Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juin 1925 23 juin 1925
Description : 1925/06/23 (A25,N94). 1925/06/23 (A25,N94).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969419
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. - No 94 ------_.---- -- --q----------- -- -------- - -- - -- - -- -- LE NU M RRO : 8U CENTIMES - - - -- - - - MARDI SOIR, 23 JUIN 1985 -
Les Annales Coloniales
- e .1 d
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LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Un an S moU S moi» )
HOMEMgJITl -- ( Franc* et Colonie». 10. 45 > 25 » I
( Étranger 120 1 86. 35 » I
On l'ibomw dans tons tee Birwnr de poste et ch- tee pracipaux libraires Il
L'élevage du mouton mérinos
en Afrique Occidentale Française
̃ - 1 »«
La Chambre de Commerce de Tourcoing a
importé en Afrique Occidentale Française, au
mois de février dernier, un nouveau troupeau de
moutons mérinos du Cap, au total plus de 400
têtes, troupeau auquel avaient été joints quel-
ques couples de chèvres angora.
Cet envoi prouve avec quelle persévérance la
Chambre de Commerce de Tourcoing poursuit
l'œuvre qu'elle a entreprise en A. O. F. et la
foi qu'elle a dans l' avenir de la production lai-
nière de cette colonie.
On sait que le troupeau introduit en septem-
bre 1923 subit d'importants déchets surtout pen-
dant la période qui suivit immédiatement son
arrivée. Ce troupeau avait été partagé en trois
groupes : les deux premiers u qui comprenaient
chacun près de deux cents têtes furent installés
l'un au Sénégal, au nord du lac de Ouiers, l'au-
tre en Haute- V olta, près du lac Bama ; ils
étaient destinés à constituer des noyaux pour
l' élevage de mérinos pure race. Le troisième
groupe fut envoyé à El-Oualadji, au Soudan,
où existait déjà un établissement d'élevage pour
l' amélioration, par croisement, de races lainiè-
res de la vallée du Moyen-Niger.
Si ce dernier groupe ne fut pas trop éprouvé,
parce que confié à un vétérinaire averti et déjà
spécialisé dans l'élevage du mouton, il n' en fut
pas de même des deux autres, qui perdirent en
quelques mois, près de 50 0/0 de leur effectif.
La « Blue- T ongue », la « Heart Water »
due à la présence de tiques, la piroplasmose,
les vers nodulairet, tout s'en méta pour décimer
ces malheureux animaux. Vétérinaires et per-
sonnel surveillant, ayant peu à peu étudié, dé-
couvert et combattu les causes du mal, une amé-
lioration de l'état des troupeaux fut constatée.
Depuis huit mois, ces troupeaux sont en voie de
reconstitution ; grâce aux soins et aux mesures
préventives qui sont prises, les décès devien-
nent rares, tandis que les naissances abondent
et font renaître l'espoir de succès un moment
bien compromis.
Il faut dire qu'au Cap et plus encore en Aus-
trale, l'élevage du mouton à laine ne se fait
pas non plus sans difficulté. Des soins, là aussi,
sont à prendre pour éviter les épizooties.
Quoi qu'il en soit, l'expérience tentée au Sé-
négal et en Haute-Volta prouve surabondam-
ment que si l'élevage du mérinos est possible
dans ces deux colonies, il exige beaucoup de
vigilance, une connaissance approfondie de tou-
tes les affections auxquelles sont sujets les ani-
maux importés et, dès qu'une maladie appa-
raît, un diagnostic sûr et une intervention rapide
pour en faire disparaître les causes.
Il est à supposer que cette fois toutes les
mesures préventives nécessaires auront été pri-
ses et que le nouveau troupeau importé pourra
être conservé intact.
L élevage du mérinos en A. V. r., beau-
coup plus délicat que celui 3u mouton indigène
qui est acclimaté, a donc contre lui des enne-
mis nombreux. Tiques, mouches piquantes,
mantes, vers nodulaires sont les plus redouta-
bles puisqu'ils véhiculent les différentes mala-
dies épizootiques ou endémiques du pays. Ces
insectes rendent en fait l'élevage du mouton à
laine impossible dans toute la zone moyenne de
l' A. 0. F., zone qui pourtant est la plus riche-
ment pourvue en pâturages. Les seules régions
où cet élevage peut et doit réussir, sont les ré-
gions sahéliennes, à la limite de la zone habi-
tée par des populations sédentaires. De l'Atlan-
tique au lac Tchad, ces régions constituent en-
core, pour l'élevage du mouton, un domaine
excessivement vaste. Malheureusement, les pâ-
turages y sont très maigres pendant six mois de
l'année, les ressources alimentaires presque nul-
les. Les pasteurs indigènes remédient en partie
à cet inconvénient en faisant de la transhu-
mance, en ébranchant ou en coupant tea quet-
ques arbres épineux qui reverdissent à partir de
janvier et dont les moutons sont friands des
feuilles. Pratique détestable qui conduit à la
destruction des derniers boisements, facilite
l'invasion des sables, provoque une diminution
des chutes d'eau et fait de terres, autrefois fer-
tiles, d' immenses étendues désertiques. L'éle-
vage rationnel du mouton est donc subordonné,
dans cette zone à la constitution de réserves
fourragères, autant que possible de légumineu-
ses obtenues par culture.
Un autre inconvénient consiste dans la pré-
sence de cram-Clam, graines d'une graminée
que l'on trouve partout en zone sahélienne et
qui, entourées de piquants, s'attachent, s incor-
porent à la laine des moutons, agglomèrent les
brins et semblent devoir rendre cette laine inuti-
lisable. Un battage sérieux des toisons après la
tonte est nécessaire pour faire disparaître ces
graine ; cette opération faite, la laine est en
réalité peu dépréciée.
Lutte contre les maladies, constitution de ré-
serves fourragères font néanmoins de l'élevage
du mérinos une entreprise qui ne peut réussir que
sous la direction d'Européens. Par la suite, la
race étant acclimatée, il sera peut-être possible
de confier des animaux aux indigènes, mais il
sera indisjxmsable dans ce cas, de faire tout
d' abord 1 éducation de ces derniers et d'élimi-
ner complètement du voisinage, les variétés lo-
cales de moutons à poil, si l'on ne veut pas
aboutir à des croisements et à une dégénéres-
cence de la race importée.
C'est ce qu'a bien compris le Gouverneur
Général qui, non seulement va faire créer des
laboratoires pour l'étude des maladies du mou-
ton et de leur traitement, mais va organiser mé-
thodiquement l'élevage du mérinos sous la di-
rection d'un personnel spécialisé.
La question bien mise au point, on peut es-
pérer que l'élevage du mérinos prendra, en
A. O. F., un développement ajsez rapide.
Dans la vallée du Moyen-Niger, où il existe
déjà une race lainièrç, race excessivement rus-
tique sans doute, fournissant une laine grossière,
la question se pose autrement. On ne peut son-
ger à détruire les quinze cent mille ou deux
millions de têtes de moutons qui sont réunies,
surtout en saison sèche, sur un espace assez res-
treint, et à les remplacer d'un coup par des
mérinos pure race. Il paraît plus expédient et
moins aléatoire d'améliorer cette race locale par
des croisements appropriés avec des sujets de
race pure. C'est le but que poursuit la Bergerie
d'El-Oualadji. En ne dispersant pas trop les
efforts, en procédant par tache d huile, on peut
faire là, en quelques années, une besogne très
utile.
Il y a, en tout cas, aussi bien pour l'amélio-
ration de la race nigérienne que pour l'élevage
du mérinos pur une belle œuvre à poursuivre en
Afrique Occidentale Française, ceime digne
de la Chambre de Commerce de Tourcoing et
de notre action colonisatrice.
Pierre Taittinger,
Député de Paris. Vice préHdent
de la Commietion de l'Algérie,
des Colonie. et des Prolociorais.
