Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 août 1925 18 août 1925
Description : 1925/08/18 (A26,N122). 1925/08/18 (A26,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396969c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 122
-
LE NUMERO : 10 GEiNTlMÇS
MARDI SOIR, 18 AOUT 1925
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUBPEL et L.-G. THÉBAUL T
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IMia Il kiwkituuki i 34, Rue du Mont-Thaboim, PARIS.1- - Téléphw : LOUTRE 19-17
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La Chine et 1 opinion américaine
--
11 s'agit, évidemment, de l'opinton aux
Etats-Unis, le Mexique, les Etats de l'Amé-
rique Centrale et ceux de l'Amérique du Sud
ne prêtant aux événements de Chine qu'une
attention fort distraite. Préoccupés de peu-
pler et de mettre en valeur les immenses
espaces qu'encadrent leurs lignes de fron-
tière, le Mexique, le Brésil, la République
Argentine ne tournent pas encore leurs préoc-
cupations vers les pays de l'Extrême-Orient
qui ne leur achètent ni le blé, ni le café, ni
les autres produits tropicaux qui constituent
l'élément essentiel de leur trafic extérieur.
En revanche, la presse des Etats-Unis
suit avec soin ce qui se passe dans l'ancien
Empire du Milieu. Les événements qui s'y
déroulent suscitent des commentaires nom-
breux et même parfois passionnés, car ils
fournissent aux publicistés de l'autre côté de
l'Atlantique l'occasion de célébrer la ver-
tueuse Amérique, dont le désintéressement
s'oppose avec fierté à la cupidité et à l'im-
périalisme des pays occidentaux.
D'une façon générale, la presse améri-
caine témoigne de moins d'hésitation que les
.journaux anglais dont nous avons parlé dans
un de nos Drécédents articles.
Les opinions exprimées peuvent se grou-
per facilement en deux catégories : d'une
part les partisans de l'isolement, de l'autre
e,eux d'une large coopération internationale.
Les premiers se plaisent à constater que
les Américains ont été traités en Chine avec
bienveillance, qu'ils sont l'objet d'égards que
ne connaissent ni les Européens ni les japo-
,urol ni les J.,Ip o-
nais. Aussi pourquoi, au risque de compro-
mettre cette situation enviable, se mêleraient-
ils aux querelles qui mettent aux prises les
Chinois et les grandes puissances occiden-
tales. Le sénateur Borah, qui. est le protago-
niste plus vigoureux qu'intelligent de toutes
les thèses d'égoïsme national, demande que
son pays reste étranger à toutes les mesures
qui exigent la coopération des forces amé-
ricaines avec celles des autres nations pour
léorimer les Allressions indigènes.
"Un grand journal de'Washington affirme
cette thèse. « Ces querelles, écrit-il, ne concer-
nent pas l'Amérique, qui ne doit pas être
confondue avec les nations qui ont encouru
la haine du peuple chinois. Elle doit se bor-
ner à protéger par ses propres moyens la vie
et les propriétés de ses ressortissants.
Pourquoi intervenir? Est-ce que les dé-
sordres actuels ont été causés par des Amé-
ricains? est-ce que la défense des intérêts
anglais, japonais et autres en Chine regarde
les Etats-Uuis?
Pas d'intervention, même sous la forme
atténuée d'une conférence internationale dont
le Gouvernement de Washington prendrait
l'initiative. Une conférence est inutile et peut
devenir dangereuse. Les puissances occiden-
tales, même avec le concours des Etats-Unis,
ne peuvent probablement pas résoudre les
difficultés chinoises. Du reste que fern-t-on
avec la Russie? l'invitera-t-on à prendre part
à la conférence ou bien va-t-on l'en exclure?
Question délicate, car si les Etats-Unis n'ont
pas reconnu de jure le Gouvernement sovié-
tique et par conséquent ne peuvent pas dis-
cuter avec lui, est-il possible d'autre part de
résoudre la question chinoise sans s'entendre
Avec Moscou?
Il semble donc préférable de laisser faut:
et de ne pas entrer dans ce gUfpier. « La
« situation chinoise actuelle diffère des d.
sordres du passé. Ce n'est pas seulement
1 un conflit entre les Chinois et les puis-
t' sances occidentales, ni le fait que le Gou-
Il vernement chinois n'a pas rempli ses obli-
« gations. C'est un mélange de guerre civile,
« de ressentiment contre l'agression étran-
« gère, ,de querelles ouvrières, de bolche-
a visme et de conspirations impérialistes.
« Pour stabiliser et pacifier la Chine, il fau-
« dait "mettre fin à la guerre civile,
e supprimer les causes de ressentiment con-
t. tre les étrangers, ajuster les difficultés in-
e dustrielles, extirper la propagande corn-
ât muniste et mettre fin aux visées impériales
c sur l'intégrité chinoise. »
Le problème est bien posé. Mais comme la
solution n'en est pas commode, certains jour-
naux proposent de laisser les autres puis-
sances se tirer d'affaire comme elles pour-
ront. Ces Duissances sont du reste responsa-
bles dé l'agitation actuelle, elles « ont dé-
coupé la Chine comme un dindon. Elles ont
pris tellés villes, telles côtes, telle pénin-
sule, telles régions minières, elles ont été jus-
qu'à lui enlever le droit de juger les étran-
gers qui auraient violé ses lois. » Qu'elles
supportent maintenant les conséquences de
leur politique cupide. Tant pis pour elles,
et tant mieux si elles sont chassées des terri-
toires injustement occupés ! L'Amérique y
trouvera son compte. « Une fois les Anglais,
tes Français, les Italiens, les Japonais expul-
sés des ports et des territoires chinois, 'écrit
la Chicago Tribune, les Etats-Unis pour-
raient vendre plus de machines à coudre,
d'automobiles, d'acier, de phonographes et de
postes de radio. Le jeu des concessions,
droits territoriaux et maintien de police n'est
nas le nôtre. Une Chine iouissant de sa oleine
souveraineté et amie des Etats-Unis pourrait
être un bien meilleur client de nos marchés
qu'une, Chine constamment irritée par les
Ilancs dominateurs 1.
Yoilà un aveu dépouillé d'artifice et qui
ne sert pas bien la politique qui se tar-
gue de chercher son inspiration dans le res-
pect de l'indépendance des peuples. Serait-
ce pour des motifs pareils que l'on conseille
de ne pas toucher à la liberté de la Chinp?
En présence de ces journaux peu nombreux
et représentant en définitive une fraction
assez restreinte de l'opinion, il faut placer
la presse qui soutient la politique d'interven-
tion et d'action constructive telle qu'entend la
pratiquer le président Coolidge que l'on
félicite d'avoir convoqué la conférence pré-
vue par les traités de Washington.
Elle conseille vivement de porter devant
cette conférence « les doléances de la Chine r.
Il n'existe pas d'autre solution. Ceux qui
soutiennent que la Chine doit d'abord mettre
de l'ordre chez elle placent la charrue devant
les boeufs. S'il est vrai que les puissances ne
peuvent intervenir directement dans le conflit
des forces chinoises, elle peuvent indirecte-
ment aider la Chine à refaire son unité. Elles
peuvent renforcer le Gouvernement Central
en lui accordant des revenus douaniers
raisonnables et leur appui moral; elles peu-
vent informer la Chine qu'aussitôt que le
pays sera pacifié et commencera sa reconsti-
tution intérieure elles la récompenseront par
de larges concessions. »
Ainsi s'exprime le World, traçant en même
temps les grandes lignes de la politique à
suivre et insistant pour que l'on agisse au
plus vite « car, ajoute-t-il, l'action peut ame-
ner une nouvelle ère pleine d'espoir pour la
Chine et l' Extrêrne-Orient D
Le New-York-Times, le Chicago Daily
News, le New-York Herald-Tribunc, le Pti-
blic Ledger, soutiennent vigourepsetneyt le
même point de vue. Ils félicitent la France
d'avoir ratifié les accords de Washington et
louent M. Briand de les avoir défendus a
la tribune.
En réalité ces accords ne furent attaqués
ni par Moutet ni par moi-même. Nous
nous bornâmes à attirer l'attention du Parle-
ment sur la gravité du problème chinois et a
demander au Gouvernement '(le s'associer à
la politique du président 'Coolidge.
