Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 septembre 1925 22 septembre 1925
Description : 1925/09/22 (A26,N141). 1925/09/22 (A26,N141).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396988q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - NO 141.
LE NLMLuC : iS) CENTIMES
MARDI SOIH, 22 SEPTEMBRE 19».
Les Annales Coloniales
es "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AftTICLU rVMJÊM PAS "LES AMNALBt OOLONtALKS" awrr LA I Ml Ml 11
excumu DU JOUMUg
LmAimmamattfûimmtmhnam ̃̃̃ Www è*Jtmnwt*èÊmlmA§mamàiPwUÊàÊi
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MtttttttttMtthitXttttt : 34-, Rue du Mont-Thabor, PARtS-l* - TélépkiM : LOUfllI 49-17
v. mo18 8 moi*
imivratiTi Franc* et Colom.,.. 80. 41 » 25 »
«4c u .apîuiin» ( Etranger 120 • W • 35 »
aiaHr* 120. « a 35 J
On t'abonne dans tous lei BVNUI de poste et chez tes principaux libraires
A Madagascar: 350.000 hectares Oe terres à coton
« A lors que la colonie possède toute les don,
nées techniques utiles en matière séricicole et
surtout qu'elle peut, grâce à ses stations de
grainage, fournir les graines rigoureusement sé-
lectionnées nécessaires au développement de la
production, elle n'est pas en position de rendre
les mêmes services en matière de culture coton-
« L'établissement de données sûres concer-
trière. donn é es s ù res concer-
nant les procédés de culture et surtout les varié-
tés à cultiver est encore à faire et doit obliga-
toirement précéder toute fiction de propagande
auprès des populations. De plus, il est indis-
pensable que les semences leur soient fournies.
« A près J'intervention de l'Agence écono-
mique de Madagascar, l'Association Coton-
nière a décidé, d'accord avec le Gouvernement
général, F envoi d'une mission d'études, dont le
chef Vient de rentrer en France après un séjour
d'une année. »
C'est ainsi que s'exprimaient les Annales
Coloniales dans un intéressant numéro consacré
à Madagascar.
L'on connaît maintenant er. détail les résul-
tats de la mission.
Voici d'abord quels sont, à Madagascar,
les terrains favorables.
Il faut éliminer l' est de l'île, en raison de
les pluies trop abondantes, et le plateau, sou-
mis au climat du centre et qui ne jouit pas
d'une chaleur suffisante au-dessus de 800 mè-
tres d'altitude.
C'est le climat de l'ouest qui est le vrai
climat à coton de Madagascar. Sur 1.600 kilo-
mètres de région côtière occidentale et sur une
largeur qui peut atteindre 300 kilomètres en
partant de la mer, soit sur une superficie d'au
moins 350.000 hectares, la culture de la pré-
cieuse malvacée peut et doit réussir. Et par
« réussir », il faut entendre : être rénftanéra-
trice.
Ces terres cotonnières ou (pour ne pas vendre
prématurément la peau de r oura) virtuellement
cotonnières. peuvent être réparties, grosso modo,
- trois régions principales constituées par 1"
l'arrière-pays de Majunga et les parages du lac
Kintony (rud de la baie de Bodny) ; 2° les
reliées rh la Tsiribihina, du Mahajilo et de la
liasse Mania (nord et est de Morondava); 3°
la basse vallée du Mangoky et les régions du
lac d'lotry et de Bekongo (parallèlement à
cette portion de la c&e qui va de la baie
(l'silava à Tuléar).
Et l'on pourrait citer bien d'autres régions
moins importantes, mais qui permettent elles
aussi tous les espoirs.
Cela admis, quelle ligne de conduite faut-il
tenir pour arriver le plus promptement possi-
ble aux réalisations désirables ?
Il semble que la nécessité d'aller vite com-
mande, pour commencer, le choix de la culture
sèche, de préférence à la culture irriguée.
Celle-ci est quasi indispensable en certaines ré-
gions, mais celltf-là peut être pratiquée avanta-
geusement sur une vaste superficie, qui est
toute la zone occidentale située au nord de la
Tsiribihina. Produire d'abord, tel doit être le
mot d'ordre (du moins dans la mesure, comme
nous le verrons tout à l'heure, où la produc-
tion n'excédera pas les possibilités de trans-
port). Puis, perfectionner la production. Sans
aucun doute, la culture irriguée représente un
gran d - progrès - sur - la culture - sèche, mais à la
condition de savoir s'en servir et de pouvoir -
financièrement parlaitt - l'organiser. Elle
exige simultanément des travaux importants et
une éducation assez minutieuse des planteurs.
Rien n'empêche, au demeurant, d'amorcer, si
l'on ne peut faire mieux, une culture irriguée
scientifiquement conduite, aux endroits où l'irri-
gation à la fois est indispensable et présente des
facilités particulières, par exemple dans la ré-
Rion du Mangoky et de ses affluents de gau-
che. Quitte à s'efforcer d'amener les premières
plantations à faire « tache d'huile ».
Maintenant, si l'on admet la primauté de la
mesure sèche, quelle graine faut-il fournir à
cette culture >
M. V. Cayla (le chef de la mission d'étu-
des et qui paraît l'avoir dirigée avec autant de
compétence que de courageuse énergie), après
avoir passé en revue les diverses variétés de
cotonniers dits « malgaches » (et qui ne sont
pas en réalité indigènes, mais ont été importés
depuis longtemps et n'ont fait que dégénérer)
préconise l'emploi des graines dites de « coton
Monbassa », du nom du port qui les expédie,
en provenance vraisemblablement - de l'Ou-
ganda. Au point de vue de la valeur de la
fibre, du rendement à l'égrenage et à l'hectare,
cette variété s'est montrée largement supérieure
A toutes les autres. Ce n'est pas, pour la grande
fie. beaucoup dire, mais l'indication à noter est
crue, malgré l'imperfection des semences utili-
s 4 e et des méthodes culturales, le Mombassa
a produit çà et là une fibre de valeur. Autre
observation très importante : c'est à proximité
- de Madagascar, et - dans une région non - encore
«rtsquée par le ver rose, que l'on peut acheter,
en probes quantités, cette variété de semences,
et l'on est donc a!lsuré de recevoir celles-ci au
moment utile. H faut. d'ailleurs, considérer le
coton iVtombassa comme « un point de départ
c?*s études de mise au point » et prévoir une
tetectMO sévère pour obtenir une fibre plus ré-
Rulière.
En culture trrigtoéé les vanétés égyptiennes
paraissent devoir être conseillées. Non d'aptes
< ,. rVwmées expérinieitalm, nuisque ce mode
,:. culture du rntt'n..i r n'»*i«îe pas 4 Mada-
nais d'sptfî les cc-«.:itiowi dé milieu
"t-..ervh.
Quant à la main-d'œuvre qui, comme on
sait, n'abonde pas dans l'île, c'est à ses limites
que la production cotonnière trouvera les sien-
nes. Mais les bras seraient en quantité somme
toute suffisante, s'il en était libéré par un ma-
chinisme plus développé, par exemple dans
l'industrie et les transports, si surtout le désir
d'un peu de bien-être et la naissance de nou-
veaux appétits contrebalançaient, chez l'indi-
gène, une indolence assez répandue. Enfin,
la diffusion de l'hygiène se traduirait, à coup
sûr, par un accroissement de population. On y
travaille du mieux que l'on peut. mais on sait,
et, notamment, les lecteurs des Annales Colo-
niales savent à quelles difficultés se heurte le
recrutement du personnel médical colonial.
Maintenant, faut-il songer à l'importation
d'une main-d'œuvre étrangère, hindoue en par-
ticulier, que préconisait ici même, ces jours
derniers, mon excellent collègue, Maurice
Bouilloux-Lafont ? Oui, ce pourrait être la
solution immédiate, donc la meilleure, si elle
ne dépendait que de nous. Mais, comme l'a
rappelé le distingué vice-président de la Cham-
bre. cette solution n'est pas très favorablement
envisagée, aux Indes, par l'opinion publique,
et il va falloir négocier et convaincre.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
golem
Les Conseils généraux
00
Dans les Ariennes, après avoir passé en
revue les principaux problèmes diplomati-
ques de l'heure présente, M. Lucien Hubert,
président de l'Assemblée, s'est exprimé en
ces termes au sujet du Maroc.
L'affaire marocaine est un épisode d'une
lutte plus vaste. Le monde musulman tout
entier est travaillé Par une frofaetnie qui
pourrait demain nous menacer ailleurs. Na-
tionalisme et communisme fraternisent. Le
croissant d'Allah s'enlace a la faucille de
Moscou. Nos soldats héroïques et leurs chefs
êminents vont conjurer ce péril.
