Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 juillet 1925 07 juillet 1925
Description : 1925/07/07 (A25,N102). 1925/07/07 (A25,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396949m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-CINQUIEME ANNEÉ.. - N° 100 - - - - - ---- - --- - - - C..K NUMERO ; 80 CENTIMES MARDI SOIR 7 .tiïtt.t.f.t i*»
Les Annales Coloniales
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Le conflit des statuts en Algérie
.8..
L'indigène algérien est Français. Mais, il
'demeure soumis à son statut personnel tant
qu'il n'a pas été admis à la jouissance des
(droits de citoyen.
L'étranger conserve également, suivant les
principes du droit international, avec sa na-
tionalité propre, le statut qu'elle comporte.
La coexistence en Algérie de ces divers sta-
tuts et du statut français, crée en matière
(l'états de personne des conflits dont quel-
ques uns donnent lieu, par suite des lacunes
de notre législation actuelle, à des situations
'difficiles à définir, parfois inextricables.
Quelques exemples :
rA. - Une femme indigène épouse un Fran-
çais :
Puisque, en principe, la femme suit la
condition de son mari, acquérera-t-elle ipso
facto tous les droits de la femme française ?
On ne parle pas, en ce cas, des enfants
qui doivent avoir les droits civils et civiques
du père.
B. - Une femme française épouse
1 un indigène
Peut-elle perdre les droits de la femme
française? Oui.
Recevoir le statut musulman?
Non, répond-on. Elle ne peut se marier
valablement que devant l'officier de l'état
civil français. - Le mariage est donc régi
par la loi française. - D'oh l'on déduit, en
dehors d'ailleurs de toute disposition légale,
que la femme conserve entièrement sa con-
dition première.
Cette interprétation, quelle que soit l'ex-
cellence des motifs qui la suggèrent, est en
contradiction avec les principes admis d'une
façon ordinaire par la jurisprudence.
La femme française qui épouse un étran-
ger devant l'officier de l'état civil français,
n'en perd pas moins avec sa nationalité, son
statut civil, pour acquérir la condition de son
'époux.
- Mais quelle est la situation faite aux en-
fants ?
Conformément au vieil adage romain :
lPatrem libri sequuntur qui domine en..
core notre droit sur la nationalité, l'enfant
'devrait être rattaché au statut du père.
Cependant, les tribunaux, snns l'appui
non plus d'aucun texte de loi, lui confèrent
les droits de citoyen français, toujours par'
une déduction tirée des effets du mariage
'devant l'officier de l'état civil français.
C. - Un indigène épouse une étrangère
Puisque la femme obtient par le mariage
la nationalité de son mari, l'étratlgère de-
vient française.
Mais subira-t-elle alors le statut musul-
man ? Le mariage même devant l'officier de
J'état civil français, peut-il lui conférer des
droits autres que ceux que possède effective-
ment et uniquement son mari musulman ?
Et quel sera dans ce cas aussi le sort des
enfants à naître ?
, L'on cite un arrêt de la Cour d'Appel
:d'Alger qui a fait sensation à son heure, et
qui attribue à l'enfant en cette hypothèse, la
qualité de citoyen français.
Le Gouvernement a voulu donner une so-
lution juridique à ces problèmes qui se po-
saient avec une fréquence croissante, par
suite de la pénétration progressive des élé-
ments aborigènes et des éléments indigènes
d'Algérie - et mettre fin ainsi - aux hé-
sitations et aux incertitudes causées par la
carence législative. Il a voulu que l'état des
personnes ne demeurât plus, en aucun cas,
incertain par l'effet de la contrariété de sta-
tut se produisant chez des membres d'une
même famille.
Et dans ce but, il a déposé devant la
Chambre des Députés le projet d'une loi
qui règlera tous ces conflits.
Désormais :
iV– La femme indigène d'Algérie qui
épousera un citoyen français, suivra la con-
dition de son mari.
2°. La Française qui épousera un in-
'digène d'Algérie demeurera soumise à son
statut d'origine.
3°. La condition de l'étrangère qui
'épousera un indigène - à la condition qu'el-
le ne soit pas elle-même soumise au statut
musulman - sera régie par le statut fran-
çais, pourvu qu'elle acquiere par l'effet de
çe mariage, en vertu de nos lois sur la na-
tionalité, la qualité de « Française ».
40. - Le mariage et les conventions ma-
trimoniales dans ces divers cas seront régis
par la loi française.
5°. - L'enfant légitime issu de l'union
'd'un Algérien soumis au statut indigène
avec une Française ou une étrangère (non
soumise elle-même au statut musulman) joui-
ra du statut français.
Il en sera de même pour l'enfant naturel,
quel que soit celui des parents à l'égard du-
quel la preuve 'de la filiation aura d'abord
été faite. -
Ces dispositions nouvelles se basent sur ce
que le « mariage contracté avec une per-
t sonne der nationalité française ou étran-
« gère non soumise au statut musulman, per-
f met de supposer de la part de l'indigène,
* quel que soit son sexe, un certain aban-
* don moral de son statut personnel, et lais-
t. se présumer une certaine assimilation aux
i mœurs européennes, tandis que l'on nè
« peut Inversement concevoir un renonce-
* ment à ses coutumes, chez l'époux fran-
« çais ou simplement européen qui s'unit à
A l'indigène musulman B.
Cette double observation est d'une jus-
tesse absolue. -
Il s'agissait à la fois, de ne point
heurter les coutumes indigènes que nous
avons pris l'engagement de respecter, de ne
point. soulever des susceptibilités que ren-
dent plus vives les contestations juridiques
auxquelles de semblables conflits aboutissent
inévitablement - et cependant de lie point
permettre qu'un mouvement de régression re-
greftable pût se produire, que des éléments
français ou européens fussent absorbés irré-
médiablement par la population indigène
musulmane.
La difficulté nous semble heureusement ré-
solue. Les statuts étant fixés par avance, les
intéressés connaissent les conséquences des
unions qu'ils se proposent de contracter. Ils
renonceront à ces unions, si les effets en sont
à leurs yeux de nature à froisser leurs sen-
timents et leurs convictions. Sinon, ils se-
ront mal venus à se plaindre, et ils ne se
plaindront pas, on peut en avoir l'assu-
rance.
D'autre part, un pas (non sans impor-
tance) sera effectué dans la voie de l'assimi-
lation, infiniment désirable, à nos coutumes,
de races diverses qui, dans notre grande co-
lonie, subsistent les unes à côté des autres
sans se mêler.
Si elles parviennent, à un moment donné,
à se fondre, en une mesure appréciable, dans
le creuset du mariage, cette fusion, au moins,
constituera un appoint sérieux, un réel profit
pour la prépondérance française.
Roux-Fréissineng,
Député d'Oran, Vice-président de ta
Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et Protectorats.
, Le Gouvernement Général
de l'Indochine
--0-0--
Désirs et réalités
Les Annales Coloniales ont publié hier une
information concernant le Gouvernement gétté»
ral de l'Indochine. Elle résumait parfaitement
la situation et tous ses termes en demeurent
exacts.
Par contre, d'autres journaux n'ont ptas craint
dtaffinner, sur la foi de l'Agence Fotirner), que
M. Albert Sarraut, ancien ministre des Cabi-
nets Millerand et Poincaré, ambassadeur de
France depuis un mois à Angora, était désigné
pour repartir en Indochine comme Gouverneur
Général.
Les démentis ont plu dès hier soir.
Le Temps publiait une interview de M.
Maurice Sarraut. Le sympatique sénateur de
l'Aude déclarait qu'il n'y avait rien de vrai
dans ce canard auquel les ailes sont coupées
désormais, et que son frère n'avatt qu'un but :
poursuivre t'oeuvre si intéressante et si féconde
qu'il a assumée en Turquie.
Le Matin informe aujourd'hui qu'au Quai
d'Orsay il n'a jamais été question de déplacer
M. Albert Sarraut. - -
Enfin, l'Ere Nouûelle, dont on connaît les
attaches gouvernementales, et qui est le journal
officieux du Cabinet PainTevé, publie la note
suivante :
Plusieurs journaux ont annoncé que M.
