Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 octobre 1925 02 octobre 1925
Description : 1925/10/02 (A26,N147). 1925/10/02 (A26,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396994f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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.r!\T-::X¡i¡¡: a:;nz^. ro J.I. LE NUMKnC : A) CENTIMES vendredi SOIH, 2 OCTOBRE 1»25.
Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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On l'tboaai dan* ton* 1m Boréaux de posta et chez tM principaux Ubrairw
L'évolùtion du Japon
lm
Sous la double influence des idées européen-
nes et des transformations économiques, le Ja-
pon a évolué en moins de soixante ans du ré-
gime féodal et militariste au régime démocra-
tique.
Nos lecteurs sont certainement assez au cou-
rant des changements qui s' y produisirent, de
1668, commencement de l'ère nouvelle, jus-
qu'à la guerre de 1914, pour que nous soyons
ispenfés de les rappeler.
Au moment où éclata la guerre qui devait
provoquer dans le monde entier des perturba-
tions de tous ordres qui ne sont pas près de
prendre fin, l'Empire du mikado était, en dépit
de la constitution en vigueur, un Etat aristocra-
tique où l'influence des vieilles familles était
prépondérante. Les anciens clans subsistaient
et restaient maîtres du pouvoir comme au temps
des shogouns. Les luttes parlementaires
n'étaient que des épisodes des combats sécu-
laires qu'ils se livraient sur un terrain nouveau
pour la possession du pouvoir. Autour de l'em-
pereur, personnage sacré, émanation de la
déesse du Soleil, se groupaient les hommes qui
avaient pris part à la révolution de 1868, et
dont les avis étaient dans les affaires publiques
sans contre-poids. L'ancienne aristocratie avait
su, avec une souplesse remarquable, confisquer
à son profit les institutions qui étaient censées
donner au peuple une certaine participation au
Gouvernement. Participation assez limitée, il
est vrai, puisque le droit de suffrage n' apparte-
n nait qu'à une minorité de moyens et de grands
contribuables, mais que réduisait encore la sur-
vivance des traditions aristocratiques.
La guerre, en même temps qu'elle donnait
une formidable impulsion à l' industrie et au
commerce du Japon, devait ébranler l'édifice
politique.
La victoire des Alliés sur l' Allemagne et
Y Autriche-Hongrie fut considérée comme le
triomphe des libres démocraties sur les Lmpircs
militaires et impérialistes. Dès le lendemain de
l'armistice, le vicomte Kato, qui avait été, à
plusieurs reprises, ministre des Affaires étran-
gères et était un des principaux personnages de
déclare que le Japon qui a assimilé
tant d'institutions occidentales, doit étudier la
tant
démocratie, afin de la japoniser. Un autre hom-
me d'Etat, ancien président de la Chambra
des représentants, écrit : « La destruction du
militarisme prussien sera une leçon de choses
pour certains Japonais qui en avaient grand be-
soin, et un publiciste ajoute : « La victoire des
alliés n'a pas été la victoire du droit sur la
force, mais la victoire d'une force grande et
complexe sur une force simple et plus petite ;
les idées nouvelles ne doivent pas diminuer la
puissance du Japon.
La victoire des Alliés amène donc le Japon
à se proclamer démocratique. Un ministère à
tendances populaires se forme, qui dépose et
fait voter un projet de loi tendant à diminuer le
cens et à doubler au moins le nombre des élec-
teurs.
Mais cette réforme fut jugée insuffisante, car
elle n'accordait le droit de vote qu'aux petits
propriétaires et le refusait aux ouvriers et aux
intellectuels pauvres. Aussitôt après son adop
lion, un mouvement puissant commence en fa-
veur du suffrage universel et se répand comme
« un feu de brousse » d'un bout à l'autre du
japon. Des députés, des intellectuels, des ou-
vriers y prennent part. D'immenses meetings se
tiennent, où l'on acclame cette revendication
populaire. Mais les résistances des corps cons-
titués sont assez sérieuses pour que la réforme
lOit ajournée. Elle a cependant fini par triom-
pher, il y a quelques mois. Aujourd'hui, le
Japon est devenu une démocratie politique tout
comme l'Angleterre et la France.
Quelles seront les conséquences du régime
nouveau ? Les conditions de la vie politique
vont subir une transformation analogue à celle
qui se produisit dans notre pays au lendemain
de la Révolution de 1848. Une masse consi-
dérable d'individus vont intervenir dans les af-
faires publiques et y apporter leurs revendica-
tions d'autant plus impérieuses que ceux qui les
formuleront seront davantage convaincus de la
justice de leur cause et de la puissance irré-
sistible que donne le nombre quand il sait se
discipliner. On prévoit la constitution d'un
grand parti du travail, socialiste ou à tendances
socialistes. Il existe déjà un « parti des classes
déshéritées » qui est de formation récente -
il date d'un an encore peu nombreux, mais
qui compte des adhérents dans toutes les par-
ties de l'Empire, même en Corée, au Japon et
à Formose. L'activité des classes non possé-
dantes, déclare le professeur Oyama, fondateur
d'un club analogue à la Fabian Society an-
glaise, a pris naissance et s'est développée de-
puis la guerre, l'adoption du suffrage universel
permettra de coordonner leurs efforts en vue
d'une action précise. Nous allons donc assister
à la formation d'un parti où « se rencontreront
tous les salariés de la vie contemporaine japo-
naise. » Ce ne sont pas seulement des couches
populaires que viennent les adhésions à ce
nouveau groupement. Les universités, les éco-
les de tous ordres fournissent un contingent ap-
préciable et par le nombre et surtout par la
qualité des individus qui y entrent.
Nous n'avons pas à rechercher ici dans quelle
mesure la vie des partis japonais s'en trouvera
modifiée, si les anciens partis sauront ou non
conserver la haute main sur les affaires publi-
ques. L'aristocratie japonaise est intelligente et
toupie ; il ne serait donc pas étonnant qu'elle
s'accommodât parf aitement du régime nouveau
comme elle a su s'adapter aux autres institutions
occidentales qu'elles avaient âprement combat-
tues avant de les accepter.
Quoi qu'il en soit de ces éventualités, il n'en
reste pas moins qu'il se forme en ce moment
au Japon un parti qui sera sous peu un parti
puissant et dont, en matière extérieure, le pro-
gramme diffère de celui des partis qui ont jus-
qu'ici exercé le pouvoir. Il condamne la poli-
tique impérialiste suivie jusqu'à ces derniers
temps. Il est hostile à la politique des zones
d'influence en Chine. Il défend le principe de
- la porte ouverte et les revendications des pa-
triotes chinois. Il veut que l'on pratique à
l'égard de la grande république voisine une
politique d'amitié franche et loyale, fondée sur
l'égalité et le respect des droits mutuels. Il
renonce à tous les buts poursuivis par le Gou-
vernement impérial dans le Pacifique et dans
les îles de l'Insulinde. Enfin, il ne se déclare
pas hostile à la politique des Soviets dans la
mesure où Moscou soutient les mouvements na-
tionaux sans vouloir les faire servir à des fins
impérialistes.
Ce parti obtiendra-t-il aux prochaines élec-
tions générales le succès sur lequel il compte ?
Nous ne saurions le dire dès maintenant. Mais
ce qui est certain, c'est que le mouvement dont
il prend la direction est déjà assez puissant
pour imposer au ministère actuel une politique
extérieure nouvelle et un premier renoncement
aux ambitions impérialistes. C'est un élément
nouveau qui intervient dans la politique d" Extrê-
me-Orient et peut-être n'était-il pas inutile de
le signaler.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alletre. étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.f.
Les trnnii ib construction
du chemin de top Braniviil-ecolo
- 0-0-
Les travaux de construction du chemin de
fer Brazzaville-Océan se poursuivent active-
ment aux deux extrémités de la ligne.
- Au - 31 juillet - - dernier, du côté de -- Pointe-
Noire, la voie provisoirement en service jus-
qu'au kilomètre 52.600, était entièrement ter-
minée, y compris les ouvrages d'art. Les
terrassements et ouvrages d'art étaient en
cours jusqu'au kilomètre 66.
L'abatage des arbres était terminé du ki-
lomètre 57 au kilomètre 72.600, et commencé
entre les kilomètres 75 et 82, ainsi que de
chaque côté du tunnel du kilomètre 89.
