Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1925 31 juillet 1925
Description : 1925/07/31 (A26,N114). 1925/07/31 (A26,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969612
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1- VINGT-SIXIEME ANNElE. - No 114 ; CE NUMERO : 20 CENTIMES vpxnmrni «mu 11 JUILLT iuvî 1
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLU Puma" PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Perplexités anglaises sur la Chine
-
Une dépêché d'agence nous apprenait, il
y a quelques jours, que les nations européen-
nés et le Japon adhéraient à la proposition
américaine tendant à convoquer la conférènce
douanière chargée d'apporter aux tarifs les mo-
difications envisagées à Washington, ainsi que
la Commission à laquelle sera confiée une en-
quête sur les privilèges des étrangers en Chine
et l'abolition éventuelle de l'exterritorialité.
Rien, depuis lors, n 'est venu apporter un dé-
menti à cette information. Nous pouvons donc
considérer l'adhésion de l'Angleterre comme
acquise.
Mais il semble que le Gouvernement soit
en désaccord avec une Bonne pàrtie de l'opi-
nion, et notamment avec celle qui le soutient
généralement dans sa politique - intérieure. Nous
avons déjà eu 1 occasion de faire allusion à
l'attitude de la presse conservatrice dans les
affaires d'Extrême-Orient. Nous y revenons
encore parce que les journaux unionistes sont
les organes d'intérêts très importants qui, pres-
que toujours, finissent par imposer leur pomt
de vue aux hommes au pouvoir. Nous som-
mes persuadés qu'ils agiront, cette fois-ci en-
core, d'une façon efficace sur les décisions
finales de M. Chamberlain.
Les publicistes britanniques s' accordent pour
admettre que leur pays représente en Chine
l'innuence internationale la plus considérable.
Ceci est une vérité qui se dégage avec évidence
des statistiques. Cette primauté lui crée des
devoirs et aussi des droits, aussi bien à l'égard
des autres Etats européens qu'à celui de la
.Chine. Si les uns et les autres n'ont pas cons-
cience des nécessités du moment, l'Angleterre,
au nom des intérêts dont elle a la garde, de-
vra les rappeler au sentiment de la réalité.
« Nous avons peut-être, écrit le Daily Tele-
in-aph, à sauver une fois de plus ce pays de ces
fautes. » Et s'adressant à l'Amérique, à la
France et au Japon, il ajoute ; « Ne commet-
tons pas l'erreur de croire qu'en abandonnant
une partie de nos droits, nous tendrons ser-
vice à nous-mêmes ou à des alliés moins éner-
giques, »
Malheureusement, des initiatives fâcheuses
ont été prises lors de la signature du Traité de
Versailles, afin de ruiner les intérêts de l'Al.
lemagne et de l'Autriche dans le Céleste Em-
faire, ou de supprimer les droits d'exterritoria-
lité pour les ressortissants des deux pays. Les
négociateurs, aussi bien anglais que français,
n'ont pas vu combien pourrait devenir un Jour
fâcheux pour leur pays le précédait qu'ils ve-
naient de créer. Les Européens doivent tou-
jours présenter un front uni devant les Asiati-
ques. « Quels que soient leurs différends, les
grandes puissances ne devraient jamais rabais-
ser ou humilier le prestige de l'une d'elles en
ptésence du monde extérieur. » Aujourd'hui,
on naie la méconnaissance de cette vérité pri-
mordiale et les fautes de la politique à courte
vue de MM. Lloyd George et Clemenceau.
Ne voit-on pas, en effet, le ministre de Chine
à Washington, M. Lee, tirer parti de ce fait,
et ne s'en est-il pas servi pour demanderl il y
a quelques semaines, au département d Etat,
la réunion d'une conférence destinée à abroger
les privilèges d'exterritorialité.
Aussi il convient d'être prudent. Des er-
reurs ont été commises il y a cinq ans, n y en
ajoutons pas d'autres. Agissons avec circons-
pection, ne donnons pas dans les « fantaisies »
des libéraux et des socialistes qui s'imaginent
qu'il est facile de donner satisfaction aux ré-
formateurs chinois. Sans doute, reconnaît un
journal de Glasgow, organe de la grande in-
dustrie de la Clyde, « l'existence de tribunaux
séparés pour les étrangers et les restrictions
apportées à 1* autonomie douanière, blessent
assurément. l'amour-propre de l'étudiant chinois
qui a reçu une culture occidentale et constaté
que le Japon jouit d'un statut refusé à son ptp
pre pays. Mais est-il juste de prétendre, com-
me les Américains semblent le faire, que nous
devrions reconnaître le bien-tondé de cette
plainte en prenant des mesures préliminaires
pour la suppression de ces barrières, dans 1 es-
poir que nous convaincrons les mécontents de
la sincérité de nos déclarations et que la cam-
pagne xénophobe perdra son âpreté ? »
Il faudra donc, pour consentir des modifica-
tions au régime des douanes et à celui des
étrangers, attendre la fin du mouvement xéno-
phobe. Mais ne tourne-t-on pas dans un cercle
vicieux, puisque l'agitation contre l'étranger a
pour cause essentielle l'existence du régime
dont le maintien est reconnu impossible par
tous. Et cela embarrasse beaucoup le journal
conservateur qui reconnaît que la situation est
fart délicate. Si, par suite du refus de toute
concession, les troubles persistent, s'étendent
et s'aggravent, est-ce qu'il ne faudra pas avoir
recours à une intervention militaire, dont l'opi-
nion britannique ne veut pas ) Faudra-t-il lais-
ser le soin au Japon de rétablir l'ordre, mais
c'est lui permettre d'affmner son hégémonie
en Extrême-Orient, ce qui ne serait pas sans
effrayer les Dominions comme l'Australie et
la Nouvelle-Zélande qui tremblent à la seule
pensée de cette éventualité.
Que faire alors ? Se laisser aller à des con-
cessions ? Mais est-on sûr que les groupes chi-
nois les plus instruits se contenteront de ces
promesses ? N"est-il pas à craindre que la
masse ignorante, excitée par la campagne de
haine, n'interprète cette attitude cwwne un
signe de haine et accentue son opposition ?
La presse conservatrice voudrait bien que
l'on employât la force, que Ton fil preuve
d' intransigeance ; elle reste fidèle à la politi-
que de la guerre de l'opium, mais, d'autre
part, elle doute de l'efficacité de la politique
qu'elle propose, elle en paraît comme effrayée
et elle n'ose conclure.
Les organes libéraux ont, sur certains points,
une attitude moins embarrassée. Ils donnent
franchement leur adhésion aux négociations que
propose Washington. Mais cettte démarche ne
suffit pas. Certains jugent qu'il faut procéder
à une enquête impartiale et autorisée sur les
causes de l'agitation et redresser les abus dont
se plaignent les travailleurs chinois. Comme
ce problème, en ce qui touche spécialement
le travail des enfants, ne se limite pas aux
usines exploitées par des étrangers, il ne peut
être résolu sans le concours des autorités chi.
noises.
Mais où sont les autorités chinoises ? Il
existe bien à Pékin un Gouvernement qui pré-
tend représenter la Chine. Seulement, son
autorité est bien précaire ; elle est constamment
menacée. Elle est à la merci des caprices .le
Tchang-So-Lui, qui n'a jamais fait preuve
d'une grande constance en matière politique,
qui a pactisé avec les bolcheviks, puis s'est
séparé d'eux, et rien ne permet d'affirmer qu'il
prêtera au maréchal Touan un concours long-
temps fidèle. Est-ce que le maréchal Touan a
quelque moyen de se faire obéir dans les pro-
vinces du Yang-Tsé et dans celles du Sud qui
sont justement le théâtre de l'agitation la plus
vive et la plus étendue ? Si ses ordres y sont
méconnus, à quoi pourrait bien servir de négo-
cier avec lui au sujet de la réglementation du
travail dans les usines ?
Il ne reste plus guère qu'à s'adresser aux
gouverneurs de province. Mais en leur recon-
naissant des droits de souverain, on menace
l'unité de la République chinoise, on prépare
le fédéralisme. Ainsi raisonne la grande revue
libérale, La Nation. Et elle ne conclut pas.
Elle sent parfaitement les difficultés causées
par l'anarchie actuelle, mais elle ne sait quelle
solution proposer.
Les hésitations de la presse anglaise, que
nous avons essayé de traduire, a expliquent
bien par la complexité du problème chinois.
