Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juillet 1925 23 juillet 1925
Description : 1925/07/23 (A26,N109). 1925/07/23 (A26,N109).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396956r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEMB ANNEE. - Nd 100
US NUMERO : 20 CENTIMES
JEUDI SOIR, 23 JUILLET. 1985
L
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
un ARTICLES PUSUtS PAR MLBS. ANNAIXS GOLON1ALCS" Son LA PROPRIÉTÉ
axeLUlIVB DU JOURNAL
Le» Annonce» et Réclamea «on! reçue» aux Bureau* JuJoumaleUan» le» Agence» dePuNMU
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RédictUi « iteiliitvtiiH : 34, Rue du Mpnt-Thabor. PARIS-11, Téiéphm : LOOYRI 11-17
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Oa l'ibonediMtoiii 1M Bonus dto poste et dm km principaux Libraires
La viticulture dans l'Afrique du Nord
̃̃ -
La question des vignobles de Tunisie s'est
de nouveau posée dçvant la Chambre. A la
séance du 12 juiHet 1925, mon collègue et
ami, M. Barthe, interrogeait le Gouvernement
au nom du groupe viticole et de la Commis-
sion des Boissons, pour connaître les mesures
immédiates qui allaient être prises en présence
de la crise viticole : « Nous ne pouvons accep-
ter, s est-il écrié, la fixation d'un contingent
important comme celui qui a été fixé ces jours
derniers pour les vins de Tunisie. M. Caffort
a, sur ce point, élevé au nom de tous une
utile protestation. »
C'était, en effet, la deuxième fois en quel-
ques jours. Je rappelle quelques chiffres, et
j' en ajoute de nouveaux à ceux que j'ai déjà
cités.
En 1882, année de l'établissement définitif
de notre protectorat sur la Régence, la superfi-
cie des vignobles y est d environ 100 hectares;
elle est de 814 hectares en 1885 ; de 3.027
hectares en 1886 ; de 12.000 en 1901 ; de
16.675 en 1906; de 17.500 en 1914; de
20.666 en 1916 ; de 23.246 en 1919 ; de
26.614 en 1923. Dans l'espace de dix années.
l'augmentation des hectares plantés en vigno-
bles augmente de 40 On nous affirme que
nous allons vers 45.000 ou 50.000 hectares,
avec une production qui dépasserait 2.000.000
d'hectolitres.
Que représente, en face de cette surabon-
dance, un contingentement de 3, 4 et même
500.000 hectolitres ? La consommation inté-
rieure est très faible ; la population européenne
toute entière n'atteint pas 250.000 âmes, et le
Musulman de Tunisie ne consomme, pour ainsi
dire, pas de vin. A l'extérieur, la Tunisie n*a
d'autres débouchés pour ses vins que la Fran-
ce, les contrées qui l'entourent étant, sauf la
Tripolitaine et l'Egypte, productrices et expor-
tatrices. J'ai montré que le devoir et l'intérêt
commandaient aux viticulteurs et aux commer-
çants tunisiens de nous livrer des produits qui,
loin de faire concurrence à ceux dé l'Algérie
et de la métropole, rivaliseraient avec ceux
d'Espagne, d'Italie, de Grèce, que nous intro-
duisons chez nous. Le climat y étant plus
chaud et surtout plus sec qu'eh Algérie, les
vins de Tunisie varient entre 10° et 13°5, sont
plus hauts en couleur et ont, en général, une
dose d'extrait sec plus élevée : c'est du côté
des mistelles, des vins de liqueur, que les ef-
forts doivent se porter.
- Et si cela n'est pas suffisant dira-t-on,
pour écouler la plus grande partie de la récol-
te ? - Alors, répliquerai-je, c'est bien sim-
ple : que les agriculteurs de Tunisie tassent
autre chose que du vin.
Dans son livre sur L'Algérie et la Tunisie
pour tous, M. Louis Cros a mis cet en-tête à
un de ses chapitres ; « Ce que produit la terre?
Tout ce que vous voudrez. Cultivez et vous
recevrez. » Et, dans l'avant-propos du chapi-
tre, il rappelle au futur immigrant qu'à côté
'du blé, de la vigne, du lin, plantes de con-
naissance, il y en a une foule d'autres qui réus-
sissent dans l'Afrique du Nord. « Ce n'est
qu'une très faible partie des possibilités. Mais
Un développement plus complet absorberait un
volume. Au début, l'initiative doit être brève
pour rester efficace, n Barthe, à la tribune, en
a énuméré une certaine quantité. Ce qu'il a
affirmé de l'Algérie est vrai de la Tunisie.
M objectera-t-on encore que la vigne est plus
rémunératrice ? Cela n'est pas bien sûr, si j'en
juge par les tableaux que j'ai sous les yeux ;
cela l'est encore moins, si j' en juge
par le bon sens qui m'indique que la viti-
culture française ne consentira jamais à ouvrir
plus largement la porte aux produits de la
viticulture tunisienne. Qu'importent de luxu-
riantes récoltes si les acheteurs font défaut?
Je n'ignore pas qu'on a insisté, et non sans
raison, sur le rôle social de la vigne, et montré
qu'elle est, dans l'Afrique du Nord, le facteur
ie plus puissant, sinon de l'assimilation, du
moins du rattachement de l'indigène à la mère-
patrie. Pour r Algérie, il y a là un argument
de premier ordre. Pour la Tunisie, je trouve,
dans une étude que j'ai déjà analysée en par-
tie, celle de M. G. Brisset. des chiffres qui
me font réfléchir.
En 1912, les Français possèdent dans la
Régence 9.090 hectares de vigne, et les Ita-
liens 5.658. Jusqu'en 1918, la proportion
s'affaiblit au détriment des premiers, qui n'ont
plus que 9.436 hectares contre 10.112 culti-
vés par les seconds ; en 1912, 900 viticulteurs
français et 1.518 viticulteurs italiens; en 1918,
772 viticulteurs français et 1.923 viticulteurs
italiens, soit plus du double. En 1919, les
Italiens possèdent* 10.283 hectares de vignes ;
les Français, 9.591 ; les indigènes, 2.227 ; les
Maltais, 847 ; les autres européens, 297.
Depuis la guerre surtout, les Italiens achè-
tent des propriétés à n'importe quel prix. En
l'année 1919, 1.371 ventes foncières ont lieu
en Tunisie, 447 à des Italiens, 440 à des Fran-
çais, 383 à des indigènes, 71 à divers. Ce
sont les vignes surtout qui. attirent les Italiens.
M. G, Brisset raconte que, derrière les troupes
françaises obligées de travailler à la pacifica-
tion, des nuées de paysans italiens s'abattaient
sur les terres, les achetaient aux indigènes, et
immédiatement y plantaient des ceps. « L'élé-
ment italien faisait tache d'huile et prospérait,
grâce à la multitude des petits vignobles. La
qualité des vins ainsi produits par la petite
culture restait incontestablement bien inférieure
aux vins des grands domaines français, mais
la population vinicole demeurait presque exclu-
sivement étrangère sans que la proximité trop
grande de la péninsule laissât espérer jamais
une véritable francisation de ces éléments de
peuplement, fit, tebmme on le lira plus loin,
l'Italie tout entière Veillait avec un soin jaloux
à ce qu'aucune assimilation française pût se
produire. » Je ne veux pas ici aborder ce pro-
blème si complexe et si redoutable. Mais je
remarque que, depuis, à côté de ces petits vi-
gnobles, se sont constitués d'importants do-
maines, gérés par des organisations financières
italiennes, qui y ont accumulé la main-d'œuvre
de Sicile et ont appliqué les méthodes de cul-
ture et les procédés de vinification les plus mo-
dernes.
On comprend, des lors, que Barthe, à la
tribune de la Chambre, se soit contenté de
cette phrase vague et rapide : « L'Algérie,
nous ne la confondons pas avec la Tunisie ;
il est délicat de parler de cette question. »
Cela signifiait, entre autre chose, que, si la
vigne est en Algérie le meilleur élément de
colonisation, d'influence, de rapprochement
entre le Français et l'indigène, elle l'est beau-
coup moins en Tunisie. L'étude de M. G.
Brisset se terminait par cette formule: «L'Afri-
que du Nord sera française, surtout par HPtà-
gne » ; la formule n'est pas également vraie
en Algérie et en Tunisie,
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupé
viticole.
Il y a des juges à Alger
Il y a un an, la jeune Catherine Torrès,
qui venait à peine de voir fleurir son seizième
printemps, disparaissait du domicile de ses
parents, propriétaires à Birka'dem.
Avait-elle été ravie, baigneuse imprudente,
par le tourbillon d'un oued ou par une lame
de fond ? De sinistres rôdeurs avaient-ils fait
leur proie de sa tendre jeunesse?? Ou bien
quelque bel amoureux???.
