Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 juillet 1925 17 juillet 1925
Description : 1925/07/17 (A26,N106). 1925/07/17 (A26,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396953h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEME ANNEE- - NO 106 -. -i
LE NMmRO- : 20 CENTIMES
- VENDREDI SOIR, 17 JUILLET 19B5
- -;. !. - .:.
Les Annales Coloniales
JOURNAL .- - QUOTIDIEN
LU AKTKLU 1tALII COLO" tOHT LA PROfUtTÉ
- ttCLVWVI DU JOURNAL -
bmAtm*tee$tlR4eUme» Êontttçaei oui Banaux étJoatnalttimuktAgw» tltPtMeM
DIRECTEURS I MARCEL RUED&L et L.-G. THÉBAULT
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ftédietbiet AdmliUtrttin ; 34, Rue du nMo¡'t.Tbo.,: PARIS-I" TOépkae ; LOUVRI 41-17
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mmtr* l Étranger 110. « a 35 >
- 0. lei. porte et ebex Im principaux Ubrairee I
-- 1- lu - - -
Le Maroc et la presse , ciramère
La presse étrangère suit avec une attention
soutenue les événements du Maroc. Nous de-
vons nous en féliciter parce qu'elle nous four-
nit quelques renseignements que nous cher-
cherions vainement dans nos journaux depuis
que le Gouvernement exerce sur les informa-
tions une censure qui nous ramène aux beaux
temps où le communiqué nous dispensait
deux fois par jour la vérité officielle et tru-
quée.
A l'étranger on est moins sobre de déti-
et les quotidiens anglais notamment nous ai-
dent à nous faire une idée exacte de la situa-
tion. Cette vérité est parfois sévère mais au
fond réconfortante. Nous pouvons ainsi nous
rendre compté des difficultés de la tâche et
mesurer l'effort considérable qu'exige de
nous le succès. Peut-ltre eût-il mieux valu
mettre dès le début le pays au courant, le
placer en face de la réalité et demander à
son sang-froid l'appui indispensable pour
opérer dans notre commandement le nettoya-
ge nécessaire. Pourquoi, par exemple, à son
retour'du Maroc, M. Painlevé qui avait vu
de près la situation, n'a-t-il pas pris les me-
sures que lui dictaient sa conscience et l'inté-
rêt du pays ? Il n'a pas osé tirer trop vio-
lement le pays de la quiétude trompeuse où
il était plongé. 11 a donné aux commissions
réunies pour entendre ses explications des
paroles optimistes qu'il a ensuite portées à
la tribune. Nos gouvernants et ceux qui les
conseillent sont incorrigibles. En dépit des
exemples et des enseignements du passé, ils
persistent dans des méthodes de demi-vérités
que tout condamne, et qui ne sont pas dignes
d'un pays libre.
Les commentaires des journaux anglais
sont généralement empreints à notre égard
d'une oiénveîl lance qu'on ne saurait mettre
en doute, même lorsqu'ils ne s'associent pas
complètement à nos points de vue.
On ne saurait en dire autant de la presse
ltallentie, La presse italienne est soumise à
ua régime qui n'a de la liberté que le nom.
Les organes de l'opposition subsistent mais à
la condition de combattre le Gouvernement
avec beaucoup de mesure, de discrétion, d'en-
vopper. tes critiques qu'ils lui adressent de
réserves ou de compliments qui en disent
long sur le genre d'indépendance qu'on leur
̃A laissé. Les adversaires du gouvernement
sont généralement bien disposés à notre
égard. Le Secolo par exemple apprécie nos
efforts avec justesse, soulignant les avanta-
ges de notra situation et conclut par l'affir-
mation d'un espoir complet dans le succès
de nos armes.
Peu importe après cela, qu il croie néces-
saire de compenser le tribut qu'il vient de
payer à une vieille amitié, en déplorant nos
mœurs politiques qui sont le fruit d'ufi régi-
me de liberté pour lequel il a si souvent com-
battu, et qu'il se félicite de voir son pays
guéri des maux du parlementarisme. Nous
ne nous y trompons pas et ne nous lui tenons
pas rigueur d'appréciations qui, en d'autres
temps, nous eussent paru désobligeantes.
Les, journaux gouvernementaux traduisent
une autre pensée, et comme ils jouissent d'un
régime tle faveur ils le font dans une, forme
qui est peu correcte et même parfois blessan-
te. Je passe sur les jugements sévères et in-
justes qui sofit portés sur le Parlement et la
politique intérieure de la France.Ce n'est pas
ici le lieu de les relever.
J'ai sous les yeux un extrait d'un journal
fasciste fort important, le plus important
peut-être, Ylétea Nazion'ale. A travers le ré-
.cit qu'il donne des opérations au Maroc, et
particulièrement dans les passages où sont re-
latés nos échecs, on sent comme un plaisir se,
cret à étaler nos difficultés et une certaine vo-
lonté. - à -- s'en - réjouir. ---
Avec complaisance on revient sur les dis-
sentiments qui ont existé entre la F rance et
PEspaghe au sujet du Rif., sur l'absence de
coordination de leur action contre Âbd-el-
Krim. On espère- ceci est écrit il y
à huit jours, que la mission de M. Mal-
vy ne réussira pas. On note que l'Espagne
na pas attaqué les Rifains, et Von fait re-
marquer que la France se trouve ainsi mili-
tairement isolée.
Quant à la situation diplomatique, elle est
exposée avetc un souci peu scrupuleux de la
vérité.. Si nous n'entreprenons pas la con-
quête du Rifr à laquelle, je crois, aucun
homme politique ayant quelque responsabi-
lité n'a jamais songé, c'est parce que le gé-
néral Primo de Rivera s'y est opposé. Si
nous allons faire à Abd-el-Krim des propo-
sitions modérées c'est encore Ici Gouvernement
de Madrid qui nous y oblige. Livrés à nous-
mêmes, nous aurions entrepris l'occupation
du Rif, préparé sa soumission et son an-
nexion. Heureusement que lë dictateur - espa-
gnol veillait, prêt à contenir nos ambitions
insensées. Grâce à lui Pindépendance du Rif
sera respectée et les tribus de cette région
montagneuse connaîtront la possibilité de
s'administrer elles-mêmes en toute liberté.
Nous sommes complètement isolés. Tout
tourne contre nous : ou -bien nous faisons la
guerre et nous en supportons seuls tout le
poids ou bien nous concluons la paix et c'est
à nos frais qu'elle le sera.
Et l'organe fasciste, tout joyeux de ses
constations fantastiques, ajoute : cr L'em-
e pire africain de la Froncé commence très
« lentement à se révéler ce qu'il est vérita-
« blement : trop grand pour les épaules 4e
« la population française- actuelle. On ne
a peut pratiquer l'impérialisme en Afrique
« et le culte de la richesse comme un en soi
« à Paris. Les événements 'Ëàafocaini-sont
CI un exemple éclatant de la disproportion
Il dont nous parlons. L'égoieriie français en-
« vers l'Italie (Tunis et Tanger), contraste
« d'autre part, profondément avec les néces-
« cités de collaboration africaine dont la
« France aura fatalement besoin. Dans la
cr grave épreuve d'aujourd'hui, la politique
Il française se développe dans l'isolement. »
Ainsi s'exprime un journal qui, d'habitu-
de, traduit la pensée du Gouvernement il
lien. Des appréciations dont nous avons ana-
lysé quelques-unes et cité textuellement d'au-
tres, nous ne retiendrons même pas la mau-
vaise humeur et la jalousie qui en transpi-
rent à chaquêTHOfr^Nous n'aimons guère à
aiguiser les passions chauvines qui dressent
bêtement les uns contre les autres des peuples
faits pour s'entendre et non pour se combat-
tre. Les Italiens devraient avoir assez de mé-
moire pour ne pas avoir oublié les résultats
encore récents de la politique mégalomane de
Crispi.
Surpeuplée, voyant chaque année le nom-
bre de ses habitants s'accroître au delà de
toute proportion avec l'augmentation de ses
ressources, i Italie: chercha desesperement a
déverse ce trop plein d'individus. Tous les
points de la côte méditerranéenne où elle
aurait pu trouver une terre propice à la co-
lonisation sont aujourd'hui occupés par un
grand Etat européen. Elle a essayé de s'éta-
blir en Tripolitaine dont certaines parties à
l'époque greco-romaine avaient été peuplées
et fertiles. Le succès n'a pas répondu à ses
sfforts. Elle a tourné, au lendemain de la
guerre, ses vues sur certaines plaines du lit-
toral de l'Asie Mineure mais elle n'a pas -été
plus heureuse de ce côté-là.
