Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1925 19 juin 1925
Description : 1925/06/19 (A25,N92). 1925/06/19 (A25,N92).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969397
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VJNGT-CTNQU1EME ANNEE. «- N» 95 - - - - - -- -- -- -- - -- Lfi NUMERO : SC CENTIMES -- -- - - - - -- ---- - - -- -- - - - VENDREDI SOIR, 19 JUIN 19»
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Les Annales Coloniales
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• 3T
L'ESSOR ÉCONOMIQUE
Grâce à l'extension considérable don-
née aux diverses pépinières administra-
tives en 1924, les distributions gratuites
de graines et de plants sélectionnés se
développent dans une très grande pro-
portion.
Dans le seul cercle de Klouto Palimé,
les distributions de plants de cacaoyers
jet de caféiers ont porté dans l'ensemble
sur 70.000 plants de cacaoyers et 25.000
plants de caféiers; en 1925, on peut es-
compter qu'il pourra être distribué dans
le Territoire un minimum de 300.000
pieds dont 150.000 caféiers, 100.000
cacaoyers, plus des kolatiers et kapo-
kiers.
Parallèlement aux efforts accomplis
pour accroître ces distributions gratui-
tes d'arbustes à produits riches, l'Ad-
ministration s'est attachée à donner à la
culture du cacao une extension de plus
en plus considérable.
Le cercle d'Atakpamé est le grand
centre producteur de coton; il a réparti
à lui seul en 1924 plus de 730 tonnes de
coton entre tous les cercles du Terri-
toire.
Le développement des surfaces ense-
jmencées se fait rationnellement. En l'ab-
sence d'une colonisation blanche impos-
sible, le but à poursuivre est évidemment
la mise en valepr du pays par ses habi-
tants eux-mêmes. Les efforts de l'Admi-
nistration locale ont toujours eu pour fin
d'enoourager par tous les moyens le dé-
veloppement des plantations individuel-
la» 1* lat* 4-A«*t*an rltm l An
"i:1I PU& &ua icuiiiacu&gi
La grande masse de nos protégés, dont
on ne peut que noter l'excellent état d'es-
prit, se montre .docile dans l'exécution
des instructions qui leur sont données
par les administrateurs, surtout lors-
qu'elles ont pour résultats d'aùgmenter
leur bien-être matériel. Sur les conseils
éclairés des commandants de cercle, la
culture du coton s'est de plus en plus
propagée. Des cercles d'Atakpamé,
Klouto, Anécho, Lomé, elle s'étend
dans ceux de Sokodé (où les essais ten-
tés ont dépassé toutes les espérances per-
mises) et de Sansanné-Mango.
Encouragés par des distributions de
graines sélectionnées faites par le Ser-
vice de l'Agriculture, de récompenses ac-
cordées publiquement lors des concours
agricoles, les indigènes sont animés
d'une émulation sincère et ne font qu'en-
courager les espoirs que l'Administration
locale a mis en eux.
En dehors des initiatives personnelles,
activement Suscitées et secondées par
l'Administration, cette dernière a créé,
(dans tous les cercles, des plantations com-
munales de coton dont le bénéfice est ré-
servé aux indigènes qui les ont établies
et qui s'en sont occupés, ainsi qu'aux né-
cessiteux des villages. Cette création,
dont la généralisation se poursuivra et
qui entraîne comme conséquence immé-
iate l'obligation pour les collectivités de
se livrer à la culture du coton, aura pour
résultats certains d'accroître considéra-
lblement la production du Territoire.
Dans les cercles d'Anécho, Klouto et
Atakpamé, chaque groupement posséde-
ra en 1925 des plantations communales
à raison d'un hectare par cent habitants.
Dans celui de Lomé, 36 champs commu-
naux, ont été créés au cours du premier
semestre 1924. Durant la même périoue,
i.86o hectares environ ont été préparés
chez les Cotocolis, les Cabrais et les Bas-
saris du Cercle de Sokodé, et 27 champs
formant une superficie de 152 hectares
'dans le cercle de Mango, à l'extrême
Nord du Territoire.
Les recherches agronomiques ont dé-
terminé comme meilleure variété de co-
ton : le « Togo-Sea Island » des Alle-
mands, qui n'est qu'un type, adapté aux
conditions locales, de l'espèce américaine
« Gossypium Barbadense ».
Des essais botaniques sont tentés ac-
tuellement dans le Cercle de Sokodé
avec le « G. Hirsutum ». Ils permettront,
expérimentalement, de discerner, selon
les régions, les meilleures espèces aptes à
A CL |JlVUULUU11«
La sélection des graines sut pied et
leur distribution sont assurées par des
agents d'agriculture secondés par lead-
ministrateurs. C'est là un travail de lon-
gue haleine, mais nécessaire, car le co-
tonnier est une plante dont la reproduc-
tion est instable en ce qui concerne les
conditions botaniques.
Cet effort, qui sera continué, aura
pour effet de remédier efficacement à
f hybridation qui menaçait sérieusement,
en 1922, les plantations du Territoire.
Par ailleurs, l'éducation des cultiva-
teurs indigènes est assurée par les mê-
mes agents d'agriculture, dans leurs
nombreuses tournées, et surtout par l' ins-
titution des moniteurs agricoles indigè-
nes, créée par arrêté du 16 octobre 1923.
Huit élèves sont actuellement soumis, à
l'Ecole d'agriculture de Tove, à une pra-
tique journalière qui commence à porter
ses fruits. Leur année de stage sera ibien-
tôt terminée et nul doute qu'ils ne subis-
sent avec succès les épreuves prévues par
le susdit arrêté pour être nommés mo-
niteurs.
Ces moniteurs, dans des secteurs qui
leur seront respectivement confiés, pour-
ront surveiller attentivement toutes les
plantations et donner les conseils les
plus judicieux aux indigènes en ce qui
concerne le choix du terrain, les cultures
et 1 assolement qui y auront été précé-
demment pratiqués, les semis, l'éclair-
cissage des poquets, le binage, l'écimage,
la lutte contre les maladies et les para-
sites, etc. Il en résultera, concurremment
avec une plus grande production, un pro-
duit de meilleure qualité.
Pour assurer une cote stable et avan-
tageuse au coton, comme aux autres pro-
duits d'exportation, des mesures ont été
prises pour exercer un contrôle qui vise
à empêcher la sortie d'un produit de qua-
lité inférieure. Deux arrêtés sont interve-
nus à la date du 5 février 1925 5 l'un
créant un service d'inspection assuré,
sous la direction d'un contrôleur euro-
péen, par des vérificateurs et des sous-
vérificateurs indigènes, l'autre fixant les
conditions qualitatives que doivent pré-
senter ces mêmes produits pour être
vendus ou exportés.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
La GonlerBDoo te Madrid
00
Hier matin, à 11 heures, les experts se
sont réunis dans le salon de l'Office du
Maroc, à la présidence du directoire. Tout
permet d'espérer que lût* délégués se sont
trouvés ce matin en (présence de conclu-
sions permettant un accord immédiat entre
la France et l'Espagne pour la répression
de la contrebande.:
Le contact entre délégués et experts n'a
d'ailleurs pas cessé durant toute la jour-
née d'hier. Pour offrir aux négociateurs
l'occasion d'un entretien (plus libre et plus
anlImé M. de Peretti, notre ambassadeur,
a eu l'heureuse idée de réunir, en un dé-
jeuner à l'ambassade, l'amiral Magaz, pré-
sident intérimaire du directoire : M. Espi-
noza de Los Monteros, sous-secrétaire
dVEtat, aux Affaires étrangères ; le général
Soriano, directeur de r Aèronautiqtr espa-
gnole ; le [général Jordana, président de la
conférence ; M. (le Sorbier de Pougnado-
r.esse, ainsi que tous les membres des
deux
resse, délégations. Sir Horace Humbold,
ambassadeur de oCtrande-Bretagn6, qui en-
tretient depuis longtemps des relations
fort amicales avec M. de Peretti, assistait
également au déjeunér.