Les journaux ne savent guère, en définitive, à
quel parti t'arrêter, et nous comprenons leur
perplexité, car aucune des solutions envisagées
n'aura pour résultat d'accentuer la primauté
anglaise en Extrême-Orient où elle est déjà
fortement battue en brèche par le Japon et
les Etats-Unis. v
- Il est seulement à craindre que le Gouver-
nement britannique, tout en voulant collaborer
avec les puissances comme la France, le Ja-
pon, les Etats-Unis ne reste trop sensible à
cet état de l'opinion publique. Les variations
de MM. Baldwin et Chamberlain dans la
question de sécurité, sous l' influence de cer-
tains organes unionistes, peuvent nous laisser
- craindre qu'ils ne soient trop hésitants - dans le
problème chinois et ne s'associent pas pleine.
ment à la politique hardie, et finalement la
plus habile de toutes du pr6sident COOlidge.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Dans les justices de paix
Sont nomrAés :
Juge de paix de Nouméa, (Nouvelle-Calé-
donie), M. Audrain, greffier de la me
justice de paix, en remplacement de-M.
Fayon, précédemment admis à faire valoir
ses droits à la retraite.
Juge de paix ù compétence étendue de
Jiige de paix à (,
Canala (Nouvelle-Calédonie), M. Trouillot,
commissaire de police dans la même colo-
nie, en remplacement de M. Bertin, précé-
demment admis à faire valoir ses droits à
la retraite.
Le caoutchouc va encore monter
- 00 -
Voilà une nouvelle qui va réjouir nos
amiis producteurs de l'Indochine et de l'Afri-
que équatoriale française.
En effet, la statistique générale des Etats-
Unis a publié récemment le tableau compa-
ratif suivant de la production et de lia con-
sommation probables du caoutchouc jus-
au'en IOO :
- - oN (1) (2) (3)
1I<}I26. 606.000 575.000 + 31.000
tgay. 623.000 608.000 + 15.000
192 8 633.000 64i'.ooo - 8.000
1929. 637.000 673.000 - 35.000
togo. 641.000 703.000 - 62.000
Un enjeu sensationnel
Et comme pour illustrer cette nouvelle,
la) Chicago Tribune apprend de New-York
qu'on s'intéresse vivement à Wall Street à
la. course que font actuellement trois navi-
res partis de Singapour avec une cargaison
de caoutchouc brut valant au moins 3 mil-
lions de dollars pour atteindre en temps
utile le port de New-York.
En effet, vendredi dernier, les vendeurs
ont arrêté leurs comptes et si les navires
n'arrivent pas à temps, les marchands de
caoutchouc seront obligés d'acheter au mar-
ché ouvert pour faire face aux ordres reçus.
Mais si les trois navires, 1Kansas, Sibériem-
Prince et Meneltms arrivent à temps, ils
réaliseront un profit de 2.860.000 dollars.
( 1) Production évaluée.
(2) Consommation évaluée.
(3) Excédent ou d6ficit de la production.
Le ni qui rtpaid la terreur
On doit parler çérieuse.
ment des choses sérieuses.
Le mal qui répffitd la tet.
rcur, quand il se déchaî-
ne aux colonies, est vrai-
ment terrible. La syphilis,
puisqu'il faut V appeler
par son nom, fait à nos
indigènes la guerre. Ils
n en meurent pas ions, mais parfois c'est à
peine si tous rien sont pas frappés. J'exa-
gere% ? Alors, je cite mes cltiffres. En Cochin-
chine, on estime au tiers de la population le
nombre des syphilitiques : qui nous dira que
tous se sont présentés ? Au Sénégal, on af-
firme que parmi les indigènes soignés dans
les hôpitaux pour d'autres affections, 90 0/0
ont des uréthrites anciennes et presque tous
sont syphilitiques, 50 0/0 à la Côte d Ivoire ;
40*0/0, dit-on, à lIladagascar, proportion qui
doit être augmentée parce que li Malgache
a pour ce mal un mépris souverain, et quil
ne daigne pas le déclarer. Au Maroc, la pro.
portion serait de 80 0/0, d'après Vouvrage du
docteur Colombant ( L'Effort Prophylacti-
que au Maroc).
On devine les suites et pour la race et pour
la mortinatalité, et pour la mortalité tout
court. Le docteur Colombani indique ce qu'on
a fait contre le fléau. Ne s'etait-on pas
d'abord imaginé Rappliquer contre la pros-
titution et ses dangers la réglementation des
villes de France ? La police était satisfaite
l'avoir inscrit 41 Européennes, 300 Marocai-
davoir i-4iscril 4ir. Etire fees registres s p éciaux
nes, 74 Israélites stir les registres spéciaux :
pour 46.000 Européens, 49.000 Mustllmam,
16.000 Israélites, c'était bien peu assuré-
ment ; si peu qu'on trouvait ridicule cette sur-
veillance imparfaite qui laissait en dehors les
centaines de courtisanes, qui avaient pour
domicile les hôtelst les bars, les dancings, les
cabarets, et autres lieux dits de plaisir. L'or-
dre et la decence étaient sauvés, la protectton
de la santé publique paraissait peu de chose :
le nombre des malades et des morts était in-
versement proportionnel à celui des prosti-
tuées régulières et directement proportionnel
à celui des prostituées clandestines.
Que faire ? V uniformité ici était une sot-
tise. Européens, Musulmans, Israélites, for-
maient, dans chaque ville, des groupes plus
ou moins nombreux ; le même régime ne pou-
vait convenir à toutes les cités à la fou.
A la fin, la conception médicale l'emporte
sur la conception policière : avant tout, le sa-
lut de la population. Cest le médecin, direc-
teur des services d'hygiène qui, dans chaque
ville, organise le service, et le médecin du
dispensaire de prophylaxie qui se charge du
traitement, des examens, des contre-visites.
Autant de cités, autant d'arrêtés différents.
L'Administration du protectorat proteste, la
police en fait autant. On leur fait compren-
dre qu'il ne s'agit plus de maquiller la façade
mais de préserver les habitants.
La police est réduite à son véritable rôle :.
celui de ramener à l'obéissance a la loi les
réfractaires et les iebelles. Plus fait douceur
que violence. Douceur, là où il y a bonne vo-
lonté : la visite au dispensaire n'est même
pas obligatoire, il suffit qu'une femme se
fasse régulièrement surveiller et traiter par
un médecin de son choix et qu'elle envoie un
certificat sanitaire par semaine au Bureau
d'Hygiène. Violentera où il y a mauvaise vo-
lonté : l'homme de la police applique alors
les mesures coercitives de Vancienne régle-
mentation, il emploie les moyens de con-
trainte quand la persuasion a échoué.
Cette petite histoire montre, line fois de
Plus, que les systèmes de l Admittistration
française doivent être modifiés, transformés,
adaptés, quand on pense à les faire servir
aux colonies; « Faut-il que la "Russie soit (lé-
peupléej s'écriait plaisamment Voltaire, par-
ce qu'un Génois s'avisa de découvrir VAméri-
que il y a deux cents ans ? »
- -- -_J_--- -.:_ :1!..L_7!.A
cdUl'U que nos colonies soient, aepeuyu;C:i,
m? écrier ai-je à mon tour, parce que"certains
administrateurs ne s'avisent pas que ce put
est bon pour le Français de France ne lest
pas pour le Marocain, le Sénégalais ou le
Malgache ?
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vilieole.
LÉGION D HONNEUR
MINISTERE DES AFFAIRES
ETRANGERES
Sont promus officier ;
M. Doynel de Saint-Quentin, secrétaire
général du protectorat du Maroc.
M. Reclus, délégué p. i-, du haut com-
missariat en Syrie auprès du gouverne-
ment d'Alep.
M. Maybon, directeur de l'Institut fran-
co-chinois à Changhfi.
,M. Solomiac, directeur adjoint du cabi-
net du haut commissaire en Syrie.
MINISTERE DU COMMERCE
IElst promit commandeur ;
M. Sartory, président général de l'Ex-
position de Strasbourg. t
Nommé officier :
M. Jobert, à Mostagenern.
Promu ollicier :
M. Saddock, à Oran.
M. Voronoff, docteur en médecine, mem-
bre du jury à l'Exposition de Strasbourg :
a fait une mission détudes en Afrique du
Nord et en Afrique Occidentale.
f
RABAT ?
