Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 28 septembre 1925 28 septembre 1925
Description : 1925/09/28 (A26,N144). 1925/09/28 (A26,N144).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969916
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 144.
Ln Nt;MJ;"C : CENTIMES
LINRI soin, zs SIPTEMBRE 19m.
--------------- - - -..,. -----
;. .:
Lés Annales Coloniales
"",..i. 1 t.,¡ t.
,,° ,
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AITKLU riMUtS FA* "IX* AMNALIt COUOKlALna MUT LA PBOPUtît
ncunivB DU mmnfti
*-A "̃ -*-f ̃ y--m -r rrr
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
léMia « iteiBiiUAttM : 34, Ru. du Mont-Thabop. PARIS-1" IMikm : LOUftI lf-17
ilkutré ¡
u. U ID. Il
J2*un2 £ E}.« | ( Etranger 120 • 45 9 H. t.
- N
Un ̃ abonne dam toue" Bwmui de poete et chez les priodMaz librdree
LE COTON A MADAGASCAR
-0-<'--
Tout est à faire
mais on doit, U faut réussir
En fait de culture cotonnière à Madagascar,
il ne faut pas se dissimuler que l' œuvre à entre-
prendre est de longue haleine et comporte des
tiches multiples. celle, entre autres, d'améliorer
lès communications.
L'idéal serait de pouvoir faire avancer à la
fois toutes ces tâches. Mais s'il faut choisir, il
semble bien qu'il n'y ait rien de plus urgent
que de construire des routes. Non seulement la
route supprime le portage et rend des bras aux
travaux productifs, mais m doit bien se dire
que mieux vaudrait ne pas produire intensive-
ment que de produire et de ne pouvoir trans-
porter la production. On a vu dans d'autres
colonies quel effet dé découragement entraîne
- et c'est logique pareille impuissance.
A la vérité, tout, ou à peu près tout, est à
faire à Madagascar, au point de vue de la cul -
ture cotonnière.
Dès 1896, le général Galliéni, authentique
grand homme, qui savait voir loin et juste,
avait bien donné des instructions pour que des
essais fussent tentés. Il fut écouté, et nom-
breux, dans la suite, furent les expérimenta-
llews. Mais le résultat pratique des expérien-
ces, on est malheureusement obligé de le re-
connaître, fut nul, puisque à la fin dis 1923, l'ile
n'avait encore exporté, en fait de fibre, que
des échantittons. et puisqu'une population in-
digène qui ne s' est pas accrue depuis l' occu-
pation a néanmoins augmenté le chiffre de ses
importations en cotonnades américaines et euro-
p éennes.
L'lie a pourtant un « passé cotonnier », si
médiocre soit-il. De ce passé, M. Cayla sem-
ble avoir tiré toutes les leçons profitables.
« Nous devons) dit-il, retenir qu'on ne doit
pas faire expérimenter par l'indigène ; que le
colon lui-même ne peut être chargé des essais
que dans des cas bien déterminés et dans des
conditions spéciales ; que les variétés importées
(en nombre limité et choisies pour des raisons
techniques) ne doivent aller que dans des éta-
blissements spéciaux, n'en sortir pour multipli-
cation, puis dissémination que lorsque leur va-
leur est éprouvée et qu'on les accompagne de
l'indication précise des méthodes à leur appli-
quer. »
Œuvre de longue haleine, répétons-le, mais
aucune des difficultés en présence desquelles
nous nous trouvons n'est au-dessus du zèle de
l'acbninistration de la Grande Ile, au-dessus
de la compétence de ses techniciens et plus gé-
néralement de l'iuergie française.
En résumé, une vaste région (au moins
350.000 hectares, avons-nous dit) est certaine-
ment favorable à la bonne pousse et à l'amé-
lioration progressive de la fibre textile dont le
monde entier craint de plus en plus la pénurie.
Une variété de coton, le Monbassa, qui s'ac-
commode nettement du sol et du climat de
Madagascar, offre ses semences à proximité des
futures plantations. Si la main-d' œuvre ne foi-
sonne pas, celle qui existe peut cependant être
mieux organisée, mieux utilisée qu' elle ne r a
été jusqu à présent. 3 il y a fort à faire quant
aux voies de communication, il en est, tout de
même, qui permettent d'ores et déjà des trans-
ports d'une certaine importance, et qui sont les
cours d' eau. Toute une éducation de l'indigène
s'impose, mais la preuve est faite que l'indi-
gène est parfaitement éducable, puisqu'il a su
s'adapter aux règles de production du tabac
Maryland et à celles qui ont abouti à ramé.
lioration rapide de 4a qualité de paddy qùe
fournit la région de Tananarive.
Enfin, pour obtenir à Madagascar, d'ici
quelques années, des tonnes de coton par
dizaines de milliers, il suffit de vouloir.
Il faut donc vouloir, et tout de suite. Nous
importons chaque année quelque 2 millions de
quintaux de coton et nous décaissons pour cette
opération des sommes de l'ordre de plusieurs
milliards.
Ainsi agréablement placés, déjà, sous la
dépendance économique de l'étranger, nous
pouvons, en outre, envisager l'époque, peut-
être point très lointaine, où l'industrie des pays
producteurs de coton, absorbant toute leur pro-
duction, et nos tissages se trouvant frappés de
mort, faute d'aliments, nous devrons acheter au
dehors, non plus de la matière première, mais
des produits manufacturés.
Sombre perspective, mais que feront bien de
se représenter ceux des Français qui seraient
trop enclins à goûter le charme du moindre
effort.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Coloniet et des Protectorats.
SÉRICICULTURE
Le développement. do. la sériciculture dans
ta plii|»art de nos colonies noiis fait signa-
ler Dini note de MM. Policard et Payot sur
la fluorescence que la lumiftr'o de Wood
(ullrn-violet) détermine dans les vers à soie
cl qui esl particulièrement vive au moment
où l'animal va liler son cocon. Après ,avon'
donné des précisions sur l'apparition de
̃celle tluorescence et sur sa coloration,
l'auteur montre (j^'elle ne AC produit que
chez les vers a soie vigoureux, est absente
chez, ceux qui sont malingres et pourrait
être utilisée pour le choix à faire entre ces
nnimaux, notamment en ce qui concerne la
sélection d'espèces particulièrement avan-
tageuses au point de vue industriel.
EN GUYANE
---0.0-
Le régime pénitentiaire de la
PI Guyane française va subir d'im-
m fartantes modifications (dont nous
donnons plus loin un aperçu). Le besoin
s en faisait sentir. Ce n'est pas notre grand
confrère le Journal, qui publie en ce mo-
ment le récit de voyage et les premières im-
pressions d'une enquête poursuivie sur place
par M. Georges Le Fèvre, qui nous démen-
tira.
Mais ces modifications mêmes prouvent
que si la suppression officielle du bagne à
bien été décidée, elle ne semble pas devoir
être prochainement réaliséel
Trop d'intérêts sont en jeu, et r Adminis-
tration Pénitentiaire, jalouse de ses préro-
gatives, anxieuse de conserver son cadre de
fonctionnaires coloniaux, fait tous ses ef-
forts pour mettre en échec les nouvelles dis-
positions adoptées.
En attendant, malgré les compressions
budgétaires impérieusement réclamées par le
Ministre des Finances et les Commissions
des Finances de la Chambre et du Sén.r',n.nls
continuerons donc à dépenser en Guyane plus
de 20 millions chaque année ! pour entretenir
six mille condamnés et de nombreux fcr.c-
tionnaires.
Cette main-d'œuvre pénale dont la loi du
30 mai 1854 avait réglé minutieusement l'em-
ploi, à quoi a-t-clle senri jusqu ici? A la
constitution en Nouvelle Calédonie, où les
condamnés ne sont plus envoyés depuis une
trentaine d'années, de vastes domaines, com-
prenant les meilleures terres et en Guyane, à
l'exploitation en faveur de Sociétés privées
d'un merveilleux domaine forestier.
Quant aux grands travaux intéressant la
vie économique de la Colonie, ils n ont Pas
plus été exécutés en Nouvelle Calédonie au-
tri-fois, qu'aujourd'hui en Guyane, o.'t i on
compte à peine une dizaine de kilomètres de
routes automobilisahltS/
Le taux des salaires - des condamnés a fou-
jours a été fixé Par l'A. dministralion l'ini.
tt'ntiairc.hiclI till-dessous du prix payé dons ia
Colollic à la main-d'œuvre libre. Il en est
donc résulté que VAdministration s'est fait
à elle-même une concurrence dont les em-
ployeurs seuls ont bénéficié et cela aux dé-
pens du contribuable métropolitain qui ali-
mente le budget de la Colonie.
