Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 03 septembre 1925 03 septembre 1925
Description : 1925/09/03 (A26,N130). 1925/09/03 (A26,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396977x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VtNCT STXMSME ANNEE. - No 1:10
-------------_a
LE NUMBRO : 20 CENTIMES
- - -- - - - - - - - - - - - -
.lUl'DI OIH, .J SEPTEMBRE 1925
-
g? 4 s liil i
Les Annales Coloniales
1 --. d , t «
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIa PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE OU JOURNAL
La Annonces et Réclame» sont reçues aux Bureaux Jujêumal etian» le» Agence» de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédactioa et Admisiitralwi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- Téléphone : LOUTRE 19-37
Ub u 6 moia 8 mois
IBONII£ France et Colonies. 80 » 45 » 25 9
ov« illortr* 8' ( Btrange,., 120 D M i 35 9
On t'abonne dans toua les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
LE BOLCHEYISME ET L'EMPIRE BRITAIIIQDE
J'ai montré comment la Grande-Bretagne,
papce qu'elle est le plus grand Empire colo-
nial du monde, se sentait le plus directement
menacée par le bolchevisme, mais aussi com-
ment toutes les colonies de la vieille Ewope
étaient travaillées par le Gouvernement sovié-
tique. J'en ai tiré cette conclusion que le sort
du monde entier était en jeu quand se jouaient
les parties diplomatiques entre le Royaume
Ubi et les bolcheviks.
Bien que M. Rakowski eût déclaré qu'il ne
te sentait autorisé à donner aucun renseigne-
ment sur son entrevue avec M. Chamberlain,
il a cependant fait quelques confidences publi-
ques. C'est, d'ailleurs, un des procédés de la
diplomatie soviétique : elle affiche souvent un
culte particulier pour le parfait silence, et ré-
pand dans les journaux des exposés copieux :
« Il y a une crise, a affirmé M. Rokowski, elle
est même chronique. Nos opinions ne diffèrent
que sur les caractères et les causes de cette
crise. En Russie, il n' est pas un individu qui
ne désire des relations complètement normales
avec l'Angleterre, mais une fraction de l'opi-
nion anglaise braque constamment un pistolet
chargé contre l'Union SoviétiQue. Pour elle,
l'existence de l'Union est sans nul doute in-
compatible avec celle de la Grande Bretagne:
tout le danger est là ».
Comment s' exprime cette « fraction de l'o-
pinion anglaise n. je l'ai fait voir par de nom-
breux articles. Pour faire tomber des mains
anglaises le pistolet chargé, M. Rakowski a
rappelé qu'il apportait pour les industries bri-
tanniques des commandes dont la valeur attei-
gnait 15 millions de livres sterling. Sans dou-
te 'lit ait-il , ces commandes n' avaient « au-
cune signification politique », il y avait long-
temps qu'il en était question. Les industriels
anglais ont dû sourire ! Côté face, commandes;
daté pile, crédits. Le Daily New, organe des
radicaux, n'y va pas par quatre chemins :
« Tant que le bolchevisme cherchera à se ré-
pandre en tout temps et en tout lieu, sans sou-
ci des promesses données et des engagements
d'ordre international, les lois économiques les
plus élémentaires empêch eront la possibilité de
crédits, même à très court terme. » Crédit est
mort, et pour longtemps. Il revivra quand
l'haetilité du bolchevisme contre l'empire bri.
tamMaue aura cessé.
D'autres serrent la question commerciale de
plus près, et discutent les avantages des rela.
tions avec la Russie. I^ prennent les chiffres
de 1924. L' Angleterre a, cette année là, im-
porté des produits russes jusqu'à concurrence
d'une valeur de vingt millions de livres ster-
ling ; elle a exporté en Kussie pour 11 mil-
lidns de livres sterling e marchandises (sur ce
chiffre. les réexportations figurent pour 7 mil-
lions de livres sterling). Le solde créditeur de
la Russie s'élevait à 9 millions de livres ster-
ling : les bolcheviks ne les ont pas employés à
acheter des produits de la Grande Bretagne.
Wttnment donc justiher I appel du commandeur
Kenworthy demandant qu'on accordât à la
Russie soviétique des crédits à l' exportation ?
Qu'on examine, d'autre part, quelles sont
tas marchandises que la Russie exporte en
Grande. Bretagne ; des blés, dont la Russie ne
peut se démunir qu' en condamnant à la famine
et à la maladie un grand nombre de ses habi-
tants ; des bois, que l'on abat sans prudence
et
cultés économiques les plus pressantes, ce qui
s'appelle ruiner l' avenir pour se tirer d'affai-
re présentement ; des pétroles, dont le gouver-
nement soviétique dispose parce qu'il a dé-
pouillé les compagnies qui les exploitaient par-
mi lesquelles les sociétés britanniques étaient en
bonne place.
Un tel commerce ne saurait être développé,
encouragé, qu'au détriment des intérêts an-
glais, des intérêts russes, ajoutez des intérêts
européens. La Moring Post s'interroge sur
l'emploi des 9 millions de livres sterling que
la Russie a retirées de ces opérations commer-
ciales. et fait entendre qu'ils ont été consacrés
à redoubler la propagande bolcheviste. Or, quel
est le but de cette propagande ? De démolir
l'empire britannique. « La propagande est l'u.
nique article d'exportation important de la
Russie soviétique et, bien qu'il ne figure pas
dans les statistiques du Board of Trade, c'est
un article de consommation qui nous coûte
bien. cher. » L'humour ne perd jamais ses
droits, mais on sent bien que nous tournons
toujours autour du même problème, tel qu'il a
été posé avec énergie dans les journaux que
j'ai cités la dernière fois : l' organisation sovié-
tique a pour fin de détruire l'Empire britan.
nique ; 1 argent que l' Angleterre envoie là-bas,
elle l'envoie pour sa propre destruction.
Oui, mais nous avons vu que les libéraux
conseillaient la prudence, le sang-froid, la ré.
fléXion. Le danger c est que. rebutées par
l' Angleterre, la Russie et l' Allemagne, « les
deux pays mis hors la loi » se rejoignent défi-
uitivement. Cette peur est, pour les libéraux,
le commencement de la sagesse. Il faut voir la
place que tient dans les colonnes des journaux
anglais, tout ce qui touche aux relations de
l'Allemagne et de la Russie. Le moindre fait
est commenté, le moindre propos interprété, la
moindre hypothèse discutée.
Considérons, par exemple, les articles écrits
sur l'entrée de l' Allemagne dans la Société
des Nations. La question se présentait ainsi
Mx yeux de nos confrères anglais : la Ruule
soviétique maintiendra-t-ette ou fera-t-elle dis-
paraître ses objections à l'entrée de l' Allema.
pte clans l'assemblée ? Les conversations en-
gagées à ce propos entre M. Streseman, le
comte de Brockdorfl-Rantzau. Krestinakr.
ambassadeur de Russie à Berlin, et Litvow,
faisaient l'objet de la curiosité inquiète de nos
voisins. Etait-il vrai que l'Allemagne persua-
derait aux bolcheviks que le meilleur procédé
pour empêcher la formation d' un front unique
contre le communisme russe, était qu' elle ac-
ceptât un siège permanent au Conseil) Etait-il
exact que la Russie serait entraînée à suivre
son exemple et qu'à eux deux, les deux pays
mis hors la loi, pourraient former dans la So-
ciété des Nations, une ligue redoutable contre
la France et ses alliés du Continent? On dis-
sertait là-dessus avec passion, et le Daily Tele.
graph allait jusqu'à écrire que, si ce grou-
pement germano-soviétique se consfitluait au
sein de la Société des Nations, il y aurait des
cas importants où l'appui de l' Angleterre lui
serait assuré.
En juillet dernier, VEvening Standard se
faisait envoyer de Cologne une correspondance
où il était annoncé que les Allemands plaçaient
leurs plus grandes espérances dans le retour de
M. Trotski aux affaires. Pourquoi ? Parce
qu' alors l'avenir de l'Allemagne et celui de
l'Europe changeraient si l'influence de cet ami
de l'Allemagne l'emportait à Moscou. Sui-
vait un parallèle entre Lénine, grand idéaliste,
« slave dans toute l'acception du terme », « fa-
taliste qui se considérait comme l'instrument
d'une puissance supérieure » et Trotski, véri-
table homme d' affaires. Idéaliste, Lénine,
-- théoricien, doctrinaire, dont l'esprit se plaisait
au maniement des idées générales : Trotski
apparaît comme un homme pratique : c' est lui
qui serait capable d'exécuter le plan de l' élec-
trification de la Russie que Lénine avait con-
çu ! ptus de grandes cités tentaculaires, refuges
incléments des misères prolétariennes ; partout,
de petites agglomérations rurales demandant les
éléments principaux de leur existence aux ri-
ch esses du sol : idylle et électricité.
