Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1925 04 août 1925
Description : 1925/08/04 (A26,N116). 1925/08/04 (A26,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396963w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 116
a - CUNTUM
MARDI 90111 41 AOUT 1925
-
Les Annales Coloniales
À i 1 if
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLM PVaUtS PAR wlsB» ANNALE» COLOHIAltt" iOHT LA NOWM
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Directkurs 1 Marcm. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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On t'tbenae dana tous le* Bureaux d« porte et ch. 1. principaux libraires
La culture du coton
dans les colonies italiennes d'Afrique
L' 1
Si la France importe annuellement
une moyenne de 2 millions de quintaux
de coton, et pour plusieurs milliards de
francs, de son côte, l'Italie a recours aux
Etats-Unis, aux Indes et à l'Egypte pour
environ un million de quintaux de cette
matière première.
C'est ce qu'exposent très IUlmineuse-
• ment les professeurs, G. Mangano et
Sépastiano Grino, dans de 'récents tra-
vaux. Nous y constatons que la question
co'tonnière a pour ritalie une importance
semblable à celle qu'y àttacne notre
pays. Les efforts tentés en Sicile n'ont
pas encore donné, faute de méthode de
la part des agriculteurs, les résultats
qeon était fondé à escompter.
De vastes étendues y sont favorables
à la cullture du coton. C'est jusqu'à pré-
sent le « dry farmilig » qui aveo le Gos-
sipium herbeoeewm, à Siacca a fourni-
un coton de fibre un peu grossière et
très résistante que. l'on mélange à la
laine pour la fabrication de la peluche.
Mais la production silicienne est de
beaucoup insuffisante, c'est pourquoi
l'Italie a songé, comme les autres puis-
sances européennes possédant des ré-
gions cotonnières, à demander ù. quel-
ques-unes de ses colonies africaines, le
coton qu'elles pouvaient lui procurer.
L'Erythrée ten italien Eritrea), la Soma-
lie, le Juba et. la Tripolitainc voisines ou
sous les mêmes latitudes que les colo-
nies co'to'nmères françaises furent donc
transformées dans les régions favora-
bles en champs d'essai d& culture du
coton..
Au duc des Abbruzzes revient le olé-
rite d'avoir crér en Somalie italienne
une importante entreprise agricole dans
ïe territoire de Ghilue traversé par le
fleuve Ghebeli qui descend du naut pla-
teau égyptien, et Ulle régime des. fleuves
tropicaux, c'est-à-dire le régime des
crues périodiques. Au système du
« dry farifling »t jusqu'à présent adopté
par les indigènes sera. sous peu substi-
tué celui des - terres irriguées par la
âooieta Agricola Halo Somala.
La concession d'eau régléo par un
accord entre la Société et le Gouverne-
ment local correspond, sur la rive gau-
che du fleuive à 6.000 litres à la seconde
et est gratuite pour une période de qua-
tre-vjngt dix ans. Notons qu'au moment
des crues, le débit de l'Oued Chebeli est
de 250 mètres cubes à la seconde. Les
colons ou indigènes à qui 'appartiennent
les fermes qui sont alimentées en eau
par la Société gardent pour eux les
céréales et le coton revient à la Société
S.A.I.S.. ,
Ce coton est à longues Hures ne ia
variété égyptienne Sàkellidaris. et grâce
aux méthodes les plus perfectionnées, la
Société a obtenu pour l'année, agricole
1983-1984, 2.000 quintaux, le double de
l'exercice précédent.
Le fleuve Jubas dont. l'Italie possède
depuis peu les deux rives, a un débit de
000 à 700 mètres cu-bes à la seconde, et
peut féconder des centaines de milliers
d'hectares d'une excellente production
cotonnière. Le directeur de l'Institut Co-
lonial de Fkfrence conseille fortement
au Gouvernement de déclarer l'autono-
mie financière et administrative du Juba
et de verser 1 quelques centaines de
millions qui assureront à cette colonie
une production de coton très rémunéra-
trice.
Sur 13.000 hectares, les travaux ae
canalisation et d'irrigation sont ter-
minés et sur 263 hectares de coton irri-
gué on a obtenu les résultats ci-dessus
indiqués. L'exemple donné par le duc
de# Abbruzzes a eu des imitateurs et
sous peu la Somalie italienne sera une
grosse productrice de coton. La Société
agricola Italo-Somala dispose mainte-
nant de tous ses moyens d'action et
avec des Sociétés similaires, elle fera de
l'ouest Erythréen une région cotonnière
comparable à la vallée du Nil.
Lai Tripoli-laine ne saurai, à notre
avis, donner de meilleurs résultats
notre Afrique du Nord où la culture du
coton est encore à l'état rudimentaire.
Si on se rapporte en effet aux tempé-
ratures et au degré hygrométrique des
véritables terres cotonnières, du com-
prend aisément qu'en Afrique du Nord1,
le cotonnier, vit difficilement et est à la
merci des vents chauds, simoun, si-
rocco. ou harmattan.
Nos colonies de 'l'ouest Africain, la
Côte d'Ivoire entr'autres possèdent,
comme nous l'écrivons plus haut, des
terrains éminemment propres. à la cul-
ture du coton. En haute Côte d'Ivoire,
à Bouaiké on asrécolté cette année, 850
tofnnes et pour 1965 on compte sur 2.000
tonnes qui aohetées sur place, 3.250 fr.
sont vendues 13.000 francs la tonne sur
les marchés européens. L'effort oonsidé-
rable obtenu par M. le Gouverneur Gé-
néral Garde pour la production coton-
nière a été sérieusement suivi par toutes
les sociétés cotonnières fortes de l'ap-
pui de l'Administration. Notre produc-
tion est dix fois suipérieure à celle des
Colonies italiennes mais il faut .remar-
quer qu'elles sont les sœurs cadettes de
notre déjà, vieille Sénégambie où, dès
i822, le Gouverneur Roger, envoya.it au
Commandant de Bakel « un sac de
graines de coton de Géorgie, longue soie
qu'il fallait préparer avec tout le soin
possible. »
Soyons donc légitimement flers d'être
imités par nos- voisins coloniaux qui
cherchent commt. tous à se dégager des
charges du change et à vivre de leurs
propres ressources.
Pierre Taittinger,
Vdpuié de Paris, VAc6 président
de la Commlttion de fritidmi
des Colonies et des Protectorats.
A A.UTU.N
, .,. --
ML Punieré parle du Maroc
O'O 11
M. Painlevé, Président du Conseil, a pro-
fité des fêtes du 20e Concours .fédérai des As-
sociations des Sociétés de gymnastique de
Saône-et-Loire .pour prononcer un. grand
discours politique justifiant les positions
prises par le Gouvernement sur les problè-
mes de l'heure.
En arrivant iL la situation marocaine, le
Président du Conseil s'-est exprimé ainsi :
Cette situation a, en avril, pris brusque-
ment un caractère inattendu de flravUé.
A t'heure même où se formait le minis-
tère, la poussée d'Abd et Krim sur Fez com-
mençait. Là non plus, il ne s'agissait pas
pour mon Gouvernement de récrlminer sur
le passé ni de discuter la question de savoir
si des fautes avaient été commises iadis et
si l'attaque rifaine aurait pu être évitée. Il
s'agissait d'y taire lace, sans perdre un
iour,
Certes, quand un vuys comme la France
a été saignée aux quatre veines, c'est une
bien dure nécessité de lui demander de sa*
crifier encore un peu de sa ieunesse.
