Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1925 24 septembre 1925
Description : 1925/09/24 (A26,N142). 1925/09/24 (A26,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969894
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - kNo 142.
LE NUMEAC : 20 CENTIMES
JEUDI SOUt, 2i SEPTi':\rllnE Im-1.
Les Annales Coloniales
,es nnaes'" "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
un ÂKTKLBS PMUiS PAR "La ANNALIf OOUONIALIf" MW LA raOTRltlt
IOECLUUVR DU iouam
La Ann.ellUcI8Me. s.¡.,.. "A,.
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LE PROBLÈME TUNISIEN
Colonisation bourgeoise et colonisation démocratique
J' ai reçu du Comité Bugeaud une plaquette
fort bien présentée et qui porte ce titre : « Le
problème tunisien et la question du peuplement
français. » C'est la deuxième qui est éditée
par les soins du Comité Bugeaud. La première
était une réimpression de La France Nouvelle,
de Prévost-Paradol ; la seconde est due à M.
André Servier et porte cette épigraphe : « Le
peuplement français de l'Afrique du Nord est
l'œuvre nationale au XX* siècle. »
L'auteur n' a rien caché du péril qui nous
menace en Tunisie. La Tunisie n est pas fran-
çaise, elle est berbère, elle est italienne : nos
nationaux y sont trop peu nombreux pour assi-
miler les étrangers, pour faire évoluer les indi-
gènes ; si cette situation se prolonge, la Tu-
nisie nous échappera : telle est la vérité bru-
tale que M. André Servier met avec insistance
sous nos yeux.
Sur les 2 millions d'habitants qui peuplent
la Régence, 100.000 sont Italiens ; 55.000
Français. Et ces Français appartiennent à des
catégories telles qu'ils disparaîtraient sans lais-
ser de trace si demain noire autorité était com-
promise: 13.853 fonctionnaires: 10.108 in-
dustriels ; 6.954 commerçants ; 6.745 agricul-
teurs, 5.740 agents de transports: 2.131 ap-
partenant à des professions libérales ; 8.348
non classés : soit 25 dlç fcnctionnaires. alors
qu en France la proportion est de 2 et 12
d'agriculteurs, alors qu'en France la proportion
est de 47
Même inquiétude quand en envisage la ré-
partition : les éléments français sont concen-
trés dans les villes ; les éléments italiens sont
répandus dans le pays tout entier, paysans,
tâcherons qui ne font que croitre et multiplier.
« Les Français donnent l'impression d'un îlot
'battu des flots dans cet océan tunisien où les
raies s'affrontent et se heurtent. »
Dans le département d Oran, il y a 10 Fran-
çais pour 5 Européens étrangers et 46 indigè-
nes ; dans le département d'Alger, 10 Fran-
cis pour 2 Européens étrangers et 77 indigè-
nes ; dans le département de Constantine, 10
Français pour 2 étrangers et 170 indigènes :
ea Tunisie, on compte 10 Français pour 20
Européens étrangers et 380 indigènes. Cette
remarque du général Mangin est saisissante :
tout commenta ire l'affaiblirait.
Certes, l'administration française a accom-
pli des efforts qu'il serait injuste de méconnaî-
tre. M. André Servier les expose complaisam-
ment : chemins de fer, routes, ports, lignes té-
légraphiques et téléphoniques, mines, produc-
fions agricoles, commerce extérieur, écoles, hô-
pitaux, œuvres d'assistance, partout l'adminis-
tration - française -- a -- fait « un effort -- grandiose ».
Mais les résultats sont médiocres. Qui pour-
rait nier le développerrent de la colonisation
officielle ? De 1.380 hectares mis, en 1892,
à la disposition des candidats colons, nous
80mmes passes à 151.000 hectares. Mais ces
151.000 hectares ont été répartis en 250 con-
cessions, ce qui représente une moyenne de
4)00 hecares par concession, soit une famille
par 22 hectares ; d'où il résulte que la popu-
lation rurale française compte en tout 6.745
habitants. En Algérie, au contraire, 1.800.000
hectares sont répartis en 30.000 exploitations
agricoles, d'où il résulte que la population ru-
rale française est de 170.000 habitants, aux-
quels il fàut joindre 80.000 étrangers soumis
au mécanisme de la naturalisation automatique.
Et c' est ici que se place un développement
fort intéressant, un parallèle entre « le peuple-
ment démocratique » et « la colonisation bour-
geoise M. *
Le premier, appliqué en Algérie, consiste à
recruter et à installer le plus grand nombre pos-
sible de petits colons et à les grouper dans des
villages français qui constituent, sur tous les
points du territoire autant de foyers nationaux :
le second, appliqué en Tunisie, consiste à atti-
rer des colons aisés ou riches, ayant à leur dis-
position les capitaux indispensables à la grande
culture. En 1894, 116 propriétaires possédanl 1
-416.000 hectares, en Tunisie, voilà la mé-
thode de colonisation bourgeoise; 39.000
propriétaires possédant 435.000 hectares et
.groupés en 218 centres ou villages, en Algérie,
voilà la méthode de peuplement démocratique.
La seconde, nous dit-on, est conforme aux
principes de Bugeaud déclarant qu'il fallait
« établir par tous les moyens de petits colons
dans les villages appelés à constituer la char-
- .pente de la colonisation » ; la première est
conforme à la théorie du royaume arabe de
Napoléon III, déclarant que l'Etat n'a pas à
se faire entrepreneur d'émigration et de colo-
nisation par le système des concessions gra-
tuites accordées à des individus sans capitaux :
« Les instruments de cette politique, affirmait !
l' Empereur, sont la grande colonisation. le
don à quelques capitalistes de vastes conces-
sions le cantonnement des Européens dans la
grande industrie et le gros commerce, la main-
mise du conquérant sur les organismes finan-
ciers. »
Que la colonisation bourgeoise ait son uti-
lité, cela ne fait aucun doute : M. André Ser-
vier le démontre excellemment. Le bourgeois
capitaliste a pu réaliser rapidement là où le
paysan colon aurait été obligé d'attendre. Bu-
geaud était le premier à reconnaître les ser-
vices rendus par la colonisation bourgeoise.
Mais, « au point de vue national », la colo-
nisation démocratique est seule efficace. La
famille française se groupe autour de l'église,
de l'école, de la mairie, de la gendarmerie,
de la poste, elle s accroît par les mariages
entre colons et aussi par les mariages mixtes ;
elle constitue un centre d'influence et d'activité
puissant. Quelle différence avec la ferme iso-
lée ! Le colon y est comme l'ennemi, et, en
tout cas, comme l'étranger. Riche, il se dira
un beau matin, qu'il est bien bon d'employer
,es capitaux à une tâche ingrate ; adieu, veau,
vache, cochon, couvée ; le bourgeois coton
portera son argent à des entreprises plus lucra-
tives, ou qu il croit telles, et qui ne réclame-
ront pas des efforts aussi soutenus. Vaincre ou
mourir, telle est la devise du colon paysan, en-
touré de ses petits qui luttent auprès de lui.
Autant ailleurs qu'ici, telle est la formule du
coldn bourgeois, de sa femme et de son fils
unique.
Parallèle très énergiquement développé par
M. Servier. Ce qui aggrave les inquiétudes en
Tunisie, c est que la colonisation française est
bourgeoise et que la colonisation italienne est
démocratique. Les paysans siciliens occupent
de vastes espaces autour de Tunis, 8.000 hec-
tares, par exemple, autour de Zaghouan,
7.000 le long du golfe d' Hammancet sont leur
propriété; ils sont 1.583. qui possèdent 12.688
hectares de vignes, alors que 770 viticulteurs
français possèdent 9.908 hectares de vigno-
bles. Les 6.745 colons français possèdent
554.000 hectares, les 20.000 colons italiens
60.700 hectares, soit. dans le premier cas,
850 hectares par famille, et dans le second,
10 hectares par famille. Le village italien joue
en Tunisie le même rôle que le village fran-
çais en Algérie. On entend bien que ce n'est
pas pour les mêmes fins. Le Gouvernement de
Rome y veille avec un soin jaloux, et « les
financiers patriotes », car il y en a en Italie,
secondent les idées du Gouvernement.
