Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1925 01 septembre 1925
Description : 1925/09/01 (A26,N129). 1925/09/01 (A26,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396976h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
I
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 129 LE NUMERO : 20 CENTIMES - MARDI SOIR, 1" SEPTEMBRE 1925 -
- - -
1 1 a
Les Annales Coloniales
; JOURNAL QUOTIDIEN -
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La colonisation en Algérie
Il
Les caractéristiques du Décret du 9 septem-
bre 1914 dont je parlais hier sont :
A. Maintien prolongé du colon sur la
concession. t
10 Les colons souvent se sont montrés trop
enclins - sitôt que la réglementation les y
autorisait - à abandonner leur exploitation ;
les uns parce que leurs efforts ne leur avaient
pas procuré les résultats attendus, pour recher-
cher une situation meilleure.
Les autres, à cause même de leur succès,
pour se rapprocher des villes où l'existence est
plus facile et plus luxueuse.
C'est pourquoi la durée de la résidence obli-
gatoire a été estimée insuffisante pour peupler
le pays d'éléments fixes et permanents. Le
délai de dix années a donc été porté à vingt
ans, lesquels sont réduits à quinze ans, si des
amél iorations et des constructions importantes
ont été effectuées par le concessionnaire.
2° Est fixée aussi à vingt années au lieu de
âix,.Ia période pendant laquelle la vente est
interdite à d'autres que des Français.
Et cette interdiction s'étend aux locations
avec promesse de vente.
Toutes ces prescriptions afin d'éviter que la
propriété de colonisation ne retombe trop rapi -
ment aux mains des indigènes au plus grand
détriment de la production générale et de l'in-
fluence française.
B. - Pour empêcher la spéculation :
1 ° Suppression de la substitution.
L'acquéreur n'a plus comme auparavant la
faculté de se substituer une famille de même
origine que lui pour remplir l'obligation de
résidence.
Cette pratique avait donné lieu à de graves
abus.
Le premier et le plus fâcheux était un acca-
parement tout à fait en opposition avec l'esprit
de la loi.
- En principe, chaque propriété devait amener
une famille différente. Or, il arrivait fréquem-
ment qu'un concessionnaire faisait acheter plu-
sieurs lots par des prête-noms, et leur substi-
tuait ensuite des familles métropolitaines qui
n'étaient en réalité que des ouvriers agricoles.
Le spéculateur prenait les précautions utiles
pour conserver sous sa matlrise les proprié-
taires apparents, et dès que la chose était léga-
lement possible, il se faisait consentir des pro-
messes de vente qui venaient à exécution à
l'expiration de l'époque d'interdiction prévue
par les règlements.
Par ce système aussi de substitution, l' ac-
quéreur plaçait une famille d'ouvriers sur la
propriété, jusqu'au jour où il pouvait aliéner
cette propriété et réaliser ainsi le bénéfice que
le renchérissement des termes lui assurait nor-
maternent.
De toutes façons, le but de la loi n'était
pas rempli, une nouvelle famille française
n'était pas venue se fixer définitivement dans
la colonie.
2° Modification des dispositions réservant à
facquéreur, en cas de déchéance, le prix de
reoente aux enchères, défalcation faite des
sommes dues à des créanciers pour améliora-
tions, et au Domaine sur le prix de la vente
résolue.
Désormais le solde disponible reviendra à
l'Etat.
Ceci pour empêcher de mauvais colons de
se soustraire volontairement à leurs obligations
et provoquer eux-mêmes la revente qui suivra
là déchéance, en escomptant une plus-value
que rendent certains les travaux effectués dans
la même région par les autres propriétaires de
la collectivité (adduction d'eau, assainissement,
etc.: etc.).
30 L'Administration s'est même réservé le
droit, au cas de déchéance, de reprendre les
terres en remboursant à l'acquéreur déchu la
portion du prix par lui versée et le montant
des améliorations.
C. - Part plus large aux Algériens dans la
répartition des lots vendus ou concédés.
Auparavant les deux tiers des concessions
ou des ventes étaient réservés aux immigrants
métropolitains.
Ceux-ci sont devenus moins nombreux de-
puis la guerre.
Et puis, « il se trouve sur place un élément
« colonisateur précieux, déjà acclimaté, rompu
« aux méthodes de culture du pays, qu'il est
« de toute nécessité d'utiliser pour le peuple-
« ment et la mise en valeur du sol. Ce sont
« les fils de colons élevés à la dure école de
« l'agriculture algérienne, possédant le plus
« souvent un petit capital qu'ils désirent faire
--- « fructifier et prêts à poursuivre -- avec l'ardeur
« d'une race jeune, active et robuste, 1 oeuvre
« entreprise par leurs parents, à laquelle ils
« ont, dès leur jeune âge, collaboré ».
(Rapport de M. le Gouvemeur Général
Steeg au ministre de l'Intérieur, pour lui pro-
poser le nouveau décret.) -
On ne saurait mieux dire.
Or, à l'heure actuelle, non seulement cette
réserve d'énergie surabondante n'est point uti-
lisée, mais encore elle déborde au dehors et
risque d'être perdue pour la France.
Les fils de colons ne pouvant vivre sur la
propriété paternelle trop exiguë, ni acquérir
des terres de colonisation, s'expatrient, vont en
Tunisie, au Maroc, et, ce qui est plus grave,
jusqu'en Amérique, au Canada, chercher le
moyen qui leur est refusé dans notre colonie de
fonder un nouveau foyer.
Le Décret de 1924 restreint à 50 les lots
réservés aux immigrants, l'autre moitié étant
attribuable à des Algériens.
Il faut exprimer le regret que des avantages
spéciaux ne soient pas accordés également :
1° aux chefs de familles nombreuses (l'obliga-
tion pour l'acquéreur ou le concessionnaire
d'être marié ou veuf avec un enfant ne rem-
place pas la préférence dont devraient jouir les
pères de plusieurs enfants) ;
20 Aux anciens combattants et aux mutilés.
Le représentant du Gouverneur, au cours des
travaux préparatoires, a bien affirmé que ces
éléments de sélection ne seraient pas négligés,
mais dans les ventes aux enchères, la sollici-
tude administrative peut suppléer aux lacunes
de la loi.
D. - L'Administration a fait des réserves
à signaler :
10 Elle conserve la faculté d'admettre au
bénéfice des terres de colonisation des Français,
qui, sans être d'origine européenne ou des Eu-
ropéens nationalisés, jouissent de leurs droits
civils et sont titulaires d'un diplôme délivré par
l'une ou l'autre des principales écoles d' agri -
culture de France ou d'Algérie.
Les bénéficiaires de cette prescription géné-
reuse sont les indigènes musulmans et les Israé-
lites algériens ; ces derniers revendiquent de-
puis longtemps leur assimilation aux Français
algériens. Ils ont ainsi satisfaction dans une
large mesure ;
L Ues terres de colonisation peuvent être
attribuées à des sociétés françaises ou à des
particuliers français, pour la création de vil-
lages, et il est admis que le peuplement sera
composé de 1/2 seulement d'immigrants métro-
politains au lieu des 2/3 exigés précédemment:
3° Des ventes de gré à gré sont autorisées
pour les lots destinés à des établissements in-
dustriels, pour les lots à bâtir dans les villages
de colonisation, et pour les immeubles ruraux
dans les régions non encore colonisées, à tout
acquéreur jouissant de ses droits cioils, donc,
contrairement aux règles antérieures, à un indi-
gène ou à un étranger.
E. - Enfin, il est permis de donner aux
indigènes des concessions gratuites ne dépassant
pas 200 hectares, à titre de récompense pour
des services exceptionnels.
