Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1925 27 août 1925
Description : 1925/08/27 (A26,N127). 1925/08/27 (A26,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396974p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
iVÏNGT-SIX fEME ANNEE. - N° 1
Ln NOMERO î 80 CBNIIivitiS
JEU-DI SOIR 27 AOUT 1925
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Les Annales Coloniales
JOURNAL - QUOTIDIEN
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Dmmctmjm 1 March RUBDEL et L-G. THÉBAUL T
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Oa i*abMM 4mm IMM !•• Ammb4« poite - A«Im priaoipMB Ubrainc
L'Indochine contemporaine
L'écrivain Roland Dorgelès vient de
résumer ses impressions sur l'Indo-
chine qu'il a parcourue récemment,
dans un article intitulé : « Sous le si-
gne de la piastre ».
Il y établit un parallèle entre ceux
qui, autrefois, au prix des plus grands
efforts et même au risque de leur vie,
ont fait rindoohine et ceux qui, d'une
leçon beaucoup moins dangereuse, mais
infiniment plus pratique en profitent
aujourd'hui. Le tableau ainsi brossé ne
manque pas d'être d'une saisissante
réalité.
Son appréciation contraste un peu'
avec celles de certains autres écrivains
ayant rapidement visité notre grande
colonie asiatique et qui n'ont pas craint
de formuler des jugements qui ont pu
défavorablement impressionner l'opi-
nion métropolitaine, ou même de réé-
diter certaines critiques susceptibles
de discréditer gravement notre œuvre
coloniale.
La plupart du temps, quelles que fus-
sent leurs qualités d'observation ou
leur désir d'être véridiques ou impar-
tiaux, les voyageurs qui ne font que
passer ne peuvent voir que très super-
ficiellement le pays et vivent dans une
ambiance un peu conventionnelle d'où
ils peuvent malaisément tirer des con-
clusions sincères.
La. faute en est souvent, là-bas, diabord,
aux Pouvoirs publics qui s'ingénient à
leur montrer les côtés séduisants et
trompeurs de la vie coloniale où parfois
Ton s'étourdit loin de la mère patrie,
mais aussi à nos propres compatriotes
qui par fausse honte et même fanfa-
ronade ont tenu à se produire dans un
oadre qui dissimulait peut-être trop
habilement les soucis quotidiens et les
continuelles perplexités.
Moins que - partout ailleurs, le Fran-
çais expatrié n'aime pas à montrer ses
misères ou sa détresse. Il met une poin-
te d'orgueil et une suprême vanité à
laisser croire qu'il a vaincu facilement
la fatalité pu la mauvaise chance et qu'il
est insouciant - avec l'espoir du lende-
main dans le bien-être, le luxe ou le
plaisir.
C'est cette façade mensongère qui a
pu illusionner tous ceux qui, sans
doute de très bonne foi, et parfois dans
des colonies trop séduisantes se "sont
oomplaisamment attachés & nous dé-
peindre une société indochdnodse avide
de jouissance et livrée à toutes les dis-
sipations.
Ils ont malheureusement trop géné-
ralisé les réceptions et les fêtes données
à leur intention et, derrière les futilités
dont ils étaient réellement ta. cause, ils
n'ont pas compris l'immense effort qui
avait été accompli depuis quelques an-
nées e.t qui se continuait encore pour
le plus grand honneur et le profit de la
patrie française. Alors que les étrangers
les plus marquants rendaient un hom-
mage unanime à l'œuvre que nous
avons réalisée en Extrême-Orient, quel-
ques-uns de nos compatriotes les mieux
qualifiés pour éclairer notre jugement
rédigeaient, au contraire, de véritables
pamphlets contre l'Indochine, laissant
croire à une opinion publique, déjà si
mal renseignée,'que les sacrifices aux-
quels nous avions consentis avaient
servi uniquement à satisfaire les fan-
taisies ou les appétits de quelques pri-
vilégiés.
M. Roland -Dorgelès n'est pas tombé
dans ce travers. 11 a reconnu que grâce
au labeur continu, à la persévérance et
au dévouement individuel ou collec-
tif de ceux qui s'étaient expatriés, de
grandes choses avaient été faites et que
grâce à eux la France avait acquis et
constitué un merveilleux domaine dont
la prospérité et les ressources ne ces-
sent de s'accroître. Mais il se demande
avec une certaine note d'amertume ou
de regrets, quels sont aujourd'hui les
véritables bénéficiaires de toutes ces
richesses qui ont coûté tant de peine
et tant d'efforts, dans le courant de ces
dernières années.
Il établit un rapprochement saisis-
sant entre ceux qui ont lutté et luttent
encore contre le climat, la privation
et les difficultés de toutes sortes et
tombent obscurément, dans la brousse
loin de leur famille et de leur patrie et
ceux qui dans la métropole se parta-
gent, dans les grandes Sociétés financiè-
res, qui ont éclos de tous côtés, les pro-
fits et les bénéfices de tant d'admira-
bles dévouements. Il y avait là un con-
traste qu'avec une éloquence attristée,
il ne pouvait s'empêcher de souligner.
Mais c'est là malheureusement le
sort commun et habituel -de bien des
entreprises que ce ne soit pas toujours
ceux qui en ont assumé toutes les
difficultés et tous les périls qui en re-
cueillent les meilleurs fruits. L'Indo-
chine, telle que nous l'apprécions au-
jourd'hui, est, en effet, la résultante
d'une série d'efforts désintéressés ou de
dévouements qui pendant une cinquan-
taine d'années se sont prodigués- sous
les formes les plus diverses, souvent
plutôt contrariés qu'encouragés par la
Métropole. Ce ne sont pas ceux qui ont
été à la peine qui seront à l'honneur,
mais un grand résultat n'en aura pas
mo-ins été acquis dont la France re-
cueille le principal bénéfice.
Il n'est pas douteux que depuis que
l'Indochine s'est révélée telle que nous
la voyons avec ses ressources, ses ri-
chesses, ses immenses possibilités de
développement économique, elle a im-
médiatement attiré vers elle tous les dé-
sirs et toutes les convoitises et il ne
pouvait guère. en être autrement à une
époque où cliacun recherche une rému-
nération sûre et féconde de ses capi-
taux disponibles. Peut-on désirer qu'il
en ait été autrement et n'est-ce pas là
le meilleur témoignage rendu en fa-
veur de tous ceux de nos fonctionnaires
ou colons qui se sont dépensés autrefois
pour amener à un pareil résultat ?
Certes, si comme le déclare Roland
Dorgelès, il y en a beaucoup qui ont
succombé à la peine, ou végètent obscu-
rément sans avoir recueilli la récom-
pense qui leur était due, victimes des
événements ou de la fatalité, il en est
oependant dont la destinée a été moins
cruelle et dont le sort est assurément
digne d'envie. -
Quant aux groupements ou aux S().
ciétés qui se sont organisés pour pro-
fiter de l'expérience acquise en vue de
lucratives opérations, il ne faut pas ou-
blier que s'ils défendent des intérêts
particuliers les capitaux qu'ils jettent
dans le pays contribuent grandement à
augmenter sa mise en valeur et que
déjà, à ce seul titre, leur action ne peut
être critiquée. Si à une dure période
d'épreuves et de difficultés doit succé-
der une ère de rendement et de riches-
se, si notre colonie doit vivre « sous le
signe de la piastre » comme nous l'an-
nonce Roland Dorgelès, acceptons-en
l'augure avec satisfaction, si à côté des
intérêts particuliers, la prospérité de
notre grand établissement asiatique
en récolte les principaux bénéfices.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hauto-Loire,
.t.. ,
AU PAYS DMINÊÂ
-– 0.0-
Le ministère de l'Instruction .publique et
le Gouvernement général de l'Algérie orga-
nisent line mission scientifique d'exploré.
tion du Hoggar. -- - - - - -
La mission aéra dirigée par M. Reygasse
administrateur' principal de la commune
mixte do Tébessa (lJép. de Consbaratine),,
qui sora aecampaigné notamment par le
cam/tc de .PTorok, directeur des Touillas de
Carthage, et par des ethnographes français
et anglais.