L'énergie serait empruntée aux sources hy-
drauliques, les centres ruraux seraient reliés en-
tre eux par des chemins de fer à voie étroite,
chaque ferme aurait son téléphone : idylle et
f - 1 « f i 1
conron mooeme, un plan de cet envergure,
qui donc sauf Trotski pourrait le réaliser t Il
lui suffirait de quatre ou cinq aip pour mener
l'affaire à son terme. Et alors, son autorité
devenant de jour en jour plus décisive, ce se-
rait en Russie « l'instrument de r Allemagne »
l'emportant sur ses rivaux, ce serait pour
r Allemagne « la conclusion d' une alliance »
qui la rendrait toute puissante.
Voilà ce qu' on lit dans les journaux anglais.
J'aurais pu citer cent autres iteuves de la pla-
ce que tiennent dans les préoccupations de nos
amis la question des rapports de la. Russie et
de l' Allemagne. Tels sont, pour ainsi parler,
les deux pôles entre lesquels oscille la poli-
tique extérieure de l' Angleterre en ce qui con-
cerne son attitude envers le bochevisme. Voilà
pourquoi à ceux qui parlent de rupture d'autres
répondent : prenez garde, votre empire colo-
nial a beau être menacé, il y a une menace
non moins dangereuse qui pèse sur notre con-
duite envers la Russie : qui prendrait la res-
ponsabilité de déterminer le bolchevisme à lier
son destin à celui de l' Allemagne, contre la
civilisation occidentale ? Et de cette situation
même, le bolchevisme tire plus de parti que de
ses prospectus industriels et commerciaux.
Mmoi'A Ponaf/aai
ar.HVtv a«v««»wv«|
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
l'itliitit entra le gomnnir Rithtri
I-e paquebot Pellerin-de-la- Touche, à bord
duquel, le 21 août, fut commis à Fort-de-F ran-
ce la tentative de meurtre sur l'ancien Gouver-
neur Richard, vient d' arriver au Havre. Le
capitaine Menestrel, qui commande le paque-
bot, a fait le récit suivant de l'attentat :
« La scène fut courte. Le meurtrier s'intro-
duisit à bord malgré un service d'onze sérieux
placé sous les ordres du commandant de gen-
darmerie. M. Richard recevait les personnalités
dans le salon. Il faisait face à la porte vitrée
derrière laquelle arriva "Mmdain des Etapes. Un
premier coup de feu fracassa la glace, puis
quatre autres halles partirent. M. Richard s'af-
faissa, atteint dans plusieurs parlies du corps.
« Le meurtrier, prolitant du désarroi momen-
tané, se sauva en courant, bousculant plusieurs
personnes, mais il fut arrêté à la coupée par un
timonier et un (maître d'équipage. Il ne lit au-
cune résistance.
« Pendant ce tcniips, plusieurs médecins pré-
sents s'empressèrent autour de M. Richard et le
tirent placer sur un brancard. »
Cabinet militaire
du gouverneur général de l'Indochine
Par décision ministérielle en date du 27
août 1925 :
M .le capitaine Schérer (Joseph),du dépôt
du 5.1e bataillon de chasseurs mitrailleurs
indigènes eoloniaux à Giromagny, a élé mis
li la disposition du gouverneur * général do
riridoehinc comme attaché à son cabin :t
militaire,
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Cofônies
qu'à la date du 2 septembre 1925 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 Ir. 50.
LA RETMirE
des maylsirais coloniaux
La nouvelle loi sur les pensions,
dans son article 94. se rapportant
à la situation des anciens retraités,
déclare : c Il sera procédé à la revision de
leur retraiteces, établi lors de la liquidation initiale et
sur la base des traitements et soldes affé-
rents, au jour de la promulgation de la pré-
sente loi, aux grades et emplois occupés PUI-
dant les trois dernières années de la car-
rière. m
Ce texte d'une clarté lumineuse a pour-
tant été l'objet d'une interprétation erronée
dans le décret du 24 septembre 1924 portant
règlement d'administration publiaite pour
Vexécution de loi!
En effet, l'article 54 du décret prescrit
que : « Pour la revision des pensions des
anciens fonctionnaires civils, le traitement
moyen sera établi d'après les émoluments qui
auraient été effectivement touchés par un
agent occupant les mêmes emplois et les m2-
mes classes pendant la période du 17 avril
1021 au 17 avril io2d. »
1 1 - -1 --
Le Règlement d'administration publique
ne pouvant modifier la loi, la discussion en-
gagée le 5 avril 1924 devant la Chambre des
Députés sur l'article 94, à la suite de son
maintien par le Sénat, apporte sur l'inter-
prétation contre laquelle protestent des ma-
gistrats coloniaux, un appoint décisif.
On est en droit d'affirmer après les décla-
rations faites à la Chambre des Députés par
le Rapporteur de la loi, que les termes du
Règlement d'administration publique ne peu-
vent aboutir à des conclusions contraires à la
loi!
Cette fausse interprétation de la loi cause
présentement un réel préjudice à d'atttiens
magistrats coloniaux retraités, notamment à
cause du décret du Il août 1921 qui, élevant
les parités d'office pour assimiler les magis-
trats coloniaux à leurs collègues de la métro-
pole, a omis de prononcer la rétroactivité au
illr juillet 1919 ainsi qu'il avait été fait pour
tes soiaes.
La loi du 30 rntril 1921 dans son article 57
a accordé aux magistrats métropolitains des
suppléments de traitement de 4.000 francs.
Or, le décret du 14 mars 1925 qui Précise les
conditions de retenue de pension des magis-
trats coloniaux, en assimilation complète
avec les magistrats métropolitains, déclare
que le nouveau texte aura son effet « à par-
tir du 11 août 1921 W.
Pourquoi?
la rétroactivité des suppléments pour les
coloniaux aussi bien que pour les métropoli-
tains est inscrite à l'article 4 de la loi du
14 avril 1924.
M. André liesse, Ministre des Colonies,
qui est un juriste éminent, ne saurait plus
longtemps laisser sacrifier les intérêts maté-
riels d'anciens magistrats retraités ayant pour-
suivi dans nos possessions d'outre-mer une
carrière longue et honorable.
L.-G. Thébault
L'AYIATIONCOLONIALE
---0-0--
Horaire de la ligne Casablanca-Dakar
A dattr du 5 septembre les jours de dé-
part sur la ligne de Lasabianca-uakar
auront les suivants :
1° De Casablanca pour Dakar : les same-
dis mutin de chaque semaine, en corrcs-
pondance avec l'avion quittant Toulouse !e
vendredi matin.
2° De Dakar : le mercredi matin de cha-
que semaine.
- En conséquence, il convient dorénavant
de posler à Paris, le courrier aérien à des-
tination de .Dakar et die l'Afrique OccidcII-
tiile Française, le jt-udi de chaque semaine
avant midi.
Le courrier ainsi déposé dans le bureau
de poste parviendra à Dakair le dimanche,
dans la tournée.
Ce nouvel horaire a l'avantage d'assurer
tant à l'aller qu'au retour, la correspon-
dance avec l'express Dakar-Bamako et per-
met, ainsi (l'aheminer en 5 ou 6 jours la
correspondance entre la France et le
Soudan.
U CfcRTBBRàPHlB COLOIULE M THMI
--04--
Le pape Pie XI vient de faire peindre sur
les murs du Vatican les plus grandes cartes
du monde, entr'autres la carte de la terre
au 3/500 millième qui couvre une superficie
de 84 mètres carrés. En face, se trouvent
des cartes de l'Indochine au 1/750 millième
et de l'Afrique septentrionale au 1/250 mil-
lième.
D'autres cartes ayant chacune 25 mètres
carrés représentent l'Afrique occidentale et
l'Afrique méridionale.
Ces travaux ont été exécutés le plus scien-
tifiquement possible sous la direction de M.
Marchetti-Selvazziani.
