Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 septembre 1925 17 septembre 1925
Description : 1925/09/17 (A26,N138). 1925/09/17 (A26,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396985g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 138.
LE NUMERO : e CENTIMBB
JEUDI SOIR, 17 SEPTEMBRES 1925
mà&41 «I s de ge
Les Annales Coloniales
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES rUBUÉS PAS "LES ANNALES OOLOMIAUBI* MOT LA VBOPBlM
EXCLUSIVE DU JOURNAL
IMA.dR.-..8MI,..- s.-i8J.-l"A8-.
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Mutin M IteiiMnliH : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1* Tdépkwe : LIIJftI 11-17
- Un M • mois • mois
'iBAMiracavc »î iFrance et Colonie». so • 45 • 15 »
O"n T : li.ii ? France et Colwùes.. - -80 il 45 9 M 9
Tîr to.uiti* ii( Etranger 120 1 M * 35 »
ON < mbenne dan. tous Iee Bvmok de poste et chez les principaux libraires
L'acceslon à la qualité ? citoyen français
Il n'est pas de question plus importante, et
nos doute plus dangereuse, que celle de l' ac-
cession des indigènes des colonies et protec-
torats à la qualité de citoyens français. Tout
a été dit depuis les nombreuses années qu'il y
a des peuples colonisateurs et des peuples colo-
nisés : d'une part, nécessité d'élever peu à
peu juaqu à nous toutes les nations dont nous
avons la charge ; de l'autre, nécessité de main-
tenir, jusqu'au jour où elle n'aura plus besoin
d'être défendue, l'autorité de la mère-patrie,
sans laquelle r oeuvre civilisatrice serait ruinée;
mm ces deux faces du problème, qui offrent en
apparence une contradiction troublante, on a
6crit tout ce qu' on pouvait écrire, et il n'est
pas question d'y revenir.
Mais le projet de loi déposé à la Chambre
des députés le 24 novembre 1924 a, de nou.
veau, suscité des discussions qui durent encore,
et qui ne cesseront pas quand le Parlement
ma statué. Dès l'article premier, dès les
premières lignes, les objections ont surgi. Le
texte pose tout d'abord ce principe : à l'âge
de 18 ans, tout individu, sujet ou protégé fran-
fais, a le droit, s'il réunit certain nombre de
conditions, de demander et d'obtenir la qua-
lité de citoyen français.
Quelles - sont -- ces conditions?
Renoncer formellement à son statut person-
nel ; savoir écrire le français : n'avoir jamais
été condamné pour crime ou délit comportant
la perle des droits politiques, et n'avoir subi
ancune peine disciplinaire, soit pour actes
d'hostilité à la cause française, soit pour pré-
dication politique ou religieuse, ou menées de
nature à porter atteinte à la sécurité générale ;
enfin, une quatrième condition est variable :
avoir obtenu la Croix de la Légion d'honneur,
avoir servi dans l'armée française et y avoir
ebtenu soit le grade d'officier ou de sous-offi-
eier, soit la médaille militaire ; avoir épousé
me Française ; avoir occupé, pendant 10 ans
- moins, un emploi danv l'un des cackes
erganisés de l'administration ; avoir ren d u aux
xatétet* français des services importants recon-
- par les autorités locales.
Révolution complète, s'est-on écrié. Jus-
qu'ici, la naturalisation des indigènes ou lew
accession à la qualité de citoyen français était
me faveur ; elle devient un doit; le ministre
des Colonies et le garde des Sceaux ne sont
plus les dispensateurs souverains de cette fa-
veur ; il suffira à un indigène de réunir un mi-
ninnan de conditions pour qu'on ne puisse plus
lui refuser la qualité de citoyen français. Oui,
maia toute la question est de savoir si ce mi-
nimum est tel que les garanties exigées so ent
largement suffisantes. Si non, qu'on les ren-
iotee. Si oui, nous ne voyons pas pourquoi il
y aurait, en ces matières plus qu en d'autres,
place pour la fantaisie et pour 1 arbitraire. A
ceux qui réclament du moins plus de souplesse;
à ceux qui nous rappellent que des peuples
différents par leur rajc, leur religion, leur mo-
ule, leurs coutumes, leurs traditions ne sauraient
être soumis aux mêmes règles et aux mêmes
lois, nous répondrons que cela est vrai, mais
que la variété et la souplesse ne sont pas les
soeurs nécessaires de l'incohérence et du des-
potisme administratifs. Encore une fois, que
l'on renforce le minimum, que l'on augmente
la valeur et le nombre des garanties, mais qu'il
soit bien entendu qu'un indigène de nos colo-
nies ou de nos protectorats a des « droits »
qu'on ne saurait violer sans injustice, et que
oes droits sont d'autant plus sacrés que les de-
voirs auxquels ils correspondent ont été plus
strictement obéis.
Nous sommes donc prêts à examiner les con-
ditions imposées et à en discuter l'importance.
On a commencé par trouver l'âge de 18 ans
trop bas. Soit. On a fait observer que les
étrangers ne peuvent demander le bénéfice de
lia naturalisation avant 21 ans révolus, que les
décrets actuellement en vigueur aux colonies et
la loi tunisienne du 20 décembre 1923 n'au-
torisent les indigènes à demander la qualité de
citoyen français qu'à partir de 21 ans, et la
loi algérienne du. 4 février 1919 à partir de
25 ans. On peut donner des arguments pour
et contre, à la condition de ne pas se servir de
F argument des « étrangers ». lequel ne me
paraît pas de mise quand il s'agit de la plus
grande -- France. 21 ans, si vous voulez, et si
vos objections juridiques sur l'inaptitude du mi-
neur à renoncer à son statut personnel, même
par ses mandataires légaux, père, mère, tuteur,
paraissent irréfutables. 21 ans, 25 ans, là n'est
pas la vraie question : l'essentiel est que la loi
soit claire et ou'elle mette fin à la souverai-
neté non contrôlée.
Savoir écrire le français, eh ! eh ! c'est bien
quelque chose ! J'entends bien qu'il ne faut
pas exagérer, et savoir ce que parler veut
« Savoir lire, écrire et parler le français. » A
mon avis, cela affaiblirait la garantie, au lieu
de la renforcer. Ecrire le français 1 Diable !
Si large que soit l'interprétation, je suis - d'avis
qu. elle laisse encore beaucoup trop de marge
à la malveillance administrative, là où elle
vou dra s exercer. Tout le monde a vu, soit
dans des journaux pédagogiques, soit dans des
quotidiens, un certain nombre de réponses écri-
tes par des conscrits qui ont poussé sur notre
terre de France. On ne sera pas trop exigeant
si l'on admet que des indigènes de nos colo-
nies. capables d'écrire de pareilles réponses,
doivent tout de même être considérés comme
sachant écrire le français.
Il y aura aussi une large place à l'apprécia-
- personnelle dans les conditions qui suivent
celle-ci ; cette rédaction : « menées de nature
à porter atteinte à la sécurité générale » ne me
dit rien qui vaille. Dans certaines colonies que
nous pourrions citer, la sécurité générale est
parfois menacée quand l'homme politique dont
e mandat finit risque d'être mis en ballottage,
et, dans d'autres, quand des intérêts particu-
l iers craignent de ne plus être satisfaite. Mais
quand s' ouvriront les débats parlementaires,
d' autres rédactions auront peut-être. été propo-
sées, ou elles le seront au cours des débats.
C'est d'ailleurs, plus bas, la même incertitude,
et plus difficile probablement à éviter : « avoir
rendu aux intérêts français des services impor-
tants reconnus par les autorités locales. » je
n'insiste pas, sûr d'avoir été compris et de ne
rencontrer personne qui pense qu' en tout lieu
et tout tempe, les autorités locales ne range-
ront parmi les services importants que ceux qui
auront été rendus aux intérêts français.