A ce propos, on croit savoir que l'Angle-
terre considère sans aucune appréhension
la bonne entente -franco-espagnole pour le
Maroc et souhaite sa complète réussite.
Le choix uiianiine du général Jordana
comme président de la conlérëÏllCe a été vi-
yement apprécié par l'opinion publique es-
pagnole. Quant à notre ambassadeur, M.
de Peretti, à notre délégué, M. de Sorbier
de Pougnadoresse et à nos officiers, ils ont
une excellente presse. Les journaux de
Madrid mbondent en détails sur la confé-
rence et le discours de M. de Peretti a
produit le meilleur effet.
Comment arriver à réprimer la contre-
bande des armes sur les côtes du Rif ?
Teille est la question dont s'occupe en ce
moment la conférence. Cette répression
est-QIllc vraiment possible ?-Du côté fran-
çais, on ne doute pas d'un plein succès à
partir du moment où la coopération mwale
franco-espagnole qui a d6jà commencé de-
viendra pflus active. On peut arriver à or-
ganiser, entre Ceuta et Meliilla, un réseau
de surveillance maritime qui ne laissera
pas passer grand'chose entre ses. mailles.
Car c'est par là surtout que se fait La con-
trebande des anmes. Le territoire interna-
tionalisé de Tanger n'offre pas beaucoup
d'inconvénients à cet égarfh Leâ douaniers
veillent sur la frontière terrestre et si les
Rifains se ravitaillent dans les bazars de
Tanger, ce m'est pas en munitions.
IE!n ce qui concerne l'extension de la zone
des eaux territoriales du RiF jusqu'à six ki-
lomètres Ze la côte, il n'y a pas lieu de
présumer que les Espagnols s'y opposeront
puisque telle est précisément la largeur
des eaux territoriales dn roysÊume d'Espa-
gne. -
De l'avis général, il serait de mauvaise
politique de traiter en égal Abd El Krim.
C'est à affaiblir et non à renforcer l'autorité
du sultan d'Ajdir que doivent tendre tous
les efforts de l'action militaire et diploma-
tique des Français et des Espagnols. A cet
égard, l'entente entre les deux pays, qui
s'élabore en ce moment à Madrid, peut être
décisive.
A l'Exposition -
des Arts Décoratifs
UHE OMISSION A RÉPARER
Je m'en voudrais de
commencer ma collabora*
tion aux Annales Colonia.
les par une critique.
J'ai été cependant légère-
ment surpris, après avoir
admiré Veffort considéra-
ble et couronné de succès
apporté par nos - diverses
colonies à la réalisation de l'Exposition des
Arts Décoratifs, de constater qu'il y man-
quait quelque chose.
Certes, VIndochine domine et de beaucoup,
l'ensemble de la section coloniale des Arts
Décoratifs. Ses deux pavillons bien aména-
gés attirent tous les jours une foule curieuse
de voir les résultats obtenus en Indochine,
tant par les Annamites, les Cambodgiens que
par nous-mêmes.
Le pavillon de VAfrique Occidentale, avec
son grand hall central et ses travailleurs
noirs, tout en disposant de ressources plus
limitées fait aussi bon effet. On se plaît à
admirer les tapis de la Haute-Volta et du
Soudan, les bois de la Côte-d'Ivoire, les ar-
mes ciselées et sculptées du Dahomey, sur
les bas-côtés les riches étoffes et pierres pré-
cieuses de Madagascar et les vieux ivoires
de notre Ccnvo.
Peut-être regrettera-t-on que dans les
souks si originaux de la Tunisie, une coutu-
rière fameuse de Paris ait fait une publicité
de choix pour ses toilettes estivales, L'Algé-
rie offre surtout un amas somptueux de ta-
pis anciens aux coloris harmonieux ; quant
au Maroc, son pavillon sera certainement ce
qu'il est toujours, une merveille de goût et de
clarté, mais il semble que les opérations mi-
litdtres aient retardé l'ouverture de cette sec.
tion qui n'était pas encore prête cette semarne.
Tout cela est fort joli, fort encourageant
et déjà beaucoup de ces pavillons sont trop
étroits pour recevoir la foule empressée des
visiteurs. Mais - il y a un mais - pour-
quoi, lorsque des sacrifices ont été faits aussi
nombreux et aussi grands pour amener à
Vidée coloniale, sous la forme, cette fois, de
l'esthétique, un nombre toujours plus grand
de - nos compatriotes, Pourquoi, dis-je, les
esprits curieux ou les visiteurs désireux Cen-
trer en relations plus étroites avec nos diver-
ses possessions, se heurtent-ils à une absence
totale de renseignements; au pavillon de l'In-
dochine comme à ceux de l'Afrique Occi-
dentale, de Madagascar, de Tunisie, j'ai vou-
lu faire le badaud. J'ai demandé ici des ren-
seignements sur les bois, là quelques explica-
tions sur les tapis,ailleurs quelques précisions
sur les ivoires et partout le brave gardien m'a
répondu qu'il ne savait pas, qu'il n'y avait
personne pour me répondre, ou que j'aille
au village nègre.
Après les tâtonnements inhérents au début,
il serait bon que les Agences Economiques de
nos colonies, qui rendent de jour en jour des
services plus grands, et les divers commis-
sariats des sections coloniales de l'Exposi-
tion, s'entendent, pour qu'à tout le moins,
une permanence soit organisée, soit dans un
salon de l'btdocltine, soit dans un salon de
l'Afrique Occidentale, pour que le public
puisse s'instruire et se renseigner en même
temps que se distraire.
André Goirana,
Député des Deux-Sèvres
Membre de la Commission
des Colonies.
L'AVIATIONCOLONIALE
France-Tunisie
La Société l'Aéronavale, qui exploite la
ligne aérienne Antibes-Ajaccio, a fait exé-
cuter hier, par deux hydravions, un vol
d'études d'Ajaccio à, Bizerte, en vue du
prolongement éventuel, jusqu'en iTunisie,
du service qu'elle assure régulièrement
sur la Corse.
La route des Indes
M. Brancker, directeur de l'aviation ci-
vile au ministère anglais de l'air, est ar-
rivé hier au Bourget.
Il vient pour prendre des arrangements
en vue de La route aérienne des Indes qui
au lieu d'emprunter la voie Londres-Colo-
gne-Berlin-Vienne-Budapest en Europe
Centrale passera par Paris, Bûle, Inns-
brttclt et Vienne.
Mort de Lucie Cousturier
0
Lucie Cousturwr vi'ent de mourir à Pa-
ris à la suite d'une longue, maladie.
Outre des ouvrages de critique d'art, sur
Signac et Marquct entre autres, qui furent
très remarqués, elle avait publié un beau
livre, Des inconnus chez moi, qui ne fit
pas seulement du brait parmi les colo-
niaux, mais lui valut 11 ne célébrité du meil-
leur aloi parmi les lettrés et même le
grand public.
Chargée de mission au Sénégal, elle en
rapporta, Mes Inconnus chez eux, qui pa-
raîtra prochainement et qui est, dit-on, fort
émouvant.
L'écrivain plein de tale." qui vient de
disparaître, eut le grand mérite de com-
Illrendre et d'aimer làme indigène.
t'finw M sm» frmiit
en 1024 1
00 -
Un programme d'amélioration du chep-
tel de cette colonie est en cours de
réalisation
L'élevage, jusqu'à ces dernières années, est
resté au Soudan Français pastoral et extensif.
