Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1925 03 août 1925
Description : 1925/08/03 (A26,N115). 1925/08/03 (A26,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396962g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGI-SIXIEME ANNEE. - No 115
LE NUMERO: 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 3 AOUT 1925
5; i ta e às
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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L'avenir ? la production cotonire en A.O.F.
Le Gouverneur général Carde ne peut que se
féliciter de la politique cotonnière qu'il a instau-
rée en A. O. F. On escompte en efIet pour 1925
de 3 à 4.000 tonnes de coton contre 1.700 ton-
nes en 1924 et un milliers de tonnes environ en
1923. La progression pour être sensible, consti-
tue un résultat appréciable et fort encourageant.
L'A. O. F. offre incontestablement des su-
perficies considérables à la culture du cotonnier.
La plante pousse un peu partout, à l'état spon-
tané sauf dans les régions trop humides de la
Guinée et de la Côte d'Ivoire. Mais elle ne
donne un rendement satisfaisant pour le cultiva-
teur que dans les terres fertiles et à condition,
encore, que les chutes d'eau soient assez abon-
dantes (0 m. 70 au minimum) et ne cessent pas
trop brusquement.
Or, les terres africaines sont généralement
assez pauvres ; les indigènes ne les fument pas,
n'enrichissent le sol ni par des engrais naturels
ou artificiels, ni par des assolements de légumi-
neuses. Ils doivent recourir pour leurs cultures
vivrières à la jachère, système qui présente de
graves inconvénients, puisqu'il nécessite des dé-
frichements constants et la destruction des mas-
sifs boisés, mais pas autant qu' on le croit gé-
néralement. Les arbres résistent fort bien aux
incendies de brousse.
La culture du coton ne peut donc guère être
entreprise avec succès, qu aux abords immédiats
ck vittaget. %Ur d'assez faibles surfaces que
I V» arrive à enrichir plus ou moins par le dé-
pôt d'immondices ou de déjections d'animaux
parqués.
D'autre part, les labours indigènes, faits au
daba. manquent de profondeur. Dès que les
pluies cesseit, en octobre, le sol se 1 dessèche ;
r rr 1 _1*
les cotonniers souttrent au manque u eau pen-
dant toute la période de floraison et de fructi-
fication. Des labours profonds, auxquels on
arrive peu à peu par l'usage de la charrue,
ameublissant bien le sol, retiendront l'humidité
beaucoup plus longtemps et donneront de bien
meilleurs résultats.
Le développement de la culture &èche du cC).
ton « dry farming » par les indigènes est donc
subordonné à plusieurs conditions pour la r8
lisation desquelles l'intervention de l Adminis-
tration sera d' autant plus nécessaire qu il faudra
certainement lutter contre le tempérament apathi-
gue des noirs: fumures ou cultures d'assolement
pouvant en tenir lieu ; labours de fin d'année
pour la préparation du sol et surtout pour 1 er.-
fouissement, avant dessèchement, des lésumi..
neuses destinées à l enrichir ; labours profonds
en juillet avant semis des graines.
A cela s'ajoutent encore différent * mesures,
dont la sélection des semences et l'enrayement
du parasitisme.
Ces conditions remplies, il est certain que
l'on pourrait obtenir, sans irrigation, dans toute
la zone moyenne de l'Afrique occidentale, où
les chutes de pluies varient de 0 m. 70 à
1 m. 50, c'est-à-dire sur des superficies im-
menses, comprenant les régions des savanes des
colonies du groupe de l'A. O. F. et le Bas
Dahomey, des quantités de coton qui pourraient
atteindre des centaines de milliers de tonnes, si
les populations étaient suffisantes et s'adonnaient
avec ardeur à la culture du cotonnier sans né-
gliger pour cela les autres cultures industrielles.
Parmi les mesures administratives qui permet-
tront d'obtenir un développement certain et du-
rable de la production, il faut entreprendre
l'éducation de l'agriculteur indigène, l' amener
à transformer progressivement ses méthodes.
L'avenir de la culture sèche est à ce prix.
Lai dehors de la zone moyenne de la colonie
où la culture sèche du coton peut donner d'ex-
cellents résultats, il est, immédiatement au-des-
sus, une zone non moins vaste où le cotonnier
donnerait d'aussi bons sinon meilleurs rende-
ments (car il y est moins sujet au parasitisme) à
condition que sa culture soit faite par irrigation ;
en fait, les possibilités à ce point de vue se ré-
duisent à la vallée du Sénégal et à celle du
Niger entre Koulikoro (Soudan) et Gaya (Haut
Dahomey)
Cette culture entraîne quelquefois des tra-
vaux et des dépenses disproportionnés avec les
avantages qu'elle peut procurer.
Nous savons que le projet grandiose dressé
par l'ingénieur Bélime, a dû être ramené a des
proportions moindres, d'abord parce que les su-
perficies irrigables par le système prévu sont
hA",,,,.,,,,. mnine rfinnift'rahles OU on ne l'avait
J.,ou,-,-,ut' .-. --.--------- ,- --- --
affirmé tout d'abord, ensuite parce que les tra-
vaux nécessaires entraîneraient des dépenses
formidables que ni la colonie, ni la métropole
ne peuvent engager actuellement.
Enfin, on peut reprocher à ce projet de por-
ter, pour la moitié au moins de la zone qui
serait irriguée, sur des régions (1) où les pluies
qui atteignent de 70 à 90 centimètres annuelle-
ment, doivent être suffisantes pour permettre la
culture du coton sans irrigation.
Les Annales Coloniales nous ont fait connaî-
tre depuis deux ans les résultats obtenus par une
Société privée, la Compagnie L-otonnière du
Niger, qui a créé, avec le concours de l'Admi-
nistration un important domaine dans la région
de Diré (à 200 kilomètres environ, en amont de
Tombouctou. Deux autres domaines sont en
voie d'organisation ; l'un d'eux, à Sama, près
de Séilou- va fournir, dès cette année, une im-
portante récolte.
Le système d'irrigation adopté présente de
gros avant, ^es sur le système par gravitation.
l'aménagea ont du sol étant rapide et peu coû-
(I) C'0l dans celles-ci que l'on va construire
proe.hnin* ment un polit rntuil d'essai pour l'ir-
rigation do 10.000 Viectnres environ.
teux. On doit pouvoir l'utiliser sur des super-
ficies suffisantes pour employer à la culture du
cotonnier toute la main-d' œuvre disponible des
régions environnantes.
Dans la région de Kayes, l'aménagement en
cours et l'utilisation des chutes de Félou vont
permettre d'obtenir la force motrice à très bon
compte et d'irriguer, par pompage également,
quarante à cinquante mille hectares, en bordure
du Sénégal, tant en amont qu'en aval des chu-
tes. Un tiers seulement de ces superficies étant
cultivé en cotonniers, c'est 15.000 hectares qui
pourront fournir, bon an, mal an, de 3 à 4.000
tonnes de coton à l'exploitation.
La Compagnie cotonnière du Niger en pro-
duira bientôt autant et si la culture sèche peut
continuer à être développée ne serait-ce que len-
tement (nous avons vu plus haut quelles étaient
les conditions de ce développement), l' A.O.F.
pourra peut-être exporter, dans cinq ou six ans,
de 15 à 20.000 tonnes de coton. Ce sera bien
peu encore eu égard aux besoins de notre pays
qui atteignent 260.000 tonnes ! Mais on ne sera
pas arrivé à la limite des possibilités et l'A.
O. F. semble être par excellence parmi nos
colonies cotonnières, celle qui apportera la plus
grande part dans le ravitaillement de la Métro-
pole en cette précieuse matière première.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
.-
',UN ROMAN SUR TAHITI
---().()--
Parmi les ouvrages que rapporte M. Jean
Dorsenne de son récent voyage à Tahiti, nous
aurons paraît-il un roman sur l'île fameuse.
Faut-il rappeler que dans les Annales Co-
loniales de septembre 1924, notre distingué
collaborateur M. William Bertrand, en deux
éditoriaux remarqués, invoquait en faveur
des lies Marquises, si délaissées, le témoigna-
ge de M. Jean Dorsenne qui « allait i-tx
origines du mal » : dépopulation due à la mi-
sère physiologique , à l' alcoolisme, à la déflo-
ration précoce des fillettes qui les rend infé-
condcs.