Je reconnais, d'autre part, que certaines con-
ditions ne doivent être jugées suffisantes
qu'après de longues enquêtes i il est clair que
si la porte est ouverte trop grande, les incon-
vénients apparaîtront dès le premier jour : faire
le recensement exact des of fic iers, sous-offi-
ciers, médaillés militaire, libérés du service,
ou en service ; des fonctionnaires indigènes
ayant dix ans au moins d'anciermeté ; tout cela
me parait constituer un ensemble d'opérations
préliminaires qui s'imposent. Ce sont des en-
quêtes de ce genre, et non des dissertations
théoriques ou doctrinales qui permettront de
voir si le minimum est suffisant. Je le dis et je
le répète : tout ce qui peut paraitre imprudent,
dangereux, doit être écarté ; tout ce qui peut
entourer l'accession à la qualité de citoyen
français, de - dispositions salutaires - doit être
adopte. Mais entre le principe de la libre et
souveraine décision administrative et celui du
droit, précisé, limité, restreint suivant la justice
et la raison, mais souverain, notre choix est
fait. L'autorité supérieure reste libre de juger
si, oui ou non, les conditions fixées sont rem-
plies ; cela est d'une bonne méthode, et nul
ne songe à la changer ; mais si les conditions
sont remplies, et si elle le reconnaît elle-
même, l'autorité supérieure perAa le pouvoir
de déclarer : « Vous êtes digne d'entier, mais
vous n' entrerez pas dans la grande famille
française. » A qui nous objecterait que nous
risquons par là d'exciter davantage ces natio-
nalismes locaux qui sont - plus - ou moins ouver-
tement dirigés contre la mère-patrie, nous
répliquerions que les meilleurs moyens de les
calmer, c'est de leur enlever leur aliment, et
que ceux-là mêmes qui sont hostiles à la France
s'excluront des privilèges qu'ils réclament, par
le seul fait que la loi leur déniera le droit de
les revendiquer. Ils n'auront plus à s'en pren-
dre à leurs gouverneurs ni à les accuser de
partialité. Ils n'auront qu'à s'en prendre à eux-
mêmes ; ils regarderont, impuissants et désar-
més, l'accession à .la qualité de français accor-
dée à ceux-là seuls qui auront servi fidèlement,
loyalement la cause de la France.
Mario Rou*tan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vIticole.
A LA GUADELOUPE
-0-0
Résultats des élections au Conseil géné-
ral :
MM. Boisneuf et Lara sont élus à une forte
majorité.
Le parti de M. Candacc perd 14 sièges.
Il n'y a eu aucun incident grâce aux me-
sures prises.
Décrets et Arrêtés
–00
Décret portant nomination d'un conseiller
suppléant au Conseil privé de la Guade-
loupe.
Aux termes d.,, ce décret, M. l'aul Douenei
est nommé pour une période de deux années,
Conseiller suppléant au Conseil Privé de la
(;uadcloll\:e en remplacement de M. Paul
naMet, décédé.
(J. O. du 16 septembre 1925.)
Décret relatif à la titularisation des insti-
tuteurs stagiaires en Nouvelle-Calédonie.
Arrêté modifiant l'arrèté interministériel du
21 août 1923 organisant le cadre du per-
sonnel de la Trésorerie de la Guyanne.
Aux termes de cet arrêté, les dispositions
du 28 paragraphe de l'article 1"1' de l'arrêté
interministériel, en date du 21 août 1923, or-
ganisant 'le cadre du personnel de la Tréso-
rerie de la Guyane sont rapportées.
L'échelle des traitements prévue à l'article
2 de !'arrêté précité est complétée de la façon
suivante :
Payeur de 1" classe : 14.000 francs.
Décret portant attribution d'une indemnité
exceptionnelle d'opérations aux militai-
res en service dans la zone d'opérations
au Maroc.
(J. 0. du 17 septembre Ile.)
JUSTE RÉCLAMATION
00
Nos soldats en garnison dans l'extrême-
Sud nigérien ne reçoivent, pa.r jour, que
les 0 ifr. 25 réglementaires an Fronce et,
en outre, ils doivent affranchie leurs cor-
respondances, ce contre quoi ils (protestent
vivement, déclarant qu'ils ont droit sinon
à la lhaute paye, du moins à la franchise
millitaire.
Ces territoires n'étant (pas en état de
guerre, on pourrait tout au moins accor-
der aux troupes de l'Extrème-Sud algé-
rien deux ou trois timbres de franchise par
mois.
LA FRANCE NOUVELLE
Sous ce titre, M. Despiques, an-
pli cien proviseur du Lycée d'Alger, a
fait hier une conférence qui démon-
tre combien l'opinion métropolitaine s'inté-
resse présentement à nos possessions de
d'Afrique du Nord.
Elle était présidée par notre ami et ancien
collaborateur, M. le Gouverneur Général
Maurice Viollette.
La salle des Congrès de f Exposition des
Arts Décoratifs était beaucoup trop exiguë
pour contenir la foule qui s'y pressait.
Ce n'était point là seulement de simples
visiteurs de VExposition, mais des auditeurs
dont les applaudissements soulignaient le
désir ardent de voir la riche Algérie plus
intimement unie à la métropole et lui ap-
portant un concours matériel toujours plus
grand, par l'exportation de ses céréales, de
ses moutons et de ses produits les plus di-
vers.
M. Despiques a cru tout d'abord pouvoir
déclarer que l'Algérie était méconnue et in-
connue. Ces deux affirmations semblent
assez exagérées.
Le merveilleux effort de propagande réa-
lisé par des journaux, des brochures, des
tracts et des conférences ont amené des mil-
liers et des milliers de Français à trerverser
la Méditerranée.
Le succès des services d'autos nord-afri-
cains créés par la Compagnie Générale Trans-
atlantique en est la meilleure preuve. Et si
les caravanes des touristes américains et les
voyages de quelques magnats de la finance
d'outre-Atlantique ont retenu Vattention de
la presse, on ne saurait pour cela oublier la
venue des touristes français.
Les Américains ont pu découvrir l'Afrique
du Nord, mais nos concitoyens en goûtent
aussi, plus que tous autres, la pittoresque
beauté et la richesse.
Si nous examinons ceux des nôtres qui s'y
sont fixés, nous constatons que la population
française est passée de 358.000, en 1900, à
622.000 en 1921, soit une progression de
plus de 70 Si cette augmentation n'a été
encore plus forte, on le doit, sans nul doute,
aux difficultés éprouvées Par les Français
pour acquérir la propriété indigène. Up pro-
jet de réforme du statut foncier est néces-
saire.
Comme l'écrivait dans un récent article
des Annales Coloniales notre distingué colla-
borateur, M. Roux-Freissineng : « C'est par
le peuplement français sur le sol algérien
que nous assurerons notre suprématie défi-
nitive nous permettant l'utilisation complète
des richesses dit sol et le plein développe-
ment économique du pays. »
M. DcsPiques, étudiant la mise en valeur
du pays, a justement reconnu que c'est la
« politique de l'eau. qui domine en Algérie
tous les projets d'avenir.
Il a passé ensuite en revue les cultures de
céréales, les cultures vivrières, les cultures
industrielles : coton, alla, tabac, et a souli-
gné les merveilleuses richesses en minerais
et en phosphates, et peut-être aussi en pé-
troles.
M. Maurice Viollette, qui avait présenté
le conférencier au public, a, dans une impro-
visation applaudie, en réponse à tant de nou-
velles fausses ou tendancieuses, affirmé dd
mme son autorité le loyalisme de nos pos-
sessions, malgré la diversité d'origine des
populations qui les occupent.
L.-G. Thébanlt
go$*-
AVANT LE DÉPART DE M. VARENNE
00 -
Une importante conférence a eu lieu avant-
hier, entre MM. André Hesse, ministre des
Colonies, et Alexandre Varenne, Gouverneur
Général de l' Indochine, à laquelle assistaient
les chefs de service du Ministère et les colla-
borateurs du Gouverneur Général.
Les questions essentielles dans l' ordre poli-
tique et dans l'ordre économique ont été suc-
cessivement examinées, en particulier celles
qui touchent à la défense de notre colonie, à
la situation de ses finances, au régime douanier
et à la réalisation du programme des grands
travaux.
Des vues ont été également échangées en
ce qui concerne les mesures à prendre en pré-
vision d'une collaboration plus étroite tlea élé-
ments intellectuels indigènes à la politique fran-
çaise.
Le ministre des Colonies et le Gouverneur
Général ont décidé de se rendre prochaine-
ment, suivant la tradition, à la pagode du sou-
venir indochinois, à Nogent.
.1.
Cartographie indochinoise
-0-0-
Le ministère do la Marine vient de pu-
blier par les soins du Service hydrographi-
que une carte du port de Haïphong G, dres-
sée par M. Pélissier, ingénieur hydrogra-
phe.
*- -»tr
TAUX DO LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indo-Chine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 16 septembre 1925 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 40.