ANGORA ?
WASHINGTON ?
Sous ce titre, un de nos confrères du soir
publie l'information suivante :
Nous croyons savoir que le maréchal Lyau-
tey viendra prochainement faire, à Vichy, une
cure que réclame impéraiioemenl son état de
santé. On sait que le maréchal, qui a subi, il
y a deux ans, une opération délicate, n'a pu
prendre de repos depuis celte époque.
Dans les milieux généralement bien infor-
més, on dit qualors M. A Ibert Sarraut pour-
rait être sollicité de quitter Angora pour aller
à Rabat.
Dans ce cas. M. Franklin-Bouillon, re-
venant sur un précédent refus, accepterait d'al-
ler en Turquie, où on sait qu'il est particuliè-
rement estimé.
Dans ce cas, M. Henry Bérenger pren-
drait la présidence de la délégation française
qui doit se rendre à Washington prochainement
pour traiter de la question des dettes.
'La nouvelle concernant le maréchal Lyautey
n'est pas controuvée. Par contre, il ne semble
pas que M. Albert Sarraut, qui tient essen-
tiellement à accomplir une œuvre de longue
haleine en Turquie, veuille quitter Angora
pour Rabat.
D'autre part, M. Franklin-Bouillon a
une oeuvre républicaine importante à poursui-
vre en Seine-et-Oise, où il veut s'attacher à
réaliser l'union de tous les.. groupements de
gauche.
Enfin nous nous réjouissons de voir M.
Henry Bérenger, sénateur de la Guadeloupe,
à Washington, travailler sous les ordres de M.
Joseph Caillaux. Nous sommes certains que sa
collaboration sera appréciée à sa valeur par
le Gouvernement.
4''-
La guerre au Maroc
Le haut commandement
Le maréchal Pétain ert. le général Primo
de Rivera auront sans douitte une nouvel
entrevue 'pour préciser les détails- de no"
trfi action commune au Maroc, que la tac-
tique défensive qtu; eernbte- adopter "Albd e1
Krifti doit modifier emaiblement.
Le maréchal Pétain est reparti hier soir
de Barcelone, à bord de l'Anfti, pour Mar-
seille.
Les opérations militaires
Situation d'ensemble sans changement.
Los coractérisltiqu'es des dernières, vingt-
quatre heures sont les suivantes : l'enneimi
continue à se renforcer sur certains points,
tandis qu'en d'autres points il harcèle nos
tribus par des eouips de maijn, dont quel-
ques-uns dirigés contire nos lignes tâllwho.
niques ou nos vodes de communication.
Les groupements signalés dans la région
clo' Fez..:Ii..¡Dali n'ont manifesté aucune ac-
tivité.
Par ailleurs, l'oonemi qui, à la suâte des
combats d'Aïn-Aïcha et d'Aïn-Mia&touf, avait
reflué viers le Nord, reivient au sud de
î'Ouergha.
A l'oot, deux groupes opèrent dans la ré-
gion, au nord de l'oued Ameilil, sans ren-
contrer de résisJtence.
L'avant-rlerndère nuit, des groupes isolés
ont tenté de couper la voie ferrée entre
Taza et Sidi-Abldallah, en d'éfooailoniiant
quelques rails. Le trafic a été rétabli dans
la matinée.
La surveillance des eaux
de la zone internationale
Le général Jordana, .président intérimaire
du directoire, a fait connaître que la ca-
nonnière espagnole Lava et la canonnière
française Amiens ont commencé la surveil-
lance des eaux de la zone internationale de
Tanger. A ces services collaboreront aussf
les navires anglais.
Les exigences d'Abd el Krim
D'après le Times, c'est le contrôleur fran-
çais du dislirict de Taourirt qui fut chargé,
il y a une quinzaine de jours, par le Gou-
vernement du Protectorat de faire connaî-
tre of-ftcreuseanent à Abd ol Krim que les
conditions de paix élaborées par la confé-
rence franco-espagnole de Madrid, étaient
à s'a disposition pour le cas où il voudrait
em prendre connaissance.
Ab eil Krim ne répondit pas, aLnst qu'on
s'y attendait, à Taourirt, et il n'exprima
.pas le déstr de connaître les conditions de
paix. Mais il envoya à Tanger deux lettres
adressées à s'es agents dans cette viaie. La
première de ces lettres arriva à Tanger
vendredi; la seconde samedi sioir.
Dans l,a première de ces lettres, Àibd el
Krim insiste pour que Tanger soit lie lieu
de toutes les négociations, et, dans la se-
conde, il annonce qu'il est distposlé à négo-
cier la paix, à condition qu'il reçoive
d'abord l'assurance que le Rif aura son
inVièpeaidancc.
1.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret du 17 juillet 1926 fixant le cadre du
personnel métropolitain des Postes et Té-
légraphes détaché en Afrique Occidentale
Française.
Le cadirc du personnel métropolitain dos Pos-
tas el Télégraphes détacha on Afrique Occiden-
tale Française est fixé ainsi qu'il suit :
Directeurs, 2 ; inspecteurs. 5 ; rédacteurs, 8 ;
receveur de 2° classe, 1 ; receveurs de 3° classe,
7 ; contrôleurs principnux, 2 ; contrôleurs, 20 ;
commis, 56 ; agent mécanicien, 1; contremaître
ou ouvrier mécanicien, 1 : conducteur de tra-
vaux, 1 ; chefs d'équipo. 2 ; monteurs, 6 ; sou-
deurs,
(J. 0. du 31 fuillel 1).
Le commerce de la Buinee Française
e.-.. 1924
---e-o--
Le mouvement commercial de la Guinée
Française a été, en 1924, de 107.490.609
francs contre 92.165.9,10 francs en 923,
accusant une augmentation de 15.324.699
francs.
Cette augmentation porte aussi bien sur
les importations (11.263.782 francs) que
sur les exportations (4.060.977 francs). Les
importations se sont élevées en effet à
68.804.834 francs contre 57.541.112 francs
en 1923, et Us exportations à 38.685.775 fr.
contre 34.624.798 francs.
En 1922, le commerce total de la colonie
n'avait été que de 51.920.047 francs, il a
donc plus que doublé en deux ans.
Sur l'ensemble, le pourcentage de la
France et des colonies françaises est de 43
pour 100, celui de l'étranger de 57 pour
100, ce dernier en légère augmentation par
rapport à l'année précédente.
Aux importations, la plus-value porte
sur la presque totalité des marchandises ;
elle provient d'un chiffre plus considérable
de quantités introduites dans la colonie et
de la hausse générale des prix. Les princi-
pales marchandises en progression de quan-
tités et de valeurs sont les suivantes : farine
de froment, vins de toutes sortes, savons
autres que de parfumerie, ruinées et simi-
laires, sels marins, ouvrages en métaux. Les
'diminutions portent sur les articles ci-après:
tabacs en feuilles, alcools et liqueurs, maté-
riaux de construction. A certaines marchan-
dises importées en plus faibles quantités
correspondent cependant des valeurs plus
élevées : le cas s'est produit pour les sucres,
les métaux, les tissus de coton.
Aux importations, l'Angleterre tient la
première place : 41,61 en raison de la
provenance des tissus de coton et des gui-
nées ; la France ne vient qu'au deuxième
rang avec 32,14 *
Aux exportation. les voles sont renversés:
la France virn.1 en tc » vec 51,^8 V. et J' An.
gleterre la nr Il loin avec ,\ 8i .:;. Le
to\'m_I';.rçe avec if - nirs D;\}; étrangers "t
prÀque insignifiaM.
-- J r,s nroduu4; sui«r 011 iiuioi cntacion à
1 exportation <:,1' Jt : les bœuiles moutons,
les tabacs en feuilles, V. .(;sa(.. les aman-
des de palme, le beune- de karité et la. gom-
me. Il y a diminution, au contraire, aur :
les peaux, les laines, la cire, les colles, les
arachides, le coton, l'or, le ris, les bananes.
Malgré ce fléchissement sur certains pro-
duits il. faut souligner l'effort agricole (
la Guinée, notamment en ce qui concerne les
fruits frais (bananes et ananas) ; le riz,
dont une forte quantité est exportée daps
les autres colonies du groupe et à l'étranger ;
et les tabacs en feuilles, dont la produc-
tion, en progrès, se substitue peu à peu aux
tabacs américains.