Je comprends, fMe dire que le partage
l'inquiétude des mères françaises à la pen-
sée qu'un de leurs fils soit exposé Itt-bas,
sur la brûlante Afrique, aux dangers d'une
dure campagne,
Je comprends que les laborieux pat/sans
et ouvriers de France aient peine à se re-
présenter les raisons impérieuses de ce fJé-
nible et lointain effort, Et ce serait, en ef-
fet, un crime de se battre là-bas une heure
de plus qu'il n'est nécessaire,
Mais le dilemme est inexorable : il faut ou
défendre le Maroc, i'entends la zone maro-
caine dévolue à notre influence, ou abandon-
ner l'Afrique du Nord, et l'abandonner dans
quelles conditions désastreuses, aux risques
de quels massacres ! Ce àerait la lin de no-
tre empire colonial, la fin de notre intMpen-
dance économique, impossible sans nos co-
lonies, la fin du prestige et de l'influence
do la France dans te monde. Quel Fran-
çais, ayant la responsabilité du pouvoir,
oserait ordonner l'évacuation du Maroc,
saul peut-être ces égarés qui entrevoient
dans leur rêve l'écroulement de leur pays
et de toute la civilisation occidentale, et
dont la propagande perverse ne saurait être
tolérée ? - -
Nous n'avons pas perdu un jour pour pré-
parer les conditions d'une paix durable,
dquitable et généreuse : il dépend des Ri-
fains de s'y prêter. Mais nous n'avons pas
non plus perdu un four pour préparer les
opérations de force qui s imposeront st ces
conditions ne sont pas acceptées. Je dis
qufaucun Gouvernement n'aurait pu suivre
au Maroc une autre politique que là nôtre,
ni agir à la tais avec plus de mesure, de
célérité et de décision. J'ai le ferme espoir
que quoi qu'il advienne, le début d'octobre,
au plus tard, verra en Atrique la fin de nos
soucis,
Au Conseil d'État
aD
Les biens communaux du douar
Ouled-Bieh
A 3a requête de MM. Hasrizi, Bougherat et
A Un requête -de -M M
autres, cultivateurs, isur renvoi de La Cour
d'aippefl d'Algier, tendant à faire apprécier la
légalité des formalités adminietrativœ qui
ont préaédé, accompagné ou suivi, l'acte
de vciul-e à M. Barris du Peniher, des biens
communaux du douar Ouled-Bieh (com-
mune mixte de La Galle le Conseil d'Etat
a irendu 'l awôt ci-après :
Considérant, qu'à supposer que toutes les
prescriptions du décret du 28 mai 1863 relatives
a la procédure à suivre en ce qui concerne, no-
tamment, les conditions de désignation de
l'expert chargé de représenter les intérêts des
douanes, dans les opérations contradictoires
d'estimation des biens à céder, n'aient pas été
observées. Ces vices de procédure ont été cou-
observées. l'approbation que la Djemoia o. don-
verte par
née a l'ensemble de l'opération, par sa délibé-
ration - du 19 novembre - 1917.
• tJonsiaerant que si les parcelles renoues eu,
sieur Barris du Periher a été soumise au ré-
gime forestier, par un décret du 22 février 1868,
ce fait n'est pas de nature à modifier la pro-
cédure d'aliénation réglée par le décret du
83 mai 1863, l'article 79 de la loi du 21 février
1903, relative au régime forestier en Algérie,
ne restreignant pas, en ce cas, le droit des
douanes d'aliéner tout ou en partie de leurs
ibiens, communaux, dans les conditions fixées
audit décret, nue la Darcelle dont il s'acit a
seulement continué à être soumise au régime
forestier jusqu'au 24 décembre 1924, date à na.
quelle elle a d'ailleurs été distraite de ce régime,
par application de l'article 79 de la loi du 21 fé-
vrier 3903.
Pour ces motifs le Conseil décide t
Sont déclarés réguliers et valables les actes
administratifs qui ont précédé, accompagné et
suivi l'acte de vente au sieur Barris du Penher,
d'un terrain communal dont s'agit.
Les sieurs Karizi et autres sont condamnés
aux dépens.
Les relations maritimes
entre la France
et la Côte Occidentale d'eque
--0-0-
Mon excellent collègue
de la Réunion, Lucien
Gasparin, signalait tout
récemment dans ces co-
lonnes combien étaient
insuffisants les moyens de
transport mis à la dispo-
sition des passagers se
rendant dans nos colo-
nies de la Côte Occidentale d'Afrique ou en
revenant.
Si l'on fait abstraction des vapeurs des
Compagnies Fraissinet et Fabre, qui sont
dés bateaux-mixtes, ne prenant quun nom-
bre assez limité de passagers, les Compa-
gnieSl françaises de Navigation ne sont, en
effetf représentées sur cette ligne que Par
les trois paquebots des Chargeurs Réunis
assurant le service postal. De ces trois pa-
quebots,, deux, au moins, le a Tekae », et
V a Europe », de l'avis unanime, devraient
être réformés depuis longtemps. Ils man-
quent totalement du confort que Von se fiait
actuellement à rencontrer sur la plupart des
autres paquebots français et étrangers ; ils
,'offrellt, au surplus, qu'une sécurité re-
lative, le a Tcllad D naviguant depuis bien-
tôt 30 ans, V a Europe » depuis 20, l'un et
Vautre ayant subi de nombreuses avaries et
pouvant êtret comme le fut l' « Afrique s,
de la même ligne, en 1920, à la merci d'une
tempête. L' « Asie J, du reste, s'il est plus
grand et plus confirtable, sauf dans les se-
condes classes qui semblent avoir été établies
après coup, fait l'objet de plaintes nombreu-
ses des - usagers. -----
Ajoutons que le service assuré .par ces
trois paquebots, service jadis subventionné,
se distingue à la fois par son irrégularité
les retards de plusieurs jours sont chose fré-
quente et par la lenteur de marche des
navires. Avant la guerre, nos paquebots al-
laient en sept jours de Bordeaux à Dakar y
maintenant ils en mettent 8 ou 9, quand ce-
n'est pas 10. le sais bien que le coût du
charbon a lait réduire les vitesses sur la
plupart des lignes à faible rendement ; néan-
moinst la rapidité d avant-guerre était si mi-
nime qu'on pottvait espérer qu'elle serait
pour le moins maintenue.
Comparativement aux lignes anglaises et
belges qui desservent les mêmes parages,
dont les paquebots marchent avec une ré-
gularité mathématique et à une vitesse très
supérieure à la leur, les bateaux des Char-
geurs Réunis font assez piètre figure. Il est
même permis de se demander comment ces
derniers peuvent trouver encore de la clien-
tèle. Or t quoique les navires belges et an-
glais leur en enlèvent beaucoup, nos trois
a Chargeurs » parient le plus souvent et
reviennent complets, d'abord parce qu'ils
sont les seuls à desservir certains ports de
nos colonies du Golfe de Guinée, ensuite
parce qu'en vertu de contrats passés, l'Ad-
ministration leur réserve la majeure partie
des fonctionnaires rejoignant leur poste ou
rentrant en congé. Le fait nen est pas moins
lamentable et il serait temps qu'on songeât
à mettre sur cette ligne des paquebots un
peu plus modernes, Plus réguliers surtout
et plus raPides. Il les faudrait aussi plus
nombreux, de façon à assurer un départ tous
les douze ou quatorze jours.
- La dernière convention passée entre l'Etat-
et la Compagnie des Chargeurs Réunis date
en fait de 1906. Elle a été prorogée, puis
renouvelée à différentes reprises sans su-
bir d'importantes modifications. Un nou-
veau contrat a été étudié et va être enfin
soumis prochainement au Parlement. Nous
aimerions apprendre qu'il prescrit le rem-
placement, dans un délai restreint, des trois
bateaux actuellement en service par cinq ou
six unités neuves, d'un tonnage au moins
égal à celui de l' « Asie » et dont la vitesse
ne serait pas inférieure à celle des bateaux
étrangers concurrents. Le contrat sera éta-
bli pour 15 ans probablement. Le service
des Chargeurs Réunis est actuellement très
insuffisant et nos colonies d Afrique se dé-
veloppent d'autre part assez vite à tous points
de vue pour justifier la création d'une ligne.
de navigation ayant une capacité de trans-
port double de celle qui avait été fixée par
la convention établie il y a vingt ans. -
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
-goiim
M. Borel en Algérie
A son arrivée à Oran, à bord du Provence,
M. Borel, ministre de la Marine, a été reçu
par le capitaine de frégate Monnot, com-
mandant la flotille de la défense mobile.
Le contre-amiral a présenté au ministre les
navires de la nouvelle base navale. Après
avoir offert un déjeuner officiel à bord du
Provence aux officiers commandant les imi-
tés, M. Borel s'est embarqué sur le croi-
-seur Metz pour se rendre a Bizerte, tandis
que l'escadre se rend à Alger où le ministre
viendra le retrouver.
Al CiMin 01 Ministre tes CHibRs
o o
M. Fourcadfe, administrateur des colo-
nies, est nommé chef adjoint du Cabinet du
ministre des Colon tes.
Les mMM!))S MM!tH en Afrique
Parmi les croix de la Légion d'Honneur
attribuées par M. André Hesse, au titre du
ministère des Colonies, il convient de signa-
ler celles des docteurs Meydieu et Rossi du
Corps de Santé Colonial, jeunes médecins,
débutant dans leur carrière.
