Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 05 octobre 1925 05 octobre 1925
Description : 1925/10/05 (A26,N148). 1925/10/05 (A26,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396995v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 148.
La t4u_au ; s) CfiMTIMEB
LUNDI SOIR, 5 OCTOBRE 1985 .-
r -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
là AMMMi MUÉ» PA» "L– AMHMIÉrôlfllIW DUT LA WUfMtlt
KXCLUHVB OU fflUHHftli
LmA*Mmm*RéilÊmm IMIihim É– BWM
DIRECTEURS 1 MARCEL-RUEPBL et L.-G. THÉBAULT
IMmUm et tttfttttttttt : 34, Ru. du Aont-Thabor. PARI8-1" - Téléphone : LObVRI 11-17
t un aa a mois 8 mois I
iMNicMHTt V mSSm - £ ranc# et Colonie». 10. 48 9 25 ) I
m ̃̃M t Etranger 120 » 81 i 35 b IIl
Oa ̃'•boane dans tons !«• Bureaux d« porta «t dtezlef principaux Hbrairw
L'Urbanismeaux colonies
L'urbanisme (le mot est plus récent que la
chose) apparaît comme une nécessité da
notre existence tnqderne où les viUes.abriteM
des populations de plus en plus nombreuses
et des activités économiques de plus en plus
complexes. Ce qu'on appelle urbanisme, c'est
à la fois un art et une science, c'est la con-
ception de plans logiques pour le développe-
ment ou la transformation des villes, afin d'y
créer l'ordre, la beauté, la santé à la place
de l'àncien chaos. Nos villes ne pourraient
plus ressembler aujourd'hui à celles de notre
Moycn-Age, et à certaines villes arabes ac-
tuelles où, à travers la fantaisie de maisons
posées au gré de chacun, les rues ne sont
qu'une succession d'heureux hasards. Les be-
soins de la circulation moderne et les nécessi-
a. _8
tés sanitaires, pour ne pas parler de l'esthé-
tique, nous interdisent une pareille absence
de méthodes. Un plan .préétabli et imposé,
prévoyant des grandes itères, des places, de
vastes jardins, une répartition des différents
services essentiels et même des règles dans la
construction des maisons, apparaît aujour-
d'hui à tout esprit comme indispensable.
Seule l'insuffisance de l'urbanisme fait la
laideur de certaines de nos grandes villes.
Aux colonies, plus encore que dans nos
climats, l'urbanisme - est une nécessité vitale.
La santé des européens, qui viennent trans-
former les pays tropicaux et y vivent sur-
tout dans les villes, exige les soins les plus
sérieux. C'est un fait connu depuis long-
temps. Les premiers pionniers des époques
héroïques situaient leur « habitation » de
manière à pouvoir facilement la défendre à
ta fois contre les ennemis et contre la fièvre.
Le problème aujourd'hui consiste tantôt à
transformer des villes indigènes pour y per-
mettre l'établissement de la vie européenne,
tantôt à créer des villes nouvelles. De toutes
façons, un plan préliminaire est indispensa-
ble et les techniciens de l'urbanisme ont à
s'employer. On semble le comprendre mieux
que jamais à l'heure actuelle dans toutes nos
possessions d'outre-mer.
En Indo-Chine l'agglomération de Snï-
gon-Cholon, bâtie en plein marais, mérite
Une attention particulière. L'alimentation
.d'eau y est encore très insuffisante ; les im-
mondices sont déposées aux portes mêmes
de la-vîlle ; les abattoirs, sous cette latitude,
sont dépourvus de frigorifiques. Des mesu-
res sont actuellement prises pour remédier
à cette situation. 6.000 mètres cubes d'eau
supplémentaires vont être fournis incessam-
ment. De grands travaux sont prévus pour
en donner 120.000 mètres cubes. On projette
même la fusion administrative des deux vil-
les pour faciliter les travaux, réduire les
déoenses. grossir le budget.
Encore ne s'agit-il ici que du problème sa-
nitaire, le plus pressant en Cochinchine. A
Tananarive, c'est une œuvre d'urbanisme in-
tégral qui est prévue. Le plan Géo-Cassai-
ghe, préconisé par le gouverneur général Oli-
vier, prévoit des avenues et des espaces libres,
la création de nouveaux quartiers indigènes
aux environs pour décongestionner le centre,
enfin l'assainissement des rizières qui entou-
rent la ville et leur transformation en ter-
rains de jeux, parcs, jardins maraîchers.
C'est là le type de l'adaptation intelli-
gente d'une vieille cité indigène à la vie
moderne et aux besoins européens. Dakar
au contraire est une ville entièrement neuve,
à peu près inexistante il y a 50 ans et qui
s'acroît chaque jour suivant un plan rigou-
reux, comme une ville américaine. L'autono-
mife dpnnée récemment à son territoire per-
mettra de consacrer plus d'attention encore
à ce développement incessant.
L'oeuvre des .urbanistes est particulière-
ment remarquable au Maroc. Les nouvelles
grandes villes européennes s'y sont générale-
ment élevées à côté d'une ville indigène.
C'est le' cas de Casablanca et de Rabat, pour
ne parler que des principales. Elles ont été
bâties suivant de grands plans d'ensemble,
dont le plan Prost à Casablanca est un mo-
dèle. Ces plans prévoient de grandes artères,
des jardins, d'immenses places bordées de
bâtiments souvent grandioses, adaptés à tous
les besoins modernes, mais entièrement ins-
pirés de la décoration arabe. Les photogra-
phies exposées au pavillon des architectes,
aux Arts Décoratifs, indiquent à quel point
ce dessein a été réussi. Ces grandes villes de
béton armé, surgies en quelques années, don-
nent une réelle impression d'art. Quant aux
villes indigènes, elles ont sfibi des sorts di-
vers. Tantôt on les a fait servir à l'embellis-
sement général comme-à Rabat, blanche vil-
le de lettrés, où a été créé le délicieux jardin
des Oudoïas. Tantôt,-comme à Casablanca
où la ville européenne était sous le vent d'une
agglomération indigène misérable, celle-ci
est en voie de suppression et ses habitants
sont transportés peu à peu dans de nouveaux
quartiers qui constitueront des faubourgs.
, Si rurbanisme a absorbé tant de soins au
̃ Maroc, c'est qu'il y constitue un problème
particulièrement important, presque toute la
population européenne étant agglomérée dans
les villes. La mise en valeur de l'intérieur est
encore très faible. Mais le remarquable déve-
loppement donné aux villes et aux voies de
communication dans un pa-ys encore presque
sauvage a. posé l'armature solide du Maroc de
demain, dont l'avenir est incalculable. C'est
dire à. quel point, dans les colonies, l'urba-
nisme répond à une nécessité primordiale.
William Bertrand,
Député de la .Chtlf'ente-lftlt!f'feu'f'p.,
mvmbrn de la Commission de VAlgérie
ries Colanim et des Protnflurnls.
- - -..,
Apropos de l'article 7
--oe-
Lettre ouverte
à M. le Ministre de la Guerre,
Président du Conseil
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous signaler le
gravé -bréiudice devant résulter
pour les Françats établis aux Colonies de
l'interprétation donnée par votre Départe-
ment aux articles 13 et 90 de la loi du 21
mars 1905, suivant réponse à ma « question
écrite 9 n° 4939 du 7 juillet 1925.
Aux termes des dispositions ci-dessus rap-
pelées, le Français résidant aux Colonies '-
qu'il soit né en France, originaire des Colo-
nies ou naturalisé - est envoyé- EN CONGÉ
après une année effective passée sous les dra-
peaux l' - mais il reste tenu de compléter le
temps de servtcy légal de sa classe s il rentre
dans la Métropole avant l'âge de 30 ans.
Ces dispositions avaient pour but de favo-
riser V établissement de jeunes * français dans
nos propres possessions et de servir ainsi
notre œuvre d expansion coloniale. Il ne pou-
vait donc être question de les exclure du bé-
néfice éventuel des lois subséquentes inter-
venant pour sanctionner, par une véritable
prime, Vaccomplissement du service militaire.
Or, il résulte de la réponse que vous avez
bien voulu faire à ma * question écrite. du
7 juillet - réponse partie au Journal Officiel
du 3 octobre - que le Français résidant aux
Colonies, et riayant accompli qu'une pottie
des obligations de sa classe en vertu de l'ar.
ticle 90, non seulement ne voit pas sa « posi-
tion de congé » assimilée à une période de
service effectif; mais que, rappelé sous les
drapeaux avant l'Age de 30 ans, du fait de la
.mobilisation, il ne peut être considéré comme
ayant parachevé le temps de service légal
imposé à sa classe : c'est-à-dire qu'il n'est
Pas admis à invoquer la seconde partie
d' lin contrat intervenu sous les auspices de
la loi. La guerre l'aurait rendue caduque!