Changée de (réunir pour l'Algérie les élé-
ments d'un Musée ethnographique saha-
rien, eUe devra effectuer une étude géolo-
gique et ethnographique détaillée, non soup-
lement du HoggÉur, mais d'autres régions
saharienne#} telles que le Tadmalt, le Mouy-
dir, le IG'rand Erg •accidentai, le Touat 5e
Tidikelt et le Gourara. La mission partira
d'Alger au début. d'octobre et se rendra
d'abord à Touggourt. Bile s'effectuera en
automdbile.
On présume que les savants chargés de
cette exploration connaîtront plutôt les
ardeurs solaires que colles d'Antinea. -Ce-
pendant, guidés par M. Pierre Benoît,
rihistoriograiphe bien connu de cette reine
incandescente, .ils auraient pu intenromipre
leur Jabeuir sévère par une pause dans
l'Atlantide, et trouver là bon souper et 'ban
gîte, sinon le « ireste » incompatible avec
leur caractère sérieux.
Sans doute M. de Monzie a4-il appré-
hendé pour M. Pierre Benoit ce « neste »
et ses tragiques coneéqucncee.
Un cyclone en Algérie
A une vingtaine die kilomètres de Staïda,
porte du Sud-Oranais, un cyclone d'une
extrême violence a détruit une usine de
crin végétal, qui venait d'être teonstriiite
et qui occupait une superficie de neuf cents
mètres carrés.
La tornade, formée à plus de quatre ki-
lomètres d,e J'usine, s'étendait sur près de
deux hectares, Les hangars métalliques, les
'logements, l'écurie, s'effondrèrent subite-
ment dans iun bruit d'enfer. réduisant le
matériel en miettes.
Les baraques en boia et la charpente
d'un deuxième hangar ont été retrouvées
à plus de deux kilomètres.
L'Usine devait reprendre sa marche quel-
ques jours plus taira ; si l'accident s'était
produit l'usine étant en activité, on amrait
eu à déplorer de nombreuses victimes.
Les dëAts matériels dépassent 100.000
francs.
La consternation est profonde dans les
milieux indigènes, que cette industrie fai-
sait travailler.
8ft
1. licfcard paritl hors de daifcr
80
L'état du gouverneur Richard est des
plus satisfaisants.
H&r soir les docteurs donnaient te bul-
letin de santé suivant : « Nuit et Journée
calmes. Température 37°2, pouls, 92, res-
piration I& n
(Par Dépèche.)
Le Problème de la laine
« Cotton is King », disent les
Américains. Jamais cette primauté
ne s'est mieux manifestée due dans
ces dernières années. Le développement de
l'industrie cotonnière aux Etats-Unis, la
crainte de disette de matière première pour les
filatures européennes, les projets français et
anglais de culture de coton aux colonies ont
accaparé l'attention et sont encore au pre-
mier rang de l'actualité. L'importance du
problème du coton ne doit cependant pas
faire oublier les atdres textiles, et en parti-
culier la laine. La situation du marché de
la laine tCest certes pas aussi critique que la
situation cotonnière. Les pays gros produc.
teurs de laine : Argentine, Australie, Afrique
du Sud, n'ont pas encore développé leur in-
dustrie au point de faire redouter la disette
de matière première. Mais ce n'en sont pas
moins des pays à change élevé et nos indth-
tries lainières auraient un gros intérêt à s'af-
franchir de ces achats onéreux par une pro-
duction nationale qu'il parait possible de
créer aux colonies.
Il s'agit en effet d'une véritable création
ex-nihilo. Les moutons de nos colonies tro-
picales sont des moutons à poils. Il faut les
remplacer par des espèces lainières, et, de
préférence, des mérinos. Déjà des expérien-
ces individuelles, nombreuses et tlisséminhs,
ont permis d'opérer une localisation clima-
tique de la zone du mouton à laine : les
essais d'élevage tentés dans la zone équato-
riale ont toujours donné des résultats néga-
tifs; seules les régions sèches présentent des
conditions favorables.
Or, on trouve précisément dans nos colo.
nies, en dehors de l'Afrique du Nord, deux
grandes régions de climat sec non-désertique:
le sud-ouest de Madagascar et la bande nord
du Soudan, de Saint-Louis au Ouadat. A
Madagascar, des essais ont été inaugurées l'an
dernier par la Chambre de commerce de
Tourcoing sur les plateaux intérieurs de la
province de Tuléar. Le centre de t Tour-
coing-Madagascar > a été fondé et les ré-
sultats semblent excellents. Les plateaux de
notre grande colottie australe, si riches en
baufs, nourriront peut-être un jour un peu-
plement ovin comparable à ceux de VAustra-
lie- et de VAfrique du - Sud*
Dans la zone tlaril de l'A. O.F:, le mou.
lott indigène est très répandu. Le Soudan
français, à lui seul, en compte Plus de 3 mil-
lions. Le mérinos semble pouvoir être intro-
duit et c'est encore la Chambre de commerce
de Tourcoing qui procède ici aux essais préli-
minaires. Elle a importé de VAfrique du
Sud plusieurs centaines de brebis et béliers
du Karoo, sérieusement sélectionnés, et les
a répartis entre trois stations : Taoitsy au
Sénégal, El-Oualadj au Soudan, et Tour-
coingbam en Haute-Volta. Vacclimatation
semble déjà accompliet mais une observation
plus longue est nécessaire pour savoir si ia
race continuera à se développer. Les peuples
pasteurs de la région, les Peuhls en particu-
lier, seraient alors un élément précieux pour
la dissémination des ovidés dans le pays.
Car l'introduction du mouton dans les ré-
gions prédésertiques de nos colonies n'aura
pas seulement une grosse importance pour
notre industrie lainière, elle fournira égale-
ment aux indigènes des troupeaux, c'est-à-
dire la richesse et la nourriture certaine. Les
indigènes sont généralement encore habitués
à mesurer leur effort à leurs besoins - immé-
diats. La culture du coton se heurte de leur
part à un obstacle du fait qu'il ne nourrit
pas, qu'à le eultiver seul on peut craindre la
famine. L'arachide au contraire est cultivée
volontiers parce qu'elle n'est pas seulement
une matière première industrielle, mais aussi
un aliment. Le mouton à laine répond à ces
deux desiderata. S'il s'acclimate, sa fortune
dans nos colonies sera rapide. On atteindra
ainsi un double résultat : produire ^me ma-
tière première indispensable à. la métropole
et, en même temps, nourrir les indigènes, dé-
velopper leur prospérité.
Et, si ce n'est pas là tout le problème co-
lonial, c'en est du moins une bonne, part.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commitsion de IMIflérto
des Coloniet et des Protectorat*.
-1- l
RUE OUDINOT
--0.0--
M. André Hesse, ministre des Colonies, a
décidé de confier la direction des services de son
Cabinet à M.. Gaston Joseph, Gouverneur des
colonies, directeur de l'Agence Economique de
l'Afrique Occidentale Française, en remplace.
ment de M. Charles Régismanset, récemment
nommé directeur des Affaires Economiques au
ministère des Colonies.
Nous sommes heureux d'adresser nos félici-
tations à M. Gaston J, qui est l'objet
d'une si flatteuse désignation de la paft de M.
André Hesse.
Le distingué directeur de 1. Agence Economi-
que de l'A. O. F. a donné déjà la mesure de
9on intelligente activité auprès de M. le Gou-
verneur Général Carde et, à Paris, à r Apnee
Economique de r A. O. F., dont il, a fait un
organisme de propagande de premier wdre.
Rappelons également que, sous son heureuse
impulsiOlb de nombreux Comités coloniaux ont
été créés dans les grandes villes de France, ap-
poRMt un appoint important à l'action colo-
niale.
Au Conseil d at
a-
Requête d'un d blessé de guerre
algérien
Un. soldat algérien, nommé Azoulay, pen-
sionné d'invalidité ayant demandé au mi-
nistre de la Guerre et des Pensions l'auto-
risation de traitement dans une station ther-
male militaire, reçut une réponse négative.
Il introduisit alors un recours au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de cette déci-
sion ministériiCllc.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête de cet Algérien, pour les motifs sui-
vants :
Considérant que, pour demander l'annula-
tion de la décision attaquée, le sieur Azou-
lay se fonde sur les dispositions de l'arti-
cle 64 de la loi du 31 mars 1919, modifié par
la loi du 21 juillet 1922, qui donne aux ré-
formés de guerre, droit au traitement et à
l'hospitalisation gratuits.