Toutes les conjectures étaient permises.
La justice, pede claudo, se mit en branle.
Représentée par un inspecteur de !a Sûreté,
elle Idécouvrit, au bout de deux mois, la fil-
lette devenue femme, au douar Aïn-Hadjar,
où, vêtue en Mauresque, elle partageait la
vie, les us et coutumes de l'indigène Koudri
Abderrahmane.
On arrêta le séducteur, mais ce Faublas
bronzé prétendit que sa compagne, pour le
suivre, ne s'était fait faire qu'une douce, très
douce violence.
Puldeur exige 1 La gente Catherine voulut
absolument avoir été séduite à son corps dé-
fendant.
Mais à cause de déclarations assez contra.
dictoires et malgré d'exquises rougeurs, elle
n'eut pas gain de cause. La Cour criminelle
déclarai non coupable Abderrahmane, fort
bien défendu, au demeurant, par son avocat
M0 Grimai. Elle jugea - et bien jugea -
qu'avec les femmes, même à l'état de « jeu-
Des filles en fleur », on ne sait jamais. et
que le doute doit profiter à l'accusé et
qu'enfin, en l'espèce, il n'y avait pas là de
quoi fouetter un chat.
R. de Laromiguière
Le conilit des siaïuis en Algérie
00 -
Sous ce tibre, les Annales Coloniales ont
publié le 7 juillet un article très documenté
de M. RouxF.royesine.ng.
La Coufr d'appell d'Alger vient de rendre
un arrêt intéressant qui apporte un nouvel
élément à l'étude du déiputé d'Oran.
Lee enfante d'un indigène musulman non
reatriralisé français, et d'une Française ou
européenne suivent-ils le statut personnel
du père ou peuvent-ils être confédérés, au
contraire, comme citoyens français ?
La question vient d'être définitivement
tranchée par la Cour d'appel d'Alger, pre-
mière Chambre, sous la présidence de M.
Meircier.
Lia question se posait de la façon suivan-
te :
Le fils d'un indigène et d'une européenne,
musiulman lui-même, contracte à sa majo-
rité un emprunt. Postérieurement à cette
opération, le Cadi se préteaidanit le tuteur
légal du jeune indiène, prononça *- l'inter-
diction de son pupille et demanda l'annula-
tion de l'obligation continaetée par ce der-
nier, comme ayant été consentie par un in-
capable.
Le créancier objetebait qluc le Oadi était
irrecevable en sa demande, ne pouvant être
tuteur d'un citoyen français" et n"'ayant
nulle qualité, dans ces conditions, pour pro-
noncer l'interdiction. La question à résou-
dre était donc souOeonent de savoir si le
débiteur fils d'un indigène mUlSouliman non
naturalisé et d'une européenne, mariés de-
vant l'officier de l'état civil français, est
ou non citoyen français.
La Cour, adoptant la tJhèwe du créancier,
a tranché cette question par l'affirmative.
Cet arrêt était très intéressant à .noter, étant
donné le nombre de jour en jour croissant
des mariages mixtes aussi bien en Algérie
qu'en France, où ces mariages sont fré-
quents par suite de l'exode des travailleurs
indigèmes.
lebob
La Conférence de Madrid
O--D
Les délégués français et espagnols ee
sont réunis en conférence le 21 juillet de
11 heures jusqu'à 13 heures. A l'issue de
la réunion, M. Perelli de la Rbcca a dé-
claré que le protocole concernant la ques-
tion de Tanger avait été signé.
L'Art décoratif moderne
et les pavillons coloniaux
-0-0--
Un 'journal parisien du
soir, rendant compte de
l'inauguration des pavil-
lons coloniaux à V Exty si-
tion, leur adressait, parmi
maints éloges, une critique
sévère : « fl s'agit là, di-
sait-il à peu près, (Tune
manifestation rènonaliste,
ethmgraplnque, semblable à celle -de Mcrr
seille. Chaque colonie.a fait une exhibition de
son art traditionnel, intéressant, certes, mais
qui ne rentre pas dans le cadre de l'&posi-
tion et les lignes générales de ! Art décoratif
moderne. -
Une visite, même rapide, des pavillons
me semble donner une impression toute
différente.
D'abord, ce n'est pas comme à Marseille.
A Marseille, l'art colonial venait simplement
parer de sa grâce les manifestations économi-
ques (diagrammes, échantillons de matières
premières) qui étaient l'essentiel de Vexposi-
tion. Ici, il s'agit uniquement d'art. Et pas
n'importe quel art. On semble avoir choisi,
entre les divers motifs de l'art local, ceux qui
sont susceptibles d'inspirer tari moderne, de
servir à la décoration moderne. On a souvent
signalé Vinf Interne de l'art arabe el même de
larl nègre sur certaines tendances actuelles.
Les traditionalistes s'en sont moqué. C'est
leur rôle, tout négatif. L'expérience artistique
s'étend aujourd'hui au monde, comme la for-
mation littéraire. Le xx" siècle respire plus
profondément et voit plus loin que les boule-
vardiers du siècle précédent. Aucun effort
documentaire n'est négligeable. Celui que
l'art indigène nous apporte est de premier or-
dre ; nouvelles formes, nouvelles dispositions,
nouvelles teintes, nouvelles matières, nott-
veaux procédés, esprit d'alltres mondes, souf-
fles nouveaux.
Mais ce Il est Pas tout. Il côté de ces pré-
sentations, si illtéressalltes, de Part troditio".
ttel indigène, les pavillons nous montrent un
peu partout des tentatives pour adapter ces
motifs anciens, cet art primitif ou très évolué,
à l'art décoratif moderne. Il faudrait être
peu averti des choses coloniales pour ne pas
s'en apercevoir. Les fauteuils rouges et or du
grand salon de Vlndochine ont cette ligne
simple et fine de-l'art moderne, bien diffé-
rente de l'aspeset lourd et contourné des meu-
bles traditionnels. De même, bien (Fautres
meubles, des nattes, des tapis, deux tableaux
laqués (ceux-ci dans le pavillon de l'art colo-
nial) représentent un effort de..transformation.
de rénovation comparable à celui que nous
présentent les Japonais.
En Afrique, le pavillon lui-même exhibe,
sur une architecture traditionnelle, des lignes
décoratives très modernes. La décoration in-
térieure est remarquable. Dans les vitrines,
de nombreux objets d'ivoire montrent une évo-
lution et des utilisations curieuses de l'art in-
digène sous notre influence. Madagascar (Ol
l'art était à peu près nul à notre arrivée) nous
envoie des figurines pleines d'Jtumour et des
tableaux d'une facture très moderne.
En Afrique du Nord, nous ne nous sommes
pas contentés de restaurer les arts indigènes
en pleine décadence, nous avons également
créé. L'art des tapis (dont l'Algérie nous étale
une collection splendide) est en pleine réno-
vation. Le cubisme même s'y exerce. Au Ma-
roc, Majorelle a ouvert à l'art du coussin de
cuir des voies insoupçonnées. Enfin, là
comme en Indochine, l'influence de l'inspi-
ration indigène sur le mobilier moderne se
manifeste de façon heureuse.
Tentatives, tout cela 1 Essais encore con-
fus, sans réalisations Parfaites 1 - Pas tou-
jours. Et d'ailleurs l'Exposition tout entière
n'est-elle pas un essai ? Nous assistons à l'éla-
boration, pénible parfois, d'un nouveau style.
Aux colonies, cet effort est doublement fruc-
tueux : D'une part les colonies apportent
leur contribution à l'art métropolitain. D au-
ire part, il y a rénovation et même création
des arts coloniaux, endormis ou inexistants,
par l'esprit de l'art moderne. L'Art est un des
domaines où l'influence heureuse de la colo-
nisation apparaît vraiment éclatante.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
ti Boniiiftuimw mlillaire des colonies
La contribution des possessions dépen-
dant du ministère des Colonies a été lixée
définitivement pour 1925, par la loi de Fi-
nances que le Parlement a votée récem-
ment. Elle s'élève à 29.200.000 fr. dont 25
millions pour l'Indochine, 2.500.000 fr. pour
l'A.O.F., 1.200.000 francs pour Madagas-
car, 550.000 francs pour les Antilles et la
Réunion.
Un colonial se noie
co
M. Allègre, officier d'adminislfratioai d'ar-
tillerie coloniale, habitant à Mézières (Ar.
dennes), était venu passer un mois de congé
à Mar-Vivo avec sa famille. Hier a;près.
midi, au moment du bain, une fillette de
M. Allègre perdit pied et disparut. Le père
affolé se jeta ô. l'eau, mais une lame de fond
l'emporta. Des baigneurs se précipitèrent.