'e
Hygiène et DemOgraphie
Les judicieuses instructions en date du 30
décembre 1924 de M. Edouard Daladier sur
l'orientarion des services de médecine préven-
tive, hygiène et assistance, ont prévu le fonc-
tionnement dans chaque colonie d'un bureau
d'hygiène et de démographie rattaché à la Di-
rection du Service de Santé et chargé de suivre
les variations des différents groupements indi-
gènes, ainsi que d'étudier les mesures propres
à assurer leur accroissement numérique, ainsi
que leur développement physiologique,
M. André Hesse vient d'inviter les Gouver-
neurs Généraux, Gouverneurs et Commissaires
de la République à donner toutes les instruc-
tions utiles pour que ce service de renseigne-
ments démographiques soit mis en fonctionne-
ment sans retard et qu'il soit en état de dresser
dès la fin de cette année, le bilan aussi exact
que possible par région et par races des popu-
lations indigènes, avec indication par sexes des
naissances et des décès. Les absents momenta-
nés seront mentionnés pour mémoire dans leur
pays d'origine (tirailleurs et travailleurs) et de-
vront figurer dans les statistiques des régions ou
des groupements, où ils sont provisoirement ins-
crits.
Il ne faut pas se dissimuler les difficultés
d'un pareil travail, mais il est le corollaire
indispensable du fonctionnement de l'assistance
médicale, et seul il permettra de suivre les
résultats obtenus et de guider dans les efforts
à accomplir.
- 6
Ces statistiques seront établies dans chaque
circonscription par les soin* de I autmilé admi-
nistrative aidée des renseignements que les mé-
decins auront pu recueillir sur place dans le
cours de leurs tournées. Elles seront centrali-
sées dans les Gouvernements Généraux par les
soins de l' Inspecteur Général des Services sa-
nitaires et dans les autres colonies par ceux
du chef du Service de Santé.
Pour plus de facilité, les décès seront clas-
sés par sexes en quatre catégories : nourrissons
(de 0 à 1 an), enfants (1 à 15 ans), adultes,
vieillards (à partir de 60 ans). A mesure que
l'expérience et l'instruction des autorités indi-
gènes le permettront, les renseignements de-
vront être complétés, et il est désirable que,
peu à peu, on arrive au fonctionnement du Ser-
vice d'état civil ; en certains pays comme Ma-
dagascar et la Cochinchine, il semble, que cette
étape puisse être assez rapidement franchie.
Le bilan démographique annuel devra être
transmis chaque année au Ministère des Colo-
nies, en même temps que les rapports d'en-
semble sur la santé publique et sur l'assistance
médicale indigène ; il sera accompagné de
l'exposé des différentes causes ayant pu exer-
cer une influence sur ses variations ou des me-
sures qui auront été consécutives.
Biauvemem areviste a Marseille
Désarmement du « Lotus b
Aprta le Paul-Local et lo Plc.rrp.-I.oti, le
paquebot Lotus, atteint- hier par une grève
dr cuisiniers à Marseille, a été dÓsnrmé.
Les inscrits maritimes ont tenu hier soir
une réunion à la Rourse du Travail.
ls assistante ont voté, à runanimité,
un ordre dn jour donnant mandat il leurs
IhnrNlUx respectifs de prendre toutes les
mesures qu'ils jugeraient utiles dans le
conflit actuel.
A l'iue de cette réunion, les inscrits
maritimes ont parcouru, en cortège, les
(principales rues de la ville. Il n'y a eu
aucun accident.
L'élevage du mouton
au Maroc
-0-0--
L'élévation du prix de
la laine et de la viande
doit faire tendre nos ef-
forts vers le développe-
ment du cheptel ovin ma-
rocain.
Les immenses territoires
de VEmpire chérifien sont
à notre porte avec un
troupeau dépassant sept millions de têtes de
bétail qui y vit aisément.
Sous l'étlergique impulsion de M. Malet,
directeur général de l'Agriculture et du Com-
merce, diverses mesures de la plus grande
utilité ont été déjà prises. Secondé dans ses
efforts par divers groupements, parmi les-
quels il convient de citer l'Union ovine de
l'Afrique du Nord et les Sociétés indigènes
de Prévoyance, il a fait étudier la question
dans tous ses détails. Un plan d'ensemble a
été élaboré et déjà on a commencé à le mettre
en pratique. Diaprés les résultats obtenus à
l'heure actuelle, on peut aisément prévoir
tout ce que nous sommes en droit d'attendre
4-c v uucrur ,
En dehors de quelques grands propriétai-
res, nous avons à faire à la masse des indi-
gènes possédant seulement quelques tètes de
bétail. Ceux-ci, d'esprit souvent peu ouvert,
se montrent rebelles à tout ce qui va à l'en-
contre de leurs habitudes : ils considèrent
toujours les étrangers comme animés d'inten-
tions peu amicales à leur égard.
Nos efforts, pour donner confiance aux
indigènes, sont couronnés de succès, preuve
en est ce qui se produit pour la castration.
Depuis que fusage de la pince italienne a
permis d'obtenir le résultat cherché, sans
froisser la foi religieuse des adeptes du Co-
rail, les indigènes ont amené, chaque jour
davantage, leurs béliers aux opérateurs etlfo.
péens, et ceux-ci ont ainsi pu traiter, en 1924,
plus de 25.000 sujets.
A l'heure présente, nous sommes partiel-
lement arrivés à faire comprendre aux indi-
gènes Vutilité des mesures suivantes : opérer
une sélection parmi les mâles et les femelles,
nourrir convenablement les troupeaux veil.
ler à leur hygiène et enfin faire pratiquer
la tonte suivant une méthode moderne et ra-
tionnelle.
Il est évident qu'il n'a pas été bien difli-
cile de démontrer à certains éleveurs l'avan-
tage qu'ils avaient à n'employer que des bé-
liers sélectionnés, à ne pas soumettre à la
monte des brebis trop jeunes ou trop âgées.
Il a été facile de leur faire comprendre que
laisser la reproduction se faire qu petit
bonheur était nuisible, puisque les portées
venues en été sont, presque en totalité, vouées
à Vanéantissement.
Ces principes mis en pratique se sont aus-
sitôt révélés excellents, et la chose s'est
promptement répétée de proche en proche,
dans les milieux indigènes.
On arrivera de même à faire admettre aux
éleveurs que, pour avoir de beaux sujets, il
faut les nourrir convenablement et les soi-
gner. Ils comprendront l'utilité de la multi-
plication des larges silos, préconisés par la
mission allstraliemle, où peuvent sans peine
s'emmagasiner à la belle saison la nourriture
nécessaire aux troupeaux pour tout le restant
de l'année. Ils se rendront compte que laisser
les bêtes sans soins de propreté et soumis à
toutes les intempéries, c'est les condamner à
la mort ou au rachitisme.
Il nous appartient de venir en aide aux
indigènes, en installant des fermes d'essais
oÙ seront conservés des sujets d'élite soumis
à toutes les règles de la technique moderne,
et, de plus, en créant de place en place, dans
les pays d'élevage, des points d'eau où pour-
ront venir s'abreuver les troupeallx, actuelle-
ment obligés, pour apaiser leur soif, à des
randonnées épuisantes et meurtrières.
Mais, dès à présent, une réforme facile à
faire et qui, de suite, donnera des résultats
intéressants, c'est de modifier les méthodes
employées pour la tonte. Il faut décider les
indigènes à utiliser la tonte mécanique : cel-
le-ci évite d'abord aux montons les maladies
de peau occasionnées par le raclage du cou-
teau indigène, et ensuite elle pumet une
tonte beaucoup plus complète. Ainsi on esti-
me à 2O grammes le gain donné par chaque
toison tondue mécaniquement, et cela sans
compter le bénéfice fait sur le prix même de
l'opération, qui, actuellement, s'élève à
du firix de la laine recueillie.
Si nous envisageons Vensemble du cheptel
ovin, nous voyons se réaliser un bénéfice tel
qu'il est le principal stimulant à l'élevage du
mouton dans l'Empire chérifien.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
RETOUR DE M. BRUNET
Noire ami, Af. 'Auguste- Brunct, député
de la Béunion. ayant terminé sa miction,
s'est embarqué hier à Beyrouth, sur le
Sphinx, accompagné- de M. Algpe, délégué
du commissaire à Paris. Il a été salué à
bord par le général Sarrail, le gouverneur
du nrand-Uhan, le président de la Fédéra-
tion syrienne, le qénéral Miellaud et une
foule de. notabilités libano-sytiennes.