Telle est dans ses grandes lignes la législa-
tion nouvelle. Il faut espérer qu'elle sera le
point de départ d'un nouvel essor pour la colo-
nisation ; des millions d'hectares demeurent im-
productifs ou ne produisent point d'une façon
rationnelle. Ils pourraient cependant fournir à
la métropole des ressources d'alimentation
extrêmement utiles, le blé, notamment, dont
elle va chercher à l'étranger le complément
indispensable à ses besoins (15 à 20 millions
d'hectolitres par an).
Ces terres immenses inutilisées, c'est le de-
voir de la France de les livrer à la culture.
Il ne s' agit certes nullement d'en dépossé-
der les indigènes par la force, mais les tribus,
c est indiscutable, sont impuissantes, collecti-
vement, à mettre en valeur des territoires con-
sidérables dont le Senatus Consulte de 1863
leur a reconnu imprudemment la propriété.
Les Djemaat El Felha (Sociétés coopératives
de production indigène), quels que soient les
résultats féconds qu'elles font espérer, ne pour-
- ront résoudre - le problème.
Il faut de toute nécessité achever les opéra-
tions du Senatus Consulte de 1863, établir par-
tout et définitivement la propriété privée, en
laissant aux collectivités, comme communaux,
toutes les surfaces dont elles ont réellement
besoin pour les usages communs (les pacages
par exemple) et en dégageant, par contre, les
terrains en excédent qu'il sera possible, chaque
individualité ayant été suffisamment pourvue,
J'acheter pour créer de nouveaux centres.
Il conviendra, à cet effet, d'instituer au plus
tôt cette caisse spéciale de Colonisation récla-
mée depuis si longtemps par tous ceux qui ont
le souci de la progression nécessaire et sans
arrêt du peuplement français sur le sol algé-
rien.
Car ce peuplement, seul - et cela est vrai
pour l'ensemble de notre empire nord-africain
-- en assurant notre suprématie de façon défi-
nitive, pourra permettre l'utilisation complète
des richesses du sol et le plein développement
économique du pays.
Roux-Freissineng,
Député d'Oran, Vice-président de la
Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et Protectorats.
Chinois indésirables
Les Gouvernements des Colonies voisines
redoublent de vigilance à l'égard des Chinois
indésirables. Ils les laissent bien partir, mais
font tout pour empêcher leur retour. Avec no-
tre habituelle générosité, nous laissons ader et
vienir les Célestes, pourvu qu'ils aient un pas-
seport en règle.
Récemment, neuf Chinois ne remplissant pas
cette condition élémentaire pour pouvoir débar-
quer à Haïphong, se sont vu refuser l'autori-
sation de descendre à terre, et le capitaine du
navire a été prié de les remmener. Peut-être
ont-ils pu descendre à Pakhoi ou à Hoihao ?
Dans le cas contraire, ils retourneront à Hong-
kong où ils ont embarqué sans passeport. Force
sera bien aux autorités anglaises qui ont voulu
s'en débarrasser de les reprendre.
La queslion le la Mme
A MADAGASCAR
0-0-
Chaque jour, elle fait l'objet des
préoccupations des commerçants,
- des colons - et - des - Pouvoirs - publics.
Les solutions proposées dans le cadre de la
colonie semblent ne pouvoir être que des pal-
liatifs à une situation qui ne comporte guère
de remèdes définitifs. La faible densité de
la population indigène est un fait indéniable
pour la Grande Ile qui, sur un territoire vaste
comme la France, la Belgique et la floZ-
lande, ne compte guère plus d'un demi-mil-
lion d'adultes aptes au travail.
Aujourd'hui, après 25 ans, l'opinion du
général Galliéni, dès 1896, reste vraie : « La
« faible densité de la population de la Gran-
« de-Ile, son naturel apathique, ses besoins
« limités ne permettent pas de compter sur
« l'offre spontanée pour assurer à nos entre-
« prises commerciales, industrielles et agri-
« coles les bras nécessaires. » Paroles d'une
clairvoyance extraordinaire lorsque Von songe
que le grand administrateur qui la prononçait
était installé dans Vile depuis moins d'un an.
Quelles sont les solutions à apporter aux
termes de cet angoissant problème1
En France, toutes les Personnalités colo-
niales ne cessent dans leurs discours ou leurs
écrits de déclarer « qu'il faut inculquer aux
« indigènes la saine doctrine du travail; que
« le travail est un honneur et une nécessité ;
a que nul ne peut se soustraire à ses lois »,
etc. Un colonial ne saurait s'y tromper. Ces
affirmatiolls sont faites pour le lecteur ou
l'auditeur français ou européen. Elles ne
font pas avancer d'un pas la solution prati-
que.
Dans la Grande lie, un moyen fut toujours
préconisé : lutter contre la dépopulation. Or,
il ne sert de rien de le dissimuler. La lutte
entreprise dans ce but par l'assistance médi-
cale n'a guère donné de résultats. On incri-
mine le personnel médical insuffisant, le
manque de médicaments, etc. Nous voyons
la question sous un autre angle : le budget
de. VA. M. I. reste compris dans les possi-
bilités financières de la Grande Ile. Il est
alimenté par une taxe spéciale qui, de 0 fr. 50
en 1900, a été portée par augmentations suc-
cessives à 7 francs, et sera sans doute encore
relevée en 1926. Certes, des améliorations de
ce servicè restent possibles. Elles n'apporte-
ront pas la solution de la question même à
lointaine échéance, car les besoins en main-
d'œuvre grandiront de plus en plus, au fur
et à mesure du développement économique de
l'Ile.
Comment lutter contre Vapathie naturelle
et la force d'inertie de l'indigène t Qui pour,
rait soutenir qu'en France, la seule notion
du devoir incite les gens au travail t Si notre
vieille civilisation nous permet cette concep-
tion, convenons aussi que le désir de bien
vivre, de jouir d'une existence confortable
et de l'assurer à notre famille entre pour
quelque chose, on pourrait dire beaucoup,
dans notre activité ; ce motif est ignoré de
l'indigène.
Reste pour lui les besoins à 'satisfaire et
l'appât du gain. Les besoins se sont accrus,
mais parallèlement, le salaire de l'indigène
dans toutes les branches de l'industrie et du
commerce s'est fortement élevé, surtout de-
puis la guerre : le riz, le manioc, le raphia,
la cire, les peaux, les produits de l'élevage
ont atteint des prix fabuleux, et l'indigène
s'est vu très avantagé Par cette élévation.
Que propose-t-on contre cet état de choses?
L'augmentation des impôts. Soit : le budget
de la colonie en bénéficiera, mais l'indigène
s'acquittera aussi facilement sans amener un
travailleur de plus sur les chantiers publics
ou privés.
La chasse aux vagabonds peut aussi être
une excellente mesure au point de vue de la
sécurité 'sans être une solution même par.
tielle à la crise de main-d'œuvre.
Reste l'obligation au travail! Le Parle-
ment, pour des raisons politiques, n'entrera
jamais dans cette voie.
Comme moyens efficaces en vue de solu-
tionner ce problème de la main-d'œuvre, il
reste l'introduction de la machine et l'immi-
gration. Je les examinerai dans un prochain
article.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
-–
Le marechaupuley a paris
Le Résident Général au Maroc a eu hier
un entretien de deux heures avec M. Pain-
levé qu'il a mis au courant de la situation
au Maroc.
-610
Syndicalistes tunisiens
---(H)--
M. Georges Bonnet, sous-secrétaire à la
présidence du Conseil a reçu hier une dé-
légation syndicaliste tunisienne, venue en
France pour demander l'application dans
notre protectorat africain de la loi de 18H
sur les syndicats.
oue»
ExroAUTion DES mz B IBBOCHIHE
Du 1er janvier au 30 juin 1925, il a été ex-
porté par Haïphong sur la France 2.101.508
kilogs de riz blanc; 162.000 kilos de brisu-
res; 400 kilos de paddy; sur Hongkong
22.046.396 kilos de riz blanc; 228.160 kilos
de brisures; sur le Japon, 199.164 kilos de
riz blanc ; 250.000 kilos de riz cargo.
