Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 septembre 1925 11 septembre 1925
Description : 1925/09/11 (A26,N135). 1925/09/11 (A26,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT SIXIEME ANNEE. No 135
LE NUMEàC : i1) CENTIMES
VliiNLMIïUi ►soin, Il SEPTEMiir«ii ;J.j
Les Annales Coloniales
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LU ARTICLES FUMÉS PAI LM ANNALES COLONIALES" sont LA PNOTMÉTÉ
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États=Unis et Japon
Nous avons souvent eu l'occasion, à cette
même place, d'étudier les relations du Japon
et des Etats-Unis, d'examiner les causes pos-
sibles de conflit entre eux et de risquer quel-
ques pronostics timides sur l'avenir de leurs
relations. Une certaine expérience, acquise sur-
tout par une lecture historique assez étendue,
nous avait éloigné de ces affirmations tranchan-
tes par lesquelles certains esprits semblent lier
le futur à leurs propres conceptions.
Cette réserve n'est pas le fait d'un orateur
américain, M. Lindsay Russell, ancien prési-
dent de la « Japan Society », qui, nous ap-
prend le Journal de Genève, a déclaré, au cours
d'une conférence à New-York, qu'un conflit
américano-japonais était impossible. M. Lind-
say Russell ne s'est pas borné à cette affirma-
tion solennelle, il a voulu en donner les raisons
qui se trouvent est-ce un hommage à feu le
président Wilson ? au nombre de quatorze.
M. Russell, qui est Américain et qui aime son
pays, n'admet pas un seul instant que la guerre
puisse jamais être provoquée par son propre
gouvernement. Il se porte garant des intentions
pacifiques de Washington et rejette comme im-
possible toute initiative guerrière de sa part. Il
ne lui reste donc qu'à rechercher si le Japon
peut désirer la guerre autrement dit, car
on n'entreprend une pareille opération que si
on est assuré du succès s'il a quelque chance
de battre les Etats-Unis, et si, vainqueur, la
guerre lui apporterait quelque profit.
« Le Japon, affirme M. Russell, n'a aucun
intérêt à entrer dans un conflit armé avec l'Amé-
rique. Les relations commerciales entre les deux
pays sont telles qu'elles doivent faire écarter,
comme ruineuse, toute éventualité de ce genre.
Les Etats-Unis sont les meilleurs cl ients du
Japon auquel ils achètent son thé et*sa soie.
D'autre part, l'Amérique vend à l'Empire du
Soleil-Levant le coton et l'acier indispemablet
aux usines d'Ohrosaka et de Tokio. De plus,
le Japon est « l'entrepositaire naturel et l'agent
logique de vente pour les produits américains
en Extrême-Orient, à cause de son voisinage,
de sa connaissance des mœurs et de la langue
des pays asiatiques. »
C'est vrai, la constatation est exacte, mais
est-elle suffisante ? Vraisemblablement non.
Aussi M. Russell nous présente-t-il de nou-
velles raisons a l'appui de sa thèse.
La guerre est encore impossible parce qu'elle
serait fatalement un désastre pour le Japon.
Tout d'abord, l' ouverture même des hostili-
tés déchaînerait contre lui une attaque conver-
gente de la Chine et de la Russie, trop heu-
reuses de profiter de cette occasion pour lui
enlever ses positions sur le Continent asiatique ;
de le dépouiller de la Mandchourie et peut-être
même de la Corée. C'est une supposition fort
risquée. Laissons la Russie de côté ; mais y
a-t-il entre le Japon et la Chine un antago-
nisme tel que celle-ci devienne fatalement l'al-
liée des Etats-Unis ? M. Russell s'illusionne
probablement.
/-vutre raison : « Le Japon est désespérément
inférieur aux Etats-Unis au double point de vue
militaire et économique. Sa population dé-
passe à peine la moitié de celle de son adver-
saire éventuel. Comment, du reste, soutenir une
guerre à pareille distance ? Dix jours de navi-
gation séparent Yokohama de Vancouver. Et
imagine-t-on une attaque des Etats-Unis par la
région montagneuse du Pacifique ? Les ressour-
ces matérielles du Japon, d un autre côté, ne
sont pas comparables à celles des Etats-Unis
qui réunissent sur le territoire grand comme un
continent tous les produits, toutes les ressources
d'ordre agricole ou industriel, que les autres
pays sont obligés d'aller quérir un peu partout,
et qui sont devenus les grands banquiers de
l'univers. La finance règne aujourd'hui en mai-
tresse sur l' Ancien et le Nouveau Monde ; ses
représentants commandent, ou à peu près, à
Londres, à Berlin, à Paris, à Tokio, et les di-
rigeants de Moscou, quoiqu'ils en disent, de-
mandent avec insistance audience auprès d'eux. »
L'argument tiré de la différence de popula-
tion n'a pas la valeur qu'on lui attribue. Le
nombre n'est pas tout, ainsi que l'a montré la
dernière guerre, et la puissance militaire d un
pays n'est pas en rapport toujours étroit avec le
chiffre de ses habitants. Et la distance du Ja-
pon à San-Francisco est la même que celle de
San-Francisco au Japon. C'est ce qu'a fait
remarquer un publiciste japonais interrogé sur
cette question par un collaborateur de l' ImPar-
tial Français, et qui a ajouté que la pauvreté uu
Japon ne saurait suffire à faire écarter l'idée
d'une guerre. Les prédictions des économistes
méritent d'être accueillies avec quelque scepti-
cisme : ces hommes qui sont tous « distingués »
se trompent assez souvent, ainsi qu'en peuvent
témoigner les pronostics qu'ils émirent en 1914
et en 1915, et qu'on ne peut relire aujourd'hui
sans quelque effarement.
M. Russell démontre ensuite que le Japon
serait bien mal inspiré en revendiquant telle ou
telle possession de I Amérique dans lev t'acih.
que : que ferait-il, par exemple, des Philip-
pines? « Par leur acquisition, il ne ferait que
développer l'étendue déjà considérable de ses
côtes et augmenter leur vulnérabilité. » Ne vaut-
il pas mieux qu'il laisse les Etats-Unis déve-
lopper les Philippines? « Pour le moment, les
Japonais traient une vache qu'ils n'ont pas à
nourrir. »
Quant aux îles Hawai, elles sont à plus de
3.000 milles du Nippon, et conquises, elles ne
lui rapporteraient pas davantage que mainte-
nant. Une guerre pour annexer les Philippines
et les îles Sandwich serait une véritable erreur
économique.
Il reste cependant un point délicat. C'est la
cuestion de l'émigration. Par une loi de juillet
1924, le Congrès de Washington a fermé le
territoire de l'Union aux milliers d'émigrants
japonais qui venaient s'y établir. Le vote ce
cette disposition législative fut reçu à lokia
comme un « véritable soufflet ». Mais M. Rus-
sell estime qu'une guerre ne pourrait la résoudre
en aucune façon. « cile ne peut être résolue,
dit-il, et elle ne le sera qu'avec le temps et
par des concessions réciproques. »
C'est aussi l'avis du publiciste japonais dont
nous citions plus haut le témoignage. « Les di-
rigeants japonais, décl are-t-il, ne croient pas
que le différend né de la question de l'immigra-
tion puisse justifier ou motiver une guerre avec
les Etats-Unis. Ce n'est pas une question vitale
pour nous, mais une affaire d'amour-propre,
Les Japonais ne songent pas à envoyer des im-
migrants en Amérique. Pratiquement, ils y ont
renoncé, et d eux-mêmes. Seulement, il y a la
manière américaine qui a son importance. Nous
nous imposons à nous-mêmes la restriction de
l'inunigration. Nous ne tenons pas, en revan-
che, à ce qu'on nous l'impoee par une législa-
tion unilatérale. Nous n' acceptons cette légis-
lation que la mort dans l'âme. Mais en fin de
compte, nous l'acceptons. » Ainsi donc, de
part et d'autre, des hommes affirment pour des
raisons parfois différentes, mais qui se complè-
tent souvent l'impossibilité d'un conflit armé
entre ces deux grands Etats riverains du Paci-
fique.
Pas de « haine historique », pas d'opposi-
tion vraie. d'intérêt, mais bien, au contraire,
une solidarité certaine, notamment en Chine ;
de grandes difficultés pour mener les opérations,
telles sont les raisons qui. d'après M. Russell,
rendent impossible une guerre.