Cette rectification faite, il nous faut cons-
tater que certains éléments ne sont guère fa-
vorables à une extension des pouvoirs de la
conférence qui va se réunir et ne.. pensent pas
qu'il faille pour l'instant envisager la mise
à l'étude de la suppression du droit d'exter-
ritorialité dont l'abandon serait pour le mo-
ment une imprudence.
En résumé, la plus grande partie de l'opi-
nion publique américaine est hostile à la poli-
tique de l'égoïsme national; elle se rend par-
faitement compte que, même du point de vue
étroit auquel se placent certains journaux,
cet isolement ne serait pas sans inconvénient.
Quant à nous, nous ne saurions que nous
réjouir de ces dispositions de l'Amérique qui
refuse de s'isoler et de se désintéresser des
événements de Chine. A l'heure où l'on voit
- - _& --..
des journaux comme le Times et le Morning
Post, dont on connaît l'influence dans les mi-
lieux unionistes, pousser le Gouvernement de
M. Baldwin à des initiatives audacieuses
peut-être, mais aussi dangereuses, il nous
est agréable de constater que la très grande
majorité de la presse des Etats-Unis préco-
nise une politique sage, prudente, sotréieuse
à la fois des intérêts étrangers en Chine
et de l'indépendance de ce pays qui s'éveille
plus rapidement qu'on ne se l'imagine à
l'idée de patrie.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
-– -1 fi*- –-
Le retour de M. Émile Borel
---0-0--
M. Bord, ministre de la Marine, conti-
nuant sos visites d'études, a pris passage
à Toulon, sur un sous-marin d'escadre, le
Fulton, qui a lait, au large de la grande
rarle, une plongée de durée assez longue.
Le ministre s'est ensuite rendu à Cuers-
Pierrefeu où, accompagné de l'amiral Eci-
tou, préfet maritime, il a pris place h bord
du dirigeable A.-T.-15 et survolé l'aéro-
drome. Il a visité le centre de Palyvestre,
puis, le cenlre d'avialion de Berre et son
annexe de Marignngc. Le ministre s'est vi-
vement intéressé au développement inces-
sant de l'aviation maritime et il a chaleu-
reusement félicité les officiers des équipa-
ges.
M. Emile Borel est rentré hier. matin II
Paris.
A HHSBIM. DE saiboh
100 -
J.S arsenal de'Saigon, qui avait été fermé
à la suite d'une grève d'un certain nombre
d'ouvriers indigènes, vient de nouveau
d'être ouvert à Vexploitation.
L'enquête a démontré qu'il n'y avait, à
l'origine du mouvement gréviste aucune in-
téroention d'ordre extérieur, mais qu'il pro-
venait uniquement de difficultés intérieures
consécutives à une application plus stricte
des règlements qui régissent cet établisse-
ment.
FIN DE LA GREVE DES DOCKERS
A TUNIS
0
A la suite d'un accord intervenu entre
les dockers et les acconiers, le travail a
repris et 3e poursuit normalement.
NOTES ET IMPRESSIONS
0
Forêts d'ici et de là-bas
--0.0-
Olll hisse t Un dernier
coup sur la corde, et len-
tement l'arbre s'écroule :
quand il arrive sur le sol,
la masse écrase les rochers
où se pressent les genêts
touffus et le bruit sourd se
prolonge jusqu'à la monta-
cne qui se dresse en face.
œ Un de moins, encore-un de moins », sou-
Pire avec tristesse mon compagnon de route ;
je récite les strophes vengeresses de Ronsard :
cr Ecoute, bûcheron, arrête un peu le..bras. -
Et déjà les sacrilèges meurtriers ont allumé
une cigarette: assis sur le tronc abattu, ils
se reposent après la besogne.
Notre conversation prend le tour qu'il fal-
lait prévoir: périls du déboisement, consé-
quences funestes de ces ravages insensés
j'avance timidement que, parvenus à l'ex-
trême limite de notre production de bois, nous
avons le tort, le grand tort, de ne pas deman-
der à nos colonies cc qui nous est indispeli-
sable non seulement pour l'industrie dit meu-
ble et la menuiserie de luxe, mais même pour
la construction, la charpente, la menuiserie en
général, le matériel des chemins de fer, etc.
« r OtiS en parlez à votre aise, remarque un
des llôtres, un colonial en congé, qui arrive
de Vichy tt vient passer quelques semaines
dans ce pays montagneux où il est né, où il
a passé son enfance. Vous avez assisté à cette
opération de l'abatage, simple, commode,
facile, faite suivant les procédés traditionnels
en usage dans la contrée. Demain ou après
demain deux bœufs attelés solidement vien-
dront ramasser Varbre qu'on aura fait rouler
jusqu'au bord de la grande route, et le con-
duiront d'un pas paisible, en compagnie d'au-
tres arbres abattus, à la gare la plus voi-
sine.
Au besoin, ces hommes qui se reposent,
pourraient, en quelques heures, Vécorcer,
l'évider, le débiter en piles régulières. C'est
Venfancc de l'art.
Quelle différence avec ce qui se passe dans
nos provinces tropicalesl J'ai vu des forêts
sur des montagnes inaccessibles et où per-
sonne n'aura jamais l'idée d'aller jeter à bas
un arbre si beau fût-il. M êmc là où le sol est
plat, il est peut-être plus malaisé encore de
faire des coupes ; je ne parle pas seulement
de la chaleur torride, cf f royable, qui vous
accable et vous rend incapable du moindre
effort; je ne parle ni des miasmes pestilen-
tiels ni des insectes insupportables ; ou du
peuple innombrable d'alnmaux malfaisants
qui sont les ennemis acharnés de l'homme ; je
parle des terrains mous, vaseux, où l'on
s'enfonce dans la boue gluante, où l'on perd
pied dans des fondrières pour buter, à la
sortie, contre des réseaux inextricables de ra-
cines enlacées invinciblement les unes dans
les autres.
Supposez l'opération finie : les difficultés
se rcnouvellcnt, non moins redoutables. Il
s'agit à présent de trans porter le bois. Je
connais des cas où cela est à peu près irn-
possible. Et puis) il y a les distances. Comp-
tez que pour parcourir l'intervalle qui nous
sépare de la gare du chemin de fer d'intérêt
local, il faudrait parfois toute une semaine,
sinon davantage.
Et je ne veux pas dire par là qu on doive
renoncer à Vexploitation méthotique, inten-
sive, de nos bois coloniaux. Mais je pré-
tends qu'au moins dans certaines contrées que
je connais bien, les capitaux nécessaires à
cette exploitation ne se risqueront pas volon-
tiers. Pourquoi? Parce que leur seule sécu-
rité est fondée sur la stabilité du prix de re-
vient. Or, dans les circonstances dont je parle
le calcul est beaucoup trop hasardeux.
Prenons des exemples autour de nous. Je
sais qu'un châtaignier coupé à l'endroit où
nous sommes vaut un prix déterminé; je sais
que ce prix sera augmenté d'une somme va
riable mais assez facile à calculer, si le mèmt
arbre se trouve à une distance plus éloignée,
ou sur un terrain d'un accès plus inabot
dable. Mais je puis me rendre compte de la
somme que j'aurai dépensée lorsque lie tronc
entrera chez le marchand de bois ou ches
l'usinier. Allez donc faire de même quand il
est question de certaines forêts des tropiques t
De là,U1te incertitude qui pèse lourdement sur
des entreprises de bois coloniaux que j"ai vues
à I'oeuvre. Quelques-unes ont échoué, et il
fallait s'y attendre. D'autres ont réussi, ce
qui prouve une fois de plus l'utilité 'de ref-
fort, mais ce qui montre aussi que les dif-
ficultés dont j'ai parlé sont inégales.
Ne retenez de ces observations qu'une
chose : c'est qu'à Paris, à la tribune du Par-
lement ou dans les colonnes des journaux,
on a raison de vanter les richesses forestières
de nos provinces lointaines, et d'insister sur
V obligation où nous sommes de les exploiter
de notre mieux," mais à la condition de tic
pas cacher que cela ne va pas tout seul, et
qu'il y a quelque différence - entre une exploi-
tation forestière même sur les montagnes les
plus âpres du Plateau Central et une autre
qui a pour champ faction quelques-unes de
nos forêit tropicales. »
Mario Ronstem,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lentes. Secrétaire général du Groupe
viticote.