Considérant que, les dispositions législati-
ves précitées ne visent pas les soins à don-
ner aux militaires ou anciens militaires in-
firmes dans les stations thermales, qu'elles
prévoient seulement le traitement dans les
hôpitaux relevant de la FacuMé de médecine
.dans le ressort de laquelle se trouve le do-
micile de l'intéressé.
Considérant ce qui précède, il résulte
que la décision attaquée a été prise par
le ministre de la Guerre dans la limite des
pouvoirs que lui confèrent les dispositions
législatives.
Le Conseil décide :
La requête du sieur Azoulay est rejetée.
Requête d'ua ancien commissaire
de police de Oudjda (Maroc)
Le Gonseil :
Considérant que iM. Au'bry conteste la ré-
gularité de la décision du directeur des af-
faires civiles et du délégué de la résidence
générale de France au Maroc, qui lui ont in-
fligé un blâme et l'ont placé dans la posi-
tion de congé d'expectative de réintégration,
Considérant que le requérant était avant
sa réintégration dans les cadres métropoli-
tains et du fait de sa mise à la disposition
du gouvernement chériflen, un fonction-
naire de l'administration marocaine, que
lesdites décisions ne constituent pae des
actes administratifs de l'autorité française
susceptibles d'être déférées au Conseil
d'Etat par application de l'artidle 9 de la "loi
du 24 mai 18TT2.
Que dès tors la roquéte de M. Aubry n'est
pas rooevahle, d'où rëjet.
- <
tu - ̃ m
I1 V CONSEIL BÉlÉRm DE - LA BÉOIIOI
- 00
En ouvrant la première session de 1925 dU
Conseil général de La Réunion, M. le Gou.
verneur Repiquet a prononcé un discours
d'autant plus important que c'était pour
ainsi dire la première prise de contact du
Gouverneur avec la Haute Assemblée de la
colonie.
Succédant au Gouverneur La Palud, M.
Jules. Repiquet ne pouvait que rendre hom-
mage a l'administration de son prédéces-
seur. La situation financière de la colonie
est bonne, puisque la balance des recettes
et des depehses laisse un disponible de
126.308 fr. 06.
La caisse de réserve est de 7.957.216 fr.36,
dont 500.000 francs représentent le mini-
mum de fonds disponibles fixé par l'arrêté
interministériel du 10 juillet 1923.
Il faut que la colonie profite de cette si-
tuation momentanément florissante pour
améliorer ce qui peut et doit l'être dans la
plus jolie des colonies françaises.
Les desiderata des colons n'ont pas échap-
pé à M. Repiquet ; il aura à cœur de les
satisfaire dans la mesure de ses moyens.
L'approvisionnement en eau potable, l'as-
sistance médicale indigène, la préservation
contre le paludisme, la diffusion de l'ensei-
gnement sont les principales préoccupations
de -- M. - Repiquet.
- Et ces préoccupations' ne sont pas d'au-
jourd'hui, car, partout où il a administré,
M. Repiquet a toujours eu comme souci
ramélioration du sort de ses administrés.
Aussi, ne sommes-nous pas surpris de le
voir déclarer qu'il n'est pas de trop lourds
- sacrifices en matière d'hygiène.
L'enseignement, qui a subi une période
fort critique, doit être l'objet de toutes les
attentions des pouvoirs publics. Il n'est pas
admissible que, dans une vieille colonie
française, un contingent de 2.703 hommes
ne contienne que 811 lettrés.
L'enseignement professionnel sera donné
dans d'excellentes conditions à partir du
Jilr octobre prochain et, à l'exposition réu-
nionnaise, il sera permis de se rendre
compte des efforts de nos jeunes gens qui,
par le sport et le travail manuel, ont à
cœur de se rendre dignes de l'intérêt de
l'administration.
La question de la mam-d'œuvre est aussi
angoissante à La Réunion que dans bien
d1 autres colonies, hélas ! La Grande Ile, sa
Voisine, ne semble pas disposée à lui en
fournir. 11 a été fait appel a l'Indochine,
aux consuls de 'France de Lourenço-Mar-
qniès et de Batavia ; il faut espérer que ces
démarches ne seront pas vaines.
- M. Repiquet demande aux Conseillers gê-
fléraux d'encourager les indigènes à faire
des cultures vivrjeres et à retourner à la
culture du café, qui fit jadis la richesse de
Bourbon.
Le fâcheux état du port de La Réunion
exigeait des travaux de première urgence,
qui ont été commencés par M. l'ingénieur
Lapebie. Le tonnage expédié du port sur
l'intérieur de l'île est passé, en un mois,
de 5.000 tonnes A 7.500, et on espère que
le trafic normal sera rétabli pour la cam-
tiallD. sucrière.
A M. le Gouverneur de La Réunion termina
son discours par un appel aux sentiments
de confiance cordiale dont le Conseil géné-
rat a toujours fait preuve envers l'adniinis-
tration.
c D.
Vaines injonctions
Le roi de Siam "vient d'adresser la let-
tre suivante aux jeunes Siamois étudiants
dans les universités du Royaume-Uni :
« N'épopsez d'Européennes à aucun prix.
Nous dllnnaÍSsons de nombreux cas de
compatriotes ayant pris des blanches pour
lemmes, mais nous n'avons jamais entendu
parler de mariages mixtes ayant donné
d'heureux résultats. Les conditions socia-
les dans notre pays ne sont pas celles de
l'Europe et une jeune fille blanche mariée
à un Siamois est souvent prise du désir de
revoir son pays. Ne méprisez pas vos com-
patriotes et rappelez-vous que ni le Sia-
mois ni l'Anglais ne respectent une per-
sonne mariée en dehors de sa race. »
Eh 1 bien, S. M. le roi de Siam -est pcu-
être un sage, mais si ses vues sont justes
en Ja circonstance, on peut le regretter.
iRien ne parait, en effet, plus souhaitable
que la fusion des races, attendu que tant
qu'elle ne sera pas accomplie, il y aura pas
de paix, pas de fraternité sur la terre.
La vérité est, probablement, qu'un jour
viendra où le Siamojs et l'Anglais sauront
respecter « une personne mariée en dehors
de-sa raceoi. Oéijà, en tout œB, l'on oon..
naît des Français parfaitement aptes à
éprouver ce respect.
Quant aux jeunes filles blanchès qui, ma-
riées au Siam, sont prises du désir de re-
voir leur pays, c'est une autre question.
Elle n'a pas, osons le dire, beaucoup d'lm,
portnnee. Ce qui importe, c'est le fruit de
ces unions, c'est l'enfant.
Des esprits chagrins ont prétendu que le
produit de deux races inégalement « évo-
luées » n'était jamais qu'un composé de
leurs défauts. Que voilà une insulte gra-
tuite à tant de braves gens 1 Pourquoi
n'hériteraient-ils pas, en même temps que
les défauts, les qualités de leurs ascen-
dants ?
Au demeurant, on sait que l'espace dé-
volu aux habitants du globe, « fonction n,
somme toute, du temps mis à le parcourir,
se rétrécit prodigieusement, chaque jour.
Les contacts entre races différentes sont
de plus en-plus fréquents et nombreux.
L'invincible instinct parle et peut-être ne
s'écoulera-t-il pas beaucoup de temps
avant que les Blancs, les Jaunes, les Noirs
nient disparu de sur la planète, avec leurs
haines, Jours rivalités, leurs orgueils, leurs
défiances, pour céder la place, tout uni-
ment, à l'Homme.
A l'Homme qui alors évoquera avec une
curiosité apitoyée les cloisons étanches et
les nationalismes d'antan.
R. de Laromigutèrt
-<-–
A propos du contingentement
des rhums
GO
Nous avons, dans un récent numéro, indiqué
les chiffres du contingentement des rhums fixés
par la Commission spéciale du Ministère des
Colonies.
M. Ernest Lambert, le grand importateur des
rhums coloniaux, membre du Syndicat des Rhu-
meries agricoles de la Martinique nous adresse,
à ce sujet, la lettre suivante ;
Monsieur le Directeur,
« La Commission de Répartition qui s'cst
réunie le samedi 11 juilHet au ministère des
Colonies, n'a fixé aucun chiffre. en faveur
de quelque colonie que ce soit. EJle s'est
bornée à inviter V Administration à faire la
répartition suivant la directive ci-après, qui
doit être insérée dans le décret à intervenir:
« Art. 3. - Le reliquat des 15.000 hecto-
« litres sera utilisé de façon a effectuer les
« réajustements de contingents reconnus
» nécessaires. Les dotations prévues seront
Il faites par arrêté du ministre des Golo-
CI nies. 11
La dotation en faveur de la iRéunjpn n'a,
donc pas été fixée. Il ne pouvait d'autre
part être question 'd'envisager une réparti-
tion proportionnelle aux quantités de sucre
fabriquées dans chaque colonie
L'injustice d'une telle proportionnalité a
dj. été indiquée les années ,précéd'l'¡Jms
et des chiffres très démonstratifs ont été
opposés à ceux qui défendaient cette thèse.