Rejetée de partout, elle revienf aujourd'hui
vers la Tunisie et elle songe à Tanger. Du
côté de Tanger elle se fait dep illusions aussi
grandes que celles qu'avaient nourries les
Espagnols à propos du Rif. Quant à la Tu-
nisie rien ne s'oppose à cet que s'y établis-
sent ses enfants pour lesquels la France n'a
que des égards.
Le problème qui préoccupe. à juste titre le
Gouvernement de Rome est un des plus an-_
poissants de ceux qui s'imposent à l'attention
d'un chef d'Etat ; nous reconnaissons volon-
tiers .combien il peut être douloureux pour un
pays de voir chaque année ses enfants partir
par centaines de mille, au delà des frontiè-
res, à la recherche du pain quotidien. C'est
une question dont les gouvernements ettro-
péens ne peuvent pas traiter par le dédain.
Mais je ne pense pas quo les méthodes de
force qu'envisage la presse fasciste soient les
meilleures. Il faut songer à autre chose qu'à
1.1 guerre qui, dans ce doniaine, pose plus
de problèmes qu'elle n'en résout.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
^i»
Déclarations de M. Chamberlain
au siilcl oe nos ironies le ctmrs
0-0-
M. lAjua'tein Chamberlain, a déclaré à la
Choonbre des communes : « Le Paâatinal
cal oocujpé exclusivement par les trôupas
françaises et tout acte d'indiscipline de la'
part des troupes blanches et noires qui
peut s'y produire relève des autorités fran-
çaises, lesquelles ont, a ma cOllnaisrsalIlce,
puni adéquatement et même rigoureuse-
ment réprimé tout aote dUndiscipïône pri-
vé. Les indications selon lesquelles les
troupes ifrançaises de couleur*auraient une
mauvaise conduite sont une des formes
au'a revêtues assc.'Z iréauemment la vrona-
gande - allemande dans le ,passé. Les rap-
porta du haut-commissaire britannique qui
nous sont parvenus à ce sujet laissent en-
tendre que des pUainies sont souvent dépo-
sées sous (les prétextes les eu-s fiutiles et
qu'eflles ne sont apipuyées par aucune
preuve, dès qu'une enquête est ouverte à
leur srojet.
A Ranger
.a
L'augmentation des forces de police
La question de l'augmentation des for-
ces de ipblljce de Tanger vient d'être réglée
avec le gouverne/ment anglais qui accepte
leur renfoncement it spécifie que les frais
en résultant ne devront pas être à la
change de la cdlonie tangeroise, niais' de-
vront être réglés par les soins de la France
et de - B. Les deux Tabors français
et espagnol seront donc portés au doubla
de ileurs effectifs.
Qrtve aedient d'autobus en Algérie
0'0
Un très grave, accident d'autobus s'est
produit près du Col des Oliviers, arrondis-
sement de Philippevillc. La lourde * voilure
dans laquelle avaient pris place une qua-
rantaine de voyageurs, dévala une côte à
une vitesse folle et vint s'écraser dans un
ravin. n y eut douze voyageurs grièvement
blessés él trois mortsT Itft,
(Far dépêche,)
La mË-fm'e à Mapcar
J'ai signalé dans de précé-
dents articles l'important
mouvement des travail-
leurs du Sud de la Gran-
de lie et les résultats ex-
trêmement favorables ob-
tenus par les planteurs de
la Rétmioll. Le service de
la Colonisation à Mada-
gascar a donc songé à en faire benefteter les
producteurs de Vile.
T.'administration de la province de Fort-
Dauphin, après avoir énoncé le problème
dans un esprit réalisateur, facilite le recru-
tement de ces travailleurs. Il est cependant
nécessaire de faire remarquer que les indigè-
nes du sud envoyés dans Vintérieur de Ma-
dagascar ont donné moins de satisfaction à
leurs- employeurs que ceux de la Réulliolt.
Outre une surveillance très active exercée sur
ces derniers par une gendarmerie nomhreuse,
et qui n'est pas possible à Madagascar, nos
planteurs ou industriels n'ont pas toujours la
possibilité de traiter leurs travailleurs d'une
façon aussi libérale que les colons de Bour-
hnn
Il faut bien se persuader que la réussite de
ces recrutements est uniquement une question
d'argent. La majorité des colons intéressés a
adopté le même contrat, déjà en usage de-
puis trois aIlS à la Réunion et qui s'inspi-
rait lui-même des engagements militaires. Les
familles des travailleurs placés dans Vile
sauront rapidement faire la différence entre
les envois d'argent de leurs parents en service
à la Réunion envois 'qui sont relativement
élevés et les envois locaux. Et cela in-
fluera, comme bien on pense, sur les futu-
res recrutements. "Nos colons détermineront
ainsi eux-mêmes la réussite de leurs désirs,
par leur plus ou moins" grande libéralité à
l'égard des travailleurs.
Quant aux possibilités de recrutement dans
la province de For t-Dauphin,. elles demett
rent très grandes. Fixer un ctnffre est assez
difficile. On peut remarquer toutefois que
3.500 tirailleurs et 2.500 travailleurs ont été
recrutés de 1920 à 1923, soit 6.000 hommes,
presque exclusivement dans la partie Sud du,
territoire {A.ndtoy).. Or, les indigents 4Uf.
Nord appartenant aux districts de Fort-Doit
phin de M àitanienina et de Tsivory n'ont
pas encore participé à ce mouvement. Il est
donc possible de recruter un nouveau contin-
gent au moins aussi nombreux, soit de 6.000
à 10.000 travailleurs. On devra évidemment
tenir compte des mœurs et coutumes de cha-
cune des races intéressées, ainsi quelles cli-
mats auxquels elles sont habituées. C'est ain-
si que les indigènes de Mânantenina et de
v on-uaupmn, naonues au aimai numiae aes
forêts et aux travaux d'exploitation de ces
dernières devront être réservés à ce genre de
travail, les indigènes du Sud convenant mieux
aux travaux agricoles et aux terrassements.
Dans le premier semestre de l'attnée, un
total de 1.500 travailleurs a été fourni, soit
pour l'exploitatiolt du chemin de fer Tana-
,Ii, set enîi -finit* /iiiyer<éc fiilrvhfiset
'.Uf I-V(". "V" I&:.:J, ..:JVIIoo rV.,a-, 1Al1' v. -r..---.
Kommcrciales et industrielles. On peut donc
dire que le mouvement d'émigratimr. des tra-
vailleurs du Sud en faveur des exploitations
de la Grande lie est bien engagé, grâce au
concours des autorités civiles. Son succès,
dans l'avenir ne dépend plus que des em-
ployeurs.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
1 4..
PHIlvA TÔ LIB
Algérie
Le 5 c. jaune orangie t)'Je Semeuse,
cède la place au 5 c. vert bleu type
« Blanc 1900 »,.
Le. 15 c. parait à l'effigie « Pasbeur » en
vert.
Côte d'Ivoire
En 1892, la Côte d'Ivoire reçut sa série
de timbres spéciaux, au type groupe allé-
gorique, avec légende h Côte d'Ivoire n
dans Je cartouche.
Cette série, aux couleurs 'habituelles,
comprend 13 valeurs de 1 c. à 1 franc. Au-
cun timbre de cette série n'est rare. Les
moins communs sont le 75 c. et le 1 franc
qui valent de 8 à 10 francs pièce.
On rencontre quelques variétés d'impres.
sion défectueuse, notamment des E cassés
qui se présentent comme des F. Ces va-
riétés n'ont pas de valeur particulière.
En 1900, la série du type groupe e#
complétée de 4 timbres qui furent peu de
temps en service et sont relativement ra-
res, ce sont :
10 c. carmin (tirage 10.000 env.), valeur
100 francs ; 15 c. gris (tirage 26.00), va-
leur 15 francs ; 25 c. tfleu (tirage 10.000
env. ),, valeur 30 francs ; 50 c. brun (tirage
7.000), valeur 60 francs.
Beaucoup de timbres à 0 10 uCflisés pour
l'affranchissement des correspondances
ont été détruits, déchirés, ou perdus. Il
n'en est connu qu'un petit nombre d'exem-
plaircR, ce qui expaique le haut pnx at-
teint par cc timbre.
Aviateurs Japonais en Chine
.;.0.0-
Les aviateurs japonais effectuant leur pre-
mier vol hors des frontières japonaises, sont
arrivas à Pékin malgré un voyage prolongé
par le mauvais temps depuis Tokio. Ils ont
été reçus avec enthousiasme par la colonie
japonaise et l'aviation chinoise.
