Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1925 30 juillet 1925
Description : 1925/07/30 (A26,N113). 1925/07/30 (A26,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396960n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 113
MERO : 20 CENTIMES ._---
r£ NUMBR- -
JEUDI SOIR, 30 JUIUBr. 1925
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTKUt MMJÊf PAS "LES AMNAIJSOOLOMIÂLKS" SONT LA PMPMÉTft
EXCLUSIVE DU JOUWUi
A.,,"'-'- lM' S.-J", éePuUkMt
DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
RMteta «t MabMnUw 1 94, Ru. du Mont-Th«bor, PARIS-1* MM*** : MOfRI MM
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«wV'SSEL | GoUmim. Ni 4B 9 15 i
am f. - 111. MM
Ob i Ainoi»!»>m»M AailiipriiBi|ing Bbwiry
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Le Toubib dans ( Histoire du Maroc
̃ l'
Mes études sur les médecins coloniaux m'ont
valu un certain nombre de lettres tout à fait
intéressantes, dont je tirerai partie ici-même
dans l'avenir. L'une d'elles me vient du doc-
teur Colombani sous-directeur du Service de
la Santé et de l'Hygiène publiques au Maroc.
Elle accompagne un petit ballot de brochures
parmi lesquelles deux numéros de la Revue :
(t Le Maroc Médical »i. (quelle publication
luxueuse, et combien de revues pourraient
prendre modèle sur celle-là 1) une plaquette
sur l'Effort Prophylactique au Maroc, une
.autre sur l'organisation du Service de la Santé
et de l'Hygiène publique au Maroc, une autre
sur la Pénétration Pacifique par le médecin au
Maroc.
Pénétration pacifique ? par le médecin ?
Oui certes, n'en déplaise à ceux qui mettent
leurs espérances d'une civilisation meilleure
dans la victoire d'Abd el Krim, sur ceux de
nos enfants qu'un destin malheureux a jetés
dans une nouvelle guerre. J ai été ravi d'ap-
prendre qu'il y a plus de trois siècles, à la
cour des chérifs saadiens, ce sont des méde-
cins français qui apprenaient là-bas à aimer la
France. Ils s'appelaient Amould de Lisle,
Guillaume Bérard et Etienne Hubert. (Qu'en
pensez-vous, mon cher Victor et mon cher Lu-
tien?) Après eux, l'influence passe aux méde-
cins espagnols, puis aux médecins anglais ;que la suppression de la piraterie permet d'en-
yoyer au Maroc quelques Tares missions, ce sont
les missions scientifiques, dirigées par des méde-
cins ou des hommes qui se prétendent tels, aux-
quels le meilleur accueil est réservé. Mais il
faut aller jusqu'à Moulay Hassan (1878-1894)
pour retrouver à la Cour un médecin-maior
français dont le rôle diplomatique est des plus
heureux et des plus importants.
A partir de 1905, et surtout quand l'acte
d'Algéairas nous permet la création de tabors
franco-marocains dans les villes du littoral, la
pénétration par le médecin fait un pas décisif.
« Nous trouvons là les premiers pionniers de
notre influence, les médecins missionnaires des
Affaires Etranges. » Mais, dès le milieu du
siècle dernier, le Gouvernement français avait
fondé un hôpital à Tanger, avec J'indemnité
versée par le maghzen à la suite, cTunattedftkt
commis contre nos nationaux, Qn te voit î Hen.
avant l'époque où nos troupes entreprenaient la
campagne de 1908, la pénétration pacifique
était commencée par nos médecins.
C'est à eux qu est confiée la plus belle part
dans la conquête morale de l'indigène, la seule
qui compte, qui soit durable, qui assure une
pacification confiante et une collaboration
fidèle. Qu'est-ce que la pacification, deman-
dait le général Lyautey dans un passage cité
avec raison ? La fin d'un malentendu : pour
cela, il faut un premier pas, un premier
échange d'idées: le toubib est, par ses fonc-
tions mêmes, l'homme qui aplanit les diffi-
cultés du début, les plus à craindre. Le toubib
t .., ,
a sa mission civilisatrice : il en avait donné des
preuves dans les bureaux arabes de l'Algérie.
il continua au Maroc. Les combats meurtriers
duraient encore que les aides majors donnaient
des consultations dans les ksours, pratiquaient
des vaccinâtes vénériennes, soignaient les
vieillards, les femmes, les enfants, puis les
hommes dont la rude hostilité s'adoucit devant
la souffrance. « La méthode était la même
partout ; dès l'apparition de nos troupes, le
médecin agissait, rayonnait. »
Rayonnement admirable : chaque infirmerie
indigène est comme un sanctuaire élevé à la
paix ; les médecins meurent à la tâche, d'au-
tres prennent leur place et se dévouent suivant
leur exemple. Même méthode pendant la cam-
pagne de Casablanca et de la Chaoida. Les
blessés marocains, les malades abandonnés, ce
sont les médecins français qui les soignent et
--- ies guérissent : formations sanitaires militaires,
consultations indigènes, dispensaires, infirme.
ries, hôpitaux, autant de « centres d'attractitm
médicale et politique ».
Dès le début du protectorat, C'est l'orga-
nisation de l'assistance indigène mobile au
Maroc occidental. « En sortant de la tente du
chef victorieux qui venait de recevoir leur sou-
mission, écrit le Docteur Chalinières, les re-
belles de la veille étaient accueillis dans la
tente toute voisine du médecin. Les malades
trouvaient là des remèdes, les blessés des pan-
sements. » Puis la caravane civilisatrice s'en
o allait plus loin ; les mulets porteurs de cantines
et de paniers à médicaments et à pansements,
reprenaient leur route ; le toubib français allait
chercher d autres malades et d autres blessés.
Aucun appareil guerrier ; on s'arrête au milieu
des tribus ; peu à peu les gens s'approchent,
viennent, demandent une consultation : les
uns amènent les autres, la confiance se multi-
plie tous les jours. Clientèle incommode,
qu'on ne peut soigner qu'après avoir appris
J'arahe et puisé dans son for intérieur une dose
extraordinaire de ptttience. Il fa\lt surtout la
foi. Ils ont la foi, tous ces jeunes savants dont
certains dirigent aujourd'hui -- les grandes -- forma-
tions indigènes et qui ont commencé par être
des chemineaux de la médecine, courageux,
opiniâtres, admirables de dévouement. Si mieux
que les missionnaires les toubibs ont gagné les
coeurs et persuadé les esprits, si certains d'en-
tre eux sont vénérés comme des saints et voient
parfois les Arabes baiser les pans de leur man-
teau, c'est qu'ils l'ont mérité par toute une vie
consacrée à faire le bien, c est-à-drre à faire
aimer la France.
Je passe rapidement sur les formations fixes,
sur les hôpitaux, sur l'assistance médicale in-
digène, sur les héroïsmes déployés contre les
lJéaux, et j'arrive à la grande guerre, à cette
J'nnée 1914 où l'on a pu craindre que de nou-
velles émeutes, vinssent compromettre les ré-
sultats - de notre politique au Maroc. Les mé-
decins du cadre de l'assistance sont mobilisés
sur place : rien n * est perdu, au contraire :
dès septembre 1914, le chiffre des consulta-
tions redevient normal, et ne cesse de s'accroî-
tre ; la fermeture des dispensaires « aurait re.
présenté pour nous comme une bataille per..
due »: la bataille est gagnée, et il en sera de
même dans les années qui suivent, malgré les
périls qui nous menacent et parfois très dure-
ment. Le martyrologe s'accroît, des médecins
tombent à leur champ d'honneur, mais rœuvre
de pénétration pacifique se poursuit.
Depuis lors, elle a avancé à grands pas.
Elle n' est certes pas terminée. Il y a quelques
mois, les médecins annonçaient que les popu-
lations berbères étaient loin d'être conquises
moralement, et qu' « il y aurait longtemps en-
core de beaux jours pour les tournées médica-
les autour des postes et pour les randonnées des
groupes sanitaires hippomobiles. » Ces jours
sont revenus. Ils ont trouvé les médecins prêts
à re doubler de vigilance et de dévouement.