La compétence de M. Jean Dorsenne dans
les questions polynésiennes nous permet d'af-
firmer que les documents qu'il rapporte don-
neront à ses travaux, que nous ne manque-
rons pas de signaler à nos lecteurs, une grande
valeur et un intérêt puissant, pour tous ceux
qui s intéressent au sort des établissements
français du Pacifique.
A rEIPOSITION des ARTS DÉCORATIFS
--0-0-
Le Panorama de l'Afrique Française
M. Paul Léon, directour des Beaux-Arts,
A inauguré avant-hier, à l'Exposition, le
Panorama de l'Afrique .française. Il a as-
sisté comme du pont du bateau, au déroule-
ment des côtes du Maroc, depuis le nid
d'aigles de Tanger, incendié de soleil, jus-
qu'à l'estuaire de Rabat la Blanche, pour
arriver, A la nuit. tombante devant le port
illuminé de Casablanca.
Le paysagiste Gabriel Rousseau, qui a
brossé cet immense panorama, en a fait les
honneurs à M. Paul7,éon, à M. Margot, di-
recteur du P.-L.-M., ; à M. T,atécoére, et aux
directeurs dos compagnies de navigauon qui
relient Marseille a notre empire mUrJ-
cain.
k l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
--0-0-
L'Académie des Inscriptions a entendu
avant-hier, de M. Gsell, dont nous avons ana-
lysé dans les Annales Coloniales les remarqua-
bles études sur l'Afrique du Nord, une com-
munication sur l'Afrique du Nord, qui était
exploitée, ainsi que le Soudan, dès l'époque
romaine pour son ivoire, ses dépouilles d'ani-
maux sauvages, etc.
Notons qu'avec le règne de Septime Sé-
vère commença là une ère nouvelle d'exploi-
tation et de colonisation, mais que bien avant
ce règne des expéditions romaines étaient al-
lées jusqu au Soudan chercher de l'ivoire,
des plumes d'autruche, diverses dépouilles
d'animaux sauvages, et qu'à une époque de
six siècles antérieure à Septime Sévère on rap-
portait de l'or de l'Afrique occidentale.
«elbe»
LES ÉLÈVES OFFICIERS
ET ÉTUDIANTS MROCftINS A PARIS
-- a<>--
1 ,.1 -
La délégation marocaine, comprenant ces
élèves de l'Ecole militaire de Meknès et
quelques étudiants des collèges musulmans,
qui visita vendredi l'aérodrome du Bour-
get, accompagnée du commandant Quentin
et de M. Marty, chef de la section d'Etat à
Rahat, ancien directeur du collège musul-
man de Fcz, a été reçue samedi par notre
confrère Le Matin.
t.f lieutenant Angonram, ancien élève de
F Ecole de Meknès, qui vient de se distin-
guer sur le front marocain, accompagnait
ses jeunes camarades.
_.-
Martinique en Amérique
---e-o--
William K. Howard a été désigné pour
réaliser Martinique, un des grands succès du
théâtre américain et dont la principale inter-
prète sera Bébé Daniels.
Peut-on, doit-on céder
nos colonies ?
---0-0---
DIALOGUE
4L
a Vous ne tue persua-
derez jamais que nous-
pointons décemment ven-
dre quelques-unes de nos
provinces lointaines.
- bien, alors, je
tâcherai de vous convain-
cre que nous devons né-
cessairement renoncer à
les conserver.
Voyons un peu.
- C'est bien simple : vous n'avez jamais
eu la prétention de défmdre, le cas échéant,
nos colonies avec la flotte dont nous dispo-
sons. Que représentent nos 175.000 tonnes1
Tout juste de quoi protéger notre Afrique
du Nord et assurer ses relations avec la mé-
tropole. Quant à songer à saimer notre Indo-
chine ou nos colonies du Pacifique avec cette
marine-là, c'est pure folie.
Vous pourriez tenir le même raisonne-
ment pour Madagascar. Allez-vous donc
nous proposer aussi de vendre la Grande
llet
- Vous m'embarrassez évidemment, en
ce sens que je ne puis répondre par un sim-
ple oui ou par un simple non. Mais répon-
dez-moi vous-mîme : supposez que VAngle-
terre menace Madagascar, ou que le lapon,
les Etats-Unis menacent VIndochine, ne se-
rez-vous pas obligés de faire par la force ce
que vous re fusez de faire de bon gré et en
fil tirant profit.1
Je vous répondrai que dici là j'ai le
temps de voir venir, que le monde entier
tiest pas cependant tout à fait la foirtWem-
poigne, que les Anglais, les Japonais, les
Américains sont nos amis.
- Vous savez bien qu'il n'y a pas d'amis
quand il s'agit du développement industriel
et commercial, de la 7rie économique des na-
tions, c'est-à-dire de la vie des peuples tout
court. Passée la fête, passé le saint. Au ifn-
demain de la victoire des alliés, l'hyperna-
tionalisme a sévi de plus belle, mente entre
les peuples qui avaient mêlé leur sang pour
la même cause ; à peine l'armistice était-il
signé que les producteurs et les négociants
demandaient à leurs Etats respectifs de s'oc-
cuper de leurs intérêts jalousement, et cela
signifiait : creuser des tranchées, élever des
barrières, mitrailler les concurrents jusqu'à
ce que mort s'en suiuif, bref, appliquer la
devise féroce : tout pour nous, rien pour les
autres. Cela nous conduit, croyrz-moi, à la
guerre pour la conquête des marchés, des dé-
bouchés, des provinces de fournisseurs et
de clients.
- C'est-à-dire à une guerre coloniale?
Votre pessimisme riest pas encourageant, et
il ne tient pas compte d'une foule de circons-
tances qui rendent le problème beaucoup
plus complexe. S'il n'y avait qu'à dépouiller
le voisin, la vie des peuples et des individus
serait trop facile. S'il n'y avait même qu'un
seul détrousseur, le métier serait trop rudi-
mentairf. Quand on parle de vendre telle ou
telle (olonie. réfléchit-on qu'il faudrait
d'abord savoir à qui, et, entre les acquéreurs
possibles, l'entente ne serait peut-être pas
commode? Il y a là autre chose que l'opéra-
tion habituelle du commissaire-priseyr. Fai-
tes un raisonnement analogue quand il s'agit
d'une conquête probable, ou d'un vol futur,
ce qui revient au même.
D'autre part, il faudrait mettre d'accord
te,s litires ac i, orctresrre. i,e vrai peru. aatis
les colonies, nous dit-on, c'est l'exaspération
du patriofism local qui s'éveille et que le
bolelievisme favorise pour ses desseins. Ce
péril seTtlit-il affaibli si un pays passait en
d'autus mains 7 Ne serait il pas renforce,
au contraire, et combien le sentiment exploité
par les communistes ne serait-il pas hyper-
trophié à la suite d'une opération de vente
nui 1Jnrtcrait sur une. nation tout, entière ?
Il -1 - r - - - --, - ---. --, - - ..---. 'H .--.
Raison de plus pour ne pas nous obs-
tiner à ne pas céder telle ou telle colonie que
nous perdrons, soit si un peuple maritime
nous l'enlève, soit si son nationalisme la
soulève contre nous. - - --.
Pardon! Ceci est tout attire chose. Il
y a une politique coloniale qui peut, qui doit
prévenir le second danger. Nous en re parle-
rons une autre fois, si 710US le voulez bien.
Pour aujourd' hui, je n'hésite pas à vous sui-
vre sur le terrain même où vous m'avez ai-
tiré : je disais ne pas être persuadé que nous
pouvons vendre telle ou telle colonie; j'ajou-
te à présent, être convaincu que nous ne le
devons Pas. i
Mario Roustan,
Sénateur dé VHôrault, vlce-jyrésident
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies. Secrétaire général du Groupe
viticole.
La pollip cfilaniae de la République
--0-0--
D'un article do Paul-Roncour, dans l'Œu-
vre, sur la politique coloniale de la Républi-
que, fondatrice de notre empire colonial,
nous devons surtout retenir ceci :
« Il est temps, grand temps s'il n'est
déjà trop tard d'opposer une conception
organique d'ensemble qui, sans rien répu-
dier du grand fait historique qu'a été 1a
fondation des empires coloniaux au cours
des deux derniers siècles, s'emploie à le faire
évoluer vers sa fin, qui est, sous un régime
de traités et de coopérations économiques, la
libération progressive des peuples conquis,
déjà libérés par notre conquête de l'anarchie
et de la servitude de leurs propres féodaux. »
M. Alexandre Varenne
gouverneur ueneral de l'Indochine
et le parti socialiste S. F. 1. 0.