8.a –-
BLESSÉS DU MAROC
Le bateau-liApital Circassie, se rendant
Toulon avec 250 blessés du Maroc, a ren-
contre en mer une vioienic pourras pu;
nord-ouest qui a retardé son arrivée de
24 heures. Le commandant avait sagement
décidé de réduire sa vitesse, pour éviter un
surcroît de souffrances à ses douloureux
passagers,
EN LISANT L'OFFICIEL
0
L'UTILE DIPLOME
Le Journal officiel du i or septembre a publié
hier une « liste d'élèves de l'Ecole Nationale
des Langues orientales qui ont obtenu le di-
plôme d'élèves brevetés ».
Nous savons donc, de par l' arrêté de M. de
Monzie, que le diplôme est accordé aux élèves
dont les noms suivent :
MM. Attya Mohammed (arabe littêral) ;
lieninebarek Ahmed (berbère) ; Chambard
iHoger), (abyssin* arabe oriental, turc) ;
Chitnier (André-Guillaume), (arabe littéral,
arabe maglirébin) - Chimier (Armand-
Pierre), (arabe littéral, arabe maghrébin) ;
Cornu (Félix-Henri), (malgache) ; Ficatier
(Emile-Lucien), (malgache) ; Gateau (Fer-
nand-André), (arabe littéral, arabe maghré-
bin) ; Grivot (René-Henri-Max), (langues
soudanaises) ; Herscher-Genestre (Marcel-
Robcrt-Etienne), (malais) ; Jankelevitch
(Ernest-Léon), (chinois) ; Jaxel (Edouard-
Paul), (arabe littéral,, arabe maghrébin) ;
Joly (Marcel-Barthélemy), (arabe littéral.
arabe maghrébin) : Latournerie (Paul-
Georges), (arabe maghrébin) ; Léger
(Adrien-Emilc-Amédée), (langues soudanai-
ses) ; Le rat (Robert-Auguste-Pierre-Eu-
géne), (malgache) ; Mabille (Pierre-Char-
les-Daniel), (malgache) ; de Mari (Jules-
Pierre-Louis), (arabe littéral, arabe ma-
ghrébin) ; Métraux (Alfred), langues sou-
danaises) ; Mirabella (Gaëtan), (arabe litté-
ral, arabe maghrébin) ; Moulieras (Léo-
p"!d-Maut'icc-Abet\ (arabe maghrébine ;
Mus (Paul-Lucien-Joseph), (siamois) ; Ni-
colas (René-Emile-Jean), (siamois) ; Orru
(Hené-Jean\ (arabe littéral, arabe maghré-
bin) ; Pelletier (Jean-EdouaTtl-Pierre), (lan-
gues soudanaises) ; Perehereau (Emile-
Pierre-Louis-Eugène), (arabe oriental, per-
san. lurc) ; Pineau (Roger-RarthéTÊmy),
tlanlI(,H sondnnnises. malgache) ; Mlle
Pons (Georgctte-OIyinpe-Eulalie), (arabe lit-
téral) et M. Ponseel (Jules-Léonce-Daniel),
(langues soudanaises).
D'autres élèves ont reçu le diplôme de Japo-
nais, de Persan, de Roumain, de Polonais,
d' Arménien, de Serbo-Croate. En abordant
l'étude de ces langues, ils durent avoir, comme
on dit, (( une idée de derrière la tête », sinon
une vocation car, enhn, on n a pas la voca-
tion du Penan ou du Serbo-Croate. Mais c'est
leur affaire, qu'il faut les féliciter d'avoir menée
à bien et ce n' est pas celle d' un journal
colonial.
Les jeunes ens qui nous occupent sont ceux
qui peuvent aider à la prospérité de nos posses-
sions lointaines, laquelle dépend - ce n'est
pas M. Varenne qui nous démentira - d'une
bonne politique d' association pratiquée à
l'égard des indigènes.
Or, pour s'associer utilement, il faut bien se
connaître, et voilà que bon nombre de fonc-
tionnaires et de colons, débarquant à Marseille
ou à Bordeaux, n' ont pas de rictus assez scepti-
que ni de haussement d'épaules assez énergi-
que pour accentuer, devant le naïf idéaliste
métropolitain, l'affirmation : « Il est impossible
de pénétrer l'âme indigène. n
métropolitain, l'âme indigène. »
Eh bien, mais, l'étonnant serait que nous
l' eussions pénétrée, n'ayant pas en notre pos-
session - ou que si peu - cette clef : le lan-
gage par quoi elle s'exprime. Apprendre le
français au Berbère, au Sénégalais, à l' Anna-
mite, ne conduit pas du tout au même résultat
que d'apprendre, nous Français, le berbère, le
sénégalais ou l' annamite. Il arrive même une
chose assez bouffonne, qui est qu'à mesure que
nos administrés savent mieux notre langue, ils
conquièrent sur nous une supériorité sans contre-
partie, et tendent par là à échapper à notre in-
fluence. Lar Ils nous comprennent et nous ne
les comprenons pas. Laboureurs et porteurs,
marchands de babouches et chameliers, boys,
beps et racoleurs de fumeries, plantons çt sous-
fifres de bureaux, sont souvent capables de sai -
sir le sens de nos entretiens et ne nous disent,
en retour, que ce qu'ils veulent bien nous dire.
Oui, c'est au moins bouffon.
En vérité, rien n'est plus utile, pour une
grande puissance coloniale, que d'avoir le plus
grand nombre. possible de jeunes gens parlant
les diverses langues de son Empire. (Et, à ce
propos, on est tristement étonné de ne pas trou-
ver, dans la liste de l'Officiel, un seul diplômé
d'annamite.)
Pour ma part, il me semble que, fonction-
naire ou colon, j'aurais eu beau m'enfoncer au
plus profond des brousses, dormir et manger
sous la tente, dans le gourbi ou la canha, loin
des ports magnifiques, je me ferais l'effet, de-
vant l'indigène, faute de savoir sa langue,
d'être resté. au bout du quai.
R. de Laromiguière
Décrets et Arrêtés
OvO
Décret rendant applicable à l'année 1925 les
dispositions du décret du 6 mai 1922
fixant le montant du supplément tempo-
raire de solde alloué au personnel du che-
min de fer et du port de la Réunion pour
l'année 1921.
Décret approuvant une délibération du Con-
seil municipal du Marigot (Martinique)
tendant à donner à cette commune la dé-
nomination de « Fonds d'Or ».
Décret renouvelant pour une période de deux
années le mandat de M. Zir Naidou mem-
bre suppléant du Conseil privé des Eta-
blissements français dans l'Inde.
Les colonies à Imposition Inlernaliooale
des tris Décoratifs et Industriels Modernes
'* "'e
La participation de l'Afrique Èquatoriale Française
.,. .-–
Dans le pavillon de l'Afrique, aux côtés de
l'Afrique Occidentale, à droite de la porte
principale, figure la partie réservée à nos pos-
sessions de l'Afrique Equatoriale.
Au centre, un panneau allégorique : « Paci-
fication et Travail 1), peinture murale de M.
Domergue-Lagarde. Sur cette toile sont un peu
déformées par un art d'un modernisme exagéré
les différentes races, les animaux et les pro-
duits. Ils sont pourtant groupés assez harmo-
nieusement et avec beaucoup d'exactitude
quant au coloris.
Rappelons à ce sujet que le dessin et la
peinture ne sont pas ordinairement représentés,
car c'est sur les murs des cases indigènes et à
l'intérieur que les populations de l'Oubangui,
par exemple, dessinent et peignent les animaux:
buffle, antilope et les danses des autochtones,
d'ailleurs parfois avec assez de finesse et de
goût.
La sculpture, dans cette exposition, abonde
sous forme de statuettes, de fétiches, de mas-
ques de guerre ou de danse, soit dans des vi-
trines, soit sur le* murs. Les masques grossière-
ment sculptés et bariolés sont des caricatures
fort effrayantes avec une représentation de coif-
fures et de parures qui différencient les diverses
races. La plupart de ces masques sont en bois,
quelques-uns en cuivre. Citons spécialement le
Moungala, masque funéraire placé par les indi-
gènes sur le panier des crânes de leurs ancê-
tres, et qui fait partie de la collection de Mme
Vassal. s
En bois, avec bas-reliefs et appliques sculp-
-1 l. - _&
tees, nous avons remarque une caisseue a ait
nègre décoratif fort curieuse. Des statuettes en
bois clair sont intitulées: Berceuse, Sceur Rosa-
lie. Puis deux autres intitulées : Deux amis,
ressemblent plus à des singes qu'à des hom-
mes.
Tous ces faciès de noirs ont beaucoup du
genre simiesque, et les crânes des yakpas ou des
Langouassis de l'Oubangui ne diffèrent guère
de ceux des singes de cette région.