Lu France attribuant au bagne guyanais
des crédits élevés, l'Administration Péniten-
tiaire n'a jamais songé à employer ses con-
damnés à réaliser des travaux vraiment pro-
ductifs et rémunérateurs.
En livrant la ma;'l-d'œllvre pénale aux
industriels et colons, elle continue à leur
abandonner, sans aucune compensation, une
partie des ressources qui devraient normale-
ment. lui revenir pour Ventretien des condam.
nés.
Ce scandale a vraiment trop duré.
Les difficultés financières du moment ne
permettent plus que des condamnés aux tra-
vaux publies soient utilisés à des travaux
improductifs et sans rémunération suffisante,
obligeant ainsi le budget français à entretenir
la main-etœuvre qui les exécute.
L.-G. Thibault
-060 ---
Le régime pénitentiaire
de la Guyane
M. André Hesse, ministre des Colonies,
d'accord avec M. Steeg, garde des Sceaux,
vient de soumettre à la signature du Prési-
dent de la République, un certain nombre
de décrets qui apportent des modifications
profondes au régime pénitentiaire de la
Guyane française.
Quatre décrets pris concernent, l'un le ré-
gime disciplinaire auquel sont astreints les
condamnés aux travaux forcés entre leur
condamnation et le moment de leur embar-
quement pour la Guyane ; l'autre, le régime
disciplinaire des établissements des travaux
forcés aux colonies; le troisième, le régime
des libérés astreints à résider dans les colo-
nies ; le quatrième, l'emploi de la main-
d'o'uvrc pénale dans les colonies pénitentiai-
des. On s'est efforcé dans les dispositions
ainsi adoptées d'assurer l'isolement des
transportés dès leur condamnation, de ma-
nière à éviter des promiscuités dangereuses.
On a supprimé en outre certaines peines dis-
ciplinaires jugées incompatibles avec la ri-
gueur du climat de la colonie pénitentiaire.
On a élargi par ailleurs la tutelle de l'ad-
ministration vis-à-vis des libérés astreints à
la résidence dans la colonie pour faciliter à
ceux-ci la possibilité de reprendre une plare
utile dans la société. Enfin, pour stimuler le
travail des condamnés, on a constitué en leur
faveur un pécule destiné à améliorer leur
condition matérielle en cours de peine et à
leur procurer à la sortie du bagne les reve-
nus nécessaires à leur établissement libre
dans la colonie.
Deux autres décrets ont pour objet, l'un
les pénalités applicables aux condamnés (n
cours de peine et coupables d'infractions gra-
ves, l'autre l'institution d'un Comité de pa-
tronage des Libérés.
De nouvelles mesures sont actuellement à
l'étude au sein d'une Commission 5p6ia!(
dont les travaux se poursuivent au ministère
de la Justice. Elles tendent notamment à
préciser les conditions dans lesquelles notre
égislation pénale devra conserver pour
l'avenir et permettre de prononcer désormais
la peine de la transportation.
Enfin, coïncidant avec les dispositions déjà
prises, un décret spécial apporte à l'Adminis-
tration pénitentiaire de la Guyane les modi-
fications jugées nécessaires en vue de renfor-
cer l'autorité dirigeante.
DBplaesneits toMMrtn in Goinln
--0-0--
M. André H esse, ministre des Colonies, a
assisté hier aux fêtes de Parthenay ; il a inau-
guré le pavillon chirurgical de l'hôpital, l'ins-
tallation d'éclairage électrique et l'agrandisse-
ment du marché couvert. Présidant un banquet
de cinq cents couverts, le ministre a fait appel
à l'union des républicains.
M. André Hesse se rendra le 15 octobre au
Congrès du Parti radical et radical-socialiste à
Nice.
m* m
M. André Hesse présidera, le 21 octobre,
à 15 heures, l'inauguration du monument élevé
dans le Jardin colonial de Nogent-sur-Mame
en souvenir des Malgaches qui ont pris part à
la guerre de 1914.
.t.
M. VARENNE A PARIS
M. A. Varenne est rentré à Paris et ne quit-
tera plus la capitale jusqu'à son départ pour
l'Indochine. Il a été reçu aujourd'hui par M.
Painlevé.
Demain, le Gouverneur Général de l'Indo-
chine visitera à 4 heures de l'après-midi le pa-
villon de l'Indochine à la Section coloniale de
l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs.
Dans quelques jours, M. Alexandre Varenne
se rendra avec M. André Hesse, ministre des
Colonies, au Jardin de Nogent-sur-Mame, et
visitera la pagode élevée en souvenir des indi-
gènes de l'Indochine morts à la guerre de 1914-
J918.
.t.
Il L'FXPOSITION DES ARTS DttlMTIFS
00
Le pavillon de l'Indochine
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Ué-
nérul de l'Indochine, a transmis à M. An-
dré liesse, ministre des Colonies, une péti-
tion émanant d'un certain nombre de per-
sonnalités artistiques, politiques et colo-
nialcs, et tendant à obtenir la conservation,
sur le Cours-la-Reino du pavillon construit
par la section indochinoise à l'Exposition
des Arts Décoratifs.
M. DORIOT EST RENTRÉ
no
- M. Doriot, député communiste, a débar-
qué à Púrt-Vcndrcs vendredi eoir, à 6 heu-
res, fin paquebot Il Mustapha-II n, coiurrier
d'Oran. 11 était escorté par un commissaire
spécial. M. Doriot a quitté Port-Vendres par
l'express de Paris-Font-Rotneu, partant à
7 h. 15.
Khaled est acquitté
Devant la Chambre des appels correc-
tionnels d'Aix-en-Provence a été appelée
l'affaire de l'émir Khalod Hachi el Hassant
petit-fils d'Abd-el-Kader, condamné le 29
août 19(25 par le tribunal consulaire fran-
çais d'Alexandrie, à cinq mois de prison
pour faux et usago de faux.
Au cours de son interrogatoire, le petit-
flls d'Abd el Kader a fait déviant la cour.
le récit suivant :
« Le Gouvernement français m'avait as-
signé, pour des raisons d'ordre politiqtie,
la résidence d'Alexandrie, en Egypte. Une
pension m'avait été accordée, à la condi-
tion que je demeurasse la-bas. Or, cette
pension me fut supprimée. Ma situation et
celle de ma famille devinrent des plus cri-
tiques.
« Je demandai en vain la faveur de re-
prendre du service comme capitaine dans
l'armée française du Maroc. Sentant venir
la misère, je ne songeai qu'à, me débrouil-
ler. J'eus l'idée d'aller en Italie, où j'espé-
rais gagner ma vie et celle des miens.
« Empruntant une fausse identité et me
faisant passer pour Hassan Mossathi, su-
jet turc, j'obtins un passeport à ce nom.
Muni de cet état cvit nouveau, , voulus
in'embarquer sur un paquebot en partance
pour Venise. Mais, en gare de Benha d'où
je pensais prendre le train pour Port-Saïd,
la police m'arrêta c!. me déféra au tribunal
conslairc français d'Alexandrie. »
Mn Escoffier présenta une chaleureuse
défense de l'émir, puis, après un court dé-
libéré, le cour rendit un arrêt réformant le
jugement du tribunal consulaire relaxant
Khaled des fins de la porsuitc et mettant
les dépens à la charge de l'Etat.
Drapé dans sa gandourah, l'émir Kha-
led quitta impassible la salle d'audience.
A la Société des Nations
--0.0--
L'esclavage
Avant la clôture de l'assemnlée de la
Société des Nations, le vicomte Cecil a pré- ]
senté et fait adopteé un rapport sur la ré-
gression de l'esclavage. « Nous envisa-
geons. a-t-il dit, ta complète suppression
de l'esclavage sur terre et sur mer et
nous invitons les puissances intéressées à
agir en conséquence. » M. Montigny, dé-
légué français, a constaté que l'esclavage
est encore un mal répandu et fréquent ;
c'est pourquoi la France s'associera dans
l'avenir, en toute loyauté, aux efforts de
la Société des Nations en vue de le répri-
mer.
8..
TAUX DE LA PIASTRE
Le aouverneur gén^rnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qti'j) ln ilnte du 25 septembre 1025 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 15.