En résumé, dit-il, aucun des deux pays ne
désire la guerre : elle est impraticable, elle se-
rait sans profit. elle est donc impossible. »
La déduction n'est peut-être pas impeccable,
et la conclusion ne s'impose pas avec une force
logique irrésistible. Mais nous sommes trop
amoureux de la paix pour ne pas l'accepter.
Henry Fontaniert
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.1.
DÉPLACEMENT MINISTÉRIEL
---00--
M. André Hesse" ministre des Colonies,
innugurcrn, lo 13 septembre prochain, l'Ex-
position du Travnil. qui est installée à Ro.
dICfort, salle de la Bourse.
.1.
M. Painlevé et le Maroc
-00-
Au cours du discours qu'il a prononcé
hier à Strasbourg, NI. Ilaiiiievé examinant
le problème marocain a déclaré :
« Tous les problèmes intérieurs, si graves
qu'ils soient en fux-mêmes, s'effacent devant
les problèmes extérieurs : la sécurité et la paix.
11 peut paraître singulier et même troublant
qu'un chef de gouvernement parle de paix, alors
même qu'il est obligé d'ordonner des opérations
de guerre et, dans son émouvant discours, si
simple et si beau, l'honorable maire de Stras-
bourg a marqué d'un mot cette inquiétude de
certains esprits :
« Lorsque, dans quelques semaines, nous pour-
rons nous expliquer A fond sur l'allaire maro-
caine. tous les esprits impartiaux devront recon-
naître que la France a été fusqu'aux extrêmes
limites du possible, avant de déployer sa force. »
*Ibe-
Les élections à la Guadeloupe
-
Le renouvellement de la moitié du Conseil
général, c'est-à-dire de dix-huit membres,
s'est effectué sans incident.
MM. Boisneuf, Lara et autre leaders ré-
publicains sont en ballotage, avec de fortes
majorités,, contre M. Gratien Candace, dé-
puté, et ses amis.
En Cyrénaïque
Une activité limitée de bandes senoussites,
notamment dans le territoire du commissariat
de Merdj, a provoqué une efficace réaction
des troupes auxiliaires. Merdj est à peu de
distance de la côte entre Tokra et Derna,
c'est le point terminus de la voie ferrée qui,
de Benghasi, longe la côte.
Les pillards senoussites ont été mis en
fuite et ont eu quelques tués.
L'aviation italienne déploie une grande
activité et bombarde sans relâche les .campe-
ments et les troupeaux des rebelles, leur in-
fligeant de grosses pertes en hommes et en
bétail.
Dans la zone frontière, le service de sur-
veillance a capturé récemment deux grandes
caravanes de denrées destinées aux rebelles.
EN ETHIOPIE
La culture du coton
Pendant il a dernière période avant la sai-
son dos pluies, l\.s nssais de culture de co-
lon ont permis do présenter au marché de
MflSSHOllflh ,18.900 kilos de coton, et au mar-
ché de Cheren 15.000 kilos. Ce coton a été
vendu on flocons au prix moyen de 250 lire
le qnintol.
L'EMPBOIT ET LES MCÈIIEK
IO
A la date du Ier janvier 1923,
les émissions de Bons de la Dé-
fense nationale ont été suspendues
sur tout le territoire algérien.
Cette mesure, contre laquelle des protes-
tations se sont élevées à plusieurs reprises,
a sa répercussion sur Vemprunt en cours.
En effet, n ayant Pas à leur disposition
les Bons contre le versement desquels sont,
ailleurs, remis des titres d'emprunt, les Al-
gériens sont privés du droit qI/ont tous les
citoyens de consolider les placements tem-
poraires qu'ils ont confiés aux caisses de
l'Etat.
Ces faits sont empreints d'une réelle
injustice.
Les Algériens ont contribué pour une très
large part au succès des diverses sollicita-
tions adressées par l'Etat depuis 1914 aux
contribuables français. Les Bons de la Dé-
fense ont trouvé preneurs dans la colonie
dès le premier jour de leur émission. Les di-
vers emprunts y ont été souscrits avec em-
pressement, et pour assurer ce q* 4 1 repré-
sentait comme un devoir Patr;otiquèt" -rtains
n'ont pas hésité même à emprunter aux ban-
ques des fonds qu'ils versaient ensuite dans
les caisses de l'Etat. Je ne pense pas qu'il
soit dans la pensée du ministre de mécon-
naître l'effort ainsi accompli.
Cependant, il refuse aux colons algériens
la satisfaction de participer au premier em-
prunt dont on puisse dire qu'il n'est pas un
sacrifice délibéré. La compensation accor-
dée aux prêteurs métropolitains ne s'applique
pas à ceux d'Algérie, qui, pas plus que les
autres, n'ont hésité à verser leur argent au
pays contre un revenu aléatoire. Le ministre
lie veut plus placer de Bons en Algérie et
l'on n'y délivrera pas davantage de titres du
nouvel emprunt.
L" Union générale des fonctionnaires avait
demandé le rétablissement de l'état de choses
antérieur au 1er janvier 1923. De cela, il, ne
saurait être question, répondit le ministre.
Et il Produit deux arruments.
L'un est basé sur l'impossibilité pour le
Trésor d'utiliser les billets locaux apportés
en contre-partie des souscriptions. L'Algérie
est donc si isolée, au point de vue financier,
quelle ne puisse échanger des valeurs avec
la Métropole autrement que par le truche-
mellt du billet de banque algérien qui n'a
cours nulle Part ailleurs qu'en Algérie J
Comment fait-elle pour payer ses importa-
tions dont le chiffre, si impressionnant qu'il
soit, n'atteint probablement pas les sommes
dont elle pourrait disposer en faveur des
Bons de la Défense 1 Si le billet algérien
est une entrave ou un danger, des mesures
sont à prendre, mais Vintérêt du pays ne de-
vrait pas en souffrir. Au surplus, comment
a-t-on fait pour utiliser la masse des billets
algériens que représentent les milliards des
emprunts antérieurs ?
L'autre argument consiste à dire que les
Bons ont jusqu'ici été utilisés comme moyen
de remise gratuite sur la Alétropole, d'où,
au lieu de recettes effectives pour le Trésor,
des décaissements supplémentaires en France.
Nous demandons des explications plus pré-
cises. On pouvait croire, ce qui est vrai, que
la plupart des Bons souscrits en Algérie
étaient remboursés en Algérie. Quant ii ceux
qui sont expédiés en paiement à des créan-
ciers métropolitains, ne continuent-ils pas à
jouer, d'un côté comme de Vautre de la
Méditerranée, le rôle de billets de banque à
primes ? En quoi leur remboursement de-
vient-il plus onéreux quand ils ont passé
Veau ?
Il y a donc véritable iniquité à traiter les
Français d'Algérie de façon différente que
les Français de la Métropole. Il y a aussi
un mystère financier à éclaircir. dont il est
permis de recommander l'étude à ceux qui
ont du goût pour les rébus.
J. Gasser.
Sénateur d'Or an.
POUR m wts et Il'lLIBBS counuox
m Li BMMi mutant
-0-0-
On sait qu'aux termes de l'article 64 de la
loi du 31 mars 1919 sur les pensions militaires,
l'Etat doit, leur vie durant, à tous les anciens
combattants blessés ou ayant contracté une ma-
ladie pendant la campagne et dont l'inva-
lidité a été reconnue par un titre de pension --
les soins médicaux, chirurgicaux ou pharmaceu-
tiques nécessités par leur état. Un décret du
25 octobre 1922 a déterminé les modalités
d'application de l'article 64 précité.
Des difficultés se sont révélées dans la prati-
que pour l'application de ces textes aux colo-
nies et ont amené l'intervention de M. Au-
guste Brunet, député de la Réunion, auprès du
ministre des Colonies.
M. André Hessè vient de faire connattre à
M. Brunet qui s'était particul ièrement intéressé
à cette question, que son Département « a pré-
paré un projet de décret ayant pour objet de
déterminer les règles particulières qui devront
être observées dans nos possessions d'outre-mer
pour l'application de l'article 64 de la loi du
31 mars 1919. Ce texte, ajoute le ministre,
qui est actuellement soumis au contre-seing du
ministre des Pensions, sera présenté à bref délai
à la signature du président 3e la République
et inséré au Jovmal officiel ».