-o-u-
il était prévu que la mission confiée à M.
Alexandre Varenne en Indochine susciterait
dans son parti quelque émoi de la part de cer-
tains de ses camarades. Nous ne voulons pas
croire qu'il se mêle à leur observation ou à
leur regret le moindre sentiment de jalousie,
à peine une petitesse d'esprit, assez courante,
somme toute, dans les milieux politiques.
M. Alexandre Varenne a accepté les fonc-
tions temporaires et renouvelables de Gou-
verneur général de l'Indochine en tant que
député en mission. D'autres socialistes S.F.I.
O. ont accepté dans des circonstances qui
n'étaient pas analogues, et ce n'est pas ici
un reproche des fonctions de gouvernements
qui n'étaient pas précisément de gauche, et
cela quel que soit leur tendance dans les con-
seils du Parti socialiste.
Notre excellent ami Compère-Morel, qui
figure parmi les éléments de gauche de la
S. F. I. O., fut un excellent commissaire gé-
général à l'agriculture du ministère Clemen-
ceau, de triste mémoire pour la France, et M.
Bouisson fit de bonne besogne comme commis-
saire général à la Marine marchande dans le
même Cabinet. Pour parler le jargon de nos
Congres, l'un était guesdiste et l'autre jaures-
siste.
M. Albert I homas est depuis plusieurs an-
nées directeur du Bureau du Travail à la So-
ciété des Nations, M. Léon Jouhaux, délégué
à la Société des Nations, comme M. Paul-
Boncour, qui préside également une im-
portante commission au ministère de la Guerre
à la satisfaction unanime. N'y-a-t-il pas eu,
n' y a-t-il, depuis dix-huit mois, un seul so-
cialiste S.F.I.O. dans les fonctions de chef
de cabinet ou de chef adjoint auprès des mi-
nistres d'hier ou d'aujourd'hui? Leur en a-t-on
fait grief ? Très judicieusement non.
Un grand parti, comme le parti socialiste!
(S.F.I.O.) qui compte plus de cent mille ad -
hérents ayant leur carte annuelle et des mil-
lions de sympathisants, prétend légitimement
prendre un jour le pouvoir. Faut-il donc que
les plus intelligents, les mieux doués et les
plus qualifiés attendent dans la tour d'ivoire
bruyante des congrès et des conseils nationaux,
fédéraux ou départementaux l'heure du ber-
ger et se trouvent ainsi pris au dépourvu, sans
la moindre expérience des choses, sans la
moindre pratique des hommes, sans la moin-
dre notion des contingences?
Aucun, pas plus Léon Blum que Presse-
mane, Goude que Moutet, Maurin que Bracke
ne peut le concevoir sérieusement.
Pour en revenir à l'Indochine, Alexandre
Varenne a écrit la lettre suivante. Elle précise
sa position et la question sans même faire al-
lusion à fortiori souligner, que toujours res-
pectueux des décisions du parti, il refusa en
1917, sur la décision du parti socialiste, d'en-
trer dans le Cabinet Clemenceau, comme mi-
n î n l .n , I 1 * I L l : D_1 1_
"LI\.: ut 1 iààztiultàuii I-'UltlIYUC..L>CI exemple
de discipline que tous les partis, y compris le
parti socialiste, n' a pas toujours trouvé parmi
ses adeptes fes plus en vue.
Paris, le 28 juillet 1925.
Au citoyen Paul Faure. secrétaire général
du Parti socialiste,
Mon cher ami,
Je viens d'être désigné par le gouvernement
pour remplir, à titre de mission temporaire, les
jonctions de gouverneur général de l'Indo-
chine.
En cette période de ccanccs, il ne m'a pas
été possible de solliciter l'avis du groupe par-
lementaire. J'ai dû, pour accepter l'offre qui
m'était faite, me référer aux précédents.
Je tiens en tout cas à te dire qu'il ne sau-
rait être question pour moi d'abandonner mon
mandat ni mon parti.
l" ,
J entends conserver ma place dans r orlofani-
sation à laquelle j'appartiens depuis plus d'un
quart de siècle, et je veux croire que, parmi
les témoins de mon long passsé de militant, il
ne se trouvera personne pour m'en contester
le droit ou pour m'en refuser les moyens.
Je te prie de croire, mon cher ami, à mes
sentiments fraternels.
ALEXANDRE VARENNE.
En réalité, tout cela se tassera aisément.
Varenne restera un militant du parti S. F.I.
O. et partira en Indochine.
Bref, une tempête dans un verre d'eau.
Marcel Rueael
-00.
LÉGION D'HONNEUR
---0-0--
MINISTERE DE LA JUSTICE
Sont promus otficiers :
M. Poche, premier Président à la Cour
d'appel d'Alger ;
M. Giraud, juge au tribunal mixte du
Caire,
Sont nommés chevaliers :
M. Ang-larrl, président du Tribunal de
première instance d'Oran ;
M. Moussard, président du Tribunal de
première instance de Casablanca ;
M. Massé, président dn Tribunal de Sous-
se ;
M. nrfio, procureur de la République à
Alger ;
M. Tilloy, avocat à Alger.
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
Ront nommés chevalier:
MM. Audibert, Despiijols, ingénieurs en
chef à Rabat.
Une interpellation
- 0*0-
La politique coloniale du Gouvernement
Notre excellent collaborateur et ami .Au-
guste Brunet a adressé à M. André Hesse,
ministre des Colonies, la lettre suivante au
lendemain de la nomination de M. Alexan-
dre Varenne, vice-président de la Chambre,
aux fonctions de Gouverneur Général de
l'Indochine :
Paris, le 30 juillet 1925.
Monsieur le Ministre et cher Collègue.
La nomination, dans les circonstances ac-
tuelles, d'un nouveau Gouverneur Général
de l'Indochine - à un moment où des évé-
nements d'rme portée incalculable se déve-
loppent ou s'annoncent en Asie -- marque
certainement l'illtention du Gouvernement de
faire face aux graves responsabilités qui lui
incombent par une orientation nouvelle don-
née à notre politique coloniale dans certaine
partie du monde.
Je suis convaincu que vous devez souhai-
ter, dans ces conditions, de trouver l'occa.
sion de définir cette politique devant le
Parlement.
j'aurai l'honneur, dès la rentrée, de vous,
demander à la tribune de la Chambre quel
programme le noire eau Gouverneur Général,
.1/. Alexandre Varenne, est chargé d'appli-
quer en Indochine, sous quelle forme est
envisagée la collaboration de l'élite indigène
à notre oeuvre civilisatrice - et de quelle
manière le Gouvernement entend sauvegar-
der, en présence de certains périls qu'il se-
rait assez vain de se dissimula les grands
intérêts de la France dans le Pacifique.
Veuillez agréery etc.
Auguste BRUNET,
Députe de la Réunion.
-$a-
Commerce du Moyen-Congo
pendant l'année 1924
- ---<>-0--
Le commerce général s' est élevé à
33.401.364 francs pendant l'année 1924, con-
tre 23.386.642 francs pour la période corres-
pondante de 1923, soit une plus-value de
10.014.722 francs en faveur de 1924.
Cette augmentation se répartit ainsi :
6.508.323 francs à l'importation et 3.506.399
francs à l'exportation.
Les importations ont atteint 18.348.410 fr.
Importations de France, 7.544.094 fr. en
augmentation de 1.876.503 francs; importa-
tions des colonies françaises 256.105 francs,
en augmentation de 130.374 francs; importa-
tions de l'étranger. 10.543.211 francs, en aug-
mentation de 4.501.446 francs.
Ces augmentations ont porté sur presque tous
les chapitres. Il convient de citer parmi les plus
importants :
Francs
Les produits et dépouilles
d'animaux 601.875
Les pêches 211.944
Les denrées coloniales de con-
sommation 506.897
Les marbres, pierres, terres
combustibles, minéraux 557.050
Les tissus et la confection. 2.467.752
Les ouvrages en métaux 1.183.213
Les exportations ont été de 15.052.954 fr. en
progression de 3.506.399 fr. sur celles de l' an-
née précédante.
