général
du Conseiil supérieur des Colonies ;
M. Langlc, chef de bureau de l'Adminis-
traMt; ion centrale du ministère des Colonies,
a été nomme secrétaire général adjoint du
Conseiil supérieur des Colonies ;
Mme Bonicz, sténodcictylofçrnphc, a été
nommée, sténodactylographe au secrétarint.
général du Conseil supérieur des Colonies.
M. Stcq Kiiindn son IlIte le 20 ocionre
---0-0--
M. Steeg compte s'entretenir avec le ma-
réchal Lyautey cette semaine à Paris et
quittera la capitale des dimanche prochain
pour s'embarquer le 20 octobre à Bordeaux,
à destination du Maroc.
Pour les hippodromes
nord-africains
-0-0--
Voici la saison qui s'avance, et nos grands
propriétaires d'écuries de courses d'Alger et
de Tunisie font leurs emplettes ; bien plus,
ils les expédient. recommandées, naturelle-
ment.
Les acquisitions de M. Licari : Starlolottc,
Mélodieuse, Kodansu et Lovely Girl (par
Ukase) ont été embarquées pour l'Algérie.
M. Allen Loeb a vendu Semoir à M. Bar-
retta qui a également acheté Golden Oriolc,
2 ans, par Juveigneur, et le trotteur Trem-
blesseaux. Ces trois chevaux seront embar-
qués prochainement pour la Tunisie.
M. J.-D. Cohn a vendu son 2 ans Cotte
de Mailles à M. Charles Brossette. Le pou-
lain va être prochainement embarqué pour
l'Algérie.
Cotte de Mailles a gagné un bon prix à
une cote inespérée la semaine dernière à
Rambouillet.
D'autre part, Mademoiselle de Gouvieux,
une jolie pouliche qui a remporté maints
lauriers en France, a été achetée par M.
Dracono-Micalcs et sera embarquée inces-
samment pour la Tunisie.
Ce sera, pour nos compatriotes de l'Afri-
que du Norrl, pour les hivernants, chaque
année plus nombreux, des concurrents de
choix pour les grandes épreuves d'Alger et
de Tunis.
Et il y en aura d'autres. sensationnels,
nous dit-on.
Attendons.
Les noms coloniaux
Célébrons maintenant le goût des éleveurs
et des propriétaires à donner des noms colo-
niaux à leurs produits.
Avant-hier, à Longchamp, dans la pre-
mière course, le prix des Aigles, un cheval,
Sahara //, appartenant à M. Louis Fabre,
monté par H. Pantall, est arrivé second à
une belle cote ; devant ce succès, la règle du
jeu imposant au propriétaire de vendre son
cheval, M. Louis Fabre l'a racheté pour
26.006 francs plus le complément du prix,
ne voulant se séparer d'une bète appelée à
un bel avenir sur le turf.
Dans la seconde course, le prix de Madrid,
il était naturel qu'un cheval au nom his-
pano-marocain, Alearasas, monté par Mac
Gee et appartenant au baron R. de Roths-
child, triomphât. Il battait et le Bey et Abd.
el Kader, toute l'Afrique du Nord sur 2.000
mètres.
Hier lundi, à Saint-Cloud, c'est encore un
accessit qu'a remporté dans le handicap
d'Automne, Taltiti. au sénateur James Hen-
nessy, monté par C. Herbert, qui s'est placé
troisième derrière le favori Mazepfa ga-
gnant et un gros outsider.
Demain mercredi, au Tremblay, nous re-
venons en Afrique avec le Simoun, en
a-t-il la vitesse? à M. G. Bcauvois, dans
le prix Milan ; Boit Chaïb, au même proprié-
taire, dans le grand prix des Gentlemen ;
Gharb, toujours au même propriétaire, et
Mehari, à M. James Schwob, dans le prix
Nougat. Et pour aller plus loin, signalons
encore dans la même journée, Saint Domin-
gue, vieille colonie, à M. Louis Ganquelin,
dans le prix des Gentlemen, et Bois des Iles,
à l'entraîneur Robert Wallon, dans le prix
Regain.
Et après tout, n'est-ce pas plus naturel
d'appeler un cheval d'un nom de ville loin-
taine ou de colonie que de le baptiser
d'Alembert et Lamartine'
Boiard.
.1.
EN TUNISIE
-0-0-
Encore le mauvais temps
l)e nouveaux cl Hmnjvlants dégâts cau-
ses |iiir les pluies sont signalés un peu par-
tout.
Dans la localité de Menzelletnine, une
trentaine de maisons se sont effondrées. La
liaHe de Tunis à liizerle est cuupée. Un
train, sous lequel les rails ont cédé, s'est
couché sur le côté. La circulation est inter-
rompue. Par des moyens de transport im-
provisés, tous les voyageurs ont pu être
ramenés% soit à Tunis, soit à Bizerte ou
dans des centres intermédiaires.
Les parages de Tindja, Sidi-Alhman,
Aln-lihelal, Chanut sont submergés par (H)
et 80 centimètres d'eau.
De nombreux ponts ont été emportés. Des
indigènes ont été noyés, d'autres foudroyés.
Les perles en bétail sont considérables.
(Par dépêche.)
tln'a pas été enregistré, jusqu'à présent,
de secousse sismiqur en Afrique du Nord,
mais, comme on voit, les graves accidents
météoroilogiqucô annoncéis convint- fprolui-
b'.es ou possibles par le professeur italien
Bendandi et par le généra.] Chapel ne se
sont qui; trop produits.
Une mort tragique
Un lIalien, Aardo Agro, a été érentré
par un taureau en pleine r,ille de Déjà.
Malgré les soins (illi. lui furent prodigués,
il est mort après d'atroces souffrances.
(Par dépêche.)