Nous n'en citerons qu'un exemple : La
production, totale en rhum des Colonies
Françaises a été en 192i de 308.867 hectol.
exprimés en alcool pur, dont 174.264- liect.
de rhum de sucreries et 129.603 hectoJ. de
rhum de distillerie.
Les rhummerios qui ne produisent que du
l'hum font donc près de la moitié du rhum
total produit ; et on 11e peut, ise (baser .pour
3a répartition des contingents sur TfT pro-
duct.ion du sucre, d'autant 'Phl qu'en s'en
tenant môme aux usines A sqiere faisant du
rhum de mélasse, iil faut tenir xomptc des
différences de rendement entre colonies.
La répartition doit donc se ifairc en tenant
compte des augmentations de production
rhummière des colonies intéressées et non
des augmentations de leur production su-
crière.
Veuillez agréer.
Inspection des colonies
--Q-
L'article 251 de la loi du 13 juillet 19G5
ayant supprimé le grade d'inspccteur-
adjoint des Colonies, le concours prévu
pour le 17 mai 1926 ne pourra avoir lieu
dans la forme annoncée.
Un règlement d'administration publique
et un avis ultérieur feront connaître les
conditions et la date du procMin concoure
pour le grade d'inspecteur de 3e classe.
La guerre au Maroc
-0-0--
LE HAUT COMMANDEMENT
Avant de s'embarquer sur l'Anfa, le ma-
réchal Lyautey a été reçu en audience pri-
vée par le .sultan Moulay Youssef. Il su
ensuite adressé aux troupes l'ordre du jour
suivant :
Le résident général, commandant en chel,
étant appelé en France par le gouvernement
pour oonférer sur la .situation actuelle au Ma-
roc, le maréchal Pétain, inspecteur général de^
l'année, prend, à dater de ce jour, la direction
générale des opérations militaires et le com-
mandement dos troupes au Maroc.
Une conférence a eu lieu entre les deUXf'
maréchaux.
Le général Billotte, souffrant -d'appendi-
cite, a été évacué.
Une adresse à M. Painlevé
« Les Chambres de Commerce et les Chambres-,
d'Agricuiture de Casablanca, de Kénitra et d»
Reibat, les Chambres mixtes de Commerce eU
d'Agriculture de Fez, de Mogador, d.'Oudjda et-
de Soifi, les Associations agricoles du Maroc,,
au nom des 80.000 Français établis d'ans le Pro-
tectorat et qui se sont efforcés de faire du Ma-
roc un prolongement, de la Fraiioe en y obser-
vant - scrupuleusement les traditions de la mé-
tropole et en ne reculant devant aucun sacri-
fice pour aifflnmer l'œuvre .française de régént-
ration de ce pays ; confiantes en la (ermeté de
La politique marocaine suivie par M. Painlevé,,
président du Conseil, rendent hommage à la
vaillance des chefs et des soldats qui luttent ici
pour d'idéal national, sous le haut commande-
ment du maréchal Ly-autey et leur adressent
leurs sentiments de reconnaissance émue et con.
fiante.
« Avec leur expérience acquise au contact des
populations protégées, eUes se permettent de
mettre en garde le Gouvernement de la Répu-
blique confire une -paix prématurée qui aurait-
pour effet, en laissant il l'adversaire ta possibi-
lité de reprendre les hostilités quand il voudMit,
de compromettre J'œuvrc cIvilisatrice. de la
France dans l'Afrique du Nord. »
Projets d'Abd-el-KriHf
Abd-el-Krim aurait l'intention de diriger
une attaque sur Ouezzan.
D'autre part, redoutant un débarquement
espagnol vers l'Oued Lau, le chef rifain it
chargé Kheriro d'organiser défensivement
la côte depuis Tiguissae jusqu'à Emoa.
Les Djeballa8 et les Andjeras montrent
peu d'enthousiasme pour la nouvelle cam-
pagne, car ils comprennent que leur chef
ne pourra pas soutenir la lutte longtemps.
On croit que ces tribus profiteront de la
première défaite pour secouer le joug rif&fn.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le 19e corps d'armée a commencé dans
la région des Branès des opérations impor-
tantes, mais qui n'ont pas le caractère
d'une offensive.
On signale dans ce secteur une réaction
do l'onnemi sur le front des Taoula. L'en-
nemi s'est avancé jusqu'aux avant-postes,
où il a attaqué à la grenade et à la bato-
nette. Il a été repoussé après un vif combat,
au cours duquel il a laissé des morts et des
blessés sur te terrain.
Une grande réunion de notables qt de
caïds rifains a été tenue à Kelaa, au nord:"
du djebel Amessef *, le but do cette réunion,
n'est naâ encore connu.
Dans le centre, les Ficmaïas, reiugie»
Dans le cent-re, i c
vors le Slhou. continuent '<\ regagner leurs
villages. A dix kilomètres è l'est,, Kolleine,
a été attaqué la nuit dernière par les Dje-
halas. Après une vivi*, alerte, au cours de
laquelle los i-iidigènes ffiartieans ont fait
preuve d'un grand sang-froid, l'assaillant a.
été repoussé, abandonnant entre les mains-
des Français quelques blessés et tiTI prison-
nier originaire de Tclouan.
Dans In secteur onfst, l'aviation confirme-
la reprise do l'activité ennemie sur tout ce
front ; cependant aucun combat n'a été li-
vré.
Une mohalla forte de 800 hommes, consli. -
tuée dans les Doukkala se concentre a Ma-
zagan, sous le commandement de Si Moha-
med Bon Dahan, le vainqueur de Tiznit.
Un(, autre mehalla de 350 hommes, for-
mée en Chaouia, est arrivée à Casablanca.
Les deux mehallas partent aujourd'hui!
pour le front. L -.
L'ennemi s est montré actif cians la re--
gion A r('¡zhgon, tandis que les forces sup--
pl«4tiv<>s de Tissa ont effectué des reconnais-
sancos vers Elglof et Cherat pour chasser"
des groupes ennemis.
Hier matin., 26 aoilt, le 19p corps d'ar-
mée, élargissant ses opérations vers l'est
a commencé une manoeuvre ayant comme
but. de dégager le pays doq Branes. Us,
troupes françaises ont rencontré une vive-
résistance, mais ont occupé, tous leurs-
objectifs. L'opération se pousuit dans de
bonnes conditions.
Lrs derniers renseignements d'aviation»
Fignolent un important reflux de dissidents
vers V1 nord par la vallée de l'oued Marti-
cha.
Les renforts
T. - '2;1 bataillon de chasseurs alpins, qui
faisait des manœuvres dans le massif du
Queyrfjs. a été rappelé d'urgence, pour em-
barquer à destination du Maroc.
On annonce également le départ du 15e
bataillon de chasseurs alpins qui tient gar-
nison h Rarcelonnetle, et du H590 de ligne,
qui tient garnison ù Brianron. -
L-1 2' bataillon du 4e zouaves, sous les
ordres du commandant Tluméry, ^st en ins-
tant de départ pour le Maroc. n n été
passé en revue cet après-midi au comp
d'Eckmnlh par le général de. Lamothe, com-
maridant V 19° corps d'armée, 1 e chef mi-
litaire s'est montré irès satisfait de la te*
ml" et du moral de ces troupes fOl'mêCC
presque en totalité de volontaires.