: et*,
le conflits dans la marine marchande
---0-0-
M. Charles Daniélou, sons-soriviairo
d'Etat h la marine marchande, vn suum>4-
tre h la signature du président de In Ré-
publique un décret instituant un conseil
permanent, d'arbitrage pour la solution des
différends d'ordre collectif survenus entre
les compagnies de transports maritimes et
leurs équipages.
Kompong .Chhan-g
Notre distingué collaborateur Pierre Tait-
tinger évoquait, dans un récent éditorial, l'as-
sassinat de l'administrateur de Kompong-
Chhang.
Cette province, de surveillance assez diffi-
cile, constituait autrefois une frontière assez
mal définie entre le Cambodge et le Siam qur
détenait alors les districts d'Angkor et de
Battambang. C'est là que se réfugiaient tous
les malfaiteurs ou repris de justice des pays
voisins. Ils se mêlaient facilement aux nom-
breux travailleurs oïl coalise nul' la rh ..Hi-
- - ---- ---- -- ---:-_,,-- ," 1""--&&'" "0'.-
rait à l'époque des hautes eaux, dans le Grand
Lac, et ils profitaient du courant de négoce
ou de transaction que celle-ci occasionnait
pour se livrer à de nombreux attentats sur les
biens et sur les personnes.
Le Toule Sap, dont la neutralité avait été
proclamée, était donc leur champ d'action 1
cette époque, mais, de plus, au moment des:.
basses eaux, il était leur repaire inaccessible..
puisque les embarcations de police ne pou-
vaient les poursuivre sur les bancs de vase, etr
que, d'autre part, les autorités de la frontière
ne pouvaient jamais se mettre d' accord poûr
procéder à leur arrestation.
Aujourd'hui, heureusement, il en est tout
autrement : la souveraineté de la France
s étend non seulement sur le Grand Lac, mais-
aussi sur tous les pays voisins, et l'action de
sa justice peut librement s'exercer. Aussi 1
sommes-nous persuadés qu'elle saura promp-
tement capturer et punir les assassins de notre
infortuné compatriote. Le nom de M. Bordez,
viendra s' ajouter au tableau d'honneur de
ceux, déjà trop nombreux, qui sont morts ati
service de l'Indochine, et qui ont payé de leur-
vie et de leur sang le développement et la
prospérité de notre possession indochinoise. Il
n'est pas inutile d'évoquer leur souvenir, lors-
que aujourd'hui on est vraiment trop tenté de
proclamer la vie facile de nos compatriotes en
Indochine, les soldes avantageuses ou les sup-
pléments excessifs de ses fonctionnaires, com-
me les profits ou les bénéfices exorbitants de
sei commerçante .">•_» de ses colons.
Combien c ? 'l'i,,-.f ..ce;; .k' ,'.ri--t;"Hté ou
de gaspiliagr uissirntlj t-^iies Je 'Ttirn.r :, d";
Y/uff(dt.('" "t at;,131 de dévouement *! vrai1
à de':\i;,,, c,nc ceu: '1' tr«r* ,':(',.:.1' vr .-ri
tiquent, s 'jï»3pii''ni -:V ," t'J.,.. -. ";,-.-
ilon-
.^ans «nuîtrr liC.i oivfcb ̃ v-
ofifciers qui sont r. i.r-f.j-.. donner
à la France une de ses plus befies
et la mort obséure de tant de fonctionnaires et
de colons, ne doit-on pas rappeler la dispari-
tion tragique de quelques autres résidents frap-
pés, dans ces dernières années, en plein exer-
cice de leurs fonctions ! O'Dhendal, assassiné
par les Mois sur la côte d'Annam, alors qu'il'
se présentait pour traiter pacifiquement avec
eux ; Alexandre Truffot traîtreusement frappé
dans la province de Kratié, en 1915 ; Lam-
bert, odieusement mutilé à Attapen, au Laos,
par des sauvages fanatiques. Bordez vient
ajouter son nom à cette lugubre liste. La
France ne saurait trop honorer leur mémoire.
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
ient. de faire, ronnaitre au ministre des
Colonies ciu'à. la date dn 30 juillet 1925 le
taux officiel de la piastre était de Il fr. 8:1.
Courrier de l'Algérie
«♦»
LA VIE ECONOMIQUE
Statistique agricole
L'établissement de la « Statistique agri-
cole » vient d'être l'objet d'une réforme im-
portante en Algérie. Une Commission com-
munale, composée de tedliniciens et d'agri-
culteurs notables, dont un indigène,, dresse
cette statistique dans chaque commune.
Trois séries d'évaluations sont ainsi consi-
gnées : à la fin de l'hiver, de l'été et de
l'automne. Des récompenses spéciales se-
ront attribuées aux personnes ayant colla-
boré ¡\ ces enquêtes.
Chemins de fer algériens
Les lois du 13 juilllet 1925 relatives à 13
déclaration d'utilité publique d'un chemin
die fer à voie de 1 m. 055 de Djeilfa à La-
gihonat et d'un chemin de fer d'intérêt géné-
ral à voie normale, entre Oued-Athménia et
Saint-Donat (près de Qhâteaudun du Rim-
mel) viennent d'ôtre promulguées à l' « Of-
fieieil » du Ifi juillet. La ligne Djelfa-Ljv
gihonat. qui prolonge la ligne Rlida-I>jclfa
de l'ex-Ouest-Algérien sera rattachée audit
réseau, affermé à la Compagnie P.-L.-M
L'autre ligne seVa exploitée par le réseau
des Chemins de fer de l'Etat (Département
de Constantin(\
Syndicat de défense des orangeries de
Boularik
La réapparition dans cürta.inf; verger"
d'orangers du redoutable parasite P (Q Ice-
l'yn purrthasi 11 inquiète le Syndicat qui in-
forme, en outre les colons de prendre les
précautions premières contre ce fléau, lni
signaler les foyers afin d'y faire poser des
colonies de coccinelles novius pour arrêter
immédiatement la prodigieuse multiplica-
tion de ce fléau qu'est l'Icerjo.
Production d'huile d'olive
Durant l'année 1924, le département d'Al-
ger n'a (produit que :}O.OOO hectolitres d'hui-
le eonitre plus de 90.000 hect-aiiurees l'année
précédente. Il faut noter que 1923 fut une
année .de gros rendement-. Les olives se
sont vendues 80 francs le quintal, au débute
de la irécoilte, puis 110 francs en certains^
points, et, enfin 70 fr. La campagne a débu-
té à 580 francs l'hectolitre pour les huiles:
premières ; puis ps cours toujours ètL
hausse. se sont fixés entre 520 et 620 francs
l'h,'cwHtJre. La douma n (Te est surtout venue'
de la Métropole. : les' exportateurs algériens,
ont très peu travaillé avec l'étranger.
.Cours des pailles et fourrages
l PS pailles sont assez demandées, vers
12 fr. 50 et 13 francs rendues wagon.
Les fourrages laitiers tr-"> r-'ent preneurs
à 25-27 francs wagon.
T.{\ céréales sont en haussa ingère, rendu
wagon ; îles ventes se font., suivant les qua-
lité. à :
;-"Î fr. 5» pour les ;ivoii. ; •
SO-87 fr. 50 pour les orges ;
121-123 francs pour les bJ(',;; tendres ;
135-137 francs pour les bVS durs.
Les battages s.' terminent tans la plainc
les rendements ont été supérieurs aux es-
pérance : le 20 à Vhectarc pour le blé a été.
souvent dépassé ,'t le 2)..2:- pour l'orge et
l'avoine.
Vins Algériens
Tendant .le mois ûe juin d* ; a.-r, les quan-
tités .le vins sorties de che; lt:s récoltants
dWlgprie se sont é.levédft à t6.5 hcctoli-
ti'i s '380.121 hectolitres .pom département,
'L\Jlgr ; 270.2G5 hectolitres pour le dépar-
teniru d'Oran : IM.-iGO he<. toditres pour le
département de Constantine\ contre 474.857
hectolitres en juin i92i. Le stock commer.
cial existant au lIr juillet 192G était de
0i0.070 hectolitres (/»0G.G5& dans le départe-
nient rrOran 198 1 hectolitres dans le dé-
partement d."Alger ; o5.539 hectolitres dans
le département de Constantine). contrat
1.02o.fiK hectolitres au ltr j Il '1[1' t 1924.
