Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 septembre 1925 29 septembre 1925
Description : 1925/09/29 (A26,N145). 1925/09/29 (A26,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396992m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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Réémin « Ateuiitntiti : 34, Rue du Mont-Thàbor, PARIS-1" Niikm : LMJfM W-17
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OmM ( Etranger 120. Il. III »
On • abonne dom toaa let Bmtmux de poete et chez les prhdpaui UbrmirM
Vulgarisation intéressante
Les administrateurs militaires et civils de nos
colonies et parfois les colons eux-mêmes ont
tous, au cours de leur carrière, consulté
les deux livres de M. Arthur Girault,
l'éminent professeur à la Faculté de Droit de
Poitiers sur les Principes de colonisation et Je
législation coloniale. Cet ouvrage classique con-
tient mieux que des principes ; on y trouve la
documentation la plus complète de notre légis-
lation coloniale. Il fait foi en la matière.
Mais on sait que les programmes des exa-
mens sont de plus en plus chargés. et que la
paperasserie administrative augmente de jour
en jour ; le temps est donc de plus en plus
précieux pour les uns et pour les autres, aussi
je suis heureux de signaler aux futurs ad-
ministrateurs et aux administrateurs coloniaux la
publication par M. Henri Mariol, attaché au
Ministère des Colonies, d' un Abrégé de Légis-
lation Coloniale (lj à l'usage des candidats à
r emploi de rédacteur stagiaire à l'Administra-
tion Centrale du Ministère des Colonies
« Cet ouvrage paraît à une heure particuliè-
rement favorable, écrit dans la préface, M.
Edouard Daladier, hier encore ministre des
Colonies ; il permettra à tous ses lecteurs de
connaître rapidement le mécanisme de notre
Administration ainsi que le régime législatif,
économique et financ ier de nos Colonies. »
L'histoire et la géographie de nos Colonies
se trouvent réunies dans la première partie
avec d'autant plus de clarté que M. Henri
Mariol a déjà publié une remarquable Chrono-
logie coloniale analysée en son temps dans les
a Annales Coloniales ».
La seconde partie du livre expose le régime
économique et financier auquel sont actuelle-
ment soumises les colonies françaises.
Les budgets
Le budget colonial qui n'est qu'une fraction
rdu budget de rEtat, est réglé par le décret du
30 décembre 1912, en ce qui concerne les
services compris dans ce budget exécutés aux
Colonies et ce qui concerne les dépenses des
exercices clos est fixé par le décret du 23 juil-
let 1921.
Les usages locaux des Colonies ont été co-
difiés par le décret du 30 décembre 1912 en
OM formule applicable à toutes les colonies,
suffisamment souple pour s'adapter aux nécesai-
tés de chacune d'elles.
Budget colonial, budgets locaux et budgets
oommunaux règlent les opérations financières
des Colonies. La loi du 13 avril 1900 uni-
formisa la règle en mettant à la charge des
Colonies les dépenses civiles et de la gendar-
merie et en prévoyant que des contingents
courraient être imposés aux budgets locaux jus-
qu'à concurrence des dépenses militaires.
Les subventions accordées par l'Etat aux co-
lonies ne doivent être que des appoints extraor-
dinaires qui devaient diminuer, puis disparaître
peu à peu, tandis que les contingents imposés
par les dépenses nrlitaires augmenteraient pro-
gressivement.
Ce sont les inspecteur. des coloni es en mission
qui contrôlent l' administration et l' exécution du
budget colonial.
Quant à la loi du 17 juillet 1889, article
33, elle a autorisé le ministre des Colonies à
assurer l'exploitation provisoire du chemin de
fer et du port de la Réunion. Ce budget an-
nexe est rattaché pour ordre au budget de
F Etat et préparé par le directeur pour chaque
exercice.
L'autonomie financière des Colonies est dé-
terminée par l'article 33 de la loi de Finances du
13 avril 1900.
L' Indochine, l'A. 0. F. et l'A. E. F. ont
des budgets généraux, arrêtés par les Gouver-
neurs Généraux en Conseil de Gouvernement
et approuvés par décret, rendu sur le rapport du
ministre des Colonies.
Nous avons pour chaque colonie un budget
local, des budgets extraordinaires et des budgets
anime*
La préparation de ces budgets, leur exécution
sont assumées par les agents de l'ordre adminis-
tratif, et les colonies qui ont un Conseil Général
soumettent leur budget à l'approbation du Gou-
verneur après que cette assemblée a délibéré sur
le mode d'assiette et les règles de perception des
taxes et contributions autres que les droits de
douane. Les taxes et contributions de toute na-
ture votées par le Conseil Général sont définiti-
ves et deviennent exécutoires si elles n'ont pas
été annulées par décret.
Les Conseils du Contentieux remplissent aux
colonies l'office de Conseils de Préfecture.
Les Impôts
Les impôts directs sont de quotité aux colo-
nies et ils sont perçus sur rôle. L'impôt foncier,
l'impôt personnel (impôt de capitation), les im-
pôts indirects sont fixes et modifiés par décrets.
Notons que l'inmôt spécial aux étrangers n'exis-
te plus qu'à la Réunion et en Indochine, où il
est appliqué aux travailleurs immigrants (asia-
tiques et africains) et à Madagascar sous forme
de taxe de séjour sur les étrangers d'origine
asiatique et africaine.
Le régime des spiritueux a été modifié et défi-
nitivement fixé par la convention de Saint-Ger-
main-en-Laye du 10 septembre 1919 qui prohiba
la Tun i s i e,
sur toute l'Afrique, sauf l'Algérie, Union Sud-
le Maroc, la Lybie, l'Egypte et l'Union Sud-
Africaine l'importation, la circulation, la
vente et la détention des alcools de traite et de
leurs composés.
Le Bureau Central International, chargé de
(1) AbrSfjé rie Législation Coloniale, pnr Heml
Mariol, CI107. Rmilû Larue, éditeur, 11( rue Vic-
tor-Cousin Paris.
suivre l'application de ce régime créé par la
susdite convention, doit avoir fort à faire, car
il suffit de séjourner dans certaines de nos co-
lonies de la Côte Occidentale d'Afrique pour
se rendre compte de la vanité de ses efforts.
A la Côte d'Ivoire, entre autres, l'alcool de
traite, sous forme de rhum ou de gin, est com-
pris dans la ration des travailleurs sur les chan-
tiers forestiers.
Le régime douanier
Le régime douanier des Colonies fixé par la
loi du II janvier 1892 a été modifié et rem-
placé par la loi du 5 août 1913 pour les co-
lonies du premier groupe, dites assimilées. Les
colonies non assimilées : A. O. F., Togo,
A. E. F. (sauf le Gabon), Cameroun, Côte
des Somalis, Inde, Nouvelles-Hébrides, Océa-
nie, Saint-Pierre et Miquelon sont exclues du
régime de la loi du 11 janvier 1892, tableau E.
Des régimes spéciaux ont été prévus pour
certains produits tels que les maTs, cafés, ca-
caos et vanilles originaires des Nouvelles-Hé-
brides ; les sucres coloniaux ont été l'objet
d'une réglementation spéciale, a avoir été
plus ou moins modifiée, cette réglementation
subit maintenant les fluctuations de notre légis-
lation douanière pour être soumise en France à
un régime d'égalité avec les sucres de la mé-
tropole.
Les banques coloniales
Des banques coloniales, l'auteur fait l'his-
torique et en rappelle l'organisation dont l'ori-
gine remonte au 30 avril 1849 par la création
d'un établissement de prêt et d'escompte à la
Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, à
l'aide du prélèvement du huitième de l'indem-
nité accordée aux propriétaires d'esclaves, lors
de la suppression de l'esclavage dans ces co-
lonies.
A ces Banques va s'ajouter prochainement
la Banque d'émission de Madagascar, dont le
projet a été adopté par la Chambre en juillet
dernier.
Crédit agricole
Créé par le décret du 3J août 1863, le Cré-
dit Foncier colonial fait des prêts sur hypothè-
ques aux colonies, aux communes, aux parti-
culiers, prêts remboursables par annuités, par
analogie aux opérations du Crédit Foncier de
France.
Les prêts ne sont consentis aux particuliers
que dans les colonies françaises.
Le Crédit agricole proprement dit est réalisé
par les Banques coloniales.