Ul MUVELLMttLEMME
---0+--
Dans les nombreuses conférences faites
l'hiver dernier, tant à Paris qu'en pro-
vince, M Lang a été amené à citer des
faits aussi nombreux que variés qui l'auto-
risaient à déclarer à ses auditeurs que la
Nouvelle-Calédonie était un pays ir/noré et
même méconnu en France.
Habitant depuis trente ans cette colonie
maire de Nouméa, ancien Président de la
Chambre d'Agriculture de la Nouvelle-Ca-
lédonie, les fonctions qu'il a remplies lui
ont permis d'en étudier toutes les produc-
tions et toutes les possibilités de produc-
tions, il était mieux placé que tout autre
pour faire connaître en France les produits
qu'clic peut donner à la métropole qui en
laisse bénéficier l'étranger.
Il ne s'est pas contenté de faire des con-
férences et vient. de publier une brochure
qui permettra à tous ceux qui la liront de
se rendre compte de la valeur d'une colonie
que bien des gens croient être encore un
bagne où sont. détenus les condamnés aux
travaux forcés, lorsque depuis plus de
trente ans ils ne sont plus envoyés dans ce
pays enchanteur et véritablement privilé-
gié.
M. le professeur Moussu qui a écrit-la
préface du livre de M. Lang ne voulant pas
obliger les lecteurs à croire l'auteur sur
parole les convie à aller voir le Paradis
Terrestre qu'est Ha Nouvelle-Calédonie.
M. Lang a été bien inspiré en publiant,
cette monographie dont le style clair et
concis rend la lecture attrayante. La géo-
graphie de la Nouvelle-Calédonie publiée il
y Q. une quarantaine d'années par M. Gou-
harou. directeur de l'Intérieur était, à notre
connaissance, la seule publication donnant
quelques renseignements )o.c;ur la colonie.
I.R livre de M. Lnn vient heureusement
combler cette lâcune et je suis heureux de
le féliciter de son heureuse et intelligente
initiative.
Commandant Laporte
AD Congrès lallooal
les pecbes et Mostftes maritimes
Des rapports nombreux et d'un haut in-
térêt pratique ont été étudiés par la sec-
tion coloniale du Congrès, que préside M.
Gruvel, l'éminent professeur au Muséum.
Voici les titres de ces divers travaux,
avec les noms de leurs auteurs :
M. Barris : Nouvelle organisation du port
de pèche de l'ort-Etienne.
M. llytten ; La pèche des cétacés dans les
colonies françaises.
M. André : Les huiles de cétacés et les colo-
nies françaises.
M. Ami and : Les Pêcheries de Djibouti.
M. Charle$(Société .pour la faune océani-
que) : Lu faune des squales de la côte française
des Soiualis.
M. Couiial : Ressources offertes à la consom-
mation locale et aux industries d'exportation
par la faune murine de la colonie de la Marti-
nique.
M. J. Petit : Quelques [joints sur les pêche-
ries de Mutl-agaseuiv
M. H. Dullfus : Production comparée de la
madrague de Fedhalu en l'J23-24-25.
M. Th. tonoù : Sur quelques crustacés co-
mestibles des côtes de Mauritanie et leur Pêche.
M. P. Chabanaud : îSur quelques points de
la faune ichtyologique de l'Indochine.
M. Conseil : L'organisation de la pèche à la
Martinique.
M. A. Gruvel : Présentation de la carte de
pêche d'une partie de la côte occidentale du
Maroc.
M. Marchand : La pêche à Tanger, résultat
de la campagne 1925.
M. Marchand : Résultat de la campagne de
pêche de 1925 à Fedhala.
M. Jodet-Angibaud : Une écllte de pêche au
Cameroun.
M. Monconduit : Organisation de la pèche en
Tunisie.
M. Duchateau : Importance des vessies nata-
toires dans les pêches coloniales.
M. Germain : Applications nouvelles de l'es-
sence d'Orient. Production dans les colonies.
Marquis du Barthélémy : Cam Ranh, port de
pêche et de transports rapides.
M. Pohl : Doit-on conseiller la culture de
la perle fine dans les colonies françaises.
M. Manley-Dendall : L'île de Sa!. Les sali-
nes ; leur importance pour les pêcheries africai-
nes.
M. Marcellet : Les huiles d'animaux marins
de nos colonies.
M. Castelnau : moteurs pour les pêcheries
coloniales.
M. Sauvairc de Barthélémy : Les produits de
pêche en Indochine.
On peut prévoir que rassemblée géné-
rale aura h se prononcer sur le vœu sui-
vant que lui soumettra la sixième section
cics pèches coloniales :
I.e congrès des pêches et industries maritimes,
Considérant la situation actuelle de la France,
et pénétré de la nécessité où elle se trouve, par
suite de la crise des changes d'acheter le moins
possible A l'étranger :
Considérant que les colonies françaises un-
portant chaque année des quantités notables de
conserves de poissons venant de l'étranger, ce
qui est préjudiciable a leurs finances et con-
traire à l'intérêt national :
Considérant que la. création dans les diver-
ses colonies, de stations consacrées à l'étude
des fonds marins, de la biologie des principaux
poissons et de leur cnpture méthodique pour-
rait dans une certaine mesure remédier à la
situation actuelle ;
Attendu que, dans les Antilles françaises no-
tamment, ces études ont un caractère de néces-
sité impérieuse,
Emet le vœu :
1* Que des missions scientifiques soient en-
voyées périodiquement aux Antilles par les pou-
voirspuhlks et les grands établissements d'en-
seignements oomme cela, a lieu pour les au-
tres colonies, afin de poursuivre l-tude des pro-
blèmes scientifiques qui se posent dnns ces ré-
gions et spécialement ceux qui intéressent la
pêche :
20 Que le ministre des Colonies demande a
MM. les gouverneurs de créer dans leurs colo-
nies respectives s'il n'en existe pas encore, des
organismes spéciaux ayant pour but :
a) De recueillir et centraliser tous renseigne-
ments concernant la pêche.
b) De prendre l'inftiative de toutes mesures
tendant à l'encourager. -.
c) De prendre toutes les mesures permettant
de l'intensifier.
Conseil des Ministres
0
Les ministres et eous-eecrét&ires d'Etat
se sont réunis en Conseil, hier, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston Doumer-
gue.
Le président du Conseil a exposé la si-
tuation actuelle au Maroc et mdiqué où
en est le développement des opérations qui
viennent d être récemment engagées.
M. Aristide Briand, avec le président du
Conseil, a fourni à ses collègues des ren-
seignements de Syrie, d'd& sont parvenues
des nouvelles satisfaisantes et où le général
Gamelin prend la direction des opérations.
8.8
La guerre au Maroc
–0-0–
Félicitations officielles
Le président du Conseil, ministre de la
Guerre, a envoyé au maréchal Pétain le
télégramme suivant :
Au nom du Gouvernement de la République,
le président du Conseil, ministre de la Guerre,
vous prie de transmettre toutes ses félicitations
aux vaillantes troupes qui combattent sous vo-
tre haut commandement.
Il leur exprime la reconnaissance de la na-
tion pour les succès importants obtenus sur
tout le front nord, dans - les combats préliminai-
res à l'opération nécessaire de sécurité que
vous avez entreprise.
L'ardeur, l'énergie et l'abnégation déployées
par tous, officiers ct soldats sont un sûr ga-
rant de la réussite de la grande œuvre de pa-
cification de l'Afrique du Nord.
Paul Painlevé.
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchal Lyautey, qui est arrivé à
Rabat hier après-midi, a été reçu en au-
dience privée par le sultan, puis a conféré
avec le général Naulin, venant du front.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le 15 septembre, les'troupes du secteur
de Taounat ont enlevé le poste et le vil-
lage de Mczraoua.
Nos Goliaths ont bombardé le massif de
Bibane qui était fortement occupé par l'en-
nemi.
Le lendemain matin, 'trois colonnes, l'une
partant de la région d'Achirkane-Aoudour,
la seconde, de Tafrant ; la troisième, de la
rive droite de l'Ouergha, suivent un paral-
lèle à 5 kilomètres au nord de Fez-el-Bali.
A 9 h. 30, le blockaus de Bar-Re-Mich.
situé à 500 mètres au nord du village de
Bibane était enlevé après une vive résis-
tance. La progression, appuyée des chars
d'assaut et des autos-mitrailleuses s'est
continuée et tout le massif est actulleinent
en notre possession.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Il se confirme que, devant le poste de
Koudiat Tahar, l'ennemi a subi une san-
glante défaite et abandonné de nombreux
cadavres sur le terrain.
