Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 juin 1925 25 juin 1925
Description : 1925/06/25 (A25,N95). 1925/06/25 (A25,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396942q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
-- VINGT-CINQUIEME ANNEE. No 95 -
- - r.IS NUMERO ; lit CENTIMES - -
- JEUDI SOIR, 25 JUIN 1925 -
'-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN -
LU AKTICLU PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lh Amorce» etRédame» «ont reçut» aux Bureau» duJournal et datu le$Agence» dePublktU
DIRECTEURS = MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
.t. -
Rédictioi et AdmioiitnlitB : 34, Rue du Môht^Thabor, PARIS.1- Téléphone : LOUVRE (9-37
O. aD 6 mois 8 moia
̃*" J2WSSEL*$France '*et Colonie*. 80 1 46 1 25 »
mSïïé 1 Étranger 120 » 65 • 35 »
120 » 65 8 35 »
On •'•bonne dans tout les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La viticulture dans l'Atrique. du Nord
Mon article sur la viticulture dans l'Afrique
du Nord m'a valu de très nombreuses lettres..
Les plus intéressantes ne sont peut-être pas cel-
les qui m'approuvent. Les plus curieuses sont
celles qui me donnent raison tout en ayant l'air
de me donner tort. Un de mes correspondants
m'envoie une brochure très remarquable sur le
vignoble nord-africain, et il l'accompagne de
ces observations :
« Mon point de vue n'est pas le vare.
Habitant l'Algérie depuis mon enfance, et
ayant pu constater, depuis quarante ans, que
1 élément véritablement français est plutôt en
régression, et procrée de moins en moins, Je
croie fermement que la culture de la vigne, par
ses divers modes d'action, est le meilleur, si-
non le seul moyen efficace de peuplement fran-
çais, ou, tout au moins, d'expansion française.
Il y a donc d'excellentes raisons de ne pas dé-
coia-ager la culture de .la vigne, même en Tu-
nisie, même au Maroc. » Il se hâte d'ajouter :
« Je ne prétends pas cependant par là que tou-
tes les terres propres a cette culture doivent
être converties en vignobles. Ce serait (amener
ainsi une pléthore désastreuse pour la métro-
pole et pour son Empire nord-africain. Du
reste, d'autres cultures sont en voie de progrès,
sur ces mêmes terres. »
De pareilles réserves m'ont fait croire que.
mon correspondant et moi, nous n'étions pas
loin de nous entendre ; la lecture de son étude
m'a entièrement convaincu.
Les romans-feuilletons d'autrefois em-
ployaient volontiers cette phrase ; « Si quelque
voyageur s'était trouvé sur la route qui va de.
à .» le 12 juin 1660, vers trois heures de
TaMos-mitt). il aurait vu, etc., etc. » Nous
avons changé tout cela. M. G. Brisset (ainsi
s'appelle te très distingué atiteur de La Vigne
et l'Emprise de la France sur l'Afrique du
Nord) suppose qu'un économiste plarcourt. en
avion, dès le début de l'été, le littoral de
l'Afrique française : il verrait que toutes les
vallées qui descendent vers la met sont tapis-
sées de vignes superbes : en Tunisie, U basse
val ée de la Medjerda s en Algérie, les plaines
àzccm ent la sq bouse. te Saf-Saf,
qui accompagnent la Seyb ouse, Maza f ran, le
1 Oued Sanel, l'Harrach, le Mtazafran. le
Chclif, THabra et le Sig ; les hautes vallées
offrent les vignobles des crus, Médéah, Aïn-
JMariueritte. Tlemcen, Mostaganem;
.u - 'MiIJOC., les vignes de la Chaouïa, et aussi,
peu 1 peu, celles qui l'tendent vers l'embou..
chure ou Sebou et surtout Ai Bou-Regreg, aux
alentours 4 de Rabah.
Jo. 1., M. •
L. économiste admtrcratt, surtout s il était
doublé d'un poète ; mais il murmurerait ces
mots qtli suivent immédiatement cette descrip.
tion « Tous les territoires de notre littoral
nord«africain, aptes à recevoir des vignobles
endua,. ne peuvent pas cependant attendre le
développement indéfini de cette culture 1 n 119
ne le - doivent pas. Bien plus, les viticulteurs
africains doivent, dès maintenant, éviter tout
ce qui peut produire ou contribuer à produire
des crises dangereuses pour les viticulteurs de
la métropole.
Pour la Tunisie, M. G, Brisset lui conseille
de ne pas rivaliser avec les vins de l'Aletie
ou de la métropole, mai s avec les vins d TLs-
pbgne, d'Italie et de Grèce. Le climat et le
sol tunisiens ne se pretent-its pas merveilleuse-
ment à la fabrication des imstelles et des. vins
liquoreux à haut degré ? Le salut est là, et non
ailleurs pour un pays viticole, placé en plein
centre méditerranéen ; il ne saurait espérer
d'autres débouchés sérieux que celui de la
métropole, puisque toutes les contrées voisines,
sauf la Tripolitaine et l'Egypte, sont produc-
trices et exportatrices, et que, d'autre part, la
consommation intérieure est tout à fait insuf-
fisante, la population européenne étant au-des-
sous de 250.000 âmes et le Musulman de Tu-
nisie ne buvant pas de vin.
Pour l'Algérie, j'ai montré à cette place le
mouvement ascendant - de la production viti-
cole. « Et les plantations de vigne, soit en
reconstitution., soit en vignobles nouveaux, ne
cessent pas plus en France qu'en Algérie 1 il
faudrait les faire cesser, par une mesure ou par
une autre. Mais c'est le cas de s'écrier : « 0
liberté, que de fautes.. économiques on commet
en ton nom ! » Soit, ne - faisons pas à la li-
berté l'atteinte la plus légère, et préoccupons.
nous de chercher ailleurs des remèdes à la sur-
production. On nous en signale deux : la re-
cherche des. débouchés directs, l'augmentation
des quantités exportées dans la métropole.
Le premier serait excellent ; il n'a qu'un
tort, c'est d'être proposé à une époque où les
débouchés offerts aux vins se font de plus en
plus, rares. En 1922, MM. Prosper Gervais
et Paul Gouy, dans - leur ouvrage sur Y Expor-
- - - - -. & 'II
tation des Vinsi notaient que Ce ressort oe
l'exportation jouait de moins en moins. De
1860 à 1870 nous vendions au dehors, année
moyenne, 3.200.000 hectolitres, soit entre 8
et 10 de notre récolte, sans compter les co-
gnacs export&, Depuis, notre exportation re..
présentait à peme 3 a de notre récolte, et les
sotties trmur-de-vie m dhrorraé beaucoup
plus encore que celle des vins ; sur les chif-
fres, ceux des vins communs figurent à peine
pour 1 Depuis, d'autres portes se sont fer-
mées, d'autres se ferment tous les jours. Le
seul marché qui pourrait s'ouvrir pour l'expor-
tation afrecte des vins algériens serait celui de
la Belgique on sait tnt'i! est réservé à d'au-
tm vrns qu'à cemc de l'Afrique du Nord.
Reste le second remkfe, Il n'y faudrait
compter que si les récoltes de hl métropole
étaient déficitaires. Alors, que faire ? Envoyer
fvr ta JBàrçhfe de 1* métropole des vins ca-
pables de remplacer les vins étrangers, auxquels
nos commerçants et nos consommateurs ont re-
cours : l'Espagne, le Portugal, l'Italie, 1%
Grèce, envoient, depuis 1910, bon an mal an,
2 millions et demi d'hectolitres de vins, parmi
lesquels de la « grosse cavalerie », dont les
départements algériens n'auront pas de peine à
triompher, en fournissant des qualités bien
meilleures. Mais alors, « il faut que le vigne-
ron algérien délaisse quelque peu l'aramon et
s'attache surtout aux plants à fort rendement
alcoolique ». Non seulement la quantité n'est
pas le seul élément qui compte, mais c'est un
élément qui compromet l'avenir de la viticul-
ture algérienne. Cela ne suffisait pas, sans
doute. Mais cela serait déjà beaucoup. Ajou-
tez-y le développement de la consommation
dans toute l'Algérie, soit parce que les soldats
indigènes ont fait avec le pinard une connais-
sance qu'ils ne demandent qu a pertechonner,
soit parce que les salaires plus élevés permet-
tent aux travailleurs de s'alimenter mieux que
jadis. Comptons aussi sur le développement
des cultures autres que la vigne et qui ont déjà
fait. leurs preuves : l'avenir peut apparaître
plus rassurant.
Pour le Maroc, où l'on est tenté de déve-
lopper inconsidérément les vignobles, il est
nécessaire que les gens soient bel et bien pré-
venus : ils n'ont pas à espérer que leurs vins
trouveront jamais, à l'entrée de la métropole,
les mêmes facilités que les vins d'Algérie.