Cette solution, qui n'est pas écrite dans le
texte, est, je le '¿pfc, grave; car elle aboutit,
en définitive, notamment au point de vue de
Vapplication de Varticle 7 de la loi du 17
avril 1924, à retourner contre le Français
se fixant aux Colonies Vavantage que là loi
du 21 mars 1905 avait voulu justement lui
conférer,
La question intéresse trop sérieusement nos
confatrtotes occupés à leur tâche d outre-mer
pour que vous n ayez à cœur d'en faire re-
prendre l'étude juridique. Il serait bon, en
tous cas, a ne nos futurs colons fussent
éclairés sur la véritable portée d'un texte qui,
en échange d'un avantage illusoire, se résout
en la plus flagrante iniquité.
Veuillez agréer, etc.
Auguste Brunet
Député de la IMunton.
M. Alexandre V et renne
et les Indochinois
Les passagers du Paul-Lecat) arrivés de
Saïgon samedi dernier, ont déclaré que la
nomination de M. Varenne au Gouvernement
Général de l'Indochine, a été favorablement
accueillie.
Découverte archéologique
-:--0-0-
Une dépêche de Beyrouth annonce que,
dans la région de Tripoli, des archéologues
viennent de découvrir une série de pein-
tures de l'époque des croisades.
L'AVIATION COLONIALE
Sadi-Lecointe en permission
Le capitaine aviateur Sadi-Lecointe, par-
tant en permission de quinze jours, s'est
embarqué avant-hier à Casablanca, à des-
tination, de Marseille. Il se ren afin de prendre part à l'épreuve de vitesse
pour la Coupe Beaumont, le 18 octobre. il
rentrera au Maroc aussitôt après.
Au Congo belge
M. Carton, ministre des Colonies, étudie,
h la suite du raid effectué par l'aviateur
belge Thierrl'Y, 'la possibilité de créer un ser-
vice régulier d'avions vers le Congo belge,
en liaison avec le Congo français.
un rail ilnvgravions interrompu
-,.}-u-
Trois hydravions italiens, effectuant une
croisière vers Barcelone, Oran, -Alger, ont
été obligés, hier, d'amerrir à Villcfrnchc-
sur-Mer, une avarie étant survenue à la
coque de l'un d'eux.
Leur départ est imminent.
-09-
Congrès international
de la navigation aérienne
* *1 DK)"*"™
C'est à Bruxelles, du 6 au"10 octobre cou-
rant, que se tiendra de tlIo Congrès interna-
tional de la navigation aérienne. Le premier
Congrus cul, lieu à Paris en 1021, le deuxiè-
me à - Londres en - 1923.
Un banquet de clôture aura lieu satnedi
soir au Palais d'Kgmont. Assisteront no-
tamment au Congrès, M. Laurent Eynac,
sous-secrélaire d Etat de l'Aéronautique
française j.. sir Samuel ttoare, ministre de
l'Air; sir Sefton lîrancker, directeur de l'AIS-
ronaulique civile anglaise ; le général Pic-
cio, chef d'état-major de l'Aéronautique ita-
lienne, etc.
La succession da Maréchal Lyaitêy
0,3
M. Th. Steeg, ministre de la Justice, séna-
teur de la Seine, doit recueillir cette semaine
la succession du maréchal Lyautey comme R6-
sidént Général de France au Maroc. Avant
même que l'ancien Gouverneur Général de
l'Algérie ait rejoint Rabat, sa succession sera
recueillie par M. A. de Monzie qui abandon-
nera lé Ministère de l' Instruction publique pour
la garde des Sceaux. -
Rue de Grenelle, on donne déjà plusieurs
successeurs au sénateur du Lot. On parle avec
insistance de M. Edouard Daladier, ancien
ministre des 'Colonies, et dont la désignation
serait unanimement bien accueillie. Il est aussi
question d'un sous-tecrétaire d'Etat de l'actuel
cabinet Painlevé.
H. StephufiJMà est mort
--0+--
M. Stéphane Dervillé, grand officier et
membre du Conseil de 1 ordre de la Légion
d'honneur régent de la Banque de France,
président du Conseil d'administration *ae la
Compagnie P.-L. M., est mort hier à son do-
micile, 37, rue Fortuny, d'une crise d'angine
de Doitrine.
-- - Né à Saint-Maurice (Seine-et-Oise), en 1848,
M. Stéphane Dervillé connut une brillante
carrière. Président du Tribunal de commerce
de la Seine, de 1893 à 1897, il fut placé à la
tête du Conseil d'administration de la Com-
pagnie P.-L.-M. le 19 août 1899. Nommé di-
recteur adjoint de l'exploitation à l'Exposi-
tion de 1900, il fut désigné en 1910 pour rem-
plir les fonctions de commissaire général du
Gouvernement français à l'Exposition de Tu-
rin. Président de la Banque Française et Ita-
lienne pour l'Amérique du Sud; vice-prési-
dent de la Banque de Paris et des Pays-Bas ;
président des Compagnies d'assurances
l'Union j président de la Compagnie Fran-
çaise pour l'Amérique du Nord ; vice-prési-
dent de la Compagnie Universelle du Canal
de Suez; administrateur de la Compagnie
Fermière de l'Etablissement Thermal de Vi-
chy, M. Stéphane Dervillé était en outre pré-
sident de la Banque d'Etat du Maroc et vice-
président de la Compagnie des Chemins de
fer du Maroc, et enfin, en tant que président
du Conseil d'administration du P.-L.-M., qui
possédé, comme on Sait, un réseau algérien,
il étendait encore par là son activité à l'Afri-
que du Nord.
M. Dervillé avait dernièrement fêté sa
vingt-cinquième année de présidence du Con-
seil d'administration du P.-L.-M. et, à cette
occasion, ses collègues avaient fait placer son
buste dans leur salle de séances.
Ajoutons qu'il était président général des
jurys de l'Exposition des Arts Décoratifs et
que, malgré tant de tâches diverses, il sur-
veillait lui-même d'importants intérêts per-
sonnels en Italie, où il possédait, près de
Carrare, des carrières de marbre.
-. 't '-- .- -- ---
C'est une Cles figures dominantes au tum-
merce et de l'industrie, et dont la courtoisie
et l'affabilfté étaient notoires, qui disparaît.
Les obsèques de M. Stéphane Dervillé se-
ront célébrées mercredi, en l'église Saint-
Erançois-de-Sales.
Météorologie coloniale
La météorologie qui fut si longtemps né-
gligée dans la plupait de nos colonies, est
entrée dans le domaine des sciences utiles
grâce aux efforts du regretté M. Angot, de
son successeur et surtout grâce à ceux de M.
l'Administrateur en chef des colonies, M.
Henry Hubert.
Le docte directeur des services scientifiques
de l'A. 0. F. est en effet arrivé, ainsi qu'il
en a rendu compte à l'Académie des Scien-
ces, à prévoir à courte échéance le passage
des grains orageux (à quelques heures près),
et la prévision à longue échéance des préci-
pitations aquifères dans les différentes par-
ties de l'A. O. F.
C'est par des sondages aériens et l'écoute
systématique des parasites atmosphériques
que M. Henry Hubert pense résoudre complè-
tement le premier problème.
Sans entrer dans des considérations tech-
niques, notons seulement que quelles que
soient les différences observées d'une année
à l'autre dans les quantités d'eau tombées
pour une période déterminée, certaines sta-
tions se groupent toujours entre elles.
A l'aide des observations suivies par les
stations météorologiques, il a été possible de
construire pour un mois quelconque la carte
des Pluies de l'A.,O. F. qui rendra de grands
services pour la conduite des travaux agrico-
les et forestiers.
E. D.
-.01
PHILATÉLIE
Syrie
Dans la série des Flleuirons d'Alep, Ici
franc existe avec Ja première ligne de la
surcharge O. M. F. omise. U n'y aurait,
pardlt-iil, que quatre pièces connues avec
celle erreur.
Tunisie
Un nouveau provisoire 30 sur 20 vient
d'le paraître.
Saint-Pierre et Miquelon
La feuille du 20 c. côtoie postaux, double
surcharge, est toujours entre les Butins
d'un négociant, miais ce ne sont plus les mê-
mes mains et le nouveau nossessear détaille
;]IEUINtte feuille en imposant aux revendeurs
un prix minimum. Nous avions d&jà vu
quelque choso d'analogue pour Ja dernière
surcharge locale de ManlÂnique, et cola pro-
met bien du plaisir aux collectionneurs.