Régime foncier
Le service de 1" Enregistrement et des Do-
maines administre aux colonies le domaine pu-
blic, et une législation particulière à chaque
colonie en a réglementé les différentes mé-
thodes. Le système des grandes concessions
créées en 1899 au Congo français a été modifié
par le décret du 20 juin 1910 ; depuis 1920,
les Sociétés ne conservent que l'affermage du
caoutchouc pour une période de 10 ans et sur
une surface plus restreinte (dix fois seulement
la surface des plantations aménagées ou en
exploitation régulière).
L'Administration coloniale
La troisième partie de l'ouvrage de M.
Henri Mariol est relative aux principaux or-
ganes de l'Administration coloniale, en tête
desquels se trouve le Ministère des Colonies,
dont la dernière réorganisation date du décret
du 1er août 1920 rendant applicable l' article
95 de la loi de Finances du 31 juillet 1920.
La répartition des différents services a été
faite par nature d' affaires.
Les lecteurs trouveront dans cette dernière
partie les statuts, les règlements auxquels est
astreint tout le personnel acbninistratif des Co-
lonies.
Le monde des affaires sera amplement ren-
seigné sur les modes d'adjudications et mar-
chés de travaux et de fournitures.
L'organisation administrative et judiciaire
de notre Empire colonial et le régime législa-
tif auquel elles sont soumises sont l'objet des
derniers chapitres.
Au sujet de la création du Gouvernement
Général de l'A. O. F., M. Henri Mariol ne
considère pas comme régulier le décret du 15
juin 1895 qui créait le Gouvernement Général
de l'A. O. F. sous prétexte que le Gouver-
neur Général résidant à Saint-Louis était en
même temps Gouverneur du Sénégal. Il ne
faut pas croire qu'il y élit, en réalité, quelque
chose de changé tant que le Gouverneur Géné-
ral résidant à Dakar ne sut pas se dégager des
contingences inévitables du Sénégal. Il a fallu
la création de la circonscription de Dakar et
dépendances pour que le Gouverneur Général
soit réellement libéré des Sénégalais propre-
ment dits. C'est bien le décret du 15 juin 1895
qui cTéa le Gouvernement Général de l'A. O.
F. avec M. E. Otaudié, inspecteur Général
des Colonies, comme premier titulaire.
Madagascar a bien un Gouverneur Général,
les décrets des 30 et 31 juillet 1897 lui ont
donné les mêmes pouvoirs qu'à celui de l'In-
dochine.
Sachons gré à M. Henri Mariol d'avoir pu-
blié un précis si documenté sous un faible vo-
lume. C'est ce qui en caractérise la valeur et
nous en fait conseiller la lecture à tous ceux
qui, à un degré quelconque, s'intéressent aux
questions coloniales intimement liées désormais
à l'avèitir et au relèvement de la métropole.
Maarice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
Le caoutChouc Il A. En Fe
–o*o––
Après avoir été longtemps défici-
A taires, les opérations de caoutchouc
sont redevenues rémunératrices et
compensent sensiblement les débours de cette
longue période critique, et si critique que les
Sociétés avaient déconseillé aux indigènes de
récolter le caoutchouc.
Songeons que de 2 ou 3 francs où ils
étaient tombés, les cours de ce produit se sont
progressivement et presque subitement rele-
vés pour atteindre, ou cours du jour, 23 à
25 francs. Il est vrai que ce qui était payé
jadis 1 fr. 50 à l'indigène lui est Payé ac-
tuellement 16 à 18 francs. Ce qui laisse tout
de même un bénéfice appréciable aux colons
congolais.
Et alors, nous voyons réapparaître fen-
gouement traditionnel. C'est à qui voudra
faire du caoutchouc et même en planter pour
imiter les Indochinois qui ont si bien réussi.
Certains présentement déclarent que, dans
V Oubangtti-Chari, il existe d'immenses espa-
ces libres, en dehors de la forêt proprement
dite, dont la formation géologique, la con-
figuration et le climat se prêteraient admira-
blement à la création de plantations de
caoutcl/ollc.
Que notre Afrique Equatoriale soit par
excellence un pays de caoutchouc, nul n'en
doute. Elle a largement fait ses preuves
sous ce rapport, mais son produit a forte-
ment été concurrencé par celui des planta-
tions d'Extrême-Orient.
La substitution de la forme crêpe aux
boules, a donné aux caoutchoucs congolais
une meilleure Place sur les marchés euro-
péens mais leur cotation est restée infé-
rieure.
Au caoutchouc sylvestre, l'on propose,
d'accord en cela avec VAdministration de
la Colonie, de substituer en Oubangui le
caoutchouc de plantation. Dans cette région,
ce n'est guère que le Manihot qui réussisse,
mais son rendement est très faible; 120 à
i 5o grammes de gomme sur des pieds en
pleine vigueur, et il ne donne qu'au bout de
la quatrième ou cinquième année.
Nous nous rappelons que dans le cahier
des charges des concessions de 1899, les
concessionnaires devaient planter un nombre
de pieds de caoutchouc proportionnel aux
tonnes exportées de la concession.
Ces plantations, toutes d'une très belle
venue, comme celles de la Kotto à Kassa,
se composaient surtout d'heveas. Plantés sans
considération du terrain, c'est-à-dire en plein
vent, ces arbres ne résistaient pas aux tor-
nades, et quand ils étaient sur le point de
produire, c'est-à-dire vers la septième année,
les vents les brisaient. Au Congo belge, des
agents de culture avaient guidé les colons
dans le choix des terrains et les plantations
n'avaient pas ces mécomptes. Quoi qu'il en
soit, les essaie de l'Administration de l'Ou-
bangui-Chari sont intéressants, mais combien
le caoutchouc serait-il plus rémunérateur s'il
était produit à proximité de la côte, dans Te
Moyen ou le Bas Congo, et libéré des énor-
mes frais de transport?
Comme pour le coton de l'A. O. F., c'est
à proximité des ports d'embarqlumnlt
qu'il faut, aidant que possible, installer les
plantations de caoutchouc appelées à sup-
pléer à la diminution du caoutchouc sylvestre
et à condition que ses tarifs ne soient pas
prohibitifs, le chemin de fer Brazzaville-
Océan permettra d'appravisianner de bon
caoutchouc congolais les marchés européens.
Remarquons toutefois, tour éviter les décep-
tions, que la culture du caoutchouc de plan-
tation exige pendant plusieurs années une
immobilisation des capitaux engagés et qu'il
faut pouvoir attendre.
Pour le bon renom de nos Colonies, les
affaires qu'on y traite ne doivent plus
courir le risque d'un échec : avant de les
poursuivre, il faut réfléchir, peser le pour et
le contre et ne s'engager qu'en toute connais-
sance de cause. Ce sont les trop nombreux
échecs d'affaires mal préparées, mal diri-
gées qui ont rendu timorés les capitaux fran-
çais et pour qu'ulle affaire coloniale. quel-
conque réussisse, il faut beaucoup de pru-
dence, et surtout beaucoup d'argent. Le
caoutchouc, bien exploité, doit rester une des
principales richesses de l'A. E. F.
Chartes Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
gères.
- .*$go
Inspection des colonies
--0-
MM. Merly (Chariles-Marie) et Cazaux
(Jacquos-Valontin), inspecteurs do 28 classe,
ont été promus dans le corps de l'inspec-
1ion (Jrs colonies au grade d'inspecteurs de
lm classa, pour compter du 2 octobre 1925.
–-–
ÉLÈVES-ADMINISTRATEURS
Les élèves brevetés de l'école coloniale dont
les noms suivent, ont été nommés élèves ad-
ministrateur dos colonies :
MM. Pineau (Maurice-Yves-Maroel) ; Mabille
(Charles-Daniel); Léger (Adrien-Emile-Amédée).
Ont été mis à la disposition :
1* Du gouverneur général de Madagascar :
MM. Pineau et Mnbille;
2" Du commissaire de la République au Came-
roun : M. léger.
Le Hartctil LYAUTEY
aille mimiivmmi le MarÕc
-0-0.-
A l'issue du Conseil hebdomadaire des di-
recteurs et chefs de Service du Protectorat,
réuni avant-hier matin, le maréchal Lyautey a
annoncé qu'étant donné le redressement opéré
par les récentes opérations militaires qui ont
refoulé l'apeasion rifaine au delà de la ligne
de nos postes avancés, il avait adressé au Gou-
vernement de la République une lettre par
laquelle il a demandé à être relevé de ses
fonctions de Résident Général.