C'est donc sur plus de 30 kilomètres que
les chantiers sont en activité au delà du ter-
minus actuel.
Du côté de Brazzaville, l'infrastructure et
les ouvrages d'art étaient terminés jusqu'au
kilomètre 85 et la voie de service posée jus-
qu'au kilomètre 80.
On entreprend actuellement les travaux
d'une nouvelle section s'étendant du kilo-
mètre 85 au kilomètre 111.
En ce qui concerne la ville et le port de
Pointe-Noire, le contrat pour la construction
du wharf en ciment fondu de 450 mètres et
équipé de 8 grues dont une de '26 tonnes, est
signé. -
Les travaux commenceront en octobre.
Ils dureront dix-huit mois. Pour le person-
nel, trois pavillons à un logement sont ter-
minés ; un pavillon à deux logements et un
a un logement sont en cours.
L'adjudication des trois logements desti-
nés à la poste, à la douane et à la paierie
a eu lieu le 24 août.
Les projets pour l'hôtel des Postes et pour
le logement du médecin sont achevés.
Les études de l'infrastructure de la gare
centrale et celle du plan de la ville se pour-
suivent, de même que les travaux d'assainis-
sement.
Il a été fait en juillet 9.000 mètres cubes
de terrassements, de déblais portés en rem-
blais.
Un livre congolais
c'O
Sous le titre « Mon séjour au Congo fran-
çais », Mme Gabrielle Vassal a réuni les im-
pressions du séjour qu'elle fit en Afrique
Equatoriale avec son mari, directeur du Ser-
vice de santé de la colonie.
En un style clair et simple, Mme G. Vas-
sal a retracé sans périphrases ni anecdotes
superflues les différentes étapes de son voyage
vers le Stanly Pool et de ses randonnées dans
l'intérieur du pays.
Tous les Européens qui sont destinés à
connaitre la vie congolaise liront avec profit
ces descriptions très vivantes qui leur tien-
dront lieu de première initiation.
Les premiers chapitres sont consacrés au
fléau des insectes, au chemin de fer Congo-
Océan, au bébé congolais, à la maladie du
sommeil, à l'art des ornements et tatouages,
aux fétiches et aux féticheurs, ainsi qu'à de
très captivants et épisodiques récits de chas-
ses, sans compter une description largement
brossée des différentes colonies du pays.
M. Edouard Daladier, ancien mihîstre des
Colonies, présente en une courte préface
cette édition illustrée de la librairie Pierre
Roger, qui modernise en la complétant heu-
reusement la bibliographie congolaise.
-aie –-–
TROUPES COLONIALES
–<►<►–
Le médecin inspecteur Galdc, directeur
du service de santé de l'Annam, est nommé
directeur du service de santé et inspecteur
général des services sanitaires de l'Indo-
chine, à Hanoi.
Le Conseil supérieur
des Colonies
A
Le Conseil Supérieur des Colo-
nies va être réorganisé.
- Une fois de Plus, me dires-
vous ;
Qu'importe! pourvu que ce soit la
hOllne.
A ce point de vue-là, on peut considérer
que la réforme qui sera demain accomplie
par M. André Il esse est uïte amélioration
sensible sur tout ce qui a été fait jusqu'à ce
jour. - - - u-
-. - .- -- - .- - - -
U abord, tl veut que le Conseil Supérieur
des Colonies siège, et cela est fort bien.
Ensuite, il veut que le Conseil conseille
et cela sera assez normal. Qu'il soit stricte-
ment confiné dans ce rôle, mais qu'il le joue,
rien de mieux.
Notons que le Conseil n'aura pas plus de
cent membres qui seront remplacés au fur
et à mesure de leur extinction. Puis ils
siégeront deux fois par an en des sessions
forcément COUltCS i il ne faut Pas que ce
soit matière à palahres durant indéfini-
ment.
Dans la première session, au printemps,
le Conseil Supérieur des Colonies siégera
divisé en deux sections, l'une politique et
administrative, Vautre économique. Elles
fixeront leur ordre du jour, délibéreront et,
en fin de session, communiqueront les ré-
sultats de leurs travaux au Secrétariat gé-
néral permanent.
En octobre, le Conseil Supérieur des Co-
lonies tiendra ses assises en séance plè-
nière, tous les membres siégeant, car il. est
inadmissible que des personnalités qui, de-
puis vingt ou trente ans, travaillent, con-
naissent les colonies aussi bien au point de
vue politique indigène quadministratif ou
économique soient uniquement confinées
dans le cadre étroit d'une section.
Le Secrétariat général du Conseil Supé-
rieur des Colonies aura sérié les questions,
filtré les études examinées par les sections
techniques au printemps. Il proposera aux
délibérations de VAssemblée les problèmes
les plus particulièrement intéressants. L'as-
semblée délibérera, et après émettra des
vœux. Ces vaux seront l'expression de la
volonté du Conseil Supérieur des Colonies.
Le Secrétariat général en fera état, et les
communiquera au ministre qui y trouT/tra,
non pas des directives, mais des conseils
dont il pourra, selon son opiniçn et, d'ac-
cord avec ses services, tenir plus ou moins
compte.
Tel quel, limité dans ces attributions,
le Conseil Supérieur des Colonies petit ren-
dre des services. Ce ne sera pas trop tôt.
Si, d'autre Part, à côté de MM. Gratien
Candace et Ernest Outrey, le ministre des
Colonies jugeait bon de faire siéger, par
exemple, quatre ou cinq Annamites et un
Malgache, ce serait parfait.
Marcel Ruedel
1 SERAIT-CE VRAI ?
D'après A. Lamine Gueye, maire de Saint-
Louis-du-Sénégal, et directeur politique de
l'A. O. F., les Sénégalais, élèves boursiers
à l'Ecole Normale d'Aix-en-Provence, se-
raient victimes, de la part du directeur,
d'abus intolérables, de brutalités de langage
et de traitement.
Voici des extraits de la lettre d'un élève
que publie l'A. O. F. du 17 septembre der-
nier :
A l'Ecole Normale d'Aix, on vit avec un
homme qui passe pour un grand négrophobe
et qui, vraiment, est pire qu'un négrier; 'pour
lui, le noir n'a aucun mérite, il est en tous
Points inférieur aux blancs. Nous essuyons
journellement des vexations sans nombre;
grâce à nous, M. le Directeur peut concré-
tiser ses leçons de psychologie et de sociolo-
gie. Quand nous avons des leçons stir l'or-
gueil, la vanité, l'imprévoyance, somme
toute, sur tout ce qui est vicenous servons
d'exemples.
Voilà comme notre éducation est faite à
Aix. Il faut être d'une bassesse sans nom,
pour ne pas se formaliser de ce qu'il dit.
Et après tout ce qu'on endure ici, que ga-
gne-t-on? On a le profit d'un rapport clan-
destin qui va vous desservir comme il faut
auprès du Gouverneur Général. Du reste,
l'Administration de l'A. O. F. accepte très
facilement les affirmations de M. te Direc-
teur, Aussi, il mène grand tapage. « Si vous
- ne faites - pas attention, dit-il, je vous ren.,
verrat chea vous, et vous serea révoqués com-
me G. et M. » Il conviendrait que le GOll-
vernement de l'A. O. F. ayant envoyé en
France des jeunes geni qui se sont distin-
gués par leur bonne conduite et leur travail,
se demande ait moins quelle est la cause
dit changement de conduite de- ses enfartts.
M. le Gouverneur Général Carde qui a
reçu également cette lettre fera certainement
une enquête qui s'impose car on ne aurait
tolérer, si ces griefs sont fondés, que nos in-
digènes soient maltraités et méprisés.
-–
L'escadre de la Méditerranée
Fa prenant possession du commandement en
rhef de l'osondre de la Méditerranée, le vice-
amiral Violette a adressé aux officiers, officiers
mécaniciens, quartiers-maîtres et marins un or-
dre du jour où il se proclame fier de la tAche
qui lui est conncc. « A nous, dit-il en termi-
nant, de faire que la marine française, bien que
modeste encore, soit du moins la mieux servie,
la plus apte à l'action, la plus ardente, la plus
digne d'admiration. J)
k la cenMnieR le illigeme
des clioniu il des Protectorats
0-0
M. André Hesse, ministre des Colonies,
sera entendu le 9 octobre par la Commis-
sion de l'Algérie et des colonies, il sera
accompagné de M. Alexandre Varenne. dé-
puté du Puy-de-Dôme, le nouveau gouver-
neur général de l'Indochine.