Dans l'Allier, M. Marcel Régnier, séna-
teur, a Approuvé l'action militaire énergique
menée au Maroc, et il a ajouté : « Etant at-
taqués, il était indispensable que nous pre-
nions des mesures efficaces. »
L'honorable président du Conseil général
a ensuite déposé un vœu demandant « au
Gouvernement et au Parlement, pour régler
les dettes interalliées et pour en atténuer
les charges, d'étudier la cession de certaines
de nos colonies qui, comme les cinq villes
des Indes, la Nouvelle-Calédonie, les Nou-
velles-Hébrides, la Guyane, n'ajoutent rien
à la force économique de notre pays et ne
sont pas utiles à son avenir ».
M. le sénateur Chauveau, réélu président
du Conseil général de la Côtc-d'Or après
avoir souligné l'amélioration de la situation
militaire au Maroc, a adressé un éclatant
hommage aux troupes françaises qui s'y bat-
tent, pour assurer une paix durable.
Faisant allusion aux événements du Ma-
roc, M. Maurice Viollette, Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, président du Conseil gé-
néral de l'Eure-et-Loir, faisant allusion aux
événements du Maroc, a déclaré que ce se-
rait une erreur grossière de croire que la
nation -- rifaine s'impose à - nous.
« Il n'est pas douteux, a dit M. Viollette,
que l'agression d'Abd el Krim, tout comme
les événements de Syrie, ne sont que des
épisodes de l'immense entreprise de l'impé-
rialisme russe pour essayer de s'assurer le
protectorat moral et économique de tous les
peuples qui n'ont pas encore évolué. »
L'orateur a flétri la propagande odieuse
entreprise par le parti communiste pour
exaspérer le fanatisme religieux et, à la fa-
veur de ce mouvement, jeter les indigènes
dans les bras d'Abd el Krim, puis il a rendu
hommage aux efforts de nos héroïques sol-
dats européens et indigènes et à la loyauté
de nos populations indigènes.
M. Viollette a terminé en exprimant sa
confiance dans le plein succès des opérations
en cours.
Le docteur Pottevin, sénateur, a adressé
au nom du Conseil général du Tarn-et-Ga-
ronne, l'expression de sa reconnaissance et
de son admiration pour nos soldats du Ma-
roc :
La France, a-t-il dit, qui n'a pris les Ilr.
mes que pour se défendre, doit imposer une
paix juste et durable.
Les Conseils généraux de la Charente et
de la Creuse ont exprimé leur admiration et
leur gratitude à nos soldats du Maroc cc qui
sont l'honneur et la gloire de la France ».
e»
Une délicate attention des Belges
-.0.0--
L'Institut Supérieur Technique et Colo-
nial de Liège a décidé d'allouer 14 bourses
d'études d'ingénieur, au profit de jeunes
gens de nationalité française, ayant terminé
leurs classes de lycée, et se trouvant dans
une situation matérielle digne d'intérêt. Les
candidats doivent être ftgés de 18 ans révo-
lus, et adresser leur requête avant le 18 oc-
tobre prochain, à M. le Secrétaire général,
25, boulevard de la Constitution, à Liége
(Belgique).
LE PRIX DE MISSIONNAIRE
00
Les autorités provinciales du Yunnan ont
versé l'indemnité de 25.000 dollars demandée
pour l'assassinat du missionnaire Français, le
Père Piton.
Pour un Français, missionnaire ou non, ce
n est pas cher.
UN MAGISTRAT
Il y a quelque chose de pourri dans
la magistrature.
Cette phrase n'émane point, com.
me on pourrait le - croire, des camarades Do-
riot, Marcel Cachin ou Hernie t, elle tfest pas
due davantage à M0 Henri Robert, à la suite
du procès de Kerninon, elle n'a pas été sur
les lèvres de MM. J. Caillaux et J.-L. Malvy
après la conduite du Merillon, du Bouchar-
don et autres M omet. Non, elle date de
beaucoup plus longtemps que cela, c'était une
vigoureuse anticipation, celui qui la formu-
lait vit encore, et représente la vieille tradi-
tion française, l'esprit de famille et la pu-
reté des mœurs dans le sens le plus biblique
du mot, j'ai dit M. Louis Bar t hou, ancien
président du Conseil, sénateur et membre de
l'Académie Française, bref, le prototype de
l'honnête homme.
Voici qu'un magistrat d'Alger, jusqtlà
présent connu pour sa conduite irréprochable,
la clarté de ses jugements, le bon sens de ses
attendus, M. Maurice Olivaint, conseiller à
la Cour
attendus, d'appel d'Alger, et chevalier de la
Légion d'honneur, s'attire les foudres una-
nimes de la presse nord-africaine pour un
petit article publié dans les CI Annales Afri-
caines 9. Il y avait passé à peu près inaperçu
et c'était grand dommage ; heureusement, la
Fédération Nationale des Familles Nombreu-
ses de France veillait, et l'article incriminé
a été répandu à profusion.
En voici le commencement :
FECONDITE
J'ai lu dans un journal qu'une femme
avait été décorée de la Légion d'honneur
pour ses quatorze parturitions.
C'est une grande injustice envers ma
chatte, qui fait par an une douzaine de pe-
tits, ce qui dans une vie amoureuse de dix
ans, ne représenterait pas moins de cent
vingt naissances.
Vous me direz que, de chaque portée, à
peine conserve-t-on un exemplaire : mais ce
n'est pas sa faute, à cette pauvre bête, si
on lui noie ses chats, et, lui en laissât-on
seulement deux par an, elle serait au bout
de dix ans mère de vingt chats, ce qui met-
trait encore bien loin derrière elle la légion-
naire qui fait tant d'embarras avec ses qua-
torze mioches.
Vous me direz peut-être aussi que la nais-
sance d'un enfant est une chose beaucoup
plus précieuse que la naissance de quatre ou
cinq chats, mais rien n'est moins prouvé.
Bien mieux, tout prouve le contraire. Si la
Providence donne cinq ou six chats à une
chatte contre un ou deux enfants à une
femme, c'est qu'elle estime sans doute que
les chats sont plus utiles que les enfants.
Je demande que ma chatte soit décorée au
même titre que l'autre femelle aux quatorze
petits.
- Qu'une femme se targue d'avoir répandu
quelques êtres sur la terre, cela ne s'expli-
que pas mieux que si une chatte ou une
lapine affichait la même vanité.
Mais ce qui est absolument intolérable,
c'est l'orgueil du mâle, qui est pour si peu
de chose dans la naissance de ce qu'il ap-
pelle prétentieusement l'héritier de son nom,
qui souvent n'y est pour rien du tout, et qui,
en tous les cas, n'y a pas plus de mérite
qu'un étalon.
On peut juger du reste.
La Fédération des Ligues des Familles
Nombreuses du Département de Constantine
a pris la tête du mouvement, les autres ont
suivi, et toutes, tous les pères et mères de
famille d'Algérie, debout, réclament auprès
de l'ancien Gouverneur général de l'Algérie,
M. Th. Steeg, précisément ministre de la
Justice, des sanctions.
Je ne sais si elles sont possibles, je ne le
crois guère, car, en ce cas, ce n'est Pas un
petit coup de plumeau, mais un sérieux net-
toyage par le vide qu'il faudrait Pratiquer,
et M. Maurice Olivaint ne serait qu'une
poussière dans une opération de ce genre.
Le cas de M. Maurice Olivaint est màúvais.
S'il a voulu faire de l'humour, il y a réussi
à la manière d'un éléphant dans un magasin
de porcelaines. Il y a en outre, dans son pa-
pier, d'inadmissibles assimilations. L his-
toire de sa chatte est d'un mauvais goût
achevé.
Mais il y a plus. Si M. Maurice Olivaint
est conseiller à la Cour d'Alger, si beaucoup
de ses pairs occupent et représentent
dignement la France en Afrique du Nord et
sur les autres continents, c'est qu'il y
a eu encore quelques pères de familles nom-
breuses qui ont eu le courage d'avoir des
enfants, de les élever au prix de privations,
de soucis et de chagrins sans nombreu que
ces fils se sont fait tuer - bien souvent par
l'impéritie de leurs chefs autant que par leur
témérité - pour assurer à la France cet
empire merveilleux qui fait sa principale
grandeur dans le monde. Et si nous risquons
de le perdre un jour, c'est parce que la
France d'avant-guerre, pays de célibataires
et de fils uniques est devenue après la guerre
un pays de veuves et dt orphelins. Les famil-
les nombreuses, M. Maurice Olivaint devrait
le savoir, sont un atout indispensable à V exis-
tence de la France dans le monde. Ce n'est
lteureusemellt pas le seul. Mais ceci est une
autre question dont je parlerai un jour pro-
chain.