Correspondant de guerre attaqué
Dans le secteur de Bibane, pendant la
nuit, une auto qui transportait deux Euro-
péens, dont notre confrère M. Lcbouher,
de l'Action hrançaisc, et d'autros voya-
geurs, a été attaquée a 50 kilomètres de
Fez.
M. Lffboucher, atteint d'une balle au
pied, .a dû rentrer à Fez, après avoir mis
en fuite les agresseurs à coup de fusil. Les
autres passagers ont .été blessés.
LES SOLDATS LIBERABLES
Le ministre de fa Guerre a affirmé qu'il
n'est en aucune manière question de rete.
nir les soldats qui, à la fin du mois'd'octo-
bre, auront, après dix-huit mois de service,
accompli leur temps.
Ces militaires seront libérés en France,
strictement à la date légale. Ils ne feront
pas un jour, pas une heure en plus de
leur service normal. Le Gouvernement en
prend l'engagement.
EN SYRIE
Déclaration de M. Painlevé
A l'issue du dernier Conseil des minis-
tres, le président du Conseil a l'ait connaî-
tre que les renforts nécessaires étaient à
pied d'œuvre et que le général (uynelin
allait prendre sans retard le eoininande-
ment d'une colonne, qui allait « agir » avec
toute l'énergie désimhlc.
Un convoi attaqué
l'ne ibande de Bédouins montés sur des
chameaux ont attaqué sur la route de Da-
mas à Bagdad un convoi comprenant 11 au-
tos et 60 voyageurs. Ils ont été repoussés,
mais trois officiers français ont élé griève-
ment blessés. L'un d'eux n'a IIIUS tardé A
succomber à ses blessures.
Soueïda bombardée ?
D'après une dépêche de Beyrouth Il
l'agence Bavas, Soueïda serait de nouveau
l'objet d'un bombardement.
Interpellation
M. Charles Desjardins, député de l'Aisne,
a. informé par lettre M. Painlevé de son in-
tention de l'interpeller au sujet de la Syrie.
Conférence Nord-Africaine
–0-0–
M. l.uiien Saint. Bésident général de la
Bépuhlique française eu Tunisie, est at-
tendu à Tunis nu début d'astoluv.
lAi Ili i, tiendra
à Tunis h' f7 ttelubre.
Le maréehal l.yauley y prendra part
ainsi que M. Yinllelte. Gouverneur général
de l'Algérie.
&OU" DE L'ALIiEIII
LA VIE AMGNYSTRATÏVB
Le prix du pain
I n arréto du préfet d'Alger ayant, sur
avis de la commission consultative, fixé le
prix de la larme à Itré francs le quintal, le
maire d'Alger a taxé le pain de farine de
blé tendre à 1 fr. W et le pain de farine de
blé dur à 1 fr. OU le kilo à dater du 17 sep-
tembre.
LA VIE BCONOMUMJV
Les vendanges
Dans la Plaine et dans le Sahel les ven-
danges battent leur plein. Les cuves -
remplissent et, pour le vin nouveau qtil
sera bientôt prêt, des futailles vides arri-
vent de toutes parts.
Cours commerciaux
On côtait ces jours derniers à Alger :
Blé : tendre, colon (plaine), 131 à 138 ;
colon (Hauts-Plateaux), 136 à 138 ; dur
colon (plaine), 136 à 136 ; colon (Haute-
Plateaux), 141 à 143 ; orge, colon, 88 à 89 ;
avoine, machinée, 89 à 90 ; foin, 20 à M.
Huiles d'olives : surfines, suivant qualité
et acidité olélque, manquent ; fine sui-
vant qualité et acidité oléïque, manquent ;
lampantes, suivant acidité oléïque, 600 il
630.
Vins algériens, nus, quai Alger. - Vin
vieux, le degré, 7 25 à 7 75 ; vin rouge
nouveau, toutes les qualités réunies, le de-
gré, G à 7 25.
Vin blanc : de raisins rouges, nouveau,
le degré, G 75 à 7 25 : de raisins blancs,
nouveau. le degré, 7 à 7 75.
Spirtueux : 3/G de mars, 610 à IWJ.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Grave incendie
Un incendie, dû à un court cii-cuit, et
éclaté dans la droguerie Amoros, 46, boule-
vard Seguin, ù Oran. Malgré la prompti-
tude des secours, les dégâts ont été sérieux.
On les évalue iL près de 100.000 francs.
Au port d'Alger
Le lieutenant do première classe Lam-
bert vient d'être nommé au grade de capi-
taine de port.
C'est avec un vif plaisir que le commerce
maritime algérois a a.ppris cette nomina-
tion.
Retour
M. Aliez, préfet d'Alger, accompagné de
sa famille est revenu de Fronce par :8
Timyad.
Au ponton, le préfet a été salué par M.
Dubief, secrétaire général du Gouverne-
ment général : M. Itaffi, maire d'Alger et de
nombreuses personnalités.
La baisse du thermomètre
Dimanche dernier, les Algérois ont ouvert
leurs fenêtres toutes grandes h un vent ra-
fraîchi par la pluie tant, souhaitée. De ;CI) t
le Uiermomètre es! descendu A ^0°
Apr-'-s des mois île chaleur étouffante, ce
fut. là un petit événement qui remplit d'aise
toute la population d'Alger.
Rencontre d'autos
Deux autos, l'une venant de Bou Amar
conduite par le chauffeur Llorens Jacques
et dans laquelle se trouvaient M. Cornas
et sa femme, l'autre se dirigeant sur les
Deux-Moulins, pilotée par le chauffeur
Baxué Hellri, transportant également deux
personnes, se sont jetées l'une sur l'autre,
boulevard Pitolet, près de l'endroit dit
« L'Indépendance ». à Saint-Kugène.
Des voisins accoururent pour porter- se-
cours aux blessés. Le chauffeur Baxué était
assez grièvement contusionné ;'i la face et
au conps et son camarade Palméro -
mond demeurant 20. vue du Docteur Tro-
lard était, évanoui. D'un autre côté, Mime
Gorrias avait reçu des contusions.
conna DU MAROC
LA VIE ECONOMIQUE
Dans les ports.
Les statistiques donnent les chiffres sui-
vants du commerce de Kénitra et de Safi
durant le mois de juillet dernier :
Kénitra : 1G.321 t. 13U dont 15.0O7 t. y89
aux importations et 1.31 à t. 157 aux expor-
tations.
Sali : 11.0SG.972 fr. 0.uo2 t.) Clont 3 mil-
lions 374.339 francs 1.0N7 t.) aux importa-
tions et 7.711.932 franc S.875 t.) aux expor-
tations.
Il faut noter que Sa il a exporté : orge,
79.322 quintaux valant G.31-5.7G0 francs ;
fèves. s.803 quintaux valant 880.300 francs;
œufs. lix quintaux valant UL5G8 francs ;
laines, Go quintaux, valant 3G.;JCS francs ;
pcnux, 27 quintaux valant 8.754 francg.
Importations, exportations
Au eoiirs du mois de juillet, le Maroc a
iinport > ei, quintaux :
1 >lé. 2.>GÔ ; farine de blé, 7G1 ; semoule
1 !. Semoulelte, I2<' 1 [utlollieS de terre, (>r»r> ;
et sejé. îo.fcV ; bois de eliène brut, et scié,
.su.Te raffiné. Ou.Ton ; eat', |.(f,s;{ ; thé, 943;
huit, s d'.iraehides. k' ; bois de sapin 1 l'Ut
23.17. : vins en toi filles. M.2IG hectolitres;
chaux. o .'UMt qIx ; einieht, ; houille et
1 riquetles, 'J.Ck'o^ : huiles minérales, 3.3U*>;
pétiu'.e rafifné. ;"*.n20 ; essence de pétrole,
1S. 1M ; !'t rs à I'. 17.2'»."» : 3.32M ; iHiiu/ies. I ?o ; tissus de cpt.on:i
blanchis, i.(i7:l : tissus de eol-ai teints.