(Par délPêche.)
owl- -
Lire, en 28 pa-ge :
La guerre au Maroc.
- lu Conseil municipal de Paris
-0-0-
Algériens, Marocains, Tunisiens, Sidis
Un membre de cette assemblée lait re-
marquer que c'est à tort que l'on désigne
sous la dénomination commune « d'Algé-
riens », tes indigènes de l'Afrique française
du nord, de Tunisie et du Maroc.
Le Conseil municipal de Paris, discutera
prochainement uue proposition de M. Pier-
re Godin, ayant pour objet : « de prier les
« pouvoirs publics, dans le dessein de
( faire cesser ou de prévenir de fûcheuses
« équivoques, d'appliquer aux seuls indi-
« gènes musulmans d'Algérie la qualitlca-
u tion d'Algériens, en la faisant toujours
u précéder de la dénomination d'Arabe ou
« de Kabyle ».
Ayant demandé à l'auteur de cette initia-
tive, d'en préciser la portée, le distingué
consciLlcr-maltre à la Cour des Comptes, qui
représente à l'Hôtel de Ville le quartier St-
Georges, nous a fait la déclaration sui-
vante :
Il L'usage s'est établi à Paris de dési-
« gner sous la dénomination CI d'Algé-
(e riens » tous les indigènes de l'Afrique
« française du Nord, qu'ils soient Arabes
«» ou KnByles, qu'ils viennent d'Algérie, de
CI Tunisie ou du Maroc.
« La Presse, la Préfecture de PoJice. l'Au-
« torité judiciaire, les administrations com-
« mettent couramment cette confusion.
« Il convient de se rappeler que les indi-
« gènes de notre Afrique du Nord se diffé-
« rendent entre eux, rigoureusement, par
Il l'origine et par la race, pour comprendre
u tout ce que la banalité incorrecte du vo-
« cabnlaire qui supprime toute distinction
Il ethnique peut avoir de ;ft\cheux et, à l'oc-
ce casion entraîner d'erreurs.
cc Les intéressés ne s'y reconnaissent
« plus.
« Il ne faut pas perdre de vue que plue de
« douze cent mille Français habitent notre
<( Afrique d'il Nord parmi lesquels plus d'un
le million sont originaires d'Algérie. Ceux-
« ci sont également des Algériens. Et l'as-
ce similation faite couramment (le-leur qua-
« lité a colle des indigènes est d'autant
k moins désirable que lorsqu'il est ques-
« tion dans la presse, par exemple, et sans
« 'autre précision d'un Algérien, c'est pres-
u que toujours pour relater un crime ou un
cc délit. Il n'y a aucune raison pour infli-
« ger à nos compatriotes d'AJgéric, par
11 l'emploi d'un vocable mal défini, cette
« humiliation.
Il Pour prévenir désormais toulo équivo-
Il que, il suffirait d'abord de définir le ter-
Il que, d'Algérien et de rappliquer exolusi-
u me
u veinent à ceux de nos nationaux ou de
« nos sujets qnii sont nos sur le territoire
de notre colonie d'Algérie et, on second
(1 lieu, de faire procéder toujours cette ap-
<1 pellation, quand il s'agit d'un indigène,
1\ de la qualité d'Arabe ou de Kaibvle.
11 A nos indigènes du Maroc ou de Tuni-
» sin pourraient s'appliquer les dénomma-
it lions de sujets marocains, sujets tuni-
siens ».
Et l'aimable représentant de la Ville de
Paris du terminer en nous faisant remar-
quer que ces précisions paraissent préféra-
bles a l'adoption du terme génériqine : in-
digène - ou musulman - nord africain,
qui (laisserait subsister .partiellement l'équi-
voque.
LES CUIIURISTES ER TUNISIE
01)
La presse arabe communiste exprime una-
nimement ses sympathies au chef rifain,
victime, dit-elle, des coloniaux et des ban-
quiers français. u Nous ne pouvons qu'ap-
plaudir, écrit l'organe communiste « Afri-
kia Il, publié en arabe, aux efforts d'Abd cl
Krim qui combat pour l'indépendance de
son peuple ».
La presse communiste française de Tunl-
sic n'est pas moins violente. Le « Combat
Social » publie à ce sujet, sous le titre « A
bus la guerre ! » une adresse aux ouvriers
et aux paysans de France et des colonies
dans laquelle il les invite à propager par-
tout le mot d'ordre du parti ebmmuniste
préconisant la fraternisation des soldats
français et des Rifains et l'évacuation immé-
diate du Maroc.
On a signalé qu'à la suite de ces publi-
cations le journaliste algérien El Madhani
avait élé reconduit à la frontière d'Algérie.
En manière de protestation les dirigeants du
Destour ont une fois de plus donno l'ordre
à tous les commerçants de Tunis de fermer
leurs magasins, consigne observée avec une
rigoureuse discipline qui marque l'emprise
de C.) parti révolutionnaire sur les indi-
gènes.
Les Tunisiens labol'ienx, tant indigènes
qu'Européens, sont partisans de mesures
de répression énergiques.
queu-
Mamira d'une Soeiiti de niograptiit
O-O-
i.a Société de géographie de Saint-Etienne ft
f.-te, hier soir, le &5o anniversaire de sa fon-
̃ lation. Etaient présents : MM. Paul Doumer,
sénateur ancien imnisire et ancien tiOllver-
neur de l'Indochine; Ceernldi, pitffet, de la Loire:
te docteur Montagnon. président de la Société;
Paul Hillot, professeur au Collège de France ;
Paul Lnbbé.Biver et <"laudinon, président et
vice-président «le la Chambre de commerce;
Mourdain, secrétaire de l'Académie des sciences
coloniales; Grandidier, secrétaire général de la
Société de géographie de France; Clovis Teis-
sier, adjoint, représentant M. Louis Souliô, sé-
nateur, maire de Saint-Etienne, etc. ,
Après avoir évoqué, le souvenir de Francis
(iarnier, de Jean Dupuis, d'Auguste faivre, de
finlliéni, etc. et rappelé les services du maré-
chal Lyautey et les exploits de Pelletier d'Oisy,
divers discours ont été prononcés. Puis. M.
Teissier a salué la Société de géographie au
nom de M. Louis Soulié, et M. Ceccaldi, pré-
fet. a apporté les félicitations de M. Gaston Doiu
morgue.
L'INDOCHINE N'EST PAS DÉFENDUE
----c Il
Un des plus gros griefs que nous font nos
protégés d'Indochine, c'est que la France, à
la veille du conflit qui gronde dans le Pacifi-
que, manque au mot même qui justifie sa pré-
sence en Annam, au Cambodge, au Tonkin,
Notre protectorat ne protège pas.
L'Indochine n'est pas défendue. Au cas où
des voisins plus ou moins proches se permet-
traient de violer le territoire de l'Union indo-
chinoise, soit par terre, soit par mer, qu'avons.
nous pour assurer la sécurité effective des vingt
millions d'autochtones auxquels nous avons ap-
porté avec notre tutelle politique et économi-
que une civilisation qui, par plusieurs côtés, est
inférieure à la leur ?
R ien, trois fois rien !
U c - est ce moment que, comprimant des
dépenses indispensables, le Ministère des Fi-
nances choisit pour exiger du Ministère des
Colonies la réduction de dix-huit millions de
francs sur les crédits affectés à la défesse de
l'Indochine 1
L'on croit rêver. Nous ne discutons pps :
nous constatons.
On va dépenser deux cent cinquante millions
pour les montagnes abruptes du Rif ; une
somme équivalente permettait à l'Indochine de
regarder d'un oeiî tranquille 1 orage gronder
dans le Pacifique. Nous voulons la sécurité
pour nos compatriotes d'Indochme, pour nos
amis Annamites. Tonkinois et Cambodgiens,
comme nous l'exigeons pour les sujets de Mou-
lay Youssef et nos nationaux établis dans
l'Empire chérifien.
-600
Le commerce extérieur de France
avec ses colonies
dans les 5 premiers mois de 1925
--0-0--
Les résultats des échanges 'du mois de mai
ont continué à être satisfaisants.