Dans sa lettre au ministre des Affaires étran-
gères, le maréchal Lyautey a rappelé qu'il
avait déjà présenté cette demande en 1923 et
en 1924, à la suite des accidents de santé qu'il
avait subis ; mais il avait dû s'incliner devant
l'appel qui lui avait été fait, motivé précisé-
ment par la situation du Rif, dont ses rapports
signalaient la menace croissante.
Aujourd'hui que le péril est écarté, que la
situation du protectorat est rétablie telle qu'elle
était en avril dernier, le maréchal a estimé
qu'il pouvait, en toute sécurité de conscience,
demander à prendre un repos que son âge et
l'effort colonial qu'il donne depuis plus de
trente ans lui commandaient impérieusement
de prendre.
Les Annales Coloniales les premières. dans
leur numéro de jeudi dernier, publiaient les,
lignes suivantes :
Ayant appris de source sûre qu'aux ides
d'octobre, le maréchal Lyautey enverrait sa
démission de Résident Général de France au
Maroc. « ils 1) poussent la candidature de M.
Albert Sarraut à Rabat. Mais déjà, l'on dit
que M Th. Steeg, qui ne se plaît guère place
VenJôme, et regrette les ciels africains, aban-
donnerait volontiers le Ministère de la Justice
pour la Résidence Générale de France au
Maroc.
Elles annonçaient seulement l' arrivée de la
lettre du maréchal Lyautey pour le 1" octo-
bre. Cette lettre est de trois jours en avance.
Le maréchal Lyautey a été reçu avant-hier
en audience privée par le sultan.
Il s'est rendu hier soir par train spécial à
l'exploitation des mines de Kourigda qu'il a
visitées. Il doit être de retour à Rabat dans
la soirée du 29. Le Gouvernement n'a pas
l'intention de remplacer immédiatement -le
maréchal Lyautey.
Les candidatures possibles
Plusieurs noms sont mis en avant. Celui qui
semble réunir à la fois la sympathie de M.
Doumergue, président de la République, et
de M. Painlevé, président du Conseil, ainsi
que d'une grosse fraction des éléments modérés
du Sénat, est M. Steeg, ministre de la Justice
du cabinet Painlevé, et qui serait assez séduit
par la tâche à accomplir au Maroc.
Les amis de M. Albert Sarraut, qui atten-
dent impatiemment la mort du docteur Gau-
thier, sénateur de l' Aude, ancien ministre des
Travaux publics et de la Marine, pour voir
l'ancien Gouverneur de l' Indochine réaccéder
aux assemblées parlementaires avec un siège
curule, estiment qu'il est bien loin, faisant la
navette entre Constantinople et Angora, pour
préparer son élection, et, malgré les résultats
brillants déjà obtenus en Turquie par notre
éminent ambassadeur, ils voudraient le voir se
rapprocher et intriguent également pour qu'il
soit expédié à Rabat.
On pense aussi à M. PaulBoncour. dé-
puté du Tam, ancien ministre du Travail
dans le cabinet Monis et qui appartient depuis
bientôt dix ans au parti socialiste (S.F.I.O.).
Mais on ne sait encore dans quelles conditions
sa nomination serait envisagée par son parti.
N'oublions pas non plus que, depuis plu-
sieurs années, le général Messimy, sénateur de
l'Ain et président de la Commission des Co-
lonies du Sénat, a vu son nom cité avec sym-
pathie et à maintes reprises pour recueillir la
succession du maréchal Lyautey.
L'intérim
Il est probable que l'intérim de la Rési-
dence Générale sera confié au maréchal Pé-
tain. ce qui aura l'avantage indiscutable de
réunir sous l'autorité du même chef et l'action
militaire et l'action politique qu' on ne saurait
séparer sans risquer de compromettre le règle-
ment définitif de l'affaire du Rif.
LJŒuvre de Lyautey
Œuvre de guerrier et surtout œuvre d'admi-
nistrateur, grâce à quoi le Maroc est devenu
une de nos colonies les plus riches et les plus
prospères. Œuvre de pacificateur : faut-il rap-
peler qu' en 1915. en pleine guerre européenne,
le maréchal Lyautey, pour affirmer aux Ma-
rocains la sérénité de la force française, orga-
nisa à Casablanca une foire d'échantillons qui
remporta un immense succès > En 191b, une
seconde foire se tenait à Fez. En 1917, c est
à Rabat que se tint la troisième Exposition
économique marocaine. Depuis, le Maroc,
complément et sauvegarde de toute notre Afri-
que du Nord, n'a cessé de gTandir sous l'im-
pulsion à la fois pleine de hardiesse, de mé-
thode et de sens pratique de son Résident
Général.
Le Gouvernement de la République ne sau-
rait oublier les services rendus par le maréchal
Lyautey.
.1.
Départ de M. Viollette
0
M. Viollette, gouverneur général de l'Al-
gérie, n quitté Paris hier soir, à 21 h. 30,
se rendant à Marseille.
A la Chambre de Commerce
de Sain'i-Lows-du-Sénégal
00
Afin d'assurer la permanence de sa re-
présentation au sein du Conseil privé du
Sénégal qui a été réorganisé récemment, la
Chambre de Commerce de Saint-Louis du
Sénégal a désigné de nouveau son prési-
dent M. Dambougez comme membre du
Conseil Privé avec comme suppléant le se-
crétaire trésorier M. Gaubert.
A la suite de l'échange d'une longue cor-
respondance, la Chambre de Commerce a
été d'avis de demander que les bacaques
ou déchets de gommes soient exemptés du
droit de sortie.
Consultée sur les augmentations du prix
des opérations douanières supplémentaires,
la Chambre n'a pas fait d'objections au
projet d'arrété, à condition toutefois que
l'augmentation envisagée ne dépasse en au-
cun cas 50 0/0 du tarif actuellement en vi-
gueur.
L'Administration locale avait proposé les
chiffres suivants :
Pour les opérations de visite autorisées la
matinée des dimanches et jours fériée, par heu.
re et par agent. 15 Ir., pour toutes opérations
autorisées les après-midl des dimanches et jours
fériés, par heure et par agent, 25 fr. ; pour
les autres opérations par heure et par agent,
de 6 à 19 heures, 10 fr.; de 19 heures à 22 heures,
18 fr.; de 22 heures à 6 heures, 25 fr.
Sollicitée de prendre part à la création
d'une chaire de législation coloniale ii
l'IScoyle de législation professionnelle de Pa-
ris, 1G, rue de l'Abbaye, dirigée par M. Tou-
che, la Haute-Assemblée a exprimé son
regret de ne pouvoir, quant à présent, pren-
dre it sa charge les Irais de scolarité d'un
ou plusieurs boursiers à ladite école, au-
cune certitude n'étant fournie sur l'origine
des candidats, ni sur leur envoi au Sénégal
à la fin de leurs études.
Après les explications données par M.
Gaubcrt sur l'urgente nécessité de pourvoir
le service de la barre d'une vedette et les
observations présentées par MM. Gautier,
Videau et André Dqffart sur le préjudice
éprouvé par les chargeurs du fait de la non-
appropriation du wharf de la gare marine
et de ses alentours, la Chambre a prié son
président d'insister de nouveau auprès de
l'Adminislration locale pour la prise en sé-
rieuse considération de son vœu et sa réa-
lisation dans le plus court délai possible.
Le Ministre des Colonies, alors M. Dala-
dier, avait adressé au Lieutenant-Gouver-
neur de la Colonie une circulaire au sujet
de la revision douanière en préparation au
Ministère du Commerce ; la Chambre, con-
sultée par le Lieutenant-Gouverneur de la
Colonie, a émis l'avis suivant :
Considérant que les territoires de l'A. O.
F. ne sont pas soumis au régime douanier
métropolitain, et désirant le maintien du
staht qlW, la Chambre décide qu'il con-
vient de laisser aux organismes commer-
ciaux de la métropole, ayant des intérêts
au Sénégal et plus qualifiés pour se pro-
noncer sur la question, le soin d'apprécier
et d'indiquer les avantages ou inconvé-
nients devant résulter de l'extension à la
Colonie du régime de l'autonomie doua-
nière. Toutefois, l'assemblée n'est pas orp-
posée en principe il l'adoption très modifi-
cations que comporterait la doctrine d'assi-
milation douanière, inspiratrice de la loi de
1892 et susceptible d'accorder à chaque co-
lonie un régime qui concilie ses propres
intérêts et. ceux de la métropole.
La Chambre de Commerce de Saint-Louis
a clos la séance dont nous venons de résu-
mer les travaux par une protcstat il III con-
tre les retards éprouvés dans la réception
des colis postaux expédiés d'Europe.