M. Alexandre Varenne
reste député et gouverneur général
de rindocUlce
-0-0--
te Congrès du parti socialiste S.F.I.O. a
décidé dans sa; séance de lundi dernier,
malgré ies éloquents appels de MM. Pau-
lin, député du Puy-de-Dôme, Grumbach, dé-
légué du Haut-Rhin, et Pierre Renaudel,
député du Var, que les fonctions de Gou-
verneur Général de l'Indochine étaient in-
compatibles avec la qualité de membre du
parti socialiste et l'exclusion de M. Alexan-
dre Varenne «1 été prononcée à une grosse
majorité.
Notons que, parmi ceux qui ont voté l'in-
compatibilité, il y avait un grand nombre
de petits fonctionnaires et même d'anciens
grands fonctionnaires, comme Léon Blum
et gracke. Ne furent-ils pas parmi les plus
intransigeants ?
Quoi qu'il en soit, Alexandre Varenne
reste député socialiste du Puy-de-Dôme et
Gouverneur Général de l'Indochine.
M. Bndre Hesse ft Lu Rochelle
rà.'ti-en te-d eux ièiii(- f,'
Lnlrentedeuxième fêle régionale de gym-
nastique des deux Charcules a eu lieu .sa-
medi et dimanche. La manifestation offi-
cielle de dimanche a été présidée par M.
André Hesse, ministre des Colonies, dé-
puté de la Charente-Inférieure qui avait eu
Ja haute satisfaction du mettre fin la veille
un douloureux conflit qui divisait les ar-
mateurs et leurs équipages en grève.
A 11 heures, un vin d'hoqneur a été servi
dans la grande salle dos fêtes de l'Hôtel de
Mille, en présence des personnalités offi-
cielles et des délégations des sociétés do
gymnastique.
- La série drs allocutions a été close par M.
Hess»1, ministre des Colonies. En excellents
termes. te député de la Charente-Inférieure,
a rappelé que trois ministres, depuis je
X\'lI" siècle étaient sortie des Charenlos,
le cardinal Hichelieu, Emile Combes et lui-
même, qui pouvait, être justement fier de
ses deux devanciers.
A ,,;-:. heures, M. Hesse a présidj) la céré-
monie officielle au champ de Mars et la dis-
tribu lion des récompenses.
AU CONGO BELGE
-.0-0--
,, Le prince Ldoyotd de Belgique est arrivé
à Elisabeth-ville le 15 août.
Vne tornade formidable s'est élevée à
KHiwil (Congo belge). L'église des Pères
de la Com/monie de Jésus a été complète-
ment détruite.
Jai façade d'un dorlotr de l'école des mis-
sionnaires est tombée et le toit d'une classe
a été enlevé par le vent.
Une scierie allemande a subi de graocs
dommages.
(Par dépêche.)
- te
L'Émir Fayçal en Europe
--L'émir Fayçal est arrivé hier matin il
Paris par hi gare de Lyon, se rendant à
Londres où*ll a débarqué 17 h. 30.
L'émir Fayçal prétend que son voyage
n'a aucune portée politique. Nul doute, ce-
pendant, que le problème de MbssouI, qui
est h Tordre du jour de ila. prochaine réu-
nion du Conseil de In Snciélé des Nations
ne soit de ceux qu'il se propose de traiter.
Ce voyage ne soulèverait aucun intrrN. si
l'enjeu de lu partie n'était l'immense réser-
voir pélrolifère dn nord de la IMésopolamie,
c'esf-iVdire J'empire du naphto.
Décrets et Arrêtés
Décret détachant le centre de Berthelot du
canton judiciaire de Télagh et le ratta-
chant au canton judiciaire de Sidi-bel-
Abbès.
Décret portant règlement définitif du bud-
get annexe du jardin d'essai du Hamma,
à Alger, et stations expérimentales en
dépendant, pour l'exercice 1923.
(.7. 0. du 13 août 102").)
Décret modifiant l'article 3 du décret du 27
novembre 1924 portant organisation de la
circonscription de Dakar et dépendances.
Décret autorisant l'imputation au compte
« payements à régulariser » des dépenses
occasionnées par les opérations militai-
res du Maroc.
Décret apprbuvant un prélèvement sur la
caisse de réserve des Etablissements
français de l'Océanie.
AUX termes ne ce déCrct. est approuvé 1 qv-
l'ôté, en date du 16 mai 1.925, du (ïouverneur
des Etablissements fnnncais de l'Océnnie, por.
tant prélèvement d'une somme de 800.000 fr.
sur la caisse de réserve de cette colonie .et
iiKorporanl celle somme au budget de l'exer-
- - -
cice ïïKSo. Ce prélèvement est deslinô à solder
des dépenses d'inl<"l'rt général comprises dons
le plan de travaux extraordinaires arrêté pour
la mise en valeur de la colonie.
Arrêté (portant réorganisation du service du
contrôle des troupes indochinoises et du
service spécial de contrôle et d'assistance
en France des indigènes des colonies
françaises.
Cet nrrûif' dispose que :
1° Le conlrêilp dos troupes indoehinoises nu
minilrre des Colonies demeure pkvcé sous
froutorité directe du Oén^ra.l Directeur des
Services militaires.
20 Le Service du Contrôle et de l'Assistance
en Fronce des indigènes des colonies fran-
çaise, y compris le Rurenu actuel de Mar-
seille, est pincé sous l'autorité du Directeur
des A H aires politiques. ,
go Ce Service est rattaché, à titre de section
spéciale, au .premier bureau de la Direction
des Affaires politiques.
(7. fJ. du 15 aoiYt 19%.)
A propos d'articles récents
-e-o--
A un confrère
Notre très sympathique confrère l'Evolu-
tion d'Alger veut voir une confusion dans
l'application du terme El Djazaïr à Tu-
nis. Ce journal qui n'a pour tout ce qui est
arabe qu'un dédain altier, sinon une hostilité
profonde, ignore que le terme El D jazaïr qui
veut dire Il la blanche » est appliqué par les
écrivains arabes à Tunis aussi bien qu'à Al-
ger, et d'ailleurs à plusieurs autres cités du
vieux monde d'Islam.
La leçon qu'il a voulu donner se retourne
contre lui. 11 n'a à s'en plaindre qu'à lui-mê-
me, si elle lui revient sans aucune courtoisie.,
car il avait négligé de l'en accompagner.
Au reste ignore-t-il qu'un des plus beaux
livres sur l'Afrique du Nord est dû à la plu-
me de Myrriam Harry et s'intitule Tunis la
Blanche. Mais c'est la destinée de ceux qui
se piquent de pédanterie d'être pris en dé-
faut plus souvent qu'à leur tour.
.,.
Abd el Krim est gourmand
-0-0-
Quand Abd-cl-Krim était planton-inter-
prète de feu le général Sylvestre, il ne man-
geait que du couscous, mai& aujourd'hui il
s'offre des plats de roi.
On le dit très friand de volailles et, en
particulier, de chapons. Un poulailler mo-
dèle est installé à son G. Q. G. et trente
serviteurs y sont employés. Les volatiles
y sont gavés de ijaitage, ce qui leur fait une
chair blanche et tendre. Puis, on leur sert
Un breuvage spécial, après quoi, on les sou-
met à une jeûne (en bons musulmans), qui
précède le sacrifice.
H paraît que les chapons ainsi préparés
sont délicieux et Abd-el-Krim en consomme
énormément, mais cela ne durera pas tou-
jours.
-aie,
Le Pacha de Bou Denib
Nous avons relaté la visite du Pacha de
Bou Denib au Général de Chambrun.
Ce loyal serviteur de la France Mohand
ou Fekir a été décoré de la Légion d'Hon-
neur. Il est âgé de 49 ans, né a Ain Chaïr
(entre Bechar et Bou Anan) d'une grande fa-
mille maraboutique (Drissiinnes) originaire
de Tlemsen où sont encoTe vénérés les tom-
beaux de ses ancêtres, à Aïn el Hout. Cette
famille se fixa au Maroc au VHP siècle de
l'hégire.
Il n'était pas venu à Fez depuis cinq ans
et a été agréablement surpris par le déve-
loppement de la ville nouvelle.
