Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juillet 1925 20 juillet 1925
Description : 1925/07/20 (A26,N107). 1925/07/20 (A26,N107).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396954x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 107
LE NUMERO : 10 QllNTlMIrS
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LUNDI SOIR, 20 JUILLET IM
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Indigènes et la terre
048 -
Le gouvernement du Protectorat Je Tunisie
a entrepris de pèrmettre aux tribus qui vi-
vaient, semi-nomades, à l'état précaire, sur
des terres domaniales ou habous, l'accès à la
propriété individuelle, condition indispensable
à la mise en culture de très vastes étendues.
Nous avons exposé comment des milliers de
f ami Mes avaient été installées sur des lots qui
désormais leur appartiennent en toute propriété,
moyennant certaines conditions aisées à rem-
plir. Trouver et distribuer le terrain était ta
première condition du problème ; mais ce
n'était pas tout le problème.
Qu'auraient pu faire sur ce domaine des in-
digènes ne possédant aucun capital autre qu'un
maigre troupeau et ne disposant d'aucun cré-
dit ? Il fallait donc mettre à leur disposition
les moyens financiers nécessaires pour s'instal-
ler, pour procéder aux premiers travaux de
préparation du sol et de culture, pour attendre
la première récolte.
L'administration du Protectorat s'était sage-
ment fait autoriser à affecter- \me somme de
11.500.000 francs, sur l'emprunt tunisien ap-
prouvé par la loi française à l'oeuvre de fixa-
tion des indigènes ati sol. Une commission
chargée d'étudier l'utilisation de ce crédit a
été instituée par un arrêté résidentiel du 20 mai
1924. Conformément à ses conclusions et sur
l'avis approbateur de la section indigène du
Grand Unseil, la somme de 4.500,000 fr.,
réalisée avec cette affectation sur les deux
premières tranches de l'emprunt, a été consa-
crée à F institution d'un organisme de prêts
d'améliorations agricoles.
Cet Office de crédit recrute ses adhérents
parmi les agriculteurs indigènes propriétaires,
enzelistes ou titulaires d'une promesse de vente
de l'Etat. A ces adhérents il n'est point de
mandé de - l'Offife ne compor-
mand6 de souscr i pt i ; ruis ilb do i vent
tant ni actions, ni parts ; mais illl doivent
adopter une pratique qui a fait ses preuves
d'utilité dans certaines caisses de crédit mutuel
agricole, c'est-à-dire un engagement de soli-
darité l absolue par groupes d une dizaine de
membres.
Un comité local désigné par les chefs de
ces groupes siège à chaque contrôle civil, pré-
sidé par le contrôleur civil assisté du conseil..
ler agricole de la râoiqn, agent dont nous
aurons à reparler. Ce* comité est consulté pour
tout prêt sollicité.
Ces comités locaux nomment des délégués
qui avec les représentants des administrations
intéressées composent un Conseil d'adminilr
tration siégeant à Tunis et par lequel sont dé-
signés pour diriger l'Office un Président et un
Administrateur délégué.
Un directeur chargé de la gestion adminis-
trative et financière de l'institution, nommé par
le Gouvernement, assiste te Conseil d'adminis-
tration.
Les prêts effectués aux indigènes apparte-
nant aux catégories auxquelles l'Office porte
assistance, ont été sagement divisés, en deux
sortes distinctes :
La première comporte des crédits consentis
pour cinq années aux attributaires de lots de
terrains concédés par la Direction générale de
l'Agriculture ou par la Direction générale de
l' Intérieur, Les sommes ainsi avancées doi-
vent être employées à des améliorations fon-
cières permanentes ayant pour but et pour ef-
fet la mise el valeur générale du lot territo-
rial du bénéficiaire du prêt. Cet emploi con-
siste en défrichements du sol, plantations, cons-
truction d'abris pour les personnes ow bétail,
forage de puits ou captage de 90urc H t cana-
---- lisations hvdraulioues. *
Dans une second e catégorie spéciale sont
classés des prêts dits « de campagne M. desti-
nés à faciliter des travaux saisonniers à ren-
dement prochain et, pour ce motif, rembour-
sables dans le délai maximum d'un an. Leur
emploi normal consiste en labours profonds,.
techat de semences sélectionnées et d'engrais,
toutes opérations dont l'influence te fait sen-
tir dès la première récolh.
Ces prêts peuvent être consentis à d'au-
tres agriculteurs ihdigènes qu'à ceux qui ont
reçu des lots de l'Etat, mais les uns et les au-
ttes n'y sont admis que s'ils sont installés dans
une région où il n'existe pas de Caisse de cré-
dit - mutuel agricole mixte franco-arabe. ..-
Il ne saurait, en effet, convenir a 1 Etal
,a'instituer - une concurrence aux opérations
̃ fin.ncière de ces organismes.
Une considération d'une haute portée mo-
rale s'ajoutait à celle-ci pour inspirer cette ré-
serve à l'Etat, à savoir que partout où ces cais-
ses mixtes franco-arabes ont été organisées,
elles ont non seulement rempli leur rôle éco-
nomique mais obtenu un résultat plus précieux
encore. Les Français et les .inèligène!l qui s'y
trouvaient réunis ont eu là l'occasion de s'ap-
procher, de se .fréquenter, de s'apprécier mu-
tuellement, et la' politique d'association et de
sympathie en a tiré le plus grand profit.
Il est à souhaiter que cette institution se dé-
veloppe dans les régions où elle n'a pas en-
core pénétré. Pour suppléer à son absence sur
la plupart des territoires où les indigènes vi-
vaient de la vie nomade et collective et qui res-
taient fermés à la colonisation française, l'Etat
consent des prêts de campagne à ceux dont il
fait des propriétaires. 1
Dans l'intérêt de ces derniers. il est dési-
rable que des colons atriTéa par la transforma-
tion de la contrée, s'y viennent installer pour ap-
porter leur exemple bienfaisant aux nouveaux
atcJm-, En effet, ceux-ci, qui n'étaient
Jusque-là que pasteurs et pasteurs médiocres,
promenant leurs troupeaux sans snuir les ici-
gner, ignorant l'élevage méthodique, se bor-
naient comme agriculteurs à égratigner sans dé-
broussailler le sol, sans le retourner, sans
l'engraisser, quelques arpents de brousse sur
lesquels ils jetaient une semence souvent dégé-
nérée, pour produire le blé et lorge néces-
saires' à la consommation de leur famille.
Mis en possession d'une terre qui demande
d'autres soins, ils auraient été fort embartassés
si l'administration tutélaire n'avait aussi prévu
cet aspect de la question. Aptes avoir distri-
bué le 801 aux indigènes, après avoir < institué
pour eux le crédit agricole, elle a avisé aux
moyens de les gtiidjer utilement dans leur vie
de propriétaires agriculteurs, par des mesures
dont il nous reste k parler dans un prochain
article.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions conimercialeit.
-. ""-
LES ÉLECTIONS CANTONALES
ET LES COLONIAUX
Ont été éjus :
MM. Sieeg, sénateur, radical-socialiste, an-
cien Gouverneur Général de l'Algérie, minis-
tre de l'Intérieur (Gironde).
M. Caillaux, sénateur, ministre des Finan-
ces, canton de Fresnay-sur-Sarthe. M. Cail-
laux fut jadis conseiller général d'un autre can-
ton et président du Conseil Général de la Sar-
the.
M. André H esse, ministre des Colonies, ra-
dicai-socialiste, canton d' Ars-en-Ré (Charen-
te-Inférieure)
M. E, de Warren, député (bloc national),
Nancy.
M. Proust, député radical-socialiste (Indre-
et-Loire).
M. de la Groudière, député (Manche).
Sont réélus :
- -
M. Ernest Haudos, déouté, radical-socia-
liste, président de la .Commission des douanes,
canton dHeiltz-le-Mautupt (Marne).
M. William Bertrand, députê. radical-so-
cÎaliste (Charente-Inférieure),
M. de Monzie, radical-socialiste, sénateur.
(Lot).
M. Bnazel, député, radical-socialiste, haut
commissaire à l'éducation physique (Indre).
comm i ss,t i re à
M. Archimbaud, député, radical-socialiste,
rapporteur du budget des Colonies (Drâme).
1
L'AVIATION COLONIALE
na
Les services fie propagande du sous-se-
crétariat de l'aéronautique viennent die pu-
blier un opuscule panfaitoment documenté
sur Ja navigation aérienne en France de
ses débuts à 1925.