Les statuettes fétiches représentent de pré-
férence des femmes déformées, que ce soit au
Gabon ou dans l' Oubangui, ou des animaux
comme le caïman, le fourmilier ou l'éléphant.
C'est ainsi que quelques cannes de ptrade en
ébène sculpté doivent retenir l'attention,
La porte de la salle des bois exotiques est
d écorée de sculptures murales fort originales.
La sculpture en relief est agrémentée de cou-
leurs. Elle représente des scènes de la vie jour-
nalière : un enfant s' apprêtant à tuer un oiseau
avec un fusil de bois ; un autre enfant s amusant
avec un énorme oiseau blanc.
L'ivoire, un des produits les plus rémunéra-
teurs du pays, est présenté soit en statuettes
fétiches de dimensions moyennes plus fines que
les statuettes en bois (collections Vialle-Des-
camp et Vassal), soit en trompes de guerre
(escravelles ouvragées, ou escravelles sciées et
surmontées d'éléphants en file indienne. Porte-
bouquets, bracelets, bagues, pointes d'ivoire
jumelées et entremêlées constituent là un petit,
chef-d' œuvre.
La collection d'objets en ivoire de M. Char-
les M
des garnitures de toilette, de* colliers de fabri-.
cation française fort jolis. Un service à desserti
(fourchettes, cuillers et couteaux) dont les tnan-̃̃
ches en ivoire représentent les -- individus de la
caravane du Blanc rencontrant les guerriers eb
leurs captifs à Loango, appartenant à la collec-
tion de M. et Mme Paulwe est fort curieux.
Notons des bracelets de bras ou de cheville
et des colliers de bronze assez bien travaillés,
des poignées de sabres, des couteaux, des ra-
soirs indigènes, des épingles à cheveux. Com-
me au Niger, nous trouvons, là aussi, des figu-
rines d' animaux en bronze de la monnaie de
billon fondue figurant des girafes, des crapauds
et des tortues.
Aux bracelets d'ivoire, nous vovons incrus-
tés des poili de queue d'éléphant formant ainsi
des gris-gris recherchés.
Les instruments de musique du Congo sont
fort rudimentaires. Il n'y a guère que la Cora
à douze corder, la petite caisse sonore à la-
melles de cuivre ou de fer et les trompes en
ivoire ou en corne de rhinocéros.
Deux beaux tam-tams (tambourins) en bois
ouvragé appartenant à M. le Gouverneur Gé-
néral Antonetti sont fort curieux. Deux autres
de près de deux mètres de hauteur représentent
l'instrument le plus en usage chez les pagayeurs
ou les danseurs pour battre la cadence.
L'écaille figure aussi dans cette exposition
sous forme de deux plaquettes non ouvragées
par les indigènes.
Les armes des indigènes de l' A. E. F., sa-
gaies de combat ou de parades, sabres du
Tchad (touareg et haoussas) sont disposés
dans l'Exposition en panoplies sur les murs au-
tour de masques fétiches. 11 y a aussi quel ques
sagaies à longue et large lame pour la chasse à
l'éléphant-
Le service des bois coloniaux du Ministère
des Colonies a exposé dans une salle des échan-
tillons curieux des bois de l' A. E. F.
L'Okoumé uni et moucheté (le - bois du Ga-
bon par excellence), le corail, bois rouge, le
Zingana, le noyer Mayombe, le Bilinga, le
Mowingui, le Bubinga, telles sont les espèces
présentées en de beaux échantillons vernis.
La section de l' A. E. F., dans sa présen-
tation générale, fait honneur à ses organisateurs,
M. le Commissaire Camille Guy et M. Mira-
belle, qui ont su tirer le meilleur parti de l'em-
placement restreint consacré à notre Congo
français.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
M. l'amilln-ltenasm/, député, demande il M. le
Ministre des Financés s'il est toujours dans ses
intentions de supprimer la trésorerie d'Algérie
l't, dans le cas de VallirmiiUve, si les candidats
mutilés classés pour l'emploi de commisse tré-
sorerie de r>« classe et non encore nommés,
seront, pourvus d'un emploi équivalent, "dans
l'Administration des finances et lequel.
réponse. - La question n'a pas été mise a
l'étude ; tout au plus pourrait-il être effectué
des modifications dans l'organisation de la tré-
sorerie d'Alpévie et des compressions dans le
personnel, s'il y a lieu. En tout état de cause,
les candidats militaires classés seront nommés
commis de 5° classa au fur et à mesure des
vacances, selon la proportion légale.
M. liouveri, députa demande fi M. le \tinis.
Ivc I/<̃> lsoldats de la classe 1925, affectés h des régi-
inents de tirailleurs algériens, seront dirigés
sur le Maroc.
/(,4/1011.'11", -- 1. Lf's jeunes soldats ao lfi dnsse
lO0.') qui appartiennent fi des régiments de
liraiiUMirs algériens déjà partis au Maroc, re-
ioimlont leur corps il une énoque qui n'est
pas encore lixée, mais vraisemblablement dans
le courant, du mois de septembre 1025. Ceux
oui appartiennent ù des corps dirigés sur ie
Maroc ¡'J. partir dit 1" août 1925 suivent leur
corps.
M. Drssein, Ikpllt0, demnntl" à I. le nni.isti\>
il*1* (titi
dent l'examen du règlement d'administration
publiqlle qlli dnil déterminer les détails d ap-
(lt3 lit
l'.ftH sur le régime des retraites..
Hcnonttr - l.e projet de règlement d nrtmi-
nislration publique fixant le régime «les pen-
sions des fonctionnaires et agents ll'ilmlair('s
de. la caisse des retraites de l'Algérie, a dl)
èliv soumis aux délibérations du < oniite d exé-
cution de la réforme des pensions, l.e texte île
,e règlement est maintenant, en ln possession
du ministre de. l'Intérieur, a qui il appartient
de le iran-niettre, pour avis, au Conseil d htat.
Le martciunyauiey a Paris
M..1 use pli C.oillaux, ministre des Finan-
ces 'a reçu hic.' matin, !e maréchal l.yau-
tey qui l'a entretenu de la. situation linaii-
i-iètv du Maroc.
Dans la soirée, le maréchal a été reçu
par M. Pairilevé, président du Conseil.
Aucune cMinniunication n'a été faite .'i ta
suite de ces entretiens.
EN SYRIE
M. lUuidopli, consul «les Kbits-Unis a Da-
mas, arrive uvant-liu-r à M iiseillc sur le
paquebot Cordillère, a déclaré qu'actuelle-
ment la situation est a peu près rétablie ou
IL- lit
menacée, lîeyroulh est également très
online, les renforts i[iii ne cessent de dé-
barquer permettront sous peu de rétablir
l'urdre dans le pays.
Résumé des événements
D'après les nouvelles parvenues hier de^
Syrie au ministère des Affaires étrangères,
il semble bien, ooiuirnio que les seules infor-
mations d!ojmé<'s 'S temps derniers par la
pivsse français'* '•̃ urespoiidaienl ii la
réalité.
Les dranv.'iques événonîcnts tte Syrie
peuvent se résumer ainsi : 1° la surprise-
dont a clé vict.iiue la colonne Normand,
foi te de l.» hommes : l'attaque et la des-
truction du convoi de. la colonne Miohaud,
fort'' de hommes, et la dift'u i!:e retraite
clé celle.-cl ; 3° le raid du août en diret>-
t.ion île Hamas, t.-i it par I.ÔiH) Dr uses quii.
furent dispensés par les spahis et l'avia-
tion.
Quant à la garnison de Soueïda, elle est.
toujours assiégée par les rebelles, mais,
nos foĩc.es ̃tiennent toute la voie ferrée et
les renforts arrivent et se e(>in 1 nlrent. en
vue dvs opérations qui seront, déclenchées
nu moment o| port un.
Départ du général Game lin
Le général lianieliu est nuinmo comman-
dant. :l s troupes du Levant et adjoint au
généra! liant coininissoire de la. Hépubl/quo
français" on Syrie, comniond'oiit, en chef.
Le généra! (iamelin exeiv.Mr, auprès du
général Sa.rrail les fonctionsgénéral Naulin remplissait auprès du géné-
ral W'eygand. c.e posle était d'ailleurs
demeuré vae.-uit. ; 1.1 moment, d** la 110mm.t.-
tion 'hl eY-iii'l'il
<
AIT MHAN
Le Conseil représentatif du Liban a voté,
<"1 l'unanimité, à l'occasion de l'anniversaire
d'% 1:1 proclamation do l'indépendance du
Liban, une motion d'admiiatii n ,ï l'armé#*
française et cVallaebrment à ta puissance
mandat rioc.