Ils parvinrent à sauver la fillette. Le corps
de M. Allègre fut retrouvé plusieurs heures
plus tard..
L'AVIATION COLONIALE
---0-0-
France-Maroc
11 a été transporté, pendant la mois de
juin dernier, sur l'ensemble des lignes
aériennes Latécoère. 571.525 lettres, pe-
sant 11.978. kilos 201, ce qui accuse Ifle
nouvelle et considérable progression du
courrier postal aérien, sur les lignes La-
técoère.
En effet, le fret postal acheminé pen-
dant le mois de mai précédent ne s'élevait
qu'à 448.697 correspondances et 10.134 ki-
lee.
Le développement ininterrompu de cor-
respondance aérienne entre la France et
le Maroc et l'AjIgérie, peut se mesurer par
la comparaison des chiffres ci-dessous :
Premier semestre 1900, lettres transpor-
tées". 51.532 ; premier semestre 1921, let-
trrs transportées. 101.202 ; premier semes-
tre 1922, lettres transportées, 474.110 ; pre-
mier semestre 1923, lettres transportées,
1.231.875 ; premier semestre 1921, lettres
transportées, 1.703.241 ; premier semestre
H, lettres transportées, 2.661.464.
Les événements actuels ont mis en lu-
mière l'importance primordiale que pré-
sente, pour nos soldats et nos colons du
Maroc, cet agent fie liaison sûr et rapide
qu'est notre grande artère aérienne Tou-
louse-Casablanca.
-– 000-
Le trafic France-Colonies
pendant le premier semestre 1925
P- endant les six premiers mois de l'année
1925, la France a. fait avec ses colonies et
Protectorats un trafic qui s'est élevé à 4 mil-
liards 753 millions, soit 1 milliard 929 mil-
lions pour les importations et 2 milliards 824
millions pour les exportations.
Sur ces chiffres, l'Algérie continue ¡ venir
en tête avec près de 2 milliards (1 milliard
967 millions) dont 1 milliard 270 millions
d'achats à la Métropole et 697 millions de
ventes en France.
L'Indochine vient ensuite avec un trafic de
583 millions. Elle a exporté 271 millions sur
Ja Métropole, et elle en a importé 312 mil-
lions.
Le troisième rang est tenu par le Maroc
(zone française), dont le commerce avec la
France s'est élevé à 454 millions. Nous lui
avons vendu pour 373 millions de marchan-
klies4 et nous lui avons acheté pour 81 mil-
lions de produits.
Immédiatement après,.vient l'A. O. F. avec
421 millions. Ses expéditions en France re-
présentent 263 millions, et ses importations
françaises atteignent 158 millions.
Au cinquième rang vient La Tunisie avec
391 millions. Nous en avons reçu 139 mil-
lions. de produits, et nous y avons exporté
pour 252 millions.
Madagascar suit la Tunisie avec un trafic
sur la France de 318 millions (importations,
176 millions; exportations, 144 millions).
Le trafic de fia Métropole avec nos autres
colonies s'est chiffré, pendant le premier se-
mestre, par 618 millions (nos importations,
334 millions ; nos exportations, 284 millions).
0
* •
Ajoutons que dans le total général du com-
merce de la France au cours des six premiers
mois de 1925, et qui s'élève à 40 milliards 460
millions, le trafic avec nos colonies et pro-
tectorats représente un peu plus de 10
Mesures de défense
contre la propagande communiste ?
0-0-
Au cours d'une Conférence qui réunissait
MM. Painlevé, Steag, de Morrzie, Ghaumet
et Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, le statut et les revendications
des fonctionnaires ont été l'objet d'un long
examen.
On a tout lieu de supposer qu'au cours
de cette réunion les membres du Gouver-
nement ont envisagé les mesures à prendre
pour réprimer la pmpag&nde communiste
dians la métropole et en Algérie, dans les
divers services de l'Etat.
ete-
Le payement en Tunisie
des rentes et pensions de l'Etat
-()-()-
Les ministres des Finances et des Affaires
Etrangères, en date du 10 juillet 1965, ont adres-
sé le rapport ci-après au Président de la Ré-
publique :
Monsieur le Président,
Les pensionnaires de l'Etat et les titulaires
soit de rentes viagères, soit de traitements de la
Légion d'honneur et de la médaille militaire,
domiciliés dans certaines localités de Tunisie
éloignées de la résidence des contrôleurs ci-
vils, éprouvent des difficultés pour se faire dé-
livrer des certificats de vie en vue d'obtenir
le payement des arrérages qui leur sont dus.
Afin de remédier a ces difficultés, il a paru
qu'il y avait lieu d'autoriser le ministre pléni-
potentiaire, résident général de Franco à Tu-
nis, à désigner, pour les localités dont il s'agit,
une autorité qui, à défaut du contrôleur civil,
délivrerait les certificats do viû. 0
A la suite de ce rapport, et à la même date,
le Président de la République a rendu le dé-
cret suivant :
Article premier. - Le résident général de
France à Tunis désigne les localités dans les-
quelles les certificats do vie nécessaires pour le
payement des rentes viagères et pensions de
l'Etat, des traitements de la Légion d'honneur
et de la médaille militaire peuvent être délivrés
par un agent autre que le contrôleur civil.
Un arrêté du résident général pourvoit à la
désignation de l'autorité chargée de délivrer lu
certificats dans les conditions indiquées au pa-
ragraphe précédent.
Accélérons la construction
go obomil de fer électrique de l'A. E. F.
0 0
Un de nos confrères belges, « l'Essor Co-
lonial Maritime » d'Anvers vient d'appor-
ter un témoignage des plus intéressants sur
l'insuflisancc des relations maritimes entre
le Congo Belge et la Belgique, en publiant
une lethe adressée à la Compagnie Belge
Maritime du Congo par le président de Ta
Chambre de Commerce du Stanley-Pool.
Considérant les plaintes nombreuses éma-
nant de se.' membres au sujet du préjudice
causé au commerce par la nuu-évacuation
des stocks entreposés ù Matadi, cette Com-
pagnie estime qu'il appartient aux arma-
teurs qui assurent la ligne maritime An-
vers-Matadi de prendre les mesures les
plus urgentes pour évacuer non seulement
complètement et sans délai le stock en souf-
france à Matadi, mais également tout le
fret amené à Matadi par le chemin de fer
du Bas-Congo.
Comme par suite de la crise maritime
mondiaje très aigüc, les bateaux désarmés
ne manquent .pas, notamment dans la flotte
belge. Les membres de la Chambre de Com-
merce du Stanley-Pool exposent que la Com-
pagnie Belge Maritime dtU Congo n'aura au-
cune peine à affréter ou à acquérir, deî
unités nécessaires. Elle a déjà acheté des
bateaux du Lloyd Royal Belge et pourrait
en affréter ou en acquérir de nouveaux,
battant ou non le pavillon du Uoyd Rôyal
Belge à condition de s'en procurer au plus
tôt.
Mais le commerce espère surtout se re-
lever en tenant compte de l'amélioration de
capacité du chemin de fer du Bas-Congo,
ce qui mettrait fin à la période difficile et
pénible qu'il a subie par le régime des li-
cences à l'importation pendant, près de
deux ans et, parallèlement d'un effort de
la C. B.M.C. pour éviter qu'une crise simi-
laire no se déclare à l'exportution par suiL'
de l'insuffisance des moyens d'évacuation
vers l'Europe, prolongeant ainsi l'arrêt du
développement du commerce des produits.
Les intéressés ne se dissimulent pas
qu'en regard de la crise maritime univer-
selle, il suffirait que les armateurs étran-
gers connussent la situation de Matadi
pour y envoyer une partie de leur tonnage
actuellement désarmé, mais ils préfére-
raient que leurs transports s'effectuent sous
leur pavillon national.
Cependant, en attendant l'effort maritime
nécessaire, le ministre des Colonies de
Bruxelles, M. Carton, vient de déclarer
dans un interview que la nouvelle ligne Ma-
tadi-Léopolville ne serait pas terminée pour
fépoque contractée, en raison de ce qu'il
faudrait 12 à 13.000 hommes pour terminer
les travaux en 1^29 alors que la crise de
la main-d'œuvre ne permet pas d'assurer
une permanence de plus de 5.200 travail-
leurs sur les chantiers.