Je reviendrai quelque jour sur le double péril
qui vient et des ambitions italiennes et des re-
vendiéations nationalistes ou destouriennes : je
me hâte de remarquer que, si la colonisation
tunisienne est bourgeoise en Tunisie, et démo-
cratique en Algérie, ce n'est pas tout à fait
la faute des hommes. Ils ont été dépassés par
les événements. M. Servier l'avoue très volon-
tiers. Ces deux - méthodes opposées n'ont pas
été appliquées ici et là à la suite d'un plan
préconçu. En Algérie, il a fallu établir l'auto-
rité de la France, non moins par la force des
armes que par la force de la persuasion ; nous
avons dû combattre pied à pied, faire face à
c'es difficultés qui s'accroissaient jusqu'à de-
venir menaçantes, réprimer des révoltes, pré-
venir des soulèvements. M. Servier rappelle
qu au début les fermes isolées étaient rapide-
ment détruites, et les colons massacrés. Il a
fallu se serrer pour se défendre, et, l'alerte
cassée, veiller aux prochains assauts. Les vil-
lages étaient fortifiés ; le colon ne quittait pas
son fusil quand il allait à la charrue. D'autre
part, il ne pouvait être question de garder les
cadres de l' administration indigène ; les Fran-
çais furent appelés en masse pour occuper les
emplois administratifs. Rien de pareil en Tuni-
sie. La conquête a été rapide, ou plutôt il n'y
a ras eu de conquête. Les indigènes se sont
volontairement pliés à la discipline nécessaire,
on a conservé leurs cadres, on s' est contenté
de les renforcer par des fonctionnaires français
chargés de la collaboration et du contrôle. La
fernre isolée était à l'abri du pillage et de l'in-
cendie ; il y avait place pour la colonisation
bourgeoise.
Est-ce à dire que cette situation que n'ont
pas créée les hommes soit sans remède ? L au-
teur ne le pense pas, et, répétant que la cri-
tique est trop facile si celui qui démolit ne
reconstruit pas, il esquisse tout un programme
d'action. « Si nous ne réagissons pas contre
cet état de choses, un jour viendra où nous
serons débordés, submergés, et, en fin de
compte, expulsés du pays. Telle est la situa-
tion. Est-il possible d'y remédier ? » « Oui,
répond M. Servier, et nous examinerons un
jour les remèdes qu'il nous propose. Mais il
a raison, avant tout, de démontrer comme d'au-
tres et mieux que d'autres, quels sont les incon-
vénients graves d'un état de choses tel que
« le réseau démocratique qui assure définitive-
ment un pays et en assure la conquête » n'a
pas encore été constitué en Tunisie. « N'ou-
blions pas que dans les pays à climat tempéré,
la domination effective finit par revenir à celui
qui cultive le sol. C'est une loi historique qui
ne souffre pas d'exception. » Peut-être l'avoiia-
nous trop oublié.
Mario Roustan,
Sénateur de L'ilérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire çénéral du Croupe
viticole.
8.8 ---
OU EST M. DORIOT ?
, Des inspecteurs de la Siïreté suivaient
pas à pas \1. Doriol en Aigrie. Le député
communiste aurai! cependant réussi à leur
éeha.pper : le dI-on. doit, se oucIkt dans le vieux quartier
d'Alger.
Il paraît inrpoksibHe qu'il ait pu se rendra
au Maroc, corn m o il en avait l'intention.
S'il y avait, réussi et s'il était découvert
sur te territoire marocain, il en serait im-
médiatement «xpuflsé.
nVES DE VALSE
Il ne s'agit point ici de célébrer
GËSr Vopérette viennoise au succès itié-
puisable, »nais de signalcr VAgita-
tion stérile qui règne dans quelques milieux
et se répand dans quelques feuilles au sujet
de la plupart de nos grahds gouvernements.
IXabord VIndochine. Il y a bien une douzai-
ne d'aigrefins qui ont longtemps profité du
séjour de M. Albert Sarraut à Ilanoï et rue
Oudinot pour se gorger d'liontietirs et d'ar-
gent. Les paroles très nettes que leur a adres-
sées M. Alexandre Varenne quand, sous tel
ou tel prétexte, ils ont obtenu une audience
rue La Boëtie, n'a pas été sans les tourmen-
ter. Le régime de la faveur doit cesser.
Ils auront, certes, droit à continuer à faire
les plus beaux bénéfices - toute peine mé-
rite salaire –, mais ils devront compter avec
l'intérêt général. La prospérité de la colonie
elle-même doit marcher de pair avec des af-
faires particulières : voilà ce que certains
brasseurs d'affaires, certains émetteurs de
papier à jet conti/fil, ont appris de la bouche
de leur nouveau chef, et pour cette besogne,.,
quoi qu'en espèrent de petits esprits, Varenne
aura avec lui, au Parlement, Vunanimité de
ses collègues, les socialistes tiétant pas les
derniers à le soutenir. Cette politique parait
émouvoir ceux qui n ont pas la conscience
tranquille, signale notre confrère Jeall IIcss
dans le Petit Bleu, et ils s'agitent désespéré-
ment, réclamant M. Albert * Sarraut iterum,
comme si l'ancien député de l'Aude n'était
capable, malgré sa belle illldligclIcc, que
d'une seule besogne, comme si la tâche qu'il
a acuplÜ, il y a six mois, l'avait déjà lassé
avant d'avoir été entreprise. Malgré les
souhaits les plus sournois, Alexandre Varen-
Pte s'embarquera le 23 octobre prochain pour
l'Indochine.
Comme c'est absolument cerlain. lrautres
amis de tanciol ministre des Colonies du
Bloc itional cherchent autre chose.
A vi1 t appris de source sûre qu'aux ides
d'octobre, le maréchal Lyautcy enverrait sa
démission de Résident Général de France au
Maroc, ils poussent la candidature de M.
Albert Sarraut à Rabat. Mais déjà, l'on dit
que M. Th. Steeg, qui ne se plaît guère place
Vendôme et regrette les ciels africains, aban-
donnerait volontiers le Ministère de la Jus-
tice pour la Résidence Générale de France
au Maroc.
Et de deux.
La presse conservatrice affirme nettement
que M. Maurice Viollette n'a pas réussi à
Alger et que sa succession est otwerte, car
à la fin du mois prochain, il ne demandera
pas le renouvellement de sa mission tempo-
raire de six mois. Quoi qu'ils professent, nos
confrères ont l'air d'ignora que le député
d*Eure-et-Loir rejoint son poste lundi pro-
chain et que les lettres écrites tout récem-
ment par lui à ses amis corroborent ses pa-
rôles : parti en Algérie pour y accomplir une
besogne Jétamillér. il ne faillira , pas à sa
tâche, en dépit des jaloux.
Si vous ajoutez à cela que des ambitions
en ébullition voient ici et là en Afrique des
possibilités de mouvement, vous pourriez
croire que la place de Gouverneur Général
ou de Résident Général est la plus instable
des positions.
Que non pas!
Comme dans les Millions rl'Arlequin, tous
ces espoirs sont, des Re\'{s. de Valse.
Marcel Ruedel
AUX MESSMEHES IAlnlral S
-0-0--
Le Conseil d'administration des Messageries
Maritimes s'est réuni hier pour procéder à
l'élection de son président en remplacement du
regretté M. Félix Roussel.
M. Georges Philippar, qui remplit avec
beaucoup de distinction et d'autorité les fonc-
tions d'administrateur directeur général, a été
élu président. - - - -" -.
D autre part, M. Pierre de Saboulin-Bol-
lena, sous-directeur, a été nommé directeur gé-
néral. M. de Saboulin remplit, en outre, depuis
sa constitution et à la satisfaction unanime, les
fonctions de directeur de la Société des Servi-
ces contractuels des Messageries Maritimes.
A l'un et à l'autre, nous adressons nos sin-
cères et cordiales félicitations.
LA GUYANE
n'est pas si malsaine qu'on le dit
O-O
Dans l'état civil du mois de juin 1925 de
la ville de Cayennc, que public le journal
Officiel de ta Guyane, qui ne fait que de
nous parvenir, nous avons relevé à la date
du 13 dudit mois le décès à 112 ans de M.