Voici les chiffres 1
io Pour l'ensemble des pays étrangers à
l'importation et à l'exportation.
2° Pour nos principaux groupes de colo-
nies.
Importations en milliers 'de francs
1925 1924
Tôt. des pays étrang. 14.920.265 15.004.198
Algérie 590.061 737.594
Tunisie 117.689 156.104
Maroc 64.325 64.828
Sénégal. 207.258 196.877
Madagasc. et dépend. 122.331 112.658
Indochine française..- 211.879 109.081
Autres colonies et pays
de protectorat. 241.472 291.711
Tôt. des colon. franç.
et pays de protect.. 1.555.015 1.668.853
Totaux généraux. 15.845.280 16.673.051
La diminution, pour les cinq premiers mois
de 1925, est de 827.771,000 francs.
Exportations en milliers de francs
, - 1925 1924
Tôt. des pays étrang. 15.710.205 16.354.220
Algérie. 1.073.462 906.072
Tunisie 219.466 207.115
Maroc 315.984 271.402
Sénégal. 144-954 115.310
Madagasc. et dépend. 146.364 68.177
Indochine française.. 263.729 223.213
Autres colonies et pays
de protectorat 243.687 213.27?
Tot. des colon. franç.
et pays de protect. 2.407.646 2.004.561
Totaux généraux. 18.117.851 18.358.781
La diminution, pour les cinq premiers
mois de 1925, est de 240.930.000 francs.
Nos importations en provenance des colo-
nies françaises et pays de protectorat ont été,
du ior janvier au 31 mai 1925, de 1.555 mil-
lions 15.000 francs, au lieu de 1.668.853.000
francs pendant la même période de 1924, et
nos ventes s'y sont élevées à 2.407.646.000 fr.
contre 2.004.561.000 francs.
Il résulte de ces statistiques que pour les
cinq premiers mois de 1925, l'ensemble de
nos colonies avec 1. 555.01 5.000 francs, arrive
au troisième rang parmi nos fournisseurs
après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
et avec 2.407.646.000 francs aux exportations.
au troisième rang également de nos clients
après la Grande-Bretagne et l'Union Econo-
mie jue Belgo-I.uxembourgeoise.
LA GLOIRE
La plupart des grands hommes ont leur
sosie
Tous les soirs, vers cinq heures, un homme
grisonnant, il l'air sévère, descend l'avenue
de la Grande-Armée.
L'autre après-midi, il fut accosté par un
personnage politique qui, cordialement, lui
demanda :
Eh bien, cher ami, vous n'avez pas en-
core rejoint votre poste ?
- Quel poste? fit l'autre interloqué.
- Mais, répliqua le questionneur ---- aba-
soiirdi par cette ignorance, votre poste de
gouverneur général dç l'Algérie.
AloTS, l'homme grisonnant d'expliquer :
- Vous faites erreur, monsieur, je suis le
marchand d'olives du quartier, je vais même
chercher ma provision à écouler dans les
cafés de l'Etoile 1
Le promeneur avait tout simplement con-
fondu le marchand d'olives avec M. Maurice
Viollette, Gouverneur Général de l'Algérie, à
qui le premier ressemble, en effet, dit Cy-
rano, de façon frappante.
Le sport belge et les blassas du Maroc
Nos amis Belges oat toujours toutes les déli-
catesses.
Notre confrère de Bruxelles, le Soir, r.
prouvé une fois de plus en ouvrant une sous-
cription en faveur des soldats français combat-
tant au Maroc : elle a déjà réuni une somme
appréciable.
La Société des Courses de Dilbeek, dési-
rant y participer, vient de prendre la décision
d'attribuer le bénéfice de la réunion qu'elle
organise le vendredi 26 juin au profit de cette
souscription.
M. Maurice Herbette, ambassadeur de la
République Française en Belgique, et Mme
Herbette assisteront à la journée qui, vu son
but philanthropique, obtiendra sans nul doute
le succès qu'elle mérite.
Nous croyons savoir qu'imitant ce généreux
exemple, une Société hippique de la région
parisienne a l' intention de consacrer la recette
d'une de ses plus grandes journées aux blessés
du Maroc et à leur famille.
Ce sera une occasion unique pour les che-
vaux au nom arabe, musulman, algénen ou ma-
rocain de triompher : Mustapha, Mauritania,
Meknès, Mektoub, Abd el Kader, Emir Ak-
med, pour ne citer que les chevaux engagés
ces jours-ci, auront ainsi à prouver leur sym-
pathie au Maroc. et à leurs tenants eh' ga-
gnant.
Botard.
III. 8EIIIOI EU ESPAGNE î
On mande de Barcelone aux journaux
que M. Herriot se rendrait à Barcelone et
à Madrid vendant les vacances parlemen-
taires.
(Par déche.)
Notables marocains en France
00
Sur le paquebot Volubilis, courrier du
Maroc, arrivé dimanche soir à Uordeaux, se
trouvait une délégation do notublea maro-
cains composée notamment de MM. Si Amed
Hardi, vice-président de la section indigène
dô la Chambre de commerce de Rabat, Si
el Thani el Tazi, négociant à Casablanca,
membre de la section indigène de la Cham-
bre de commerce, MM. Mège et Poussiar,
contrôleurs civils attachés ù la résidence,
venus visiter la Foire d'échantillons de Bor-
deaux.
Ensuite, sous la direction de M. Mège. la
délégation se rendra à Paris pour visiter
les Arts Décoratifs.
La Conférence de Madrid
Un accord maritime est signé
Lo Directoire a communiqué hier la nota
suivante :
Le général Jordana et M. Aguirre de Car-
cer, pour le Gouvernement espagnol, et
MM. do Peretti de la Rocca et de Sorbier
de Pougnadoresse, pour le Gouvernement
français, ont signé aujourd'hui, à la pré-
sidence du Directoire, l'accord intervenu
entre l'Espagne et la France pour la sur-
veillance des côtes maritimes du Maroc.
Cette surveillance s'étendra aux régions
du littoral des territoires espagnols et fran-
çais tant de la souveraineté que du pro-
tectorat compris entre le 2° ouest de Green-
wich et le 27° de latitude nord.
Les bâtiments de guerre des deux nations
exerceront conjointement cttte surveillance,
chaque commandement conservant son
indépendance complète et suivant les direc-
tives générales concertées entre les auto-
rités navales des deux pays.
La surveillance portera sur l importation
des u'rnes et du matériel de guerre au Ma-
roc et sur la stricte observation des disposi-
tions internationales et le règlement inter-
disant l'accès des côtes marocaines en
dehors des ports do commerce.
Les bâtiments de guerre français et espa-
gnols pourront utiliser pour les besoins de
leur croisière les ports du Maroc ouverts au
commerce. En outre, les bâtiments espa-
gnols pourrout relâcher a Oran et à Ne-
mours de m,'nw que les hAtiments français
;\ Algésiros. Malaga et Almeria.
Pourparlers
Hier et avant-hier, les entretiens entre
délégués et experts ont continue pour mettre
au point la question de la surveillance des
frontières terrestres. On s'efforce de trouver
une formule giii évite de soulever d<;s points
déj/i réglés pu- des accords antérieurs, et
notamment par le statut de Tanger, ce qui
pourrait éveiller les susceptibilités des au-
tres puissances ayant des intérêts sur ce
territoire.
M. de Peretti a eu un long entretien avec
le général Jordana, et de son côté, M. de
Sorbier avec M. Aguirre do Carwr. Outrft
la question des frontières terrestres ils ont»
examiné quelles scrait)nt, le moment venu:
les modalités d'une paix avec les Rifains,
mais ces conversations n'ont pour l'instant
que le caractère de travaux d'approche.
Les conditions de paix qu'élaborera la con-
férence franco-espagnole résulteront de la;
situation de fait sur le théAlro des opéra-
tions militaires d aussi, bien entendu, de
la situation de fait qui se dégagera dej pour-
parlers en cours à Madrid.
La conférence tient aujourd'hui ni •> séan-
ce plénière.
La mission Delingette
----&0--
T.fl capitaine Delingette es;t arrivé à Jo-
hannesburg.