CMRDt m rainnit les cadres
–-ww
Il est un fait évident, c'est que la loi nou-
velle fixant les retraites des fonctionnaires a eu
non seulement pour but d élever les taux de
pension en proportion du coût de la vie, mais
aussi de rajeunir les cadres. Dans T ordre mili-
ta're, la loi joue automatiquement. Au jour
même de la limite d'âge, les officiers sont re-
traités.
On ne saurait valablement cbjecter sans
aller à l'encontre des intentions du aég;!tlateur
que la limite d âge pour les fonctionnaires
civils n' est pas impérative quant à présent.
Quoi qu il en soit, au Ministère des Colo-
nies, où on avait coutume de liquider les retrai-
tes avant même les 60 ans et, en tout cas, j ar-
mais après cet âge, une singulière méthode
se fait jour. En mai dernier, un fonction-
naire, excellent homme, d'ai lleurs, à la
veille même de ses 60 ans, était promu et mis
hors cadres pour deux ans. Tout récemment, le
jour même de ses 60 ans, un autre fonctionnaire
était pourvu d'un emploi hors cadres. Proba-
blement le 18 de ce mois, date de ses 60 ans,
u 1 troisième fonctionnaire ne sera pas vraisem-
blablement mis à la retraite et « continuera ses
services n.
On se plaint d'une crise d'avancement, et.
par voie de conséquence, d'une crise de recru-
tement au Ministère des Colonies.
Que ne fait-on jouer purement et simple-
ment les lois 1
Au cours du mois de septembre, deux hauts
emplois, deux hauts grades devraient devenir
vacants par suite du jeu normal d'un statut éta-
bli et d'une jurisprudence constante.
Avec le cas cité plus haut, il existe trois va-
cances pouvant donc avoir une répercussion sur
tout l' ensemble de la hiérarchie.
Qu'attend-on rue Oudinot pour donner un
avancement légitime et possible au personnel
dévoué du Département ?
Qu'attend-on pour suivre les vues du Parle-
ment et assurer le rajeunissement des cadres ?
Sans doute que le plafond de la limite d'âge,
par invraisemblance, soit élevé. pour les hauts
grades 1
Qu'attend pour agir et défendre les intérêts
professionnels de ses membres l'Association
des fonctionnaires de l'Administration Centrale
du Ministère des Colonies ?
L* Artgély
Décrets et Arrêtés
–
Décret portant augmentation temporaire de
l'indemnité de cherté de vie des inspec-
teurs des Colonies.
Aux termes de ce décret, à compter du lAr
Janvier les suppléments temporaires d'in-
demnité de cherté de vie, attribues aux fonc-
tionnaires dit Corps de l'Inspection des Colo-
nies, sont lixés ainsi qu'il suit : inspecteurs
genraux, 3 lr. ;\U pur jour; inspecteurs,
2i fr' "0 par jour; inspecteurs adjoints, 1 tr. 6li
par jour.
Le supplément temporaire prévu est soumis
aux mêmes règles d'allocation que l'indemnité
de cherté de vie.
Les rappels afférents il la période du lor
janvier 1U25 au ,À) juin liWji seront effectués
suivant les instructions qui seront données
par les ministres intéressés.
Les taux prévus ne resteront en vigueur
que jusqu'à la mise en application des nou-
veaux tarifs de l'indemnité pour charges mili-
taires, tels qu'ils doivent résulter de la revi-
---- sion générale - des - soldes - et indemnités.
Décret. approuvant des modifications a la
répartition des crédits du chapitre XIII
du budget de Kouang-Tchéou-Wan, an-
nexe au budget général de l'Indochine,
exercice 1925.
Décret prorogeant jusqu'au 31 mars 1930
les eUets du décret du 3 février 1914 rela-
tif à la constitution en rentes françaises
du dépôt de garantie des bons de caisse de
la Banque de la Guadeloupe.
Aux termes de ce décret, toutes les rentes
françaises, quel que soit leur type d'émission,
pourront être admises en garantie des bons
de caisse précités.
(J. 0.) du 9 septembre 1925.
Décret portant création d'un office de no-
taire en Algérie.
Aux termes de ce décret, un office de no-
taire est créé à Mercier-Lacombe, arrondis-
sement de Sidi-bel-Abbès. , 4 ""-OU-
J. 0. du 10 septembre 19125.
Décret du 8 septembre 1925 en vertu duquel
sont applicables au territoire du Came-
roun les dispositions du décret du 12 avril
1914 portant réglementation de la pêche
et de l'exploitation industrielle de la ba-
leine dans les colonies françaises et du
décret du 6 février 1925 modifiant le dé-
cret du 12 avril.
Décret du 6 septembre 1926 en vertu duquel
les champs d'atterrissage des avions au
Tonkin seront entourés d'une zone large
de 150 mètres dans laquelle aucune cons-
truction ou plantation ne sera tolérée.
Les expropriations nécessaires seront
prononcées et des indemnités allouées
conformément au décret du 18 avril 1918
modifié par le décret du 6 mai 1921.
Décret du 25 août 1925, érigeant la - con..
mune de Bougie en station de tourisme et
créant, dans cette station, une chambre
d'Industrie Touribtique.
(J. O. du Il septembre 1025.)
f
A L'OFFICIEL
Est nommé juge suppliant rétribué au
tribunal de première instance de Casa-
blanca, M. Lasserre (Marcel",Rlicnne sup-
pléant rétribué du juge de paix de Casa-
blanca canton Nord en remplacement de
M. Houtrolle, qui a été nommé juge an tri-
bunal de première instance de Châtean-
Chinon.
La guerre au Maroc
04)
LE HAUT COMMANDEMENT
Après avoir visité le secteur de Taounat,
le maréchal Pétain a aîné à Fez, puis est
rentré à Meknès. Il a effectué sa randonnée
sur une voiture à six roues et dans les
meilleures conditions.
Pendant l'absence du général Primo de
Hivera, qui est parti hier matin pour Té-
touan, le commandement des forces espa-
gnoles de mer et de terre est confié au gé-
néral San Jurgo.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Les opérations qui semblent le commen-
cement d'une action décisive ont débuté
hier matin par une attaque simultanée aux
ailes du front de 60 kilomètres de l'Ouer-
gha. de Mjara à Aïn Alcha.
L'aile droite marche sur Astar, l'aile
gaucho sur Bilxlllc. (Voir la carte publiée
dans les Annales Coloniales du 10 août
1 t«r>.)
La dette française
L'amiral Hallier, commandant les forcée
navales françaises, qui coopèrent avec les
forces espagnoles du Maroc, vient de ren-
dre compte au ministre de La Marine, que
les opérations entreprises le 6 septembre
par les forces franco-espagnoles se sont dé-
roulées le 6 et le 7 dans d'excellentes con-
ditions.
Le cuirassé Paris, après avoir pris ans
dispositions de combat, a ouvert le feu de
l'intérieur de la baie d'Alhucemas contre
les ouvrages rifains. Il était soutenu par
I('s croiseurs Strasbourg et Metz, qui
étaient placés à l'entrée de la haie, hors de
portée des batteries. Grâce à l'action éner-
gique des forces navales combinées, les
troupes espagnoles ont pu occuper très ra-
pidement leurs premiers objectifs.
A la suite de ces opérations, le général
Primo de Hivera, président du directoire,
a adressé il M. Painlevé le télégramme
suivant : *
Il Il m'est très agréable de vous dire
combien efficace et brillante est l'attitude
de l'escadre de l'amiral Hallier, dont le
bateau, de nom si sympathique et si glo-
rieux, a été un très efficace auxiliaire dans
l'opération qui achève de se réaliser avec
succès. Il
Echec des Rifains
Notre poste de Dahar a été violemment
attaqué ot l'ennemi a été repoussé. L'af-
fluence considérable de Rifains sur notre
front fait croire qu'ils accourent au com-
bat, mais Abd el Krim les a tait rempla-
cer dans les divers secteurs de notre front
par des tribus autochtones d'Adjir, où l'in-
quiétude est grande et par des contingents
prélevés dans les fracttorm de l'Ouergha.
l\tte levée lui donne en même temps des
otages.