Grairer Henri, manceuvre, né au moment de
la bataille de Leipzig. Il serait curieux
d'avoir le curriculum vita> de ce vénérable
colon et de savoir à quelle date il est entre
dans l'administration pénitentiaire s'il a été,
par suite d'infortunes, placé sous sa tutelle.
Son décès se trouve relaté entre ceux -. de
concitoyens Tiges de 17, 18, 30, 45 ans. C'est
donc un véritable événement que la mort de
ce centenaire.
A moins que ce ne soit une faute d'im
pression.
TAUX DE LA PIASTRE
--
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre dos Colonies qu'A
la date du '23 septerpbre 1025 le taux officiel
de la pinstre était de l-> fr. 2o.
m. Doumergue le ni par ? 11118 Tunis
l'n portrait du Président de la Républi-
que, exécuté pur Sidi Mohaincid El Habib,
bev de Tunis, a été envoyé il M. Doumcr-
gue.
Le Président de lu Bétpublique a adressé
au bey une lettre lui exprimant ses remer-
demenls.
Qu'ils sont heureux leschieas.
(A ir connu.)
-0-0--
Ils le seront un peu moins, désormais, à
Tunis.
Vous savez que le meilleur ami du chien,
c'est l'homme. Mais à Tunis, jusqu'à ces jours
derniers, les messieurs et dames en puissapee
de fox, d'épagneul, de bull, de berger, -" de
caniche, de sloughi, de molosse ou de petit
« chien-chien à sa mémère », poussaient le sen-
timent affectif à l'égard de ces sympathiques
quadrupèdes jusqu'à les emmener au théâtre,
au cinéma, dans toutes les salles de spectacle.
Cela n'allait pas sans inconvénients.
Ou bien les animaux se regardaient de tra-
vers, préludant ainsi à de fâcheuses alterca-
tions auxquelles se mêlaient bientôt les voix de
leurs compagnons à deux pattes.
Ou bien ils contemplaient le spectacle, et,
« bon public », trop « bon public », ils ne pou-
vaient se tenir de bisser, à tout bout de champ.
Bref, le président de ta municipalité de
Tunis, sur le rapport du Commissaire central,
vient de prendre l'arrêté suivant :
« Article lfP. - L' entrée des chiens dans
les salles de spectacles est interdite.
« Article 2. M. le Commissaire Central
est chargé de l'exécution du présent arrêté. »
On ne peut qu'approuver la décision de ce
magistrat. J' aime bien les chiens, quant à moi,
mais enfin, si j'en crois la chanson, il doit suf-
fire à leur bonheur de bisser dans la rue.
R. L.
LES blés de l'Afrique du Nord
0
Des déclarations de M. Jean Durand, mi-
nistre de l'Agriculture, sur l'évaluation de
la récolte de blé, la production nord-afri-
I.t récolte de blé, I.«
caine nous assure, avec le reliquat de l'an-
née dernière, un disponible de 5 millions de
quintaux. Ce qui nous permettra de couvrir
nos besoins sans - aucun apport de l'étranger.
Si nous nous reportons au Journal Officiel
qui publie le détail de nos récoltes de cé-
réales par département, nous y voyons que
pour la France entière le rendement moyen
à l'hectare pour le blé est pour 1925 de
16 quintaux 38 et le rendement total est de
L'AVIATION COLONIALE
Bien que le raid du colonol Buysky, de
l'Aviation polonaise, 11e soit 'pus exclusive-
ment colonial, nous devons le mentionner
car il a suivi des itinéraires empruntant
nos lignes aériennes coloniales.
Parti le 16 septembre de Paris, accompa-
gné d'un mécanicien, stit- un avion fran-
çais, muni d'un moteur français do 150 CV,
le colonel Haysky a atterri à Varsovie,
après ,H\'Oil' parcouru, en six jours consé-
cutifs et en 47 heures dej yol effrctjf,
kilomètres. L'aviateur est passé sucecasivo-
men.t à Madrid, Casablnncn, Tunis, Athè-
nes et Constantinople.
Un hydravion malchanceux
L'hydravion Goliath G lt.-2-7 avait quitté
Meililla hier matin pour se .rcndne à Omn.
A quinze miilles de ce porl il eut une panne,
et dut amerrir par une forte nier. Un va-
pvur italien, passant à proximité, le pftt à
(a remorque, unis l'amarre ko rompit. Par
T. S. F., le port d'Orau fut -avisé de la si-
tuation de l'appareil. La vedette de la So-
ciété Masocore partit à sa recherche et, à
son lour, le remorqua. Malheureusement, Ú
l'entrée duisit. Le (ioliath fut en effet .abordé par le
cargo Saint-Camille et il commença ù cou-
ler. On put sauver l'équipage, composé de
l'aspirant Stophuni, (tu deuxième maître
pilule Cînudrieh et du quartior-malt.ro méca-
nicien Gastou.
Pui.i une grue, amenée >en toute hAte, re-
ipècha l'hydravion et le conduisit au cen-
tre d'aviation, où LI sera remis en Mat. lyos
rApo râlions dureront une quinzaine de
jours.
Le trafic des lignes Latécoère
Pendant, le mois d'août, les avions des
I lignes aériennes Latécoère ont transporté
751).78<» correspondances, représentant un
1ret de lî. loi Kg. NWJ.
Pour mesurer le formidable développe-
ment de la poste aérienne sur le'réseau w-
riien Latécoère il suflit de mentionner que
la (moyenne journalière des lettres qui
s'élève pour le mois d'aoïïl ;Y.. 2I.50Î). est
supérieure 'à 1^ moyenne des lettres trans-
portées wi'n^in'llenn'nt au cours des années
1ÎW) et 19*2!.
Le nombre des correspondances ayant 1
emprunté îles lignes aériennes latécoère
s'est élevé à. i.0*29.737 pour les L.uil .pre-
miers mois de lîhîô taudis qu'il ne s'était
,'lIiff,,(', 4111',', LO:.?Ii.:-)1 lPttrf'H IWlldalll Inll1(',
l'année 102 i.
- .1.
GREVF, MARITIME
---Q-
tS^quipago.Marseille la (frère des bras croisés. Le na-
vire qui lierait partir hier pour lînne n'a
pu lever l'ancre.
Le commerce de la France
avec ses colonies
--o-(\--
Pendant les huit premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies a
accusé les chiffres suivants que nous compa-
rons avec ceux de 1924 pendant la période
correspondante ;
Importations
1925 1924
- -
Algérie. , :.,. , 1.013.188 1.13^.096
Tunisie 231.770 211.039
Maroc 102.619 126.637
Sénégal 3ï9.189 322.381
Madag. et dépend.. 193.140 176.514
Indochine française 370.339 191.3 *9
Autres colonies et
pays de protect.. 487.516 568.745
Totaux",., 2.777.791 2.732.731
Sur les tôt. gén. de 25.167,388 26.019.868
Exportations
1925 1924
Algérie 1.677.438 1.483,040
Tunisie 33O.989 319.186
Maroc ..,.,.,. 498.420 447.479
Sénégal 207.459 162.007
Madag. et dépend.. 234.109 104.997
Indochine française 440.556 359.436
Autres colonies et
pays de protector. 366.215 316.107
Totaux. 3.761.186 3.192.252
Sur les tôt. gén. de 28.367.069 27.153.418
Nous devons noter avec satisfaction les
augmentations dans les exportations
568'934, par rapport à l'année 1924 qui sont
un indice certain de l'activité économique
de notre empire colonial.
et*
LE CABINET DE M. VARENNE
M. Alexandre Varenne, le nouveau Gou-
verneur généra. ', de l'Indochine, a désigné
pour diriger son. cabinet eivil« M. Le Fol,
administrateur de t ro classe, (les cadres de
l'Indochine, ancien directeur du Cabinet de
M. Martial-Merlin.
La mort du fondateur de l'enseignement
à Maclay;aiioar
M. Renel, directeur de l'Enseignement à
Madagascar, est décédé subitement à Tana-
narive, le 9 septembre courant, à l'âge de
59 ans. Agrégé et docteur ès lettres, plus
heureux en cela que le héros de son roman
le Décivilisé, M. Renel était arrivé à exer-
cer le professorat, quand en 1906 il fut
nommé à Madagascar où il demeura pen-
dant 19 ans. C'est dire combien il s'était
attache au développement de ,l'œuvre de
l'enseignement dans la (irande Ile. Cette
longue expérience et sa haute culture
avaient fait de lui un chef éminent. l'ar ses
vues pédagogiques élevées et sa connais-
sance profonde de la mentalité des popu-
lations locales, il a su donner à l'enseigne-
ment indigène un essor exceptionnel.