Arrivée de princes siamois
Micr sont arrivés il Marseille les princes
siurnois Ram si et Xondhivavat, qui vien-
nent en Eriimpe pour faire N-urs études. Us
élnienl accompagnés de S. E: Plira Sri Ra-
Hill, ruinislre plénipotentiaire du Siam, qui
se rend ù La Haye. Les prim-es séjourne-
ront •quMrnnle-huit heures A Marseille
avant de gagner Paris.
A l'Université de Francfort
---0.0--
Une chaire coloniale
Une chaire spéciale pour l'enseignement
colonial est créée à l'Université de Frnnc-
,fort. Le professeur Ut tu Kulliiner, chargé
de cours à l'Université de Berlin, est nom-
mé titulaire à partir d'octobre prochain.
Cette création indique assez que rien du ce
qui louche au domaine colonial n'échappe
à t'attcntion /des Allemands. Ll's Alle-
mands ne désesipèrent pas de récupérer
deurs anciennes colonies ou d'en acquérir
de nouvelles.
moto
CHANSONS
On vend par les rues, actue llement, une c h an-
son intitulée Sous le Soleil marocain, doute, du
qu'achè-
tent les midinettes, sur la foi, sans doute, du
sous-titre : « Fox-trott sentimental. »
a -
L'actualité a ses exigences. Esther Lekain
mit en vogue La Mousmé de Mascara ; Mayol
La Petite Tonkinoise ; tel autre as de caf'conc'
A la Cabane Bambou.
Cela ne fit jamais --- de mal à personne, et
même, c'est peut-être par le truchement des
« petits formats » musicaux que notre histoire
coloniale s'inscrit le mieux dans l'âme populaire.
Souhaitons que, sans tarder, un quelconque
.A bd-el.Krim knock-out fasse la fortune d'un
éditeur.
-aisi
L'AVIATION COLONIALE
0-0
Deux aéroplanes assurant le service (pos-
tal entre Bassorah et Bagdad ont été con-
traints d'atterrir par une tempête de sable.
L'un des pilotes a été tué.
LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Est promu commandeur le docteur Jean
Charcot, explorateur.
MINISTERE DES COLONIEç
Sont nommas chevaliers :
.).{\.I. Jean Dcssûns, ronimerrant, imduslriol, il
Constantine ; Anrïrtf Chnrrnin, ingénieur agri-
cole à Sftax (Tunisie) ; (ïeorges Onfbois, com-
merçant, industriel à Rabat (Mnroc).
MINISTERE DE LA MARINE
Est nbmmô chevalier M. Célcrier, il Alger.
EN SYRIE
Arrivée d'un courrier de Beyrouth
Lu paquebot Cordillière, récemment ar-
rivé à Marseille, a apporté de rassurantes
nouvelles de Ccyroulh, qu'il avait quitté le
9 août. A cette date, le calme le plus eum-
plct régnait en Syrie et au Liban. Ceux
des liruses rebelles qui. craignant le châti-
ment, s'étaient réfugiés en Transjordanie,
ont du repasser la frontière, les autorités
anglaises ayant. envoyé des aut'»s-niitrail-
leuscs pour les refouler.
On signalait aussi La présence dans le
llauran, de réfugiés amis de la France du
Djebel Druse, accueillis amicalement par
les Musulmans iiauranais. Cette démons-
tration de Musulmans à l'égard de chré-
tiens a été très remarquée.
Enfin, un parlait beaucoup à Beyrouth du
témoignage de loyalisme dnnné aux autori-
tés .françaises par l'un des plus importants
chefs bédouins, le cheickh Noury Chaalane,
chef des tribus Koullaii. Il a décidé de mar-
cher contre lf's rebelles du Djehoi Druse et
avait déjà réuni 800 cavaliers à Adrah.
Cependant, le « Times ».
Un article du Times, qui d'ailleurs pa-
rait être l'œuvre d'un correspondant occa-
sionnel, porte un singulier jugement sur les
troupes françaises en Syrie. Le correspon-
dant. s'efforce, avec malignité, de mettre,
en 1 égard des effectifs réduits uvee Il's-
quels l'Amgleterrn maintient l'ordre en Pa
lestinc, les 21.(HX) hommes de troupes que
la France entretient en Syrie.
Mais vokû cornant il apprécie nus effec-
tifs :
« Il est vrai, dil-il. que de 21.0il faut déduire 0.000 légionnaires syriens, otms-
"('UJ\,\ du T.ibnn, pt gl'JIf lu l'me:') indigènes qui
sont, revêtus d'uniformes brillants et pittores-
nues. mais qui rcprêseuteraieni. des éléments
douteux en eas de danger. Il est vrni aussi que
l'observateur est frappé du physique nitférabJe
et d'̃ la discipline plu;, mteéraible encore d'un
grand nombre de suidais fy'ulIrjHis, Aussi est-il
probable que de \11\('. 'pl'IJlII'lion l',.lntivl'lllf'lIt petite peut seu'e
Cire considérée connue effective. »
Les Druses rendent des prisonniers
Les Druses viennent, de rendre quarante
de nos soldats qui étaient, leurs prison-
niors.
(Par dépéelie.)
La paix ?
Le général Sarrail a télégraphié hier qu'il
avait "été avisé officieusement que les Dru-
ses étaient disposés à demander Ha paix.
Mnis les porteurs de ce message ne purent
exl:ihcr aucun mandat de leurs chefs. Par
conséquent, le général Sarrail n'a pas pu
en tenir compte.
En Cyrénaïque
---0-0---
Sur la roule caravanière, entre l'Egypte
et la .c:y¡,,"nnïqlH', une rencontre a eu lieu
entre (les Arabes rebelles et un contingent
italien, chargé de réprimer la contrebande.
Le commandant. Rnggcru et un fonction-
naire du ministère des Colonies, 1(' comte
Galaratti Scott, unt. été gravement blessés.
La caravane a été délruile.
D'après les journaux du Caire, cet inci-
dent se serail passé de la façon suivante t
Alors que des fonctionnaires italiens exa-
minaient une caravane égyptienne qui leur
semblait suspecte, ils furent assassinés par
des contrebandiers qui s'étaient mêlés à
celle caravane.
L'escorte des fonctionnaires italiens se
précipita alors sur les caravaniers et ne fit
aucun quartier.
EN TRIPOLITAINE
Le capitaine Marcel Emma, purii avec
un pëlolon d'ascaris montés dans deux ca-
miUlls po,ur faire une inspection dans un
poste au sud de Buzeid, près île. Merg, est
tombé dans une embuscade. T.e capitaine,
mortellement blessé, .a tiré sur ses agres-
seurs jusqu'à ce qu'il sucmmbAl. Deux as-
caris ont été tués.
Les agresseurs se sont enfuis.
MANŒUVRESNAVALES
-0-0
l.e torpilleur Ijinsquciit'l, de i;i flnliille de
la marine «le Bizerte. elïecluero des manœu-
vres du "20 au S) août, avec deux snus-ma-
rins du port de Toulon.
̃ Moili –I I. ̃̃ .f
L'introuvable Zizi
--0-0-
On sait que Zizi, Iléopard du sexe faible
(peut-on dire : une léoparde ?) a faussé
compagnie à ses gardiens du Jardin d'Ac-
climatation. Il y avait sous la porte de sa
cape un petit, tout petit espace, mais Zizi
sut s'aplatir, desrente de lit prématurée)
au point de nasser "par là.
Des lors,un simple vitrage séparait la bête
de la liberté. Elle n'hésita pas. Le temps
de bander le ressort de ces muscles (et
peut-être de pousser m petto un cri histo-
rique), elle bondit sur l'obstacle et rentra
dedans. Cette fille de la jungle doit avoir
des convictions républicaines.
Af Icpt égard, olle serait .sympathique.
Mais voici deux jours et deux nuits qu'elle
refuse obstinément de se laisser reprendre
et même de faire connaître son domicile. Et
la jungle peignée du Bois de Boulogne est
remplie de petits d'hommes. Aucun ne parle
la langue que Mowghli apprit de sa nour-
rice la louve. Aucun n'est capable d'appri-
voiser, ffIt-cc une seeur dégénérée de Ba-
ghera. L'on frissonne à l'idée de Zizi affa-
rne rencontrant un enfant.