-------------_a
LE NUMBRO : 20 CENTIMES
- - -- - - - - - - - - - - - -
.lUl'DI OIH, .J SEPTEMBRE 1925
-
g? 4 s liil i
Les Annales Coloniales
1 --. d , t «
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIa PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE OU JOURNAL
La Annonces et Réclame» sont reçues aux Bureaux Jujêumal etian» le» Agence» de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédactioa et Admisiitralwi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- Téléphone : LOUTRE 19-37
Ub u 6 moia 8 mois
IBONII£ France et Colonies. 80 » 45 » 25 9
ov« illortr* 8' ( Btrange,., 120 D M i 35 9
On t'abonne dans toua les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
LE BOLCHEYISME ET L'EMPIRE BRITAIIIQDE
J'ai montré comment la Grande-Bretagne,
papce qu'elle est le plus grand Empire colo-
nial du monde, se sentait le plus directement
menacée par le bolchevisme, mais aussi com-
ment toutes les colonies de la vieille Ewope
étaient travaillées par le Gouvernement sovié-
tique. J'en ai tiré cette conclusion que le sort
du monde entier était en jeu quand se jouaient
les parties diplomatiques entre le Royaume
Ubi et les bolcheviks.
Bien que M. Rakowski eût déclaré qu'il ne
te sentait autorisé à donner aucun renseigne-
ment sur son entrevue avec M. Chamberlain,
il a cependant fait quelques confidences publi-
ques. C'est, d'ailleurs, un des procédés de la
diplomatie soviétique : elle affiche souvent un
culte particulier pour le parfait silence, et ré-
pand dans les journaux des exposés copieux :
« Il y a une crise, a affirmé M. Rokowski, elle
est même chronique. Nos opinions ne diffèrent
que sur les caractères et les causes de cette
crise. En Russie, il n' est pas un individu qui
ne désire des relations complètement normales
avec l'Angleterre, mais une fraction de l'opi-
nion anglaise braque constamment un pistolet
chargé contre l'Union SoviétiQue. Pour elle,
l'existence de l'Union est sans nul doute in-
compatible avec celle de la Grande Bretagne:
tout le danger est là ».
Comment s' exprime cette « fraction de l'o-
pinion anglaise n. je l'ai fait voir par de nom-
breux articles. Pour faire tomber des mains
anglaises le pistolet chargé, M. Rakowski a
rappelé qu'il apportait pour les industries bri-
tanniques des commandes dont la valeur attei-
gnait 15 millions de livres sterling. Sans dou-
te 'lit ait-il , ces commandes n' avaient « au-
cune signification politique », il y avait long-
temps qu'il en était question. Les industriels
anglais ont dû sourire ! Côté face, commandes;
daté pile, crédits. Le Daily New, organe des
radicaux, n'y va pas par quatre chemins :
« Tant que le bolchevisme cherchera à se ré-
pandre en tout temps et en tout lieu, sans sou-
ci des promesses données et des engagements
d'ordre international, les lois économiques les
plus élémentaires empêch eront la possibilité de
crédits, même à très court terme. » Crédit est
mort, et pour longtemps. Il revivra quand
l'haetilité du bolchevisme contre l'empire bri.
tamMaue aura cessé.
D'autres serrent la question commerciale de
plus près, et discutent les avantages des rela.
tions avec la Russie. I^ prennent les chiffres
de 1924. L' Angleterre a, cette année là, im-
porté des produits russes jusqu'à concurrence
d'une valeur de vingt millions de livres ster-
ling ; elle a exporté en Kussie pour 11 mil-
lidns de livres sterling e marchandises (sur ce
chiffre. les réexportations figurent pour 7 mil-
lions de livres sterling). Le solde créditeur de
la Russie s'élevait à 9 millions de livres ster-
ling : les bolcheviks ne les ont pas employés à
acheter des produits de la Grande Bretagne.
Wttnment donc justiher I appel du commandeur
Kenworthy demandant qu'on accordât à la
Russie soviétique des crédits à l' exportation ?
Qu'on examine, d'autre part, quelles sont
tas marchandises que la Russie exporte en
Grande. Bretagne ; des blés, dont la Russie ne
peut se démunir qu' en condamnant à la famine
et à la maladie un grand nombre de ses habi-
tants ; des bois, que l'on abat sans prudence
et
cultés économiques les plus pressantes, ce qui
s'appelle ruiner l' avenir pour se tirer d'affai-
re présentement ; des pétroles, dont le gouver-
nement soviétique dispose parce qu'il a dé-
pouillé les compagnies qui les exploitaient par-
mi lesquelles les sociétés britanniques étaient en
bonne place.
Un tel commerce ne saurait être développé,
encouragé, qu'au détriment des intérêts an-
glais, des intérêts russes, ajoutez des intérêts
européens. La Moring Post s'interroge sur
l'emploi des 9 millions de livres sterling que
la Russie a retirées de ces opérations commer-
ciales. et fait entendre qu'ils ont été consacrés
à redoubler la propagande bolcheviste. Or, quel
est le but de cette propagande ? De démolir
l'empire britannique. « La propagande est l'u.
nique article d'exportation important de la
Russie soviétique et, bien qu'il ne figure pas
dans les statistiques du Board of Trade, c'est
un article de consommation qui nous coûte
bien. cher. » L'humour ne perd jamais ses
droits, mais on sent bien que nous tournons
toujours autour du même problème, tel qu'il a
été posé avec énergie dans les journaux que
j'ai cités la dernière fois : l' organisation sovié-
tique a pour fin de détruire l'Empire britan.
nique ; 1 argent que l' Angleterre envoie là-bas,
elle l'envoie pour sa propre destruction.
Oui, mais nous avons vu que les libéraux
conseillaient la prudence, le sang-froid, la ré.
fléXion. Le danger c est que. rebutées par
l' Angleterre, la Russie et l' Allemagne, « les
deux pays mis hors la loi » se rejoignent défi-
uitivement. Cette peur est, pour les libéraux,
le commencement de la sagesse. Il faut voir la
place que tient dans les colonnes des journaux
anglais, tout ce qui touche aux relations de
l'Allemagne et de la Russie. Le moindre fait
est commenté, le moindre propos interprété, la
moindre hypothèse discutée.
Considérons, par exemple, les articles écrits
sur l'entrée de l' Allemagne dans la Société
des Nations. La question se présentait ainsi
Mx yeux de nos confrères anglais : la Ruule
soviétique maintiendra-t-ette ou fera-t-elle dis-
paraître ses objections à l'entrée de l' Allema.
pte clans l'assemblée ? Les conversations en-
gagées à ce propos entre M. Streseman, le
comte de Brockdorfl-Rantzau. Krestinakr.
ambassadeur de Russie à Berlin, et Litvow,
faisaient l'objet de la curiosité inquiète de nos
voisins. Etait-il vrai que l'Allemagne persua-
derait aux bolcheviks que le meilleur procédé
pour empêcher la formation d' un front unique
contre le communisme russe, était qu' elle ac-
ceptât un siège permanent au Conseil) Etait-il
exact que la Russie serait entraînée à suivre
son exemple et qu'à eux deux, les deux pays
mis hors la loi, pourraient former dans la So-
ciété des Nations, une ligue redoutable contre
la France et ses alliés du Continent? On dis-
sertait là-dessus avec passion, et le Daily Tele.
graph allait jusqu'à écrire que, si ce grou-
pement germano-soviétique se consfitluait au
sein de la Société des Nations, il y aurait des
cas importants où l'appui de l' Angleterre lui
serait assuré.
En juillet dernier, VEvening Standard se
faisait envoyer de Cologne une correspondance
où il était annoncé que les Allemands plaçaient
leurs plus grandes espérances dans le retour de
M. Trotski aux affaires. Pourquoi ? Parce
qu' alors l'avenir de l'Allemagne et celui de
l'Europe changeraient si l'influence de cet ami
de l'Allemagne l'emportait à Moscou. Sui-
vait un parallèle entre Lénine, grand idéaliste,
« slave dans toute l'acception du terme », « fa-
taliste qui se considérait comme l'instrument
d'une puissance supérieure » et Trotski, véri-
table homme d' affaires. Idéaliste, Lénine,
-- théoricien, doctrinaire, dont l'esprit se plaisait
au maniement des idées générales : Trotski
apparaît comme un homme pratique : c' est lui
qui serait capable d'exécuter le plan de l' élec-
trification de la Russie que Lénine avait con-
çu ! ptus de grandes cités tentaculaires, refuges
incléments des misères prolétariennes ; partout,
de petites agglomérations rurales demandant les
éléments principaux de leur existence aux ri-
ch esses du sol : idylle et électricité.