1. ti l
Diiranl. la niiMoe peri'xle le Maroc; a ex-
porté :
Bovin*. 1.S73 tètes ; chevaux. ISI tètes ;
ovins, 21.S17 tètes : porcins, 310 têtes ; cire
brute, »>2 qtx : laine en suint, ru,,
lavée, X.>, ; eufs, s.Y> ; peaux de tuvufs,
l.3tH» ; de moulons. 2.«M) ; de chèvres, 2.290;
blé, |i».;iU3 : orge, 130.1 lu ; niais 31 ; fèves,
,;)¡ ; It.-lIliJIt,'s, I 1G0 ; pois ehiches, G7i ;
LE NUMERO : e CENTIMBB
JEUDI SOIR, 17 SEPTEMBRES 1925
mà&41 «I s de ge
Les Annales Coloniales
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES rUBUÉS PAS "LES ANNALES OOLOMIAUBI* MOT LA VBOPBlM
EXCLUSIVE DU JOURNAL
IMA.dR.-..8MI,..- s.-i8J.-l"A8-.
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Mutin M IteiiMnliH : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1* Tdépkwe : LIIJftI 11-17
- Un M • mois • mois
'iBAMiracavc »î iFrance et Colonie». so • 45 • 15 »
O"n T : li.ii ? France et Colwùes.. - -80 il 45 9 M 9
Tîr to.uiti* ii( Etranger 120 1 M * 35 »
ON < mbenne dan. tous Iee Bvmok de poste et chez les principaux libraires
L'acceslon à la qualité ? citoyen français
Il n'est pas de question plus importante, et
nos doute plus dangereuse, que celle de l' ac-
cession des indigènes des colonies et protec-
torats à la qualité de citoyens français. Tout
a été dit depuis les nombreuses années qu'il y
a des peuples colonisateurs et des peuples colo-
nisés : d'une part, nécessité d'élever peu à
peu juaqu à nous toutes les nations dont nous
avons la charge ; de l'autre, nécessité de main-
tenir, jusqu'au jour où elle n'aura plus besoin
d'être défendue, l'autorité de la mère-patrie,
sans laquelle r oeuvre civilisatrice serait ruinée;
mm ces deux faces du problème, qui offrent en
apparence une contradiction troublante, on a
6crit tout ce qu' on pouvait écrire, et il n'est
pas question d'y revenir.
Mais le projet de loi déposé à la Chambre
des députés le 24 novembre 1924 a, de nou.
veau, suscité des discussions qui durent encore,
et qui ne cesseront pas quand le Parlement
ma statué. Dès l'article premier, dès les
premières lignes, les objections ont surgi. Le
texte pose tout d'abord ce principe : à l'âge
de 18 ans, tout individu, sujet ou protégé fran-
fais, a le droit, s'il réunit certain nombre de
conditions, de demander et d'obtenir la qua-
lité de citoyen français.
Quelles - sont -- ces conditions?
Renoncer formellement à son statut person-
nel ; savoir écrire le français : n'avoir jamais
été condamné pour crime ou délit comportant
la perle des droits politiques, et n'avoir subi
ancune peine disciplinaire, soit pour actes
d'hostilité à la cause française, soit pour pré-
dication politique ou religieuse, ou menées de
nature à porter atteinte à la sécurité générale ;
enfin, une quatrième condition est variable :
avoir obtenu la Croix de la Légion d'honneur,
avoir servi dans l'armée française et y avoir
ebtenu soit le grade d'officier ou de sous-offi-
eier, soit la médaille militaire ; avoir épousé
me Française ; avoir occupé, pendant 10 ans
- moins, un emploi danv l'un des cackes
erganisés de l'administration ; avoir ren d u aux
xatétet* français des services importants recon-
- par les autorités locales.
Révolution complète, s'est-on écrié. Jus-
qu'ici, la naturalisation des indigènes ou lew
accession à la qualité de citoyen français était
me faveur ; elle devient un doit; le ministre
des Colonies et le garde des Sceaux ne sont
plus les dispensateurs souverains de cette fa-
veur ; il suffira à un indigène de réunir un mi-
ninnan de conditions pour qu'on ne puisse plus
lui refuser la qualité de citoyen français. Oui,
maia toute la question est de savoir si ce mi-
nimum est tel que les garanties exigées so ent
largement suffisantes. Si non, qu'on les ren-
iotee. Si oui, nous ne voyons pas pourquoi il
y aurait, en ces matières plus qu en d'autres,
place pour la fantaisie et pour 1 arbitraire. A
ceux qui réclament du moins plus de souplesse;
à ceux qui nous rappellent que des peuples
différents par leur rajc, leur religion, leur mo-
ule, leurs coutumes, leurs traditions ne sauraient
être soumis aux mêmes règles et aux mêmes
lois, nous répondrons que cela est vrai, mais
que la variété et la souplesse ne sont pas les
soeurs nécessaires de l'incohérence et du des-
potisme administratifs. Encore une fois, que
l'on renforce le minimum, que l'on augmente
la valeur et le nombre des garanties, mais qu'il
soit bien entendu qu'un indigène de nos colo-
nies ou de nos protectorats a des « droits »
qu'on ne saurait violer sans injustice, et que
oes droits sont d'autant plus sacrés que les de-
voirs auxquels ils correspondent ont été plus
strictement obéis.
Nous sommes donc prêts à examiner les con-
ditions imposées et à en discuter l'importance.
On a commencé par trouver l'âge de 18 ans
trop bas. Soit. On a fait observer que les
étrangers ne peuvent demander le bénéfice de
lia naturalisation avant 21 ans révolus, que les
décrets actuellement en vigueur aux colonies et
la loi tunisienne du 20 décembre 1923 n'au-
torisent les indigènes à demander la qualité de
citoyen français qu'à partir de 21 ans, et la
loi algérienne du. 4 février 1919 à partir de
25 ans. On peut donner des arguments pour
et contre, à la condition de ne pas se servir de
F argument des « étrangers ». lequel ne me
paraît pas de mise quand il s'agit de la plus
grande -- France. 21 ans, si vous voulez, et si
vos objections juridiques sur l'inaptitude du mi-
neur à renoncer à son statut personnel, même
par ses mandataires légaux, père, mère, tuteur,
paraissent irréfutables. 21 ans, 25 ans, là n'est
pas la vraie question : l'essentiel est que la loi
soit claire et ou'elle mette fin à la souverai-
neté non contrôlée.
Savoir écrire le français, eh ! eh ! c'est bien
quelque chose ! J'entends bien qu'il ne faut
pas exagérer, et savoir ce que parler veut
mon avis, cela affaiblirait la garantie, au lieu
de la renforcer. Ecrire le français 1 Diable !
Si large que soit l'interprétation, je suis - d'avis
qu. elle laisse encore beaucoup trop de marge
à la malveillance administrative, là où elle
vou dra s exercer. Tout le monde a vu, soit
dans des journaux pédagogiques, soit dans des
quotidiens, un certain nombre de réponses écri-
tes par des conscrits qui ont poussé sur notre
terre de France. On ne sera pas trop exigeant
si l'on admet que des indigènes de nos colo-
nies. capables d'écrire de pareilles réponses,
doivent tout de même être considérés comme
sachant écrire le français.
Il y aura aussi une large place à l'apprécia-
- personnelle dans les conditions qui suivent
celle-ci ; cette rédaction : « menées de nature
à porter atteinte à la sécurité générale » ne me
dit rien qui vaille. Dans certaines colonies que
nous pourrions citer, la sécurité générale est
parfois menacée quand l'homme politique dont
e mandat finit risque d'être mis en ballottage,
et, dans d'autres, quand des intérêts particu-
l iers craignent de ne plus être satisfaite. Mais
quand s' ouvriront les débats parlementaires,
d' autres rédactions auront peut-être. été propo-
sées, ou elles le seront au cours des débats.
C'est d'ailleurs, plus bas, la même incertitude,
et plus difficile probablement à éviter : « avoir
rendu aux intérêts français des services impor-
tants reconnus par les autorités locales. » je
n'insiste pas, sûr d'avoir été compris et de ne
rencontrer personne qui pense qu' en tout lieu
et tout tempe, les autorités locales ne range-
ront parmi les services importants que ceux qui
auront été rendus aux intérêts français.