Albert Sarraut quitterait l'ambassade de
France à Angora, à laquelle il a été nommé
récemment, pour retourner en Indochine,
où il reprendrait le poste de Gouverneur
Général.
Nous sommes en mesure d'affirmer que
cette information n'a aucun fondement.
En résumé, une mesure pour rien.
4'
L')m)MMH:)M des produits tunisiens
en France
Quantités admises en franchise
ou aux conditions de faveur
Le Journal officiel du 5 juillet a publié
deux décrets fixant les quantités de pro-
duits tunisiens admises ein franchise ou
aux conditions de faveur, à leur entrée en
France (application des lois du 19 juillet
1890, du 1er avril 1914, du 25 novembre 1915
et du 22 avril 1916).
600.000 hectolitres de vins d'origine et de
provenance tunisiennes pourront être ad-
mis en France, du 1OT juillet 1925 au 30
juin 1926, dans les conditions de la loi du
19 iuillet 1890. -
Les quantités suivantes pourront être ad-
mises, du 1er août 1925 au al juillet 1926,
dans les conditions de la loi du 25 novem-
bre 1915 Oranges, 10.000 quintaux ; man-
darines, 10.000 quintaux ; citrons, 5.000
quintaux - cédrats, 1.000 quintaux ; carou-
bes, 10.000 quintaux ; bananes, 500 quin-
taux ; dattes, 75.000 quintaux.
Est fixée à 25.000 quintaux la quantité de
raisins muscats d'origine et de provenance
tunisiennes qui pourra être admise du 1er
juin 1925 au 31 mai 1926, avec interruption
du 16 septembre au 31 octobre 1925 inclus,
dans les conditions de la loi du 25 novem-
bre 1915.
miw
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des EbabiHsôements fran-
çais dafis l'Inde "vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 2
juillet 1985, le taux officiel de la roupie était
7 fr. fIr 80, et à la date du 3 juillet, de
7 fr. 85.
Pour la miSH ta valour du Soudan
M. Camille Guy, Gou-
verneur général hono-
raire des Colonies, si-
gnalait récemment, dans
le Bulletin de VAfrique
Française, que le Gou-
vernement général de
l'Afrique occidentale al-
lait consacrer un crédit
de 45 millions, dont 25 militons sur l exer-
cice 1925, à l'amélioration du Thiès-Kayes-
Niger et à l'achat de matériel roulant pour
ce railway.
45 millions 1 Presque autant que la sec-
tion Ttdès-Kayes eût dû coûter au total si
les travaux n'avaient pas été arrêtés par la
guerre. Qui eût prévu, il y a quelques an-
nées seulement, que le budget général de
l'A. O. F. pourrrait disposer de sommes
aussi importantes sans recourir à l'Em-
prunt.
Il n'est pas douteux qu'une Direction,infé-
rieure à sa tâche,avait laissé tomber le maté-
riel déjà insuffisant du chemin de fer
Thiès-Kayes dans un état lamentable; que
d'autre part, la jonction avec le Kayes-
Niger a fait développer subitement sur cel.e
deuxième section, un trafic auquel ne ré-
pondait non plus ni l'état de la voie, ni le
matériel roulant qui assurait précédemment
la liaison entre les deux fleuves Sénégal et
Niger. Il en est résulté un embouteillage ra-
pide sur tout le parcours. Dès les premiers
mois de 1924, l'évacuatiolt en temps voulu
des stocks d'arachides, rassemblés dans les
gares éclrelollnées entre piourbel et Tamba-
Counda, s'annonçait laborieuse; le commerce
du Sénégal s'alarmait, celui du Soudan
était plus défavorisé encore et perdait rapi-
dement tout espoir de voir transporter sur
Kaolack, Rufisquç ou Dakar, les graines
dont la production avait- été augmentée en
prévision d'une évacuation facile vers la
côte et de prix rémunérateurs. Les stocks
'achetés aux indigènes durent en majeure
Partie être expédiés, au prix de quelles dit.
ficultés, soit par le fleuve Sénégal sut
Saint-Louis soit par le Niger sur Kourous-
sa et de là par le chemin de fer de la Gui-
née sur Kottakry.
On escomptait au moins que pour 1925
ïe chemin dp fer fonctionnerait normale-
ment et que toutes mesures auraient été
prises pour éviter le retour de la carence
observée l'année précédente.
Il faut croire que l'otl s'était trompé, car,
à entendre les doléances du commerce sé-
négalais et s,oudanais, l'évacuation de la
dernière récolte d'arachides s'annonçait, cet
janvier-février 1925, dans des conditions la-
melztables. Insuffisance notoire de vagons,
locomotives .mal entretenues, incapables de
fournir un * effort durable, lenteur des
transports, tels étaient les principaux griefs
du commerce. Le Gouvernement général
s'en émut. On confia l'exploitation de la
section Thiès-Diourbel au « Dakar-Saint-
Louis D, - ce qui était peut-être discutable
mais l'on prit surtout d'heureuses dispo-
sitions pour renforcer le matériel roulant,
ainsi que le rendement du reste de la ligne.
Les mesures prises, trop tardivement, au.
ront cependant été efficaces. Il n'en est
pas moins vrai que le Soudan supportera,
cette année encore, les conséquences de l'in-
curie de la Direction du seul chemin de fer
qui relie la Colonie à la mer. Le commerce,
prévenu, a limité ses achats de produits et
n'a pu -offrir que des prix très bas par rap-
port à ceux qui ont été payés au Shlégal.
L'indigène est donc, plus que lui encore,
victime de la situation créée de ce fait.
Pauvre Soudan, voilà longtemps qu'il
souffre de son éloignement de la mer. Pour
une fois qu'il avait cru trouver sa voie, sa
voie ferrée, dirons-nous, cela ne lui aura
pas bien réussi. Il serait tout de même
temps qu'on lui permette de sortir de sa lé-
thargie !
Lui aussi aura besoin, si, comme je le
pense, les conditions géographiques le per-
mettent, d'étre transformé et électrifié.
Heureux Congo 1 qui, lui, du premier
coup, grâce à l'unanimité de mes collègues
membres du la Commission des Colonies de
la Chambre et du Sénat, grâce à l'adminis-
tration qui, je crois, a enfin saisi toute l'im-
portance du problème, évitera ces pre-
miers tâtonnements d'exécution toujours si
funestes à la prospérité d'un pays jeune.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la. Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
«Re
A le Commission de l'Aigtne
dos colonjflseidos Protectorats
--0-0-
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi 8 juillet, à 15 heures.
A l'ordre du jour figure seulement le rap-
port de M. -Roux-Froissineng sur la propo-
sition de loi de M. -Morinaud, tendant à
reorganiser les assemblées algériennes et
l'administration - de l'Algérie.
go--O
Un musée Abd el Kader à Damas
Le général Sarrail'a inauguré, à Damas le
musée d'Adb-el-Kader organisé par l'émir SaM,
petit-flls du grand émir.
Le général Sarrail a fait un vif éloge d'Abd-
el-Kadmo qui après avoir été un illustre guer-
Tier, a compris la nécessité de l'évolution vers
la paix.
Les travailleurs nord-africains
A PARIS
Depuis un certain temps, le Conseil muni-
cipal de Paris accorde toute son attention à
l'examen d'une question dont l'actualité de-
meure ardente, celle de la surveillance et de
la protection de la main-d'œuvre nord-africaine
employée à Paris.
La capitale occupe, en effet, à l'heure ac-
tuelle, soixante mille ouvriers indigènes de
l'Afrique du Nord. Laborieux, frustes, sans spé-
cialité professionnelle, ils errent souvent à la
recherche ou dans l'attente d'une situation que
les réglementations actuellement en vigueur ne
rendent pas toujours rapide et certaine.