*
••–•---- -_l– - - -.=..---=-------_.---------- -- LiNUnLUi bUlu, 31 JUILLL1 Ittea
m m m m* m wpwim
15 inr ci i ? de À" a 1
Les Annales Coloniales
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Perplexités anglaises sur la Chine
-
Une dépêché d'agence nous apprenait, il
y a quelques jours, que les nations européen-
nés et le Japon adhéraient à la proposition
américaine tendant à convoquer la conférènce
douanière chargée d'apporter aux tarifs les mo-
difications envisagées à Washington, ainsi que
la Commission à laquelle sera confiée une en-
quête sur les privilèges des étrangers en Chine
et l'abolition éventuelle de l'exterritorialité.
Rien, depuis lors, n 'est venu apporter un dé-
menti à cette information. Nous pouvons donc
considérer l'adhésion de l'Angleterre comme
acquise.
Mais il semble que le Gouvernement soit
en désaccord avec une Bonne pàrtie de l'opi-
nion, et notamment avec celle qui le soutient
généralement dans sa politique - intérieure. Nous
avons déjà eu 1 occasion de faire allusion à
l'attitude de la presse conservatrice dans les
affaires d'Extrême-Orient. Nous y revenons
encore parce que les journaux unionistes sont
les organes d'intérêts très importants qui, pres-
que toujours, finissent par imposer leur pomt
de vue aux hommes au pouvoir. Nous som-
mes persuadés qu'ils agiront, cette fois-ci en-
core, d'une façon efficace sur les décisions
finales de M. Chamberlain.
Les publicistes britanniques s' accordent pour
admettre que leur pays représente en Chine
l'innuence internationale la plus considérable.
Ceci est une vérité qui se dégage avec évidence
des statistiques. Cette primauté lui crée des
devoirs et aussi des droits, aussi bien à l'égard
des autres Etats européens qu'à celui de la
.Chine. Si les uns et les autres n'ont pas cons-
cience des nécessités du moment, l'Angleterre,
au nom des intérêts dont elle a la garde, de-
vra les rappeler au sentiment de la réalité.
« Nous avons peut-être, écrit le Daily Tele-
in-aph, à sauver une fois de plus ce pays de ces
fautes. » Et s'adressant à l'Amérique, à la
France et au Japon, il ajoute ; « Ne commet-
tons pas l'erreur de croire qu'en abandonnant
une partie de nos droits, nous tendrons ser-
vice à nous-mêmes ou à des alliés moins éner-
giques, »
Malheureusement, des initiatives fâcheuses
ont été prises lors de la signature du Traité de
Versailles, afin de ruiner les intérêts de l'Al.
lemagne et de l'Autriche dans le Céleste Em-
faire, ou de supprimer les droits d'exterritoria-
lité pour les ressortissants des deux pays. Les
négociateurs, aussi bien anglais que français,
n'ont pas vu combien pourrait devenir un Jour
fâcheux pour leur pays le précédait qu'ils ve-
naient de créer. Les Européens doivent tou-
jours présenter un front uni devant les Asiati-
ques. « Quels que soient leurs différends, les
grandes puissances ne devraient jamais rabais-
ser ou humilier le prestige de l'une d'elles en
ptésence du monde extérieur. » Aujourd'hui,
on naie la méconnaissance de cette vérité pri-
mordiale et les fautes de la politique à courte
vue de MM. Lloyd George et Clemenceau.
Ne voit-on pas, en effet, le ministre de Chine
à Washington, M. Lee, tirer parti de ce fait,
et ne s'en est-il pas servi pour demanderl il y
a quelques semaines, au département d Etat,
la réunion d'une conférence destinée à abroger
les privilèges d'exterritorialité.
Aussi il convient d'être prudent. Des er-
reurs ont été commises il y a cinq ans, n y en
ajoutons pas d'autres. Agissons avec circons-
pection, ne donnons pas dans les « fantaisies »
des libéraux et des socialistes qui s'imaginent
qu'il est facile de donner satisfaction aux ré-
formateurs chinois. Sans doute, reconnaît un
journal de Glasgow, organe de la grande in-
dustrie de la Clyde, « l'existence de tribunaux
séparés pour les étrangers et les restrictions
apportées à 1* autonomie douanière, blessent
assurément. l'amour-propre de l'étudiant chinois
qui a reçu une culture occidentale et constaté
que le Japon jouit d'un statut refusé à son ptp
pre pays. Mais est-il juste de prétendre, com-
me les Américains semblent le faire, que nous
devrions reconnaître le bien-tondé de cette
plainte en prenant des mesures préliminaires
pour la suppression de ces barrières, dans 1 es-
poir que nous convaincrons les mécontents de
la sincérité de nos déclarations et que la cam-
pagne xénophobe perdra son âpreté ? »
Il faudra donc, pour consentir des modifica-
tions au régime des douanes et à celui des
étrangers, attendre la fin du mouvement xéno-
phobe. Mais ne tourne-t-on pas dans un cercle
vicieux, puisque l'agitation contre l'étranger a
pour cause essentielle l'existence du régime
dont le maintien est reconnu impossible par
tous. Et cela embarrasse beaucoup le journal
conservateur qui reconnaît que la situation est
fart délicate. Si, par suite du refus de toute
concession, les troubles persistent, s'étendent
et s'aggravent, est-ce qu'il ne faudra pas avoir
recours à une intervention militaire, dont l'opi-
nion britannique ne veut pas ) Faudra-t-il lais-
ser le soin au Japon de rétablir l'ordre, mais
c'est lui permettre d'affmner son hégémonie
en Extrême-Orient, ce qui ne serait pas sans
effrayer les Dominions comme l'Australie et
la Nouvelle-Zélande qui tremblent à la seule
pensée de cette éventualité.
Que faire alors ? Se laisser aller à des con-
cessions ? Mais est-on sûr que les groupes chi-
nois les plus instruits se contenteront de ces
promesses ? N"est-il pas à craindre que la
masse ignorante, excitée par la campagne de
haine, n'interprète cette attitude cwwne un
signe de haine et accentue son opposition ?
La presse conservatrice voudrait bien que
l'on employât la force, que Ton fil preuve
d' intransigeance ; elle reste fidèle à la politi-
que de la guerre de l'opium, mais, d'autre
part, elle doute de l'efficacité de la politique
qu'elle propose, elle en paraît comme effrayée
et elle n'ose conclure.
Les organes libéraux ont, sur certains points,
une attitude moins embarrassée. Ils donnent
franchement leur adhésion aux négociations que
propose Washington. Mais cettte démarche ne
suffit pas. Certains jugent qu'il faut procéder
à une enquête impartiale et autorisée sur les
causes de l'agitation et redresser les abus dont
se plaignent les travailleurs chinois. Comme
ce problème, en ce qui touche spécialement
le travail des enfants, ne se limite pas aux
usines exploitées par des étrangers, il ne peut
être résolu sans le concours des autorités chi.
noises.
Mais où sont les autorités chinoises ? Il
existe bien à Pékin un Gouvernement qui pré-
tend représenter la Chine. Seulement, son
autorité est bien précaire ; elle est constamment
menacée. Elle est à la merci des caprices .le
Tchang-So-Lui, qui n'a jamais fait preuve
d'une grande constance en matière politique,
qui a pactisé avec les bolcheviks, puis s'est
séparé d'eux, et rien ne permet d'affirmer qu'il
prêtera au maréchal Touan un concours long-
temps fidèle. Est-ce que le maréchal Touan a
quelque moyen de se faire obéir dans les pro-
vinces du Yang-Tsé et dans celles du Sud qui
sont justement le théâtre de l'agitation la plus
vive et la plus étendue ? Si ses ordres y sont
méconnus, à quoi pourrait bien servir de négo-
cier avec lui au sujet de la réglementation du
travail dans les usines ?
Il ne reste plus guère qu'à s'adresser aux
gouverneurs de province. Mais en leur recon-
naissant des droits de souverain, on menace
l'unité de la République chinoise, on prépare
le fédéralisme. Ainsi raisonne la grande revue
libérale, La Nation. Et elle ne conclut pas.
Elle sent parfaitement les difficultés causées
par l'anarchie actuelle, mais elle ne sait quelle
solution proposer.
Les hésitations de la presse anglaise, que
nous avons essayé de traduire, a expliquent
bien par la complexité du problème chinois.