Le 11 mai, des destinataires n'avaient
pas encore reçu des colis expédiés de Fran-
ce les 7, 13 et 18 mars !
Ces retards seraient imputables a la
Compagnie des Chargeurs Réunis.
Protestation bien vaine car sur toute la
Côte d'Afrique un minimum de trois mois
est de règle dans la réception des « pos-
taux » quand ils parviennent a leurs desti-
nataires.
A qui fnul-il apprendre que dans l'Admi-
nistration des Postes et Télégraphes mienne
réclamation n'est admise, aucun recours
n'est possible. Le client paie 1'1 1 ; • i « * très
cher, content 011 non.
Quelques exotismes
au Salon d'automne
--- 00
Abandonnant pour l'instant, ses peintures
cotoniates, Mme Suzanne Frémont a expose
au Salon d'Automne un tableau militaire :
Un jeune élève officier de réserve venant
de faire un stage à Saint-Cyr, en sort plein
d'entrain et d'espoir comme ceux dl"" jeunes
générations d'après-guerre, qui ont à nnir
d'égaler un jour (lointain, espérons-je), leurs
grands anciens sortis de cette Ecolo les
Degouttc, les Gounaud, les Naulin, chefs ac-
tuels de nôtre armée.
Après avoir parcouru les 19 salles do l'Ex-
position, on est ravi et surpris tout à la lois
de trouver un des rares portraits dignes de
ce nom, où l'on sent l'étude, le travail et
le souci de la ressemblance.
A côté, nous trouvons une jolie rlairière
avec une grosse plante aux Heurs rutilantes.
Tableau lumineux, aéré, dans le sous-bois, et
très heureux effet de perspective.
Chemin faisant, j'ai, au milieu d'un épou-
vantable nlhismc, découvert en tant (pie poin-
tures exotiques, une femme arabe prenant -on
« oaoua » et une rade africaine, de Mardiav.
Deux indigènes du Djebel Druse. par Dri-
vai, deux tableaux de Dedangon Garch, re-
présentant des noirs hommes et femmes
(école cubiste), mais pas trop déformé-;.
Eugène Devaux
A MADAGASCAR
Trop de discussions,
pas assez de réalisations
D'un de nos correspondants particuliers :
Au moment où les délégations financières
de Madagascar sont de nouveau réunies à
Tananarive, nous croyons pouvoir formuler
quelques critiques sur le manque de décision
dont les délégations précédentes ont fait
pieuve. Tant que cet organisme n'était que
provisoire et ne pouvait qu'émettre des vœux,
les inconvénients présentés par de nombreux
revirements d'opinion pouvaient être com-
pensés par une direction ferme adoptée par
l'Administration locale. Aujourd'hui que ces
délégations créées par décret ont une vie dé-
finitive. de pareilles hésitations peuvent
avoir de graves inconvénients, et en mettant
le Gouvernement Général de la Colonie dans
l'embarras, entraver le développement éco-
nomique de la Grande Ile. Quelques exem-
ples à ce sujet sont nécessaires :
Le projet du port de Tamatave est sur la
sellette depuis près de uuinze ans. Il est pé-
riodiquement promené de la Pointe Tanio à
Hastie et de Hastie à Tanio. Est-il fixé au-
jourd'hui ? Ce n'est pas sûr. Le chemin de
fer du Betsileo à la mer connut longtemps
pour son tracé les mêmes avatars. Il paraît
enfin fixé aujourd'hui, mais les discussions
continuent à propos de son aboutissement :
Manakara-Mananjary, d'autrea points encore
sont tour à tour préconisés, rejetés sans que
l'accord puisse se faire. Encore dans ces deux
cas peut-on comprendre que des intérêts in-
dividuels sont enscause, et dame, il est hu-
main que cc:- intérêts aient une certaine place
dans les préoccupations des délégués qui ont
à connaître de ces projets, mais que dire des
discussions concernant la construction d'un
hôpital modèle et d'une école de médecine à
Tananarive qui. des annéf's. - on dit dix
ans - firent voyager ces futurs bâtiments
dans divers quartiers de la capitale de la
Grande Ile, jusqu'au jour où l'Administra-
tion locale prenant une décision, planta les
fondations, ce qui. en supprimant le pro-
blème, tarit les discussions. Et il ne faudrait
pas croire que ces discussions, ces hésita-
tions ne concernant que des projets, soient
sans inconvénients.
L'Administration locale, en effet, pour don-
ner satisfaction à ces suggestions, nomme de
nouvelles commissions, prescrit de nouvelles
études, d'où frais importants. Le ministère
tenu au courant de ces faits ne peut évidem-
ment prendre position, d'où des retards dans
l'approbation des projets, retards qui ali-
mentent à leur tour et font rebondir la dis-
cussion.
Nous avons connaissance de ces mêmes
inconvénients au sujet de l'emprunt que la
colonie doit faire pour son outillage et ses
grands travaux : 300 millions, 50 millions,
to millions, ont leurs partisans sans qu'une
décision ferme soit prise, permettant au chef
de la colonie d'engager avec autorité les
pourparlers avec la Métiopole. Certes, ces
polémitpies sont J[.gitinH', nécessaires. Elles
témoignent du grand intérêt que les colons
et leurs représentants témoignent aux probtè.
mes vitaux soulevés par le progrès économi-
que de Madagascar. Mais une trop longue
indécision nuit sans contredit à la solution
et, en fin de compte, entrave ce progrès. Le
Gouverneur Général a besoin, pour faire
aboutir en France les légitimes revendica-
tions de la colonisation, du ferme appui de
tous ceux qui, avec tous les risques et les
aléas d'une pénible existence, contribuent là-
bas à la prospérité matérielle et à la gran-
deur morale de la France.
Moins de. discussions, plus de réalisations
sont à notre ..¡VIS néce.s.-ane- dans la Grande
Ile.
Congrès International du Paludisme
0
Le premier Congrès International du Pa-
ludisme se tiendra à Home, du 4 au fi oc-
tobre prochain, sous le haut patronage du
Gouvernement du Royaume d'Italie.
Son Comité exécutif serialogues italien- les plu- distingués, parmi
lesquels nous citerons le président : M. Mar-
chiafava, les vice-présidents : Y. Ascoli, et
A. Bignami, les sécrétaitgénéraux C.
Bastianelli et A. Xazari.
De nombreux délégué- étrangers assiste-
ront à cette manifestation scientifique. La
France y sera représentée par M. le profes-
seur Marchoux de l'Institut l'asteur et le
docteur Abbatucci, de l'Inspection Générale
du Service de. Santé des Colonies.
ILa question du paludisme est une de cel-
les inscrites à l'ordre du iour du programme.
sanitaire des colonies françaises qui, la Nou-
velle-Calédonie exceptée, sont toute- tou-
chées par l'endémie p-ah^tie. M. André, lies-
se. ministre des Colonies, s'e.st déjà inquiété
de cette situation en demandant à la Société,
de Pathologie exotique de nommer une Com-
mission chargée de préciser dans quelles con-
ditions doit être actuellement organisée la
lutte antimalarique. Le Congrès de Rome ap-
portera à son tour des vues nouvelles sur c«ï
problème qui se trouve parmi les plus ardus
que l'hygiène et la piophvlaxie ont à rsou.
die.
A L'OFFICIEL
--0-0-
VMS Al X IMTORT VI I'1 Ps 1T M'\ EXPORTATEURS
Tunisie
Suppression du tirait de sortie awlieabla
au [rmrirj'i,' ,!,̃ Munster
1 .e droit tle >!irl.ie le l*i p. 100 ri 1/ FIIHYRCM ap-
I ii' able au lr<•nia.jf de Mun-ter es! supprime.
)')<>!•. ;biho 11 d'importation
l/iinpt>rtati<.u et, ie ttuu-it des oiseaux de
basso-eour de toutes es] tve-. vivants eu morts,
de ton le oiiiine sont nivhit'es en Tunisie.-
t>tte prohibition lie -,'applique pas aux oi-
seaux de nasse onr 'II provenance le France
ou d'Algérie.