Cette précieuse distinction leur a été dé-
cernée pour le magnifique dévouement dont
ils ont fait preuve, l'un dans les secteurs de
maladie du sommeil, l'autre dans la lutte
contre la fièvre récurrente et à l'occasion- du
tragique accident survenu à Niamey (Niger)
à l'avion Jean Casale de la mission du
Tchad.
- -- - -
Le ministre des Colonies, par ces distinc-
tions exceptionnelles, vient de donner une
nouvelle preuve de la sollicitude qu'il porte
à son personnel médical et d'aTfirmer sa vo-
lonté de soutenir de tous ses moyens, le zèle
et ie dévouement de ceux qui se consacrent
aux tâcnes les plus ingrates dans les régions
pénibles de nos colonies d'Afrique.
in ivenemsnt intéressant
tes voyanours AB la cola d'Afrique
--0-0--
Dans le golfe de Gascogne, entre les cô-
tes d'e France et d'Espagne, se trouve la
cuvette connue sous lu nom de Fosse de
Cajptoreton, abîme océanique de 2.000 à
5.000 mètres de profondeur que borde il pie
le plateau continental dont la cote est in-
férieure à 200. Or, par un phénomène
inexpliqué, cet ablimc vient mystérieuse-
ment de se combler, du moins partielle-
ment.
C'est le lieutenant de vaisseau Cornet,
commandant le transport Loiret, qui a fait
cette impressionnante constatation. Voici
dan-s quelles circonstances :
Le 23 mai 1925, jour de la catastrophe
do Penmairch et de l'un des tremblements
de terre au Japon, le Loiret, allant de Ro-
chefort à Oran, so trouvait dans le golfe
de Gascogne, à une centaine do milles au
sud-ouest de Roçhefort. Bien que le vent
ne dépassât pas la force de cinq, la mer
était 61 dure et si creuse, qu'il fallut ré-
duire la vitesse des machines.
A 1 h. 45, le matin, la mer était tombée
et l'allure normale reprise, le bâtiment fut
soudain - capdlô par une lame tout à fait
anormale, véritable lame de fond qui en-
fonça le rouff arrière.
L état de la mer était cependant plutôt
calme, et le bâtiment n'embarqua que des
embruns.
La deuxième observation faite dans ces
parages fut tout à fait extraordinaire. Le
fi juillet dernier, le Loiret faisait route du
cap Qrtègal sur Rochofort, sous vapeur et
vcftlcs do foc et de misaine. La sonde War-
lczol, destinée ù faire connaître l'approche
du « pied du continent n, c'est-à-dire de la
ligne de fondJ de deux cents rnèbrca, indi-
qua du premier coup trente-six mètres et
fond de gravier. Or la carte porto à cet
endroit l'indication d'une sonde antérieure
trouvéo à 4.114 mètres.
Les sondages furent continués avec la
sonde Warlezel, et avec la sonde à main,
machino arrêtée. De 5 h. 10 à 13 h. 15, les
sondes suivantes furent trouvées : 36, 34,
38, 50, 35, 36, 60. 40, 60, 70, 50, 68, 105,
108; 102; 135. Elles révélaient de façon in-
discutable l'existence d'un plateau sous-
marin inconnu, recouvert de vase, de sable
et de gravier, et situé à cru. place d'un an-
cien creux de 4.114 mètres de profondeur 1
Le lieutenant de vaisseau Cornet a con-
signé ses observations dans un rapport qui
a été transmis (J'lirgence au ministère de
Ja Marine.
l,es observations du lieutenant de vais-
seau Cornet, viennent renforcer singulière.-
ment les hypothèses relatives à un mou-
vement anormal de l'éoorce terreetre.
I
LES ELECTIONS A LU MARTINIQUE
Le scrutin de ballottage du canton de Tri-
nité à La Martinique s'est passé le 2 août
dans le calme.
La liste Lagrosillièrc a été élue. Les élec-
teurs de la liste opposée. s'étaient abstenus,
4M» -
RETOUR
- DI
Par un décret qui parait ce matin au J.O.,
M. de Guise, Gouverneur de 20 classe des
Colonies, Secrétaire général du Gouverne-
ment général de l'Afrique équatoriale fran-
çaise, est chargé, par intérim, du Gouverne-
ment de la Martinique, pendant l'absence du
titulaire, M. Richard, rentrant en France.
, «1»
La mer des Sargasses
Dans lies Annales Coloniales du 25 mai
dernier nous avons annoncé qu'une expédi-
tion américaine explorait la mer des Sar-
•gjasse» dans l'Atlantique. Le vapeur Actu-
rus affrété par la Société Zoologique de
New-York pour cette expédition est rentré
à New-York après un voyage d'exploration
de cinq mois. Les résultats de l'expédition
offrent le plue grand intérêt scientifique,
gr:lce aux centaines de sapccLmens de faume
et de flore soue-marines qu'aille a rappor-
tés de ces parages peu connus.
LIS TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indo-Chine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'il la date du 31 Juillet 1925 le taux officiel
de la piastre était de 11 fr. 80.
A la Chambre de Commerce
de Kayes
--0-0--
Au sujet de la cession du Service de la
Navigation du Niger, la Ohamibre de Com-
merce - de - - Kay-es - a - - émis l'avis suivant :
1° L'Administration ne doit pas COlleUrs.
rencer les entreprises industrielles ou com-
merciales lorsque ces entreprises sont as-
surées de façon certaine pur des particu-
liers ou des Sociétés. Elle doit, au contraire,
s'effacer chaque fois que cela est nécessaire
et dès qu'une entreprise privée se crée.
20 En la circonetance, vu la .pénurie ac-
tuelle de flransports, vu qu'aucune Société
de transports n'existe sur le Bief Sud du
Niger (de Bamako à Kouroussa) et que la
Société de Bamako vient d'abandonner les
transports sur ce bief, sans souci des inté-
rêts commerciaux, demande à ce que le Ser*
vice de Navigation du Niger soit maintenu
et développé car il est de l'intérêt général
qu'aucun monopole de fait, pour les trans-
ports sur le Niger, ne se crée.
La Chambre de Commerce signaia au
Gouverneur que le principal effort du Ser-
vice de la Navigation du Niger doit se por-
ter sur le bief sud à seule fin de trans-
porter par Kouroussa tous les produits du
Niger ainsi que les marchandises qui se-
ront acheminées par la voie de la Guinée.
Le rôle de l'Administration, en la circons-
tance, devant être celui de régulateur, tant
dans les prix de transport que dans le ton-
nage transporté.
La Chambre de Commerce demanda en
outre, qu'un de ses membres fasse partie
du Comité consultatif du Service de la Na-
vigation du Niger.
Parmi les autres vœux émis, notons ceux
qui concernent le triajge du coton, les ara-
chides, la taxe d'exportise, Les demandes
de wagons, la culture du ricin, la création
d'un Conseil supérieur des Affaires Econo-
miques du Soudan, la création d'une ferme-
école, l'évacuation des (produits, Qa création
de quais lluviaux, et qui se résument çinai :
Le triage du coton en usine étant à peu
près impossible, il y aurait lieu d'exiger
des colone qu'ils procèdent eux-cnêanes au
triage«avant d'apporter leur récolte. Il se-
rait égalameoit nécessaire de proscrire la
destruction des pieds de coton ayant plus
de trois ans d'existence, ceux-ci n'ayant
plus aucune valeur et ne pouvant que de-
venir des nids à parasites.
Les arachides du Sénl, limitées à la ri-
vière Falémé jusques et y compris Kidira,
pourraient être dénommées « arachides Ru-
fisque et similaires », tandis que celtes du
Haut-Sénégal et du Niger .porteraient le nom
de « arachides Soudan ».
La taxie d'expertise au Soudan pourrait
être portée à 2 francs par tonne.
La gare de Kay-es a pris .l'habitude de
classer les demandes de wagons ipour la sc--
maine courbante, considérant, à l'expira-
tion de ladite semaine, les demandes non
satisfaites comme nulles. Il serait de la
plus élémentaire justice que les demandes
non satisfaites au coura d'une semaine
soient reportées, dans l'ordre, sur les se-
maines suivantes.
Etant donné la considérable emsomma.
tion de graines de ricin faite annuellement
par le Service des poudres, et la facilité
avec laquelle cette plante vit et prospère au
Soudan, la Chambre de Commerce décide
l'achat dp 3 tonnes de graines de ricin pour
être semées dans les cercles de Kayea, Ba-
foulaibé et Kita.