Je reconnais, d'autre part, que certaines con-
ditions ne doivent être jugées suffisantes
qu'après de longues enquêtes i il est clair que
si la porte est ouverte trop grande, les incon-
vénients apparaîtront dès le premier jour : faire
le recensement exact des of fic iers, sous-offi-
ciers, médaillés militaire, libérés du service,
ou en service ; des fonctionnaires indigènes
ayant dix ans au moins d'anciermeté ; tout cela
me parait constituer un ensemble d'opérations
préliminaires qui s'imposent. Ce sont des en-
quêtes de ce genre, et non des dissertations
théoriques ou doctrinales qui permettront de
voir si le minimum est suffisant. Je le dis et je
le répète : tout ce qui peut paraitre imprudent,
dangereux, doit être écarté ; tout ce qui peut
entourer l'accession à la qualité de citoyen
français, de - dispositions salutaires - doit être
adopte. Mais entre le principe de la libre et
souveraine décision administrative et celui du
droit, précisé, limité, restreint suivant la justice
et la raison, mais souverain, notre choix est
fait. L'autorité supérieure reste libre de juger
si, oui ou non, les conditions fixées sont rem-
plies ; cela est d'une bonne méthode, et nul
ne songe à la changer ; mais si les conditions
sont remplies, et si elle le reconnaît elle-
même, l'autorité supérieure perAa le pouvoir
de déclarer : « Vous êtes digne d'entier, mais
vous n' entrerez pas dans la grande famille
française. » A qui nous objecterait que nous
risquons par là d'exciter davantage ces natio-
nalismes locaux qui sont - plus - ou moins ouver-
tement dirigés contre la mère-patrie, nous
répliquerions que les meilleurs moyens de les
calmer, c'est de leur enlever leur aliment, et
que ceux-là mêmes qui sont hostiles à la France
s'excluront des privilèges qu'ils réclament, par
le seul fait que la loi leur déniera le droit de
les revendiquer. Ils n'auront plus à s'en pren-
dre à leurs gouverneurs ni à les accuser de
partialité. Ils n'auront qu'à s'en prendre à eux-
mêmes ; ils regarderont, impuissants et désar-
més, l'accession à .la qualité de français accor-
dée à ceux-là seuls qui auront servi fidèlement,
loyalement la cause de la France.
Mario Rou*tan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vIticole.
A LA GUADELOUPE
-0-0
Résultats des élections au Conseil géné-
ral :
MM. Boisneuf et Lara sont élus à une forte
majorité.
Le parti de M. Candacc perd 14 sièges.
Il n'y a eu aucun incident grâce aux me-
sures prises.
Décrets et Arrêtés
–00
Décret portant nomination d'un conseiller
suppléant au Conseil privé de la Guade-
loupe.
Aux termes d.,, ce décret, M. l'aul Douenei
est nommé pour une période de deux années,
Conseiller suppléant au Conseil Privé de la
(;uadcloll\:e en remplacement de M. Paul
naMet, décédé.
(J. O. du 16 septembre 1925.)
Décret relatif à la titularisation des insti-
tuteurs stagiaires en Nouvelle-Calédonie.
Arrêté modifiant l'arrèté interministériel du
21 août 1923 organisant le cadre du per-
sonnel de la Trésorerie de la Guyanne.
Aux termes de cet arrêté, les dispositions
du 28 paragraphe de l'article 1"1' de l'arrêté
interministériel, en date du 21 août 1923, or-
ganisant 'le cadre du personnel de la Tréso-
rerie de la Guyane sont rapportées.
L'échelle des traitements prévue à l'article
2 de !'arrêté précité est complétée de la façon
suivante :
Payeur de 1" classe : 14.000 francs.
Décret portant attribution d'une indemnité
exceptionnelle d'opérations aux militai-
res en service dans la zone d'opérations
au Maroc.
(J. 0. du 17 septembre Ile.)
JUSTE RÉCLAMATION
00
Nos soldats en garnison dans l'extrême-
Sud nigérien ne reçoivent, pa.r jour, que
les 0 ifr. 25 réglementaires an Fronce et,
en outre, ils doivent affranchie leurs cor-
respondances, ce contre quoi ils (protestent
vivement, déclarant qu'ils ont droit sinon
à la lhaute paye, du moins à la franchise
millitaire.
Ces territoires n'étant (pas en état de
guerre, on pourrait tout au moins accor-
der aux troupes de l'Extrème-Sud algé-
rien deux ou trois timbres de franchise par
mois.
LA FRANCE NOUVELLE
Sous ce titre, M. Despiques, an-
pli cien proviseur du Lycée d'Alger, a
fait hier une conférence qui démon-
tre combien l'opinion métropolitaine s'inté-
resse présentement à nos possessions de
d'Afrique du Nord.
Elle était présidée par notre ami et ancien
collaborateur, M. le Gouverneur Général
Maurice Viollette.
La salle des Congrès de f Exposition des
Arts Décoratifs était beaucoup trop exiguë
pour contenir la foule qui s'y pressait.
Ce n'était point là seulement de simples
visiteurs de VExposition, mais des auditeurs
dont les applaudissements soulignaient le
désir ardent de voir la riche Algérie plus
intimement unie à la métropole et lui ap-
portant un concours matériel toujours plus
grand, par l'exportation de ses céréales, de
ses moutons et de ses produits les plus di-
vers.
M. Despiques a cru tout d'abord pouvoir
déclarer que l'Algérie était méconnue et in-
connue. Ces deux affirmations semblent
assez exagérées.
Le merveilleux effort de propagande réa-
lisé par des journaux, des brochures, des
tracts et des conférences ont amené des mil-
liers et des milliers de Français à trerverser
la Méditerranée.
Le succès des services d'autos nord-afri-
cains créés par la Compagnie Générale Trans-
atlantique en est la meilleure preuve. Et si
les caravanes des touristes américains et les
voyages de quelques magnats de la finance
d'outre-Atlantique ont retenu Vattention de
la presse, on ne saurait pour cela oublier la
venue des touristes français.
Les Américains ont pu découvrir l'Afrique
du Nord, mais nos concitoyens en goûtent
aussi, plus que tous autres, la pittoresque
beauté et la richesse.
Si nous examinons ceux des nôtres qui s'y
sont fixés, nous constatons que la population
française est passée de 358.000, en 1900, à
622.000 en 1921, soit une progression de
plus de 70 Si cette augmentation n'a été
encore plus forte, on le doit, sans nul doute,
aux difficultés éprouvées Par les Français
pour acquérir la propriété indigène. Up pro-
jet de réforme du statut foncier est néces-
saire.
Comme l'écrivait dans un récent article
des Annales Coloniales notre distingué colla-
borateur, M. Roux-Freissineng : « C'est par
le peuplement français sur le sol algérien
que nous assurerons notre suprématie défi-
nitive nous permettant l'utilisation complète
des richesses dit sol et le plein développe-
ment économique du pays. »
M. DcsPiques, étudiant la mise en valeur
du pays, a justement reconnu que c'est la
« politique de l'eau. qui domine en Algérie
tous les projets d'avenir.
Il a passé ensuite en revue les cultures de
céréales, les cultures vivrières, les cultures
industrielles : coton, alla, tabac, et a souli-
gné les merveilleuses richesses en minerais
et en phosphates, et peut-être aussi en pé-
troles.
M. Maurice Viollette, qui avait présenté
le conférencier au public, a, dans une impro-
visation applaudie, en réponse à tant de nou-
velles fausses ou tendancieuses, affirmé dd
mme son autorité le loyalisme de nos pos-
sessions, malgré la diversité d'origine des
populations qui les occupent.
L.-G. Thébanlt
go$*-
AVANT LE DÉPART DE M. VARENNE
00 -
Une importante conférence a eu lieu avant-
hier, entre MM. André Hesse, ministre des
Colonies, et Alexandre Varenne, Gouverneur
Général de l' Indochine, à laquelle assistaient
les chefs de service du Ministère et les colla-
borateurs du Gouverneur Général.
Les questions essentielles dans l' ordre poli-
tique et dans l'ordre économique ont été suc-
cessivement examinées, en particulier celles
qui touchent à la défense de notre colonie, à
la situation de ses finances, au régime douanier
et à la réalisation du programme des grands
travaux.
Des vues ont été également échangées en
ce qui concerne les mesures à prendre en pré-
vision d'une collaboration plus étroite tlea élé-
ments intellectuels indigènes à la politique fran-
çaise.
Le ministre des Colonies et le Gouverneur
Général ont décidé de se rendre prochaine-
ment, suivant la tradition, à la pagode du sou-
venir indochinois, à Nogent.
.1.
Cartographie indochinoise
-0-0-
Le ministère do la Marine vient de pu-
blier par les soins du Service hydrographi-
que une carte du port de Haïphong G, dres-
sée par M. Pélissier, ingénieur hydrogra-
phe.
*- -»tr
TAUX DO LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indo-Chine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 16 septembre 1925 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 40.
Ul MUVELLMttLEMME
---0+--
Dans les nombreuses conférences faites
l'hiver dernier, tant à Paris qu'en pro-
vince, M Lang a été amené à citer des
faits aussi nombreux que variés qui l'auto-
risaient à déclarer à ses auditeurs que la
Nouvelle-Calédonie était un pays ir/noré et
même méconnu en France.