Le. capitaine a été invité officiellement A
se joindre al/.r. personnalité.< qui ont fail
cortège aujourd'hui an prince de Galles.
lors de son enlrée dans la ville.
Les Annales Coloniales
- e .1 d
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Un an S moU S moi» )
HOMEMgJITl -- ( Franc* et Colonie». 10. 45 > 25 » I
( Étranger 120 1 86. 35 » I
On l'ibomw dans tons tee Birwnr de poste et ch- tee pracipaux libraires Il
L'élevage du mouton mérinos
en Afrique Occidentale Française
̃ - 1 »«
La Chambre de Commerce de Tourcoing a
importé en Afrique Occidentale Française, au
mois de février dernier, un nouveau troupeau de
moutons mérinos du Cap, au total plus de 400
têtes, troupeau auquel avaient été joints quel-
ques couples de chèvres angora.
Cet envoi prouve avec quelle persévérance la
Chambre de Commerce de Tourcoing poursuit
l'œuvre qu'elle a entreprise en A. O. F. et la
foi qu'elle a dans l' avenir de la production lai-
nière de cette colonie.
On sait que le troupeau introduit en septem-
bre 1923 subit d'importants déchets surtout pen-
dant la période qui suivit immédiatement son
arrivée. Ce troupeau avait été partagé en trois
groupes : les deux premiers u qui comprenaient
chacun près de deux cents têtes furent installés
l'un au Sénégal, au nord du lac de Ouiers, l'au-
tre en Haute- V olta, près du lac Bama ; ils
étaient destinés à constituer des noyaux pour
l' élevage de mérinos pure race. Le troisième
groupe fut envoyé à El-Oualadji, au Soudan,
où existait déjà un établissement d'élevage pour
l' amélioration, par croisement, de races lainiè-
res de la vallée du Moyen-Niger.
Si ce dernier groupe ne fut pas trop éprouvé,
parce que confié à un vétérinaire averti et déjà
spécialisé dans l'élevage du mouton, il n' en fut
pas de même des deux autres, qui perdirent en
quelques mois, près de 50 0/0 de leur effectif.
La « Blue- T ongue », la « Heart Water »
due à la présence de tiques, la piroplasmose,
les vers nodulairet, tout s'en méta pour décimer
ces malheureux animaux. Vétérinaires et per-
sonnel surveillant, ayant peu à peu étudié, dé-
couvert et combattu les causes du mal, une amé-
lioration de l'état des troupeaux fut constatée.
Depuis huit mois, ces troupeaux sont en voie de
reconstitution ; grâce aux soins et aux mesures
préventives qui sont prises, les décès devien-
nent rares, tandis que les naissances abondent
et font renaître l'espoir de succès un moment
bien compromis.
Il faut dire qu'au Cap et plus encore en Aus-
trale, l'élevage du mouton à laine ne se fait
pas non plus sans difficulté. Des soins, là aussi,
sont à prendre pour éviter les épizooties.
Quoi qu'il en soit, l'expérience tentée au Sé-
négal et en Haute-Volta prouve surabondam-
ment que si l'élevage du mérinos est possible
dans ces deux colonies, il exige beaucoup de
vigilance, une connaissance approfondie de tou-
tes les affections auxquelles sont sujets les ani-
maux importés et, dès qu'une maladie appa-
raît, un diagnostic sûr et une intervention rapide
pour en faire disparaître les causes.
Il est à supposer que cette fois toutes les
mesures préventives nécessaires auront été pri-
ses et que le nouveau troupeau importé pourra
être conservé intact.
L élevage du mérinos en A. V. r., beau-
coup plus délicat que celui 3u mouton indigène
qui est acclimaté, a donc contre lui des enne-
mis nombreux. Tiques, mouches piquantes,
mantes, vers nodulaires sont les plus redouta-
bles puisqu'ils véhiculent les différentes mala-
dies épizootiques ou endémiques du pays. Ces
insectes rendent en fait l'élevage du mouton à
laine impossible dans toute la zone moyenne de
l' A. 0. F., zone qui pourtant est la plus riche-
ment pourvue en pâturages. Les seules régions
où cet élevage peut et doit réussir, sont les ré-
gions sahéliennes, à la limite de la zone habi-
tée par des populations sédentaires. De l'Atlan-
tique au lac Tchad, ces régions constituent en-
core, pour l'élevage du mouton, un domaine
excessivement vaste. Malheureusement, les pâ-
turages y sont très maigres pendant six mois de
l'année, les ressources alimentaires presque nul-
les. Les pasteurs indigènes remédient en partie
à cet inconvénient en faisant de la transhu-
mance, en ébranchant ou en coupant tea quet-
ques arbres épineux qui reverdissent à partir de
janvier et dont les moutons sont friands des
feuilles. Pratique détestable qui conduit à la
destruction des derniers boisements, facilite
l'invasion des sables, provoque une diminution
des chutes d'eau et fait de terres, autrefois fer-
tiles, d' immenses étendues désertiques. L'éle-
vage rationnel du mouton est donc subordonné,
dans cette zone à la constitution de réserves
fourragères, autant que possible de légumineu-
ses obtenues par culture.
Un autre inconvénient consiste dans la pré-
sence de cram-Clam, graines d'une graminée
que l'on trouve partout en zone sahélienne et
qui, entourées de piquants, s'attachent, s incor-
porent à la laine des moutons, agglomèrent les
brins et semblent devoir rendre cette laine inuti-
lisable. Un battage sérieux des toisons après la
tonte est nécessaire pour faire disparaître ces
graine ; cette opération faite, la laine est en
réalité peu dépréciée.
Lutte contre les maladies, constitution de ré-
serves fourragères font néanmoins de l'élevage
du mérinos une entreprise qui ne peut réussir que
sous la direction d'Européens. Par la suite, la
race étant acclimatée, il sera peut-être possible
de confier des animaux aux indigènes, mais il
sera indisjxmsable dans ce cas, de faire tout
d' abord 1 éducation de ces derniers et d'élimi-
ner complètement du voisinage, les variétés lo-
cales de moutons à poil, si l'on ne veut pas
aboutir à des croisements et à une dégénéres-
cence de la race importée.
C'est ce qu'a bien compris le Gouverneur
Général qui, non seulement va faire créer des
laboratoires pour l'étude des maladies du mou-
ton et de leur traitement, mais va organiser mé-
thodiquement l'élevage du mérinos sous la di-
rection d'un personnel spécialisé.
La question bien mise au point, on peut es-
pérer que l'élevage du mérinos prendra, en
A. O. F., un développement ajsez rapide.
Dans la vallée du Moyen-Niger, où il existe
déjà une race lainièrç, race excessivement rus-
tique sans doute, fournissant une laine grossière,
la question se pose autrement. On ne peut son-
ger à détruire les quinze cent mille ou deux
millions de têtes de moutons qui sont réunies,
surtout en saison sèche, sur un espace assez res-
treint, et à les remplacer d'un coup par des
mérinos pure race. Il paraît plus expédient et
moins aléatoire d'améliorer cette race locale par
des croisements appropriés avec des sujets de
race pure. C'est le but que poursuit la Bergerie
d'El-Oualadji. En ne dispersant pas trop les
efforts, en procédant par tache d huile, on peut
faire là, en quelques années, une besogne très
utile.
Il y a, en tout cas, aussi bien pour l'amélio-
ration de la race nigérienne que pour l'élevage
du mérinos pur une belle œuvre à poursuivre en
Afrique Occidentale Française, ceime digne
de la Chambre de Commerce de Tourcoing et
de notre action colonisatrice.
Pierre Taittinger,
Député de Paris. Vice préHdent
de la Commietion de l'Algérie,
des Colonie. et des Prolociorais.