Sans doute, le Maroc est importateur de vins,
et il .est loin d'en produire assez pour ses habi-
tants ; mais qu'il sache bien que ses excédents
ne seront pas admis sur le marché métropoli-
tain, et pour cause. Fera-t-il des vins corsés,
des vins médecins, capables de se substituer
aux vins portugais et espagnols ? Pour lui
donner ce conseil, il faudrait oublier qu'on 1 a
déjà donné à la Tunisie et à l'Algérie. La
France ne peut pas absorber des vins à haut
degré au delà d une certaine limite. On con-
seillerait plutôt aux viticulteurs marocains de
chercher à vendre leurs produits dans l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatortale, les va-
peurs desservant Dakar, Kotonou et Libreville
faisant escale au Maroc. Mais d'abord, ils se
trouveront en concurrence avec les vins pré-
parés spécialement pour cette clientèle et qui
partent de Nantes OU de Bordeaux ; puis cette
clientèle est fort restreinte, les populations aup
tochtones de l'Afrique Occidentale et Equato-
riale n'ayant ni le goût du vin, ni les moyens
d'en acheter. En dehors du Maroc, il ne sem-
ii t « I - &.-_&..J.
ble pas qUe les vins marocains trouvera OC3
consommateurs Les y trouveront-ils ? On 1 af-
firme, en faisant valoir cette double considéra-
tion que l'indigène marocain est celui qui se
dégage le plus volontiers de l'obéissance étroite
aux prescriptions religieuses, et que le bien-
être dans ce pays ira grandissant. Parlons net
et sans ambages. Nous pensons qu'une bonne
politique consiste à détourner le Maroc de la
culture de la vigne, piartout où il est possible
au paysan d'obtenir d'autres récoltes. On) si-
gnale que de puissantes sociétés se forment
pour créer de grands vignobles marocains.
Qu'on ne les « décourage » pas absolument,
soit, mais qu'on ne les encourage pas, et, pour
cela, qu'on ne leur cache rien de la vérité. Je
, &.n, 1 - - ---
serais étonné que cela ne tït pas renecnir ceux
qui veulent courir cette aventure.
Telles sont les dbservatioi# que j'ai trouvées
dans la brochure de mon correspondant, et les
réflexions qu'a fait naître en moi cette lecture.
Notre point de vue n'est pas le même, disait-
il. Peut-être, mais qu'importe, si nous arrivons
aux mêmes conclusions, dictées par 1 amour de
notre plus grande France et par le bon sens qui
est la chose du monde la mieux partagée ?
Mario Rousfan.
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
i ̃ *
A la Commission le l'illerle
les Colonies et les proisclonts
La Banque de Madagascar
La Commission des colonies réunie sous
la présidence de M. Proust, a accepté dé-
finitivement banque d'émission à Madagascar, après
avoir apporté au texte primitif quelques
modifications, notamment en oe qui con-
cerne la dualité des fonctions de président
et de directeur, fli'iouveirlur le Vi'agences à
l'étranger, le nombre d'actions exigées des
administrateurs; nommés par décret, les
tiantièmies résemvés aux âdmintsâgteurs,
etc., etc.
Le rapport de M. Michel a été adopté et
sera déposé incessamment.
Les Douanes du Gabon. Le statut
indigène algérien -
La Commission a adopté un rapport de
M. Proust sur le projet tendant à ratifier
l'arrêté du Gouverneur général de l'A. E.
F, en date du 16 avriil 1924, portant pro-
mulgation, au Gabon, -des différents textes
relatifs aux douanes et deux rapports de
M. Roux-Freissineng, l'un sur lie conflit
entre la loi française et le statut indigène
algérien, en matière d'état des personnes,
l'autre sur l'état civil des- musulmans algé-
rien!
Etaient présents : MM. Angoulvant,
Fontanier, François-Marel rrarn) , Gaspa-
rirv, Goude (Finistère), Henry Michel,
Nouelle, .Perreau-Pradier (Pierre), Proust,
Robaglia (Bartbélmny), Roux-Freassmeng,
Samt-Just (général de), Valude, William
Bertrand (CrraTWt^nfértenre). William
La propagande coloniale
à l'école
- 0-0-
Il est de toute évidence
qu'une part absolument
insignifiante est encore
réservée dans nos établis-
sements scolaires à l'édu-
cation coloniale de la jeu-
nesse. C'est l'affaire de la
propagande en partie il
est vrai. d'intéresser cette
jeunesse studieuse au domaine extérieur de
son pays, de lui faire connaître ses ressour-
ces, ses débouchés, les progrès rapides de son
évolution.
Une telle propagande s'exerce et si elle ne
peut atteindre encore toutes les écoles, tous
les lycées, tous les élèves qui les fréquentent,
elle se manifeste progressivement avec succès.
L'emploi de plus en plus vulgarisé de la
lanterne de projection ou du cinématographe
permet de faie passer, chaque année, devant
un nombre croissant de jeunes gens des clichés
et des films qui, illustrant des causeries, d'el.
conférences ou des lectures, donnent une idéà
exacte de Vœuvre de la France aux Colonies.
A titre de curiosité, nous avons cru devoir
demander au directeur de l'Agence Economi-
que de l'Afrique Occidentale Française le
nombre des prêts de films effectués par ce
service à nos seuls établissements scolaires et
76 films en 1923 à 18 écoles; 95 en 1924 à
27 écoles; 167 films à 49 écoles pendant les
cinq premiers mois de Vannée 1925.
La progression est intéressante à enregis-
trer, car enfin, il y a lieu de tenir compte du
prix élevé des bandes cinématographiques, du
coût de réparations fréquentes, des dépenses
que s imposent les colonies pour assurer la
propagande par ce moyen.
Mais ce sont incontestablement les foires
et expositions auxquelles participent les co-
lonies qui offrent aux jeunes gens la meil-
leure occasion de s'instruire avec fruit et de
connaître la puissance de notre domaine exté-
rieur.
Pour ne citer qu'un exemple, rappelons
que l'année dernière, à la seule exposition
de Strasbourg, le stand de VAfrique Occi-
dentale française a reçu la visite des élèves
de cent cinquante établisscmeiifs d'enseigite,
ment : écares communales, écoles d'agrtcul*,
ture, écoles normales, lycées, écoles de per-i
fecttonnement des industries techntques. Les
Délégués de l'Agence n'ont pas fait moins de
cent causeries à des milliers d'élèves venus
de tous les points des départements de la Mo-
selle, des Bas et Haut-Rhin, distribuant lar-
gement tracts et brochures à leurs visiteurs.
Voilà qui est de la propagande utile. De-
vant les produits classés, devant les statis-
tiques, devant les photographies et les objets
de l'art indigène, les jeunes gens recevaient
les éclaircissements nécessaires et compre-
naient mieux, de la bouche d'un administra.
teur expérimenté, le rôle des colonies dans
Véconomie nationale. Les maîtres qui les ac.
compagnaient leur demandaient parfois
même de consigner dans une composition les
souvenirs et les impressions qu'ils avaient
gardés.
Les directeurs des écoles de la ville et de
la région où se tient une foire à laquelle les
colonies prennent part seraient bien inspirés
de suivre l'exemple des maîtres de VAlsace et
de la Lorraine. Il appartient même aux chefs
de l'enseignement des départements de don-
ner aux directeurs des établissements scolai-
res des instructions fermes dans ce sens.
En prenant part, chaque année, à plu-
sieurs manifestations économiques régionales,
les offices et agences économiques sont, à
coup sûr, les organismes les mieux placés
pour agir efficacement sur la jeunesse, lui
procurer un enseignement sous uite-forine at-
trayante et décider les vocations coloniales.
Pendant Vannée en cours leurs collections
-. -. - - - .-
auront été présentées à i Exposition des Arts
Décoratifs à Paris, à l'exposition du Tou-
risme, à Grenoble, aux Foires de Lyon, de
Bordeaux, d'Angers et de Dunkerque. Quel-
les occasions de toucher une masse déjà ap-
préciable de la jeunesse studieuse de France t
Mais combien de directeurs d'établissements
scolaires prendront 'donc l'initiative d'y
faire conduire les élèves dont l'éducation et
Vinstruction leur sont confiées; car il ne
faut pas cependant rejeter constamment sur
les pauvres colonies la responsabilité d'une
propagande insuffisante alors qu'elles saisis..
sent toutes occasions favorables, au prix de
sacrifices importants, d'intéresser le public,
à leur essor et de lui révéler ce qu'elles sont
tomme ce qu'elles doivent être appelées à
devenir.
William Bertrand, 1
Dépulé de la Charente-Inférieure,
membre de ta Commission de tt Algérie
des Colonies el des Protectorats.