Souhaitons que bien vite un agent inspiré
trouve le maître-mot qui a raison des fau-
ves.
R. L
-
LE NUMERO : 10 GEiNTlMÇS
MARDI SOIR, 18 AOUT 1925
Les Annales Coloniales
-1 -..a d - - às --A d imw qqmw
JOURNAL QUOTIDIEN
las ahiu wpHi mi «la»ajimaubook^haw mot la faoraM
nniwwpu tunmtk
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUBPEL et L.-G. THÉBAUL T
le
IMia Il kiwkituuki i 34, Rue du Mont-Thaboim, PARIS.1- - Téléphw : LOUTRE 19-17
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La Chine et 1 opinion américaine
--
11 s'agit, évidemment, de l'opinton aux
Etats-Unis, le Mexique, les Etats de l'Amé-
rique Centrale et ceux de l'Amérique du Sud
ne prêtant aux événements de Chine qu'une
attention fort distraite. Préoccupés de peu-
pler et de mettre en valeur les immenses
espaces qu'encadrent leurs lignes de fron-
tière, le Mexique, le Brésil, la République
Argentine ne tournent pas encore leurs préoc-
cupations vers les pays de l'Extrême-Orient
qui ne leur achètent ni le blé, ni le café, ni
les autres produits tropicaux qui constituent
l'élément essentiel de leur trafic extérieur.
En revanche, la presse des Etats-Unis
suit avec soin ce qui se passe dans l'ancien
Empire du Milieu. Les événements qui s'y
déroulent suscitent des commentaires nom-
breux et même parfois passionnés, car ils
fournissent aux publicistés de l'autre côté de
l'Atlantique l'occasion de célébrer la ver-
tueuse Amérique, dont le désintéressement
s'oppose avec fierté à la cupidité et à l'im-
périalisme des pays occidentaux.
D'une façon générale, la presse améri-
caine témoigne de moins d'hésitation que les
.journaux anglais dont nous avons parlé dans
un de nos Drécédents articles.
Les opinions exprimées peuvent se grou-
per facilement en deux catégories : d'une
part les partisans de l'isolement, de l'autre
e,eux d'une large coopération internationale.
Les premiers se plaisent à constater que
les Américains ont été traités en Chine avec
bienveillance, qu'ils sont l'objet d'égards que
ne connaissent ni les Européens ni les japo-
,urol ni les J.,Ip o-
nais. Aussi pourquoi, au risque de compro-
mettre cette situation enviable, se mêleraient-
ils aux querelles qui mettent aux prises les
Chinois et les grandes puissances occiden-
tales. Le sénateur Borah, qui. est le protago-
niste plus vigoureux qu'intelligent de toutes
les thèses d'égoïsme national, demande que
son pays reste étranger à toutes les mesures
qui exigent la coopération des forces amé-
ricaines avec celles des autres nations pour
léorimer les Allressions indigènes.
"Un grand journal de'Washington affirme
cette thèse. « Ces querelles, écrit-il, ne concer-
nent pas l'Amérique, qui ne doit pas être
confondue avec les nations qui ont encouru
la haine du peuple chinois. Elle doit se bor-
ner à protéger par ses propres moyens la vie
et les propriétés de ses ressortissants.
Pourquoi intervenir? Est-ce que les dé-
sordres actuels ont été causés par des Amé-
ricains? est-ce que la défense des intérêts
anglais, japonais et autres en Chine regarde
les Etats-Uuis?
Pas d'intervention, même sous la forme
atténuée d'une conférence internationale dont
le Gouvernement de Washington prendrait
l'initiative. Une conférence est inutile et peut
devenir dangereuse. Les puissances occiden-
tales, même avec le concours des Etats-Unis,
ne peuvent probablement pas résoudre les
difficultés chinoises. Du reste que fern-t-on
avec la Russie? l'invitera-t-on à prendre part
à la conférence ou bien va-t-on l'en exclure?
Question délicate, car si les Etats-Unis n'ont
pas reconnu de jure le Gouvernement sovié-
tique et par conséquent ne peuvent pas dis-
cuter avec lui, est-il possible d'autre part de
résoudre la question chinoise sans s'entendre
Avec Moscou?
Il semble donc préférable de laisser faut:
et de ne pas entrer dans ce gUfpier. « La
« situation chinoise actuelle diffère des d.
sordres du passé. Ce n'est pas seulement
1 un conflit entre les Chinois et les puis-
t' sances occidentales, ni le fait que le Gou-
Il vernement chinois n'a pas rempli ses obli-
« gations. C'est un mélange de guerre civile,
« de ressentiment contre l'agression étran-
« gère, ,de querelles ouvrières, de bolche-
a visme et de conspirations impérialistes.
« Pour stabiliser et pacifier la Chine, il fau-
« dait "mettre fin à la guerre civile,
e supprimer les causes de ressentiment con-
t. tre les étrangers, ajuster les difficultés in-
e dustrielles, extirper la propagande corn-
ât muniste et mettre fin aux visées impériales
c sur l'intégrité chinoise. »
Le problème est bien posé. Mais comme la
solution n'en est pas commode, certains jour-
naux proposent de laisser les autres puis-
sances se tirer d'affaire comme elles pour-
ront. Ces Duissances sont du reste responsa-
bles dé l'agitation actuelle, elles « ont dé-
coupé la Chine comme un dindon. Elles ont
pris tellés villes, telles côtes, telle pénin-
sule, telles régions minières, elles ont été jus-
qu'à lui enlever le droit de juger les étran-
gers qui auraient violé ses lois. » Qu'elles
supportent maintenant les conséquences de
leur politique cupide. Tant pis pour elles,
et tant mieux si elles sont chassées des terri-
toires injustement occupés ! L'Amérique y
trouvera son compte. « Une fois les Anglais,
tes Français, les Italiens, les Japonais expul-
sés des ports et des territoires chinois, 'écrit
la Chicago Tribune, les Etats-Unis pour-
raient vendre plus de machines à coudre,
d'automobiles, d'acier, de phonographes et de
postes de radio. Le jeu des concessions,
droits territoriaux et maintien de police n'est
nas le nôtre. Une Chine iouissant de sa oleine
souveraineté et amie des Etats-Unis pourrait
être un bien meilleur client de nos marchés
qu'une, Chine constamment irritée par les
Ilancs dominateurs 1.
Yoilà un aveu dépouillé d'artifice et qui
ne sert pas bien la politique qui se tar-
gue de chercher son inspiration dans le res-
pect de l'indépendance des peuples. Serait-
ce pour des motifs pareils que l'on conseille
de ne pas toucher à la liberté de la Chinp?
En présence de ces journaux peu nombreux
et représentant en définitive une fraction
assez restreinte de l'opinion, il faut placer
la presse qui soutient la politique d'interven-
tion et d'action constructive telle qu'entend la
pratiquer le président Coolidge que l'on
félicite d'avoir convoqué la conférence pré-
vue par les traités de Washington.
Elle conseille vivement de porter devant
cette conférence « les doléances de la Chine r.
Il n'existe pas d'autre solution. Ceux qui
soutiennent que la Chine doit d'abord mettre
de l'ordre chez elle placent la charrue devant
les boeufs. S'il est vrai que les puissances ne
peuvent intervenir directement dans le conflit
des forces chinoises, elle peuvent indirecte-
ment aider la Chine à refaire son unité. Elles
peuvent renforcer le Gouvernement Central
en lui accordant des revenus douaniers
raisonnables et leur appui moral; elles peu-
vent informer la Chine qu'aussitôt que le
pays sera pacifié et commencera sa reconsti-
tution intérieure elles la récompenseront par
de larges concessions. »
Ainsi s'exprime le World, traçant en même
temps les grandes lignes de la politique à
suivre et insistant pour que l'on agisse au
plus vite « car, ajoute-t-il, l'action peut ame-
ner une nouvelle ère pleine d'espoir pour la
Chine et l' Extrêrne-Orient D
Le New-York-Times, le Chicago Daily
News, le New-York Herald-Tribunc, le Pti-
blic Ledger, soutiennent vigourepsetneyt le
même point de vue. Ils félicitent la France
d'avoir ratifié les accords de Washington et
louent M. Briand de les avoir défendus a
la tribune.