- M, Renel est l'auteur de nombreuses pu-
blications d'ordre pédagogique ou scientifi-
que touchant les origines et l'histoire de Ma-
dagascar. Il a publié, en outre, une série
de romans remarquables, inspirés du milieu
colonial où il vivait et auquel il avait en-
tièrement consacré toutes ses préoccupations
intellectuelles. On cite notamment : « La
Race Inconnue », « Les Contes de Madagas-
car », k La Coutume des Ancêtres ».
La mort de M. Renel sera douloureuse-
ment ressentie par tous ceux qui l'ont connu
et l'avaient en haute estime. «
- -a**-
M. André Hesse visite les agences
M. André liesse, ministre des Colonies,
s'est rendu, ces jours-ci, inopinémcnt, à
l'Agence Générale des Colonies et aux
Agences Fconomiques de • l'lndochinc, de
l'Afriquc Oecidentale française et de Ma-
dagascar.
Le ministre a également visité les vastes
locaux qui, dans une aile des bâtiments de
I,¡¡ rue Oudinot, sont occupés par les ar-
chives e|, la bibliothèque.
On peut toujours passer
sur le Cap Breton
00
Nous avons annoncé dans .les Annales
('olullÏ/I/('s dn .i noÙt l9:&) qu'une mission
hydrographique avait. été eiwoyéc par le
Ministère de la Marin»; pour relever les
liants fonds M11' avaient, été constatés au
Cap llreton par le capitaine de navire Cor-
net.
Sur sou Pourquoi-l'as, le docleur Char-
eot explora h son lour ces parages et. il a
déclaré à 1111 de nos confrères :
11 11 110 m'appartient pas de faire des con-
fidences..le viens d'éiudier sérieusement,
minutieusement, buis les fonds (lnnl il a
élé parlé, inconsidérément d'ailleurs, lotî-
tes opérations nécessaires ont été faites et
ma venue à ltayonne a été motivée par la
rédaction des rapports que j'ai envoyés à
la marine. La navigation n'a rien à crain-
dre. (ju'on aille et qu'on vienne sans sou-
ci ! Il y aura toujours assez d'eau pour les
calaisons les plus profondes. »
l
A L'OFFICIEL
-O.Q-
Le Journal Officiel du 23 septembre pn-
blie le relevé des produits d'origine et de
provenance tunisien.nes importés en France
ou en Algérie pendant la première décade
du mois de septembre
EN SYRIE
SOUEEDA EST DELIVREE
Un vit engagement
Hier vers midi, la colonne du général Go-
melin rencontra line vice résistance au sud
îles hauteurs de Tell-Abiu où l'ennemi pa-
raissait vouloir l'arrêter.
l:enyayement devint général vers 16
heures. Les éléments de tête de la colonne,
vigoureusement appuyés par des charf
d'assaut, enlevèrent la position qui lu t en-
tièrement occupée à la tombée de. la nuit.
Ln colonne du général Gamelin est en-
trée à Soueïdu.
Les Uruses se replièrent vers le Sont en-
trre Tell-Abiv et Foueda.
(Dernière lieuie. - Par dépèche,)
La colonne Gamelin en marche
ta colonne Gamelin a gant terminé sa con.
centration a quitté dans la matinée d'hier
Mcssifreg et est partie dans la direction d*
Soueida. Jtts(itt'à midi, t'ennemi n'et pas ac-
cepté le combat.
Le major Salisbury, de Vannée anglaise,
accompagne Vétat-maior de la colonne, sou-
lignant ainsi la cordialité des rapports des
autorités françaises et allqlnlse.,
(Par dépêche,)
D'après une dépèclae de Beyrouth au Ti-
mes, la colonne française d'avant-garde
sous les ordres du igénéral Gamelin, est ar-
rivée hier, précédée d'auto-mitrailleuses, à
huit kilomètres de Soueïda. Les attaques
des Drusos 11111 été sévèrement réprimées
sur tous les points. On s'attend à une puis-
saule attaque des Français et à leur entrée
prochaine dans Soueïdn.
Les troupes françaises enveloppent le Dje-
bel Druse sur trois côtés. Files sont aidécs,
sur le quatrième côté, par les Anglais de
Transjordanie.
Une arrestation
On a arrêté a Beyrouth un Caucasien qui
v avait débarqué subrepticement. On a
trouvé sur lui une photographie le repré-
sentant en uniforme d'inspecteur général de
police et un document établissant que c'est
un agent holclaeviste,
Les forces druses
Les insurgés druses disposent d'environ
8.000 hommes partagés en trois groupes : le
premier dans la région du sud près de Mea-
sifrey, commandé par Abdallah el Atrache
et Souleïman Hamad et Atrache, le second
aux alentours de Soueïda et dans les col-
lines avoisinantes, son artillerie étant com-
mandée par Mataab el Atrochc, la cavalerie
par Ibn Knrqnt, l'infanterie par Ibrahim
Fahd et Hasnt el Atrache ; le troisième
groupe dans la région du nord, contrefort
de la trihu kles Beni-llamri, est commandé
directement par le sultan pacha el Atrache.
Son nMe principal est de surveiller le plan
des Beiii-I lainir, ses rivaux, de les empê-
cher d'attaquer les insurgés. Le quartier gé-
néral de ta révolte est à Nimra.
Les chefs druses seraient divisés. Deux
cheiks llatram el Atriche et Assan Yehia
el Atrache, seraient arrivés samedi avec
leur famille et leur suite Dcraa, se ren-
dant ii Damas.
Sur l'ordre du sultan Atrache, la mohili-
sation générale a été ordonnée pour tous
l/'s DI'IlSC'R t)t"s d,. tG ù liO IHI:';,
Une proclamation
La proclamation suivante, émanant des
autorités mandataires de Syrie, a été lancée
par des aéroplanes :
Druses, l'heure est venu où vous devrez vous
rondiv emiipti: de la puissance de l'armée fran-
çaise et des ennséquenees d'une révolte. I.a ba-
taille de Messifrey a prouvé l'existence d'une
telle, puissance. U est de notre devoir de pro-
clamer que la France combat sans haine, mais
pour cliàtier des criminels suivant lour crime«
et que ceux qui seront assez sages pour mettre
bas les armes seront en sécurité s'ils se ren-
dent à nos ]x n| es. de même que tous les cheikhs
qui pourront venir à Damas pour effectuer leur
reddition. i leur
La sécurité de la route
Damas-Palmyre-Bagdad
< )n aniioni c que toutes mesures sont pri-
ses | ar les autorités françaises pour assu-
rer la siVurilé des convois qui font le tran-
sit entre Damas et Bagdad, via Dalniyre.
D'après un journal anglais
Les Centrais \e>cs annoncent que la ville
de Siiiieïda serai,L tombée hier aux. mains
des Druses.
D'après ce journal, le butin capturé par
les Druses comprendrait deux automobiles
blindées plusieurs canons, ^:î.ques. ,':10 prisonniers seraient lestes aux
mains ''Vs assaillants.
D'après un autre journal anglais.
D'après le Pailg Mail, le bruit circule h.
Beyrouth que les troupes françaises mit dé-
bloqué Soueida sans etfusion de sang.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret instituant une concession minière
en Algérie.
Aux termes det fait conces-
sion à M\l. »la-du Tiustave) et Mercier (>us-
tiiveï de mines de plomb et nulres métaux
c< 11 uie\e> -otnées sur le territoire <>\ ta com-
mune mixte de ("ullo, arrondissement de Phi-
lini» \ille. département de (".onMantme.
(Vite concession prendra le nom de conces-
sion de « Coudiat Tagma ». l'Ile a une éten-
due superlicielle de 50*.) hectares.
Les droits attribués aux propriétaires de la
surface sur le produit des mines concédées,
sont réglés à une somme une fois payée de
francs par hectare de terrain compris dans
la concession.