Le Gouvernement et la politique
de la France au Maroc
0
Profitant de l'inauguration à Nîmes du
monument érigé à la mémoire d'Emeat De-
nis, M Paul Painlevé, président du Con-
seil, a prononcé un important discours poli-
tique où, après avoir affirmé la volonté de
paix de la France, il a exposé la politique
suivie par le Gouvernement dans sa lutte
contre Abd-M-Krim envahisseur de la zô-
ne française du Maroc.
M. Painlevé a expliqué dans quel esprit
fut conclu l'accord franco-espagnol, et a
donné decture in extenso des conditions de
paix qui ont été offertes à Abd-El-Krim à
l'issue de la conférence de Madrid, et que
ce dernier a refusées, d'où déclenchement
des opérations militaires dont les heureux
résultats actuellement obtenus nous per-
mettent de n'avoir aucun doute sur qa vic-
toire ftnade.
Le président du Conseil a déclaré, dans
son discours de Ntmes, que la France ne
dément pas au Maroc les engagements
dont elle a prix l'initiative devant la Société
des NOJtlons sur un autre théâtre. Per-
sonne n'a le droit de mettre en doute la
volonté de paix de la France, mais il ne
faudrait pas qu'Abd-Efl-Kirim et ses parti-
sans pussent se tromper sur les intentions
des Gouvernements de Paris et de Madrid.
L'aventurier rifain serait mal venu aujour-
d'hui. il faut l'espérer, d'invoquer à son
avantage les conditions qu'on était disposé
à lui faire au mois de juillet. Depuis que
ces conditions furent arrètéee en principe,
A'bd-Ei-Krim nous a imposé une guerre
cruelle, qui nous a coûté de douloureux sa-
crifices. Entre lui et nous, il y a tout l'ef-
fort accompli par la vaillance de nos sol-
dats. Quand l'heure sera venue, on pouirra
peut-être songer à faire aux tribus rifaines
des conditions généreuses, mais ce serait
une erreur de consentir à traiter avec Aibd-
El-Krim, l'auteur responsable de l'agres-
sion contre laquelle nous avons dû nous
défendre. Il ne dépend que de la France et
de l'Espagne que ta paix soit duraMe au
Maroc, que l'aventure rifaine ne puisse ja-
mais se répéter. Selon la parole du prési-
dent du Conseil, le passé de la France lui
permet de reculer les limites de la généro-
sité sans être taxée de faiblesse, mais elle
manquerait pourtant à son devoir envers
elle-même et à sa mission civilisatrice dana
le monde si elle pouvait oublier qu'elle
doit à ses morts glorieux de ne pas laisser
(Jampromettre les résultats de sa victoire,
si elle pouvait s'abandonner a l'illusion
d'une paix facile et sans lendemain.
les afliBan du MareeUai Lyanley au Maroc
Avant la cérémonie die la « Hedyia. » une
dies principales manifestations de m fête du
Moutoud, S. M. Moulai Youssef, suiltan du
Maroc a reçu le maréchal Lyautey qui lui
a fait ses adieux par une allloculion au
cours ale laquelle U a évoqué, non sans
une profonde éanotioai les souvenirs qui le
lient depuis treize ans à Sa Majesté LJhéri-
Henne dont l'appui constant a permis à la
France die réaliser une œuvre pacificatrice
clans le respect absolu de la religion, des
traditions des (hiérarchies sociales et de la
souveraineté de l'empire chérifien.
Le Sulltan a exprimé ses vils regrets de
voir le maréchal Lyautey quitter le Maroc.
Puis de maréchal ei le sultan se rendent
dans la grande cour du palais où a lieu,
au milieu d'un grand appareil militaire,
da rumise des cadeaux offerts au souverain.
Aurès la cérémonie. Je 'résident général
va saAuer Moulaï Youssef, avec lequel il a
un dernier entretien.
Le 3 octobre, à Fez, dans le grand palais
de ila résidence, le maréchal Lyautey a reçu
les notables de Fez, venus le saluer avant
son départ.
Dans un discours très simple, il a rappelé
d'abord Des heures héroïques die l'occupa-
tion française et le rôle joué par Fez daw
l'histoire marocaine.
Puis, retraçant les étapes de ses relations
avec la population 'die Fez, le maréchal a
1 appelé que c'est en 1912 que commença
sa vie marocaine.
Si Abdel-Jah el Fazi, vizir du califat du
sultan a pris ensuite la parole au nom des
notables et a exprimé ses regrets du dé-
,",a".I rl!" i"n,o,pArtlvol T nro 11.fr m r
| un u uu iiiuii uuj iiui jlj j auuu j' «
La croix d'officier de la Légion d'hon-
neur a été remi'se au paclia de Fez, El
Bagdadi.
Le maréchal Lyautey a reçu ensuite la
communauté juive, dlorit le grand rabbin a
exprimé le sincère regret de son départ.
Dans l'après-midi, il est descendu duns
la ville indigène, où le pacha de Fez lui a
fait ses adieux et prononça un 6m o avant
discours.
Le maréchal Lyautey, venant de Fez, est
firrivé à M cloués, à 3 h. 30. Malgré une très
forte pluie, la population était accourue de
tonte la région pour le saluer. -
Le salon regorgeait des représentants de
loua les coJons, venus des fermes des en-
virons.
Le général F.reydenhcrg a reçu le maré.
chaj qui, lui a adressé quelques mots
d'adieu.
Les représentants ',indigènes ont été
présentés ensuite. On remarquait, dos caïdis
vemus des point les pîlus Jointains du bled,
notamment les caïds Zaiflns et des
Hemi M'G-uild. •
Le paoha de Meknès a fait, on termes
très élevés, ses adieux au anoréolinl et le
grand rabbin de la ville s'pst. associé à sos
paroles.
Lo marédhal n quitlté fcl\.n(\q;\;) h. 30,
rentrant à Rabat.
DEPART
–o–
Ephrem II nahmani, patriarche d'Antio-
che, commandeur' de la Légion d'Honneur,
qui se trouvait en France depuis quinze
jours, s'est embarqué aujourd'hui à bord
du paquebot Général-Mvlzinyer, pour ren-
trer en Syrie.
M. Antériou à Alger
Hier à midi, a eu lieu à Alger, le ban-
quet offert par les Associations île Muti-
lés de l'Afrique du Nord à M. Antériop,
ministre des pensions. Cette manifestation
avait surtout pour but de consacrer le
dixième anniversaire de la fondation de
l'Amicale des Mutilés d'Alger, première
organisation de ce genre, tant en France
qu'en Algérie, créée en 1915 pendant la
deuxième année de la guerre. Des discours
furent prononcée par MM. Kerdavid, pré-
sident de la Fédération départementale ftes
victimes de la guerre et de l'Amicale des
mutilés d'Alger : Raffi, maire d'Alger;
Feuille, au nom de la Fédération des Mu-
ta lés de la Tunisie; le docteur Bachon, pré-
sident de rinterfédération des victimes de
la guerre qui groupe les trois départements
algériens ; Fiori, député d'Alger : Duroux,
sénateur d'Alger ; Viollette, gouverneur
général de l'Algérie, et enfin par M. Ar-
térioul.'hôpital militaire Maillot qu'il visi-
A .1'hOpilal mili-taire Maillot, qu'il visi-
tait, M. Antériou a donné l'accolade à un
ttairiat, illeur aveugle, héros de la défense
d'Ain-Leu.
,
En AUfirie, le RhUlel exagéra
Une dépêche de Constantinësignale qu'à
3a suite de violents orages survenus sur les
hauts plateaux, le 'Rhumel, sortant de son
dit. fit d'importants dégâts dans la com.
lit. fi d imp
mune d'Aïn Smara. Les moulins installés
sur ses rives ont été soumis à une forte
épreuve par suite de l'enlisement des ca-
naux d'amenée et de l'arrêt des turbines
détériorées par l'inondation. Les établis-
sements les plus éprouvés sont ceux de
MIM. Louis Rosser, Victor Ricci et Antoine
Antonnelli.
Un mur du moulin de M. Ricci s étant
écroulé, le meunier ne dut 'son salut qu'à
sa présence d'esprit. Comme l'eau s'élevait,
il fit. une ouverture à la toiture, et par cette
issue improvisée, fil passer sa famille et
sortit lui-même.
En plus des d6gttts matériels au moulin
Rosser, une meule et 100 quintaux de blé
furent emportés par la crue.
Quant à M. Antonelll, il dut, en pleine
nuit, transporter sa femme et ses quatre
jeunes enfants au village, car l'eau, après
avoir détruit l'usine, avait déjà noyé toute
la basse-cour, enlevé un pont et pénétrait
avec violence dans le logement.
Des jardins, des gourbis ont été dé-
truits, des troupeaux furent emportés par
les flots.