Toutes ces raisons que nous venons d'ex-
poser et que nous empruntons à un confrère
belgo ne peuvent que militer en faveur de
l'achèvement rapide du Brazzavillo-Océun,
qui sera livré à l'exploitation de bout en
bout n 1930 et servira à évacuer en ter-
ritoire français non seulement La totalité
des exportations de l'Afrique Equatoriale
Française, mais aussi une grande partie
des produits belges qui attendront encore
longtemps sur leur territoire un chemin de
fer à capacité suffisante et beaucoup plus
longtemps encore un meilleur port que l'ap-
pontement fluvial de Maladi, qui ne peut se
trouver, comme Pointe-Noire que directe-
ment sur l'Océan.
Voilà quel sera le rôle international de
ce port français et du chemin de fer Congo-
Océan.
Ajoutons que le commerce de la Côte Oc-
cidentale d'Afrique se plaint du refus de la,
Compagnie belge maritime du Congo Belge
de faire comme par le passé des escales
régulières et mensuelles dans les ports de
l'Ouest Africain.
Accordant une réduction de 20 0/0 sur
le prix du refour, ladite Compagnie de Na-
vigation ne tient pas cet engagement puis-
qu'elle ne touche pas au retour aux ports
où olle a déposé des voyageurs à l'aller.
A LA CHAMBRE
-0-0-
QUESTION ECRITE
Envois de troupes au Maroc.
M. Chastanel, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre les régies d'après lesquelles
sont prélevés les effectifs envoyés au Maroc et
s'i l'autorité compétente s'est efforcée de répar-
tir proportionnellement à la population de cha-
que région les sacrifices en hommes demandés
au pays. (Question du 11 iuin 1925).
lépÓnsc: Les renforts envoyés récemment
au Maroc comprennent surtout des unités cons.
tituées qui ont été désignées en tenant compte,
d'une port, de la nécessité d'y envoyer une
forte 'proportion de troupes indigènes (nord-afri-
caines ou coloniales) et, d'autre part, de la na-
ture même des opérations au Maroc. En dehors
de ces unités constituées, le personnel complé-
mentaire nécessaire a fait l'objet de désigna-
tions individuelles portant sur l'ensemble chi
territoire.
M. Puis, député, demande à M. [le ministre
de la Guerre, si un jeune homme, ainé de qua.
tre enfants, n'est pas dispensé d'être envoyé
dans les troupes d'opérations du Maroc. (Ques.
tion du 36 juin 1925).
Réponse. - Réponse îîégalive, ce jeune hom-
me rentre dans la règle commune.
AU conseil colonial du senegal
Au scrutin de ballottage du 21 juin IQ5,
M. Lamine-Gucyc, avocat, a c'té élu mem-
bre du Conseil Colonial pour la pmièllc
circonscription.
moie
Dans l'inspection des colonies
--<>-0-
M. Pi-canon (Aii'gusle-ICdouard-l'Tugène).
inspecteur de lre classe dies colonies, est
promu inspecteur général de 2e classe des
colonies.
La guerre au Maroc
&0-
Le haut commandement )
De Casablanca, où il arriva le 21 juil-
let, le est parti pour Ra-
bat. Il s'est rcfndu à la rêsiâ'en#e où l'at-
tendaient le Résident général et le maré-
chal Pétain, retour de Fez.
Un déjeuner a eu lieu à la résidence. Il
a été suivi d'une conférence entre les t.ois.
chefs qui a duré tout l'après-midi.
Le lendemain matin, le général NaulilL
s'est rendu à Fez où il a pris la direction--
des opérations.
Contingent libérable du Maroc
Des insinuations tendancieuses ayant cir-
culé sur le front marocain, laissant enten-
dre que le coMiftMQ^ - ta classe libéra-
ble ne serait pas libOCé, lo ministre a fait
connaître que ce contingent (français efc-
indigènei en service au Maroc sera libéré-
ëans les conditions habituelles et que le6
mesures nécp6sairm seront prises pour
assurer en temps voulu la relève, au Ma-
roc, des militaires libérables.
En outre. les militaires français du con-
tingent au Maroc qui appartiennent aux
familles ayant en cléjà. deux fils* sous les
drapeaux Kués au coui's dropérations se-
ront. sur leur demande, immédiatement ra-
patriés, sous rP-servp que les intéressés
produiront les pièces justificatives néces-
saires, et seront affectés au corps de leur
subdivision d'arme le plus rapproché de
leur domicile.
Moulay Youssef a confiance
Venant à point pour contredire les bruits
tendancieux qui circulent à Tanger, lec-
ture a été faite à la grande mosquée d'une
lettre du sultan, relatant son voyage à.
Fez et sa vtsite aux diverses régions du
front. Moulay Youssef affirme rtlix Musu].
mans de Tanger sa satisfaction devant
l'attitude des tribuR qu'il a visitées et il
exprime sa confiance en l'issue des opéra-
tions en cours qui aboutiront, affirme-t-H,
au prochain succès des troupes du protec-
torat.
Deux communistes suisses expulsés
Les communistes suisses dont nous avons
annoncé l'arrestation dans un hôte.] de Ca-
sablanca, ont été embarqués le 21 juillet à
bord du paquebot Haïti pour la France
en vertu d'un arrêté d'éloignernent pris par
les autorités.
Intéressantes déclarations du capitaine
Fonck
Le capitaine aviateur Fon. k, revenu du
Maroc, a fait, au Radical de Marseille, des
déclarations dniit voici les J'J."H!leS essen-
tiHs :
c L'aviation d'Abd' el Krirn l''I.'jL insigni-
fiante et sans valeur les Ri'ains se sont
bien empan-s de quelques appareils au
cours de la retraite, f'punol., mais leurs
pilotes sont d'une infériorité manifeste.
K II y il. un an et demi, ajoute le capi-
taine, À bd. ,,1 Krim dé.piV.ha auprès de moi
un émissaire chargé de m'offrir la direc-
tion drs services rie l'aviation rifaine et
l'organisation générale d- ..;.;', guerre
aérienne contre les l.-mis-
saire ujonlail que nu s ""1 1.::,,:,:) étaient
acceptées d'avance. Mien n:- adi. j'ai re-
fusé catégoriquement rvîte r:''TH!'iti()n, De
plus, pressentant le danger p-i n- 'a France,
j'ai immédiatement révélé ia :;(,.., .t'' pré-
sident. du Conseil, M. Raymond Pomcaré.
lie
quel j'avais engagé des conw-vsatione fians
le Ivit de ni" renseigner m'a;vi'^, a'. les Ril'ains avaient dans leurs rangs des
instructeurs a-M--mnnds <11. • i*i< s de for-
mer de bons pilotes. 1: 1 i .?'rnna aussi
que des maisons anglaises ;̃ raient fait au
chef rifain des ouvertures T»our la livrai-
son rani'V des appareils. ,
Une distinction aux pilotes du voyage
présidentiel
Sur la proposition du marécJVal Lyautey,
les six pilotes qui ont assuiVï le voyage
aérien du président du Conseil au Maroc
ont été nommés officiers de l'ordre de
rOiiissam Alaouite.
L'incendie du camp d'aviation de Meknès
Le commencement d'incendie qui s'était
déclaré au camp d'aviation de Meknès ne
doit pas être attribué ù des criminels ; l'en-
quête a, en effet, établi que >e feu fut mis
accidentellement par trois jeunes indigè-
nes qui, en jouant, avaient eatlammé des
herbes sèches auprès du camp.
Les opérations militaires
Au cours du combat qui dégagea le poste
d'Aïn-fü.alouf, entra en aetioa la première
u saucisse n utilisée au Maroc. Elevée à 800
mètres A Tissa, elle surveille aujourd'hui
cette même région d'Aïn-Maatouf qui vit le
triomphe de nos braves Marocains et ne
laisse passer inaperçu aui mouvement
de troupes ril'aines vraisemblablement com-
mandé par Si Mohamed, 11"\:'" d'Abd el
Krim.
L'action contre Ain Maatrea' fut îacfllilée.
par des llasaynas restés fidèles.
.\u nord d'Ain-MaalouV. ros groupes mo-
biles ont rencontré de forts détachements
ennemis bien retranchés qu'ils ont con-
traints à retlue.r vers le nord. Notrt cava-
lerie est intervenue, même en fin de journée.
Les dissidents ont abandonné de nombreux
cadavres sur le terrain.
Pendant le véritable siège >pi - l e a subi,
la garnisondifférentes marques de. découragement, chez,
l'ennemi, en entendant, près de ses mnrs,
des conversations échangées enti^ Euro-
péens, qui paraissaient vivement impres.
sionnés par l'héroïque et vigoureuse résis-
tance de ce poste.