Nos forces navales au Maroc
Le Paris porta.nl, 1.- pavillor» du contra
amiral Hrisson. commandent de .la^troisième
division d-- liffne de l'escadre «G te Méditer-
ranée, et la eanonnié.re La Diligente, com-
mandé- p;ir le capitaine de corvette De-
lnhav*' < t La-Tapa g eus?. commandée par le
lieu tenant de vaisseau Putel, ont reçu ror-
Ln NOMERO î 80 CBNIIivitiS
JEU-DI SOIR 27 AOUT 1925
- - - - -"T" - - -- - -- - - -- --- - -- - ""!IIIIII!!!!' .-.- .- - -- .- -- - - -
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Les Annales Coloniales
JOURNAL - QUOTIDIEN
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Dmmctmjm 1 March RUBDEL et L-G. THÉBAUL T
MMa * iÉÉAMli t M, Rua du Moat-Thabor. PARIS-1" Wéihw : IMIM H-W
ai Colenin. M i 4S » S5 i
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mRSEL) l Anvr 1M • «S i 98 >
- I» 1b a ID m 3
Oa i*abMM 4mm IMM !•• Ammb4« poite - A«Im priaoipMB Ubrainc
L'Indochine contemporaine
L'écrivain Roland Dorgelès vient de
résumer ses impressions sur l'Indo-
chine qu'il a parcourue récemment,
dans un article intitulé : « Sous le si-
gne de la piastre ».
Il y établit un parallèle entre ceux
qui, autrefois, au prix des plus grands
efforts et même au risque de leur vie,
ont fait rindoohine et ceux qui, d'une
leçon beaucoup moins dangereuse, mais
infiniment plus pratique en profitent
aujourd'hui. Le tableau ainsi brossé ne
manque pas d'être d'une saisissante
réalité.
Son appréciation contraste un peu'
avec celles de certains autres écrivains
ayant rapidement visité notre grande
colonie asiatique et qui n'ont pas craint
de formuler des jugements qui ont pu
défavorablement impressionner l'opi-
nion métropolitaine, ou même de réé-
diter certaines critiques susceptibles
de discréditer gravement notre œuvre
coloniale.
La plupart du temps, quelles que fus-
sent leurs qualités d'observation ou
leur désir d'être véridiques ou impar-
tiaux, les voyageurs qui ne font que
passer ne peuvent voir que très super-
ficiellement le pays et vivent dans une
ambiance un peu conventionnelle d'où
ils peuvent malaisément tirer des con-
clusions sincères.
La. faute en est souvent, là-bas, diabord,
aux Pouvoirs publics qui s'ingénient à
leur montrer les côtés séduisants et
trompeurs de la vie coloniale où parfois
Ton s'étourdit loin de la mère patrie,
mais aussi à nos propres compatriotes
qui par fausse honte et même fanfa-
ronade ont tenu à se produire dans un
oadre qui dissimulait peut-être trop
habilement les soucis quotidiens et les
continuelles perplexités.
Moins que - partout ailleurs, le Fran-
çais expatrié n'aime pas à montrer ses
misères ou sa détresse. Il met une poin-
te d'orgueil et une suprême vanité à
laisser croire qu'il a vaincu facilement
la fatalité pu la mauvaise chance et qu'il
est insouciant - avec l'espoir du lende-
main dans le bien-être, le luxe ou le
plaisir.
C'est cette façade mensongère qui a
pu illusionner tous ceux qui, sans
doute de très bonne foi, et parfois dans
des colonies trop séduisantes se "sont
oomplaisamment attachés & nous dé-
peindre une société indochdnodse avide
de jouissance et livrée à toutes les dis-
sipations.
Ils ont malheureusement trop géné-
ralisé les réceptions et les fêtes données
à leur intention et, derrière les futilités
dont ils étaient réellement ta. cause, ils
n'ont pas compris l'immense effort qui
avait été accompli depuis quelques an-
nées e.t qui se continuait encore pour
le plus grand honneur et le profit de la
patrie française. Alors que les étrangers
les plus marquants rendaient un hom-
mage unanime à l'œuvre que nous
avons réalisée en Extrême-Orient, quel-
ques-uns de nos compatriotes les mieux
qualifiés pour éclairer notre jugement
rédigeaient, au contraire, de véritables
pamphlets contre l'Indochine, laissant
croire à une opinion publique, déjà si
mal renseignée,'que les sacrifices aux-
quels nous avions consentis avaient
servi uniquement à satisfaire les fan-
taisies ou les appétits de quelques pri-
vilégiés.
M. Roland -Dorgelès n'est pas tombé
dans ce travers. 11 a reconnu que grâce
au labeur continu, à la persévérance et
au dévouement individuel ou collec-
tif de ceux qui s'étaient expatriés, de
grandes choses avaient été faites et que
grâce à eux la France avait acquis et
constitué un merveilleux domaine dont
la prospérité et les ressources ne ces-
sent de s'accroître. Mais il se demande
avec une certaine note d'amertume ou
de regrets, quels sont aujourd'hui les
véritables bénéficiaires de toutes ces
richesses qui ont coûté tant de peine
et tant d'efforts, dans le courant de ces
dernières années.
Il établit un rapprochement saisis-
sant entre ceux qui ont lutté et luttent
encore contre le climat, la privation
et les difficultés de toutes sortes et
tombent obscurément, dans la brousse
loin de leur famille et de leur patrie et
ceux qui dans la métropole se parta-
gent, dans les grandes Sociétés financiè-
res, qui ont éclos de tous côtés, les pro-
fits et les bénéfices de tant d'admira-
bles dévouements. Il y avait là un con-
traste qu'avec une éloquence attristée,
il ne pouvait s'empêcher de souligner.
Mais c'est là malheureusement le
sort commun et habituel -de bien des
entreprises que ce ne soit pas toujours
ceux qui en ont assumé toutes les
difficultés et tous les périls qui en re-
cueillent les meilleurs fruits. L'Indo-
chine, telle que nous l'apprécions au-
jourd'hui, est, en effet, la résultante
d'une série d'efforts désintéressés ou de
dévouements qui pendant une cinquan-
taine d'années se sont prodigués- sous
les formes les plus diverses, souvent
plutôt contrariés qu'encouragés par la
Métropole. Ce ne sont pas ceux qui ont
été à la peine qui seront à l'honneur,
mais un grand résultat n'en aura pas
mo-ins été acquis dont la France re-
cueille le principal bénéfice.
Il n'est pas douteux que depuis que
l'Indochine s'est révélée telle que nous
la voyons avec ses ressources, ses ri-
chesses, ses immenses possibilités de
développement économique, elle a im-
médiatement attiré vers elle tous les dé-
sirs et toutes les convoitises et il ne
pouvait guère. en être autrement à une
époque où cliacun recherche une rému-
nération sûre et féconde de ses capi-
taux disponibles. Peut-on désirer qu'il
en ait été autrement et n'est-ce pas là
le meilleur témoignage rendu en fa-
veur de tous ceux de nos fonctionnaires
ou colons qui se sont dépensés autrefois
pour amener à un pareil résultat ?
Certes, si comme le déclare Roland
Dorgelès, il y en a beaucoup qui ont
succombé à la peine, ou végètent obscu-
rément sans avoir recueilli la récom-
pense qui leur était due, victimes des
événements ou de la fatalité, il en est
oependant dont la destinée a été moins
cruelle et dont le sort est assurément
digne d'envie. -
Quant aux groupements ou aux S().
ciétés qui se sont organisés pour pro-
fiter de l'expérience acquise en vue de
lucratives opérations, il ne faut pas ou-
blier que s'ils défendent des intérêts
particuliers les capitaux qu'ils jettent
dans le pays contribuent grandement à
augmenter sa mise en valeur et que
déjà, à ce seul titre, leur action ne peut
être critiquée. Si à une dure période
d'épreuves et de difficultés doit succé-
der une ère de rendement et de riches-
se, si notre colonie doit vivre « sous le
signe de la piastre » comme nous l'an-
nonce Roland Dorgelès, acceptons-en
l'augure avec satisfaction, si à côté des
intérêts particuliers, la prospérité de
notre grand établissement asiatique
en récolte les principaux bénéfices.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hauto-Loire,
.t.. ,
AU PAYS DMINÊÂ
-– 0.0-
Le ministère de l'Instruction .publique et
le Gouvernement général de l'Algérie orga-
nisent line mission scientifique d'exploré.
tion du Hoggar. -- - - - - -
La mission aéra dirigée par M. Reygasse
administrateur' principal de la commune
mixte do Tébessa (lJép. de Consbaratine),,
qui sora aecampaigné notamment par le
cam/tc de .PTorok, directeur des Touillas de
Carthage, et par des ethnographes français
et anglais.