-. - ..- .-.-. -- - ..- .- .-.-.-. -- .- .- - --.-.-.-. -- -- -- - .-.-.-.-.-.-.-.- .- .- -- -- -- - -- - - -- -- - --- - -- -- - - - - - - - - -
- -.d d inrinr di a
Les Annales Coloniales
--- JOURNAL UOTIDIEN
LU AtTKLtt PUMJÉ» PAI -LES AMKALVOOUMU1JB" tour LA HUmÉH
mmzàmw PU WWM
LmAnmntm tiRMtm M mml rwçmm mu flwin émjmrmt«iémm\mA§mmm AMfcK
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEFREL et L.-G. THÉBAULT
Réémin « Ateuiitntiti : 34, Rue du Mont-Thàbor, PARIS-1" Niikm : LMJfM W-17
aiellEMMTS -- i 'Prams « Gwonwo. Un la i sets S mit
•lîftî iAJ ii2fH5ESi2v# L ( § %;aru» «* Coionies. 80 • 45 t 15 »
OmM ( Etranger 120. Il. III »
On • abonne dom toaa let Bmtmux de poete et chez les prhdpaui UbrmirM
Vulgarisation intéressante
Les administrateurs militaires et civils de nos
colonies et parfois les colons eux-mêmes ont
tous, au cours de leur carrière, consulté
les deux livres de M. Arthur Girault,
l'éminent professeur à la Faculté de Droit de
Poitiers sur les Principes de colonisation et Je
législation coloniale. Cet ouvrage classique con-
tient mieux que des principes ; on y trouve la
documentation la plus complète de notre légis-
lation coloniale. Il fait foi en la matière.
Mais on sait que les programmes des exa-
mens sont de plus en plus chargés. et que la
paperasserie administrative augmente de jour
en jour ; le temps est donc de plus en plus
précieux pour les uns et pour les autres, aussi
je suis heureux de signaler aux futurs ad-
ministrateurs et aux administrateurs coloniaux la
publication par M. Henri Mariol, attaché au
Ministère des Colonies, d' un Abrégé de Légis-
lation Coloniale (lj à l'usage des candidats à
r emploi de rédacteur stagiaire à l'Administra-
tion Centrale du Ministère des Colonies
« Cet ouvrage paraît à une heure particuliè-
rement favorable, écrit dans la préface, M.
Edouard Daladier, hier encore ministre des
Colonies ; il permettra à tous ses lecteurs de
connaître rapidement le mécanisme de notre
Administration ainsi que le régime législatif,
économique et financ ier de nos Colonies. »
L'histoire et la géographie de nos Colonies
se trouvent réunies dans la première partie
avec d'autant plus de clarté que M. Henri
Mariol a déjà publié une remarquable Chrono-
logie coloniale analysée en son temps dans les
a Annales Coloniales ».
La seconde partie du livre expose le régime
économique et financier auquel sont actuelle-
ment soumises les colonies françaises.
Les budgets
Le budget colonial qui n'est qu'une fraction
rdu budget de rEtat, est réglé par le décret du
30 décembre 1912, en ce qui concerne les
services compris dans ce budget exécutés aux
Colonies et ce qui concerne les dépenses des
exercices clos est fixé par le décret du 23 juil-
let 1921.
Les usages locaux des Colonies ont été co-
difiés par le décret du 30 décembre 1912 en
OM formule applicable à toutes les colonies,
suffisamment souple pour s'adapter aux nécesai-
tés de chacune d'elles.
Budget colonial, budgets locaux et budgets
oommunaux règlent les opérations financières
des Colonies. La loi du 13 avril 1900 uni-
formisa la règle en mettant à la charge des
Colonies les dépenses civiles et de la gendar-
merie et en prévoyant que des contingents
courraient être imposés aux budgets locaux jus-
qu'à concurrence des dépenses militaires.
Les subventions accordées par l'Etat aux co-
lonies ne doivent être que des appoints extraor-
dinaires qui devaient diminuer, puis disparaître
peu à peu, tandis que les contingents imposés
par les dépenses nrlitaires augmenteraient pro-
gressivement.
Ce sont les inspecteur. des coloni es en mission
qui contrôlent l' administration et l' exécution du
budget colonial.
Quant à la loi du 17 juillet 1889, article
33, elle a autorisé le ministre des Colonies à
assurer l'exploitation provisoire du chemin de
fer et du port de la Réunion. Ce budget an-
nexe est rattaché pour ordre au budget de
F Etat et préparé par le directeur pour chaque
exercice.
L'autonomie financière des Colonies est dé-
terminée par l'article 33 de la loi de Finances du
13 avril 1900.
L' Indochine, l'A. 0. F. et l'A. E. F. ont
des budgets généraux, arrêtés par les Gouver-
neurs Généraux en Conseil de Gouvernement
et approuvés par décret, rendu sur le rapport du
ministre des Colonies.
Nous avons pour chaque colonie un budget
local, des budgets extraordinaires et des budgets
anime*
La préparation de ces budgets, leur exécution
sont assumées par les agents de l'ordre adminis-
tratif, et les colonies qui ont un Conseil Général
soumettent leur budget à l'approbation du Gou-
verneur après que cette assemblée a délibéré sur
le mode d'assiette et les règles de perception des
taxes et contributions autres que les droits de
douane. Les taxes et contributions de toute na-
ture votées par le Conseil Général sont définiti-
ves et deviennent exécutoires si elles n'ont pas
été annulées par décret.
Les Conseils du Contentieux remplissent aux
colonies l'office de Conseils de Préfecture.
Les Impôts
Les impôts directs sont de quotité aux colo-
nies et ils sont perçus sur rôle. L'impôt foncier,
l'impôt personnel (impôt de capitation), les im-
pôts indirects sont fixes et modifiés par décrets.
Notons que l'inmôt spécial aux étrangers n'exis-
te plus qu'à la Réunion et en Indochine, où il
est appliqué aux travailleurs immigrants (asia-
tiques et africains) et à Madagascar sous forme
de taxe de séjour sur les étrangers d'origine
asiatique et africaine.
Le régime des spiritueux a été modifié et défi-
nitivement fixé par la convention de Saint-Ger-
main-en-Laye du 10 septembre 1919 qui prohiba
la Tun i s i e,
sur toute l'Afrique, sauf l'Algérie, Union Sud-
le Maroc, la Lybie, l'Egypte et l'Union Sud-
Africaine l'importation, la circulation, la
vente et la détention des alcools de traite et de
leurs composés.
Le Bureau Central International, chargé de
(1) AbrSfjé rie Législation Coloniale, pnr Heml
Mariol, CI107. Rmilû Larue, éditeur, 11( rue Vic-
tor-Cousin Paris.
suivre l'application de ce régime créé par la
susdite convention, doit avoir fort à faire, car
il suffit de séjourner dans certaines de nos co-
lonies de la Côte Occidentale d'Afrique pour
se rendre compte de la vanité de ses efforts.
A la Côte d'Ivoire, entre autres, l'alcool de
traite, sous forme de rhum ou de gin, est com-
pris dans la ration des travailleurs sur les chan-
tiers forestiers.
Le régime douanier
Le régime douanier des Colonies fixé par la
loi du II janvier 1892 a été modifié et rem-
placé par la loi du 5 août 1913 pour les co-
lonies du premier groupe, dites assimilées. Les
colonies non assimilées : A. O. F., Togo,
A. E. F. (sauf le Gabon), Cameroun, Côte
des Somalis, Inde, Nouvelles-Hébrides, Océa-
nie, Saint-Pierre et Miquelon sont exclues du
régime de la loi du 11 janvier 1892, tableau E.
Des régimes spéciaux ont été prévus pour
certains produits tels que les maTs, cafés, ca-
caos et vanilles originaires des Nouvelles-Hé-
brides ; les sucres coloniaux ont été l'objet
d'une réglementation spéciale, a avoir été
plus ou moins modifiée, cette réglementation
subit maintenant les fluctuations de notre légis-
lation douanière pour être soumise en France à
un régime d'égalité avec les sucres de la mé-
tropole.
Les banques coloniales
Des banques coloniales, l'auteur fait l'his-
torique et en rappelle l'organisation dont l'ori-
gine remonte au 30 avril 1849 par la création
d'un établissement de prêt et d'escompte à la
Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, à
l'aide du prélèvement du huitième de l'indem-
nité accordée aux propriétaires d'esclaves, lors
de la suppression de l'esclavage dans ces co-
lonies.
A ces Banques va s'ajouter prochainement
la Banque d'émission de Madagascar, dont le
projet a été adopté par la Chambre en juillet
dernier.
Crédit agricole
Créé par le décret du 3J août 1863, le Cré-
dit Foncier colonial fait des prêts sur hypothè-
ques aux colonies, aux communes, aux parti-
culiers, prêts remboursables par annuités, par
analogie aux opérations du Crédit Foncier de
France.