Les efforts du Service Zootechmque local ten-
dent à habituer les indigènes à employer d'au-
tres méthodes. Dans ce but, notamment depuis
l'adnée 1924, l'usage d'étalons et de mâles
géniteurs contrôlés a été recommandé aux
pasteurs. Ces animaux sont choisis par le ser-
vice zootechnique et confiés aux Sociétés de
prévoyance indigène en vue de la reproduc-
tion. Cette mesure doit donner, avec de la per-
sévérance, d'excellents résultats. Ainsi sera
assurée à nouveau, en ce qui concerne les équi-
dés, l'influence heureuse qu'avait eue dans le
passé le service des haras.
Les courses de chevaux et la Foire de Ba-
mako de 1924 ont permis la réunion dans ce
centre de nombreux animaux. Les prix distri-
bués ont été tort importants.
Le programme établi pour la bergerie d'El
OdhlaHji, en 1924, a été, d'autre part, inté-
gralement réalisé au point de vue technique.
Les ovins et caprins, au nombre de 861, qui
composent le troupeau de la bergerie, sont clas-
sés en sept catégories :
1° Troupeau mérinos sud-algérien qui com-
prend 38 têtes ; 20 troupeau mérinos algérien,
23 têtes ; 3° troupeau du Maana, 262 têtes ;
4° troupeau métis mérinos algérien et Macina,
168 têtes ; 5° troupeau métis mérinos sud-afri-
cain et Macina, 81 têtes ; 6° troupeau de chè-
vres maures bleutées se reproduisant dans leur
race, 250 têtes ; 7° troupeau de chèvres mau-
res bleutées destinées au croisement avec un
botic angora sud-africain, 39 têtes.
Tous ces troupeaux se sont maintenus en par-
fait état au cours de l'année 1924, en raison
des améliorations apportées à leur régime ali-
mentaire, à leur surveillance et à la fixation
de l'époque de l'agnelage.
La bergerie d'El-Oualadji répond donc aux
espérances fondées sur elle. Elle pourra liper.
dans quelques années, quantité de reproducteurs
de valeur aux indigènes et réaliser l'améliora-
tion de la race locale par le croisement.
Les eHorts du Service zootechnique local ne
vont pas, d'ailleurs, être limités à ce seul
point, et en 1925 une bergerie va être installée
à Nioro, où un croisement continu va pouvoir
être opéré entre les béliers sud-africains, les
boucs angoras récemment reçus et les moutons
ou les chèvres à poil du Sanel.
Les produits de l'éîevage ont donné lieu à
un trafic important, et le commerce des peaux
a été particulièrement prospère.
Le commerce de la viande de boucherie a
été également très important. Il. ressort des sta-
tistiques des têtes abattues que la consomma-
tion augmente dans les villages de l'intérieur
de la colonie et diminue dans les centres les
plus peuplés.
Ainsi, à Bamako, en 1924, il n'a été abattu
que 4.086 bœufs et 6.374 moutons et chèvres,
alors qu'en 1923, il avait été sacrifié 5.413
bœufs et 6.882 moutons et chèvres.
Les prix des animaux de boucherie ont par-
tout, d'ailleurs, considérablement augmenté. A
Bamako, un beau taureau atteint facilement
300 à 350 francs. Un mouton est payé couram-
ment de 100 à 120 francs.
Il. faut probablement voir, dans l'élévation
des prix sur les marchés des centres, la cause
de la diminution de la consommation, alors
qu'elle se maintient assez élevée et mêmug-
mente dans l'intérieur en raison de l'enrichis-
sement des producteurs par les Bénéfices réali,
sés sur la vente des produits culturaux.
Grâce à l'action du Service zootechnique, la
séro-vaccination contre la peste bovine, en
1924, a fait des progrès remarquables. Il a été
utilisé 500 litres de sérum.
En outre, le Laboratoire de Bamako a pu
satisfaire aux demandes de la Côte d'Ivoire, du
Dahomey et de la Haute-Volta.
--
Indigènes sportifs
Au Congd belge, les indigènes font l'éton-
nement de tons par leurs merveilleuses
dispositions.
Un Bruxellois disait récemment :
» Les sports sont très en honneur parmi
nos troupes nairos,_les autorités militaires
ont compris les effets salutaires de l'athlé-
tisme et grâce à cela nous possédons des
athlètes noirs merveilleusement doués, ca-
pables d'accomplir de magnifiques perfor-
mances. C'est ainsi qu'à une réunion spor-
tive organisée à Coquilhotville,des athlètes
noirs accomplirent les performances sui-
vantes : un 800 mètres fut exécuté en
1 m. 5D s., le 1.500 m..en 4- m. 19 s. En
saut en hauteur la barre fut franchie à
1 m. 70 tandis que des noirs merveilleuse-
ment doués lancèrent le javelot en style
classique et sans élan à près de 50 mè-
tres. »
La santé de M. André Hesse
-00
Nous croyons savoir que M. André Hesse,
ministre des Colonies, remis de la longue indis.
position qui l'avait tenu trois semaines éqarté
des Conseils du Gouvernement, reviendra lundi
rue Oudinot et reprendra la direction des Ser-
vices du Ministère.
- - - - - .-.
À LA CHAMBRB
DEBATS
Les communistes et le Maroc
Les incidents qui s'étaient produits ù la
Chambre autour de la réunion des commis-
sions où M. Painlevé fut entendu, eurent
leur écho à la séance d'hier. En effet, M.
Jean Renaud, l'un des communistes qui ne
purent assister à cette séance à la suite
de leur refus de ne pas divulguer les ren-
seignements que leur apportait le Président
du Conseil avait demandé à interpeller sur
ces faits et il s'agissait de fixer la date de
l'interpellation.
M. Painlevé en demandait le renvoi à la
suite, mais M. Renaud Jean qui n'avait
pourtant que cinq minutes pour expliquer
les raisons d'une discussion immédiate, oc-
cupa la tribune une demi-heure et il en pro-
fita largement pour dire tout ce qui lui
passa par la tôte.
Comme il avait été convenu, dit le dé-
puté communiste, entre la Chambre et le
Président du Conseil, ce dernier a été en-
tendu par quatre Commissions réunies.
Conformément à un usage récent qui tend
à s'instaurer depuis.
JVL BirA. - Qu'il y a des traîtres 1
M. Renaud Jean. - Un échappé de Qui-
beron qui m'appelle traître 1
L'orateur reprend son exposé : « Confor-
mément à un usage récent qui tend à s'ins-
taurer depuis que le pays est gouverné par
ceux qui condamnaient la diplomatie se-
crète », le secret a été demandé aux audi-
teurs par M. Franklin-Bouillon.
Les élus du bloc ouvrier et paysan ont
refusé. La séance a alors été levée, puis re-
prise par des personnalités sans mandat
dans un salon dont ont été exclus les élus
d'un million de Français (Excl. à gauche et
sur divers bancs).
M. Painlevé se lèv-e et dit aux applaudis-
sements d'une grande partie des assis-
tants « Notre armée ne peut pas être atteinte
par les provocateurs des correspondants et
des conseillers d'Abd-el-Krim, qui dirigent
les coups dont sont frappéB nos soldats. »
Reprenant son exposé, M. Renaud Jean
aloute :
- « Si mes amis et moi trouvaient dans
les Commissions la possibilité d'avancer
d'une heure la fin do la guerre, ils pren-
draient tous les engagements, - quitte à
d.raient tous les eni,
les violer ensuite. ( Exclamations et mou-
vements divers.)
Il Et nous considérons, ajoute l'orateur,
que nous n'aurions pas à mettre en ba-
lance le scrupule du faux serment et la
vie des soldats qui tombent pour les - fan-
taisies de la haute armée. -
Il termine en déclarant que lui et ses
amis ne cesseront publiquement de dire :
paix au pays, indépendance aux Rifains.
En eeux mots le Président du Conseil ré-
pond que le Gouvernement se refuse à ren-
seigner ceux qui transmettraient immédia-
tement ces renseignements' aux hommesi
qui fusillent nos soldats (Vils applaudisse-
ments sur un très arand nombre de bancs.