Les journaux ne savent guère, en définitive, à
quel parti t'arrêter, et nous comprenons leur
perplexité, car aucune des solutions envisagées
n'aura pour résultat d'accentuer la primauté
anglaise en Extrême-Orient où elle est déjà
fortement battue en brèche par le Japon et
les Etats-Unis. v
- Il est seulement à craindre que le Gouver-
nement britannique, tout en voulant collaborer
avec les puissances comme la France, le Ja-
pon, les Etats-Unis ne reste trop sensible à
cet état de l'opinion publique. Les variations
de MM. Baldwin et Chamberlain dans la
question de sécurité, sous l' influence de cer-
tains organes unionistes, peuvent nous laisser
- craindre qu'ils ne soient trop hésitants - dans le
problème chinois et ne s'associent pas pleine.
ment à la politique hardie, et finalement la
plus habile de toutes du pr6sident COOlidge.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Dans les justices de paix
Sont nomrAés :
Juge de paix de Nouméa, (Nouvelle-Calé-
donie), M. Audrain, greffier de la me
justice de paix, en remplacement de-M.
Fayon, précédemment admis à faire valoir
ses droits à la retraite.
Juge de paix ù compétence étendue de
Jiige de paix à (,
Canala (Nouvelle-Calédonie), M. Trouillot,
commissaire de police dans la même colo-
nie, en remplacement de M. Bertin, précé-
demment admis à faire valoir ses droits à
la retraite.
Le caoutchouc va encore monter
- 00 -
Voilà une nouvelle qui va réjouir nos
amiis producteurs de l'Indochine et de l'Afri-
que équatoriale française.
En effet, la statistique générale des Etats-
Unis a publié récemment le tableau compa-
ratif suivant de la production et de lia con-
sommation probables du caoutchouc jus-
au'en IOO :
- - oN (1) (2) (3)
1I<}I26. 606.000 575.000 + 31.000
tgay. 623.000 608.000 + 15.000
192 8 633.000 64i'.ooo - 8.000
1929. 637.000 673.000 - 35.000
togo. 641.000 703.000 - 62.000
Un enjeu sensationnel
Et comme pour illustrer cette nouvelle,
la) Chicago Tribune apprend de New-York
qu'on s'intéresse vivement à Wall Street à
la. course que font actuellement trois navi-
res partis de Singapour avec une cargaison
de caoutchouc brut valant au moins 3 mil-
lions de dollars pour atteindre en temps
utile le port de New-York.
En effet, vendredi dernier, les vendeurs
ont arrêté leurs comptes et si les navires
n'arrivent pas à temps, les marchands de
caoutchouc seront obligés d'acheter au mar-
ché ouvert pour faire face aux ordres reçus.
Mais si les trois navires, 1Kansas, Sibériem-
Prince et Meneltms arrivent à temps, ils
réaliseront un profit de 2.860.000 dollars.
( 1) Production évaluée.
(2) Consommation évaluée.
(3) Excédent ou d6ficit de la production.
Le ni qui rtpaid la terreur
On doit parler çérieuse.
ment des choses sérieuses.
Le mal qui répffitd la tet.
rcur, quand il se déchaî-
ne aux colonies, est vrai-
ment terrible. La syphilis,
puisqu'il faut V appeler
par son nom, fait à nos
indigènes la guerre. Ils
n en meurent pas ions, mais parfois c'est à
peine si tous rien sont pas frappés. J'exa-
gere% ? Alors, je cite mes cltiffres. En Cochin-
chine, on estime au tiers de la population le
nombre des syphilitiques : qui nous dira que
tous se sont présentés ? Au Sénégal, on af-
firme que parmi les indigènes soignés dans
les hôpitaux pour d'autres affections, 90 0/0
ont des uréthrites anciennes et presque tous
sont syphilitiques, 50 0/0 à la Côte d Ivoire ;
40*0/0, dit-on, à lIladagascar, proportion qui
doit être augmentée parce que li Malgache
a pour ce mal un mépris souverain, et quil
ne daigne pas le déclarer. Au Maroc, la pro.
portion serait de 80 0/0, d'après Vouvrage du
docteur Colombant ( L'Effort Prophylacti-
que au Maroc).
On devine les suites et pour la race et pour
la mortinatalité, et pour la mortalité tout
court. Le docteur Colombani indique ce qu'on
a fait contre le fléau. Ne s'etait-on pas
d'abord imaginé Rappliquer contre la pros-
titution et ses dangers la réglementation des
villes de France ? La police était satisfaite
l'avoir inscrit 41 Européennes, 300 Marocai-
davoir i-4iscril 4ir. Etire fees registres s p éciaux
nes, 74 Israélites stir les registres spéciaux :
pour 46.000 Européens, 49.000 Mustllmam,
16.000 Israélites, c'était bien peu assuré-
ment ; si peu qu'on trouvait ridicule cette sur-
veillance imparfaite qui laissait en dehors les
centaines de courtisanes, qui avaient pour
domicile les hôtelst les bars, les dancings, les
cabarets, et autres lieux dits de plaisir. L'or-
dre et la decence étaient sauvés, la protectton
de la santé publique paraissait peu de chose :
le nombre des malades et des morts était in-
versement proportionnel à celui des prosti-
tuées régulières et directement proportionnel
à celui des prostituées clandestines.
Que faire ? V uniformité ici était une sot-
tise. Européens, Musulmans, Israélites, for-
maient, dans chaque ville, des groupes plus
ou moins nombreux ; le même régime ne pou-
vait convenir à toutes les cités à la fou.
A la fin, la conception médicale l'emporte
sur la conception policière : avant tout, le sa-
lut de la population. Cest le médecin, direc-
teur des services d'hygiène qui, dans chaque
ville, organise le service, et le médecin du
dispensaire de prophylaxie qui se charge du
traitement, des examens, des contre-visites.
Autant de cités, autant d'arrêtés différents.
L'Administration du protectorat proteste, la
police en fait autant. On leur fait compren-
dre qu'il ne s'agit plus de maquiller la façade
mais de préserver les habitants.
La police est réduite à son véritable rôle :.
celui de ramener à l'obéissance a la loi les
réfractaires et les iebelles. Plus fait douceur
que violence. Douceur, là où il y a bonne vo-
lonté : la visite au dispensaire n'est même
pas obligatoire, il suffit qu'une femme se
fasse régulièrement surveiller et traiter par
un médecin de son choix et qu'elle envoie un
certificat sanitaire par semaine au Bureau
d'Hygiène. Violentera où il y a mauvaise vo-
lonté : l'homme de la police applique alors
les mesures coercitives de Vancienne régle-
mentation, il emploie les moyens de con-
trainte quand la persuasion a échoué.
Cette petite histoire montre, line fois de
Plus, que les systèmes de l Admittistration
française doivent être modifiés, transformés,
adaptés, quand on pense à les faire servir
aux colonies; « Faut-il que la "Russie soit (lé-
peupléej s'écriait plaisamment Voltaire, par-
ce qu'un Génois s'avisa de découvrir VAméri-
que il y a deux cents ans ? »
- -- -_J_--- -.:_ :1!..L_7!.A
cdUl'U que nos colonies soient, aepeuyu;C:i,
m? écrier ai-je à mon tour, parce que"certains
administrateurs ne s'avisent pas que ce put
est bon pour le Français de France ne lest
pas pour le Marocain, le Sénégalais ou le
Malgache ?
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vilieole.
LÉGION D HONNEUR
MINISTERE DES AFFAIRES
ETRANGERES
Sont promus officier ;
M. Doynel de Saint-Quentin, secrétaire
général du protectorat du Maroc.
M. Reclus, délégué p. i-, du haut com-
missariat en Syrie auprès du gouverne-
ment d'Alep.
M. Maybon, directeur de l'Institut fran-
co-chinois à Changhfi.
,M. Solomiac, directeur adjoint du cabi-
net du haut commissaire en Syrie.
MINISTERE DU COMMERCE
IElst promit commandeur ;
M. Sartory, président général de l'Ex-
position de Strasbourg. t
Nommé officier :
M. Jobert, à Mostagenern.
Promu ollicier :
M. Saddock, à Oran.
M. Voronoff, docteur en médecine, mem-
bre du jury à l'Exposition de Strasbourg :
a fait une mission détudes en Afrique du
Nord et en Afrique Occidentale.
f
RABAT ?