Marcel Ruedel
A L'OFFICIEL
00
Le Journal Officiel du 22 septembre publie le
relevé des produits d'origine et de pfbvenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la troisième décade du mois d'août 1925.
Le clntlnllre dU cirllmi taviwrie
Du 8 au 12 novembre, auront lieu à Al-
ger les fêtes du centenaire du cardinal La-
vigerie (né à Bayonne en 1825, mort à Al-
ger en 1892).
Le Gouvernement sera représenté à cette
manifestation solennelle : M. Painlevé en
a fait la promesse a Mgr Lcynnud, arche-
vêque d'Alger, au cours d'une audience ré.
cente.
Aucun président du Conseil ne saurait
crailleurs oublier l'action puissante exer-
cée en Afrique du Nord par le grand cardi-
nal en faveur de la France, ni que le fon-
dateur de l'œuvre des Ecoles d'Orient, de
l'ordre dos l'ères Blancs et de la Société
nnties(lnvagiste se rallia à la République,
deux ans avant sa mort, par un discours
retentissant.
DE CHERBOURG A ALGER
----0-0-
Partis pour AUjcr le 1^ septembre, les,
sous marins Gustave-Zédé et Pierre-Chail-
lev, vienhent d'être signallls ,i l.'est
de Gibraltar. Ces navires n'ont (ait aucune
escale en cours de route.
(Par Dépêche.)
Un colon algérien assassiné
00
M. Delympe, colon à Mckla, tlgé de 71
nns, maire depuis de longues aimées de
son village et estimé de tous, gardait son
verger, dans la nuit du 20 au 21 (comme
font eu Kabylie beaucoup de propriétaires
nu moment de la récolte des figues) lors-
qu'à 11 h. 30 il fut assailli par deux indi-
gènes qui déchargèrent sur lui, à bout por-
tunt, les sept coups d'un browning. Une
halle lui fracassa le bras, les six autres se
logèrent dans l'abdomen. Le malheureux,
cependant, n'était pas mort. A 5 heures du
matin, ses enfants, portant son déjeuner,
te trouvèrent rftlant. Transporté aussitôt a
son domicile, il mourut ù. midi, ayant pu
d'qui ont pris la fuite.
eotb
Abd-el-Krim comme Abd-el-Kader
mène à Chantilly
----0-0-
L'Académie des Sciences morales et poli-
tiques, voulant exercer le privilège de pro-
poser un de ses membres comme troisième
conservateur du Musée de Chantilly, aurait
proposé en Comité secret le maréchal Pé-
tain. Candidature qui ralliera certainement
l'unanimité des suffrages de l'Institut de
France.
Chez le duc d'Aumale, vainqueur d'Abd
el Kader, s'installera donc sous peu le ma-
réchal Pétain, vainqueur (espérons-le) d'Abd
el Krim.
La L'oui des grolls de l'Homme
liiervienenlivennrnlRsllHr an Maroc
- 0.0-
Le H> mars 1025, M. Houssard, institu-
teur détaché à Casablanca (Maroc), su
voyait notifier une décision du Uésident gé-
mirai le remettant à la disposition de son
administration d'origine à compter du lor
avril 1025.
La mesure qui frappe M. Boussard revèt
le caractère d'une peine disciplinaire, sans
qu'il ait pu, cependant, en connaître les
motifs et présenter sa défense.
M. Boussard est président de l'Amicale
primaire du Maroc ; il a dû, en cette qua-
lité, défendre les intérêts professionnels de
ses camarades. C'est là, semble-t-il, le grief
essentiel relevé à sa charge.
La Ligue des Droits de l'Homme, sou-
cieuse des libertés syndicales, demande la
réintégration de M. Boussard dans son em-
ploi ou, tout au moins, une enquête sur son
cas.
POUR NOS SOLDATS AU MAROC
--O-().-
Il se confirme que le 24 octobre aura
lieu une grande fête coloniale organisée
par le Comité des fêtes de Paris dans le
Grand Palais.
M. A Sabatier, président du Comité des
fêtes de Paris, a développé le projet de
cette mnnifestation, à laquelle participe-
ront toutes nos grandes colonies et notam-
ment l'Afrique du Nord.
Il y aurait, tout d'abord,, entre 16 et 18
heures, un thé « colonial » au Grand Pa-
lais, avec « noubas » et musiques indigè-
nes ; puis, à vingt heures, dans la salle
des fêtes, une « diffa » somptueuse sui-
vie de bal en costumes coloniaux.
Il ne reste plus qu'à régler des points
de détail et. à lancer les cartes d'invi-
tation dont les prix sont ainsi fixés : 10
francs pour le thé ; 150 francs pour la
« diffa » et 50 francs pour le bal seul.
Les organisateurs escomptent une bril-
lante recette, car le produit de cette fête
doit être envoyé à nos petits soldats qui
combattent en ce moment au Maroc.
Aussi, M. A. Sabatier fait-il appel à tous
les concours dévoués qui voudront bien se
manifester et acceptera-t-il toutes les col-
laborations offertes au Comité des fêtes
de Paris, 23, avenue Victoria.
LA LUTTE CINTKE LH HHHDIE DU SOMMEIL
00
Après un séjour de 22 ans au Congo belge,
M. te docteur Rodhain vient de rentrer défi
nitivement en Belgique, où il va se consa-
crer au professorat et continuer ses travaux
de laboratoire.
Il a déclaré qu'on est parvenu à enrayer
l'extension de la maladie du sommeil avec
un sérum fabriqué en Belgique.
La guerre au Maroc
–0-0–
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Primo de Bivera a établi son
quartier général à bord du cuirassé
Alphonse-XIll, dans la baie d'Alhucemas.
Il irait à Madrid dans les premiers 10urs
d'octobr: pour conférer avec le roi.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Un corps franc de volontaires a enlevé
un poste de Rifains au nord de Sker, leur
tuant 15 hommes et leur en blessant au-
tant. Il ne faudrait guère que ce genre
do troupes légères dans cette guerre qui
va devenir de plus en plus une guérilla
fort dangereuse dans laquelle les éléments
lourds seront inopérants et gênants.
Les chars de combat (car il faut bien
les utiliser) ont été employés avec suc-
cès comme tracteurs et protecteurs des
voitures de ravitaillement 'système lent,
mais curieux.
L'AVIATION
Protestations américaines
Le Gouvernement des Etats-Unis aurait
invité les aviateurs américains à cesser
leur collaboration aux troupes chérifiennes
ou à opter pour la nationalité française.
Le Rif serait donc un Gouvernement re-
connu par les Etats-Unis ?
Une escadrille roumaine
Six officiers de l'aéronautique roumaine
ont été autorisés par le Gouvernement
français à s'engager comme volontaires au
Maroc où ils formeraient l'escadrille nom-
mée Roçar.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le débarquement des troupes et de bé-
tail dans la baie de Cebadilla se poursuit.
On signale des dissidences favorables à
l'action européenne parmi les Rifains tant
de la zone orientale» que de la zone occi-
dentale.
Sur tout le reste du front, les tribus
rifaines seraient relevées et, laissant de
simples noyaux pour tenir les pays (lissi-
deiits,elles seraient envoyées vers Tetouan
dans le but d'y faire un gros effort pour
tenter de percer les lignee espagnoles et
atteindre la zone internationale.
Dans la zone occidentale espagnole, Abd
el Krim aurait l'intention de reprendre
l'offensive devant Dar Ken Barich et Al-
ksarsloghir.
Les deux fils cadets du caïd Tazi ont
écrit a leur père en manifestant le désir
de revenir a Tanger, mais Abd el Krim
exigerait une très grosse rançon ; on parle
do deux millions de francs. Des négocia-
tions a ce sujet sont entamées.
Aujourd'hui doivent commencer des ope-
rations auxquelles prendront part les co-
lonnes Fernandez Perez ot Saro, débar-
quées à Morro-Nuevo, et qui auront pour
objectif Ajdir.
Le directoire a approuvé la décision du
général Primo de Rivera d'envoyer des
un*s de cavalerie espagnole sur le front
français, sous les ordres du maréchal Pé-
tain.
Un caïd rifain blessé
Le notable Oulcd Mohamed Abd el Ka-
cem, des Beni Zéroual, qu'Abd el Krim
avait nommé caïd pour prix de sa défec-
tion, reçut une balle en pleine poitrine
lors de la prise de Mezraoua, mais les Ri-
fains réussirent à le dégager.