<1»
Pin de la grève de Marseille
00
A la suite été l'intervention rpersonnelle de
M. Charles Daniélou, sous'serétAire d'Etat
de te manne marchande, auprès de la direc-
tion de la Compagnie des Messageries Ma-
irittmes, d'une part, et la Fédération Natio-
nale des Syndicats Maritimes, d'autre part,
le conflit qui s'était élevé entre cette Com-
pagnie et son personnel du service général
peut être considéré comme apaisé. Dans ces
conditions, tout le personnel du service gé-
néral a décidé de reprendre sa place à bord.
Les départs des bateaux de Marseille seront
donc rtgulièrenient assurés.
AU - SENAT
0.0
DANS LES COMMISSIONS
M. Painlevé parle du Maroc
M. Painlevé, président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre, a été entendu, hier par
les cinq grandes commissions du Sénat
sur notre action militaire au Maroc.
Tous les sénateurs présents se sont .en-
gagés 4 garder le secret, le plus absolu
sur les communications et précisions qui
leur seraient données.
A l'issue de lia réunion, la note suivante
a été communiquée à, la presse :
M. Painlevé a renseigné les commis-
sions sur les origines et de développement
de l'attaque rifaine, l'échelonnement des
renfurts tiU. Maroc, la situation militaire
actuelle,les négociations avec riispagnie au
suje-l de la surveillance des cétes et les
intentions du gouvernement sur le déve-
loppement de la politique marocaine.
Le président du Conseil a indiqué que
les chiffres des perles étaient considéra-
blement inférieurs a ceux qui ont été ré-
pandus par une certaine propagande.
Après cet exposé, des questions ont. été
posées par MM. Doumer, Eluysen, Lazare
Weiller, Labrousee, Milan, Tissier, Rey-
nald, Mouger, de LnLersac, Chéron, Fran-
çois Saint-Maur, Héry, Josse, Gasser, Her-
vey, Brarigiet', Charles Damant, Lebrun,
Mssimy, Lucien Hubert et de Kerguezec.
AI. Painlevé a fait connaître qu'il serait
à la disposition du Sénat pour répondre
A l'interpellation de M. Bluysen et, si lie
Séiiiit le désire, cette discussion pourrait
être llxée au jeudi 2 juillet.
M. Milliès-Lacroix, au nom de l'unani-
mité des cinq commissions, a exprimé
au président du Conseil tous ses remercie-
ments et la reconnaissance de l'assem-
blée.
Une lettre du maréchal Lyautey
Le maréchal Lyautey vient d'adresser a
M. de Selves, président du Sénat, la lettre
suivante i
« Monsieur le Président,
Il Je tiens à vous exprimer, au nom de
mes vaillantes troupes, tant européennes
qu'indigènes, notre gratitude émue pour
le haut témoignage que le Sénai a bien
voulu leur adresser solenncllement.
« Toutes en sont profondément flères.
et A ces troupes qui combattent au loin
pour le maintien de l'œuvre civilisatrice
que la Frunce a entreprise au Maroc, nul
̃témoignage ne pouvait être plus, précieux
que celui qui leur a manifesté par la voix
de la Haute Assemblée l'affectueuse solli-
citude de la République.
'Elles sauront s'en montrer dignes.
-0180
L'AVIATION COLONIALE
Belgique-Congo Belge par Casablanca ?
Le ministre des Colonies de Belgique
étudierait actuellement la possibilité d'uti-
liser la route aérienne française de Casa-
blanca pour l'expédition dé la malle-poste
du Congo, en vue d'économiser "la pre-
mière longue étape du voyage par l'Océan.
Un beau raid
Le capitaine LemaItre, avec le comman-
dant Le Prieur comme navigateur, vient
de couvrir la distance de 1.200 kilomètres
séparant Villaicoublay de l'aérodrome de
Quatro-Vientos, ¡près Madrid, en 5 heu-
res 15. Partis à 7 h. 5 sur un avion acquis
paT. l'Espagne, ils sont arrivés à 13 heu-
res, ayant volé ii 228 kilomètres' de
moyenne.
{eLa. promet, pour la liaison rapide
F ranec-Golonies.
France-Maroc
Pendant le mois de mai, les lignes aérien-
nes Latecoère ont acheminé :
448.697 corerspondances, représentant un
fret postal de 10.134 kilos 631.
Ces chiffres dépassent de loin ceux du
mois précédent, que nous rappelons pour
mémoire :
407.362 lettres pesant 9.377 kilos 509 et font
ressortir la progression ininterrompue du
transport postal aérien sur les lignes
aériennes Latcoère.
Ces brillants résultats sont dus à une
parfaite régularité d'exploitation, à laquelle
M. Painlevé a bien voulu rendre puibIicnue-
ment hommage, lors de son récent voyage
au Maroc.
Ce voyage, dont le retentissement a été
mondial, fut la consécration des efforts per-
sévérants accomplis depuisï cinq années par
les lignes aériennes Latecoère.
«»»»'
Les valeurs algériennes
à la Boujpse de Marseille
- La Chambre de Commerce de Marseille
est intervenue auprès du sous-secrétaire
d'Etat des P. T. T. en vue d'obtenir, à cer-
tains moments de la journée, entre 10 heu-
res et demie et 11 heures, le matin, et en
sens inverse (Marseille-Alger), entre 12 heu-
res'et demie et 13 (heures, la libre disposi-
tion d'un câble pour la transmission des or-
dres de bourse et les réponses à ces ordres.
Le ministre a fait connaître, que si le tra-
fic télégraphique entre Marseille et Alger ne
permet pas de mettre un c&ble à la dis-
position des agents de change, à certaines
heures de la journée, des instructions se-
ront données au service intéressé pour que
les télégrammes de bourse soient transmis
par priorité.
motel
LE REGIME DOUANIER COLONIAL
--I >-
Un congrès du régime, douanier colonial
se tiendra à Mareeille les 29 et 30 juin
et 1" Juillet, à la Ghaïmibre de commerce
efc à rînstitut colonial, soue la présidence
de M. Adrien 'Artaud, ancien dté.
Société des Nations
La Commission des mandats
La Commission des mandats de la Société
des Nations se réunira à Genève, le vendredi
26 juin, pour y tenir sa sixième session sous
la présidence du marquis Théodoli.
Son ordre du jour comporte, id'une part,
1 examen des rapports annuels des puissances
mandataires, d'autre part, un certain nombre
de questions d'intérêt général relatives à
l'exercice des mandats. La Commission exa-
minera, en présence des gouvernements in-
téressés, les rapports suivants : de l'empire
britannique et de l'Australie sur l'île Nauru
et la Nouvelle-Guinée; de la France, repré-
sentée par M. Duehênc, directeur des alIai-
res politiques au ministère des Colonies, sur
le Cameroun français et le Togo français ; de
la Grande-Bretagne sur le Tanganika bri-
tannique et sur le Congo britannique ; enfin
de l'Union sud-africaine sur le Sud-Ouest
africain. Ces mandats appartiennent aux
types B et C.
ty Les mandats B s'appliquent à la plupart
des anciennes colonies allemandes de l'Afri-
que centrale.
La Commission yoursuivra l'étude de cer-
taines questions d'intérêt général que soulève
l'application des articles 22 et 27 au racie,
notamment de la question des emprunts,
avances et placements de capitaux privée
dans les territoires sous mandat.
La Commission s'occupera également de
l'extension, aux territoires sous mandat, des
conventions internationales particulières.
Enfin, la Commission a été saisie d'un cer-
tain nombre de pétitions qui lui ont été adres-
sées au sujet de l'application du régime des
mandats de la Palestine, de la Syrie et du
Sud-Ouest africain.
Une Société des Nations
Panaméricaine
-U-
C'est llul'c eunlrèrc du lu (JuaUeluupe, Lo Sou-
vvlltstu, qui Uomnj celle nouvelle lIull ieo ler-
jues suivunts.
Un maudu de Au\v-\oL'k que 1 union 1 anuiue-
ricuine de Wushingloii vient de publier le pro-
jet d'une vasle convention eiigluuunl loules ma
républiques de l'hémisphère occidental. Celte
convention, qui comprend treille articles eodi-
liunl les luis iiiteniiuionules pour les diluts en
cause, iura, si elle est. rutillèe, que leur iintou
ressemblera Miiguiièi-euient a une àoeiûtt; U*i*i
Nulioni» des deux Amériques.
Les Eluls-bnis ont du nombreux intérêts eoiu-
luuns ll\-Uli les républiques sud-anierieaihes et
des questions iinporlunies sont eneore il tran-
chur, dont s'occupera une réunion internnlioinile
de jurislBtt qui doit, cette année, se reunir à
lUo-dc-Jtineiro. Ce sera un premier pus vers lu
réalisation de rulhuncc projette, qui comporte
des points dignes d'attention. Lu prolâcu du
projet élaborû lu détend du tout soupçon d'op-
uosilion à la Société des Nations, ceci alin de
désarmer la critique européenne. L'Union fan-
tiiiici-ic-aine admetirait pour elle-même l'appli-
oalion des lois internationales instituées en Eu-
rope et ne chereheraient pas a soustraire les
Etats qui la composeraient & l'autorité de la
Cour mondial o d'arbitrage. Mais en même
temps elle établirait une Cour de Justice
Punaméricuine et'deviendrait uu organe perma-
nent de conciliation et de coopération entre les
Républiques du Nouveau Monde.