Les jours précédents, à la suite de pluies
d'une violence inouïe, la voie ferrée d'Al-
ger à Constantine avait été submergée sur
cinq cents mètres de longueur, près de la
gare de Mulisa-Ghtfteaudun, et ln circulation
«es trains avait été totalement interrom-
ptle'.
Dans la région de Sétif, des lignes télé-
graphiques étaient fortement endommagées*
On procède aux travaux nécessaires.
..tt
A r AeaAime ta Mitions et Bettes-Lettres
Inscription chrétienne en Algérie
M. Monceaux ft communiqué une note do M.
Albertini, directeur du service des antiquités
de l'Algérie, sur une inscription chrétienne
d'époque vandale trouvée près de Berrouaghià
(ancIennement Thannramusa), au sud d'Alger.
M. Monceaux insiste sur l'intérêt que présente
pour l'histoire de la Mauritanie, de la domina-
tion vandale et du catholicisme africain, cette
inscription qui est une dédicace d'église gra-
vée en 474 de notre ère.
Etant datée d'après l'ère de la province ro-
maine, et non d'après les années de règne des
rois vandales, elle semble bien prouver qu'a
re moment ce coin de Mauritanie n'était pas oc-
cupe par les vannaios et que, pour une raison
quelconque, In région avait recouvré son auto-
nomie do fait. C'est ce qu'indiquent aussi d'au-
tres documents pour- d'autres parties do l'Afri-
que. On peut en conclure que les Vandales n'onL
pas occupé sérieusement, au moins d'une façon
durable, l'intérieur de la Mauritanie et même de
la Numidie.
En outre, l'inscription de Rerrouaghia, relative
il la construction d'une nouvelle église, témoi-
gne de la résistance parfois heureuse qu'opposait
alors te catholicisme africain ù l'arianisme
agressif des conquérants. Comme le pense
M. Alhcrtinl, il n'est pas impossible que dans
cette dédicace la mention de l'Esprit-Paint ait
la valeur d'une protestation anliaricnne.
A l'Agence Générale des Colonies
Le Conseil d'administration de l'Agence gé-
nérale des Colonies s'est Téuni le samedi 3
octobre courant à l'Agence générale des Co-
lonies, 34, Galeries d'Orléans, Palais-Royal,
sous la présidence de M. Saint-Germain, an-
cien vice-nrésident du Sénat.
Le président se fait l'interprète des mem-
btes du Conseil pour transmettre à M. Le
Cesne, vice-président du Conseil d'adminis-
tration, ses vives et plus sincères félicitations
à l'occasion de sa récente promotion de com-
mandeur dans l'Ordre national de la Légion
d'honneur.
M. Saint-Germain souhaite ensuite la bien-
venue au nouveau directeur de l'Agence gé-
nérale des Colonies, M. Ducct, appelé à rem-
placer M. Regismanset, nommé directeur au
ministère des Colonies. Il exprime ses félici-
tations à M. Rég:smanset pour sa nouvelle
nomination et ses regrets de l'avoir vu si peu
de temps fl la Direction de l'Agence générale,
regrets cependant atténués du fait de sa no-
mination de membre du Conseil d'adminis-
tration de l'Agence générale.
Le Conseil approuve ensuite un projet de
modifications à apporter au budget de l'exer-
Ctce TQ25 et le placement a 1 emprunt or 4 0/0
de l'excédent de recettes de l'exercice 1924.
M. Soury, délégué de la Chambre de com-
merce de Paris, fait au Conseil un exposé
très intéressant sur la visite qu'il a effectuée
aux foires de Vienne et de Prague et insiste
sur l'intérêt qu'il y aurait pour la France à
participer au titre colonial à ces manifesta-
tions économiques internationales.
Une coilission consultative dHygttK
el d 'asslslalce leBlales lU COlORies
Par arrêté en date du 25 septembre 1925^
M. Ancké Hesse, ministre des Colonies, a dé-
cidé la création d'une Commission siégeant au
Département, qui sera chargée de toutes les
études relatives à l'hygiène et à l'assistance
mentales dans les colonies françaises. Les menw
bres de cette Commission seront choisis parmi
ceux de la Ligue d'hygiène mentale, présidée
par le or Toulouse et parmi les médecins colo-
niaux spécialisés en psychiatrie.
Le Congrès des aliénistes de Tunis avait
déjà appelé, en 1912, l' attention sur cette im-
portante question, et sur l'initiative du profes-
seur Régis de Broleaux et de ses collaborateun.
divers vœux avaient été émis concernant la psy-
chiatrie exotique. Mais la guerre n'ayant pat
permis de donner suite aux projets élaborés à
cette époque, le moment a paru-opportun de
reprendre la question. Les grandes lignes géné-
rales du programme qui sera' étudié par la Com-
mission sont les suivantes :
Organisation de l' assistance aux aliénés euro-
péens et indigènes aux colonies.
Prophylaxie des maladies mentales et exper-
tises médico-légales psychiatriques.
Enquêtes destinées à fixer les différents ty-
pes des affections psychiques coloniales dont
l'évolution est différente de celle de la métro-
pole.
L attention de la Commission sera en même
temps appelée sur les questions du bagne, qui
demeurent à l'ordre du jour, afin de rechercher
si, parmi les transportés, quelques-uns d'entre
eux peuvent bénéficier d'un traitement spécial
permettant de sauver, parmi les épaves humai -
nes, les rares éléments susceptibles de s' amen-
der.
La Commission d'Hygiène mentale est com-
posée de onze membres, dont cinq désignés par
l'Inspecteur Général du Service de Santé des
Colonies ; cinq autres, par le Président de la
Ligue d'Hygiène mentale et un représentant de
l'Inspection Générale du Service de Santé des
Colonies.
Les membres nommés par 1 Inspecteur Géné-
ral du Service de Santé sont :
MM. le Médecin Inspecteur Général Gou- 1
zien ; Je Médecin Inspecteur Général Emily ;
le Médecin Inspecteur Fournial ; le Médecin
principal de 2e classe G. Martin ; le Médecin-
Major de lro classe Casanove.
Ils appartiennent au Corps de Santé Colonial
ou Métropolitain et sont particulièrement quali-
fiés pour faire partie de cette Commission, en
raison de leurs travaux antérieurs concernant la
psychiatrie.
-- ---- - -.A.---
..M-
Attention au trypanosome
--0-0--
Le corps médical de Londres vient de cons-
tater, annoncent les Gazettes, quatre nouveaux
cas d'encéphalite léthargique. Le nombre des
victimes s' élève rapidement. Sur les 7.000 cas
qui, au cours des quatre derniers mois, ont été
diagnostiqués soit en Angleterre, soit dans le
pays de ualles, ::S.UUU ont été mortels.
Cette invasion d'infiniment petits devient in-
quiétante. Ce ne serait pas trop, semble-t-il. des
efforts conjugués des savants de tous les pays,
pour dompter l'humeur agressive des infusoires,
bacilles, microbes de tout poil qui cherchent
infatigablement a abattre la pauvre humanité.
Par la même occasion, doctes et docteurs
pourraient rechercher la Pilule Pinck propre à
amadouer ce tréponème : le microbe guerrier,
encore qu'il ne se distingue point par sa pâleur,
mais par sa couleur rouge.
R. L.
A L'OFFICIEL
0-0
Un médecin démissionnaire
Le « ,1. O. » du 3 octobre publie un décret
aux termes duquel la démission de son emploi
de directeur de l'Ecole de Médecine de l'Afri-
que Occidentale française, à Dakar, offerte par
M. Le Daiilec, a été acceptée It compter du 6
mars t(.)25, date d'expiration du congé dont il
était titulaire.
Reicur du gouverneur Richard
Le ^uiivurneur Hicliard s'est 'llIb¡II'i(lIÚ
U; m lobiv, ii bord du Puerlo-UicQ, à des-
liant ion ili_> i:l France, après avoir passé
Ifu:n:IIlII'-lruis juiira à l'hôpital. La balle
qui l'avait atteint avait pénétré dans le
dixième espace intercostal gauche et n'a
pu être extraite.
La population éiail complètement oainic.
EN SYRIE
La situation
T.e détachement principal de la colonne
française opérant dans le Djobel-Druso a
atleint Khurava sans cumhat.
Dans la région d'Acre, une action a été
engagée contre les l'ehcllcs.
On a faiC venir h Musseitre plus de
;!OO.OI!IJ litres d'eau qu'on a transportés à
dos de ûlH.) chameaux et sur 12 gros ca-
mions.
La colonne compte 6.500 hommes, ¿o
animaux, des tanks, des autos blindées et
de l'artillerie.
Plusieurs cheiks ont fait leur soumission
i hier matin.