Les bombardements aériens sur Che-
chaoucn ntinuent ; ils sont très commen-
ta par les tribus, qu'ils impressionnent
vivement.
CHEZ LES ESPAGNOLS
La position de Cebadilla où les Espagnols
ont débarqué, est ravitaillée abondam-
ment. Les forces en position étant nom-
breuses, on ne craint plus une attaque
ennemie, qui aurait été dangereuse au mo-
ment du débarquement. A la suite du dé-
hnrqucmrnt, les villages voisins d'Ajdir
sont. en guerre entre eux, Abd-el-Krim leur
ayant assuré que, le débarquement ne s'ef-
fectuerait jamais, car il avait les moyens
de l'empêcher.
Un cAble télégraphique sera installé pro-
rliainenient enlre Mnrrn Nuevn et le pénon
d'Alliueemas.
-0880
EN SYRIE
Tentative d'évasion
Un groupe de cent condamnés aux tra-
vaux forcés rentrait du travail à la prison
lorsqu'à un moment donné certains tentè-
rent de s'échapper. Les troupes furent aus-
sitôt appelées et reçurent l'ordre de tirer.
Sept des forçats furent tués et huit hlessés.
Cinquante-six furent repris mais les autres
parvinrent il s'enfuir.
D'autre part, les troupes françaises con-
centrées a cinq kilomètres de Damas ont
élabli une forte position de défense de la
ville a Kefrl Mozn, ainsi qu'à Hayak.
Une nouvelle agression
Le 0 septembre, à environ 80 milles de
Damas, quatre voitures qui font le service
de la traversée du désert ont été attaquées
et endommagées. Les eondurteurs ont été
dépouillés de leurs vêtements, mais n'ont
pas été blessés. Il n'y avait pas de voya-
geurs.
Au Djebel Druse
Le docteur Shahbandar, leader nationa-
liste, qui s'était enfui de Beyrouth au mo-
ment des arrestations en masse opérées par
ordre du général Sarrail serait au Djebel
Druse depuis le 6 septembre, en compagnie
d'autres membres du même parli, et il y
aurait proclamé un gouvernement nationa-
liste syrien.
La neutralité de la Transjordanie
Lord Plumer, haut commissaire britan-
nique en Palestine, qui se trouve à Am-
man, a conféré avec los ministres de
Transjordlnnic au sujet de l'observation
d'une plus stricte neutralité, dans le conflit
entre la France et les Druses. Les autori-
tés de Transjordanie ont arrêté un cheik
! d'une tribu de Bédouins qui avait porté aide
aux nruses.
» 4»»
LE TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneu* Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 10 septembre Httô
le tanx officiel de la piastre était de IV
Pranes 15.
CdURBIEII DE L'ULGEMt
LA VIE ADMINISTRATIVE
Un bon exemple
Pour compenser certains accroissements
de dépenses indispensables, une Commis-
sion spéciale avait été constituée par les
Délégations financières, avec mission de
rechercher les moyens propres A atténuer
les charges du contribuable àlgèrien.
Voici le résumé des conclusions du rap-
port qu'elle vient de déposer :
4. ECONOMIES
Compression du personnel Fr. 3.589.160
HI"III'gillllal"llI des services
pénitentiaires et des travaux
publies 4.745.000
RECETTES NOUVELLES
résultant d'un réajustement de
tarifs divers (services péni-
tentiaires, beaux-arts, etc.).. 3.9CMLOOO
Ensemble Fr. 12.270.160
qui, grâce aux mesures envisagées, vien-
raient soulager d'autant le contribuable.
Heureux contribuable algérien I
LA VIE ECONOMIQUE
Congrès du raisin de table
Cette manifestation économique à la-
quelle ont pris part à Agen de nombreux
représentants du commerce et de la culture
des primeurs a débuté par une intéres-
sante exposition de toutes les variétés de
raisins de table : chasselas, cLairettes, ma-
lagas, muscats, etc., envoyés par les Syn-
dicats agricoles et les associations de pri-
meuristes de France et d'Algérie.
A ce Congrès, le Syndicat Commercial
Algérien était représenté par M. Georges
Mathieu, vice-président délégué du 18* grou-
pe (Primeuristes).
MM. L. Borgeaud, de Staouéli-la Trappe,
Allemany et Lemonnier, de Guyotville, Vic-
tor Plat, de Birmandreis, avaient exposé
de superbes lots de raisins de table qui ont
été admirés par les visiteurs.
Avant de se séparer, les membres du
Congrès ont émis plusieurs vœux, notam-
mpnt au sujet : 1° du développement et
de l'orientation à donner à la culture du
raisin de table et au commerce d'expor-
tation ; 2° de la conservation et du trans-
port des raisins en général; 3° du régime
douanier appliqué à ce fruit sur le marché
allemand.
Enfin, sur la proposition de M. Georges
Mathieu, délégué du Syndicat Commercial
Algérien, le vœu ci-après, appuyé par les
délégations suisse et tunisienne, a été
adopté :
CI Le Congrès demande instamment aux
Compagnies de navigation desservant les
lignes de l'Afrique du Nord de vouloir bien
étudier, dès maintenant, les mesures qui
devront être prises, à partir de la pro-
chaine saison de IltU, pour (tssurer,
eomuie nvant l'.Mî, lcs réexpéditions par
les trains de nuit, le jour même de l'ar-
rivée des paquebots, des marchandises
destinées aux marchés étrangers. Il
Les desiderata de l'Algérie ont reçu le
meilleur accueil au sein du Congrès et ont
été étudiés avec le souci de les faire abou-
tir le plus rapidement possible.
Concours-Exposition de blés
M. le Président de la Chambre d'agri-
culture d'Alger vient d'adresser au Prési-
dpnt de chaque Syndicat agricole du dé-
partement fl':\lgf'r, une circulaire préci-
sant ie mode d'envoi des échantillons des-
tinés au concours-exposition de blés d':\l-
gérie qui aura lieu le 8 novembre pro-
chain à l'instilut agricole de Maison-Car-
rée. sous la présidence d'honneur de M. h'
Gouverneur général.
Une utile création
11 est créé à Arzew des Magasins Géné-
raux d'une superficie de 3.000 mètres car-
rés pouvant contenir environ 100.000 quin-
taux de céréales.
L'ouverture de ces Magasins Généraux a
été autorisée par arrête préfectoral en date
du W juin 1925.
Ces magasins sont desservis par la voie
des chemins de fer de l'Etat et sont situés
à une vingtaine de mètres de la mer, ce
qui exonère la marchandise (le tous frais
de camionnage aussi bien au décharge-
ment qu'à l'embarquement.
Le tarif de ces magasins généraux est,
pour les céréales, de 0 fr. 10 par quintal
et par mois et 0 fr. o5 de droits de sortie
fixe.
Les coopératives.
A l'heure actuelle, l'Algérie compte 15»
coopérâtivvs, dont T'.) dans le département
«l'Alger, i%l 1U1.11 s le dépaitcmenl d'Oran et
:12 dans celui «le L'uiistantme.
Les plus nombreuses sont les caves coo-
pératives. Alger « n a représentant une
capacité «te riiHi.iKHi Inclus ; Oran, li avec
93.120 heelos el Constantine 12 avec 90.100
hectos. Les coopératives de matériel agri-
cole sont au nombre «le (0. (huit il Al-
ger, 20 ii Oran cl 13 à Constantine.
Malgré riinporlauct' de la production en
céréales, nialgn'1, les intérêts «considérables
qu'elle met ea jeu. nelaiinnent parmi la
population indigène, les docks à céréales
sont peu nombreux : 1 à Alger, (> il Oran, 2
il iVmsIun.line.
Les coopéi ,11i\es eo.n ernanl. lis tabacs
forment, sous le nom d.1 labacoon, trois
grou;penienls de premier ordre : «'clui de la
Kabylie, celui de la Milidja et celui de IkVne.
T .t' département d'Oran ne oonnalt paa
encore cette institution.
Pamii les autres eotïperatives, citons en-
core les coopératives rot «Minières de Prrè-
gaux, d'Orléansville, de nÓnp. et do Philip-
peville, l'association des producteurs no
fruits et de primeurs d'Algérie, les ihntlerles
d'Ammnni-bon-Hadjar. de Tlemcen, da.