Changée de (réunir pour l'Algérie les élé-
ments d'un Musée ethnographique saha-
rien, eUe devra effectuer une étude géolo-
gique et ethnographique détaillée, non soup-
lement du HoggÉur, mais d'autres régions
saharienne#} telles que le Tadmalt, le Mouy-
dir, le IG'rand Erg •accidentai, le Touat 5e
Tidikelt et le Gourara. La mission partira
d'Alger au début. d'octobre et se rendra
d'abord à Touggourt. Bile s'effectuera en
automdbile.
On présume que les savants chargés de
cette exploration connaîtront plutôt les
ardeurs solaires que colles d'Antinea. -Ce-
pendant, guidés par M. Pierre Benoît,
rihistoriograiphe bien connu de cette reine
incandescente, .ils auraient pu intenromipre
leur Jabeuir sévère par une pause dans
l'Atlantide, et trouver là bon souper et 'ban
gîte, sinon le « ireste » incompatible avec
leur caractère sérieux.
Sans doute M. de Monzie a4-il appré-
hendé pour M. Pierre Benoit ce « neste »
et ses tragiques coneéqucncee.
Un cyclone en Algérie
A une vingtaine die kilomètres de Staïda,
porte du Sud-Oranais, un cyclone d'une
extrême violence a détruit une usine de
crin végétal, qui venait d'être teonstriiite
et qui occupait une superficie de neuf cents
mètres carrés.
La tornade, formée à plus de quatre ki-
lomètres d,e J'usine, s'étendait sur près de
deux hectares, Les hangars métalliques, les
'logements, l'écurie, s'effondrèrent subite-
ment dans iun bruit d'enfer. réduisant le
matériel en miettes.
Les baraques en boia et la charpente
d'un deuxième hangar ont été retrouvées
à plus de deux kilomètres.
L'Usine devait reprendre sa marche quel-
ques jours plus taira ; si l'accident s'était
produit l'usine étant en activité, on amrait
eu à déplorer de nombreuses victimes.
Les dëAts matériels dépassent 100.000
francs.
La consternation est profonde dans les
milieux indigènes, que cette industrie fai-
sait travailler.
8ft
1. licfcard paritl hors de daifcr
80
L'état du gouverneur Richard est des
plus satisfaisants.
H&r soir les docteurs donnaient te bul-
letin de santé suivant : « Nuit et Journée
calmes. Température 37°2, pouls, 92, res-
piration I& n
(Par Dépèche.)
Le Problème de la laine
« Cotton is King », disent les
Américains. Jamais cette primauté
ne s'est mieux manifestée due dans
ces dernières années. Le développement de
l'industrie cotonnière aux Etats-Unis, la
crainte de disette de matière première pour les
filatures européennes, les projets français et
anglais de culture de coton aux colonies ont
accaparé l'attention et sont encore au pre-
mier rang de l'actualité. L'importance du
problème du coton ne doit cependant pas
faire oublier les atdres textiles, et en parti-
culier la laine. La situation du marché de
la laine tCest certes pas aussi critique que la
situation cotonnière. Les pays gros produc.
teurs de laine : Argentine, Australie, Afrique
du Sud, n'ont pas encore développé leur in-
dustrie au point de faire redouter la disette
de matière première. Mais ce n'en sont pas
moins des pays à change élevé et nos indth-
tries lainières auraient un gros intérêt à s'af-
franchir de ces achats onéreux par une pro-
duction nationale qu'il parait possible de
créer aux colonies.
Il s'agit en effet d'une véritable création
ex-nihilo. Les moutons de nos colonies tro-
picales sont des moutons à poils. Il faut les
remplacer par des espèces lainières, et, de
préférence, des mérinos. Déjà des expérien-
ces individuelles, nombreuses et tlisséminhs,
ont permis d'opérer une localisation clima-
tique de la zone du mouton à laine : les
essais d'élevage tentés dans la zone équato-
riale ont toujours donné des résultats néga-
tifs; seules les régions sèches présentent des
conditions favorables.
Or, on trouve précisément dans nos colo.
nies, en dehors de l'Afrique du Nord, deux
grandes régions de climat sec non-désertique:
le sud-ouest de Madagascar et la bande nord
du Soudan, de Saint-Louis au Ouadat. A
Madagascar, des essais ont été inaugurées l'an
dernier par la Chambre de commerce de
Tourcoing sur les plateaux intérieurs de la
province de Tuléar. Le centre de t Tour-
coing-Madagascar > a été fondé et les ré-
sultats semblent excellents. Les plateaux de
notre grande colottie australe, si riches en
baufs, nourriront peut-être un jour un peu-
plement ovin comparable à ceux de VAustra-
lie- et de VAfrique du - Sud*
Dans la zone tlaril de l'A. O.F:, le mou.
lott indigène est très répandu. Le Soudan
français, à lui seul, en compte Plus de 3 mil-
lions. Le mérinos semble pouvoir être intro-
duit et c'est encore la Chambre de commerce
de Tourcoing qui procède ici aux essais préli-
minaires. Elle a importé de VAfrique du
Sud plusieurs centaines de brebis et béliers
du Karoo, sérieusement sélectionnés, et les
a répartis entre trois stations : Taoitsy au
Sénégal, El-Oualadj au Soudan, et Tour-
coingbam en Haute-Volta. Vacclimatation
semble déjà accompliet mais une observation
plus longue est nécessaire pour savoir si ia
race continuera à se développer. Les peuples
pasteurs de la région, les Peuhls en particu-
lier, seraient alors un élément précieux pour
la dissémination des ovidés dans le pays.
Car l'introduction du mouton dans les ré-
gions prédésertiques de nos colonies n'aura
pas seulement une grosse importance pour
notre industrie lainière, elle fournira égale-
ment aux indigènes des troupeaux, c'est-à-
dire la richesse et la nourriture certaine. Les
indigènes sont généralement encore habitués
à mesurer leur effort à leurs besoins - immé-
diats. La culture du coton se heurte de leur
part à un obstacle du fait qu'il ne nourrit
pas, qu'à le eultiver seul on peut craindre la
famine. L'arachide au contraire est cultivée
volontiers parce qu'elle n'est pas seulement
une matière première industrielle, mais aussi
un aliment. Le mouton à laine répond à ces
deux desiderata. S'il s'acclimate, sa fortune
dans nos colonies sera rapide. On atteindra
ainsi un double résultat : produire ^me ma-
tière première indispensable à. la métropole
et, en même temps, nourrir les indigènes, dé-
velopper leur prospérité.
Et, si ce n'est pas là tout le problème co-
lonial, c'en est du moins une bonne, part.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commitsion de IMIflérto
des Coloniet et des Protectorat*.
-1- l
RUE OUDINOT
--0.0--
M. André Hesse, ministre des Colonies, a
décidé de confier la direction des services de son
Cabinet à M.. Gaston Joseph, Gouverneur des
colonies, directeur de l'Agence Economique de
l'Afrique Occidentale Française, en remplace.
ment de M. Charles Régismanset, récemment
nommé directeur des Affaires Economiques au
ministère des Colonies.
Nous sommes heureux d'adresser nos félici-
tations à M. Gaston J, qui est l'objet
d'une si flatteuse désignation de la paft de M.
André Hesse.
Le distingué directeur de 1. Agence Economi-
que de l'A. O. F. a donné déjà la mesure de
9on intelligente activité auprès de M. le Gou-
verneur Général Carde et, à Paris, à r Apnee
Economique de r A. O. F., dont il, a fait un
organisme de propagande de premier wdre.
Rappelons également que, sous son heureuse
impulsiOlb de nombreux Comités coloniaux ont
été créés dans les grandes villes de France, ap-
poRMt un appoint important à l'action colo-
niale.
Au Conseil d at
a-
Requête d'un d blessé de guerre
algérien
Un. soldat algérien, nommé Azoulay, pen-
sionné d'invalidité ayant demandé au mi-
nistre de la Guerre et des Pensions l'auto-
risation de traitement dans une station ther-
male militaire, reçut une réponse négative.
Il introduisit alors un recours au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de cette déci-
sion ministériiCllc.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête de cet Algérien, pour les motifs sui-
vants :
Considérant que, pour demander l'annula-
tion de la décision attaquée, le sieur Azou-
lay se fonde sur les dispositions de l'arti-
cle 64 de la loi du 31 mars 1919, modifié par
la loi du 21 juillet 1922, qui donne aux ré-
formés de guerre, droit au traitement et à
l'hospitalisation gratuits.