-elb
L'AVIATION COLONIALE
Constantinople-Alep
Le pilule français Soguès, gui acctimjdil
le voyage l'aris-Tquitter (Jonslanlinopb\ Il a effectué sans
escale eu 7 h. xM), le IrapH Constantinople-
Alep par un itinéraire imposé de l.lHo
kilomètres. (Par dépéche.)
Une nouvelle eXDloraUol des Iles Keroietei
-0-0
Le vapeur Lozère vient de quitter Port-
Natal avec la mission Henry Boissière qui
va explorer les lies Kerguélcn, Saint-Paul
et Amsterdam, visitées jadis pur M. Roi-
lier du Baty.
ibiftÉisiniaCiMH
-0-0---
Audition de M. Alexandre Varenne,
Gouverneur Général de l'Indochine
lléunio sous la présidence do M. LXiagne,
la Commission cl'Jgérie et des Colonies, a
entendu M. André liesse, minustre des
Colonies et M. Alexandre aretine, Gouver-
neur ,j.éllèral de l'Indochine.Le ministre des
Colonies, dans un exposé complet et serré,
a détini la publique du Gouvernement en
Indo-Chine.
nuant à M. Alexandre Varenne, il indi-
qua quelle serait son altitude et quelle
politique il comptait suivru dans notre gran-
de possession d'Asie. 11 le lit avec sim-
plicité el en mOiiiy temps uvec netteté, pré-
cisant les points qui attiraient plus parti-
culièrement son attention -et les précisions
qu'il donna recueillirent l'assentiment de
toute la Coiiunissiju.
Plusieurs questions furent posées à M.
Varenne par les membres de la Commis-
siun, notamment MM. uutrey, Brunet, An-
guulvunt, Moutet, le général de Samt-Just,
auxquelles il répondiit à la complète satis-
faction de la Cumlllissiun.
M. A'ureimo signala, entre autres ques-
tions importantes, l'intérêt qu'il y aurait
pour ,la France d'utiliser l'élite de la popu-
lation indochinoise et l'urgenice qu'il y avait
à ne pus laisser inutilisées des bonnes
volontés et des compétences qui ne deman-
dent qu'à s'employcr.
La ipolitiquo indigène de M. Varenne 11e
tendra toutefois qu à faire évoluer les indi-
gènes, selon la formule île Waldcck-Rous-
scuu, toujours vraie, dans Heur propre civi-
lisation, dans leur propre milieu. La natu-
ralisation ne doit être maniée qu'avec cir-
conspection ; elle doit surtout demeurer
toujours une exception
Cette question de la politique indigène
conduit à considérer celle des libertés poli-
tiques et des institutions représentatives.
Le nouveau Gouv-jrneur Généirnl ne songe
pas à méconnaître la nécessité d'accroître
pi (Agressivement les attributions et les pou-
voirs de ces dernières. Pour la puissance
protectrice, c'est là eu quelque sorte un
devoir. Tuuldois, sa (préoccupation de le
pratiquer avec prudence et en rcspectant
le plus possible, d'organisation et de milieu
indigènes, le 'l'l.l'le il envisager de préfé- 1
reiue le maintien des divisions actuelles iL
augmenter par suite les pouvoirs des
assemblées locales existantes, iplutôt qu'à
soiigor à la création do quelque assemblée
u inique.
lie Gouverneur Général a dit également
son souci de protéger l'Indochine contre
les propagandes dangereuses et néfastes.
Déjà, il a «ongé aux mesures à prendre,
aux moyens à l-mployor, et il a demandé
au Gouvernement dans la (mesure où il
dépend tde lui, certains moyens matériels
qui peuvent se traduire par le dicton : pré-
venir vaut toujours mieux que guérir.
M. Alexandirj Varenne se propose enfin
de pratiquer une poti'ique d'économies, que
commande la situation iinancière présente
de l'Indochine, ce qui 11e l'empêchera pas
de maintenir toute l'impulsion souhaitable
à son développement économique sous la
forme de ta continuation de o('es grandis tra-
vaux qui sonit Je gage de sa prospérité
future.
La Commission s'est félicitée de la nomi-
nation de M. Varenne et est convaincue
qu'iil réalisera une grande œuvre, dans
l'ntérêt de la France ot des populations
Ir Illdoch ine.
La politique de la France
en Indochine
00
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, a présidé, à Saint-Ger-
vais-d'Auvergne, un banquet que lui of-
fraient les militants républicains et socia-
listes de sa circonscription électorale de
Riom-Montagne.
Ce banquet, qui réunissait 300 convives,
avait été organisé par la section locale de
la Ligue des Droits de l'Homme, sous le
patronage des conseillers généraux et d'ar-
rondissement. --
A 1 issue du déjeuner, des discours ont
été prononcés par MM. Jacquin, président
de la section de la Ligue des Droits de
l'Homme; Boret, maire de Saint-Gervais-
d'Auverpne ; Vérol, maire de Sainte-Chris-
tine ; Rlanchonnet, conseiller d'arrondisse-
ment; Ténot, conseiller général; Wastz, ad-
joint au maire de Clermont ; Jean Varenne,
conseiller municipal de Paris ; Albert Pau-
lin, député. et par M. Alexandre Varenne.
Le nouveau Gouverneur Général de l'In-
dochine, après avoir remercié ses amis des
réconfortantes marques de sympathie qu'ils
lui ont données, a exposé les raisons qui
l'ont décidé à accepter la haute mission dont
il est investi.
Il Si, a-t-il déclaré, notre politique en In-
dochine n'est pas redressée sans retard par
un esprit nouveau do pacification, de justice
et de réforme, la France peut se trouver de-
main obligée de faire face à des événements
plus graves que ceux du Maroc, car ce n'est
pas, vous le pensez bien, avec les contin-
gents dont nous disposons là-bas que nous
tiendrions tête à un soulèvement général.
« Entre toutes les difficultés que je vais
avoir à vaincre, a poursuivi M. Varenne,
dans cette Asie mystérieuse où se préparent
les destinées du monde, ce ne sont pas les
difficultés d'ordre technique qui m'inquiè-
tent ; elles sont pourtant graves.