'e
Hygiène et DemOgraphie
Les judicieuses instructions en date du 30
décembre 1924 de M. Edouard Daladier sur
l'orientarion des services de médecine préven-
tive, hygiène et assistance, ont prévu le fonc-
tionnement dans chaque colonie d'un bureau
d'hygiène et de démographie rattaché à la Di-
rection du Service de Santé et chargé de suivre
les variations des différents groupements indi-
gènes, ainsi que d'étudier les mesures propres
à assurer leur accroissement numérique, ainsi
que leur développement physiologique,
M. André Hesse vient d'inviter les Gouver-
neurs Généraux, Gouverneurs et Commissaires
de la République à donner toutes les instruc-
tions utiles pour que ce service de renseigne-
ments démographiques soit mis en fonctionne-
ment sans retard et qu'il soit en état de dresser
dès la fin de cette année, le bilan aussi exact
que possible par région et par races des popu-
lations indigènes, avec indication par sexes des
naissances et des décès. Les absents momenta-
nés seront mentionnés pour mémoire dans leur
pays d'origine (tirailleurs et travailleurs) et de-
vront figurer dans les statistiques des régions ou
des groupements, où ils sont provisoirement ins-
crits.
Il ne faut pas se dissimuler les difficultés
d'un pareil travail, mais il est le corollaire
indispensable du fonctionnement de l'assistance
médicale, et seul il permettra de suivre les
résultats obtenus et de guider dans les efforts
à accomplir.
- 6
Ces statistiques seront établies dans chaque
circonscription par les soin* de I autmilé admi-
nistrative aidée des renseignements que les mé-
decins auront pu recueillir sur place dans le
cours de leurs tournées. Elles seront centrali-
sées dans les Gouvernements Généraux par les
soins de l' Inspecteur Général des Services sa-
nitaires et dans les autres colonies par ceux
du chef du Service de Santé.
Pour plus de facilité, les décès seront clas-
sés par sexes en quatre catégories : nourrissons
(de 0 à 1 an), enfants (1 à 15 ans), adultes,
vieillards (à partir de 60 ans). A mesure que
l'expérience et l'instruction des autorités indi-
gènes le permettront, les renseignements de-
vront être complétés, et il est désirable que,
peu à peu, on arrive au fonctionnement du Ser-
vice d'état civil ; en certains pays comme Ma-
dagascar et la Cochinchine, il semble, que cette
étape puisse être assez rapidement franchie.
Le bilan démographique annuel devra être
transmis chaque année au Ministère des Colo-
nies, en même temps que les rapports d'en-
semble sur la santé publique et sur l'assistance
médicale indigène ; il sera accompagné de
l'exposé des différentes causes ayant pu exer-
cer une influence sur ses variations ou des me-
sures qui auront été consécutives.
Biauvemem areviste a Marseille
Désarmement du « Lotus b
Aprta le Paul-Local et lo Plc.rrp.-I.oti, le
paquebot Lotus, atteint- hier par une grève
dr cuisiniers à Marseille, a été dÓsnrmé.
Les inscrits maritimes ont tenu hier soir
une réunion à la Rourse du Travail.
ls assistante ont voté, à runanimité,
un ordre dn jour donnant mandat il leurs
IhnrNlUx respectifs de prendre toutes les
mesures qu'ils jugeraient utiles dans le
conflit actuel.
A l'iue de cette réunion, les inscrits
maritimes ont parcouru, en cortège, les
(principales rues de la ville. Il n'y a eu
aucun accident.
L'élevage du mouton
au Maroc
-0-0--
L'élévation du prix de
la laine et de la viande
doit faire tendre nos ef-
forts vers le développe-
ment du cheptel ovin ma-
rocain.
Les immenses territoires
de VEmpire chérifien sont
à notre porte avec un
troupeau dépassant sept millions de têtes de
bétail qui y vit aisément.
Sous l'étlergique impulsion de M. Malet,
directeur général de l'Agriculture et du Com-
merce, diverses mesures de la plus grande
utilité ont été déjà prises. Secondé dans ses
efforts par divers groupements, parmi les-
quels il convient de citer l'Union ovine de
l'Afrique du Nord et les Sociétés indigènes
de Prévoyance, il a fait étudier la question
dans tous ses détails. Un plan d'ensemble a
été élaboré et déjà on a commencé à le mettre
en pratique. Diaprés les résultats obtenus à
l'heure actuelle, on peut aisément prévoir
tout ce que nous sommes en droit d'attendre
4-c v uucrur ,
En dehors de quelques grands propriétai-
res, nous avons à faire à la masse des indi-
gènes possédant seulement quelques tètes de
bétail. Ceux-ci, d'esprit souvent peu ouvert,
se montrent rebelles à tout ce qui va à l'en-
contre de leurs habitudes : ils considèrent
toujours les étrangers comme animés d'inten-
tions peu amicales à leur égard.
Nos efforts, pour donner confiance aux
indigènes, sont couronnés de succès, preuve
en est ce qui se produit pour la castration.
Depuis que fusage de la pince italienne a
permis d'obtenir le résultat cherché, sans
froisser la foi religieuse des adeptes du Co-
rail, les indigènes ont amené, chaque jour
davantage, leurs béliers aux opérateurs etlfo.
péens, et ceux-ci ont ainsi pu traiter, en 1924,
plus de 25.000 sujets.
A l'heure présente, nous sommes partiel-
lement arrivés à faire comprendre aux indi-
gènes Vutilité des mesures suivantes : opérer
une sélection parmi les mâles et les femelles,
nourrir convenablement les troupeaux veil.
ler à leur hygiène et enfin faire pratiquer
la tonte suivant une méthode moderne et ra-
tionnelle.
Il est évident qu'il n'a pas été bien difli-
cile de démontrer à certains éleveurs l'avan-
tage qu'ils avaient à n'employer que des bé-
liers sélectionnés, à ne pas soumettre à la
monte des brebis trop jeunes ou trop âgées.
Il a été facile de leur faire comprendre que
laisser la reproduction se faire qu petit
bonheur était nuisible, puisque les portées
venues en été sont, presque en totalité, vouées
à Vanéantissement.
Ces principes mis en pratique se sont aus-
sitôt révélés excellents, et la chose s'est
promptement répétée de proche en proche,
dans les milieux indigènes.
On arrivera de même à faire admettre aux
éleveurs que, pour avoir de beaux sujets, il
faut les nourrir convenablement et les soi-
gner. Ils comprendront l'utilité de la multi-
plication des larges silos, préconisés par la
mission allstraliemle, où peuvent sans peine
s'emmagasiner à la belle saison la nourriture
nécessaire aux troupeaux pour tout le restant
de l'année. Ils se rendront compte que laisser
les bêtes sans soins de propreté et soumis à
toutes les intempéries, c'est les condamner à
la mort ou au rachitisme.
Il nous appartient de venir en aide aux
indigènes, en installant des fermes d'essais
oÙ seront conservés des sujets d'élite soumis
à toutes les règles de la technique moderne,
et, de plus, en créant de place en place, dans
les pays d'élevage, des points d'eau où pour-
ront venir s'abreuver les troupeallx, actuelle-
ment obligés, pour apaiser leur soif, à des
randonnées épuisantes et meurtrières.
Mais, dès à présent, une réforme facile à
faire et qui, de suite, donnera des résultats
intéressants, c'est de modifier les méthodes
employées pour la tonte. Il faut décider les
indigènes à utiliser la tonte mécanique : cel-
le-ci évite d'abord aux montons les maladies
de peau occasionnées par le raclage du cou-
teau indigène, et ensuite elle pumet une
tonte beaucoup plus complète. Ainsi on esti-
me à 2O grammes le gain donné par chaque
toison tondue mécaniquement, et cela sans
compter le bénéfice fait sur le prix même de
l'opération, qui, actuellement, s'élève à
du firix de la laine recueillie.
Si nous envisageons Vensemble du cheptel
ovin, nous voyons se réaliser un bénéfice tel
qu'il est le principal stimulant à l'élevage du
mouton dans l'Empire chérifien.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
RETOUR DE M. BRUNET
Noire ami, Af. 'Auguste- Brunct, député
de la Béunion. ayant terminé sa miction,
s'est embarqué hier à Beyrouth, sur le
Sphinx, accompagné- de M. Algpe, délégué
du commissaire à Paris. Il a été salué à
bord par le général Sarrail, le gouverneur
du nrand-Uhan, le président de la Fédéra-
tion syrienne, le qénéral Miellaud et une
foule de. notabilités libano-sytiennes.
(Par délPêche.)
owl- -
Lire, en 28 pa-ge :
La guerre au Maroc.