La Ville de Paris doit aide, protection à
ces travailleurs, aussi le Conseil municipal, sur
la proposition de M. Godin, conseiller muni-
cipal et ancien directeur des Services de l'In-
térieur au Gouvernement Général de l'Algérie,
vient-il de voter la résolution suivante : « Il est
créé un Comité d'assistance et de protection
des indigènes nord-africains. »
, D'autre part. l' Assemblée a émis le vœu
que Te Parlement vote une loi dont le texte
serait ainsi rédigé :
1° Il sera perçu au profit de la Ville de
Paris, pour subvenir aux frais de surveillance
et d'assistance de la main-d'œuvre africaine,
un demi-centime additionnel à la contribution
des patentes ;
2° Le ministre de l'Intérieur est prié de
faire connaître au Ministre de la Justice (afin
que les services judiciaires en soient avisés),
et au ministre du Travail, de l'Hygiène et de
l'Assistance, l'existence et le fonctionnement
de la section de surveillance et protection des
indigènes nord-africains, qui, rattachée au Ca-
binet du préfet de la Se ine, comprendra deux
sous-sections, l'une spécial ement chargée des
questions de surveillance et de police, l'autre
de la protection et de l'assistance.
3° L'autorité compétente désigne, en qua-
lité d'interprètes d'arabe et de kabyle, près
les services judiciaires de Paris et de la Seine,
les chefs, sous-chefs et commis secrétaires qui
lui seront désignés par le chef de la section
comme en état de remplir cette fonction.
« La colonie nord-africaine de Paris, utile
w auxiliaire de notre vie économique, peol,
(c ainsi que l'a justement fait remarquer M.
« Godin - si on l'abandonne à son isolement,
« constituer demain une main-d'œuvre tout à
« tait indésirable, capable des plus redouta-
« bles besognes. »
Aussi, il est à souhaiter que le Parlement,
dans un très court délai, vote un projet de 10i
inspiré de ces considérations.
Ecole Coloniale
Ecole Coloniale
Classement de passage et de sortie des élè-
ves et auditeurs de l'Ecole coloniale pour
l'année scolaire 1924-1925.
Classement qénèral, par ordre de mérite,
des élèves sortant brevetés en 1925 :
Sections administratives
.MM. G rima il d, Pineau, Morlo (Guy), Hoa-
l'.cau, Miabillc, Vorct, Ponscol, Peliletier.
Bénard, Grivo t, Del forge, Gauda-rt, Bouï-
fLer, Cornu, Léter, Robert, Etahcbcir, Re-
naud, Guillé, Firécaut.
Classement. par sections et par ordre de
mérite des élèves sortant brevetés en
1925 :
Sections administratives
Section indo-chinoise. - MM. GriimaM,
Mertlo (Guy), Hoaneau, Vare-t, Bétnard, G&u-
dart, Bou-ftfler, Robert.
Section africaine. - MM. Pineau, Ma-
bille, Peilletier, Ponseel, Grivoit, DeMorsie,
Garou, Léger, Etoheber, Renaud, Cijillé.
F'rècaut.
Classement par sections et par ordre de
mérite des, élèves admis en 1925 à passer
en deuxième année :
Sections administratives
Section Indochinoise. MM. Gmuvet,
Delage, Colin, Ponge, Peniavaire, Bairtihiel,
Tucat, du Has-ly..
Section africaine. MM. Deschaimps,
For'lande, Soucadaux, Moinja-uze, Hambaud",
Saroin, Merlo (Christian), Roumens-, Bor-
̃riairier*, Letouimy*, Nativel, Riebufat, Le
Qum" Samtoni.
Section de la magistrature
Sous-section indo-chinoise. M. Kirch-
dœirffer.
Classement, par ordre de mérite, des av.-
diteurs de la section de préparation aux
concours des carrières administratives de
l'Afrique du Nord, ayant, obtenu le cer-
tificat de ladite section en 1925.
MM. Gapitant, COTicon, Mouliéras, Lon-
gin, Voutt'ier.
'Classement, par ordre de mérite, des au-
diteurs de la section de préparation aux
concollr. des carrières administratives de
l'Afrique du Nord, allant obtenu le cer-
tificat de renseignement spécial relatif à
la Tunisie en 1925 :
MM. Capitamt, Ooricon.
Classement, par ordre de mérite, des audi-
teurs de la section de préparation aux
concours des carrières administratives de
V Afrique du Nord, admis en 1925 à pas-
ser en 28 année :
MM, Bæsière, Mignon.
C) Sous réserve de l'admission aux examens
de troisième année de droit à la session d'octo-
bre 1925.
La guerre au Maroc
-
LE COMMANDEMENT UNIQUE
Désignation du général Naulin
Les ministres ont été convoqués hier, à
6 heures du soir, à un Conseil exception-
nel à l'Elysée.
A l'issue du Conseil, M. Painlevé a fait
à la presse les déclarations suivantes :
Le Journal officiel va publier mardi malin
le décret orgunisunt le comuiandcxnent supé-
rieur et désignant le chef qui aura sous ses
ordres toutes les troupes du Maroc, tous les
services militaires et qui ayra la haute direc-
tion des opérations.
u Cette désignation a été faite d'accord avec
le maréchal Lyautey, dont la charge ndrrúniF-
trative et politique est suffisamment lourde en
ce moment pour qu'il soit déchargé du poids
des opérations militaires.
« L'examen des conditions actuelles du Ma-
roc, les entretiens que' le Gouvernement a "'1:3
avec, les différents chefs de notre arniÉi.1 , 11 .ie
avec chacun de ceux auxquels un pouvait oSUll-
ger pour un tel commandement, ont fait res-
sortir la nécessité, vu les circonstances, d'un
chef qui eut pratiqué la mentalité indigène en
même temps que la guerre européenne et co-
loniale.
k Pour ces raisons, le choix du Gouverne-
ment s'est porté sur un général jeune et actif,
le général Naulin, qui, pendant la guerre, a
commandé le 21' corps d'armée, dont une
grande partie de la carrière s'est déroulée en
Afrique du Nord et en Syrie, deux ans au! Ma-
roc, un an a Oran, par conséquent dans le
pays et dans le voisinage même du terrain 'où
se déroulent les opérations qui attirent" parti-,
Lulièrement l'attention du commandement.
« Voila ce que je tenais il vous dire. Le Gou-
vernement n'a plus qu'il exprimer le souhait
que lé nouveau commandant supérieur soit ra-
pidement en état d'accomplir la tâche qu'on
attend de lui. »
(Cette dernière phrase s'appliquait au fait
que le général Naulin 'termine actuellement
une cure a Vichy.)
Texte du décret
Les pouvoirs du eommandant supérieur
sont définis par un décret dont les grandes
ligues sont les suivantes :
CI Le Commissaire Résident général au Maroc
.est responsable sous l'autorité du ministre de
la Guerre, de la défense intérieure et extérieure
du Protectorat. 11 dispose il cet effet des forces
de terre et do mer qui y sont stationnées.
« Sous sa haute direction, un officier général
commandant supérieur des troupes, exerce le
commandement des forces militaires du Pro-
tectorat, ainsi que des services et établissements
affectés a ces forces.
« D'après les instructions générales données
pour les opérations par le Commissaire Rési-
dent général, le commandant supérieur des
troupes .prépare, dirige et assure l'exécution de
ces opérations. Il en est responsable.
« Dans la zone des opérations, le comman-
dant supérieur exerce, en outre, le commande-
ment du Territoire ainsi que du service des ren-
seignements. Il répartit selon les besoins du ser-
vice h s officiers et fonctionnaires mis à sa dis-
position par lé ministre de la Guerre. »
Le général Naulin
Le nouveau commandant supérieur des
troupes du Maroc est un des plus jeunes
généraux de J'armée française ; il n'a que
55 ans.
Né le 17 avril 1870, à Saint-Loup-sur-
Thouët, il était, à sa sortie de Saint-Cyr,
en 1890, nommé sous-lieutenant au 10° ti-
railleurs algériens. Huit ans après, muni
de son brevet d'état-major, il partait, com-
ce capitaine, en mission au Pérou. Il le
quittait en 1905 pour être affecté à l'état-
major du général d'Amade, auprès duquel,
de 1908 à 1910, il prenait part aux opéra-
tions de la Chaoula.