Sauf pour l'ivoire en diminution, on relève
des augmentations en poids et en valeur sur les
principaux suivants :
,- -- -, Kilogs Francs
Amandes de palme.. 384.115 1.232.369
Huile de palme. 50.936 267.108
Copal ..,.,. 30, 151 45.226
I Caoutchouc 397.416 2.045.781
Minerai de cuivre. 311.931 128.368
Commerce de l'Oubangui-Chari en 1921
Le commerce de l'Oubangui-Chari a atteint
5.531.016 francs en 1924: importations
2.979.038 francs, exportations 2.551.978 fr.
•
* *
La comparaison avec le chiffre total du com-
merce de l' année 1923 fait ressortir une aug-
mentation de 2.448.648 francs en faveur de
1924.
Les importations se décomposent comme
suit :
Importation de France.. 1.269.662 francs
« Colonies. 2.235 francs
Il Etrangcr, 1.707.141 francs
L'accroissement sur l'année prcédente a été
de 1.729.452 francs. Il porte notamment sur les
produits suivants ; denrées coloniales de con-
sommation, boissons, essences, tissus, ouvrages
en métaux, ouvrages en matières diverses.
•
Les exportations accusent une plus-value de
719.196 francs sur les exportations de 1923.
Les principaux produits en augmentation sont
le caoutchouc et les amandes de palme.
9 1 ,1' - ----
Les résultats obtenus a 1 exportation appa-
raîtraient beaucoup plus importants si d' appré-
ciables quantités de : caoutchouc, 486.996 k.:
d'ivoire, 65.247 kgs ; d'amandes de palme,
334.052 kgs ; de sésame, 35.300 kgs ; d'arh-
chides, 23.800 kgs ; expédiées de l'Oubangui
sous acquis à caution qui ont figure aux statis-
tiques du Moyen-Congo avaient été inscrites
au compte de l'Oubangui-Chari.
L'escadre de la Méditerranée
--Q-()-
M. (Jurel, ministre de la Murinc, accom-
pagné du maréchal Franchet d'Espcrey,
s'eist embarqué samedi dernier, ii Koyan, à
bord de La-Provence, qui a levé l'ancre
avec l'escadre. Le ministre, veut constater
l'état d'entraînement de l'escadre de la Mé-
diterranée, et inspecter ensuite les arsenaux
et établissements de la marine dans la Mé-
diterranée.
Il assistera aux exercices qui se déroule-
ront pendant la traversée de Hoyan Ii Oran,
où il inspectera la base et les organisations
de la croisière du Rif. De là, il passera sur
le croiseur léger Metz pour se rendre à (Ji-
zerte, où il examinera l'organisation de l'ar-
senal et lœ autres services militaires de La
marine.
Il reviendra ensuite retrouver l'escadre
;.lg. 'l', « rentrera avec elle A Toulon.
Le torpilleur lAtnsqncnet et les sous-
marins A rtémisc et Amazone de la marine
«le Bizert", ont quitté 1u base hier A tG hou-
ivs, pour Alger. Cette tlottille, sous les
• ̃rdr^s du 'onimandant (b-nsoul, * xém-
tera d".s manœuvres dans les ca.ux algé-
ri'unie.s avci* l'escadre d" h Méditerranée.
----
EN YRIE
0-0–
Lno certaine auilation s'est produite, vers
'IJ 20 juillet, dans le Diebel-Druze, près du
poste de s'oueida, à la suite de querelles lo-
cales. Une petite colonne française a été at-
taquée. au bivouac et a été mise en échec.
Le qénéral Sarvail a aussitôt envoyé du ren-
fort au poste de SouvUta, qui se trouvait
bloque, et a pris des mesures contre les re-
belles. Ceux-ci ont éprouvé des pertes san-
alantes : dit côté français, il y a eu cinq
intnmes léqèrement blessés.
Le haut-commissaire français est en plein
accord avec son collé que britannique, qui a
éqalement pris des dispositions pour refou-
ler. par autos-mitrailleuses, les Druzes pé-
nétrant en Transjordanie.
Suivant les dernières nouvelles parvenues
de Damas, les événements sont loin d'avoir
Vimportance que leur attribue un corres-
pondant anQlllis. Il s'aait en réalité d'une
̃nouvelle révolte du sultan A/rash, lequel
était déjà entré en dissidence il 11 a deux
ans.
A cette époque, l<* mouvement avait été
sérieux; le sultan, révolté avait réussi A ral-
lier à sa cause de si nombreux partisans
que le qénéral Weqqand avait dû orqaniser
une importante expédition militaire qui dut
faire campaqne pendant six mois pour ré-
duire {'l'ttP. révolte.
Vaincu, le sultan Atrash demanda l'aman,
que le qénéral Weuqand lui accorda.
T.e sultan ne. se montra auère diqne de
cette qrdee. puisqu'il {/(,II(1/t, inspiré sans
doute pur l'exemple d'Abd et Krim. entrer
à nouveau en dissidence. Cette fois, il ne
trouva pas les concours qu'if avait rencon-
trés lors de sa première rrlJdlion. et raqUa-
tion qu'il a suscitée, purement locale et ré-
duite. Ii !a seule capitale du Diebel-Druze,
sera avant peu définitivement ralmtir.
9
m •
f.es Drupes constituent une. population
agricole importante tes occidentales du mont Liban une cen-
taine de villaqes. Ils <>nt vaillamment lutte
contre la domination turque et conservé-
une sorte, d'orqanisation (codai'. Il* parlent
aujourd'hui l'arabe, mais restes fidèles
à une rclif/ion -/ni admet la métempsycose.
-
l/Afrique de part en part
--0-0--
Ixi missi'.n tl.-M. Haurdt-Auduum-Du-
breuil, qui vient d'ateomplir dans d'excel-
lentes conditions la traversée totale de
l'Afrique est arrivée à Marseille hier ma-
tin, .'1 T heures, par le !¡;.llllh:bclt Cha-mbord,
courrier lk Madagascar.
Les membres de l'expédition ont été sa-
lués .1 leur arrivée par \1\1. Henri Aynand,
ehef du service eolonial de Marseille, délé-
gué du ministre des Colonies ; Baudin, les
ingénieurs llinstin et Kégivsse.
M. Trulill, l'un des chefs de la mission
Tranin-1 >u\ eriie. avait tenu également II ve-
nir exprimer stiu admiTat iun ti MM. G.-:\1.
llaardt t Audouin-Oubreuil, ainsi qu'à
leurs eonipagnons.
A la demande des courageux voyageurs
il !l'Y a "u aucune réeoplion officielle. I n
déjeuner iii'iiiie a S"Ulenient réuni voya-
geurs e! t')tt!s.
- lLlPlk;,JjtS l'itinéraire suivi par la se-
conde mi-iM'U Centre Ainque depuis
s m de ,ai! de Colomb-B.Vbir, !t 28 octobre
demi'r, seu .irn\ev à. Tananarive.
inin. L' mission s'est ,-;' indéo à partir
du lac Y'.etuna-Nvan/.a en quatre group. s
qui de\\ nt rejoindre Mopinga, en em-
pruntant des itniera 1res diife.ren'ts. Kn outie
j0 i j 11 ; 11 ! ! è ! I r de erS gTollpe.S, OOjnmandé pill"
l'ingénieur lira'!, du' poursuivre sa route
vu-s je ôip en explorant phis parliculièr. -
ment !i pays, an point de vue minier.
Tou; en avant pu utiliser quelques iion-
çotis de routes bien aménagées, qui sont
plutôt rai>-s. la mission a dù souvent se
Irayer un ehemin à eoup de luu:he ,\ tra-
vers ia br >ur-se. l:'.st ainsi (jut;, pendant
la traverse du N\assa p ululais, elle n'a
dépassé une niovenne de i-iuq kilométrer
par jour et , pendant plusieurs jours con-
sécutifs. M. llaardt :i cité, comme modèle
l'es résultats t>l'tenus en Afrique F.quato-
rinle par M. le gouverneur La.mblin. Les
Annales f'oluniiiles ont dej.t signalé le (h.
vel
llant-oubaïuin.
M. 11 a ; 1 ! d; nous ) parlé ensuite briève-
ment drs graiid'i s liasses organisées en
fhonneur de la mission dans les contrées
extraordinaire!!!! nt uiboyeuses de 1 Ouban-
gni, du Chaii e» du l'ehad. oh le« antilopes
foisonnent 1 souhait. • ) du Congo foetlge ou
il a été d.-:,a,- an\ membres de l'expédition
de tu< r plusieurs éléphants, rhinocéros
LE NUMERO: 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 3 AOUT 1925
5; i ta e às
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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L'avenir ? la production cotonire en A.O.F.