Le tableau qui est tracé de l'avenir de
l'aviation commerciale mérite d'être re-
tenu. Voici ce qu'il en dit notamment :
« L'avia/ion commerciale française doit
surtout srappliquer à réaliser les liaisons
quotidiennes avec l'Afrique du nord. Ac-
Luellement, on peut diro que 'l'.aviation
commerciale cot dans la phase « postale »,
c'est-à-dire que c'est en transportant le
courrier qu'elle peut être ne mieux utilisée
et réaliser le plus de/recettes, tout en aug-
mentant les échanges et, par là même, la
prospérité générale du pays ; or, il est cor-
tain que les correspondances de l'Afrique
du nord fourniront à des lignes aériennes
Iransmôditerranécnnes un fret abondant.
« Du point de vue technique, le dernier
concours, des avions commerciaux a révélé
des appareils muHimoteurs particulière-
ment adapbéls aux transports ; i's ont là.
moigné, en effet, d'une exceptionnelle ré-
gularité, qu'on a pu, sans exagération,
comparer à celle des transports ipar voie
ferrée. Par ailleurs, un gain de vitesse,
très appréciable, a .été réalisé sans que
l',avion vainqueur ait dû recourir à UIDO con-
sommation excessive.
« Il reste à trouver un hydravion à large
rayon d'action ; l'objectif à atteindre est,
évidemment, lia traversée de la Méditerra-
néb sans aucune ascaile dans les lies, espa-
gnoiles ou italiennes.
- « Enfin, il est clair que le développement
des vols de nuit, lesquels sont encore de
pratique peu- courante malgré quelques
brillants" essais, fera accomplir à la navi-
gation aérienne un énorme progrès. »
La lecture de ce petit ouvrage montre
d'ailleurs excellemment la valeur de Lc-ffort
accompli jusqu'à présent par la France
au .point de vue des commun i caftions aé-
riennes.
D autre part, on a entendù récemment,
à Madrid, le grand, publicité Ruiz Alhe-
niz, célébrer au cours d'une, brillante confé-
rence sur l'aviation commerciale et propo-
ser comme modèle d'organisation les lignes
d'rançaics, qui, depuris. quatre MIS, prirent,
un service journalier traversant l'Espagne
du nord au sud.
Ces lignes vont actuellement de France à
Daikar par le Maroc et iront prochainement
bien au-delà.
On peut, en effet, annoncer aujourd'hui
que M. Latécoère so, propose d'établir, dans
un assers court délai, une liaison extra-ra-
pide entre la France et l'Amérique du Sud.
n prévoit que dans un avenir peu loin-
tain, peut-être dans troia ans VmHîsStion
de l'avion- de nuit et de l'hydravion entre
Dakar et Pernambuco, permettra aux usa-
gers de se rendre de Paris à Buenos-Airea
en quatre jours.
LA CULTURE DU-IUZ. :
.source de prospérité de fMochme
--0-0---:-
Une étude publiée ré-
ce miné ni dans le Bulletin
Riz et Riziculture, de
l'Agence Générale des Co-
lonies, fqit ressortir le rôle
considérable joué par le
risr dans la vie économique
de notre grande possesSiOtl
de tExtréme-Oriellt.
L Indochine ne produit pas setdement tout
le riz nécessaire à la consommation de ses 20
millions d'habitants; c'est, avec la Birmanie
et le Siarn, un des trois principaux greniers
du monde pour Vapprovisionnement, en cette
céréale, des marchés d'Asie, d'Europe et
d'Améfique. Inutile de dire que les marchés
asiatiques sont de beaucoup les plus impor-
tants. 700 millions d'hommes de race jaune
font du riz leur nourriture fondamentale.
L'énorme récolte de Chine (35 millions de
tonnes) l'te, suffit pas aux besoins de cet im-
mense -et. populeux Empire- Java, le Japon,
Manille, ne récoltent pas non plus toutes les
quantités qui leur sont nécessaires, et doivent
faire appel à l'importatiott.
Le ris < £ Indochine est, d'atttre part, plus
apprécié que tout attire des Asiatiques. Si
nous ajoutons que notre colonie est le pays
exportateur de ris qui. soit le plus proche de
la Chine et du grand port de transit de l/ollg-
Kong, on ne trouvera pas surprenant que la
majeure partie des riz indochinois soit dirigée
sur ce dernier point.
Les pays européens, la France entr' autres,
recherchent moins les ris d- Indochine, moins
beaux d'aspect, et moins bien prèsetités- que
certaines autres provenances. Depuis la guer-
cre, cependant, les quantités venant chez nous
ont augmenté très sensiblement. Il faut dire
aussi que leur qualité s'améliore peu à peu,
grâce aux efforts poursuivis sous la haute
direction du Gouverneur de la Cochinchine
pour sélectionner les semences et obtenir des
riz mieux tlsillés, mieux « blancltis D.
Quelle peut, être la production totale de
riz en Indochine 1 II est assez difficile de le
préciser. Les 20 millions daiinainites, de
Tonkinois, CamboàgÍcns et Laotiens doivent
en consommer facilement de 3 à 4 millions
de tonnes. Ce qui importe surtout, c'est la
quantité récoltée en excédent des besoins de
ces populations et qui peut être livrée à
l'exportation. Or, cette quantité atteint, sui-
vant les années, de 1.200.000 à T.500.000
tonnes pour la Cochinchine, et de 1 50.000 à
200.000 tonnes pour le Tonkin ; au total,
près de 1.500.000 tonnes, en moyenne, pour
l'ensemble de la colonie. Et cette quantité,
déjà énorme par elle-même, va augmentant
sans cesse.
Ces exportations de riz, qui représentent
un milliard et demi de francs, constituent la
base de la prospérité de VIndochine, et font
tourner vers noire belle colonie beaucouf de
regards nvoieux. Elles enrichissent produc-
teurs et commerçants et, par. les taxes aux-
quelles elles donnent lieu, procurent égale-
ment. des ressources considérables au budget
général. -.
Jusqu'ici, Le commerce du riz en Coc/un-
îhine ci au Tonkin était presque entièrement
altire les mains de négociants chinois. Cho-
lon, la métropole du riz. près de Saigon, est
une ville chinoise.. C'est là que sont rassem-
blés les stocks de paddy, là que le grain est
décortiqué et blanchi dans des usines intmen-
ses, outillées pour traiter 1.800.000 tonnes,
par an. Quatre de ces usines (sur une soixan-
taine) sont passées depuis peu en des mains
françaises qui luttent courageusement, contre
la concurrence des Célestes. Le difficile, en
l'espèce, n'est pas de monter ou d'acquérir
une usine et de la faire fonctionner. Une
telle industrie exige une vaste organisation,
depuis la production, avances sur récoltes,
transports à l'intérieur, stockage, usinage,
etc., jusqu'à la consommation. Il faut prett
dre pied à Hon^-Kong et sur les autres mar-
chés d'Extrême-Orient pour être assuré des
débouchés. L'effort tehté par nos cOmpa-
triotes est donc très louable et mérite cTètre
encouragé. -
Il ne peut être question, évidemment,
d'émneer complètement le négociant finnois
qui joue un rôle si Important dans le com-
merce et dans l'industrie du ris indochinois,
et qui sert souvent de truchement indispen-
sable dans les relations. entre Européens et
indigènes; mais il est incontestable que com-
îherçants et industriels français pourraient et
devraient occuper dans l'usinage et l'expor-
tation du ris d'lndocltine une place plus con-
sidérable que celle dont ils se sont contentés
jusqu'à ce jour. v
Pierre Taittinger,
Députh de Paris, Vicé présidant
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies. et des Protectorats.
El Mokri à Vichy
El Molcri, pe rendant à Vichy, est pnssé ven-
dredi dernier à Madrid. Il a rendu visite à l'am-
bassadeur de France, qui a offert un thé en
son honneur.
41.
L'Italie et Tanger
100 -
D'après le Daily Telegraph, l'Italie qui a
refuse d'accepter la convention tripartite
do Tanger en invoquant les droits qtfelte
tient des capitulations, va, (probablement
augmenter le nombre des carabiniers atta-
chés au consulat de Tanger.
Uteisseii crtnlclmc
--0-0--
Nous en trouvons l'explication dans le
supplément économique du Temps du
19 juillet 1925.
En signalant le relèvement prodigieux
de la livre anglaise (458 gr. 59 du1 « Fine
Hard Para » qui de 1 sh. 7 en mai a at-
teint 3 sh. 5 le 14 juillet, noire confrère
explique la situation présente en reve-
nant aux premières années de l'après-
guerre :
Le caoutchouc a été pou't-êtire le seul pro-
duit dont le iprix ait baissé au cours de la
guerre.. Non pas que ses emplois aient
été insignifiante : au contraire, jamais on
n'a tant consommé de ce produit que de
1914 à 1018. Mais la Iproc:htCtLOI'l s'est accrue
dans des proportions plus fortes encore :
de IHUJll tonnes en 1914, elle est passée
a 236.578 tonnes en 1918. Au moment de
la déclaration de guenre la livre de Para
vtulait approximativement 3 sh. ; à l'armis-
ti-ce elle ne dépassait pus 2 sh. 7 d.