Les membres de la Commission ont été
spécialement invités à assister à cette
séance qui se réunira à 15 heures.
M. ANTÉRIOU A ALGER
---0-0--
M. Antériou, ministre des Pensions, est
arrivé aujourd'hui à Alger, à bord iiu Gou-
verneur-Général-Gueydon. Il est accompa-
gné de son chef de cabinet, M. Thomas et
de M. Fiori, député d'Alger.
M. Antériou va présider à Alger le con-
grès des mutilés de l'Afrique du Nord.
(Par dépêche).
8.. –-
Bravo l'Algérie !.
Depuis hier, la «( Société des Tramways
Algériens » délivre à chacun des élèves fré-
quentant les écoles d'enseignement primaire,
secondaire du professionnel qui en fait la
demande, une carte scolaire qui lui donne
droit à une réduction de tarif.
C'est là, évidemment, un très menu fait.
Mais les occasions ne sont pas si fréquentes,
de signaler que quelqu'un a fait quelque
chose de « pratique », d'immédiatement
utile, en faveur de la culture des jeunes
méninges françaises. (En écrivant cela, je
songe aux étudiants parisiens qui ont l'hé-
roïsme - le mot, je crois, n'est pas exagéré
j de servir des bocks entre les heures de
cours, pour pouvoir poursuivre leurs études
sans trop mourir de faim.)
L'Afrique du Nord, d'ailleurs, et notam-
ment l'Algérie, ce splendide département,
pourrait être, ce semble, donnée souvent en
exemple à la Métropole. Les œuvres d'en-
tr'aide sociale y paraissent animées de plus
de foi agissante (la seule sincère, comme on
sait) que dans notre chère vieille patrie. A
d'autres points de vue, les préjugés chenus
y sont moins en honneur que sur l'autre
bord de la Méditerranée. Et l'industriel, le
cultivateur s'y montrent peut-être plus avi-
des de progrès. Il y a, là-bas, quelque chose
de hardi, de jeune, qui fait plaisir à voir.
Beau sujet pour un romancier : Il Les
Colonies, fontaines de jouvence. »
R. L.
L'Académie française
et le Maréchal Lyautey
A la séance d'hier à laquelle étaient pré-
sents MM. de Nolhac, directeur en exer-
cice, Jonnart, chancelier, Doumic, secrétaire
perpétuel, Bourget, Brieux, Henri-Robert,
Cambon, le maréchal Joffre et Mgr Baudril-
lart, l'Académie a décidé de faire parvenir
au maréchal Lyautcy l'adresse suivante :
CI Au moment où le maréchal Lyautey quitte
le Maroc, l'Académie française envoie à son
glorieux confrère l'hommage de toute son ad-
miration pour l'œuvre coloniale si hautement
civilisatrice et française qu'il a accomplie au
cours de sa magnifique carrière, notamment
dans ce Maroc dont la France lui est en grande
partie redevable. »
LES FÊTES DU MOULOUD
-0-0-
A V occasion (les tlnC. du Mouloud, Mou-
lait Youssef s'est rendu hier solennellement
il la grande mosquée de nabat.
(Par défiche).
LE MAUVAIS TEMPS EN TUNISIE
Les orages se succèdent sans interrup-
tion depuis le début de la. semaine. Dans la
région de Gai-four, la grêle a causé des dé-
gâts importants aux cultures et aux bâti-
ments. (Par dépêche).
EN SYRIE
Le général Sarrail à la mosquée
de Beyrouth
La fêle de la naissance dit prophète Fe-
roume s'est déroulée sans incident à Bey-
routh et à DlWlaS. Le général Sarrail s'est
rendu, à l'issue (le la cérémonie, à la gran-
de mosquée de ne!lrouth, oh il a été reçu
par les chefs religieux.
(Par dépéche.)
De nouvelles opérations sont imminentes
Dans le Djebel Druse, les troupes fran-
(Ilisc. se sont remises en mouvement, les
opérations vont entrer dans une nouvelle
phase active.
(Par dépêche.)
La délimitation des frontières
turco-syrienne
-(,.0-
La délégation française composée de MM.
Alliert Surtout, ambassadeur do France ;
Desborde, chef du Cabinet, civil du haut
commissaire en Syrie et du colonel Mail-
les, adjoint technique, a repris hier à Cons-
tant inople, les négociations relatives il la
délimitation de» frontières turco-syricnncs
avec la délégation turque.
Au Cabinet militaire
de M. Alexandre Varenne
Le capitaine Foropon (Jean-Raphaftl-
Léon), du 218 régiment d'infanterie colo-
niale, a été désigné pour servir en activité
hors cadres au Cabinet militaire du gouver-
neur général de l'Indochine.
SUPERSTITIONS LOCALES ET COUTUMES
1 DE LI BIGE SI BA
00
Dans un travail adressé au Département
des Colonies, et qui sera publié dans les
Annales de Médecine et de Pharmacie
Coloniales, le médecin-major Muraz décrit
les curieuses superstitions locales et coutu-
mes de la race Sara, qui vitr au sud du
Tchad, en Afrique Equatoriale françaisc.
Cette étude est d'autant plus intéressante
que les Suras fournissent d excellents con-
tingents ipour les troupes indigènes. Ils ont
l'esprit guerrier et ont donné à notre armée
noire d'excellents soldats dont la plupart
se baitent actuellement au Maroc.
La religion des Saras est un ulélange
d'animisme et de déisme. « N' Di », c'est
Dieu qui représente la bonté, la puissance,
l'esprit créateur à côté duquel se place
Il Koi » l'esprit du mal, négateur et destruc-
teur, qui frUlppe les hommes de folie et ré-
pund la maladie et la mort. A la mort de
l'individu, l'aune s'éloigne de son corps
pour se réfugier dans un lieu inconnu ou
quelquefois comme chez M' Bayes-Moïssala,
sur des objets extérieurs (un arbre, un four-
ré) où elle se fixe par un phénomène de
inétemsoimatose ; on leur fait alors des of-
frandes comme à de véritables divinités.
Les Saras ont la notion du Bien et du Mal
et sont très sensibles à l'injustice. Les adhé-
rents d'une Société secrète Il les Hy enclos »
s'imposent des mortifications et des flagel-
lations pour chasser Il Koï ", le Diable, qui
habite leur chair. A la tin de l'initiation, ils
abandonnent danp la brousse les vêtements
d'herbes et d'écorces, ressemblant à une
peau de bête, dont ils étaient revêtus, céré-
monie symbolique signifiant l'expulsion de
l'esprit bestial, chassé par la purification
des pénitences volontaires.
On rencontre en pays Sara des peuplades
lotéfmistes - c'est-à-dire affiliées à un clan
animal. C'est ainsi que les M'Buyes ne fdht
la chasse ni ne parlent de certains animaux
comme la ipanthère, l'hyène, le chacal, de
même que quelques-uns d'entre eux ne tou-
chent pas à certains arbres parce que c'ost
leur » grand-père ». Le totuur peut donc
être animal ou végétal.
Une curieuse pratique de sorcellerie est
celle de l' « Homme-Lion », qui chasse le
gibier pendant le jour, l'homme et les ani-
maux domestiques en expéditions noctur-
nes. L'homme-fauve, recouvert d'une peau
de lion, est armé d'une griffe do deux ou
cinq branches, fixée à un manche de 50 cen-
timètres environ, d'une hache et de iplu-
sieurs couteaux de fer, à son épaule est sus-
pendue une trompe faite d'unc calebasse
très allongée, qu'il embouche pour imiter le
rugissement de la béte et mettre en fuite les
voisins de sa victime lorsqu'il chasse la
nuit dans le village.
Le Sara est polygame. Sa femme consti-
tue un capital car elle est achetée au moyen
d'une dot. Il est prolifique car on compte
en moyenne deux enfants par femme. Les
mères sont respectées par leurs enfants.
L'une d'elles commande aux autres épouses
et les morceaux de choix lui sont réserves.