La t4u_au ; s) CfiMTIMEB
LUNDI SOIR, 5 OCTOBRE 1985 .-
r -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
là AMMMi MUÉ» PA» "L– AMHMIÉrôlfllIW DUT LA WUfMtlt
KXCLUHVB OU fflUHHftli
LmA*Mmm*RéilÊmm IMIihim É– BWM
DIRECTEURS 1 MARCEL-RUEPBL et L.-G. THÉBAULT
IMmUm et tttfttttttttt : 34, Ru. du Aont-Thabor. PARI8-1" - Téléphone : LObVRI 11-17
t un aa a mois 8 mois I
iMNicMHTt V mSSm - £ ranc# et Colonie». 10. 48 9 25 ) I
m ̃̃M t Etranger 120 » 81 i 35 b IIl
Oa ̃'•boane dans tons !«• Bureaux d« porta «t dtezlef principaux Hbrairw
L'Urbanismeaux colonies
L'urbanisme (le mot est plus récent que la
chose) apparaît comme une nécessité da
notre existence tnqderne où les viUes.abriteM
des populations de plus en plus nombreuses
et des activités économiques de plus en plus
complexes. Ce qu'on appelle urbanisme, c'est
à la fois un art et une science, c'est la con-
ception de plans logiques pour le développe-
ment ou la transformation des villes, afin d'y
créer l'ordre, la beauté, la santé à la place
de l'àncien chaos. Nos villes ne pourraient
plus ressembler aujourd'hui à celles de notre
Moycn-Age, et à certaines villes arabes ac-
tuelles où, à travers la fantaisie de maisons
posées au gré de chacun, les rues ne sont
qu'une succession d'heureux hasards. Les be-
soins de la circulation moderne et les nécessi-
a. _8
tés sanitaires, pour ne pas parler de l'esthé-
tique, nous interdisent une pareille absence
de méthodes. Un plan .préétabli et imposé,
prévoyant des grandes itères, des places, de
vastes jardins, une répartition des différents
services essentiels et même des règles dans la
construction des maisons, apparaît aujour-
d'hui à tout esprit comme indispensable.
Seule l'insuffisance de l'urbanisme fait la
laideur de certaines de nos grandes villes.
Aux colonies, plus encore que dans nos
climats, l'urbanisme - est une nécessité vitale.
La santé des européens, qui viennent trans-
former les pays tropicaux et y vivent sur-
tout dans les villes, exige les soins les plus
sérieux. C'est un fait connu depuis long-
temps. Les premiers pionniers des époques
héroïques situaient leur « habitation » de
manière à pouvoir facilement la défendre à
ta fois contre les ennemis et contre la fièvre.
Le problème aujourd'hui consiste tantôt à
transformer des villes indigènes pour y per-
mettre l'établissement de la vie européenne,
tantôt à créer des villes nouvelles. De toutes
façons, un plan préliminaire est indispensa-
ble et les techniciens de l'urbanisme ont à
s'employer. On semble le comprendre mieux
que jamais à l'heure actuelle dans toutes nos
possessions d'outre-mer.
En Indo-Chine l'agglomération de Snï-
gon-Cholon, bâtie en plein marais, mérite
Une attention particulière. L'alimentation
.d'eau y est encore très insuffisante ; les im-
mondices sont déposées aux portes mêmes
de la-vîlle ; les abattoirs, sous cette latitude,
sont dépourvus de frigorifiques. Des mesu-
res sont actuellement prises pour remédier
à cette situation. 6.000 mètres cubes d'eau
supplémentaires vont être fournis incessam-
ment. De grands travaux sont prévus pour
en donner 120.000 mètres cubes. On projette
même la fusion administrative des deux vil-
les pour faciliter les travaux, réduire les
déoenses. grossir le budget.
Encore ne s'agit-il ici que du problème sa-
nitaire, le plus pressant en Cochinchine. A
Tananarive, c'est une œuvre d'urbanisme in-
tégral qui est prévue. Le plan Géo-Cassai-
ghe, préconisé par le gouverneur général Oli-
vier, prévoit des avenues et des espaces libres,
la création de nouveaux quartiers indigènes
aux environs pour décongestionner le centre,
enfin l'assainissement des rizières qui entou-
rent la ville et leur transformation en ter-
rains de jeux, parcs, jardins maraîchers.
C'est là le type de l'adaptation intelli-
gente d'une vieille cité indigène à la vie
moderne et aux besoins européens. Dakar
au contraire est une ville entièrement neuve,
à peu près inexistante il y a 50 ans et qui
s'acroît chaque jour suivant un plan rigou-
reux, comme une ville américaine. L'autono-
mife dpnnée récemment à son territoire per-
mettra de consacrer plus d'attention encore
à ce développement incessant.
L'oeuvre des .urbanistes est particulière-
ment remarquable au Maroc. Les nouvelles
grandes villes européennes s'y sont générale-
ment élevées à côté d'une ville indigène.
C'est le' cas de Casablanca et de Rabat, pour
ne parler que des principales. Elles ont été
bâties suivant de grands plans d'ensemble,
dont le plan Prost à Casablanca est un mo-
dèle. Ces plans prévoient de grandes artères,
des jardins, d'immenses places bordées de
bâtiments souvent grandioses, adaptés à tous
les besoins modernes, mais entièrement ins-
pirés de la décoration arabe. Les photogra-
phies exposées au pavillon des architectes,
aux Arts Décoratifs, indiquent à quel point
ce dessein a été réussi. Ces grandes villes de
béton armé, surgies en quelques années, don-
nent une réelle impression d'art. Quant aux
villes indigènes, elles ont sfibi des sorts di-
vers. Tantôt on les a fait servir à l'embellis-
sement général comme-à Rabat, blanche vil-
le de lettrés, où a été créé le délicieux jardin
des Oudoïas. Tantôt,-comme à Casablanca
où la ville européenne était sous le vent d'une
agglomération indigène misérable, celle-ci
est en voie de suppression et ses habitants
sont transportés peu à peu dans de nouveaux
quartiers qui constitueront des faubourgs.
, Si rurbanisme a absorbé tant de soins au
̃ Maroc, c'est qu'il y constitue un problème
particulièrement important, presque toute la
population européenne étant agglomérée dans
les villes. La mise en valeur de l'intérieur est
encore très faible. Mais le remarquable déve-
loppement donné aux villes et aux voies de
communication dans un pa-ys encore presque
sauvage a. posé l'armature solide du Maroc de
demain, dont l'avenir est incalculable. C'est
dire à. quel point, dans les colonies, l'urba-
nisme répond à une nécessité primordiale.
William Bertrand,
Député de la .Chtlf'ente-lftlt!f'feu'f'p.,
mvmbrn de la Commission de VAlgérie
ries Colanim et des Protnflurnls.
- - -..,
Apropos de l'article 7
--oe-
Lettre ouverte
à M. le Ministre de la Guerre,
Président du Conseil
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous signaler le
gravé -bréiudice devant résulter
pour les Françats établis aux Colonies de
l'interprétation donnée par votre Départe-
ment aux articles 13 et 90 de la loi du 21
mars 1905, suivant réponse à ma « question
écrite 9 n° 4939 du 7 juillet 1925.
Aux termes des dispositions ci-dessus rap-
pelées, le Français résidant aux Colonies '-
qu'il soit né en France, originaire des Colo-
nies ou naturalisé - est envoyé- EN CONGÉ
après une année effective passée sous les dra-
peaux l' - mais il reste tenu de compléter le
temps de servtcy légal de sa classe s il rentre
dans la Métropole avant l'âge de 30 ans.
Ces dispositions avaient pour but de favo-
riser V établissement de jeunes * français dans
nos propres possessions et de servir ainsi
notre œuvre d expansion coloniale. Il ne pou-
vait donc être question de les exclure du bé-
néfice éventuel des lois subséquentes inter-
venant pour sanctionner, par une véritable
prime, Vaccomplissement du service militaire.
Or, il résulte de la réponse que vous avez
bien voulu faire à ma * question écrite. du
7 juillet - réponse partie au Journal Officiel
du 3 octobre - que le Français résidant aux
Colonies, et riayant accompli qu'une pottie
des obligations de sa classe en vertu de l'ar.
ticle 90, non seulement ne voit pas sa « posi-
tion de congé » assimilée à une période de
service effectif; mais que, rappelé sous les
drapeaux avant l'Age de 30 ans, du fait de la
.mobilisation, il ne peut être considéré comme
ayant parachevé le temps de service légal
imposé à sa classe : c'est-à-dire qu'il n'est
Pas admis à invoquer la seconde partie
d' lin contrat intervenu sous les auspices de
la loi. La guerre l'aurait rendue caduque!