L'après-guerre a déçu les producteurs.
Bien que les Ehlts-Unis, qui consomment
plus des deux tiers de tout le caoutchouc
brut produit dans - le ^noirxde, aient accru
leur demande - certaines entreprises lHné'
rioaines fabriquent plus de 50.000 antides
différents - l'Europe, et notamment d'Alle-
magne, observait une certaine réserve.
Gomme la production mondiale continuait
a augmenter - 326.800 tonnes en 1919 et
343.731 tonnes eit 1920 - il n'en faillut pas
davantage pour que les stocks s'accumulas-
sent et qu un véritable effondrement des
cours se produisit sur le marché.
Los propriétaires anglais de plantations
asiatiques réunis rlan la Il Rubber Gro-
wers Association Il résolurent alors de cem-
Ixitlde pm' tous les moyens lu surproduction
devenue vraiment dés'ast'ixvuse.
Lis demandèrent et obtinrent, dès la lin
de l'année 1920, une restriction de 25 ';',
en mt'l'lnnt les saigniebs sur uni quart de
la stirfuvc productrice ou bien en prati-
quant* lu, saignée un jour sur deux seule-
ment sur la moitié des plantations.
Cette métltttle un peu brutale eut pour
offet de réduire la .production mondiale- qui
en 1921 atteignit seulement 275.000 tonnes.
Mais la production des Indes néerlandaises
continuant à augmenter, les propriétaires
anglais de plantations asiatiques ne tardè-
rent pas à rompre leur entento dans l'espoir
de créer un syndicat International.
Le Gouvernement ineerlaindais, cependant,
se déoiaira hostile à toute combinaison de
ce genre et prodlama son attachement au
.prLtfuipc do la production non réglementée.
• Peu après, on assista à un nouvel effon-
droment des cours : la livre clc Para ne
valait plus Un 1921 que 0 sh. 9 d. ; et la
production augmenitait partout, mêlfn callo
de caoutchouc sylvestre.
C'est, alors que le Gouvernement, britan-
nique inrit l'a liairc en main et chargea la
Commission coloniaie, sous la présidence
de air J. stcwcnson, d'élaborer une politi-
que de valorisation propre à améliorer les
cours, sans avoir l'aiir cependant de pré-
cher lu malthusianisme économique.
Le plan Slow en won c-st fort ingénieux. Il
ne touche pas directement it la piwtaction.
(!e qu'il réglemente, c'est l'exportation :
chaque planteur est libre, en principe touit
au moins, de produire toutes les quantités
voullues. Mais la produouoai ne peut être
exportée que jusqu'à concurrence de 60
s Mi veut payer souilemenit la prime d'ex-
portation normale. Pour le surplus, U doit
payer uinc lnxc progressive qui dev-iont vite
prohibitive : jvour la dernière tranche, cotte
1nxo atteint 1 » h. par livre anglaise, c'est-
H-dire presque le prix do la marchandiisc au
<•,(»iurs de l'époque où intervint cette rogllc-
J nen talion.
En fait, on obtient de la sorte une .l'éduc-
tion ind'ireete de -la, production aux 6/10 de
ce qu'eflle était en 1919-1920.
Il est certain que ce « boom » du
caoutchouc a. eu une très heureuse ré-
percussion sur les caoutchoucs de nos
colonies dont les cours ont atteint 16
francs le Kilo. Ce qui ne s'était pas vu
depuis longtemps et a fait renaître l'es-
poir chez nos colons de la Côte u'Afri-
que. 1
Nous savons, d'autre, part, que le con-
trôle le plus sévère est exercé à la sor-
tie de nos colonies sur le caoutchouc et
que cette mesure nous permet de n'ex-
porter que des produits de rélle valeur
marchande.
L'application du plan Stewenson a. eu
pour effet de réduire singulièrement les
stocks de caoutchouc sur le marché de
Londres, c'est pourquoi, ajoute notre
confrère le T emps :
On peut désormais laisser jouer la
lai de l'ofiirc et de. la demande sans
danger pour les producteurs ; au ooruhraire,
l'épuisement des stocks sur une place
comme celle de Londres, qui est le grand
oontirê distributeur de caoutchouc, peut Ôtrc
préjudiciable à la, consommation euro-
péenne.
N'ou'bHons pas què nos1 marohés de
caoutchouc, Bordeaux et Le Havre, ai_ nsi
qHe .eèlui d'Anvers assurent de plus eu
plus l'importation en Europe et qu'ils
ne peuvent que bénéficier, momentané-
ment, tout au moins, de la situation
avantageuse créée par le plan Stmvcn-
son
m
Us tables tranwls ilUl colonies
Depuis le 1er janvier 1925, le câble télégra-
phique Obock-Périm (Mer Uonqc) est à la
charge du budqct local de la Cdtc dça So-
malin. Depuis la môme dnte, la section du
cah-le tàlêaTayhiqW' delà Guyane française
qui relie Callenne à. la Guyane hollandaise
est mise. à la char/je du budget de la colonie.
La guerre au Maroc
Le haut commandement
Le maréchal Pétain, PUiSi le général Nau-
lin, l'un par la voie des airs, l'autre par
mer, sont arrivés au Maroc.
Notons qu'à son arrivée à Rabat, le ma-
réchal Pétain a remencié et félicité le direc-
teur - des lignes Latécoère pour la-régula-
rité de ston voyage.
Le 18 juillet, à 11 heures, le maréchal Pé-
tain, accompagné du maréchal Lyautey, a
rendu visite au sultan Moulay Youssef, qui
le reçu L dans ses appartements particuliers.
La vi-site fut tout à fait inttiane.
Le maréchal Pétain assura le sultian que
la France était disposée à faire l'effort né-
cessaire pour faire rétablir la paix dans aon
empire. Le sultan remercia et déclara que le
peUtplc marocain tout entier était debout aux
côtés de ses protecteurs.
L'ontrovue fut empreinte de la plue cor-
dia-le sympathie.
A 16 heures, le maréchal Pétain partant
pour Fez, avec le général George et le co-
lonel Ptaquin. 11 y est arrivé le 19 juillet. Il
a tenu dans la matinée un important Con-
seil de guerre auquel assistaient le général
Dnugan, le général Caimet et les corn man-
dante des divers groupements, puis il visita
les centres militaires de la ville.
On annonce de Madrid que le géné-
ral Primo de Rivera partira définitivement
pour le Maroc le 21 juilliet.
Les aviateurs Américains
M. Painlevé, président du Conseil et
ministre de la Guerre, qui avait le grand dé-
sir de voir les aviateurs américains coopé-
rer aux opérations militaires au Maroc
sans que letS lois américaines soient violées,
a su trouver une heureuse formule qui per-
mettra a nos vaitlants amis, de remplir leur
nudacieus'c crt généreuse mission, tout on
respectant la législation de leur paye.
Ils combattront, en effet, CI pour défondre
la cause des populations marocaines pacifi-
ques, placées sous l'autorité du siultan n.
D'autre part, ceux d'être eux qui sont
journalistes seront autorisés a onvoyer tt
leups journaux des ctYMogrammes qui ren-
seigneront "exacternçnt l'opinion publique
américaine sur la lutte menée par la Finance
contre le barbarisme musulman.
A ce double titre, les officiers' aviateurs
américains vont donc rendre à la France
d'inappréciables .services,
La fourragère des troupes du Maro<:
La tourrrugèrc des T. O. E. qui vient d'être
accordée au 37e régioneiDt d'aviation du Ma-
roc, ainsi que nous l'annoncions dans les
Annales Coloniales du 17 juillet 1925, est
aux mêmes couleurs que le rubari de Ja
Groix^de Guerre des T. O. E., dont M. Louis
Marin demande depuis longtemps l'attribu-
tion aux coloniaux qui ont obtenu jadis dés
citait-ions 11. l'ordre des tiroupesi dw Goai.vcr-
nenwnts-généraux de nos colonies d'Afrique
et d'Asie.
Nouvelle tentative d'incendie au parc
d'aviation de Casablanca
Dans la soirée du 1C juillet, une nouvelle
tentutive criminelle d'incendie a été cons-
tatée au pure d'uvialiun, mais, grâce aux
mesures prises à la suite d'une tentative
identique faite ces jours derniers, elle a été
arrêtée immédiatement.