La situation économique de la colonie
devenant de tplus en plus importante, il se-
rait il souhaiter qu'unu organisation soit
créée, de manière à ce que toutes les ques-
tions intéressant le commerce soient cons-
tamment examinées et suivies de près. Cet
organisme (pourrait être nommé Gonseil
supérieur des Affaires Economiques du
Soudan et être composé, sous la prési-
dence du Gouverneur, des 2 présidents
des Chambres de .commerce de Bamako
et Kayes, 6 membres élus par les Cham-
bres de Kayes, Bamako et Mopti, 2 repré-
sentants de l'Agriculture, du directeur des
Textiles, du directeur des Affaires Econo-
miques, du représentant du Chemin de fer
T.hiès-Niger et de 5 indigènes appartenant
aux vieilles familles des régions de Kayes
et du Niger.
La Chambre de commerce demande avec
insistance la fondation d'une Ferme-Ecole,
changée d'étudier et de sélectionner plantes
et animaux, et de former des ouvriers spé-
cialistes, dont les colons ont un si grand
besoin.
Afin d'éviter que des quantités de pro-
duits ne soient perdues, à la suite de leur
séjour sur les quais, non abrités, pendant
l'hivernage, iil serait nécessaire de prendre
des mesures permettant de centraliser tous
ces produits 'à Kayes et à Ambidédi.
A ce sujet, il apparaît comme urgent de
construire de nouveaux quais et de nou-
veaux magasins à Kayes et l'Assemblée
demande :
1° Que le projet de M. Cluissain ainsi
que tous les autres projets présentés soient
mis à l'étude le plus tôt possible, examinas
et discutés par les autorités techniques en
présence de leur auteur.
2° Que l'exécution du projet qui aura été
définitivement accepté puisse commencer
dès la fin des pluies afin que les travaux
puissent être terminés pour la campagne
fluviale 1926.
3° Que les travaux soient confiés à une
entreprise privée sur adjudication et. que le
contrôle soit effectué par les Services Pu-
blics.
Dans ces conditions et l appni financier
do la Colonie étant acquis, la Chambre de
Commerce de Kayes trouvera facilement
auprès du commerce local et des Compn.
anie.3 de Navigation intéressées à la mise
à exécution de ces travaux, les capitaux
nécessaires à leur réalisation.
La guerre au Maroc
-0-0--
Dérobade d'Abel el Krim
Bien que connaissant, à n'ep pas douter,
les conditions de paix qui lui ont été impo-
sôes par Iqrrance et par l'Espagne, à 1 is-
sue de la Conférence de Madrid, Abd el
Krim, après avoir établi un contact indi-
rect par ses agents, s'obstine vouloir les
ignorer.
Pourquoi, s'il est disposé à négocier,
cette obstination à ne pas traiter franche-
ment ?
Il semble, à en juger par ce que l'on
sait de la mentafiité de l'aventurier rifain,
qu'il veuille, en agissant ainsi, s'éviter
d'une part, la responsabilité d'une rupture
de négociations, qui serait peut-être mal
vue par les tribus, et se ménager, d'autre
part., la possibilité d'entamer sérieusement
les pourparlers, dès qu'il n'apercevrait
plus d'autres chances de salut.
Pour l'instant espérant encore une tour-
nure favorable des choses, Abd el Krim ne
veut pas connaître les conditions de paix
franco-espagnoles parce qu'il les repousse-
rait et précipiterait peut-éitre du même coup
contre le Rif l'action militaire de grande
envergure que le maréchal Pétaïn et le gé-
néral Primo de Rivera ont envisagée au
cours de leurs conversations à Tetouan.
Comme par ailleurs, le chef rifain est suffi-
samment informé pour comprendre qu'il ne
pourrait pas résister longtemps à la double
pression renforcée de la France et de l'Es-
pagne, il profère temporiser, intriguer, don-
ner l'illusion qu'il désire la paix, tout en
préparant contre nous des attaques nou-
velles. -
Bien que cette « offensive pacifique » ne
manque pas d'une certaine adresse, le jeu
est trop clair pour que les Gouvernements
de Paris et de Madrid consentent à s'y
prêter.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Résistance héroïque
Sous le commandement du lieutenant
Garnier, lu petite igarnison d'Oued Amrine
ne dut son salut qu'à une résistance surhu-
maine, qui en permit l'évacuation dans de
bonnes conditions :
Composée de soixante-quatre hommes
que commandait le lieutenant Garnier, elle
cuit plus de la moitié de ses effectifs par
terre, soit trente-huit tués et blessés. Au
cours d'un assaut, l'ennemi pénétra dans
le poste et dut en être rejeté à la baïon-
nette. Ce siège et l'action du groupe, mobile
de Terouad coûtèrent à l'ennemi plus de
trois oents tués. POusicurs cadavres furent
trouvés sur le terrain, dont un a été par-
faitement identifié.
Dans la nuit- du 30 au 31 juillet, les Ri-
fains avaient traversé la route de Rabat
a uuezzan, incendie tics villages et razzie
des troupeaux. Dans la matinée du 31, la
route fut réoccivpée par nos mitrailleuses.
"* Le 2 août, à 6 heures, un .groupe moibile,
avec un effectif supplémentaire de 145
hommes et 13 tanks, est parti pour net-
toyer le terrain jusqu'à Azjcn, à huit kilo-
mètres d'Ouczzan. À 7 h. 20 eut lieu l'at-
taque combinée de l'infanterie, de la cava-
lerie et des tanks, sous la protection de
l'artillerie. La cavalerie pénétra de gauche
à droite dans une oliveraie qui s'étendait
entre la route et le pays et où l'ennemi
avait construit des tranchées.
Les Ri fa in s répondirent par une vive fu-
sillade et se défendirent avec acharnement
dans les dernières maisons du village où
ils furent contiraints d'abandonner la posi-
tion et de fuir vers la crête de la mon-
tagne.
A 11 heures, l'opération était heureuse-
ment terminée.
L'aviation
Après avoir photographié Targuist, base
de ravitaillement xiffainc, le sergcnt-majcA
Dolaby et l'ad'judant pilote Bédu ont ctA
photographier A 100 mètres de hauteur
Ajdir, le quartier général d'Abd el Krim.
L'aviation rifaine
Il se confirme qu'Abd el Krim dispose-
rait maintenant d'avions reçus récemment
par voie de mer et dont il a fait connaître
depuis quelque temps déjà à ses troupes le
prochain emploi. Des terrains d'atterris-
3n,gc ont été préparés autour d Adjdir et de
Chechaoucn, Le grand aviateur rifain se-
rait un ancien as allemand die la guerre.
Cette aviation aurait surtout, pour but de
combattre à l'intérieur des lignes rifaines
nos appareils de hombardement. Avant
qu'ils aient effectué leur première sortie, si
tant est qu'ils s'y décident, l'escadrille de
chasse demandée en France sera à pied
d'oeuvre ; oe n'est donc pas par ce moyen
encore que le rogui du Rif remontera le mo-
ral de ses solldats.
Contre la contrebande de guerre
Deux navires patrouilleurs français ont
surpris à proximité du cap do l'Eau un
grand canot automobile venant, de Gibral-
tar et transportant sans aucun doute du
matériel de guerre.
L'équipage ayant rufusé de stopper, nial-
fé les sommations qui lui étaient faites
fe canot a été coulé à coups de canon.
Un beau geste
M. Jacques li^&an, doyen .d'iYge et du
brevet dos pilotes de la guimv, président
d'honneur de l'Aéro-Club de Frence, ancien
lieutenant-colon ci d'avia tion a Ifa.i,t parvenir
au coiloniel Amtncngaud, commandant le 8Ta
régiment un chèque de 10.000 francs rles-ti-
nés à soulager nos frères d'armes de l'avia-
tion qui ont. besoin d'aide.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Mutinerie de Légionnaires
Une mutiiverie a éclaté hier sur le navire
espagnol Anlonio-Loppz a.duc:U('nn;\. dans
le port de New-York. Environ 1M wnlnn'lai-
res cubains qui sciaient «enrôlés dans la
légion étrangère ,pou.r aller comlwttre des
Rifaîns au Maroc ont essayé soudain de
reprendre leur tilx5rUs et tenté de Jaiire un
mauvais parti à leurs officiers. Six des mu-
a - CUNTUM
MARDI 90111 41 AOUT 1925
-
Les Annales Coloniales
À i 1 if
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLM PVaUtS PAR wlsB» ANNALE» COLOHIAltt" iOHT LA NOWM
, ttOUMVI PU JOUBjlAL
"A.,,,,,,,,, .,.,.P,,'-
Directkurs 1 Marcm. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
1
Réhetta m liataUtittiM 1 34, Rue du Moift-Thabor, PARIS»*!" Télfphoie : LOOTRI 11-17
Un « 0 mob 8 mate
ftlONHEW^NTI ( Franc* et Colonie». 80 » 45 J 25 Il
M" ofaMtré l Stranfrer ISO » 68 » 35 3
On t'tbenae dana tous le* Bureaux d« porte et ch. 1. principaux libraires
La culture du coton
dans les colonies italiennes d'Afrique
L' 1
Si la France importe annuellement
une moyenne de 2 millions de quintaux
de coton, et pour plusieurs milliards de
francs, de son côte, l'Italie a recours aux
Etats-Unis, aux Indes et à l'Egypte pour
environ un million de quintaux de cette
matière première.