Bruit et interruptions sur les bancs du
varti communiste).
II est faciie d'invoquer l'horreur de la
guerre, que nous avons tous.
Mais ne sont-ce pas ceux qui ont fait
croire à Abd-cl-Krim qu'il pouvafit tout
oser, et qu'ils se chargeaient d'empêcher
l'envoi d'un seul soldat français au Ma-
roc, ne sont^ce pas ceux-là qui sont les
vrais responsables du sang versé ?(Vi¡'Ç
applaudissements prolongés.)
Mais le débat n'est pas terminé, M. Mar-
cel Cacliin gravit à son tour les degrés
conduisant à la tribune.
Il dit que ses camarades des Commis-
sions réunies lu veille ont estimé avec rai-
son que c'est devant le pays qu'il faut par-
ler devant l'angoisse de ceux. qui sont là-
bas et de ceux qui vont partir.
Tout le pays pense comme moi et mes
amis.
Depuis que le traité secret de partage
du Maroc entre la France et l'Espagne,
depuis 1904, où l'Angleterre a permis,
d'agir, il y a eu dans cette Chambre une
protestation permanente contre 1 entrée
des Français au Maroc, contre le vol d'un
peuple qui veut rester libre. (Vives protes-
tations à gauche, au centre et à droite.)
Quand les Rifains ont jeté les Espagnols
à la mer. ajoute Marcel Cachin. nous
avons crié bravo. (Nouvelles prntestations
sur les mêmes bancs).
Quoi ! c'est pour donner le RHf à l'Es-
pagne de Primo de Rivera qu'on fait tuer
nos soldats !
Le pays comprendra, et suivra de plus
en plus les communistes.
Quelques mots de M. de la Ferronays
pour demander que le Gouvernement re-
cherche pour les 'punir les auteurs de la
propagande immonde dont la France est
victime, puis de M. Th60 BreLin pour re-
gretter qu'aucun communiste n'ait répondu
aux graves accusations du Président du
Conseil.
M. Painlevé répond : « Le Gouverne-
ment s'expliquera prochainement et d'uiir
façon qui ne priera. à aucune équivoque,
et l'on passe au vote.
A la majorité'"de i20 voix contre 27, le
renvoi à In suite est ordonné.
A la demande d'nn certain nombre de ré-
publicains, M. Painlevé ferait cet après-
midi à la Chambre une importante déclara-
tion sur la question du Maroc et sur sa
politique à cet égard.
Un grand débat s'engagerait alors, qui
permettrait à tous les partis de préciser
leur attitude et contribuerait ainsi à éclair-
ci r Ta situation.
Les colonies et les prestations en nature
La Chambre s'était occupée auparavant
de la proposition de résolution de M. Char-
les Baron tendant à la mise en exécution
immédiate d'un programme de travaux
d'électrification des, campagnes en utilisant
les prestations en nature à obtenir de l'Al.
lemagne en exécution du plan Dawes.
On sait que MM. Loucheur et Angoulvant
avaient déposé un amendement tendant à
faire profiter nos colonies par priorité des
prestations en nature. Cet amendement, in-
tégré dans le texte adopté par la Cham-
bre, est ainsi conçu :
bre, La Chambre invite le Gouvernement à
«
mettre en exécution immédiate la première
tranche des prestations en nature à rece-
voir de l'Allemagne à la reconstitution des
Régions dévastées et au développement de
l'outillage économique de nos possessions
d'outre-mer. »
PROPOSITION DE LOI
Des crojix pour la Tunisie et le; Maroc
M. Morinaud, député de l'Algérie a dé-
posé hier une (proposition de loi sur le
bureau de la Qhambre, tendant à attri-
buer au titre du ministère des Affaires
Etrangères, à la Tunisie et au Maroc, un
contingent annuel de décorations de la Lé-
gion d'honneur pour les citoyens fran-
çais et les européens suivant cette répar-
tition :
Pour le Maroc une rosette et dix Croix
de chevalier ;
Pour la Tunisie, une rosette et dix
Croix.
Dans l'exposé des motifs, M. Morinaud
fait ressortir qu'au titre du ministère de
l'Intérieur, l'Algérie a obtenu 3 rosettes
et 30 Croix par an, quand a été votée au
commencement de l'année la loi augmen-
tant le contingent de tous les ministères.
La Tunisie et le Maroc, selon le député
de l'Algérie, ont été oubliés. Le but de
la proposition de loi est de réparer cet
oubli.
AU SENAT
DEBATS
Une interpellation
M. Paul Bluysen, sénateur de l'Inde,
a télégraphié de Corbeil, où il habite en
ce moment, au président du Conseil, et au
président du Sénat, qu'il déposerait à la
séance du Sénat d'aujourd'hui une demande
d'interpellation au président du Confieil sur
notre action diplomatique et militaire au
Maroc.
DANS LES COMMISSIONS
M. Painlevé devant les commissions
M. Painlevé, président du Conseil, sera
entendu, mardi prochain, à 16 heures, par,
les commissions sénatoriales réunies des
Affaires étrangère.^ des Finances, de la
Marine, des Colonies et de l'Armée au sujet
de son voyage au Maroc.
Lire en seconde page :
:-:: La Guerre uu Maroc.
Les fêtes de Naples
Hier soir, la municipalité a donné une
grande récoption en l'honneur de l'escadre
française,à laquelle ont assisté les autorités
de la ville, les oonsuls de France et de
Grande-Bretagne et de nombreux invités.
Demain matin, l'escadre partira pour l'Al-
gérie. (Par dépêche.)
L'M nce aener 1 ! des colonies
a la Foire de BordeauH
--û-Q--
Le Comité de la Foire de Bordeaux a ré-
servé, cette année, une place d'honneur aux
pavillons des colonies, en lc £ groupant,
sur la pince des Quillconces, au pied du
monument des Girondins.
L'Agence Générale des Colonies, qui re-
présente les neuf Gouvernements autono-
mes, comprenant la Côte Française des So-
m-alis, l'Ile de la Réunion, les Etablisse-
ments français dans l'Inde, la Guadeloupe,
la Martinique, la Guyane, les lies Saint-
Pielrre-et-Miquclon, la NUllvclle-Calédonie
et les Etablissements français de l'Océanie,
s'abrite à "ùté> du Cameroun, dans la mai-
son coloniale de l'Afrique Equatoriale.
Le Comité du la Foire espèr- pouvoir,
dans un avenir prochain, édifier un pavil-
lon particulier digne des intérêts économi-
ques réels que représentent nos anciennes
colonies, puisque celles-ci réalisent un mou-
vement commercial qui atteint un milliard
et demi. c'est-à-dire le quart clti commerce
total des Colonies françaises c territoires
là mandat dépendant du minisl(>)" des Colo-
nies.
Maisfr'' les prélèvements imit niants que
l'Exposition de Grenoble et lu :̃ o;ro Colo-
niale de Lausanne ont rendu nécessaires
sur ses collections documentait • l'Agence
Générale des Colonies a pu soumettre au
public des spécimens de tous '̃ produits
originaires di s possessions qu "lie repré-
sente, on particulier une collection très com-
plète des minerais de Nouvelle- :alédonie et
une série de tissus de fabrication étrangère
en usage à la Côte française cfen Somalis
nt dont les fabricants français pourront uti-
lement s'inspirer pomme modèle* pour trou-
ver des débouchés nouveaux Afrique
Orirntnlc.
D un .autre cote, la maison 4
marinier a < xposé un choix de oargaus et
de troens recueillis dans le Pacifique, avec
l'indication des multiples phasev par les-
3uelles doit passer le bouton de l ,"'t avant
d'être livré à la vente.