Ce matin, une sentinelle a tiré, sans ré-
sultat, sur un individu qui circulait aux
alentours du terrain d'aviation.
Lu, police die stirclé de Casablanca aurait
trouvé une piste sérieuse concernant lia tri-
ple tentative d'incendie commise ces jours
dle-rniers au pftre d'aviation militaire de Ca-
sablanca. L'individu ayant exécuté le cri-
minel siabotagc sferait connu. Il ancrait plu-
sieurs comfGlic dont l'identité est établie
CI qui sont actuellement recherchés, ainsi
que l'auteur principal.
Un journal saisi
M. Schr.ameck a fait saisir le Libertaire
en raison de sa protestation contre la guer-
re du Maroc !
Nos pertes
Au début de juilldl, ruos pertes au Maroc
étaient de 1.473 'hommes tués ou manquants
et die 2.775 blessés. Abd el Krirn ne dé tien-
drait que 30 prisonniers.
Ces chiffres révèlent trop ôloque.mment,
béflas. ! les obstacles que nos troupes ont au
et auront à vaincre.
La presse anglaise
Le Westminster Gazelle écrit ;
Il M. Painlevé a déclaré à plusieurs re-
prisies que la France n'avait pas d'inten-
tions agressives, mais il siérait l'objet de
iboa.uicoup .plus de de sympatlhde à l'étranger
'S.'U disait clairement QUU6 sont les condi-
ttioniS' auxquelles la paix pourrait être râli-
blic. Riien ne pourrait se produire, de pire
q^iie l'impression, déj-h assez généralement
répandue, qu'un accord secret a été conclu
em-tre la France et l'FÆ.qJanú pour mener
une campagne qui pourrait affecter l'es in-
térêts d'autres pavs. La France a tout à ga-
gner en évitant nos propres emeura pen-
dant Ja .'guerre des Boers., qui a coûté des
frais énormes et den, pertes tcrribilles, et
nous a valu en ouitre la haine d'autres pays
parce que nous avions omis de faire con-
naître dès. le début quelles conditions de
paix nous accepterions finalement. »
La Ligue des Droits de l'Homme et le Maroc
La Ligue des Droits de l'Homme vient de
d-omander au Président du Conseil de faire
conn!flHrc au public les conditions de paix
nut ont été faites à Al cl KTim par le Gon-
vernteme.n'l français c1 par le Gouivarniernent
espagnol.. ,
A cette publication, la î-igue (tee, "I"J1l.;s
de l'Homme voiit plusieurs avantages.
D'abord, elle mat-trait fin aux fftohiouaes
traditl.iona de la diplomatie secrète.
En siecontd lieu, ces conditions connues de
tons, Abd cl Krim ne pourmit fenndre de
les ignorer, ni tenter de les défigurer. S'il
Le» reluge, il deivra prendre; devant le mon-
de la responsabilité de vouloir la guerre,
et de la vouloir seul.
Enfin, les tribus du Rif, apprenant que
fiOUlS nous proposons de respecter leur ter-
ritoire et de garantir leur navitajllemoot,
résisteront aux entreprises de soulèvement
conttro nous, et les tribus du Maroc, assu-
rées que nous voulons les protéger contre
les èxactions et le pillage, se laisseront
moins entraîner à la dissidence.
La Litgue espère que le Gouvernement ac-
cueillera cotte suggestion.
Un navire-hôpital à Casablanca
Le navire-hôpital Circassie, de la Gompa-
gniie Paquet, est arrivé le 11 juilldt à Casa-
liaiica on vue d'assurer les évacuations sa-
nitaires sur la France.
Un rescrit du Sultan
Le sulltan a fait lire par le cadi, avec
une grande solennité, dans les mosquées,
une lettre autographe adjurant son peuple
de ne pas faire de politique et le metttarut.
en , garde contre les bruits tendancieux re-
latifs aux événements du Rif ot à la pro-
pagailWe faite par les mauvais esprits, et
annonçant que les rtiontâjgnardS qui sui-
vent Abd ci Krim siéront bientôt ohAttiés.
Citation à l'ordre du corps d'occupation
Comme le.37° régiment d'aviation, le com-
mandant Richard et son bataillon ont été
cités à l'ordre du corps d'occupation par le
maréchal commandant en chef.
Trois communistes arrêtés
A la suite de perquisitions opérées pour
vol d'armes dans un hÓtell de Casablanca,
la police a arrêté les nommés Schmidt dL
Dieachger, sujets snisses, communistes mi-
litants. La perquisition opérée dans leurs
chambres a permis de découvrir un lot im-
portant de brochures, de pliomtographice de
propagande et des cartes militaires du Ma-
roc.
Un troisième communiste a été arrêté
dans la soirée.
LES OPERATIONS
Des détails sont parvenus sur l'attaque
oa nos postes de Bab-Hoceine et de Oued-
Hamrine. Ce dernier poste a repoussé faci-
lement l'ennemi qui a mené une attaq-ue
plus violente contre Bab-Hoccinc.
L'intervention de l'aviation a permis de
repousser l'ennemi qui a reflué vers la
montagne, abandonnant un canon avec le-
quel il bombardait le poste.
Selon certains renseignements, les Ri-
fains auraient l'intention d'attaquer tous
nos postes entre 'Hoceine et Tafrant à l'est
de Texoual.
L'attaque è. l'est do Aïn-Maatouf a été
également, sévère, mais l'ennemi a été re-
poussé, gràcc à l'intervention de l'aviation
qui a ravitaillé notamment, au cours du
combat, le poste en cartouches et en gre-
nades.. L'ennemi parait avoir subi de gros-
ses pertes.
L'ensemble: de la situation parait néan-
moins s'améliorer légèrement au cours de
cotte journée, grticc notamment à la pré-
sence de nombreux groupes mobilles qui
parcourent le pays et rassurent les tribus
et ù. la nouvelle parvenue à l'ennemi de la
prochaine arrivée de mehallas cheriflennes,
chargées de tenir l'arrière du pays et de
réprimer les désordres possibles.
L'ensemble des renseignements que nous
publions, ci-dessus, indique que les Mains
semblent poursuivre activement leur offen-
sive sur Fez, employant, pour atteindre ce
but, des moyens politiques de préférence
aux actions militaires de grande envergure.
Ils tentent de se faire précéder d'un vaste
mouvement de dissidence, ce qui. dans leur
pensée, doit les amener sous les murs de
la grande métropole du Maroc, sans ellga-
gements importants.
Les tentatives de ces jours derniers sont
orientés du nord au sud, venant des nves
de l'Oucrgha au sud de Fes-el-Ra.li, de
Kelaa-dcs-Sless 011 do, A'in-A!ic.:ha et pesant
sur .les tribus dont les habitants sont situés
au nord de Fez, notamment.
Plus à L'est, les efforts de l'ennemi par-
tent des régions du Haut-Leben, entre Aïn-
Maatouf, qui est attaque violemment, et
Msila ; ils se conjuguent le long de la voie
naturelle de communication que forme la
va'llée du Lelwn, du nord-est au sud-ouest,
aboutissant également dans la région de
Fpx.
L'ennemi appuie sa pression politique
d'incessants harcèlements par zouargas
(pillages) ou par derbas (coups de main),
que les méhallas du anaghzon levés par ie
sultan anrant pour but de. controbatire. Ces
levées de meh al las sont sur le point d'être
achevébs, notamment dan si fla région de
Rabat.
Ce que font les Espagnols
Le général Primo de Rivera a annoncé
aux journalistes qu'une petite opération de
nettoyage s'est effectuée eiÈficaçement au-
tour de la position de Cnsa-Hamido-de-
Benider qu'un groupe de rebelles avait
bombardée hier avec un canon établi sur
la hauteur de Sidi-Degnch, tuant un Espa-
fmol et en blessant, cinq autres.
Hier soir et ce malin des colonnes se
sont rendues sur les lieux, occupant Sidi-
Degueh et Ions les ravins et les points
stratégiques environnants, mais le canon
ennemi, dont le recherche se poursuit, n'a
nu être- encore découvert. Les colonnes ont
eu un lieutenant et un légionnaire blessés
et un Aakari tué.