L'ESCALE DE CASCAS
--o. 0
En 1906 ou 1907, j'ai pris fait et cause
pour les commerçants et notables de l'escale
de Cascas qui, de nouveau, ont besoin d'être
défendus dans leurs intérêts vitaux, ainsi
qu'il ressort d'une lettre ouverte de ces bra-
ves gens au Gouverneur du Sénégal, publiée
dans l'A. O. F., notre confrère qui est l'écho
de la Côte Occidentale d'Afrique. Centre de
traite de gomme avec les Maures de la rive
droite du Sénégal, le village de Cascas déjà
très important, à l'époque où j'y construisais
un camp de passagers, m'avait prié d'inter-
venir auprès de l'administration pour lui
faire avoir une ligne télégraphique avec
Aéré,, le poste le plus voisin. Il y avait déjà
à Cascas un groupe de traitants sénégalais
et un Italien représentant la fameuse Mai-
son Oldani de Podor, « Anze », comme les
Maures l'appellent. D'importantes affaires de
gommes y étaient traitées pour lesquelles le
télégraphe était indispensable.
Quand le général Andéoud ordonna la
construction du camp de passagers de Cas-
cas, il y avait une raison : les passagers ve-
nant ou allant au Soudan pendant la saison
sèche (celle des basses eaux) devaient s'ar-
ter à Cascas, situé en aval du coude du
Sénégal à Douldé-Diabé en aval de Saldé ; à
l'heure actuelle, lisons-nous dans l'A. O. F.,
l'escale de Cascas dont le trafic est de plus
en plus important, est privée de toute com-
munication avec l'extérieur.
Un beau jour} l'Administration, d'accord
avec la Société des Messageries Africaines, a
cru bon de décider que le courrier fluvial ne
s'arrêtera plus à Cascas, ni à Valler, ni au
retour, et cela malgré le grand nombre de
comptoirs commerciaux et le trafic de plus
en plus important de cette escale.
Il en resuite qu'en Période d'hivernage,
toutes les votes terrestres étant coupées par
les eaux, notre correspondance avec Saint-
Louis s'achemine par chaland sur lIoghé et
de là sur Podor, d'où un retard considérable
de 25 jours et même davantage.
Mais il y a plus. Cascas est un centre où il
n'existe nt médecin, ni infirmier, ni disfte".
saire. Or, en cas de maladie grave ou d'ac-
cident, rien n'a été prévu pour permettre de
transporter le malade et le confier aux soins
du médecin du poste le plus rapproché.
Une pareille situation mérite d'étre exami-
née avec la plus grande attention.
Il est surtout très facile d'y remédier en
décidant Que, comme Par le passé, le Bani
fera à l'aller et au retour un arrêt de quel-
ques minutes seulement à Cascas; ou encore
en faisant Vacquisition, Kour le compte du
cercle. d'une petite piroi avec motogodille.
La dépense sentit insig fiante, deux mille
francs à peine.
Il y va de la prospérité de notre escale et
de la sécurité de ses habitants.
- Comme les commerçants et notables de
Lascas qui m'ont donné tout leur concours
lors de la construction 8u camp de passa-
gers, je suis convaincu que le Gouverneur
du Sénégal fera droit à leurs demandes qui
sont bien modestes, mais très justifiées.
Monot.
UNE SIAnon AGRICOLE AU nlBER
Une slulion agricole a été créée, Il Myr-
liait, au .sucl do Zinder. Indépendamment
(l'une .sertion d'enseignement technique pro-
l'i ssionnel destinée à former des moniteurs
d'agriculture, elle cornp:IlId un jardin u'ea.
siiis dont le but est d'améliorer les espèces
locales et d'acclimater au Niger celles qui
y sont inconnues.
A cette station agricole sera annexée une
ba-sse-cour modèle où sera tenté l'élevage
de volailles d'Europe et de l'Afrique du
Nord, de lapins domestiques et de porcs.
Dans l'ensemble, l'année agricole s'an-
nonce normale. La culture, des arachides,
à laquelle s'adonnent surtout les indigènes
des régions méridionales, s'étend de plus
en plus. Le gros de la production continue
ù N.l'c absorbé par les marchés anglais de
Kano et Katsena.
La culture du cotonnier est recomman-
dée aux indigènes. I/Administration se
préoccupe de trouver une espèce de coton-
nier répondant exactement aux conditions
géologiques el météorologiques de la colo-
nie. Les essais en cours dans différentes ré-
gions du Sud, tendent il montrer le parti
que l'on pourrait tirer de la variété « Al-
len » actuellement, acclimatée d
tie septentrionale de la Nigeria.
Myrriah est la seule oasis à proximité de
,Zinder (23 kilomètres), c'est-à-dire la
seule source.
Il a toujours semblé que. le chef-lieu de
la colonie du Niger aurait tout intérét tt
se trouver Il Myrriah. Pourquoi s'est-on
maintenu à Zinrlr, pays presque sans
eau, désertique, dans un amas de, roches,
où en cas d'attaque comme cela faillit
avoir lieu pondant la guerre, on risque de
mourir de soif.
L'Allemagne aura-t-slle
des mandats coloniaux ?
0
T .rg milieux officiels de Londres décla-
rent que la rumeur émanant de Berlin,
suivant laquelle l'Angleterre aurait promis
à l'Allemagne la restitution de l'archipel
des Garolines si elle entrait rapidement
dans la Société des Nations, est dénuée de
tout fondement.
Ils déclarent qu'il ne faut ajouter au-
cune foi à de semhlables hrnit. le point
de vue du Gouvernement britannique étant
que le pacte de sécurité est une question
trop bien définie pour qu'elle puisse être in-
fluencée par un marché quelconque.
TAUX DE LA ROUPIE
Le riouverneur dos Etablissements Français
dans l'Inde vient (ir- fniro connaître nu ministre
des Colonies, nn'à la date du 22 septembre 1025
le taux officiel de la roupie était de 7 fr. 55.
La Mosquée de Paris
--0-0.-
En novembre prochain, les parties de la
Mosquée de Paris, réservées au culte, seront
sans doute en état de recevoir les fidèles. Et
ce, grâce à l'activité prodigieuse de M. Mon-
toux, l'architecte, et à l'inlassable dévouement
de S. E. Si Kaddour ben Gabrit, qui s'est con-
sacré tout entier à cette oeuvre toute de grati-
tude envers nos sujets musulmans qui ont pris
aux succès de nos armes une si grande part,
ainsi que je le rappelais dans mon compte rendu
de l'inauguration de la Fondation de t institut
musulman et de la Mosquée de Paris.
Entourée de jardins dont les cyprès dépassent
le mur d'enceinte, la Mosquée est terminée
extérieurement, et sa masse toute blanche, sur-
montée d'un gracieux minaret rappelant la tour
Hassan, est réellement imposante, je dirais plus,
grandiose.
Les murs intérieurs des patios et des tours
sont déjà revêtus de fort jolies mosaïques qui
ont été posées par un artiste de Fez, El Hadj
Mohamed ben Mahdi et ses ouvriers. D'ha-
biles sculpteurs sur bois ont tapissé de fines
boiseries la voûte de la crypte, et des artistes
de Fez travaillent le stuc pour orner les mu-
railles de guirlandes d'arabesques du plus haut
style arabe.
Une visiteuse espagnole demanda à un Fez-
zani s'il avait été en Espagne pour s'inspi-
rer. Mais l'Alhambra de Grenade est comme
la mosquée de la pure architecture maure, et ce
sont les Maures qui construisirent le palais de
Grenade.
Un bijoutier sénégalais, Biram Thiam, ac-
tuellement à l'Exposition des Arts Décoratifs,
et jadis mon voisin à Saint-Louis, me dit toute
sa satisfaction que partagent ses concitoyens de
voir que la France a songé à ses Musulmans en
construisant pour eux une mosquée aussi belle,
si ce n'est plus que les mosquées d'Algérie et
du Maroc. à
A son retour au Sénégal, il racontera sa vi-
site à Bou El Mogelak et à Qieikh Amadou
Bamba, le grand marabout de Di ourbe l , et ils
sauront qu'à Paris ils trouveront désonnais le
repos et la prière.
Ils sauront aussi que l'Islam peut compter
sur la sincérité et la profondeur de l'affection
française.
LE CARTEL ET LES ÏFFMRES DU MAROC
El DE SYRIE
---0-0-
Parlant des affaires de Syrie, dans son
discours prononcé à Mont-de-Marsun, il
l'occasion de la grande manifestation répu-
blicaine, organisée par le Comité radicul-
siHiialisle de cette ville, M. Hcrriot dit qu'il
ffugil plutôt de politique intérieure que de
politique extérieure. Le général Sarrail,
grand chef républicain, a répondu à ses
ennemis par la prise de Soueïda.
