Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 septembre 1925 04 septembre 1925
Description : 1925/09/04 (A26,N131). 1925/09/04 (A26,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396978b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEMb ANN. No 181
LE NUMERO î20 CENTIMES
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VENDREDI SOIR, 4 SEPTEMBRE 1905
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LttTARTICLES PWMJÊS PAR "LES ANNALES QOLONIALBS" SONT LA PKOPMtTt
EXCLUSIVE PU JOURNAL
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France et Colonies. 80. 45 » 25 >
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L'Opinion Américaine et le Maroc
La campagne du Maroc, par l'influence que
IOn issue peut exercer sur l'avenir de la France
M, Painlevé n' a-t-il pas déclaré à Autun
« que l'abandon du Maroc serait la fin de
l'empire colonial français, la ..n de l'indépen-
dance économique de la France et la fin du
prestige et de l' influence française de par le
monde » par la répercussion qu'elle ne sau-
rait manquer d'avoir sur la. politique intematio-
, nale, retient l'attention de l'opinion publique
dans tous les pays du monde,
Il ne serait pas paradoxal d' affirmer que,
pendant de longues semaines, en mai, en juin,
en juillet même, les Français ont été, de tous
les peuples, les moins renseignés sur les évé-
nements qui les touchaient de très près. Les
Anglais, les Américains, les Italiens ont connu
par le menu l'es opérations dans l'ignorance des-
quelles étaient tenues même les commissions du
Parlement. Je garderai longtemps le souvenir
de cette réunion solennelle des Commissions des
Affaires étrangères et des Finances de la
Chambre, dont les communistes furent exclus
avec des précautions pour le moins amusantes,
et où M. Painlevé vint nous confier avec émo-
tion des secrets que l'on trouvait dans la presse
anglaise, américaine, votre espagnole. Nous
avons déjà eu l'occasion de noter l'attitude de
la presse anglaise et de marquer le parti que
certains journaux italiens conseillaient à leur
G{'r'emment de tirer de nos difficultés avec
le rRif.
Une étlude même sommaire et rapide des
manifestations de la presse Américaine n'est pas
moins intéressante, aujourd'hui que, malgré la
répugnance de certains de leurs hommes d'Etat,
les Etats-Unis sont entraînés par la force même
des choses dans le courant de la politique moo-
diale. Il ne saurait nous être indifférent de sa-
voir ce que pensent certains grands journaux
du Nouveau-Monde sur la guerre du Rif et ses
Conséquence* politiques inéluctables.
Sur l'issue des opérations, il n'existe aucune
dhrergence de vues. II n'y a pas unjournal qui
doute de la victoire finale de la France, Ce
dont on se préoccupe, c'est de pronostiquer
l'heure et les conditions de la paix.
La plupart des journaux sont convaincus
qu'une paix rapide est souhaitable pour nous.
On prête au Gouvernement français et à son
chef t M. Painlevé, le désir sincère « de met-
tre fin à la guerre du Maroc le plus prompte-
ment possible ». « La France, écrit le New-
« York Timest ne s'y est engagée qu'à contre-
« cceur : elle n'avait rien à y gagner. Son but
't était alors, comme il l'est aujourd'hui, de
maintenir son prestige. Il n'y avait aucun
A sujet de querelles entre elle et les indigènes
« qui ne se sentaient nullement opprimés par
« l'administration du Protectorat français.
« L' histoire a montré que si les Français sont
« de piètres colonisateurs, ils savent, en re-
« vanche, bien administrer les colonies parce
(qu'ils sont assez disposés à s adapter aux
,<\-.conditions de la vie lo:ale et à respecter les
« traditions et les préjugés des nations sujettes.
« Ils n'ont jamais adopté le système anglais
« analogue au régime des castes ; ils comptent,
« pour maintenir leur autorité, moins sur les
« signes visibles de la puissance nue sur la
« pratique de la justice et l'appel à la raison. n
N'ayant engagé la guerre que sous le coup
,de la nécessité, la France ne saurait prolonger
Jes hostilités pour de vaines satisfactions
d' amour-propre. IVlais il convient de nè pas
oublier que, malgré ses qualités, l'Administra-
tion française ne saurait maintenir son autorité
au Maroc, si le prestige de la métropole subis-
sait une grave atteinte à la suite de revers mili-
taires. Il faut que la France conserve sa supré-
matie militaire, c'est la condition même de son
Avenir dans l'Afrique du Nord. Il faut donc
que les troupes françaises remportent des suc-
ces éclatants qui feront impression sur les indi-
gènes et dissiperont le malaise consécutif aux
échecs du début de la campagne.
Seulement, il est sage de savoir s'arrêter et
de ne pas continuer au delà de toute nécessité
une campagne coûteuse et qui n est pas popu-
laire dans un pâys où les souvenirs de la guerre
sont trop vivants pour qu'on ne voie pas sans
émotion de nombreux régiments partir pour les
champs de bataille.
Ce sentiment est exprimé par presque tous
les org anes importants qui comptent sur la
modération de M< le Président du Conseil. Ils
sont persuadés que si Abd-el-Krim se montre
disposé & accepter la paix à des conditions rai-
sonnables, il les obtiendra facilement. La
France est disposée, pensent-ils, à accorder aux
Rifâins à peu près tout, sauf l'indépendance
complète. On laissera à l'émir des forces de
--- police assez considérables. - Sur la question des
frontières, on ne sera pas intraitable. C est
pourquoi Abd-el-Krim serait bien avisé en trai-
tant assez tôt. S'il continue la. lutte, il s'expose
à un véritable désastre. Sans doute, en se pro-
longeant, la guerre créera en France un malaise
assez grand, mais que le chef rifain ne s'illu-
sionne pas, qu'il ne mésestime pas la force de
la France, car il pourrait s'apercevoir un jour
que, par son orgueil, il a tout perdu. -
Il faut donc conclure la paix aussi rapide-
ment que possible. Aucun des deux adversaires
n'a intérêt à prolonger les hostilités, La solu-
tion est en vue, elle sera profitable aux uns et
«ux autres. Que peut-on objecter, d'un c6fé
comme de l'autre, à « la créalion d'un titat
autont:r:'!': oû les indignes mai 'Tendront l'ordre
et exerceront un contrôle, mais où les Euro-
péens conserveront suffisamment de surveillance
pour empêcher la ruine du travail des dernières
décades m ?
Cette dernière phrase du New- Y ork Times
résume fidèlement la pensée de la majeure par-
tiç de la presse d'outre-Atlantique.
Rares sont les journaux qui ne préconisent
pas la fin prochaine de la guerre et combattent
les solutions que nous venons d'indiquer. Ce-
pendant, il est des publicistes qui estiment que
la France doit faire la conquête du Rif. Ils
sont peu nombreux, mais comme leur thèse ré-
pond à un état d'esprit que chez nous l'on cher-
che à propager avec autant d'habileté que de
ténacité, il convient de ne pas le passer sous
silence.
Une revue importante, jouissant d'une auto-
rité étendue, déclare que les Français ne peu-
vent pas permettre l'établissement sur le flanc
de leur protectorat marocain d'un Etat indigène
qui deviendrait une menace permanente et la
source d'ennuis saqs fin. « Tôt ou tard, conti-
nue l'auteur de cet article, il faudra que la
France et l'Espagne arrivent à un accord et
nettoient ce désagréable bourbier. La paix avec
Abd-el-Krim finirait par être aussi futile que
les différentes trêves conclues avec Abd-el-
Kader pendant la conquête de l'Algérwf. Il
faudra que le Maroc soit.conquis en entier, ou
« tout Gouvernement européen sera dans un
« état d'insécurité au Maroc, et peut-être bien
« dans toute l'Afrique du Nord, de Suez à
« Tanger.
« La France peut maintenant conclure un
« marché temporaire avec l'ennemi, mais à la
« fin, il lui faudra le conquérir. »
Nous connaissons des gens que de pareils
propos comblent de jA, mais nous savons
aussi combien ces rappels du passé sont dénués
de valeur. La connaissance de l'histoire nous
évite parfois bien des erreurs, mais on en com-
mettrait de fort graves en ne faisant pas entre
le passé et le présent les différences néces-
saires.