Le Gouverneur général Carde ne peut que se
féliciter de la politique cotonnière qu'il a instau-
rée en A. O. F. On escompte en efIet pour 1925
de 3 à 4.000 tonnes de coton contre 1.700 ton-
nes en 1924 et un milliers de tonnes environ en
1923. La progression pour être sensible, consti-
tue un résultat appréciable et fort encourageant.
L'A. O. F. offre incontestablement des su-
perficies considérables à la culture du cotonnier.
La plante pousse un peu partout, à l'état spon-
tané sauf dans les régions trop humides de la
Guinée et de la Côte d'Ivoire. Mais elle ne
donne un rendement satisfaisant pour le cultiva-
teur que dans les terres fertiles et à condition,
encore, que les chutes d'eau soient assez abon-
dantes (0 m. 70 au minimum) et ne cessent pas
trop brusquement.
Or, les terres africaines sont généralement
assez pauvres ; les indigènes ne les fument pas,
n'enrichissent le sol ni par des engrais naturels
ou artificiels, ni par des assolements de légumi-
neuses. Ils doivent recourir pour leurs cultures
vivrières à la jachère, système qui présente de
graves inconvénients, puisqu'il nécessite des dé-
frichements constants et la destruction des mas-
sifs boisés, mais pas autant qu' on le croit gé-
néralement. Les arbres résistent fort bien aux
incendies de brousse.
La culture du coton ne peut donc guère être
entreprise avec succès, qu aux abords immédiats
ck vittaget. %Ur d'assez faibles surfaces que
I V» arrive à enrichir plus ou moins par le dé-
pôt d'immondices ou de déjections d'animaux
parqués.
D'autre part, les labours indigènes, faits au
daba. manquent de profondeur. Dès que les
pluies cesseit, en octobre, le sol se 1 dessèche ;
r rr 1 _1*
les cotonniers souttrent au manque u eau pen-
dant toute la période de floraison et de fructi-
fication. Des labours profonds, auxquels on
arrive peu à peu par l'usage de la charrue,
ameublissant bien le sol, retiendront l'humidité
beaucoup plus longtemps et donneront de bien
meilleurs résultats.
Le développement de la culture &èche du cC).
ton « dry farming » par les indigènes est donc
subordonné à plusieurs conditions pour la r8
lisation desquelles l'intervention de l Adminis-
tration sera d' autant plus nécessaire qu il faudra
certainement lutter contre le tempérament apathi-
gue des noirs: fumures ou cultures d'assolement
pouvant en tenir lieu ; labours de fin d'année
pour la préparation du sol et surtout pour 1 er.-
fouissement, avant dessèchement, des lésumi..
neuses destinées à l enrichir ; labours profonds
en juillet avant semis des graines.
A cela s'ajoutent encore différent * mesures,
dont la sélection des semences et l'enrayement
du parasitisme.
Ces conditions remplies, il est certain que
l'on pourrait obtenir, sans irrigation, dans toute
la zone moyenne de l'Afrique occidentale, où
les chutes de pluies varient de 0 m. 70 à
1 m. 50, c'est-à-dire sur des superficies im-
menses, comprenant les régions des savanes des
colonies du groupe de l'A. O. F. et le Bas
Dahomey, des quantités de coton qui pourraient
atteindre des centaines de milliers de tonnes, si
les populations étaient suffisantes et s'adonnaient
avec ardeur à la culture du cotonnier sans né-
gliger pour cela les autres cultures industrielles.
Parmi les mesures administratives qui permet-
tront d'obtenir un développement certain et du-
rable de la production, il faut entreprendre
l'éducation de l'agriculteur indigène, l' amener
à transformer progressivement ses méthodes.
L'avenir de la culture sèche est à ce prix.
Lai dehors de la zone moyenne de la colonie
où la culture sèche du coton peut donner d'ex-
cellents résultats, il est, immédiatement au-des-
sus, une zone non moins vaste où le cotonnier
donnerait d'aussi bons sinon meilleurs rende-
ments (car il y est moins sujet au parasitisme) à
condition que sa culture soit faite par irrigation ;
en fait, les possibilités à ce point de vue se ré-
duisent à la vallée du Sénégal et à celle du
Niger entre Koulikoro (Soudan) et Gaya (Haut
Dahomey)
Cette culture entraîne quelquefois des tra-
vaux et des dépenses disproportionnés avec les
avantages qu'elle peut procurer.
Nous savons que le projet grandiose dressé
par l'ingénieur Bélime, a dû être ramené a des
proportions moindres, d'abord parce que les su-
perficies irrigables par le système prévu sont
hA",,,,.,,,,. mnine rfinnift'rahles OU on ne l'avait
J.,ou,-,-,ut' .-. --.--------- ,- --- --
affirmé tout d'abord, ensuite parce que les tra-
vaux nécessaires entraîneraient des dépenses
formidables que ni la colonie, ni la métropole
ne peuvent engager actuellement.
Enfin, on peut reprocher à ce projet de por-
ter, pour la moitié au moins de la zone qui
serait irriguée, sur des régions (1) où les pluies
qui atteignent de 70 à 90 centimètres annuelle-
ment, doivent être suffisantes pour permettre la
culture du coton sans irrigation.
Les Annales Coloniales nous ont fait connaî-
tre depuis deux ans les résultats obtenus par une
Société privée, la Compagnie L-otonnière du
Niger, qui a créé, avec le concours de l'Admi-
nistration un important domaine dans la région
de Diré (à 200 kilomètres environ, en amont de
Tombouctou. Deux autres domaines sont en
voie d'organisation ; l'un d'eux, à Sama, près
de Séilou- va fournir, dès cette année, une im-
portante récolte.
Le système d'irrigation adopté présente de
gros avant, ^es sur le système par gravitation.
l'aménagea ont du sol étant rapide et peu coû-
(I) C'0l dans celles-ci que l'on va construire
proe.hnin* ment un polit rntuil d'essai pour l'ir-
rigation do 10.000 Viectnres environ.
teux. On doit pouvoir l'utiliser sur des super-
ficies suffisantes pour employer à la culture du
cotonnier toute la main-d' œuvre disponible des
régions environnantes.
Dans la région de Kayes, l'aménagement en
cours et l'utilisation des chutes de Félou vont
permettre d'obtenir la force motrice à très bon
compte et d'irriguer, par pompage également,
quarante à cinquante mille hectares, en bordure
du Sénégal, tant en amont qu'en aval des chu-
tes. Un tiers seulement de ces superficies étant
cultivé en cotonniers, c'est 15.000 hectares qui
pourront fournir, bon an, mal an, de 3 à 4.000
tonnes de coton à l'exploitation.
La Compagnie cotonnière du Niger en pro-
duira bientôt autant et si la culture sèche peut
continuer à être développée ne serait-ce que len-
tement (nous avons vu plus haut quelles étaient
les conditions de ce développement), l' A.O.F.
pourra peut-être exporter, dans cinq ou six ans,
de 15 à 20.000 tonnes de coton. Ce sera bien
peu encore eu égard aux besoins de notre pays
qui atteignent 260.000 tonnes ! Mais on ne sera
pas arrivé à la limite des possibilités et l'A.
O. F. semble être par excellence parmi nos
colonies cotonnières, celle qui apportera la plus
grande part dans le ravitaillement de la Métro-
pole en cette précieuse matière première.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
.-
',UN ROMAN SUR TAHITI
---().()--
Parmi les ouvrages que rapporte M. Jean
Dorsenne de son récent voyage à Tahiti, nous
aurons paraît-il un roman sur l'île fameuse.
Faut-il rappeler que dans les Annales Co-
loniales de septembre 1924, notre distingué
collaborateur M. William Bertrand, en deux
éditoriaux remarqués, invoquait en faveur
des lies Marquises, si délaissées, le témoigna-
ge de M. Jean Dorsenne qui « allait i-tx
origines du mal » : dépopulation due à la mi-
sère physiologique , à l' alcoolisme, à la déflo-
ration précoce des fillettes qui les rend infé-
condcs.