Chef de bataillon en 1914, il fut, à la dé-
claration de guerre, affecté au 20 bureau
du grand quartier général (service des ren-
seignements) ; il n'y fit qu'un court sé-
jour ; lieutenant-colonel en novembre de la
même année, il prit le commandement du
170° d'infanterie, qu'il conserva jusqu'à la
fin de 1915. Nommé colonel, le général en
chef lui confia la 3036 brigade, à la tôte
de laquelle il se distingua à Verdun, puis
dans la Somme. Les étoiles de brigadier
sanctionnèrent ses rares mérites ; il prit
alors le commandement de la 45e division
algérienne, -qui se couvrit de giloire dans
l'Aisine et en Champagne.
En juin 1918, il remplaçait à la tète du
21° corps d'armée le général Degoutte, de-
venu chef de la 6° armée ; il prenait une
part importante à l'offensive de la 4° ar-
mée.
Au lendemain de la guerre, le générât
Naulin était nommé au commandement des
forces alliées en Haute-Sile ; il quitta ce
poste difficile pour prendre la division
d'Oran. Appelé par le général Weygand on
Syrie, il lui fut adjoint dans le commande-
ment des troupes de J'armée du Levant
jusqu'au moment où le 30° corps d'armée
devenant vacant sur le Rhin, il y remplaça
le général Mordacq C'est là que sa. désigna-
tion nouvelle vient de le trouver.
Deux fois cité à l'ordre de l'armée, en
juin 1916 et en février 1919, le général Nnu-
1 lin est commandeur de la Légion d'hon-
neur.
LES OPERATIONS
L'ennemi a prononcé dans la nuit du i)
au 6 une vio-lente attaque contre l'ensemble
des (positions du groupe mobile du Ilaul-
Leben au Bab Taza, à 6 kilomètres d'Aïn
Maatouf.
Malgré l'importance des contingents en-
gagés, l'ennemi a ÓU- complètement repous-
sé après unie lutte acharnée avec des pertes
considérables.
A l'ouest de Kifane, le groupe mobile
occupant Bab Tifilassene s'est porté sur
Bab Kcssil, à 10 kilomètres au nord-ouest
de Kifane. Après un brillant combat, il a
complètement déifuit les contingents enne-
mis capturant des armes et des munitions.
Ces deux succès très nets ont déjà une
heureuse répercussion sur l'attitude des
tribus au nordouest de Taza.
Les pertes élevées suNcs par l'ennemi et
9
le mordant de nos troupes dans les combats
du Haut-Leben et de Bab Kessil n'ont pas
tardé à faire sentir leurs excellents effets
sur toute la région.
Hier matin, de nouvelles informations
indiquaient que les tribus demeurées fidèles
de la région de Taza ont marqué par de
vives manifestations leur joie de ces suc-
cès et reprenaient confiance.
Dans le Haut-Leben, les dissidents ont
été tout particulièrement éprouvés et ont
dû abandonner de nombreux cadavres dans
nos :ignes.
Evacuation partielle de Taza
Pour paror à toute éventualité, en pré-
sence des infiltrations de ces jours derniers
et par mesure de précaution, les femmes et
les enfants ont été invités à évacuer Taza.
! .IJ mouvement s'est effectué de nuit dans
1.' plus grand calme. Toute la population
masculine dîemeure à Taza.
Dernières dépêches
Les renseignements complémentaires par-
venus sur les derniers combats soulignent
l'importance des pertes de l'ennemi qui
s'est défendu pied à pied contre notre offen-
sive abandonnant de très nombreux cada-
vres dans l'écluse profonde que forme le
Lebcn au pied; de la position que nous avons
conquise. Les spahis ont chargé les déta-
chements réguliers rifains les mettant en
complète déroute.
La situation générale vient de, s'amélio-
rer, grâce t u brillant succès remporté par
nos troupes auquel s'ajoute un autre suc-
cès ,remporté à Hab-Kassil par un autre
groupe mobile qui a pris également l'offen-
sive au nord-ouest de Kiffane. Après une
lutto très vive celui-ci a bousculé complè-
tement les contingents ennemis rassemblés
dans la région, leur prenant des armes et
des munitions. L'ennemi a abandonné de
nombreux cadavres.
Plus à l'est, nos partisans ont fait plu-
sieurs incursions sur Saka où ils ont brûlé
les campements rifains.
Ces vigoureuses actions ont eu comme
effet dans la partie Est de notre front de
.ramener vers nous plusieurs fractions qui
s'apprêtaient à partir chez les dissidents.
Elles semblent avoir, d'autre part, produit
une forte impression sur les harkas enne-
mies qui n'ont manifesté depuis lors aucu-
ne activité.
NOUVEAUX CONTINGENTS
INDJGENES
Les mehallas du Sultan
Le Sultan ci levé plusieurs mel^allas. Leur
entrée en action paralt imminente.
Contingents hindous ?
D'après des messages de Pondichéry, des
Hindous seraient recrutés pour servir dans
l'armôe française du Maroc. Le premier
contingent quitterait Pondichéry le 27 juil-
let et le second s'embarquerait un mois
plus tard pour la même destination.
LES TRAVAILLEURS RIFAINS
EN ALGERIE
Certaines informations ont signalé que
cette année, aussitôt le commencement des
hostilités, la frontière algérienne fut auto-
matiquement fermée aux moissonneurs ri-
fains. Si on les laissait passer pour se ren-
dre en Algérie, le retour leur était interdit
et un camp de concentration avait été éta-
bli à Ondjcln.
Renseignements pris, la situation est !a
suivante:
Abd-cl-Krim ayant pris l'initiative d'in-
terdire aux Rifains d'aller moissonner en
Algérie et manifesté ainsi son intention
el'obliger tous les hommes valides à porter
les armes contre nous, nous avons décidé,
de notre côté, d'empêcher le retour des Ri-
fains dans leur pays. Point n'a d'ailleurs
été besoin d'organiser en Algérie, ni au
Maroc, de camps de concentration, les Ri-
fains acceptant très volontiers le travail
libre qui leur est offert par nos colons ou
nos entrepreneurs. (Communiqué.)
t
La Conférence de Madrid
M. Malvy, chef de la délégation française
à la conférence franco-espagnole sur les
questions marocaines quittera très pruba-
blement MadrHd jeudi on vendredi pro-
chain.
On déclare di* suurce autorisée que son
départ ne signilic pus la lin de la. confé-
rence. qui poursuivi1», ses travaux jusqu'à
la mi-juillet, sous la direction du général
Jordann et M. de IVretti délia Rocea. Le
- - - - -.
départ de M. Malvy sigailie au <,nntn:Hl':\
qu'un accord d.- prinripr a rt«s atteint sur
les points les plus importants du pro-
blème à résoudre.
Au cours d'interview s, M. Malvy et le gé-
néral Jordaua ont d'aillellrs démenti caté-
goriquement uii moment quelconque
des échanges de Ynt's. il y ait ou le moin-
dre « frottement ». Les conversations se
sont toujours poursuivies, dans le meilleur
esprit de cordialité.
..t.
La question de Tanger
--0-0--
Déclaration de M. Chamberlain
A la Chambre des communes, M. Cham-
berlain, ministre des Affaires étrangères,
a i"" interrogé par sir Robert Haniilton
sur les nv-sures qm- compte prendre le
eaibinet britannique pour protéger les in-
térêts britanniques à Tanger. M. Chamber-
lain a déelaré que les int/rêts anglais
nVtaient pas en danger et qu'il surveillait,
très attentivement, la situation. Il a indiqué
Ensuite qu'il [nait. étudié la question de la
participation de la Grande-Bretagne à. la
police de Tanger avec des troupes et des
armes. Tl a, dit-il, indiqué ses vues dans
une conversatinn, mais aucune réponse dè-
finitive n'a encore été envoyée à ce sujet.