Des cartes, des notices et de. photogra-
phies d'une exécution particulièrement soi-
gnée complètent l'installation dont l'ensem-
ble donne une idée exacte du rôle écono-
mique que nos vieilles possess ons jouent
dans les transactions coloniales.
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Les Annales Coloniales
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L. £ : TOGO
• 3T
L'ESSOR ÉCONOMIQUE
Grâce à l'extension considérable don-
née aux diverses pépinières administra-
tives en 1924, les distributions gratuites
de graines et de plants sélectionnés se
développent dans une très grande pro-
portion.
Dans le seul cercle de Klouto Palimé,
les distributions de plants de cacaoyers
jet de caféiers ont porté dans l'ensemble
sur 70.000 plants de cacaoyers et 25.000
plants de caféiers; en 1925, on peut es-
compter qu'il pourra être distribué dans
le Territoire un minimum de 300.000
pieds dont 150.000 caféiers, 100.000
cacaoyers, plus des kolatiers et kapo-
kiers.
Parallèlement aux efforts accomplis
pour accroître ces distributions gratui-
tes d'arbustes à produits riches, l'Ad-
ministration s'est attachée à donner à la
culture du cacao une extension de plus
en plus considérable.
Le cercle d'Atakpamé est le grand
centre producteur de coton; il a réparti
à lui seul en 1924 plus de 730 tonnes de
coton entre tous les cercles du Terri-
toire.
Le développement des surfaces ense-
jmencées se fait rationnellement. En l'ab-
sence d'une colonisation blanche impos-
sible, le but à poursuivre est évidemment
la mise en valepr du pays par ses habi-
tants eux-mêmes. Les efforts de l'Admi-
nistration locale ont toujours eu pour fin
d'enoourager par tous les moyens le dé-
veloppement des plantations individuel-
la» 1* lat* 4-A«*t*an rltm l An
"i:1I PU& &ua icuiiiacu&gi
La grande masse de nos protégés, dont
on ne peut que noter l'excellent état d'es-
prit, se montre .docile dans l'exécution
des instructions qui leur sont données
par les administrateurs, surtout lors-
qu'elles ont pour résultats d'aùgmenter
leur bien-être matériel. Sur les conseils
éclairés des commandants de cercle, la
culture du coton s'est de plus en plus
propagée. Des cercles d'Atakpamé,
Klouto, Anécho, Lomé, elle s'étend
dans ceux de Sokodé (où les essais ten-
tés ont dépassé toutes les espérances per-
mises) et de Sansanné-Mango.
Encouragés par des distributions de
graines sélectionnées faites par le Ser-
vice de l'Agriculture, de récompenses ac-
cordées publiquement lors des concours
agricoles, les indigènes sont animés
d'une émulation sincère et ne font qu'en-
courager les espoirs que l'Administration
locale a mis en eux.
En dehors des initiatives personnelles,
activement Suscitées et secondées par
l'Administration, cette dernière a créé,
(dans tous les cercles, des plantations com-
munales de coton dont le bénéfice est ré-
servé aux indigènes qui les ont établies
et qui s'en sont occupés, ainsi qu'aux né-
cessiteux des villages. Cette création,
dont la généralisation se poursuivra et
qui entraîne comme conséquence immé-
iate l'obligation pour les collectivités de
se livrer à la culture du coton, aura pour
résultats certains d'accroître considéra-
lblement la production du Territoire.
Dans les cercles d'Anécho, Klouto et
Atakpamé, chaque groupement posséde-
ra en 1925 des plantations communales
à raison d'un hectare par cent habitants.
Dans celui de Lomé, 36 champs commu-
naux, ont été créés au cours du premier
semestre 1924. Durant la même périoue,
i.86o hectares environ ont été préparés
chez les Cotocolis, les Cabrais et les Bas-
saris du Cercle de Sokodé, et 27 champs
formant une superficie de 152 hectares
'dans le cercle de Mango, à l'extrême
Nord du Territoire.
Les recherches agronomiques ont dé-
terminé comme meilleure variété de co-
ton : le « Togo-Sea Island » des Alle-
mands, qui n'est qu'un type, adapté aux
conditions locales, de l'espèce américaine
« Gossypium Barbadense ».
Des essais botaniques sont tentés ac-
tuellement dans le Cercle de Sokodé
avec le « G. Hirsutum ». Ils permettront,
expérimentalement, de discerner, selon
les régions, les meilleures espèces aptes à
A CL |JlVUULUU11«
La sélection des graines sut pied et
leur distribution sont assurées par des
agents d'agriculture secondés par lead-
ministrateurs. C'est là un travail de lon-
gue haleine, mais nécessaire, car le co-
tonnier est une plante dont la reproduc-
tion est instable en ce qui concerne les
conditions botaniques.
Cet effort, qui sera continué, aura
pour effet de remédier efficacement à
f hybridation qui menaçait sérieusement,
en 1922, les plantations du Territoire.
Par ailleurs, l'éducation des cultiva-
teurs indigènes est assurée par les mê-
mes agents d'agriculture, dans leurs
nombreuses tournées, et surtout par l' ins-
titution des moniteurs agricoles indigè-
nes, créée par arrêté du 16 octobre 1923.
Huit élèves sont actuellement soumis, à
l'Ecole d'agriculture de Tove, à une pra-
tique journalière qui commence à porter
ses fruits. Leur année de stage sera ibien-
tôt terminée et nul doute qu'ils ne subis-
sent avec succès les épreuves prévues par
le susdit arrêté pour être nommés mo-
niteurs.
Ces moniteurs, dans des secteurs qui
leur seront respectivement confiés, pour-
ront surveiller attentivement toutes les
plantations et donner les conseils les
plus judicieux aux indigènes en ce qui
concerne le choix du terrain, les cultures
et 1 assolement qui y auront été précé-
demment pratiqués, les semis, l'éclair-
cissage des poquets, le binage, l'écimage,
la lutte contre les maladies et les para-
sites, etc. Il en résultera, concurremment
avec une plus grande production, un pro-
duit de meilleure qualité.
Pour assurer une cote stable et avan-
tageuse au coton, comme aux autres pro-
duits d'exportation, des mesures ont été
prises pour exercer un contrôle qui vise
à empêcher la sortie d'un produit de qua-
lité inférieure. Deux arrêtés sont interve-
nus à la date du 5 février 1925 5 l'un
créant un service d'inspection assuré,
sous la direction d'un contrôleur euro-
péen, par des vérificateurs et des sous-
vérificateurs indigènes, l'autre fixant les
conditions qualitatives que doivent pré-
senter ces mêmes produits pour être
vendus ou exportés.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
La GonlerBDoo te Madrid
00
Hier matin, à 11 heures, les experts se
sont réunis dans le salon de l'Office du
Maroc, à la présidence du directoire. Tout
permet d'espérer que lût* délégués se sont
trouvés ce matin en (présence de conclu-
sions permettant un accord immédiat entre
la France et l'Espagne pour la répression
de la contrebande.:
Le contact entre délégués et experts n'a
d'ailleurs pas cessé durant toute la jour-
née d'hier. Pour offrir aux négociateurs
l'occasion d'un entretien (plus libre et plus
anlImé M. de Peretti, notre ambassadeur,
a eu l'heureuse idée de réunir, en un dé-
jeuner à l'ambassade, l'amiral Magaz, pré-
sident intérimaire du directoire : M. Espi-
noza de Los Monteros, sous-secrétaire
dVEtat, aux Affaires étrangères ; le général
Soriano, directeur de r Aèronautiqtr espa-
gnole ; le [général Jordana, président de la
conférence ; M. (le Sorbier de Pougnado-
r.esse, ainsi que tous les membres des
deux
resse, délégations. Sir Horace Humbold,
ambassadeur de oCtrande-Bretagn6, qui en-
tretient depuis longtemps des relations
fort amicales avec M. de Peretti, assistait
également au déjeunér.