La compétence de M. Jean Dorsenne dans
les questions polynésiennes nous permet d'af-
firmer que les documents qu'il rapporte don-
neront à ses travaux, que nous ne manque-
rons pas de signaler à nos lecteurs, une grande
valeur et un intérêt puissant, pour tous ceux
qui s intéressent au sort des établissements
français du Pacifique.
A rEIPOSITION des ARTS DÉCORATIFS
--0-0-
Le Panorama de l'Afrique Française
M. Paul Léon, directour des Beaux-Arts,
A inauguré avant-hier, à l'Exposition, le
Panorama de l'Afrique .française. Il a as-
sisté comme du pont du bateau, au déroule-
ment des côtes du Maroc, depuis le nid
d'aigles de Tanger, incendié de soleil, jus-
qu'à l'estuaire de Rabat la Blanche, pour
arriver, A la nuit. tombante devant le port
illuminé de Casablanca.
Le paysagiste Gabriel Rousseau, qui a
brossé cet immense panorama, en a fait les
honneurs à M. Paul7,éon, à M. Margot, di-
recteur du P.-L.-M., ; à M. T,atécoére, et aux
directeurs dos compagnies de navigauon qui
relient Marseille a notre empire mUrJ-
cain.
k l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
--0-0-
L'Académie des Inscriptions a entendu
avant-hier, de M. Gsell, dont nous avons ana-
lysé dans les Annales Coloniales les remarqua-
bles études sur l'Afrique du Nord, une com-
munication sur l'Afrique du Nord, qui était
exploitée, ainsi que le Soudan, dès l'époque
romaine pour son ivoire, ses dépouilles d'ani-
maux sauvages, etc.
Notons qu'avec le règne de Septime Sé-
vère commença là une ère nouvelle d'exploi-
tation et de colonisation, mais que bien avant
ce règne des expéditions romaines étaient al-
lées jusqu au Soudan chercher de l'ivoire,
des plumes d'autruche, diverses dépouilles
d'animaux sauvages, et qu'à une époque de
six siècles antérieure à Septime Sévère on rap-
portait de l'or de l'Afrique occidentale.
«elbe»
LES ÉLÈVES OFFICIERS
ET ÉTUDIANTS MROCftINS A PARIS
-- a<>--
1 ,.1 -
La délégation marocaine, comprenant ces
élèves de l'Ecole militaire de Meknès et
quelques étudiants des collèges musulmans,
qui visita vendredi l'aérodrome du Bour-
get, accompagnée du commandant Quentin
et de M. Marty, chef de la section d'Etat à
Rahat, ancien directeur du collège musul-
man de Fcz, a été reçue samedi par notre
confrère Le Matin.
t.f lieutenant Angonram, ancien élève de
F Ecole de Meknès, qui vient de se distin-
guer sur le front marocain, accompagnait
ses jeunes camarades.
_.-
Martinique en Amérique
---e-o--
William K. Howard a été désigné pour
réaliser Martinique, un des grands succès du
théâtre américain et dont la principale inter-
prète sera Bébé Daniels.
Peut-on, doit-on céder
nos colonies ?
---0-0---
DIALOGUE
4L
a Vous ne tue persua-
derez jamais que nous-
pointons décemment ven-
dre quelques-unes de nos
provinces lointaines.
- bien, alors, je
tâcherai de vous convain-
cre que nous devons né-
cessairement renoncer à
les conserver.
Voyons un peu.
- C'est bien simple : vous n'avez jamais
eu la prétention de défmdre, le cas échéant,
nos colonies avec la flotte dont nous dispo-
sons. Que représentent nos 175.000 tonnes1
Tout juste de quoi protéger notre Afrique
du Nord et assurer ses relations avec la mé-
tropole. Quant à songer à saimer notre Indo-
chine ou nos colonies du Pacifique avec cette
marine-là, c'est pure folie.
Vous pourriez tenir le même raisonne-
ment pour Madagascar. Allez-vous donc
nous proposer aussi de vendre la Grande
llet
- Vous m'embarrassez évidemment, en
ce sens que je ne puis répondre par un sim-
ple oui ou par un simple non. Mais répon-
dez-moi vous-mîme : supposez que VAngle-
terre menace Madagascar, ou que le lapon,
les Etats-Unis menacent VIndochine, ne se-
rez-vous pas obligés de faire par la force ce
que vous re fusez de faire de bon gré et en
fil tirant profit.1
Je vous répondrai que dici là j'ai le
temps de voir venir, que le monde entier
tiest pas cependant tout à fait la foirtWem-
poigne, que les Anglais, les Japonais, les
Américains sont nos amis.
- Vous savez bien qu'il n'y a pas d'amis
quand il s'agit du développement industriel
et commercial, de la 7rie économique des na-
tions, c'est-à-dire de la vie des peuples tout
court. Passée la fête, passé le saint. Au ifn-
demain de la victoire des alliés, l'hyperna-
tionalisme a sévi de plus belle, mente entre
les peuples qui avaient mêlé leur sang pour
la même cause ; à peine l'armistice était-il
signé que les producteurs et les négociants
demandaient à leurs Etats respectifs de s'oc-
cuper de leurs intérêts jalousement, et cela
signifiait : creuser des tranchées, élever des
barrières, mitrailler les concurrents jusqu'à
ce que mort s'en suiuif, bref, appliquer la
devise féroce : tout pour nous, rien pour les
autres. Cela nous conduit, croyrz-moi, à la
guerre pour la conquête des marchés, des dé-
bouchés, des provinces de fournisseurs et
de clients.
- C'est-à-dire à une guerre coloniale?
Votre pessimisme riest pas encourageant, et
il ne tient pas compte d'une foule de circons-
tances qui rendent le problème beaucoup
plus complexe. S'il n'y avait qu'à dépouiller
le voisin, la vie des peuples et des individus
serait trop facile. S'il n'y avait même qu'un
seul détrousseur, le métier serait trop rudi-
mentairf. Quand on parle de vendre telle ou
telle (olonie. réfléchit-on qu'il faudrait
d'abord savoir à qui, et, entre les acquéreurs
possibles, l'entente ne serait peut-être pas
commode? Il y a là autre chose que l'opéra-
tion habituelle du commissaire-priseyr. Fai-
tes un raisonnement analogue quand il s'agit
d'une conquête probable, ou d'un vol futur,
ce qui revient au même.
D'autre part, il faudrait mettre d'accord
te,s litires ac i, orctresrre. i,e vrai peru. aatis
les colonies, nous dit-on, c'est l'exaspération
du patriofism local qui s'éveille et que le
bolelievisme favorise pour ses desseins. Ce
péril seTtlit-il affaibli si un pays passait en
d'autus mains 7 Ne serait il pas renforce,
au contraire, et combien le sentiment exploité
par les communistes ne serait-il pas hyper-
trophié à la suite d'une opération de vente
nui 1Jnrtcrait sur une. nation tout, entière ?
Il -1 - r - - - --, - ---. --, - - ..---. 'H .--.
Raison de plus pour ne pas nous obs-
tiner à ne pas céder telle ou telle colonie que
nous perdrons, soit si un peuple maritime
nous l'enlève, soit si son nationalisme la
soulève contre nous. - - --.
Pardon! Ceci est tout attire chose. Il
y a une politique coloniale qui peut, qui doit
prévenir le second danger. Nous en re parle-
rons une autre fois, si 710US le voulez bien.
Pour aujourd' hui, je n'hésite pas à vous sui-
vre sur le terrain même où vous m'avez ai-
tiré : je disais ne pas être persuadé que nous
pouvons vendre telle ou telle colonie; j'ajou-
te à présent, être convaincu que nous ne le
devons Pas. i
Mario Roustan,
Sénateur dé VHôrault, vlce-jyrésident
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies. Secrétaire général du Groupe
viticole.
La pollip cfilaniae de la République
--0-0--
D'un article do Paul-Roncour, dans l'Œu-
vre, sur la politique coloniale de la Républi-
que, fondatrice de notre empire colonial,
nous devons surtout retenir ceci :
« Il est temps, grand temps s'il n'est
déjà trop tard d'opposer une conception
organique d'ensemble qui, sans rien répu-
dier du grand fait historique qu'a été 1a
fondation des empires coloniaux au cours
des deux derniers siècles, s'emploie à le faire
évoluer vers sa fin, qui est, sous un régime
de traités et de coopérations économiques, la
libération progressive des peuples conquis,
déjà libérés par notre conquête de l'anarchie
et de la servitude de leurs propres féodaux. »
M. Alexandre Varenne
gouverneur ueneral de l'Indochine
et le parti socialiste S. F. 1. 0.