Dans le moyen « Atlas »
L'éventualité de l'extension des dissiden-
ces vers les tribus non soumit, enfermées
dans la n tache de la/a n. 1 ontmue à pré-
occuper le commandement. Alin d'v mettre
bun grdre, des razzias ont éhj effectuées
US NUMERO : 20 CENTIMES
JEUDI SOIR, 23 JUILLET. 1985
L
Les Annales Coloniales
-. À i o m à -1 « 41 -.d M W à
JOURNAL QUOTIDIEN
un ARTICLES PUSUtS PAR MLBS. ANNAIXS GOLON1ALCS" Son LA PROPRIÉTÉ
axeLUlIVB DU JOURNAL
Le» Annonce» et Réclamea «on! reçue» aux Bureau* JuJoumaleUan» le» Agence» dePuNMU
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RédictUi « iteiliitvtiiH : 34, Rue du Mpnt-Thabor. PARIS-11, Téiéphm : LOOYRI 11-17
UtMt e Mme 3 MOLS
II' Freuu* il Qokmiêt. 80. 48 » is »
BhM B i l ",..,.,.,. ISO » *8 • 35 »
Oa l'ibonediMtoiii 1M Bonus dto poste et dm km principaux Libraires
La viticulture dans l'Afrique du Nord
̃̃ -
La question des vignobles de Tunisie s'est
de nouveau posée dçvant la Chambre. A la
séance du 12 juiHet 1925, mon collègue et
ami, M. Barthe, interrogeait le Gouvernement
au nom du groupe viticole et de la Commis-
sion des Boissons, pour connaître les mesures
immédiates qui allaient être prises en présence
de la crise viticole : « Nous ne pouvons accep-
ter, s est-il écrié, la fixation d'un contingent
important comme celui qui a été fixé ces jours
derniers pour les vins de Tunisie. M. Caffort
a, sur ce point, élevé au nom de tous une
utile protestation. »
C'était, en effet, la deuxième fois en quel-
ques jours. Je rappelle quelques chiffres, et
j' en ajoute de nouveaux à ceux que j'ai déjà
cités.
En 1882, année de l'établissement définitif
de notre protectorat sur la Régence, la superfi-
cie des vignobles y est d environ 100 hectares;
elle est de 814 hectares en 1885 ; de 3.027
hectares en 1886 ; de 12.000 en 1901 ; de
16.675 en 1906; de 17.500 en 1914; de
20.666 en 1916 ; de 23.246 en 1919 ; de
26.614 en 1923. Dans l'espace de dix années.
l'augmentation des hectares plantés en vigno-
bles augmente de 40 On nous affirme que
nous allons vers 45.000 ou 50.000 hectares,
avec une production qui dépasserait 2.000.000
d'hectolitres.
Que représente, en face de cette surabon-
dance, un contingentement de 3, 4 et même
500.000 hectolitres ? La consommation inté-
rieure est très faible ; la population européenne
toute entière n'atteint pas 250.000 âmes, et le
Musulman de Tunisie ne consomme, pour ainsi
dire, pas de vin. A l'extérieur, la Tunisie n*a
d'autres débouchés pour ses vins que la Fran-
ce, les contrées qui l'entourent étant, sauf la
Tripolitaine et l'Egypte, productrices et expor-
tatrices. J'ai montré que le devoir et l'intérêt
commandaient aux viticulteurs et aux commer-
çants tunisiens de nous livrer des produits qui,
loin de faire concurrence à ceux dé l'Algérie
et de la métropole, rivaliseraient avec ceux
d'Espagne, d'Italie, de Grèce, que nous intro-
duisons chez nous. Le climat y étant plus
chaud et surtout plus sec qu'eh Algérie, les
vins de Tunisie varient entre 10° et 13°5, sont
plus hauts en couleur et ont, en général, une
dose d'extrait sec plus élevée : c'est du côté
des mistelles, des vins de liqueur, que les ef-
forts doivent se porter.
- Et si cela n'est pas suffisant dira-t-on,
pour écouler la plus grande partie de la récol-
te ? - Alors, répliquerai-je, c'est bien sim-
ple : que les agriculteurs de Tunisie tassent
autre chose que du vin.
Dans son livre sur L'Algérie et la Tunisie
pour tous, M. Louis Cros a mis cet en-tête à
un de ses chapitres ; « Ce que produit la terre?
Tout ce que vous voudrez. Cultivez et vous
recevrez. » Et, dans l'avant-propos du chapi-
tre, il rappelle au futur immigrant qu'à côté
'du blé, de la vigne, du lin, plantes de con-
naissance, il y en a une foule d'autres qui réus-
sissent dans l'Afrique du Nord. « Ce n'est
qu'une très faible partie des possibilités. Mais
Un développement plus complet absorberait un
volume. Au début, l'initiative doit être brève
pour rester efficace, n Barthe, à la tribune, en
a énuméré une certaine quantité. Ce qu'il a
affirmé de l'Algérie est vrai de la Tunisie.
M objectera-t-on encore que la vigne est plus
rémunératrice ? Cela n'est pas bien sûr, si j'en
juge par les tableaux que j'ai sous les yeux ;
cela l'est encore moins, si j' en juge
par le bon sens qui m'indique que la viti-
culture française ne consentira jamais à ouvrir
plus largement la porte aux produits de la
viticulture tunisienne. Qu'importent de luxu-
riantes récoltes si les acheteurs font défaut?
Je n'ignore pas qu'on a insisté, et non sans
raison, sur le rôle social de la vigne, et montré
qu'elle est, dans l'Afrique du Nord, le facteur
ie plus puissant, sinon de l'assimilation, du
moins du rattachement de l'indigène à la mère-
patrie. Pour r Algérie, il y a là un argument
de premier ordre. Pour la Tunisie, je trouve,
dans une étude que j'ai déjà analysée en par-
tie, celle de M. G. Brisset. des chiffres qui
me font réfléchir.
En 1912, les Français possèdent dans la
Régence 9.090 hectares de vigne, et les Ita-
liens 5.658. Jusqu'en 1918, la proportion
s'affaiblit au détriment des premiers, qui n'ont
plus que 9.436 hectares contre 10.112 culti-
vés par les seconds ; en 1912, 900 viticulteurs
français et 1.518 viticulteurs italiens; en 1918,
772 viticulteurs français et 1.923 viticulteurs
italiens, soit plus du double. En 1919, les
Italiens possèdent* 10.283 hectares de vignes ;
les Français, 9.591 ; les indigènes, 2.227 ; les
Maltais, 847 ; les autres européens, 297.
Depuis la guerre surtout, les Italiens achè-
tent des propriétés à n'importe quel prix. En
l'année 1919, 1.371 ventes foncières ont lieu
en Tunisie, 447 à des Italiens, 440 à des Fran-
çais, 383 à des indigènes, 71 à divers. Ce
sont les vignes surtout qui. attirent les Italiens.
M. G, Brisset raconte que, derrière les troupes
françaises obligées de travailler à la pacifica-
tion, des nuées de paysans italiens s'abattaient
sur les terres, les achetaient aux indigènes, et
immédiatement y plantaient des ceps. « L'élé-
ment italien faisait tache d'huile et prospérait,
grâce à la multitude des petits vignobles. La
qualité des vins ainsi produits par la petite
culture restait incontestablement bien inférieure
aux vins des grands domaines français, mais
la population vinicole demeurait presque exclu-
sivement étrangère sans que la proximité trop
grande de la péninsule laissât espérer jamais
une véritable francisation de ces éléments de
peuplement, fit, tebmme on le lira plus loin,
l'Italie tout entière Veillait avec un soin jaloux
à ce qu'aucune assimilation française pût se
produire. » Je ne veux pas ici aborder ce pro-
blème si complexe et si redoutable. Mais je
remarque que, depuis, à côté de ces petits vi-
gnobles, se sont constitués d'importants do-
maines, gérés par des organisations financières
italiennes, qui y ont accumulé la main-d'œuvre
de Sicile et ont appliqué les méthodes de cul-
ture et les procédés de vinification les plus mo-
dernes.
On comprend, des lors, que Barthe, à la
tribune de la Chambre, se soit contenté de
cette phrase vague et rapide : « L'Algérie,
nous ne la confondons pas avec la Tunisie ;
il est délicat de parler de cette question. »
Cela signifiait, entre autre chose, que, si la
vigne est en Algérie le meilleur élément de
colonisation, d'influence, de rapprochement
entre le Français et l'indigène, elle l'est beau-
coup moins en Tunisie. L'étude de M. G.
Brisset se terminait par cette formule: «L'Afri-
que du Nord sera française, surtout par HPtà-
gne » ; la formule n'est pas également vraie
en Algérie et en Tunisie,
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupé
viticole.
Il y a des juges à Alger
Il y a un an, la jeune Catherine Torrès,
qui venait à peine de voir fleurir son seizième
printemps, disparaissait du domicile de ses
parents, propriétaires à Birka'dem.