Les colonies à rEtposilion Inlernalionale
nos Arts Dúcoralifs et Influslriels modernes
a *'
La participation de r Afrique Occidentale Française
004*
il
La plupart des objets exposés dans le Pa-
villon de l'Attique sont des oeuvres conçues
uniquement par les yeux et les cerveaux des
indigènes. C'est la formule que s'est ingénié
à appliquer M. le Commissaire, M. Guy,
Gouverneur honoraire des Colonies, qui egt
assisté par M. Paradis, sous-directeur hono-
raire au Ministère des Colonies et secondé par
les directeurs des Agences économiques d'Afri-
que.
Le Sénégal nous montre toute une collection
de bijoux en filigranes d'or et d'argent (ba-
gues, bracelets, pendentifs) qui dénotent une
grande minutie d'exécution - des tissus (pa-
gnes, boubous, écharpes) constitués par des
bandes tissées de 15 à 20 centimètres de lar-
geur assemblées - des objets teints à l'indigo
provenant de Guinée - des poteries modelées
à la main sans le secours d'aucun moule ni
d'aucun instrument et cuites ensuite sans four
sous des herbes choisies qui leur donnent un
aspect brillant - des objets de vannerie et de
sparterie (paniers, corbeilles, éventails, etc.).
La Mauritanie a envoyé des ferronneries,
des harnachements de chevaux et de chameaux,
des selles, des brides, des poignards, des cou-
teaux, des bijoux en ébène et en cuivre avec
incrustations d'argent en forme de chapelets
ou de bracelets, des objets en cuir (coussins,
sacoches, gaines de couteaux ou de poignards,
etc.).
Le Niger expose des cuirs travaillés princi-
palement faits en filalis (peaux de chèvres tan-
nées), des tapis de selle, des armes, des pa-
gnes, des nattes, des corbeilles en fibres de
palmier, des calebasses. des boîtes en peau, des
tam-tam.
La Haute-Volt a nous présente des masques
représentant des têtes d'oiseaux et d'animaux
creusés dans du bois de fromager, portés par
les grierts (chanteurs et danseurs), à l'occasion
des danses rituelles et des réjouissances publi-
ques, des statuettes en bois, des objets de
sparterie, des objets en cuir (bottes brodées,
harnachements, sacoches, cousins) , des sta-
tuettes en cuivre, des armes, des couvertures
de Dori composées de bandes confectionnées
mi-partie en coton, mi-partie en laine.
Un magnifique tapis de haute laine aux vives
couleurs où le bleu domine, vient de Ouaga-
dougou. Les pères blancs ont créé cette indus-
trie qui a très bien réussi, et les tapis de cette
région sont très prisés des amateurs. Leur prix
varie de 160 francs à 180 francs le mètre carré,
et un décret du 31 mai 1924 les a exonérés des
droits de douane à l'entrée en France.
Le Soudan expose des couvertures de Djen-
né faites comme celles de Dori de l'assemblage
d' un certain nombre de bandes, des ouvrages
en cuir, des boubous brodés à l'aiguille, des
masques, des statuettes en bois et en cuivre,
un tapis de haute laine sur fond d'un blanc
jaunâtre fabriqué dans les mêmes conditions que
celui de Ouagadougou.
La Côte-d'Ivoire présente surtout des o-a-* ts
en bois sculpté, statuettes parfois d'assez gran-
de dimension, plats. cuillers, chaises et sièges
divers ouvragés ; des instruments de musique,
des tam-tam, des pagnes ; des gargoulettes,
des calebasses, des sacoches, des coussins, des
bijoux, etc. Deux énormes défenses d'éléphant
placées de chaque côté du couloir de l'Atrium
proviennent également de cette colonie.
Outre des objets de même nature, la Guinée
nous montre un somptueux boubou tout brodé
envoyé par le cercle de Pita.
Le Dahomey expose également des objets
en bois sculpté, statuettes et masques rituels,
meubles rituels (soit des sièges pour les offi-
ciants, soit des supports pour les offrandes) ;
des statuettes de forme bizarre en cuivre grou-
pant souvent plusieurs personnages ; des figu-
rines découpées sur tissus, des poteries et des
statuettes en argile; des objets en cuir, etc.
L'Exposition de l'Afrique Occidentale est
visitée par une foule nombreuse vivement inté-
ressée par les objets exposés. Cette curiosité se
manifeste surtout à l'égard des bois dont les
diverses essences sont représentées par des
billes d'immenses dimensions.
Quant aux industries indigènes, elles retien-
nent Inattention du public qui connaissait les
arts des populations de l'Afrique du Nord,
mais n' avait pas encore apprécié toute la finesse
des objets fabriqués dans nos colonies de
l'Afrique Occidentale.
Décrets et Arrêtés
----0-0-
Décret et arrêté relatifs à la fixation de
l'équivalent servant à établir les taxes té-
légraphiques internationales.
Aux termes du décret : dans les relations
autres que celles entre la France, l'Algérie et
la Tunisie d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo et le Cameroun, Tanger (par
les voies françaises), d'autre part, l'équivalent
du franc-or servant à établir les taxes télégra-
phiques internationales sera fixé, en tenant
compte du cours du change, à un taux choisi
entre les limites 2,20 et 5,00. - .- -.
Dans les relations entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameroun et Tanger (par
les voies françaises) d'autre part, l'équivalent
du. franc-or est fixé aux deux tiers de l'équi-
valent applicable aux télégrammes échangés
dans les relations internationales.
Les taux et dates d'application de ces équi-
valents sont fixes par arrête du secrétaire
général des postes, télégraphes et téléphones.
Aux termes de l'nrrêto : dans les relations
autres que celles entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameuroun et Tanger (par
les voies françaises), d'autre part, l'équiva-
lent du franc-or est fixé tous les quinze jours,
par voie de circulaire.
Le taux de cet équivalent sera établi entre
2,20 et 5 d'après la moyenne du cours du dol-
lar dans la quinzaine précédente. Le chiffre
ainsi obtenu doit être augmenté ou diminué
de la quantité nécessaire pour être llxé au
décime entier le plus voisin.
Dans les relations entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameroun et Tanger (par
les voies françaises, d'autre part, l'équivalent
du fran.-or est fixé aux deux tiers de l'équi-
valent applicable aux télégrammes échangés
dans les relations internationales. Le chiffre
ainsi obtenu doit être augmenté ou diminué
de la quantité nécessaire pour être fixé au dé-
cime entier le plus voisin.
(J.O. du 30 août 1925).
Décret portant modification aux textes orga-
niques du personnel de l'Administration
Centrale du ministère des Colonies.
Aux termes de ce décret,, pour toute peine
disciplinaire fi. prononcer par le ministre des
Colonies, après avis d'une Commission d'en,
quête, il appartient nu ministre. seuT^ de fixer
la nature de celle-ci. sous l'unique obligation
de viser, dans l'acte déterminant la peine,
l'avis de ln Commission. Toutes les disposi-
tions contraires au présent décret sont abro-
gées.
Décret réglementant les conditions de sé-
jour et de l'établissement des étrangers
à Madagascar.
Aux termes de ce décret, sont prescrits les
remaniements que la pratique a démontré né-
cessaire d'apporter au diVret du .1 août 1923,
fixant le régime des étrangers A Madagascar.
Ces remaniements consistent essentielle-
ment dans une modification des formes de
la déclaration d'arrivée, dans des additions
à la liste des professions pour lesquelles l'au-
torisation du Gouverneur Général est néces-
saire, et. enfin, dans l'extension aux con-
cessions domaniales des mesures déjà adop-
tées en matière de mines, forêts et services
publics.
(J. 0. du 1er cptembre 1925).