Les prêts ne sont consentis aux particuliers
que dans les colonies françaises.
Le Crédit agricole proprement dit est réalisé
par les Banques coloniales.
Régime foncier
Le service de 1" Enregistrement et des Do-
maines administre aux colonies le domaine pu-
blic, et une législation particulière à chaque
colonie en a réglementé les différentes mé-
thodes. Le système des grandes concessions
créées en 1899 au Congo français a été modifié
par le décret du 20 juin 1910 ; depuis 1920,
les Sociétés ne conservent que l'affermage du
caoutchouc pour une période de 10 ans et sur
une surface plus restreinte (dix fois seulement
la surface des plantations aménagées ou en
exploitation régulière).
L'Administration coloniale
La troisième partie de l'ouvrage de M.
Henri Mariol est relative aux principaux or-
ganes de l'Administration coloniale, en tête
desquels se trouve le Ministère des Colonies,
dont la dernière réorganisation date du décret
du 1er août 1920 rendant applicable l' article
95 de la loi de Finances du 31 juillet 1920.
La répartition des différents services a été
faite par nature d' affaires.
Les lecteurs trouveront dans cette dernière
partie les statuts, les règlements auxquels est
astreint tout le personnel acbninistratif des Co-
lonies.
Le monde des affaires sera amplement ren-
seigné sur les modes d'adjudications et mar-
chés de travaux et de fournitures.
L'organisation administrative et judiciaire
de notre Empire colonial et le régime législa-
tif auquel elles sont soumises sont l'objet des
derniers chapitres.
Au sujet de la création du Gouvernement
Général de l'A. O. F., M. Henri Mariol ne
considère pas comme régulier le décret du 15
juin 1895 qui créait le Gouvernement Général
de l'A. O. F. sous prétexte que le Gouver-
neur Général résidant à Saint-Louis était en
même temps Gouverneur du Sénégal. Il ne
faut pas croire qu'il y élit, en réalité, quelque
chose de changé tant que le Gouverneur Géné-
ral résidant à Dakar ne sut pas se dégager des
contingences inévitables du Sénégal. Il a fallu
la création de la circonscription de Dakar et
dépendances pour que le Gouverneur Général
soit réellement libéré des Sénégalais propre-
ment dits. C'est bien le décret du 15 juin 1895
qui cTéa le Gouvernement Général de l'A. O.
F. avec M. E. Otaudié, inspecteur Général
des Colonies, comme premier titulaire.
Madagascar a bien un Gouverneur Général,
les décrets des 30 et 31 juillet 1897 lui ont
donné les mêmes pouvoirs qu'à celui de l'In-
dochine.
Sachons gré à M. Henri Mariol d'avoir pu-
blié un précis si documenté sous un faible vo-
lume. C'est ce qui en caractérise la valeur et
nous en fait conseiller la lecture à tous ceux
qui, à un degré quelconque, s'intéressent aux
questions coloniales intimement liées désormais
à l'avèitir et au relèvement de la métropole.
Maarice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
Le caoutChouc Il A. En Fe
–o*o––
Après avoir été longtemps défici-
A taires, les opérations de caoutchouc
sont redevenues rémunératrices et
compensent sensiblement les débours de cette
longue période critique, et si critique que les
Sociétés avaient déconseillé aux indigènes de
récolter le caoutchouc.
Songeons que de 2 ou 3 francs où ils
étaient tombés, les cours de ce produit se sont
progressivement et presque subitement rele-
vés pour atteindre, ou cours du jour, 23 à
25 francs. Il est vrai que ce qui était payé
jadis 1 fr. 50 à l'indigène lui est Payé ac-
tuellement 16 à 18 francs. Ce qui laisse tout
de même un bénéfice appréciable aux colons
congolais.
Et alors, nous voyons réapparaître fen-
gouement traditionnel. C'est à qui voudra
faire du caoutchouc et même en planter pour
imiter les Indochinois qui ont si bien réussi.
Certains présentement déclarent que, dans
V Oubangtti-Chari, il existe d'immenses espa-
ces libres, en dehors de la forêt proprement
dite, dont la formation géologique, la con-
figuration et le climat se prêteraient admira-
blement à la création de plantations de
caoutcl/ollc.
Que notre Afrique Equatoriale soit par
excellence un pays de caoutchouc, nul n'en
doute. Elle a largement fait ses preuves
sous ce rapport, mais son produit a forte-
ment été concurrencé par celui des planta-
tions d'Extrême-Orient.
La substitution de la forme crêpe aux
boules, a donné aux caoutchoucs congolais
une meilleure Place sur les marchés euro-
péens mais leur cotation est restée infé-
rieure.
Au caoutchouc sylvestre, l'on propose,
d'accord en cela avec VAdministration de
la Colonie, de substituer en Oubangui le
caoutchouc de plantation. Dans cette région,
ce n'est guère que le Manihot qui réussisse,
mais son rendement est très faible; 120 à
i 5o grammes de gomme sur des pieds en
pleine vigueur, et il ne donne qu'au bout de
la quatrième ou cinquième année.
Nous nous rappelons que dans le cahier
des charges des concessions de 1899, les
concessionnaires devaient planter un nombre
de pieds de caoutchouc proportionnel aux
tonnes exportées de la concession.
Ces plantations, toutes d'une très belle
venue, comme celles de la Kotto à Kassa,
se composaient surtout d'heveas. Plantés sans
considération du terrain, c'est-à-dire en plein
vent, ces arbres ne résistaient pas aux tor-
nades, et quand ils étaient sur le point de
produire, c'est-à-dire vers la septième année,
les vents les brisaient. Au Congo belge, des
agents de culture avaient guidé les colons
dans le choix des terrains et les plantations
n'avaient pas ces mécomptes. Quoi qu'il en
soit, les essaie de l'Administration de l'Ou-
bangui-Chari sont intéressants, mais combien
le caoutchouc serait-il plus rémunérateur s'il
était produit à proximité de la côte, dans Te
Moyen ou le Bas Congo, et libéré des énor-
mes frais de transport?
Comme pour le coton de l'A. O. F., c'est
à proximité des ports d'embarqlumnlt
qu'il faut, aidant que possible, installer les
plantations de caoutchouc appelées à sup-
pléer à la diminution du caoutchouc sylvestre
et à condition que ses tarifs ne soient pas
prohibitifs, le chemin de fer Brazzaville-
Océan permettra d'appravisianner de bon
caoutchouc congolais les marchés européens.
Remarquons toutefois, tour éviter les décep-
tions, que la culture du caoutchouc de plan-
tation exige pendant plusieurs années une
immobilisation des capitaux engagés et qu'il
faut pouvoir attendre.
Pour le bon renom de nos Colonies, les
affaires qu'on y traite ne doivent plus
courir le risque d'un échec : avant de les
poursuivre, il faut réfléchir, peser le pour et
le contre et ne s'engager qu'en toute connais-
sance de cause. Ce sont les trop nombreux
échecs d'affaires mal préparées, mal diri-
gées qui ont rendu timorés les capitaux fran-
çais et pour qu'ulle affaire coloniale. quel-
conque réussisse, il faut beaucoup de pru-
dence, et surtout beaucoup d'argent. Le
caoutchouc, bien exploité, doit rester une des
principales richesses de l'A. E. F.
Chartes Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
gères.
- .*$go
Inspection des colonies
--0-
MM. Merly (Chariles-Marie) et Cazaux
(Jacquos-Valontin), inspecteurs do 28 classe,
ont été promus dans le corps de l'inspec-
1ion (Jrs colonies au grade d'inspecteurs de
lm classa, pour compter du 2 octobre 1925.
–-–
ÉLÈVES-ADMINISTRATEURS
Les élèves brevetés de l'école coloniale dont
les noms suivent, ont été nommés élèves ad-
ministrateur dos colonies :
MM. Pineau (Maurice-Yves-Maroel) ; Mabille
(Charles-Daniel); Léger (Adrien-Emile-Amédée).
Ont été mis à la disposition :
1* Du gouverneur général de Madagascar :
MM. Pineau et Mnbille;
2" Du commissaire de la République au Came-
roun : M. léger.