LE NUMEàC : i1) CENTIMES
VliiNLMIïUi ►soin, Il SEPTEMiir«ii ;J.j
Les Annales Coloniales
i » de". es
.- --. À i inr , gi5 .d d
,.,' JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES FUMÉS PAI LM ANNALES COLONIALES" sont LA PNOTMÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOUMIAL 1
Lm Aimmcet HRéetmmm smi rtçmm mu Bmtma è/wnutdAw ImAgmms èftHUK
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On s'abonne dam tout la Bureaux de poste et chez les principaux libraires
États=Unis et Japon
Nous avons souvent eu l'occasion, à cette
même place, d'étudier les relations du Japon
et des Etats-Unis, d'examiner les causes pos-
sibles de conflit entre eux et de risquer quel-
ques pronostics timides sur l'avenir de leurs
relations. Une certaine expérience, acquise sur-
tout par une lecture historique assez étendue,
nous avait éloigné de ces affirmations tranchan-
tes par lesquelles certains esprits semblent lier
le futur à leurs propres conceptions.
Cette réserve n'est pas le fait d'un orateur
américain, M. Lindsay Russell, ancien prési-
dent de la « Japan Society », qui, nous ap-
prend le Journal de Genève, a déclaré, au cours
d'une conférence à New-York, qu'un conflit
américano-japonais était impossible. M. Lind-
say Russell ne s'est pas borné à cette affirma-
tion solennelle, il a voulu en donner les raisons
qui se trouvent est-ce un hommage à feu le
président Wilson ? au nombre de quatorze.
M. Russell, qui est Américain et qui aime son
pays, n'admet pas un seul instant que la guerre
puisse jamais être provoquée par son propre
gouvernement. Il se porte garant des intentions
pacifiques de Washington et rejette comme im-
possible toute initiative guerrière de sa part. Il
ne lui reste donc qu'à rechercher si le Japon
peut désirer la guerre autrement dit, car
on n'entreprend une pareille opération que si
on est assuré du succès s'il a quelque chance
de battre les Etats-Unis, et si, vainqueur, la
guerre lui apporterait quelque profit.
« Le Japon, affirme M. Russell, n'a aucun
intérêt à entrer dans un conflit armé avec l'Amé-
rique. Les relations commerciales entre les deux
pays sont telles qu'elles doivent faire écarter,
comme ruineuse, toute éventualité de ce genre.
Les Etats-Unis sont les meilleurs cl ients du
Japon auquel ils achètent son thé et*sa soie.
D'autre part, l'Amérique vend à l'Empire du
Soleil-Levant le coton et l'acier indispemablet
aux usines d'Ohrosaka et de Tokio. De plus,
le Japon est « l'entrepositaire naturel et l'agent
logique de vente pour les produits américains
en Extrême-Orient, à cause de son voisinage,
de sa connaissance des mœurs et de la langue
des pays asiatiques. »
C'est vrai, la constatation est exacte, mais
est-elle suffisante ? Vraisemblablement non.
Aussi M. Russell nous présente-t-il de nou-
velles raisons a l'appui de sa thèse.
La guerre est encore impossible parce qu'elle
serait fatalement un désastre pour le Japon.
Tout d'abord, l' ouverture même des hostili-
tés déchaînerait contre lui une attaque conver-
gente de la Chine et de la Russie, trop heu-
reuses de profiter de cette occasion pour lui
enlever ses positions sur le Continent asiatique ;
de le dépouiller de la Mandchourie et peut-être
même de la Corée. C'est une supposition fort
risquée. Laissons la Russie de côté ; mais y
a-t-il entre le Japon et la Chine un antago-
nisme tel que celle-ci devienne fatalement l'al-
liée des Etats-Unis ? M. Russell s'illusionne
probablement.
/-vutre raison : « Le Japon est désespérément
inférieur aux Etats-Unis au double point de vue
militaire et économique. Sa population dé-
passe à peine la moitié de celle de son adver-
saire éventuel. Comment, du reste, soutenir une
guerre à pareille distance ? Dix jours de navi-
gation séparent Yokohama de Vancouver. Et
imagine-t-on une attaque des Etats-Unis par la
région montagneuse du Pacifique ? Les ressour-
ces matérielles du Japon, d un autre côté, ne
sont pas comparables à celles des Etats-Unis
qui réunissent sur le territoire grand comme un
continent tous les produits, toutes les ressources
d'ordre agricole ou industriel, que les autres
pays sont obligés d'aller quérir un peu partout,
et qui sont devenus les grands banquiers de
l'univers. La finance règne aujourd'hui en mai-
tresse sur l' Ancien et le Nouveau Monde ; ses
représentants commandent, ou à peu près, à
Londres, à Berlin, à Paris, à Tokio, et les di-
rigeants de Moscou, quoiqu'ils en disent, de-
mandent avec insistance audience auprès d'eux. »
L'argument tiré de la différence de popula-
tion n'a pas la valeur qu'on lui attribue. Le
nombre n'est pas tout, ainsi que l'a montré la
dernière guerre, et la puissance militaire d un
pays n'est pas en rapport toujours étroit avec le
chiffre de ses habitants. Et la distance du Ja-
pon à San-Francisco est la même que celle de
San-Francisco au Japon. C'est ce qu'a fait
remarquer un publiciste japonais interrogé sur
cette question par un collaborateur de l' ImPar-
tial Français, et qui a ajouté que la pauvreté uu
Japon ne saurait suffire à faire écarter l'idée
d'une guerre. Les prédictions des économistes
méritent d'être accueillies avec quelque scepti-
cisme : ces hommes qui sont tous « distingués »
se trompent assez souvent, ainsi qu'en peuvent
témoigner les pronostics qu'ils émirent en 1914
et en 1915, et qu'on ne peut relire aujourd'hui
sans quelque effarement.
M. Russell démontre ensuite que le Japon
serait bien mal inspiré en revendiquant telle ou
telle possession de I Amérique dans lev t'acih.
que : que ferait-il, par exemple, des Philip-
pines? « Par leur acquisition, il ne ferait que
développer l'étendue déjà considérable de ses
côtes et augmenter leur vulnérabilité. » Ne vaut-
il pas mieux qu'il laisse les Etats-Unis déve-
lopper les Philippines? « Pour le moment, les
Japonais traient une vache qu'ils n'ont pas à
nourrir. »
Quant aux îles Hawai, elles sont à plus de
3.000 milles du Nippon, et conquises, elles ne
lui rapporteraient pas davantage que mainte-
nant. Une guerre pour annexer les Philippines
et les îles Sandwich serait une véritable erreur
économique.
Il reste cependant un point délicat. C'est la
cuestion de l'émigration. Par une loi de juillet
1924, le Congrès de Washington a fermé le
territoire de l'Union aux milliers d'émigrants
japonais qui venaient s'y établir. Le vote ce
cette disposition législative fut reçu à lokia
comme un « véritable soufflet ». Mais M. Rus-
sell estime qu'une guerre ne pourrait la résoudre
en aucune façon. « cile ne peut être résolue,
dit-il, et elle ne le sera qu'avec le temps et
par des concessions réciproques. »
C'est aussi l'avis du publiciste japonais dont
nous citions plus haut le témoignage. « Les di-
rigeants japonais, décl are-t-il, ne croient pas
que le différend né de la question de l'immigra-
tion puisse justifier ou motiver une guerre avec
les Etats-Unis. Ce n'est pas une question vitale
pour nous, mais une affaire d'amour-propre,
Les Japonais ne songent pas à envoyer des im-
migrants en Amérique. Pratiquement, ils y ont
renoncé, et d eux-mêmes. Seulement, il y a la
manière américaine qui a son importance. Nous
nous imposons à nous-mêmes la restriction de
l'inunigration. Nous ne tenons pas, en revan-
che, à ce qu'on nous l'impoee par une législa-
tion unilatérale. Nous n' acceptons cette légis-
lation que la mort dans l'âme. Mais en fin de
compte, nous l'acceptons. » Ainsi donc, de
part et d'autre, des hommes affirment pour des
raisons parfois différentes, mais qui se complè-
tent souvent l'impossibilité d'un conflit armé
entre ces deux grands Etats riverains du Paci-
fique.