Dans le projet élaboré, la guerre est déclarée
illégale, du même que toute - occupation terri-
toriale. Les seules mesures do répression admi-
ses sont la rupture des relations diplomatiques,
un blocus paciiique et la suspension des rela-
tions commerciales. L'acquisition de territoires
nouveaux, même avec le consentement de leurs
détenteurs, et à plus forte raison sous la menace
des armes, sera formellement interdite. Des con-
ventions séparées tendront a ullirmer, en l'élar-
gissant, la doctrine de Monroe ; elles donne-
ront à chaque République le contrôle absolu
de l'émigration a l'intérieur de ses frontières et
assureront a tout gouvernement légalement
constitué le droit d'être reconnu par chacun des
autres.
PHILATÉLIE
-0 -
Valeur marchande des timbres du Congo
En 1893, le Congo reçoit sa série spéciale
au type groupe allégorique, légende Congo
Français. Cette série comprend les valeurs
habituelles du 1 c. au 1 fr. En voici la
liste avec leur valeur marchande approxi-
mative.
1 c. noir sur azuré, valeur 0 fr. 60 ; 2 c.
brun, valeur : 1 tr. 50 ; 4 c. violet, valeur:
2 fr. ; 5 c. vert, valeur j 4 fr. ; 10 c. noir
sur violet, valeur 6 fr. ; 15 c. bleu, valeur :
6 fr. ; 20 c. rouge sur vert, valeur : 18 fr. ;
85 c. noir sur rose, valeur : 8 fr. ; 30 c.
brun, valeur ; 8 fr. ; 40 c. vermillon, va-
leur : 12 fr. ; 50 c. rose, valeur : 15 fr. ;
76 c. violet sur iaune. valeur : 26 fr. : 1 fr.
olive sur jaune, valeur : 25 'fr.
Les 2, 4 eL 10 c. sont connus avec dou-
ble impression des mots Congo Français,
valeur 50 à 75 francs.
Le 9 juillet 1900, les timbres de 5 et 15 c.
faisant défaut, un arrôlé du Gouverneur
par inlérim ordonne la transformation de
300 timbres à 20 c. en timbres de 0 fr. 05 et
de 000 timbres à 30 c. en timbres de 15 c.
par une surcharge effectuée avec un tim-
bre humide.
L'affranchissement des lettres, avec ces
timbres surchargés se fera au guichet uni-
quement.
Ces timbres no furent utilisés que du 9
au 12 juillet et le stock restant fut inci-
néré.
Les conditions particulières de l'utilisa-
tion de ces timbres en font de grandes ra-
retés. Le 5 c. vaut environ 6.000 fr. et le
15 c. '1.200 ; naturellement n'ayant pas
été vendus neufs ils ne sont connus qu\\
l'état usé.
Lire en scrandc page :
Aux dPl(ip:n Lions financières.
Le Maroc il la Chambre.
La guerre au Maroc.
La conférence de Madrid.
En troisième page ;
Lettre de Marseille. {\
Quinquina et palUdisme
--0-0-- -
Les efforts accomplis dans toutes nos colo-
nies pour combattre la paludisme entraînent
une consommation de plus en plus élevée de
quinine qui pèse lourdement sur les budgets de
l'assistance médicale et qui, cependant, est
encore loin de représenter la quantité qu'il se-
rait vraiment nécessaire de livrer aux popula-
tions.
C'est ainsi qu'en 1924, les achats de quinine
effectués par 'le ministre des Colonies se sont
élevés à 4.535 kilos, ayant coûté 2.222.594
francs. Mais si, en Afrique Occidentale, lai
pratique de la quinine préventive était étendue
comme il conviendrait à toute la population
qui en a besoin et à la dose journalière de 0,25
centigrammes, c'est 150 millions qui seraient
nécessaires, et à Madagascar pas beaucoup
moins de 40. Aucun budget ne saurait suppor-
ter une pareille charge.
Il est d'ailleurs vraisemblable que si les be-
soins réels en quinine des colonies françaises et
étrangères devaient être satisfaits, la produc-
tion mondiale, qui provient presque totalement
des Inds Néerlandaises, ne pourrait suffire,
Celles-ci ont, en effet, donné : en 1921,
513.604 kilos ; en 1922, 534.545 kilos ; en
1923, 534.524 kilos ; en 1924, 620.800 kilos.
- Il serait donc du plus haut intérêt pour la
France de rechercher dans ses colonies l' em-
placement de terrains pouvant convenir à la
culture du quinquina et d'instaurer une véri -
table politique de la quinine permettant de se
libérer de la tutelle étrangère.
Des essais ont déjà été effectués dans di-
verses colonies : en 1885, à La Réunion, par
le Dr Vinson, mais le rendement en quinine
des écorces de quinquina a paru inférieur à
celui de Java, et les plantations n'ont pas été
continuées ; en 1886-1887, Paul Bert fit faire
quelques « essais en Cochinchine et au Tonkin.
mais les mauvaises conditions climatiques et
agrologiques y firent renoncer : en 1918, Vin-
son renouvela la tentative sur les contreforts
de la chaîne annamitique, auprès de Nha-
trang ; en 1922, une plantation assez impor-
tante a été faite au jardin de Nahanisarm. à
Tananarive, par le Service d'Agriculture de
Madagascar.
Cette question qui a déjà fait l' objet, pour
l'Indochiné, d'une dépêche ministérielle du 27
septembre 1924, mérite de retenir l' attention
aussi bien par sa répercussion sur l'état sanitaire
de nos populations coloniales que par les con-
séquences économiques qu'elle peut avoir.
Aussi le Ministère des Colonies a-t-il été bien
inspiré en en signalant ces intéressantes tenta-
tives aux Gouverneurs Généraux et Gouver-
neurs, ainsi qu'aux Commissaires de la Répu-
blique au Cameroun et au Togo, et en les in-
vitant d'une façon toute spéciale à faire pro-
céder, par leurs services compétents, aux étu-
des et aux essais qui permettraient d'acclima-
ter les quinquinas dans les territoires placés
sous leur autorité.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de 1925
Les députés qui ont grande envie d'eu
terminer avec le budget avant la clôture
de la cession, votent à tour de bras les
chapitres sur lesquels lu Chambre se trou-
vait en désaccord avec le Sénat.
Au chapitre 42 visant les pensions civi-
les, M. Lesaché signale que 300 anciens
fonctionnaires coloniaux dont les dossiers -----
de pension sont révisés attendent la liqui-
dation de leur nouvelle retraite. Ne peut-on
la hâter Demande en es.t faite au ministre
des Finances.
Celui-ci répond que la réfection des titres
de tant de pensions est un très gros tra-
vail et que déjà les in caressés 'voient leur
pension majorée par application d'un coef-
ficient. 'S'il est nécessaire, le cocfifraient
sera revisé de telle sorte que les intéres-
sés reçoivent par ce moyen des arrérages
aussi voisins que possible de ceux aux-
quels ils ont droit.
En ce qui concerne plus spécialement les
fonctionnaires coloniaux visés par M. Le-
aaohé, les décrets sortiront le pjus vite
possible.
PROPOSITION DE RESOLUTION
Les événements du Maroc
MM. Loucheur, Paul Morcl, Tranchand,
Albert Milhaud, Marcel Plaisant, Dnlliel-
Vincenl, André Faîtières, Lemire (:\Dl'Mncnrcï., Delcsalle, de Chammurd, Pagil-
non, Eugène Lan lier, Marcel Astier vien-
nent de déposer une proposition de résolu-
tion, renvoyée à la Commission de l'ar-
mée, tendant à régler l'ordre d'envoi des
troupes au Maroc.
Los auteurs de la proposition demandent.
à la Chambre d'inviter le -Il
s'inspirer des règles suivantes, dans les
départs des troupes pour lo Maroc :
« Seraient envoyés en premier lieu les
« volontaires, les rengages, los hommes
k des classer sous les drapeaux, à l'oxcep-
« lion des fils de veuves de guerre, ou
(1 avant en un frère tué à l'ennemi, uu
« un frère mutilé df- plus de 80
« Ces derniers (tils de veuves de guerre,
« ele.) ne seraient désignés qu'en second
« lieu.
« Ceux d'entre eux; qui y auraient été.