C'est ce qu'exposent très IUlmineuse-
• ment les professeurs, G. Mangano et
Sépastiano Grino, dans de 'récents tra-
vaux. Nous y constatons que la question
co'tonnière a pour ritalie une importance
semblable à celle qu'y àttacne notre
pays. Les efforts tentés en Sicile n'ont
pas encore donné, faute de méthode de
la part des agriculteurs, les résultats
qeon était fondé à escompter.
De vastes étendues y sont favorables
à la cullture du coton. C'est jusqu'à pré-
sent le « dry farmilig » qui aveo le Gos-
sipium herbeoeewm, à Siacca a fourni-
un coton de fibre un peu grossière et
très résistante que. l'on mélange à la
laine pour la fabrication de la peluche.
Mais la production silicienne est de
beaucoup insuffisante, c'est pourquoi
l'Italie a songé, comme les autres puis-
sances européennes possédant des ré-
gions cotonnières, à demander ù. quel-
ques-unes de ses colonies africaines, le
coton qu'elles pouvaient lui procurer.
L'Erythrée ten italien Eritrea), la Soma-
lie, le Juba et. la Tripolitainc voisines ou
sous les mêmes latitudes que les colo-
nies co'to'nmères françaises furent donc
transformées dans les régions favora-
bles en champs d'essai d& culture du
coton..
Au duc des Abbruzzes revient le olé-
rite d'avoir crér en Somalie italienne
une importante entreprise agricole dans
ïe territoire de Ghilue traversé par le
fleuve Ghebeli qui descend du naut pla-
teau égyptien, et Ulle régime des. fleuves
tropicaux, c'est-à-dire le régime des
crues périodiques. Au système du
« dry farifling »t jusqu'à présent adopté
par les indigènes sera. sous peu substi-
tué celui des - terres irriguées par la
âooieta Agricola Halo Somala.
La concession d'eau régléo par un
accord entre la Société et le Gouverne-
ment local correspond, sur la rive gau-
che du fleuive à 6.000 litres à la seconde
et est gratuite pour une période de qua-
tre-vjngt dix ans. Notons qu'au moment
des crues, le débit de l'Oued Chebeli est
de 250 mètres cubes à la seconde. Les
colons ou indigènes à qui 'appartiennent
les fermes qui sont alimentées en eau
par la Société gardent pour eux les
céréales et le coton revient à la Société
S.A.I.S.. ,
Ce coton est à longues Hures ne ia
variété égyptienne Sàkellidaris. et grâce
aux méthodes les plus perfectionnées, la
Société a obtenu pour l'année, agricole
1983-1984, 2.000 quintaux, le double de
l'exercice précédent.
Le fleuve Jubas dont. l'Italie possède
depuis peu les deux rives, a un débit de
000 à 700 mètres cu-bes à la seconde, et
peut féconder des centaines de milliers
d'hectares d'une excellente production
cotonnière. Le directeur de l'Institut Co-
lonial de Fkfrence conseille fortement
au Gouvernement de déclarer l'autono-
mie financière et administrative du Juba
et de verser 1 quelques centaines de
millions qui assureront à cette colonie
une production de coton très rémunéra-
trice.
Sur 13.000 hectares, les travaux ae
canalisation et d'irrigation sont ter-
minés et sur 263 hectares de coton irri-
gué on a obtenu les résultats ci-dessus
indiqués. L'exemple donné par le duc
de# Abbruzzes a eu des imitateurs et
sous peu la Somalie italienne sera une
grosse productrice de coton. La Société
agricola Italo-Somala dispose mainte-
nant de tous ses moyens d'action et
avec des Sociétés similaires, elle fera de
l'ouest Erythréen une région cotonnière
comparable à la vallée du Nil.
Lai Tripoli-laine ne saurai, à notre
avis, donner de meilleurs résultats
notre Afrique du Nord où la culture du
coton est encore à l'état rudimentaire.
Si on se rapporte en effet aux tempé-
ratures et au degré hygrométrique des
véritables terres cotonnières, du com-
prend aisément qu'en Afrique du Nord1,
le cotonnier, vit difficilement et est à la
merci des vents chauds, simoun, si-
rocco. ou harmattan.
Nos colonies de 'l'ouest Africain, la
Côte d'Ivoire entr'autres possèdent,
comme nous l'écrivons plus haut, des
terrains éminemment propres. à la cul-
ture du coton. En haute Côte d'Ivoire,
à Bouaiké on asrécolté cette année, 850
tofnnes et pour 1965 on compte sur 2.000
tonnes qui aohetées sur place, 3.250 fr.
sont vendues 13.000 francs la tonne sur
les marchés européens. L'effort oonsidé-
rable obtenu par M. le Gouverneur Gé-
néral Garde pour la production coton-
nière a été sérieusement suivi par toutes
les sociétés cotonnières fortes de l'ap-
pui de l'Administration. Notre produc-
tion est dix fois suipérieure à celle des
Colonies italiennes mais il faut .remar-
quer qu'elles sont les sœurs cadettes de
notre déjà, vieille Sénégambie où, dès
i822, le Gouverneur Roger, envoya.it au
Commandant de Bakel « un sac de
graines de coton de Géorgie, longue soie
qu'il fallait préparer avec tout le soin
possible. »
Soyons donc légitimement flers d'être
imités par nos- voisins coloniaux qui
cherchent commt. tous à se dégager des
charges du change et à vivre de leurs
propres ressources.
Pierre Taittinger,
Vdpuié de Paris, VAc6 président
de la Commlttion de fritidmi
des Colonies et des Protectorats.
A A.UTU.N
, .,. --
ML Punieré parle du Maroc
O'O 11
M. Painlevé, Président du Conseil, a pro-
fité des fêtes du 20e Concours .fédérai des As-
sociations des Sociétés de gymnastique de
Saône-et-Loire .pour prononcer un. grand
discours politique justifiant les positions
prises par le Gouvernement sur les problè-
mes de l'heure.
En arrivant iL la situation marocaine, le
Président du Conseil s'-est exprimé ainsi :
Cette situation a, en avril, pris brusque-
ment un caractère inattendu de flravUé.
A t'heure même où se formait le minis-
tère, la poussée d'Abd et Krim sur Fez com-
mençait. Là non plus, il ne s'agissait pas
pour mon Gouvernement de récrlminer sur
le passé ni de discuter la question de savoir
si des fautes avaient été commises iadis et
si l'attaque rifaine aurait pu être évitée. Il
s'agissait d'y taire lace, sans perdre un
iour,
Certes, quand un vuys comme la France
a été saignée aux quatre veines, c'est une
bien dure nécessité de lui demander de sa*
crifier encore un peu de sa ieunesse.