(i Je vais avoir à résoudre, heure pai
heure, le problème le plus délicat de psycho-
logie politique qui ait jamais été offert à un
homme de gouvernement. Faire des réfor-
mes, les doser à la mesure de populations
différentes de race et de culture, faire mar-
cher de pair pour une œuvre commune, deux
civilisations si éloignées et si dissemblables,
substituer progressivement l'association à la
conquête, la liberté à la contrainte, amélio-
rer, adapter, rapprocher, concilier, appli-
quer nos principes modernes en les transpor-
tant dans un cadre où ils n'ont pas pénétre
jusqu'ici, voilà lmuvtt à accomplir. »
CE NUMEUO : 20 GBNTIME8
MARDI SOIH, 13 OCTOBRE 1925
1 -------
1 ~~t *"
Les Annales Côlôniales
JOURNAL QUOTIDIEN
La AWICLBS FUUtS .AIt "UB AllIlALUCDLOIIIALIIS- IQW LA PtOfMtrt
PCmaiVE PU JOOBWAL
.,.- a.-"48I"A,.P"
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o. nota
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On ,'.--. dans tout Use Bureau d. et chez Im principaux librairaa -
Le cacao à la Côte d'Ivoire
1.
Nous approchons du Jour de l'An. On
songe déjà aux étrennes dont les plus goû-
tées sont souvent ces friandises fabriquées
par les grandes maisons de confiserie.
Parlons donc du cacao, puis du chocolat,
qui est devenu d'un usage constant, dans les
grandes villes comme dans les chaumières
lt s plus reculées. Signalons comment la
France essaie avec succès de s'affranchir
pour une part, haque jour plus grande du
tribut qu'elle paie en douros portugais, en
livres sterling, en florins pour importer des
milliers et des milliers de tonnes de cacao
de San Thomé de la Gold Coast, de la
Guyane hollandaise et des Indes néerlan-
da ises.
Le cacao, nous l'avons chez nous, dans
nos propres colonies. Dans rénumération et
l'évaluation des trssources économiques de
l'A.O. F., le cacao tient une place importante.
Les Annales Coloniales ont, depuis bien des
années, attiré l'attention de leurs lecteurs
sur l'avenir de ce produit et l'on peut ajou-
ter qu'elles furent assez bon prophète.
Dès le 6 octobre 191 7, les Annales Colo-
niales signalaient que la Côte d'Ivoire
et la partie limitrophe de la Gold Coast
étaient éminement favorables à la cul-
ture du cacao. Tout le pays agui, la
région de Thiassalé, le Handama inférieur
et le pays de Krou furent les champs d'essai
utilisés par l'Administration et les colons, et
au 31 décembre 1915, 600 hectares étaient
couverts de 29.960 cacaoyers en rapport et
219.100 jeunes arbres. Ceci pour les planta-
tions européennes. Quant aux champs indi-
gènes, ils comprenaient à cette même date
1 50.000 cacaoyers en rapport, 580.500 de 1 à
3 ans et 937.800 plantés.
Par suite de la stabilité de son Gouver-
neur (neuf années consécutives), l'obligation
imposée aux indigènes de planter des ca-
caoyers put être maintenue au point de de-
venir une habitude et presque une nécessité,
c'est pourquoi en 1924, l'Afrique OccitUn-
tale Française a exporté de la Côte d'Ivoire,
pendant les onze premiers mois, 3.976.594
kilogrammes de cacao, 1.026^631 kilos de
plus que l'année précédente. Et, à la fin de
Tanné 1924, l'exportation de cacao avait
atteint 4.299.363 kilos d'une valeur de.
9.718.500 francs. (En 1908, la production
n'était que de 2.733 kilos.)
Il ne dépend que de nous, écrit M. l'Ingé-
nieur agronome J. Vuillct, que notre produc-
tion en cacao continue à suivre encore long-
temps une progression rapidement croissante.
Il est évident, rien qu'à considérer ce qui
s'est passé en Gold Coast, la colonie britan-
nique voisine, que le développement écono-
mique de la Côte d'Ivoire est fonction de
la culture du cacaoyer peut-être davantage
que de l'exploitation forestière.
Ce n'est guère qu'à partir de 1908 que
commença une campagne énergique pour k*
développement des plantations indigènes et
il nous faut rendre hommage à la persévé-
rance avec laquelle cette action fut poursuivie.
Il est certain que si les agents de l'Admi-
nistration de la Colonie s'en étaient davan-
tage préoccupés, les cultures familiales se-
raient actuellement beaucoup plus dévelop-
- pées.
Non seulement dans la région de Bouaké,
mais aussi dans l'Agnéby, et le long de la
route d'Abidjan à Dabou on rencontre pres-
que à chaque village des plantations de
cacaoyers bien entretenues par les indigènes.
Dans la forêt, à Bago, sur les bords de
l'Agnéby, au confluent de la Poupo, un des
notables, Dekoa, a une fort belle planta-
tion à laquelle il donne tous ses soins et
dont il est très fier, à juste titre.
Et c'est avec raison que M. l'Ingénieur
agronome J. Vuillet écrit que, en raison des
difficultés de recrutement de la main-d'œu-
vre, l'avenir appartient surtout à la culture
indigène familiale, qui, comme nous le
voyons, progresse assez rapidement. Les in-
digènes ne sont pas indifférents à la hausse
des prix qui de 44 francs la charge de 34 ki-
los, atteignaient le 28 février dernier
97 fr. 5°.
La variété cultivée. est le cacaoyer créole
à fruit jaune de San Thomé (Creoulo ama.
riÛo), qu'il ne faut pas confondre avec le
Crioïlo de la Trinité et du Venezuela. On
rencontre en outre, çà et là, des sujets à
gros fruit rouge (1Creoulo vernielho de San
Thomé, vraisemblablement). Ils ne sont pas
appréciés car, en raison de l'épaisseur du
péricarpe, ils ne fournissent pas un poids
plus élevé de fèves que la variété commune.