A ce propos, on croit savoir que l'Angle-
terre considère sans aucune appréhension
la bonne entente -franco-espagnole pour le
Maroc et souhaite sa complète réussite.
Le choix uiianiine du général Jordana
comme président de la conlérëÏllCe a été vi-
yement apprécié par l'opinion publique es-
pagnole. Quant à notre ambassadeur, M.
de Peretti, à notre délégué, M. de Sorbier
de Pougnadoresse et à nos officiers, ils ont
une excellente presse. Les journaux de
Madrid mbondent en détails sur la confé-
rence et le discours de M. de Peretti a
produit le meilleur effet.
Comment arriver à réprimer la contre-
bande des armes sur les côtes du Rif ?
Teille est la question dont s'occupe en ce
moment la conférence. Cette répression
est-QIllc vraiment possible ?-Du côté fran-
çais, on ne doute pas d'un plein succès à
partir du moment où la coopération mwale
franco-espagnole qui a d6jà commencé de-
viendra pflus active. On peut arriver à or-
ganiser, entre Ceuta et Meliilla, un réseau
de surveillance maritime qui ne laissera
pas passer grand'chose entre ses. mailles.
Car c'est par là surtout que se fait La con-
trebande des anmes. Le territoire interna-
tionalisé de Tanger n'offre pas beaucoup
d'inconvénients à cet égarfh Leâ douaniers
veillent sur la frontière terrestre et si les
Rifains se ravitaillent dans les bazars de
Tanger, ce m'est pas en munitions.
IE!n ce qui concerne l'extension de la zone
des eaux territoriales du RiF jusqu'à six ki-
lomètres Ze la côte, il n'y a pas lieu de
présumer que les Espagnols s'y opposeront
puisque telle est précisément la largeur
des eaux territoriales dn roysÊume d'Espa-
gne. -
De l'avis général, il serait de mauvaise
politique de traiter en égal Abd El Krim.
C'est à affaiblir et non à renforcer l'autorité
du sultan d'Ajdir que doivent tendre tous
les efforts de l'action militaire et diploma-
tique des Français et des Espagnols. A cet
égard, l'entente entre les deux pays, qui
s'élabore en ce moment à Madrid, peut être
décisive.
A l'Exposition -
des Arts Décoratifs
UHE OMISSION A RÉPARER
Je m'en voudrais de
commencer ma collabora*
tion aux Annales Colonia.
les par une critique.
J'ai été cependant légère-
ment surpris, après avoir
admiré Veffort considéra-
ble et couronné de succès
apporté par nos - diverses
colonies à la réalisation de l'Exposition des
Arts Décoratifs, de constater qu'il y man-
quait quelque chose.
Certes, VIndochine domine et de beaucoup,
l'ensemble de la section coloniale des Arts
Décoratifs. Ses deux pavillons bien aména-
gés attirent tous les jours une foule curieuse
de voir les résultats obtenus en Indochine,
tant par les Annamites, les Cambodgiens que
par nous-mêmes.
Le pavillon de VAfrique Occidentale, avec
son grand hall central et ses travailleurs
noirs, tout en disposant de ressources plus
limitées fait aussi bon effet. On se plaît à
admirer les tapis de la Haute-Volta et du
Soudan, les bois de la Côte-d'Ivoire, les ar-
mes ciselées et sculptées du Dahomey, sur
les bas-côtés les riches étoffes et pierres pré-
cieuses de Madagascar et les vieux ivoires
de notre Ccnvo.
Peut-être regrettera-t-on que dans les
souks si originaux de la Tunisie, une coutu-
rière fameuse de Paris ait fait une publicité
de choix pour ses toilettes estivales, L'Algé-
rie offre surtout un amas somptueux de ta-
pis anciens aux coloris harmonieux ; quant
au Maroc, son pavillon sera certainement ce
qu'il est toujours, une merveille de goût et de
clarté, mais il semble que les opérations mi-
litdtres aient retardé l'ouverture de cette sec.
tion qui n'était pas encore prête cette semarne.
Tout cela est fort joli, fort encourageant
et déjà beaucoup de ces pavillons sont trop
étroits pour recevoir la foule empressée des
visiteurs. Mais - il y a un mais - pour-
quoi, lorsque des sacrifices ont été faits aussi
nombreux et aussi grands pour amener à
Vidée coloniale, sous la forme, cette fois, de
l'esthétique, un nombre toujours plus grand
de - nos compatriotes, Pourquoi, dis-je, les
esprits curieux ou les visiteurs désireux Cen-
trer en relations plus étroites avec nos diver-
ses possessions, se heurtent-ils à une absence
totale de renseignements; au pavillon de l'In-
dochine comme à ceux de l'Afrique Occi-
dentale, de Madagascar, de Tunisie, j'ai vou-
lu faire le badaud. J'ai demandé ici des ren-
seignements sur les bois, là quelques explica-
tions sur les tapis,ailleurs quelques précisions
sur les ivoires et partout le brave gardien m'a
répondu qu'il ne savait pas, qu'il n'y avait
personne pour me répondre, ou que j'aille
au village nègre.
Après les tâtonnements inhérents au début,
il serait bon que les Agences Economiques de
nos colonies, qui rendent de jour en jour des
services plus grands, et les divers commis-
sariats des sections coloniales de l'Exposi-
tion, s'entendent, pour qu'à tout le moins,
une permanence soit organisée, soit dans un
salon de l'btdocltine, soit dans un salon de
l'Afrique Occidentale, pour que le public
puisse s'instruire et se renseigner en même
temps que se distraire.
André Goirana,
Député des Deux-Sèvres
Membre de la Commission
des Colonies.
L'AVIATIONCOLONIALE
France-Tunisie
La Société l'Aéronavale, qui exploite la
ligne aérienne Antibes-Ajaccio, a fait exé-
cuter hier, par deux hydravions, un vol
d'études d'Ajaccio à, Bizerte, en vue du
prolongement éventuel, jusqu'en iTunisie,
du service qu'elle assure régulièrement
sur la Corse.
La route des Indes
M. Brancker, directeur de l'aviation ci-
vile au ministère anglais de l'air, est ar-
rivé hier au Bourget.
Il vient pour prendre des arrangements
en vue de La route aérienne des Indes qui
au lieu d'emprunter la voie Londres-Colo-
gne-Berlin-Vienne-Budapest en Europe
Centrale passera par Paris, Bûle, Inns-
brttclt et Vienne.
Mort de Lucie Cousturier
0
Lucie Cousturwr vi'ent de mourir à Pa-
ris à la suite d'une longue, maladie.
Outre des ouvrages de critique d'art, sur
Signac et Marquct entre autres, qui furent
très remarqués, elle avait publié un beau
livre, Des inconnus chez moi, qui ne fit
pas seulement du brait parmi les colo-
niaux, mais lui valut 11 ne célébrité du meil-
leur aloi parmi les lettrés et même le
grand public.
Chargée de mission au Sénégal, elle en
rapporta, Mes Inconnus chez eux, qui pa-
raîtra prochainement et qui est, dit-on, fort
émouvant.
L'écrivain plein de tale." qui vient de
disparaître, eut le grand mérite de com-
Illrendre et d'aimer làme indigène.
t'finw M sm» frmiit
en 1024 1
00 -
Un programme d'amélioration du chep-
tel de cette colonie est en cours de
réalisation
L'élevage, jusqu'à ces dernières années, est
resté au Soudan Français pastoral et extensif.
Les efforts du Service Zootechmque local ten-
dent à habituer les indigènes à employer d'au-
tres méthodes. Dans ce but, notamment depuis
l'adnée 1924, l'usage d'étalons et de mâles
géniteurs contrôlés a été recommandé aux
pasteurs. Ces animaux sont choisis par le ser-
vice zootechnique et confiés aux Sociétés de
prévoyance indigène en vue de la reproduc-
tion. Cette mesure doit donner, avec de la per-
sévérance, d'excellents résultats. Ainsi sera
assurée à nouveau, en ce qui concerne les équi-
dés, l'influence heureuse qu'avait eue dans le
passé le service des haras.