Peu de publicistes américains tombent, à la
vérité, dans cette confusion. L'opinion publi-
que est dans sa très grande majorité favorable
à la politique qui répond aux vœux profonds de
notre pays. Cet accord entre les deux grandes
démocraties qu'unissent tant de liens anciens et
que les événements récents ont resserrés, est
agréable à constater.
Henry Fontaftler.
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des A t (aires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.1.
A la Présidence du Conseil
Du
M. Paul Painlevé a reçu, hier après-midi
avant son départ pour Genève. M. Ellis
Koch, ministre des Colonies d'Allemagne.
0000.
Concurrence à Dakar
On éludic actuellement un projet d'aména-
gement du port de Saint-Vincent situé dans
une des îles, de l'archipel du Cap Vert, co-
lonie portugaise,
Alors que nous hésitons depuis plusieurs
années à fa in; a Dakar les travaux de
dragage de la rade el. d'alimentation en eau
potable de la ville, les Portugais n'hésitent
pas à engager des dépenses importantes qui
peuvent lnira de Saint-Vincent une nouvelle
escale sur la route de l'Amérique du Sud.
Il résulte des renseignements qui nous
parviennent que ces travaux comprendraient
un quai accostablc pour les grands navires,
deux môles, dont un pour le ravitaillement
en eau et « mazout 1), le chargement et le
déchargement des marchandises et l'autre
pour les opérations de manutention du char-
bon.
En plus on construirait trois formes de
radouh et des usines de réparation.
Il serait également construit un hôtel-
restaurant.
aiei
Décrets et Arrêtés
OU
Décret fixant le cadre du personnel des
douanes dans les établissements français
de l'Océanie.
Aux termes de ce décret., le service des doua-
nes dans les établissements français" de
l'Océanie est dirigé par un chef de service
servant au titre colonial, appartenant au ca-
dre supérieur et ayant le crade .d'inspecteur.
Le cadre du personnel de ce service, y com-
pris le chef de service, est llxé ainsi qu'il suit :
Cadre supérieur. - l. inspecteur au titre
colonial, chere service.
Cadre principal. (Service des bureaux.)
2 vévillcateurs ordinaires ou n. oints.
Cadre secondaire. .(Service cies brigades.)
1. brigadier ou sous-brigadier.
La - quotité du supplément colonial de ces
agents est déterminée par le règlement général
sur la solde et les allocations accessoires du
personnel colonial.
Sont et demeurent abrogées toutes disposa
lions contraires au présent décret,.
(.1. 0. du 4 septembre t'J1ô.)
us mues tiuotn sur rMiwnwe au Sun
Me-
M. de Alvear, Président de la République,
a reçu le prince MuraL, fi qui il a promis
son appui pour l'établissement de la ligne.
Latécoère de France en Amérique du Sud
AU CONGO BELGE
--n-
Le Ministre des Colonies Belge a sup-
rimé, depuis le 1er septembre 19îi5,le régirmr
des licences à l'importation au Congo
Belge.
La retraite
des magistrats coloniaux
A la suite de mon 'article 'd'hier,
fai été informé que plusieurs an-
ciens magistrats coloniaux avaient
songé à se pourvoir en Conseil d Etat contre
l'interprétation donnée à Farticle 94 de la loi
du 14 avril 1924 sur les pensions, par le rè-
glement d'administration publique du 2 sep-
tembre 1924.
Il est certain que le préjudice causé aux
seuls fonctionnaires de nos possessions d'ou-
tre-mer est très réel.
Prenons, par exemple, le cas 'd'un avocat
général en Indochine admis à la retraite
avant la loi de 1924, après 3 ans de grade,
et dont le décompte des services avait fixé
ceux-ci à 50 ans, bonifications coloniales
comprises. Son ancienlle. parité était de
10.000 francs. Elle a été pattée à 17.000
francs par le décret du Il août 1921 et le
décret du 14 mars 1925, qui prescrit la ri*
troactivitc, Va encore élevée à 21.000CfratËs
par assimilation aux magistrats métropoli-
tains.
Avec Vinterprétation de l'article 94 par le
règlement d'administration publique, la pen-
sion de cet ancien avocat général ressort à
16.480 francs, tandis que le texte même de
la loi du 14 avril 1924 devrait la faire liqui-
der à 17.500 francs, soit une différence de
1.020 francs intéressante à cause de l'éléva-
tion du coût de la vie.
Le règlement d'administration publique
étant l'œuvre dit Conseil d'Etat, il semble
que les pourvois qui seraient basés sur cette
fausse interprétation n'auraient guère de
chances d'être accueillis par la II autc Assem-
blée.
Les intéressés font donc appel à la seule
équité du ministre des Colonies pour porter
remède à la situation que j'ai signalée.
Il suffirait qu'un nouveau décret décide la
rétroactivité au 17 avril 1921 au lieu du II
aoat 1921 (à charge par les retraités de ver-
ser la retenue afférente à la différence entre
les deux parités).
Il faudrait également fixer 'à la même
date la rétroactivité prévue par l'article 2 du
décret du 14 mars 1925 pour le supplément
de 4.000 francs.
Le nombre des magistrats coloniaux qui
bénéficieraient de ces nouvelles dispositions
est assez restreint pour que le ministre des
Finances ne s'oppose à Vadoption des nou-
veaux textes.
L.-G. Thibault
-–
Le Sénégal de 1364 à 1925
-Uien que notre vieux Sénégal soit une co-
lonie heureuse, il a une histoire et, qui plus
est, fort intéressante.
Premier fleuron du la couronne coloniale
de la France, puisque sa découverte qui
date do l;j(j..i est due à des murins dieppois,
le Sénégal ne possédait pas encore de mo-
nographie complète. C'est cette lacune que
vient de combler M. A. Sabatié, administra-
teur des Colonies, chef du bureau politique
du Gouvernement du Sénégal.
La conquête, qui ne fut pas toujours ai-
sée, et l'organisation politique et adminis-
trative ont été étudiées par M. Sabatié cons-
ciencieusement. Malgré la difficulté de ras-
sembler des documents dans des archives
souvent négligées et incomplètes, l'auteur de
cette brochure (1) a fait un travail qui riva-
liserait avec une thèse de doctorat.
La bibliographie que nous trouvons à la
page 399 énumère les documents consultés
par M. Sabatié, ils ne sont pas frès nom-
breux mais ils ont été pris aux bonnes sour-
ces : archives du commandant de la mari-
ne à Dakar, fort importantes, par* ce fait
que la plupart des gouverneurs furent au
début de l'occupation des officiers de ma-
rine : monographie des cercles du Sénégal,
les travaux dJAdam. de d'Anfreville de la
Salli', Georges Hardy (thèse de doctorat),
Monteilhet, de la Roncière, etc. C'est pour-
quoi surtout dans la partie historique de
l'ouvrage de M. Sabatié on trouve confirma-
tion des efforts de nos devanciers pour s'ins-
taller sur la Côte Occidentale d'Afrique.
Malgré les nombreux abandons aux An-
glais, puis les reprises de nos comptoirs
l'œuvre colonisatrice de la France a sur-
vécu et s'est imposée grflce à la ténacité et
souvent au courage des premiers colons, que
la métropole abandonna à plusieurs repri-
ses à leur pauvre sort. Il n'en est pas moins
vrai que c'est de la conquête et de l'orga-
nisation du Sénégal que l'influence de la
France gagna le Niger, le Tchad pour êtrd
définitivement établie par la jonction des
missions Fnurcau-Lmny, Gentil et Joaland
au centre même du continent africain. L'his-
toire du Sénégal ne peut donc que nous in-
téresser.
E. D.
Êpiddmies au Lagos
'La peste, la fifcvre- jaune et la. petite vé-
role viennent de faire de nombreuses victi-
mes dans cette possession anglaise. Grâce
aux -mesures énergiques prisés; ngt les auto-
rités et au dévouement du. corps médical,
ces épidémies sont maintenant terminées.