L'exogamie est la règle car elle constitue
l'apport d'un capital étranger dans la fa-
mille. D'ailleurs, le Sara répugne aux
unions consanguines. Avant notre arrivée,
L'adultère était puni de mort - actuellement
on se contente d'une simple amende.
Les inarques ethniques des Saras consis-
tent en des tatouages faciaux formant par-
fois des cicatrices ehéloidiennes qui peuvent
servir de porte d'entrée au trypanosome de
la maladie du sommeil.
-$0-
M. Marcel Olivier va rentrer
-0
M. Marcel Olivier compte toujours se
rendre en France pour soumettre au minis-
tère des Colonies le nouveau iprogrnmme de
grands travaux dont la iGrando Ile attend
impatiemment la réalisation. En principe,
le (iouvemeur C.éaiéa-al doit s'embarquer à
destination de du Métropole aussitôt après
la clôture do la session « des DéJégations
économiques et financières i).
Il sera à Paris à la fin de l'année.
A l'Opéra
Une fête pour les blessés du Maroc
La Société chorale liégeoise « La Legia »
organise un grand concert au profit des
blessés du Maroc.
Co concert aura lieu le dimanche 11 octo-
bre, à trois heures, à l'Opéra, avec le con-
cours du trio de Maurice Dambois, violon-
celliste et de l'orchestre des Concerts Co-
lonne, sous la direction de M. Gabriel
Pierné.
Le baron de Gaiffier d'Uestroy, ambassa-
deur de Belgique, et le général Gouraud,
présideront cette manifestation artistique.
useine-inierieureelle colin colonial
S'intéressant aux efforts de nos colonies
cotonnieres, le Consoill général (j. la Seine-
Infôrieure a émis à l'unanimité île vœu
suivant :
Que des subventions sufnsank's ,¡)Om'
développer son programme soient accor-
dées à l'Association votonnière coloniale ;
Que l'exécution 'des travaux publies dans
nos colonics soit poussée avec activité, au
point de vue de lia construction d,.,:;; voies
ferrées die (pénétration, et de l'utilisation en
Afrique occidentale notammenl, dies ter-
rains favorables à la culture du colon :
Que dos encouragements soient donnés
aux populations indigènes en vue de lef
inciter il la culture du coton.
,
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des colonies
qu'à la date du 1Ar octobre 1925 le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 10.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le mouvement des brigades parties de
Kilfune avait été prévu pour une durée de qua-
rante-huit heures, mais à la fin de la pre-
mière journée, les troupes s'installaient &
l'est de la transversale jalonnée comme
suit : UalJ-Kessil (1.707 mètres), Bab-Aoue-
renbal, Bub-Sidi-Abdallah, Aknoul (le poste
de commandement niuin), Bab-Ouizerl, le
djebel Thirouune, Uab-Tamgoux.
La flotte française
Des éléments de la division de l'amiral
Hallier, le Strasbourg et deux torpilleurs,
ont effectué 'e 28 et le 29 septembre lIes
lJ(\IJlh"lkrnl!n!:i des batteries et organisa-
tions rifaines de l'oued Lau (rivière de Che-
cliaouen;. A la suite de cc& tirs, des incen-
dies importantes ont été vus à terre.
L'aviation
L'aviation a effectue plus de (soixante
bombardements dans la journée d'avant-
hier. L'escadriille d'hydravions a attaqué
Tuzruu ; l'escadrille 37, ia keillu des Béni
Ouids.
Un confrère tué
M. Roginald Kann, du Temps, qui avait
repris du service comme lieutenant-colonel
de réservo, attaché à l'état-major du général
Naulin, a été tué d'une balle au flanc en se
portant vers les éléments avancés sur la
route d'Erkeur.
Par ses appels réitérés en faveur d'une
action décisive, notre confrère avait beau-
coup contribué à l'envoi au Maroc des for-
ces indispensables à la réussite des opéra-
tions.
Une importante soumission
La soumission d'El Jeriro, ancien lieute-
nant de Haisouli, serait prochaine. Le ré-
cent voyage à Tanger du colonel Orgaz et
de l'ancien ministre des Finances du califat
Ben Nuna aurait trait à cette soumission.
Les routes riiaines i..
Yoiei quclques détails sur le réseau rou-
tier construit par Abd el Knm en vue de
parer à notre olïensivo par un déplacement
junido de ses contingents.
Lo cœur de ce réseau est Ajdir d'où par-
tent trois routes principales : l'une vers
le Sud-Est, aboutissant à SiLli-Bou-Hekba ;
la seconde vers le Sud-Ouest, allant vera
Targuist ; la dernière se dirigeant vera
l'Ouest, suivant Ja côte de la Méditerranée
et la vallée de l'oued Laccu pour rejoindre
Chcchuouell, -.
Les deux premières routes s'épanouissent
en putte d'oie dont chaque extrémité abou-
tit iL Mahakma, commandement situé en
face de l'un de nos postes.
Le réseau partant de Sidi-Uou-Hekba se
divise en quatre .routes principales abou-
tissant : l'une à yah, ifaco à Hassi-Ouenza;
l'autre à Sakka, face à Ikissi-Mdlao ; la
troisième a Ain-Zohru, au nord do Belka.
cen ; la dernière à Akhoul, un de nos objec-
tifs devant kitfane.
Ull ussure que certaines de cos routes
seraient excellentes et bien construites,
permettant mome le passage tba l'artillerie
lourde. Pour confectionner cet important
reseau routier, Abd ed Krim aurait eu
recours à la inain-d'œuvi-e de prisonniers
espagnols.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Les llifains auraient eu, au cours (lue
combats du 23, u Morro-Yiejo et u Mal-
-
niussi. 2i.> nioi'ls, Ion! notamment le cuid
Allai llahch Allai, homme de confiance
d'Ab (Ici Krim. 11 paraîtrait que toutes les
l'einiin.s et enfants des tribus des Ueni-Ou-
riaguel et des lioukkouya auraient été con-
duits, par ordre d'Abd <•! Krim, chez les Go-
mara, à. l'est du pefion de Volez de-la-Go-
meru.
Tandis que les colonnes parties de XToro-
Yicju et de Malmussi oçi upaient avant-hier
malin les hauteurs de laramara, de Buy-
bar et de Palomas, une harka de partisans
parti.' d'Alrau occupait lmubaten, sur la
route dt! Sidi-Driss.
Le bombardement de Sidi-Driss avait >ur-
1 tollt pour but de détourner l'attention de
l'ennemi.
Pendant que les troupes espagnoles débar-
quées ii Alhueemas continuent leur marclie
sur Ajdir. dont, elles se rapprochent de plus
en plus, les escadres française et espagno-
le.' appuient le mouvement. La pression de
l'ennemi diminue sur le front de Tetouan.
D'un message qu'il a lancé du cuirassé
Mphniisc-XM, ancré dans la baie d'Alhu-
eemas. le général Primo de Rivera, après
avoir relaté que les troupes du général
San-.lurjo ont capturé les hauteurs d'Ame-
kran. ajoute ; A i-n i,,-
-t l.e village d'Ajdir, y compris la maison
d'Alul el Krim. est en flammes, et nos sol-
dats, massés sur les créles, des hauteurs
dWniekrnn, sont récompensés par un spec-
tacle surprenant. »
Un vœu à retenir
t>st celui émis par le Conseil général de
la Soin nie qui demande que tous les moyens
soient tnis en truvre pour vaincre il a résis-
tance qui retarde la paix au Maroc.
Avec les conseillers généraux de Ja Som-
me. nous nous demandons comment, après
avoir mis en mouvement des effectifs consi-
dérables lois que ceux qui ont exécuté ropé-
ration au nord de Kiffane on n'ait cvpér{,.'
qu'un simple élargissement, en un évontaiU
de 20 kilomètres (ir front sur ln ki:\nmL-treSi
de profondeur. I n communiqué nous ap-
prend la surprise de l'ennemi de, voir nos
forces oceiip.le djebel Timl'lwHI, les Ri-
fains ont dû être encore plus surpris de voir
ces 11 bataillons et tout ce qui les appuyait
ne pas avancer davantage contre, un ennemi
qui, d'après le même communiqué, a peui
réagi, se bornant A des résistances locales.
Nos grands chefs semblent, exécuter dcat
grandes manœuvres qu'ils surveillent et di
rigent de l'observatoire de Bou Moheris.