Le piment, le bananier et le manioc for-
ment de bons abris pour les jeunes pousses
et c'est le piment qui épuise le moins la
terre.
Dès que le cacaoyer est suffisamment dé-
veloppé pour protéger lui-même le sol par
son ombrage et par un tapis de feuilles mor-
tes, toute culture intercalaire serait nuisible.
Il faut conseiller aux indigènes de complan-
ter les plantations de cacaoyers, à un écar-
tement suffisant, 15 mètres environ d'élaeis,
de colatiers ou d'avocatiers qui remplaceront
les cacaoyers quand ils seront épuisés, au
bout d'une vingtaine d'années environ.
La qualité du cacao de la Côte d'Ivoire
semble, actuellement, donner satisfaction
aux chocolatiers français. Il est préparé
oomme il suit : au sortir des cabosses, les
fèves sont mises à fermenter dans des cais-
ses percées de trous. L'opération dure six
jours, les fèves étant changées de caisse cha-
que jour. Le septième jour, elles sont éten-
dues au soleil sur une natte. On les rentre la
nuit quand il pleut. Lorsque le temps est
beau, on se contente parfois de les recou-
vrir, le soir, de feuilles de bananier. Il est
essentiel que la dessiccation soit parfaite, ce
qu'il est assez facile d'obtenir, la grosse ré-
colte se faisant vers la fin des pluies ou en
saison sèche, d'octobre à février.
Il y a une seconde fructification pendant
la maison des pluies, d'avril à juin, mais
celle-ci est peu abondante.
Comme l'écrivait M. Gabriel Combrouze
dans les Annales Coloniales du 3 avril 1920,
sur les pays producteurs de cacao tels que
les îles de l'Océanic, Madagascar, Guyane,
la Côte d' Ivoire, par sa proximité relative,
a un rang de priorité dans l'approvion-
nement de la métropole et elle doit bientôt
assurer un appoint sérieux aux 30.000 ton-
nes de consommation annuelle.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de ta Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectoratt.
La cnsialatin
des droits fonciers aes indigènes
en Afriq 1e Occidentale Fraise
–0-0–
Le ciécret du 24 juillet 1906 qui a organisé
en Afrique Occidentale française le régime de
la propriété foncière a reçu depuis cette époque
une application asscz limitée. Sauf dans les
centres urbains et pour les concessions rurales
obtenues par des bluropéens, et pour lesquelles
l'immatriculation est obligatoire, cette régle-
mentation n' a pas obtenu tout le succès qu' on
en espérait. La cause en est que l'indigène,
fidèle à ses coutumes sociales qui ignorent en-
core la propriété individuelle. ne pouvait ap-
précier le régime institué en Afrique Occiden
talc française qu'il estimait trop campliquc et
trop onéreux.
Toutefois, l'évolution qui se dessine dans
les méthodes agricoles de nos indigènes de
l'Afrique Occidentale française et la tendance
qui en découle vers une appropriation des
terres par eux mises en valeur, ont conduit M.
André Hesse, ministre des Colonies, à sou-
mettre à la signature du président de la Répu-
blique, sur la proposition de M. Carde. Gou-
verneur Général de r Afrique Occidentale
française, un décret qui précise les conditions
dans lesquelles les détenteurs de terrains ou
d'immeubles pourraient avoir la faculté cta faire
constater et affirmer leurs droits vis-à-vis des
tiers.
Ces conditions comportent une demande
écrite et une enquête administrative approfon-
die à la suite de laquelle un titre est remis au
requérant. Ce titre a la valeur des actes conclus
dans la forme du décret du 2 mai 1906 sur
les conventions entre indigènes et confirme son
possesseur dans les droits qu'il a énumérés dans
sa demande.
La constatation de ces droits a également
lieu sur un registre spécial conservé au chef-
lieu de chaque cercle, et sur lequel figurent,
par la suite, toutes les conventions ou sentences
ayant pour effet de modifier ou d'éteindre un
des droits énumer és ou d'en constater de nou-
veaux.
Toute la procédure relative à cette nouvelle
réglementation est gratuite, et' les contestations
auxquelles elle peut donner lieu sont de la
compétence des tribunaux indigènes. C est dire
quelles facilités sont ainsi données aux exploi -
tants autochtones pour faire reconnaître leurs
droits.
Cette importante réforme qui ne porte nulle-
ment atteinte au régime établi par le décret de
1906, constitue cependant le premier stade
vers une propriété individuelle indigène. Aussi,
en raison des conséquences qu'il peut avoir, les
règles qu'il fixe ne sont établies qu'à titre pro-
visoire et pour une durée de cinq années. Au
bout de cette période, sa mise en application
aura été suffisante pour se rendre compte s'il
y a lieu de persévérer dans cette voie et si
certaines modifications ne doivent pas lui être
apportées.
Tel qu'il est cependant, il marque une étape
considérable dans le développement social de
l'Afrique Occidentale française.
Eléphants contre H. P.
oo
Un autobus faisait route A travers la
jungle de Ceylan, quand le chauffeur aper-
çut un troupeau d'éléphants sauvages ve-
nant droit sur sa voiture.
Pour effrayer les pesanttt animaux, un
voyageur eut l'idée singulière de tirer un
coup de revolver sur l'éléphant de l"'e, qui
peut-être, après tout, était animé des in-
tentions les plus fraternelles à l'égard de
l'autobus, cet autre pachyderme. La balle
effleura le dos du monstre qui barrit furieu-
sement et chargea, suivi du troupeau tout
entier.
Les voyageurs se blottirent sous les
banquettes. Mais le chauffeur demeura au
volant et accéléra la vitesse. Le car frôla
le troupeau. L'éléphant blessé saisit au
passage le toit métallique de la voiture et
le tordit comme une feuille do papier.