« \e sont eux, declarent les docteurs Colom-
bani et Mauran, qui ont fondé l'assistance
médicale du bled ; eux qui ont créé le courant
indigène vers nos infirmeries de postes et capté
de bonne heure par leur entrain, leur bonne
humeur, leur activité, leur expérience scientifi.
que, leur bonne volonté et leur désintéresse-
ment inlassable, la confiance de l'indigène ;
eux qui ont dressé la topographie médicale des
régions, et, en dehors de la topographie mé-
dicale, quelle moisson de documents variés,
intéressants et importants renferme l' ensemble
de leurs rapports mensuels. »
Cette école d'énergie a fait des élèves dej
tout premier ordre. Ils sont aujourd'hui encore
à la peine. N'est-il pas juste que nous les met-
tions à l' honneur ? Leur action civilisatrice
nous permet de répondre à ceux qui nous accu-
sent de vouloir imposer par la force brutale à
des populations jalouses de leur indépendance
le respect d'intérêts matériels, grossiers et mé-
prisables, s'il fallait que leur défense tOt assu-
- f ense fùt as%,u-
rée, à ce prix. Là comme ailleurs, 4.-.t plus
qu'ameurs, la médecine est un apostolat. Ce
sont des apôtres dont le docteur Cojovnban» et
sca {-ollaDOrateLira ouf énu la superbe épopée ;
car, à travers ces chiflTe, ces statistiqtiu. ces
énumérrrtiofts de maux, ces listes d'établisse-
ments hospitaliers, court un sentim ni d'admi-
ration émue pour ces ouvriers de la première
heure, « ces ouvriers que la foi ardente
anime », et qui montrent, au péril de leur vie,
dans les circonstances les plus émouvantes, « le
vrai visage de la France », bonne, compatis-
sante, généreuse.
Mario Rou.tan
Sénateur de t'llétaultt vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
̃ ̃
Décrets et Arrêtés
--c>o--
Décret du 26 juillet 1926 modifiant les
articles 15 et 2& du décret du 22 mars
1924, réorganisant la Justice Indigène en
Afrique Occidentale Française.
Article 15. Les prévenus doivent compa.
raître en personne et présentent eux-mêmes
leur défense. En c.as de non comparution, il
est statué oar défaut, sauf dans le cas où le
président estime nécessaire ou utile une nou-
velle convocation. Les jugements rendus par
défaut sont anéantis de plein droit lorsque le
condamné est arrêté ou se représente avant
que la peine soit éteinte par presmiption, et
il est procédé à de nouveaux débats dans la
forme ordinaire.
Article 25. Le prévenu comparait en per-
sonne.
Décret du 25 juillet 1925, élevant de 6 à 10
millions le montant de l'émission au Ca-
meroun de jetons metalliques de 2 tr.,
1 Ir, et 0 Ir. 50.
Décrfre, t du 25 juillet 1925 portant de 8 à i2
millions de francs le montant de l'émis-
sion au Togo des jetons métalliques de
2 fr., i fr- et 0 fr. 50.
J. 0. du 29 juillet 1925.
LÉGION D'HONNEUR
0
M. Mollard, administrateur en chaf des
Colonies, vient d'être promu officier de la
Légion d'hünncnr au titre du sous-secréta-
riat d'Etat des Régions libérées dont il est
chef du service iparlementaire.
Ce fonctionnaire, après un long séjour
colonial à Madagascar a été depuis la
guerre le collaborateur actif et zélé de MM.
Hio et Meyer au sous-secrétariat d'Etat ù.
la Marine marchande.
..-
Lt grand vizir chezurnaiiein au conseil
M. Briand, ministre des Affaires étrangè-
res, a reçu :hier Son Excellence El Hadj
Mohammed el Mokri, grand vizir du sultan
du Maroc, et Si Kaddour Ben Ghabrit, mi-
nistre plénipotentiaire, chef du service du
protocole du sultan. M. A. Briand a retenu
ces deux personnages à déjeuner.
quoo
On des Irères ilii roi de Siam bi France
A Ibord du paquebot américain Président-
Adam, arrivé hier à Marseille, se trouvaient
la princesse et le prince Mahidol de Son-
gkhl-a, quatrième frère du roi de Siam.
Le prince et la princesse ont été salués
à leur arrivée au nom du Gouvernement,
'nir le chef de cabinet du préfet et par le
chargé d'affaires du Siam à Paris, M. Luang
Biraj BisdaTa.
-. - 1 Je
LIS mm m la terra
o p
Mon distingué collègue,
M. Ernest Haudos, dépu-
té de la Marne, président
de la Commission des
Douanes, a récemment pu-
blié dans les Annales Co-
loniales une série fort in-
téressante d'articles intitu-
lés « Les Indigènes et la
Terre P.
Le programme par lequel le Gouvernement
du protectorat tunisien poursuit la suppres
sion définitive ou du moins la diminution pro-
gressive de Vanachronisme social, que consti-
tue le nomadisme dans les pays arabes, est,
en effet, de la plus haute importance pour
une partie de la population de nos posses-
sions du Nord de VAfrique.
En réalité, les réformes poursuivies modi-
fient, améliorent sensiblement non seulement
la situation des tribus, des familles qui en
bénéficient directement, niais encore l'assiette
économique du pays tout entier.
En appelant à la propftité du sol des mil-
liers d'indigènes qui paraissaient condamnés
par la tradition ancestrale par leurs ltahitu-
des invétérées dans un fatalisme immuable,
à ne jamais y avoir accès et à promener éter-
nellement de maigres troupeaux à travers Une
brousse inféconde, on peut envisager mainte-
nant aussi la mise en valeur de vastes terri-
toires, sur lesquels ne poussaient depuis des
siècles que les herbes printanières. calcinées
au bout de quelques mois par la brûlure de
l'été.
Ainsi va à peu près disparaître une forme
périmée de Vexistence Immaine incompatible
avec le progrès économique, intellectuel et so-
cial, et à laquelle va se substituer une organi-
sation conforme à la civilisation contemporai-
ne. C'est donc là un magnifique progrès conçu
et en pleine voie de réalisation.
Ces réformes ne sy accomplissent pas sans
avoir à vaincre des préjugés, des résistan-
ces routinières, des égoïsmes rétrogradeJ.
Celle-ci n'a Pas échappé a cette règle, 11.;$
elle a triomf'hï des hostilités humaines cî d ;'J
obstacle* r?atérû!s.
Il est ¡,..,Ste de rendre un i-wagnage per-
sonnel à celui çui fit, pour aiti5,, drer de cttU
et de son apphcuîiùit, son aic.'rr pers
nc.'Ue, M. Ltttiat S ami, ¡O"Jie'lI:' génial de
France tn Tunisie.
C'est lui qui a inspiré ct tracé en 1921 lt
programme suivant lequel, depuis 4 att,
117.000 hectares de terres, naguère incultes,
ont été attribués à des chefs de familles in-
digènes auparavant nomades. C'est lui qui a
mis sur pied Vorganisation ingénieuse du cré-
dit agricole indigène, grâce à laquelle ces
nouveaux propriétaires disposent des moyens
financiers nécessaires pour mettre en culture
leurs terrains et y installer leurs familles.
Son nom restera attaché à une œuvre qui
met en relief Vaction bienfaisante de la
France à l'élard de ses protégés, et constitue
une des plus belles réalisations de notre ac-
tion coloniale trof souvent ignorée quand elle
n'est pas calomniée,
Maurice Bouilloux-IAFont
Vice-Président de la Chambre,
Député du Finistère.
motob –-
Les plantations d'esscnces forestières
et cr arbres fruitiers aa Sénégal
Go
Comme suite aux instructions de M. le
Gouverneur général Carde, en date du 22
janvier 1925, concernant les mesures à pren-
dre contre la déforestation, une circulaire ré-
cente du Lieutenant-gouverneur du bênégai
fixe, les détails d'exécution d'un programme
de propagation dans l'ensemble de la colonie
et particulièrement à proximité des centres,
d'essences forestières utiles et d'arbres frui-
tiers. Il ne s'agit pas d'entreprendre des plan-
tations d'essais à longue échéance, rllais de
propager rapidement et sur une large échelle
quelques essences bien adaptées aux condi-
tions de climat et de sol de chaque région
où cilles doivent croître autant que possible
spontanément.
A cet effet, la circulaire en question indi-
que limitativement les essences pour lesquel-
les des pépinières doivent être installées im-
médiatement dans chaque cercle en laissant à
chaque commandant de cercle le soin de choi-
sir celles qui sont particulièrement suscepti-
bles d'avoir le meilleur rendement dans sa
circonscription. Elle cite :
1° Pour les essences forestières : le cad,
le rônier, le cailcédrat, la fromager, le kapo-
kier, le gonakié, le gommier, l'acacia à ta-
nin, le filao, le prosopis 3
20 Pour les arbres fruitiers : le manguier,
la pomme-cannelle, le papayer, le sapotiller,
le bananier, le citronnier, l'oranger, le man-
darinier, le cocotier. -
Les centres de multiplication doivent être
installés cette année même, dans chaque cer-
cle et être en plein rapport et se suffire à par-
tir de 1926. Les distributions de plants seront
faites aux collectivités indigènes qui* consti-
tueront ainsi des vergers de village ; des pri-
mes en argent seront accordées à titre d'en-
couragement, aux chefs qui auront obtenu
les meilleurs rendements.