ANGORA ?
WASHINGTON ?
Sous ce titre, un de nos confrères du soir
publie l'information suivante :
Nous croyons savoir que le maréchal Lyau-
tey viendra prochainement faire, à Vichy, une
cure que réclame impéraiioemenl son état de
santé. On sait que le maréchal, qui a subi, il
y a deux ans, une opération délicate, n'a pu
prendre de repos depuis celte époque.
Dans les milieux généralement bien infor-
més, on dit qualors M. A Ibert Sarraut pour-
rait être sollicité de quitter Angora pour aller
à Rabat.
Dans ce cas. M. Franklin-Bouillon, re-
venant sur un précédent refus, accepterait d'al-
ler en Turquie, où on sait qu'il est particuliè-
rement estimé.
Dans ce cas, M. Henry Bérenger pren-
drait la présidence de la délégation française
qui doit se rendre à Washington prochainement
pour traiter de la question des dettes.
'La nouvelle concernant le maréchal Lyautey
n'est pas controuvée. Par contre, il ne semble
pas que M. Albert Sarraut, qui tient essen-
tiellement à accomplir une œuvre de longue
haleine en Turquie, veuille quitter Angora
pour Rabat.
D'autre part, M. Franklin-Bouillon a
une oeuvre républicaine importante à poursui-
vre en Seine-et-Oise, où il veut s'attacher à
réaliser l'union de tous les.. groupements de
gauche.
Enfin nous nous réjouissons de voir M.
Henry Bérenger, sénateur de la Guadeloupe,
à Washington, travailler sous les ordres de M.
Joseph Caillaux. Nous sommes certains que sa
collaboration sera appréciée à sa valeur par
le Gouvernement.
4''-
La guerre au Maroc
Le haut commandement
Le maréchal Pétain ert. le général Primo
de Rivera auront sans douitte une nouvel
entrevue 'pour préciser les détails- de no"
trfi action commune au Maroc, que la tac-
tique défensive qtu; eernbte- adopter "Albd e1
Krifti doit modifier emaiblement.
Le maréchal Pétain est reparti hier soir
de Barcelone, à bord de l'Anfti, pour Mar-
seille.
Les opérations militaires
Situation d'ensemble sans changement.
Los coractérisltiqu'es des dernières, vingt-
quatre heures sont les suivantes : l'enneimi
continue à se renforcer sur certains points,
tandis qu'en d'autres points il harcèle nos
tribus par des eouips de maijn, dont quel-
ques-uns dirigés contire nos lignes tâllwho.
niques ou nos vodes de communication.
Les groupements signalés dans la région
clo' Fez..:Ii..¡Dali n'ont manifesté aucune ac-
tivité.
Par ailleurs, l'oonemi qui, à la suâte des
combats d'Aïn-Aïcha et d'Aïn-Mia&touf, avait
reflué viers le Nord, reivient au sud de
î'Ouergha.
A l'oot, deux groupes opèrent dans la ré-
gion, au nord de l'oued Ameilil, sans ren-
contrer de résisJtence.
L'avant-rlerndère nuit, des groupes isolés
ont tenté de couper la voie ferrée entre
Taza et Sidi-Abldallah, en d'éfooailoniiant
quelques rails. Le trafic a été rétabli dans
la matinée.
La surveillance des eaux
de la zone internationale
Le général Jordana, .président intérimaire
du directoire, a fait connaître que la ca-
nonnière espagnole Lava et la canonnière
française Amiens ont commencé la surveil-
lance des eaux de la zone internationale de
Tanger. A ces services collaboreront aussf
les navires anglais.
Les exigences d'Abd el Krim
D'après le Times, c'est le contrôleur fran-
çais du dislirict de Taourirt qui fut chargé,
il y a une quinzaine de jours, par le Gou-
vernement du Protectorat de faire connaî-
tre of-ftcreuseanent à Abd ol Krim que les
conditions de paix élaborées par la confé-
rence franco-espagnole de Madrid, étaient
à s'a disposition pour le cas où il voudrait
em prendre connaissance.
Ab eil Krim ne répondit pas, aLnst qu'on
s'y attendait, à Taourirt, et il n'exprima
.pas le déstr de connaître les conditions de
paix. Mais il envoya à Tanger deux lettres
adressées à s'es agents dans cette viaie. La
première de ces lettres arriva à Tanger
vendredi; la seconde samedi sioir.
Dans l,a première de ces lettres, Àibd el
Krim insiste pour que Tanger soit lie lieu
de toutes les négociations, et, dans la se-
conde, il annonce qu'il est distposlé à négo-
cier la paix, à condition qu'il reçoive
d'abord l'assurance que le Rif aura son
inVièpeaidancc.
1.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret du 17 juillet 1926 fixant le cadre du
personnel métropolitain des Postes et Té-
légraphes détaché en Afrique Occidentale
Française.
Le cadirc du personnel métropolitain dos Pos-
tas el Télégraphes détacha on Afrique Occiden-
tale Française est fixé ainsi qu'il suit :
Directeurs, 2 ; inspecteurs. 5 ; rédacteurs, 8 ;
receveur de 2° classe, 1 ; receveurs de 3° classe,
7 ; contrôleurs principnux, 2 ; contrôleurs, 20 ;
commis, 56 ; agent mécanicien, 1; contremaître
ou ouvrier mécanicien, 1 : conducteur de tra-
vaux, 1 ; chefs d'équipo. 2 ; monteurs, 6 ; sou-
deurs,
(J. 0. du 31 fuillel 1).
Le commerce de la Buinee Française
e.-.. 1924
---e-o--
Le mouvement commercial de la Guinée
Française a été, en 1924, de 107.490.609
francs contre 92.165.9,10 francs en 923,
accusant une augmentation de 15.324.699
francs.
Cette augmentation porte aussi bien sur
les importations (11.263.782 francs) que
sur les exportations (4.060.977 francs). Les
importations se sont élevées en effet à
68.804.834 francs contre 57.541.112 francs
en 1923, et Us exportations à 38.685.775 fr.
contre 34.624.798 francs.
En 1922, le commerce total de la colonie
n'avait été que de 51.920.047 francs, il a
donc plus que doublé en deux ans.
Sur l'ensemble, le pourcentage de la
France et des colonies françaises est de 43
pour 100, celui de l'étranger de 57 pour
100, ce dernier en légère augmentation par
rapport à l'année précédente.
Aux importations, la plus-value porte
sur la presque totalité des marchandises ;
elle provient d'un chiffre plus considérable
de quantités introduites dans la colonie et
de la hausse générale des prix. Les princi-
pales marchandises en progression de quan-
tités et de valeurs sont les suivantes : farine
de froment, vins de toutes sortes, savons
autres que de parfumerie, ruinées et simi-
laires, sels marins, ouvrages en métaux. Les
'diminutions portent sur les articles ci-après:
tabacs en feuilles, alcools et liqueurs, maté-
riaux de construction. A certaines marchan-
dises importées en plus faibles quantités
correspondent cependant des valeurs plus
élevées : le cas s'est produit pour les sucres,
les métaux, les tissus de coton.
Aux importations, l'Angleterre tient la
première place : 41,61 en raison de la
provenance des tissus de coton et des gui-
nées ; la France ne vient qu'au deuxième
rang avec 32,14 *
Aux exportation. les voles sont renversés:
la France virn.1 en tc » vec 51,^8 V. et J' An.
gleterre la nr Il loin avec ,\ 8i .:;. Le
to\'m_I';.rçe avec if - nirs D;\}; étrangers "t
prÀque insignifiaM.
-- J r,s nroduu4; sui«r 011 iiuioi cntacion à
1 exportation <:,1' Jt : les bœuiles moutons,
les tabacs en feuilles, V. .(;sa(.. les aman-
des de palme, le beune- de karité et la. gom-
me. Il y a diminution, au contraire, aur :
les peaux, les laines, la cire, les colles, les
arachides, le coton, l'or, le ris, les bananes.
Malgré ce fléchissement sur certains pro-
duits il. faut souligner l'effort agricole (
la Guinée, notamment en ce qui concerne les
fruits frais (bananes et ananas) ; le riz,
dont une forte quantité est exportée daps
les autres colonies du groupe et à l'étranger ;
et les tabacs en feuilles, dont la produc-
tion, en progrès, se substitue peu à peu aux
tabacs américains.