Un communiqué officiel donne, sur les
opérations de la matinée du 17, dans le
secteur de nl'TI ¡-sicl'c!'. les nouveaux détails
suivants :
L'opération dirigée, par le gé. né, ral , SB.ro
avait pour but de renforcer ce secteur un
pou faible. On a. occupé, la ligne de sépa-
ration de Sidi Danets, commandant la
roule de Tétouan h Tanger, où l'ennemi,
LE NUMERO : 10 QllNTlMIrS
v
LUNDI SOIR, 20 JUILLET IM
, '.,' ,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Indigènes et la terre
048 -
Le gouvernement du Protectorat Je Tunisie
a entrepris de pèrmettre aux tribus qui vi-
vaient, semi-nomades, à l'état précaire, sur
des terres domaniales ou habous, l'accès à la
propriété individuelle, condition indispensable
à la mise en culture de très vastes étendues.
Nous avons exposé comment des milliers de
f ami Mes avaient été installées sur des lots qui
désormais leur appartiennent en toute propriété,
moyennant certaines conditions aisées à rem-
plir. Trouver et distribuer le terrain était ta
première condition du problème ; mais ce
n'était pas tout le problème.
Qu'auraient pu faire sur ce domaine des in-
digènes ne possédant aucun capital autre qu'un
maigre troupeau et ne disposant d'aucun cré-
dit ? Il fallait donc mettre à leur disposition
les moyens financiers nécessaires pour s'instal-
ler, pour procéder aux premiers travaux de
préparation du sol et de culture, pour attendre
la première récolte.
L'administration du Protectorat s'était sage-
ment fait autoriser à affecter- \me somme de
11.500.000 francs, sur l'emprunt tunisien ap-
prouvé par la loi française à l'oeuvre de fixa-
tion des indigènes ati sol. Une commission
chargée d'étudier l'utilisation de ce crédit a
été instituée par un arrêté résidentiel du 20 mai
1924. Conformément à ses conclusions et sur
l'avis approbateur de la section indigène du
Grand Unseil, la somme de 4.500,000 fr.,
réalisée avec cette affectation sur les deux
premières tranches de l'emprunt, a été consa-
crée à F institution d'un organisme de prêts
d'améliorations agricoles.
Cet Office de crédit recrute ses adhérents
parmi les agriculteurs indigènes propriétaires,
enzelistes ou titulaires d'une promesse de vente
de l'Etat. A ces adhérents il n'est point de
mandé de - l'Offife ne compor-
mand6 de souscr i pt i ; ruis ilb do i vent
tant ni actions, ni parts ; mais illl doivent
adopter une pratique qui a fait ses preuves
d'utilité dans certaines caisses de crédit mutuel
agricole, c'est-à-dire un engagement de soli-
darité l absolue par groupes d une dizaine de
membres.
Un comité local désigné par les chefs de
ces groupes siège à chaque contrôle civil, pré-
sidé par le contrôleur civil assisté du conseil..
ler agricole de la râoiqn, agent dont nous
aurons à reparler. Ce* comité est consulté pour
tout prêt sollicité.
Ces comités locaux nomment des délégués
qui avec les représentants des administrations
intéressées composent un Conseil d'adminilr
tration siégeant à Tunis et par lequel sont dé-
signés pour diriger l'Office un Président et un
Administrateur délégué.
Un directeur chargé de la gestion adminis-
trative et financière de l'institution, nommé par
le Gouvernement, assiste te Conseil d'adminis-
tration.
Les prêts effectués aux indigènes apparte-
nant aux catégories auxquelles l'Office porte
assistance, ont été sagement divisés, en deux
sortes distinctes :
La première comporte des crédits consentis
pour cinq années aux attributaires de lots de
terrains concédés par la Direction générale de
l'Agriculture ou par la Direction générale de
l' Intérieur, Les sommes ainsi avancées doi-
vent être employées à des améliorations fon-
cières permanentes ayant pour but et pour ef-
fet la mise el valeur générale du lot territo-
rial du bénéficiaire du prêt. Cet emploi con-
siste en défrichements du sol, plantations, cons-
truction d'abris pour les personnes ow bétail,
forage de puits ou captage de 90urc H t cana-
---- lisations hvdraulioues. *
Dans une second e catégorie spéciale sont
classés des prêts dits « de campagne M. desti-
nés à faciliter des travaux saisonniers à ren-
dement prochain et, pour ce motif, rembour-
sables dans le délai maximum d'un an. Leur
emploi normal consiste en labours profonds,.
techat de semences sélectionnées et d'engrais,
toutes opérations dont l'influence te fait sen-
tir dès la première récolh.
Ces prêts peuvent être consentis à d'au-
tres agriculteurs ihdigènes qu'à ceux qui ont
reçu des lots de l'Etat, mais les uns et les au-
ttes n'y sont admis que s'ils sont installés dans
une région où il n'existe pas de Caisse de cré-
dit - mutuel agricole mixte franco-arabe. ..-
Il ne saurait, en effet, convenir a 1 Etal
,a'instituer - une concurrence aux opérations
̃ fin.ncière de ces organismes.
Une considération d'une haute portée mo-
rale s'ajoutait à celle-ci pour inspirer cette ré-
serve à l'Etat, à savoir que partout où ces cais-
ses mixtes franco-arabes ont été organisées,
elles ont non seulement rempli leur rôle éco-
nomique mais obtenu un résultat plus précieux
encore. Les Français et les .inèligène!l qui s'y
trouvaient réunis ont eu là l'occasion de s'ap-
procher, de se .fréquenter, de s'apprécier mu-
tuellement, et la' politique d'association et de
sympathie en a tiré le plus grand profit.
Il est à souhaiter que cette institution se dé-
veloppe dans les régions où elle n'a pas en-
core pénétré. Pour suppléer à son absence sur
la plupart des territoires où les indigènes vi-
vaient de la vie nomade et collective et qui res-
taient fermés à la colonisation française, l'Etat
consent des prêts de campagne à ceux dont il
fait des propriétaires. 1
Dans l'intérêt de ces derniers. il est dési-
rable que des colons atriTéa par la transforma-
tion de la contrée, s'y viennent installer pour ap-
porter leur exemple bienfaisant aux nouveaux
atcJm-, En effet, ceux-ci, qui n'étaient
Jusque-là que pasteurs et pasteurs médiocres,
promenant leurs troupeaux sans snuir les ici-
gner, ignorant l'élevage méthodique, se bor-
naient comme agriculteurs à égratigner sans dé-
broussailler le sol, sans le retourner, sans
l'engraisser, quelques arpents de brousse sur
lesquels ils jetaient une semence souvent dégé-
nérée, pour produire le blé et lorge néces-
saires' à la consommation de leur famille.
Mis en possession d'une terre qui demande
d'autres soins, ils auraient été fort embartassés
si l'administration tutélaire n'avait aussi prévu
cet aspect de la question. Aptes avoir distri-
bué le 801 aux indigènes, après avoir < institué
pour eux le crédit agricole, elle a avisé aux
moyens de les gtiidjer utilement dans leur vie
de propriétaires agriculteurs, par des mesures
dont il nous reste k parler dans un prochain
article.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions conimercialeit.
-. ""-
LES ÉLECTIONS CANTONALES
ET LES COLONIAUX
Ont été éjus :
MM. Sieeg, sénateur, radical-socialiste, an-
cien Gouverneur Général de l'Algérie, minis-
tre de l'Intérieur (Gironde).
M. Caillaux, sénateur, ministre des Finan-
ces, canton de Fresnay-sur-Sarthe. M. Cail-
laux fut jadis conseiller général d'un autre can-
ton et président du Conseil Général de la Sar-
the.
M. André H esse, ministre des Colonies, ra-
dicai-socialiste, canton d' Ars-en-Ré (Charen-
te-Inférieure)
M. E, de Warren, député (bloc national),
Nancy.
M. Proust, député radical-socialiste (Indre-
et-Loire).
M. de la Groudière, député (Manche).
Sont réélus :
- -
M. Ernest Haudos, déouté, radical-socia-
liste, président de la .Commission des douanes,
canton dHeiltz-le-Mautupt (Marne).
M. William Bertrand, députê. radical-so-
cÎaliste (Charente-Inférieure),
M. de Monzie, radical-socialiste, sénateur.
(Lot).
M. Bnazel, député, radical-socialiste, haut
commissaire à l'éducation physique (Indre).
comm i ss,t i re à
M. Archimbaud, député, radical-socialiste,
rapporteur du budget des Colonies (Drâme).
1
L'AVIATION COLONIALE
na
Les services fie propagande du sous-se-
crétariat de l'aéronautique viennent die pu-
blier un opuscule panfaitoment documenté
sur Ja navigation aérienne en France de
ses débuts à 1925.