A la Chambre fle Commerce de Lome
- 0 - 6 -
La Chambre de Commerce de Lomé qui
comprend douze membres a procédé récem-
ment on présence de M. le Commissaire
p. i. de la République Fourmery à de nou-
velles élections dont les résultats ont été les
suivants :
Président : M. Allary, agent de la
S. C. O. A.
Vice-Président ; M. Lasserre,, de la mai-
son J. Carbon.
Trésorier : M. Rabe, agent de la C. A. E.
Afin de répondre au désir de l'Adminis-
tration, l'assemblée --- a décidé - de --- nommer
une Commission d exportateurs de coton
pour participer à la distribution de graines
aux indigènes.
L'usine d'égrenage de* Nuatji et les usi-
nes Carbon et Swanzy, à Atakpamé ne peu-
vent actuellement suffire pour fournir 40
de graines sur le coton traité.
D'autre part la pénurie de matériel de
Chemin de fer cause de graves inconvé-
nients ainsi que les dimensions trop res-
treintes du magasin de la douane.
M. Foumier a annoncé que M. Bonne-
earrère et le commandant Billaud, actuel-
lement en France s'occupent de l'envoi de
matériel, et que le hangar de la douane se-
rait sous peu prolongé pour abriter toutes
les marchandises exportées.
Dons sa séance du 27 juin, la Chambre
de Commerce a estimé, après discussion,
que la question de l'éligibilité des femmes
aux Chambres de Commerce ne se pose pas
pour l'instant au Togo.
Avisée qu'un concours agricole se tien-
dra à Lamé en décembre prochain, la
Chambre de Commerce a désigné les mem-
bres appelés à participer aux travaux des
commissions suivantes ; Elevage, Cultures
vivrières, Culture maraîchère.
Par suite du relard apporté dans la fixa-
tion par décret dn contingent de cacao ad-
mis en franchise, le commerce de la Colonie
s'est, trouvé dans une situation très déli-
cate, c'est pourquoi, avant de se séparer,
les membres de la Chambre de Commerce
ont câblé en France pour lutter la publi-
cation du décret. L'assemblée a pris con.
naissance de l'augmentation de 1.069.355
fr. 56 des recettes douanières du premier
trimestre 1925 par rapport à celles du pre-
mier trimestre 192t.
Ces heureux résultats font le plus grand
honneur il M. le Commissaire de la Répu
hlique, Ronnecorrère, auquel la Société des
Nations décernait récemment des éloges.
Rue Oudinot
M. André Hesse, qui s'était rendu quelques
jours en Charente-Inférieure, est rentré ce ma-
tin à Paris et a repris la direction des services
de son département.
La guerre au Maroc
0-0
LE HAUT COMMANDEMENT
La réalisation de l'unité de commande-
ment résultant de l'arrivée du faréchal
Pétain permet d'espérer une prompte solu-
tion de la question rifaine.
Si nous en croyons la Dépêche de Tou-
louse, quand l'affaire rifaine aura été ré-
glée par le maréchal Pétain, c'est un admi-
nistrateur civil qui sera nommé à Rabat.
Cette solution nous semble logique et con-
forme à la politique que nous entendons
poursuivre dans l'Afrique du Nord. Notre
victoire nous invitera plus fortement que
jamais à une politique d'association avec
les indigènes.
LES OPERATIONS MILITAIRES
La coopération navale franco-espagnole
Un violent bombardement a été déclenché
cet après-midi par les escadres française
et espagnole contre la côte rifaine dans la
région de la baie d'Alhucemas. Les bâti-
ments de guerre ont ouvert le feu vers trois
heures de l'après-midi et pendant deux heu-
res et plus une forte canonnade a balayé
les positions rifainea.
Avec ce bombardement, on peut dire que
les opérations prévues depuis longtemps
contre Alhucemas viennent réellement de
commencer et il est possible que le débar-
quement des troupes espagnoles sur la
côte, en vue de la prise d'Ajdir par le che-
min d'Alhucemas, puisse s'effectuer d'ici
quelques jours à Sidi Dris.
A signaler la parfaite coopération de
l'aviation française avec les escadres na-
vales ; ses reconnaissances ont permis de
Constater les importants dégûts aux posi-
tions et vilages rifains. -
Le 1ge corps d'armée a exploité ses suc-
cès en occupant quelques massifs des envi-
rons de Dahar.
Les tribus Fezzara et Branes qui ont fait
leur soumission nous fournissent des par-
tisans.
L'aviation
Sur l'ensemble du front l'aviation .pour-
suit ses reconnaissances photographiques et
ses bombardements. Dans la matinée
d'hier, les aviateurs américains ayant ter-
miné leur entraînement ont effectué plu-
sieurs vols sur le front de la région des
Beni Zeroual,
Les renforts
Hier matin ont débarqué à Casablanca,
du paquebot Maréchal-Lyautey, l'état-major
du H.le régiment d'infanterie de Bordeaux
avec le colonel Ribert d'Alonzier, la compa-
gnie hors rang et deux bataillons, soit. 137
officiers et 1.158 hommes. Par le même pa-
quebot est également arrivé l'état-major de
la 6° brigade du chasseurs avec le colonel
Chabert.
Mort du caïd des Sefiana
Si Mansour bon lllali, caïd des Setiana,
vient d'être tné devant le (ljebel Amseft ;
il était un de nos plus anciens et. fidèles par-
tisans. Parti ii la tète d'une mahalla de 250
cavaliers, hl avniT brillamment participé
aux opérations du Sarsar.
Son courage et sa valeur n'avaient pas
tardv à le faire distinguer et le haut com-
mandement l'avait maintes fois chargé de
missions délicates et périlleuses.
CHEZ LES ESPAGNOLS
D'importantes attaques espagnoles ont eu
lieu sur Je front de Melilla ; ces attaques
auraient forcé les Hifains i prélever sur la
mehalln de Sijba, dont la récente concentra-
tion a été signalée, un grand nombre de
guerriers pour soutenir les points mena-
cés par les Espagnols.
Abd el Krim regroupe ses forces
Abd el Krim a dnnllé ordro.aux réguliers
opérant dans la région des Branes de se
concentrer A Choyas, où il procéderait à un
regroupement de ses forces.
Déserteur arrêté
Un marin de la balancelle espagnole
FAuardf, ayant découvert sur cette em-
barcation mouillée au port, un individu
étranger à l'équipage, le ficela, aidé de ses
camarades et le mit à la disposition de la.
police.
Il s'agit d'un nomme Pister Joseph, du
2° étranger, déserteur depuis le 18 aoùt de.
son unité campée à Meknès.
EN SYRIE
Un journal américain annonçait hier la
prise, de Soueida par les Druses.
()r, la présidence du Conseil a reçu du
général Sarrail, haut-eommissaire français
en Syrie, un télégramme expédié hier ma.
Lin à 8 heures et annonçant que tout étail
C Ip\w en Syrie. Ce télégramme permet donc
de démentir les nouvelles pessimistes re-
latant la prise de Soueïda.
A la Société des Nations
--0-0--
La délégation représentant la France il
la session de la S. 1). N. qui s'ouvrira de-
main à (ltn,\v est ainsi composée :
MM. Paul Painlevé, Aristide Rriand.
Paul-Boncour, l.oueheur, de Jouvenel,
Pams. Montignv, Marcel Plaisant, Nogaro.
.louhanx, secrétaire général de la C. G. T.
et Cassin, professeur IL la Faculté de droil
<\e Lille, président honoraire de l'Union fé-
dérale des mutilés el anciens combattants.
•
S. F- Négadias l^alakos, ministre dr
Commerce d'.Vbyssinie, se rendant A 1*
(,!ÕItoTi do ln. S. n.. est arrivé hier t."