« déjà envoyés seraient rapatriés et rcm-
Il placés, dans le plus bref délai, ( t dans
« la mesure où il serait possible de pour-
Il voir à leur remplacement, suivant Tor-
« di e indiqué ci-dessus. »
DANS LES COMMISSIONS
Le Maroc à la Commission de l'armée
La Commission de farinée réunie sons
la présidence du colonel Girod, a adopté le
- - r.IS NUMERO ; lit CENTIMES - -
- JEUDI SOIR, 25 JUIN 1925 -
'-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN -
LU AKTICLU PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lh Amorce» etRédame» «ont reçut» aux Bureau» duJournal et datu le$Agence» dePublktU
DIRECTEURS = MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
.t. -
Rédictioi et AdmioiitnlitB : 34, Rue du Môht^Thabor, PARIS.1- Téléphone : LOUVRE (9-37
O. aD 6 mois 8 moia
̃*" J2WSSEL*$France '*et Colonie*. 80 1 46 1 25 »
mSïïé 1 Étranger 120 » 65 • 35 »
120 » 65 8 35 »
On •'•bonne dans tout les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La viticulture dans l'Atrique. du Nord
Mon article sur la viticulture dans l'Afrique
du Nord m'a valu de très nombreuses lettres..
Les plus intéressantes ne sont peut-être pas cel-
les qui m'approuvent. Les plus curieuses sont
celles qui me donnent raison tout en ayant l'air
de me donner tort. Un de mes correspondants
m'envoie une brochure très remarquable sur le
vignoble nord-africain, et il l'accompagne de
ces observations :
« Mon point de vue n'est pas le vare.
Habitant l'Algérie depuis mon enfance, et
ayant pu constater, depuis quarante ans, que
1 élément véritablement français est plutôt en
régression, et procrée de moins en moins, Je
croie fermement que la culture de la vigne, par
ses divers modes d'action, est le meilleur, si-
non le seul moyen efficace de peuplement fran-
çais, ou, tout au moins, d'expansion française.
Il y a donc d'excellentes raisons de ne pas dé-
coia-ager la culture de .la vigne, même en Tu-
nisie, même au Maroc. » Il se hâte d'ajouter :
« Je ne prétends pas cependant par là que tou-
tes les terres propres a cette culture doivent
être converties en vignobles. Ce serait (amener
ainsi une pléthore désastreuse pour la métro-
pole et pour son Empire nord-africain. Du
reste, d'autres cultures sont en voie de progrès,
sur ces mêmes terres. »
De pareilles réserves m'ont fait croire que.
mon correspondant et moi, nous n'étions pas
loin de nous entendre ; la lecture de son étude
m'a entièrement convaincu.
Les romans-feuilletons d'autrefois em-
ployaient volontiers cette phrase ; « Si quelque
voyageur s'était trouvé sur la route qui va de.
à .» le 12 juin 1660, vers trois heures de
TaMos-mitt). il aurait vu, etc., etc. » Nous
avons changé tout cela. M. G. Brisset (ainsi
s'appelle te très distingué atiteur de La Vigne
et l'Emprise de la France sur l'Afrique du
Nord) suppose qu'un économiste plarcourt. en
avion, dès le début de l'été, le littoral de
l'Afrique française : il verrait que toutes les
vallées qui descendent vers la met sont tapis-
sées de vignes superbes : en Tunisie, U basse
val ée de la Medjerda s en Algérie, les plaines
àzccm ent la sq bouse. te Saf-Saf,
qui accompagnent la Seyb ouse, Maza f ran, le
1 Oued Sanel, l'Harrach, le Mtazafran. le
Chclif, THabra et le Sig ; les hautes vallées
offrent les vignobles des crus, Médéah, Aïn-
JMariueritte. Tlemcen, Mostaganem;
.u - 'MiIJOC., les vignes de la Chaouïa, et aussi,
peu 1 peu, celles qui l'tendent vers l'embou..
chure ou Sebou et surtout Ai Bou-Regreg, aux
alentours 4 de Rabah.
Jo. 1., M. •
L. économiste admtrcratt, surtout s il était
doublé d'un poète ; mais il murmurerait ces
mots qtli suivent immédiatement cette descrip.
tion « Tous les territoires de notre littoral
nord«africain, aptes à recevoir des vignobles
endua,. ne peuvent pas cependant attendre le
développement indéfini de cette culture 1 n 119
ne le - doivent pas. Bien plus, les viticulteurs
africains doivent, dès maintenant, éviter tout
ce qui peut produire ou contribuer à produire
des crises dangereuses pour les viticulteurs de
la métropole.
Pour la Tunisie, M. G, Brisset lui conseille
de ne pas rivaliser avec les vins de l'Aletie
ou de la métropole, mai s avec les vins d TLs-
pbgne, d'Italie et de Grèce. Le climat et le
sol tunisiens ne se pretent-its pas merveilleuse-
ment à la fabrication des imstelles et des. vins
liquoreux à haut degré ? Le salut est là, et non
ailleurs pour un pays viticole, placé en plein
centre méditerranéen ; il ne saurait espérer
d'autres débouchés sérieux que celui de la
métropole, puisque toutes les contrées voisines,
sauf la Tripolitaine et l'Egypte, sont produc-
trices et exportatrices, et que, d'autre part, la
consommation intérieure est tout à fait insuf-
fisante, la population européenne étant au-des-
sous de 250.000 âmes et le Musulman de Tu-
nisie ne buvant pas de vin.
Pour l'Algérie, j'ai montré à cette place le
mouvement ascendant - de la production viti-
cole. « Et les plantations de vigne, soit en
reconstitution., soit en vignobles nouveaux, ne
cessent pas plus en France qu'en Algérie 1 il
faudrait les faire cesser, par une mesure ou par
une autre. Mais c'est le cas de s'écrier : « 0
liberté, que de fautes.. économiques on commet
en ton nom ! » Soit, ne - faisons pas à la li-
berté l'atteinte la plus légère, et préoccupons.
nous de chercher ailleurs des remèdes à la sur-
production. On nous en signale deux : la re-
cherche des. débouchés directs, l'augmentation
des quantités exportées dans la métropole.
Le premier serait excellent ; il n'a qu'un
tort, c'est d'être proposé à une époque où les
débouchés offerts aux vins se font de plus en
plus, rares. En 1922, MM. Prosper Gervais
et Paul Gouy, dans - leur ouvrage sur Y Expor-
- - - - -. & 'II
tation des Vinsi notaient que Ce ressort oe
l'exportation jouait de moins en moins. De
1860 à 1870 nous vendions au dehors, année
moyenne, 3.200.000 hectolitres, soit entre 8
et 10 de notre récolte, sans compter les co-
gnacs export&, Depuis, notre exportation re..
présentait à peme 3 a de notre récolte, et les
sotties trmur-de-vie m dhrorraé beaucoup
plus encore que celle des vins ; sur les chif-
fres, ceux des vins communs figurent à peine
pour 1 Depuis, d'autres portes se sont fer-
mées, d'autres se ferment tous les jours. Le
seul marché qui pourrait s'ouvrir pour l'expor-
tation afrecte des vins algériens serait celui de
la Belgique on sait tnt'i! est réservé à d'au-
tm vrns qu'à cemc de l'Afrique du Nord.
Reste le second remkfe, Il n'y faudrait
compter que si les récoltes de hl métropole
étaient déficitaires. Alors, que faire ? Envoyer
fvr ta JBàrçhfe de 1* métropole des vins ca-
pables de remplacer les vins étrangers, auxquels
nos commerçants et nos consommateurs ont re-
cours : l'Espagne, le Portugal, l'Italie, 1%
Grèce, envoient, depuis 1910, bon an mal an,
2 millions et demi d'hectolitres de vins, parmi
lesquels de la « grosse cavalerie », dont les
départements algériens n'auront pas de peine à
triompher, en fournissant des qualités bien
meilleures. Mais alors, « il faut que le vigne-
ron algérien délaisse quelque peu l'aramon et
s'attache surtout aux plants à fort rendement
alcoolique ». Non seulement la quantité n'est
pas le seul élément qui compte, mais c'est un
élément qui compromet l'avenir de la viticul-
ture algérienne. Cela ne suffisait pas, sans
doute. Mais cela serait déjà beaucoup. Ajou-
tez-y le développement de la consommation
dans toute l'Algérie, soit parce que les soldats
indigènes ont fait avec le pinard une connais-
sance qu'ils ne demandent qu a pertechonner,
soit parce que les salaires plus élevés permet-
tent aux travailleurs de s'alimenter mieux que
jadis. Comptons aussi sur le développement
des cultures autres que la vigne et qui ont déjà
fait. leurs preuves : l'avenir peut apparaître
plus rassurant.
Pour le Maroc, où l'on est tenté de déve-
lopper inconsidérément les vignobles, il est
nécessaire que les gens soient bel et bien pré-
venus : ils n'ont pas à espérer que leurs vins
trouveront jamais, à l'entrée de la métropole,
les mêmes facilités que les vins d'Algérie.