Avait-elle été ravie, baigneuse imprudente,
par le tourbillon d'un oued ou par une lame
de fond ? De sinistres rôdeurs avaient-ils fait
leur proie de sa tendre jeunesse?? Ou bien
quelque bel amoureux???.
Toutes les conjectures étaient permises.
La justice, pede claudo, se mit en branle.
Représentée par un inspecteur de !a Sûreté,
elle Idécouvrit, au bout de deux mois, la fil-
lette devenue femme, au douar Aïn-Hadjar,
où, vêtue en Mauresque, elle partageait la
vie, les us et coutumes de l'indigène Koudri
Abderrahmane.
On arrêta le séducteur, mais ce Faublas
bronzé prétendit que sa compagne, pour le
suivre, ne s'était fait faire qu'une douce, très
douce violence.
Puldeur exige 1 La gente Catherine voulut
absolument avoir été séduite à son corps dé-
fendant.
Mais à cause de déclarations assez contra.
dictoires et malgré d'exquises rougeurs, elle
n'eut pas gain de cause. La Cour criminelle
déclarai non coupable Abderrahmane, fort
bien défendu, au demeurant, par son avocat
M0 Grimai. Elle jugea - et bien jugea -
qu'avec les femmes, même à l'état de « jeu-
Des filles en fleur », on ne sait jamais. et
que le doute doit profiter à l'accusé et
qu'enfin, en l'espèce, il n'y avait pas là de
quoi fouetter un chat.
R. de Laromiguière
Le conilit des siaïuis en Algérie
00 -
Sous ce tibre, les Annales Coloniales ont
publié le 7 juillet un article très documenté
de M. RouxF.royesine.ng.
La Coufr d'appell d'Alger vient de rendre
un arrêt intéressant qui apporte un nouvel
élément à l'étude du déiputé d'Oran.
Lee enfante d'un indigène musulman non
reatriralisé français, et d'une Française ou
européenne suivent-ils le statut personnel
du père ou peuvent-ils être confédérés, au
contraire, comme citoyens français ?
La question vient d'être définitivement
tranchée par la Cour d'appel d'Alger, pre-
mière Chambre, sous la présidence de M.
Meircier.
Lia question se posait de la façon suivan-
te :
Le fils d'un indigène et d'une européenne,
musiulman lui-même, contracte à sa majo-
rité un emprunt. Postérieurement à cette
opération, le Cadi se préteaidanit le tuteur
légal du jeune indiène, prononça *- l'inter-
diction de son pupille et demanda l'annula-
tion de l'obligation continaetée par ce der-
nier, comme ayant été consentie par un in-
capable.
Le créancier objetebait qluc le Oadi était
irrecevable en sa demande, ne pouvant être
tuteur d'un citoyen français" et n"'ayant
nulle qualité, dans ces conditions, pour pro-
noncer l'interdiction. La question à résou-
dre était donc souOeonent de savoir si le
débiteur fils d'un indigène mUlSouliman non
naturalisé et d'une européenne, mariés de-
vant l'officier de l'état civil français, est
ou non citoyen français.
La Cour, adoptant la tJhèwe du créancier,
a tranché cette question par l'affirmative.
Cet arrêt était très intéressant à .noter, étant
donné le nombre de jour en jour croissant
des mariages mixtes aussi bien en Algérie
qu'en France, où ces mariages sont fré-
quents par suite de l'exode des travailleurs
indigèmes.
lebob
La Conférence de Madrid
O--D
Les délégués français et espagnols ee
sont réunis en conférence le 21 juillet de
11 heures jusqu'à 13 heures. A l'issue de
la réunion, M. Perelli de la Rbcca a dé-
claré que le protocole concernant la ques-
tion de Tanger avait été signé.
L'Art décoratif moderne
et les pavillons coloniaux
-0-0--
Un 'journal parisien du
soir, rendant compte de
l'inauguration des pavil-
lons coloniaux à V Exty si-
tion, leur adressait, parmi
maints éloges, une critique
sévère : « fl s'agit là, di-
sait-il à peu près, (Tune
manifestation rènonaliste,
ethmgraplnque, semblable à celle -de Mcrr
seille. Chaque colonie.a fait une exhibition de
son art traditionnel, intéressant, certes, mais
qui ne rentre pas dans le cadre de l'&posi-
tion et les lignes générales de ! Art décoratif
moderne. -
Une visite, même rapide, des pavillons
me semble donner une impression toute
différente.
D'abord, ce n'est pas comme à Marseille.
A Marseille, l'art colonial venait simplement
parer de sa grâce les manifestations économi-
ques (diagrammes, échantillons de matières
premières) qui étaient l'essentiel de Vexposi-
tion. Ici, il s'agit uniquement d'art. Et pas
n'importe quel art. On semble avoir choisi,
entre les divers motifs de l'art local, ceux qui
sont susceptibles d'inspirer tari moderne, de
servir à la décoration moderne. On a souvent
signalé Vinf Interne de l'art arabe el même de
larl nègre sur certaines tendances actuelles.
Les traditionalistes s'en sont moqué. C'est
leur rôle, tout négatif. L'expérience artistique
s'étend aujourd'hui au monde, comme la for-
mation littéraire. Le xx" siècle respire plus
profondément et voit plus loin que les boule-
vardiers du siècle précédent. Aucun effort
documentaire n'est négligeable. Celui que
l'art indigène nous apporte est de premier or-
dre ; nouvelles formes, nouvelles dispositions,
nouvelles teintes, nouvelles matières, nott-
veaux procédés, esprit d'alltres mondes, souf-
fles nouveaux.
Mais ce Il est Pas tout. Il côté de ces pré-
sentations, si illtéressalltes, de Part troditio".
ttel indigène, les pavillons nous montrent un
peu partout des tentatives pour adapter ces
motifs anciens, cet art primitif ou très évolué,
à l'art décoratif moderne. Il faudrait être
peu averti des choses coloniales pour ne pas
s'en apercevoir. Les fauteuils rouges et or du
grand salon de Vlndochine ont cette ligne
simple et fine de-l'art moderne, bien diffé-
rente de l'aspeset lourd et contourné des meu-
bles traditionnels. De même, bien (Fautres
meubles, des nattes, des tapis, deux tableaux
laqués (ceux-ci dans le pavillon de l'art colo-
nial) représentent un effort de..transformation.
de rénovation comparable à celui que nous
présentent les Japonais.
En Afrique, le pavillon lui-même exhibe,
sur une architecture traditionnelle, des lignes
décoratives très modernes. La décoration in-
térieure est remarquable. Dans les vitrines,
de nombreux objets d'ivoire montrent une évo-
lution et des utilisations curieuses de l'art in-
digène sous notre influence. Madagascar (Ol
l'art était à peu près nul à notre arrivée) nous
envoie des figurines pleines d'Jtumour et des
tableaux d'une facture très moderne.
En Afrique du Nord, nous ne nous sommes
pas contentés de restaurer les arts indigènes
en pleine décadence, nous avons également
créé. L'art des tapis (dont l'Algérie nous étale
une collection splendide) est en pleine réno-
vation. Le cubisme même s'y exerce. Au Ma-
roc, Majorelle a ouvert à l'art du coussin de
cuir des voies insoupçonnées. Enfin, là
comme en Indochine, l'influence de l'inspi-
ration indigène sur le mobilier moderne se
manifeste de façon heureuse.
Tentatives, tout cela 1 Essais encore con-
fus, sans réalisations Parfaites 1 - Pas tou-
jours. Et d'ailleurs l'Exposition tout entière
n'est-elle pas un essai ? Nous assistons à l'éla-
boration, pénible parfois, d'un nouveau style.
Aux colonies, cet effort est doublement fruc-
tueux : D'une part les colonies apportent
leur contribution à l'art métropolitain. D au-
ire part, il y a rénovation et même création
des arts coloniaux, endormis ou inexistants,
par l'esprit de l'art moderne. L'Art est un des
domaines où l'influence heureuse de la colo-
nisation apparaît vraiment éclatante.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
ti Boniiiftuimw mlillaire des colonies
La contribution des possessions dépen-
dant du ministère des Colonies a été lixée
définitivement pour 1925, par la loi de Fi-
nances que le Parlement a votée récem-
ment. Elle s'élève à 29.200.000 fr. dont 25
millions pour l'Indochine, 2.500.000 fr. pour
l'A.O.F., 1.200.000 francs pour Madagas-
car, 550.000 francs pour les Antilles et la
Réunion.
Un colonial se noie
co
M. Allègre, officier d'adminislfratioai d'ar-
tillerie coloniale, habitant à Mézières (Ar.
dennes), était venu passer un mois de congé
à Mar-Vivo avec sa famille. Hier a;près.
midi, au moment du bain, une fillette de
M. Allègre perdit pied et disparut. Le père
affolé se jeta ô. l'eau, mais une lame de fond
l'emporta. Des baigneurs se précipitèrent.