Marseille par VAviatcur-Roland-Garros*
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 129 LE NUMERO : 20 CENTIMES - MARDI SOIR, 1" SEPTEMBRE 1925 -
- - -
1 1 a
Les Annales Coloniales
; JOURNAL QUOTIDIEN -
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La A nnonces et Rlclamu sont reçues aux Bureaux du Journal et dan» les Agence• de Publicité
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Un aD 3 mois 8 mois
ABONNEMENTS France et Colonies. 80. 45 » 25 J
.4î°i!.uïpMl £ nt S France 120 65 35 J
illustré ( Vitrange,. 120 D 65 n 35 »
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La colonisation en Algérie
Il
Les caractéristiques du Décret du 9 septem-
bre 1914 dont je parlais hier sont :
A. Maintien prolongé du colon sur la
concession. t
10 Les colons souvent se sont montrés trop
enclins - sitôt que la réglementation les y
autorisait - à abandonner leur exploitation ;
les uns parce que leurs efforts ne leur avaient
pas procuré les résultats attendus, pour recher-
cher une situation meilleure.
Les autres, à cause même de leur succès,
pour se rapprocher des villes où l'existence est
plus facile et plus luxueuse.
C'est pourquoi la durée de la résidence obli-
gatoire a été estimée insuffisante pour peupler
le pays d'éléments fixes et permanents. Le
délai de dix années a donc été porté à vingt
ans, lesquels sont réduits à quinze ans, si des
amél iorations et des constructions importantes
ont été effectuées par le concessionnaire.
2° Est fixée aussi à vingt années au lieu de
âix,.Ia période pendant laquelle la vente est
interdite à d'autres que des Français.
Et cette interdiction s'étend aux locations
avec promesse de vente.
Toutes ces prescriptions afin d'éviter que la
propriété de colonisation ne retombe trop rapi -
ment aux mains des indigènes au plus grand
détriment de la production générale et de l'in-
fluence française.
B. - Pour empêcher la spéculation :
1 ° Suppression de la substitution.
L'acquéreur n'a plus comme auparavant la
faculté de se substituer une famille de même
origine que lui pour remplir l'obligation de
résidence.
Cette pratique avait donné lieu à de graves
abus.
Le premier et le plus fâcheux était un acca-
parement tout à fait en opposition avec l'esprit
de la loi.
- En principe, chaque propriété devait amener
une famille différente. Or, il arrivait fréquem-
ment qu'un concessionnaire faisait acheter plu-
sieurs lots par des prête-noms, et leur substi-
tuait ensuite des familles métropolitaines qui
n'étaient en réalité que des ouvriers agricoles.
Le spéculateur prenait les précautions utiles
pour conserver sous sa matlrise les proprié-
taires apparents, et dès que la chose était léga-
lement possible, il se faisait consentir des pro-
messes de vente qui venaient à exécution à
l'expiration de l'époque d'interdiction prévue
par les règlements.
Par ce système aussi de substitution, l' ac-
quéreur plaçait une famille d'ouvriers sur la
propriété, jusqu'au jour où il pouvait aliéner
cette propriété et réaliser ainsi le bénéfice que
le renchérissement des termes lui assurait nor-
maternent.
De toutes façons, le but de la loi n'était
pas rempli, une nouvelle famille française
n'était pas venue se fixer définitivement dans
la colonie.
2° Modification des dispositions réservant à
facquéreur, en cas de déchéance, le prix de
reoente aux enchères, défalcation faite des
sommes dues à des créanciers pour améliora-
tions, et au Domaine sur le prix de la vente
résolue.
Désormais le solde disponible reviendra à
l'Etat.
Ceci pour empêcher de mauvais colons de
se soustraire volontairement à leurs obligations
et provoquer eux-mêmes la revente qui suivra
là déchéance, en escomptant une plus-value
que rendent certains les travaux effectués dans
la même région par les autres propriétaires de
la collectivité (adduction d'eau, assainissement,
etc.: etc.).
30 L'Administration s'est même réservé le
droit, au cas de déchéance, de reprendre les
terres en remboursant à l'acquéreur déchu la
portion du prix par lui versée et le montant
des améliorations.
C. - Part plus large aux Algériens dans la
répartition des lots vendus ou concédés.
Auparavant les deux tiers des concessions
ou des ventes étaient réservés aux immigrants
métropolitains.
Ceux-ci sont devenus moins nombreux de-
puis la guerre.
Et puis, « il se trouve sur place un élément
« colonisateur précieux, déjà acclimaté, rompu
« aux méthodes de culture du pays, qu'il est
« de toute nécessité d'utiliser pour le peuple-
« ment et la mise en valeur du sol. Ce sont
« les fils de colons élevés à la dure école de
« l'agriculture algérienne, possédant le plus
« souvent un petit capital qu'ils désirent faire
--- « fructifier et prêts à poursuivre -- avec l'ardeur
« d'une race jeune, active et robuste, 1 oeuvre
« entreprise par leurs parents, à laquelle ils
« ont, dès leur jeune âge, collaboré ».
(Rapport de M. le Gouvemeur Général
Steeg au ministre de l'Intérieur, pour lui pro-
poser le nouveau décret.) -
On ne saurait mieux dire.
Or, à l'heure actuelle, non seulement cette
réserve d'énergie surabondante n'est point uti-
lisée, mais encore elle déborde au dehors et
risque d'être perdue pour la France.
Les fils de colons ne pouvant vivre sur la
propriété paternelle trop exiguë, ni acquérir
des terres de colonisation, s'expatrient, vont en
Tunisie, au Maroc, et, ce qui est plus grave,
jusqu'en Amérique, au Canada, chercher le
moyen qui leur est refusé dans notre colonie de
fonder un nouveau foyer.
Le Décret de 1924 restreint à 50 les lots
réservés aux immigrants, l'autre moitié étant
attribuable à des Algériens.
Il faut exprimer le regret que des avantages
spéciaux ne soient pas accordés également :
1° aux chefs de familles nombreuses (l'obliga-
tion pour l'acquéreur ou le concessionnaire
d'être marié ou veuf avec un enfant ne rem-
place pas la préférence dont devraient jouir les
pères de plusieurs enfants) ;
20 Aux anciens combattants et aux mutilés.
Le représentant du Gouverneur, au cours des
travaux préparatoires, a bien affirmé que ces
éléments de sélection ne seraient pas négligés,
mais dans les ventes aux enchères, la sollici-
tude administrative peut suppléer aux lacunes
de la loi.
D. - L'Administration a fait des réserves
à signaler :
10 Elle conserve la faculté d'admettre au
bénéfice des terres de colonisation des Français,
qui, sans être d'origine européenne ou des Eu-
ropéens nationalisés, jouissent de leurs droits
civils et sont titulaires d'un diplôme délivré par
l'une ou l'autre des principales écoles d' agri -
culture de France ou d'Algérie.
Les bénéficiaires de cette prescription géné-
reuse sont les indigènes musulmans et les Israé-
lites algériens ; ces derniers revendiquent de-
puis longtemps leur assimilation aux Français
algériens. Ils ont ainsi satisfaction dans une
large mesure ;
L Ues terres de colonisation peuvent être
attribuées à des sociétés françaises ou à des
particuliers français, pour la création de vil-
lages, et il est admis que le peuplement sera
composé de 1/2 seulement d'immigrants métro-
politains au lieu des 2/3 exigés précédemment:
3° Des ventes de gré à gré sont autorisées
pour les lots destinés à des établissements in-
dustriels, pour les lots à bâtir dans les villages
de colonisation, et pour les immeubles ruraux
dans les régions non encore colonisées, à tout
acquéreur jouissant de ses droits cioils, donc,
contrairement aux règles antérieures, à un indi-
gène ou à un étranger.
E. - Enfin, il est permis de donner aux
indigènes des concessions gratuites ne dépassant
pas 200 hectares, à titre de récompense pour
des services exceptionnels.