Les courses de chevaux et la Foire de Ba-
mako de 1924 ont permis la réunion dans ce
centre de nombreux animaux. Les prix distri-
bués ont été tort importants.
Le programme établi pour la bergerie d'El
OdhlaHji, en 1924, a été, d'autre part, inté-
gralement réalisé au point de vue technique.
Les ovins et caprins, au nombre de 861, qui
composent le troupeau de la bergerie, sont clas-
sés en sept catégories :
1° Troupeau mérinos sud-algérien qui com-
prend 38 têtes ; 20 troupeau mérinos algérien,
23 têtes ; 3° troupeau du Maana, 262 têtes ;
4° troupeau métis mérinos algérien et Macina,
168 têtes ; 5° troupeau métis mérinos sud-afri-
cain et Macina, 81 têtes ; 6° troupeau de chè-
vres maures bleutées se reproduisant dans leur
race, 250 têtes ; 7° troupeau de chèvres mau-
res bleutées destinées au croisement avec un
botic angora sud-africain, 39 têtes.
Tous ces troupeaux se sont maintenus en par-
fait état au cours de l'année 1924, en raison
des améliorations apportées à leur régime ali-
mentaire, à leur surveillance et à la fixation
de l'époque de l'agnelage.
La bergerie d'El-Oualadji répond donc aux
espérances fondées sur elle. Elle pourra liper.
dans quelques années, quantité de reproducteurs
de valeur aux indigènes et réaliser l'améliora-
tion de la race locale par le croisement.
Les eHorts du Service zootechnique local ne
vont pas, d'ailleurs, être limités à ce seul
point, et en 1925 une bergerie va être installée
à Nioro, où un croisement continu va pouvoir
être opéré entre les béliers sud-africains, les
boucs angoras récemment reçus et les moutons
ou les chèvres à poil du Sanel.
Les produits de l'éîevage ont donné lieu à
un trafic important, et le commerce des peaux
a été particulièrement prospère.
Le commerce de la viande de boucherie a
été également très important. Il. ressort des sta-
tistiques des têtes abattues que la consomma-
tion augmente dans les villages de l'intérieur
de la colonie et diminue dans les centres les
plus peuplés.
Ainsi, à Bamako, en 1924, il n'a été abattu
que 4.086 bœufs et 6.374 moutons et chèvres,
alors qu'en 1923, il avait été sacrifié 5.413
bœufs et 6.882 moutons et chèvres.
Les prix des animaux de boucherie ont par-
tout, d'ailleurs, considérablement augmenté. A
Bamako, un beau taureau atteint facilement
300 à 350 francs. Un mouton est payé couram-
ment de 100 à 120 francs.
Il. faut probablement voir, dans l'élévation
des prix sur les marchés des centres, la cause
de la diminution de la consommation, alors
qu'elle se maintient assez élevée et mêmug-
mente dans l'intérieur en raison de l'enrichis-
sement des producteurs par les Bénéfices réali,
sés sur la vente des produits culturaux.
Grâce à l'action du Service zootechnique, la
séro-vaccination contre la peste bovine, en
1924, a fait des progrès remarquables. Il a été
utilisé 500 litres de sérum.
En outre, le Laboratoire de Bamako a pu
satisfaire aux demandes de la Côte d'Ivoire, du
Dahomey et de la Haute-Volta.
--
Indigènes sportifs
Au Congd belge, les indigènes font l'éton-
nement de tons par leurs merveilleuses
dispositions.
Un Bruxellois disait récemment :
» Les sports sont très en honneur parmi
nos troupes nairos,_les autorités militaires
ont compris les effets salutaires de l'athlé-
tisme et grâce à cela nous possédons des
athlètes noirs merveilleusement doués, ca-
pables d'accomplir de magnifiques perfor-
mances. C'est ainsi qu'à une réunion spor-
tive organisée à Coquilhotville,des athlètes
noirs accomplirent les performances sui-
vantes : un 800 mètres fut exécuté en
1 m. 5D s., le 1.500 m..en 4- m. 19 s. En
saut en hauteur la barre fut franchie à
1 m. 70 tandis que des noirs merveilleuse-
ment doués lancèrent le javelot en style
classique et sans élan à près de 50 mè-
tres. »
La santé de M. André Hesse
-00
Nous croyons savoir que M. André Hesse,
ministre des Colonies, remis de la longue indis.
position qui l'avait tenu trois semaines éqarté
des Conseils du Gouvernement, reviendra lundi
rue Oudinot et reprendra la direction des Ser-
vices du Ministère.
- - - - - .-.
À LA CHAMBRB
DEBATS
Les communistes et le Maroc
Les incidents qui s'étaient produits ù la
Chambre autour de la réunion des commis-
sions où M. Painlevé fut entendu, eurent
leur écho à la séance d'hier. En effet, M.
Jean Renaud, l'un des communistes qui ne
purent assister à cette séance à la suite
de leur refus de ne pas divulguer les ren-
seignements que leur apportait le Président
du Conseil avait demandé à interpeller sur
ces faits et il s'agissait de fixer la date de
l'interpellation.
M. Painlevé en demandait le renvoi à la
suite, mais M. Renaud Jean qui n'avait
pourtant que cinq minutes pour expliquer
les raisons d'une discussion immédiate, oc-
cupa la tribune une demi-heure et il en pro-
fita largement pour dire tout ce qui lui
passa par la tôte.
Comme il avait été convenu, dit le dé-
puté communiste, entre la Chambre et le
Président du Conseil, ce dernier a été en-
tendu par quatre Commissions réunies.
Conformément à un usage récent qui tend
à s'instaurer depuis.
JVL BirA. - Qu'il y a des traîtres 1
M. Renaud Jean. - Un échappé de Qui-
beron qui m'appelle traître 1
L'orateur reprend son exposé : « Confor-
mément à un usage récent qui tend à s'ins-
taurer depuis que le pays est gouverné par
ceux qui condamnaient la diplomatie se-
crète », le secret a été demandé aux audi-
teurs par M. Franklin-Bouillon.
Les élus du bloc ouvrier et paysan ont
refusé. La séance a alors été levée, puis re-
prise par des personnalités sans mandat
dans un salon dont ont été exclus les élus
d'un million de Français (Excl. à gauche et
sur divers bancs).
M. Painlevé se lèv-e et dit aux applaudis-
sements d'une grande partie des assis-
tants
par les provocateurs des correspondants et
des conseillers d'Abd-el-Krim, qui dirigent
les coups dont sont frappéB nos soldats. »
Reprenant son exposé, M. Renaud Jean
aloute :
- « Si mes amis et moi trouvaient dans
les Commissions la possibilité d'avancer
d'une heure la fin do la guerre, ils pren-
draient tous les engagements, - quitte à
d.raient tous les eni,
les violer ensuite. ( Exclamations et mou-
vements divers.)
Il Et nous considérons, ajoute l'orateur,
que nous n'aurions pas à mettre en ba-
lance le scrupule du faux serment et la
vie des soldats qui tombent pour les - fan-
taisies de la haute armée. -
Il termine en déclarant que lui et ses
amis ne cesseront publiquement de dire :
paix au pays, indépendance aux Rifains.
En eeux mots le Président du Conseil ré-
pond que le Gouvernement se refuse à ren-
seigner ceux qui transmettraient immédia-
tement ces renseignements' aux hommesi
qui fusillent nos soldats (Vils applaudisse-
ments sur un très arand nombre de bancs.
Bruit et interruptions sur les bancs du
varti communiste).