(1) Le Sénégal, par A. Sabatié; ndTfiinlstrnteTn'
des Colonies. Imprimerie du Gouvernement,
St-Louis (Sénégal).
A MADAGASCAR
ilie
Inauguration de la Collection
de Minéralogie du Service des Mines
M. le Gouverneur Général Olivier a récem.
ment visité la nouvelle collection minéralogique
du service des mines, installée dans le bâti-
ment aménagé sur l'emplacement précédem-
ment occupé par la Bibliothèque publique.
Reçu par M. Goursat, ingénieur du Corps
des Mines, chef du Service des Mines p. i.,
de Madagascar, pendant l'absence de M. Du-
mas, titulaire, actuellement en France, le
chef de la Colonie était accompagné de plu-
sieurs notabilités administratives et des repré-
sentants des corps constitués : Conseil d'Ad-
ministration, Chambre de Commerce, d'Indus-
trie et d'Agriculture, Chambre des Mines, etc.
Dans le nouvel agencement, un nombre
assez important de vitripes de formes diverses
et appropriées occupent le rez-de-chaussée et
le premier étage du bâtiment, et contiennent
des spécimens minéralogiques ; les uns, pro-
pres à Madagascar ce sont les plus nom-
breux les autres provenant de diverses ré-
gions extérieures.
Après avoir rendu hommage aux dives
Gouverneurs généraux qui se sont succédé à
la tête de la Colonie et ont permis au Service
des Mines d'acquérir un développement pro-
ressif dans son organisation, M. Goursat a
feit un exposé précis de la méthode de classe..
ment suivie par Mlle Brière, docteur ès scien-
ces, chargée du Laboratoire du Service des
Mines, à qui revient l'honneur de la présenta-
tion des milliers d'échantillons de la collection
dont s'agit.
A cette occasion, le Chef du Service des
Mines a rendu hommage aux recherches scien-
tifiques de M. le Professeur Lacroix, qui, non
seulement, a bien voulu faire de nombreuses
déterminations de minéraux, mais a enrichi la
collection de spécimens étrangers à Mada-
gascar.
M. Goursat a mis en relief la personnalité
de M. Dumas qui, au cours de ces trois der-
nières années, fut l'animateur du Service des
Mines, qu'il dirige avec une grande compé-
tence, aidé par des collaborateurs dévoués..
M, Coste, Directeur de la Chambre des
Mines, a exprimé toute la satisfaction éprou-
vée par son Rroupement à collaborer étroite-
ment avec le Service des Mines.
Grâce à cette collaboration, a-t-il ajouté,
à « la puissante impulsion qu'a su lui donner
CI le chef du service titulaire adouel, M. Du-
Il mas. secondé efficacement par M. Goursat
« et ses collaborateurs, l'industrie minière se
« développe de plus en plus. La propagande
« intelligente faite à l'étranger par ses soins,
« a, pourrions-nous ditfe, dépassé le but, puis-
« que nous sommes dans l'impossibilité abso-
<( lue de répondre à toutes les demandes de
« produits miniers qui affluent de toutes parts.?)
A cette occasion, M. Coste a fourni une
intéressante suggestion, qui n'a pas manqué
d'attirer l'attention du Chef de la Colonie.
C'est la transformation de la Chambre des
Mines, Institution privée, en organisme offi-
ciel, pouvant disposer de ressources financières
permanentes et suffisamment importantes pour
développer la propagande nécessaire à la pro-
duction et à l'exportation des produits miniers.
En quelques paroles, M. le Gouverneur
Général Olivier a fait connaître combien il lui
était agréable de venir inaugurer la nouvelle
installation des collections minéralogiques du
service des Mines.
Il a confirmé lui-même l'opinion exprimée
par les deux orateurs précédents, à l'égard d'un
savant distingué tel que M. Lacroix, à qui la
Colonie de Madagascar est redevable d'un
travail extrêmement important sur la minéra-
logie de Madagascar, véritable monument de
science et guide indispensable du prospecteur
et de l'exploitant minier.
Sous la direction éclairée de M. Dumas,
le Service des Mines a pris une importance
nouvelle. et ses collaborateurs lui ont apporté
un concours constant et très dévoué. M. Gour-
sat, qui assure actuellement l'intérim, a main-
tenu cette heureuse impulsion et son activité
se déploie dans les diverses branches du ser-
vice.
La participation des produits miniers aux
exportations est particulièrement intéressante et
le développement extraordinaire de certains
d'entre eux, tels que le graphite et le mica, est
une preuve indéniable de la richesse du sous-
sol malgache.
Répondant, ensuite, aux paroles de M.
Coste, en ce qui concerne l'institution d'une
Chambre des Mines possédant la personnalité
civile et des moyens financiers, le Gouverneur
Général a reconnu tout l'intérêt de la question.
Il se propose de l'examiner avec le plus grand
désir de la faire aboutir, dans un sens qui don-
nerait satisfaction aux exploitants miniers et
permettrait à ce nouvel organisme d'apporter
une aide active et efficace à l'industrie minière.
Le Gouverneur Général
visite la région du Lac Alaotra
Accompagné de MM. Lamarguerite, Di.
recteur du Contrôle Financier, Mouneyres, Di-
recteur des Travaux Publics. Jean Le franc,
Rédacteur au Temps, Bone, Directeur ad.
joint du Cabinet, et du Capitaine Lencement,
Officier d'Ordonnance, le Goivemeur Géné-
ra l vient de faire une tournée des plus intéres-
santes dans la région de Moraifionga et da lac
Alaotra. 1
t
Il a d'abord consacré une journée à la
visite des terrains de culture des féculeries du
Mangoro, de l'Usine de traitement du manioc,
des reboisements de la Compagnie Coloniale à
Betrafo.
A Moramanga, où un vin d'honneur était
offert par la population et les fonctionnaires
indigènes, leur délégué remercia M. Olivier
de sa venue et l' assura du dévouement et de la
fidélité des indigènes.
Le lendemain, le Gouverneur Général exa-
mina les travaux de la route d'Anosibe et se
rendit sur les peuplements de mimosas de la
Société des Tanins, où il fut reçu par M.
Martin,. puis à la scierie de M. Arsène Louys,
à Périnet. Il s'arrêta ensuite, au domaine de la
Grande Ile à AnalamaSaotra et, accompagné
par M. Louvel, Chef du Service des Forêts,
visita la stat'on forestière de la Colonie ainsi
que les coupes de bois et les travaux du che-
min de fer.
Le soir, un grand banquet réunissait dans le
Tranompokonolona de Moramanga, une cin-
quantaine de convives autour du Gouverneur
Général. A l'issue du repas, M. Sisteron,
Président de la Chambre Consultative de Mo-
ramanga remercia le Gouverneur Général de
tenir la promesse qu'il avait faite l'année pré-
cédente de revenir visiter la région. Il résuma
la situation présente et exprima les vœux de
la Colonisation, notamment en ce qui touche
aux grands travaux projetés.
Le Gouverneur Général indiqua que les pro-
jets de grands travaux avaient été expédiés au
Ministère, où ils devaient même se trouver à
l'heure actuelle. Il ajouta l"tb'iI comptait se
rendre en France, dès leur examen terminé,
pour s' occuper des voies et moyens de réali-
sation. Dès à présent, il tenait à déclarer qu'il
ne recourrait à l'emprunt qu'à la dernière ex-
trémité. en raison des charges écrasantes que
cette formule financière est de nature à faire
peser, à l'heure actuelle, sur un pays. Il esti-
mait. ainsi, d'ailleurs, que de nombreux bons
esprits parmi les colons, que Madagascar était
en état de supporter sur ses ressources normales
la charge financière des travaux. Il s'ensui-
- vrait - naturellement - une augmentation des char-
ges fiscales mais on poutrait ainsi éviter de pe-
ser trop lourdement sur l'avenir et même de le
compromettre.
Il termina en félicitant la colonisation locale
du travail réalisé et des Tésultats obtenus dans
cette région et en lui exprimant ses vœux de
succès et de foi dans l'avenir.