Telle est dans ses grandes lignes la législa-
tion nouvelle. Il faut espérer qu'elle sera le
point de départ d'un nouvel essor pour la colo-
nisation ; des millions d'hectares demeurent im-
productifs ou ne produisent point d'une façon
rationnelle. Ils pourraient cependant fournir à
la métropole des ressources d'alimentation
extrêmement utiles, le blé, notamment, dont
elle va chercher à l'étranger le complément
indispensable à ses besoins (15 à 20 millions
d'hectolitres par an).
Ces terres immenses inutilisées, c'est le de-
voir de la France de les livrer à la culture.
Il ne s' agit certes nullement d'en dépossé-
der les indigènes par la force, mais les tribus,
c est indiscutable, sont impuissantes, collecti-
vement, à mettre en valeur des territoires con-
sidérables dont le Senatus Consulte de 1863
leur a reconnu imprudemment la propriété.
Les Djemaat El Felha (Sociétés coopératives
de production indigène), quels que soient les
résultats féconds qu'elles font espérer, ne pour-
- ront résoudre - le problème.
Il faut de toute nécessité achever les opéra-
tions du Senatus Consulte de 1863, établir par-
tout et définitivement la propriété privée, en
laissant aux collectivités, comme communaux,
toutes les surfaces dont elles ont réellement
besoin pour les usages communs (les pacages
par exemple) et en dégageant, par contre, les
terrains en excédent qu'il sera possible, chaque
individualité ayant été suffisamment pourvue,
J'acheter pour créer de nouveaux centres.
Il conviendra, à cet effet, d'instituer au plus
tôt cette caisse spéciale de Colonisation récla-
mée depuis si longtemps par tous ceux qui ont
le souci de la progression nécessaire et sans
arrêt du peuplement français sur le sol algé-
rien.
Car ce peuplement, seul - et cela est vrai
pour l'ensemble de notre empire nord-africain
-- en assurant notre suprématie de façon défi-
nitive, pourra permettre l'utilisation complète
des richesses du sol et le plein développement
économique du pays.
Roux-Freissineng,
Député d'Oran, Vice-président de la
Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et Protectorats.
Chinois indésirables
Les Gouvernements des Colonies voisines
redoublent de vigilance à l'égard des Chinois
indésirables. Ils les laissent bien partir, mais
font tout pour empêcher leur retour. Avec no-
tre habituelle générosité, nous laissons ader et
vienir les Célestes, pourvu qu'ils aient un pas-
seport en règle.
Récemment, neuf Chinois ne remplissant pas
cette condition élémentaire pour pouvoir débar-
quer à Haïphong, se sont vu refuser l'autori-
sation de descendre à terre, et le capitaine du
navire a été prié de les remmener. Peut-être
ont-ils pu descendre à Pakhoi ou à Hoihao ?
Dans le cas contraire, ils retourneront à Hong-
kong où ils ont embarqué sans passeport. Force
sera bien aux autorités anglaises qui ont voulu
s'en débarrasser de les reprendre.
La queslion le la Mme
A MADAGASCAR
0-0-
Chaque jour, elle fait l'objet des
préoccupations des commerçants,
- des colons - et - des - Pouvoirs - publics.
Les solutions proposées dans le cadre de la
colonie semblent ne pouvoir être que des pal-
liatifs à une situation qui ne comporte guère
de remèdes définitifs. La faible densité de
la population indigène est un fait indéniable
pour la Grande Ile qui, sur un territoire vaste
comme la France, la Belgique et la floZ-
lande, ne compte guère plus d'un demi-mil-
lion d'adultes aptes au travail.
Aujourd'hui, après 25 ans, l'opinion du
général Galliéni, dès 1896, reste vraie : « La
« faible densité de la population de la Gran-
« de-Ile, son naturel apathique, ses besoins
« limités ne permettent pas de compter sur
« l'offre spontanée pour assurer à nos entre-
« prises commerciales, industrielles et agri-
« coles les bras nécessaires. » Paroles d'une
clairvoyance extraordinaire lorsque Von songe
que le grand administrateur qui la prononçait
était installé dans Vile depuis moins d'un an.
Quelles sont les solutions à apporter aux
termes de cet angoissant problème1
En France, toutes les Personnalités colo-
niales ne cessent dans leurs discours ou leurs
écrits de déclarer « qu'il faut inculquer aux
« indigènes la saine doctrine du travail; que
« le travail est un honneur et une nécessité ;
a que nul ne peut se soustraire à ses lois »,
etc. Un colonial ne saurait s'y tromper. Ces
affirmatiolls sont faites pour le lecteur ou
l'auditeur français ou européen. Elles ne
font pas avancer d'un pas la solution prati-
que.
Dans la Grande lie, un moyen fut toujours
préconisé : lutter contre la dépopulation. Or,
il ne sert de rien de le dissimuler. La lutte
entreprise dans ce but par l'assistance médi-
cale n'a guère donné de résultats. On incri-
mine le personnel médical insuffisant, le
manque de médicaments, etc. Nous voyons
la question sous un autre angle : le budget
de. VA. M. I. reste compris dans les possi-
bilités financières de la Grande Ile. Il est
alimenté par une taxe spéciale qui, de 0 fr. 50
en 1900, a été portée par augmentations suc-
cessives à 7 francs, et sera sans doute encore
relevée en 1926. Certes, des améliorations de
ce servicè restent possibles. Elles n'apporte-
ront pas la solution de la question même à
lointaine échéance, car les besoins en main-
d'œuvre grandiront de plus en plus, au fur
et à mesure du développement économique de
l'Ile.
Comment lutter contre Vapathie naturelle
et la force d'inertie de l'indigène t Qui pour,
rait soutenir qu'en France, la seule notion
du devoir incite les gens au travail t Si notre
vieille civilisation nous permet cette concep-
tion, convenons aussi que le désir de bien
vivre, de jouir d'une existence confortable
et de l'assurer à notre famille entre pour
quelque chose, on pourrait dire beaucoup,
dans notre activité ; ce motif est ignoré de
l'indigène.
Reste pour lui les besoins à 'satisfaire et
l'appât du gain. Les besoins se sont accrus,
mais parallèlement, le salaire de l'indigène
dans toutes les branches de l'industrie et du
commerce s'est fortement élevé, surtout de-
puis la guerre : le riz, le manioc, le raphia,
la cire, les peaux, les produits de l'élevage
ont atteint des prix fabuleux, et l'indigène
s'est vu très avantagé Par cette élévation.
Que propose-t-on contre cet état de choses?
L'augmentation des impôts. Soit : le budget
de la colonie en bénéficiera, mais l'indigène
s'acquittera aussi facilement sans amener un
travailleur de plus sur les chantiers publics
ou privés.
La chasse aux vagabonds peut aussi être
une excellente mesure au point de vue de la
sécurité 'sans être une solution même par.
tielle à la crise de main-d'œuvre.
Reste l'obligation au travail! Le Parle-
ment, pour des raisons politiques, n'entrera
jamais dans cette voie.
Comme moyens efficaces en vue de solu-
tionner ce problème de la main-d'œuvre, il
reste l'introduction de la machine et l'immi-
gration. Je les examinerai dans un prochain
article.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
-–
Le marechaupuley a paris
Le Résident Général au Maroc a eu hier
un entretien de deux heures avec M. Pain-
levé qu'il a mis au courant de la situation
au Maroc.
-610
Syndicalistes tunisiens
---(H)--
M. Georges Bonnet, sous-secrétaire à la
présidence du Conseil a reçu hier une dé-
légation syndicaliste tunisienne, venue en
France pour demander l'application dans
notre protectorat africain de la loi de 18H
sur les syndicats.
oue»
ExroAUTion DES mz B IBBOCHIHE
Du 1er janvier au 30 juin 1925, il a été ex-
porté par Haïphong sur la France 2.101.508
kilogs de riz blanc; 162.000 kilos de brisu-
res; 400 kilos de paddy; sur Hongkong
22.046.396 kilos de riz blanc; 228.160 kilos
de brisures; sur le Japon, 199.164 kilos de
riz blanc ; 250.000 kilos de riz cargo.