Sans doute, le Maroc est importateur de vins,
et il .est loin d'en produire assez pour ses habi-
tants ; mais qu'il sache bien que ses excédents
ne seront pas admis sur le marché métropoli-
tain, et pour cause. Fera-t-il des vins corsés,
des vins médecins, capables de se substituer
aux vins portugais et espagnols ? Pour lui
donner ce conseil, il faudrait oublier qu'on 1 a
déjà donné à la Tunisie et à l'Algérie. La
France ne peut pas absorber des vins à haut
degré au delà d une certaine limite. On con-
seillerait plutôt aux viticulteurs marocains de
chercher à vendre leurs produits dans l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatortale, les va-
peurs desservant Dakar, Kotonou et Libreville
faisant escale au Maroc. Mais d'abord, ils se
trouveront en concurrence avec les vins pré-
parés spécialement pour cette clientèle et qui
partent de Nantes OU de Bordeaux ; puis cette
clientèle est fort restreinte, les populations aup
tochtones de l'Afrique Occidentale et Equato-
riale n'ayant ni le goût du vin, ni les moyens
d'en acheter. En dehors du Maroc, il ne sem-
ii t « I - &.-_&..J.
ble pas qUe les vins marocains trouvera OC3
consommateurs Les y trouveront-ils ? On 1 af-
firme, en faisant valoir cette double considéra-
tion que l'indigène marocain est celui qui se
dégage le plus volontiers de l'obéissance étroite
aux prescriptions religieuses, et que le bien-
être dans ce pays ira grandissant. Parlons net
et sans ambages. Nous pensons qu'une bonne
politique consiste à détourner le Maroc de la
culture de la vigne, piartout où il est possible
au paysan d'obtenir d'autres récoltes. On) si-
gnale que de puissantes sociétés se forment
pour créer de grands vignobles marocains.
Qu'on ne les « décourage » pas absolument,
soit, mais qu'on ne les encourage pas, et, pour
cela, qu'on ne leur cache rien de la vérité. Je
, &.n, 1 - - ---
serais étonné que cela ne tït pas renecnir ceux
qui veulent courir cette aventure.
Telles sont les dbservatioi# que j'ai trouvées
dans la brochure de mon correspondant, et les
réflexions qu'a fait naître en moi cette lecture.
Notre point de vue n'est pas le même, disait-
il. Peut-être, mais qu'importe, si nous arrivons
aux mêmes conclusions, dictées par 1 amour de
notre plus grande France et par le bon sens qui
est la chose du monde la mieux partagée ?
Mario Rousfan.
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
viticole.
i ̃ *
A la Commission le l'illerle
les Colonies et les proisclonts
La Banque de Madagascar
La Commission des colonies réunie sous
la présidence de M. Proust, a accepté dé-
finitivement
avoir apporté au texte primitif quelques
modifications, notamment en oe qui con-
cerne la dualité des fonctions de président
et de directeur, fli'iouveirlur le Vi'agences à
l'étranger, le nombre d'actions exigées des
administrateurs; nommés par décret, les
tiantièmies résemvés aux âdmintsâgteurs,
etc., etc.
Le rapport de M. Michel a été adopté et
sera déposé incessamment.
Les Douanes du Gabon. Le statut
indigène algérien -
La Commission a adopté un rapport de
M. Proust sur le projet tendant à ratifier
l'arrêté du Gouverneur général de l'A. E.
F, en date du 16 avriil 1924, portant pro-
mulgation, au Gabon, -des différents textes
relatifs aux douanes et deux rapports de
M. Roux-Freissineng, l'un sur lie conflit
entre la loi française et le statut indigène
algérien, en matière d'état des personnes,
l'autre sur l'état civil des- musulmans algé-
rien!
Etaient présents : MM. Angoulvant,
Fontanier, François-Marel rrarn) , Gaspa-
rirv, Goude (Finistère), Henry Michel,
Nouelle, .Perreau-Pradier (Pierre), Proust,
Robaglia (Bartbélmny), Roux-Freassmeng,
Samt-Just (général de), Valude, William
Bertrand (CrraTWt^nfértenre). William
La propagande coloniale
à l'école
- 0-0-
Il est de toute évidence
qu'une part absolument
insignifiante est encore
réservée dans nos établis-
sements scolaires à l'édu-
cation coloniale de la jeu-
nesse. C'est l'affaire de la
propagande en partie il
est vrai. d'intéresser cette
jeunesse studieuse au domaine extérieur de
son pays, de lui faire connaître ses ressour-
ces, ses débouchés, les progrès rapides de son
évolution.
Une telle propagande s'exerce et si elle ne
peut atteindre encore toutes les écoles, tous
les lycées, tous les élèves qui les fréquentent,
elle se manifeste progressivement avec succès.
L'emploi de plus en plus vulgarisé de la
lanterne de projection ou du cinématographe
permet de faie passer, chaque année, devant
un nombre croissant de jeunes gens des clichés
et des films qui, illustrant des causeries, d'el.
conférences ou des lectures, donnent une idéà
exacte de Vœuvre de la France aux Colonies.
A titre de curiosité, nous avons cru devoir
demander au directeur de l'Agence Economi-
que de l'Afrique Occidentale Française le
nombre des prêts de films effectués par ce
service à nos seuls établissements scolaires et
76 films en 1923 à 18 écoles; 95 en 1924 à
27 écoles; 167 films à 49 écoles pendant les
cinq premiers mois de Vannée 1925.
La progression est intéressante à enregis-
trer, car enfin, il y a lieu de tenir compte du
prix élevé des bandes cinématographiques, du
coût de réparations fréquentes, des dépenses
que s imposent les colonies pour assurer la
propagande par ce moyen.
Mais ce sont incontestablement les foires
et expositions auxquelles participent les co-
lonies qui offrent aux jeunes gens la meil-
leure occasion de s'instruire avec fruit et de
connaître la puissance de notre domaine exté-
rieur.
Pour ne citer qu'un exemple, rappelons
que l'année dernière, à la seule exposition
de Strasbourg, le stand de VAfrique Occi-
dentale française a reçu la visite des élèves
de cent cinquante établisscmeiifs d'enseigite,
ment : écares communales, écoles d'agrtcul*,
ture, écoles normales, lycées, écoles de per-i
fecttonnement des industries techntques. Les
Délégués de l'Agence n'ont pas fait moins de
cent causeries à des milliers d'élèves venus
de tous les points des départements de la Mo-
selle, des Bas et Haut-Rhin, distribuant lar-
gement tracts et brochures à leurs visiteurs.
Voilà qui est de la propagande utile. De-
vant les produits classés, devant les statis-
tiques, devant les photographies et les objets
de l'art indigène, les jeunes gens recevaient
les éclaircissements nécessaires et compre-
naient mieux, de la bouche d'un administra.
teur expérimenté, le rôle des colonies dans
Véconomie nationale. Les maîtres qui les ac.
compagnaient leur demandaient parfois
même de consigner dans une composition les
souvenirs et les impressions qu'ils avaient
gardés.
Les directeurs des écoles de la ville et de
la région où se tient une foire à laquelle les
colonies prennent part seraient bien inspirés
de suivre l'exemple des maîtres de VAlsace et
de la Lorraine. Il appartient même aux chefs
de l'enseignement des départements de don-
ner aux directeurs des établissements scolai-
res des instructions fermes dans ce sens.
En prenant part, chaque année, à plu-
sieurs manifestations économiques régionales,
les offices et agences économiques sont, à
coup sûr, les organismes les mieux placés
pour agir efficacement sur la jeunesse, lui
procurer un enseignement sous uite-forine at-
trayante et décider les vocations coloniales.
Pendant Vannée en cours leurs collections
-. -. - - - .-
auront été présentées à i Exposition des Arts
Décoratifs à Paris, à l'exposition du Tou-
risme, à Grenoble, aux Foires de Lyon, de
Bordeaux, d'Angers et de Dunkerque. Quel-
les occasions de toucher une masse déjà ap-
préciable de la jeunesse studieuse de France t
Mais combien de directeurs d'établissements
scolaires prendront 'donc l'initiative d'y
faire conduire les élèves dont l'éducation et
Vinstruction leur sont confiées; car il ne
faut pas cependant rejeter constamment sur
les pauvres colonies la responsabilité d'une
propagande insuffisante alors qu'elles saisis..
sent toutes occasions favorables, au prix de
sacrifices importants, d'intéresser le public,
à leur essor et de lui révéler ce qu'elles sont
tomme ce qu'elles doivent être appelées à
devenir.
William Bertrand, 1
Dépulé de la Charente-Inférieure,
membre de ta Commission de tt Algérie
des Colonies el des Protectorats.
<1»
Pin de la grève de Marseille
00
A la suite été l'intervention rpersonnelle de
M. Charles Daniélou, sous'serétAire d'Etat
de te manne marchande, auprès de la direc-
tion de la Compagnie des Messageries Ma-
irittmes, d'une part, et la Fédération Natio-
nale des Syndicats Maritimes, d'autre part,
le conflit qui s'était élevé entre cette Com-
pagnie et son personnel du service général
peut être considéré comme apaisé. Dans ces
conditions, tout le personnel du service gé-
néral a décidé de reprendre sa place à bord.