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Annonces dRIcl.- tontreçue* au Bureaux iujoumaletitiu laApnca dePubUdU
- DIRECTEURS 1 MARCEL RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
RédietUi et AdniaistvtllM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- Téléphnt : LOOTRI 19-87
ABORIEIUTS -.
- -
Ui U • note a inob
,F ran« st Cbleni«. 80 a 45 » is à
Étranger 120 • «Sa 35 »
On * ibMM un tout lei BttMMtt de porte et chez lei principaux libraire*
Le conflit des statuts en Algérie
.8..
L'indigène algérien est Français. Mais, il
'demeure soumis à son statut personnel tant
qu'il n'a pas été admis à la jouissance des
(droits de citoyen.
L'étranger conserve également, suivant les
principes du droit international, avec sa na-
tionalité propre, le statut qu'elle comporte.
La coexistence en Algérie de ces divers sta-
tuts et du statut français, crée en matière
(l'états de personne des conflits dont quel-
ques uns donnent lieu, par suite des lacunes
de notre législation actuelle, à des situations
'difficiles à définir, parfois inextricables.
Quelques exemples :
rA. - Une femme indigène épouse un Fran-
çais :
Puisque, en principe, la femme suit la
condition de son mari, acquérera-t-elle ipso
facto tous les droits de la femme française ?
On ne parle pas, en ce cas, des enfants
qui doivent avoir les droits civils et civiques
du père.
B. - Une femme française épouse
1 un indigène
Peut-elle perdre les droits de la femme
française? Oui.
Recevoir le statut musulman?
Non, répond-on. Elle ne peut se marier
valablement que devant l'officier de l'état
civil français. - Le mariage est donc régi
par la loi française. - D'oh l'on déduit, en
dehors d'ailleurs de toute disposition légale,
que la femme conserve entièrement sa con-
dition première.
Cette interprétation, quelle que soit l'ex-
cellence des motifs qui la suggèrent, est en
contradiction avec les principes admis d'une
façon ordinaire par la jurisprudence.
La femme française qui épouse un étran-
ger devant l'officier de l'état civil français,
n'en perd pas moins avec sa nationalité, son
statut civil, pour acquérir la condition de son
'époux.
- Mais quelle est la situation faite aux en-
fants ?
Conformément au vieil adage romain :
lPatrem libri sequuntur qui domine en..
core notre droit sur la nationalité, l'enfant
'devrait être rattaché au statut du père.
Cependant, les tribunaux, snns l'appui
non plus d'aucun texte de loi, lui confèrent
les droits de citoyen français, toujours par'
une déduction tirée des effets du mariage
'devant l'officier de l'état civil français.
C. - Un indigène épouse une étrangère
Puisque la femme obtient par le mariage
la nationalité de son mari, l'étratlgère de-
vient française.
Mais subira-t-elle alors le statut musul-
man ? Le mariage même devant l'officier de
J'état civil français, peut-il lui conférer des
droits autres que ceux que possède effective-
ment et uniquement son mari musulman ?
Et quel sera dans ce cas aussi le sort des
enfants à naître ?
, L'on cite un arrêt de la Cour d'Appel
:d'Alger qui a fait sensation à son heure, et
qui attribue à l'enfant en cette hypothèse, la
qualité de citoyen français.
Le Gouvernement a voulu donner une so-
lution juridique à ces problèmes qui se po-
saient avec une fréquence croissante, par
suite de la pénétration progressive des élé-
ments aborigènes et des éléments indigènes
d'Algérie - et mettre fin ainsi - aux hé-
sitations et aux incertitudes causées par la
carence législative. Il a voulu que l'état des
personnes ne demeurât plus, en aucun cas,
incertain par l'effet de la contrariété de sta-
tut se produisant chez des membres d'une
même famille.
Et dans ce but, il a déposé devant la
Chambre des Députés le projet d'une loi
qui règlera tous ces conflits.
Désormais :
iV– La femme indigène d'Algérie qui
épousera un citoyen français, suivra la con-
dition de son mari.
2°. La Française qui épousera un in-
'digène d'Algérie demeurera soumise à son
statut d'origine.
3°. La condition de l'étrangère qui
'épousera un indigène - à la condition qu'el-
le ne soit pas elle-même soumise au statut
musulman - sera régie par le statut fran-
çais, pourvu qu'elle acquiere par l'effet de
çe mariage, en vertu de nos lois sur la na-
tionalité, la qualité de « Française ».
40. - Le mariage et les conventions ma-
trimoniales dans ces divers cas seront régis
par la loi française.
5°. - L'enfant légitime issu de l'union
'd'un Algérien soumis au statut indigène
avec une Française ou une étrangère (non
soumise elle-même au statut musulman) joui-
ra du statut français.
Il en sera de même pour l'enfant naturel,
quel que soit celui des parents à l'égard du-
quel la preuve 'de la filiation aura d'abord
été faite. -
Ces dispositions nouvelles se basent sur ce
que le « mariage contracté avec une per-
t sonne der nationalité française ou étran-
« gère non soumise au statut musulman, per-
f met de supposer de la part de l'indigène,
* quel que soit son sexe, un certain aban-
* don moral de son statut personnel, et lais-
t. se présumer une certaine assimilation aux
i mœurs européennes, tandis que l'on nè
« peut Inversement concevoir un renonce-
* ment à ses coutumes, chez l'époux fran-
« çais ou simplement européen qui s'unit à
A l'indigène musulman B.
Cette double observation est d'une jus-
tesse absolue. -
Il s'agissait à la fois, de ne point
heurter les coutumes indigènes que nous
avons pris l'engagement de respecter, de ne
point. soulever des susceptibilités que ren-
dent plus vives les contestations juridiques
auxquelles de semblables conflits aboutissent
inévitablement - et cependant de lie point
permettre qu'un mouvement de régression re-
greftable pût se produire, que des éléments
français ou européens fussent absorbés irré-
médiablement par la population indigène
musulmane.
La difficulté nous semble heureusement ré-
solue. Les statuts étant fixés par avance, les
intéressés connaissent les conséquences des
unions qu'ils se proposent de contracter. Ils
renonceront à ces unions, si les effets en sont
à leurs yeux de nature à froisser leurs sen-
timents et leurs convictions. Sinon, ils se-
ront mal venus à se plaindre, et ils ne se
plaindront pas, on peut en avoir l'assu-
rance.
D'autre part, un pas (non sans impor-
tance) sera effectué dans la voie de l'assimi-
lation, infiniment désirable, à nos coutumes,
de races diverses qui, dans notre grande co-
lonie, subsistent les unes à côté des autres
sans se mêler.
Si elles parviennent, à un moment donné,
à se fondre, en une mesure appréciable, dans
le creuset du mariage, cette fusion, au moins,
constituera un appoint sérieux, un réel profit
pour la prépondérance française.
Roux-Fréissineng,
Député d'Oran, Vice-président de ta
Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et Protectorats.
, Le Gouvernement Général
de l'Indochine
--0-0--
Désirs et réalités
Les Annales Coloniales ont publié hier une
information concernant le Gouvernement gétté»
ral de l'Indochine. Elle résumait parfaitement
la situation et tous ses termes en demeurent
exacts.
Par contre, d'autres journaux n'ont ptas craint
dtaffinner, sur la foi de l'Agence Fotirner), que
M. Albert Sarraut, ancien ministre des Cabi-
nets Millerand et Poincaré, ambassadeur de
France depuis un mois à Angora, était désigné
pour repartir en Indochine comme Gouverneur
Général.
Les démentis ont plu dès hier soir.
Le Temps publiait une interview de M.
Maurice Sarraut. Le sympatique sénateur de
l'Aude déclarait qu'il n'y avait rien de vrai
dans ce canard auquel les ailes sont coupées
désormais, et que son frère n'avatt qu'un but :
poursuivre t'oeuvre si intéressante et si féconde
qu'il a assumée en Turquie.
Le Matin informe aujourd'hui qu'au Quai
d'Orsay il n'a jamais été question de déplacer
M. Albert Sarraut. - -
Enfin, l'Ere Nouûelle, dont on connaît les
attaches gouvernementales, et qui est le journal
officieux du Cabinet PainTevé, publie la note
suivante :
Plusieurs journaux ont annoncé que M.