L'énergie serait empruntée aux sources hy-
drauliques, les centres ruraux seraient reliés en-
tre eux par des chemins de fer à voie étroite,
chaque ferme aurait son téléphone : idylle et
f - 1 « f i 1
conron mooeme, un plan de cet envergure,
qui donc sauf Trotski pourrait le réaliser t Il
lui suffirait de quatre ou cinq aip pour mener
l'affaire à son terme. Et alors, son autorité
devenant de jour en jour plus décisive, ce se-
rait en Russie « l'instrument de r Allemagne »
l'emportant sur ses rivaux, ce serait pour
r Allemagne « la conclusion d' une alliance »
qui la rendrait toute puissante.
Voilà ce qu' on lit dans les journaux anglais.
J'aurais pu citer cent autres iteuves de la pla-
ce que tiennent dans les préoccupations de nos
amis la question des rapports de la. Russie et
de l' Allemagne. Tels sont, pour ainsi parler,
les deux pôles entre lesquels oscille la poli-
tique extérieure de l' Angleterre en ce qui con-
cerne son attitude envers le bochevisme. Voilà
pourquoi à ceux qui parlent de rupture d'autres
répondent : prenez garde, votre empire colo-
nial a beau être menacé, il y a une menace
non moins dangereuse qui pèse sur notre con-
duite envers la Russie : qui prendrait la res-
ponsabilité de déterminer le bolchevisme à lier
son destin à celui de l' Allemagne, contre la
civilisation occidentale ? Et de cette situation
même, le bolchevisme tire plus de parti que de
ses prospectus industriels et commerciaux.
Mmoi'A Ponaf/aai
ar.HVtv a«v««»wv«|
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
l'itliitit entra le gomnnir Rithtri
I-e paquebot Pellerin-de-la- Touche, à bord
duquel, le 21 août, fut commis à Fort-de-F ran-
ce la tentative de meurtre sur l'ancien Gouver-
neur Richard, vient d' arriver au Havre. Le
capitaine Menestrel, qui commande le paque-
bot, a fait le récit suivant de l'attentat :
« La scène fut courte. Le meurtrier s'intro-
duisit à bord malgré un service d'onze sérieux
placé sous les ordres du commandant de gen-
darmerie. M. Richard recevait les personnalités
dans le salon. Il faisait face à la porte vitrée
derrière laquelle arriva "Mmdain des Etapes. Un
premier coup de feu fracassa la glace, puis
quatre autres halles partirent. M. Richard s'af-
faissa, atteint dans plusieurs parlies du corps.
« Le meurtrier, prolitant du désarroi momen-
tané, se sauva en courant, bousculant plusieurs
personnes, mais il fut arrêté à la coupée par un
timonier et un (maître d'équipage. Il ne lit au-
cune résistance.
« Pendant ce tcniips, plusieurs médecins pré-
sents s'empressèrent autour de M. Richard et le
tirent placer sur un brancard. »
Cabinet militaire
du gouverneur général de l'Indochine
Par décision ministérielle en date du 27
août 1925 :
M .le capitaine Schérer (Joseph),du dépôt
du 5.1e bataillon de chasseurs mitrailleurs
indigènes eoloniaux à Giromagny, a élé mis
li la disposition du gouverneur * général do
riridoehinc comme attaché à son cabin :t
militaire,
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Cofônies
qu'à la date du 2 septembre 1925 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 Ir. 50.
LA RETMirE
des maylsirais coloniaux
La nouvelle loi sur les pensions,
dans son article 94. se rapportant
à la situation des anciens retraités,
déclare : c Il sera procédé à la revision de
leur retraite
sur la base des traitements et soldes affé-
rents, au jour de la promulgation de la pré-
sente loi, aux grades et emplois occupés PUI-
dant les trois dernières années de la car-
rière. m
Ce texte d'une clarté lumineuse a pour-
tant été l'objet d'une interprétation erronée
dans le décret du 24 septembre 1924 portant
règlement d'administration publiaite pour
Vexécution de loi!
En effet, l'article 54 du décret prescrit
que : « Pour la revision des pensions des
anciens fonctionnaires civils, le traitement
moyen sera établi d'après les émoluments qui
auraient été effectivement touchés par un
agent occupant les mêmes emplois et les m2-
mes classes pendant la période du 17 avril
1021 au 17 avril io2d. »
1 1 - -1 --
Le Règlement d'administration publique
ne pouvant modifier la loi, la discussion en-
gagée le 5 avril 1924 devant la Chambre des
Députés sur l'article 94, à la suite de son
maintien par le Sénat, apporte sur l'inter-
prétation contre laquelle protestent des ma-
gistrats coloniaux, un appoint décisif.
On est en droit d'affirmer après les décla-
rations faites à la Chambre des Députés par
le Rapporteur de la loi, que les termes du
Règlement d'administration publique ne peu-
vent aboutir à des conclusions contraires à la
loi!
Cette fausse interprétation de la loi cause
présentement un réel préjudice à d'atttiens
magistrats coloniaux retraités, notamment à
cause du décret du Il août 1921 qui, élevant
les parités d'office pour assimiler les magis-
trats coloniaux à leurs collègues de la métro-
pole, a omis de prononcer la rétroactivité au
illr juillet 1919 ainsi qu'il avait été fait pour
tes soiaes.
La loi du 30 rntril 1921 dans son article 57
a accordé aux magistrats métropolitains des
suppléments de traitement de 4.000 francs.
Or, le décret du 14 mars 1925 qui Précise les
conditions de retenue de pension des magis-
trats coloniaux, en assimilation complète
avec les magistrats métropolitains, déclare
que le nouveau texte aura son effet « à par-
tir du 11 août 1921 W.
Pourquoi?
la rétroactivité des suppléments pour les
coloniaux aussi bien que pour les métropoli-
tains est inscrite à l'article 4 de la loi du
14 avril 1924.
M. André liesse, Ministre des Colonies,
qui est un juriste éminent, ne saurait plus
longtemps laisser sacrifier les intérêts maté-
riels d'anciens magistrats retraités ayant pour-
suivi dans nos possessions d'outre-mer une
carrière longue et honorable.
L.-G. Thébault
L'AYIATIONCOLONIALE
---0-0--
Horaire de la ligne Casablanca-Dakar
A dattr du 5 septembre les jours de dé-
part sur la ligne de Lasabianca-uakar
auront les suivants :
1° De Casablanca pour Dakar : les same-
dis mutin de chaque semaine, en corrcs-
pondance avec l'avion quittant Toulouse !e
vendredi matin.
2° De Dakar : le mercredi matin de cha-
que semaine.
- En conséquence, il convient dorénavant
de posler à Paris, le courrier aérien à des-
tination de .Dakar et die l'Afrique OccidcII-
tiile Française, le jt-udi de chaque semaine
avant midi.
Le courrier ainsi déposé dans le bureau
de poste parviendra à Dakair le dimanche,
dans la tournée.
Ce nouvel horaire a l'avantage d'assurer
tant à l'aller qu'au retour, la correspon-
dance avec l'express Dakar-Bamako et per-
met, ainsi (l'aheminer en 5 ou 6 jours la
correspondance entre la France et le
Soudan.
U CfcRTBBRàPHlB COLOIULE M THMI
--04--
Le pape Pie XI vient de faire peindre sur
les murs du Vatican les plus grandes cartes
du monde, entr'autres la carte de la terre
au 3/500 millième qui couvre une superficie
de 84 mètres carrés. En face, se trouvent
des cartes de l'Indochine au 1/750 millième
et de l'Afrique septentrionale au 1/250 mil-
lième.
D'autres cartes ayant chacune 25 mètres
carrés représentent l'Afrique occidentale et
l'Afrique méridionale.
Ces travaux ont été exécutés le plus scien-
tifiquement possible sous la direction de M.
Marchetti-Selvazziani.
8.a –-
BLESSÉS DU MAROC
Le bateau-liApital Circassie, se rendant
Toulon avec 250 blessés du Maroc, a ren-
contre en mer une vioienic pourras pu;
nord-ouest qui a retardé son arrivée de
24 heures. Le commandant avait sagement
décidé de réduire sa vitesse, pour éviter un
surcroît de souffrances à ses douloureux
passagers,
EN LISANT L'OFFICIEL
0
L'UTILE DIPLOME
Le Journal officiel du i or septembre a publié
hier une « liste d'élèves de l'Ecole Nationale
des Langues orientales qui ont obtenu le di-
plôme d'élèves brevetés ».