A LA CHAMBRE
PROPOSITION DE LOI
Pour produire plus
M. DulGdier, député de Vaucduse, ancien
ministre des Colonies, a déposé ces jours
rniel's sur le Bureau de la Chambre une
proposition de loi tendant à accrottre, la
production el le commence dans les Colo-
nies, Protectoral® et Pays sous-Mandats,
par l'exécution d'un programme général de
grands travaux publics. Cette proposition
a été renvoyée à l'examen de '!a Commis.
sion des Colonies.
QUESTION ECRITE
Fraudes sur les vins
M. Edouard Barthe, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur : 1° s'il est exact que,
contrairement à toutes les instructions données
en Fmnre, il a été décidé, en Algérie, qu'au-
cune affaire concernant les fraudes sur les vins
et les denrées alimentaires ne pourrait être
transmise ou parquet,qui seul doit en connaîtra
sans être communiquée au préalable au gouver-
nement générul de l'Algérie; 2' dans Le cas de
raftinimlive, pourquoi a été prise cette décl-
ion, contraire ù la séparation des pouvoirs.
e
Réponse. L'administration algérienne a
effectivement adressé des instructions spéciales
aux agents des régies financières appelés a
opérer des prélèvements d'échantillons de vin
à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions.
Ces instructions qui recommandent de pré-
ciser sur les bulletins destinés aux laboratoires
des linanccs l'origine des vendanges, la nature
des cépuges, l'époque de la récolte, les condi-
tions dans lesquelles la vinification a été effec-
tuée et généralement tous renseignements uti-
les pofnneltant aux chimistes de conclure en
parfaite connaissance de cause n'ont d'autre
but. que d'éviter des poursuites aux viticulteurs
victimes de circonstances climatériquès et au-
tres. Mu i s il est entendu que les conclusions
définitives des laboratoires des finances déci-
dent seules de la suite à donner aux procès-
vcrbuux de prélèvements d'échantillons. Les
prélèvements, les analyses, les envois aux par-
quets sont effectués, comme dans la métro-
pole, par les soins des préfectures sans que le
gouvernement général intervienne jamais. Il y
a lieu d'ajouter, au surplus, que le gouverneur
généal da l'Algérie a déclaré aux délégations
financières que la loi des fraudes serait appli-
quée selon son esprit et que le gouvernement
général avait la ferme résolution de laisser en
toute circonstance et quel que soit le délinquant,
l'appréciation de ia culpabilité aux tribunaux
compétents.
^1»
L'importation des bovins
aux Philippines
\Ii\
Le Gouvernement dos lies Philippines a
promulgué dnns le courant de l'année der-
nière une loi prévoyant l'interdiction d'im-
portation des bovine Ce texte législatil
était basé sur l'utilité de protection du bè-
tait philippin contre la concurrence étran-
gère et sur la nécessité d'assurer le déve-
loppement du cheptel national jusqu'à con-
currence des besoins du pays.
Notre confrère de Pnom-Penh, « l'Echo
du Cambodge », publie, que des nécessités
économiques viennent d'ohligpr Je Gouver-
nement à modilter le texte primitif de la
loi et à tempérer les rigueurs excessives
de son nroleclionnisme absolu. L'avis of-
ficiel qu'il vient de publier tout récemment
dans la presse apporte de notables adou-
cissements aux dispositions antérieures,
mais l'ouverture du marché philippin aux
exportateurs étrangers, n'en demeure pas
moins très précaire. Les conditions impo-
sées aux importateurs philippins sont res-
trictives : c'est ainsi que sont seules auto-
risées les importations- de bovins pour
l'abatagc, durant une année, ti partir du
l" avril 1925 restant entendu que ces
quantités ne devront pas dépasser 2.700.000
j kilos de viande nette, ce qui fait environ
5.000 tonnes de bétail sur pied.
L'importateur s'engage à ne pas vendre
la viande de provenance étrangère au des-
sus d'un prix fixé par la loi. Chaque de-
mande d'importation doit être accompagnée
d'un cautionnement forfaitaire important
auquel s'ajoute une caution graduée cal-
culée d'après le tonnage de viande impor-
tée. Ces sommes sont confisquées en cas
de non observation des dispositions légales.
Ennn, ce qui est encore plus grave, le gou-
vernement se réserve le droit aibsolu d'im-
poser de nouvelles restrictions et même
d'arrêter complètement l'importation.
Ces dispositions, pour être moins rigou-
reuses que les premières, n'en sont pas
moins dures. Outre les capitaux importants
immobilisés sans aucun protit par les cau-
tionnements, elles ont l'inconvénient grave
de laisser les transactions dans une incer-
titude absolue. Les .importateurs manillais
sont, arrêtés dans leurs spéculations par la
perspective d'une brusque fermeture du
marché. La. pratique des opérations à ter-
me qui est habituelle et d'ailleurs néces-
saire dans le commerce de gros devient
pour eux impossible.
a situation des éleveurs et exportateurs
cambodgiens est tout aussi précaire.
L'exportation des bœufe et buiîfles sur
Manille a subi un fléchissement. Par suite
des. mesures prises par le Gouvernement
Philippin, le marché des tles est en- partie
fermé et le trafic des bestiaux subit une
crise assez forte. Des diminutions notables
sâront encore à enregistrer dans l'avenir
jusqu^à l'époque, qu'il faut espérer pro-
chaine, où de noiuveaux débouchés permet-
tront une reprise normale des affaires.
Il est, en tout cas, très difficile de lutter
---"1---- 1--.- -----..--- _':.1.6.- _.,.- '-_&' 1.
[luiiire ic» mesures cinees piuh IItlU'L ; JtJ.
résistance classique consistant en l'éléva-
tion des tarifs Indochinois à l'importation
deviendrait inefficace contre les Philippi-
nes qui n'emportent en Indochine aucun
produit important.
Lire f.r!. seconde page :
L'Alfa en Algérie, par Victor Démontés, chargé
de cours au Collège de France.
La Guerre au Maroc.
Au Liban
Le général Sa irai 1 est le 3e Haut-Commis-
saire de la France en Syrie et au Levant.
Nous approchons du moment (septembre
1926) où le pays devra être doté, par nos
soins, de son statut organique définitif,
Quels progrès pouvons-nous constater
dans l'ordre constitutionnel qui puissent
nous permettre d'affirmer que la France
mandataire n'a pas failli à sa mission de
guide et de conseillère de l'Etat nouveau
dans les destinées ipolitiques lui étaient
confiées.
1
En 19*20, le Gouvernement civil rem-
pince, au Liban,le Gouvernement militaire.
Une commission administrative de 17
membres, entièrement nommée par le
Haut-Commissaire, exerce son action
dans le cadre de l'ancien système adminis-
tratif ottoman.
Eu mai 19&J, le Haut-Commissaire dé-
cide, nouveau progrès, de remplacer cette
Commission administrative par un Conseil
représentatif élu. Pour réaliser cette im-
portante réforme, le Haut-Commissaire
d'alors va-t-il s'inspirer des institutions de
la r rance repumicaine t inoii, pas encore.
Il prend pour modèle les institutions de
l'ancien régime ottoman, c'est-à-dire, en
particulier, un mode électoral à deux de-
grès, où dhaque rite est doté de la repré-
sentation it laquelle lui donne droit son
importance t numérique. Maronites, Musul-
mans sunnites, Musulmans cliilites, Grecs
orthodoxes, Grecs catholiques, Druses, dis-
posent ainsi d'autant de sièges qu'ils
comptent de fois 20.000 ressortissants ; les
rites minoritaires lisez : protestants, la-
tins, syriaques, arméniens, juifs ont, en-
semble, un représentant 1
Ces dispositions, mentionne Je rapport
officiel à' la Société des Nations, répondent
ù la tradition, à l'état social, aux nécessités
.présentes du pays, eljies réduisent, au mi-
uinium, les manœuvres électorales (!), elles
permettent d'éviter que les élections se
fassent sbr le terrain confessionnel ! (alors
qu'elles ne le quittent pas 1)
Comprenne qui voudra 1
II
En fait, comme on devait s'y attendre
avec un système électoral à deux. degrés
appelé ti fonctionner dans un paye où tout
s achète, l'élément, le plus influent et le
plus riche ne devait pas tarder à absorber
toute da puissance politique.
Ce fut, un le devine, l'élément maronite.