On espère ainsi obtenir, dans le minimum
de^temps, des résultats importants au sujet
du reboisement et de l'approvisionnement en
fruits de la colonie.
Munira VAREnnE
MmnmriMniiu ruicaiM
-QoO--'
Le Journal officiel publie aujourd'hui la no-
mination de M. Alexandre Varenne, député
du Puy-de-Dôme, vice-président de la Cham-
bre, aux fonctions de Gouvemeur Général de
l'Indochine. Etant député comme M. Maurice
Viollette, c'est par une délégation temporaire
que M. Varenne exercera ses fonctions, mesure
renouvelée, d'ailleurs, automatiquement tous
les six mois.
M. Martial Merlin, Gouverneur Général de
l'Indochine, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite. Nous tenons à saluer, au moment
où ce haut fonctionnaire quitte l'Administra-
tion, une longue et brillante carrière si heureu-
sement remplie. M. Martial Merlin restera,
pour les fonctionnaires coloniaux, le modèle
des administrateurs : habile, intelligent, travail-
leur. Nul doute que sa grande figure plane
encore longtemps dans le monde colonial où,
exemple sans précédent et probablement sans
lendemain, il a occupé successivement les qua-
tre grands Gouvernements Généraux de notre
Empire colonial : Afrique Equatoriale françai-
se, Madagascar, Afrique Occidentale fran-
çaise, Indochine.
Alexandre Varenne, député du Puy-de-Dô-
me, lui succède. Il appartient depuis de longues
années au journalisme et au Parlement. Né le
3 octobre 1870 à Clermont-F errand, après avoir
collaboré à de nombreuses publications, no-
tarpment à la Lanteme, où, pendant de longues
années, il fit fonction de rédacteur en chef, il
fut élu député de Riom en 1906. Battu en
1910 il rentra au Parlement en 1914 pour ne
plus le quitter depuis. Il se fit rapidement re-
marquer à la fois par sa bonhomie et sa verve,
la finesse de ses réparties et la justesse de ses
observations.
Il a appartenu aux Commissions les plus
importantes et a rédigé plusieurs rapports, no-
tamment pour la Commission du suffrage uni-
versel, qui ont été particulièrement remarqués.
Son expérience, r autorité qu il avait acquise
dans le Parti socialiste (S.F.I.O.) lui valurent
l'offre d'un portefeuille dans le Ministère Cle-
menceau en J917.\11 dli!\il l'invitation au
pouvoir comme ses collègues àÀ Part: socia-
liatlf ,
la tacW o,u'eHîuuo aujourd'hui Alexandsw
Vateann est particulièrement lourde. Notre
Indochine est UI tounvwt de son histoire
cwûfr.e tout f vjA&mc^ O'jent lui-même.
Des mesures qu'il prendra sur place, des
solutions qu'il adoptera tant au point de vue
politique qu'économique, au point de vue indi-
gène qu'au point de vue défense de l' Indo-
chine contre des attaques possibles de voisins
plus ou moijis proches, peut naître une nouvelle
ère de prospérité dans la sécurité.
C'est ce que demandent à la fois et les
Français, et les Annamites, et les Tonkinois,
et les Cambodgiens.
Nul doute qu' Alexandre Varenne ne réoon-
de aux espoirs et à la confiance que le Gouver-
nement et le pays ont mis en lui.
M. Varenne quittera Paris demain pour faire
une saison thermale et compte s'embarquer pour
l'Indochine vers le 15 octobre.
Marcel Ruedel
Au Conseil dtEtat
Incendie du port d'Oran
Cette haute jurisprudence vient de rejeter
la requête qu'un négociant en alcool, M.
Du'brœucq, avait introduite, aux fins d'an-
nukitiojir d'une décision du Gouverneur Gé-
néral d'Algérie, refusant de lui accorder
une indemiiiilté, à raison du préjudice qu&
lui aurait causé l'incendie oui éclata sur
les quais du port d'Oran le - 8 mars 1920.
Cette décision a été prise pour les motifs
suivants :
Le r Conseil :
Considérant que M. Dubrœucq soutient
que les dommages subis par lui, à la suite
de l'incendie qui a éclaté dans le port
d'Oran le 8 mars 1920, engagent la restpon.
saibilitô de l'Ailgéric et ouvrent en sa faveur
un droit à indemnité.
Considérant que ces dommages, lesquels
consistent dans la perte de fûAs d'alcool a.p-
par.tenant au requérant et disposés par lui
sur les teire-pieins du port, ne sauraient
engager la responsabilité de radmimstra-
tion qu'au cas où l'on pourrait rdlover une
faute grave à la charge du service publie.
Considérant qu'il résulte de l'instruction
que la cause de ritncantdic n'a pu être pré-
cisée et qu'aucune faute n'a été relevée à
'Ja charge dee agents d.u Gouvernement Gé.
néral de l'Algérie ; que dès lors, le requé-
rant n'est pas fondé à réclamer une indem-
nité en réparation des dommages dont l'Al-
gérie n'esit pas responsable.
D'où rejet de la requête.
t :
A l'Institut international
de coopération Intellectuelle
M. Achille Luchaire, de riwstitut, pro-
fesseur à la Sorbonne qui, en '"11)19, fut
chargé de réorganiser l'enseignement aux
colonies, vient d'être nommé directeur de
l'Instilnt International de Coopération In-
tellectuelle.
M. Monnier a été désigné chef des ser-
vices administratifs par la Commission de
Coopération Industrielle de la Société des
Nations.
La guerre au Maroc
0 - é
Le haut commandement
Le général Daugan qui est le camarade
de promotion du général Naulin a été choisi
comme adjoint par ce dernier. Le général
Naulin, nommé commandant en chef des
forces mobiles a rendu hommage aux qua-
lités militaires de son nouveau collabor
teur qui, depuis le 25 mai a su arrêter la
progression ennemie au nord de l'Ouergha.
Le maréchal Pétain et le général Primo
de Rivera se sont rendus de Ceuta à Té-
touan où a été donné un déjeuner en l'hon-
neur du maréchal de France.
A l'issue de ce déjeuner, le maréchal
Pétain et le Président du Directoire se sont
longuement entretenus.
Le général de Navarro qui assistait au
déjeuner a remis au maréchal Pétain le
grand cordon bllanc, une des plus hautes
distinctions militaires espagnoles et le ma-
réchal Pétain a annoncé que le général
Primo de Rivora recevrait la grand croix
de la Légion d'honneur.
D'après le général Primo de Rivera, la
situation s'est améliorée considérablement.
Le maréchal Pétain estime cependant
qu'elle doit être renforcée. Après un certain
laps de temps, diverses mesures seront
Adoptées de ijpàrt et d'autre en vue de réa-
liser une action intensive. ,.
u est alors que le marecnai feiam lui-
même, ou une autre personnalité française,
d'accord avec le Directoire espagnol, étu-
dieront une formule pour la mise en
vigueur des principes formulés dans le qua-
trième accord de Madrid. Le général Pnmo
de Rivora a annoncé enfin que quelques
opérations seront effectuées pendant les
travaux préliminaires qui doivent être en-
trepris des deux côtés pour la réalisation
définitiva du plan.
Les propositions de paix
M. Aristide Briand, ministre des Affai-
res étrangères, a fait connaître au Conseil
des ministres, qu'aucune des propositions
auxquelles il a été failf allusion ces jours
derniers n'avaient été reçues pas plus au
Maroc qu'à Paris.
Le maréchal Pétaim s'est embarqué hier
matin à -Tanger à destination de Marseille.
L'organisation de la zone des armées
¡.f' Commandement pousse activement la
t'f\ l'iU t.Hion des renforts qui arrivent à Ca-
Sl.ll,lc..nca par la voie maritime et à Taza,
VI ïihtH d'Oudjda et d'Algérie. Une grande
partie des contingents a été dirigée vers
O\F'Ú'an. En même temps, le général Nau-
lin achève d'organiser la zone des armées.