Le lendemain, le Gouverneur Général quit-
tait Moramanga pour se rendre à Anbatondra-
zaka. Il visitait, au passage, les exploitations
de MM. Decouzon et Etienne, et procédait à
la cérémonie de la pose de la première pierre
de la féculerie qu'un consortium installe à Am-
pangabe. Après un déjeuner à Ampaniatsara.
le Gouverneur Général arrivait à Andainao,
où il quittait la route pour prendre le train et
arriver à Ambatondrazaka, après s'être arrêté
à la rizerie de M. Pochard.
A chacune des gares, les populations voi-
sines s'étaient rassemblées pour le saluer.
Le chef de la Colonie est ensuite parti en
chemin de fer jusqu'à Andreba, et de là, en
automobile jusqu'à Imerimandroso. Il a visité
la ville, assisté au vin d'honneur offert par
la population indigène et s'est rendu au dé-
jeuner offert par M. Degusseau, fixé depuis
plus de 25 ans dans cette riche région. Le train
spécial s'arrêta à Ambohimanga pour visiter la
station d'agriculture et arriva à 18 heures à
Ambatondrazaka.
Le lendemain, le Gouverneur Général pré-
sida une séance de la Chambre Consultative où
les divers voeux de la colonisation du lac
Alaotra lui furent soumis. M. Olivier renou-
vela ses déclarations sur les grands travaux et
sur l'urgente nécessité de leur réalisation.
Dans le courant de l'après-midi, les enfants
d'Ambatondrazaka et des centres importants
du district défilèrent en chantant devant le
Gouverneur Général, et un grand kabary lon-
guement applaudi clôtura cette fête au cours
de laquelle, profitant de l'affluence énorme de
1:.,.,.. - 8. Il. 11 - -
la population, M. Ulivier remit a 1 ACI1'ntms-
trateur Monroux, victime d'un attentat récent,
la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Le soir, un grand banquet offert par la colo-
nisation de la région eut lieu dans la salle de
l'école.
Parti le samedi à 8 heures du matin d'Am-
batondrazaka, le Gouverneur Général rentrait
le soir à 6 heures à Tananarive, après avoir
intégralement rempli un programme des plus
chargés, mais qui lui a permis de visiter l'une
des régions les plus fertiles, les plus vivantes
et les plus actives de l'Ile.
Une manifestation anti-communiste à Oran
-0-0---
Hier, à Oran, le député communiste Do-
riof, arrivé lundi avec trois autres mili-
ta-nis, dont une femme, a été l'objct d'une
manifestation hostile, do la part de la foule
peu A peu amassée dans le quartier israé-
lile, oit. la présence de M. Doriot avait été
sianalâc.
La police dut intervenir à deux reprises
pour protéger le député et ses amis. Finale,
ment, elle les fil échapper dans un tnæi qui
se dirigea vers le village nègrn.
(Par dépêche.)
La guerre au Maroc
0-0-
LE HAUT COMMANDEMENT
Au Conseil des ministres
Le maréchal Lyautey retournera au:
Maroc le 12 septembre et reviendra en oc-
tobre renseigner le Gouvernement sur IA
situation résultant des opérations enga-
gées.
'Le Conseil des Ministres réuni hier ma-
tin en a ainsi décidé.
!Le maréchal Pétain a été désigné
comme chef unique et suprême des opéra-
tions militaires.
La mission qui incombe au Résident gé-
néral consiste à exercer avec la compé-
tence et l'autorité qu'on ne saurait lui dé-
nier, son action d'influence prompte et effi-
cace sur les tribus.
LES OPERATIONS MILITAIRES
L'offensive générale franco-espagnole se.
rait déclenchée. Le premier acte consistes
dans le bombardement de la côte au sud et
à l'est d'Alhuceinas qyi est en cours, de-
puis plus de 48 heures. On annonce à Tan-
ger qu'un débarquement serait en coura.
d'exécution.
Les prisonniers
Les français, les Sénégalais et les Algé-
riens laits prisonniers sur le front français
ont été conduits ù Ajdir, où ils sont sépa-
rés des prisonniers espagnols.
Les Sénégalais et autres indigènes sont
employés pour la construction des routes.
Quelques-uns des Algériens ont .été forcés
de servir dans l'urméc rifaine, apparem-
ment comme experts canonniers ou comme
téléphonistes.
Huit soldats blancs ont été tués dans le
bombardement d'Ajdir, parmi Lesquels un
Américain, quatre déserteurs de la légion
étrangère française et trois Allemands.
Cinq canons rifalns et quatre mitrailleuses
auraient été détruits. Les pertes rifaines
s'élèveraient à cinquante morts et trois
cents blessée.
Pour nos soldats
La souscription ouverte par le Comité
d'Entente des groupements nationaux de
muLiJIs, d'invalides, d'anciens combattants
et de victimes de la guerre, et le Comité
central de la Croix-Rouge française pour,
nos soldats du Maroc s'élève, au 1M sep-
tembre, au total de 1.637.405 fr. 55.
Les jeunes soldats
appartenant à des familles nombreuses
M. Jean Jadé, député du Finistère, vient
d'adresser au ministre de la Guerre une
demande d'interpellation » sur les raisons
qui motivent l'envoi au Maroc, par certains
régiments, de jeunes soldats appelés,appar-
tenant à des familles de six et dix enfants,
alors qu'il reste encore dans les dépôts des
mômes unités des militaires do la même
classe n'appartenant pas à des familles
nombreuses )J.
Qui sont ces étrangers?
Huit européens de nationalité inconnue
ont débarqué récemment sur la côte ri-
faine. Le vapeur qui les amena repartit
aussitôt qu'ils furent débarqués. On dit
qu'ils sonj, ou Anglais ou Allemands. Ils
étaient évidemment attendus, car Aibd-el«
Krim avait envoyé à leur rencontre dix ca-
valiers qui les escortèrent jusqu'à AjdJr.:
( CHEZ LES ESPAGNOLS
Dans la zone occidentale espagnole, les
Djelbalas et les Rifains se concentrent
près de Chechaouen. On prévoit une atta-
que imminente dirigée par le frère d'Abd.
el-Krim. Le dhef rifain a ordonné à toua
ses hommes de se cramponner sur le ter-
rain : celui qui abandonnera son poste
sera fusillé sur-le-champ.
EN SYRIE
Au sujet des événements de Syrie, la note
suivante a été communiquée :
n Le président du Conseil a exposé quelles
sont, en Syrie, les conditions dans lesquelles
doivent se poursuivre les efforts de pacifi-
cation. Le général Michaud rentre en Fran-
ce apporter au Gouvernement des renseigne-
ments sur la situation militaire de la Syrie ;
il est remplacé par le général Gamelin, qui
s'embarquera le 7 septembre il Marseille, »
Attaque druse
On signale que des villages du nord-
ouest du Hauran, dans les environs d-e Ku.
neitra, ont été attaqués par les Druses et
les Bédouins. Les agresseurs ont été re-
-poussés avec grand succès, grâce à l'assis-
tance française qui s'est produite en temps,
opportun.
- (Par dépêche.)
Un démenti
La présidence du Conseil dément formel-
lement l'information d'origine étrangère qui
annonçait, hier matin, la prise de Soueïda
par les Druses, à la suite d'un violent com.
bat. Un télégramme du général 8.arrail est
arrivé ce soir, mentionnant qu'une fusillade
s'est produite dans la région de Soucïda,
sans que ln situation en ail été modifiée.
Départ du général Gamelin
M. Painlevé a reçu hier le général Game..
lin dans l'après-midi.
Le nouveau commandant de nos forces cm
Syrie s'embarquera le 7 septembre à Maro
seille.
̃ V
Foire coloniale d'Anvers
ci
Cette importante manifestation commer.
ciale internationale s'ouvrira le 26 septem.
bre, elle durera jusqu'au 18 octobre.
On y verra fonctionner les divers organis-
mes créés pour l'organiation. et l'exploita-
tion des domaines coloniaux, importation,
exportation, marine, transports, oeuvres so.
ciales ou éducatives, art colonial.