Pas de « haine historique », pas d'opposi-
tion vraie. d'intérêt, mais bien, au contraire,
une solidarité certaine, notamment en Chine ;
de grandes difficultés pour mener les opérations,
telles sont les raisons qui. d'après M. Russell,
rendent impossible une guerre.
En résumé, dit-il, aucun des deux pays ne
désire la guerre : elle est impraticable, elle se-
rait sans profit. elle est donc impossible. »
La déduction n'est peut-être pas impeccable,
et la conclusion ne s'impose pas avec une force
logique irrésistible. Mais nous sommes trop
amoureux de la paix pour ne pas l'accepter.
Henry Fontaniert
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.1.
DÉPLACEMENT MINISTÉRIEL
---00--
M. André Hesse" ministre des Colonies,
innugurcrn, lo 13 septembre prochain, l'Ex-
position du Travnil. qui est installée à Ro.
dICfort, salle de la Bourse.
.1.
M. Painlevé et le Maroc
-00-
Au cours du discours qu'il a prononcé
hier à Strasbourg, NI. Ilaiiiievé examinant
le problème marocain a déclaré :
« Tous les problèmes intérieurs, si graves
qu'ils soient en fux-mêmes, s'effacent devant
les problèmes extérieurs : la sécurité et la paix.
11 peut paraître singulier et même troublant
qu'un chef de gouvernement parle de paix, alors
même qu'il est obligé d'ordonner des opérations
de guerre et, dans son émouvant discours, si
simple et si beau, l'honorable maire de Stras-
bourg a marqué d'un mot cette inquiétude de
certains esprits :
« Lorsque, dans quelques semaines, nous pour-
rons nous expliquer A fond sur l'allaire maro-
caine. tous les esprits impartiaux devront recon-
naître que la France a été fusqu'aux extrêmes
limites du possible, avant de déployer sa force. »
*Ibe-
Les élections à la Guadeloupe
-
Le renouvellement de la moitié du Conseil
général, c'est-à-dire de dix-huit membres,
s'est effectué sans incident.
MM. Boisneuf, Lara et autre leaders ré-
publicains sont en ballotage, avec de fortes
majorités,, contre M. Gratien Candace, dé-
puté, et ses amis.
En Cyrénaïque
Une activité limitée de bandes senoussites,
notamment dans le territoire du commissariat
de Merdj, a provoqué une efficace réaction
des troupes auxiliaires. Merdj est à peu de
distance de la côte entre Tokra et Derna,
c'est le point terminus de la voie ferrée qui,
de Benghasi, longe la côte.
Les pillards senoussites ont été mis en
fuite et ont eu quelques tués.
L'aviation italienne déploie une grande
activité et bombarde sans relâche les .campe-
ments et les troupeaux des rebelles, leur in-
fligeant de grosses pertes en hommes et en
bétail.
Dans la zone frontière, le service de sur-
veillance a capturé récemment deux grandes
caravanes de denrées destinées aux rebelles.
EN ETHIOPIE
La culture du coton
Pendant il a dernière période avant la sai-
son dos pluies, l\.s nssais de culture de co-
lon ont permis do présenter au marché de
MflSSHOllflh ,18.900 kilos de coton, et au mar-
ché de Cheren 15.000 kilos. Ce coton a été
vendu on flocons au prix moyen de 250 lire
le qnintol.
L'EMPBOIT ET LES MCÈIIEK
IO
A la date du Ier janvier 1923,
les émissions de Bons de la Dé-
fense nationale ont été suspendues
sur tout le territoire algérien.
Cette mesure, contre laquelle des protes-
tations se sont élevées à plusieurs reprises,
a sa répercussion sur Vemprunt en cours.
En effet, n ayant Pas à leur disposition
les Bons contre le versement desquels sont,
ailleurs, remis des titres d'emprunt, les Al-
gériens sont privés du droit qI/ont tous les
citoyens de consolider les placements tem-
poraires qu'ils ont confiés aux caisses de
l'Etat.
Ces faits sont empreints d'une réelle
injustice.
Les Algériens ont contribué pour une très
large part au succès des diverses sollicita-
tions adressées par l'Etat depuis 1914 aux
contribuables français. Les Bons de la Dé-
fense ont trouvé preneurs dans la colonie
dès le premier jour de leur émission. Les di-
vers emprunts y ont été souscrits avec em-
pressement, et pour assurer ce q* 4 1 repré-
sentait comme un devoir Patr;otiquèt" -rtains
n'ont pas hésité même à emprunter aux ban-
ques des fonds qu'ils versaient ensuite dans
les caisses de l'Etat. Je ne pense pas qu'il
soit dans la pensée du ministre de mécon-
naître l'effort ainsi accompli.
Cependant, il refuse aux colons algériens
la satisfaction de participer au premier em-
prunt dont on puisse dire qu'il n'est pas un
sacrifice délibéré. La compensation accor-
dée aux prêteurs métropolitains ne s'applique
pas à ceux d'Algérie, qui, pas plus que les
autres, n'ont hésité à verser leur argent au
pays contre un revenu aléatoire. Le ministre
lie veut plus placer de Bons en Algérie et
l'on n'y délivrera pas davantage de titres du
nouvel emprunt.
L" Union générale des fonctionnaires avait
demandé le rétablissement de l'état de choses
antérieur au 1er janvier 1923. De cela, il, ne
saurait être question, répondit le ministre.
Et il Produit deux arruments.
L'un est basé sur l'impossibilité pour le
Trésor d'utiliser les billets locaux apportés
en contre-partie des souscriptions. L'Algérie
est donc si isolée, au point de vue financier,
quelle ne puisse échanger des valeurs avec
la Métropole autrement que par le truche-
mellt du billet de banque algérien qui n'a
cours nulle Part ailleurs qu'en Algérie J
Comment fait-elle pour payer ses importa-
tions dont le chiffre, si impressionnant qu'il
soit, n'atteint probablement pas les sommes
dont elle pourrait disposer en faveur des
Bons de la Défense 1 Si le billet algérien
est une entrave ou un danger, des mesures
sont à prendre, mais Vintérêt du pays ne de-
vrait pas en souffrir. Au surplus, comment
a-t-on fait pour utiliser la masse des billets
algériens que représentent les milliards des
emprunts antérieurs ?
L'autre argument consiste à dire que les
Bons ont jusqu'ici été utilisés comme moyen
de remise gratuite sur la Alétropole, d'où,
au lieu de recettes effectives pour le Trésor,
des décaissements supplémentaires en France.
Nous demandons des explications plus pré-
cises. On pouvait croire, ce qui est vrai, que
la plupart des Bons souscrits en Algérie
étaient remboursés en Algérie. Quant ii ceux
qui sont expédiés en paiement à des créan-
ciers métropolitains, ne continuent-ils pas à
jouer, d'un côté comme de Vautre de la
Méditerranée, le rôle de billets de banque à
primes ? En quoi leur remboursement de-
vient-il plus onéreux quand ils ont passé
Veau ?
Il y a donc véritable iniquité à traiter les
Français d'Algérie de façon différente que
les Français de la Métropole. Il y a aussi
un mystère financier à éclaircir. dont il est
permis de recommander l'étude à ceux qui
ont du goût pour les rébus.
J. Gasser.
Sénateur d'Or an.
POUR m wts et Il'lLIBBS counuox
m Li BMMi mutant
-0-0-
On sait qu'aux termes de l'article 64 de la
loi du 31 mars 1919 sur les pensions militaires,
l'Etat doit, leur vie durant, à tous les anciens
combattants blessés ou ayant contracté une ma-
ladie pendant la campagne et dont l'inva-
lidité a été reconnue par un titre de pension --
les soins médicaux, chirurgicaux ou pharmaceu-
tiques nécessités par leur état. Un décret du
25 octobre 1922 a déterminé les modalités
d'application de l'article 64 précité.
Des difficultés se sont révélées dans la prati-
que pour l'application de ces textes aux colo-
nies et ont amené l'intervention de M. Au-
guste Brunet, député de la Réunion, auprès du
ministre des Colonies.
M. André Hessè vient de faire connattre à
M. Brunet qui s'était particul ièrement intéressé
à cette question, que son Département « a pré-
paré un projet de décret ayant pour objet de
déterminer les règles particulières qui devront
être observées dans nos possessions d'outre-mer
pour l'application de l'article 64 de la loi du
31 mars 1919. Ce texte, ajoute le ministre,
qui est actuellement soumis au contre-seing du
ministre des Pensions, sera présenté à bref délai
à la signature du président 3e la République
et inséré au Jovmal officiel ».