C..Jk-ci sera vraisemblablement divisée en
tioia secteurs. Celui de l'Est est déjà confié
au général Boiohut, commandant le 1ge
corps d'armée en Algérie, et dont le quar-
tier général est à Taza. Au centre, à Fez,
le général Daugan reste l'adjoint du géné-
ral Naulin. A l'Ouest., c'est-à-dire dans le
secteur d'Ouezzan, le commandement serait
conlié Ù un général de division arrivant de
France avec des renforts. Dans la zone des
armées, le général Naulin aura un com-
mandement en chef intégral, avec un régi-
me calqué sur l'organisation militaire de la
France de 1914 à 1918.
Les Communistes
A Houen,ùes militants qui avaient collé dee
alliches incitant le8 militaires ù fraterni-
ser avec loi Rilïains ont été condamnés :
l'un, à deux ans du prison et l.UOO francs
d'amende, les dieux autres ù un an de
prison et 500 francs d'amende.
A Montpellier, le camelot Emile Juthy,
qui avait conseillé à des marins de ne pas
aller au Maroc et de déserter, a' été con-
damne à deux ans de prison et 100 francs
d'amende.
Au Conseil des ministres du 28 juillet,
M. Th. Stoeg, ijurde tk's Sceaux, a fait con-
naître aussi qu'il avait été saisi par les
ministres de la Guerre et de la Marine de
plaintes relatives à certaines fausses nou-
veilles publiées dans divers journaux et à
certains articics diftamaloires destinés à
jeter le trouble et la démoralisation diaus
les années de terre et de mer. 11 lut décidé
alors par le conseil que, conformément à
la loi do 1881, ces faits seraient détféirés à
la cour d'assises.
Pour nos soldats
Le Syndicat de la Presse Parisienne fait
connaître que les personnes qui désirent
verser leur obule ù. la souscription ouverte
pour nos soldais du Maroc doivent en
adresser directement le montant au Comité
[ central de la Croix-Uougc française, 21, rue
Ffraxçois-I' il Paris.
Les opérations militaires
Après une période relativement calme, au
cours de laquelle l'ennemi parait avoir mo-
dilié ses groupements et procédé à une nou-
velle répartition de ses forccs, on assiste
à une reprise de l'activité de la part des
Rilïains, qui réapparaissent dans divers
secteurs.
Cette activité se manifeste toujours par
des coups de main en profondeur sur des
villages non dissidents, qui sont incendiés.
On signale en même temps qi: j J'ennemi,
outre sa menace sur Ouczzan, continue à
se renforcer sur certains points, notamment
dans le Djcbei-Amergou, région de Fez-cl-
Bali, menaçant, semblc-t-il, par delà les tri-
bus des Fiehlala, les plaines du Schou.
D'après certains renseignements, les Rif-
fains ont l'intention de faire prochainement
un gros effort avant l'arrivée de tous nos
renforts qui paraissent les inquiéter.
La menace persiste sur Ouezzan où l'en-
nemi s'est approché hier des pentes du
Djehel-Sarsar. Les contingents ennemis si-
gnalés à l'est de Fez-el-Bali et au nord de
rOuergha continuent à se fortifier.
Dans toute cette région, on ne signale
aucune action militaire. Le poste de Dou-
AIssa, quoique n'ayant pas été attaqué
dans la journée, continue à être serré de
près. Les assiégés sont ravitaillés en eau
par les avions.
Au centre, dans la région du fort Djich..
l'ennemi a poussé une pointe de quelques
kilomètres au sud-est de Tissa, a bousculé
notre poste de garde composé de partisans,
brûlé la maison et enlevé les troupeaux.
L'ennemi s'est enfui vers le jiord avant
l'intervention de nos troupes.
A l'est, il n'y a pas eu non plus d'action
militaire. Les Tsouls et les Branes, qui
manifestaient l'intention d'entrer en pour-
parlers avec nous, sont à nouveau soumis
à une intense propagande de la part des
Riffains.
De nombreux renforts débarquent à Ca-
sablanca.
On signalait hier une certaine reprise
diacti^ vite de l'ennemi qui continue, dan»:
certains secteurs à l'ouest de notre fronts"
à se fortifier et à établir des ouvrages dé- -
fensifs soigneusement camouflés, comm.
dans la région de Fez-el-Bali-Mjara, tandis
qu'en d'autres points du front, particulière-
ment à l'est, il augmente sa pression sur
les tribus, intensifie sa propagande et in-
cendie des villages.
Il semblerait qu'actuellement il se propo-
se deux objectifs : Ouezzan à gauche et la
route de Fez-Taza à droite.
Le commandement a pris toutes mesures
pour faire échec à toute tentative des Rif-
fains.
Quelques rassemblements importants de
dissidents, encadrés de Riffains, sont si-
gnalés à Djebel-Sarsar (région du Msoun)
et chez les Branes, au nord-est de Sidi-Bel-
kacem.
L'aviation
L'escadrille américaine en instance de
départ pour le Maroc est à l'entraînement
à Orly.
Ils doivent partir samedi prochain pour
Casablanca, pilotés par nos officiers.
Chez les Espagnols
Le priaiice des Asturies, fils aîné du roi
et de la reine d'Espagne, vient de deman-
der l'autorisation d'entrer dans l'aviation
espagnole.
Les récompenses pour le Maroc
Un de nos conirères de la presse pari-
sienne nous fait remarquer que sur le ta-
bleau d'avancement pour les officiers du
Maroc figurent quatre chefs de bataillon-
dont trois des Cabinets ministériels et un.
du Maroc, cinq capitaines dont doux des
cabinets ministériels et trois du Maroc.
De même pour la Légion d'honneur, sur
quatre croix d'officier, deux sont destinées
aux cabinets ministériels et deux au Ma-
- - - -- -- - - --.,
roc.
Et notre confrère d'ajouter :
« Ces officiers des cabinets sont tous
extrêmement jeunes ; constatons, une fois.
de plus. que la politique vaut lies titres,
mais reconnaissons à leur décharge que ces
bénéficiaires n'ont fait que suivre un exem-
ple venu de haut : le chef de cabinet du
ministre de la guerre ne s'est-il pas, dès
le lendemain de sa venue auprès de M.
Painlevé, fait attribuer les plumes blan-
ches, et n'a-t-il pas également reçu la.-
plaque de grand-officier de da Légion (l'holl-
neur ?
LA POPULATION DU RIFF
D'une étude de M. E.-L. Gucrnier sur le
Rif, il résutlte que le Rif comprend un ter-
ritoire montagneux d'environ 15.000 kilomè-
tres carrés s'étendant sur une bande paral-
lèle à la mer d'environ 270 kilomètres d.;
long, de l'embouchure de la Mo-ulouya à la
Pointe des Pécheurs.
La .population totale est difficile à éva-
luer. L'explorât cm r français Delibrel donne
les chiffres suivante : 540.000 habitants dont
75.000 en armes. Les auteurs eaivaisnjoila Af.
firment que la population atteint 700.000 ha-
bitants. dont 100.000 hommes en armes. Ce
dernier chiffre doit particulièrement rete-.
nir notre attention.
Cettte population est divisée en vingt-six
tribus.
Les tribus qui toujours ont été en lutte
ouverte contre l'Espagne sont les suivan-
tes : Déni Ourriagel. Roucoula, Beni Tou-
zin, Targuist et Tcmsamam.
M. Ruiz Alb^nix. qui a vécu plusieurs-
mois auprès de ces tribus, en donne le dé-
nombrement suivant :
Benl Curring."-I, 53.000 habitants, 22.000-
en armes; Roucoula. 20.000 habitants, 9.00(V-
en anniies ; Beni Touzin, 39.000 habitant
18.000 en armes: TarguiSit, 6.000 habitants,
2.500 on armes: Tcnsaman, 28.000 bibiionts,
13.500 en anmefi. Totaux : 146.000 habitante,
65.000 en armes.
Toutes ces tribus sont berbères avec croi-
sements arabes r-1 nüil's.
Jamais elles n'ont connu l'autorité du-'
Maelh7.cn et c'est il peine si un chef peut se'
faire Eespocb-r. T.a seule forme politique,-.
connue est In famille.
Les eleves oltlClers marocains au Bourget
Les meilleurs élèves de l'école indigène-.
de Meknès (Maroc) venus en France eni
voyage d'éludé, ont, visité le port aérien du-
Bourget el J,. 37e régiment d'aviation hier
1
matin, lis étaient conduits par le comman-
dant Quétin.
La Conférence de Madrid
--0-0- y
L'accord franco-espagnol
L'ambassadeur de France a remis hier
au Foreign Office l'accord franco-espagnol
sur le Maroc.