Il ne le put., -d'ailleurs, qu'avec le concours
quasi-absolu au nom de la tradition his-
torique des représentants de la Républi-
que. Au point, que Joseph Mirza bey, an-
cien directeur des finances de l'Etat du
Grand Liban, au cours d'un banquet que
lui“j3ffrait la colonie libanaise du Caire, en
juin 1923, pouvait dire :
« On nous dit que le Conseil diffère de
-la Commission représentative en cela que
ses membres sont élus au suffrage univer-
sel, tandis que les autres avaient été nom-
més par le Gouvernement. Et, pourtant, si
l'on demandait aux membres du Conseil
quels sont leurs électeurs, la majorité de
ces membres répondraient que le Gouver-
neur les a choisis et nommés en se servant
de moyens sur lesquels il vaut mieux lais-
ser tomber le rideau. »
C'est ainsi que le Grand-Liban, peuple
d'environ 700.000 habitants dont 250.000
maronites catholiques, se vit doté non d'un
mandat français, mais d'un mandat catho-
lique, consacrant et développant on quel-
que aorte les privilèges qui avaient été ac-
cordés au cours des siècles par nos- rnis,
le Saint-Siège et les sultans ottomans à la
(t nation » maronite !
Au nom d une tradition historique péri-
mée, puisque la paix avait voulu substi-
tuer un Etat moderne 6. une aggloméra-
tion restreinte de monastères, la secte ca-
tholique s'emparait sournoisement, pour
les faire siens, des droits concédés à la
France par la Société des Nations et cela
non pas au mépris des minorités mais
d'une majorité non catholique et non chré-
tienne !
Gouverneur et Clergé, associés, « firent
les élections » avec le seul système électo-
ral qui put permettre de 'les faire : le suf-
frage à deux degrés ; puis pères, évêques,
frères jésuites, etc. s'infiltrèrent dans les
rouages du Gouvernement, poussant leurs
créatures qu'elles s'appellassent Vanden-
bergh ou Eddé, aux fonctions suprêmes et
multipliant pour une clientèle insatiable
postes, préibendes et sinécures 1
Cet état de choses pliait recevoir une
Cet état de cl,,oses f,
consécration solennelle par de nouvelles
élections, plus truquées encore que les pre-
mières el plus cléricales, quand le géné-
ral Sarrail, qui venait de s'embarquer à
Marseille, parut à l'horizon 1
Ce fut un effarement !
III
Il était temps.
Foyer d'intrigues, incapable d'élever ses
délibérations jusqu'à la conception de l'in-
térêt public, asservie corps d âme il unf'
confessiipn autoritair'c et jalouse de tses
privilèges, rassemblée s'avéra incapaible
de désigner un Gouverneur qui ne fut pas
l'homme de la. secte maronite. Elle fut dis-
soule et un Gouverneur français : M. Cayla,
chargé d'assurer l'intérim de la fonction.
Le pays rCSpiNI: Toutes les confessions
non catholiques ou musulmanes purrnt,
des lors, espérer qnie la France républi-
caine et laïque, impartiale, neutre, tien-
drait désormais compte de leur existence
et les appellerait ù collaborer à son œuvre.
Mille vœux vinrent attester formellement,
nu Haut-Commissaire et nu Gouverneur,
crt état d'esprit.
Il importait donc, sans tarder, de don-
ner aux non-maronites une garantie qui
ne fut pas simplement une garantie mo-
rale.
En premier lieu, le Gouvernement se de-
vait de renoncer à un système électoral à
deux degrés, véritable instrument de cor-
ruption et de « colonisation », pour doter
la nation libanaise d'un statut électoral
admettant le peuple au suffrage direct et,
par cela même, restreignant les possibi-
lités de pression el de corruption d'où
qu'elles vinssent. Quatre projets furent en-
voyés à Paris. Tous reposaient sur le suf-
frage direct.
Les protestations se limitèrent stricte-
ment à celles du clan évincé du pouvoir et
du petit groupe d'Action française dont les
délégués à Paris accompagnèrent les pro-
jets jusqu'aux bureaux des Affaires étran-
gères en passant par les salles de rédac-
tion du Temps et de l'belio de Paris.
Les bureaux, impuissants contre les per-
sonnes, se montrèrent, par contre, trop
sensibles aux raisons d'ordre traditionnel,
social et historique invoquées contre la ré-
forme, par l'rullleur de l'article du Temps.
Si hÏf'n qu'ils décrétèrent le retour au
statu quo ante, c'est-à-dire aux deux de-
grés et à la représentation confession-
nelle et, cela, contre le voeu même des lea-
ders de l'opposition libanaise, qui n'avaient
sapé la réforme que pour en abattre les
auteurs mais qui, ceux-ci restant en place,
avaient tout à redouter d'un instrument de
domination dont ils avaienf. uu pouvoir et
à leur profit, éprouvé la valeur !
Quoiqu'il en soit les efforts d'un Sarruil
et d'un Cuylu, secondés par tout ce que
le pays compte vraiment d'hommes éclai-
rés, par un esprit publie naissant et qu'il
fallait soutenir, par la grande majorité
de la presse, etc. ne parvenaient pas,
après 0 années de tutelle française, à nc-
célérer, d'une manière sensible, l'évolution
politique du Liban.
La royauté et le Suilli-Siège protégeaient
lea chrétiens au Levant ; le régime otto-
man conformément à sa maxime politique:
diviser pour régner, opposait secte à seele;
le Gouvernement du Bloc National impo-
sait à la majorité non catholique et mu-
sulmane du pays la dictature des Maro-
nites, des Capucins et. des Jésuites, restés
su jets du roi de France 1 et. celle même du
ueicgue apostolique : Mgr Liiuninui. 11 ap-
partenait A la République du il juai Ill!
faire apparaître enfin, au Levont.. 'le vrai
visage de la France républicaine, conseil-
lère impartiale et désintéressée des popu-
lations, de foules les populations libanai-
ses, chrétiennes ou non.
Elle n su discerner, pour cela, les hom-
mes nécessaires mais, en les empêchant
d'agir, en jugulant leur volonté, un main-
tenant contre toute logique les institutions
dont ils rougissent de se servir car elles
ne leur laissent., instruments d'arbitraire,
d'autres alternatives que l'impuissance ou
l'autoritarisme elle aussi (l failli à sa
mission !
J. Suy
–̃ * -
La médaille « Syrie-Cilicie »
--()-o-
Le président, du Conseil, ministre de la
Guerre, a décidé que la médaille commc-
murative de Syrie-Gilicie sera conférée,
pour la période du 1er juillet lUi 31 décem-
bre 1924., aux seuils mititmir-cs de l'armée
du Levant, ayant pris une part active aux
opérations ci-aiprôs :
a) Trompes du territoire de Damas :
Contrc-rezzous exécutée dans le Wadi eil
Miuih (li- août 1921), dans la région, de
C'.liaïb et Lous 'i2G août 1921) et sur l'intiné-
rairc Ohiguera-Bayoud (12 septembre 192-i).
Opérations de dcatirmement et de pour-
suite des bandes de brigands de VAnti-Li-
ban (16 octobre au 6 décembre lqZi-),
b) Aviation :
Tous les voils autres que les vols d'cn-
tratnenient fpiloles et passagers du person-
nel de L'aviation nu des autres armes).
-* qb *
Décrets et Arrêtés
--.0-0
Décret approuvant la Convention uar la-
quelle le Gouverneur Général de Mada-
gascar et dépendances accorde à M. Bleu-
sez Hector le droit d'exploiter les peuple-
ments de palétuviers existant sur une
superficie d environ 20.000 hectares de
terres domaniales disponibles à choisir
sur le rivage de la mer (côte ouest de Ma-
dagascar).
4..
UNE LIGUE INDIGÈNE A PARIS
0-0-
Une Association musulmane vient de so cons-
tituer à Paris sous l'appellation de « Lipuc
des droits des indigènes nord-irrricnius ». Kllc
a pour objet l'amélioration du sort dos indi-
gènes do l'Afrique du Nord. -
Au Congo belge
--0-0--
Ligue Antimalarienne
11 vient do se former une ligue, sous la
présidence du général Oison., pour étudier
et meflre en œuvre les moyens do lutter
efficacement contre la malaria.
Camion à gaz
On vient de mettre en montre à 'Kins-
hasa le premier camion automobile mar-
chant an gaz. Le gazogène provient de la
Sociélé Française "de Matériel Agricole.
Cette innovation, parmi de nombreux
avantages, aurait, notamment, celui de di-
minuer la tonne kilométriiue de 0 fr, 28.