Puis les énormes bétes, toutes ensemble,
prirent l'autobus en chasse, mais elles fini-
rent par être distancées.
Les HP avaient « eu » les éléphants.
Solidarité d'intérêts
-0-0--
A
Le beau livre de featt d'Esme,
« les llarbarcs » V orgueilleuse
épopée du gentilhomme d'aventures
Jacques de Frottis, fondateur du Fort-LJau-
phin d'Itolangare, et de ses rudes compa-
gnons vient projeter la plus vive lumière
sur les origines de notre colonisation à iJ/O-
dagascar.
On sait de quelle façon dramatique s ache-
va cette première entreprise de conquête et
d' « établissement » et comment la ruine
du Fort-Dauphin (27 août 167.j) ajouta au
noyau des premiers habitants de Vile Bour-
boñ, recrutés en France par Etienne Re-
gnault ou amenés par Jacob de la Ilaye, les
21 « réfugiés » échappés au masScJcre, assis-
tés des « noirs » demeurés fidèles à leur
cause.. Pendant deux siècles, à travers les vi-
cissitudes de l'Histoire, Bourbon Borobon
comme disent encore les indigènes du Sud
de Madagascar restera le poste de guet
d'où seront constamment et jalousement sur-
veillés les droits de la France sur la Grande
/le et le lieu d'asile des pionniers « mada-
v as car ois » molestés ou menacés dans leur
1 vie par l'hostilité des naturels et les intrigues
de nos rivaux.
Celte préface aux relations de Ici Réunion
avec la Province de Fort-Dauphin mérite
certainement d'être rappelée au montent, oit
se pose, non sans aigreur, la question d'un
nouvel exode de travailleurs malgaches du
Sud à destination de notre vieille colonie.
Qu'il soit juste que Madagascar garde la
libre disposition de toute sa main-d'œuvre
UT IL 10 pour l'extension de ses propres cul-
tures, les besoins de son outillage et de ses
industries, personne n'y saurait sérieusement
(cmtTtc/ire. Mais n y a-t-il pas avantage pour
Ici (îrande Hc elle-même et pour sa colo-
nisation à voir diriger sur les exploita-
tiolls réunionnaises suivant un rythme ré-
X/é sans heurt et sans à-cou p un certain
nombre d'indigènes frustes, non assouplis au
travail t't ne pouvant être perfectionnés sur
place, en raison de l'instabilité de leur hu-
¡neUf? ()r, c'est Itt le véritable aspect du
problème. Si donc la Réunion constitue une
école professionnelle j)riti(ltie pour ces immi-
grants, et s'il est établi t/u'apr¡'s la période
contractuelle d'apprentissage, ils sont resti-
tués à Madagascar, mieux disciplinés, rom-
pus aux tâches agricoles, susteptibles d'un
rendement supérieur en état, dès lors, de
collaborer effectivement à la mise en valeur
de leur province ou des autres régions de la
Grande Ile qui pourrait s'en plailldre? Et
où aperçoit-on que leur absence momentanée
de leur pays d'origine soit de nature à léser
des intérêts fort respectables et à causer quel-
que dommage à la collectivité madecassct
ElI fait, des soudantes d histoire, que
complètent et fortifient des solidarités éco-
nomiques, unissent les deux colonies voisines.
Il n'est pas possible d'y porter atteinte sans
compromettre l'équilibre des forces françai-
ses de production et d'expansion dans la mer
des Indes,
Auguste Brunet
Député de la Wunton.
Pour la magistrature coloniale
-0-0-
M. André Hesse, ministre des Colonies,
met à l'étude la réorganisation du
régime judiciaire des Colonies.
Depuis de longues années déjà, la réglemen-
tation judiciaire des Colonies avait soulevé de
nombreuses critiques et suscité de multiples
projets de réforme tant d'origine parlementaire
que de la part des diverses administrations co-
loniales.
Sans -- doute, certaines mesures - fragmentaires
avaient-elles été adoptées pour pallier aux dif-
ficultés plus immédiates, mais aucun plan d'en-
semble n'était venu apporter à une législation
peu cohérente et éparse dans de nombreux
textes, les simplifications çi les aménagements
nécessaires. Il est apparu à M. André Hesse,
ministre des Colonies, que le moment était
venu de doter nos colonies d'une organisation
suffisamment souple et complète pour assurer,
en toutes circonstances, une bonne et prompte
distribution de la justice. Aussi oient-il d'insti-
tuer, sous la présidence de M. Dislère, prési-
dent de Section honoraire au Conseil d'Etat,
une Commission consultative chargée, après
étude des questions se rattachant à l organisa-
tion judiciaire des colonies et au statut de la
magistrature coloniale, de lui proposer toutes
réformes utiles. 1
Cette Commission, où de hauts fonction-
naires représenteront les départements de la
Justice et des Colonies, sera composée de :
- MM. Foc hier, conseiller delai ; Lenard,
conseiller à la Cour de Cassation ; RicharJ,
conseiller à la Cour d'appel ; Perreau et Rol-
land. professeurs à la Faculté de Droit ; Boni-
fas et Trochon, maîtres des Requêtes au Con-
seil d'Elat ; Bourcier Saint-Chaffray, Résident
supérieftr; Bonamy, Gouverneur ; Habert, di-
recteur de VAdministration judiciaire en Indo-
chine ; Rouoin. chef du service judiciaire à
La Réunion ; Sol et Haranger, inspecteurs des
Colonies ; A. Jacobson et M. Flach, avocats
à la Cour d'appel.
41»
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochîhâ virnt.
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 10 octobre 1985, le taux oftt-
ciel de ta piastre était de 12 ffr. 35.