• L'am-hassad'-nr l'Ks-pagne a faiE "Une rlé-
| marche somh'able.
MERO : 20 CENTIMES ._---
r£ NUMBR- -
JEUDI SOIR, 30 JUIUBr. 1925
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTKUt MMJÊf PAS "LES AMNAIJSOOLOMIÂLKS" SONT LA PMPMÉTft
EXCLUSIVE DU JOUWUi
A.,,"'-'- lM' S.-J", éePuUkMt
DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
RMteta «t MabMnUw 1 94, Ru. du Mont-Th«bor, PARIS-1* MM*** : MOfRI MM
u.
«wV'SSEL | GoUmim. Ni 4B 9 15 i
am f. - 111. MM
Ob i Ainoi»!»>m»M AailiipriiBi|ing Bbwiry
,. - - "C. -'
Le Toubib dans ( Histoire du Maroc
̃ l'
Mes études sur les médecins coloniaux m'ont
valu un certain nombre de lettres tout à fait
intéressantes, dont je tirerai partie ici-même
dans l'avenir. L'une d'elles me vient du doc-
teur Colombani sous-directeur du Service de
la Santé et de l'Hygiène publiques au Maroc.
Elle accompagne un petit ballot de brochures
parmi lesquelles deux numéros de la Revue :
(t Le Maroc Médical »i. (quelle publication
luxueuse, et combien de revues pourraient
prendre modèle sur celle-là 1) une plaquette
sur l'Effort Prophylactique au Maroc, une
.autre sur l'organisation du Service de la Santé
et de l'Hygiène publique au Maroc, une autre
sur la Pénétration Pacifique par le médecin au
Maroc.
Pénétration pacifique ? par le médecin ?
Oui certes, n'en déplaise à ceux qui mettent
leurs espérances d'une civilisation meilleure
dans la victoire d'Abd el Krim, sur ceux de
nos enfants qu'un destin malheureux a jetés
dans une nouvelle guerre. J ai été ravi d'ap-
prendre qu'il y a plus de trois siècles, à la
cour des chérifs saadiens, ce sont des méde-
cins français qui apprenaient là-bas à aimer la
France. Ils s'appelaient Amould de Lisle,
Guillaume Bérard et Etienne Hubert. (Qu'en
pensez-vous, mon cher Victor et mon cher Lu-
tien?) Après eux, l'influence passe aux méde-
cins espagnols, puis aux médecins anglais ;
yoyer au Maroc quelques Tares missions, ce sont
les missions scientifiques, dirigées par des méde-
cins ou des hommes qui se prétendent tels, aux-
quels le meilleur accueil est réservé. Mais il
faut aller jusqu'à Moulay Hassan (1878-1894)
pour retrouver à la Cour un médecin-maior
français dont le rôle diplomatique est des plus
heureux et des plus importants.
A partir de 1905, et surtout quand l'acte
d'Algéairas nous permet la création de tabors
franco-marocains dans les villes du littoral, la
pénétration par le médecin fait un pas décisif.
« Nous trouvons là les premiers pionniers de
notre influence, les médecins missionnaires des
Affaires Etranges. » Mais, dès le milieu du
siècle dernier, le Gouvernement français avait
fondé un hôpital à Tanger, avec J'indemnité
versée par le maghzen à la suite, cTunattedftkt
commis contre nos nationaux, Qn te voit î Hen.
avant l'époque où nos troupes entreprenaient la
campagne de 1908, la pénétration pacifique
était commencée par nos médecins.
C'est à eux qu est confiée la plus belle part
dans la conquête morale de l'indigène, la seule
qui compte, qui soit durable, qui assure une
pacification confiante et une collaboration
fidèle. Qu'est-ce que la pacification, deman-
dait le général Lyautey dans un passage cité
avec raison ? La fin d'un malentendu : pour
cela, il faut un premier pas, un premier
échange d'idées: le toubib est, par ses fonc-
tions mêmes, l'homme qui aplanit les diffi-
cultés du début, les plus à craindre. Le toubib
t .., ,
a sa mission civilisatrice : il en avait donné des
preuves dans les bureaux arabes de l'Algérie.
il continua au Maroc. Les combats meurtriers
duraient encore que les aides majors donnaient
des consultations dans les ksours, pratiquaient
des vaccinâtes vénériennes, soignaient les
vieillards, les femmes, les enfants, puis les
hommes dont la rude hostilité s'adoucit devant
la souffrance. « La méthode était la même
partout ; dès l'apparition de nos troupes, le
médecin agissait, rayonnait. »
Rayonnement admirable : chaque infirmerie
indigène est comme un sanctuaire élevé à la
paix ; les médecins meurent à la tâche, d'au-
tres prennent leur place et se dévouent suivant
leur exemple. Même méthode pendant la cam-
pagne de Casablanca et de la Chaoida. Les
blessés marocains, les malades abandonnés, ce
sont les médecins français qui les soignent et
--- ies guérissent : formations sanitaires militaires,
consultations indigènes, dispensaires, infirme.
ries, hôpitaux, autant de « centres d'attractitm
médicale et politique ».
Dès le début du protectorat, C'est l'orga-
nisation de l'assistance indigène mobile au
Maroc occidental. « En sortant de la tente du
chef victorieux qui venait de recevoir leur sou-
mission, écrit le Docteur Chalinières, les re-
belles de la veille étaient accueillis dans la
tente toute voisine du médecin. Les malades
trouvaient là des remèdes, les blessés des pan-
sements. » Puis la caravane civilisatrice s'en
o allait plus loin ; les mulets porteurs de cantines
et de paniers à médicaments et à pansements,
reprenaient leur route ; le toubib français allait
chercher d autres malades et d autres blessés.
Aucun appareil guerrier ; on s'arrête au milieu
des tribus ; peu à peu les gens s'approchent,
viennent, demandent une consultation : les
uns amènent les autres, la confiance se multi-
plie tous les jours. Clientèle incommode,
qu'on ne peut soigner qu'après avoir appris
J'arahe et puisé dans son for intérieur une dose
extraordinaire de ptttience. Il fa\lt surtout la
foi. Ils ont la foi, tous ces jeunes savants dont
certains dirigent aujourd'hui -- les grandes -- forma-
tions indigènes et qui ont commencé par être
des chemineaux de la médecine, courageux,
opiniâtres, admirables de dévouement. Si mieux
que les missionnaires les toubibs ont gagné les
coeurs et persuadé les esprits, si certains d'en-
tre eux sont vénérés comme des saints et voient
parfois les Arabes baiser les pans de leur man-
teau, c'est qu'ils l'ont mérité par toute une vie
consacrée à faire le bien, c est-à-drre à faire
aimer la France.
Je passe rapidement sur les formations fixes,
sur les hôpitaux, sur l'assistance médicale in-
digène, sur les héroïsmes déployés contre les
lJéaux, et j'arrive à la grande guerre, à cette
J'nnée 1914 où l'on a pu craindre que de nou-
velles émeutes, vinssent compromettre les ré-
sultats - de notre politique au Maroc. Les mé-
decins du cadre de l'assistance sont mobilisés
sur place : rien n * est perdu, au contraire :
dès septembre 1914, le chiffre des consulta-
tions redevient normal, et ne cesse de s'accroî-
tre ; la fermeture des dispensaires « aurait re.
présenté pour nous comme une bataille per..
due »: la bataille est gagnée, et il en sera de
même dans les années qui suivent, malgré les
périls qui nous menacent et parfois très dure-
ment. Le martyrologe s'accroît, des médecins
tombent à leur champ d'honneur, mais rœuvre
de pénétration pacifique se poursuit.
Depuis lors, elle a avancé à grands pas.
Elle n' est certes pas terminée. Il y a quelques
mois, les médecins annonçaient que les popu-
lations berbères étaient loin d'être conquises
moralement, et qu' « il y aurait longtemps en-
core de beaux jours pour les tournées médica-
les autour des postes et pour les randonnées des
groupes sanitaires hippomobiles. » Ces jours
sont revenus. Ils ont trouvé les médecins prêts
à re doubler de vigilance et de dévouement.