Ils parvinrent à sauver la fillette. Le corps
de M. Allègre fut retrouvé plusieurs heures
plus tard..
L'AVIATION COLONIALE
---0-0-
France-Maroc
11 a été transporté, pendant la mois de
juin dernier, sur l'ensemble des lignes
aériennes Latécoère. 571.525 lettres, pe-
sant 11.978. kilos 201, ce qui accuse Ifle
nouvelle et considérable progression du
courrier postal aérien, sur les lignes La-
técoère.
En effet, le fret postal acheminé pen-
dant le mois de mai précédent ne s'élevait
qu'à 448.697 correspondances et 10.134 ki-
lee.
Le développement ininterrompu de cor-
respondance aérienne entre la France et
le Maroc et l'AjIgérie, peut se mesurer par
la comparaison des chiffres ci-dessous :
Premier semestre 1900, lettres transpor-
tées". 51.532 ; premier semestre 1921, let-
trrs transportées. 101.202 ; premier semes-
tre 1922, lettres transportées, 474.110 ; pre-
mier semestre 1923, lettres transportées,
1.231.875 ; premier semestre 1921, lettres
transportées, 1.703.241 ; premier semestre
H, lettres transportées, 2.661.464.
Les événements actuels ont mis en lu-
mière l'importance primordiale que pré-
sente, pour nos soldats et nos colons du
Maroc, cet agent fie liaison sûr et rapide
qu'est notre grande artère aérienne Tou-
louse-Casablanca.
-– 000-
Le trafic France-Colonies
pendant le premier semestre 1925
P- endant les six premiers mois de l'année
1925, la France a. fait avec ses colonies et
Protectorats un trafic qui s'est élevé à 4 mil-
liards 753 millions, soit 1 milliard 929 mil-
lions pour les importations et 2 milliards 824
millions pour les exportations.
Sur ces chiffres, l'Algérie continue ¡ venir
en tête avec près de 2 milliards (1 milliard
967 millions) dont 1 milliard 270 millions
d'achats à la Métropole et 697 millions de
ventes en France.
L'Indochine vient ensuite avec un trafic de
583 millions. Elle a exporté 271 millions sur
Ja Métropole, et elle en a importé 312 mil-
lions.
Le troisième rang est tenu par le Maroc
(zone française), dont le commerce avec la
France s'est élevé à 454 millions. Nous lui
avons vendu pour 373 millions de marchan-
klies4 et nous lui avons acheté pour 81 mil-
lions de produits.
Immédiatement après,.vient l'A. O. F. avec
421 millions. Ses expéditions en France re-
présentent 263 millions, et ses importations
françaises atteignent 158 millions.
Au cinquième rang vient La Tunisie avec
391 millions. Nous en avons reçu 139 mil-
lions. de produits, et nous y avons exporté
pour 252 millions.
Madagascar suit la Tunisie avec un trafic
sur la France de 318 millions (importations,
176 millions; exportations, 144 millions).
Le trafic de fia Métropole avec nos autres
colonies s'est chiffré, pendant le premier se-
mestre, par 618 millions (nos importations,
334 millions ; nos exportations, 284 millions).
0
* •
Ajoutons que dans le total général du com-
merce de la France au cours des six premiers
mois de 1925, et qui s'élève à 40 milliards 460
millions, le trafic avec nos colonies et pro-
tectorats représente un peu plus de 10
Mesures de défense
contre la propagande communiste ?
0-0-
Au cours d'une Conférence qui réunissait
MM. Painlevé, Steag, de Morrzie, Ghaumet
et Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, le statut et les revendications
des fonctionnaires ont été l'objet d'un long
examen.
On a tout lieu de supposer qu'au cours
de cette réunion les membres du Gouver-
nement ont envisagé les mesures à prendre
pour réprimer la pmpag&nde communiste
dians la métropole et en Algérie, dans les
divers services de l'Etat.
ete-
Le payement en Tunisie
des rentes et pensions de l'Etat
-()-()-
Les ministres des Finances et des Affaires
Etrangères, en date du 10 juillet 1965, ont adres-
sé le rapport ci-après au Président de la Ré-
publique :
Monsieur le Président,
Les pensionnaires de l'Etat et les titulaires
soit de rentes viagères, soit de traitements de la
Légion d'honneur et de la médaille militaire,
domiciliés dans certaines localités de Tunisie
éloignées de la résidence des contrôleurs ci-
vils, éprouvent des difficultés pour se faire dé-
livrer des certificats de vie en vue d'obtenir
le payement des arrérages qui leur sont dus.
Afin de remédier a ces difficultés, il a paru
qu'il y avait lieu d'autoriser le ministre pléni-
potentiaire, résident général de Franco à Tu-
nis, à désigner, pour les localités dont il s'agit,
une autorité qui, à défaut du contrôleur civil,
délivrerait les certificats do viû. 0
A la suite de ce rapport, et à la même date,
le Président de la République a rendu le dé-
cret suivant :
Article premier. - Le résident général de
France à Tunis désigne les localités dans les-
quelles les certificats do vie nécessaires pour le
payement des rentes viagères et pensions de
l'Etat, des traitements de la Légion d'honneur
et de la médaille militaire peuvent être délivrés
par un agent autre que le contrôleur civil.
Un arrêté du résident général pourvoit à la
désignation de l'autorité chargée de délivrer lu
certificats dans les conditions indiquées au pa-
ragraphe précédent.
Accélérons la construction
go obomil de fer électrique de l'A. E. F.
0 0
Un de nos confrères belges, « l'Essor Co-
lonial Maritime » d'Anvers vient d'appor-
ter un témoignage des plus intéressants sur
l'insuflisancc des relations maritimes entre
le Congo Belge et la Belgique, en publiant
une lethe adressée à la Compagnie Belge
Maritime du Congo par le président de Ta
Chambre de Commerce du Stanley-Pool.
Considérant les plaintes nombreuses éma-
nant de se.' membres au sujet du préjudice
causé au commerce par la nuu-évacuation
des stocks entreposés ù Matadi, cette Com-
pagnie estime qu'il appartient aux arma-
teurs qui assurent la ligne maritime An-
vers-Matadi de prendre les mesures les
plus urgentes pour évacuer non seulement
complètement et sans délai le stock en souf-
france à Matadi, mais également tout le
fret amené à Matadi par le chemin de fer
du Bas-Congo.
Comme par suite de la crise maritime
mondiaje très aigüc, les bateaux désarmés
ne manquent .pas, notamment dans la flotte
belge. Les membres de la Chambre de Com-
merce du Stanley-Pool exposent que la Com-
pagnie Belge Maritime dtU Congo n'aura au-
cune peine à affréter ou à acquérir, deî
unités nécessaires. Elle a déjà acheté des
bateaux du Lloyd Royal Belge et pourrait
en affréter ou en acquérir de nouveaux,
battant ou non le pavillon du Uoyd Rôyal
Belge à condition de s'en procurer au plus
tôt.
Mais le commerce espère surtout se re-
lever en tenant compte de l'amélioration de
capacité du chemin de fer du Bas-Congo,
ce qui mettrait fin à la période difficile et
pénible qu'il a subie par le régime des li-
cences à l'importation pendant, près de
deux ans et, parallèlement d'un effort de
la C. B.M.C. pour éviter qu'une crise simi-
laire no se déclare à l'exportution par suiL'
de l'insuffisance des moyens d'évacuation
vers l'Europe, prolongeant ainsi l'arrêt du
développement du commerce des produits.
Les intéressés ne se dissimulent pas
qu'en regard de la crise maritime univer-
selle, il suffirait que les armateurs étran-
gers connussent la situation de Matadi
pour y envoyer une partie de leur tonnage
actuellement désarmé, mais ils préfére-
raient que leurs transports s'effectuent sous
leur pavillon national.
Cependant, en attendant l'effort maritime
nécessaire, le ministre des Colonies de
Bruxelles, M. Carton, vient de déclarer
dans un interview que la nouvelle ligne Ma-
tadi-Léopolville ne serait pas terminée pour
fépoque contractée, en raison de ce qu'il
faudrait 12 à 13.000 hommes pour terminer
les travaux en 1^29 alors que la crise de
la main-d'œuvre ne permet pas d'assurer
une permanence de plus de 5.200 travail-
leurs sur les chantiers.