Nous savons donc, de par l' arrêté de M. de
Monzie, que le diplôme est accordé aux élèves
dont les noms suivent :
MM. Attya Mohammed (arabe littêral) ;
lieninebarek Ahmed (berbère) ; Chambard
iHoger), (abyssin* arabe oriental, turc) ;
Chitnier (André-Guillaume), (arabe littéral,
arabe maglirébin) - Chimier (Armand-
Pierre), (arabe littéral, arabe maghrébin) ;
Cornu (Félix-Henri), (malgache) ; Ficatier
(Emile-Lucien), (malgache) ; Gateau (Fer-
nand-André), (arabe littéral, arabe maghré-
bin) ; Grivot (René-Henri-Max), (langues
soudanaises) ; Herscher-Genestre (Marcel-
Robcrt-Etienne), (malais) ; Jankelevitch
(Ernest-Léon), (chinois) ; Jaxel (Edouard-
Paul), (arabe littéral,, arabe maghrébin) ;
Joly (Marcel-Barthélemy), (arabe littéral.
arabe maghrébin) : Latournerie (Paul-
Georges), (arabe maghrébin) ; Léger
(Adrien-Emilc-Amédée), (langues soudanai-
ses) ; Le rat (Robert-Auguste-Pierre-Eu-
géne), (malgache) ; Mabille (Pierre-Char-
les-Daniel), (malgache) ; de Mari (Jules-
Pierre-Louis), (arabe littéral, arabe ma-
ghrébin) ; Métraux (Alfred), langues sou-
danaises) ; Mirabella (Gaëtan), (arabe litté-
ral, arabe maghrébin) ; Moulieras (Léo-
p"!d-Maut'icc-Abet\ (arabe maghrébine ;
Mus (Paul-Lucien-Joseph), (siamois) ; Ni-
colas (René-Emile-Jean), (siamois) ; Orru
(Hené-Jean\ (arabe littéral, arabe maghré-
bin) ; Pelletier (Jean-EdouaTtl-Pierre), (lan-
gues soudanaises) ; Perehereau (Emile-
Pierre-Louis-Eugène), (arabe oriental, per-
san. lurc) ; Pineau (Roger-RarthéTÊmy),
tlanlI(,H sondnnnises. malgache) ; Mlle
Pons (Georgctte-OIyinpe-Eulalie), (arabe lit-
téral) et M. Ponseel (Jules-Léonce-Daniel),
(langues soudanaises).
D'autres élèves ont reçu le diplôme de Japo-
nais, de Persan, de Roumain, de Polonais,
d' Arménien, de Serbo-Croate. En abordant
l'étude de ces langues, ils durent avoir, comme
on dit, (( une idée de derrière la tête », sinon
une vocation car, enhn, on n a pas la voca-
tion du Penan ou du Serbo-Croate. Mais c'est
leur affaire, qu'il faut les féliciter d'avoir menée
à bien et ce n' est pas celle d' un journal
colonial.
Les jeunes ens qui nous occupent sont ceux
qui peuvent aider à la prospérité de nos posses-
sions lointaines, laquelle dépend - ce n'est
pas M. Varenne qui nous démentira - d'une
bonne politique d' association pratiquée à
l'égard des indigènes.
Or, pour s'associer utilement, il faut bien se
connaître, et voilà que bon nombre de fonc-
tionnaires et de colons, débarquant à Marseille
ou à Bordeaux, n' ont pas de rictus assez scepti-
que ni de haussement d'épaules assez énergi-
que pour accentuer, devant le naïf idéaliste
métropolitain, l'affirmation : « Il est impossible
de pénétrer l'âme indigène. n
métropolitain, l'âme indigène. »
Eh bien, mais, l'étonnant serait que nous
l' eussions pénétrée, n'ayant pas en notre pos-
session - ou que si peu - cette clef : le lan-
gage par quoi elle s'exprime. Apprendre le
français au Berbère, au Sénégalais, à l' Anna-
mite, ne conduit pas du tout au même résultat
que d'apprendre, nous Français, le berbère, le
sénégalais ou l' annamite. Il arrive même une
chose assez bouffonne, qui est qu'à mesure que
nos administrés savent mieux notre langue, ils
conquièrent sur nous une supériorité sans contre-
partie, et tendent par là à échapper à notre in-
fluence. Lar Ils nous comprennent et nous ne
les comprenons pas. Laboureurs et porteurs,
marchands de babouches et chameliers, boys,
beps et racoleurs de fumeries, plantons çt sous-
fifres de bureaux, sont souvent capables de sai -
sir le sens de nos entretiens et ne nous disent,
en retour, que ce qu'ils veulent bien nous dire.
Oui, c'est au moins bouffon.
En vérité, rien n'est plus utile, pour une
grande puissance coloniale, que d'avoir le plus
grand nombre. possible de jeunes gens parlant
les diverses langues de son Empire. (Et, à ce
propos, on est tristement étonné de ne pas trou-
ver, dans la liste de l'Officiel, un seul diplômé
d'annamite.)
Pour ma part, il me semble que, fonction-
naire ou colon, j'aurais eu beau m'enfoncer au
plus profond des brousses, dormir et manger
sous la tente, dans le gourbi ou la canha, loin
des ports magnifiques, je me ferais l'effet, de-
vant l'indigène, faute de savoir sa langue,
d'être resté. au bout du quai.
R. de Laromiguière
Décrets et Arrêtés
OvO
Décret rendant applicable à l'année 1925 les
dispositions du décret du 6 mai 1922
fixant le montant du supplément tempo-
raire de solde alloué au personnel du che-
min de fer et du port de la Réunion pour
l'année 1921.
Décret approuvant une délibération du Con-
seil municipal du Marigot (Martinique)
tendant à donner à cette commune la dé-
nomination de « Fonds d'Or ».
Décret renouvelant pour une période de deux
années le mandat de M. Zir Naidou mem-
bre suppléant du Conseil privé des Eta-
blissements français dans l'Inde.
Les colonies à Imposition Inlernaliooale
des tris Décoratifs et Industriels Modernes
'* "'e
La participation de l'Afrique Èquatoriale Française
.,. .-–
Dans le pavillon de l'Afrique, aux côtés de
l'Afrique Occidentale, à droite de la porte
principale, figure la partie réservée à nos pos-
sessions de l'Afrique Equatoriale.
Au centre, un panneau allégorique : « Paci-
fication et Travail 1), peinture murale de M.
Domergue-Lagarde. Sur cette toile sont un peu
déformées par un art d'un modernisme exagéré
les différentes races, les animaux et les pro-
duits. Ils sont pourtant groupés assez harmo-
nieusement et avec beaucoup d'exactitude
quant au coloris.
Rappelons à ce sujet que le dessin et la
peinture ne sont pas ordinairement représentés,
car c'est sur les murs des cases indigènes et à
l'intérieur que les populations de l'Oubangui,
par exemple, dessinent et peignent les animaux:
buffle, antilope et les danses des autochtones,
d'ailleurs parfois avec assez de finesse et de
goût.
La sculpture, dans cette exposition, abonde
sous forme de statuettes, de fétiches, de mas-
ques de guerre ou de danse, soit dans des vi-
trines, soit sur le* murs. Les masques grossière-
ment sculptés et bariolés sont des caricatures
fort effrayantes avec une représentation de coif-
fures et de parures qui différencient les diverses
races. La plupart de ces masques sont en bois,
quelques-uns en cuivre. Citons spécialement le
Moungala, masque funéraire placé par les indi-
gènes sur le panier des crânes de leurs ancê-
tres, et qui fait partie de la collection de Mme
Vassal. s
En bois, avec bas-reliefs et appliques sculp-
-1 l. - _&
tees, nous avons remarque une caisseue a ait
nègre décoratif fort curieuse. Des statuettes en
bois clair sont intitulées: Berceuse, Sceur Rosa-
lie. Puis deux autres intitulées : Deux amis,
ressemblent plus à des singes qu'à des hom-
mes.
Tous ces faciès de noirs ont beaucoup du
genre simiesque, et les crânes des yakpas ou des
Langouassis de l'Oubangui ne diffèrent guère
de ceux des singes de cette région.
Les statuettes fétiches représentent de pré-
férence des femmes déformées, que ce soit au
Gabon ou dans l' Oubangui, ou des animaux
comme le caïman, le fourmilier ou l'éléphant.