.,. '';,
Les fêtes de Djemila
Avant-hier après-midi, a eu lieu, aux rui-
nes romaines de Djemila, près de Setif, la
grande manifestation artistique, qui fit l'ob-
jet, dans les Annales Coloniales du 21 sep-
tembre, d'une ct avant-première » de notre
éminent collaborateur et ami, M. Ernest
Haudos.
Organisée, à la demande de la Société des
Amis de Carthage et des villes d'or, par les
services touristiques nord-africains de la
Compagnie Générale Transatlantique, que
dirige, avec l'habileté et la compétence que
l'on sait, M. Maurice Regnault, la fête
était présidée par M. Maurice Viollette, Gou-
verneur Général, remplaçant M. de Monzie,
empêché.
Lorsque le Gouverneur Général arriva à
midi en automobile, accompagné de Mme
Viollette, les honneurs lui furent rendus par
les daiiras du goum de Fedjmzala.
Au déjeuner, qui fut ensuite servi dans le
patio de la halle transatlantique, on remar-
quait la présence de MM. John Dal Piaz,
président de la Compagnie Générale
rransatlantique; Cuttoli, sénateur; Mori-
naud, député-maire de Constantine ; Lami-
Hoiroxiers, préfet ; Louis Bertrand, prési-
dent, et la marquise de Taste, vice-prési-
dente de la Société des Amis de Carthage et
des Villes d'or; le général Odry, comman-
dant la division de Constantine ; Maurice
Regnault, etc. Au dessert, des discours fu-
rent prononcés, d'abord par M. Dal Piaz
qui, fort éloquemment, expliqua qu'en in-
tensifiant le tourisme en Afrique du Nord,
la Compagnie Transatlantique avait cons-
cience de remplir une tâche patriotique, car
rilo développe ainsi une des forces vives de
la France; puis par MM. Louis Bertrand,
Cuttoli,, Morinaud et Viollette.
Une représentation théâtrale eut ensuite
lieu dans le théâtre antique, muet depuis
tant de siècles et qu'animèrent de nouveau
les voix de MM. Albert Lambert et Jean We-
ber, de la Comédie-Française, et de Mmcs
Losika et Lucq-Flcury, de l'Odéon, inter-
prétant Polypheme, le beau poème théâtral
d'Albert Samain, devant deux mille person-
ne" qui les acclamèrent.
M. Viollette est reparti le soir même pour
Constantine et le lendemain matin pour Al-
Kpr-
Djemila est maintenant ressuscitée de ses
cendres. Il n'est que juste de noter que c'est
N l'architecte en chef des monuments histo-
riques d'Algérie, M. Albert Bal lu, assisté de
M. et Mme de Cresolles, que l'on doit la
belle œuvre de restauration des ruines, qui
couronne un admirable travail de patience
et de méthode de plus de treize années.
.a$*.
Les conseils généraux d'Algérie
–0-0–
Les élections aux conseils généraux, dans
les trois départeinenls algériens ont eu lieu
dimanche sans illcidents.
A Alger, M. Duroux, sénateur, a été réélu
sons concurrent.
M. Ahho, ancien député républicain, a été
élu dans le canton de IkUvs.
Dans la ville d'Oran, trois sièges sont
acquis par des républicains modérés, MM.
Nivior, Puvrel et Jauffre.
Lu docteur Gnsscr, sénateur, a été élu à
une forte majorité.
Les autres circonscriptions ont réélu les
mêmes conseillers ainsi que la section in-
digène, sauf Tlemcen, qui a élu M. Bouty,
républicain de gauche, à la place de M. Os-
lermann.
Les résultats dans le département de
Constantine sont les suivants :
Katna : M. Jules Cuttoli, réélu ; Hamma :
M. Faure, réélu ; Kroub : M. Meyer, réélu ;
Soukkaras : M. Oeyron, réélu ; Constan-
tine : le docteur Atlal est battu par M. Lel-
louche, républicain indépendant ; Golonne-
Randon : M. Glovacchini, concentration ou-
vrière, élu contre M. Chaulet, union répu-
blicaine ; Bône : MM. Quintard et Dubois,
réélus ; Sétif : M. Carrat, réélu ; El-Ar-
rouch ; M. Bel, réélu.
M. Morinaud, député, est égalemont
réélu.
Dans la quatrième circonscription d'AVer,
le docteur Rouquet, candidat de la Ligue
républicaine nationale, conseiller général
sortant, est en ballottage, et le candidat
communiste Cazalta n'a obtenu qu'un chif-
fre infime de voix.
-060-
M. Antériou est rentré
0-0
M. Antériou, ministre des Pensions, est
arrivé hier matin à Paris. Il venait d'Alger
où il s'était embarqué pour MarseiJIe a
bord du paquebot Gouverneur-Général-
Gucydon.
Interrogé sur les résultats de son voyage,
le ministre s'est déclaré fort satisfait. On
sait que le but principal de la visite de
M. Antériou était de faire bénéficier les
mutilés de guerre algériens de la loi du
31 mars 1919. C'est, pour ainsi dire, chose
faite maintenant.
.,.
Au Conseil supérieur des colonies
0
Par arrêtés du ministre des Colonies :
M. Outrey (Max), directeur de l'école
ouioHiale, a" été nommé secrétaire général
du Conseiil supérieur des Colonies ;
M. Langlc, chef de bureau de l'Adminis-
traMt; ion centrale du ministère des Colonies,
a été nomme secrétaire général adjoint du
Conseiil supérieur des Colonies ;
Mme Bonicz, sténodcictylofçrnphc, a été
nommée, sténodactylographe au secrétarint.
général du Conseil supérieur des Colonies.
M. Stcq Kiiindn son IlIte le 20 ocionre
---0-0--
M. Steeg compte s'entretenir avec le ma-
réchal Lyautey cette semaine à Paris et
quittera la capitale des dimanche prochain
pour s'embarquer le 20 octobre à Bordeaux,
à destination du Maroc.