Les départs des bateaux de Marseille seront
donc rtgulièrenient assurés.
AU - SENAT
0.0
DANS LES COMMISSIONS
M. Painlevé parle du Maroc
M. Painlevé, président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre, a été entendu, hier par
les cinq grandes commissions du Sénat
sur notre action militaire au Maroc.
Tous les sénateurs présents se sont .en-
gagés 4 garder le secret, le plus absolu
sur les communications et précisions qui
leur seraient données.
A l'issue de lia réunion, la note suivante
a été communiquée à, la presse :
M. Painlevé a renseigné les commis-
sions sur les origines et de développement
de l'attaque rifaine, l'échelonnement des
renfurts tiU. Maroc, la situation militaire
actuelle,les négociations avec riispagnie au
suje-l de la surveillance des cétes et les
intentions du gouvernement sur le déve-
loppement de la politique marocaine.
Le président du Conseil a indiqué que
les chiffres des perles étaient considéra-
blement inférieurs a ceux qui ont été ré-
pandus par une certaine propagande.
Après cet exposé, des questions ont. été
posées par MM. Doumer, Eluysen, Lazare
Weiller, Labrousee, Milan, Tissier, Rey-
nald, Mouger, de LnLersac, Chéron, Fran-
çois Saint-Maur, Héry, Josse, Gasser, Her-
vey, Brarigiet', Charles Damant, Lebrun,
Mssimy, Lucien Hubert et de Kerguezec.
AI. Painlevé a fait connaître qu'il serait
à la disposition du Sénat pour répondre
A l'interpellation de M. Bluysen et, si lie
Séiiiit le désire, cette discussion pourrait
être llxée au jeudi 2 juillet.
M. Milliès-Lacroix, au nom de l'unani-
mité des cinq commissions, a exprimé
au président du Conseil tous ses remercie-
ments et la reconnaissance de l'assem-
blée.
Une lettre du maréchal Lyautey
Le maréchal Lyautey vient d'adresser a
M. de Selves, président du Sénat, la lettre
suivante i
« Monsieur le Président,
Il Je tiens à vous exprimer, au nom de
mes vaillantes troupes, tant européennes
qu'indigènes, notre gratitude émue pour
le haut témoignage que le Sénai a bien
voulu leur adresser solenncllement.
« Toutes en sont profondément flères.
et A ces troupes qui combattent au loin
pour le maintien de l'œuvre civilisatrice
que la Frunce a entreprise au Maroc, nul
̃témoignage ne pouvait être plus, précieux
que celui qui leur a manifesté par la voix
de la Haute Assemblée l'affectueuse solli-
citude de la République.
'Elles sauront s'en montrer dignes.
-0180
L'AVIATION COLONIALE
Belgique-Congo Belge par Casablanca ?
Le ministre des Colonies de Belgique
étudierait actuellement la possibilité d'uti-
liser la route aérienne française de Casa-
blanca pour l'expédition dé la malle-poste
du Congo, en vue d'économiser "la pre-
mière longue étape du voyage par l'Océan.
Un beau raid
Le capitaine LemaItre, avec le comman-
dant Le Prieur comme navigateur, vient
de couvrir la distance de 1.200 kilomètres
séparant Villaicoublay de l'aérodrome de
Quatro-Vientos, ¡près Madrid, en 5 heu-
res 15. Partis à 7 h. 5 sur un avion acquis
paT. l'Espagne, ils sont arrivés à 13 heu-
res, ayant volé ii 228 kilomètres' de
moyenne.
{eLa. promet, pour la liaison rapide
F ranec-Golonies.
France-Maroc
Pendant le mois de mai, les lignes aérien-
nes Latecoère ont acheminé :
448.697 corerspondances, représentant un
fret postal de 10.134 kilos 631.
Ces chiffres dépassent de loin ceux du
mois précédent, que nous rappelons pour
mémoire :
407.362 lettres pesant 9.377 kilos 509 et font
ressortir la progression ininterrompue du
transport postal aérien sur les lignes
aériennes Latcoère.
Ces brillants résultats sont dus à une
parfaite régularité d'exploitation, à laquelle
M. Painlevé a bien voulu rendre puibIicnue-
ment hommage, lors de son récent voyage
au Maroc.
Ce voyage, dont le retentissement a été
mondial, fut la consécration des efforts per-
sévérants accomplis depuisï cinq années par
les lignes aériennes Latecoère.
«»»»'
Les valeurs algériennes
à la Boujpse de Marseille
- La Chambre de Commerce de Marseille
est intervenue auprès du sous-secrétaire
d'Etat des P. T. T. en vue d'obtenir, à cer-
tains moments de la journée, entre 10 heu-
res et demie et 11 heures, le matin, et en
sens inverse (Marseille-Alger), entre 12 heu-
res'et demie et 13 (heures, la libre disposi-
tion d'un câble pour la transmission des or-
dres de bourse et les réponses à ces ordres.
Le ministre a fait connaître, que si le tra-
fic télégraphique entre Marseille et Alger ne
permet pas de mettre un c&ble à la dis-
position des agents de change, à certaines
heures de la journée, des instructions se-
ront données au service intéressé pour que
les télégrammes de bourse soient transmis
par priorité.
motel
LE REGIME DOUANIER COLONIAL
--I >-
Un congrès du régime, douanier colonial
se tiendra à Mareeille les 29 et 30 juin
et 1" Juillet, à la Ghaïmibre de commerce
efc à rînstitut colonial, soue la présidence
de M. Adrien 'Artaud, ancien dté.
Société des Nations
La Commission des mandats
La Commission des mandats de la Société
des Nations se réunira à Genève, le vendredi
26 juin, pour y tenir sa sixième session sous
la présidence du marquis Théodoli.
Son ordre du jour comporte, id'une part,
1 examen des rapports annuels des puissances
mandataires, d'autre part, un certain nombre
de questions d'intérêt général relatives à
l'exercice des mandats. La Commission exa-
minera, en présence des gouvernements in-
téressés, les rapports suivants : de l'empire
britannique et de l'Australie sur l'île Nauru
et la Nouvelle-Guinée; de la France, repré-
sentée par M. Duehênc, directeur des alIai-
res politiques au ministère des Colonies, sur
le Cameroun français et le Togo français ; de
la Grande-Bretagne sur le Tanganika bri-
tannique et sur le Congo britannique ; enfin
de l'Union sud-africaine sur le Sud-Ouest
africain. Ces mandats appartiennent aux
types B et C.
ty Les mandats B s'appliquent à la plupart
des anciennes colonies allemandes de l'Afri-
que centrale.
La Commission yoursuivra l'étude de cer-
taines questions d'intérêt général que soulève
l'application des articles 22 et 27 au racie,
notamment de la question des emprunts,
avances et placements de capitaux privée
dans les territoires sous mandat.
La Commission s'occupera également de
l'extension, aux territoires sous mandat, des
conventions internationales particulières.
Enfin, la Commission a été saisie d'un cer-
tain nombre de pétitions qui lui ont été adres-
sées au sujet de l'application du régime des
mandats de la Palestine, de la Syrie et du
Sud-Ouest africain.
Une Société des Nations
Panaméricaine
-U-
C'est llul'c eunlrèrc du lu (JuaUeluupe, Lo Sou-
vvlltstu, qui Uomnj celle nouvelle lIull ieo ler-
jues suivunts.
Un maudu de Au\v-\oL'k que 1 union 1 anuiue-
ricuine de Wushingloii vient de publier le pro-
jet d'une vasle convention eiigluuunl loules ma
républiques de l'hémisphère occidental. Celte
convention, qui comprend treille articles eodi-
liunl les luis iiiteniiuionules pour les diluts en
cause, iura, si elle est. rutillèe, que leur iintou
ressemblera Miiguiièi-euient a une àoeiûtt; U*i*i
Nulioni» des deux Amériques.
Les Eluls-bnis ont du nombreux intérêts eoiu-
luuns ll\-Uli les républiques sud-anierieaihes et
des questions iinporlunies sont eneore il tran-
chur, dont s'occupera une réunion internnlioinile
de jurislBtt qui doit, cette année, se reunir à
lUo-dc-Jtineiro. Ce sera un premier pus vers lu
réalisation de rulhuncc projette, qui comporte
des points dignes d'attention. Lu prolâcu du
projet élaborû lu détend du tout soupçon d'op-
uosilion à la Société des Nations, ceci alin de
désarmer la critique européenne. L'Union fan-
tiiiici-ic-aine admetirait pour elle-même l'appli-
oalion des lois internationales instituées en Eu-
rope et ne chereheraient pas a soustraire les
Etats qui la composeraient & l'autorité de la
Cour mondial o d'arbitrage. Mais en même
temps elle établirait une Cour de Justice
Punaméricuine et'deviendrait uu organe perma-
nent de conciliation et de coopération entre les
Républiques du Nouveau Monde.