Cette solution, qui n'est pas écrite dans le
texte, est, je le '¿pfc, grave; car elle aboutit,
en définitive, notamment au point de vue de
Vapplication de Varticle 7 de la loi du 17
avril 1924, à retourner contre le Français
se fixant aux Colonies Vavantage que là loi
du 21 mars 1905 avait voulu justement lui
conférer,
La question intéresse trop sérieusement nos
confatrtotes occupés à leur tâche d outre-mer
pour que vous n ayez à cœur d'en faire re-
prendre l'étude juridique. Il serait bon, en
tous cas, a ne nos futurs colons fussent
éclairés sur la véritable portée d'un texte qui,
en échange d'un avantage illusoire, se résout
en la plus flagrante iniquité.
Veuillez agréer, etc.
Auguste Brunet
Député de la IMunton.
M. Alexandre V et renne
et les Indochinois
Les passagers du Paul-Lecat) arrivés de
Saïgon samedi dernier, ont déclaré que la
nomination de M. Varenne au Gouvernement
Général de l'Indochine, a été favorablement
accueillie.
Découverte archéologique
-:--0-0-
Une dépêche de Beyrouth annonce que,
dans la région de Tripoli, des archéologues
viennent de découvrir une série de pein-
tures de l'époque des croisades.
L'AVIATION COLONIALE
Sadi-Lecointe en permission
Le capitaine aviateur Sadi-Lecointe, par-
tant en permission de quinze jours, s'est
embarqué avant-hier à Casablanca, à des-
tination, de Marseille. Il se ren
pour la Coupe Beaumont, le 18 octobre. il
rentrera au Maroc aussitôt après.
Au Congo belge
M. Carton, ministre des Colonies, étudie,
h la suite du raid effectué par l'aviateur
belge Thierrl'Y, 'la possibilité de créer un ser-
vice régulier d'avions vers le Congo belge,
en liaison avec le Congo français.
un rail ilnvgravions interrompu
-,.}-u-
Trois hydravions italiens, effectuant une
croisière vers Barcelone, Oran, -Alger, ont
été obligés, hier, d'amerrir à Villcfrnchc-
sur-Mer, une avarie étant survenue à la
coque de l'un d'eux.
Leur départ est imminent.
-09-
Congrès international
de la navigation aérienne
* *1 DK)"*"™
C'est à Bruxelles, du 6 au"10 octobre cou-
rant, que se tiendra de tlIo Congrès interna-
tional de la navigation aérienne. Le premier
Congrus cul, lieu à Paris en 1021, le deuxiè-
me à - Londres en - 1923.
Un banquet de clôture aura lieu satnedi
soir au Palais d'Kgmont. Assisteront no-
tamment au Congrès, M. Laurent Eynac,
sous-secrélaire d Etat de l'Aéronautique
française j.. sir Samuel ttoare, ministre de
l'Air; sir Sefton lîrancker, directeur de l'AIS-
ronaulique civile anglaise ; le général Pic-
cio, chef d'état-major de l'Aéronautique ita-
lienne, etc.
La succession da Maréchal Lyaitêy
0,3
M. Th. Steeg, ministre de la Justice, séna-
teur de la Seine, doit recueillir cette semaine
la succession du maréchal Lyautey comme R6-
sidént Général de France au Maroc. Avant
même que l'ancien Gouverneur Général de
l'Algérie ait rejoint Rabat, sa succession sera
recueillie par M. A. de Monzie qui abandon-
nera lé Ministère de l' Instruction publique pour
la garde des Sceaux. -
Rue de Grenelle, on donne déjà plusieurs
successeurs au sénateur du Lot. On parle avec
insistance de M. Edouard Daladier, ancien
ministre des 'Colonies, et dont la désignation
serait unanimement bien accueillie. Il est aussi
question d'un sous-tecrétaire d'Etat de l'actuel
cabinet Painlevé.
H. StephufiJMà est mort
--0+--
M. Stéphane Dervillé, grand officier et
membre du Conseil de 1 ordre de la Légion
d'honneur régent de la Banque de France,
président du Conseil d'administration *ae la
Compagnie P.-L. M., est mort hier à son do-
micile, 37, rue Fortuny, d'une crise d'angine
de Doitrine.
-- - Né à Saint-Maurice (Seine-et-Oise), en 1848,
M. Stéphane Dervillé connut une brillante
carrière. Président du Tribunal de commerce
de la Seine, de 1893 à 1897, il fut placé à la
tête du Conseil d'administration de la Com-
pagnie P.-L.-M. le 19 août 1899. Nommé di-
recteur adjoint de l'exploitation à l'Exposi-
tion de 1900, il fut désigné en 1910 pour rem-
plir les fonctions de commissaire général du
Gouvernement français à l'Exposition de Tu-
rin. Président de la Banque Française et Ita-
lienne pour l'Amérique du Sud; vice-prési-
dent de la Banque de Paris et des Pays-Bas ;
président des Compagnies d'assurances
l'Union j président de la Compagnie Fran-
çaise pour l'Amérique du Nord ; vice-prési-
dent de la Compagnie Universelle du Canal
de Suez; administrateur de la Compagnie
Fermière de l'Etablissement Thermal de Vi-
chy, M. Stéphane Dervillé était en outre pré-
sident de la Banque d'Etat du Maroc et vice-
président de la Compagnie des Chemins de
fer du Maroc, et enfin, en tant que président
du Conseil d'administration du P.-L.-M., qui
possédé, comme on Sait, un réseau algérien,
il étendait encore par là son activité à l'Afri-
que du Nord.
M. Dervillé avait dernièrement fêté sa
vingt-cinquième année de présidence du Con-
seil d'administration du P.-L.-M. et, à cette
occasion, ses collègues avaient fait placer son
buste dans leur salle de séances.
Ajoutons qu'il était président général des
jurys de l'Exposition des Arts Décoratifs et
que, malgré tant de tâches diverses, il sur-
veillait lui-même d'importants intérêts per-
sonnels en Italie, où il possédait, près de
Carrare, des carrières de marbre.
-. 't '-- .- -- ---
C'est une Cles figures dominantes au tum-
merce et de l'industrie, et dont la courtoisie
et l'affabilfté étaient notoires, qui disparaît.
Les obsèques de M. Stéphane Dervillé se-
ront célébrées mercredi, en l'église Saint-
Erançois-de-Sales.
Météorologie coloniale
La météorologie qui fut si longtemps né-
gligée dans la plupait de nos colonies, est
entrée dans le domaine des sciences utiles
grâce aux efforts du regretté M. Angot, de
son successeur et surtout grâce à ceux de M.
l'Administrateur en chef des colonies, M.
Henry Hubert.
Le docte directeur des services scientifiques
de l'A. 0. F. est en effet arrivé, ainsi qu'il
en a rendu compte à l'Académie des Scien-
ces, à prévoir à courte échéance le passage
des grains orageux (à quelques heures près),
et la prévision à longue échéance des préci-
pitations aquifères dans les différentes par-
ties de l'A. O. F.
C'est par des sondages aériens et l'écoute
systématique des parasites atmosphériques
que M. Henry Hubert pense résoudre complè-
tement le premier problème.
Sans entrer dans des considérations tech-
niques, notons seulement que quelles que
soient les différences observées d'une année
à l'autre dans les quantités d'eau tombées
pour une période déterminée, certaines sta-
tions se groupent toujours entre elles.
A l'aide des observations suivies par les
stations météorologiques, il a été possible de
construire pour un mois quelconque la carte
des Pluies de l'A.,O. F. qui rendra de grands
services pour la conduite des travaux agrico-
les et forestiers.
E. D.
-.01
PHILATÉLIE
Syrie
Dans la série des Flleuirons d'Alep, Ici
franc existe avec Ja première ligne de la
surcharge O. M. F. omise. U n'y aurait,
pardlt-iil, que quatre pièces connues avec
celle erreur.
Tunisie
Un nouveau provisoire 30 sur 20 vient
d'le paraître.
Saint-Pierre et Miquelon
La feuille du 20 c. côtoie postaux, double
surcharge, est toujours entre les Butins
d'un négociant, miais ce ne sont plus les mê-
mes mains et le nouveau nossessear détaille
;]IEUINtte feuille en imposant aux revendeurs
un prix minimum. Nous avions d&jà vu
quelque choso d'analogue pour Ja dernière
surcharge locale de ManlÂnique, et cola pro-
met bien du plaisir aux collectionneurs.
Le Gouvernement et la politique
de la France au Maroc
0
Profitant de l'inauguration à Nîmes du
monument érigé à la mémoire d'Emeat De-
nis, M Paul Painlevé, président du Con-
seil, a prononcé un important discours poli-
tique où, après avoir affirmé la volonté de
paix de la France, il a exposé la politique
suivie par le Gouvernement dans sa lutte
contre Abd-M-Krim envahisseur de la zô-
ne française du Maroc.