Pour les hippodromes
nord-africains
-0-0--
Voici la saison qui s'avance, et nos grands
propriétaires d'écuries de courses d'Alger et
de Tunisie font leurs emplettes ; bien plus,
ils les expédient. recommandées, naturelle-
ment.
Les acquisitions de M. Licari : Starlolottc,
Mélodieuse, Kodansu et Lovely Girl (par
Ukase) ont été embarquées pour l'Algérie.
M. Allen Loeb a vendu Semoir à M. Bar-
retta qui a également acheté Golden Oriolc,
2 ans, par Juveigneur, et le trotteur Trem-
blesseaux. Ces trois chevaux seront embar-
qués prochainement pour la Tunisie.
M. J.-D. Cohn a vendu son 2 ans Cotte
de Mailles à M. Charles Brossette. Le pou-
lain va être prochainement embarqué pour
l'Algérie.
Cotte de Mailles a gagné un bon prix à
une cote inespérée la semaine dernière à
Rambouillet.
D'autre part, Mademoiselle de Gouvieux,
une jolie pouliche qui a remporté maints
lauriers en France, a été achetée par M.
Dracono-Micalcs et sera embarquée inces-
samment pour la Tunisie.
Ce sera, pour nos compatriotes de l'Afri-
que du Norrl, pour les hivernants, chaque
année plus nombreux, des concurrents de
choix pour les grandes épreuves d'Alger et
de Tunis.
Et il y en aura d'autres. sensationnels,
nous dit-on.
Attendons.
Les noms coloniaux
Célébrons maintenant le goût des éleveurs
et des propriétaires à donner des noms colo-
niaux à leurs produits.
Avant-hier, à Longchamp, dans la pre-
mière course, le prix des Aigles, un cheval,
Sahara //, appartenant à M. Louis Fabre,
monté par H. Pantall, est arrivé second à
une belle cote ; devant ce succès, la règle du
jeu imposant au propriétaire de vendre son
cheval, M. Louis Fabre l'a racheté pour
26.006 francs plus le complément du prix,
ne voulant se séparer d'une bète appelée à
un bel avenir sur le turf.
Dans la seconde course, le prix de Madrid,
il était naturel qu'un cheval au nom his-
pano-marocain, Alearasas, monté par Mac
Gee et appartenant au baron R. de Roths-
child, triomphât. Il battait et le Bey et Abd.
el Kader, toute l'Afrique du Nord sur 2.000
mètres.
Hier lundi, à Saint-Cloud, c'est encore un
accessit qu'a remporté dans le handicap
d'Automne, Taltiti. au sénateur James Hen-
nessy, monté par C. Herbert, qui s'est placé
troisième derrière le favori Mazepfa ga-
gnant et un gros outsider.
Demain mercredi, au Tremblay, nous re-
venons en Afrique avec le Simoun, en
a-t-il la vitesse? à M. G. Bcauvois, dans
le prix Milan ; Boit Chaïb, au même proprié-
taire, dans le grand prix des Gentlemen ;
Gharb, toujours au même propriétaire, et
Mehari, à M. James Schwob, dans le prix
Nougat. Et pour aller plus loin, signalons
encore dans la même journée, Saint Domin-
gue, vieille colonie, à M. Louis Ganquelin,
dans le prix des Gentlemen, et Bois des Iles,
à l'entraîneur Robert Wallon, dans le prix
Regain.
Et après tout, n'est-ce pas plus naturel
d'appeler un cheval d'un nom de ville loin-
taine ou de colonie que de le baptiser
d'Alembert et Lamartine'
Boiard.
.1.
EN TUNISIE
-0-0-
Encore le mauvais temps
l)e nouveaux cl Hmnjvlants dégâts cau-
ses |iiir les pluies sont signalés un peu par-
tout.
Dans la localité de Menzelletnine, une
trentaine de maisons se sont effondrées. La
liaHe de Tunis à liizerle est cuupée. Un
train, sous lequel les rails ont cédé, s'est
couché sur le côté. La circulation est inter-
rompue. Par des moyens de transport im-
provisés, tous les voyageurs ont pu être
ramenés% soit à Tunis, soit à Bizerte ou
dans des centres intermédiaires.
Les parages de Tindja, Sidi-Alhman,
Aln-lihelal, Chanut sont submergés par (H)
et 80 centimètres d'eau.
De nombreux ponts ont été emportés. Des
indigènes ont été noyés, d'autres foudroyés.
Les perles en bétail sont considérables.
(Par dépêche.)
tln'a pas été enregistré, jusqu'à présent,
de secousse sismiqur en Afrique du Nord,
mais, comme on voit, les graves accidents
météoroilogiqucô annoncéis convint- fprolui-
b'.es ou possibles par le professeur italien
Bendandi et par le généra.] Chapel ne se
sont qui; trop produits.
Une mort tragique
Un lIalien, Aardo Agro, a été érentré
par un taureau en pleine r,ille de Déjà.
Malgré les soins (illi. lui furent prodigués,
il est mort après d'atroces souffrances.
(Par dépêche.)
-elb
L'AVIATION COLONIALE
Constantinople-Alep
Le pilule français Soguès, gui acctimjdil
le voyage l'aris-T
escale eu 7 h. xM), le IrapH Constantinople-
Alep par un itinéraire imposé de l.lHo
kilomètres. (Par dépéche.)