Le Hartctil LYAUTEY
aille mimiivmmi le MarÕc
-0-0.-
A l'issue du Conseil hebdomadaire des di-
recteurs et chefs de Service du Protectorat,
réuni avant-hier matin, le maréchal Lyautey a
annoncé qu'étant donné le redressement opéré
par les récentes opérations militaires qui ont
refoulé l'apeasion rifaine au delà de la ligne
de nos postes avancés, il avait adressé au Gou-
vernement de la République une lettre par
laquelle il a demandé à être relevé de ses
fonctions de Résident Général.
Dans sa lettre au ministre des Affaires étran-
gères, le maréchal Lyautey a rappelé qu'il
avait déjà présenté cette demande en 1923 et
en 1924, à la suite des accidents de santé qu'il
avait subis ; mais il avait dû s'incliner devant
l'appel qui lui avait été fait, motivé précisé-
ment par la situation du Rif, dont ses rapports
signalaient la menace croissante.
Aujourd'hui que le péril est écarté, que la
situation du protectorat est rétablie telle qu'elle
était en avril dernier, le maréchal a estimé
qu'il pouvait, en toute sécurité de conscience,
demander à prendre un repos que son âge et
l'effort colonial qu'il donne depuis plus de
trente ans lui commandaient impérieusement
de prendre.
Les Annales Coloniales les premières. dans
leur numéro de jeudi dernier, publiaient les,
lignes suivantes :
Ayant appris de source sûre qu'aux ides
d'octobre, le maréchal Lyautey enverrait sa
démission de Résident Général de France au
Maroc. « ils 1) poussent la candidature de M.
Albert Sarraut à Rabat. Mais déjà, l'on dit
que M Th. Steeg, qui ne se plaît guère place
VenJôme, et regrette les ciels africains, aban-
donnerait volontiers le Ministère de la Justice
pour la Résidence Générale de France au
Maroc.
Elles annonçaient seulement l' arrivée de la
lettre du maréchal Lyautey pour le 1" octo-
bre. Cette lettre est de trois jours en avance.
Le maréchal Lyautey a été reçu avant-hier
en audience privée par le sultan.
Il s'est rendu hier soir par train spécial à
l'exploitation des mines de Kourigda qu'il a
visitées. Il doit être de retour à Rabat dans
la soirée du 29. Le Gouvernement n'a pas
l'intention de remplacer immédiatement -le
maréchal Lyautey.
Les candidatures possibles
Plusieurs noms sont mis en avant. Celui qui
semble réunir à la fois la sympathie de M.
Doumergue, président de la République, et
de M. Painlevé, président du Conseil, ainsi
que d'une grosse fraction des éléments modérés
du Sénat, est M. Steeg, ministre de la Justice
du cabinet Painlevé, et qui serait assez séduit
par la tâche à accomplir au Maroc.
Les amis de M. Albert Sarraut, qui atten-
dent impatiemment la mort du docteur Gau-
thier, sénateur de l' Aude, ancien ministre des
Travaux publics et de la Marine, pour voir
l'ancien Gouverneur de l' Indochine réaccéder
aux assemblées parlementaires avec un siège
curule, estiment qu'il est bien loin, faisant la
navette entre Constantinople et Angora, pour
préparer son élection, et, malgré les résultats
brillants déjà obtenus en Turquie par notre
éminent ambassadeur, ils voudraient le voir se
rapprocher et intriguent également pour qu'il
soit expédié à Rabat.
On pense aussi à M. PaulBoncour. dé-
puté du Tam, ancien ministre du Travail
dans le cabinet Monis et qui appartient depuis
bientôt dix ans au parti socialiste (S.F.I.O.).
Mais on ne sait encore dans quelles conditions
sa nomination serait envisagée par son parti.
N'oublions pas non plus que, depuis plu-
sieurs années, le général Messimy, sénateur de
l'Ain et président de la Commission des Co-
lonies du Sénat, a vu son nom cité avec sym-
pathie et à maintes reprises pour recueillir la
succession du maréchal Lyautey.
L'intérim
Il est probable que l'intérim de la Rési-
dence Générale sera confié au maréchal Pé-
tain. ce qui aura l'avantage indiscutable de
réunir sous l'autorité du même chef et l'action
militaire et l'action politique qu' on ne saurait
séparer sans risquer de compromettre le règle-
ment définitif de l'affaire du Rif.
LJŒuvre de Lyautey
Œuvre de guerrier et surtout œuvre d'admi-
nistrateur, grâce à quoi le Maroc est devenu
une de nos colonies les plus riches et les plus
prospères. Œuvre de pacificateur : faut-il rap-
peler qu' en 1915. en pleine guerre européenne,
le maréchal Lyautey, pour affirmer aux Ma-
rocains la sérénité de la force française, orga-
nisa à Casablanca une foire d'échantillons qui
remporta un immense succès > En 191b, une
seconde foire se tenait à Fez. En 1917, c est
à Rabat que se tint la troisième Exposition
économique marocaine. Depuis, le Maroc,
complément et sauvegarde de toute notre Afri-
que du Nord, n'a cessé de gTandir sous l'im-
pulsion à la fois pleine de hardiesse, de mé-
thode et de sens pratique de son Résident
Général.
Le Gouvernement de la République ne sau-
rait oublier les services rendus par le maréchal
Lyautey.
.1.
Départ de M. Viollette
0
M. Viollette, gouverneur général de l'Al-
gérie, n quitté Paris hier soir, à 21 h. 30,
se rendant à Marseille.
A la Chambre de Commerce
de Sain'i-Lows-du-Sénégal
00
Afin d'assurer la permanence de sa re-
présentation au sein du Conseil privé du
Sénégal qui a été réorganisé récemment, la
Chambre de Commerce de Saint-Louis du
Sénégal a désigné de nouveau son prési-
dent M. Dambougez comme membre du
Conseil Privé avec comme suppléant le se-
crétaire trésorier M. Gaubert.
A la suite de l'échange d'une longue cor-
respondance, la Chambre de Commerce a
été d'avis de demander que les bacaques
ou déchets de gommes soient exemptés du
droit de sortie.
Consultée sur les augmentations du prix
des opérations douanières supplémentaires,
la Chambre n'a pas fait d'objections au
projet d'arrété, à condition toutefois que
l'augmentation envisagée ne dépasse en au-
cun cas 50 0/0 du tarif actuellement en vi-
gueur.
L'Administration locale avait proposé les
chiffres suivants :
Pour les opérations de visite autorisées la
matinée des dimanches et jours fériée, par heu.
re et par agent. 15 Ir., pour toutes opérations
autorisées les après-midl des dimanches et jours
fériés, par heure et par agent, 25 fr. ; pour
les autres opérations par heure et par agent,
de 6 à 19 heures, 10 fr.; de 19 heures à 22 heures,
18 fr.; de 22 heures à 6 heures, 25 fr.
Sollicitée de prendre part à la création
d'une chaire de législation coloniale ii
l'IScoyle de législation professionnelle de Pa-
ris, 1G, rue de l'Abbaye, dirigée par M. Tou-
che, la Haute-Assemblée a exprimé son
regret de ne pouvoir, quant à présent, pren-
dre it sa charge les Irais de scolarité d'un
ou plusieurs boursiers à ladite école, au-
cune certitude n'étant fournie sur l'origine
des candidats, ni sur leur envoi au Sénégal
à la fin de leurs études.
Après les explications données par M.
Gaubcrt sur l'urgente nécessité de pourvoir
le service de la barre d'une vedette et les
observations présentées par MM. Gautier,
Videau et André Dqffart sur le préjudice
éprouvé par les chargeurs du fait de la non-
appropriation du wharf de la gare marine
et de ses alentours, la Chambre a prié son
président d'insister de nouveau auprès de
l'Adminislration locale pour la prise en sé-
rieuse considération de son vœu et sa réa-
lisation dans le plus court délai possible.
Le Ministre des Colonies, alors M. Dala-
dier, avait adressé au Lieutenant-Gouver-
neur de la Colonie une circulaire au sujet
de la revision douanière en préparation au
Ministère du Commerce ; la Chambre, con-
sultée par le Lieutenant-Gouverneur de la
Colonie, a émis l'avis suivant :
Considérant que les territoires de l'A. O.
F. ne sont pas soumis au régime douanier
métropolitain, et désirant le maintien du
staht qlW, la Chambre décide qu'il con-
vient de laisser aux organismes commer-
ciaux de la métropole, ayant des intérêts
au Sénégal et plus qualifiés pour se pro-
noncer sur la question, le soin d'apprécier
et d'indiquer les avantages ou inconvé-
nients devant résulter de l'extension à la
Colonie du régime de l'autonomie doua-
nière. Toutefois, l'assemblée n'est pas orp-
posée en principe il l'adoption très modifi-
cations que comporterait la doctrine d'assi-
milation douanière, inspiratrice de la loi de
1892 et susceptible d'accorder à chaque co-
lonie un régime qui concilie ses propres
intérêts et. ceux de la métropole.