- lu Conseil municipal de Paris
-0-0-
Algériens, Marocains, Tunisiens, Sidis
Un membre de cette assemblée lait re-
marquer que c'est à tort que l'on désigne
sous la dénomination commune « d'Algé-
riens », tes indigènes de l'Afrique française
du nord, de Tunisie et du Maroc.
Le Conseil municipal de Paris, discutera
prochainement uue proposition de M. Pier-
re Godin, ayant pour objet : « de prier les
« pouvoirs publics, dans le dessein de
( faire cesser ou de prévenir de fûcheuses
« équivoques, d'appliquer aux seuls indi-
« gènes musulmans d'Algérie la qualitlca-
u tion d'Algériens, en la faisant toujours
u précéder de la dénomination d'Arabe ou
« de Kabyle ».
Ayant demandé à l'auteur de cette initia-
tive, d'en préciser la portée, le distingué
consciLlcr-maltre à la Cour des Comptes, qui
représente à l'Hôtel de Ville le quartier St-
Georges, nous a fait la déclaration sui-
vante :
Il L'usage s'est établi à Paris de dési-
« gner sous la dénomination CI d'Algé-
(e riens » tous les indigènes de l'Afrique
« française du Nord, qu'ils soient Arabes
«» ou KnByles, qu'ils viennent d'Algérie, de
CI Tunisie ou du Maroc.
« La Presse, la Préfecture de PoJice. l'Au-
« torité judiciaire, les administrations com-
« mettent couramment cette confusion.
« Il convient de se rappeler que les indi-
« gènes de notre Afrique du Nord se diffé-
« rendent entre eux, rigoureusement, par
Il l'origine et par la race, pour comprendre
u tout ce que la banalité incorrecte du vo-
« cabnlaire qui supprime toute distinction
Il ethnique peut avoir de ;ft\cheux et, à l'oc-
ce casion entraîner d'erreurs.
cc Les intéressés ne s'y reconnaissent
« plus.
« Il ne faut pas perdre de vue que plue de
« douze cent mille Français habitent notre
<( Afrique d'il Nord parmi lesquels plus d'un
le million sont originaires d'Algérie. Ceux-
« ci sont également des Algériens. Et l'as-
ce similation faite couramment (le-leur qua-
« lité a colle des indigènes est d'autant
k moins désirable que lorsqu'il est ques-
« tion dans la presse, par exemple, et sans
« 'autre précision d'un Algérien, c'est pres-
u que toujours pour relater un crime ou un
cc délit. Il n'y a aucune raison pour infli-
« ger à nos compatriotes d'AJgéric, par
11 l'emploi d'un vocable mal défini, cette
« humiliation.
Il Pour prévenir désormais toulo équivo-
Il que, il suffirait d'abord de définir le ter-
Il que, d'Algérien et de rappliquer exolusi-
u me
u veinent à ceux de nos nationaux ou de
« nos sujets qnii sont nos sur le territoire
de notre colonie d'Algérie et, on second
(1 lieu, de faire procéder toujours cette ap-
<1 pellation, quand il s'agit d'un indigène,
1\ de la qualité d'Arabe ou de Kaibvle.
11 A nos indigènes du Maroc ou de Tuni-
» sin pourraient s'appliquer les dénomma-
it lions de sujets marocains, sujets tuni-
siens ».
Et l'aimable représentant de la Ville de
Paris du terminer en nous faisant remar-
quer que ces précisions paraissent préféra-
bles a l'adoption du terme génériqine : in-
digène - ou musulman - nord africain,
qui (laisserait subsister .partiellement l'équi-
voque.
LES CUIIURISTES ER TUNISIE
01)
La presse arabe communiste exprime una-
nimement ses sympathies au chef rifain,
victime, dit-elle, des coloniaux et des ban-
quiers français. u Nous ne pouvons qu'ap-
plaudir, écrit l'organe communiste « Afri-
kia Il, publié en arabe, aux efforts d'Abd cl
Krim qui combat pour l'indépendance de
son peuple ».
La presse communiste française de Tunl-
sic n'est pas moins violente. Le « Combat
Social » publie à ce sujet, sous le titre « A
bus la guerre ! » une adresse aux ouvriers
et aux paysans de France et des colonies
dans laquelle il les invite à propager par-
tout le mot d'ordre du parti ebmmuniste
préconisant la fraternisation des soldats
français et des Rifains et l'évacuation immé-
diate du Maroc.
On a signalé qu'à la suite de ces publi-
cations le journaliste algérien El Madhani
avait élé reconduit à la frontière d'Algérie.
En manière de protestation les dirigeants du
Destour ont une fois de plus donno l'ordre
à tous les commerçants de Tunis de fermer
leurs magasins, consigne observée avec une
rigoureuse discipline qui marque l'emprise
de C.) parti révolutionnaire sur les indi-
gènes.
Les Tunisiens labol'ienx, tant indigènes
qu'Européens, sont partisans de mesures
de répression énergiques.
queu-
Mamira d'une Soeiiti de niograptiit
O-O-
i.a Société de géographie de Saint-Etienne ft
f.-te, hier soir, le &5o anniversaire de sa fon-
̃ lation. Etaient présents : MM. Paul Doumer,
sénateur ancien imnisire et ancien tiOllver-
neur de l'Indochine; Ceernldi, pitffet, de la Loire:
te docteur Montagnon. président de la Société;
Paul Hillot, professeur au Collège de France ;
Paul Lnbbé.Biver et <"laudinon, président et
vice-président «le la Chambre de commerce;
Mourdain, secrétaire de l'Académie des sciences
coloniales; Grandidier, secrétaire général de la
Société de géographie de France; Clovis Teis-
sier, adjoint, représentant M. Louis Souliô, sé-
nateur, maire de Saint-Etienne, etc. ,
Après avoir évoqué, le souvenir de Francis
(iarnier, de Jean Dupuis, d'Auguste faivre, de
finlliéni, etc. et rappelé les services du maré-
chal Lyautey et les exploits de Pelletier d'Oisy,
divers discours ont été prononcés. Puis. M.
Teissier a salué la Société de géographie au
nom de M. Louis Soulié, et M. Ceccaldi, pré-
fet. a apporté les félicitations de M. Gaston Doiu
morgue.
L'INDOCHINE N'EST PAS DÉFENDUE
----c Il
Un des plus gros griefs que nous font nos
protégés d'Indochine, c'est que la France, à
la veille du conflit qui gronde dans le Pacifi-
que, manque au mot même qui justifie sa pré-
sence en Annam, au Cambodge, au Tonkin,
Notre protectorat ne protège pas.
L'Indochine n'est pas défendue. Au cas où
des voisins plus ou moins proches se permet-
traient de violer le territoire de l'Union indo-
chinoise, soit par terre, soit par mer, qu'avons.
nous pour assurer la sécurité effective des vingt
millions d'autochtones auxquels nous avons ap-
porté avec notre tutelle politique et économi-
que une civilisation qui, par plusieurs côtés, est
inférieure à la leur ?
R ien, trois fois rien !
U c - est ce moment que, comprimant des
dépenses indispensables, le Ministère des Fi-
nances choisit pour exiger du Ministère des
Colonies la réduction de dix-huit millions de
francs sur les crédits affectés à la défesse de
l'Indochine 1
L'on croit rêver. Nous ne discutons pps :
nous constatons.
On va dépenser deux cent cinquante millions
pour les montagnes abruptes du Rif ; une
somme équivalente permettait à l'Indochine de
regarder d'un oeiî tranquille 1 orage gronder
dans le Pacifique. Nous voulons la sécurité
pour nos compatriotes d'Indochme, pour nos
amis Annamites. Tonkinois et Cambodgiens,
comme nous l'exigeons pour les sujets de Mou-
lay Youssef et nos nationaux établis dans
l'Empire chérifien.
-600
Le commerce extérieur de France
avec ses colonies
dans les 5 premiers mois de 1925
--0-0--
Les résultats des échanges 'du mois de mai
ont continué à être satisfaisants.
Voici les chiffres 1
io Pour l'ensemble des pays étrangers à
l'importation et à l'exportation.
2° Pour nos principaux groupes de colo-
nies.