Décret portant réduction de l'effectif du dé-
tachement de gendarmerie de la Guyane.
(J. O. du 51- septembre l'.»->i.)
LE NUMEAC : 20 CENTIMES
JEUDI SOUt, 2i SEPTi':\rllnE Im-1.
Les Annales Coloniales
,es nnaes'" "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
un ÂKTKLBS PMUiS PAR "La ANNALIf OOUONIALIf" MW LA raOTRltlt
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LE PROBLÈME TUNISIEN
Colonisation bourgeoise et colonisation démocratique
J' ai reçu du Comité Bugeaud une plaquette
fort bien présentée et qui porte ce titre : « Le
problème tunisien et la question du peuplement
français. » C'est la deuxième qui est éditée
par les soins du Comité Bugeaud. La première
était une réimpression de La France Nouvelle,
de Prévost-Paradol ; la seconde est due à M.
André Servier et porte cette épigraphe : « Le
peuplement français de l'Afrique du Nord est
l'œuvre nationale au XX* siècle. »
L'auteur n' a rien caché du péril qui nous
menace en Tunisie. La Tunisie n est pas fran-
çaise, elle est berbère, elle est italienne : nos
nationaux y sont trop peu nombreux pour assi-
miler les étrangers, pour faire évoluer les indi-
gènes ; si cette situation se prolonge, la Tu-
nisie nous échappera : telle est la vérité bru-
tale que M. André Servier met avec insistance
sous nos yeux.
Sur les 2 millions d'habitants qui peuplent
la Régence, 100.000 sont Italiens ; 55.000
Français. Et ces Français appartiennent à des
catégories telles qu'ils disparaîtraient sans lais-
ser de trace si demain noire autorité était com-
promise: 13.853 fonctionnaires: 10.108 in-
dustriels ; 6.954 commerçants ; 6.745 agricul-
teurs, 5.740 agents de transports: 2.131 ap-
partenant à des professions libérales ; 8.348
non classés : soit 25 dlç fcnctionnaires. alors
qu en France la proportion est de 2 et 12
d'agriculteurs, alors qu'en France la proportion
est de 47
Même inquiétude quand en envisage la ré-
partition : les éléments français sont concen-
trés dans les villes ; les éléments italiens sont
répandus dans le pays tout entier, paysans,
tâcherons qui ne font que croitre et multiplier.
« Les Français donnent l'impression d'un îlot
'battu des flots dans cet océan tunisien où les
raies s'affrontent et se heurtent. »
Dans le département d Oran, il y a 10 Fran-
çais pour 5 Européens étrangers et 46 indigè-
nes ; dans le département d'Alger, 10 Fran-
cis pour 2 Européens étrangers et 77 indigè-
nes ; dans le département de Constantine, 10
Français pour 2 étrangers et 170 indigènes :
ea Tunisie, on compte 10 Français pour 20
Européens étrangers et 380 indigènes. Cette
remarque du général Mangin est saisissante :
tout commenta ire l'affaiblirait.
Certes, l'administration française a accom-
pli des efforts qu'il serait injuste de méconnaî-
tre. M. André Servier les expose complaisam-
ment : chemins de fer, routes, ports, lignes té-
légraphiques et téléphoniques, mines, produc-
fions agricoles, commerce extérieur, écoles, hô-
pitaux, œuvres d'assistance, partout l'adminis-
tration - française -- a -- fait « un effort -- grandiose ».
Mais les résultats sont médiocres. Qui pour-
rait nier le développerrent de la colonisation
officielle ? De 1.380 hectares mis, en 1892,
à la disposition des candidats colons, nous
80mmes passes à 151.000 hectares. Mais ces
151.000 hectares ont été répartis en 250 con-
cessions, ce qui représente une moyenne de
4)00 hecares par concession, soit une famille
par 22 hectares ; d'où il résulte que la popu-
lation rurale française compte en tout 6.745
habitants. En Algérie, au contraire, 1.800.000
hectares sont répartis en 30.000 exploitations
agricoles, d'où il résulte que la population ru-
rale française est de 170.000 habitants, aux-
quels il fàut joindre 80.000 étrangers soumis
au mécanisme de la naturalisation automatique.
Et c' est ici que se place un développement
fort intéressant, un parallèle entre « le peuple-
ment démocratique » et « la colonisation bour-
geoise M. *
Le premier, appliqué en Algérie, consiste à
recruter et à installer le plus grand nombre pos-
sible de petits colons et à les grouper dans des
villages français qui constituent, sur tous les
points du territoire autant de foyers nationaux :
le second, appliqué en Tunisie, consiste à atti-
rer des colons aisés ou riches, ayant à leur dis-
position les capitaux indispensables à la grande
culture. En 1894, 116 propriétaires possédanl 1
-416.000 hectares, en Tunisie, voilà la mé-
thode de colonisation bourgeoise; 39.000
propriétaires possédant 435.000 hectares et
.groupés en 218 centres ou villages, en Algérie,
voilà la méthode de peuplement démocratique.
La seconde, nous dit-on, est conforme aux
principes de Bugeaud déclarant qu'il fallait
« établir par tous les moyens de petits colons
dans les villages appelés à constituer la char-
- .pente de la colonisation » ; la première est
conforme à la théorie du royaume arabe de
Napoléon III, déclarant que l'Etat n'a pas à
se faire entrepreneur d'émigration et de colo-
nisation par le système des concessions gra-
tuites accordées à des individus sans capitaux :
« Les instruments de cette politique, affirmait !
l' Empereur, sont la grande colonisation. le
don à quelques capitalistes de vastes conces-
sions le cantonnement des Européens dans la
grande industrie et le gros commerce, la main-
mise du conquérant sur les organismes finan-
ciers. »
Que la colonisation bourgeoise ait son uti-
lité, cela ne fait aucun doute : M. André Ser-
vier le démontre excellemment. Le bourgeois
capitaliste a pu réaliser rapidement là où le
paysan colon aurait été obligé d'attendre. Bu-
geaud était le premier à reconnaître les ser-
vices rendus par la colonisation bourgeoise.
Mais, « au point de vue national », la colo-
nisation démocratique est seule efficace. La
famille française se groupe autour de l'église,
de l'école, de la mairie, de la gendarmerie,
de la poste, elle s accroît par les mariages
entre colons et aussi par les mariages mixtes ;
elle constitue un centre d'influence et d'activité
puissant. Quelle différence avec la ferme iso-
lée ! Le colon y est comme l'ennemi, et, en
tout cas, comme l'étranger. Riche, il se dira
un beau matin, qu'il est bien bon d'employer
,es capitaux à une tâche ingrate ; adieu, veau,
vache, cochon, couvée ; le bourgeois coton
portera son argent à des entreprises plus lucra-
tives, ou qu il croit telles, et qui ne réclame-
ront pas des efforts aussi soutenus. Vaincre ou
mourir, telle est la devise du colon paysan, en-
touré de ses petits qui luttent auprès de lui.
Autant ailleurs qu'ici, telle est la formule du
coldn bourgeois, de sa femme et de son fils
unique.
Parallèle très énergiquement développé par
M. Servier. Ce qui aggrave les inquiétudes en
Tunisie, c est que la colonisation française est
bourgeoise et que la colonisation italienne est
démocratique. Les paysans siciliens occupent
de vastes espaces autour de Tunis, 8.000 hec-
tares, par exemple, autour de Zaghouan,
7.000 le long du golfe d' Hammancet sont leur
propriété; ils sont 1.583. qui possèdent 12.688
hectares de vignes, alors que 770 viticulteurs
français possèdent 9.908 hectares de vigno-
bles. Les 6.745 colons français possèdent
554.000 hectares, les 20.000 colons italiens
60.700 hectares, soit. dans le premier cas,
850 hectares par famille, et dans le second,
10 hectares par famille. Le village italien joue
en Tunisie le même rôle que le village fran-
çais en Algérie. On entend bien que ce n'est
pas pour les mêmes fins. Le Gouvernement de
Rome y veille avec un soin jaloux, et « les
financiers patriotes », car il y en a en Italie,
secondent les idées du Gouvernement.