« \e sont eux, declarent les docteurs Colom-
bani et Mauran, qui ont fondé l'assistance
médicale du bled ; eux qui ont créé le courant
indigène vers nos infirmeries de postes et capté
de bonne heure par leur entrain, leur bonne
humeur, leur activité, leur expérience scientifi.
que, leur bonne volonté et leur désintéresse-
ment inlassable, la confiance de l'indigène ;
eux qui ont dressé la topographie médicale des
régions, et, en dehors de la topographie mé-
dicale, quelle moisson de documents variés,
intéressants et importants renferme l' ensemble
de leurs rapports mensuels. »
Cette école d'énergie a fait des élèves dej
tout premier ordre. Ils sont aujourd'hui encore
à la peine. N'est-il pas juste que nous les met-
tions à l' honneur ? Leur action civilisatrice
nous permet de répondre à ceux qui nous accu-
sent de vouloir imposer par la force brutale à
des populations jalouses de leur indépendance
le respect d'intérêts matériels, grossiers et mé-
prisables, s'il fallait que leur défense tOt assu-
- f ense fùt as%,u-
rée, à ce prix. Là comme ailleurs, 4.-.t plus
qu'ameurs, la médecine est un apostolat. Ce
sont des apôtres dont le docteur Cojovnban» et
sca {-ollaDOrateLira ouf énu la superbe épopée ;
car, à travers ces chiflTe, ces statistiqtiu. ces
énumérrrtiofts de maux, ces listes d'établisse-
ments hospitaliers, court un sentim ni d'admi-
ration émue pour ces ouvriers de la première
heure, « ces ouvriers que la foi ardente
anime », et qui montrent, au péril de leur vie,
dans les circonstances les plus émouvantes, « le
vrai visage de la France », bonne, compatis-
sante, généreuse.
Mario Rou.tan
Sénateur de t'llétaultt vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
̃ ̃
Décrets et Arrêtés
--c>o--
Décret du 26 juillet 1926 modifiant les
articles 15 et 2& du décret du 22 mars
1924, réorganisant la Justice Indigène en
Afrique Occidentale Française.
Article 15. Les prévenus doivent compa.
raître en personne et présentent eux-mêmes
leur défense. En c.as de non comparution, il
est statué oar défaut, sauf dans le cas où le
président estime nécessaire ou utile une nou-
velle convocation. Les jugements rendus par
défaut sont anéantis de plein droit lorsque le
condamné est arrêté ou se représente avant
que la peine soit éteinte par presmiption, et
il est procédé à de nouveaux débats dans la
forme ordinaire.
Article 25. Le prévenu comparait en per-
sonne.
Décret du 25 juillet 1925, élevant de 6 à 10
millions le montant de l'émission au Ca-
meroun de jetons metalliques de 2 tr.,
1 Ir, et 0 Ir. 50.
Décrfre, t du 25 juillet 1925 portant de 8 à i2
millions de francs le montant de l'émis-
sion au Togo des jetons métalliques de
2 fr., i fr- et 0 fr. 50.
J. 0. du 29 juillet 1925.
LÉGION D'HONNEUR
0
M. Mollard, administrateur en chaf des
Colonies, vient d'être promu officier de la
Légion d'hünncnr au titre du sous-secréta-
riat d'Etat des Régions libérées dont il est
chef du service iparlementaire.
Ce fonctionnaire, après un long séjour
colonial à Madagascar a été depuis la
guerre le collaborateur actif et zélé de MM.
Hio et Meyer au sous-secrétariat d'Etat ù.
la Marine marchande.
..-
Lt grand vizir chezurnaiiein au conseil
M. Briand, ministre des Affaires étrangè-
res, a reçu :hier Son Excellence El Hadj
Mohammed el Mokri, grand vizir du sultan
du Maroc, et Si Kaddour Ben Ghabrit, mi-
nistre plénipotentiaire, chef du service du
protocole du sultan. M. A. Briand a retenu
ces deux personnages à déjeuner.
quoo
On des Irères ilii roi de Siam bi France
A Ibord du paquebot américain Président-
Adam, arrivé hier à Marseille, se trouvaient
la princesse et le prince Mahidol de Son-
gkhl-a, quatrième frère du roi de Siam.
Le prince et la princesse ont été salués
à leur arrivée au nom du Gouvernement,
'nir le chef de cabinet du préfet et par le
chargé d'affaires du Siam à Paris, M. Luang
Biraj BisdaTa.
-. - 1 Je
LIS mm m la terra
o p
Mon distingué collègue,
M. Ernest Haudos, dépu-
té de la Marne, président
de la Commission des
Douanes, a récemment pu-
blié dans les Annales Co-
loniales une série fort in-
téressante d'articles intitu-
lés « Les Indigènes et la
Terre P.
Le programme par lequel le Gouvernement
du protectorat tunisien poursuit la suppres
sion définitive ou du moins la diminution pro-
gressive de Vanachronisme social, que consti-
tue le nomadisme dans les pays arabes, est,
en effet, de la plus haute importance pour
une partie de la population de nos posses-
sions du Nord de VAfrique.
En réalité, les réformes poursuivies modi-
fient, améliorent sensiblement non seulement
la situation des tribus, des familles qui en
bénéficient directement, niais encore l'assiette
économique du pays tout entier.
En appelant à la propftité du sol des mil-
liers d'indigènes qui paraissaient condamnés
par la tradition ancestrale par leurs ltahitu-
des invétérées dans un fatalisme immuable,
à ne jamais y avoir accès et à promener éter-
nellement de maigres troupeaux à travers Une
brousse inféconde, on peut envisager mainte-
nant aussi la mise en valeur de vastes terri-
toires, sur lesquels ne poussaient depuis des
siècles que les herbes printanières. calcinées
au bout de quelques mois par la brûlure de
l'été.
Ainsi va à peu près disparaître une forme
périmée de Vexistence Immaine incompatible
avec le progrès économique, intellectuel et so-
cial, et à laquelle va se substituer une organi-
sation conforme à la civilisation contemporai-
ne. C'est donc là un magnifique progrès conçu
et en pleine voie de réalisation.
Ces réformes ne sy accomplissent pas sans
avoir à vaincre des préjugés, des résistan-
ces routinières, des égoïsmes rétrogradeJ.
Celle-ci n'a Pas échappé a cette règle, 11.;$
elle a triomf'hï des hostilités humaines cî d ;'J
obstacle* r?atérû!s.
Il est ¡,..,Ste de rendre un i-wagnage per-
sonnel à celui çui fit, pour aiti5,, drer de cttU
et de son apphcuîiùit, son aic.'rr pers
nc.'Ue, M. Ltttiat S ami, ¡O"Jie'lI:' génial de
France tn Tunisie.
C'est lui qui a inspiré ct tracé en 1921 lt
programme suivant lequel, depuis 4 att,
117.000 hectares de terres, naguère incultes,
ont été attribués à des chefs de familles in-
digènes auparavant nomades. C'est lui qui a
mis sur pied Vorganisation ingénieuse du cré-
dit agricole indigène, grâce à laquelle ces
nouveaux propriétaires disposent des moyens
financiers nécessaires pour mettre en culture
leurs terrains et y installer leurs familles.
Son nom restera attaché à une œuvre qui
met en relief Vaction bienfaisante de la
France à l'élard de ses protégés, et constitue
une des plus belles réalisations de notre ac-
tion coloniale trof souvent ignorée quand elle
n'est pas calomniée,
Maurice Bouilloux-IAFont
Vice-Président de la Chambre,
Député du Finistère.
motob –-
Les plantations d'esscnces forestières
et cr arbres fruitiers aa Sénégal
Go
Comme suite aux instructions de M. le
Gouverneur général Carde, en date du 22
janvier 1925, concernant les mesures à pren-
dre contre la déforestation, une circulaire ré-
cente du Lieutenant-gouverneur du bênégai
fixe, les détails d'exécution d'un programme
de propagation dans l'ensemble de la colonie
et particulièrement à proximité des centres,
d'essences forestières utiles et d'arbres frui-
tiers. Il ne s'agit pas d'entreprendre des plan-
tations d'essais à longue échéance, rllais de
propager rapidement et sur une large échelle
quelques essences bien adaptées aux condi-
tions de climat et de sol de chaque région
où cilles doivent croître autant que possible
spontanément.
A cet effet, la circulaire en question indi-
que limitativement les essences pour lesquel-
les des pépinières doivent être installées im-
médiatement dans chaque cercle en laissant à
chaque commandant de cercle le soin de choi-
sir celles qui sont particulièrement suscepti-
bles d'avoir le meilleur rendement dans sa
circonscription. Elle cite :
1° Pour les essences forestières : le cad,
le rônier, le cailcédrat, la fromager, le kapo-
kier, le gonakié, le gommier, l'acacia à ta-
nin, le filao, le prosopis 3
20 Pour les arbres fruitiers : le manguier,
la pomme-cannelle, le papayer, le sapotiller,
le bananier, le citronnier, l'oranger, le man-
darinier, le cocotier. -
Les centres de multiplication doivent être
installés cette année même, dans chaque cer-
cle et être en plein rapport et se suffire à par-
tir de 1926. Les distributions de plants seront
faites aux collectivités indigènes qui* consti-
tueront ainsi des vergers de village ; des pri-
mes en argent seront accordées à titre d'en-
couragement, aux chefs qui auront obtenu
les meilleurs rendements.