Albert Sarraut quitterait l'ambassade de
France à Angora, à laquelle il a été nommé
récemment, pour retourner en Indochine,
où il reprendrait le poste de Gouverneur
Général.
Nous sommes en mesure d'affirmer que
cette information n'a aucun fondement.
En résumé, une mesure pour rien.
4'
L')m)MMH:)M des produits tunisiens
en France
Quantités admises en franchise
ou aux conditions de faveur
Le Journal officiel du 5 juillet a publié
deux décrets fixant les quantités de pro-
duits tunisiens admises ein franchise ou
aux conditions de faveur, à leur entrée en
France (application des lois du 19 juillet
1890, du 1er avril 1914, du 25 novembre 1915
et du 22 avril 1916).
600.000 hectolitres de vins d'origine et de
provenance tunisiennes pourront être ad-
mis en France, du 1OT juillet 1925 au 30
juin 1926, dans les conditions de la loi du
19 iuillet 1890. -
Les quantités suivantes pourront être ad-
mises, du 1er août 1925 au al juillet 1926,
dans les conditions de la loi du 25 novem-
bre 1915 Oranges, 10.000 quintaux ; man-
darines, 10.000 quintaux ; citrons, 5.000
quintaux - cédrats, 1.000 quintaux ; carou-
bes, 10.000 quintaux ; bananes, 500 quin-
taux ; dattes, 75.000 quintaux.
Est fixée à 25.000 quintaux la quantité de
raisins muscats d'origine et de provenance
tunisiennes qui pourra être admise du 1er
juin 1925 au 31 mai 1926, avec interruption
du 16 septembre au 31 octobre 1925 inclus,
dans les conditions de la loi du 25 novem-
bre 1915.
miw
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des EbabiHsôements fran-
çais dafis l'Inde "vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 2
juillet 1985, le taux officiel de la roupie était
7 fr. fIr 80, et à la date du 3 juillet, de
7 fr. 85.
Pour la miSH ta valour du Soudan
M. Camille Guy, Gou-
verneur général hono-
raire des Colonies, si-
gnalait récemment, dans
le Bulletin de VAfrique
Française, que le Gou-
vernement général de
l'Afrique occidentale al-
lait consacrer un crédit
de 45 millions, dont 25 militons sur l exer-
cice 1925, à l'amélioration du Thiès-Kayes-
Niger et à l'achat de matériel roulant pour
ce railway.
45 millions 1 Presque autant que la sec-
tion Ttdès-Kayes eût dû coûter au total si
les travaux n'avaient pas été arrêtés par la
guerre. Qui eût prévu, il y a quelques an-
nées seulement, que le budget général de
l'A. O. F. pourrrait disposer de sommes
aussi importantes sans recourir à l'Em-
prunt.
Il n'est pas douteux qu'une Direction,infé-
rieure à sa tâche,avait laissé tomber le maté-
riel déjà insuffisant du chemin de fer
Thiès-Kayes dans un état lamentable; que
d'autre part, la jonction avec le Kayes-
Niger a fait développer subitement sur cel.e
deuxième section, un trafic auquel ne ré-
pondait non plus ni l'état de la voie, ni le
matériel roulant qui assurait précédemment
la liaison entre les deux fleuves Sénégal et
Niger. Il en est résulté un embouteillage ra-
pide sur tout le parcours. Dès les premiers
mois de 1924, l'évacuatiolt en temps voulu
des stocks d'arachides, rassemblés dans les
gares éclrelollnées entre piourbel et Tamba-
Counda, s'annonçait laborieuse; le commerce
du Sénégal s'alarmait, celui du Soudan
était plus défavorisé encore et perdait rapi-
dement tout espoir de voir transporter sur
Kaolack, Rufisquç ou Dakar, les graines
dont la production avait- été augmentée en
prévision d'une évacuation facile vers la
côte et de prix rémunérateurs. Les stocks
'achetés aux indigènes durent en majeure
Partie être expédiés, au prix de quelles dit.
ficultés, soit par le fleuve Sénégal sut
Saint-Louis soit par le Niger sur Kourous-
sa et de là par le chemin de fer de la Gui-
née sur Kottakry.
On escomptait au moins que pour 1925
ïe chemin dp fer fonctionnerait normale-
ment et que toutes mesures auraient été
prises pour éviter le retour de la carence
observée l'année précédente.
Il faut croire que l'otl s'était trompé, car,
à entendre les doléances du commerce sé-
négalais et s,oudanais, l'évacuation de la
dernière récolte d'arachides s'annonçait, cet
janvier-février 1925, dans des conditions la-
melztables. Insuffisance notoire de vagons,
locomotives .mal entretenues, incapables de
fournir un * effort durable, lenteur des
transports, tels étaient les principaux griefs
du commerce. Le Gouvernement général
s'en émut. On confia l'exploitation de la
section Thiès-Diourbel au « Dakar-Saint-
Louis D, - ce qui était peut-être discutable
mais l'on prit surtout d'heureuses dispo-
sitions pour renforcer le matériel roulant,
ainsi que le rendement du reste de la ligne.
Les mesures prises, trop tardivement, au.
ront cependant été efficaces. Il n'en est
pas moins vrai que le Soudan supportera,
cette année encore, les conséquences de l'in-
curie de la Direction du seul chemin de fer
qui relie la Colonie à la mer. Le commerce,
prévenu, a limité ses achats de produits et
n'a pu -offrir que des prix très bas par rap-
port à ceux qui ont été payés au Shlégal.
L'indigène est donc, plus que lui encore,
victime de la situation créée de ce fait.
Pauvre Soudan, voilà longtemps qu'il
souffre de son éloignement de la mer. Pour
une fois qu'il avait cru trouver sa voie, sa
voie ferrée, dirons-nous, cela ne lui aura
pas bien réussi. Il serait tout de même
temps qu'on lui permette de sortir de sa lé-
thargie !
Lui aussi aura besoin, si, comme je le
pense, les conditions géographiques le per-
mettent, d'étre transformé et électrifié.
Heureux Congo 1 qui, lui, du premier
coup, grâce à l'unanimité de mes collègues
membres du la Commission des Colonies de
la Chambre et du Sénat, grâce à l'adminis-
tration qui, je crois, a enfin saisi toute l'im-
portance du problème, évitera ces pre-
miers tâtonnements d'exécution toujours si
funestes à la prospérité d'un pays jeune.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la. Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
«Re
A le Commission de l'Aigtne
dos colonjflseidos Protectorats
--0-0-
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi 8 juillet, à 15 heures.
A l'ordre du jour figure seulement le rap-
port de M. -Roux-Froissineng sur la propo-
sition de loi de M. -Morinaud, tendant à
reorganiser les assemblées algériennes et
l'administration - de l'Algérie.
go--O
Un musée Abd el Kader à Damas
Le général Sarrail'a inauguré, à Damas le
musée d'Adb-el-Kader organisé par l'émir SaM,
petit-flls du grand émir.
Le général Sarrail a fait un vif éloge d'Abd-
el-Kadmo qui après avoir été un illustre guer-
Tier, a compris la nécessité de l'évolution vers
la paix.
Les travailleurs nord-africains
A PARIS
Depuis un certain temps, le Conseil muni-
cipal de Paris accorde toute son attention à
l'examen d'une question dont l'actualité de-
meure ardente, celle de la surveillance et de
la protection de la main-d'œuvre nord-africaine
employée à Paris.
La capitale occupe, en effet, à l'heure ac-
tuelle, soixante mille ouvriers indigènes de
l'Afrique du Nord. Laborieux, frustes, sans spé-
cialité professionnelle, ils errent souvent à la
recherche ou dans l'attente d'une situation que
les réglementations actuellement en vigueur ne
rendent pas toujours rapide et certaine.