Je reviendrai quelque jour sur le double péril
qui vient et des ambitions italiennes et des re-
vendiéations nationalistes ou destouriennes : je
me hâte de remarquer que, si la colonisation
tunisienne est bourgeoise en Tunisie, et démo-
cratique en Algérie, ce n'est pas tout à fait
la faute des hommes. Ils ont été dépassés par
les événements. M. Servier l'avoue très volon-
tiers. Ces deux - méthodes opposées n'ont pas
été appliquées ici et là à la suite d'un plan
préconçu. En Algérie, il a fallu établir l'auto-
rité de la France, non moins par la force des
armes que par la force de la persuasion ; nous
avons dû combattre pied à pied, faire face à
c'es difficultés qui s'accroissaient jusqu'à de-
venir menaçantes, réprimer des révoltes, pré-
venir des soulèvements. M. Servier rappelle
qu au début les fermes isolées étaient rapide-
ment détruites, et les colons massacrés. Il a
fallu se serrer pour se défendre, et, l'alerte
cassée, veiller aux prochains assauts. Les vil-
lages étaient fortifiés ; le colon ne quittait pas
son fusil quand il allait à la charrue. D'autre
part, il ne pouvait être question de garder les
cadres de l' administration indigène ; les Fran-
çais furent appelés en masse pour occuper les
emplois administratifs. Rien de pareil en Tuni-
sie. La conquête a été rapide, ou plutôt il n'y
a ras eu de conquête. Les indigènes se sont
volontairement pliés à la discipline nécessaire,
on a conservé leurs cadres, on s' est contenté
de les renforcer par des fonctionnaires français
chargés de la collaboration et du contrôle. La
fernre isolée était à l'abri du pillage et de l'in-
cendie ; il y avait place pour la colonisation
bourgeoise.
Est-ce à dire que cette situation que n'ont
pas créée les hommes soit sans remède ? L au-
teur ne le pense pas, et, répétant que la cri-
tique est trop facile si celui qui démolit ne
reconstruit pas, il esquisse tout un programme
d'action. « Si nous ne réagissons pas contre
cet état de choses, un jour viendra où nous
serons débordés, submergés, et, en fin de
compte, expulsés du pays. Telle est la situa-
tion. Est-il possible d'y remédier ? » « Oui,
répond M. Servier, et nous examinerons un
jour les remèdes qu'il nous propose. Mais il
a raison, avant tout, de démontrer comme d'au-
tres et mieux que d'autres, quels sont les incon-
vénients graves d'un état de choses tel que
« le réseau démocratique qui assure définitive-
ment un pays et en assure la conquête » n'a
pas encore été constitué en Tunisie. « N'ou-
blions pas que dans les pays à climat tempéré,
la domination effective finit par revenir à celui
qui cultive le sol. C'est une loi historique qui
ne souffre pas d'exception. » Peut-être l'avoiia-
nous trop oublié.
Mario Roustan,
Sénateur de L'ilérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire çénéral du Croupe
viticole.
8.8 ---
OU EST M. DORIOT ?
, Des inspecteurs de la Siïreté suivaient
pas à pas \1. Doriol en Aigrie. Le député
communiste aurai! cependant réussi à leur
éeha.pper : le d
d'Alger.
Il paraît inrpoksibHe qu'il ait pu se rendra
au Maroc, corn m o il en avait l'intention.
S'il y avait, réussi et s'il était découvert
sur te territoire marocain, il en serait im-
médiatement «xpuflsé.
nVES DE VALSE
Il ne s'agit point ici de célébrer
GËSr Vopérette viennoise au succès itié-
puisable, »nais de signalcr VAgita-
tion stérile qui règne dans quelques milieux
et se répand dans quelques feuilles au sujet
de la plupart de nos grahds gouvernements.
IXabord VIndochine. Il y a bien une douzai-
ne d'aigrefins qui ont longtemps profité du
séjour de M. Albert Sarraut à Ilanoï et rue
Oudinot pour se gorger d'liontietirs et d'ar-
gent. Les paroles très nettes que leur a adres-
sées M. Alexandre Varenne quand, sous tel
ou tel prétexte, ils ont obtenu une audience
rue La Boëtie, n'a pas été sans les tourmen-
ter. Le régime de la faveur doit cesser.
Ils auront, certes, droit à continuer à faire
les plus beaux bénéfices - toute peine mé-
rite salaire –, mais ils devront compter avec
l'intérêt général. La prospérité de la colonie
elle-même doit marcher de pair avec des af-
faires particulières : voilà ce que certains
brasseurs d'affaires, certains émetteurs de
papier à jet conti/fil, ont appris de la bouche
de leur nouveau chef, et pour cette besogne,.,
quoi qu'en espèrent de petits esprits, Varenne
aura avec lui, au Parlement, Vunanimité de
ses collègues, les socialistes tiétant pas les
derniers à le soutenir. Cette politique parait
émouvoir ceux qui n ont pas la conscience
tranquille, signale notre confrère Jeall IIcss
dans le Petit Bleu, et ils s'agitent désespéré-
ment, réclamant M. Albert * Sarraut iterum,
comme si l'ancien député de l'Aude n'était
capable, malgré sa belle illldligclIcc, que
d'une seule besogne, comme si la tâche qu'il
a acuplÜ, il y a six mois, l'avait déjà lassé
avant d'avoir été entreprise. Malgré les
souhaits les plus sournois, Alexandre Varen-
Pte s'embarquera le 23 octobre prochain pour
l'Indochine.
Comme c'est absolument cerlain. lrautres
amis de tanciol ministre des Colonies du
Bloc itional cherchent autre chose.
A vi1 t appris de source sûre qu'aux ides
d'octobre, le maréchal Lyautcy enverrait sa
démission de Résident Général de France au
Maroc, ils poussent la candidature de M.
Albert Sarraut à Rabat. Mais déjà, l'on dit
que M. Th. Steeg, qui ne se plaît guère place
Vendôme et regrette les ciels africains, aban-
donnerait volontiers le Ministère de la Jus-
tice pour la Résidence Générale de France
au Maroc.
Et de deux.
La presse conservatrice affirme nettement
que M. Maurice Viollette n'a pas réussi à
Alger et que sa succession est otwerte, car
à la fin du mois prochain, il ne demandera
pas le renouvellement de sa mission tempo-
raire de six mois. Quoi qu'ils professent, nos
confrères ont l'air d'ignora que le député
d*Eure-et-Loir rejoint son poste lundi pro-
chain et que les lettres écrites tout récem-
ment par lui à ses amis corroborent ses pa-
rôles : parti en Algérie pour y accomplir une
besogne Jétamillér. il ne faillira , pas à sa
tâche, en dépit des jaloux.
Si vous ajoutez à cela que des ambitions
en ébullition voient ici et là en Afrique des
possibilités de mouvement, vous pourriez
croire que la place de Gouverneur Général
ou de Résident Général est la plus instable
des positions.
Que non pas!
Comme dans les Millions rl'Arlequin, tous
ces espoirs sont, des Re\'{s. de Valse.
Marcel Ruedel
AUX MESSMEHES IAlnlral S
-0-0--
Le Conseil d'administration des Messageries
Maritimes s'est réuni hier pour procéder à
l'élection de son président en remplacement du
regretté M. Félix Roussel.
M. Georges Philippar, qui remplit avec
beaucoup de distinction et d'autorité les fonc-
tions d'administrateur directeur général, a été
élu président. - - - -" -.
D autre part, M. Pierre de Saboulin-Bol-
lena, sous-directeur, a été nommé directeur gé-
néral. M. de Saboulin remplit, en outre, depuis
sa constitution et à la satisfaction unanime, les
fonctions de directeur de la Société des Servi-
ces contractuels des Messageries Maritimes.
A l'un et à l'autre, nous adressons nos sin-
cères et cordiales félicitations.
LA GUYANE
n'est pas si malsaine qu'on le dit
O-O
Dans l'état civil du mois de juin 1925 de
la ville de Cayennc, que public le journal
Officiel de ta Guyane, qui ne fait que de
nous parvenir, nous avons relevé à la date
du 13 dudit mois le décès à 112 ans de M.