On espère ainsi obtenir, dans le minimum
de^temps, des résultats importants au sujet
du reboisement et de l'approvisionnement en
fruits de la colonie.
Munira VAREnnE
MmnmriMniiu ruicaiM
-QoO--'
Le Journal officiel publie aujourd'hui la no-
mination de M. Alexandre Varenne, député
du Puy-de-Dôme, vice-président de la Cham-
bre, aux fonctions de Gouvemeur Général de
l'Indochine. Etant député comme M. Maurice
Viollette, c'est par une délégation temporaire
que M. Varenne exercera ses fonctions, mesure
renouvelée, d'ailleurs, automatiquement tous
les six mois.
M. Martial Merlin, Gouverneur Général de
l'Indochine, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite. Nous tenons à saluer, au moment
où ce haut fonctionnaire quitte l'Administra-
tion, une longue et brillante carrière si heureu-
sement remplie. M. Martial Merlin restera,
pour les fonctionnaires coloniaux, le modèle
des administrateurs : habile, intelligent, travail-
leur. Nul doute que sa grande figure plane
encore longtemps dans le monde colonial où,
exemple sans précédent et probablement sans
lendemain, il a occupé successivement les qua-
tre grands Gouvernements Généraux de notre
Empire colonial : Afrique Equatoriale françai-
se, Madagascar, Afrique Occidentale fran-
çaise, Indochine.
Alexandre Varenne, député du Puy-de-Dô-
me, lui succède. Il appartient depuis de longues
années au journalisme et au Parlement. Né le
3 octobre 1870 à Clermont-F errand, après avoir
collaboré à de nombreuses publications, no-
tarpment à la Lanteme, où, pendant de longues
années, il fit fonction de rédacteur en chef, il
fut élu député de Riom en 1906. Battu en
1910 il rentra au Parlement en 1914 pour ne
plus le quitter depuis. Il se fit rapidement re-
marquer à la fois par sa bonhomie et sa verve,
la finesse de ses réparties et la justesse de ses
observations.
Il a appartenu aux Commissions les plus
importantes et a rédigé plusieurs rapports, no-
tamment pour la Commission du suffrage uni-
versel, qui ont été particulièrement remarqués.
Son expérience, r autorité qu il avait acquise
dans le Parti socialiste (S.F.I.O.) lui valurent
l'offre d'un portefeuille dans le Ministère Cle-
menceau en J917.\11 dli!\il l'invitation au
pouvoir comme ses collègues àÀ Part: socia-
liatlf ,
la tacW o,u'eHîuuo aujourd'hui Alexandsw
Vateann est particulièrement lourde. Notre
Indochine est UI tounvwt de son histoire
cwûfr.e tout f vjA&mc^ O'jent lui-même.
Des mesures qu'il prendra sur place, des
solutions qu'il adoptera tant au point de vue
politique qu'économique, au point de vue indi-
gène qu'au point de vue défense de l' Indo-
chine contre des attaques possibles de voisins
plus ou moijis proches, peut naître une nouvelle
ère de prospérité dans la sécurité.
C'est ce que demandent à la fois et les
Français, et les Annamites, et les Tonkinois,
et les Cambodgiens.
Nul doute qu' Alexandre Varenne ne réoon-
de aux espoirs et à la confiance que le Gouver-
nement et le pays ont mis en lui.
M. Varenne quittera Paris demain pour faire
une saison thermale et compte s'embarquer pour
l'Indochine vers le 15 octobre.
Marcel Ruedel
Au Conseil dtEtat
Incendie du port d'Oran
Cette haute jurisprudence vient de rejeter
la requête qu'un négociant en alcool, M.
Du'brœucq, avait introduite, aux fins d'an-
nukitiojir d'une décision du Gouverneur Gé-
néral d'Algérie, refusant de lui accorder
une indemiiiilté, à raison du préjudice qu&
lui aurait causé l'incendie oui éclata sur
les quais du port d'Oran le - 8 mars 1920.
Cette décision a été prise pour les motifs
suivants :
Le r Conseil :
Considérant que M. Dubrœucq soutient
que les dommages subis par lui, à la suite
de l'incendie qui a éclaté dans le port
d'Oran le 8 mars 1920, engagent la restpon.
saibilitô de l'Ailgéric et ouvrent en sa faveur
un droit à indemnité.
Considérant que ces dommages, lesquels
consistent dans la perte de fûAs d'alcool a.p-
par.tenant au requérant et disposés par lui
sur les teire-pieins du port, ne sauraient
engager la responsabilité de radmimstra-
tion qu'au cas où l'on pourrait rdlover une
faute grave à la charge du service publie.
Considérant qu'il résulte de l'instruction
que la cause de ritncantdic n'a pu être pré-
cisée et qu'aucune faute n'a été relevée à
'Ja charge dee agents d.u Gouvernement Gé.
néral de l'Algérie ; que dès lors, le requé-
rant n'est pas fondé à réclamer une indem-
nité en réparation des dommages dont l'Al-
gérie n'esit pas responsable.
D'où rejet de la requête.
t :
A l'Institut international
de coopération Intellectuelle
M. Achille Luchaire, de riwstitut, pro-
fesseur à la Sorbonne qui, en '"11)19, fut
chargé de réorganiser l'enseignement aux
colonies, vient d'être nommé directeur de
l'Instilnt International de Coopération In-
tellectuelle.
M. Monnier a été désigné chef des ser-
vices administratifs par la Commission de
Coopération Industrielle de la Société des
Nations.
La guerre au Maroc
0 - é
Le haut commandement
Le général Daugan qui est le camarade
de promotion du général Naulin a été choisi
comme adjoint par ce dernier. Le général
Naulin, nommé commandant en chef des
forces mobiles a rendu hommage aux qua-
lités militaires de son nouveau collabor
teur qui, depuis le 25 mai a su arrêter la
progression ennemie au nord de l'Ouergha.
Le maréchal Pétain et le général Primo
de Rivera se sont rendus de Ceuta à Té-
touan où a été donné un déjeuner en l'hon-
neur du maréchal de France.
A l'issue de ce déjeuner, le maréchal
Pétain et le Président du Directoire se sont
longuement entretenus.
Le général de Navarro qui assistait au
déjeuner a remis au maréchal Pétain le
grand cordon bllanc, une des plus hautes
distinctions militaires espagnoles et le ma-
réchal Pétain a annoncé que le général
Primo de Rivora recevrait la grand croix
de la Légion d'honneur.
D'après le général Primo de Rivera, la
situation s'est améliorée considérablement.
Le maréchal Pétain estime cependant
qu'elle doit être renforcée. Après un certain
laps de temps, diverses mesures seront
Adoptées de ijpàrt et d'autre en vue de réa-
liser une action intensive. ,.
u est alors que le marecnai feiam lui-
même, ou une autre personnalité française,
d'accord avec le Directoire espagnol, étu-
dieront une formule pour la mise en
vigueur des principes formulés dans le qua-
trième accord de Madrid. Le général Pnmo
de Rivora a annoncé enfin que quelques
opérations seront effectuées pendant les
travaux préliminaires qui doivent être en-
trepris des deux côtés pour la réalisation
définitiva du plan.
Les propositions de paix
M. Aristide Briand, ministre des Affai-
res étrangères, a fait connaître au Conseil
des ministres, qu'aucune des propositions
auxquelles il a été failf allusion ces jours
derniers n'avaient été reçues pas plus au
Maroc qu'à Paris.
Le maréchal Pétaim s'est embarqué hier
matin à -Tanger à destination de Marseille.
L'organisation de la zone des armées
¡.f' Commandement pousse activement la
t'f\ l'iU t.Hion des renforts qui arrivent à Ca-
Sl.ll,lc..nca par la voie maritime et à Taza,
VI ïihtH d'Oudjda et d'Algérie. Une grande
partie des contingents a été dirigée vers
O\F'Ú'an. En même temps, le général Nau-
lin achève d'organiser la zone des armées.