D'après les renseignements parvenus A
Taounat, Abd el Kaccm ne serait pas
mort, mais son état est toujours très
grave. Il est soigné à Targuist par un
médecin-major allemand et des infirmiè-
res également allemandes.
Pour les fils de veuves et de mutilés
M. Pierre nameil, député des Pyrénées-
Orientales, vient d'adresser la lettre sui-
vante au président du Conseil :
« J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien
me faire connaître s'il rentre dans vos intentions
de prendre des mesures beaucoup plus larges
et bienveillantes en faveur des lits de veuves
dont le mari est mort au champ d'honneur, ain-
si qu'en faveur des fils de mutilés (ayant au
moins 50 d'invalidité) appartenant à des uni-
tés servant actuellement au Maroc ou qui pour-
raient être appelés a y servir.
« J'attacherais du prix à connaître dès que
possible les dispositions bienveillantes que vous
aurez cru devoir prendre à cet égard et qui
sont instamment demandées par les associa-
tions de veuves et de mutilés de la guerre. n
Nouvelles propositions d'Abd el Krim ?
Un émissaire d'Abd el Krim, qui avait
été arrêté à Rabat vendredi dernier, au-
rait remis au sultan du Maroc une lettre
de son maître contenant des propositions
de paix. Celles-ci auraient pour base les
conditions offertes par l'Espagne avant le
commencement de l'offensive actuelle.
Envisageant qu'on fera tout de même la
paix avec Abd el Krim, M. Francis Mil-
lion. du l'I'I/llft', demande que les conditions
soient publiées :
Il n'est pas possible de songer à faire sup-
porter une campagne d'hiver aux pauvres gars
cantonnés sur les rives do l'Ouergha si la preu-
ve n'est, pas faite publiquement qu'Abd-el-Krim
se refuse formellement a toute négociation d'une
paix juste et raisonnable.
Cette démonstration doit se faire ; elle est né-
cessaire, indispensable.
Tout ce qui est compatible avec la dignité d'un
peuple doit être tenté pour terminer le conflit
avant la venue de l'hiver.
Il faut procéder, au plus tôt, à la publication
des conditions de paix et faire connaître aux tri-
bus du Rif qu'une main fraternelle, leur est
tendue, qu'il ne dépend que d'elles de la saisir
pour faire renaître t'noondanre et la quiétude
dans un pays 0\) la hideuse Ou erre semble être
un défi à la beauté de la Nature.
Un roman colonial
0
La Captive nue
Le principal souci du romancier colonial ne
doit plus être de promener, de dépayser, d'en-
chanter ou d'étonner les yeux, mais de faire
comprendre des âmes étrangères ou transfor-
mées, de rompre l'uniformité conventionnelle
du type humain, de nous mettre en garde COD-
tre les raisonnements par analogie.
La k propagande coloniale » devra beau-
coup aux écrivains coloniaux.
Grâce à leurs efforts, les Français de
France, un beau jour, sauront distinguer un
Soudanais d'un Algérien, un Malgache d'un
Annamite.
Avec lalina et la Forêt tragique, le Lieute-
nant-Colonel de l'Infanterie Coloniale, Albert
Garenne, nous avait déjà initiés aux mystè-
res de l'âme malgache et des paysages dont
il a gardé un éternel souvenir.
Mais par sa Captive nue (1), ce « pur »
marsouin présente un tableau fort exact de
la vie active de l'officier colonial en pleine
brousse malgache, au milieu des peuplades
barbares du Sud-Ouest de la Grande lie, à la
pacification desquelles le « Lieutenant Del-
mas » prit une part prépondérante.
Sa connaissance remarquable de la langue
malgache a permis à l'auteur de vivre parmi
les indigènes dans une très grande intimité et,
par là, de saisir toute leur âme dans ses aspi-
rations comme dans ses haines et ses rancunes,
contre le conquérant qui, par , des mesures par-
fois impolitiques, telles qu'un désarmement
prématuré. bouleversait leurs coutumes sécu-
aires, à l' observation desquelles était lié le
souvenir comme la protection des ancêtres. -.
Nous voyons aussi de quelle énergie doit
souvent faire preuve ce jeune sous-lieutenant
entouré d'indigènes en pleine révolte. Mais
sa petite « ramatone », qu'il a délivrée du
joug de son tyran, lui fait encore connaître
bien mieux que qui que ce soit, l'âme mal-
gache et sans qu'il ait eu besoin de nous
donner force détails un peu trop précis sur ses
relations amoureuses, mon ami Garenne nous
aurait déjà fort intéressés par la manière très
chevaleresque par laquelle il a délivré et re-
cueilli cette vehivavy vazaha (femme blan-
che) dont la teinte claire de la peau, pas tout
à fait blanche, mais délicatement ambrée, en
faisait une fine statue dorée. (Je laisse aux lec-
teur de la Captive nue, la surprise de décou-
vrir tous les charmes que l'auteur lui révélera
d? la frissonnante nudité de Marceline - car
les bonnes sœurs de Fianarantsoa l'ont ainsi
baptisée.)
Bien que son panégyrique de l'Infanterie de
marine soit un peu exagéré, Albert Garenne
n'en démontre pas moins très clairement la
nécessité d'avoir, pour les expéditions colo-
niales, des coloniaux tant cadres que soldats.
Bien des désastres auraient été évités si on
n'avait eu recours qu'à des coloniaux dans nos
opérations en pays d'outre-mer. Mais l'idée
qu'a l'auteur de prendre comme exemple des
officiers de la Légion étrangère n'est pas très
heureuse, car, dans cette troupe d'élite, re-
marquablement brave, il y a fort peu de mala-
droits. L'incident relaté par Garenne est fort
rare. A sa place, j'aurais choisi un de ces
camarades « envahisseurs » qui n'allaient jadis
aux Colonies que pour y acquérir quelques
campagnes, des « bananes » et rentraient dans
la « biffe » avec de grands avantages sur
leurs camarades métropolitains.
L'ami Garenne ne se formalisera certes pas
de ces quelques remarques car, dans l'ensem-
ble, son nouveau roman est fort intéressant, et
nous fait bien connaître les Malgaches du Sud-
Ouest sur lesquels beaucoup d'entre nous
n'avaient que très peu de renseignements.
Par sa contribution à la vulgarisation des
choses de Madagascar, par sa courageuse cam-
pagne en faveur de l' autonomie de VArme,
Albert Garenne a droit à toute notre gratitude
et à toutes nos félicitations.
Eugène Devaux
te.
PHILATELIE
1 ùl 11.Uni, le Dahomey a reçu III série du
modèle Afrique < tccid- ula'.e Française (ty-
pes Faidherbe, Palmier et Baileyj :
1 c. gris, valeur environ 0 fr. ôO ; J c.
brun 0 fr. 73 ; i- c. brun violet 1 l'r. ; T> c.
vert l fr 7il) ; lo c. carmin 5 fr. : c. noir
sur bleu 5 fr. ; S) 0. !»!̃ u sur rose ;"> fr.
:\0 l', brun sur rose <'• fr. ; ilô c. noir sur
jaune X.T» IV. ; i T» c. brun sur vert 7 fr. ;
50 c. violtt S fr. ; 75 0. vert sur jaune 9
francs: 1 fr noir sur bleu 15 fr. ; 2 fr.
bleu sur rose fr. ; 5 fr, rose sur jaune
50 francs
Toute la série a été stockée par (les spé-
culateurs et le solde qui devait être inci-
néré, no l'a pas été entièrement, aussi les
prix- demeurent-ils sans grandes modifica-
tions depuis plusieurs années.
Fn 1!U;2. c'est l'émission générale des MO
surcharges 5 et, 10 centimes, sur les stock.*
de rémission gioupo allégorique, l.e Daho-
mey. pour S a par!, reçoit :> valeurs sur-
chargées, plus une variété intéressante. CI)
sont :
5 sur 0 e. brun, valeur environ 1 fr. 25 ;
5 sur i. e. violet l fr. : 5 sur 15 c. gris
1 fr. 50 ; 5 sur 1?0 c. rouge 1 fr. 25 : 5 sur
25 e. bleu 1 fr. 50 ; 5 sur ^0 e. brun 1 fr. 75 ;
10 sur 10 e. vermillon 1 fr. 75 10 sur 50 c.
brun et bleu 3 fr. 50 ; 10 sur 75 c. violet
5 fr. 50.
f.a variété, c'est lo 10 sur 50 c. brun et
carmin dont il n'a existé, paraît-il, quo
(1) r.lI Captive Nue, par Alhert Garenne, chez.