Une nouvelle eXDloraUol des Iles Keroietei
-0-0
Le vapeur Lozère vient de quitter Port-
Natal avec la mission Henry Boissière qui
va explorer les lies Kerguélcn, Saint-Paul
et Amsterdam, visitées jadis pur M. Roi-
lier du Baty.
ibiftÉisiniaCiMH
-0-0---
Audition de M. Alexandre Varenne,
Gouverneur Général de l'Indochine
lléunio sous la présidence do M. LXiagne,
la Commission cl'Jgérie et des Colonies, a
entendu M. André liesse, minustre des
Colonies et M. Alexandre aretine, Gouver-
neur ,j.éllèral de l'Indochine.Le ministre des
Colonies, dans un exposé complet et serré,
a détini la publique du Gouvernement en
Indo-Chine.
nuant à M. Alexandre Varenne, il indi-
qua quelle serait son altitude et quelle
politique il comptait suivru dans notre gran-
de possession d'Asie. 11 le lit avec sim-
plicité el en mOiiiy temps uvec netteté, pré-
cisant les points qui attiraient plus parti-
culièrement son attention -et les précisions
qu'il donna recueillirent l'assentiment de
toute la Coiiunissiju.
Plusieurs questions furent posées à M.
Varenne par les membres de la Commis-
siun, notamment MM. uutrey, Brunet, An-
guulvunt, Moutet, le général de Samt-Just,
auxquelles il répondiit à la complète satis-
faction de la Cumlllissiun.
M. A'ureimo signala, entre autres ques-
tions importantes, l'intérêt qu'il y aurait
pour ,la France d'utiliser l'élite de la popu-
lation indochinoise et l'urgenice qu'il y avait
à ne pus laisser inutilisées des bonnes
volontés et des compétences qui ne deman-
dent qu'à s'employcr.
La ipolitiquo indigène de M. Varenne 11e
tendra toutefois qu à faire évoluer les indi-
gènes, selon la formule île Waldcck-Rous-
scuu, toujours vraie, dans Heur propre civi-
lisation, dans leur propre milieu. La natu-
ralisation ne doit être maniée qu'avec cir-
conspection ; elle doit surtout demeurer
toujours une exception
Cette question de la politique indigène
conduit à considérer celle des libertés poli-
tiques et des institutions représentatives.
Le nouveau Gouv-jrneur Généirnl ne songe
pas à méconnaître la nécessité d'accroître
pi (Agressivement les attributions et les pou-
voirs de ces dernières. Pour la puissance
protectrice, c'est là eu quelque sorte un
devoir. Tuuldois, sa (préoccupation de le
pratiquer avec prudence et en rcspectant
le plus possible, d'organisation et de milieu
indigènes, le 'l'l.l'le il envisager de préfé- 1
reiue le maintien des divisions actuelles iL
augmenter par suite les pouvoirs des
assemblées locales existantes, iplutôt qu'à
soiigor à la création do quelque assemblée
u inique.
lie Gouverneur Général a dit également
son souci de protéger l'Indochine contre
les propagandes dangereuses et néfastes.
Déjà, il a «ongé aux mesures à prendre,
aux moyens à l-mployor, et il a demandé
au Gouvernement dans la (mesure où il
dépend tde lui, certains moyens matériels
qui peuvent se traduire par le dicton : pré-
venir vaut toujours mieux que guérir.
M. Alexandirj Varenne se propose enfin
de pratiquer une poti'ique d'économies, que
commande la situation iinancière présente
de l'Indochine, ce qui 11e l'empêchera pas
de maintenir toute l'impulsion souhaitable
à son développement économique sous la
forme de ta continuation de o('es grandis tra-
vaux qui sonit Je gage de sa prospérité
future.
La Commission s'est félicitée de la nomi-
nation de M. Varenne et est convaincue
qu'iil réalisera une grande œuvre, dans
l'ntérêt de la France ot des populations
Ir Illdoch ine.
La politique de la France
en Indochine
00
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, a présidé, à Saint-Ger-
vais-d'Auvergne, un banquet que lui of-
fraient les militants républicains et socia-
listes de sa circonscription électorale de
Riom-Montagne.
Ce banquet, qui réunissait 300 convives,
avait été organisé par la section locale de
la Ligue des Droits de l'Homme, sous le
patronage des conseillers généraux et d'ar-
rondissement. --
A 1 issue du déjeuner, des discours ont
été prononcés par MM. Jacquin, président
de la section de la Ligue des Droits de
l'Homme; Boret, maire de Saint-Gervais-
d'Auverpne ; Vérol, maire de Sainte-Chris-
tine ; Rlanchonnet, conseiller d'arrondisse-
ment; Ténot, conseiller général; Wastz, ad-
joint au maire de Clermont ; Jean Varenne,
conseiller municipal de Paris ; Albert Pau-
lin, député. et par M. Alexandre Varenne.
Le nouveau Gouverneur Général de l'In-
dochine, après avoir remercié ses amis des
réconfortantes marques de sympathie qu'ils
lui ont données, a exposé les raisons qui
l'ont décidé à accepter la haute mission dont
il est investi.
Il Si, a-t-il déclaré, notre politique en In-
dochine n'est pas redressée sans retard par
un esprit nouveau do pacification, de justice
et de réforme, la France peut se trouver de-
main obligée de faire face à des événements
plus graves que ceux du Maroc, car ce n'est
pas, vous le pensez bien, avec les contin-
gents dont nous disposons là-bas que nous
tiendrions tête à un soulèvement général.
« Entre toutes les difficultés que je vais
avoir à vaincre, a poursuivi M. Varenne,
dans cette Asie mystérieuse où se préparent
les destinées du monde, ce ne sont pas les
difficultés d'ordre technique qui m'inquiè-
tent ; elles sont pourtant graves.
(i Je vais avoir à résoudre, heure pai
heure, le problème le plus délicat de psycho-
logie politique qui ait jamais été offert à un
homme de gouvernement. Faire des réfor-
mes, les doser à la mesure de populations
différentes de race et de culture, faire mar-
cher de pair pour une œuvre commune, deux
civilisations si éloignées et si dissemblables,
substituer progressivement l'association à la
conquête, la liberté à la contrainte, amélio-
rer, adapter, rapprocher, concilier, appli-
quer nos principes modernes en les transpor-
tant dans un cadre où ils n'ont pas pénétre
jusqu'ici, voilà lmuvtt à accomplir. »
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