Au Maroc, quoi que puisse répandre
quelques francophobes, la France n'a com-
mis ni atrocités, ni injustices.
M. Herriot fait, à ce sujet, siennes les
idées exprimées par une délibération de la
Commission exéculive de la C. G. t".
Le président de la Chambre affirme en-
core sa fidélité à l'idéul de l'Ecole unique.
Il conclut :
Pour réaliser un tel programme a tra-
vers les difficultés extérieures et intérieu-
res., ce serait, folie de songer à laisser dis-
socier le Cartel. L'union de tous ceux pour
qui la démocratie n'est pas seulement une
façade, l'union nationale, nous la voulons,
mais dans la Republique. Nous savons que
la tache sora dure.
Dans les Conseils Généraux
0 -
Un hommage aux combattants
Le Conseil général de la Haute-Garonne
a voté la motion suivante:
« Le Conseil général de la Haute-(înronne
envoie Sinn salut ému aux soldats de ta
France métropolitaine et coloniale qui com-
battent au Maroc et en Syrie.
lil condamne aussi la politique commu-
niste d'évacuation qui mettrait en jiéril le
coups expéditionnaire et les Ruropéerns éta-
blis au Maroc, et livrerait à de terribles re-
présailles les tribus qui nous sont fidèles.
Cette .politique, enfin, provoquerait de nou-
velles conflagrations par un soulèvement
des indigènes en Algérie et en Tunisie. Il
Les sels tunisiens en franchise
La production des salines de l'Ile d'nlt"
ron est tombée cette année de 3.000 tonnes,
chiffre des années moyennes, à i.'0 tonnes
seukiment. : dans l'Ile de Ré, la production
est descendue de 10.000 h 000 tonnes. Cet tl
situation, qui supprime, en fait, toute, con-
currence aux producteurs de sels miniers,
fait prévoir une augmentation du prix du
se!l, augmentation qui comtrncnce déjà à se
faire saillir sur celle denr'ée de première né-
ccssité.
AI. (iéo-Ciéraild a ex,posé la qu slion an
Conseil général de la Cfinwnlo et. a fait
adopter à. l'unanimité un vomi demondanl
.n.dmisi')n en ,fl'm,('Jhi{\ sur le inarc.lié
français, dans une proportion à fixer, des
sels tunisiens actuellement frappés d'un
droit, de douane de On francs par 10o kilos,
aiurmenté. à l'intérieur d'un droit général de
ronsoinmation de 100 francs par tonne.
11 cincoars aeneral agricole des colonies
.--()--
D'accord avec M. J(,nn nnrnnn. ministre
de l'Agriculture. M. André Hesae, ministre
des Colonies, n décidé que dorénavant, les
colonies participeraient, par une exposition
de leurs produits, au Concours général agri-
cole qui se tient chaque année à Paris.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchal Pétain a visité le 24 sep-
tembre le secteur et la population de la
région de Kifane occupée par le 19" corps
à l'est du front.
Préparant une offensive qui,, à notre
avis devrait être ou aurait pu être déci-
sive, le haut commandement a donné des
directives générales que les commandante
de division ont toute liberté d'exercer, et
en fait, les opérations sont commencées
par la concentration, le coup de main et
les élargissements de positions. Chaque dé-
tail militaire du communiqué quotidien
doit donc maintenant être apprécié comme
une parcelle de ce qu'on appelle l'offensive,
la grande offensive.
Arrivé à Ceuta hier matin, le général
Primo de Rivera s'est embarqué sur l'AI--
phonso-XHI pour Alhucemas.
Les récompenses
Le colonel Noguès, do l'artillerie, et le
lieutenant-colonel Defrère, au service des
commandements du Maroc, sont promus
commandeurs de la Légion d'honneur.
LES OPERATIONS MILITAIRES
An milieu de la nuit du 24 au 25 sep-
tembre, nos troupes, partant de Kifane*
attaquèrent le djebel Roukchoun,, qu'elles
enlevèrent brillamment. Elles attaquè-
rent également le Kef-c-Kounsoun, A
quatre kilomètres a l'est de Kifane, et
l'occupèrent au petit jour.
L'ennemi, complètement surpris par
cette habile et audacieuse manœuvre, s'en-
fuit, abandonnant entre noe mains deux
canons qui tiraient sur le poste, ainsi que
de nombreuses munitions.
A 7 h. 30, une contre-attaque partant de
la région du Djebel-cl-Kounsoun vint se
briser contre nos tirs d'artillerie, tandis
que l'aviation, ayant pu prendre l'air à
ce moment, attaquait vivement l'ennemi
qui se repliait en désordre abandonnant
des cadavres sur le terrain.
Cas premières et heureuses opérations
sont le prélude de plus larges dévelop-
pements.
Dans le secteur du 199 corps, l'aviation
a bombardé les Benl-Oulid dans la val-
lée de l'Ouergha. Un précédent bombar-
dement sur ce point avait causé à l'en-
nemi des centaines de blessés.
Le ravitaillement de Bab-Taza s'est
effectué sans incidents. Nos troupes se
retranchent fortement sur* les positions
occupées à d'est de Kiffane et qui
sont d'excellentes hases éventuelles de
départ.
Vers 11 h. 30, une deuxième contre-
attaque a eu lieu contre Kef-el-Kounsoun.
Elle a été facilement repoussée avec des
pertes élevées pour l'ennemi.
A l'Ouest, le poste de Tabouda a dis-
persé à coup de canon les dissidents qui
ont attaqué les Reni Rou Banc A Douaher.
Sur le Bibane, l'ennemi revient nom-
breux, tiraillant sur nos postqs pour gêner
nos travaux de retranchement.
Dans le secteur du centre, l'aviation a
exécuté des bombardements sur Bah-Ti-
zab, Setirata, Tsou-IIalaim, Koubbn.
L'aviation
Aucune nouvelle n'est parvenue concer-
nant. l'avion de bombardement qui n'a pu
rejoindre Fez avant-hier.
L'équipage était composé des seconds
maîtres Marchand el l:i')I1, d< s quarliers-
rnallres Duisolon et (;"" l'II i!.(¡'ttl et du mate-
lot Segalon.
Au cours de se o 1 inspection du ceutre de
Cners l'ierrefcu. le général Niossel s'est, oc-
cupé de la formation d'une escadrille de
(ioli its destinée à pourvoir aux remplace-
m e n I s nécessaires dans l'escadrille du com-
mandant Cnmpnrdllll, qui est déjà au Ma-
roc depuis un mois.
Les ( ioliaths dont il s'agit, seraient escor-
tés par le torpiltleur Ahiiuiini. de l'escadre
de la Méditerranée, commandée par le capi-
taine de corvette Clianmié.
Les GOUIIIS de volontaires
(Ill a fuit appel, en ( •rallie, aux volon-
taires indigènes désireux de tonner des
liounis pour aller an Maroc. Six cent, cin-
quautes cavaliers oui été équipés et mis en.
roule pour oudjda. où ils seront diriges vrai-
seiul)!sai >n du ifenéru.l de .lonchay.
CHEZ LES ESPAGNOLS
l ne coidrc-allaque des ilîifains contre
les positions espagnoles du Moute-Nuevo,
bien que t.n s puissamment montée, a com-
plètement eeliollé.
Ajdir est-elle prise ?
Selon lui communique du général rnnm
de Hiver. 1, transmis a l'umhassado d'Lspa-
sjne à Londres, hier soir, les troupes espa-
gnoles se sont- emparées d'Ajdir, la ca»pi-
lule d'Abd cl kriiu. l'.ien qu'aucune nou-
velle de cet iinporlanl succès ne soil encore»'
IIIUI' par une autre source, son (x¡,\di-,
tU'l
de dont".
I .'ambassade d'Ivspaglie à Londres avait!
reçu auparavant ce communiqué optimiste
de Madrid :
'» I.t ,-- nouvelles qui nous parviennent»
concernant noMv avant e dans la légion.
d'Alhuei nia * sonl e\l reniement, favorables.
Notre progression va se poursuivie très-
prompt •:u• nt. La situation ne peut pas êtres/
plus satisfaisante, n
Malgré me- ive ré^-daiice. les troupes-.
< fpa'/»io'.C"« ont pris. a\ mit -hier, les villages.,
"1 lleiiii wv el Jlnrara. dius !a région d<ï
Rou-» «aneiis nord-est d'< nez/an).
Contre la guerre
Les groupements libertaires avaient or-
ganisé vendredi soir aux abords de la
gare Saint-Lazare, une manifestation qui
dura 3 heures. Par petits groupes, quel-
ques douzaines d'anarchistes essayèrent
Ln Nt;MJ;"C : CENTIMES
LINRI soin, zs SIPTEMBRE 19m.