Je comprends, fMe dire que le partage
l'inquiétude des mères françaises à la pen-
sée qu'un de leurs fils soit exposé Itt-bas,
sur la brûlante Afrique, aux dangers d'une
dure campagne,
Je comprends que les laborieux pat/sans
et ouvriers de France aient peine à se re-
présenter les raisons impérieuses de ce fJé-
nible et lointain effort, Et ce serait, en ef-
fet, un crime de se battre là-bas une heure
de plus qu'il n'est nécessaire,
Mais le dilemme est inexorable : il faut ou
défendre le Maroc, i'entends la zone maro-
caine dévolue à notre influence, ou abandon-
ner l'Afrique du Nord, et l'abandonner dans
quelles conditions désastreuses, aux risques
de quels massacres ! Ce àerait la lin de no-
tre empire colonial, la fin de notre intMpen-
dance économique, impossible sans nos co-
lonies, la fin du prestige et de l'influence
do la France dans te monde. Quel Fran-
çais, ayant la responsabilité du pouvoir,
oserait ordonner l'évacuation du Maroc,
saul peut-être ces égarés qui entrevoient
dans leur rêve l'écroulement de leur pays
et de toute la civilisation occidentale, et
dont la propagande perverse ne saurait être
tolérée ? - -
Nous n'avons pas perdu un jour pour pré-
parer les conditions d'une paix durable,
dquitable et généreuse : il dépend des Ri-
fains de s'y prêter. Mais nous n'avons pas
non plus perdu un four pour préparer les
opérations de force qui s imposeront st ces
conditions ne sont pas acceptées. Je dis
qufaucun Gouvernement n'aurait pu suivre
au Maroc une autre politique que là nôtre,
ni agir à la tais avec plus de mesure, de
célérité et de décision. J'ai le ferme espoir
que quoi qu'il advienne, le début d'octobre,
au plus tard, verra en Atrique la fin de nos
soucis,
Au Conseil d'État
aD
Les biens communaux du douar
Ouled-Bieh
A 3a requête de MM. Hasrizi, Bougherat et
A Un requête -de -M M
autres, cultivateurs, isur renvoi de La Cour
d'aippefl d'Algier, tendant à faire apprécier la
légalité des formalités adminietrativœ qui
ont préaédé, accompagné ou suivi, l'acte
de vciul-e à M. Barris du Peniher, des biens
communaux du douar Ouled-Bieh (com-
mune mixte de La Galle le Conseil d'Etat
a irendu 'l awôt ci-après :
Considérant, qu'à supposer que toutes les
prescriptions du décret du 28 mai 1863 relatives
a la procédure à suivre en ce qui concerne, no-
tamment, les conditions de désignation de
l'expert chargé de représenter les intérêts des
douanes, dans les opérations contradictoires
d'estimation des biens à céder, n'aient pas été
observées. Ces vices de procédure ont été cou-
observées. l'approbation que la Djemoia o. don-
verte par
née a l'ensemble de l'opération, par sa délibé-
ration - du 19 novembre - 1917.
• tJonsiaerant que si les parcelles renoues eu,
sieur Barris du Periher a été soumise au ré-
gime forestier, par un décret du 22 février 1868,
ce fait n'est pas de nature à modifier la pro-
cédure d'aliénation réglée par le décret du
83 mai 1863, l'article 79 de la loi du 21 février
1903, relative au régime forestier en Algérie,
ne restreignant pas, en ce cas, le droit des
douanes d'aliéner tout ou en partie de leurs
ibiens, communaux, dans les conditions fixées
audit décret, nue la Darcelle dont il s'acit a
seulement continué à être soumise au régime
forestier jusqu'au 24 décembre 1924, date à na.
quelle elle a d'ailleurs été distraite de ce régime,
par application de l'article 79 de la loi du 21 fé-
vrier 3903.
Pour ces motifs le Conseil décide t
Sont déclarés réguliers et valables les actes
administratifs qui ont précédé, accompagné et
suivi l'acte de vente au sieur Barris du Penher,
d'un terrain communal dont s'agit.
Les sieurs Karizi et autres sont condamnés
aux dépens.
Les relations maritimes
entre la France
et la Côte Occidentale d'eque
--0-0-
Mon excellent collègue
de la Réunion, Lucien
Gasparin, signalait tout
récemment dans ces co-
lonnes combien étaient
insuffisants les moyens de
transport mis à la dispo-
sition des passagers se
rendant dans nos colo-
nies de la Côte Occidentale d'Afrique ou en
revenant.
Si l'on fait abstraction des vapeurs des
Compagnies Fraissinet et Fabre, qui sont
dés bateaux-mixtes, ne prenant quun nom-
bre assez limité de passagers, les Compa-
gnieSl françaises de Navigation ne sont, en
effetf représentées sur cette ligne que Par
les trois paquebots des Chargeurs Réunis
assurant le service postal. De ces trois pa-
quebots,, deux, au moins, le a Tekae », et
V a Europe », de l'avis unanime, devraient
être réformés depuis longtemps. Ils man-
quent totalement du confort que Von se fiait
actuellement à rencontrer sur la plupart des
autres paquebots français et étrangers ; ils
,'offrellt, au surplus, qu'une sécurité re-
lative, le a Tcllad D naviguant depuis bien-
tôt 30 ans, V a Europe » depuis 20, l'un et
Vautre ayant subi de nombreuses avaries et
pouvant êtret comme le fut l' « Afrique s,
de la même ligne, en 1920, à la merci d'une
tempête. L' « Asie J, du reste, s'il est plus
grand et plus confirtable, sauf dans les se-
condes classes qui semblent avoir été établies
après coup, fait l'objet de plaintes nombreu-
ses des - usagers. -----
Ajoutons que le service assuré .par ces
trois paquebots, service jadis subventionné,
se distingue à la fois par son irrégularité
les retards de plusieurs jours sont chose fré-
quente et par la lenteur de marche des
navires. Avant la guerre, nos paquebots al-
laient en sept jours de Bordeaux à Dakar y
maintenant ils en mettent 8 ou 9, quand ce-
n'est pas 10. le sais bien que le coût du
charbon a lait réduire les vitesses sur la
plupart des lignes à faible rendement ; néan-
moinst la rapidité d avant-guerre était si mi-
nime qu'on pottvait espérer qu'elle serait
pour le moins maintenue.
Comparativement aux lignes anglaises et
belges qui desservent les mêmes parages,
dont les paquebots marchent avec une ré-
gularité mathématique et à une vitesse très
supérieure à la leur, les bateaux des Char-
geurs Réunis font assez piètre figure. Il est
même permis de se demander comment ces
derniers peuvent trouver encore de la clien-
tèle. Or t quoique les navires belges et an-
glais leur en enlèvent beaucoup, nos trois
a Chargeurs » parient le plus souvent et
reviennent complets, d'abord parce qu'ils
sont les seuls à desservir certains ports de
nos colonies du Golfe de Guinée, ensuite
parce qu'en vertu de contrats passés, l'Ad-
ministration leur réserve la majeure partie
des fonctionnaires rejoignant leur poste ou
rentrant en congé. Le fait nen est pas moins
lamentable et il serait temps qu'on songeât
à mettre sur cette ligne des paquebots un
peu plus modernes, Plus réguliers surtout
et plus raPides. Il les faudrait aussi plus
nombreux, de façon à assurer un départ tous
les douze ou quatorze jours.
- La dernière convention passée entre l'Etat-
et la Compagnie des Chargeurs Réunis date
en fait de 1906. Elle a été prorogée, puis
renouvelée à différentes reprises sans su-
bir d'importantes modifications. Un nou-
veau contrat a été étudié et va être enfin
soumis prochainement au Parlement. Nous
aimerions apprendre qu'il prescrit le rem-
placement, dans un délai restreint, des trois
bateaux actuellement en service par cinq ou
six unités neuves, d'un tonnage au moins
égal à celui de l' « Asie » et dont la vitesse
ne serait pas inférieure à celle des bateaux
étrangers concurrents. Le contrat sera éta-
bli pour 15 ans probablement. Le service
des Chargeurs Réunis est actuellement très
insuffisant et nos colonies d Afrique se dé-
veloppent d'autre part assez vite à tous points
de vue pour justifier la création d'une ligne.
de navigation ayant une capacité de trans-
port double de celle qui avait été fixée par
la convention établie il y a vingt ans. -
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
-goiim
M. Borel en Algérie
A son arrivée à Oran, à bord du Provence,
M. Borel, ministre de la Marine, a été reçu
par le capitaine de frégate Monnot, com-
mandant la flotille de la défense mobile.
Le contre-amiral a présenté au ministre les
navires de la nouvelle base navale. Après
avoir offert un déjeuner officiel à bord du
Provence aux officiers commandant les imi-
tés, M. Borel s'est embarqué sur le croi-
-seur Metz pour se rendre a Bizerte, tandis
que l'escadre se rend à Alger où le ministre
viendra le retrouver.
Al CiMin 01 Ministre tes CHibRs
o o
M. Fourcadfe, administrateur des colo-
nies, est nommé chef adjoint du Cabinet du
ministre des Colon tes.
Les mMM!))S MM!tH en Afrique
Parmi les croix de la Légion d'Honneur
attribuées par M. André Hesse, au titre du
ministère des Colonies, il convient de signa-
ler celles des docteurs Meydieu et Rossi du
Corps de Santé Colonial, jeunes médecins,
débutant dans leur carrière.