: et*,
le conflits dans la marine marchande
---0-0-
M. Charles Daniélou, sons-soriviairo
d'Etat h la marine marchande, vn suum>4-
tre h la signature du président de In Ré-
publique un décret instituant un conseil
permanent, d'arbitrage pour la solution des
différends d'ordre collectif survenus entre
les compagnies de transports maritimes et
leurs équipages.
Kompong .Chhan-g
Notre distingué collaborateur Pierre Tait-
tinger évoquait, dans un récent éditorial, l'as-
sassinat de l'administrateur de Kompong-
Chhang.
Cette province, de surveillance assez diffi-
cile, constituait autrefois une frontière assez
mal définie entre le Cambodge et le Siam qur
détenait alors les districts d'Angkor et de
Battambang. C'est là que se réfugiaient tous
les malfaiteurs ou repris de justice des pays
voisins. Ils se mêlaient facilement aux nom-
breux travailleurs oïl coalise nul' la rh ..Hi-
- - ---- ---- -- ---:-_,,-- ," 1""--&&'" "0'.-
rait à l'époque des hautes eaux, dans le Grand
Lac, et ils profitaient du courant de négoce
ou de transaction que celle-ci occasionnait
pour se livrer à de nombreux attentats sur les
biens et sur les personnes.
Le Toule Sap, dont la neutralité avait été
proclamée, était donc leur champ d'action 1
cette époque, mais, de plus, au moment des:.
basses eaux, il était leur repaire inaccessible..
puisque les embarcations de police ne pou-
vaient les poursuivre sur les bancs de vase, etr
que, d'autre part, les autorités de la frontière
ne pouvaient jamais se mettre d' accord poûr
procéder à leur arrestation.
Aujourd'hui, heureusement, il en est tout
autrement : la souveraineté de la France
s étend non seulement sur le Grand Lac, mais-
aussi sur tous les pays voisins, et l'action de
sa justice peut librement s'exercer. Aussi 1
sommes-nous persuadés qu'elle saura promp-
tement capturer et punir les assassins de notre
infortuné compatriote. Le nom de M. Bordez,
viendra s' ajouter au tableau d'honneur de
ceux, déjà trop nombreux, qui sont morts ati
service de l'Indochine, et qui ont payé de leur-
vie et de leur sang le développement et la
prospérité de notre possession indochinoise. Il
n'est pas inutile d'évoquer leur souvenir, lors-
que aujourd'hui on est vraiment trop tenté de
proclamer la vie facile de nos compatriotes en
Indochine, les soldes avantageuses ou les sup-
pléments excessifs de ses fonctionnaires, com-
me les profits ou les bénéfices exorbitants de
sei commerçante .">•_» de ses colons.
Combien c ? 'l'i,,-.f ..ce;; .k' ,'.ri--t;"Hté ou
de gaspiliagr uissirntlj t-^iies Je 'Ttirn.r :, d";
Y/uff(dt.('" "t at;,131 de dévouement *! vrai1
à de':\i;,,, c,nc ceu: '1' tr«r* ,':(',.:.1' vr .-ri
tiquent, s 'jï»3pii''ni -:V ," t'J.,.. -. ";,-.-
ilon-
.^ans «nuîtrr liC.i oivfcb ̃ v-
ofifciers qui sont r. i.r-f.j-.. donner
à la France une de ses plus befies
et la mort obséure de tant de fonctionnaires et
de colons, ne doit-on pas rappeler la dispari-
tion tragique de quelques autres résidents frap-
pés, dans ces dernières années, en plein exer-
cice de leurs fonctions ! O'Dhendal, assassiné
par les Mois sur la côte d'Annam, alors qu'il'
se présentait pour traiter pacifiquement avec
eux ; Alexandre Truffot traîtreusement frappé
dans la province de Kratié, en 1915 ; Lam-
bert, odieusement mutilé à Attapen, au Laos,
par des sauvages fanatiques. Bordez vient
ajouter son nom à cette lugubre liste. La
France ne saurait trop honorer leur mémoire.
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
ient. de faire, ronnaitre au ministre des
Colonies ciu'à. la date dn 30 juillet 1925 le
taux officiel de la piastre était de Il fr. 8:1.
Courrier de l'Algérie
«♦»
LA VIE ECONOMIQUE
Statistique agricole
L'établissement de la « Statistique agri-
cole » vient d'être l'objet d'une réforme im-
portante en Algérie. Une Commission com-
munale, composée de tedliniciens et d'agri-
culteurs notables, dont un indigène,, dresse
cette statistique dans chaque commune.
Trois séries d'évaluations sont ainsi consi-
gnées : à la fin de l'hiver, de l'été et de
l'automne. Des récompenses spéciales se-
ront attribuées aux personnes ayant colla-
boré ¡\ ces enquêtes.
Chemins de fer algériens
Les lois du 13 juilllet 1925 relatives à 13
déclaration d'utilité publique d'un chemin
die fer à voie de 1 m. 055 de Djeilfa à La-
gihonat et d'un chemin de fer d'intérêt géné-
ral à voie normale, entre Oued-Athménia et
Saint-Donat (près de Qhâteaudun du Rim-
mel) viennent d'ôtre promulguées à l' « Of-
fieieil » du Ifi juillet. La ligne Djelfa-Ljv
gihonat. qui prolonge la ligne Rlida-I>jclfa
de l'ex-Ouest-Algérien sera rattachée audit
réseau, affermé à la Compagnie P.-L.-M
L'autre ligne seVa exploitée par le réseau
des Chemins de fer de l'Etat (Département
de Constantin(\
Syndicat de défense des orangeries de
Boularik
La réapparition dans cürta.inf; verger"
d'orangers du redoutable parasite P (Q Ice-
l'yn purrthasi 11 inquiète le Syndicat qui in-
forme, en outre les colons de prendre les
précautions premières contre ce fléau, lni
signaler les foyers afin d'y faire poser des
colonies de coccinelles novius pour arrêter
immédiatement la prodigieuse multiplica-
tion de ce fléau qu'est l'Icerjo.
Production d'huile d'olive
Durant l'année 1924, le département d'Al-
ger n'a (produit que :}O.OOO hectolitres d'hui-
le eonitre plus de 90.000 hect-aiiurees l'année
précédente. Il faut noter que 1923 fut une
année .de gros rendement-. Les olives se
sont vendues 80 francs le quintal, au débute
de la irécoilte, puis 110 francs en certains^
points, et, enfin 70 fr. La campagne a débu-
té à 580 francs l'hectolitre pour les huiles:
premières ; puis ps cours toujours ètL
hausse. se sont fixés entre 520 et 620 francs
l'h,'cwHtJre. La douma n (Te est surtout venue'
de la Métropole. : les' exportateurs algériens,
ont très peu travaillé avec l'étranger.
.Cours des pailles et fourrages
l PS pailles sont assez demandées, vers
12 fr. 50 et 13 francs rendues wagon.
Les fourrages laitiers tr-"> r-'ent preneurs
à 25-27 francs wagon.
T.{\ céréales sont en haussa ingère, rendu
wagon ; îles ventes se font., suivant les qua-
lité. à :
;-"Î fr. 5» pour les ;ivoii. ; •
SO-87 fr. 50 pour les orges ;
121-123 francs pour les bJ(',;; tendres ;
135-137 francs pour les bVS durs.
Les battages s.' terminent tans la plainc
les rendements ont été supérieurs aux es-
pérance : le 20 à Vhectarc pour le blé a été.
souvent dépassé ,'t le 2)..2:- pour l'orge et
l'avoine.
Vins Algériens
Tendant .le mois ûe juin d* ; a.-r, les quan-
tités .le vins sorties de che; lt:s récoltants
dWlgprie se sont é.levédft à t6.5 hcctoli-
ti'i s '380.121 hectolitres .pom département,
'L\Jlgr ; 270.2G5 hectolitres pour le dépar-
teniru d'Oran : IM.-iGO he<. toditres pour le
département de Constantine\ contre 474.857
hectolitres en juin i92i. Le stock commer.
cial existant au lIr juillet 192G était de
0i0.070 hectolitres (/»0G.G5& dans le départe-
nient rrOran 198 1 hectolitres dans le dé-
partement d."Alger ; o5.539 hectolitres dans
le département de Constantine). contrat
1.02o.fiK hectolitres au ltr j Il '1[1' t 1924.
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