LE NMmRO- : 20 CENTIMES
- VENDREDI SOIR, 17 JUILLET 19B5
- -;. !. - .:.
Les Annales Coloniales
JOURNAL .- - QUOTIDIEN
LU AKTKLU 1tALII COLO" tOHT LA PROfUtTÉ
- ttCLVWVI DU JOURNAL -
bmAtm*tee$tlR4eUme» Êontttçaei oui Banaux étJoatnalttimuktAgw» tltPtMeM
DIRECTEURS I MARCEL RUED&L et L.-G. THÉBAULT
mmmnmmiwvwma&MMWMMM
ftédietbiet AdmliUtrttin ; 34, Rue du nMo¡'t.Tbo.,: PARIS-I" TOépkae ; LOUVRI 41-17
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Ua u &mou i
-etfy'JESSBL* i Awu* *i Colonies. 80. 48 * 95 >
mmtr* l Étranger 110. « a 35 >
- 0. lei. porte et ebex Im principaux Ubrairee I
-- 1- lu - - -
Le Maroc et la presse , ciramère
La presse étrangère suit avec une attention
soutenue les événements du Maroc. Nous de-
vons nous en féliciter parce qu'elle nous four-
nit quelques renseignements que nous cher-
cherions vainement dans nos journaux depuis
que le Gouvernement exerce sur les informa-
tions une censure qui nous ramène aux beaux
temps où le communiqué nous dispensait
deux fois par jour la vérité officielle et tru-
quée.
A l'étranger on est moins sobre de déti-
et les quotidiens anglais notamment nous ai-
dent à nous faire une idée exacte de la situa-
tion. Cette vérité est parfois sévère mais au
fond réconfortante. Nous pouvons ainsi nous
rendre compté des difficultés de la tâche et
mesurer l'effort considérable qu'exige de
nous le succès. Peut-ltre eût-il mieux valu
mettre dès le début le pays au courant, le
placer en face de la réalité et demander à
son sang-froid l'appui indispensable pour
opérer dans notre commandement le nettoya-
ge nécessaire. Pourquoi, par exemple, à son
retour'du Maroc, M. Painlevé qui avait vu
de près la situation, n'a-t-il pas pris les me-
sures que lui dictaient sa conscience et l'inté-
rêt du pays ? Il n'a pas osé tirer trop vio-
lement le pays de la quiétude trompeuse où
il était plongé. 11 a donné aux commissions
réunies pour entendre ses explications des
paroles optimistes qu'il a ensuite portées à
la tribune. Nos gouvernants et ceux qui les
conseillent sont incorrigibles. En dépit des
exemples et des enseignements du passé, ils
persistent dans des méthodes de demi-vérités
que tout condamne, et qui ne sont pas dignes
d'un pays libre.
Les commentaires des journaux anglais
sont généralement empreints à notre égard
d'une oiénveîl lance qu'on ne saurait mettre
en doute, même lorsqu'ils ne s'associent pas
complètement à nos points de vue.
On ne saurait en dire autant de la presse
ltallentie, La presse italienne est soumise à
ua régime qui n'a de la liberté que le nom.
Les organes de l'opposition subsistent mais à
la condition de combattre le Gouvernement
avec beaucoup de mesure, de discrétion, d'en-
vopper. tes critiques qu'ils lui adressent de
réserves ou de compliments qui en disent
long sur le genre d'indépendance qu'on leur
̃A laissé. Les adversaires du gouvernement
sont généralement bien disposés à notre
égard. Le Secolo par exemple apprécie nos
efforts avec justesse, soulignant les avanta-
ges de notra situation et conclut par l'affir-
mation d'un espoir complet dans le succès
de nos armes.
Peu importe après cela, qu il croie néces-
saire de compenser le tribut qu'il vient de
payer à une vieille amitié, en déplorant nos
mœurs politiques qui sont le fruit d'ufi régi-
me de liberté pour lequel il a si souvent com-
battu, et qu'il se félicite de voir son pays
guéri des maux du parlementarisme. Nous
ne nous y trompons pas et ne nous lui tenons
pas rigueur d'appréciations qui, en d'autres
temps, nous eussent paru désobligeantes.
Les, journaux gouvernementaux traduisent
une autre pensée, et comme ils jouissent d'un
régime tle faveur ils le font dans une, forme
qui est peu correcte et même parfois blessan-
te. Je passe sur les jugements sévères et in-
justes qui sofit portés sur le Parlement et la
politique intérieure de la France.Ce n'est pas
ici le lieu de les relever.
J'ai sous les yeux un extrait d'un journal
fasciste fort important, le plus important
peut-être, Ylétea Nazion'ale. A travers le ré-
.cit qu'il donne des opérations au Maroc, et
particulièrement dans les passages où sont re-
latés nos échecs, on sent comme un plaisir se,
cret à étaler nos difficultés et une certaine vo-
lonté. - à -- s'en - réjouir. ---
Avec complaisance on revient sur les dis-
sentiments qui ont existé entre la F rance et
PEspaghe au sujet du Rif., sur l'absence de
coordination de leur action contre Âbd-el-
Krim. On espère- ceci est écrit il y
à huit jours, que la mission de M. Mal-
vy ne réussira pas. On note que l'Espagne
na pas attaqué les Rifains, et Von fait re-
marquer que la France se trouve ainsi mili-
tairement isolée.
Quant à la situation diplomatique, elle est
exposée avetc un souci peu scrupuleux de la
vérité.. Si nous n'entreprenons pas la con-
quête du Rifr à laquelle, je crois, aucun
homme politique ayant quelque responsabi-
lité n'a jamais songé, c'est parce que le gé-
néral Primo de Rivera s'y est opposé. Si
nous allons faire à Abd-el-Krim des propo-
sitions modérées c'est encore Ici Gouvernement
de Madrid qui nous y oblige. Livrés à nous-
mêmes, nous aurions entrepris l'occupation
du Rif, préparé sa soumission et son an-
nexion. Heureusement que lë dictateur - espa-
gnol veillait, prêt à contenir nos ambitions
insensées. Grâce à lui Pindépendance du Rif
sera respectée et les tribus de cette région
montagneuse connaîtront la possibilité de
s'administrer elles-mêmes en toute liberté.
Nous sommes complètement isolés. Tout
tourne contre nous : ou -bien nous faisons la
guerre et nous en supportons seuls tout le
poids ou bien nous concluons la paix et c'est
à nos frais qu'elle le sera.
Et l'organe fasciste, tout joyeux de ses
constations fantastiques, ajoute : cr L'em-
e pire africain de la Froncé commence très
« lentement à se révéler ce qu'il est vérita-
« blement : trop grand pour les épaules 4e
« la population française- actuelle. On ne
a peut pratiquer l'impérialisme en Afrique
« et le culte de la richesse comme un en soi
« à Paris. Les événements 'Ëàafocaini-sont
CI un exemple éclatant de la disproportion
Il dont nous parlons. L'égoieriie français en-
« vers l'Italie (Tunis et Tanger), contraste
« d'autre part, profondément avec les néces-
« cités de collaboration africaine dont la
« France aura fatalement besoin. Dans la
cr grave épreuve d'aujourd'hui, la politique
Il française se développe dans l'isolement. »
Ainsi s'exprime un journal qui, d'habitu-
de, traduit la pensée du Gouvernement il
lien. Des appréciations dont nous avons ana-
lysé quelques-unes et cité textuellement d'au-
tres, nous ne retiendrons même pas la mau-
vaise humeur et la jalousie qui en transpi-
rent à chaquêTHOfr^Nous n'aimons guère à
aiguiser les passions chauvines qui dressent
bêtement les uns contre les autres des peuples
faits pour s'entendre et non pour se combat-
tre. Les Italiens devraient avoir assez de mé-
moire pour ne pas avoir oublié les résultats
encore récents de la politique mégalomane de
Crispi.
Surpeuplée, voyant chaque année le nom-
bre de ses habitants s'accroître au delà de
toute proportion avec l'augmentation de ses
ressources, i Italie: chercha desesperement a
déverse ce trop plein d'individus. Tous les
points de la côte méditerranéenne où elle
aurait pu trouver une terre propice à la co-
lonisation sont aujourd'hui occupés par un
grand Etat européen. Elle a essayé de s'éta-
blir en Tripolitaine dont certaines parties à
l'époque greco-romaine avaient été peuplées
et fertiles. Le succès n'a pas répondu à ses
sfforts. Elle a tourné, au lendemain de la
guerre, ses vues sur certaines plaines du lit-
toral de l'Asie Mineure mais elle n'a pas -été
plus heureuse de ce côté-là.