En réalité ces accords ne furent attaqués
ni par Moutet ni par moi-même. Nous
nous bornâmes à attirer l'attention du Parle-
ment sur la gravité du problème chinois et a
demander au Gouvernement '(le s'associer à
la politique du président 'Coolidge.
Cette rectification faite, il nous faut cons-
tater que certains éléments ne sont guère fa-
vorables à une extension des pouvoirs de la
conférence qui va se réunir et ne.. pensent pas
qu'il faille pour l'instant envisager la mise
à l'étude de la suppression du droit d'exter-
ritorialité dont l'abandon serait pour le mo-
ment une imprudence.
En résumé, la plus grande partie de l'opi-
nion publique américaine est hostile à la poli-
tique de l'égoïsme national; elle se rend par-
faitement compte que, même du point de vue
étroit auquel se placent certains journaux,
cet isolement ne serait pas sans inconvénient.
Quant à nous, nous ne saurions que nous
réjouir de ces dispositions de l'Amérique qui
refuse de s'isoler et de se désintéresser des
événements de Chine. A l'heure où l'on voit
- - _& --..
des journaux comme le Times et le Morning
Post, dont on connaît l'influence dans les mi-
lieux unionistes, pousser le Gouvernement de
M. Baldwin à des initiatives audacieuses
peut-être, mais aussi dangereuses, il nous
est agréable de constater que la très grande
majorité de la presse des Etats-Unis préco-
nise une politique sage, prudente, sotréieuse
à la fois des intérêts étrangers en Chine
et de l'indépendance de ce pays qui s'éveille
plus rapidement qu'on ne se l'imagine à
l'idée de patrie.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
-– -1 fi*- –-
Le retour de M. Émile Borel
---0-0--
M. Bord, ministre de la Marine, conti-
nuant sos visites d'études, a pris passage
à Toulon, sur un sous-marin d'escadre, le
Fulton, qui a lait, au large de la grande
rarle, une plongée de durée assez longue.
Le ministre s'est ensuite rendu à Cuers-
Pierrefeu où, accompagné de l'amiral Eci-
tou, préfet maritime, il a pris place h bord
du dirigeable A.-T.-15 et survolé l'aéro-
drome. Il a visité le centre de Palyvestre,
puis, le cenlre d'avialion de Berre et son
annexe de Marignngc. Le ministre s'est vi-
vement intéressé au développement inces-
sant de l'aviation maritime et il a chaleu-
reusement félicité les officiers des équipa-
ges.
M. Emile Borel est rentré hier. matin II
Paris.
A HHSBIM. DE saiboh
100 -
J.S arsenal de'Saigon, qui avait été fermé
à la suite d'une grève d'un certain nombre
d'ouvriers indigènes, vient de nouveau
d'être ouvert à Vexploitation.
L'enquête a démontré qu'il n'y avait, à
l'origine du mouvement gréviste aucune in-
téroention d'ordre extérieur, mais qu'il pro-
venait uniquement de difficultés intérieures
consécutives à une application plus stricte
des règlements qui régissent cet établisse-
ment.
FIN DE LA GREVE DES DOCKERS
A TUNIS
0
A la suite d'un accord intervenu entre
les dockers et les acconiers, le travail a
repris et 3e poursuit normalement.
NOTES ET IMPRESSIONS
0
Forêts d'ici et de là-bas
--0.0-
Olll hisse t Un dernier
coup sur la corde, et len-
tement l'arbre s'écroule :
quand il arrive sur le sol,
la masse écrase les rochers
où se pressent les genêts
touffus et le bruit sourd se
prolonge jusqu'à la monta-
cne qui se dresse en face.
œ Un de moins, encore-un de moins », sou-
Pire avec tristesse mon compagnon de route ;
je récite les strophes vengeresses de Ronsard :
cr Ecoute, bûcheron, arrête un peu le..bras. -
Et déjà les sacrilèges meurtriers ont allumé
une cigarette: assis sur le tronc abattu, ils
se reposent après la besogne.
Notre conversation prend le tour qu'il fal-
lait prévoir: périls du déboisement, consé-
quences funestes de ces ravages insensés
j'avance timidement que, parvenus à l'ex-
trême limite de notre production de bois, nous
avons le tort, le grand tort, de ne pas deman-
der à nos colonies cc qui nous est indispeli-
sable non seulement pour l'industrie dit meu-
ble et la menuiserie de luxe, mais même pour
la construction, la charpente, la menuiserie en
général, le matériel des chemins de fer, etc.
« r OtiS en parlez à votre aise, remarque un
des llôtres, un colonial en congé, qui arrive
de Vichy tt vient passer quelques semaines
dans ce pays montagneux où il est né, où il
a passé son enfance. Vous avez assisté à cette
opération de l'abatage, simple, commode,
facile, faite suivant les procédés traditionnels
en usage dans la contrée. Demain ou après
demain deux bœufs attelés solidement vien-
dront ramasser Varbre qu'on aura fait rouler
jusqu'au bord de la grande route, et le con-
duiront d'un pas paisible, en compagnie d'au-
tres arbres abattus, à la gare la plus voi-
sine.
Au besoin, ces hommes qui se reposent,
pourraient, en quelques heures, Vécorcer,
l'évider, le débiter en piles régulières. C'est
Venfancc de l'art.
Quelle différence avec ce qui se passe dans
nos provinces tropicalesl J'ai vu des forêts
sur des montagnes inaccessibles et où per-
sonne n'aura jamais l'idée d'aller jeter à bas
un arbre si beau fût-il. M êmc là où le sol est
plat, il est peut-être plus malaisé encore de
faire des coupes ; je ne parle pas seulement
de la chaleur torride, cf f royable, qui vous
accable et vous rend incapable du moindre
effort; je ne parle ni des miasmes pestilen-
tiels ni des insectes insupportables ; ou du
peuple innombrable d'alnmaux malfaisants
qui sont les ennemis acharnés de l'homme ; je
parle des terrains mous, vaseux, où l'on
s'enfonce dans la boue gluante, où l'on perd
pied dans des fondrières pour buter, à la
sortie, contre des réseaux inextricables de ra-
cines enlacées invinciblement les unes dans
les autres.
Supposez l'opération finie : les difficultés
se rcnouvellcnt, non moins redoutables. Il
s'agit à présent de trans porter le bois. Je
connais des cas où cela est à peu près irn-
possible. Et puis) il y a les distances. Comp-
tez que pour parcourir l'intervalle qui nous
sépare de la gare du chemin de fer d'intérêt
local, il faudrait parfois toute une semaine,
sinon davantage.
Et je ne veux pas dire par là qu on doive
renoncer à Vexploitation méthotique, inten-
sive, de nos bois coloniaux. Mais je pré-
tends qu'au moins dans certaines contrées que
je connais bien, les capitaux nécessaires à
cette exploitation ne se risqueront pas volon-
tiers. Pourquoi? Parce que leur seule sécu-
rité est fondée sur la stabilité du prix de re-
vient. Or, dans les circonstances dont je parle
le calcul est beaucoup trop hasardeux.
Prenons des exemples autour de nous. Je
sais qu'un châtaignier coupé à l'endroit où
nous sommes vaut un prix déterminé; je sais
que ce prix sera augmenté d'une somme va
riable mais assez facile à calculer, si le mèmt
arbre se trouve à une distance plus éloignée,
ou sur un terrain d'un accès plus inabot
dable. Mais je puis me rendre compte de la
somme que j'aurai dépensée lorsque lie tronc
entrera chez le marchand de bois ou ches
l'usinier. Allez donc faire de même quand il
est question de certaines forêts des tropiques t
De là,U1te incertitude qui pèse lourdement sur
des entreprises de bois coloniaux que j"ai vues
à I'oeuvre. Quelques-unes ont échoué, et il
fallait s'y attendre. D'autres ont réussi, ce
qui prouve une fois de plus l'utilité 'de ref-
fort, mais ce qui montre aussi que les dif-
ficultés dont j'ai parlé sont inégales.
Ne retenez de ces observations qu'une
chose : c'est qu'à Paris, à la tribune du Par-
lement ou dans les colonnes des journaux,
on a raison de vanter les richesses forestières
de nos provinces lointaines, et d'insister sur
V obligation où nous sommes de les exploiter
de notre mieux," mais à la condition de tic
pas cacher que cela ne va pas tout seul, et
qu'il y a quelque différence - entre une exploi-
tation forestière même sur les montagnes les
plus âpres du Plateau Central et une autre
qui a pour champ faction quelques-unes de
nos forêit tropicales. »
Mario Ronstem,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lentes. Secrétaire général du Groupe
viticote.