Le tableau qui est tracé de l'avenir de
l'aviation commerciale mérite d'être re-
tenu. Voici ce qu'il en dit notamment :
« L'avia/ion commerciale française doit
surtout srappliquer à réaliser les liaisons
quotidiennes avec l'Afrique du nord. Ac-
Luellement, on peut diro que 'l'.aviation
commerciale cot dans la phase « postale »,
c'est-à-dire que c'est en transportant le
courrier qu'elle peut être ne mieux utilisée
et réaliser le plus de/recettes, tout en aug-
mentant les échanges et, par là même, la
prospérité générale du pays ; or, il est cor-
tain que les correspondances de l'Afrique
du nord fourniront à des lignes aériennes
Iransmôditerranécnnes un fret abondant.
« Du point de vue technique, le dernier
concours, des avions commerciaux a révélé
des appareils muHimoteurs particulière-
ment adapbéls aux transports ; i's ont là.
moigné, en effet, d'une exceptionnelle ré-
gularité, qu'on a pu, sans exagération,
comparer à celle des transports ipar voie
ferrée. Par ailleurs, un gain de vitesse,
très appréciable, a .été réalisé sans que
l',avion vainqueur ait dû recourir à UIDO con-
sommation excessive.
« Il reste à trouver un hydravion à large
rayon d'action ; l'objectif à atteindre est,
évidemment, lia traversée de la Méditerra-
néb sans aucune ascaile dans les lies, espa-
gnoiles ou italiennes.
- « Enfin, il est clair que le développement
des vols de nuit, lesquels sont encore de
pratique peu- courante malgré quelques
brillants" essais, fera accomplir à la navi-
gation aérienne un énorme progrès. »
La lecture de ce petit ouvrage montre
d'ailleurs excellemment la valeur de Lc-ffort
accompli jusqu'à présent par la France
au .point de vue des commun i caftions aé-
riennes.
D autre part, on a entendù récemment,
à Madrid, le grand, publicité Ruiz Alhe-
niz, célébrer au cours d'une, brillante confé-
rence sur l'aviation commerciale et propo-
ser comme modèle d'organisation les lignes
d'rançaics, qui, depuris. quatre MIS, prirent,
un service journalier traversant l'Espagne
du nord au sud.
Ces lignes vont actuellement de France à
Daikar par le Maroc et iront prochainement
bien au-delà.
On peut, en effet, annoncer aujourd'hui
que M. Latécoère so, propose d'établir, dans
un assers court délai, une liaison extra-ra-
pide entre la France et l'Amérique du Sud.
n prévoit que dans un avenir peu loin-
tain, peut-être dans troia ans VmHîsStion
de l'avion- de nuit et de l'hydravion entre
Dakar et Pernambuco, permettra aux usa-
gers de se rendre de Paris à Buenos-Airea
en quatre jours.
LA CULTURE DU-IUZ. :
.source de prospérité de fMochme
--0-0---:-
Une étude publiée ré-
ce miné ni dans le Bulletin
Riz et Riziculture, de
l'Agence Générale des Co-
lonies, fqit ressortir le rôle
considérable joué par le
risr dans la vie économique
de notre grande possesSiOtl
de tExtréme-Oriellt.
L Indochine ne produit pas setdement tout
le riz nécessaire à la consommation de ses 20
millions d'habitants; c'est, avec la Birmanie
et le Siarn, un des trois principaux greniers
du monde pour Vapprovisionnement, en cette
céréale, des marchés d'Asie, d'Europe et
d'Améfique. Inutile de dire que les marchés
asiatiques sont de beaucoup les plus impor-
tants. 700 millions d'hommes de race jaune
font du riz leur nourriture fondamentale.
L'énorme récolte de Chine (35 millions de
tonnes) l'te, suffit pas aux besoins de cet im-
mense -et. populeux Empire- Java, le Japon,
Manille, ne récoltent pas non plus toutes les
quantités qui leur sont nécessaires, et doivent
faire appel à l'importatiott.
Le ris < £ Indochine est, d'atttre part, plus
apprécié que tout attire des Asiatiques. Si
nous ajoutons que notre colonie est le pays
exportateur de ris qui. soit le plus proche de
la Chine et du grand port de transit de l/ollg-
Kong, on ne trouvera pas surprenant que la
majeure partie des riz indochinois soit dirigée
sur ce dernier point.
Les pays européens, la France entr' autres,
recherchent moins les ris d- Indochine, moins
beaux d'aspect, et moins bien prèsetités- que
certaines autres provenances. Depuis la guer-
cre, cependant, les quantités venant chez nous
ont augmenté très sensiblement. Il faut dire
aussi que leur qualité s'améliore peu à peu,
grâce aux efforts poursuivis sous la haute
direction du Gouverneur de la Cochinchine
pour sélectionner les semences et obtenir des
riz mieux tlsillés, mieux « blancltis D.
Quelle peut, être la production totale de
riz en Indochine 1 II est assez difficile de le
préciser. Les 20 millions daiinainites, de
Tonkinois, CamboàgÍcns et Laotiens doivent
en consommer facilement de 3 à 4 millions
de tonnes. Ce qui importe surtout, c'est la
quantité récoltée en excédent des besoins de
ces populations et qui peut être livrée à
l'exportation. Or, cette quantité atteint, sui-
vant les années, de 1.200.000 à T.500.000
tonnes pour la Cochinchine, et de 1 50.000 à
200.000 tonnes pour le Tonkin ; au total,
près de 1.500.000 tonnes, en moyenne, pour
l'ensemble de la colonie. Et cette quantité,
déjà énorme par elle-même, va augmentant
sans cesse.
Ces exportations de riz, qui représentent
un milliard et demi de francs, constituent la
base de la prospérité de VIndochine, et font
tourner vers noire belle colonie beaucouf de
regards nvoieux. Elles enrichissent produc-
teurs et commerçants et, par. les taxes aux-
quelles elles donnent lieu, procurent égale-
ment. des ressources considérables au budget
général. -.
Jusqu'ici, Le commerce du riz en Coc/un-
îhine ci au Tonkin était presque entièrement
altire les mains de négociants chinois. Cho-
lon, la métropole du riz. près de Saigon, est
une ville chinoise.. C'est là que sont rassem-
blés les stocks de paddy, là que le grain est
décortiqué et blanchi dans des usines intmen-
ses, outillées pour traiter 1.800.000 tonnes,
par an. Quatre de ces usines (sur une soixan-
taine) sont passées depuis peu en des mains
françaises qui luttent courageusement, contre
la concurrence des Célestes. Le difficile, en
l'espèce, n'est pas de monter ou d'acquérir
une usine et de la faire fonctionner. Une
telle industrie exige une vaste organisation,
depuis la production, avances sur récoltes,
transports à l'intérieur, stockage, usinage,
etc., jusqu'à la consommation. Il faut prett
dre pied à Hon^-Kong et sur les autres mar-
chés d'Extrême-Orient pour être assuré des
débouchés. L'effort tehté par nos cOmpa-
triotes est donc très louable et mérite cTètre
encouragé. -
Il ne peut être question, évidemment,
d'émneer complètement le négociant finnois
qui joue un rôle si Important dans le com-
merce et dans l'industrie du ris indochinois,
et qui sert souvent de truchement indispen-
sable dans les relations. entre Européens et
indigènes; mais il est incontestable que com-
îherçants et industriels français pourraient et
devraient occuper dans l'usinage et l'expor-
tation du ris d'lndocltine une place plus con-
sidérable que celle dont ils se sont contentés
jusqu'à ce jour. v
Pierre Taittinger,
Députh de Paris, Vicé présidant
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies. et des Protectorats.
El Mokri à Vichy
El Molcri, pe rendant à Vichy, est pnssé ven-
dredi dernier à Madrid. Il a rendu visite à l'am-
bassadeur de France, qui a offert un thé en
son honneur.
41.
L'Italie et Tanger
100 -
D'après le Daily Telegraph, l'Italie qui a
refuse d'accepter la convention tripartite
do Tanger en invoquant les droits qtfelte
tient des capitulations, va, (probablement
augmenter le nombre des carabiniers atta-
chés au consulat de Tanger.
Uteisseii crtnlclmc
--0-0--
Nous en trouvons l'explication dans le
supplément économique du Temps du
19 juillet 1925.
En signalant le relèvement prodigieux
de la livre anglaise (458 gr. 59 du1 « Fine
Hard Para » qui de 1 sh. 7 en mai a at-
teint 3 sh. 5 le 14 juillet, noire confrère
explique la situation présente en reve-
nant aux premières années de l'après-
guerre :
Le caoutchouc a été pou't-êtire le seul pro-
duit dont le iprix ait baissé au cours de la
guerre.. Non pas que ses emplois aient
été insignifiante : au contraire, jamais on
n'a tant consommé de ce produit que de
1914 à 1018. Mais la Iproc:htCtLOI'l s'est accrue
dans des proportions plus fortes encore :
de IHUJll tonnes en 1914, elle est passée
a 236.578 tonnes en 1918. Au moment de
la déclaration de guenre la livre de Para
vtulait approximativement 3 sh. ; à l'armis-
ti-ce elle ne dépassait pus 2 sh. 7 d.