Considérant que, les dispositions législati-
ves précitées ne visent pas les soins à don-
ner aux militaires ou anciens militaires in-
firmes dans les stations thermales, qu'elles
prévoient seulement le traitement dans les
hôpitaux relevant de la FacuMé de médecine
.dans le ressort de laquelle se trouve le do-
micile de l'intéressé.
Considérant ce qui précède, il résulte
que la décision attaquée a été prise par
le ministre de la Guerre dans la limite des
pouvoirs que lui confèrent les dispositions
législatives.
Le Conseil décide :
La requête du sieur Azoulay est rejetée.
Requête d'ua ancien commissaire
de police de Oudjda (Maroc)
Le Gonseil :
Considérant que iM. Au'bry conteste la ré-
gularité de la décision du directeur des af-
faires civiles et du délégué de la résidence
générale de France au Maroc, qui lui ont in-
fligé un blâme et l'ont placé dans la posi-
tion de congé d'expectative de réintégration,
Considérant que le requérant était avant
sa réintégration dans les cadres métropoli-
tains et du fait de sa mise à la disposition
du gouvernement chériflen, un fonction-
naire de l'administration marocaine, que
lesdites décisions ne constituent pae des
actes administratifs de l'autorité française
susceptibles d'être déférées au Conseil
d'Etat par application de l'artidle 9 de la "loi
du 24 mai 18TT2.
Que dès tors la roquéte de M. Aubry n'est
pas rooevahle, d'où rëjet.
- <
tu - ̃ m
I1 V CONSEIL BÉlÉRm DE - LA BÉOIIOI
- 00
En ouvrant la première session de 1925 dU
Conseil général de La Réunion, M. le Gou.
verneur Repiquet a prononcé un discours
d'autant plus important que c'était pour
ainsi dire la première prise de contact du
Gouverneur avec la Haute Assemblée de la
colonie.
Succédant au Gouverneur La Palud, M.
Jules. Repiquet ne pouvait que rendre hom-
mage a l'administration de son prédéces-
seur. La situation financière de la colonie
est bonne, puisque la balance des recettes
et des depehses laisse un disponible de
126.308 fr. 06.
La caisse de réserve est de 7.957.216 fr.36,
dont 500.000 francs représentent le mini-
mum de fonds disponibles fixé par l'arrêté
interministériel du 10 juillet 1923.
Il faut que la colonie profite de cette si-
tuation momentanément florissante pour
améliorer ce qui peut et doit l'être dans la
plus jolie des colonies françaises.
Les desiderata des colons n'ont pas échap-
pé à M. Repiquet ; il aura à cœur de les
satisfaire dans la mesure de ses moyens.
L'approvisionnement en eau potable, l'as-
sistance médicale indigène, la préservation
contre le paludisme, la diffusion de l'ensei-
gnement sont les principales préoccupations
de -- M. - Repiquet.
- Et ces préoccupations' ne sont pas d'au-
jourd'hui, car, partout où il a administré,
M. Repiquet a toujours eu comme souci
ramélioration du sort de ses administrés.
Aussi, ne sommes-nous pas surpris de le
voir déclarer qu'il n'est pas de trop lourds
- sacrifices en matière d'hygiène.
L'enseignement, qui a subi une période
fort critique, doit être l'objet de toutes les
attentions des pouvoirs publics. Il n'est pas
admissible que, dans une vieille colonie
française, un contingent de 2.703 hommes
ne contienne que 811 lettrés.
L'enseignement professionnel sera donné
dans d'excellentes conditions à partir du
Jilr octobre prochain et, à l'exposition réu-
nionnaise, il sera permis de se rendre
compte des efforts de nos jeunes gens qui,
par le sport et le travail manuel, ont à
cœur de se rendre dignes de l'intérêt de
l'administration.
La question de la mam-d'œuvre est aussi
angoissante à La Réunion que dans bien
d1 autres colonies, hélas ! La Grande Ile, sa
Voisine, ne semble pas disposée à lui en
fournir. 11 a été fait appel a l'Indochine,
aux consuls de 'France de Lourenço-Mar-
qniès et de Batavia ; il faut espérer que ces
démarches ne seront pas vaines.
- M. Repiquet demande aux Conseillers gê-
fléraux d'encourager les indigènes à faire
des cultures vivrjeres et à retourner à la
culture du café, qui fit jadis la richesse de
Bourbon.
Le fâcheux état du port de La Réunion
exigeait des travaux de première urgence,
qui ont été commencés par M. l'ingénieur
Lapebie. Le tonnage expédié du port sur
l'intérieur de l'île est passé, en un mois,
de 5.000 tonnes A 7.500, et on espère que
le trafic normal sera rétabli pour la cam-
tiallD. sucrière.
A M. le Gouverneur de La Réunion termina
son discours par un appel aux sentiments
de confiance cordiale dont le Conseil géné-
rat a toujours fait preuve envers l'adniinis-
tration.
c D.
Vaines injonctions
Le roi de Siam "vient d'adresser la let-
tre suivante aux jeunes Siamois étudiants
dans les universités du Royaume-Uni :
« N'épopsez d'Européennes à aucun prix.
Nous dllnnaÍSsons de nombreux cas de
compatriotes ayant pris des blanches pour
lemmes, mais nous n'avons jamais entendu
parler de mariages mixtes ayant donné
d'heureux résultats. Les conditions socia-
les dans notre pays ne sont pas celles de
l'Europe et une jeune fille blanche mariée
à un Siamois est souvent prise du désir de
revoir son pays. Ne méprisez pas vos com-
patriotes et rappelez-vous que ni le Sia-
mois ni l'Anglais ne respectent une per-
sonne mariée en dehors de sa race. »
Eh 1 bien, S. M. le roi de Siam -est pcu-
être un sage, mais si ses vues sont justes
en Ja circonstance, on peut le regretter.
iRien ne parait, en effet, plus souhaitable
que la fusion des races, attendu que tant
qu'elle ne sera pas accomplie, il y aura pas
de paix, pas de fraternité sur la terre.
La vérité est, probablement, qu'un jour
viendra où le Siamojs et l'Anglais sauront
respecter « une personne mariée en dehors
de-sa raceoi. Oéijà, en tout œB, l'on oon..
naît des Français parfaitement aptes à
éprouver ce respect.
Quant aux jeunes filles blanchès qui, ma-
riées au Siam, sont prises du désir de re-
voir leur pays, c'est une autre question.
Elle n'a pas, osons le dire, beaucoup d'lm,
portnnee. Ce qui importe, c'est le fruit de
ces unions, c'est l'enfant.
Des esprits chagrins ont prétendu que le
produit de deux races inégalement « évo-
luées » n'était jamais qu'un composé de
leurs défauts. Que voilà une insulte gra-
tuite à tant de braves gens 1 Pourquoi
n'hériteraient-ils pas, en même temps que
les défauts, les qualités de leurs ascen-
dants ?
Au demeurant, on sait que l'espace dé-
volu aux habitants du globe, « fonction n,
somme toute, du temps mis à le parcourir,
se rétrécit prodigieusement, chaque jour.
Les contacts entre races différentes sont
de plus en-plus fréquents et nombreux.
L'invincible instinct parle et peut-être ne
s'écoulera-t-il pas beaucoup de temps
avant que les Blancs, les Jaunes, les Noirs
nient disparu de sur la planète, avec leurs
haines, Jours rivalités, leurs orgueils, leurs
défiances, pour céder la place, tout uni-
ment, à l'Homme.
A l'Homme qui alors évoquera avec une
curiosité apitoyée les cloisons étanches et
les nationalismes d'antan.
R. de Laromigutèrt
-<-–
A propos du contingentement
des rhums
GO
Nous avons, dans un récent numéro, indiqué
les chiffres du contingentement des rhums fixés
par la Commission spéciale du Ministère des
Colonies.