Grairer Henri, manceuvre, né au moment de
la bataille de Leipzig. Il serait curieux
d'avoir le curriculum vita> de ce vénérable
colon et de savoir à quelle date il est entre
dans l'administration pénitentiaire s'il a été,
par suite d'infortunes, placé sous sa tutelle.
Son décès se trouve relaté entre ceux -. de
concitoyens Tiges de 17, 18, 30, 45 ans. C'est
donc un véritable événement que la mort de
ce centenaire.
A moins que ce ne soit une faute d'im
pression.
TAUX DE LA PIASTRE
--
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre dos Colonies qu'A
la date du '23 septerpbre 1025 le taux officiel
de la pinstre était de l-> fr. 2o.
m. Doumergue le ni par ? 11118 Tunis
l'n portrait du Président de la Républi-
que, exécuté pur Sidi Mohaincid El Habib,
bev de Tunis, a été envoyé il M. Doumcr-
gue.
Le Président de lu Bétpublique a adressé
au bey une lettre lui exprimant ses remer-
demenls.
Qu'ils sont heureux leschieas.
(A ir connu.)
-0-0--
Ils le seront un peu moins, désormais, à
Tunis.
Vous savez que le meilleur ami du chien,
c'est l'homme. Mais à Tunis, jusqu'à ces jours
derniers, les messieurs et dames en puissapee
de fox, d'épagneul, de bull, de berger, -" de
caniche, de sloughi, de molosse ou de petit
« chien-chien à sa mémère », poussaient le sen-
timent affectif à l'égard de ces sympathiques
quadrupèdes jusqu'à les emmener au théâtre,
au cinéma, dans toutes les salles de spectacle.
Cela n'allait pas sans inconvénients.
Ou bien les animaux se regardaient de tra-
vers, préludant ainsi à de fâcheuses alterca-
tions auxquelles se mêlaient bientôt les voix de
leurs compagnons à deux pattes.
Ou bien ils contemplaient le spectacle, et,
« bon public », trop « bon public », ils ne pou-
vaient se tenir de bisser, à tout bout de champ.
Bref, le président de ta municipalité de
Tunis, sur le rapport du Commissaire central,
vient de prendre l'arrêté suivant :
« Article lfP. - L' entrée des chiens dans
les salles de spectacles est interdite.
« Article 2. M. le Commissaire Central
est chargé de l'exécution du présent arrêté. »
On ne peut qu'approuver la décision de ce
magistrat. J' aime bien les chiens, quant à moi,
mais enfin, si j'en crois la chanson, il doit suf-
fire à leur bonheur de bisser dans la rue.
R. L.
LES blés de l'Afrique du Nord
0
Des déclarations de M. Jean Durand, mi-
nistre de l'Agriculture, sur l'évaluation de
la récolte de blé, la production nord-afri-
I.t récolte de blé, I.«
caine nous assure, avec le reliquat de l'an-
née dernière, un disponible de 5 millions de
quintaux. Ce qui nous permettra de couvrir
nos besoins sans - aucun apport de l'étranger.
Si nous nous reportons au Journal Officiel
qui publie le détail de nos récoltes de cé-
réales par département, nous y voyons que
pour la France entière le rendement moyen
à l'hectare pour le blé est pour 1925 de
16 quintaux 38 et le rendement total est de
L'AVIATION COLONIALE
Bien que le raid du colonol Buysky, de
l'Aviation polonaise, 11e soit 'pus exclusive-
ment colonial, nous devons le mentionner
car il a suivi des itinéraires empruntant
nos lignes aériennes coloniales.
Parti le 16 septembre de Paris, accompa-
gné d'un mécanicien, stit- un avion fran-
çais, muni d'un moteur français do 150 CV,
le colonel Haysky a atterri à Varsovie,
après ,H\'Oil' parcouru, en six jours consé-
cutifs et en 47 heures dej yol effrctjf,
kilomètres. L'aviateur est passé sucecasivo-
men.t à Madrid, Casablnncn, Tunis, Athè-
nes et Constantinople.
Un hydravion malchanceux
L'hydravion Goliath G lt.-2-7 avait quitté
Meililla hier matin pour se .rcndne à Omn.
A quinze miilles de ce porl il eut une panne,
et dut amerrir par une forte nier. Un va-
pvur italien, passant à proximité, le pftt à
(a remorque, unis l'amarre ko rompit. Par
T. S. F., le port d'Orau fut -avisé de la si-
tuation de l'appareil. La vedette de la So-
ciété Masocore partit à sa recherche et, à
son lour, le remorqua. Malheureusement, Ú
l'entrée
cargo Saint-Camille et il commença ù cou-
ler. On put sauver l'équipage, composé de
l'aspirant Stophuni, (tu deuxième maître
pilule Cînudrieh et du quartior-malt.ro méca-
nicien Gastou.
Pui.i une grue, amenée >en toute hAte, re-
ipècha l'hydravion et le conduisit au cen-
tre d'aviation, où LI sera remis en Mat. lyos
rApo râlions dureront une quinzaine de
jours.
Le trafic des lignes Latécoère
Pendant, le mois d'août, les avions des
I lignes aériennes Latécoère ont transporté
751).78<» correspondances, représentant un
1ret de lî. loi Kg. NWJ.
Pour mesurer le formidable développe-
ment de la poste aérienne sur le'réseau w-
riien Latécoère il suflit de mentionner que
la (moyenne journalière des lettres qui
s'élève pour le mois d'aoïïl ;Y.. 2I.50Î). est
supérieure 'à 1^ moyenne des lettres trans-
portées wi'n^in'llenn'nt au cours des années
1ÎW) et 19*2!.
Le nombre des correspondances ayant 1
emprunté îles lignes aériennes latécoère
s'est élevé à. i.0*29.737 pour les L.uil .pre-
miers mois de lîhîô taudis qu'il ne s'était
,'lIiff,,(', 4111',', LO:.?Ii.:-)1 lPttrf'H IWlldalll Inll1(',
l'année 102 i.
- .1.
GREVF, MARITIME
---Q-
tS^quipago.
vire qui lierait partir hier pour lînne n'a
pu lever l'ancre.
Le commerce de la France
avec ses colonies
--o-(\--
Pendant les huit premiers mois de 1925, le
commerce de la France avec ses colonies a
accusé les chiffres suivants que nous compa-
rons avec ceux de 1924 pendant la période
correspondante ;
Importations
1925 1924
- -
Algérie. , :.,. , 1.013.188 1.13^.096
Tunisie 231.770 211.039
Maroc 102.619 126.637
Sénégal 3ï9.189 322.381
Madag. et dépend.. 193.140 176.514
Indochine française 370.339 191.3 *9
Autres colonies et
pays de protect.. 487.516 568.745
Totaux",., 2.777.791 2.732.731
Sur les tôt. gén. de 25.167,388 26.019.868
Exportations
1925 1924
Algérie 1.677.438 1.483,040
Tunisie 33O.989 319.186
Maroc ..,.,.,. 498.420 447.479
Sénégal 207.459 162.007
Madag. et dépend.. 234.109 104.997
Indochine française 440.556 359.436
Autres colonies et
pays de protector. 366.215 316.107
Totaux. 3.761.186 3.192.252
Sur les tôt. gén. de 28.367.069 27.153.418
Nous devons noter avec satisfaction les
augmentations dans les exportations
568'934, par rapport à l'année 1924 qui sont
un indice certain de l'activité économique
de notre empire colonial.
et*
LE CABINET DE M. VARENNE
M. Alexandre Varenne, le nouveau Gou-
verneur généra. ', de l'Indochine, a désigné
pour diriger son. cabinet eivil« M. Le Fol,
administrateur de t ro classe, (les cadres de
l'Indochine, ancien directeur du Cabinet de
M. Martial-Merlin.
La mort du fondateur de l'enseignement
à Maclay;aiioar
M. Renel, directeur de l'Enseignement à
Madagascar, est décédé subitement à Tana-
narive, le 9 septembre courant, à l'âge de
59 ans. Agrégé et docteur ès lettres, plus
heureux en cela que le héros de son roman
le Décivilisé, M. Renel était arrivé à exer-
cer le professorat, quand en 1906 il fut
nommé à Madagascar où il demeura pen-
dant 19 ans. C'est dire combien il s'était
attache au développement de ,l'œuvre de
l'enseignement dans la (irande Ile. Cette
longue expérience et sa haute culture
avaient fait de lui un chef éminent. l'ar ses
vues pédagogiques élevées et sa connais-
sance profonde de la mentalité des popu-
lations locales, il a su donner à l'enseigne-
ment indigène un essor exceptionnel.