L'après-guerre a déçu les producteurs.
Bien que les Ehlts-Unis, qui consomment
plus des deux tiers de tout le caoutchouc
brut produit dans - le ^noirxde, aient accru
leur demande - certaines entreprises lHné'
rioaines fabriquent plus de 50.000 antides
différents - l'Europe, et notamment d'Alle-
magne, observait une certaine réserve.
Gomme la production mondiale continuait
a augmenter - 326.800 tonnes en 1919 et
343.731 tonnes eit 1920 - il n'en faillut pas
davantage pour que les stocks s'accumulas-
sent et qu un véritable effondrement des
cours se produisit sur le marché.
Los propriétaires anglais de plantations
asiatiques réunis rlan la Il Rubber Gro-
wers Association Il résolurent alors de cem-
Ixitlde pm' tous les moyens lu surproduction
devenue vraiment dés'ast'ixvuse.
Lis demandèrent et obtinrent, dès la lin
de l'année 1920, une restriction de 25 ';',
en mt'l'lnnt les saigniebs sur uni quart de
la stirfuvc productrice ou bien en prati-
quant* lu, saignée un jour sur deux seule-
ment sur la moitié des plantations.
Cette métltttle un peu brutale eut pour
offet de réduire la .production mondiale- qui
en 1921 atteignit seulement 275.000 tonnes.
Mais la production des Indes néerlandaises
continuant à augmenter, les propriétaires
anglais de plantations asiatiques ne tardè-
rent pas à rompre leur entento dans l'espoir
de créer un syndicat International.
Le Gouvernement ineerlaindais, cependant,
se déoiaira hostile à toute combinaison de
ce genre et prodlama son attachement au
.prLtfuipc do la production non réglementée.
• Peu après, on assista à un nouvel effon-
droment des cours : la livre clc Para ne
valait plus Un 1921 que 0 sh. 9 d. ; et la
production augmenitait partout, mêlfn callo
de caoutchouc sylvestre.
C'est, alors que le Gouvernement, britan-
nique inrit l'a liairc en main et chargea la
Commission coloniaie, sous la présidence
de air J. stcwcnson, d'élaborer une politi-
que de valorisation propre à améliorer les
cours, sans avoir l'aiir cependant de pré-
cher lu malthusianisme économique.
Le plan Slow en won c-st fort ingénieux. Il
ne touche pas directement it la piwtaction.
(!e qu'il réglemente, c'est l'exportation :
chaque planteur est libre, en principe touit
au moins, de produire toutes les quantités
voullues. Mais la produouoai ne peut être
exportée que jusqu'à concurrence de 60
s Mi veut payer souilemenit la prime d'ex-
portation normale. Pour le surplus, U doit
payer uinc lnxc progressive qui dev-iont vite
prohibitive : jvour la dernière tranche, cotte
1nxo atteint 1 » h. par livre anglaise, c'est-
H-dire presque le prix do la marchandiisc au
<•,(»iurs de l'époque où intervint cette rogllc-
J nen talion.
En fait, on obtient de la sorte une .l'éduc-
tion ind'ireete de -la, production aux 6/10 de
ce qu'eflle était en 1919-1920.
Il est certain que ce « boom » du
caoutchouc a. eu une très heureuse ré-
percussion sur les caoutchoucs de nos
colonies dont les cours ont atteint 16
francs le Kilo. Ce qui ne s'était pas vu
depuis longtemps et a fait renaître l'es-
poir chez nos colons de la Côte u'Afri-
que. 1
Nous savons, d'autre, part, que le con-
trôle le plus sévère est exercé à la sor-
tie de nos colonies sur le caoutchouc et
que cette mesure nous permet de n'ex-
porter que des produits de rélle valeur
marchande.
L'application du plan Stewenson a. eu
pour effet de réduire singulièrement les
stocks de caoutchouc sur le marché de
Londres, c'est pourquoi, ajoute notre
confrère le T emps :
On peut désormais laisser jouer la
lai de l'ofiirc et de. la demande sans
danger pour les producteurs ; au ooruhraire,
l'épuisement des stocks sur une place
comme celle de Londres, qui est le grand
oontirê distributeur de caoutchouc, peut Ôtrc
préjudiciable à la, consommation euro-
péenne.
N'ou'bHons pas què nos1 marohés de
caoutchouc, Bordeaux et Le Havre, ai_ nsi
qHe .eèlui d'Anvers assurent de plus eu
plus l'importation en Europe et qu'ils
ne peuvent que bénéficier, momentané-
ment, tout au moins, de la situation
avantageuse créée par le plan Stmvcn-
son
m
Us tables tranwls ilUl colonies
Depuis le 1er janvier 1925, le câble télégra-
phique Obock-Périm (Mer Uonqc) est à la
charge du budqct local de la Cdtc dça So-
malin. Depuis la môme dnte, la section du
cah-le tàlêaTayhiqW' delà Guyane française
qui relie Callenne à. la Guyane hollandaise
est mise. à la char/je du budget de la colonie.
La guerre au Maroc
Le haut commandement
Le maréchal Pétain, PUiSi le général Nau-
lin, l'un par la voie des airs, l'autre par
mer, sont arrivés au Maroc.
Notons qu'à son arrivée à Rabat, le ma-
réchal Pétain a remencié et félicité le direc-
teur - des lignes Latécoère pour la-régula-
rité de ston voyage.
Le 18 juillet, à 11 heures, le maréchal Pé-
tain, accompagné du maréchal Lyautey, a
rendu visite au sultan Moulay Youssef, qui
le reçu L dans ses appartements particuliers.
La vi-site fut tout à fait inttiane.
Le maréchal Pétain assura le sultian que
la France était disposée à faire l'effort né-
cessaire pour faire rétablir la paix dans aon
empire. Le sultan remercia et déclara que le
peUtplc marocain tout entier était debout aux
côtés de ses protecteurs.
L'ontrovue fut empreinte de la plue cor-
dia-le sympathie.
A 16 heures, le maréchal Pétain partant
pour Fez, avec le général George et le co-
lonel Ptaquin. 11 y est arrivé le 19 juillet. Il
a tenu dans la matinée un important Con-
seil de guerre auquel assistaient le général
Dnugan, le général Caimet et les corn man-
dante des divers groupements, puis il visita
les centres militaires de la ville.
On annonce de Madrid que le géné-
ral Primo de Rivera partira définitivement
pour le Maroc le 21 juilliet.
Les aviateurs Américains
M. Painlevé, président du Conseil et
ministre de la Guerre, qui avait le grand dé-
sir de voir les aviateurs américains coopé-
rer aux opérations militaires au Maroc
sans que letS lois américaines soient violées,
a su trouver une heureuse formule qui per-
mettra a nos vaitlants amis, de remplir leur
nudacieus'c crt généreuse mission, tout on
respectant la législation de leur paye.
Ils combattront, en effet, CI pour défondre
la cause des populations marocaines pacifi-
ques, placées sous l'autorité du siultan n.
D'autre part, ceux d'être eux qui sont
journalistes seront autorisés a onvoyer tt
leups journaux des ctYMogrammes qui ren-
seigneront "exacternçnt l'opinion publique
américaine sur la lutte menée par la Finance
contre le barbarisme musulman.
A ce double titre, les officiers' aviateurs
américains vont donc rendre à la France
d'inappréciables .services,
La fourragère des troupes du Maro<:
La tourrrugèrc des T. O. E. qui vient d'être
accordée au 37e régioneiDt d'aviation du Ma-
roc, ainsi que nous l'annoncions dans les
Annales Coloniales du 17 juillet 1925, est
aux mêmes couleurs que le rubari de Ja
Groix^de Guerre des T. O. E., dont M. Louis
Marin demande depuis longtemps l'attribu-
tion aux coloniaux qui ont obtenu jadis dés
citait-ions 11. l'ordre des tiroupesi dw Goai.vcr-
nenwnts-généraux de nos colonies d'Afrique
et d'Asie.
Nouvelle tentative d'incendie au parc
d'aviation de Casablanca
Dans la soirée du 1C juillet, une nouvelle
tentutive criminelle d'incendie a été cons-
tatée au pure d'uvialiun, mais, grâce aux
mesures prises à la suite d'une tentative
identique faite ces jours derniers, elle a été
arrêtée immédiatement.