Plon-Nourrit, 8, rue Garancière, Paris.
LE NLMLuC : iS) CENTIMES
MARDI SOIH, 22 SEPTEMBRE 19».
Les Annales Coloniales
es "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AftTICLU rVMJÊM PAS "LES AMNALBt OOLONtALKS" awrr LA I Ml Ml 11
excumu DU JOUMUg
LmAimmamattfûimmtmhnam ̃̃̃ Www è*Jtmnwt*èÊmlmA§mamàiPwUÊàÊi
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MtttttttttMtthitXttttt : 34-, Rue du Mont-Thabor, PARtS-l* - TélépkiM : LOUfllI 49-17
v. mo18 8 moi*
imivratiTi Franc* et Colom.,.. 80. 41 » 25 »
«4c u .apîuiin» ( Etranger 120 • W • 35 »
aiaHr* 120. « a 35 J
On t'abonne dans tous lei BVNUI de poste et chez tes principaux libraires
A Madagascar: 350.000 hectares Oe terres à coton
« A lors que la colonie possède toute les don,
nées techniques utiles en matière séricicole et
surtout qu'elle peut, grâce à ses stations de
grainage, fournir les graines rigoureusement sé-
lectionnées nécessaires au développement de la
production, elle n'est pas en position de rendre
les mêmes services en matière de culture coton-
« L'établissement de données sûres concer-
trière. donn é es s ù res concer-
nant les procédés de culture et surtout les varié-
tés à cultiver est encore à faire et doit obliga-
toirement précéder toute fiction de propagande
auprès des populations. De plus, il est indis-
pensable que les semences leur soient fournies.
« A près J'intervention de l'Agence écono-
mique de Madagascar, l'Association Coton-
nière a décidé, d'accord avec le Gouvernement
général, F envoi d'une mission d'études, dont le
chef Vient de rentrer en France après un séjour
d'une année. »
C'est ainsi que s'exprimaient les Annales
Coloniales dans un intéressant numéro consacré
à Madagascar.
L'on connaît maintenant er. détail les résul-
tats de la mission.
Voici d'abord quels sont, à Madagascar,
les terrains favorables.
Il faut éliminer l' est de l'île, en raison de
les pluies trop abondantes, et le plateau, sou-
mis au climat du centre et qui ne jouit pas
d'une chaleur suffisante au-dessus de 800 mè-
tres d'altitude.
C'est le climat de l'ouest qui est le vrai
climat à coton de Madagascar. Sur 1.600 kilo-
mètres de région côtière occidentale et sur une
largeur qui peut atteindre 300 kilomètres en
partant de la mer, soit sur une superficie d'au
moins 350.000 hectares, la culture de la pré-
cieuse malvacée peut et doit réussir. Et par
« réussir », il faut entendre : être rénftanéra-
trice.
Ces terres cotonnières ou (pour ne pas vendre
prématurément la peau de r oura) virtuellement
cotonnières. peuvent être réparties, grosso modo,
- trois régions principales constituées par 1"
l'arrière-pays de Majunga et les parages du lac
Kintony (rud de la baie de Bodny) ; 2° les
reliées rh la Tsiribihina, du Mahajilo et de la
liasse Mania (nord et est de Morondava); 3°
la basse vallée du Mangoky et les régions du
lac d'lotry et de Bekongo (parallèlement à
cette portion de la c&e qui va de la baie
(l'silava à Tuléar).
Et l'on pourrait citer bien d'autres régions
moins importantes, mais qui permettent elles
aussi tous les espoirs.
Cela admis, quelle ligne de conduite faut-il
tenir pour arriver le plus promptement possi-
ble aux réalisations désirables ?
Il semble que la nécessité d'aller vite com-
mande, pour commencer, le choix de la culture
sèche, de préférence à la culture irriguée.
Celle-ci est quasi indispensable en certaines ré-
gions, mais celltf-là peut être pratiquée avanta-
geusement sur une vaste superficie, qui est
toute la zone occidentale située au nord de la
Tsiribihina. Produire d'abord, tel doit être le
mot d'ordre (du moins dans la mesure, comme
nous le verrons tout à l'heure, où la produc-
tion n'excédera pas les possibilités de trans-
port). Puis, perfectionner la production. Sans
aucun doute, la culture irriguée représente un
gran d - progrès - sur - la culture - sèche, mais à la
condition de savoir s'en servir et de pouvoir -
financièrement parlaitt - l'organiser. Elle
exige simultanément des travaux importants et
une éducation assez minutieuse des planteurs.
Rien n'empêche, au demeurant, d'amorcer, si
l'on ne peut faire mieux, une culture irriguée
scientifiquement conduite, aux endroits où l'irri-
gation à la fois est indispensable et présente des
facilités particulières, par exemple dans la ré-
Rion du Mangoky et de ses affluents de gau-
che. Quitte à s'efforcer d'amener les premières
plantations à faire « tache d'huile ».
Maintenant, si l'on admet la primauté de la
mesure sèche, quelle graine faut-il fournir à
cette culture >
M. V. Cayla (le chef de la mission d'étu-
des et qui paraît l'avoir dirigée avec autant de
compétence que de courageuse énergie), après
avoir passé en revue les diverses variétés de
cotonniers dits « malgaches » (et qui ne sont
pas en réalité indigènes, mais ont été importés
depuis longtemps et n'ont fait que dégénérer)
préconise l'emploi des graines dites de « coton
Monbassa », du nom du port qui les expédie,
en provenance vraisemblablement - de l'Ou-
ganda. Au point de vue de la valeur de la
fibre, du rendement à l'égrenage et à l'hectare,
cette variété s'est montrée largement supérieure
A toutes les autres. Ce n'est pas, pour la grande
fie. beaucoup dire, mais l'indication à noter est
crue, malgré l'imperfection des semences utili-
s 4 e et des méthodes culturales, le Mombassa
a produit çà et là une fibre de valeur. Autre
observation très importante : c'est à proximité
- de Madagascar, et - dans une région non - encore
«rtsquée par le ver rose, que l'on peut acheter,
en probes quantités, cette variété de semences,
et l'on est donc a!lsuré de recevoir celles-ci au
moment utile. H faut. d'ailleurs, considérer le
coton iVtombassa comme « un point de départ
c?*s études de mise au point » et prévoir une
tetectMO sévère pour obtenir une fibre plus ré-
Rulière.
En culture trrigtoéé les vanétés égyptiennes
paraissent devoir être conseillées. Non d'aptes
< ,. rVwmées expérinieitalm, nuisque ce mode
,:. culture du rntt'n..i r n'»*i«îe pas 4 Mada-
nais d'sptfî les cc-«.:itiowi dé milieu
"t-..ervh.
Quant à la main-d'œuvre qui, comme on
sait, n'abonde pas dans l'île, c'est à ses limites
que la production cotonnière trouvera les sien-
nes. Mais les bras seraient en quantité somme
toute suffisante, s'il en était libéré par un ma-
chinisme plus développé, par exemple dans
l'industrie et les transports, si surtout le désir
d'un peu de bien-être et la naissance de nou-
veaux appétits contrebalançaient, chez l'indi-
gène, une indolence assez répandue. Enfin,
la diffusion de l'hygiène se traduirait, à coup
sûr, par un accroissement de population. On y
travaille du mieux que l'on peut. mais on sait,
et, notamment, les lecteurs des Annales Colo-
niales savent à quelles difficultés se heurte le
recrutement du personnel médical colonial.
Maintenant, faut-il songer à l'importation
d'une main-d'œuvre étrangère, hindoue en par-
ticulier, que préconisait ici même, ces jours
derniers, mon excellent collègue, Maurice
Bouilloux-Lafont ? Oui, ce pourrait être la
solution immédiate, donc la meilleure, si elle
ne dépendait que de nous. Mais, comme l'a
rappelé le distingué vice-président de la Cham-
bre. cette solution n'est pas très favorablement
envisagée, aux Indes, par l'opinion publique,
et il va falloir négocier et convaincre.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
golem
Les Conseils généraux
00
Dans les Ariennes, après avoir passé en
revue les principaux problèmes diplomati-
ques de l'heure présente, M. Lucien Hubert,
président de l'Assemblée, s'est exprimé en
ces termes au sujet du Maroc.
L'affaire marocaine est un épisode d'une
lutte plus vaste. Le monde musulman tout
entier est travaillé Par une frofaetnie qui
pourrait demain nous menacer ailleurs. Na-
tionalisme et communisme fraternisent. Le
croissant d'Allah s'enlace a la faucille de
Moscou. Nos soldats héroïques et leurs chefs
êminents vont conjurer ce péril.