La Ville de Paris doit aide, protection à
ces travailleurs, aussi le Conseil municipal, sur
la proposition de M. Godin, conseiller muni-
cipal et ancien directeur des Services de l'In-
térieur au Gouvernement Général de l'Algérie,
vient-il de voter la résolution suivante : « Il est
créé un Comité d'assistance et de protection
des indigènes nord-africains. »
, D'autre part. l' Assemblée a émis le vœu
que Te Parlement vote une loi dont le texte
serait ainsi rédigé :
1° Il sera perçu au profit de la Ville de
Paris, pour subvenir aux frais de surveillance
et d'assistance de la main-d'œuvre africaine,
un demi-centime additionnel à la contribution
des patentes ;
2° Le ministre de l'Intérieur est prié de
faire connaître au Ministre de la Justice (afin
que les services judiciaires en soient avisés),
et au ministre du Travail, de l'Hygiène et de
l'Assistance, l'existence et le fonctionnement
de la section de surveillance et protection des
indigènes nord-africains, qui, rattachée au Ca-
binet du préfet de la Se ine, comprendra deux
sous-sections, l'une spécial ement chargée des
questions de surveillance et de police, l'autre
de la protection et de l'assistance.
3° L'autorité compétente désigne, en qua-
lité d'interprètes d'arabe et de kabyle, près
les services judiciaires de Paris et de la Seine,
les chefs, sous-chefs et commis secrétaires qui
lui seront désignés par le chef de la section
comme en état de remplir cette fonction.
« La colonie nord-africaine de Paris, utile
w auxiliaire de notre vie économique, peol,
(c ainsi que l'a justement fait remarquer M.
« Godin - si on l'abandonne à son isolement,
« constituer demain une main-d'œuvre tout à
« tait indésirable, capable des plus redouta-
« bles besognes. »
Aussi, il est à souhaiter que le Parlement,
dans un très court délai, vote un projet de 10i
inspiré de ces considérations.
Ecole Coloniale
Ecole Coloniale
Classement de passage et de sortie des élè-
ves et auditeurs de l'Ecole coloniale pour
l'année scolaire 1924-1925.
Classement qénèral, par ordre de mérite,
des élèves sortant brevetés en 1925 :
Sections administratives
.MM. G rima il d, Pineau, Morlo (Guy), Hoa-
l'.cau, Miabillc, Vorct, Ponscol, Peliletier.
Bénard, Grivo t, Del forge, Gauda-rt, Bouï-
fLer, Cornu, Léter, Robert, Etahcbcir, Re-
naud, Guillé, Firécaut.
Classement. par sections et par ordre de
mérite des élèves sortant brevetés en
1925 :
Sections administratives
Section indo-chinoise. - MM. GriimaM,
Mertlo (Guy), Hoaneau, Vare-t, Bétnard, G&u-
dart, Bou-ftfler, Robert.
Section africaine. - MM. Pineau, Ma-
bille, Peilletier, Ponseel, Grivoit, DeMorsie,
Garou, Léger, Etoheber, Renaud, Cijillé.
F'rècaut.
Classement par sections et par ordre de
mérite des, élèves admis en 1925 à passer
en deuxième année :
Sections administratives
Section Indochinoise. MM. Gmuvet,
Delage, Colin, Ponge, Peniavaire, Bairtihiel,
Tucat, du Has-ly..
Section africaine. MM. Deschaimps,
For'lande, Soucadaux, Moinja-uze, Hambaud",
Saroin, Merlo (Christian), Roumens-, Bor-
̃riairier*, Letouimy*, Nativel, Riebufat, Le
Qum" Samtoni.
Section de la magistrature
Sous-section indo-chinoise. M. Kirch-
dœirffer.
Classement, par ordre de mérite, des av.-
diteurs de la section de préparation aux
concours des carrières administratives de
l'Afrique du Nord, ayant, obtenu le cer-
tificat de ladite section en 1925.
MM. Gapitant, COTicon, Mouliéras, Lon-
gin, Voutt'ier.
'Classement, par ordre de mérite, des au-
diteurs de la section de préparation aux
concollr. des carrières administratives de
l'Afrique du Nord, allant obtenu le cer-
tificat de renseignement spécial relatif à
la Tunisie en 1925 :
MM. Capitamt, Ooricon.
Classement, par ordre de mérite, des audi-
teurs de la section de préparation aux
concours des carrières administratives de
V Afrique du Nord, admis en 1925 à pas-
ser en 28 année :
MM, Bæsière, Mignon.
C) Sous réserve de l'admission aux examens
de troisième année de droit à la session d'octo-
bre 1925.
La guerre au Maroc
-
LE COMMANDEMENT UNIQUE
Désignation du général Naulin
Les ministres ont été convoqués hier, à
6 heures du soir, à un Conseil exception-
nel à l'Elysée.
A l'issue du Conseil, M. Painlevé a fait
à la presse les déclarations suivantes :
Le Journal officiel va publier mardi malin
le décret orgunisunt le comuiandcxnent supé-
rieur et désignant le chef qui aura sous ses
ordres toutes les troupes du Maroc, tous les
services militaires et qui ayra la haute direc-
tion des opérations.
u Cette désignation a été faite d'accord avec
le maréchal Lyautey, dont la charge ndrrúniF-
trative et politique est suffisamment lourde en
ce moment pour qu'il soit déchargé du poids
des opérations militaires.
« L'examen des conditions actuelles du Ma-
roc, les entretiens que' le Gouvernement a "'1:3
avec, les différents chefs de notre arniÉi.1 , 11 .ie
avec chacun de ceux auxquels un pouvait oSUll-
ger pour un tel commandement, ont fait res-
sortir la nécessité, vu les circonstances, d'un
chef qui eut pratiqué la mentalité indigène en
même temps que la guerre européenne et co-
loniale.
k Pour ces raisons, le choix du Gouverne-
ment s'est porté sur un général jeune et actif,
le général Naulin, qui, pendant la guerre, a
commandé le 21' corps d'armée, dont une
grande partie de la carrière s'est déroulée en
Afrique du Nord et en Syrie, deux ans au! Ma-
roc, un an a Oran, par conséquent dans le
pays et dans le voisinage même du terrain 'où
se déroulent les opérations qui attirent" parti-,
Lulièrement l'attention du commandement.
« Voila ce que je tenais il vous dire. Le Gou-
vernement n'a plus qu'il exprimer le souhait
que lé nouveau commandant supérieur soit ra-
pidement en état d'accomplir la tâche qu'on
attend de lui. »
(Cette dernière phrase s'appliquait au fait
que le général Naulin 'termine actuellement
une cure a Vichy.)
Texte du décret
Les pouvoirs du eommandant supérieur
sont définis par un décret dont les grandes
ligues sont les suivantes :
CI Le Commissaire Résident général au Maroc
.est responsable sous l'autorité du ministre de
la Guerre, de la défense intérieure et extérieure
du Protectorat. 11 dispose il cet effet des forces
de terre et do mer qui y sont stationnées.
« Sous sa haute direction, un officier général
commandant supérieur des troupes, exerce le
commandement des forces militaires du Pro-
tectorat, ainsi que des services et établissements
affectés a ces forces.
« D'après les instructions générales données
pour les opérations par le Commissaire Rési-
dent général, le commandant supérieur des
troupes .prépare, dirige et assure l'exécution de
ces opérations. Il en est responsable.
« Dans la zone des opérations, le comman-
dant supérieur exerce, en outre, le commande-
ment du Territoire ainsi que du service des ren-
seignements. Il répartit selon les besoins du ser-
vice h s officiers et fonctionnaires mis à sa dis-
position par lé ministre de la Guerre. »
Le général Naulin
Le nouveau commandant supérieur des
troupes du Maroc est un des plus jeunes
généraux de J'armée française ; il n'a que
55 ans.
Né le 17 avril 1870, à Saint-Loup-sur-
Thouët, il était, à sa sortie de Saint-Cyr,
en 1890, nommé sous-lieutenant au 10° ti-
railleurs algériens. Huit ans après, muni
de son brevet d'état-major, il partait, com-
ce capitaine, en mission au Pérou. Il le
quittait en 1905 pour être affecté à l'état-
major du général d'Amade, auprès duquel,
de 1908 à 1910, il prenait part aux opéra-
tions de la Chaoula.