CMRDt m rainnit les cadres
–-ww
Il est un fait évident, c'est que la loi nou-
velle fixant les retraites des fonctionnaires a eu
non seulement pour but d élever les taux de
pension en proportion du coût de la vie, mais
aussi de rajeunir les cadres. Dans T ordre mili-
ta're, la loi joue automatiquement. Au jour
même de la limite d'âge, les officiers sont re-
traités.
On ne saurait valablement cbjecter sans
aller à l'encontre des intentions du aég;!tlateur
que la limite d âge pour les fonctionnaires
civils n' est pas impérative quant à présent.
Quoi qu il en soit, au Ministère des Colo-
nies, où on avait coutume de liquider les retrai-
tes avant même les 60 ans et, en tout cas, j ar-
mais après cet âge, une singulière méthode
se fait jour. En mai dernier, un fonction-
naire, excellent homme, d'ai lleurs, à la
veille même de ses 60 ans, était promu et mis
hors cadres pour deux ans. Tout récemment, le
jour même de ses 60 ans, un autre fonctionnaire
était pourvu d'un emploi hors cadres. Proba-
blement le 18 de ce mois, date de ses 60 ans,
u 1 troisième fonctionnaire ne sera pas vraisem-
blablement mis à la retraite et « continuera ses
services n.
On se plaint d'une crise d'avancement, et.
par voie de conséquence, d'une crise de recru-
tement au Ministère des Colonies.
Que ne fait-on jouer purement et simple-
ment les lois 1
Au cours du mois de septembre, deux hauts
emplois, deux hauts grades devraient devenir
vacants par suite du jeu normal d'un statut éta-
bli et d'une jurisprudence constante.
Avec le cas cité plus haut, il existe trois va-
cances pouvant donc avoir une répercussion sur
tout l' ensemble de la hiérarchie.
Qu'attend-on rue Oudinot pour donner un
avancement légitime et possible au personnel
dévoué du Département ?
Qu'attend-on pour suivre les vues du Parle-
ment et assurer le rajeunissement des cadres ?
Sans doute que le plafond de la limite d'âge,
par invraisemblance, soit élevé. pour les hauts
grades 1
Qu'attend pour agir et défendre les intérêts
professionnels de ses membres l'Association
des fonctionnaires de l'Administration Centrale
du Ministère des Colonies ?
L* Artgély
Décrets et Arrêtés
–
Décret portant augmentation temporaire de
l'indemnité de cherté de vie des inspec-
teurs des Colonies.
Aux termes de ce décret, à compter du lAr
Janvier les suppléments temporaires d'in-
demnité de cherté de vie, attribues aux fonc-
tionnaires dit Corps de l'Inspection des Colo-
nies, sont lixés ainsi qu'il suit : inspecteurs
genraux, 3 lr. ;\U pur jour; inspecteurs,
2i fr' "0 par jour; inspecteurs adjoints, 1 tr. 6li
par jour.
Le supplément temporaire prévu est soumis
aux mêmes règles d'allocation que l'indemnité
de cherté de vie.
Les rappels afférents il la période du lor
janvier 1U25 au ,À) juin liWji seront effectués
suivant les instructions qui seront données
par les ministres intéressés.
Les taux prévus ne resteront en vigueur
que jusqu'à la mise en application des nou-
veaux tarifs de l'indemnité pour charges mili-
taires, tels qu'ils doivent résulter de la revi-
---- sion générale - des - soldes - et indemnités.
Décret. approuvant des modifications a la
répartition des crédits du chapitre XIII
du budget de Kouang-Tchéou-Wan, an-
nexe au budget général de l'Indochine,
exercice 1925.
Décret prorogeant jusqu'au 31 mars 1930
les eUets du décret du 3 février 1914 rela-
tif à la constitution en rentes françaises
du dépôt de garantie des bons de caisse de
la Banque de la Guadeloupe.
Aux termes de ce décret, toutes les rentes
françaises, quel que soit leur type d'émission,
pourront être admises en garantie des bons
de caisse précités.
(J. 0.) du 9 septembre 1925.
Décret portant création d'un office de no-
taire en Algérie.
Aux termes de ce décret, un office de no-
taire est créé à Mercier-Lacombe, arrondis-
sement de Sidi-bel-Abbès. , 4 ""-OU-
J. 0. du 10 septembre 19125.
Décret du 8 septembre 1925 en vertu duquel
sont applicables au territoire du Came-
roun les dispositions du décret du 12 avril
1914 portant réglementation de la pêche
et de l'exploitation industrielle de la ba-
leine dans les colonies françaises et du
décret du 6 février 1925 modifiant le dé-
cret du 12 avril.
Décret du 6 septembre 1926 en vertu duquel
les champs d'atterrissage des avions au
Tonkin seront entourés d'une zone large
de 150 mètres dans laquelle aucune cons-
truction ou plantation ne sera tolérée.
Les expropriations nécessaires seront
prononcées et des indemnités allouées
conformément au décret du 18 avril 1918
modifié par le décret du 6 mai 1921.
Décret du 25 août 1925, érigeant la - con..
mune de Bougie en station de tourisme et
créant, dans cette station, une chambre
d'Industrie Touribtique.
(J. O. du Il septembre 1025.)
f
A L'OFFICIEL
Est nommé juge suppliant rétribué au
tribunal de première instance de Casa-
blanca, M. Lasserre (Marcel",Rlicnne sup-
pléant rétribué du juge de paix de Casa-
blanca canton Nord en remplacement de
M. Houtrolle, qui a été nommé juge an tri-
bunal de première instance de Châtean-
Chinon.
La guerre au Maroc
04)
LE HAUT COMMANDEMENT
Après avoir visité le secteur de Taounat,
le maréchal Pétain a aîné à Fez, puis est
rentré à Meknès. Il a effectué sa randonnée
sur une voiture à six roues et dans les
meilleures conditions.
Pendant l'absence du général Primo de
Hivera, qui est parti hier matin pour Té-
touan, le commandement des forces espa-
gnoles de mer et de terre est confié au gé-
néral San Jurgo.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Les opérations qui semblent le commen-
cement d'une action décisive ont débuté
hier matin par une attaque simultanée aux
ailes du front de 60 kilomètres de l'Ouer-
gha. de Mjara à Aïn Alcha.
L'aile droite marche sur Astar, l'aile
gaucho sur Bilxlllc. (Voir la carte publiée
dans les Annales Coloniales du 10 août
1 t«r>.)
La dette française
L'amiral Hallier, commandant les forcée
navales françaises, qui coopèrent avec les
forces espagnoles du Maroc, vient de ren-
dre compte au ministre de La Marine, que
les opérations entreprises le 6 septembre
par les forces franco-espagnoles se sont dé-
roulées le 6 et le 7 dans d'excellentes con-
ditions.
Le cuirassé Paris, après avoir pris ans
dispositions de combat, a ouvert le feu de
l'intérieur de la baie d'Alhucemas contre
les ouvrages rifains. Il était soutenu par
I('s croiseurs Strasbourg et Metz, qui
étaient placés à l'entrée de la haie, hors de
portée des batteries. Grâce à l'action éner-
gique des forces navales combinées, les
troupes espagnoles ont pu occuper très ra-
pidement leurs premiers objectifs.
A la suite de ces opérations, le général
Primo de Hivera, président du directoire,
a adressé il M. Painlevé le télégramme
suivant : *
Il Il m'est très agréable de vous dire
combien efficace et brillante est l'attitude
de l'escadre de l'amiral Hallier, dont le
bateau, de nom si sympathique et si glo-
rieux, a été un très efficace auxiliaire dans
l'opération qui achève de se réaliser avec
succès. Il
Echec des Rifains
Notre poste de Dahar a été violemment
attaqué ot l'ennemi a été repoussé. L'af-
fluence considérable de Rifains sur notre
front fait croire qu'ils accourent au com-
bat, mais Abd el Krim les a tait rempla-
cer dans les divers secteurs de notre front
par des tribus autochtones d'Adjir, où l'in-
quiétude est grande et par des contingents
prélevés dans les fracttorm de l'Ouergha.
l\tte levée lui donne en même temps des
otages.