Ce matin, une sentinelle a tiré, sans ré-
sultat, sur un individu qui circulait aux
alentours du terrain d'aviation.
Lu, police die stirclé de Casablanca aurait
trouvé une piste sérieuse concernant lia tri-
ple tentative d'incendie commise ces jours
dle-rniers au pftre d'aviation militaire de Ca-
sablanca. L'individu ayant exécuté le cri-
minel siabotagc sferait connu. Il ancrait plu-
sieurs comfGlic dont l'identité est établie
CI qui sont actuellement recherchés, ainsi
que l'auteur principal.
Un journal saisi
M. Schr.ameck a fait saisir le Libertaire
en raison de sa protestation contre la guer-
re du Maroc !
Nos pertes
Au début de juilldl, ruos pertes au Maroc
étaient de 1.473 'hommes tués ou manquants
et die 2.775 blessés. Abd el Krirn ne dé tien-
drait que 30 prisonniers.
Ces chiffres révèlent trop ôloque.mment,
béflas. ! les obstacles que nos troupes ont au
et auront à vaincre.
La presse anglaise
Le Westminster Gazelle écrit ;
Il M. Painlevé a déclaré à plusieurs re-
prisies que la France n'avait pas d'inten-
tions agressives, mais il siérait l'objet de
iboa.uicoup .plus de de sympatlhde à l'étranger
'S.'U disait clairement QUU6 sont les condi-
ttioniS' auxquelles la paix pourrait être râli-
blic. Riien ne pourrait se produire, de pire
q^iie l'impression, déj-h assez généralement
répandue, qu'un accord secret a été conclu
em-tre la France et l'FÆ.qJanú pour mener
une campagne qui pourrait affecter l'es in-
térêts d'autres pavs. La France a tout à ga-
gner en évitant nos propres emeura pen-
dant Ja .'guerre des Boers., qui a coûté des
frais énormes et den, pertes tcrribilles, et
nous a valu en ouitre la haine d'autres pays
parce que nous avions omis de faire con-
naître dès. le début quelles conditions de
paix nous accepterions finalement. »
La Ligue des Droits de l'Homme et le Maroc
La Ligue des Droits de l'Homme vient de
d-omander au Président du Conseil de faire
conn!flHrc au public les conditions de paix
nut ont été faites à Al cl KTim par le Gon-
vernteme.n'l français c1 par le Gouivarniernent
espagnol.. ,
A cette publication, la î-igue (tee, "I"J1l.;s
de l'Homme voiit plusieurs avantages.
D'abord, elle mat-trait fin aux fftohiouaes
traditl.iona de la diplomatie secrète.
En siecontd lieu, ces conditions connues de
tons, Abd cl Krim ne pourmit fenndre de
les ignorer, ni tenter de les défigurer. S'il
Le» reluge, il deivra prendre; devant le mon-
de la responsabilité de vouloir la guerre,
et de la vouloir seul.
Enfin, les tribus du Rif, apprenant que
fiOUlS nous proposons de respecter leur ter-
ritoire et de garantir leur navitajllemoot,
résisteront aux entreprises de soulèvement
conttro nous, et les tribus du Maroc, assu-
rées que nous voulons les protéger contre
les èxactions et le pillage, se laisseront
moins entraîner à la dissidence.
La Litgue espère que le Gouvernement ac-
cueillera cotte suggestion.
Un navire-hôpital à Casablanca
Le navire-hôpital Circassie, de la Gompa-
gniie Paquet, est arrivé le 11 juilldt à Casa-
liaiica on vue d'assurer les évacuations sa-
nitaires sur la France.
Un rescrit du Sultan
Le sulltan a fait lire par le cadi, avec
une grande solennité, dans les mosquées,
une lettre autographe adjurant son peuple
de ne pas faire de politique et le metttarut.
en , garde contre les bruits tendancieux re-
latifs aux événements du Rif ot à la pro-
pagailWe faite par les mauvais esprits, et
annonçant que les rtiontâjgnardS qui sui-
vent Abd ci Krim siéront bientôt ohAttiés.
Citation à l'ordre du corps d'occupation
Comme le.37° régiment d'aviation, le com-
mandant Richard et son bataillon ont été
cités à l'ordre du corps d'occupation par le
maréchal commandant en chef.
Trois communistes arrêtés
A la suite de perquisitions opérées pour
vol d'armes dans un hÓtell de Casablanca,
la police a arrêté les nommés Schmidt dL
Dieachger, sujets snisses, communistes mi-
litants. La perquisition opérée dans leurs
chambres a permis de découvrir un lot im-
portant de brochures, de pliomtographice de
propagande et des cartes militaires du Ma-
roc.
Un troisième communiste a été arrêté
dans la soirée.
LES OPERATIONS
Des détails sont parvenus sur l'attaque
oa nos postes de Bab-Hoceine et de Oued-
Hamrine. Ce dernier poste a repoussé faci-
lement l'ennemi qui a mené une attaq-ue
plus violente contre Bab-Hoccinc.
L'intervention de l'aviation a permis de
repousser l'ennemi qui a reflué vers la
montagne, abandonnant un canon avec le-
quel il bombardait le poste.
Selon certains renseignements, les Ri-
fains auraient l'intention d'attaquer tous
nos postes entre 'Hoceine et Tafrant à l'est
de Texoual.
L'attaque è. l'est do Aïn-Maatouf a été
également, sévère, mais l'ennemi a été re-
poussé, gràcc à l'intervention de l'aviation
qui a ravitaillé notamment, au cours du
combat, le poste en cartouches et en gre-
nades.. L'ennemi parait avoir subi de gros-
ses pertes.
L'ensemble: de la situation parait néan-
moins s'améliorer légèrement au cours de
cotte journée, grticc notamment à la pré-
sence de nombreux groupes mobilles qui
parcourent le pays et rassurent les tribus
et ù. la nouvelle parvenue à l'ennemi de la
prochaine arrivée de mehallas cheriflennes,
chargées de tenir l'arrière du pays et de
réprimer les désordres possibles.
L'ensemble des renseignements que nous
publions, ci-dessus, indique que les Mains
semblent poursuivre activement leur offen-
sive sur Fez, employant, pour atteindre ce
but, des moyens politiques de préférence
aux actions militaires de grande envergure.
Ils tentent de se faire précéder d'un vaste
mouvement de dissidence, ce qui. dans leur
pensée, doit les amener sous les murs de
la grande métropole du Maroc, sans ellga-
gements importants.
Les tentatives de ces jours derniers sont
orientés du nord au sud, venant des nves
de l'Oucrgha au sud de Fes-el-Ra.li, de
Kelaa-dcs-Sless 011 do, A'in-A!ic.:ha et pesant
sur .les tribus dont les habitants sont situés
au nord de Fez, notamment.
Plus à L'est, les efforts de l'ennemi par-
tent des régions du Haut-Leben, entre Aïn-
Maatouf, qui est attaque violemment, et
Msila ; ils se conjuguent le long de la voie
naturelle de communication que forme la
va'llée du Lelwn, du nord-est au sud-ouest,
aboutissant également dans la région de
Fpx.
L'ennemi appuie sa pression politique
d'incessants harcèlements par zouargas
(pillages) ou par derbas (coups de main),
que les méhallas du anaghzon levés par ie
sultan anrant pour but de. controbatire. Ces
levées de meh al las sont sur le point d'être
achevébs, notamment dan si fla région de
Rabat.
Ce que font les Espagnols
Le général Primo de Rivera a annoncé
aux journalistes qu'une petite opération de
nettoyage s'est effectuée eiÈficaçement au-
tour de la position de Cnsa-Hamido-de-
Benider qu'un groupe de rebelles avait
bombardée hier avec un canon établi sur
la hauteur de Sidi-Degnch, tuant un Espa-
fmol et en blessant, cinq autres.
Hier soir et ce malin des colonnes se
sont rendues sur les lieux, occupant Sidi-
Degueh et Ions les ravins et les points
stratégiques environnants, mais le canon
ennemi, dont le recherche se poursuit, n'a
nu être- encore découvert. Les colonnes ont
eu un lieutenant et un légionnaire blessés
et un Aakari tué.
Un communiqué officiel donne, sur les
opérations de la matinée du 17, dans le
secteur de nl'TI ¡-sicl'c!'. les nouveaux détails
suivants :
L'opération dirigée, par le gé. né, ral , SB.ro
avait pour but de renforcer ce secteur un
pou faible. On a. occupé, la ligne de sépa-
ration de Sidi Danets, commandant la
roule de Tétouan h Tanger, où l'ennemi,
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