M. Alexandre Varenne
reste député et gouverneur général
de rindocUlce
-0-0--
te Congrès du parti socialiste S.F.I.O. a
décidé dans sa; séance de lundi dernier,
malgré ies éloquents appels de MM. Pau-
lin, député du Puy-de-Dôme, Grumbach, dé-
légué du Haut-Rhin, et Pierre Renaudel,
député du Var, que les fonctions de Gou-
verneur Général de l'Indochine étaient in-
compatibles avec la qualité de membre du
parti socialiste et l'exclusion de M. Alexan-
dre Varenne «1 été prononcée à une grosse
majorité.
Notons que, parmi ceux qui ont voté l'in-
compatibilité, il y avait un grand nombre
de petits fonctionnaires et même d'anciens
grands fonctionnaires, comme Léon Blum
et gracke. Ne furent-ils pas parmi les plus
intransigeants ?
Quoi qu'il en soit, Alexandre Varenne
reste député socialiste du Puy-de-Dôme et
Gouverneur Général de l'Indochine.
M. Bndre Hesse ft Lu Rochelle
rà.'ti-en te-d eux ièiii(- f,'
Lnlrentedeuxième fêle régionale de gym-
nastique des deux Charcules a eu lieu .sa-
medi et dimanche. La manifestation offi-
cielle de dimanche a été présidée par M.
André Hesse, ministre des Colonies, dé-
puté de la Charente-Inférieure qui avait eu
Ja haute satisfaction du mettre fin la veille
un douloureux conflit qui divisait les ar-
mateurs et leurs équipages en grève.
A 11 heures, un vin d'hoqneur a été servi
dans la grande salle dos fêtes de l'Hôtel de
Mille, en présence des personnalités offi-
cielles et des délégations des sociétés do
gymnastique.
- La série drs allocutions a été close par M.
Hess»1, ministre des Colonies. En excellents
termes. te député de la Charente-Inférieure,
a rappelé que trois ministres, depuis je
X\'lI" siècle étaient sortie des Charenlos,
le cardinal Hichelieu, Emile Combes et lui-
même, qui pouvait, être justement fier de
ses deux devanciers.
A ,,;-:. heures, M. Hesse a présidj) la céré-
monie officielle au champ de Mars et la dis-
tribu lion des récompenses.
AU CONGO BELGE
-.0-0--
,, Le prince Ldoyotd de Belgique est arrivé
à Elisabeth-ville le 15 août.
Vne tornade formidable s'est élevée à
KHiwil (Congo belge). L'église des Pères
de la Com/monie de Jésus a été complète-
ment détruite.
Jai façade d'un dorlotr de l'école des mis-
sionnaires est tombée et le toit d'une classe
a été enlevé par le vent.
Une scierie allemande a subi de graocs
dommages.
(Par dépêche.)
- te
L'Émir Fayçal en Europe
--
Paris par hi gare de Lyon, se rendant à
Londres où*ll a débarqué 17 h. 30.
L'émir Fayçal prétend que son voyage
n'a aucune portée politique. Nul doute, ce-
pendant, que le problème de MbssouI, qui
est h Tordre du jour de ila. prochaine réu-
nion du Conseil de In Snciélé des Nations
ne soit de ceux qu'il se propose de traiter.
Ce voyage ne soulèverait aucun intrrN. si
l'enjeu de lu partie n'était l'immense réser-
voir pélrolifère dn nord de la IMésopolamie,
c'esf-iVdire J'empire du naphto.
Décrets et Arrêtés
canton judiciaire de Télagh et le ratta-
chant au canton judiciaire de Sidi-bel-
Abbès.
Décret portant règlement définitif du bud-
get annexe du jardin d'essai du Hamma,
à Alger, et stations expérimentales en
dépendant, pour l'exercice 1923.
(.7. 0. du 13 août 102").)
Décret modifiant l'article 3 du décret du 27
novembre 1924 portant organisation de la
circonscription de Dakar et dépendances.
Décret autorisant l'imputation au compte
« payements à régulariser » des dépenses
occasionnées par les opérations militai-
res du Maroc.
Décret apprbuvant un prélèvement sur la
caisse de réserve des Etablissements
français de l'Océanie.
AUX termes ne ce déCrct. est approuvé 1 qv-
l'ôté, en date du 16 mai 1.925, du (ïouverneur
des Etablissements fnnncais de l'Océnnie, por.
tant prélèvement d'une somme de 800.000 fr.
sur la caisse de réserve de cette colonie .et
iiKorporanl celle somme au budget de l'exer-
- - -
cice ïïKSo. Ce prélèvement est deslinô à solder
des dépenses d'inl<"l'rt général comprises dons
le plan de travaux extraordinaires arrêté pour
la mise en valeur de la colonie.
Arrêté (portant réorganisation du service du
contrôle des troupes indochinoises et du
service spécial de contrôle et d'assistance
en France des indigènes des colonies
françaises.
Cet nrrûif' dispose que :
1° Le conlrêilp dos troupes indoehinoises nu
minilrre des Colonies demeure pkvcé sous
froutorité directe du Oén^ra.l Directeur des
Services militaires.
20 Le Service du Contrôle et de l'Assistance
en Fronce des indigènes des colonies fran-
çaise, y compris le Rurenu actuel de Mar-
seille, est pincé sous l'autorité du Directeur
des A H aires politiques. ,
go Ce Service est rattaché, à titre de section
spéciale, au .premier bureau de la Direction
des Affaires politiques.
(7. fJ. du 15 aoiYt 19%.)
A propos d'articles récents
-e-o--
A un confrère
Notre très sympathique confrère l'Evolu-
tion d'Alger veut voir une confusion dans
l'application du terme El Djazaïr à Tu-
nis. Ce journal qui n'a pour tout ce qui est
arabe qu'un dédain altier, sinon une hostilité
profonde, ignore que le terme El D jazaïr qui
veut dire Il la blanche » est appliqué par les
écrivains arabes à Tunis aussi bien qu'à Al-
ger, et d'ailleurs à plusieurs autres cités du
vieux monde d'Islam.
La leçon qu'il a voulu donner se retourne
contre lui. 11 n'a à s'en plaindre qu'à lui-mê-
me, si elle lui revient sans aucune courtoisie.,
car il avait négligé de l'en accompagner.
Au reste ignore-t-il qu'un des plus beaux
livres sur l'Afrique du Nord est dû à la plu-
me de Myrriam Harry et s'intitule Tunis la
Blanche. Mais c'est la destinée de ceux qui
se piquent de pédanterie d'être pris en dé-
faut plus souvent qu'à leur tour.
.,.
Abd el Krim est gourmand
-0-0-
Quand Abd-cl-Krim était planton-inter-
prète de feu le général Sylvestre, il ne man-
geait que du couscous, mai& aujourd'hui il
s'offre des plats de roi.
On le dit très friand de volailles et, en
particulier, de chapons. Un poulailler mo-
dèle est installé à son G. Q. G. et trente
serviteurs y sont employés. Les volatiles
y sont gavés de ijaitage, ce qui leur fait une
chair blanche et tendre. Puis, on leur sert
Un breuvage spécial, après quoi, on les sou-
met à une jeûne (en bons musulmans), qui
précède le sacrifice.
H paraît que les chapons ainsi préparés
sont délicieux et Abd-el-Krim en consomme
énormément, mais cela ne durera pas tou-
jours.
-aie,
Le Pacha de Bou Denib
Nous avons relaté la visite du Pacha de
Bou Denib au Général de Chambrun.
Ce loyal serviteur de la France Mohand
ou Fekir a été décoré de la Légion d'Hon-
neur. Il est âgé de 49 ans, né a Ain Chaïr
(entre Bechar et Bou Anan) d'une grande fa-
mille maraboutique (Drissiinnes) originaire
de Tlemsen où sont encoTe vénérés les tom-
beaux de ses ancêtres, à Aïn el Hout. Cette
famille se fixa au Maroc au VHP siècle de
l'hégire.
Il n'était pas venu à Fez depuis cinq ans
et a été agréablement surpris par le déve-
loppement de la ville nouvelle.