M. Painlevé a expliqué dans quel esprit
fut conclu l'accord franco-espagnol, et a
donné decture in extenso des conditions de
paix qui ont été offertes à Abd-El-Krim à
l'issue de la conférence de Madrid, et que
ce dernier a refusées, d'où déclenchement
des opérations militaires dont les heureux
résultats actuellement obtenus nous per-
mettent de n'avoir aucun doute sur qa vic-
toire ftnade.
Le président du Conseil a déclaré, dans
son discours de Ntmes, que la France ne
dément pas au Maroc les engagements
dont elle a prix l'initiative devant la Société
des NOJtlons sur un autre théâtre. Per-
sonne n'a le droit de mettre en doute la
volonté de paix de la France, mais il ne
faudrait pas qu'Abd-Efl-Kirim et ses parti-
sans pussent se tromper sur les intentions
des Gouvernements de Paris et de Madrid.
L'aventurier rifain serait mal venu aujour-
d'hui. il faut l'espérer, d'invoquer à son
avantage les conditions qu'on était disposé
à lui faire au mois de juillet. Depuis que
ces conditions furent arrètéee en principe,
A'bd-Ei-Krim nous a imposé une guerre
cruelle, qui nous a coûté de douloureux sa-
crifices. Entre lui et nous, il y a tout l'ef-
fort accompli par la vaillance de nos sol-
dats. Quand l'heure sera venue, on pouirra
peut-être songer à faire aux tribus rifaines
des conditions généreuses, mais ce serait
une erreur de consentir à traiter avec Aibd-
El-Krim, l'auteur responsable de l'agres-
sion contre laquelle nous avons dû nous
défendre. Il ne dépend que de la France et
de l'Espagne que ta paix soit duraMe au
Maroc, que l'aventure rifaine ne puisse ja-
mais se répéter. Selon la parole du prési-
dent du Conseil, le passé de la France lui
permet de reculer les limites de la généro-
sité sans être taxée de faiblesse, mais elle
manquerait pourtant à son devoir envers
elle-même et à sa mission civilisatrice dana
le monde si elle pouvait oublier qu'elle
doit à ses morts glorieux de ne pas laisser
(Jampromettre les résultats de sa victoire,
si elle pouvait s'abandonner a l'illusion
d'une paix facile et sans lendemain.
les afliBan du MareeUai Lyanley au Maroc
Avant la cérémonie die la « Hedyia. » une
dies principales manifestations de m fête du
Moutoud, S. M. Moulai Youssef, suiltan du
Maroc a reçu le maréchal Lyautey qui lui
a fait ses adieux par une allloculion au
cours ale laquelle U a évoqué, non sans
une profonde éanotioai les souvenirs qui le
lient depuis treize ans à Sa Majesté LJhéri-
Henne dont l'appui constant a permis à la
France die réaliser une œuvre pacificatrice
clans le respect absolu de la religion, des
traditions des (hiérarchies sociales et de la
souveraineté de l'empire chérifien.
Le Sulltan a exprimé ses vils regrets de
voir le maréchal Lyautey quitter le Maroc.
Puis de maréchal ei le sultan se rendent
dans la grande cour du palais où a lieu,
au milieu d'un grand appareil militaire,
da rumise des cadeaux offerts au souverain.
Aurès la cérémonie. Je 'résident général
va saAuer Moulaï Youssef, avec lequel il a
un dernier entretien.
Le 3 octobre, à Fez, dans le grand palais
de ila résidence, le maréchal Lyautey a reçu
les notables de Fez, venus le saluer avant
son départ.
Dans un discours très simple, il a rappelé
d'abord Des heures héroïques die l'occupa-
tion française et le rôle joué par Fez daw
l'histoire marocaine.
Puis, retraçant les étapes de ses relations
avec la population 'die Fez, le maréchal a
1 appelé que c'est en 1912 que commença
sa vie marocaine.
Si Abdel-Jah el Fazi, vizir du califat du
sultan a pris ensuite la parole au nom des
notables et a exprimé ses regrets du dé-
,",a".I rl!" i"n,o,pArtlvol T nro 11.fr m r
| un u uu iiiuii uuj iiui jlj j auuu j' «
La croix d'officier de la Légion d'hon-
neur a été remi'se au paclia de Fez, El
Bagdadi.
Le maréchal Lyautey a reçu ensuite la
communauté juive, dlorit le grand rabbin a
exprimé le sincère regret de son départ.
Dans l'après-midi, il est descendu duns
la ville indigène, où le pacha de Fez lui a
fait ses adieux et prononça un 6m o avant
discours.
Le maréchal Lyautey, venant de Fez, est
firrivé à M cloués, à 3 h. 30. Malgré une très
forte pluie, la population était accourue de
tonte la région pour le saluer. -
Le salon regorgeait des représentants de
loua les coJons, venus des fermes des en-
virons.
Le général F.reydenhcrg a reçu le maré.
chaj qui, lui a adressé quelques mots
d'adieu.
Les représentants ',indigènes ont été
présentés ensuite. On remarquait, dos caïdis
vemus des point les pîlus Jointains du bled,
notamment les caïds Zaiflns et des
Hemi M'G-uild. •
Le paoha de Meknès a fait, on termes
très élevés, ses adieux au anoréolinl et le
grand rabbin de la ville s'pst. associé à sos
paroles.
Lo marédhal n quitlté fcl\.n(\q;\;) h. 30,
rentrant à Rabat.
DEPART
–o–
Ephrem II nahmani, patriarche d'Antio-
che, commandeur' de la Légion d'Honneur,
qui se trouvait en France depuis quinze
jours, s'est embarqué aujourd'hui à bord
du paquebot Général-Mvlzinyer, pour ren-
trer en Syrie.
M. Antériou à Alger
Hier à midi, a eu lieu à Alger, le ban-
quet offert par les Associations île Muti-
lés de l'Afrique du Nord à M. Antériop,
ministre des pensions. Cette manifestation
avait surtout pour but de consacrer le
dixième anniversaire de la fondation de
l'Amicale des Mutilés d'Alger, première
organisation de ce genre, tant en France
qu'en Algérie, créée en 1915 pendant la
deuxième année de la guerre. Des discours
furent prononcée par MM. Kerdavid, pré-
sident de la Fédération départementale ftes
victimes de la guerre et de l'Amicale des
mutilés d'Alger : Raffi, maire d'Alger;
Feuille, au nom de la Fédération des Mu-
ta lés de la Tunisie; le docteur Bachon, pré-
sident de rinterfédération des victimes de
la guerre qui groupe les trois départements
algériens ; Fiori, député d'Alger : Duroux,
sénateur d'Alger ; Viollette, gouverneur
général de l'Algérie, et enfin par M. Ar-
térioul.'hôpital militaire Maillot qu'il visi-
A .1'hOpilal mili-taire Maillot, qu'il visi-
tait, M. Antériou a donné l'accolade à un
ttairiat, illeur aveugle, héros de la défense
d'Ain-Leu.
,
En AUfirie, le RhUlel exagéra
Une dépêche de Constantinësignale qu'à
3a suite de violents orages survenus sur les
hauts plateaux, le 'Rhumel, sortant de son
dit. fit d'importants dégâts dans la com.
lit. fi d imp
mune d'Aïn Smara. Les moulins installés
sur ses rives ont été soumis à une forte
épreuve par suite de l'enlisement des ca-
naux d'amenée et de l'arrêt des turbines
détériorées par l'inondation. Les établis-
sements les plus éprouvés sont ceux de
MIM. Louis Rosser, Victor Ricci et Antoine
Antonnelli.
Un mur du moulin de M. Ricci s étant
écroulé, le meunier ne dut 'son salut qu'à
sa présence d'esprit. Comme l'eau s'élevait,
il fit. une ouverture à la toiture, et par cette
issue improvisée, fil passer sa famille et
sortit lui-même.
En plus des d6gttts matériels au moulin
Rosser, une meule et 100 quintaux de blé
furent emportés par la crue.
Quant à M. Antonelll, il dut, en pleine
nuit, transporter sa femme et ses quatre
jeunes enfants au village, car l'eau, après
avoir détruit l'usine, avait déjà noyé toute
la basse-cour, enlevé un pont et pénétrait
avec violence dans le logement.
Des jardins, des gourbis ont été dé-
truits, des troupeaux furent emportés par
les flots.
Les jours précédents, à la suite de pluies
d'une violence inouïe, la voie ferrée d'Al-
ger à Constantine avait été submergée sur
cinq cents mètres de longueur, près de la
gare de Mulisa-Ghtfteaudun, et ln circulation
«es trains avait été totalement interrom-
ptle'.