Habitant depuis trente ans cette colonie
maire de Nouméa, ancien Président de la
Chambre d'Agriculture de la Nouvelle-Ca-
lédonie, les fonctions qu'il a remplies lui
ont permis d'en étudier toutes les produc-
tions et toutes les possibilités de produc-
tions, il était mieux placé que tout autre
pour faire connaître en France les produits
qu'clic peut donner à la métropole qui en
laisse bénéficier l'étranger.
Il ne s'est pas contenté de faire des con-
férences et vient. de publier une brochure
qui permettra à tous ceux qui la liront de
se rendre compte de la valeur d'une colonie
que bien des gens croient être encore un
bagne où sont. détenus les condamnés aux
travaux forcés, lorsque depuis plus de
trente ans ils ne sont plus envoyés dans ce
pays enchanteur et véritablement privilé-
gié.
M. le professeur Moussu qui a écrit-la
préface du livre de M. Lang ne voulant pas
obliger les lecteurs à croire l'auteur sur
parole les convie à aller voir le Paradis
Terrestre qu'est Ha Nouvelle-Calédonie.
M. Lang a été bien inspiré en publiant,
cette monographie dont le style clair et
concis rend la lecture attrayante. La géo-
graphie de la Nouvelle-Calédonie publiée il
y Q. une quarantaine d'années par M. Gou-
harou. directeur de l'Intérieur était, à notre
connaissance, la seule publication donnant
quelques renseignements )o.c;ur la colonie.
I.R livre de M. Lnn vient heureusement
combler cette lâcune et je suis heureux de
le féliciter de son heureuse et intelligente
initiative.
Commandant Laporte
AD Congrès lallooal
les pecbes et Mostftes maritimes
Des rapports nombreux et d'un haut in-
térêt pratique ont été étudiés par la sec-
tion coloniale du Congrès, que préside M.
Gruvel, l'éminent professeur au Muséum.
Voici les titres de ces divers travaux,
avec les noms de leurs auteurs :
M. Barris : Nouvelle organisation du port
de pèche de l'ort-Etienne.
M. llytten ; La pèche des cétacés dans les
colonies françaises.
M. André : Les huiles de cétacés et les colo-
nies françaises.
M. Ami and : Les Pêcheries de Djibouti.
M. Charle$(Société .pour la faune océani-
que) : Lu faune des squales de la côte française
des Soiualis.
M. Couiial : Ressources offertes à la consom-
mation locale et aux industries d'exportation
par la faune murine de la colonie de la Marti-
nique.
M. J. Petit : Quelques [joints sur les pêche-
ries de Mutl-agaseuiv
M. H. Dullfus : Production comparée de la
madrague de Fedhalu en l'J23-24-25.
M. Th. tonoù : Sur quelques crustacés co-
mestibles des côtes de Mauritanie et leur Pêche.
M. P. Chabanaud : îSur quelques points de
la faune ichtyologique de l'Indochine.
M. Conseil : L'organisation de la pèche à la
Martinique.
M. A. Gruvel : Présentation de la carte de
pêche d'une partie de la côte occidentale du
Maroc.
M. Marchand : La pêche à Tanger, résultat
de la campagne 1925.
M. Marchand : Résultat de la campagne de
pêche de 1925 à Fedhala.
M. Jodet-Angibaud : Une écllte de pêche au
Cameroun.
M. Monconduit : Organisation de la pèche en
Tunisie.
M. Duchateau : Importance des vessies nata-
toires dans les pêches coloniales.
M. Germain : Applications nouvelles de l'es-
sence d'Orient. Production dans les colonies.
Marquis du Barthélémy : Cam Ranh, port de
pêche et de transports rapides.
M. Pohl : Doit-on conseiller la culture de
la perle fine dans les colonies françaises.
M. Manley-Dendall : L'île de Sa!. Les sali-
nes ; leur importance pour les pêcheries africai-
nes.
M. Marcellet : Les huiles d'animaux marins
de nos colonies.
M. Castelnau : moteurs pour les pêcheries
coloniales.
M. Sauvairc de Barthélémy : Les produits de
pêche en Indochine.
On peut prévoir que rassemblée géné-
rale aura h se prononcer sur le vœu sui-
vant que lui soumettra la sixième section
cics pèches coloniales :
I.e congrès des pêches et industries maritimes,
Considérant la situation actuelle de la France,
et pénétré de la nécessité où elle se trouve, par
suite de la crise des changes d'acheter le moins
possible A l'étranger :
Considérant que les colonies françaises un-
portant chaque année des quantités notables de
conserves de poissons venant de l'étranger, ce
qui est préjudiciable a leurs finances et con-
traire à l'intérêt national :
Considérant que la. création dans les diver-
ses colonies, de stations consacrées à l'étude
des fonds marins, de la biologie des principaux
poissons et de leur cnpture méthodique pour-
rait dans une certaine mesure remédier à la
situation actuelle ;
Attendu que, dans les Antilles françaises no-
tamment, ces études ont un caractère de néces-
sité impérieuse,
Emet le vœu :
1* Que des missions scientifiques soient en-
voyées périodiquement aux Antilles par les pou-
voirspuhlks et les grands établissements d'en-
seignements oomme cela, a lieu pour les au-
tres colonies, afin de poursuivre l-tude des pro-
blèmes scientifiques qui se posent dnns ces ré-
gions et spécialement ceux qui intéressent la
pêche :
20 Que le ministre des Colonies demande a
MM. les gouverneurs de créer dans leurs colo-
nies respectives s'il n'en existe pas encore, des
organismes spéciaux ayant pour but :
a) De recueillir et centraliser tous renseigne-
ments concernant la pêche.
b) De prendre l'inftiative de toutes mesures
tendant à l'encourager. -.
c) De prendre toutes les mesures permettant
de l'intensifier.
Conseil des Ministres
0
Les ministres et eous-eecrét&ires d'Etat
se sont réunis en Conseil, hier, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston Doumer-
gue.
Le président du Conseil a exposé la si-
tuation actuelle au Maroc et mdiqué où
en est le développement des opérations qui
viennent d être récemment engagées.
M. Aristide Briand, avec le président du
Conseil, a fourni à ses collègues des ren-
seignements de Syrie, d'd& sont parvenues
des nouvelles satisfaisantes et où le général
Gamelin prend la direction des opérations.
8.8
La guerre au Maroc
–0-0–
Félicitations officielles
Le président du Conseil, ministre de la
Guerre, a envoyé au maréchal Pétain le
télégramme suivant :
Au nom du Gouvernement de la République,
le président du Conseil, ministre de la Guerre,
vous prie de transmettre toutes ses félicitations
aux vaillantes troupes qui combattent sous vo-
tre haut commandement.
Il leur exprime la reconnaissance de la na-
tion pour les succès importants obtenus sur
tout le front nord, dans - les combats préliminai-
res à l'opération nécessaire de sécurité que
vous avez entreprise.
L'ardeur, l'énergie et l'abnégation déployées
par tous, officiers ct soldats sont un sûr ga-
rant de la réussite de la grande œuvre de pa-
cification de l'Afrique du Nord.
Paul Painlevé.
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchal Lyautey, qui est arrivé à
Rabat hier après-midi, a été reçu en au-
dience privée par le sultan, puis a conféré
avec le général Naulin, venant du front.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le 15 septembre, les'troupes du secteur
de Taounat ont enlevé le poste et le vil-
lage de Mczraoua.
Nos Goliaths ont bombardé le massif de
Bibane qui était fortement occupé par l'en-
nemi.
Le lendemain matin, 'trois colonnes, l'une
partant de la région d'Achirkane-Aoudour,
la seconde, de Tafrant ; la troisième, de la
rive droite de l'Ouergha, suivent un paral-
lèle à 5 kilomètres au nord de Fez-el-Bali.
A 9 h. 30, le blockaus de Bar-Re-Mich.
situé à 500 mètres au nord du village de
Bibane était enlevé après une vive résis-
tance. La progression, appuyée des chars
d'assaut et des autos-mitrailleuses s'est
continuée et tout le massif est actulleinent
en notre possession.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Il se confirme que, devant le poste de
Koudiat Tahar, l'ennemi a subi une san-
glante défaite et abandonné de nombreux
cadavres sur le terrain.