Chef de bataillon en 1914, il fut, à la dé-
claration de guerre, affecté au 20 bureau
du grand quartier général (service des ren-
seignements) ; il n'y fit qu'un court sé-
jour ; lieutenant-colonel en novembre de la
même année, il prit le commandement du
170° d'infanterie, qu'il conserva jusqu'à la
fin de 1915. Nommé colonel, le général en
chef lui confia la 3036 brigade, à la tôte
de laquelle il se distingua à Verdun, puis
dans la Somme. Les étoiles de brigadier
sanctionnèrent ses rares mérites ; il prit
alors le commandement de la 45e division
algérienne, -qui se couvrit de giloire dans
l'Aisine et en Champagne.
En juin 1918, il remplaçait à la tète du
21° corps d'armée le général Degoutte, de-
venu chef de la 6° armée ; il prenait une
part importante à l'offensive de la 4° ar-
mée.
Au lendemain de la guerre, le générât
Naulin était nommé au commandement des
forces alliées en Haute-Sile ; il quitta ce
poste difficile pour prendre la division
d'Oran. Appelé par le général Weygand on
Syrie, il lui fut adjoint dans le commande-
ment des troupes de J'armée du Levant
jusqu'au moment où le 30° corps d'armée
devenant vacant sur le Rhin, il y remplaça
le général Mordacq C'est là que sa. désigna-
tion nouvelle vient de le trouver.
Deux fois cité à l'ordre de l'armée, en
juin 1916 et en février 1919, le général Nnu-
1 lin est commandeur de la Légion d'hon-
neur.
LES OPERATIONS
L'ennemi a prononcé dans la nuit du i)
au 6 une vio-lente attaque contre l'ensemble
des (positions du groupe mobile du Ilaul-
Leben au Bab Taza, à 6 kilomètres d'Aïn
Maatouf.
Malgré l'importance des contingents en-
gagés, l'ennemi a ÓU- complètement repous-
sé après unie lutte acharnée avec des pertes
considérables.
A l'ouest de Kifane, le groupe mobile
occupant Bab Tifilassene s'est porté sur
Bab Kcssil, à 10 kilomètres au nord-ouest
de Kifane. Après un brillant combat, il a
complètement déifuit les contingents enne-
mis capturant des armes et des munitions.
Ces deux succès très nets ont déjà une
heureuse répercussion sur l'attitude des
tribus au nordouest de Taza.
Les pertes élevées suNcs par l'ennemi et
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le mordant de nos troupes dans les combats
du Haut-Leben et de Bab Kessil n'ont pas
tardé à faire sentir leurs excellents effets
sur toute la région.
Hier matin, de nouvelles informations
indiquaient que les tribus demeurées fidèles
de la région de Taza ont marqué par de
vives manifestations leur joie de ces suc-
cès et reprenaient confiance.
Dans le Haut-Leben, les dissidents ont
été tout particulièrement éprouvés et ont
dû abandonner de nombreux cadavres dans
nos :ignes.
Evacuation partielle de Taza
Pour paror à toute éventualité, en pré-
sence des infiltrations de ces jours derniers
et par mesure de précaution, les femmes et
les enfants ont été invités à évacuer Taza.
! .IJ mouvement s'est effectué de nuit dans
1.' plus grand calme. Toute la population
masculine dîemeure à Taza.
Dernières dépêches
Les renseignements complémentaires par-
venus sur les derniers combats soulignent
l'importance des pertes de l'ennemi qui
s'est défendu pied à pied contre notre offen-
sive abandonnant de très nombreux cada-
vres dans l'écluse profonde que forme le
Lebcn au pied; de la position que nous avons
conquise. Les spahis ont chargé les déta-
chements réguliers rifains les mettant en
complète déroute.
La situation générale vient de, s'amélio-
rer, grâce t u brillant succès remporté par
nos troupes auquel s'ajoute un autre suc-
cès ,remporté à Hab-Kassil par un autre
groupe mobile qui a pris également l'offen-
sive au nord-ouest de Kiffane. Après une
lutto très vive celui-ci a bousculé complè-
tement les contingents ennemis rassemblés
dans la région, leur prenant des armes et
des munitions. L'ennemi a abandonné de
nombreux cadavres.
Plus à l'est, nos partisans ont fait plu-
sieurs incursions sur Saka où ils ont brûlé
les campements rifains.
Ces vigoureuses actions ont eu comme
effet dans la partie Est de notre front de
.ramener vers nous plusieurs fractions qui
s'apprêtaient à partir chez les dissidents.
Elles semblent avoir, d'autre part, produit
une forte impression sur les harkas enne-
mies qui n'ont manifesté depuis lors aucu-
ne activité.
NOUVEAUX CONTINGENTS
INDJGENES
Les mehallas du Sultan
Le Sultan ci levé plusieurs mel^allas. Leur
entrée en action paralt imminente.
Contingents hindous ?
D'après des messages de Pondichéry, des
Hindous seraient recrutés pour servir dans
l'armôe française du Maroc. Le premier
contingent quitterait Pondichéry le 27 juil-
let et le second s'embarquerait un mois
plus tard pour la même destination.
LES TRAVAILLEURS RIFAINS
EN ALGERIE
Certaines informations ont signalé que
cette année, aussitôt le commencement des
hostilités, la frontière algérienne fut auto-
matiquement fermée aux moissonneurs ri-
fains. Si on les laissait passer pour se ren-
dre en Algérie, le retour leur était interdit
et un camp de concentration avait été éta-
bli à Ondjcln.
Renseignements pris, la situation est !a
suivante:
Abd-cl-Krim ayant pris l'initiative d'in-
terdire aux Rifains d'aller moissonner en
Algérie et manifesté ainsi son intention
el'obliger tous les hommes valides à porter
les armes contre nous, nous avons décidé,
de notre côté, d'empêcher le retour des Ri-
fains dans leur pays. Point n'a d'ailleurs
été besoin d'organiser en Algérie, ni au
Maroc, de camps de concentration, les Ri-
fains acceptant très volontiers le travail
libre qui leur est offert par nos colons ou
nos entrepreneurs. (Communiqué.)
t
La Conférence de Madrid
M. Malvy, chef de la délégation française
à la conférence franco-espagnole sur les
questions marocaines quittera très pruba-
blement MadrHd jeudi on vendredi pro-
chain.
On déclare di* suurce autorisée que son
départ ne signilic pus la lin de la. confé-
rence. qui poursuivi1», ses travaux jusqu'à
la mi-juillet, sous la direction du général
Jordann et M. de IVretti délia Rocea. Le
- - - - -.
départ de M. Malvy sigailie au <,nntn:Hl':\
qu'un accord d.- prinripr a rt«s atteint sur
les points les plus importants du pro-
blème à résoudre.
Au cours d'interview s, M. Malvy et le gé-
néral Jordaua ont d'aillellrs démenti caté-
goriquement uii moment quelconque
des échanges de Ynt's. il y ait ou le moin-
dre « frottement ». Les conversations se
sont toujours poursuivies, dans le meilleur
esprit de cordialité.
..t.
La question de Tanger
--0-0--
Déclaration de M. Chamberlain
A la Chambre des communes, M. Cham-
berlain, ministre des Affaires étrangères,
a i"" interrogé par sir Robert Haniilton
sur les nv-sures qm- compte prendre le
eaibinet britannique pour protéger les in-
térêts britanniques à Tanger. M. Chamber-
lain a déelaré que les int/rêts anglais
nVtaient pas en danger et qu'il surveillait,
très attentivement, la situation. Il a indiqué
Ensuite qu'il [nait. étudié la question de la
participation de la Grande-Bretagne à. la
police de Tanger avec des troupes et des
armes. Tl a, dit-il, indiqué ses vues dans
une conversatinn, mais aucune réponse dè-
finitive n'a encore été envoyée à ce sujet.
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