6
.r!\T-::X¡i¡¡: a:;nz^. ro J.I. LE NUMKnC : A) CENTIMES vendredi SOIH, 2 OCTOBRE 1»25.
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
lliirtii «t 4teiBi»t««UM : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1" - TiphiM : LOOVRI 11-17
la « 4 mom e
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On l'tboaai dan* ton* 1m Boréaux de posta et chez tM principaux Ubrairw
L'évolùtion du Japon
lm
Sous la double influence des idées européen-
nes et des transformations économiques, le Ja-
pon a évolué en moins de soixante ans du ré-
gime féodal et militariste au régime démocra-
tique.
Nos lecteurs sont certainement assez au cou-
rant des changements qui s' y produisirent, de
1668, commencement de l'ère nouvelle, jus-
qu'à la guerre de 1914, pour que nous soyons
ispenfés de les rappeler.
Au moment où éclata la guerre qui devait
provoquer dans le monde entier des perturba-
tions de tous ordres qui ne sont pas près de
prendre fin, l'Empire du mikado était, en dépit
de la constitution en vigueur, un Etat aristocra-
tique où l'influence des vieilles familles était
prépondérante. Les anciens clans subsistaient
et restaient maîtres du pouvoir comme au temps
des shogouns. Les luttes parlementaires
n'étaient que des épisodes des combats sécu-
laires qu'ils se livraient sur un terrain nouveau
pour la possession du pouvoir. Autour de l'em-
pereur, personnage sacré, émanation de la
déesse du Soleil, se groupaient les hommes qui
avaient pris part à la révolution de 1868, et
dont les avis étaient dans les affaires publiques
sans contre-poids. L'ancienne aristocratie avait
su, avec une souplesse remarquable, confisquer
à son profit les institutions qui étaient censées
donner au peuple une certaine participation au
Gouvernement. Participation assez limitée, il
est vrai, puisque le droit de suffrage n' apparte-
n nait qu'à une minorité de moyens et de grands
contribuables, mais que réduisait encore la sur-
vivance des traditions aristocratiques.
La guerre, en même temps qu'elle donnait
une formidable impulsion à l' industrie et au
commerce du Japon, devait ébranler l'édifice
politique.
La victoire des Alliés sur l' Allemagne et
Y Autriche-Hongrie fut considérée comme le
triomphe des libres démocraties sur les Lmpircs
militaires et impérialistes. Dès le lendemain de
l'armistice, le vicomte Kato, qui avait été, à
plusieurs reprises, ministre des Affaires étran-
gères et était un des principaux personnages de
déclare que le Japon qui a assimilé
tant d'institutions occidentales, doit étudier la
tant
démocratie, afin de la japoniser. Un autre hom-
me d'Etat, ancien président de la Chambra
des représentants, écrit : « La destruction du
militarisme prussien sera une leçon de choses
pour certains Japonais qui en avaient grand be-
soin, et un publiciste ajoute : « La victoire des
alliés n'a pas été la victoire du droit sur la
force, mais la victoire d'une force grande et
complexe sur une force simple et plus petite ;
les idées nouvelles ne doivent pas diminuer la
puissance du Japon.
La victoire des Alliés amène donc le Japon
à se proclamer démocratique. Un ministère à
tendances populaires se forme, qui dépose et
fait voter un projet de loi tendant à diminuer le
cens et à doubler au moins le nombre des élec-
teurs.
Mais cette réforme fut jugée insuffisante, car
elle n'accordait le droit de vote qu'aux petits
propriétaires et le refusait aux ouvriers et aux
intellectuels pauvres. Aussitôt après son adop
lion, un mouvement puissant commence en fa-
veur du suffrage universel et se répand comme
« un feu de brousse » d'un bout à l'autre du
japon. Des députés, des intellectuels, des ou-
vriers y prennent part. D'immenses meetings se
tiennent, où l'on acclame cette revendication
populaire. Mais les résistances des corps cons-
titués sont assez sérieuses pour que la réforme
lOit ajournée. Elle a cependant fini par triom-
pher, il y a quelques mois. Aujourd'hui, le
Japon est devenu une démocratie politique tout
comme l'Angleterre et la France.
Quelles seront les conséquences du régime
nouveau ? Les conditions de la vie politique
vont subir une transformation analogue à celle
qui se produisit dans notre pays au lendemain
de la Révolution de 1848. Une masse consi-
dérable d'individus vont intervenir dans les af-
faires publiques et y apporter leurs revendica-
tions d'autant plus impérieuses que ceux qui les
formuleront seront davantage convaincus de la
justice de leur cause et de la puissance irré-
sistible que donne le nombre quand il sait se
discipliner. On prévoit la constitution d'un
grand parti du travail, socialiste ou à tendances
socialistes. Il existe déjà un « parti des classes
déshéritées » qui est de formation récente -
il date d'un an encore peu nombreux, mais
qui compte des adhérents dans toutes les par-
ties de l'Empire, même en Corée, au Japon et
à Formose. L'activité des classes non possé-
dantes, déclare le professeur Oyama, fondateur
d'un club analogue à la Fabian Society an-
glaise, a pris naissance et s'est développée de-
puis la guerre, l'adoption du suffrage universel
permettra de coordonner leurs efforts en vue
d'une action précise. Nous allons donc assister
à la formation d'un parti où « se rencontreront
tous les salariés de la vie contemporaine japo-
naise. » Ce ne sont pas seulement des couches
populaires que viennent les adhésions à ce
nouveau groupement. Les universités, les éco-
les de tous ordres fournissent un contingent ap-
préciable et par le nombre et surtout par la
qualité des individus qui y entrent.
Nous n'avons pas à rechercher ici dans quelle
mesure la vie des partis japonais s'en trouvera
modifiée, si les anciens partis sauront ou non
conserver la haute main sur les affaires publi-
ques. L'aristocratie japonaise est intelligente et
toupie ; il ne serait donc pas étonnant qu'elle
s'accommodât parf aitement du régime nouveau
comme elle a su s'adapter aux autres institutions
occidentales qu'elles avaient âprement combat-
tues avant de les accepter.
Quoi qu'il en soit de ces éventualités, il n'en
reste pas moins qu'il se forme en ce moment
au Japon un parti qui sera sous peu un parti
puissant et dont, en matière extérieure, le pro-
gramme diffère de celui des partis qui ont jus-
qu'ici exercé le pouvoir. Il condamne la poli-
tique impérialiste suivie jusqu'à ces derniers
temps. Il est hostile à la politique des zones
d'influence en Chine. Il défend le principe de
- la porte ouverte et les revendications des pa-
triotes chinois. Il veut que l'on pratique à
l'égard de la grande république voisine une
politique d'amitié franche et loyale, fondée sur
l'égalité et le respect des droits mutuels. Il
renonce à tous les buts poursuivis par le Gou-
vernement impérial dans le Pacifique et dans
les îles de l'Insulinde. Enfin, il ne se déclare
pas hostile à la politique des Soviets dans la
mesure où Moscou soutient les mouvements na-
tionaux sans vouloir les faire servir à des fins
impérialistes.
Ce parti obtiendra-t-il aux prochaines élec-
tions générales le succès sur lequel il compte ?
Nous ne saurions le dire dès maintenant. Mais
ce qui est certain, c'est que le mouvement dont
il prend la direction est déjà assez puissant
pour imposer au ministère actuel une politique
extérieure nouvelle et un premier renoncement
aux ambitions impérialistes. C'est un élément
nouveau qui intervient dans la politique d" Extrê-
me-Orient et peut-être n'était-il pas inutile de
le signaler.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alletre. étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.f.
Les trnnii ib construction
du chemin de top Braniviil-ecolo
- 0-0-
Les travaux de construction du chemin de
fer Brazzaville-Océan se poursuivent active-
ment aux deux extrémités de la ligne.
- Au - 31 juillet - - dernier, du côté de -- Pointe-
Noire, la voie provisoirement en service jus-
qu'au kilomètre 52.600, était entièrement ter-
minée, y compris les ouvrages d'art. Les
terrassements et ouvrages d'art étaient en
cours jusqu'au kilomètre 66.
L'abatage des arbres était terminé du ki-
lomètre 57 au kilomètre 72.600, et commencé
entre les kilomètres 75 et 82, ainsi que de
chaque côté du tunnel du kilomètre 89.