M. Ernest Lambert, le grand importateur des
rhums coloniaux, membre du Syndicat des Rhu-
meries agricoles de la Martinique nous adresse,
à ce sujet, la lettre suivante ;
Monsieur le Directeur,
« La Commission de Répartition qui s'cst
réunie le samedi 11 juilHet au ministère des
Colonies, n'a fixé aucun chiffre. en faveur
de quelque colonie que ce soit. EJle s'est
bornée à inviter V Administration à faire la
répartition suivant la directive ci-après, qui
doit être insérée dans le décret à intervenir:
« Art. 3. - Le reliquat des 15.000 hecto-
« litres sera utilisé de façon a effectuer les
« réajustements de contingents reconnus
» nécessaires. Les dotations prévues seront
Il faites par arrêté du ministre des Golo-
CI nies. 11
La dotation en faveur de la iRéunjpn n'a,
donc pas été fixée. Il ne pouvait d'autre
part être question 'd'envisager une réparti-
tion proportionnelle aux quantités de sucre
fabriquées dans chaque colonie
L'injustice d'une telle proportionnalité a
dj. été indiquée les années ,précéd'l'¡Jms
et des chiffres très démonstratifs ont été
opposés à ceux qui défendaient cette thèse.
Nous n'en citerons qu'un exemple : La
production, totale en rhum des Colonies
Françaises a été en 192i de 308.867 hectol.
exprimés en alcool pur, dont 174.264- liect.
de rhum de sucreries et 129.603 hectoJ. de
rhum de distillerie.
Les rhummerios qui ne produisent que du
l'hum font donc près de la moitié du rhum
total produit ; et on 11e peut, ise (baser .pour
3a répartition des contingents sur TfT pro-
duct.ion du sucre, d'autant 'Phl qu'en s'en
tenant môme aux usines A sqiere faisant du
rhum de mélasse, iil faut tenir xomptc des
différences de rendement entre colonies.
La répartition doit donc se ifairc en tenant
compte des augmentations de production
rhummière des colonies intéressées et non
des augmentations de leur production su-
crière.
Veuillez agréer.
Inspection des colonies
--Q-
L'article 251 de la loi du 13 juillet 19G5
ayant supprimé le grade d'inspccteur-
adjoint des Colonies, le concours prévu
pour le 17 mai 1926 ne pourra avoir lieu
dans la forme annoncée.
Un règlement d'administration publique
et un avis ultérieur feront connaître les
conditions et la date du procMin concoure
pour le grade d'inspecteur de 3e classe.
La guerre au Maroc
-0-0--
LE HAUT COMMANDEMENT
Avant de s'embarquer sur l'Anfa, le ma-
réchal Lyautey a été reçu en audience pri-
vée par le .sultan Moulay Youssef. Il su
ensuite adressé aux troupes l'ordre du jour
suivant :
Le résident général, commandant en chel,
étant appelé en France par le gouvernement
pour oonférer sur la .situation actuelle au Ma-
roc, le maréchal Pétain, inspecteur général de^
l'année, prend, à dater de ce jour, la direction
générale des opérations militaires et le com-
mandement dos troupes au Maroc.
Une conférence a eu lieu entre les deUXf'
maréchaux.
Le général Billotte, souffrant -d'appendi-
cite, a été évacué.
Une adresse à M. Painlevé
« Les Chambres de Commerce et les Chambres-,
d'Agricuiture de Casablanca, de Kénitra et d»
Reibat, les Chambres mixtes de Commerce eU
d'Agriculture de Fez, de Mogador, d.'Oudjda et-
de Soifi, les Associations agricoles du Maroc,,
au nom des 80.000 Français établis d'ans le Pro-
tectorat et qui se sont efforcés de faire du Ma-
roc un prolongement, de la Fraiioe en y obser-
vant - scrupuleusement les traditions de la mé-
tropole et en ne reculant devant aucun sacri-
fice pour aifflnmer l'œuvre .française de régént-
ration de ce pays ; confiantes en la (ermeté de
La politique marocaine suivie par M. Painlevé,,
président du Conseil, rendent hommage à la
vaillance des chefs et des soldats qui luttent ici
pour d'idéal national, sous le haut commande-
ment du maréchal Ly-autey et leur adressent
leurs sentiments de reconnaissance émue et con.
fiante.
« Avec leur expérience acquise au contact des
populations protégées, eUes se permettent de
mettre en garde le Gouvernement de la Répu-
blique confire une -paix prématurée qui aurait-
pour effet, en laissant il l'adversaire ta possibi-
lité de reprendre les hostilités quand il voudMit,
de compromettre J'œuvrc cIvilisatrice. de la
France dans l'Afrique du Nord. »
Projets d'Abd-el-KriHf
Abd-el-Krim aurait l'intention de diriger
une attaque sur Ouezzan.
D'autre part, redoutant un débarquement
espagnol vers l'Oued Lau, le chef rifain it
chargé Kheriro d'organiser défensivement
la côte depuis Tiguissae jusqu'à Emoa.
Les Djeballa8 et les Andjeras montrent
peu d'enthousiasme pour la nouvelle cam-
pagne, car ils comprennent que leur chef
ne pourra pas soutenir la lutte longtemps.
On croit que ces tribus profiteront de la
première défaite pour secouer le joug rif&fn.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Le 19e corps d'armée a commencé dans
la région des Branès des opérations impor-
tantes, mais qui n'ont pas le caractère
d'une offensive.
On signale dans ce secteur une réaction
do l'onnemi sur le front des Taoula. L'en-
nemi s'est avancé jusqu'aux avant-postes,
où il a attaqué à la grenade et à la bato-
nette. Il a été repoussé après un vif combat,
au cours duquel il a laissé des morts et des
blessés sur te terrain.
Une grande réunion de notables qt de
caïds rifains a été tenue à Kelaa, au nord:"
du djebel Amessef *, le but do cette réunion,
n'est naâ encore connu.
Dans le centre, les Ficmaïas, reiugie»
Dans le cent-re, i c
vors le Slhou. continuent '<\ regagner leurs
villages. A dix kilomètres è l'est,, Kolleine,
a été attaqué la nuit dernière par les Dje-
halas. Après une vivi*, alerte, au cours de
laquelle los i-iidigènes ffiartieans ont fait
preuve d'un grand sang-froid, l'assaillant a.
été repoussé, abandonnant entre les mains-
des Français quelques blessés et tiTI prison-
nier originaire de Tclouan.
Dans In secteur onfst, l'aviation confirme-
la reprise do l'activité ennemie sur tout ce
front ; cependant aucun combat n'a été li-
vré.
Une mohalla forte de 800 hommes, consli. -
tuée dans les Doukkala se concentre a Ma-
zagan, sous le commandement de Si Moha-
med Bon Dahan, le vainqueur de Tiznit.
Un(, autre mehalla de 350 hommes, for-
mée en Chaouia, est arrivée à Casablanca.
Les deux mehallas partent aujourd'hui!
pour le front. L -.
L'ennemi s est montré actif cians la re--
gion A r('¡zhgon, tandis que les forces sup--
pl«4tiv<>s de Tissa ont effectué des reconnais-
sancos vers Elglof et Cherat pour chasser"
des groupes ennemis.
Hier matin., 26 aoilt, le 19p corps d'ar-
mée, élargissant ses opérations vers l'est
a commencé une manoeuvre ayant comme
but. de dégager le pays doq Branes. Us,
troupes françaises ont rencontré une vive-
résistance, mais ont occupé, tous leurs-
objectifs. L'opération se pousuit dans de
bonnes conditions.
Lrs derniers renseignements d'aviation»
Fignolent un important reflux de dissidents
vers V1 nord par la vallée de l'oued Marti-
cha.
Les renforts
T. - '2;1 bataillon de chasseurs alpins, qui
faisait des manœuvres dans le massif du
Queyrfjs. a été rappelé d'urgence, pour em-
barquer à destination du Maroc.
On annonce également le départ du 15e
bataillon de chasseurs alpins qui tient gar-
nison h Rarcelonnetle, et du H590 de ligne,
qui tient garnison ù Brianron. -
L-1 2' bataillon du 4e zouaves, sous les
ordres du commandant Tluméry, ^st en ins-
tant de départ pour le Maroc. n n été
passé en revue cet après-midi au comp
d'Eckmnlh par le général de. Lamothe, com-
maridant V 19° corps d'armée, 1 e chef mi-
litaire s'est montré irès satisfait de la te*
ml" et du moral de ces troupes fOl'mêCC
presque en totalité de volontaires.
Nos forces navales au Maroc
Le Paris porta.nl, 1.- pavillor» du contra
amiral Hrisson. commandent de .la^troisième
division d-- liffne de l'escadre «G te Méditer-
ranée, et la eanonnié.re La Diligente, com-
mandé- p;ir le capitaine de corvette De-
lnhav*' < t La-Tapa g eus?. commandée par le
lieu tenant de vaisseau Putel, ont reçu ror-
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