-o-u-
il était prévu que la mission confiée à M.
Alexandre Varenne en Indochine susciterait
dans son parti quelque émoi de la part de cer-
tains de ses camarades. Nous ne voulons pas
croire qu'il se mêle à leur observation ou à
leur regret le moindre sentiment de jalousie,
à peine une petitesse d'esprit, assez courante,
somme toute, dans les milieux politiques.
M. Alexandre Varenne a accepté les fonc-
tions temporaires et renouvelables de Gou-
verneur général de l'Indochine en tant que
député en mission. D'autres socialistes S.F.I.
O. ont accepté dans des circonstances qui
n'étaient pas analogues, et ce n'est pas ici
un reproche des fonctions de gouvernements
qui n'étaient pas précisément de gauche, et
cela quel que soit leur tendance dans les con-
seils du Parti socialiste.
Notre excellent ami Compère-Morel, qui
figure parmi les éléments de gauche de la
S. F. I. O., fut un excellent commissaire gé-
général à l'agriculture du ministère Clemen-
ceau, de triste mémoire pour la France, et M.
Bouisson fit de bonne besogne comme commis-
saire général à la Marine marchande dans le
même Cabinet. Pour parler le jargon de nos
Congres, l'un était guesdiste et l'autre jaures-
siste.
M. Albert I homas est depuis plusieurs an-
nées directeur du Bureau du Travail à la So-
ciété des Nations, M. Léon Jouhaux, délégué
à la Société des Nations, comme M. Paul-
Boncour, qui préside également une im-
portante commission au ministère de la Guerre
à la satisfaction unanime. N'y-a-t-il pas eu,
n' y a-t-il, depuis dix-huit mois, un seul so-
cialiste S.F.I.O. dans les fonctions de chef
de cabinet ou de chef adjoint auprès des mi-
nistres d'hier ou d'aujourd'hui? Leur en a-t-on
fait grief ? Très judicieusement non.
Un grand parti, comme le parti socialiste!
(S.F.I.O.) qui compte plus de cent mille ad -
hérents ayant leur carte annuelle et des mil-
lions de sympathisants, prétend légitimement
prendre un jour le pouvoir. Faut-il donc que
les plus intelligents, les mieux doués et les
plus qualifiés attendent dans la tour d'ivoire
bruyante des congrès et des conseils nationaux,
fédéraux ou départementaux l'heure du ber-
ger et se trouvent ainsi pris au dépourvu, sans
la moindre expérience des choses, sans la
moindre pratique des hommes, sans la moin-
dre notion des contingences?
Aucun, pas plus Léon Blum que Presse-
mane, Goude que Moutet, Maurin que Bracke
ne peut le concevoir sérieusement.
Pour en revenir à l'Indochine, Alexandre
Varenne a écrit la lettre suivante. Elle précise
sa position et la question sans même faire al-
lusion à fortiori souligner, que toujours res-
pectueux des décisions du parti, il refusa en
1917, sur la décision du parti socialiste, d'en-
trer dans le Cabinet Clemenceau, comme mi-
n î n l .n , I 1 * I L l : D_1 1_
"LI\.: ut 1 iààztiultàuii I-'UltlIYUC..L>CI exemple
de discipline que tous les partis, y compris le
parti socialiste, n' a pas toujours trouvé parmi
ses adeptes fes plus en vue.
Paris, le 28 juillet 1925.
Au citoyen Paul Faure. secrétaire général
du Parti socialiste,
Mon cher ami,
Je viens d'être désigné par le gouvernement
pour remplir, à titre de mission temporaire, les
jonctions de gouverneur général de l'Indo-
chine.
En cette période de ccanccs, il ne m'a pas
été possible de solliciter l'avis du groupe par-
lementaire. J'ai dû, pour accepter l'offre qui
m'était faite, me référer aux précédents.
Je tiens en tout cas à te dire qu'il ne sau-
rait être question pour moi d'abandonner mon
mandat ni mon parti.
l" ,
J entends conserver ma place dans r orlofani-
sation à laquelle j'appartiens depuis plus d'un
quart de siècle, et je veux croire que, parmi
les témoins de mon long passsé de militant, il
ne se trouvera personne pour m'en contester
le droit ou pour m'en refuser les moyens.
Je te prie de croire, mon cher ami, à mes
sentiments fraternels.
ALEXANDRE VARENNE.
En réalité, tout cela se tassera aisément.
Varenne restera un militant du parti S. F.I.
O. et partira en Indochine.
Bref, une tempête dans un verre d'eau.
Marcel Rueael
-00.
LÉGION D'HONNEUR
---0-0--
MINISTERE DE LA JUSTICE
Sont promus otficiers :
M. Poche, premier Président à la Cour
d'appel d'Alger ;
M. Giraud, juge au tribunal mixte du
Caire,
Sont nommés chevaliers :
M. Ang-larrl, président du Tribunal de
première instance d'Oran ;
M. Moussard, président du Tribunal de
première instance de Casablanca ;
M. Massé, président dn Tribunal de Sous-
se ;
M. nrfio, procureur de la République à
Alger ;
M. Tilloy, avocat à Alger.
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
Ront nommés chevalier:
MM. Audibert, Despiijols, ingénieurs en
chef à Rabat.
Une interpellation
- 0*0-
La politique coloniale du Gouvernement
Notre excellent collaborateur et ami .Au-
guste Brunet a adressé à M. André Hesse,
ministre des Colonies, la lettre suivante au
lendemain de la nomination de M. Alexan-
dre Varenne, vice-président de la Chambre,
aux fonctions de Gouverneur Général de
l'Indochine :
Paris, le 30 juillet 1925.
Monsieur le Ministre et cher Collègue.
La nomination, dans les circonstances ac-
tuelles, d'un nouveau Gouverneur Général
de l'Indochine - à un moment où des évé-
nements d'rme portée incalculable se déve-
loppent ou s'annoncent en Asie -- marque
certainement l'illtention du Gouvernement de
faire face aux graves responsabilités qui lui
incombent par une orientation nouvelle don-
née à notre politique coloniale dans certaine
partie du monde.
Je suis convaincu que vous devez souhai-
ter, dans ces conditions, de trouver l'occa.
sion de définir cette politique devant le
Parlement.
j'aurai l'honneur, dès la rentrée, de vous,
demander à la tribune de la Chambre quel
programme le noire eau Gouverneur Général,
.1/. Alexandre Varenne, est chargé d'appli-
quer en Indochine, sous quelle forme est
envisagée la collaboration de l'élite indigène
à notre oeuvre civilisatrice - et de quelle
manière le Gouvernement entend sauvegar-
der, en présence de certains périls qu'il se-
rait assez vain de se dissimula les grands
intérêts de la France dans le Pacifique.
Veuillez agréery etc.
Auguste BRUNET,
Députe de la Réunion.
-$a-
Commerce du Moyen-Congo
pendant l'année 1924
- ---<>-0--
Le commerce général s' est élevé à
33.401.364 francs pendant l'année 1924, con-
tre 23.386.642 francs pour la période corres-
pondante de 1923, soit une plus-value de
10.014.722 francs en faveur de 1924.
Cette augmentation se répartit ainsi :
6.508.323 francs à l'importation et 3.506.399
francs à l'exportation.
Les importations ont atteint 18.348.410 fr.
Importations de France, 7.544.094 fr. en
augmentation de 1.876.503 francs; importa-
tions des colonies françaises 256.105 francs,
en augmentation de 130.374 francs; importa-
tions de l'étranger. 10.543.211 francs, en aug-
mentation de 4.501.446 francs.
Ces augmentations ont porté sur presque tous
les chapitres. Il convient de citer parmi les plus
importants :
Francs
Les produits et dépouilles
d'animaux 601.875
Les pêches 211.944
Les denrées coloniales de con-
sommation 506.897
Les marbres, pierres, terres
combustibles, minéraux 557.050
Les tissus et la confection. 2.467.752
Les ouvrages en métaux 1.183.213
Les exportations ont été de 15.052.954 fr. en
progression de 3.506.399 fr. sur celles de l' an-
née précédante.