C'est donc sur plus de 30 kilomètres que
les chantiers sont en activité au delà du ter-
minus actuel.
Du côté de Brazzaville, l'infrastructure et
les ouvrages d'art étaient terminés jusqu'au
kilomètre 85 et la voie de service posée jus-
qu'au kilomètre 80.
On entreprend actuellement les travaux
d'une nouvelle section s'étendant du kilo-
mètre 85 au kilomètre 111.
En ce qui concerne la ville et le port de
Pointe-Noire, le contrat pour la construction
du wharf en ciment fondu de 450 mètres et
équipé de 8 grues dont une de '26 tonnes, est
signé. -
Les travaux commenceront en octobre.
Ils dureront dix-huit mois. Pour le person-
nel, trois pavillons à un logement sont ter-
minés ; un pavillon à deux logements et un
a un logement sont en cours.
L'adjudication des trois logements desti-
nés à la poste, à la douane et à la paierie
a eu lieu le 24 août.
Les projets pour l'hôtel des Postes et pour
le logement du médecin sont achevés.
Les études de l'infrastructure de la gare
centrale et celle du plan de la ville se pour-
suivent, de même que les travaux d'assainis-
sement.
Il a été fait en juillet 9.000 mètres cubes
de terrassements, de déblais portés en rem-
blais.
Un livre congolais
c'O
Sous le titre « Mon séjour au Congo fran-
çais », Mme Gabrielle Vassal a réuni les im-
pressions du séjour qu'elle fit en Afrique
Equatoriale avec son mari, directeur du Ser-
vice de santé de la colonie.
En un style clair et simple, Mme G. Vas-
sal a retracé sans périphrases ni anecdotes
superflues les différentes étapes de son voyage
vers le Stanly Pool et de ses randonnées dans
l'intérieur du pays.
Tous les Européens qui sont destinés à
connaitre la vie congolaise liront avec profit
ces descriptions très vivantes qui leur tien-
dront lieu de première initiation.
Les premiers chapitres sont consacrés au
fléau des insectes, au chemin de fer Congo-
Océan, au bébé congolais, à la maladie du
sommeil, à l'art des ornements et tatouages,
aux fétiches et aux féticheurs, ainsi qu'à de
très captivants et épisodiques récits de chas-
ses, sans compter une description largement
brossée des différentes colonies du pays.
M. Edouard Daladier, ancien mihîstre des
Colonies, présente en une courte préface
cette édition illustrée de la librairie Pierre
Roger, qui modernise en la complétant heu-
reusement la bibliographie congolaise.
-aie –-–
TROUPES COLONIALES
–<►<►–
Le médecin inspecteur Galdc, directeur
du service de santé de l'Annam, est nommé
directeur du service de santé et inspecteur
général des services sanitaires de l'Indo-
chine, à Hanoi.
Le Conseil supérieur
des Colonies
A
Le Conseil Supérieur des Colo-
nies va être réorganisé.
- Une fois de Plus, me dires-
vous ;
Qu'importe! pourvu que ce soit la
hOllne.
A ce point de vue-là, on peut considérer
que la réforme qui sera demain accomplie
par M. André Il esse est uïte amélioration
sensible sur tout ce qui a été fait jusqu'à ce
jour. - - - u-
-. - .- -- - .- - - -
U abord, tl veut que le Conseil Supérieur
des Colonies siège, et cela est fort bien.
Ensuite, il veut que le Conseil conseille
et cela sera assez normal. Qu'il soit stricte-
ment confiné dans ce rôle, mais qu'il le joue,
rien de mieux.
Notons que le Conseil n'aura pas plus de
cent membres qui seront remplacés au fur
et à mesure de leur extinction. Puis ils
siégeront deux fois par an en des sessions
forcément COUltCS i il ne faut Pas que ce
soit matière à palahres durant indéfini-
ment.
Dans la première session, au printemps,
le Conseil Supérieur des Colonies siégera
divisé en deux sections, l'une politique et
administrative, Vautre économique. Elles
fixeront leur ordre du jour, délibéreront et,
en fin de session, communiqueront les ré-
sultats de leurs travaux au Secrétariat gé-
néral permanent.
En octobre, le Conseil Supérieur des Co-
lonies tiendra ses assises en séance plè-
nière, tous les membres siégeant, car il. est
inadmissible que des personnalités qui, de-
puis vingt ou trente ans, travaillent, con-
naissent les colonies aussi bien au point de
vue politique indigène quadministratif ou
économique soient uniquement confinées
dans le cadre étroit d'une section.
Le Secrétariat général du Conseil Supé-
rieur des Colonies aura sérié les questions,
filtré les études examinées par les sections
techniques au printemps. Il proposera aux
délibérations de VAssemblée les problèmes
les plus particulièrement intéressants. L'as-
semblée délibérera, et après émettra des
vœux. Ces vaux seront l'expression de la
volonté du Conseil Supérieur des Colonies.
Le Secrétariat général en fera état, et les
communiquera au ministre qui y trouT/tra,
non pas des directives, mais des conseils
dont il pourra, selon son opiniçn et, d'ac-
cord avec ses services, tenir plus ou moins
compte.
Tel quel, limité dans ces attributions,
le Conseil Supérieur des Colonies petit ren-
dre des services. Ce ne sera pas trop tôt.
Si, d'autre Part, à côté de MM. Gratien
Candace et Ernest Outrey, le ministre des
Colonies jugeait bon de faire siéger, par
exemple, quatre ou cinq Annamites et un
Malgache, ce serait parfait.
Marcel Ruedel
1 SERAIT-CE VRAI ?
D'après A. Lamine Gueye, maire de Saint-
Louis-du-Sénégal, et directeur politique de
l'A. O. F., les Sénégalais, élèves boursiers
à l'Ecole Normale d'Aix-en-Provence, se-
raient victimes, de la part du directeur,
d'abus intolérables, de brutalités de langage
et de traitement.
Voici des extraits de la lettre d'un élève
que publie l'A. O. F. du 17 septembre der-
nier :
A l'Ecole Normale d'Aix, on vit avec un
homme qui passe pour un grand négrophobe
et qui, vraiment, est pire qu'un négrier; 'pour
lui, le noir n'a aucun mérite, il est en tous
Points inférieur aux blancs. Nous essuyons
journellement des vexations sans nombre;
grâce à nous, M. le Directeur peut concré-
tiser ses leçons de psychologie et de sociolo-
gie. Quand nous avons des leçons stir l'or-
gueil, la vanité, l'imprévoyance, somme
toute, sur tout ce qui est vicenous servons
d'exemples.
Voilà comme notre éducation est faite à
Aix. Il faut être d'une bassesse sans nom,
pour ne pas se formaliser de ce qu'il dit.
Et après tout ce qu'on endure ici, que ga-
gne-t-on? On a le profit d'un rapport clan-
destin qui va vous desservir comme il faut
auprès du Gouverneur Général. Du reste,
l'Administration de l'A. O. F. accepte très
facilement les affirmations de M. te Direc-
teur, Aussi, il mène grand tapage. « Si vous
- ne faites - pas attention, dit-il, je vous ren.,
verrat chea vous, et vous serea révoqués com-
me G. et M. » Il conviendrait que le GOll-
vernement de l'A. O. F. ayant envoyé en
France des jeunes geni qui se sont distin-
gués par leur bonne conduite et leur travail,
se demande ait moins quelle est la cause
dit changement de conduite de- ses enfartts.
M. le Gouverneur Général Carde qui a
reçu également cette lettre fera certainement
une enquête qui s'impose car on ne aurait
tolérer, si ces griefs sont fondés, que nos in-
digènes soient maltraités et méprisés.
-–
L'escadre de la Méditerranée
Fa prenant possession du commandement en
rhef de l'osondre de la Méditerranée, le vice-
amiral Violette a adressé aux officiers, officiers
mécaniciens, quartiers-maîtres et marins un or-
dre du jour où il se proclame fier de la tAche
qui lui est conncc. « A nous, dit-il en termi-
nant, de faire que la marine française, bien que
modeste encore, soit du moins la mieux servie,
la plus apte à l'action, la plus ardente, la plus
digne d'admiration. J)
k la cenMnieR le illigeme
des clioniu il des Protectorats
0-0
M. André Hesse, ministre des Colonies,
sera entendu le 9 octobre par la Commis-
sion de l'Algérie et des colonies, il sera
accompagné de M. Alexandre Varenne. dé-
puté du Puy-de-Dôme, le nouveau gouver-
neur général de l'Indochine.