Rejetée de partout, elle revienf aujourd'hui
vers la Tunisie et elle songe à Tanger. Du
côté de Tanger elle se fait dep illusions aussi
grandes que celles qu'avaient nourries les
Espagnols à propos du Rif. Quant à la Tu-
nisie rien ne s'oppose à cet que s'y établis-
sent ses enfants pour lesquels la France n'a
que des égards.
Le problème qui préoccupe. à juste titre le
Gouvernement de Rome est un des plus an-_
poissants de ceux qui s'imposent à l'attention
d'un chef d'Etat ; nous reconnaissons volon-
tiers .combien il peut être douloureux pour un
pays de voir chaque année ses enfants partir
par centaines de mille, au delà des frontiè-
res, à la recherche du pain quotidien. C'est
une question dont les gouvernements ettro-
péens ne peuvent pas traiter par le dédain.
Mais je ne pense pas quo les méthodes de
force qu'envisage la presse fasciste soient les
meilleures. Il faut songer à autre chose qu'à
1.1 guerre qui, dans ce doniaine, pose plus
de problèmes qu'elle n'en résout.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
^i»
Déclarations de M. Chamberlain
au siilcl oe nos ironies le ctmrs
0-0-
M. lAjua'tein Chamberlain, a déclaré à la
Choonbre des communes : « Le Paâatinal
cal oocujpé exclusivement par les trôupas
françaises et tout acte d'indiscipline de la'
part des troupes blanches et noires qui
peut s'y produire relève des autorités fran-
çaises, lesquelles ont, a ma cOllnaisrsalIlce,
puni adéquatement et même rigoureuse-
ment réprimé tout aote dUndiscipïône pri-
vé. Les indications selon lesquelles les
troupes ifrançaises de couleur*auraient une
mauvaise conduite sont une des formes
au'a revêtues assc.'Z iréauemment la vrona-
gande - allemande dans le ,passé. Les rap-
porta du haut-commissaire britannique qui
nous sont parvenus à ce sujet laissent en-
tendre que des pUainies sont souvent dépo-
sées sous (les prétextes les eu-s fiutiles et
qu'eflles ne sont apipuyées par aucune
preuve, dès qu'une enquête est ouverte à
leur srojet.
A Ranger
.a
L'augmentation des forces de police
La question de l'augmentation des for-
ces de ipblljce de Tanger vient d'être réglée
avec le gouverne/ment anglais qui accepte
leur renfoncement it spécifie que les frais
en résultant ne devront pas être à la
change de la cdlonie tangeroise, niais' de-
vront être réglés par les soins de la France
et de - B. Les deux Tabors français
et espagnol seront donc portés au doubla
de ileurs effectifs.
Qrtve aedient d'autobus en Algérie
0'0
Un très grave, accident d'autobus s'est
produit près du Col des Oliviers, arrondis-
sement de Philippevillc. La lourde * voilure
dans laquelle avaient pris place une qua-
rantaine de voyageurs, dévala une côte à
une vitesse folle et vint s'écraser dans un
ravin. n y eut douze voyageurs grièvement
blessés él trois mortsT Itft,
(Far dépêche,)
La mË-fm'e à Mapcar
J'ai signalé dans de précé-
dents articles l'important
mouvement des travail-
leurs du Sud de la Gran-
de lie et les résultats ex-
trêmement favorables ob-
tenus par les planteurs de
la Rétmioll. Le service de
la Colonisation à Mada-
gascar a donc songé à en faire benefteter les
producteurs de Vile.
T.'administration de la province de Fort-
Dauphin, après avoir énoncé le problème
dans un esprit réalisateur, facilite le recru-
tement de ces travailleurs. Il est cependant
nécessaire de faire remarquer que les indigè-
nes du sud envoyés dans Vintérieur de Ma-
dagascar ont donné moins de satisfaction à
leurs- employeurs que ceux de la Réulliolt.
Outre une surveillance très active exercée sur
ces derniers par une gendarmerie nomhreuse,
et qui n'est pas possible à Madagascar, nos
planteurs ou industriels n'ont pas toujours la
possibilité de traiter leurs travailleurs d'une
façon aussi libérale que les colons de Bour-
hnn
Il faut bien se persuader que la réussite de
ces recrutements est uniquement une question
d'argent. La majorité des colons intéressés a
adopté le même contrat, déjà en usage de-
puis trois aIlS à la Réunion et qui s'inspi-
rait lui-même des engagements militaires. Les
familles des travailleurs placés dans Vile
sauront rapidement faire la différence entre
les envois d'argent de leurs parents en service
à la Réunion envois 'qui sont relativement
élevés et les envois locaux. Et cela in-
fluera, comme bien on pense, sur les futu-
res recrutements. "Nos colons détermineront
ainsi eux-mêmes la réussite de leurs désirs,
par leur plus ou moins" grande libéralité à
l'égard des travailleurs.
Quant aux possibilités de recrutement dans
la province de For t-Dauphin,. elles demett
rent très grandes. Fixer un ctnffre est assez
difficile. On peut remarquer toutefois que
3.500 tirailleurs et 2.500 travailleurs ont été
recrutés de 1920 à 1923, soit 6.000 hommes,
presque exclusivement dans la partie Sud du,
territoire {A.ndtoy).. Or, les indigents 4Uf.
Nord appartenant aux districts de Fort-Doit
phin de M àitanienina et de Tsivory n'ont
pas encore participé à ce mouvement. Il est
donc possible de recruter un nouveau contin-
gent au moins aussi nombreux, soit de 6.000
à 10.000 travailleurs. On devra évidemment
tenir compte des mœurs et coutumes de cha-
cune des races intéressées, ainsi quelles cli-
mats auxquels elles sont habituées. C'est ain-
si que les indigènes de Mânantenina et de
v on-uaupmn, naonues au aimai numiae aes
forêts et aux travaux d'exploitation de ces
dernières devront être réservés à ce genre de
travail, les indigènes du Sud convenant mieux
aux travaux agricoles et aux terrassements.
Dans le premier semestre de l'attnée, un
total de 1.500 travailleurs a été fourni, soit
pour l'exploitatiolt du chemin de fer Tana-
,Ii, set enîi -finit* /iiiyer<éc fiilrvhfiset
'.Uf I-V(". "V" I&:.:J, ..:JVIIoo rV.,a-, 1Al1' v. -r..---.
Kommcrciales et industrielles. On peut donc
dire que le mouvement d'émigratimr. des tra-
vailleurs du Sud en faveur des exploitations
de la Grande lie est bien engagé, grâce au
concours des autorités civiles. Son succès,
dans l'avenir ne dépend plus que des em-
ployeurs.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
1 4..
PHIlvA TÔ LIB
Algérie
Le 5 c. jaune orangie t)'Je Semeuse,
cède la place au 5 c. vert bleu type
« Blanc 1900 »,.
Le. 15 c. parait à l'effigie « Pasbeur » en
vert.
Côte d'Ivoire
En 1892, la Côte d'Ivoire reçut sa série
de timbres spéciaux, au type groupe allé-
gorique, avec légende h Côte d'Ivoire n
dans Je cartouche.
Cette série, aux couleurs 'habituelles,
comprend 13 valeurs de 1 c. à 1 franc. Au-
cun timbre de cette série n'est rare. Les
moins communs sont le 75 c. et le 1 franc
qui valent de 8 à 10 francs pièce.
On rencontre quelques variétés d'impres.
sion défectueuse, notamment des E cassés
qui se présentent comme des F. Ces va-
riétés n'ont pas de valeur particulière.
En 1900, la série du type groupe e#
complétée de 4 timbres qui furent peu de
temps en service et sont relativement ra-
res, ce sont :
10 c. carmin (tirage 10.000 env.), valeur
100 francs ; 15 c. gris (tirage 26.00), va-
leur 15 francs ; 25 c. tfleu (tirage 10.000
env. ),, valeur 30 francs ; 50 c. brun (tirage
7.000), valeur 60 francs.
Beaucoup de timbres à 0 10 uCflisés pour
l'affranchissement des correspondances
ont été détruits, déchirés, ou perdus. Il
n'en est connu qu'un petit nombre d'exem-
plaircR, ce qui expaique le haut pnx at-
teint par cc timbre.
Aviateurs Japonais en Chine
.;.0.0-
Les aviateurs japonais effectuant leur pre-
mier vol hors des frontières japonaises, sont
arrivas à Pékin malgré un voyage prolongé
par le mauvais temps depuis Tokio. Ils ont
été reçus avec enthousiasme par la colonie
japonaise et l'aviation chinoise.