--------------- - - -..,. -----
;. .:
Lés Annales Coloniales
"",..i. 1 t.,¡ t.
,,° ,
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AITKLU riMUtS FA* "IX* AMNALIt COUOKlALna MUT LA PBOPUtît
ncunivB DU mmnfti
*-A "̃ -*-f ̃ y--m -r rrr
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
léMia « iteiBiiUAttM : 34, Ru. du Mont-Thabop. PARIS-1" IMikm : LOUftI lf-17
ilkutré ¡
u. U ID. Il
J2*un2 £ E}.« | ( Etranger 120 • 45 9 H. t.
- N
Un ̃ abonne dam toue" Bwmui de poete et chez les priodMaz librdree
LE COTON A MADAGASCAR
-0-<'--
Tout est à faire
mais on doit, U faut réussir
En fait de culture cotonnière à Madagascar,
il ne faut pas se dissimuler que l' œuvre à entre-
prendre est de longue haleine et comporte des
tiches multiples. celle, entre autres, d'améliorer
lès communications.
L'idéal serait de pouvoir faire avancer à la
fois toutes ces tâches. Mais s'il faut choisir, il
semble bien qu'il n'y ait rien de plus urgent
que de construire des routes. Non seulement la
route supprime le portage et rend des bras aux
travaux productifs, mais m doit bien se dire
que mieux vaudrait ne pas produire intensive-
ment que de produire et de ne pouvoir trans-
porter la production. On a vu dans d'autres
colonies quel effet dé découragement entraîne
- et c'est logique pareille impuissance.
A la vérité, tout, ou à peu près tout, est à
faire à Madagascar, au point de vue de la cul -
ture cotonnière.
Dès 1896, le général Galliéni, authentique
grand homme, qui savait voir loin et juste,
avait bien donné des instructions pour que des
essais fussent tentés. Il fut écouté, et nom-
breux, dans la suite, furent les expérimenta-
llews. Mais le résultat pratique des expérien-
ces, on est malheureusement obligé de le re-
connaître, fut nul, puisque à la fin dis 1923, l'ile
n'avait encore exporté, en fait de fibre, que
des échantittons. et puisqu'une population in-
digène qui ne s' est pas accrue depuis l' occu-
pation a néanmoins augmenté le chiffre de ses
importations en cotonnades américaines et euro-
p éennes.
L'lie a pourtant un « passé cotonnier », si
médiocre soit-il. De ce passé, M. Cayla sem-
ble avoir tiré toutes les leçons profitables.
« Nous devons) dit-il, retenir qu'on ne doit
pas faire expérimenter par l'indigène ; que le
colon lui-même ne peut être chargé des essais
que dans des cas bien déterminés et dans des
conditions spéciales ; que les variétés importées
(en nombre limité et choisies pour des raisons
techniques) ne doivent aller que dans des éta-
blissements spéciaux, n'en sortir pour multipli-
cation, puis dissémination que lorsque leur va-
leur est éprouvée et qu'on les accompagne de
l'indication précise des méthodes à leur appli-
quer. »
Œuvre de longue haleine, répétons-le, mais
aucune des difficultés en présence desquelles
nous nous trouvons n'est au-dessus du zèle de
l'acbninistration de la Grande Ile, au-dessus
de la compétence de ses techniciens et plus gé-
néralement de l'iuergie française.
En résumé, une vaste région (au moins
350.000 hectares, avons-nous dit) est certaine-
ment favorable à la bonne pousse et à l'amé-
lioration progressive de la fibre textile dont le
monde entier craint de plus en plus la pénurie.
Une variété de coton, le Monbassa, qui s'ac-
commode nettement du sol et du climat de
Madagascar, offre ses semences à proximité des
futures plantations. Si la main-d' œuvre ne foi-
sonne pas, celle qui existe peut cependant être
mieux organisée, mieux utilisée qu' elle ne r a
été jusqu à présent. 3 il y a fort à faire quant
aux voies de communication, il en est, tout de
même, qui permettent d'ores et déjà des trans-
ports d'une certaine importance, et qui sont les
cours d' eau. Toute une éducation de l'indigène
s'impose, mais la preuve est faite que l'indi-
gène est parfaitement éducable, puisqu'il a su
s'adapter aux règles de production du tabac
Maryland et à celles qui ont abouti à ramé.
lioration rapide de 4a qualité de paddy qùe
fournit la région de Tananarive.
Enfin, pour obtenir à Madagascar, d'ici
quelques années, des tonnes de coton par
dizaines de milliers, il suffit de vouloir.
Il faut donc vouloir, et tout de suite. Nous
importons chaque année quelque 2 millions de
quintaux de coton et nous décaissons pour cette
opération des sommes de l'ordre de plusieurs
milliards.
Ainsi agréablement placés, déjà, sous la
dépendance économique de l'étranger, nous
pouvons, en outre, envisager l'époque, peut-
être point très lointaine, où l'industrie des pays
producteurs de coton, absorbant toute leur pro-
duction, et nos tissages se trouvant frappés de
mort, faute d'aliments, nous devrons acheter au
dehors, non plus de la matière première, mais
des produits manufacturés.
Sombre perspective, mais que feront bien de
se représenter ceux des Français qui seraient
trop enclins à goûter le charme du moindre
effort.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Coloniet et des Protectorats.
SÉRICICULTURE
Le développement. do. la sériciculture dans
ta plii|»art de nos colonies noiis fait signa-
ler Dini note de MM. Policard et Payot sur
la fluorescence que la lumiftr'o de Wood
(ullrn-violet) détermine dans les vers à soie
cl qui esl particulièrement vive au moment
où l'animal va liler son cocon. Après ,avon'
donné des précisions sur l'apparition de
̃celle tluorescence et sur sa coloration,
l'auteur montre (j^'elle ne AC produit que
chez les vers a soie vigoureux, est absente
chez, ceux qui sont malingres et pourrait
être utilisée pour le choix à faire entre ces
nnimaux, notamment en ce qui concerne la
sélection d'espèces particulièrement avan-
tageuses au point de vue industriel.
EN GUYANE
---0.0-
Le régime pénitentiaire de la
PI Guyane française va subir d'im-
m fartantes modifications (dont nous
donnons plus loin un aperçu). Le besoin
s en faisait sentir. Ce n'est pas notre grand
confrère le Journal, qui publie en ce mo-
ment le récit de voyage et les premières im-
pressions d'une enquête poursuivie sur place
par M. Georges Le Fèvre, qui nous démen-
tira.
Mais ces modifications mêmes prouvent
que si la suppression officielle du bagne à
bien été décidée, elle ne semble pas devoir
être prochainement réaliséel
Trop d'intérêts sont en jeu, et r Adminis-
tration Pénitentiaire, jalouse de ses préro-
gatives, anxieuse de conserver son cadre de
fonctionnaires coloniaux, fait tous ses ef-
forts pour mettre en échec les nouvelles dis-
positions adoptées.
En attendant, malgré les compressions
budgétaires impérieusement réclamées par le
Ministre des Finances et les Commissions
des Finances de la Chambre et du Sén.r',n.nls
continuerons donc à dépenser en Guyane plus
de 20 millions chaque année ! pour entretenir
six mille condamnés et de nombreux fcr.c-
tionnaires.
Cette main-d'œuvre pénale dont la loi du
30 mai 1854 avait réglé minutieusement l'em-
ploi, à quoi a-t-clle senri jusqu ici? A la
constitution en Nouvelle Calédonie, où les
condamnés ne sont plus envoyés depuis une
trentaine d'années, de vastes domaines, com-
prenant les meilleures terres et en Guyane, à
l'exploitation en faveur de Sociétés privées
d'un merveilleux domaine forestier.
Quant aux grands travaux intéressant la
vie économique de la Colonie, ils n ont Pas
plus été exécutés en Nouvelle Calédonie au-
tri-fois, qu'aujourd'hui en Guyane, o.'t i on
compte à peine une dizaine de kilomètres de
routes automobilisahltS/
Le taux des salaires - des condamnés a fou-
jours a été fixé Par l'A. dministralion l'ini.
tt'ntiairc.hiclI till-dessous du prix payé dons ia
Colollic à la main-d'œuvre libre. Il en est
donc résulté que VAdministration s'est fait
à elle-même une concurrence dont les em-
ployeurs seuls ont bénéficié et cela aux dé-
pens du contribuable métropolitain qui ali-
mente le budget de la Colonie.