Les membres de la Commission ont été
spécialement invités à assister à cette
séance qui se réunira à 15 heures.
M. ANTÉRIOU A ALGER
---0-0--
M. Antériou, ministre des Pensions, est
arrivé aujourd'hui à Alger, à bord iiu Gou-
verneur-Général-Gueydon. Il est accompa-
gné de son chef de cabinet, M. Thomas et
de M. Fiori, député d'Alger.
M. Antériou va présider à Alger le con-
grès des mutilés de l'Afrique du Nord.
(Par dépêche).
8.. –-
Bravo l'Algérie !.
Depuis hier, la «( Société des Tramways
Algériens » délivre à chacun des élèves fré-
quentant les écoles d'enseignement primaire,
secondaire du professionnel qui en fait la
demande, une carte scolaire qui lui donne
droit à une réduction de tarif.
C'est là, évidemment, un très menu fait.
Mais les occasions ne sont pas si fréquentes,
de signaler que quelqu'un a fait quelque
chose de « pratique », d'immédiatement
utile, en faveur de la culture des jeunes
méninges françaises. (En écrivant cela, je
songe aux étudiants parisiens qui ont l'hé-
roïsme - le mot, je crois, n'est pas exagéré
j de servir des bocks entre les heures de
cours, pour pouvoir poursuivre leurs études
sans trop mourir de faim.)
L'Afrique du Nord, d'ailleurs, et notam-
ment l'Algérie, ce splendide département,
pourrait être, ce semble, donnée souvent en
exemple à la Métropole. Les œuvres d'en-
tr'aide sociale y paraissent animées de plus
de foi agissante (la seule sincère, comme on
sait) que dans notre chère vieille patrie. A
d'autres points de vue, les préjugés chenus
y sont moins en honneur que sur l'autre
bord de la Méditerranée. Et l'industriel, le
cultivateur s'y montrent peut-être plus avi-
des de progrès. Il y a, là-bas, quelque chose
de hardi, de jeune, qui fait plaisir à voir.
Beau sujet pour un romancier : Il Les
Colonies, fontaines de jouvence. »
R. L.
L'Académie française
et le Maréchal Lyautey
A la séance d'hier à laquelle étaient pré-
sents MM. de Nolhac, directeur en exer-
cice, Jonnart, chancelier, Doumic, secrétaire
perpétuel, Bourget, Brieux, Henri-Robert,
Cambon, le maréchal Joffre et Mgr Baudril-
lart, l'Académie a décidé de faire parvenir
au maréchal Lyautcy l'adresse suivante :
CI Au moment où le maréchal Lyautey quitte
le Maroc, l'Académie française envoie à son
glorieux confrère l'hommage de toute son ad-
miration pour l'œuvre coloniale si hautement
civilisatrice et française qu'il a accomplie au
cours de sa magnifique carrière, notamment
dans ce Maroc dont la France lui est en grande
partie redevable. »
LES FÊTES DU MOULOUD
-0-0-
A V occasion (les tlnC. du Mouloud, Mou-
lait Youssef s'est rendu hier solennellement
il la grande mosquée de nabat.
(Par défiche).
LE MAUVAIS TEMPS EN TUNISIE
Les orages se succèdent sans interrup-
tion depuis le début de la. semaine. Dans la
région de Gai-four, la grêle a causé des dé-
gâts importants aux cultures et aux bâti-
ments. (Par dépêche).
EN SYRIE
Le général Sarrail à la mosquée
de Beyrouth
La fêle de la naissance dit prophète Fe-
roume s'est déroulée sans incident à Bey-
routh et à DlWlaS. Le général Sarrail s'est
rendu, à l'issue (le la cérémonie, à la gran-
de mosquée de ne!lrouth, oh il a été reçu
par les chefs religieux.
(Par dépéche.)
De nouvelles opérations sont imminentes
Dans le Djebel Druse, les troupes fran-
(Ilisc. se sont remises en mouvement, les
opérations vont entrer dans une nouvelle
phase active.
(Par dépêche.)
La délimitation des frontières
turco-syrienne
-(,.0-
La délégation française composée de MM.
Alliert Surtout, ambassadeur do France ;
Desborde, chef du Cabinet, civil du haut
commissaire en Syrie et du colonel Mail-
les, adjoint technique, a repris hier à Cons-
tant inople, les négociations relatives il la
délimitation de» frontières turco-syricnncs
avec la délégation turque.
Au Cabinet militaire
de M. Alexandre Varenne
Le capitaine Foropon (Jean-Raphaftl-
Léon), du 218 régiment d'infanterie colo-
niale, a été désigné pour servir en activité
hors cadres au Cabinet militaire du gouver-
neur général de l'Indochine.
SUPERSTITIONS LOCALES ET COUTUMES
1 DE LI BIGE SI BA
00
Dans un travail adressé au Département
des Colonies, et qui sera publié dans les
Annales de Médecine et de Pharmacie
Coloniales, le médecin-major Muraz décrit
les curieuses superstitions locales et coutu-
mes de la race Sara, qui vitr au sud du
Tchad, en Afrique Equatoriale françaisc.
Cette étude est d'autant plus intéressante
que les Suras fournissent d excellents con-
tingents ipour les troupes indigènes. Ils ont
l'esprit guerrier et ont donné à notre armée
noire d'excellents soldats dont la plupart
se baitent actuellement au Maroc.
La religion des Saras est un ulélange
d'animisme et de déisme. « N' Di », c'est
Dieu qui représente la bonté, la puissance,
l'esprit créateur à côté duquel se place
Il Koi » l'esprit du mal, négateur et destruc-
teur, qui frUlppe les hommes de folie et ré-
pund la maladie et la mort. A la mort de
l'individu, l'aune s'éloigne de son corps
pour se réfugier dans un lieu inconnu ou
quelquefois comme chez M' Bayes-Moïssala,
sur des objets extérieurs (un arbre, un four-
ré) où elle se fixe par un phénomène de
inétemsoimatose ; on leur fait alors des of-
frandes comme à de véritables divinités.
Les Saras ont la notion du Bien et du Mal
et sont très sensibles à l'injustice. Les adhé-
rents d'une Société secrète Il les Hy enclos »
s'imposent des mortifications et des flagel-
lations pour chasser Il Koï ", le Diable, qui
habite leur chair. A la tin de l'initiation, ils
abandonnent danp la brousse les vêtements
d'herbes et d'écorces, ressemblant à une
peau de bête, dont ils étaient revêtus, céré-
monie symbolique signifiant l'expulsion de
l'esprit bestial, chassé par la purification
des pénitences volontaires.
On rencontre en pays Sara des peuplades
lotéfmistes - c'est-à-dire affiliées à un clan
animal. C'est ainsi que les M'Buyes ne fdht
la chasse ni ne parlent de certains animaux
comme la ipanthère, l'hyène, le chacal, de
même que quelques-uns d'entre eux ne tou-
chent pas à certains arbres parce que c'ost
leur » grand-père ». Le totuur peut donc
être animal ou végétal.
Une curieuse pratique de sorcellerie est
celle de l' « Homme-Lion », qui chasse le
gibier pendant le jour, l'homme et les ani-
maux domestiques en expéditions noctur-
nes. L'homme-fauve, recouvert d'une peau
de lion, est armé d'une griffe do deux ou
cinq branches, fixée à un manche de 50 cen-
timètres environ, d'une hache et de iplu-
sieurs couteaux de fer, à son épaule est sus-
pendue une trompe faite d'unc calebasse
très allongée, qu'il embouche pour imiter le
rugissement de la béte et mettre en fuite les
voisins de sa victime lorsqu'il chasse la
nuit dans le village.
Le Sara est polygame. Sa femme consti-
tue un capital car elle est achetée au moyen
d'une dot. Il est prolifique car on compte
en moyenne deux enfants par femme. Les
mères sont respectées par leurs enfants.
L'une d'elles commande aux autres épouses
et les morceaux de choix lui sont réserves.