Dans le projet élaboré, la guerre est déclarée
illégale, du même que toute - occupation terri-
toriale. Les seules mesures do répression admi-
ses sont la rupture des relations diplomatiques,
un blocus paciiique et la suspension des rela-
tions commerciales. L'acquisition de territoires
nouveaux, même avec le consentement de leurs
détenteurs, et à plus forte raison sous la menace
des armes, sera formellement interdite. Des con-
ventions séparées tendront a ullirmer, en l'élar-
gissant, la doctrine de Monroe ; elles donne-
ront à chaque République le contrôle absolu
de l'émigration a l'intérieur de ses frontières et
assureront a tout gouvernement légalement
constitué le droit d'être reconnu par chacun des
autres.
PHILATÉLIE
-0 -
Valeur marchande des timbres du Congo
En 1893, le Congo reçoit sa série spéciale
au type groupe allégorique, légende Congo
Français. Cette série comprend les valeurs
habituelles du 1 c. au 1 fr. En voici la
liste avec leur valeur marchande approxi-
mative.
1 c. noir sur azuré, valeur 0 fr. 60 ; 2 c.
brun, valeur : 1 tr. 50 ; 4 c. violet, valeur:
2 fr. ; 5 c. vert, valeur j 4 fr. ; 10 c. noir
sur violet, valeur 6 fr. ; 15 c. bleu, valeur :
6 fr. ; 20 c. rouge sur vert, valeur : 18 fr. ;
85 c. noir sur rose, valeur : 8 fr. ; 30 c.
brun, valeur ; 8 fr. ; 40 c. vermillon, va-
leur : 12 fr. ; 50 c. rose, valeur : 15 fr. ;
76 c. violet sur iaune. valeur : 26 fr. : 1 fr.
olive sur jaune, valeur : 25 'fr.
Les 2, 4 eL 10 c. sont connus avec dou-
ble impression des mots Congo Français,
valeur 50 à 75 francs.
Le 9 juillet 1900, les timbres de 5 et 15 c.
faisant défaut, un arrôlé du Gouverneur
par inlérim ordonne la transformation de
300 timbres à 20 c. en timbres de 0 fr. 05 et
de 000 timbres à 30 c. en timbres de 15 c.
par une surcharge effectuée avec un tim-
bre humide.
L'affranchissement des lettres, avec ces
timbres surchargés se fera au guichet uni-
quement.
Ces timbres no furent utilisés que du 9
au 12 juillet et le stock restant fut inci-
néré.
Les conditions particulières de l'utilisa-
tion de ces timbres en font de grandes ra-
retés. Le 5 c. vaut environ 6.000 fr. et le
15 c. '1.200 ; naturellement n'ayant pas
été vendus neufs ils ne sont connus qu\\
l'état usé.
Lire en scrandc page :
Aux dPl(ip:n Lions financières.
Le Maroc il la Chambre.
La guerre au Maroc.
La conférence de Madrid.
En troisième page ;
Lettre de Marseille. {\
Quinquina et palUdisme
--0-0-- -
Les efforts accomplis dans toutes nos colo-
nies pour combattre la paludisme entraînent
une consommation de plus en plus élevée de
quinine qui pèse lourdement sur les budgets de
l'assistance médicale et qui, cependant, est
encore loin de représenter la quantité qu'il se-
rait vraiment nécessaire de livrer aux popula-
tions.
C'est ainsi qu'en 1924, les achats de quinine
effectués par 'le ministre des Colonies se sont
élevés à 4.535 kilos, ayant coûté 2.222.594
francs. Mais si, en Afrique Occidentale, lai
pratique de la quinine préventive était étendue
comme il conviendrait à toute la population
qui en a besoin et à la dose journalière de 0,25
centigrammes, c'est 150 millions qui seraient
nécessaires, et à Madagascar pas beaucoup
moins de 40. Aucun budget ne saurait suppor-
ter une pareille charge.
Il est d'ailleurs vraisemblable que si les be-
soins réels en quinine des colonies françaises et
étrangères devaient être satisfaits, la produc-
tion mondiale, qui provient presque totalement
des Inds Néerlandaises, ne pourrait suffire,
Celles-ci ont, en effet, donné : en 1921,
513.604 kilos ; en 1922, 534.545 kilos ; en
1923, 534.524 kilos ; en 1924, 620.800 kilos.
- Il serait donc du plus haut intérêt pour la
France de rechercher dans ses colonies l' em-
placement de terrains pouvant convenir à la
culture du quinquina et d'instaurer une véri -
table politique de la quinine permettant de se
libérer de la tutelle étrangère.
Des essais ont déjà été effectués dans di-
verses colonies : en 1885, à La Réunion, par
le Dr Vinson, mais le rendement en quinine
des écorces de quinquina a paru inférieur à
celui de Java, et les plantations n'ont pas été
continuées ; en 1886-1887, Paul Bert fit faire
quelques « essais en Cochinchine et au Tonkin.
mais les mauvaises conditions climatiques et
agrologiques y firent renoncer : en 1918, Vin-
son renouvela la tentative sur les contreforts
de la chaîne annamitique, auprès de Nha-
trang ; en 1922, une plantation assez impor-
tante a été faite au jardin de Nahanisarm. à
Tananarive, par le Service d'Agriculture de
Madagascar.
Cette question qui a déjà fait l' objet, pour
l'Indochiné, d'une dépêche ministérielle du 27
septembre 1924, mérite de retenir l' attention
aussi bien par sa répercussion sur l'état sanitaire
de nos populations coloniales que par les con-
séquences économiques qu'elle peut avoir.
Aussi le Ministère des Colonies a-t-il été bien
inspiré en en signalant ces intéressantes tenta-
tives aux Gouverneurs Généraux et Gouver-
neurs, ainsi qu'aux Commissaires de la Répu-
blique au Cameroun et au Togo, et en les in-
vitant d'une façon toute spéciale à faire pro-
céder, par leurs services compétents, aux étu-
des et aux essais qui permettraient d'acclima-
ter les quinquinas dans les territoires placés
sous leur autorité.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de 1925
Les députés qui ont grande envie d'eu
terminer avec le budget avant la clôture
de la cession, votent à tour de bras les
chapitres sur lesquels lu Chambre se trou-
vait en désaccord avec le Sénat.
Au chapitre 42 visant les pensions civi-
les, M. Lesaché signale que 300 anciens
fonctionnaires coloniaux dont les dossiers -----
de pension sont révisés attendent la liqui-
dation de leur nouvelle retraite. Ne peut-on
la hâter Demande en es.t faite au ministre
des Finances.
Celui-ci répond que la réfection des titres
de tant de pensions est un très gros tra-
vail et que déjà les in caressés 'voient leur
pension majorée par application d'un coef-
ficient. 'S'il est nécessaire, le cocfifraient
sera revisé de telle sorte que les intéres-
sés reçoivent par ce moyen des arrérages
aussi voisins que possible de ceux aux-
quels ils ont droit.
En ce qui concerne plus spécialement les
fonctionnaires coloniaux visés par M. Le-
aaohé, les décrets sortiront le pjus vite
possible.
PROPOSITION DE RESOLUTION
Les événements du Maroc
MM. Loucheur, Paul Morcl, Tranchand,
Albert Milhaud, Marcel Plaisant, Dnlliel-
Vincenl, André Faîtières, Lemire (:\Dl'
non, Eugène Lan lier, Marcel Astier vien-
nent de déposer une proposition de résolu-
tion, renvoyée à la Commission de l'ar-
mée, tendant à régler l'ordre d'envoi des
troupes au Maroc.
Los auteurs de la proposition demandent.
à la Chambre d'inviter le -Il
s'inspirer des règles suivantes, dans les
départs des troupes pour lo Maroc :
« Seraient envoyés en premier lieu les
« volontaires, les rengages, los hommes
k des classer sous les drapeaux, à l'oxcep-
« lion des fils de veuves de guerre, ou
(1 avant en un frère tué à l'ennemi, uu
« un frère mutilé df- plus de 80
« Ces derniers (tils de veuves de guerre,
« ele.) ne seraient désignés qu'en second
« lieu.
« Ceux d'entre eux; qui y auraient été.
« déjà envoyés seraient rapatriés et rcm-
Il placés, dans le plus bref délai, ( t dans
« la mesure où il serait possible de pour-
Il voir à leur remplacement, suivant Tor-
« di e indiqué ci-dessus. »
DANS LES COMMISSIONS
Le Maroc à la Commission de l'armée
La Commission de farinée réunie sons
la présidence du colonel Girod, a adopté le
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.74%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.74%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396942q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396942q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396942q/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396942q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396942q
Facebook
Twitter