Cette précieuse distinction leur a été dé-
cernée pour le magnifique dévouement dont
ils ont fait preuve, l'un dans les secteurs de
maladie du sommeil, l'autre dans la lutte
contre la fièvre récurrente et à l'occasion- du
tragique accident survenu à Niamey (Niger)
à l'avion Jean Casale de la mission du
Tchad.
- -- - -
Le ministre des Colonies, par ces distinc-
tions exceptionnelles, vient de donner une
nouvelle preuve de la sollicitude qu'il porte
à son personnel médical et d'aTfirmer sa vo-
lonté de soutenir de tous ses moyens, le zèle
et ie dévouement de ceux qui se consacrent
aux tâcnes les plus ingrates dans les régions
pénibles de nos colonies d'Afrique.
in ivenemsnt intéressant
tes voyanours AB la cola d'Afrique
--0-0--
Dans le golfe de Gascogne, entre les cô-
tes d'e France et d'Espagne, se trouve la
cuvette connue sous lu nom de Fosse de
Cajptoreton, abîme océanique de 2.000 à
5.000 mètres de profondeur que borde il pie
le plateau continental dont la cote est in-
férieure à 200. Or, par un phénomène
inexpliqué, cet ablimc vient mystérieuse-
ment de se combler, du moins partielle-
ment.
C'est le lieutenant de vaisseau Cornet,
commandant le transport Loiret, qui a fait
cette impressionnante constatation. Voici
dan-s quelles circonstances :
Le 23 mai 1925, jour de la catastrophe
do Penmairch et de l'un des tremblements
de terre au Japon, le Loiret, allant de Ro-
chefort à Oran, so trouvait dans le golfe
de Gascogne, à une centaine do milles au
sud-ouest de Roçhefort. Bien que le vent
ne dépassât pas la force de cinq, la mer
était 61 dure et si creuse, qu'il fallut ré-
duire la vitesse des machines.
A 1 h. 45, le matin, la mer était tombée
et l'allure normale reprise, le bâtiment fut
soudain - capdlô par une lame tout à fait
anormale, véritable lame de fond qui en-
fonça le rouff arrière.
L état de la mer était cependant plutôt
calme, et le bâtiment n'embarqua que des
embruns.
La deuxième observation faite dans ces
parages fut tout à fait extraordinaire. Le
fi juillet dernier, le Loiret faisait route du
cap Qrtègal sur Rochofort, sous vapeur et
vcftlcs do foc et de misaine. La sonde War-
lczol, destinée ù faire connaître l'approche
du « pied du continent n, c'est-à-dire de la
ligne de fondJ de deux cents rnèbrca, indi-
qua du premier coup trente-six mètres et
fond de gravier. Or la carte porto à cet
endroit l'indication d'une sonde antérieure
trouvéo à 4.114 mètres.
Les sondages furent continués avec la
sonde Warlezel, et avec la sonde à main,
machino arrêtée. De 5 h. 10 à 13 h. 15, les
sondes suivantes furent trouvées : 36, 34,
38, 50, 35, 36, 60. 40, 60, 70, 50, 68, 105,
108; 102; 135. Elles révélaient de façon in-
discutable l'existence d'un plateau sous-
marin inconnu, recouvert de vase, de sable
et de gravier, et situé à cru. place d'un an-
cien creux de 4.114 mètres de profondeur 1
Le lieutenant de vaisseau Cornet a con-
signé ses observations dans un rapport qui
a été transmis (J'lirgence au ministère de
Ja Marine.
l,es observations du lieutenant de vais-
seau Cornet, viennent renforcer singulière.-
ment les hypothèses relatives à un mou-
vement anormal de l'éoorce terreetre.
I
LES ELECTIONS A LU MARTINIQUE
Le scrutin de ballottage du canton de Tri-
nité à La Martinique s'est passé le 2 août
dans le calme.
La liste Lagrosillièrc a été élue. Les élec-
teurs de la liste opposée. s'étaient abstenus,
4M» -
RETOUR
- DI
Par un décret qui parait ce matin au J.O.,
M. de Guise, Gouverneur de 20 classe des
Colonies, Secrétaire général du Gouverne-
ment général de l'Afrique équatoriale fran-
çaise, est chargé, par intérim, du Gouverne-
ment de la Martinique, pendant l'absence du
titulaire, M. Richard, rentrant en France.
, «1»
La mer des Sargasses
Dans lies Annales Coloniales du 25 mai
dernier nous avons annoncé qu'une expédi-
tion américaine explorait la mer des Sar-
•gjasse» dans l'Atlantique. Le vapeur Actu-
rus affrété par la Société Zoologique de
New-York pour cette expédition est rentré
à New-York après un voyage d'exploration
de cinq mois. Les résultats de l'expédition
offrent le plue grand intérêt scientifique,
gr:lce aux centaines de sapccLmens de faume
et de flore soue-marines qu'aille a rappor-
tés de ces parages peu connus.
LIS TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indo-Chine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'il la date du 31 Juillet 1925 le taux officiel
de la piastre était de 11 fr. 80.
A la Chambre de Commerce
de Kayes
--0-0--
Au sujet de la cession du Service de la
Navigation du Niger, la Ohamibre de Com-
merce - de - - Kay-es - a - - émis l'avis suivant :
1° L'Administration ne doit pas COlleUrs.
rencer les entreprises industrielles ou com-
merciales lorsque ces entreprises sont as-
surées de façon certaine pur des particu-
liers ou des Sociétés. Elle doit, au contraire,
s'effacer chaque fois que cela est nécessaire
et dès qu'une entreprise privée se crée.
20 En la circonetance, vu la .pénurie ac-
tuelle de flransports, vu qu'aucune Société
de transports n'existe sur le Bief Sud du
Niger (de Bamako à Kouroussa) et que la
Société de Bamako vient d'abandonner les
transports sur ce bief, sans souci des inté-
rêts commerciaux, demande à ce que le Ser*
vice de Navigation du Niger soit maintenu
et développé car il est de l'intérêt général
qu'aucun monopole de fait, pour les trans-
ports sur le Niger, ne se crée.
La Chambre de Commerce signaia au
Gouverneur que le principal effort du Ser-
vice de la Navigation du Niger doit se por-
ter sur le bief sud à seule fin de trans-
porter par Kouroussa tous les produits du
Niger ainsi que les marchandises qui se-
ront acheminées par la voie de la Guinée.
Le rôle de l'Administration, en la circons-
tance, devant être celui de régulateur, tant
dans les prix de transport que dans le ton-
nage transporté.
La Chambre de Commerce demanda en
outre, qu'un de ses membres fasse partie
du Comité consultatif du Service de la Na-
vigation du Niger.
Parmi les autres vœux émis, notons ceux
qui concernent le triajge du coton, les ara-
chides, la taxe d'exportise, Les demandes
de wagons, la culture du ricin, la création
d'un Conseil supérieur des Affaires Econo-
miques du Soudan, la création d'une ferme-
école, l'évacuation des (produits, Qa création
de quais lluviaux, et qui se résument çinai :
Le triage du coton en usine étant à peu
près impossible, il y aurait lieu d'exiger
des colone qu'ils procèdent eux-cnêanes au
triage«avant d'apporter leur récolte. Il se-
rait égalameoit nécessaire de proscrire la
destruction des pieds de coton ayant plus
de trois ans d'existence, ceux-ci n'ayant
plus aucune valeur et ne pouvant que de-
venir des nids à parasites.
Les arachides du Sénl, limitées à la ri-
vière Falémé jusques et y compris Kidira,
pourraient être dénommées « arachides Ru-
fisque et similaires », tandis que celtes du
Haut-Sénégal et du Niger .porteraient le nom
de « arachides Soudan ».
La taxie d'expertise au Soudan pourrait
être portée à 2 francs par tonne.
La gare de Kay-es a pris .l'habitude de
classer les demandes de wagons ipour la sc--
maine courbante, considérant, à l'expira-
tion de ladite semaine, les demandes non
satisfaites comme nulles. Il serait de la
plus élémentaire justice que les demandes
non satisfaites au coura d'une semaine
soient reportées, dans l'ordre, sur les se-
maines suivantes.