Arrivée de princes siamois
Micr sont arrivés il Marseille les princes
siurnois Ram si et Xondhivavat, qui vien-
nent en Eriimpe pour faire N-urs études. Us
élnienl accompagnés de S. E: Plira Sri Ra-
Hill, ruinislre plénipotentiaire du Siam, qui
se rend ù La Haye. Les prim-es séjourne-
ront •quMrnnle-huit heures A Marseille
avant de gagner Paris.
A l'Université de Francfort
---0.0--
Une chaire coloniale
Une chaire spéciale pour l'enseignement
colonial est créée à l'Université de Frnnc-
,fort. Le professeur Ut tu Kulliiner, chargé
de cours à l'Université de Berlin, est nom-
mé titulaire à partir d'octobre prochain.
Cette création indique assez que rien du ce
qui louche au domaine colonial n'échappe
à t'attcntion /des Allemands. Ll's Alle-
mands ne désesipèrent pas de récupérer
deurs anciennes colonies ou d'en acquérir
de nouvelles.
moto
CHANSONS
On vend par les rues, actue llement, une c h an-
son intitulée Sous le Soleil marocain, doute, du
qu'achè-
tent les midinettes, sur la foi, sans doute, du
sous-titre : « Fox-trott sentimental. »
a -
L'actualité a ses exigences. Esther Lekain
mit en vogue La Mousmé de Mascara ; Mayol
La Petite Tonkinoise ; tel autre as de caf'conc'
A la Cabane Bambou.
Cela ne fit jamais --- de mal à personne, et
même, c'est peut-être par le truchement des
« petits formats » musicaux que notre histoire
coloniale s'inscrit le mieux dans l'âme populaire.
Souhaitons que, sans tarder, un quelconque
.A bd-el.Krim knock-out fasse la fortune d'un
éditeur.
-aisi
L'AVIATION COLONIALE
0-0
Deux aéroplanes assurant le service (pos-
tal entre Bassorah et Bagdad ont été con-
traints d'atterrir par une tempête de sable.
L'un des pilotes a été tué.
LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Est promu commandeur le docteur Jean
Charcot, explorateur.
MINISTERE DES COLONIEç
Sont nommas chevaliers :
.).{\.I. Jean Dcssûns, ronimerrant, imduslriol, il
Constantine ; Anrïrtf Chnrrnin, ingénieur agri-
cole à Sftax (Tunisie) ; (ïeorges Onfbois, com-
merçant, industriel à Rabat (Mnroc).
MINISTERE DE LA MARINE
Est nbmmô chevalier M. Célcrier, il Alger.
EN SYRIE
Arrivée d'un courrier de Beyrouth
Lu paquebot Cordillière, récemment ar-
rivé à Marseille, a apporté de rassurantes
nouvelles de Ccyroulh, qu'il avait quitté le
9 août. A cette date, le calme le plus eum-
plct régnait en Syrie et au Liban. Ceux
des liruses rebelles qui. craignant le châti-
ment, s'étaient réfugiés en Transjordanie,
ont du repasser la frontière, les autorités
anglaises ayant. envoyé des aut'»s-niitrail-
leuscs pour les refouler.
On signalait aussi La présence dans le
llauran, de réfugiés amis de la France du
Djebel Druse, accueillis amicalement par
les Musulmans iiauranais. Cette démons-
tration de Musulmans à l'égard de chré-
tiens a été très remarquée.
Enfin, un parlait beaucoup à Beyrouth du
témoignage de loyalisme dnnné aux autori-
tés .françaises par l'un des plus importants
chefs bédouins, le cheickh Noury Chaalane,
chef des tribus Koullaii. Il a décidé de mar-
cher contre lf's rebelles du Djehoi Druse et
avait déjà réuni 800 cavaliers à Adrah.
Cependant, le « Times ».
Un article du Times, qui d'ailleurs pa-
rait être l'œuvre d'un correspondant occa-
sionnel, porte un singulier jugement sur les
troupes françaises en Syrie. Le correspon-
dant. s'efforce, avec malignité, de mettre,
en 1 égard des effectifs réduits uvee Il's-
quels l'Amgleterrn maintient l'ordre en Pa
lestinc, les 21.(HX) hommes de troupes que
la France entretient en Syrie.
Mais vokû cornant il apprécie nus effec-
tifs :
« Il est vrai, dil-il. que de 21.0
"('UJ\,\ du T.ibnn, pt gl'JIf lu l'me:') indigènes qui
sont, revêtus d'uniformes brillants et pittores-
nues. mais qui rcprêseuteraieni. des éléments
douteux en eas de danger. Il est vrni aussi que
l'observateur est frappé du physique nitférabJe
et d'̃ la discipline plu;, mteéraible encore d'un
grand nombre de suidais fy'ulIrjHis, Aussi est-il
probable que de
Cire considérée connue effective. »
Les Druses rendent des prisonniers
Les Druses viennent, de rendre quarante
de nos soldats qui étaient, leurs prison-
niors.
(Par dépéelie.)
La paix ?
Le général Sarrail a télégraphié hier qu'il
avait "été avisé officieusement que les Dru-
ses étaient disposés à demander Ha paix.
Mnis les porteurs de ce message ne purent
exl:ihcr aucun mandat de leurs chefs. Par
conséquent, le général Sarrail n'a pas pu
en tenir compte.
En Cyrénaïque
---0-0---
Sur la roule caravanière, entre l'Egypte
et la .c:y¡,,"nnïqlH', une rencontre a eu lieu
entre (les Arabes rebelles et un contingent
italien, chargé de réprimer la contrebande.
Le commandant. Rnggcru et un fonction-
naire du ministère des Colonies, 1(' comte
Galaratti Scott, unt. été gravement blessés.
La caravane a été délruile.
D'après les journaux du Caire, cet inci-
dent se serail passé de la façon suivante t
Alors que des fonctionnaires italiens exa-
minaient une caravane égyptienne qui leur
semblait suspecte, ils furent assassinés par
des contrebandiers qui s'étaient mêlés à
celle caravane.
L'escorte des fonctionnaires italiens se
précipita alors sur les caravaniers et ne fit
aucun quartier.
EN TRIPOLITAINE
Le capitaine Marcel Emma, purii avec
un pëlolon d'ascaris montés dans deux ca-
miUlls po,ur faire une inspection dans un
poste au sud de Buzeid, près île. Merg, est
tombé dans une embuscade. T.e capitaine,
mortellement blessé, .a tiré sur ses agres-
seurs jusqu'à ce qu'il sucmmbAl. Deux as-
caris ont été tués.
Les agresseurs se sont enfuis.
MANŒUVRESNAVALES
-0-0
l.e torpilleur Ijinsquciit'l, de i;i flnliille de
la marine «le Bizerte. elïecluero des manœu-
vres du "20 au S) août, avec deux snus-ma-
rins du port de Toulon.
̃ Moili –I I. ̃̃ .f
L'introuvable Zizi
--0-0-
On sait que Zizi, Iléopard du sexe faible
(peut-on dire : une léoparde ?) a faussé
compagnie à ses gardiens du Jardin d'Ac-
climatation. Il y avait sous la porte de sa
cape un petit, tout petit espace, mais Zizi
sut s'aplatir, desrente de lit prématurée)
au point de nasser "par là.
Des lors,un simple vitrage séparait la bête
de la liberté. Elle n'hésita pas. Le temps
de bander le ressort de ces muscles (et
peut-être de pousser m petto un cri histo-
rique), elle bondit sur l'obstacle et rentra
dedans. Cette fille de la jungle doit avoir
des convictions républicaines.
Af Icpt égard, olle serait .sympathique.
Mais voici deux jours et deux nuits qu'elle
refuse obstinément de se laisser reprendre
et même de faire connaître son domicile. Et
la jungle peignée du Bois de Boulogne est
remplie de petits d'hommes. Aucun ne parle
la langue que Mowghli apprit de sa nour-
rice la louve. Aucun n'est capable d'appri-
voiser, ffIt-cc une seeur dégénérée de Ba-
ghera. L'on frissonne à l'idée de Zizi affa-
rne rencontrant un enfant.
Souhaitons que bien vite un agent inspiré
trouve le maître-mot qui a raison des fau-
ves.
R. L
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