Les bombardements aériens sur Che-
chaoucn ntinuent ; ils sont très commen-
ta par les tribus, qu'ils impressionnent
vivement.
CHEZ LES ESPAGNOLS
La position de Cebadilla où les Espagnols
ont débarqué, est ravitaillée abondam-
ment. Les forces en position étant nom-
breuses, on ne craint plus une attaque
ennemie, qui aurait été dangereuse au mo-
ment du débarquement. A la suite du dé-
hnrqucmrnt, les villages voisins d'Ajdir
sont. en guerre entre eux, Abd-el-Krim leur
ayant assuré que, le débarquement ne s'ef-
fectuerait jamais, car il avait les moyens
de l'empêcher.
Un cAble télégraphique sera installé pro-
rliainenient enlre Mnrrn Nuevn et le pénon
d'Alliueemas.
-0880
EN SYRIE
Tentative d'évasion
Un groupe de cent condamnés aux tra-
vaux forcés rentrait du travail à la prison
lorsqu'à un moment donné certains tentè-
rent de s'échapper. Les troupes furent aus-
sitôt appelées et reçurent l'ordre de tirer.
Sept des forçats furent tués et huit hlessés.
Cinquante-six furent repris mais les autres
parvinrent il s'enfuir.
D'autre part, les troupes françaises con-
centrées a cinq kilomètres de Damas ont
élabli une forte position de défense de la
ville a Kefrl Mozn, ainsi qu'à Hayak.
Une nouvelle agression
Le 0 septembre, à environ 80 milles de
Damas, quatre voitures qui font le service
de la traversée du désert ont été attaquées
et endommagées. Les eondurteurs ont été
dépouillés de leurs vêtements, mais n'ont
pas été blessés. Il n'y avait pas de voya-
geurs.
Au Djebel Druse
Le docteur Shahbandar, leader nationa-
liste, qui s'était enfui de Beyrouth au mo-
ment des arrestations en masse opérées par
ordre du général Sarrail serait au Djebel
Druse depuis le 6 septembre, en compagnie
d'autres membres du même parli, et il y
aurait proclamé un gouvernement nationa-
liste syrien.
La neutralité de la Transjordanie
Lord Plumer, haut commissaire britan-
nique en Palestine, qui se trouve à Am-
man, a conféré avec los ministres de
Transjordlnnic au sujet de l'observation
d'une plus stricte neutralité, dans le conflit
entre la France et les Druses. Les autori-
tés de Transjordanie ont arrêté un cheik
! d'une tribu de Bédouins qui avait porté aide
aux nruses.
» 4»»
LE TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneu* Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 10 septembre Httô
le tanx officiel de la piastre était de IV
Pranes 15.
CdURBIEII DE L'ULGEMt
LA VIE ADMINISTRATIVE
Un bon exemple
Pour compenser certains accroissements
de dépenses indispensables, une Commis-
sion spéciale avait été constituée par les
Délégations financières, avec mission de
rechercher les moyens propres A atténuer
les charges du contribuable àlgèrien.
Voici le résumé des conclusions du rap-
port qu'elle vient de déposer :
4. ECONOMIES
Compression du personnel Fr. 3.589.160
HI"III'gillllal"llI des services
pénitentiaires et des travaux
publies 4.745.000
RECETTES NOUVELLES
résultant d'un réajustement de
tarifs divers (services péni-
tentiaires, beaux-arts, etc.).. 3.9CMLOOO
Ensemble Fr. 12.270.160
qui, grâce aux mesures envisagées, vien-
raient soulager d'autant le contribuable.
Heureux contribuable algérien I
LA VIE ECONOMIQUE
Congrès du raisin de table
Cette manifestation économique à la-
quelle ont pris part à Agen de nombreux
représentants du commerce et de la culture
des primeurs a débuté par une intéres-
sante exposition de toutes les variétés de
raisins de table : chasselas, cLairettes, ma-
lagas, muscats, etc., envoyés par les Syn-
dicats agricoles et les associations de pri-
meuristes de France et d'Algérie.
A ce Congrès, le Syndicat Commercial
Algérien était représenté par M. Georges
Mathieu, vice-président délégué du 18* grou-
pe (Primeuristes).
MM. L. Borgeaud, de Staouéli-la Trappe,
Allemany et Lemonnier, de Guyotville, Vic-
tor Plat, de Birmandreis, avaient exposé
de superbes lots de raisins de table qui ont
été admirés par les visiteurs.
Avant de se séparer, les membres du
Congrès ont émis plusieurs vœux, notam-
mpnt au sujet : 1° du développement et
de l'orientation à donner à la culture du
raisin de table et au commerce d'expor-
tation ; 2° de la conservation et du trans-
port des raisins en général; 3° du régime
douanier appliqué à ce fruit sur le marché
allemand.
Enfin, sur la proposition de M. Georges
Mathieu, délégué du Syndicat Commercial
Algérien, le vœu ci-après, appuyé par les
délégations suisse et tunisienne, a été
adopté :
CI Le Congrès demande instamment aux
Compagnies de navigation desservant les
lignes de l'Afrique du Nord de vouloir bien
étudier, dès maintenant, les mesures qui
devront être prises, à partir de la pro-
chaine saison de IltU, pour (tssurer,
eomuie nvant l'.Mî, lcs réexpéditions par
les trains de nuit, le jour même de l'ar-
rivée des paquebots, des marchandises
destinées aux marchés étrangers. Il
Les desiderata de l'Algérie ont reçu le
meilleur accueil au sein du Congrès et ont
été étudiés avec le souci de les faire abou-
tir le plus rapidement possible.
Concours-Exposition de blés
M. le Président de la Chambre d'agri-
culture d'Alger vient d'adresser au Prési-
dpnt de chaque Syndicat agricole du dé-
partement fl':\lgf'r, une circulaire préci-
sant ie mode d'envoi des échantillons des-
tinés au concours-exposition de blés d':\l-
gérie qui aura lieu le 8 novembre pro-
chain à l'instilut agricole de Maison-Car-
rée. sous la présidence d'honneur de M. h'
Gouverneur général.
Une utile création
11 est créé à Arzew des Magasins Géné-
raux d'une superficie de 3.000 mètres car-
rés pouvant contenir environ 100.000 quin-
taux de céréales.
L'ouverture de ces Magasins Généraux a
été autorisée par arrête préfectoral en date
du W juin 1925.
Ces magasins sont desservis par la voie
des chemins de fer de l'Etat et sont situés
à une vingtaine de mètres de la mer, ce
qui exonère la marchandise (le tous frais
de camionnage aussi bien au décharge-
ment qu'à l'embarquement.
Le tarif de ces magasins généraux est,
pour les céréales, de 0 fr. 10 par quintal
et par mois et 0 fr. o5 de droits de sortie
fixe.
Les coopératives.
A l'heure actuelle, l'Algérie compte 15»
coopérâtivvs, dont T'.) dans le département
«l'Alger, i%l 1U1.11 s le dépaitcmenl d'Oran et
:12 dans celui «le L'uiistantme.
Les plus nombreuses sont les caves coo-
pératives. Alger « n a représentant une
capacité «te riiHi.iKHi Inclus ; Oran, li avec
93.120 heelos el Constantine 12 avec 90.100
hectos. Les coopératives de matériel agri-
cole sont au nombre «le (0. (huit il Al-
ger, 20 ii Oran cl 13 à Constantine.
Malgré riinporlauct' de la production en
céréales, nialgn'1, les intérêts «considérables
qu'elle met ea jeu. nelaiinnent parmi la
population indigène, les docks à céréales
sont peu nombreux : 1 à Alger, (> il Oran, 2
il iVmsIun.line.
Les coopéi ,11i\es eo.n ernanl. lis tabacs
forment, sous le nom d.1 labacoon, trois
grou;penienls de premier ordre : «'clui de la
Kabylie, celui de la Milidja et celui de IkVne.
T .t' département d'Oran ne oonnalt paa
encore cette institution.
Pamii les autres eotïperatives, citons en-
core les coopératives rot «Minières de Prrè-
gaux, d'Orléansville, de nÓnp. et do Philip-
peville, l'association des producteurs no
fruits et de primeurs d'Algérie, les ihntlerles
d'Ammnni-bon-Hadjar. de Tlemcen, da.
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