L'exogamie est la règle car elle constitue
l'apport d'un capital étranger dans la fa-
mille. D'ailleurs, le Sara répugne aux
unions consanguines. Avant notre arrivée,
L'adultère était puni de mort - actuellement
on se contente d'une simple amende.
Les inarques ethniques des Saras consis-
tent en des tatouages faciaux formant par-
fois des cicatrices ehéloidiennes qui peuvent
servir de porte d'entrée au trypanosome de
la maladie du sommeil.
-$0-
M. Marcel Olivier va rentrer
-0
M. Marcel Olivier compte toujours se
rendre en France pour soumettre au minis-
tère des Colonies le nouveau iprogrnmme de
grands travaux dont la iGrando Ile attend
impatiemment la réalisation. En principe,
le (iouvemeur C.éaiéa-al doit s'embarquer à
destination de du Métropole aussitôt après
la clôture do la session « des DéJégations
économiques et financières i).
Il sera à Paris à la fin de l'année.
A l'Opéra
Une fête pour les blessés du Maroc
La Société chorale liégeoise « La Legia »
organise un grand concert au profit des
blessés du Maroc.
Co concert aura lieu le dimanche 11 octo-
bre, à trois heures, à l'Opéra, avec le con-
cours du trio de Maurice Dambois, violon-
celliste et de l'orchestre des Concerts Co-
lonne, sous la direction de M. Gabriel
Pierné.
Le baron de Gaiffier d'Uestroy, ambassa-
deur de Belgique, et le général Gouraud,
présideront cette manifestation artistique.
useine-inierieureelle colin colonial
S'intéressant aux efforts de nos colonies
cotonnieres, le Consoill général (j. la Seine-
Infôrieure a émis à l'unanimité île vœu
suivant :
Que des subventions sufnsank's ,¡)Om'
développer son programme soient accor-
dées à l'Association votonnière coloniale ;
Que l'exécution 'des travaux publies dans
nos colonics soit poussée avec activité, au
point de vue de lia construction d,.,:;; voies
ferrées die (pénétration, et de l'utilisation en
Afrique occidentale notammenl, dies ter-
rains favorables à la culture du colon :
Que dos encouragements soient donnés
aux populations indigènes en vue de lef
inciter il la culture du coton.
,
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des colonies
qu'à la date du 1Ar octobre 1925 le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 10.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le mouvement des brigades parties de
Kilfune
rante-huit heures, mais à la fin de la pre-
mière journée, les troupes s'installaient &
l'est de la transversale jalonnée comme
suit : UalJ-Kessil (1.707 mètres), Bab-Aoue-
renbal, Bub-Sidi-Abdallah, Aknoul (le poste
de commandement niuin), Bab-Ouizerl, le
djebel Thirouune, Uab-Tamgoux.
La flotte française
Des éléments de la division de l'amiral
Hallier, le Strasbourg et deux torpilleurs,
ont effectué 'e 28 et le 29 septembre lIes
lJ(\IJlh"lkrnl!n!:i des batteries et organisa-
tions rifaines de l'oued Lau (rivière de Che-
cliaouen;. A la suite de cc& tirs, des incen-
dies importantes ont été vus à terre.
L'aviation
L'aviation a effectue plus de (soixante
bombardements dans la journée d'avant-
hier. L'escadriille d'hydravions a attaqué
Tuzruu ; l'escadrille 37, ia keillu des Béni
Ouids.
Un confrère tué
M. Roginald Kann, du Temps, qui avait
repris du service comme lieutenant-colonel
de réservo, attaché à l'état-major du général
Naulin, a été tué d'une balle au flanc en se
portant vers les éléments avancés sur la
route d'Erkeur.
Par ses appels réitérés en faveur d'une
action décisive, notre confrère avait beau-
coup contribué à l'envoi au Maroc des for-
ces indispensables à la réussite des opéra-
tions.
Une importante soumission
La soumission d'El Jeriro, ancien lieute-
nant de Haisouli, serait prochaine. Le ré-
cent voyage à Tanger du colonel Orgaz et
de l'ancien ministre des Finances du califat
Ben Nuna aurait trait à cette soumission.
Les routes riiaines i..
Yoiei quclques détails sur le réseau rou-
tier construit par Abd el Knm en vue de
parer à notre olïensivo par un déplacement
junido de ses contingents.
Lo cœur de ce réseau est Ajdir d'où par-
tent trois routes principales : l'une vers
le Sud-Est, aboutissant à SiLli-Bou-Hekba ;
la seconde vers le Sud-Ouest, allant vera
Targuist ; la dernière se dirigeant vera
l'Ouest, suivant Ja côte de la Méditerranée
et la vallée de l'oued Laccu pour rejoindre
Chcchuouell, -.
Les deux premières routes s'épanouissent
en putte d'oie dont chaque extrémité abou-
tit iL Mahakma, commandement situé en
face de l'un de nos postes.
Le réseau partant de Sidi-Uou-Hekba se
divise en quatre .routes principales abou-
tissant : l'une à yah, ifaco à Hassi-Ouenza;
l'autre à Sakka, face à Ikissi-Mdlao ; la
troisième a Ain-Zohru, au nord do Belka.
cen ; la dernière à Akhoul, un de nos objec-
tifs devant kitfane.
Ull ussure que certaines de cos routes
seraient excellentes et bien construites,
permettant mome le passage tba l'artillerie
lourde. Pour confectionner cet important
reseau routier, Abd ed Krim aurait eu
recours à la inain-d'œuvi-e de prisonniers
espagnols.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Les llifains auraient eu, au cours (lue
combats du 23, u Morro-Yiejo et u Mal-
-
niussi. 2i.> nioi'ls, Ion! notamment le cuid
Allai llahch Allai, homme de confiance
d'Ab (Ici Krim. 11 paraîtrait que toutes les
l'einiin.s et enfants des tribus des Ueni-Ou-
riaguel et des lioukkouya auraient été con-
duits, par ordre d'Abd <•! Krim, chez les Go-
mara, à. l'est du pefion de Volez de-la-Go-
meru.
Tandis que les colonnes parties de XToro-
Yicju et de Malmussi oçi upaient avant-hier
malin les hauteurs de laramara, de Buy-
bar et de Palomas, une harka de partisans
parti.' d'Alrau occupait lmubaten, sur la
route dt! Sidi-Driss.
Le bombardement de Sidi-Driss avait >ur-
1 tollt pour but de détourner l'attention de
l'ennemi.
Pendant que les troupes espagnoles débar-
quées ii Alhueemas continuent leur marclie
sur Ajdir. dont, elles se rapprochent de plus
en plus, les escadres française et espagno-
le.' appuient le mouvement. La pression de
l'ennemi diminue sur le front de Tetouan.
D'un message qu'il a lancé du cuirassé
Mphniisc-XM, ancré dans la baie d'Alhu-
eemas. le général Primo de Rivera, après
avoir relaté que les troupes du général
San-.lurjo ont capturé les hauteurs d'Ame-
kran. ajoute ; A i-n i,,-
-t l.e village d'Ajdir, y compris la maison
d'Alul el Krim. est en flammes, et nos sol-
dats, massés sur les créles, des hauteurs
dWniekrnn, sont récompensés par un spec-
tacle surprenant. »
Un vœu à retenir
t>st celui émis par le Conseil général de
la Soin nie qui demande que tous les moyens
soient tnis en truvre pour vaincre il a résis-
tance qui retarde la paix au Maroc.
Avec les conseillers généraux de Ja Som-
me. nous nous demandons comment, après
avoir mis en mouvement des effectifs consi-
dérables lois que ceux qui ont exécuté ropé-
ration au nord de Kiffane on n'ait cvpér{,.'
qu'un simple élargissement, en un évontaiU
de 20 kilomètres (ir front sur ln ki:\nmL-treSi
de profondeur. I n communiqué nous ap-
prend la surprise de l'ennemi de, voir nos
forces oceiip.le djebel Timl'lwHI, les Ri-
fains ont dû être encore plus surpris de voir
ces 11 bataillons et tout ce qui les appuyait
ne pas avancer davantage contre, un ennemi
qui, d'après le même communiqué, a peui
réagi, se bornant A des résistances locales.
Nos grands chefs semblent, exécuter dcat
grandes manœuvres qu'ils surveillent et di
rigent de l'observatoire de Bou Moheris.
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