Lu France attribuant au bagne guyanais
des crédits élevés, l'Administration Péniten-
tiaire n'a jamais songé à employer ses con-
damnés à réaliser des travaux vraiment pro-
ductifs et rémunérateurs.
En livrant la ma;'l-d'œllvre pénale aux
industriels et colons, elle continue à leur
abandonner, sans aucune compensation, une
partie des ressources qui devraient normale-
ment. lui revenir pour Ventretien des condam.
nés.
Ce scandale a vraiment trop duré.
Les difficultés financières du moment ne
permettent plus que des condamnés aux tra-
vaux publies soient utilisés à des travaux
improductifs et sans rémunération suffisante,
obligeant ainsi le budget français à entretenir
la main-etœuvre qui les exécute.
L.-G. Thibault
-060 ---
Le régime pénitentiaire
de la Guyane
M. André Hesse, ministre des Colonies,
d'accord avec M. Steeg, garde des Sceaux,
vient de soumettre à la signature du Prési-
dent de la République, un certain nombre
de décrets qui apportent des modifications
profondes au régime pénitentiaire de la
Guyane française.
Quatre décrets pris concernent, l'un le ré-
gime disciplinaire auquel sont astreints les
condamnés aux travaux forcés entre leur
condamnation et le moment de leur embar-
quement pour la Guyane ; l'autre, le régime
disciplinaire des établissements des travaux
forcés aux colonies; le troisième, le régime
des libérés astreints à résider dans les colo-
nies ; le quatrième, l'emploi de la main-
d'o'uvrc pénale dans les colonies pénitentiai-
des. On s'est efforcé dans les dispositions
ainsi adoptées d'assurer l'isolement des
transportés dès leur condamnation, de ma-
nière à éviter des promiscuités dangereuses.
On a supprimé en outre certaines peines dis-
ciplinaires jugées incompatibles avec la ri-
gueur du climat de la colonie pénitentiaire.
On a élargi par ailleurs la tutelle de l'ad-
ministration vis-à-vis des libérés astreints à
la résidence dans la colonie pour faciliter à
ceux-ci la possibilité de reprendre une plare
utile dans la société. Enfin, pour stimuler le
travail des condamnés, on a constitué en leur
faveur un pécule destiné à améliorer leur
condition matérielle en cours de peine et à
leur procurer à la sortie du bagne les reve-
nus nécessaires à leur établissement libre
dans la colonie.
Deux autres décrets ont pour objet, l'un
les pénalités applicables aux condamnés (n
cours de peine et coupables d'infractions gra-
ves, l'autre l'institution d'un Comité de pa-
tronage des Libérés.
De nouvelles mesures sont actuellement à
l'étude au sein d'une Commission 5p6ia!(
dont les travaux se poursuivent au ministère
de la Justice. Elles tendent notamment à
préciser les conditions dans lesquelles notre
égislation pénale devra conserver pour
l'avenir et permettre de prononcer désormais
la peine de la transportation.
Enfin, coïncidant avec les dispositions déjà
prises, un décret spécial apporte à l'Adminis-
tration pénitentiaire de la Guyane les modi-
fications jugées nécessaires en vue de renfor-
cer l'autorité dirigeante.
DBplaesneits toMMrtn in Goinln
--0-0--
M. André H esse, ministre des Colonies, a
assisté hier aux fêtes de Parthenay ; il a inau-
guré le pavillon chirurgical de l'hôpital, l'ins-
tallation d'éclairage électrique et l'agrandisse-
ment du marché couvert. Présidant un banquet
de cinq cents couverts, le ministre a fait appel
à l'union des républicains.
M. André Hesse se rendra le 15 octobre au
Congrès du Parti radical et radical-socialiste à
Nice.
m* m
M. André Hesse présidera, le 21 octobre,
à 15 heures, l'inauguration du monument élevé
dans le Jardin colonial de Nogent-sur-Mame
en souvenir des Malgaches qui ont pris part à
la guerre de 1914.
.t.
M. VARENNE A PARIS
M. A. Varenne est rentré à Paris et ne quit-
tera plus la capitale jusqu'à son départ pour
l'Indochine. Il a été reçu aujourd'hui par M.
Painlevé.
Demain, le Gouverneur Général de l'Indo-
chine visitera à 4 heures de l'après-midi le pa-
villon de l'Indochine à la Section coloniale de
l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs.
Dans quelques jours, M. Alexandre Varenne
se rendra avec M. André Hesse, ministre des
Colonies, au Jardin de Nogent-sur-Mame, et
visitera la pagode élevée en souvenir des indi-
gènes de l'Indochine morts à la guerre de 1914-
J918.
.t.
Il L'FXPOSITION DES ARTS DttlMTIFS
00
Le pavillon de l'Indochine
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Ué-
nérul de l'Indochine, a transmis à M. An-
dré liesse, ministre des Colonies, une péti-
tion émanant d'un certain nombre de per-
sonnalités artistiques, politiques et colo-
nialcs, et tendant à obtenir la conservation,
sur le Cours-la-Reino du pavillon construit
par la section indochinoise à l'Exposition
des Arts Décoratifs.
M. DORIOT EST RENTRÉ
no
- M. Doriot, député communiste, a débar-
qué à Púrt-Vcndrcs vendredi eoir, à 6 heu-
res, fin paquebot Il Mustapha-II n, coiurrier
d'Oran. 11 était escorté par un commissaire
spécial. M. Doriot a quitté Port-Vendres par
l'express de Paris-Font-Rotneu, partant à
7 h. 15.
Khaled est acquitté
Devant la Chambre des appels correc-
tionnels d'Aix-en-Provence a été appelée
l'affaire de l'émir Khalod Hachi el Hassant
petit-fils d'Abd-el-Kader, condamné le 29
août 19(25 par le tribunal consulaire fran-
çais d'Alexandrie, à cinq mois de prison
pour faux et usago de faux.
Au cours de son interrogatoire, le petit-
flls d'Abd el Kader a fait déviant la cour.
le récit suivant :
« Le Gouvernement français m'avait as-
signé, pour des raisons d'ordre politiqtie,
la résidence d'Alexandrie, en Egypte. Une
pension m'avait été accordée, à la condi-
tion que je demeurasse la-bas. Or, cette
pension me fut supprimée. Ma situation et
celle de ma famille devinrent des plus cri-
tiques.
« Je demandai en vain la faveur de re-
prendre du service comme capitaine dans
l'armée française du Maroc. Sentant venir
la misère, je ne songeai qu'à, me débrouil-
ler. J'eus l'idée d'aller en Italie, où j'espé-
rais gagner ma vie et celle des miens.
« Empruntant une fausse identité et me
faisant passer pour Hassan Mossathi, su-
jet turc, j'obtins un passeport à ce nom.
Muni de cet état cvit nouveau, , voulus
in'embarquer sur un paquebot en partance
pour Venise. Mais, en gare de Benha d'où
je pensais prendre le train pour Port-Saïd,
la police m'arrêta c!. me déféra au tribunal
conslairc français d'Alexandrie. »
Mn Escoffier présenta une chaleureuse
défense de l'émir, puis, après un court dé-
libéré, le cour rendit un arrêt réformant le
jugement du tribunal consulaire relaxant
Khaled des fins de la porsuitc et mettant
les dépens à la charge de l'Etat.
Drapé dans sa gandourah, l'émir Kha-
led quitta impassible la salle d'audience.
A la Société des Nations
--0.0--
L'esclavage
Avant la clôture de l'assemnlée de la
Société des Nations, le vicomte Cecil a pré- ]
senté et fait adopteé un rapport sur la ré-
gression de l'esclavage. « Nous envisa-
geons. a-t-il dit, ta complète suppression
de l'esclavage sur terre et sur mer et
nous invitons les puissances intéressées à
agir en conséquence. » M. Montigny, dé-
légué français, a constaté que l'esclavage
est encore un mal répandu et fréquent ;
c'est pourquoi la France s'associera dans
l'avenir, en toute loyauté, aux efforts de
la Société des Nations en vue de le répri-
mer.
8..
TAUX DE LA PIASTRE
Le aouverneur gén^rnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qti'j) ln ilnte du 25 septembre 1025 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 15.