Toutes ces raisons que nous venons d'ex-
poser et que nous empruntons à un confrère
belgo ne peuvent que militer en faveur de
l'achèvement rapide du Brazzavillo-Océun,
qui sera livré à l'exploitation de bout en
bout n 1930 et servira à évacuer en ter-
ritoire français non seulement La totalité
des exportations de l'Afrique Equatoriale
Française, mais aussi une grande partie
des produits belges qui attendront encore
longtemps sur leur territoire un chemin de
fer à capacité suffisante et beaucoup plus
longtemps encore un meilleur port que l'ap-
pontement fluvial de Maladi, qui ne peut se
trouver, comme Pointe-Noire que directe-
ment sur l'Océan.
Voilà quel sera le rôle international de
ce port français et du chemin de fer Congo-
Océan.
Ajoutons que le commerce de la Côte Oc-
cidentale d'Afrique se plaint du refus de la,
Compagnie belge maritime du Congo Belge
de faire comme par le passé des escales
régulières et mensuelles dans les ports de
l'Ouest Africain.
Accordant une réduction de 20 0/0 sur
le prix du refour, ladite Compagnie de Na-
vigation ne tient pas cet engagement puis-
qu'elle ne touche pas au retour aux ports
où olle a déposé des voyageurs à l'aller.
A LA CHAMBRE
-0-0-
QUESTION ECRITE
Envois de troupes au Maroc.
M. Chastanel, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre les régies d'après lesquelles
sont prélevés les effectifs envoyés au Maroc et
s'i l'autorité compétente s'est efforcée de répar-
tir proportionnellement à la population de cha-
que région les sacrifices en hommes demandés
au pays. (Question du 11 iuin 1925).
lépÓnsc: Les renforts envoyés récemment
au Maroc comprennent surtout des unités cons.
tituées qui ont été désignées en tenant compte,
d'une port, de la nécessité d'y envoyer une
forte 'proportion de troupes indigènes (nord-afri-
caines ou coloniales) et, d'autre part, de la na-
ture même des opérations au Maroc. En dehors
de ces unités constituées, le personnel complé-
mentaire nécessaire a fait l'objet de désigna-
tions individuelles portant sur l'ensemble chi
territoire.
M. Puis, député, demande à M. [le ministre
de la Guerre, si un jeune homme, ainé de qua.
tre enfants, n'est pas dispensé d'être envoyé
dans les troupes d'opérations du Maroc. (Ques.
tion du 36 juin 1925).
Réponse. - Réponse îîégalive, ce jeune hom-
me rentre dans la règle commune.
AU conseil colonial du senegal
Au scrutin de ballottage du 21 juin IQ5,
M. Lamine-Gucyc, avocat, a c'té élu mem-
bre du Conseil Colonial pour la pmièllc
circonscription.
moie
Dans l'inspection des colonies
--<>-0-
M. Pi-canon (Aii'gusle-ICdouard-l'Tugène).
inspecteur de lre classe dies colonies, est
promu inspecteur général de 2e classe des
colonies.
La guerre au Maroc
&0-
Le haut commandement )
De Casablanca, où il arriva le 21 juil-
let, le est parti pour Ra-
bat. Il s'est rcfndu à la rêsiâ'en#e où l'at-
tendaient le Résident général et le maré-
chal Pétain, retour de Fez.
Un déjeuner a eu lieu à la résidence. Il
a été suivi d'une conférence entre les t.ois.
chefs qui a duré tout l'après-midi.
Le lendemain matin, le général NaulilL
s'est rendu à Fez où il a pris la direction--
des opérations.
Contingent libérable du Maroc
Des insinuations tendancieuses ayant cir-
culé sur le front marocain, laissant enten-
dre que le coMiftMQ^ - ta classe libéra-
ble ne serait pas libOCé, lo ministre a fait
connaître que ce contingent (français efc-
indigènei en service au Maroc sera libéré-
ëans les conditions habituelles et que le6
mesures nécp6sairm seront prises pour
assurer en temps voulu la relève, au Ma-
roc, des militaires libérables.
En outre. les militaires français du con-
tingent au Maroc qui appartiennent aux
familles ayant en cléjà. deux fils* sous les
drapeaux Kués au coui's dropérations se-
ront. sur leur demande, immédiatement ra-
patriés, sous rP-servp que les intéressés
produiront les pièces justificatives néces-
saires, et seront affectés au corps de leur
subdivision d'arme le plus rapproché de
leur domicile.
Moulay Youssef a confiance
Venant à point pour contredire les bruits
tendancieux qui circulent à Tanger, lec-
ture a été faite à la grande mosquée d'une
lettre du sultan, relatant son voyage à.
Fez et sa vtsite aux diverses régions du
front. Moulay Youssef affirme rtlix Musu].
mans de Tanger sa satisfaction devant
l'attitude des tribuR qu'il a visitées et il
exprime sa confiance en l'issue des opéra-
tions en cours qui aboutiront, affirme-t-H,
au prochain succès des troupes du protec-
torat.
Deux communistes suisses expulsés
Les communistes suisses dont nous avons
annoncé l'arrestation dans un hôte.] de Ca-
sablanca, ont été embarqués le 21 juillet à
bord du paquebot Haïti pour la France
en vertu d'un arrêté d'éloignernent pris par
les autorités.
Intéressantes déclarations du capitaine
Fonck
Le capitaine aviateur Fon. k, revenu du
Maroc, a fait, au Radical de Marseille, des
déclarations dniit voici les J'J."H!leS essen-
tiHs :
c L'aviation d'Abd' el Krirn l''I.'jL insigni-
fiante et sans valeur les Ri'ains se sont
bien empan-s de quelques appareils au
cours de la retraite, f'punol., mais leurs
pilotes sont d'une infériorité manifeste.
K II y il. un an et demi, ajoute le capi-
taine, À bd. ,,1 Krim dé.piV.ha auprès de moi
un émissaire chargé de m'offrir la direc-
tion drs services rie l'aviation rifaine et
l'organisation générale d- ..;.;', guerre
aérienne contre les l.-mis-
saire ujonlail que nu s ""1 1.::,,:,:) étaient
acceptées d'avance. Mien n:- adi. j'ai re-
fusé catégoriquement rvîte r:''TH!'iti()n, De
plus, pressentant le danger p-i n- 'a France,
j'ai immédiatement révélé ia :;(,.., .t'' pré-
sident. du Conseil, M. Raymond Pomcaré.
lie
quel j'avais engagé des conw-vsatione fians
le Ivit de ni" renseigner m'a;vi'^, a'.
instructeurs a-M--mnnds <11. • i*i< s de for-
mer de bons pilotes. 1: 1 i .?'rnna aussi
que des maisons anglaises ;̃ raient fait au
chef rifain des ouvertures T»our la livrai-
son rani'V des appareils. ,
Une distinction aux pilotes du voyage
présidentiel
Sur la proposition du marécJVal Lyautey,
les six pilotes qui ont assuiVï le voyage
aérien du président du Conseil au Maroc
ont été nommés officiers de l'ordre de
rOiiissam Alaouite.
L'incendie du camp d'aviation de Meknès
Le commencement d'incendie qui s'était
déclaré au camp d'aviation de Meknès ne
doit pas être attribué ù des criminels ; l'en-
quête a, en effet, établi que >e feu fut mis
accidentellement par trois jeunes indigè-
nes qui, en jouant, avaient eatlammé des
herbes sèches auprès du camp.
Les opérations militaires
Au cours du combat qui dégagea le poste
d'Aïn-fü.alouf, entra en aetioa la première
u saucisse n utilisée au Maroc. Elevée à 800
mètres A Tissa, elle surveille aujourd'hui
cette même région d'Aïn-Maatouf qui vit le
triomphe de nos braves Marocains et ne
laisse passer inaperçu aui mouvement
de troupes ril'aines vraisemblablement com-
mandé par Si Mohamed, 11"\:'" d'Abd el
Krim.
L'action contre Ain Maatrea' fut îacfllilée.
par des llasaynas restés fidèles.
.\u nord d'Ain-MaalouV. ros groupes mo-
biles ont rencontré de forts détachements
ennemis bien retranchés qu'ils ont con-
traints à retlue.r vers le nord. Notrt cava-
lerie est intervenue, même en fin de journée.
Les dissidents ont abandonné de nombreux
cadavres sur le terrain.
Pendant le véritable siège >pi - l e a subi,
la garnison
l'ennemi, en entendant, près de ses mnrs,
des conversations échangées enti^ Euro-
péens, qui paraissaient vivement impres.
sionnés par l'héroïque et vigoureuse résis-
tance de ce poste.
Dans le moyen « Atlas »
L'éventualité de l'extension des dissiden-
ces vers les tribus non soumit, enfermées
dans la n tache de la/a n. 1 ontmue à pré-
occuper le commandement. Alin d'v mettre
bun grdre, des razzias ont éhj effectuées
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