LE NUMERO î20 CENTIMES
b
VENDREDI SOIR, 4 SEPTEMBRE 1905
- inr il I"a
Les Annales Coloniales
,,:' 1 --- "es' 'nna es' ."nla es
JOURNAL QUOTIDIEN
LttTARTICLES PWMJÊS PAR "LES ANNALES QOLONIALBS" SONT LA PKOPMtTt
EXCLUSIVE PU JOURNAL
lM Allno. ciRédomet sont re&te» eux Bureaux dujeunmletdens UaAgenee» Je Publicité
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France et Colonies. 80. 45 » 25 >
Étranger 120 9 65 » 86 il
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L'Opinion Américaine et le Maroc
La campagne du Maroc, par l'influence que
IOn issue peut exercer sur l'avenir de la France
M, Painlevé n' a-t-il pas déclaré à Autun
« que l'abandon du Maroc serait la fin de
l'empire colonial français, la ..n de l'indépen-
dance économique de la France et la fin du
prestige et de l' influence française de par le
monde » par la répercussion qu'elle ne sau-
rait manquer d'avoir sur la. politique intematio-
, nale, retient l'attention de l'opinion publique
dans tous les pays du monde,
Il ne serait pas paradoxal d' affirmer que,
pendant de longues semaines, en mai, en juin,
en juillet même, les Français ont été, de tous
les peuples, les moins renseignés sur les évé-
nements qui les touchaient de très près. Les
Anglais, les Américains, les Italiens ont connu
par le menu l'es opérations dans l'ignorance des-
quelles étaient tenues même les commissions du
Parlement. Je garderai longtemps le souvenir
de cette réunion solennelle des Commissions des
Affaires étrangères et des Finances de la
Chambre, dont les communistes furent exclus
avec des précautions pour le moins amusantes,
et où M. Painlevé vint nous confier avec émo-
tion des secrets que l'on trouvait dans la presse
anglaise, américaine, votre espagnole. Nous
avons déjà eu l'occasion de noter l'attitude de
la presse anglaise et de marquer le parti que
certains journaux italiens conseillaient à leur
G{'r'emment de tirer de nos difficultés avec
le rRif.
Une étlude même sommaire et rapide des
manifestations de la presse Américaine n'est pas
moins intéressante, aujourd'hui que, malgré la
répugnance de certains de leurs hommes d'Etat,
les Etats-Unis sont entraînés par la force même
des choses dans le courant de la politique moo-
diale. Il ne saurait nous être indifférent de sa-
voir ce que pensent certains grands journaux
du Nouveau-Monde sur la guerre du Rif et ses
Conséquence* politiques inéluctables.
Sur l'issue des opérations, il n'existe aucune
dhrergence de vues. II n'y a pas unjournal qui
doute de la victoire finale de la France, Ce
dont on se préoccupe, c'est de pronostiquer
l'heure et les conditions de la paix.
La plupart des journaux sont convaincus
qu'une paix rapide est souhaitable pour nous.
On prête au Gouvernement français et à son
chef t M. Painlevé, le désir sincère « de met-
tre fin à la guerre du Maroc le plus prompte-
ment possible ». « La France, écrit le New-
« York Timest ne s'y est engagée qu'à contre-
« cceur : elle n'avait rien à y gagner. Son but
't était alors, comme il l'est aujourd'hui, de
maintenir son prestige. Il n'y avait aucun
A sujet de querelles entre elle et les indigènes
« qui ne se sentaient nullement opprimés par
« l'administration du Protectorat français.
« L' histoire a montré que si les Français sont
« de piètres colonisateurs, ils savent, en re-
« vanche, bien administrer les colonies parce
(qu'ils sont assez disposés à s adapter aux
,<\-.conditions de la vie lo:ale et à respecter les
« traditions et les préjugés des nations sujettes.
« Ils n'ont jamais adopté le système anglais
« analogue au régime des castes ; ils comptent,
« pour maintenir leur autorité, moins sur les
« signes visibles de la puissance nue sur la
« pratique de la justice et l'appel à la raison. n
N'ayant engagé la guerre que sous le coup
,de la nécessité, la France ne saurait prolonger
Jes hostilités pour de vaines satisfactions
d' amour-propre. IVlais il convient de nè pas
oublier que, malgré ses qualités, l'Administra-
tion française ne saurait maintenir son autorité
au Maroc, si le prestige de la métropole subis-
sait une grave atteinte à la suite de revers mili-
taires. Il faut que la France conserve sa supré-
matie militaire, c'est la condition même de son
Avenir dans l'Afrique du Nord. Il faut donc
que les troupes françaises remportent des suc-
ces éclatants qui feront impression sur les indi-
gènes et dissiperont le malaise consécutif aux
échecs du début de la campagne.
Seulement, il est sage de savoir s'arrêter et
de ne pas continuer au delà de toute nécessité
une campagne coûteuse et qui n est pas popu-
laire dans un pâys où les souvenirs de la guerre
sont trop vivants pour qu'on ne voie pas sans
émotion de nombreux régiments partir pour les
champs de bataille.
Ce sentiment est exprimé par presque tous
les org anes importants qui comptent sur la
modération de M< le Président du Conseil. Ils
sont persuadés que si Abd-el-Krim se montre
disposé & accepter la paix à des conditions rai-
sonnables, il les obtiendra facilement. La
France est disposée, pensent-ils, à accorder aux
Rifâins à peu près tout, sauf l'indépendance
complète. On laissera à l'émir des forces de
--- police assez considérables. - Sur la question des
frontières, on ne sera pas intraitable. C est
pourquoi Abd-el-Krim serait bien avisé en trai-
tant assez tôt. S'il continue la. lutte, il s'expose
à un véritable désastre. Sans doute, en se pro-
longeant, la guerre créera en France un malaise
assez grand, mais que le chef rifain ne s'illu-
sionne pas, qu'il ne mésestime pas la force de
la France, car il pourrait s'apercevoir un jour
que, par son orgueil, il a tout perdu. -
Il faut donc conclure la paix aussi rapide-
ment que possible. Aucun des deux adversaires
n'a intérêt à prolonger les hostilités, La solu-
tion est en vue, elle sera profitable aux uns et
«ux autres. Que peut-on objecter, d'un c6fé
comme de l'autre, à « la créalion d'un titat
autont:r:'!': oû les indignes mai 'Tendront l'ordre
et exerceront un contrôle, mais où les Euro-
péens conserveront suffisamment de surveillance
pour empêcher la ruine du travail des dernières
décades m ?
Cette dernière phrase du New- Y ork Times
résume fidèlement la pensée de la majeure par-
tiç de la presse d'outre-Atlantique.
Rares sont les journaux qui ne préconisent
pas la fin prochaine de la guerre et combattent
les solutions que nous venons d'indiquer. Ce-
pendant, il est des publicistes qui estiment que
la France doit faire la conquête du Rif. Ils
sont peu nombreux, mais comme leur thèse ré-
pond à un état d'esprit que chez nous l'on cher-
che à propager avec autant d'habileté que de
ténacité, il convient de ne pas le passer sous
silence.
Une revue importante, jouissant d'une auto-
rité étendue, déclare que les Français ne peu-
vent pas permettre l'établissement sur le flanc
de leur protectorat marocain d'un Etat indigène
qui deviendrait une menace permanente et la
source d'ennuis saqs fin. « Tôt ou tard, conti-
nue l'auteur de cet article, il faudra que la
France et l'Espagne arrivent à un accord et
nettoient ce désagréable bourbier. La paix avec
Abd-el-Krim finirait par être aussi futile que
les différentes trêves conclues avec Abd-el-
Kader pendant la conquête de l'Algérwf. Il
faudra que le Maroc soit.conquis en entier, ou
« tout Gouvernement européen sera dans un
« état d'insécurité au Maroc, et peut-être bien
« dans toute l'Afrique du Nord, de Suez à
« Tanger.
« La France peut maintenant conclure un
« marché temporaire avec l'ennemi, mais à la
« fin, il lui faudra le conquérir. »
Nous connaissons des gens que de pareils
propos comblent de jA, mais nous savons
aussi combien ces rappels du passé sont dénués
de valeur. La connaissance de l'histoire nous
évite parfois bien des erreurs, mais on en com-
mettrait de fort graves en ne faisant pas entre
le passé et le présent les différences néces-
saires.