L'ESCALE DE CASCAS
--o. 0
En 1906 ou 1907, j'ai pris fait et cause
pour les commerçants et notables de l'escale
de Cascas qui, de nouveau, ont besoin d'être
défendus dans leurs intérêts vitaux, ainsi
qu'il ressort d'une lettre ouverte de ces bra-
ves gens au Gouverneur du Sénégal, publiée
dans l'A. O. F., notre confrère qui est l'écho
de la Côte Occidentale d'Afrique. Centre de
traite de gomme avec les Maures de la rive
droite du Sénégal, le village de Cascas déjà
très important, à l'époque où j'y construisais
un camp de passagers, m'avait prié d'inter-
venir auprès de l'administration pour lui
faire avoir une ligne télégraphique avec
Aéré,, le poste le plus voisin. Il y avait déjà
à Cascas un groupe de traitants sénégalais
et un Italien représentant la fameuse Mai-
son Oldani de Podor, « Anze », comme les
Maures l'appellent. D'importantes affaires de
gommes y étaient traitées pour lesquelles le
télégraphe était indispensable.
Quand le général Andéoud ordonna la
construction du camp de passagers de Cas-
cas, il y avait une raison : les passagers ve-
nant ou allant au Soudan pendant la saison
sèche (celle des basses eaux) devaient s'ar-
ter à Cascas, situé en aval du coude du
Sénégal à Douldé-Diabé en aval de Saldé ; à
l'heure actuelle, lisons-nous dans l'A. O. F.,
l'escale de Cascas dont le trafic est de plus
en plus important, est privée de toute com-
munication avec l'extérieur.
Un beau jour} l'Administration, d'accord
avec la Société des Messageries Africaines, a
cru bon de décider que le courrier fluvial ne
s'arrêtera plus à Cascas, ni à Valler, ni au
retour, et cela malgré le grand nombre de
comptoirs commerciaux et le trafic de plus
en plus important de cette escale.
Il en resuite qu'en Période d'hivernage,
toutes les votes terrestres étant coupées par
les eaux, notre correspondance avec Saint-
Louis s'achemine par chaland sur lIoghé et
de là sur Podor, d'où un retard considérable
de 25 jours et même davantage.
Mais il y a plus. Cascas est un centre où il
n'existe nt médecin, ni infirmier, ni disfte".
saire. Or, en cas de maladie grave ou d'ac-
cident, rien n'a été prévu pour permettre de
transporter le malade et le confier aux soins
du médecin du poste le plus rapproché.
Une pareille situation mérite d'étre exami-
née avec la plus grande attention.
Il est surtout très facile d'y remédier en
décidant Que, comme Par le passé, le Bani
fera à l'aller et au retour un arrêt de quel-
ques minutes seulement à Cascas; ou encore
en faisant Vacquisition, Kour le compte du
cercle. d'une petite piroi avec motogodille.
La dépense sentit insig fiante, deux mille
francs à peine.
Il y va de la prospérité de notre escale et
de la sécurité de ses habitants.
- Comme les commerçants et notables de
Lascas qui m'ont donné tout leur concours
lors de la construction 8u camp de passa-
gers, je suis convaincu que le Gouverneur
du Sénégal fera droit à leurs demandes qui
sont bien modestes, mais très justifiées.
Monot.
UNE SIAnon AGRICOLE AU nlBER
Une slulion agricole a été créée, Il Myr-
liait, au .sucl do Zinder. Indépendamment
(l'une .sertion d'enseignement technique pro-
l'i ssionnel destinée à former des moniteurs
d'agriculture, elle cornp:IlId un jardin u'ea.
siiis dont le but est d'améliorer les espèces
locales et d'acclimater au Niger celles qui
y sont inconnues.
A cette station agricole sera annexée une
ba-sse-cour modèle où sera tenté l'élevage
de volailles d'Europe et de l'Afrique du
Nord, de lapins domestiques et de porcs.
Dans l'ensemble, l'année agricole s'an-
nonce normale. La culture, des arachides,
à laquelle s'adonnent surtout les indigènes
des régions méridionales, s'étend de plus
en plus. Le gros de la production continue
ù N.l'c absorbé par les marchés anglais de
Kano et Katsena.
La culture du cotonnier est recomman-
dée aux indigènes. I/Administration se
préoccupe de trouver une espèce de coton-
nier répondant exactement aux conditions
géologiques el météorologiques de la colo-
nie. Les essais en cours dans différentes ré-
gions du Sud, tendent il montrer le parti
que l'on pourrait tirer de la variété « Al-
len » actuellement, acclimatée d
tie septentrionale de la Nigeria.
Myrriah est la seule oasis à proximité de
,Zinder (23 kilomètres), c'est-à-dire la
seule source.
Il a toujours semblé que. le chef-lieu de
la colonie du Niger aurait tout intérét tt
se trouver Il Myrriah. Pourquoi s'est-on
maintenu à Zinrlr, pays presque sans
eau, désertique, dans un amas de, roches,
où en cas d'attaque comme cela faillit
avoir lieu pondant la guerre, on risque de
mourir de soif.
L'Allemagne aura-t-slle
des mandats coloniaux ?
0
T .rg milieux officiels de Londres décla-
rent que la rumeur émanant de Berlin,
suivant laquelle l'Angleterre aurait promis
à l'Allemagne la restitution de l'archipel
des Garolines si elle entrait rapidement
dans la Société des Nations, est dénuée de
tout fondement.
Ils déclarent qu'il ne faut ajouter au-
cune foi à de semhlables hrnit. le point
de vue du Gouvernement britannique étant
que le pacte de sécurité est une question
trop bien définie pour qu'elle puisse être in-
fluencée par un marché quelconque.
TAUX DE LA ROUPIE
Le riouverneur dos Etablissements Français
dans l'Inde vient (ir- fniro connaître nu ministre
des Colonies, nn'à la date du 22 septembre 1025
le taux officiel de la roupie était de 7 fr. 55.
La Mosquée de Paris
--0-0.-
En novembre prochain, les parties de la
Mosquée de Paris, réservées au culte, seront
sans doute en état de recevoir les fidèles. Et
ce, grâce à l'activité prodigieuse de M. Mon-
toux, l'architecte, et à l'inlassable dévouement
de S. E. Si Kaddour ben Gabrit, qui s'est con-
sacré tout entier à cette oeuvre toute de grati-
tude envers nos sujets musulmans qui ont pris
aux succès de nos armes une si grande part,
ainsi que je le rappelais dans mon compte rendu
de l'inauguration de la Fondation de t institut
musulman et de la Mosquée de Paris.
Entourée de jardins dont les cyprès dépassent
le mur d'enceinte, la Mosquée est terminée
extérieurement, et sa masse toute blanche, sur-
montée d'un gracieux minaret rappelant la tour
Hassan, est réellement imposante, je dirais plus,
grandiose.
Les murs intérieurs des patios et des tours
sont déjà revêtus de fort jolies mosaïques qui
ont été posées par un artiste de Fez, El Hadj
Mohamed ben Mahdi et ses ouvriers. D'ha-
biles sculpteurs sur bois ont tapissé de fines
boiseries la voûte de la crypte, et des artistes
de Fez travaillent le stuc pour orner les mu-
railles de guirlandes d'arabesques du plus haut
style arabe.
Une visiteuse espagnole demanda à un Fez-
zani s'il avait été en Espagne pour s'inspi-
rer. Mais l'Alhambra de Grenade est comme
la mosquée de la pure architecture maure, et ce
sont les Maures qui construisirent le palais de
Grenade.
Un bijoutier sénégalais, Biram Thiam, ac-
tuellement à l'Exposition des Arts Décoratifs,
et jadis mon voisin à Saint-Louis, me dit toute
sa satisfaction que partagent ses concitoyens de
voir que la France a songé à ses Musulmans en
construisant pour eux une mosquée aussi belle,
si ce n'est plus que les mosquées d'Algérie et
du Maroc. à
A son retour au Sénégal, il racontera sa vi-
site à Bou El Mogelak et à Qieikh Amadou
Bamba, le grand marabout de Di ourbe l , et ils
sauront qu'à Paris ils trouveront désonnais le
repos et la prière.
Ils sauront aussi que l'Islam peut compter
sur la sincérité et la profondeur de l'affection
française.
LE CARTEL ET LES ÏFFMRES DU MAROC
El DE SYRIE
---0-0-
Parlant des affaires de Syrie, dans son
discours prononcé à Mont-de-Marsun, il
l'occasion de la grande manifestation répu-
blicaine, organisée par le Comité radicul-
siHiialisle de cette ville, M. Hcrriot dit qu'il
ffugil plutôt de politique intérieure que de
politique extérieure. Le général Sarrail,
grand chef républicain, a répondu à ses
ennemis par la prise de Soueïda.
Au Maroc, quoi que puisse répandre
quelques francophobes, la France n'a com-
mis ni atrocités, ni injustices.