Etant donné la considérable emsomma.
tion de graines de ricin faite annuellement
par le Service des poudres, et la facilité
avec laquelle cette plante vit et prospère au
Soudan, la Chambre de Commerce décide
l'achat dp 3 tonnes de graines de ricin pour
être semées dans les cercles de Kayea, Ba-
foulaibé et Kita.
La situation économique de la colonie
devenant de tplus en plus importante, il se-
rait il souhaiter qu'unu organisation soit
créée, de manière à ce que toutes les ques-
tions intéressant le commerce soient cons-
tamment examinées et suivies de près. Cet
organisme (pourrait être nommé Gonseil
supérieur des Affaires Economiques du
Soudan et être composé, sous la prési-
dence du Gouverneur, des 2 présidents
des Chambres de .commerce de Bamako
et Kayes, 6 membres élus par les Cham-
bres de Kayes, Bamako et Mopti, 2 repré-
sentants de l'Agriculture, du directeur des
Textiles, du directeur des Affaires Econo-
miques, du représentant du Chemin de fer
T.hiès-Niger et de 5 indigènes appartenant
aux vieilles familles des régions de Kayes
et du Niger.
La Chambre de commerce demande avec
insistance la fondation d'une Ferme-Ecole,
changée d'étudier et de sélectionner plantes
et animaux, et de former des ouvriers spé-
cialistes, dont les colons ont un si grand
besoin.
Afin d'éviter que des quantités de pro-
duits ne soient perdues, à la suite de leur
séjour sur les quais, non abrités, pendant
l'hivernage, iil serait nécessaire de prendre
des mesures permettant de centraliser tous
ces produits 'à Kayes et à Ambidédi.
A ce sujet, il apparaît comme urgent de
construire de nouveaux quais et de nou-
veaux magasins à Kayes et l'Assemblée
demande :
1° Que le projet de M. Cluissain ainsi
que tous les autres projets présentés soient
mis à l'étude le plus tôt possible, examinas
et discutés par les autorités techniques en
présence de leur auteur.
2° Que l'exécution du projet qui aura été
définitivement accepté puisse commencer
dès la fin des pluies afin que les travaux
puissent être terminés pour la campagne
fluviale 1926.
3° Que les travaux soient confiés à une
entreprise privée sur adjudication et. que le
contrôle soit effectué par les Services Pu-
blics.
Dans ces conditions et l appni financier
do la Colonie étant acquis, la Chambre de
Commerce de Kayes trouvera facilement
auprès du commerce local et des Compn.
anie.3 de Navigation intéressées à la mise
à exécution de ces travaux, les capitaux
nécessaires à leur réalisation.
La guerre au Maroc
-0-0--
Dérobade d'Abel el Krim
Bien que connaissant, à n'ep pas douter,
les conditions de paix qui lui ont été impo-
sôes par Iqrrance et par l'Espagne, à 1 is-
sue de la Conférence de Madrid, Abd el
Krim, après avoir établi un contact indi-
rect par ses agents, s'obstine vouloir les
ignorer.
Pourquoi, s'il est disposé à négocier,
cette obstination à ne pas traiter franche-
ment ?
Il semble, à en juger par ce que l'on
sait de la mentafiité de l'aventurier rifain,
qu'il veuille, en agissant ainsi, s'éviter
d'une part, la responsabilité d'une rupture
de négociations, qui serait peut-être mal
vue par les tribus, et se ménager, d'autre
part., la possibilité d'entamer sérieusement
les pourparlers, dès qu'il n'apercevrait
plus d'autres chances de salut.
Pour l'instant espérant encore une tour-
nure favorable des choses, Abd el Krim ne
veut pas connaître les conditions de paix
franco-espagnoles parce qu'il les repousse-
rait et précipiterait peut-éitre du même coup
contre le Rif l'action militaire de grande
envergure que le maréchal Pétaïn et le gé-
néral Primo de Rivera ont envisagée au
cours de leurs conversations à Tetouan.
Comme par ailleurs, le chef rifain est suffi-
samment informé pour comprendre qu'il ne
pourrait pas résister longtemps à la double
pression renforcée de la France et de l'Es-
pagne, il profère temporiser, intriguer, don-
ner l'illusion qu'il désire la paix, tout en
préparant contre nous des attaques nou-
velles. -
Bien que cette « offensive pacifique » ne
manque pas d'une certaine adresse, le jeu
est trop clair pour que les Gouvernements
de Paris et de Madrid consentent à s'y
prêter.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Résistance héroïque
Sous le commandement du lieutenant
Garnier, lu petite igarnison d'Oued Amrine
ne dut son salut qu'à une résistance surhu-
maine, qui en permit l'évacuation dans de
bonnes conditions :
Composée de soixante-quatre hommes
que commandait le lieutenant Garnier, elle
cuit plus de la moitié de ses effectifs par
terre, soit trente-huit tués et blessés. Au
cours d'un assaut, l'ennemi pénétra dans
le poste et dut en être rejeté à la baïon-
nette. Ce siège et l'action du groupe, mobile
de Terouad coûtèrent à l'ennemi plus de
trois oents tués. POusicurs cadavres furent
trouvés sur le terrain, dont un a été par-
faitement identifié.
Dans la nuit- du 30 au 31 juillet, les Ri-
fains avaient traversé la route de Rabat
a uuezzan, incendie tics villages et razzie
des troupeaux. Dans la matinée du 31, la
route fut réoccivpée par nos mitrailleuses.
"* Le 2 août, à 6 heures, un .groupe moibile,
avec un effectif supplémentaire de 145
hommes et 13 tanks, est parti pour net-
toyer le terrain jusqu'à Azjcn, à huit kilo-
mètres d'Ouczzan. À 7 h. 20 eut lieu l'at-
taque combinée de l'infanterie, de la cava-
lerie et des tanks, sous la protection de
l'artillerie. La cavalerie pénétra de gauche
à droite dans une oliveraie qui s'étendait
entre la route et le pays et où l'ennemi
avait construit des tranchées.
Les Ri fa in s répondirent par une vive fu-
sillade et se défendirent avec acharnement
dans les dernières maisons du village où
ils furent contiraints d'abandonner la posi-
tion et de fuir vers la crête de la mon-
tagne.
A 11 heures, l'opération était heureuse-
ment terminée.
L'aviation
Après avoir photographié Targuist, base
de ravitaillement xiffainc, le sergcnt-majcA
Dolaby et l'ad'judant pilote Bédu ont ctA
photographier A 100 mètres de hauteur
Ajdir, le quartier général d'Abd el Krim.
L'aviation rifaine
Il se confirme qu'Abd el Krim dispose-
rait maintenant d'avions reçus récemment
par voie de mer et dont il a fait connaître
depuis quelque temps déjà à ses troupes le
prochain emploi. Des terrains d'atterris-
3n,gc ont été préparés autour d Adjdir et de
Chechaoucn, Le grand aviateur rifain se-
rait un ancien as allemand die la guerre.
Cette aviation aurait surtout, pour but de
combattre à l'intérieur des lignes rifaines
nos appareils de hombardement. Avant
qu'ils aient effectué leur première sortie, si
tant est qu'ils s'y décident, l'escadrille de
chasse demandée en France sera à pied
d'oeuvre ; oe n'est donc pas par ce moyen
encore que le rogui du Rif remontera le mo-
ral de ses solldats.
Contre la contrebande de guerre
Deux navires patrouilleurs français ont
surpris à proximité du cap do l'Eau un
grand canot automobile venant, de Gibral-
tar et transportant sans aucun doute du
matériel de guerre.
L'équipage ayant rufusé de stopper, nial-
fé les sommations qui lui étaient faites
fe canot a été coulé à coups de canon.
Un beau geste
M. Jacques li^&an, doyen .d'iYge et du
brevet dos pilotes de la guimv, président
d'honneur de l'Aéro-Club de Frence, ancien
lieutenant-colon ci d'avia tion a Ifa.i,t parvenir
au coiloniel Amtncngaud, commandant le 8Ta
régiment un chèque de 10.000 francs rles-ti-
nés à soulager nos frères d'armes de l'avia-
tion qui ont. besoin d'aide.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Mutinerie de Légionnaires
Une mutiiverie a éclaté hier sur le navire
espagnol Anlonio-Loppz a.duc:U('nn;\. dans
le port de New-York. Environ 1M wnlnn'lai-
res cubains qui sciaient «enrôlés dans la
légion étrangère ,pou.r aller comlwttre des
Rifaîns au Maroc ont essayé soudain de
reprendre leur tilx5rUs et tenté de Jaiire un
mauvais parti à leurs officiers. Six des mu-
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