Dans l'Allier, M. Marcel Régnier, séna-
teur, a Approuvé l'action militaire énergique
menée au Maroc, et il a ajouté : « Etant at-
taqués, il était indispensable que nous pre-
nions des mesures efficaces. »
L'honorable président du Conseil général
a ensuite déposé un vœu demandant « au
Gouvernement et au Parlement, pour régler
les dettes interalliées et pour en atténuer
les charges, d'étudier la cession de certaines
de nos colonies qui, comme les cinq villes
des Indes, la Nouvelle-Calédonie, les Nou-
velles-Hébrides, la Guyane, n'ajoutent rien
à la force économique de notre pays et ne
sont pas utiles à son avenir ».
M. le sénateur Chauveau, réélu président
du Conseil général de la Côtc-d'Or après
avoir souligné l'amélioration de la situation
militaire au Maroc, a adressé un éclatant
hommage aux troupes françaises qui s'y bat-
tent, pour assurer une paix durable.
Faisant allusion aux événements du Ma-
roc, M. Maurice Viollette, Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, président du Conseil gé-
néral de l'Eure-et-Loir, faisant allusion aux
événements du Maroc, a déclaré que ce se-
rait une erreur grossière de croire que la
nation -- rifaine s'impose à - nous.
« Il n'est pas douteux, a dit M. Viollette,
que l'agression d'Abd el Krim, tout comme
les événements de Syrie, ne sont que des
épisodes de l'immense entreprise de l'impé-
rialisme russe pour essayer de s'assurer le
protectorat moral et économique de tous les
peuples qui n'ont pas encore évolué. »
L'orateur a flétri la propagande odieuse
entreprise par le parti communiste pour
exaspérer le fanatisme religieux et, à la fa-
veur de ce mouvement, jeter les indigènes
dans les bras d'Abd el Krim, puis il a rendu
hommage aux efforts de nos héroïques sol-
dats européens et indigènes et à la loyauté
de nos populations indigènes.
M. Viollette a terminé en exprimant sa
confiance dans le plein succès des opérations
en cours.
Le docteur Pottevin, sénateur, a adressé
au nom du Conseil général du Tarn-et-Ga-
ronne, l'expression de sa reconnaissance et
de son admiration pour nos soldats du Ma-
roc :
La France, a-t-il dit, qui n'a pris les Ilr.
mes que pour se défendre, doit imposer une
paix juste et durable.
Les Conseils généraux de la Charente et
de la Creuse ont exprimé leur admiration et
leur gratitude à nos soldats du Maroc cc qui
sont l'honneur et la gloire de la France ».
e»
Une délicate attention des Belges
-.0.0--
L'Institut Supérieur Technique et Colo-
nial de Liège a décidé d'allouer 14 bourses
d'études d'ingénieur, au profit de jeunes
gens de nationalité française, ayant terminé
leurs classes de lycée, et se trouvant dans
une situation matérielle digne d'intérêt. Les
candidats doivent être ftgés de 18 ans révo-
lus, et adresser leur requête avant le 18 oc-
tobre prochain, à M. le Secrétaire général,
25, boulevard de la Constitution, à Liége
(Belgique).
LE PRIX DE MISSIONNAIRE
00
Les autorités provinciales du Yunnan ont
versé l'indemnité de 25.000 dollars demandée
pour l'assassinat du missionnaire Français, le
Père Piton.
Pour un Français, missionnaire ou non, ce
n est pas cher.
UN MAGISTRAT
Il y a quelque chose de pourri dans
la magistrature.
Cette phrase n'émane point, com.
me on pourrait le - croire, des camarades Do-
riot, Marcel Cachin ou Hernie t, elle tfest pas
due davantage à M0 Henri Robert, à la suite
du procès de Kerninon, elle n'a pas été sur
les lèvres de MM. J. Caillaux et J.-L. Malvy
après la conduite du Merillon, du Bouchar-
don et autres M omet. Non, elle date de
beaucoup plus longtemps que cela, c'était une
vigoureuse anticipation, celui qui la formu-
lait vit encore, et représente la vieille tradi-
tion française, l'esprit de famille et la pu-
reté des mœurs dans le sens le plus biblique
du mot, j'ai dit M. Louis Bar t hou, ancien
président du Conseil, sénateur et membre de
l'Académie Française, bref, le prototype de
l'honnête homme.
Voici qu'un magistrat d'Alger, jusqtlà
présent connu pour sa conduite irréprochable,
la clarté de ses jugements, le bon sens de ses
attendus, M. Maurice Olivaint, conseiller à
la Cour
attendus, d'appel d'Alger, et chevalier de la
Légion d'honneur, s'attire les foudres una-
nimes de la presse nord-africaine pour un
petit article publié dans les CI Annales Afri-
caines 9. Il y avait passé à peu près inaperçu
et c'était grand dommage ; heureusement, la
Fédération Nationale des Familles Nombreu-
ses de France veillait, et l'article incriminé
a été répandu à profusion.
En voici le commencement :
FECONDITE
J'ai lu dans un journal qu'une femme
avait été décorée de la Légion d'honneur
pour ses quatorze parturitions.
C'est une grande injustice envers ma
chatte, qui fait par an une douzaine de pe-
tits, ce qui dans une vie amoureuse de dix
ans, ne représenterait pas moins de cent
vingt naissances.
Vous me direz que, de chaque portée, à
peine conserve-t-on un exemplaire : mais ce
n'est pas sa faute, à cette pauvre bête, si
on lui noie ses chats, et, lui en laissât-on
seulement deux par an, elle serait au bout
de dix ans mère de vingt chats, ce qui met-
trait encore bien loin derrière elle la légion-
naire qui fait tant d'embarras avec ses qua-
torze mioches.
Vous me direz peut-être aussi que la nais-
sance d'un enfant est une chose beaucoup
plus précieuse que la naissance de quatre ou
cinq chats, mais rien n'est moins prouvé.
Bien mieux, tout prouve le contraire. Si la
Providence donne cinq ou six chats à une
chatte contre un ou deux enfants à une
femme, c'est qu'elle estime sans doute que
les chats sont plus utiles que les enfants.
Je demande que ma chatte soit décorée au
même titre que l'autre femelle aux quatorze
petits.
- Qu'une femme se targue d'avoir répandu
quelques êtres sur la terre, cela ne s'expli-
que pas mieux que si une chatte ou une
lapine affichait la même vanité.
Mais ce qui est absolument intolérable,
c'est l'orgueil du mâle, qui est pour si peu
de chose dans la naissance de ce qu'il ap-
pelle prétentieusement l'héritier de son nom,
qui souvent n'y est pour rien du tout, et qui,
en tous les cas, n'y a pas plus de mérite
qu'un étalon.
On peut juger du reste.
La Fédération des Ligues des Familles
Nombreuses du Département de Constantine
a pris la tête du mouvement, les autres ont
suivi, et toutes, tous les pères et mères de
famille d'Algérie, debout, réclament auprès
de l'ancien Gouverneur général de l'Algérie,
M. Th. Steeg, précisément ministre de la
Justice, des sanctions.
Je ne sais si elles sont possibles, je ne le
crois guère, car, en ce cas, ce n'est Pas un
petit coup de plumeau, mais un sérieux net-
toyage par le vide qu'il faudrait Pratiquer,
et M. Maurice Olivaint ne serait qu'une
poussière dans une opération de ce genre.
Le cas de M. Maurice Olivaint est màúvais.
S'il a voulu faire de l'humour, il y a réussi
à la manière d'un éléphant dans un magasin
de porcelaines. Il y a en outre, dans son pa-
pier, d'inadmissibles assimilations. L his-
toire de sa chatte est d'un mauvais goût
achevé.
Mais il y a plus. Si M. Maurice Olivaint
est conseiller à la Cour d'Alger, si beaucoup
de ses pairs occupent et représentent
dignement la France en Afrique du Nord et
sur les autres continents, c'est qu'il y
a eu encore quelques pères de familles nom-
breuses qui ont eu le courage d'avoir des
enfants, de les élever au prix de privations,
de soucis et de chagrins sans nombreu que
ces fils se sont fait tuer - bien souvent par
l'impéritie de leurs chefs autant que par leur
témérité - pour assurer à la France cet
empire merveilleux qui fait sa principale
grandeur dans le monde. Et si nous risquons
de le perdre un jour, c'est parce que la
France d'avant-guerre, pays de célibataires
et de fils uniques est devenue après la guerre
un pays de veuves et dt orphelins. Les famil-
les nombreuses, M. Maurice Olivaint devrait
le savoir, sont un atout indispensable à V exis-
tence de la France dans le monde. Ce n'est
lteureusemellt pas le seul. Mais ceci est une
autre question dont je parlerai un jour pro-
chain.