II est faciie d'invoquer l'horreur de la
guerre, que nous avons tous.
Mais ne sont-ce pas ceux qui ont fait
croire à Abd-cl-Krim qu'il pouvafit tout
oser, et qu'ils se chargeaient d'empêcher
l'envoi d'un seul soldat français au Ma-
roc, ne sont^ce pas ceux-là qui sont les
vrais responsables du sang versé ?(Vi¡'Ç
applaudissements prolongés.)
Mais le débat n'est pas terminé, M. Mar-
cel Cacliin gravit à son tour les degrés
conduisant à la tribune.
Il dit que ses camarades des Commis-
sions réunies lu veille ont estimé avec rai-
son que c'est devant le pays qu'il faut par-
ler devant l'angoisse de ceux. qui sont là-
bas et de ceux qui vont partir.
Tout le pays pense comme moi et mes
amis.
Depuis que le traité secret de partage
du Maroc entre la France et l'Espagne,
depuis 1904, où l'Angleterre a permis,
d'agir, il y a eu dans cette Chambre une
protestation permanente contre 1 entrée
des Français au Maroc, contre le vol d'un
peuple qui veut rester libre. (Vives protes-
tations à gauche, au centre et à droite.)
Quand les Rifains ont jeté les Espagnols
à la mer. ajoute Marcel Cachin. nous
avons crié bravo. (Nouvelles prntestations
sur les mêmes bancs).
Quoi ! c'est pour donner le RHf à l'Es-
pagne de Primo de Rivera qu'on fait tuer
nos soldats !
Le pays comprendra, et suivra de plus
en plus les communistes.
Quelques mots de M. de la Ferronays
pour demander que le Gouvernement re-
cherche pour les 'punir les auteurs de la
propagande immonde dont la France est
victime, puis de M. Th60 BreLin pour re-
gretter qu'aucun communiste n'ait répondu
aux graves accusations du Président du
Conseil.
M. Painlevé répond : « Le Gouverne-
ment s'expliquera prochainement et d'uiir
façon qui ne priera. à aucune équivoque,
et l'on passe au vote.
A la majorité'"de i20 voix contre 27, le
renvoi à In suite est ordonné.
A la demande d'nn certain nombre de ré-
publicains, M. Painlevé ferait cet après-
midi à la Chambre une importante déclara-
tion sur la question du Maroc et sur sa
politique à cet égard.
Un grand débat s'engagerait alors, qui
permettrait à tous les partis de préciser
leur attitude et contribuerait ainsi à éclair-
ci r Ta situation.
Les colonies et les prestations en nature
La Chambre s'était occupée auparavant
de la proposition de résolution de M. Char-
les Baron tendant à la mise en exécution
immédiate d'un programme de travaux
d'électrification des, campagnes en utilisant
les prestations en nature à obtenir de l'Al.
lemagne en exécution du plan Dawes.
On sait que MM. Loucheur et Angoulvant
avaient déposé un amendement tendant à
faire profiter nos colonies par priorité des
prestations en nature. Cet amendement, in-
tégré dans le texte adopté par la Cham-
bre, est ainsi conçu :
bre, La Chambre invite le Gouvernement à
«
mettre en exécution immédiate la première
tranche des prestations en nature à rece-
voir de l'Allemagne à la reconstitution des
Régions dévastées et au développement de
l'outillage économique de nos possessions
d'outre-mer. »
PROPOSITION DE LOI
Des crojix pour la Tunisie et le; Maroc
M. Morinaud, député de l'Algérie a dé-
posé hier une (proposition de loi sur le
bureau de la Qhambre, tendant à attri-
buer au titre du ministère des Affaires
Etrangères, à la Tunisie et au Maroc, un
contingent annuel de décorations de la Lé-
gion d'honneur pour les citoyens fran-
çais et les européens suivant cette répar-
tition :
Pour le Maroc une rosette et dix Croix
de chevalier ;
Pour la Tunisie, une rosette et dix
Croix.
Dans l'exposé des motifs, M. Morinaud
fait ressortir qu'au titre du ministère de
l'Intérieur, l'Algérie a obtenu 3 rosettes
et 30 Croix par an, quand a été votée au
commencement de l'année la loi augmen-
tant le contingent de tous les ministères.
La Tunisie et le Maroc, selon le député
de l'Algérie, ont été oubliés. Le but de
la proposition de loi est de réparer cet
oubli.
AU SENAT
DEBATS
Une interpellation
M. Paul Bluysen, sénateur de l'Inde,
a télégraphié de Corbeil, où il habite en
ce moment, au président du Conseil, et au
président du Sénat, qu'il déposerait à la
séance du Sénat d'aujourd'hui une demande
d'interpellation au président du Confieil sur
notre action diplomatique et militaire au
Maroc.
DANS LES COMMISSIONS
M. Painlevé devant les commissions
M. Painlevé, président du Conseil, sera
entendu, mardi prochain, à 16 heures, par,
les commissions sénatoriales réunies des
Affaires étrangère.^ des Finances, de la
Marine, des Colonies et de l'Armée au sujet
de son voyage au Maroc.
Lire en seconde page :
:-:: La Guerre uu Maroc.
Les fêtes de Naples
Hier soir, la municipalité a donné une
grande récoption en l'honneur de l'escadre
française,à laquelle ont assisté les autorités
de la ville, les oonsuls de France et de
Grande-Bretagne et de nombreux invités.
Demain matin, l'escadre partira pour l'Al-
gérie. (Par dépêche.)
L'M nce aener 1 ! des colonies
a la Foire de BordeauH
--û-Q--
Le Comité de la Foire de Bordeaux a ré-
servé, cette année, une place d'honneur aux
pavillons des colonies, en lc £ groupant,
sur la pince des Quillconces, au pied du
monument des Girondins.
L'Agence Générale des Colonies, qui re-
présente les neuf Gouvernements autono-
mes, comprenant la Côte Française des So-
m-alis, l'Ile de la Réunion, les Etablisse-
ments français dans l'Inde, la Guadeloupe,
la Martinique, la Guyane, les lies Saint-
Pielrre-et-Miquclon, la NUllvclle-Calédonie
et les Etablissements français de l'Océanie,
s'abrite à "ùté> du Cameroun, dans la mai-
son coloniale de l'Afrique Equatoriale.
Le Comité du la Foire espèr- pouvoir,
dans un avenir prochain, édifier un pavil-
lon particulier digne des intérêts économi-
ques réels que représentent nos anciennes
colonies, puisque celles-ci réalisent un mou-
vement commercial qui atteint un milliard
et demi. c'est-à-dire le quart clti commerce
total des Colonies françaises c territoires
là mandat dépendant du minisl(>)" des Colo-
nies.
Maisfr'' les prélèvements imit niants que
l'Exposition de Grenoble et lu :̃ o;ro Colo-
niale de Lausanne ont rendu nécessaires
sur ses collections documentait • l'Agence
Générale des Colonies a pu soumettre au
public des spécimens de tous '̃ produits
originaires di s possessions qu "lie repré-
sente, on particulier une collection très com-
plète des minerais de Nouvelle- :alédonie et
une série de tissus de fabrication étrangère
en usage à la Côte française cfen Somalis
nt dont les fabricants français pourront uti-
lement s'inspirer pomme modèle* pour trou-
ver des débouchés nouveaux Afrique
Orirntnlc.
D un .autre cote, la maison 4
marinier a < xposé un choix de oargaus et
de troens recueillis dans le Pacifique, avec
l'indication des multiples phasev par les-
3uelles doit passer le bouton de l ,"'t avant
d'être livré à la vente.
Des cartes, des notices et de. photogra-
phies d'une exécution particulièrement soi-
gnée complètent l'installation dont l'ensem-
ble donne une idée exacte du rôle écono-
mique que nos vieilles possess ons jouent
dans les transactions coloniales.
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