Sauf pour l'ivoire en diminution, on relève
des augmentations en poids et en valeur sur les
principaux suivants :
,- -- -, Kilogs Francs
Amandes de palme.. 384.115 1.232.369
Huile de palme. 50.936 267.108
Copal ..,.,. 30, 151 45.226
I Caoutchouc 397.416 2.045.781
Minerai de cuivre. 311.931 128.368
Commerce de l'Oubangui-Chari en 1921
Le commerce de l'Oubangui-Chari a atteint
5.531.016 francs en 1924: importations
2.979.038 francs, exportations 2.551.978 fr.
•
* *
La comparaison avec le chiffre total du com-
merce de l' année 1923 fait ressortir une aug-
mentation de 2.448.648 francs en faveur de
1924.
Les importations se décomposent comme
suit :
Importation de France.. 1.269.662 francs
« Colonies. 2.235 francs
Il Etrangcr, 1.707.141 francs
L'accroissement sur l'année prcédente a été
de 1.729.452 francs. Il porte notamment sur les
produits suivants ; denrées coloniales de con-
sommation, boissons, essences, tissus, ouvrages
en métaux, ouvrages en matières diverses.
•
Les exportations accusent une plus-value de
719.196 francs sur les exportations de 1923.
Les principaux produits en augmentation sont
le caoutchouc et les amandes de palme.
9 1 ,1' - ----
Les résultats obtenus a 1 exportation appa-
raîtraient beaucoup plus importants si d' appré-
ciables quantités de : caoutchouc, 486.996 k.:
d'ivoire, 65.247 kgs ; d'amandes de palme,
334.052 kgs ; de sésame, 35.300 kgs ; d'arh-
chides, 23.800 kgs ; expédiées de l'Oubangui
sous acquis à caution qui ont figure aux statis-
tiques du Moyen-Congo avaient été inscrites
au compte de l'Oubangui-Chari.
L'escadre de la Méditerranée
--Q-()-
M. (Jurel, ministre de la Murinc, accom-
pagné du maréchal Franchet d'Espcrey,
s'eist embarqué samedi dernier, ii Koyan, à
bord de La-Provence, qui a levé l'ancre
avec l'escadre. Le ministre, veut constater
l'état d'entraînement de l'escadre de la Mé-
diterranée, et inspecter ensuite les arsenaux
et établissements de la marine dans la Mé-
diterranée.
Il assistera aux exercices qui se déroule-
ront pendant la traversée de Hoyan Ii Oran,
où il inspectera la base et les organisations
de la croisière du Rif. De là, il passera sur
le croiseur léger Metz pour se rendre à (Ji-
zerte, où il examinera l'organisation de l'ar-
senal et lœ autres services militaires de La
marine.
Il reviendra ensuite retrouver l'escadre
;.lg. 'l', « rentrera avec elle A Toulon.
Le torpilleur lAtnsqncnet et les sous-
marins A rtémisc et Amazone de la marine
«le Bizert", ont quitté 1u base hier A tG hou-
ivs, pour Alger. Cette tlottille, sous les
• ̃rdr^s du 'onimandant (b-nsoul, * xém-
tera d".s manœuvres dans les ca.ux algé-
ri'unie.s avci* l'escadre d" h Méditerranée.
----
EN YRIE
0-0–
Lno certaine auilation s'est produite, vers
'IJ 20 juillet, dans le Diebel-Druze, près du
poste de s'oueida, à la suite de querelles lo-
cales. Une petite colonne française a été at-
taquée. au bivouac et a été mise en échec.
Le qénéral Sarvail a aussitôt envoyé du ren-
fort au poste de SouvUta, qui se trouvait
bloque, et a pris des mesures contre les re-
belles. Ceux-ci ont éprouvé des pertes san-
alantes : dit côté français, il y a eu cinq
intnmes léqèrement blessés.
Le haut-commissaire français est en plein
accord avec son collé que britannique, qui a
éqalement pris des dispositions pour refou-
ler. par autos-mitrailleuses, les Druzes pé-
nétrant en Transjordanie.
Suivant les dernières nouvelles parvenues
de Damas, les événements sont loin d'avoir
Vimportance que leur attribue un corres-
pondant anQlllis. Il s'aait en réalité d'une
̃nouvelle révolte du sultan A/rash, lequel
était déjà entré en dissidence il 11 a deux
ans.
A cette époque, l<* mouvement avait été
sérieux; le sultan, révolté avait réussi A ral-
lier à sa cause de si nombreux partisans
que le qénéral Weqqand avait dû orqaniser
une importante expédition militaire qui dut
faire campaqne pendant six mois pour ré-
duire {'l'ttP. révolte.
Vaincu, le sultan Atrash demanda l'aman,
que le qénéral Weuqand lui accorda.
T.e sultan ne. se montra auère diqne de
cette qrdee. puisqu'il {/(,II(1/t, inspiré sans
doute pur l'exemple d'Abd et Krim. entrer
à nouveau en dissidence. Cette fois, il ne
trouva pas les concours qu'if avait rencon-
trés lors de sa première rrlJdlion. et raqUa-
tion qu'il a suscitée, purement locale et ré-
duite. Ii !a seule capitale du Diebel-Druze,
sera avant peu définitivement ralmtir.
9
m •
f.es Drupes constituent une. population
agricole importante
taine de villaqes. Ils <>nt vaillamment lutte
contre la domination turque et conservé-
une sorte, d'orqanisation (codai'. Il* parlent
aujourd'hui l'arabe, mais restes fidèles
à une rclif/ion -/ni admet la métempsycose.
-
l/Afrique de part en part
--0-0--
Ixi missi'.n tl.-M. Haurdt-Auduum-Du-
breuil, qui vient d'ateomplir dans d'excel-
lentes conditions la traversée totale de
l'Afrique est arrivée à Marseille hier ma-
tin, .'1 T heures, par le !¡;.llllh:bclt Cha-mbord,
courrier lk Madagascar.
Les membres de l'expédition ont été sa-
lués .1 leur arrivée par \1\1. Henri Aynand,
ehef du service eolonial de Marseille, délé-
gué du ministre des Colonies ; Baudin, les
ingénieurs llinstin et Kégivsse.
M. Trulill, l'un des chefs de la mission
Tranin-1 >u\ eriie. avait tenu également II ve-
nir exprimer stiu admiTat iun ti MM. G.-:\1.
llaardt t Audouin-Oubreuil, ainsi qu'à
leurs eonipagnons.
A la demande des courageux voyageurs
il !l'Y a "u aucune réeoplion officielle. I n
déjeuner iii'iiiie a S"Ulenient réuni voya-
geurs e! t')tt!s.
- lLlPlk;,JjtS l'itinéraire suivi par la se-
conde mi-iM'U Centre Ainque depuis
s m de ,ai! de Colomb-B.Vbir, !t 28 octobre
demi'r, seu .irn\ev à. Tananarive.
inin. L' mission s'est ,-;' indéo à partir
du lac Y'.etuna-Nvan/.a en quatre group. s
qui de\\ nt rejoindre Mopinga, en em-
pruntant des itniera 1res diife.ren'ts. Kn outie
j0 i j 11 ; 11 ! ! è ! I r de erS gTollpe.S, OOjnmandé pill"
l'ingénieur lira'!, du' poursuivre sa route
vu-s je ôip en explorant phis parliculièr. -
ment !i pays, an point de vue minier.
Tou; en avant pu utiliser quelques iion-
çotis de routes bien aménagées, qui sont
plutôt rai>-s. la mission a dù souvent se
Irayer un ehemin à eoup de luu:he ,\ tra-
vers ia br >ur-se. l:'.st ainsi (jut;, pendant
la traverse du N\assa p ululais, elle n'a
dépassé une niovenne de i-iuq kilométrer
par jour et , pendant plusieurs jours con-
sécutifs. M. llaardt :i cité, comme modèle
l'es résultats t>l'tenus en Afrique F.quato-
rinle par M. le gouverneur La.mblin. Les
Annales f'oluniiiles ont dej.t signalé le (h.
vel
llant-oubaïuin.
M. 11 a ; 1 ! d; nous ) parlé ensuite briève-
ment drs graiid'i s liasses organisées en
fhonneur de la mission dans les contrées
extraordinaire!!!! nt uiboyeuses de 1 Ouban-
gni, du Chaii e» du l'ehad. oh le« antilopes
foisonnent 1 souhait. • ) du Congo foetlge ou
il a été d.-:,a,- an\ membres de l'expédition
de tu< r plusieurs éléphants, rhinocéros
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