A LA CHAMBRE
PROPOSITION DE LOI
Pour produire plus
M. DulGdier, député de Vaucduse, ancien
ministre des Colonies, a déposé ces jours
rniel's sur le Bureau de la Chambre une
proposition de loi tendant à accrottre, la
production el le commence dans les Colo-
nies, Protectoral® et Pays sous-Mandats,
par l'exécution d'un programme général de
grands travaux publics. Cette proposition
a été renvoyée à l'examen de '!a Commis.
sion des Colonies.
QUESTION ECRITE
Fraudes sur les vins
M. Edouard Barthe, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur : 1° s'il est exact que,
contrairement à toutes les instructions données
en Fmnre, il a été décidé, en Algérie, qu'au-
cune affaire concernant les fraudes sur les vins
et les denrées alimentaires ne pourrait être
transmise ou parquet,qui seul doit en connaîtra
sans être communiquée au préalable au gouver-
nement générul de l'Algérie; 2' dans Le cas de
raftinimlive, pourquoi a été prise cette décl-
ion, contraire ù la séparation des pouvoirs.
e
Réponse. L'administration algérienne a
effectivement adressé des instructions spéciales
aux agents des régies financières appelés a
opérer des prélèvements d'échantillons de vin
à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions.
Ces instructions qui recommandent de pré-
ciser sur les bulletins destinés aux laboratoires
des linanccs l'origine des vendanges, la nature
des cépuges, l'époque de la récolte, les condi-
tions dans lesquelles la vinification a été effec-
tuée et généralement tous renseignements uti-
les pofnneltant aux chimistes de conclure en
parfaite connaissance de cause n'ont d'autre
but. que d'éviter des poursuites aux viticulteurs
victimes de circonstances climatériquès et au-
tres. Mu i s il est entendu que les conclusions
définitives des laboratoires des finances déci-
dent seules de la suite à donner aux procès-
vcrbuux de prélèvements d'échantillons. Les
prélèvements, les analyses, les envois aux par-
quets sont effectués, comme dans la métro-
pole, par les soins des préfectures sans que le
gouvernement général intervienne jamais. Il y
a lieu d'ajouter, au surplus, que le gouverneur
généal da l'Algérie a déclaré aux délégations
financières que la loi des fraudes serait appli-
quée selon son esprit et que le gouvernement
général avait la ferme résolution de laisser en
toute circonstance et quel que soit le délinquant,
l'appréciation de ia culpabilité aux tribunaux
compétents.
^1»
L'importation des bovins
aux Philippines
\Ii\
Le Gouvernement dos lies Philippines a
promulgué dnns le courant de l'année der-
nière une loi prévoyant l'interdiction d'im-
portation des bovine Ce texte législatil
était basé sur l'utilité de protection du bè-
tait philippin contre la concurrence étran-
gère et sur la nécessité d'assurer le déve-
loppement du cheptel national jusqu'à con-
currence des besoins du pays.
Notre confrère de Pnom-Penh, « l'Echo
du Cambodge », publie, que des nécessités
économiques viennent d'ohligpr Je Gouver-
nement à modilter le texte primitif de la
loi et à tempérer les rigueurs excessives
de son nroleclionnisme absolu. L'avis of-
ficiel qu'il vient de publier tout récemment
dans la presse apporte de notables adou-
cissements aux dispositions antérieures,
mais l'ouverture du marché philippin aux
exportateurs étrangers, n'en demeure pas
moins très précaire. Les conditions impo-
sées aux importateurs philippins sont res-
trictives : c'est ainsi que sont seules auto-
risées les importations- de bovins pour
l'abatagc, durant une année, ti partir du
l" avril 1925 restant entendu que ces
quantités ne devront pas dépasser 2.700.000
j kilos de viande nette, ce qui fait environ
5.000 tonnes de bétail sur pied.
L'importateur s'engage à ne pas vendre
la viande de provenance étrangère au des-
sus d'un prix fixé par la loi. Chaque de-
mande d'importation doit être accompagnée
d'un cautionnement forfaitaire important
auquel s'ajoute une caution graduée cal-
culée d'après le tonnage de viande impor-
tée. Ces sommes sont confisquées en cas
de non observation des dispositions légales.
Ennn, ce qui est encore plus grave, le gou-
vernement se réserve le droit aibsolu d'im-
poser de nouvelles restrictions et même
d'arrêter complètement l'importation.
Ces dispositions, pour être moins rigou-
reuses que les premières, n'en sont pas
moins dures. Outre les capitaux importants
immobilisés sans aucun protit par les cau-
tionnements, elles ont l'inconvénient grave
de laisser les transactions dans une incer-
titude absolue. Les .importateurs manillais
sont, arrêtés dans leurs spéculations par la
perspective d'une brusque fermeture du
marché. La. pratique des opérations à ter-
me qui est habituelle et d'ailleurs néces-
saire dans le commerce de gros devient
pour eux impossible.
a situation des éleveurs et exportateurs
cambodgiens est tout aussi précaire.
L'exportation des bœufe et buiîfles sur
Manille a subi un fléchissement. Par suite
des. mesures prises par le Gouvernement
Philippin, le marché des tles est en- partie
fermé et le trafic des bestiaux subit une
crise assez forte. Des diminutions notables
sâront encore à enregistrer dans l'avenir
jusqu^à l'époque, qu'il faut espérer pro-
chaine, où de noiuveaux débouchés permet-
tront une reprise normale des affaires.
Il est, en tout cas, très difficile de lutter
---"1---- 1--.- -----..--- _':.1.6.- _.,.- '-_&' 1.
[luiiire ic» mesures cinees piuh IItlU'L ; JtJ.
résistance classique consistant en l'éléva-
tion des tarifs Indochinois à l'importation
deviendrait inefficace contre les Philippi-
nes qui n'emportent en Indochine aucun
produit important.
Lire f.r!. seconde page :
L'Alfa en Algérie, par Victor Démontés, chargé
de cours au Collège de France.
La Guerre au Maroc.
Au Liban
Le général Sa irai 1 est le 3e Haut-Commis-
saire de la France en Syrie et au Levant.
Nous approchons du moment (septembre
1926) où le pays devra être doté, par nos
soins, de son statut organique définitif,
Quels progrès pouvons-nous constater
dans l'ordre constitutionnel qui puissent
nous permettre d'affirmer que la France
mandataire n'a pas failli à sa mission de
guide et de conseillère de l'Etat nouveau
dans les destinées ipolitiques lui étaient
confiées.
1
En 19*20, le Gouvernement civil rem-
pince, au Liban,le Gouvernement militaire.
Une commission administrative de 17
membres, entièrement nommée par le
Haut-Commissaire, exerce son action
dans le cadre de l'ancien système adminis-
tratif ottoman.
Eu mai 19&J, le Haut-Commissaire dé-
cide, nouveau progrès, de remplacer cette
Commission administrative par un Conseil
représentatif élu. Pour réaliser cette im-
portante réforme, le Haut-Commissaire
d'alors va-t-il s'inspirer des institutions de
la r rance repumicaine t inoii, pas encore.
Il prend pour modèle les institutions de
l'ancien régime ottoman, c'est-à-dire, en
particulier, un mode électoral à deux de-
grès, où dhaque rite est doté de la repré-
sentation it laquelle lui donne droit son
importance t numérique. Maronites, Musul-
mans sunnites, Musulmans cliilites, Grecs
orthodoxes, Grecs catholiques, Druses, dis-
posent ainsi d'autant de sièges qu'ils
comptent de fois 20.000 ressortissants ; les
rites minoritaires lisez : protestants, la-
tins, syriaques, arméniens, juifs ont, en-
semble, un représentant 1
Ces dispositions, mentionne Je rapport
officiel à' la Société des Nations, répondent
ù la tradition, à l'état social, aux nécessités
.présentes du pays, eljies réduisent, au mi-
uinium, les manœuvres électorales (!), elles
permettent d'éviter que les élections se
fassent sbr le terrain confessionnel ! (alors
qu'elles ne le quittent pas 1)
Comprenne qui voudra 1
II
En fait, comme on devait s'y attendre
avec un système électoral à deux. degrés
appelé ti fonctionner dans un paye où tout
s achète, l'élément, le plus influent et le
plus riche ne devait pas tarder à absorber
toute da puissance politique.
Ce fut, un le devine, l'élément maronite.