C..Jk-ci sera vraisemblablement divisée en
tioia secteurs. Celui de l'Est est déjà confié
au général Boiohut, commandant le 1ge
corps d'armée en Algérie, et dont le quar-
tier général est à Taza. Au centre, à Fez,
le général Daugan reste l'adjoint du géné-
ral Naulin. A l'Ouest., c'est-à-dire dans le
secteur d'Ouezzan, le commandement serait
conlié Ù un général de division arrivant de
France avec des renforts. Dans la zone des
armées, le général Naulin aura un com-
mandement en chef intégral, avec un régi-
me calqué sur l'organisation militaire de la
France de 1914 à 1918.
Les Communistes
A Houen,ùes militants qui avaient collé dee
alliches incitant le8 militaires ù fraterni-
ser avec loi Rilïains ont été condamnés :
l'un, à deux ans du prison et l.UOO francs
d'amende, les dieux autres ù un an de
prison et 500 francs d'amende.
A Montpellier, le camelot Emile Juthy,
qui avait conseillé à des marins de ne pas
aller au Maroc et de déserter, a' été con-
damne à deux ans de prison et 100 francs
d'amende.
Au Conseil des ministres du 28 juillet,
M. Th. Stoeg, ijurde tk's Sceaux, a fait con-
naître aussi qu'il avait été saisi par les
ministres de la Guerre et de la Marine de
plaintes relatives à certaines fausses nou-
veilles publiées dans divers journaux et à
certains articics diftamaloires destinés à
jeter le trouble et la démoralisation diaus
les années de terre et de mer. 11 lut décidé
alors par le conseil que, conformément à
la loi do 1881, ces faits seraient détféirés à
la cour d'assises.
Pour nos soldats
Le Syndicat de la Presse Parisienne fait
connaître que les personnes qui désirent
verser leur obule ù. la souscription ouverte
pour nos soldais du Maroc doivent en
adresser directement le montant au Comité
[ central de la Croix-Uougc française, 21, rue
Ffraxçois-I' il Paris.
Les opérations militaires
Après une période relativement calme, au
cours de laquelle l'ennemi parait avoir mo-
dilié ses groupements et procédé à une nou-
velle répartition de ses forccs, on assiste
à une reprise de l'activité de la part des
Rilïains, qui réapparaissent dans divers
secteurs.
Cette activité se manifeste toujours par
des coups de main en profondeur sur des
villages non dissidents, qui sont incendiés.
On signale en même temps qi: j J'ennemi,
outre sa menace sur Ouczzan, continue à
se renforcer sur certains points, notamment
dans le Djcbei-Amergou, région de Fez-cl-
Bali, menaçant, semblc-t-il, par delà les tri-
bus des Fiehlala, les plaines du Schou.
D'après certains renseignements, les Rif-
fains ont l'intention de faire prochainement
un gros effort avant l'arrivée de tous nos
renforts qui paraissent les inquiéter.
La menace persiste sur Ouezzan où l'en-
nemi s'est approché hier des pentes du
Djehel-Sarsar. Les contingents ennemis si-
gnalés à l'est de Fez-el-Bali et au nord de
rOuergha continuent à se fortifier.
Dans toute cette région, on ne signale
aucune action militaire. Le poste de Dou-
AIssa, quoique n'ayant pas été attaqué
dans la journée, continue à être serré de
près. Les assiégés sont ravitaillés en eau
par les avions.
Au centre, dans la région du fort Djich..
l'ennemi a poussé une pointe de quelques
kilomètres au sud-est de Tissa, a bousculé
notre poste de garde composé de partisans,
brûlé la maison et enlevé les troupeaux.
L'ennemi s'est enfui vers le jiord avant
l'intervention de nos troupes.
A l'est, il n'y a pas eu non plus d'action
militaire. Les Tsouls et les Branes, qui
manifestaient l'intention d'entrer en pour-
parlers avec nous, sont à nouveau soumis
à une intense propagande de la part des
Riffains.
De nombreux renforts débarquent à Ca-
sablanca.
On signalait hier une certaine reprise
diacti^ vite de l'ennemi qui continue, dan»:
certains secteurs à l'ouest de notre fronts"
à se fortifier et à établir des ouvrages dé- -
fensifs soigneusement camouflés, comm.
dans la région de Fez-el-Bali-Mjara, tandis
qu'en d'autres points du front, particulière-
ment à l'est, il augmente sa pression sur
les tribus, intensifie sa propagande et in-
cendie des villages.
Il semblerait qu'actuellement il se propo-
se deux objectifs : Ouezzan à gauche et la
route de Fez-Taza à droite.
Le commandement a pris toutes mesures
pour faire échec à toute tentative des Rif-
fains.
Quelques rassemblements importants de
dissidents, encadrés de Riffains, sont si-
gnalés à Djebel-Sarsar (région du Msoun)
et chez les Branes, au nord-est de Sidi-Bel-
kacem.
L'aviation
L'escadrille américaine en instance de
départ pour le Maroc est à l'entraînement
à Orly.
Ils doivent partir samedi prochain pour
Casablanca, pilotés par nos officiers.
Chez les Espagnols
Le priaiice des Asturies, fils aîné du roi
et de la reine d'Espagne, vient de deman-
der l'autorisation d'entrer dans l'aviation
espagnole.
Les récompenses pour le Maroc
Un de nos conirères de la presse pari-
sienne nous fait remarquer que sur le ta-
bleau d'avancement pour les officiers du
Maroc figurent quatre chefs de bataillon-
dont trois des Cabinets ministériels et un.
du Maroc, cinq capitaines dont doux des
cabinets ministériels et trois du Maroc.
De même pour la Légion d'honneur, sur
quatre croix d'officier, deux sont destinées
aux cabinets ministériels et deux au Ma-
- - - -- -- - - --.,
roc.
Et notre confrère d'ajouter :
« Ces officiers des cabinets sont tous
extrêmement jeunes ; constatons, une fois.
de plus. que la politique vaut lies titres,
mais reconnaissons à leur décharge que ces
bénéficiaires n'ont fait que suivre un exem-
ple venu de haut : le chef de cabinet du
ministre de la guerre ne s'est-il pas, dès
le lendemain de sa venue auprès de M.
Painlevé, fait attribuer les plumes blan-
ches, et n'a-t-il pas également reçu la.-
plaque de grand-officier de da Légion (l'holl-
neur ?
LA POPULATION DU RIFF
D'une étude de M. E.-L. Gucrnier sur le
Rif, il résutlte que le Rif comprend un ter-
ritoire montagneux d'environ 15.000 kilomè-
tres carrés s'étendant sur une bande paral-
lèle à la mer d'environ 270 kilomètres d.;
long, de l'embouchure de la Mo-ulouya à la
Pointe des Pécheurs.
La .population totale est difficile à éva-
luer. L'explorât cm r français Delibrel donne
les chiffres suivante : 540.000 habitants dont
75.000 en armes. Les auteurs eaivaisnjoila Af.
firment que la population atteint 700.000 ha-
bitants. dont 100.000 hommes en armes. Ce
dernier chiffre doit particulièrement rete-.
nir notre attention.
Cettte population est divisée en vingt-six
tribus.
Les tribus qui toujours ont été en lutte
ouverte contre l'Espagne sont les suivan-
tes : Déni Ourriagel. Roucoula, Beni Tou-
zin, Targuist et Tcmsamam.
M. Ruiz Alb^nix. qui a vécu plusieurs-
mois auprès de ces tribus, en donne le dé-
nombrement suivant :
Benl Curring."-I, 53.000 habitants, 22.000-
en armes; Roucoula. 20.000 habitants, 9.00(V-
en anniies ; Beni Touzin, 39.000 habitant
18.000 en armes: TarguiSit, 6.000 habitants,
2.500 on armes: Tcnsaman, 28.000 bibiionts,
13.500 en anmefi. Totaux : 146.000 habitante,
65.000 en armes.
Toutes ces tribus sont berbères avec croi-
sements arabes r-1 nüil's.
Jamais elles n'ont connu l'autorité du-'
Maelh7.cn et c'est il peine si un chef peut se'
faire Eespocb-r. T.a seule forme politique,-.
connue est In famille.
Les eleves oltlClers marocains au Bourget
Les meilleurs élèves de l'école indigène-.
de Meknès (Maroc) venus en France eni
voyage d'éludé, ont, visité le port aérien du-
Bourget el J,. 37e régiment d'aviation hier
1
matin, lis étaient conduits par le comman-
dant Quétin.
La Conférence de Madrid
--0-0- y
L'accord franco-espagnol
L'ambassadeur de France a remis hier
au Foreign Office l'accord franco-espagnol
sur le Maroc.
• L'am-hassad'-nr l'Ks-pagne a faiE "Une rlé-
| marche somh'able.
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