Peu de publicistes américains tombent, à la
vérité, dans cette confusion. L'opinion publi-
que est dans sa très grande majorité favorable
à la politique qui répond aux vœux profonds de
notre pays. Cet accord entre les deux grandes
démocraties qu'unissent tant de liens anciens et
que les événements récents ont resserrés, est
agréable à constater.
Henry Fontaftler.
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des A t (aires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
.1.
A la Présidence du Conseil
Du
M. Paul Painlevé a reçu, hier après-midi
avant son départ pour Genève. M. Ellis
Koch, ministre des Colonies d'Allemagne.
0000.
Concurrence à Dakar
On éludic actuellement un projet d'aména-
gement du port de Saint-Vincent situé dans
une des îles, de l'archipel du Cap Vert, co-
lonie portugaise,
Alors que nous hésitons depuis plusieurs
années à fa in; a Dakar les travaux de
dragage de la rade el. d'alimentation en eau
potable de la ville, les Portugais n'hésitent
pas à engager des dépenses importantes qui
peuvent lnira de Saint-Vincent une nouvelle
escale sur la route de l'Amérique du Sud.
Il résulte des renseignements qui nous
parviennent que ces travaux comprendraient
un quai accostablc pour les grands navires,
deux môles, dont un pour le ravitaillement
en eau et « mazout 1), le chargement et le
déchargement des marchandises et l'autre
pour les opérations de manutention du char-
bon.
En plus on construirait trois formes de
radouh et des usines de réparation.
Il serait également construit un hôtel-
restaurant.
aiei
Décrets et Arrêtés
OU
Décret fixant le cadre du personnel des
douanes dans les établissements français
de l'Océanie.
Aux termes de ce décret., le service des doua-
nes dans les établissements français" de
l'Océanie est dirigé par un chef de service
servant au titre colonial, appartenant au ca-
dre supérieur et ayant le crade .d'inspecteur.
Le cadre du personnel de ce service, y com-
pris le chef de service, est llxé ainsi qu'il suit :
Cadre supérieur. - l. inspecteur au titre
colonial, chere service.
Cadre principal. (Service des bureaux.)
2 vévillcateurs ordinaires ou n. oints.
Cadre secondaire. .(Service cies brigades.)
1. brigadier ou sous-brigadier.
La - quotité du supplément colonial de ces
agents est déterminée par le règlement général
sur la solde et les allocations accessoires du
personnel colonial.
Sont et demeurent abrogées toutes disposa
lions contraires au présent décret,.
(.1. 0. du 4 septembre t'J1ô.)
us mues tiuotn sur rMiwnwe au Sun
Me-
M. de Alvear, Président de la République,
a reçu le prince MuraL, fi qui il a promis
son appui pour l'établissement de la ligne.
Latécoère de France en Amérique du Sud
AU CONGO BELGE
--n-
Le Ministre des Colonies Belge a sup-
rimé, depuis le 1er septembre 19îi5,le régirmr
des licences à l'importation au Congo
Belge.
La retraite
des magistrats coloniaux
A la suite de mon 'article 'd'hier,
fai été informé que plusieurs an-
ciens magistrats coloniaux avaient
songé à se pourvoir en Conseil d Etat contre
l'interprétation donnée à Farticle 94 de la loi
du 14 avril 1924 sur les pensions, par le rè-
glement d'administration publique du 2 sep-
tembre 1924.
Il est certain que le préjudice causé aux
seuls fonctionnaires de nos possessions d'ou-
tre-mer est très réel.
Prenons, par exemple, le cas 'd'un avocat
général en Indochine admis à la retraite
avant la loi de 1924, après 3 ans de grade,
et dont le décompte des services avait fixé
ceux-ci à 50 ans, bonifications coloniales
comprises. Son ancienlle. parité était de
10.000 francs. Elle a été pattée à 17.000
francs par le décret du Il août 1921 et le
décret du 14 mars 1925, qui prescrit la ri*
troactivitc, Va encore élevée à 21.000CfratËs
par assimilation aux magistrats métropoli-
tains.
Avec Vinterprétation de l'article 94 par le
règlement d'administration publique, la pen-
sion de cet ancien avocat général ressort à
16.480 francs, tandis que le texte même de
la loi du 14 avril 1924 devrait la faire liqui-
der à 17.500 francs, soit une différence de
1.020 francs intéressante à cause de l'éléva-
tion du coût de la vie.
Le règlement d'administration publique
étant l'œuvre dit Conseil d'Etat, il semble
que les pourvois qui seraient basés sur cette
fausse interprétation n'auraient guère de
chances d'être accueillis par la II autc Assem-
blée.
Les intéressés font donc appel à la seule
équité du ministre des Colonies pour porter
remède à la situation que j'ai signalée.
Il suffirait qu'un nouveau décret décide la
rétroactivité au 17 avril 1921 au lieu du II
aoat 1921 (à charge par les retraités de ver-
ser la retenue afférente à la différence entre
les deux parités).
Il faudrait également fixer 'à la même
date la rétroactivité prévue par l'article 2 du
décret du 14 mars 1925 pour le supplément
de 4.000 francs.
Le nombre des magistrats coloniaux qui
bénéficieraient de ces nouvelles dispositions
est assez restreint pour que le ministre des
Finances ne s'oppose à Vadoption des nou-
veaux textes.
L.-G. Thibault
-–
Le Sénégal de 1364 à 1925
-
lonie heureuse, il a une histoire et, qui plus
est, fort intéressante.
Premier fleuron du la couronne coloniale
de la France, puisque sa découverte qui
date do l;j(j..i est due à des murins dieppois,
le Sénégal ne possédait pas encore de mo-
nographie complète. C'est cette lacune que
vient de combler M. A. Sabatié, administra-
teur des Colonies, chef du bureau politique
du Gouvernement du Sénégal.
La conquête, qui ne fut pas toujours ai-
sée, et l'organisation politique et adminis-
trative ont été étudiées par M. Sabatié cons-
ciencieusement. Malgré la difficulté de ras-
sembler des documents dans des archives
souvent négligées et incomplètes, l'auteur de
cette brochure (1) a fait un travail qui riva-
liserait avec une thèse de doctorat.
La bibliographie que nous trouvons à la
page 399 énumère les documents consultés
par M. Sabatié, ils ne sont pas frès nom-
breux mais ils ont été pris aux bonnes sour-
ces : archives du commandant de la mari-
ne à Dakar, fort importantes, par* ce fait
que la plupart des gouverneurs furent au
début de l'occupation des officiers de ma-
rine : monographie des cercles du Sénégal,
les travaux dJAdam. de d'Anfreville de la
Salli', Georges Hardy (thèse de doctorat),
Monteilhet, de la Roncière, etc. C'est pour-
quoi surtout dans la partie historique de
l'ouvrage de M. Sabatié on trouve confirma-
tion des efforts de nos devanciers pour s'ins-
taller sur la Côte Occidentale d'Afrique.
Malgré les nombreux abandons aux An-
glais, puis les reprises de nos comptoirs
l'œuvre colonisatrice de la France a sur-
vécu et s'est imposée grflce à la ténacité et
souvent au courage des premiers colons, que
la métropole abandonna à plusieurs repri-
ses à leur pauvre sort. Il n'en est pas moins
vrai que c'est de la conquête et de l'orga-
nisation du Sénégal que l'influence de la
France gagna le Niger, le Tchad pour êtrd
définitivement établie par la jonction des
missions Fnurcau-Lmny, Gentil et Joaland
au centre même du continent africain. L'his-
toire du Sénégal ne peut donc que nous in-
téresser.
E. D.
Êpiddmies au Lagos
'La peste, la fifcvre- jaune et la. petite vé-
role viennent de faire de nombreuses victi-
mes dans cette possession anglaise. Grâce
aux -mesures énergiques prisés; ngt les auto-
rités et au dévouement du. corps médical,
ces épidémies sont maintenant terminées.