Les colonies à rEtposilion Inlernalionale
nos Arts Dúcoralifs et Influslriels modernes
a *'
La participation de r Afrique Occidentale Française
004*
il
La plupart des objets exposés dans le Pa-
villon de l'Attique sont des oeuvres conçues
uniquement par les yeux et les cerveaux des
indigènes. C'est la formule que s'est ingénié
à appliquer M. le Commissaire, M. Guy,
Gouverneur honoraire des Colonies, qui egt
assisté par M. Paradis, sous-directeur hono-
raire au Ministère des Colonies et secondé par
les directeurs des Agences économiques d'Afri-
que.
Le Sénégal nous montre toute une collection
de bijoux en filigranes d'or et d'argent (ba-
gues, bracelets, pendentifs) qui dénotent une
grande minutie d'exécution - des tissus (pa-
gnes, boubous, écharpes) constitués par des
bandes tissées de 15 à 20 centimètres de lar-
geur assemblées - des objets teints à l'indigo
provenant de Guinée - des poteries modelées
à la main sans le secours d'aucun moule ni
d'aucun instrument et cuites ensuite sans four
sous des herbes choisies qui leur donnent un
aspect brillant - des objets de vannerie et de
sparterie (paniers, corbeilles, éventails, etc.).
La Mauritanie a envoyé des ferronneries,
des harnachements de chevaux et de chameaux,
des selles, des brides, des poignards, des cou-
teaux, des bijoux en ébène et en cuivre avec
incrustations d'argent en forme de chapelets
ou de bracelets, des objets en cuir (coussins,
sacoches, gaines de couteaux ou de poignards,
etc.).
Le Niger expose des cuirs travaillés princi-
palement faits en filalis (peaux de chèvres tan-
nées), des tapis de selle, des armes, des pa-
gnes, des nattes, des corbeilles en fibres de
palmier, des calebasses. des boîtes en peau, des
tam-tam.
La Haute-Volt a nous présente des masques
représentant des têtes d'oiseaux et d'animaux
creusés dans du bois de fromager, portés par
les grierts (chanteurs et danseurs), à l'occasion
des danses rituelles et des réjouissances publi-
ques, des statuettes en bois, des objets de
sparterie, des objets en cuir (bottes brodées,
harnachements, sacoches, cousins) , des sta-
tuettes en cuivre, des armes, des couvertures
de Dori composées de bandes confectionnées
mi-partie en coton, mi-partie en laine.
Un magnifique tapis de haute laine aux vives
couleurs où le bleu domine, vient de Ouaga-
dougou. Les pères blancs ont créé cette indus-
trie qui a très bien réussi, et les tapis de cette
région sont très prisés des amateurs. Leur prix
varie de 160 francs à 180 francs le mètre carré,
et un décret du 31 mai 1924 les a exonérés des
droits de douane à l'entrée en France.
Le Soudan expose des couvertures de Djen-
né faites comme celles de Dori de l'assemblage
d' un certain nombre de bandes, des ouvrages
en cuir, des boubous brodés à l'aiguille, des
masques, des statuettes en bois et en cuivre,
un tapis de haute laine sur fond d'un blanc
jaunâtre fabriqué dans les mêmes conditions que
celui de Ouagadougou.
La Côte-d'Ivoire présente surtout des o-a-* ts
en bois sculpté, statuettes parfois d'assez gran-
de dimension, plats. cuillers, chaises et sièges
divers ouvragés ; des instruments de musique,
des tam-tam, des pagnes ; des gargoulettes,
des calebasses, des sacoches, des coussins, des
bijoux, etc. Deux énormes défenses d'éléphant
placées de chaque côté du couloir de l'Atrium
proviennent également de cette colonie.
Outre des objets de même nature, la Guinée
nous montre un somptueux boubou tout brodé
envoyé par le cercle de Pita.
Le Dahomey expose également des objets
en bois sculpté, statuettes et masques rituels,
meubles rituels (soit des sièges pour les offi-
ciants, soit des supports pour les offrandes) ;
des statuettes de forme bizarre en cuivre grou-
pant souvent plusieurs personnages ; des figu-
rines découpées sur tissus, des poteries et des
statuettes en argile; des objets en cuir, etc.
L'Exposition de l'Afrique Occidentale est
visitée par une foule nombreuse vivement inté-
ressée par les objets exposés. Cette curiosité se
manifeste surtout à l'égard des bois dont les
diverses essences sont représentées par des
billes d'immenses dimensions.
Quant aux industries indigènes, elles retien-
nent Inattention du public qui connaissait les
arts des populations de l'Afrique du Nord,
mais n' avait pas encore apprécié toute la finesse
des objets fabriqués dans nos colonies de
l'Afrique Occidentale.
Décrets et Arrêtés
----0-0-
Décret et arrêté relatifs à la fixation de
l'équivalent servant à établir les taxes té-
légraphiques internationales.
Aux termes du décret : dans les relations
autres que celles entre la France, l'Algérie et
la Tunisie d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo et le Cameroun, Tanger (par
les voies françaises), d'autre part, l'équivalent
du franc-or servant à établir les taxes télégra-
phiques internationales sera fixé, en tenant
compte du cours du change, à un taux choisi
entre les limites 2,20 et 5,00. - .- -.
Dans les relations entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameroun et Tanger (par
les voies françaises) d'autre part, l'équivalent
du. franc-or est fixé aux deux tiers de l'équi-
valent applicable aux télégrammes échangés
dans les relations internationales.
Les taux et dates d'application de ces équi-
valents sont fixes par arrête du secrétaire
général des postes, télégraphes et téléphones.
Aux termes de l'nrrêto : dans les relations
autres que celles entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameuroun et Tanger (par
les voies françaises), d'autre part, l'équiva-
lent du franc-or est fixé tous les quinze jours,
par voie de circulaire.
Le taux de cet équivalent sera établi entre
2,20 et 5 d'après la moyenne du cours du dol-
lar dans la quinzaine précédente. Le chiffre
ainsi obtenu doit être augmenté ou diminué
de la quantité nécessaire pour être llxé au
décime entier le plus voisin.
Dans les relations entre la France, l'Algérie
et la Tunisie, d'une part, et les colonies fran-
çaises, le Togo, le Cameroun et Tanger (par
les voies françaises, d'autre part, l'équivalent
du fran.-or est fixé aux deux tiers de l'équi-
valent applicable aux télégrammes échangés
dans les relations internationales. Le chiffre
ainsi obtenu doit être augmenté ou diminué
de la quantité nécessaire pour être fixé au dé-
cime entier le plus voisin.
(J.O. du 30 août 1925).
Décret portant modification aux textes orga-
niques du personnel de l'Administration
Centrale du ministère des Colonies.
Aux termes de ce décret,, pour toute peine
disciplinaire fi. prononcer par le ministre des
Colonies, après avis d'une Commission d'en,
quête, il appartient nu ministre. seuT^ de fixer
la nature de celle-ci. sous l'unique obligation
de viser, dans l'acte déterminant la peine,
l'avis de ln Commission. Toutes les disposi-
tions contraires au présent décret sont abro-
gées.
Décret réglementant les conditions de sé-
jour et de l'établissement des étrangers
à Madagascar.
Aux termes de ce décret, sont prescrits les
remaniements que la pratique a démontré né-
cessaire d'apporter au diVret du .1 août 1923,
fixant le régime des étrangers A Madagascar.
Ces remaniements consistent essentielle-
ment dans une modification des formes de
la déclaration d'arrivée, dans des additions
à la liste des professions pour lesquelles l'au-
torisation du Gouverneur Général est néces-
saire, et. enfin, dans l'extension aux con-
cessions domaniales des mesures déjà adop-
tées en matière de mines, forêts et services
publics.