M. Herriot fait, à ce sujet, siennes les
idées exprimées par une délibération de la
Commission exéculive de la C. G. t".
Le président de la Chambre affirme en-
core sa fidélité à l'idéul de l'Ecole unique.
Il conclut :
Pour réaliser un tel programme a tra-
vers les difficultés extérieures et intérieu-
res., ce serait, folie de songer à laisser dis-
socier le Cartel. L'union de tous ceux pour
qui la démocratie n'est pas seulement une
façade, l'union nationale, nous la voulons,
mais dans la Republique. Nous savons que
la tache sora dure.
Dans les Conseils Généraux
0 -
Un hommage aux combattants
Le Conseil général de la Haute-Garonne
a voté la motion suivante:
« Le Conseil général de la Haute-(înronne
envoie Sinn salut ému aux soldats de ta
France métropolitaine et coloniale qui com-
battent au Maroc et en Syrie.
lil condamne aussi la politique commu-
niste d'évacuation qui mettrait en jiéril le
coups expéditionnaire et les Ruropéerns éta-
blis au Maroc, et livrerait à de terribles re-
présailles les tribus qui nous sont fidèles.
Cette .politique, enfin, provoquerait de nou-
velles conflagrations par un soulèvement
des indigènes en Algérie et en Tunisie. Il
Les sels tunisiens en franchise
La production des salines de l'Ile d'nlt"
ron est tombée cette année de 3.000 tonnes,
chiffre des années moyennes, à i.'0 tonnes
seukiment. : dans l'Ile de Ré, la production
est descendue de 10.000 h 000 tonnes. Cet tl
situation, qui supprime, en fait, toute, con-
currence aux producteurs de sels miniers,
fait prévoir une augmentation du prix du
se!l, augmentation qui comtrncnce déjà à se
faire saillir sur celle denr'ée de première né-
ccssité.
AI. (iéo-Ciéraild a ex,posé la qu slion an
Conseil général de la Cfinwnlo et. a fait
adopter à. l'unanimité un vomi demondanl
.n.dmisi')n en ,fl'm,('Jhi{\ sur le inarc.lié
français, dans une proportion à fixer, des
sels tunisiens actuellement frappés d'un
droit, de douane de On francs par 10o kilos,
aiurmenté. à l'intérieur d'un droit général de
ronsoinmation de 100 francs par tonne.
11 cincoars aeneral agricole des colonies
.--()--
D'accord avec M. J(,nn nnrnnn. ministre
de l'Agriculture. M. André Hesae, ministre
des Colonies, n décidé que dorénavant, les
colonies participeraient, par une exposition
de leurs produits, au Concours général agri-
cole qui se tient chaque année à Paris.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchal Pétain a visité le 24 sep-
tembre le secteur et la population de la
région de Kifane occupée par le 19" corps
à l'est du front.
Préparant une offensive qui,, à notre
avis devrait être ou aurait pu être déci-
sive, le haut commandement a donné des
directives générales que les commandante
de division ont toute liberté d'exercer, et
en fait, les opérations sont commencées
par la concentration, le coup de main et
les élargissements de positions. Chaque dé-
tail militaire du communiqué quotidien
doit donc maintenant être apprécié comme
une parcelle de ce qu'on appelle l'offensive,
la grande offensive.
Arrivé à Ceuta hier matin, le général
Primo de Rivera s'est embarqué sur l'AI--
phonso-XHI pour Alhucemas.
Les récompenses
Le colonel Noguès, do l'artillerie, et le
lieutenant-colonel Defrère, au service des
commandements du Maroc, sont promus
commandeurs de la Légion d'honneur.
LES OPERATIONS MILITAIRES
An milieu de la nuit du 24 au 25 sep-
tembre, nos troupes, partant de Kifane*
attaquèrent le djebel Roukchoun,, qu'elles
enlevèrent brillamment. Elles attaquè-
rent également le Kef-c-Kounsoun, A
quatre kilomètres a l'est de Kifane, et
l'occupèrent au petit jour.
L'ennemi, complètement surpris par
cette habile et audacieuse manœuvre, s'en-
fuit, abandonnant entre noe mains deux
canons qui tiraient sur le poste, ainsi que
de nombreuses munitions.
A 7 h. 30, une contre-attaque partant de
la région du Djebel-cl-Kounsoun vint se
briser contre nos tirs d'artillerie, tandis
que l'aviation, ayant pu prendre l'air à
ce moment, attaquait vivement l'ennemi
qui se repliait en désordre abandonnant
des cadavres sur le terrain.
Cas premières et heureuses opérations
sont le prélude de plus larges dévelop-
pements.
Dans le secteur du 199 corps, l'aviation
a bombardé les Benl-Oulid dans la val-
lée de l'Ouergha. Un précédent bombar-
dement sur ce point avait causé à l'en-
nemi des centaines de blessés.
Le ravitaillement de Bab-Taza s'est
effectué sans incidents. Nos troupes se
retranchent fortement sur* les positions
occupées à d'est de Kiffane et qui
sont d'excellentes hases éventuelles de
départ.
Vers 11 h. 30, une deuxième contre-
attaque a eu lieu contre Kef-el-Kounsoun.
Elle a été facilement repoussée avec des
pertes élevées pour l'ennemi.
A l'Ouest, le poste de Tabouda a dis-
persé à coup de canon les dissidents qui
ont attaqué les Reni Rou Banc A Douaher.
Sur le Bibane, l'ennemi revient nom-
breux, tiraillant sur nos postqs pour gêner
nos travaux de retranchement.
Dans le secteur du centre, l'aviation a
exécuté des bombardements sur Bah-Ti-
zab, Setirata, Tsou-IIalaim, Koubbn.
L'aviation
Aucune nouvelle n'est parvenue concer-
nant. l'avion de bombardement qui n'a pu
rejoindre Fez avant-hier.
L'équipage était composé des seconds
maîtres Marchand el l:i')I1, d< s quarliers-
rnallres Duisolon et (;"" l'II i!.(¡'ttl et du mate-
lot Segalon.
Au cours de se o 1 inspection du ceutre de
Cners l'ierrefcu. le général Niossel s'est, oc-
cupé de la formation d'une escadrille de
(ioli its destinée à pourvoir aux remplace-
m e n I s nécessaires dans l'escadrille du com-
mandant Cnmpnrdllll, qui est déjà au Ma-
roc depuis un mois.
Les ( ioliaths dont il s'agit, seraient escor-
tés par le torpiltleur Ahiiuiini. de l'escadre
de la Méditerranée, commandée par le capi-
taine de corvette Clianmié.
Les GOUIIIS de volontaires
(Ill a fuit appel, en ( •rallie, aux volon-
taires indigènes désireux de tonner des
liounis pour aller an Maroc. Six cent, cin-
quautes cavaliers oui été équipés et mis en.
roule pour oudjda. où ils seront diriges vrai-
seiul)!
CHEZ LES ESPAGNOLS
l ne coidrc-allaque des ilîifains contre
les positions espagnoles du Moute-Nuevo,
bien que t.n s puissamment montée, a com-
plètement eeliollé.
Ajdir est-elle prise ?
Selon lui communique du général rnnm
de Hiver. 1, transmis a l'umhassado d'Lspa-
sjne à Londres, hier soir, les troupes espa-
gnoles se sont- emparées d'Ajdir, la ca»pi-
lule d'Abd cl kriiu. l'.ien qu'aucune nou-
velle de cet iinporlanl succès ne soil encore»'
IIIUI' par une autre source, son (x¡,\di-,
tU'l
de dont".
I .'ambassade d'Ivspaglie à Londres avait!
reçu auparavant ce communiqué optimiste
de Madrid :
'» I.t ,-- nouvelles qui nous parviennent»
concernant noMv avant e dans la légion.
d'Alhuei nia * sonl e\l reniement, favorables.
Notre progression va se poursuivie très-
prompt •:u• nt. La situation ne peut pas êtres/
plus satisfaisante, n
Malgré me- ive ré^-daiice. les troupes-.
< fpa'/»io'.C"« ont pris. a\ mit -hier, les villages.,
"1 lleiiii wv el Jlnrara. dius !a région d<ï
Rou-» «aneiis nord-est d'< nez/an).
Contre la guerre
Les groupements libertaires avaient or-
ganisé vendredi soir aux abords de la
gare Saint-Lazare, une manifestation qui
dura 3 heures. Par petits groupes, quel-
ques douzaines d'anarchistes essayèrent
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.92%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63969916/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63969916/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63969916/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63969916
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63969916