C'est ainsi que quelques cannes de ptrade en
ébène sculpté doivent retenir l'attention,
La porte de la salle des bois exotiques est
d écorée de sculptures murales fort originales.
La sculpture en relief est agrémentée de cou-
leurs. Elle représente des scènes de la vie jour-
nalière : un enfant s' apprêtant à tuer un oiseau
avec un fusil de bois ; un autre enfant s amusant
avec un énorme oiseau blanc.
L'ivoire, un des produits les plus rémunéra-
teurs du pays, est présenté soit en statuettes
fétiches de dimensions moyennes plus fines que
les statuettes en bois (collections Vialle-Des-
camp et Vassal), soit en trompes de guerre
(escravelles ouvragées, ou escravelles sciées et
surmontées d'éléphants en file indienne. Porte-
bouquets, bracelets, bagues, pointes d'ivoire
jumelées et entremêlées constituent là un petit,
chef-d' œuvre.
La collection d'objets en ivoire de M. Char-
les M
des garnitures de toilette, de* colliers de fabri-.
cation française fort jolis. Un service à desserti
(fourchettes, cuillers et couteaux) dont les tnan-̃̃
ches en ivoire représentent les -- individus de la
caravane du Blanc rencontrant les guerriers eb
leurs captifs à Loango, appartenant à la collec-
tion de M. et Mme Paulwe est fort curieux.
Notons des bracelets de bras ou de cheville
et des colliers de bronze assez bien travaillés,
des poignées de sabres, des couteaux, des ra-
soirs indigènes, des épingles à cheveux. Com-
me au Niger, nous trouvons, là aussi, des figu-
rines d' animaux en bronze de la monnaie de
billon fondue figurant des girafes, des crapauds
et des tortues.
Aux bracelets d'ivoire, nous vovons incrus-
tés des poili de queue d'éléphant formant ainsi
des gris-gris recherchés.
Les instruments de musique du Congo sont
fort rudimentaires. Il n'y a guère que la Cora
à douze corder, la petite caisse sonore à la-
melles de cuivre ou de fer et les trompes en
ivoire ou en corne de rhinocéros.
Deux beaux tam-tams (tambourins) en bois
ouvragé appartenant à M. le Gouverneur Gé-
néral Antonetti sont fort curieux. Deux autres
de près de deux mètres de hauteur représentent
l'instrument le plus en usage chez les pagayeurs
ou les danseurs pour battre la cadence.
L'écaille figure aussi dans cette exposition
sous forme de deux plaquettes non ouvragées
par les indigènes.
Les armes des indigènes de l' A. E. F., sa-
gaies de combat ou de parades, sabres du
Tchad (touareg et haoussas) sont disposés
dans l'Exposition en panoplies sur les murs au-
tour de masques fétiches. 11 y a aussi quel ques
sagaies à longue et large lame pour la chasse à
l'éléphant-
Le service des bois coloniaux du Ministère
des Colonies a exposé dans une salle des échan-
tillons curieux des bois de l' A. E. F.
L'Okoumé uni et moucheté (le - bois du Ga-
bon par excellence), le corail, bois rouge, le
Zingana, le noyer Mayombe, le Bilinga, le
Mowingui, le Bubinga, telles sont les espèces
présentées en de beaux échantillons vernis.
La section de l' A. E. F., dans sa présen-
tation générale, fait honneur à ses organisateurs,
M. le Commissaire Camille Guy et M. Mira-
belle, qui ont su tirer le meilleur parti de l'em-
placement restreint consacré à notre Congo
français.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
M. l'amilln-ltenasm/, député, demande il M. le
Ministre des Financés s'il est toujours dans ses
intentions de supprimer la trésorerie d'Algérie
l't, dans le cas de VallirmiiUve, si les candidats
mutilés classés pour l'emploi de commisse tré-
sorerie de r>« classe et non encore nommés,
seront, pourvus d'un emploi équivalent, "dans
l'Administration des finances et lequel.
réponse. - La question n'a pas été mise a
l'étude ; tout au plus pourrait-il être effectué
des modifications dans l'organisation de la tré-
sorerie d'Alpévie et des compressions dans le
personnel, s'il y a lieu. En tout état de cause,
les candidats militaires classés seront nommés
commis de 5° classa au fur et à mesure des
vacances, selon la proportion légale.
M. liouveri, députa demande fi M. le \tinis.
Ivc I/<̃> lsoldats de la classe 1925, affectés h des régi-
inents de tirailleurs algériens, seront dirigés
sur le Maroc.
/(,4/1011.'11", -- 1. Lf's jeunes soldats ao lfi dnsse
lO0.') qui appartiennent fi des régiments de
liraiiUMirs algériens déjà partis au Maroc, re-
ioimlont leur corps il une énoque qui n'est
pas encore lixée, mais vraisemblablement dans
le courant, du mois de septembre 1025. Ceux
oui appartiennent ù des corps dirigés sur ie
Maroc ¡'J. partir dit 1" août 1925 suivent leur
corps.
M. Drssein, Ikpllt0, demnntl" à I. le nni.isti\>
il*1* (titi
dent l'examen du règlement d'administration
publiqlle qlli dnil déterminer les détails d ap-
(lt3 lit
l'.ftH sur le régime des retraites..
Hcnonttr - l.e projet de règlement d nrtmi-
nislration publique fixant le régime «les pen-
sions des fonctionnaires et agents ll'ilmlair('s
de. la caisse des retraites de l'Algérie, a dl)
èliv soumis aux délibérations du < oniite d exé-
cution de la réforme des pensions, l.e texte île
,e règlement est maintenant, en ln possession
du ministre de. l'Intérieur, a qui il appartient
de le iran-niettre, pour avis, au Conseil d htat.
Le martciunyauiey a Paris
M..1 use pli C.oillaux, ministre des Finan-
ces 'a reçu hic.' matin, !e maréchal l.yau-
tey qui l'a entretenu de la. situation linaii-
i-iètv du Maroc.
Dans la soirée, le maréchal a été reçu
par M. Pairilevé, président du Conseil.
Aucune cMinniunication n'a été faite .'i ta
suite de ces entretiens.
EN SYRIE
M. lUuidopli, consul «les Kbits-Unis a Da-
mas, arrive uvant-liu-r à M iiseillc sur le
paquebot Cordillère, a déclaré qu'actuelle-
ment la situation est a peu près rétablie ou
IL- lit
menacée, lîeyroulh est également très
online, les renforts i[iii ne cessent de dé-
barquer permettront sous peu de rétablir
l'urdre dans le pays.
Résumé des événements
D'après les nouvelles parvenues hier de^
Syrie au ministère des Affaires étrangères,
il semble bien, ooiuirnio que les seules infor-
mations d!ojmé<'s 'S temps derniers par la
pivsse français'* '•̃ urespoiidaienl ii la
réalité.
Les dranv.'iques événonîcnts tte Syrie
peuvent se résumer ainsi : 1° la surprise-
dont a clé vict.iiue la colonne Normand,
foi te de l.» hommes : l'attaque et la des-
truction du convoi de. la colonne Miohaud,
fort'' de hommes, et la dift'u i!:e retraite
clé celle.-cl ; 3° le raid du août en diret>-
t.ion île Hamas, t.-i it par I.ÔiH) Dr uses quii.
furent dispensés par les spahis et l'avia-
tion.
Quant à la garnison de Soueïda, elle est.
toujours assiégée par les rebelles, mais,
nos foĩc.es ̃tiennent toute la voie ferrée et
les renforts arrivent et se e(>in 1 nlrent. en
vue dvs opérations qui seront, déclenchées
nu moment o| port un.
Départ du général Game lin
Le général lianieliu est nuinmo comman-
dant. :l s troupes du Levant et adjoint au
généra! liant coininissoire de la. Hépubl/quo
français" on Syrie, comniond'oiit, en chef.
Le généra! (iamelin exeiv.Mr, auprès du
général Sa.rrail les fonctions
ral W'eygand. c.e posle était d'ailleurs
demeuré vae.-uit. ; 1.1 moment, d** la 110mm.t.-
tion 'hl eY-iii'l'il
<
AIT MHAN
Le Conseil représentatif du Liban a voté,
<"1 l'unanimité, à l'occasion de l'anniversaire
d'% 1:1 proclamation do l'indépendance du
Liban, une motion d'admiiatii n ,ï l'armé#*
française et cVallaebrment à ta puissance
mandat rioc.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.91%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.91%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396977x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396977x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396977x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396977x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396977x
Facebook
Twitter