Marcel Ruedel
A L'OFFICIEL
00
Le Journal Officiel du 22 septembre publie le
relevé des produits d'origine et de pfbvenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la troisième décade du mois d'août 1925.
Le clntlnllre dU cirllmi taviwrie
Du 8 au 12 novembre, auront lieu à Al-
ger les fêtes du centenaire du cardinal La-
vigerie (né à Bayonne en 1825, mort à Al-
ger en 1892).
Le Gouvernement sera représenté à cette
manifestation solennelle : M. Painlevé en
a fait la promesse a Mgr Lcynnud, arche-
vêque d'Alger, au cours d'une audience ré.
cente.
Aucun président du Conseil ne saurait
crailleurs oublier l'action puissante exer-
cée en Afrique du Nord par le grand cardi-
nal en faveur de la France, ni que le fon-
dateur de l'œuvre des Ecoles d'Orient, de
l'ordre dos l'ères Blancs et de la Société
nnties(lnvagiste se rallia à la République,
deux ans avant sa mort, par un discours
retentissant.
DE CHERBOURG A ALGER
----0-0-
Partis pour AUjcr le 1^ septembre, les,
sous marins Gustave-Zédé et Pierre-Chail-
lev, vienhent d'être signallls ,i l.'est
de Gibraltar. Ces navires n'ont (ait aucune
escale en cours de route.
(Par Dépêche.)
Un colon algérien assassiné
00
M. Delympe, colon à Mckla, tlgé de 71
nns, maire depuis de longues aimées de
son village et estimé de tous, gardait son
verger, dans la nuit du 20 au 21 (comme
font eu Kabylie beaucoup de propriétaires
nu moment de la récolte des figues) lors-
qu'à 11 h. 30 il fut assailli par deux indi-
gènes qui déchargèrent sur lui, à bout por-
tunt, les sept coups d'un browning. Une
halle lui fracassa le bras, les six autres se
logèrent dans l'abdomen. Le malheureux,
cependant, n'était pas mort. A 5 heures du
matin, ses enfants, portant son déjeuner,
te trouvèrent rftlant. Transporté aussitôt a
son domicile, il mourut ù. midi, ayant pu
d'
eotb
Abd-el-Krim comme Abd-el-Kader
mène à Chantilly
----0-0-
L'Académie des Sciences morales et poli-
tiques, voulant exercer le privilège de pro-
poser un de ses membres comme troisième
conservateur du Musée de Chantilly, aurait
proposé en Comité secret le maréchal Pé-
tain. Candidature qui ralliera certainement
l'unanimité des suffrages de l'Institut de
France.
Chez le duc d'Aumale, vainqueur d'Abd
el Kader, s'installera donc sous peu le ma-
réchal Pétain, vainqueur (espérons-le) d'Abd
el Krim.
La L'oui des grolls de l'Homme
liiervienenlivennrnlRsllHr an Maroc
- 0.0-
Le H> mars 1025, M. Houssard, institu-
teur détaché à Casablanca (Maroc), su
voyait notifier une décision du Uésident gé-
mirai le remettant à la disposition de son
administration d'origine à compter du lor
avril 1025.
La mesure qui frappe M. Boussard revèt
le caractère d'une peine disciplinaire, sans
qu'il ait pu, cependant, en connaître les
motifs et présenter sa défense.
M. Boussard est président de l'Amicale
primaire du Maroc ; il a dû, en cette qua-
lité, défendre les intérêts professionnels de
ses camarades. C'est là, semble-t-il, le grief
essentiel relevé à sa charge.
La Ligue des Droits de l'Homme, sou-
cieuse des libertés syndicales, demande la
réintégration de M. Boussard dans son em-
ploi ou, tout au moins, une enquête sur son
cas.
POUR NOS SOLDATS AU MAROC
--O-().-
Il se confirme que le 24 octobre aura
lieu une grande fête coloniale organisée
par le Comité des fêtes de Paris dans le
Grand Palais.
M. A Sabatier, président du Comité des
fêtes de Paris, a développé le projet de
cette mnnifestation, à laquelle participe-
ront toutes nos grandes colonies et notam-
ment l'Afrique du Nord.
Il y aurait, tout d'abord,, entre 16 et 18
heures, un thé « colonial » au Grand Pa-
lais, avec « noubas » et musiques indigè-
nes ; puis, à vingt heures, dans la salle
des fêtes, une « diffa » somptueuse sui-
vie de bal en costumes coloniaux.
Il ne reste plus qu'à régler des points
de détail et. à lancer les cartes d'invi-
tation dont les prix sont ainsi fixés : 10
francs pour le thé ; 150 francs pour la
« diffa » et 50 francs pour le bal seul.
Les organisateurs escomptent une bril-
lante recette, car le produit de cette fête
doit être envoyé à nos petits soldats qui
combattent en ce moment au Maroc.
Aussi, M. A. Sabatier fait-il appel à tous
les concours dévoués qui voudront bien se
manifester et acceptera-t-il toutes les col-
laborations offertes au Comité des fêtes
de Paris, 23, avenue Victoria.
LA LUTTE CINTKE LH HHHDIE DU SOMMEIL
00
Après un séjour de 22 ans au Congo belge,
M. te docteur Rodhain vient de rentrer défi
nitivement en Belgique, où il va se consa-
crer au professorat et continuer ses travaux
de laboratoire.
Il a déclaré qu'on est parvenu à enrayer
l'extension de la maladie du sommeil avec
un sérum fabriqué en Belgique.
La guerre au Maroc
–0-0–
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Primo de Bivera a établi son
quartier général à bord du cuirassé
Alphonse-XIll, dans la baie d'Alhucemas.
Il irait à Madrid dans les premiers 10urs
d'octobr: pour conférer avec le roi.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Un corps franc de volontaires a enlevé
un poste de Rifains au nord de Sker, leur
tuant 15 hommes et leur en blessant au-
tant. Il ne faudrait guère que ce genre
do troupes légères dans cette guerre qui
va devenir de plus en plus une guérilla
fort dangereuse dans laquelle les éléments
lourds seront inopérants et gênants.
Les chars de combat (car il faut bien
les utiliser) ont été employés avec suc-
cès comme tracteurs et protecteurs des
voitures de ravitaillement 'système lent,
mais curieux.
L'AVIATION
Protestations américaines
Le Gouvernement des Etats-Unis aurait
invité les aviateurs américains à cesser
leur collaboration aux troupes chérifiennes
ou à opter pour la nationalité française.
Le Rif serait donc un Gouvernement re-
connu par les Etats-Unis ?
Une escadrille roumaine
Six officiers de l'aéronautique roumaine
ont été autorisés par le Gouvernement
français à s'engager comme volontaires au
Maroc où ils formeraient l'escadrille nom-
mée Roçar.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le débarquement des troupes et de bé-
tail dans la baie de Cebadilla se poursuit.
On signale des dissidences favorables à
l'action européenne parmi les Rifains tant
de la zone orientale» que de la zone occi-
dentale.
Sur tout le reste du front, les tribus
rifaines seraient relevées et, laissant de
simples noyaux pour tenir les pays (lissi-
deiits,elles seraient envoyées vers Tetouan
dans le but d'y faire un gros effort pour
tenter de percer les lignee espagnoles et
atteindre la zone internationale.
Dans la zone occidentale espagnole, Abd
el Krim aurait l'intention de reprendre
l'offensive devant Dar Ken Barich et Al-
ksarsloghir.
Les deux fils cadets du caïd Tazi ont
écrit a leur père en manifestant le désir
de revenir a Tanger, mais Abd el Krim
exigerait une très grosse rançon ; on parle
do deux millions de francs. Des négocia-
tions a ce sujet sont entamées.
Aujourd'hui doivent commencer des ope-
rations auxquelles prendront part les co-
lonnes Fernandez Perez ot Saro, débar-
quées à Morro-Nuevo, et qui auront pour
objectif Ajdir.
Le directoire a approuvé la décision du
général Primo de Rivera d'envoyer des
un*s de cavalerie espagnole sur le front
français, sous les ordres du maréchal Pé-
tain.
Un caïd rifain blessé
Le notable Oulcd Mohamed Abd el Ka-
cem, des Beni Zéroual, qu'Abd el Krim
avait nommé caïd pour prix de sa défec-
tion, reçut une balle en pleine poitrine
lors de la prise de Mezraoua, mais les Ri-
fains réussirent à le dégager.