Dans la région de Sétif, des lignes télé-
graphiques étaient fortement endommagées*
On procède aux travaux nécessaires.
..tt
A r AeaAime ta Mitions et Bettes-Lettres
Inscription chrétienne en Algérie
M. Monceaux ft communiqué une note do M.
Albertini, directeur du service des antiquités
de l'Algérie, sur une inscription chrétienne
d'époque vandale trouvée près de Berrouaghià
(ancIennement Thannramusa), au sud d'Alger.
M. Monceaux insiste sur l'intérêt que présente
pour l'histoire de la Mauritanie, de la domina-
tion vandale et du catholicisme africain, cette
inscription qui est une dédicace d'église gra-
vée en 474 de notre ère.
Etant datée d'après l'ère de la province ro-
maine, et non d'après les années de règne des
rois vandales, elle semble bien prouver qu'a
re moment ce coin de Mauritanie n'était pas oc-
cupe par les vannaios et que, pour une raison
quelconque, In région avait recouvré son auto-
nomie do fait. C'est ce qu'indiquent aussi d'au-
tres documents pour- d'autres parties do l'Afri-
que. On peut en conclure que les Vandales n'onL
pas occupé sérieusement, au moins d'une façon
durable, l'intérieur de la Mauritanie et même de
la Numidie.
En outre, l'inscription de Rerrouaghia, relative
il la construction d'une nouvelle église, témoi-
gne de la résistance parfois heureuse qu'opposait
alors te catholicisme africain ù l'arianisme
agressif des conquérants. Comme le pense
M. Alhcrtinl, il n'est pas impossible que dans
cette dédicace la mention de l'Esprit-Paint ait
la valeur d'une protestation anliaricnne.
A l'Agence Générale des Colonies
Le Conseil d'administration de l'Agence gé-
nérale des Colonies s'est Téuni le samedi 3
octobre courant à l'Agence générale des Co-
lonies, 34, Galeries d'Orléans, Palais-Royal,
sous la présidence de M. Saint-Germain, an-
cien vice-nrésident du Sénat.
Le président se fait l'interprète des mem-
btes du Conseil pour transmettre à M. Le
Cesne, vice-président du Conseil d'adminis-
tration, ses vives et plus sincères félicitations
à l'occasion de sa récente promotion de com-
mandeur dans l'Ordre national de la Légion
d'honneur.
M. Saint-Germain souhaite ensuite la bien-
venue au nouveau directeur de l'Agence gé-
nérale des Colonies, M. Ducct, appelé à rem-
placer M. Regismanset, nommé directeur au
ministère des Colonies. Il exprime ses félici-
tations à M. Rég:smanset pour sa nouvelle
nomination et ses regrets de l'avoir vu si peu
de temps fl la Direction de l'Agence générale,
regrets cependant atténués du fait de sa no-
mination de membre du Conseil d'adminis-
tration de l'Agence générale.
Le Conseil approuve ensuite un projet de
modifications à apporter au budget de l'exer-
Ctce TQ25 et le placement a 1 emprunt or 4 0/0
de l'excédent de recettes de l'exercice 1924.
M. Soury, délégué de la Chambre de com-
merce de Paris, fait au Conseil un exposé
très intéressant sur la visite qu'il a effectuée
aux foires de Vienne et de Prague et insiste
sur l'intérêt qu'il y aurait pour la France à
participer au titre colonial à ces manifesta-
tions économiques internationales.
Une coilission consultative dHygttK
el d 'asslslalce leBlales lU COlORies
Par arrêté en date du 25 septembre 1925^
M. Ancké Hesse, ministre des Colonies, a dé-
cidé la création d'une Commission siégeant au
Département, qui sera chargée de toutes les
études relatives à l'hygiène et à l'assistance
mentales dans les colonies françaises. Les menw
bres de cette Commission seront choisis parmi
ceux de la Ligue d'hygiène mentale, présidée
par le or Toulouse et parmi les médecins colo-
niaux spécialisés en psychiatrie.
Le Congrès des aliénistes de Tunis avait
déjà appelé, en 1912, l' attention sur cette im-
portante question, et sur l'initiative du profes-
seur Régis de Broleaux et de ses collaborateun.
divers vœux avaient été émis concernant la psy-
chiatrie exotique. Mais la guerre n'ayant pat
permis de donner suite aux projets élaborés à
cette époque, le moment a paru-opportun de
reprendre la question. Les grandes lignes géné-
rales du programme qui sera' étudié par la Com-
mission sont les suivantes :
Organisation de l' assistance aux aliénés euro-
péens et indigènes aux colonies.
Prophylaxie des maladies mentales et exper-
tises médico-légales psychiatriques.
Enquêtes destinées à fixer les différents ty-
pes des affections psychiques coloniales dont
l'évolution est différente de celle de la métro-
pole.
L attention de la Commission sera en même
temps appelée sur les questions du bagne, qui
demeurent à l'ordre du jour, afin de rechercher
si, parmi les transportés, quelques-uns d'entre
eux peuvent bénéficier d'un traitement spécial
permettant de sauver, parmi les épaves humai -
nes, les rares éléments susceptibles de s' amen-
der.
La Commission d'Hygiène mentale est com-
posée de onze membres, dont cinq désignés par
l'Inspecteur Général du Service de Santé des
Colonies ; cinq autres, par le Président de la
Ligue d'Hygiène mentale et un représentant de
l'Inspection Générale du Service de Santé des
Colonies.
Les membres nommés par 1 Inspecteur Géné-
ral du Service de Santé sont :
MM. le Médecin Inspecteur Général Gou- 1
zien ; Je Médecin Inspecteur Général Emily ;
le Médecin Inspecteur Fournial ; le Médecin
principal de 2e classe G. Martin ; le Médecin-
Major de lro classe Casanove.
Ils appartiennent au Corps de Santé Colonial
ou Métropolitain et sont particulièrement quali-
fiés pour faire partie de cette Commission, en
raison de leurs travaux antérieurs concernant la
psychiatrie.
-- ---- - -.A.---
..M-
Attention au trypanosome
--0-0--
Le corps médical de Londres vient de cons-
tater, annoncent les Gazettes, quatre nouveaux
cas d'encéphalite léthargique. Le nombre des
victimes s' élève rapidement. Sur les 7.000 cas
qui, au cours des quatre derniers mois, ont été
diagnostiqués soit en Angleterre, soit dans le
pays de ualles, ::S.UUU ont été mortels.
Cette invasion d'infiniment petits devient in-
quiétante. Ce ne serait pas trop, semble-t-il. des
efforts conjugués des savants de tous les pays,
pour dompter l'humeur agressive des infusoires,
bacilles, microbes de tout poil qui cherchent
infatigablement a abattre la pauvre humanité.
Par la même occasion, doctes et docteurs
pourraient rechercher la Pilule Pinck propre à
amadouer ce tréponème : le microbe guerrier,
encore qu'il ne se distingue point par sa pâleur,
mais par sa couleur rouge.
R. L.
A L'OFFICIEL
0-0
Un médecin démissionnaire
Le « ,1. O. » du 3 octobre publie un décret
aux termes duquel la démission de son emploi
de directeur de l'Ecole de Médecine de l'Afri-
que Occidentale française, à Dakar, offerte par
M. Le Daiilec, a été acceptée It compter du 6
mars t(.)25, date d'expiration du congé dont il
était titulaire.
Reicur du gouverneur Richard
Le ^uiivurneur Hicliard s'est 'llIb¡II'i(lIÚ
U; m lobiv, ii bord du Puerlo-UicQ, à des-
liant ion ili_> i:l France, après avoir passé
Ifu:n:IIlII'-lruis juiira à l'hôpital. La balle
qui l'avait atteint avait pénétré dans le
dixième espace intercostal gauche et n'a
pu être extraite.
La population éiail complètement oainic.
EN SYRIE
La situation
T.e détachement principal de la colonne
française opérant dans le Djobel-Druso a
atleint Khurava sans cumhat.
Dans la région d'Acre, une action a été
engagée contre les l'ehcllcs.
On a faiC venir h Musseitre plus de
;!OO.OI!IJ litres d'eau qu'on a transportés à
dos de ûlH.) chameaux et sur 12 gros ca-
mions.
La colonne compte 6.500 hommes, ¿o
animaux, des tanks, des autos blindées et
de l'artillerie.
Plusieurs cheiks ont fait leur soumission
i hier matin.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.97%.
- Auteurs similaires Deslandes René Deslandes René /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Deslandes René" or dc.contributor adj "Deslandes René")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396995v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396995v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396995v/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396995v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396995v
Facebook
Twitter