La Chambre de Commerce de Saint-Louis
a clos la séance dont nous venons de résu-
mer les travaux par une protcstat il III con-
tre les retards éprouvés dans la réception
des colis postaux expédiés d'Europe.
Le 11 mai, des destinataires n'avaient
pas encore reçu des colis expédiés de Fran-
ce les 7, 13 et 18 mars !
Ces retards seraient imputables a la
Compagnie des Chargeurs Réunis.
Protestation bien vaine car sur toute la
Côte d'Afrique un minimum de trois mois
est de règle dans la réception des « pos-
taux » quand ils parviennent a leurs desti-
nataires.
A qui fnul-il apprendre que dans l'Admi-
nistration des Postes et Télégraphes mienne
réclamation n'est admise, aucun recours
n'est possible. Le client paie 1'1 1 ; • i « * très
cher, content 011 non.
Quelques exotismes
au Salon d'automne
--- 00
Abandonnant pour l'instant, ses peintures
cotoniates, Mme Suzanne Frémont a expose
au Salon d'Automne un tableau militaire :
Un jeune élève officier de réserve venant
de faire un stage à Saint-Cyr, en sort plein
d'entrain et d'espoir comme ceux dl"" jeunes
générations d'après-guerre, qui ont à nnir
d'égaler un jour (lointain, espérons-je), leurs
grands anciens sortis de cette Ecolo les
Degouttc, les Gounaud, les Naulin, chefs ac-
tuels de nôtre armée.
Après avoir parcouru les 19 salles do l'Ex-
position, on est ravi et surpris tout à la lois
de trouver un des rares portraits dignes de
ce nom, où l'on sent l'étude, le travail et
le souci de la ressemblance.
A côté, nous trouvons une jolie rlairière
avec une grosse plante aux Heurs rutilantes.
Tableau lumineux, aéré, dans le sous-bois, et
très heureux effet de perspective.
Chemin faisant, j'ai, au milieu d'un épou-
vantable nlhismc, découvert en tant (pie poin-
tures exotiques, une femme arabe prenant -on
« oaoua » et une rade africaine, de Mardiav.
Deux indigènes du Djebel Druse. par Dri-
vai, deux tableaux de Dedangon Garch, re-
présentant des noirs hommes et femmes
(école cubiste), mais pas trop déformé-;.
Eugène Devaux
A MADAGASCAR
Trop de discussions,
pas assez de réalisations
D'un de nos correspondants particuliers :
Au moment où les délégations financières
de Madagascar sont de nouveau réunies à
Tananarive, nous croyons pouvoir formuler
quelques critiques sur le manque de décision
dont les délégations précédentes ont fait
pieuve. Tant que cet organisme n'était que
provisoire et ne pouvait qu'émettre des vœux,
les inconvénients présentés par de nombreux
revirements d'opinion pouvaient être com-
pensés par une direction ferme adoptée par
l'Administration locale. Aujourd'hui que ces
délégations créées par décret ont une vie dé-
finitive. de pareilles hésitations peuvent
avoir de graves inconvénients, et en mettant
le Gouvernement Général de la Colonie dans
l'embarras, entraver le développement éco-
nomique de la Grande Ile. Quelques exem-
ples à ce sujet sont nécessaires :
Le projet du port de Tamatave est sur la
sellette depuis près de uuinze ans. Il est pé-
riodiquement promené de la Pointe Tanio à
Hastie et de Hastie à Tanio. Est-il fixé au-
jourd'hui ? Ce n'est pas sûr. Le chemin de
fer du Betsileo à la mer connut longtemps
pour son tracé les mêmes avatars. Il paraît
enfin fixé aujourd'hui, mais les discussions
continuent à propos de son aboutissement :
Manakara-Mananjary, d'autrea points encore
sont tour à tour préconisés, rejetés sans que
l'accord puisse se faire. Encore dans ces deux
cas peut-on comprendre que des intérêts in-
dividuels sont enscause, et dame, il est hu-
main que cc:- intérêts aient une certaine place
dans les préoccupations des délégués qui ont
à connaître de ces projets, mais que dire des
discussions concernant la construction d'un
hôpital modèle et d'une école de médecine à
Tananarive qui. des annéf's. - on dit dix
ans - firent voyager ces futurs bâtiments
dans divers quartiers de la capitale de la
Grande Ile, jusqu'au jour où l'Administra-
tion locale prenant une décision, planta les
fondations, ce qui. en supprimant le pro-
blème, tarit les discussions. Et il ne faudrait
pas croire que ces discussions, ces hésita-
tions ne concernant que des projets, soient
sans inconvénients.
L'Administration locale, en effet, pour don-
ner satisfaction à ces suggestions, nomme de
nouvelles commissions, prescrit de nouvelles
études, d'où frais importants. Le ministère
tenu au courant de ces faits ne peut évidem-
ment prendre position, d'où des retards dans
l'approbation des projets, retards qui ali-
mentent à leur tour et font rebondir la dis-
cussion.
Nous avons connaissance de ces mêmes
inconvénients au sujet de l'emprunt que la
colonie doit faire pour son outillage et ses
grands travaux : 300 millions, 50 millions,
to millions, ont leurs partisans sans qu'une
décision ferme soit prise, permettant au chef
de la colonie d'engager avec autorité les
pourparlers avec la Métiopole. Certes, ces
polémitpies sont J[.gitinH', nécessaires. Elles
témoignent du grand intérêt que les colons
et leurs représentants témoignent aux probtè.
mes vitaux soulevés par le progrès économi-
que de Madagascar. Mais une trop longue
indécision nuit sans contredit à la solution
et, en fin de compte, entrave ce progrès. Le
Gouverneur Général a besoin, pour faire
aboutir en France les légitimes revendica-
tions de la colonisation, du ferme appui de
tous ceux qui, avec tous les risques et les
aléas d'une pénible existence, contribuent là-
bas à la prospérité matérielle et à la gran-
deur morale de la France.
Moins de. discussions, plus de réalisations
sont à notre ..¡VIS néce.s.-ane- dans la Grande
Ile.
Congrès International du Paludisme
0
Le premier Congrès International du Pa-
ludisme se tiendra à Home, du 4 au fi oc-
tobre prochain, sous le haut patronage du
Gouvernement du Royaume d'Italie.
Son Comité exécutif se
lesquels nous citerons le président : M. Mar-
chiafava, les vice-présidents : Y. Ascoli, et
A. Bignami, les sécrétaitgénéraux C.
Bastianelli et A. Xazari.
De nombreux délégué- étrangers assiste-
ront à cette manifestation scientifique. La
France y sera représentée par M. le profes-
seur Marchoux de l'Institut l'asteur et le
docteur Abbatucci, de l'Inspection Générale
du Service de. Santé des Colonies.
ILa question du paludisme est une de cel-
les inscrites à l'ordre du iour du programme.
sanitaire des colonies françaises qui, la Nou-
velle-Calédonie exceptée, sont toute- tou-
chées par l'endémie p-ah^tie. M. André, lies-
se. ministre des Colonies, s'e.st déjà inquiété
de cette situation en demandant à la Société,
de Pathologie exotique de nommer une Com-
mission chargée de préciser dans quelles con-
ditions doit être actuellement organisée la
lutte antimalarique. Le Congrès de Rome ap-
portera à son tour des vues nouvelles sur c«ï
problème qui se trouve parmi les plus ardus
que l'hygiène et la piophvlaxie ont à rsou.
die.
A L'OFFICIEL
--0-0-
VMS Al X IMTORT VI I'1 Ps 1T M'\ EXPORTATEURS
Tunisie
Suppression du tirait de sortie awlieabla
au [rmrirj'i,' ,!,̃ Munster
1 .e droit tle >!irl.ie le l*i p. 100 ri 1/ FIIHYRCM ap-
I ii' able au lr<•nia.jf de Mun-ter es! supprime.
)')<>!•. ;biho 11 d'importation
l/iinpt>rtati<.u et, ie ttuu-it des oiseaux de
basso-eour de toutes es] tve-. vivants eu morts,
de ton le oiiiine sont nivhit'es en Tunisie.-
t>tte prohibition lie -,'applique pas aux oi-
seaux de nasse onr 'II provenance le France
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