(1) Le Sénégal, par A. Sabatié; ndTfiinlstrnteTn'
des Colonies. Imprimerie du Gouvernement,
St-Louis (Sénégal).
A MADAGASCAR
ilie
Inauguration de la Collection
de Minéralogie du Service des Mines
M. le Gouverneur Général Olivier a récem.
ment visité la nouvelle collection minéralogique
du service des mines, installée dans le bâti-
ment aménagé sur l'emplacement précédem-
ment occupé par la Bibliothèque publique.
Reçu par M. Goursat, ingénieur du Corps
des Mines, chef du Service des Mines p. i.,
de Madagascar, pendant l'absence de M. Du-
mas, titulaire, actuellement en France, le
chef de la Colonie était accompagné de plu-
sieurs notabilités administratives et des repré-
sentants des corps constitués : Conseil d'Ad-
ministration, Chambre de Commerce, d'Indus-
trie et d'Agriculture, Chambre des Mines, etc.
Dans le nouvel agencement, un nombre
assez important de vitripes de formes diverses
et appropriées occupent le rez-de-chaussée et
le premier étage du bâtiment, et contiennent
des spécimens minéralogiques ; les uns, pro-
pres à Madagascar ce sont les plus nom-
breux les autres provenant de diverses ré-
gions extérieures.
Après avoir rendu hommage aux dives
Gouverneurs généraux qui se sont succédé à
la tête de la Colonie et ont permis au Service
des Mines d'acquérir un développement pro-
ressif dans son organisation, M. Goursat a
feit un exposé précis de la méthode de classe..
ment suivie par Mlle Brière, docteur ès scien-
ces, chargée du Laboratoire du Service des
Mines, à qui revient l'honneur de la présenta-
tion des milliers d'échantillons de la collection
dont s'agit.
A cette occasion, le Chef du Service des
Mines a rendu hommage aux recherches scien-
tifiques de M. le Professeur Lacroix, qui, non
seulement, a bien voulu faire de nombreuses
déterminations de minéraux, mais a enrichi la
collection de spécimens étrangers à Mada-
gascar.
M. Goursat a mis en relief la personnalité
de M. Dumas qui, au cours de ces trois der-
nières années, fut l'animateur du Service des
Mines, qu'il dirige avec une grande compé-
tence, aidé par des collaborateurs dévoués..
M, Coste, Directeur de la Chambre des
Mines, a exprimé toute la satisfaction éprou-
vée par son Rroupement à collaborer étroite-
ment avec le Service des Mines.
Grâce à cette collaboration, a-t-il ajouté,
à « la puissante impulsion qu'a su lui donner
CI le chef du service titulaire adouel, M. Du-
Il mas. secondé efficacement par M. Goursat
« et ses collaborateurs, l'industrie minière se
« développe de plus en plus. La propagande
« intelligente faite à l'étranger par ses soins,
« a, pourrions-nous ditfe, dépassé le but, puis-
« que nous sommes dans l'impossibilité abso-
<( lue de répondre à toutes les demandes de
« produits miniers qui affluent de toutes parts.?)
A cette occasion, M. Coste a fourni une
intéressante suggestion, qui n'a pas manqué
d'attirer l'attention du Chef de la Colonie.
C'est la transformation de la Chambre des
Mines, Institution privée, en organisme offi-
ciel, pouvant disposer de ressources financières
permanentes et suffisamment importantes pour
développer la propagande nécessaire à la pro-
duction et à l'exportation des produits miniers.
En quelques paroles, M. le Gouverneur
Général Olivier a fait connaître combien il lui
était agréable de venir inaugurer la nouvelle
installation des collections minéralogiques du
service des Mines.
Il a confirmé lui-même l'opinion exprimée
par les deux orateurs précédents, à l'égard d'un
savant distingué tel que M. Lacroix, à qui la
Colonie de Madagascar est redevable d'un
travail extrêmement important sur la minéra-
logie de Madagascar, véritable monument de
science et guide indispensable du prospecteur
et de l'exploitant minier.
Sous la direction éclairée de M. Dumas,
le Service des Mines a pris une importance
nouvelle. et ses collaborateurs lui ont apporté
un concours constant et très dévoué. M. Gour-
sat, qui assure actuellement l'intérim, a main-
tenu cette heureuse impulsion et son activité
se déploie dans les diverses branches du ser-
vice.
La participation des produits miniers aux
exportations est particulièrement intéressante et
le développement extraordinaire de certains
d'entre eux, tels que le graphite et le mica, est
une preuve indéniable de la richesse du sous-
sol malgache.
Répondant, ensuite, aux paroles de M.
Coste, en ce qui concerne l'institution d'une
Chambre des Mines possédant la personnalité
civile et des moyens financiers, le Gouverneur
Général a reconnu tout l'intérêt de la question.
Il se propose de l'examiner avec le plus grand
désir de la faire aboutir, dans un sens qui don-
nerait satisfaction aux exploitants miniers et
permettrait à ce nouvel organisme d'apporter
une aide active et efficace à l'industrie minière.
Le Gouverneur Général
visite la région du Lac Alaotra
Accompagné de MM. Lamarguerite, Di.
recteur du Contrôle Financier, Mouneyres, Di-
recteur des Travaux Publics. Jean Le franc,
Rédacteur au Temps, Bone, Directeur ad.
joint du Cabinet, et du Capitaine Lencement,
Officier d'Ordonnance, le Goivemeur Géné-
ra l vient de faire une tournée des plus intéres-
santes dans la région de Moraifionga et da lac
Alaotra. 1
t
Il a d'abord consacré une journée à la
visite des terrains de culture des féculeries du
Mangoro, de l'Usine de traitement du manioc,
des reboisements de la Compagnie Coloniale à
Betrafo.
A Moramanga, où un vin d'honneur était
offert par la population et les fonctionnaires
indigènes, leur délégué remercia M. Olivier
de sa venue et l' assura du dévouement et de la
fidélité des indigènes.
Le lendemain, le Gouverneur Général exa-
mina les travaux de la route d'Anosibe et se
rendit sur les peuplements de mimosas de la
Société des Tanins, où il fut reçu par M.
Martin,. puis à la scierie de M. Arsène Louys,
à Périnet. Il s'arrêta ensuite, au domaine de la
Grande Ile à AnalamaSaotra et, accompagné
par M. Louvel, Chef du Service des Forêts,
visita la stat'on forestière de la Colonie ainsi
que les coupes de bois et les travaux du che-
min de fer.
Le soir, un grand banquet réunissait dans le
Tranompokonolona de Moramanga, une cin-
quantaine de convives autour du Gouverneur
Général. A l'issue du repas, M. Sisteron,
Président de la Chambre Consultative de Mo-
ramanga remercia le Gouverneur Général de
tenir la promesse qu'il avait faite l'année pré-
cédente de revenir visiter la région. Il résuma
la situation présente et exprima les vœux de
la Colonisation, notamment en ce qui touche
aux grands travaux projetés.
Le Gouverneur Général indiqua que les pro-
jets de grands travaux avaient été expédiés au
Ministère, où ils devaient même se trouver à
l'heure actuelle. Il ajouta l"tb'iI comptait se
rendre en France, dès leur examen terminé,
pour s' occuper des voies et moyens de réali-
sation. Dès à présent, il tenait à déclarer qu'il
ne recourrait à l'emprunt qu'à la dernière ex-
trémité. en raison des charges écrasantes que
cette formule financière est de nature à faire
peser, à l'heure actuelle, sur un pays. Il esti-
mait. ainsi, d'ailleurs, que de nombreux bons
esprits parmi les colons, que Madagascar était
en état de supporter sur ses ressources normales
la charge financière des travaux. Il s'ensui-
- vrait - naturellement - une augmentation des char-
ges fiscales mais on poutrait ainsi éviter de pe-
ser trop lourdement sur l'avenir et même de le
compromettre.
Il termina en félicitant la colonisation locale
du travail réalisé et des Tésultats obtenus dans
cette région et en lui exprimant ses vœux de
succès et de foi dans l'avenir.