Il ne le put., -d'ailleurs, qu'avec le concours
quasi-absolu au nom de la tradition his-
torique des représentants de la Républi-
que. Au point, que Joseph Mirza bey, an-
cien directeur des finances de l'Etat du
Grand Liban, au cours d'un banquet que
lui“j3ffrait la colonie libanaise du Caire, en
juin 1923, pouvait dire :
« On nous dit que le Conseil diffère de
-la Commission représentative en cela que
ses membres sont élus au suffrage univer-
sel, tandis que les autres avaient été nom-
més par le Gouvernement. Et, pourtant, si
l'on demandait aux membres du Conseil
quels sont leurs électeurs, la majorité de
ces membres répondraient que le Gouver-
neur les a choisis et nommés en se servant
de moyens sur lesquels il vaut mieux lais-
ser tomber le rideau. »
C'est ainsi que le Grand-Liban, peuple
d'environ 700.000 habitants dont 250.000
maronites catholiques, se vit doté non d'un
mandat français, mais d'un mandat catho-
lique, consacrant et développant on quel-
que aorte les privilèges qui avaient été ac-
cordés au cours des siècles par nos- rnis,
le Saint-Siège et les sultans ottomans à la
(t nation » maronite !
Au nom d une tradition historique péri-
mée, puisque la paix avait voulu substi-
tuer un Etat moderne 6. une aggloméra-
tion restreinte de monastères, la secte ca-
tholique s'emparait sournoisement, pour
les faire siens, des droits concédés à la
France par la Société des Nations et cela
non pas au mépris des minorités mais
d'une majorité non catholique et non chré-
tienne !
Gouverneur et Clergé, associés, « firent
les élections » avec le seul système électo-
ral qui put permettre de 'les faire : le suf-
frage à deux degrés ; puis pères, évêques,
frères jésuites, etc. s'infiltrèrent dans les
rouages du Gouvernement, poussant leurs
créatures qu'elles s'appellassent Vanden-
bergh ou Eddé, aux fonctions suprêmes et
multipliant pour une clientèle insatiable
postes, préibendes et sinécures 1
Cet état de choses pliait recevoir une
Cet état de cl,,oses f,
consécration solennelle par de nouvelles
élections, plus truquées encore que les pre-
mières el plus cléricales, quand le géné-
ral Sarrail, qui venait de s'embarquer à
Marseille, parut à l'horizon 1
Ce fut un effarement !
III
Il était temps.
Foyer d'intrigues, incapable d'élever ses
délibérations jusqu'à la conception de l'in-
térêt public, asservie corps d âme il unf'
confessiipn autoritair'c et jalouse de tses
privilèges, rassemblée s'avéra incapaible
de désigner un Gouverneur qui ne fut pas
l'homme de la. secte maronite. Elle fut dis-
soule et un Gouverneur français : M. Cayla,
chargé d'assurer l'intérim de la fonction.
Le pays rCSpiNI: Toutes les confessions
non catholiques ou musulmanes purrnt,
des lors, espérer qnie la France républi-
caine et laïque, impartiale, neutre, tien-
drait désormais compte de leur existence
et les appellerait ù collaborer à son œuvre.
Mille vœux vinrent attester formellement,
nu Haut-Commissaire et nu Gouverneur,
crt état d'esprit.
Il importait donc, sans tarder, de don-
ner aux non-maronites une garantie qui
ne fut pas simplement une garantie mo-
rale.
En premier lieu, le Gouvernement se de-
vait de renoncer à un système électoral à
deux degrés, véritable instrument de cor-
ruption et de « colonisation », pour doter
la nation libanaise d'un statut électoral
admettant le peuple au suffrage direct et,
par cela même, restreignant les possibi-
lités de pression el de corruption d'où
qu'elles vinssent. Quatre projets furent en-
voyés à Paris. Tous reposaient sur le suf-
frage direct.
Les protestations se limitèrent stricte-
ment à celles du clan évincé du pouvoir et
du petit groupe d'Action française dont les
délégués à Paris accompagnèrent les pro-
jets jusqu'aux bureaux des Affaires étran-
gères en passant par les salles de rédac-
tion du Temps et de l'belio de Paris.
Les bureaux, impuissants contre les per-
sonnes, se montrèrent, par contre, trop
sensibles aux raisons d'ordre traditionnel,
social et historique invoquées contre la ré-
forme, par l'rullleur de l'article du Temps.
Si hÏf'n qu'ils décrétèrent le retour au
statu quo ante, c'est-à-dire aux deux de-
grés et à la représentation confession-
nelle et, cela, contre le voeu même des lea-
ders de l'opposition libanaise, qui n'avaient
sapé la réforme que pour en abattre les
auteurs mais qui, ceux-ci restant en place,
avaient tout à redouter d'un instrument de
domination dont ils avaienf. uu pouvoir et
à leur profit, éprouvé la valeur !
Quoiqu'il en soit les efforts d'un Sarruil
et d'un Cuylu, secondés par tout ce que
le pays compte vraiment d'hommes éclai-
rés, par un esprit publie naissant et qu'il
fallait soutenir, par la grande majorité
de la presse, etc. ne parvenaient pas,
après 0 années de tutelle française, à nc-
célérer, d'une manière sensible, l'évolution
politique du Liban.
La royauté et le Suilli-Siège protégeaient
lea chrétiens au Levant ; le régime otto-
man conformément à sa maxime politique:
diviser pour régner, opposait secte à seele;
le Gouvernement du Bloc National impo-
sait à la majorité non catholique et mu-
sulmane du pays la dictature des Maro-
nites, des Capucins et. des Jésuites, restés
su jets du roi de France 1 et. celle même du
ueicgue apostolique : Mgr Liiuninui. 11 ap-
partenait A la République du il juai Ill!
faire apparaître enfin, au Levont.. 'le vrai
visage de la France républicaine, conseil-
lère impartiale et désintéressée des popu-
lations, de foules les populations libanai-
ses, chrétiennes ou non.
Elle n su discerner, pour cela, les hom-
mes nécessaires mais, en les empêchant
d'agir, en jugulant leur volonté, un main-
tenant contre toute logique les institutions
dont ils rougissent de se servir car elles
ne leur laissent., instruments d'arbitraire,
d'autres alternatives que l'impuissance ou
l'autoritarisme elle aussi (l failli à sa
mission !
J. Suy
–̃ * -
La médaille « Syrie-Cilicie »
--()-o-
Le président, du Conseil, ministre de la
Guerre, a décidé que la médaille commc-
murative de Syrie-Gilicie sera conférée,
pour la période du 1er juillet lUi 31 décem-
bre 1924., aux seuils mititmir-cs de l'armée
du Levant, ayant pris une part active aux
opérations ci-aiprôs :
a) Trompes du territoire de Damas :
Contrc-rezzous exécutée dans le Wadi eil
Miuih (li- août 1921), dans la région, de
C'.liaïb et Lous 'i2G août 1921) et sur l'intiné-
rairc Ohiguera-Bayoud (12 septembre 192-i).
Opérations de dcatirmement et de pour-
suite des bandes de brigands de VAnti-Li-
ban (16 octobre au 6 décembre lqZi-),
b) Aviation :
Tous les voils autres que les vols d'cn-
tratnenient fpiloles et passagers du person-
nel de L'aviation nu des autres armes).
-* qb *
Décrets et Arrêtés
--.0-0
Décret approuvant la Convention uar la-
quelle le Gouverneur Général de Mada-
gascar et dépendances accorde à M. Bleu-
sez Hector le droit d'exploiter les peuple-
ments de palétuviers existant sur une
superficie d environ 20.000 hectares de
terres domaniales disponibles à choisir
sur le rivage de la mer (côte ouest de Ma-
dagascar).
4..
UNE LIGUE INDIGÈNE A PARIS
0-0-
Une Association musulmane vient de so cons-
tituer à Paris sous l'appellation de « Lipuc
des droits des indigènes nord-irrricnius ». Kllc
a pour objet l'amélioration du sort dos indi-
gènes do l'Afrique du Nord. -
Au Congo belge
--0-0--
Ligue Antimalarienne
11 vient do se former une ligue, sous la
présidence du général Oison., pour étudier
et meflre en œuvre les moyens do lutter
efficacement contre la malaria.
Camion à gaz
On vient de mettre en montre à 'Kins-
hasa le premier camion automobile mar-
chant an gaz. Le gazogène provient de la
Sociélé Française "de Matériel Agricole.
Cette innovation, parmi de nombreux
avantages, aurait, notamment, celui de di-
minuer la tonne kilométriiue de 0 fr, 28.
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