Correspondant de guerre attaqué
Dans le secteur de Bibane, pendant la
nuit, une auto qui transportait deux Euro-
péens, dont notre confrère M. Lcbouher,
de l'Action hrançaisc, et d'autros voya-
geurs, a été attaquée a 50 kilomètres de
Fez.
M. Lffboucher, atteint d'une balle au
pied, .a dû rentrer à Fez, après avoir mis
en fuite les agresseurs à coup de fusil. Les
autres passagers ont .été blessés.
LES SOLDATS LIBERABLES
Le ministre de fa Guerre a affirmé qu'il
n'est en aucune manière question de rete.
nir les soldats qui, à la fin du mois'd'octo-
bre, auront, après dix-huit mois de service,
accompli leur temps.
Ces militaires seront libérés en France,
strictement à la date légale. Ils ne feront
pas un jour, pas une heure en plus de
leur service normal. Le Gouvernement en
prend l'engagement.
EN SYRIE
Déclaration de M. Painlevé
A l'issue du dernier Conseil des minis-
tres, le président du Conseil a l'ait connaî-
tre que les renforts nécessaires étaient à
pied d'œuvre et que le général (uynelin
allait prendre sans retard le eoininande-
ment d'une colonne, qui allait « agir » avec
toute l'énergie désimhlc.
Un convoi attaqué
l'ne ibande de Bédouins montés sur des
chameaux ont attaqué sur la route de Da-
mas à Bagdad un convoi comprenant 11 au-
tos et 60 voyageurs. Ils ont été repoussés,
mais trois officiers français ont élé griève-
ment blessés. L'un d'eux n'a IIIUS tardé A
succomber à ses blessures.
Soueïda bombardée ?
D'après une dépêche de Beyrouth Il
l'agence Bavas, Soueïda serait de nouveau
l'objet d'un bombardement.
Interpellation
M. Charles Desjardins, député de l'Aisne,
a. informé par lettre M. Painlevé de son in-
tention de l'interpeller au sujet de la Syrie.
Conférence Nord-Africaine
–0-0–
M. l.uiien Saint. Bésident général de la
Bépuhlique française eu Tunisie, est at-
tendu à Tunis nu début d'astoluv.
lAi Ili i, tiendra
à Tunis h' f7 ttelubre.
Le maréehal l.yauley y prendra part
ainsi que M. Yinllelte. Gouverneur général
de l'Algérie.
&OU" DE L'ALIiEIII
LA VIE AMGNYSTRATÏVB
Le prix du pain
I n arréto du préfet d'Alger ayant, sur
avis de la commission consultative, fixé le
prix de la larme à Itré francs le quintal, le
maire d'Alger a taxé le pain de farine de
blé tendre à 1 fr. W et le pain de farine de
blé dur à 1 fr. OU le kilo à dater du 17 sep-
tembre.
LA VIE BCONOMUMJV
Les vendanges
Dans la Plaine et dans le Sahel les ven-
danges battent leur plein. Les cuves -
remplissent et, pour le vin nouveau qtil
sera bientôt prêt, des futailles vides arri-
vent de toutes parts.
Cours commerciaux
On côtait ces jours derniers à Alger :
Blé : tendre, colon (plaine), 131 à 138 ;
colon (Hauts-Plateaux), 136 à 138 ; dur
colon (plaine), 136 à 136 ; colon (Haute-
Plateaux), 141 à 143 ; orge, colon, 88 à 89 ;
avoine, machinée, 89 à 90 ; foin, 20 à M.
Huiles d'olives : surfines, suivant qualité
et acidité olélque, manquent ; fine sui-
vant qualité et acidité oléïque, manquent ;
lampantes, suivant acidité oléïque, 600 il
630.
Vins algériens, nus, quai Alger. - Vin
vieux, le degré, 7 25 à 7 75 ; vin rouge
nouveau, toutes les qualités réunies, le de-
gré, G à 7 25.
Vin blanc : de raisins rouges, nouveau,
le degré, G 75 à 7 25 : de raisins blancs,
nouveau. le degré, 7 à 7 75.
Spirtueux : 3/G de mars, 610 à IWJ.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Grave incendie
Un incendie, dû à un court cii-cuit, et
éclaté dans la droguerie Amoros, 46, boule-
vard Seguin, ù Oran. Malgré la prompti-
tude des secours, les dégâts ont été sérieux.
On les évalue iL près de 100.000 francs.
Au port d'Alger
Le lieutenant do première classe Lam-
bert vient d'être nommé au grade de capi-
taine de port.
C'est avec un vif plaisir que le commerce
maritime algérois a a.ppris cette nomina-
tion.
Retour
M. Aliez, préfet d'Alger, accompagné de
sa famille est revenu de Fronce par :8
Timyad.
Au ponton, le préfet a été salué par M.
Dubief, secrétaire général du Gouverne-
ment général : M. Itaffi, maire d'Alger et de
nombreuses personnalités.
La baisse du thermomètre
Dimanche dernier, les Algérois ont ouvert
leurs fenêtres toutes grandes h un vent ra-
fraîchi par la pluie tant, souhaitée. De ;CI) t
le Uiermomètre es! descendu A ^0°
Apr-'-s des mois île chaleur étouffante, ce
fut. là un petit événement qui remplit d'aise
toute la population d'Alger.
Rencontre d'autos
Deux autos, l'une venant de Bou Amar
conduite par le chauffeur Llorens Jacques
et dans laquelle se trouvaient M. Cornas
et sa femme, l'autre se dirigeant sur les
Deux-Moulins, pilotée par le chauffeur
Baxué Hellri, transportant également deux
personnes, se sont jetées l'une sur l'autre,
boulevard Pitolet, près de l'endroit dit
« L'Indépendance ». à Saint-Kugène.
Des voisins accoururent pour porter- se-
cours aux blessés. Le chauffeur Baxué était
assez grièvement contusionné ;'i la face et
au conps et son camarade Palméro -
mond demeurant 20. vue du Docteur Tro-
lard était, évanoui. D'un autre côté, Mime
Gorrias avait reçu des contusions.
conna DU MAROC
LA VIE ECONOMIQUE
Dans les ports.
Les statistiques donnent les chiffres sui-
vants du commerce de Kénitra et de Safi
durant le mois de juillet dernier :
Kénitra : 1G.321 t. 13U dont 15.0O7 t. y89
aux importations et 1.31 à t. 157 aux expor-
tations.
Sali : 11.0SG.972 fr. 0.uo2 t.) Clont 3 mil-
lions 374.339 francs 1.0N7 t.) aux importa-
tions et 7.711.932 franc S.875 t.) aux expor-
tations.
Il faut noter que Sa il a exporté : orge,
79.322 quintaux valant G.31-5.7G0 francs ;
fèves. s.803 quintaux valant 880.300 francs;
œufs. lix quintaux valant UL5G8 francs ;
laines, Go quintaux, valant 3G.;JCS francs ;
pcnux, 27 quintaux valant 8.754 francg.
Importations, exportations
Au eoiirs du mois de juillet, le Maroc a
iinport > ei, quintaux :
1 >lé. 2.>GÔ ; farine de blé, 7G1 ; semoule
1 !. Semoulelte, I2<' 1 [utlollieS de terre, (>r»r> ;
et sejé. îo.fcV ; bois de eliène brut, et scié,
.su.Te raffiné. Ou.Ton ; eat', |.(f,s;{ ; thé, 943;
huit, s d'.iraehides. k' ; bois de sapin 1 l'Ut
23.17. : vins en toi filles. M.2IG hectolitres;
chaux. o .'UMt qIx ; einieht, ; houille et
1 riquetles, 'J.Ck'o^ : huiles minérales, 3.3U*>;
pétiu'.e rafifné. ;"*.n20 ; essence de pétrole,
1S. 1M ; !'t rs à I'. 17.2'»."» :
blanchis, i.(i7:l : tissus de eol-ai teints.
1. ti l
Diiranl. la niiMoe peri'xle le Maroc; a ex-
porté :
Bovin*. 1.S73 tètes ; chevaux. ISI tètes ;
ovins, 21.S17 tètes : porcins, 310 têtes ; cire
brute, »>2 qtx : laine en suint, ru,,
lavée, X.>, ; eufs, s.Y> ; peaux de tuvufs,
l.3tH» ; de moulons. 2.«M) ; de chèvres, 2.290;
blé, |i».;iU3 : orge, 130.1 lu ; niais 31 ; fèves,
,;)¡ ; It.-lIliJIt,'s, I 1G0 ; pois ehiches, G7i ;
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