- M, Renel est l'auteur de nombreuses pu-
blications d'ordre pédagogique ou scientifi-
que touchant les origines et l'histoire de Ma-
dagascar. Il a publié, en outre, une série
de romans remarquables, inspirés du milieu
colonial où il vivait et auquel il avait en-
tièrement consacré toutes ses préoccupations
intellectuelles. On cite notamment : « La
Race Inconnue », « Les Contes de Madagas-
car », k La Coutume des Ancêtres ».
La mort de M. Renel sera douloureuse-
ment ressentie par tous ceux qui l'ont connu
et l'avaient en haute estime. «
- -a**-
M. André Hesse visite les agences
M. André liesse, ministre des Colonies,
s'est rendu, ces jours-ci, inopinémcnt, à
l'Agence Générale des Colonies et aux
Agences Fconomiques de • l'lndochinc, de
l'Afriquc Oecidentale française et de Ma-
dagascar.
Le ministre a également visité les vastes
locaux qui, dans une aile des bâtiments de
I,¡¡ rue Oudinot, sont occupés par les ar-
chives e|, la bibliothèque.
On peut toujours passer
sur le Cap Breton
00
Nous avons annoncé dans .les Annales
('olullÏ/I/('s dn .i noÙt l9:&) qu'une mission
hydrographique avait. été eiwoyéc par le
Ministère de la Marin»; pour relever les
liants fonds M11' avaient, été constatés au
Cap llreton par le capitaine de navire Cor-
net.
Sur sou Pourquoi-l'as, le docleur Char-
eot explora h son lour ces parages et. il a
déclaré à 1111 de nos confrères :
11 11 110 m'appartient pas de faire des con-
fidences..le viens d'éiudier sérieusement,
minutieusement, buis les fonds (lnnl il a
élé parlé, inconsidérément d'ailleurs, lotî-
tes opérations nécessaires ont été faites et
ma venue à ltayonne a été motivée par la
rédaction des rapports que j'ai envoyés à
la marine. La navigation n'a rien à crain-
dre. (ju'on aille et qu'on vienne sans sou-
ci ! Il y aura toujours assez d'eau pour les
calaisons les plus profondes. »
l
A L'OFFICIEL
-O.Q-
Le Journal Officiel du 23 septembre pn-
blie le relevé des produits d'origine et de
provenance tunisien.nes importés en France
ou en Algérie pendant la première décade
du mois de septembre
EN SYRIE
SOUEEDA EST DELIVREE
Un vit engagement
Hier vers midi, la colonne du général Go-
melin rencontra line vice résistance au sud
îles hauteurs de Tell-Abiu où l'ennemi pa-
raissait vouloir l'arrêter.
l:enyayement devint général vers 16
heures. Les éléments de tête de la colonne,
vigoureusement appuyés par des charf
d'assaut, enlevèrent la position qui lu t en-
tièrement occupée à la tombée de. la nuit.
Ln colonne du général Gamelin est en-
trée à Soueïdu.
Les Uruses se replièrent vers le Sont en-
trre Tell-Abiv et Foueda.
(Dernière lieuie. - Par dépèche,)
La colonne Gamelin en marche
ta colonne Gamelin a gant terminé sa con.
centration a quitté dans la matinée d'hier
Mcssifreg et est partie dans la direction d*
Soueida. Jtts(itt'à midi, t'ennemi n'et pas ac-
cepté le combat.
Le major Salisbury, de Vannée anglaise,
accompagne Vétat-maior de la colonne, sou-
lignant ainsi la cordialité des rapports des
autorités françaises et allqlnlse.,
(Par dépêche,)
D'après une dépèclae de Beyrouth au Ti-
mes, la colonne française d'avant-garde
sous les ordres du igénéral Gamelin, est ar-
rivée hier, précédée d'auto-mitrailleuses, à
huit kilomètres de Soueïda. Les attaques
des Drusos 11111 été sévèrement réprimées
sur tous les points. On s'attend à une puis-
saule attaque des Français et à leur entrée
prochaine dans Soueïdn.
Les troupes françaises enveloppent le Dje-
bel Druse sur trois côtés. Files sont aidécs,
sur le quatrième côté, par les Anglais de
Transjordanie.
Une arrestation
On a arrêté a Beyrouth un Caucasien qui
v avait débarqué subrepticement. On a
trouvé sur lui une photographie le repré-
sentant en uniforme d'inspecteur général de
police et un document établissant que c'est
un agent holclaeviste,
Les forces druses
Les insurgés druses disposent d'environ
8.000 hommes partagés en trois groupes : le
premier dans la région du sud près de Mea-
sifrey, commandé par Abdallah el Atrache
et Souleïman Hamad et Atrache, le second
aux alentours de Soueïda et dans les col-
lines avoisinantes, son artillerie étant com-
mandée par Mataab el Atrochc, la cavalerie
par Ibn Knrqnt, l'infanterie par Ibrahim
Fahd et Hasnt el Atrache ; le troisième
groupe dans la région du nord, contrefort
de la trihu kles Beni-llamri, est commandé
directement par le sultan pacha el Atrache.
Son nMe principal est de surveiller le plan
des Beiii-I lainir, ses rivaux, de les empê-
cher d'attaquer les insurgés. Le quartier gé-
néral de ta révolte est à Nimra.
Les chefs druses seraient divisés. Deux
cheiks llatram el Atriche et Assan Yehia
el Atrache, seraient arrivés samedi avec
leur famille et leur suite Dcraa, se ren-
dant ii Damas.
Sur l'ordre du sultan Atrache, la mohili-
sation générale a été ordonnée pour tous
l/'s DI'IlSC'R t)t"s d,. tG ù liO IHI:';,
Une proclamation
La proclamation suivante, émanant des
autorités mandataires de Syrie, a été lancée
par des aéroplanes :
Druses, l'heure est venu où vous devrez vous
rondiv emiipti: de la puissance de l'armée fran-
çaise et des ennséquenees d'une révolte. I.a ba-
taille de Messifrey a prouvé l'existence d'une
telle, puissance. U est de notre devoir de pro-
clamer que la France combat sans haine, mais
pour cliàtier des criminels suivant lour crime«
et que ceux qui seront assez sages pour mettre
bas les armes seront en sécurité s'ils se ren-
dent à nos ]x n| es. de même que tous les cheikhs
qui pourront venir à Damas pour effectuer leur
reddition. i leur
La sécurité de la route
Damas-Palmyre-Bagdad
< )n aniioni c que toutes mesures sont pri-
ses | ar les autorités françaises pour assu-
rer la siVurilé des convois qui font le tran-
sit entre Damas et Bagdad, via Dalniyre.
D'après un journal anglais
Les Centrais \e>cs annoncent que la ville
de Siiiieïda serai,L tombée hier aux. mains
des Druses.
D'après ce journal, le butin capturé par
les Druses comprendrait deux automobiles
blindées plusieurs canons, ^:î.
mains ''Vs assaillants.
D'après un autre journal anglais.
D'après le Pailg Mail, le bruit circule h.
Beyrouth que les troupes françaises mit dé-
bloqué Soueida sans etfusion de sang.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret instituant une concession minière
en Algérie.
Aux termes de
sion à M\l. »la-du Tiustave) et Mercier (>us-
tiiveï de mines de plomb et nulres métaux
c< 11 uie\e> -otnées sur le territoire <>\ ta com-
mune mixte de ("ullo, arrondissement de Phi-
lini» \ille. département de (".onMantme.
(Vite concession prendra le nom de conces-
sion de « Coudiat Tagma ». l'Ile a une éten-
due superlicielle de 50*.) hectares.
Les droits attribués aux propriétaires de la
surface sur le produit des mines concédées,
sont réglés à une somme une fois payée de
francs par hectare de terrain compris dans
la concession.
Décret portant réduction de l'effectif du dé-
tachement de gendarmerie de la Guyane.
(J. O. du 51- septembre l'.»->i.)
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