(J. 0. du 1er cptembre 1925).
A la Chambre fle Commerce de Lome
- 0 - 6 -
La Chambre de Commerce de Lomé qui
comprend douze membres a procédé récem-
ment on présence de M. le Commissaire
p. i. de la République Fourmery à de nou-
velles élections dont les résultats ont été les
suivants :
Président : M. Allary, agent de la
S. C. O. A.
Vice-Président ; M. Lasserre,, de la mai-
son J. Carbon.
Trésorier : M. Rabe, agent de la C. A. E.
Afin de répondre au désir de l'Adminis-
tration, l'assemblée --- a décidé - de --- nommer
une Commission d exportateurs de coton
pour participer à la distribution de graines
aux indigènes.
L'usine d'égrenage de* Nuatji et les usi-
nes Carbon et Swanzy, à Atakpamé ne peu-
vent actuellement suffire pour fournir 40
de graines sur le coton traité.
D'autre part la pénurie de matériel de
Chemin de fer cause de graves inconvé-
nients ainsi que les dimensions trop res-
treintes du magasin de la douane.
M. Foumier a annoncé que M. Bonne-
earrère et le commandant Billaud, actuel-
lement en France s'occupent de l'envoi de
matériel, et que le hangar de la douane se-
rait sous peu prolongé pour abriter toutes
les marchandises exportées.
Dons sa séance du 27 juin, la Chambre
de Commerce a estimé, après discussion,
que la question de l'éligibilité des femmes
aux Chambres de Commerce ne se pose pas
pour l'instant au Togo.
Avisée qu'un concours agricole se tien-
dra à Lamé en décembre prochain, la
Chambre de Commerce a désigné les mem-
bres appelés à participer aux travaux des
commissions suivantes ; Elevage, Cultures
vivrières, Culture maraîchère.
Par suite du relard apporté dans la fixa-
tion par décret dn contingent de cacao ad-
mis en franchise, le commerce de la Colonie
s'est, trouvé dans une situation très déli-
cate, c'est pourquoi, avant de se séparer,
les membres de la Chambre de Commerce
ont câblé en France pour lutter la publi-
cation du décret. L'assemblée a pris con.
naissance de l'augmentation de 1.069.355
fr. 56 des recettes douanières du premier
trimestre 1925 par rapport à celles du pre-
mier trimestre 192t.
Ces heureux résultats font le plus grand
honneur il M. le Commissaire de la Répu
hlique, Ronnecorrère, auquel la Société des
Nations décernait récemment des éloges.
Rue Oudinot
M. André Hesse, qui s'était rendu quelques
jours en Charente-Inférieure, est rentré ce ma-
tin à Paris et a repris la direction des services
de son département.
La guerre au Maroc
0-0
LE HAUT COMMANDEMENT
La réalisation de l'unité de commande-
ment résultant de l'arrivée du faréchal
Pétain permet d'espérer une prompte solu-
tion de la question rifaine.
Si nous en croyons la Dépêche de Tou-
louse, quand l'affaire rifaine aura été ré-
glée par le maréchal Pétain, c'est un admi-
nistrateur civil qui sera nommé à Rabat.
Cette solution nous semble logique et con-
forme à la politique que nous entendons
poursuivre dans l'Afrique du Nord. Notre
victoire nous invitera plus fortement que
jamais à une politique d'association avec
les indigènes.
LES OPERATIONS MILITAIRES
La coopération navale franco-espagnole
Un violent bombardement a été déclenché
cet après-midi par les escadres française
et espagnole contre la côte rifaine dans la
région de la baie d'Alhucemas. Les bâti-
ments de guerre ont ouvert le feu vers trois
heures de l'après-midi et pendant deux heu-
res et plus une forte canonnade a balayé
les positions rifainea.
Avec ce bombardement, on peut dire que
les opérations prévues depuis longtemps
contre Alhucemas viennent réellement de
commencer et il est possible que le débar-
quement des troupes espagnoles sur la
côte, en vue de la prise d'Ajdir par le che-
min d'Alhucemas, puisse s'effectuer d'ici
quelques jours à Sidi Dris.
A signaler la parfaite coopération de
l'aviation française avec les escadres na-
vales ; ses reconnaissances ont permis de
Constater les importants dégûts aux posi-
tions et vilages rifains. -
Le 1ge corps d'armée a exploité ses suc-
cès en occupant quelques massifs des envi-
rons de Dahar.
Les tribus Fezzara et Branes qui ont fait
leur soumission nous fournissent des par-
tisans.
L'aviation
Sur l'ensemble du front l'aviation .pour-
suit ses reconnaissances photographiques et
ses bombardements. Dans la matinée
d'hier, les aviateurs américains ayant ter-
miné leur entraînement ont effectué plu-
sieurs vols sur le front de la région des
Beni Zeroual,
Les renforts
Hier matin ont débarqué à Casablanca,
du paquebot Maréchal-Lyautey, l'état-major
du H.le régiment d'infanterie de Bordeaux
avec le colonel Ribert d'Alonzier, la compa-
gnie hors rang et deux bataillons, soit. 137
officiers et 1.158 hommes. Par le même pa-
quebot est également arrivé l'état-major de
la 6° brigade du chasseurs avec le colonel
Chabert.
Mort du caïd des Sefiana
Si Mansour bon lllali, caïd des Setiana,
vient d'être tné devant le (ljebel Amseft ;
il était un de nos plus anciens et. fidèles par-
tisans. Parti ii la tète d'une mahalla de 250
cavaliers, hl avniT brillamment participé
aux opérations du Sarsar.
Son courage et sa valeur n'avaient pas
tardv à le faire distinguer et le haut com-
mandement l'avait maintes fois chargé de
missions délicates et périlleuses.
CHEZ LES ESPAGNOLS
D'importantes attaques espagnoles ont eu
lieu sur Je front de Melilla ; ces attaques
auraient forcé les Hifains i prélever sur la
mehalln de Sijba, dont la récente concentra-
tion a été signalée, un grand nombre de
guerriers pour soutenir les points mena-
cés par les Espagnols.
Abd el Krim regroupe ses forces
Abd el Krim a dnnllé ordro.aux réguliers
opérant dans la région des Branes de se
concentrer A Choyas, où il procéderait à un
regroupement de ses forces.
Déserteur arrêté
Un marin de la balancelle espagnole
FAuardf, ayant découvert sur cette em-
barcation mouillée au port, un individu
étranger à l'équipage, le ficela, aidé de ses
camarades et le mit à la disposition de la.
police.
Il s'agit d'un nomme Pister Joseph, du
2° étranger, déserteur depuis le 18 aoùt de.
son unité campée à Meknès.
EN SYRIE
Un journal américain annonçait hier la
prise, de Soueida par les Druses.
()r, la présidence du Conseil a reçu du
général Sarrail, haut-eommissaire français
en Syrie, un télégramme expédié hier ma.
Lin à 8 heures et annonçant que tout étail
C Ip\w en Syrie. Ce télégramme permet donc
de démentir les nouvelles pessimistes re-
latant la prise de Soueïda.
A la Société des Nations
--0-0--
La délégation représentant la France il
la session de la S. 1). N. qui s'ouvrira de-
main à (ltn,\v est ainsi composée :
MM. Paul Painlevé, Aristide Rriand.
Paul-Boncour, l.oueheur, de Jouvenel,
Pams. Montignv, Marcel Plaisant, Nogaro.
.louhanx, secrétaire général de la C. G. T.
et Cassin, professeur IL la Faculté de droil
<\e Lille, président honoraire de l'Union fé-
dérale des mutilés el anciens combattants.
•
S. F- Négadias l^alakos, ministre dr
Commerce d'.Vbyssinie, se rendant A 1*
(,!ÕItoTi do ln. S. n.. est arrivé hier t."
Marseille par VAviatcur-Roland-Garros*
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