Importations en milliers 'de francs
1925 1924
Tôt. des pays étrang. 14.920.265 15.004.198
Algérie 590.061 737.594
Tunisie 117.689 156.104
Maroc 64.325 64.828
Sénégal. 207.258 196.877
Madagasc. et dépend. 122.331 112.658
Indochine française..- 211.879 109.081
Autres colonies et pays
de protectorat. 241.472 291.711
Tôt. des colon. franç.
et pays de protect.. 1.555.015 1.668.853
Totaux généraux. 15.845.280 16.673.051
La diminution, pour les cinq premiers mois
de 1925, est de 827.771,000 francs.
Exportations en milliers de francs
, - 1925 1924
Tôt. des pays étrang. 15.710.205 16.354.220
Algérie. 1.073.462 906.072
Tunisie 219.466 207.115
Maroc 315.984 271.402
Sénégal. 144-954 115.310
Madagasc. et dépend. 146.364 68.177
Indochine française.. 263.729 223.213
Autres colonies et pays
de protectorat 243.687 213.27?
Tot. des colon. franç.
et pays de protect. 2.407.646 2.004.561
Totaux généraux. 18.117.851 18.358.781
La diminution, pour les cinq premiers
mois de 1925, est de 240.930.000 francs.
Nos importations en provenance des colo-
nies françaises et pays de protectorat ont été,
du ior janvier au 31 mai 1925, de 1.555 mil-
lions 15.000 francs, au lieu de 1.668.853.000
francs pendant la même période de 1924, et
nos ventes s'y sont élevées à 2.407.646.000 fr.
contre 2.004.561.000 francs.
Il résulte de ces statistiques que pour les
cinq premiers mois de 1925, l'ensemble de
nos colonies avec 1. 555.01 5.000 francs, arrive
au troisième rang parmi nos fournisseurs
après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
et avec 2.407.646.000 francs aux exportations.
au troisième rang également de nos clients
après la Grande-Bretagne et l'Union Econo-
mie jue Belgo-I.uxembourgeoise.
LA GLOIRE
La plupart des grands hommes ont leur
sosie
Tous les soirs, vers cinq heures, un homme
grisonnant, il l'air sévère, descend l'avenue
de la Grande-Armée.
L'autre après-midi, il fut accosté par un
personnage politique qui, cordialement, lui
demanda :
Eh bien, cher ami, vous n'avez pas en-
core rejoint votre poste ?
- Quel poste? fit l'autre interloqué.
- Mais, répliqua le questionneur ---- aba-
soiirdi par cette ignorance, votre poste de
gouverneur général dç l'Algérie.
AloTS, l'homme grisonnant d'expliquer :
- Vous faites erreur, monsieur, je suis le
marchand d'olives du quartier, je vais même
chercher ma provision à écouler dans les
cafés de l'Etoile 1
Le promeneur avait tout simplement con-
fondu le marchand d'olives avec M. Maurice
Viollette, Gouverneur Général de l'Algérie, à
qui le premier ressemble, en effet, dit Cy-
rano, de façon frappante.
Le sport belge et les blassas du Maroc
Nos amis Belges oat toujours toutes les déli-
catesses.
Notre confrère de Bruxelles, le Soir, r.
prouvé une fois de plus en ouvrant une sous-
cription en faveur des soldats français combat-
tant au Maroc : elle a déjà réuni une somme
appréciable.
La Société des Courses de Dilbeek, dési-
rant y participer, vient de prendre la décision
d'attribuer le bénéfice de la réunion qu'elle
organise le vendredi 26 juin au profit de cette
souscription.
M. Maurice Herbette, ambassadeur de la
République Française en Belgique, et Mme
Herbette assisteront à la journée qui, vu son
but philanthropique, obtiendra sans nul doute
le succès qu'elle mérite.
Nous croyons savoir qu'imitant ce généreux
exemple, une Société hippique de la région
parisienne a l' intention de consacrer la recette
d'une de ses plus grandes journées aux blessés
du Maroc et à leur famille.
Ce sera une occasion unique pour les che-
vaux au nom arabe, musulman, algénen ou ma-
rocain de triompher : Mustapha, Mauritania,
Meknès, Mektoub, Abd el Kader, Emir Ak-
med, pour ne citer que les chevaux engagés
ces jours-ci, auront ainsi à prouver leur sym-
pathie au Maroc. et à leurs tenants eh' ga-
gnant.
Botard.
III. 8EIIIOI EU ESPAGNE î
On mande de Barcelone aux journaux
que M. Herriot se rendrait à Barcelone et
à Madrid vendant les vacances parlemen-
taires.
(Par déche.)
Notables marocains en France
00
Sur le paquebot Volubilis, courrier du
Maroc, arrivé dimanche soir à Uordeaux, se
trouvait une délégation do notublea maro-
cains composée notamment de MM. Si Amed
Hardi, vice-président de la section indigène
dô la Chambre de commerce de Rabat, Si
el Thani el Tazi, négociant à Casablanca,
membre de la section indigène de la Cham-
bre de commerce, MM. Mège et Poussiar,
contrôleurs civils attachés ù la résidence,
venus visiter la Foire d'échantillons de Bor-
deaux.
Ensuite, sous la direction de M. Mège. la
délégation se rendra à Paris pour visiter
les Arts Décoratifs.
La Conférence de Madrid
Un accord maritime est signé
Lo Directoire a communiqué hier la nota
suivante :
Le général Jordana et M. Aguirre de Car-
cer, pour le Gouvernement espagnol, et
MM. do Peretti de la Rocca et de Sorbier
de Pougnadoresse, pour le Gouvernement
français, ont signé aujourd'hui, à la pré-
sidence du Directoire, l'accord intervenu
entre l'Espagne et la France pour la sur-
veillance des côtes maritimes du Maroc.
Cette surveillance s'étendra aux régions
du littoral des territoires espagnols et fran-
çais tant de la souveraineté que du pro-
tectorat compris entre le 2° ouest de Green-
wich et le 27° de latitude nord.
Les bâtiments de guerre des deux nations
exerceront conjointement cttte surveillance,
chaque commandement conservant son
indépendance complète et suivant les direc-
tives générales concertées entre les auto-
rités navales des deux pays.
La surveillance portera sur l importation
des u'rnes et du matériel de guerre au Ma-
roc et sur la stricte observation des disposi-
tions internationales et le règlement inter-
disant l'accès des côtes marocaines en
dehors des ports do commerce.
Les bâtiments de guerre français et espa-
gnols pourront utiliser pour les besoins de
leur croisière les ports du Maroc ouverts au
commerce. En outre, les bâtiments espa-
gnols pourrout relâcher a Oran et à Ne-
mours de m,'nw que les hAtiments français
;\ Algésiros. Malaga et Almeria.
Pourparlers
Hier et avant-hier, les entretiens entre
délégués et experts ont continue pour mettre
au point la question de la surveillance des
frontières terrestres. On s'efforce de trouver
une formule giii évite de soulever d<;s points
déj/i réglés pu- des accords antérieurs, et
notamment par le statut de Tanger, ce qui
pourrait éveiller les susceptibilités des au-
tres puissances ayant des intérêts sur ce
territoire.
M. de Peretti a eu un long entretien avec
le général Jordana, et de son côté, M. de
Sorbier avec M. Aguirre do Carwr. Outrft
la question des frontières terrestres ils ont»
examiné quelles scrait)nt, le moment venu:
les modalités d'une paix avec les Rifains,
mais ces conversations n'ont pour l'instant
que le caractère de travaux d'approche.
Les conditions de paix qu'élaborera la con-
férence franco-espagnole résulteront de la;
situation de fait sur le théAlro des opéra-
tions militaires d aussi, bien entendu, de
la situation de fait qui se dégagera dej pour-
parlers en cours à Madrid.
La conférence tient aujourd'hui ni •> séan-
ce plénière.
La mission Delingette
----&0--
T.fl capitaine Delingette es;t arrivé à Jo-
hannesburg.
Le. capitaine a été invité officiellement A
se joindre al/.r. personnalité.< qui ont fail
cortège aujourd'hui an prince de Galles.
lors de son enlrée dans la ville.
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