Le lendemain, le Gouverneur Général quit-
tait Moramanga pour se rendre à Anbatondra-
zaka. Il visitait, au passage, les exploitations
de MM. Decouzon et Etienne, et procédait à
la cérémonie de la pose de la première pierre
de la féculerie qu'un consortium installe à Am-
pangabe. Après un déjeuner à Ampaniatsara.
le Gouverneur Général arrivait à Andainao,
où il quittait la route pour prendre le train et
arriver à Ambatondrazaka, après s'être arrêté
à la rizerie de M. Pochard.
A chacune des gares, les populations voi-
sines s'étaient rassemblées pour le saluer.
Le chef de la Colonie est ensuite parti en
chemin de fer jusqu'à Andreba, et de là, en
automobile jusqu'à Imerimandroso. Il a visité
la ville, assisté au vin d'honneur offert par
la population indigène et s'est rendu au dé-
jeuner offert par M. Degusseau, fixé depuis
plus de 25 ans dans cette riche région. Le train
spécial s'arrêta à Ambohimanga pour visiter la
station d'agriculture et arriva à 18 heures à
Ambatondrazaka.
Le lendemain, le Gouverneur Général pré-
sida une séance de la Chambre Consultative où
les divers voeux de la colonisation du lac
Alaotra lui furent soumis. M. Olivier renou-
vela ses déclarations sur les grands travaux et
sur l'urgente nécessité de leur réalisation.
Dans le courant de l'après-midi, les enfants
d'Ambatondrazaka et des centres importants
du district défilèrent en chantant devant le
Gouverneur Général, et un grand kabary lon-
guement applaudi clôtura cette fête au cours
de laquelle, profitant de l'affluence énorme de
1:.,.,.. - 8. Il. 11 - -
la population, M. Ulivier remit a 1 ACI1'ntms-
trateur Monroux, victime d'un attentat récent,
la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Le soir, un grand banquet offert par la colo-
nisation de la région eut lieu dans la salle de
l'école.
Parti le samedi à 8 heures du matin d'Am-
batondrazaka, le Gouverneur Général rentrait
le soir à 6 heures à Tananarive, après avoir
intégralement rempli un programme des plus
chargés, mais qui lui a permis de visiter l'une
des régions les plus fertiles, les plus vivantes
et les plus actives de l'Ile.
Une manifestation anti-communiste à Oran
-0-0---
Hier, à Oran, le député communiste Do-
riof, arrivé lundi avec trois autres mili-
ta-nis, dont une femme, a été l'objct d'une
manifestation hostile, do la part de la foule
peu A peu amassée dans le quartier israé-
lile, oit. la présence de M. Doriot avait été
sianalâc.
La police dut intervenir à deux reprises
pour protéger le député et ses amis. Finale,
ment, elle les fil échapper dans un tnæi qui
se dirigea vers le village nègrn.
(Par dépêche.)
La guerre au Maroc
0-0-
LE HAUT COMMANDEMENT
Au Conseil des ministres
Le maréchal Lyautey retournera au:
Maroc le 12 septembre et reviendra en oc-
tobre renseigner le Gouvernement sur IA
situation résultant des opérations enga-
gées.
'Le Conseil des Ministres réuni hier ma-
tin en a ainsi décidé.
!Le maréchal Pétain a été désigné
comme chef unique et suprême des opéra-
tions militaires.
La mission qui incombe au Résident gé-
néral consiste à exercer avec la compé-
tence et l'autorité qu'on ne saurait lui dé-
nier, son action d'influence prompte et effi-
cace sur les tribus.
LES OPERATIONS MILITAIRES
L'offensive générale franco-espagnole se.
rait déclenchée. Le premier acte consistes
dans le bombardement de la côte au sud et
à l'est d'Alhuceinas qyi est en cours, de-
puis plus de 48 heures. On annonce à Tan-
ger qu'un débarquement serait en coura.
d'exécution.
Les prisonniers
Les français, les Sénégalais et les Algé-
riens laits prisonniers sur le front français
ont été conduits ù Ajdir, où ils sont sépa-
rés des prisonniers espagnols.
Les Sénégalais et autres indigènes sont
employés pour la construction des routes.
Quelques-uns des Algériens ont .été forcés
de servir dans l'urméc rifaine, apparem-
ment comme experts canonniers ou comme
téléphonistes.
Huit soldats blancs ont été tués dans le
bombardement d'Ajdir, parmi Lesquels un
Américain, quatre déserteurs de la légion
étrangère française et trois Allemands.
Cinq canons rifalns et quatre mitrailleuses
auraient été détruits. Les pertes rifaines
s'élèveraient à cinquante morts et trois
cents blessée.
Pour nos soldats
La souscription ouverte par le Comité
d'Entente des groupements nationaux de
muLiJIs, d'invalides, d'anciens combattants
et de victimes de la guerre, et le Comité
central de la Croix-Rouge française pour,
nos soldats du Maroc s'élève, au 1M sep-
tembre, au total de 1.637.405 fr. 55.
Les jeunes soldats
appartenant à des familles nombreuses
M. Jean Jadé, député du Finistère, vient
d'adresser au ministre de la Guerre une
demande d'interpellation » sur les raisons
qui motivent l'envoi au Maroc, par certains
régiments, de jeunes soldats appelés,appar-
tenant à des familles de six et dix enfants,
alors qu'il reste encore dans les dépôts des
mômes unités des militaires do la même
classe n'appartenant pas à des familles
nombreuses )J.
Qui sont ces étrangers?
Huit européens de nationalité inconnue
ont débarqué récemment sur la côte ri-
faine. Le vapeur qui les amena repartit
aussitôt qu'ils furent débarqués. On dit
qu'ils sonj, ou Anglais ou Allemands. Ils
étaient évidemment attendus, car Aibd-el«
Krim avait envoyé à leur rencontre dix ca-
valiers qui les escortèrent jusqu'à AjdJr.:
( CHEZ LES ESPAGNOLS
Dans la zone occidentale espagnole, les
Djelbalas et les Rifains se concentrent
près de Chechaouen. On prévoit une atta-
que imminente dirigée par le frère d'Abd.
el-Krim. Le dhef rifain a ordonné à toua
ses hommes de se cramponner sur le ter-
rain : celui qui abandonnera son poste
sera fusillé sur-le-champ.
EN SYRIE
Au sujet des événements de Syrie, la note
suivante a été communiquée :
n Le président du Conseil a exposé quelles
sont, en Syrie, les conditions dans lesquelles
doivent se poursuivre les efforts de pacifi-
cation. Le général Michaud rentre en Fran-
ce apporter au Gouvernement des renseigne-
ments sur la situation militaire de la Syrie ;
il est remplacé par le général Gamelin, qui
s'embarquera le 7 septembre il Marseille, »
Attaque druse
On signale que des villages du nord-
ouest du Hauran, dans les environs d-e Ku.
neitra, ont été attaqués par les Druses et
les Bédouins. Les agresseurs ont été re-
-poussés avec grand succès, grâce à l'assis-
tance française qui s'est produite en temps,
opportun.
- (Par dépêche.)
Un démenti
La présidence du Conseil dément formel-
lement l'information d'origine étrangère qui
annonçait, hier matin, la prise de Soueïda
par les Druses, à la suite d'un violent com.
bat. Un télégramme du général 8.arrail est
arrivé ce soir, mentionnant qu'une fusillade
s'est produite dans la région de Soucïda,
sans que ln situation en ail été modifiée.
Départ du général Gamelin
M. Painlevé a reçu hier le général Game..
lin dans l'après-midi.
Le nouveau commandant de nos forces cm
Syrie s'embarquera le 7 septembre à Maro
seille.
̃ V
Foire coloniale d'Anvers
ci
Cette importante manifestation commer.
ciale internationale s'ouvrira le 26 septem.
bre, elle durera jusqu'au 18 octobre.
On y verra fonctionner les divers organis-
mes créés pour l'organiation. et l'exploita-
tion des domaines coloniaux, importation,
exportation, marine, transports, oeuvres so.
ciales ou éducatives, art colonial.
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