D'après les renseignements parvenus A
Taounat, Abd el Kaccm ne serait pas
mort, mais son état est toujours très
grave. Il est soigné à Targuist par un
médecin-major allemand et des infirmiè-
res également allemandes.
Pour les fils de veuves et de mutilés
M. Pierre nameil, député des Pyrénées-
Orientales, vient d'adresser la lettre sui-
vante au président du Conseil :
« J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien
me faire connaître s'il rentre dans vos intentions
de prendre des mesures beaucoup plus larges
et bienveillantes en faveur des lits de veuves
dont le mari est mort au champ d'honneur, ain-
si qu'en faveur des fils de mutilés (ayant au
moins 50 d'invalidité) appartenant à des uni-
tés servant actuellement au Maroc ou qui pour-
raient être appelés a y servir.
« J'attacherais du prix à connaître dès que
possible les dispositions bienveillantes que vous
aurez cru devoir prendre à cet égard et qui
sont instamment demandées par les associa-
tions de veuves et de mutilés de la guerre. n
Nouvelles propositions d'Abd el Krim ?
Un émissaire d'Abd el Krim, qui avait
été arrêté à Rabat vendredi dernier, au-
rait remis au sultan du Maroc une lettre
de son maître contenant des propositions
de paix. Celles-ci auraient pour base les
conditions offertes par l'Espagne avant le
commencement de l'offensive actuelle.
Envisageant qu'on fera tout de même la
paix avec Abd el Krim, M. Francis Mil-
lion. du l'I'I/llft', demande que les conditions
soient publiées :
Il n'est pas possible de songer à faire sup-
porter une campagne d'hiver aux pauvres gars
cantonnés sur les rives do l'Ouergha si la preu-
ve n'est, pas faite publiquement qu'Abd-el-Krim
se refuse formellement a toute négociation d'une
paix juste et raisonnable.
Cette démonstration doit se faire ; elle est né-
cessaire, indispensable.
Tout ce qui est compatible avec la dignité d'un
peuple doit être tenté pour terminer le conflit
avant la venue de l'hiver.
Il faut procéder, au plus tôt, à la publication
des conditions de paix et faire connaître aux tri-
bus du Rif qu'une main fraternelle, leur est
tendue, qu'il ne dépend que d'elles de la saisir
pour faire renaître t'noondanre et la quiétude
dans un pays 0\) la hideuse Ou erre semble être
un défi à la beauté de la Nature.
Un roman colonial
0
La Captive nue
Le principal souci du romancier colonial ne
doit plus être de promener, de dépayser, d'en-
chanter ou d'étonner les yeux, mais de faire
comprendre des âmes étrangères ou transfor-
mées, de rompre l'uniformité conventionnelle
du type humain, de nous mettre en garde COD-
tre les raisonnements par analogie.
La k propagande coloniale » devra beau-
coup aux écrivains coloniaux.
Grâce à leurs efforts, les Français de
France, un beau jour, sauront distinguer un
Soudanais d'un Algérien, un Malgache d'un
Annamite.
Avec lalina et la Forêt tragique, le Lieute-
nant-Colonel de l'Infanterie Coloniale, Albert
Garenne, nous avait déjà initiés aux mystè-
res de l'âme malgache et des paysages dont
il a gardé un éternel souvenir.
Mais par sa Captive nue (1), ce « pur »
marsouin présente un tableau fort exact de
la vie active de l'officier colonial en pleine
brousse malgache, au milieu des peuplades
barbares du Sud-Ouest de la Grande lie, à la
pacification desquelles le « Lieutenant Del-
mas » prit une part prépondérante.
Sa connaissance remarquable de la langue
malgache a permis à l'auteur de vivre parmi
les indigènes dans une très grande intimité et,
par là, de saisir toute leur âme dans ses aspi-
rations comme dans ses haines et ses rancunes,
contre le conquérant qui, par , des mesures par-
fois impolitiques, telles qu'un désarmement
prématuré. bouleversait leurs coutumes sécu-
aires, à l' observation desquelles était lié le
souvenir comme la protection des ancêtres. -.
Nous voyons aussi de quelle énergie doit
souvent faire preuve ce jeune sous-lieutenant
entouré d'indigènes en pleine révolte. Mais
sa petite « ramatone », qu'il a délivrée du
joug de son tyran, lui fait encore connaître
bien mieux que qui que ce soit, l'âme mal-
gache et sans qu'il ait eu besoin de nous
donner force détails un peu trop précis sur ses
relations amoureuses, mon ami Garenne nous
aurait déjà fort intéressés par la manière très
chevaleresque par laquelle il a délivré et re-
cueilli cette vehivavy vazaha (femme blan-
che) dont la teinte claire de la peau, pas tout
à fait blanche, mais délicatement ambrée, en
faisait une fine statue dorée. (Je laisse aux lec-
teur de la Captive nue, la surprise de décou-
vrir tous les charmes que l'auteur lui révélera
d? la frissonnante nudité de Marceline - car
les bonnes sœurs de Fianarantsoa l'ont ainsi
baptisée.)
Bien que son panégyrique de l'Infanterie de
marine soit un peu exagéré, Albert Garenne
n'en démontre pas moins très clairement la
nécessité d'avoir, pour les expéditions colo-
niales, des coloniaux tant cadres que soldats.
Bien des désastres auraient été évités si on
n'avait eu recours qu'à des coloniaux dans nos
opérations en pays d'outre-mer. Mais l'idée
qu'a l'auteur de prendre comme exemple des
officiers de la Légion étrangère n'est pas très
heureuse, car, dans cette troupe d'élite, re-
marquablement brave, il y a fort peu de mala-
droits. L'incident relaté par Garenne est fort
rare. A sa place, j'aurais choisi un de ces
camarades « envahisseurs » qui n'allaient jadis
aux Colonies que pour y acquérir quelques
campagnes, des « bananes » et rentraient dans
la « biffe » avec de grands avantages sur
leurs camarades métropolitains.
L'ami Garenne ne se formalisera certes pas
de ces quelques remarques car, dans l'ensem-
ble, son nouveau roman est fort intéressant, et
nous fait bien connaître les Malgaches du Sud-
Ouest sur lesquels beaucoup d'entre nous
n'avaient que très peu de renseignements.
Par sa contribution à la vulgarisation des
choses de Madagascar, par sa courageuse cam-
pagne en faveur de l' autonomie de VArme,
Albert Garenne a droit à toute notre gratitude
et à toutes nos félicitations.
Eugène Devaux
te.
PHILATELIE
1 ùl 11.Uni, le Dahomey a reçu III série du
modèle Afrique < tccid- ula'.e Française (ty-
pes Faidherbe, Palmier et Baileyj :
1 c. gris, valeur environ 0 fr. ôO ; J c.
brun 0 fr. 73 ; i- c. brun violet 1 l'r. ; T> c.
vert l fr 7il) ; lo c. carmin 5 fr. : c. noir
sur bleu 5 fr. ; S) 0. !»!̃ u sur rose ;"> fr.
:\0 l', brun sur rose <'• fr. ; ilô c. noir sur
jaune X.T» IV. ; i T» c. brun sur vert 7 fr. ;
50 c. violtt S fr. ; 75 0. vert sur jaune 9
francs: 1 fr noir sur bleu 15 fr. ; 2 fr.
bleu sur rose fr. ; 5 fr, rose sur jaune
50 francs
Toute la série a été stockée par (les spé-
culateurs et le solde qui devait être inci-
néré, no l'a pas été entièrement, aussi les
prix- demeurent-ils sans grandes modifica-
tions depuis plusieurs années.
Fn 1!U;2. c'est l'émission générale des MO
surcharges 5 et, 10 centimes, sur les stock.*
de rémission gioupo allégorique, l.e Daho-
mey. pour S a par!, reçoit :> valeurs sur-
chargées, plus une variété intéressante. CI)
sont :
5 sur 0 e. brun, valeur environ 1 fr. 25 ;
5 sur i. e. violet l fr. : 5 sur 15 c. gris
1 fr. 50 ; 5 sur 1?0 c. rouge 1 fr. 25 : 5 sur
25 e. bleu 1 fr. 50 ; 5 sur ^0 e. brun 1 fr. 75 ;
10 sur 10 e. vermillon 1 fr. 75 10 sur 50 c.
brun et bleu 3 fr. 50 ; 10 sur 75 c. violet
5 fr. 50.
f.a variété, c'est lo 10 sur 50 c. brun et
carmin dont il n'a existé, paraît-il, quo
(1) r.lI Captive Nue, par Alhert Garenne, chez.
Plon-Nourrit, 8, rue Garancière, Paris.
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