Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1925 11 juin 1925
Description : 1925/06/11 (A25,N87). 1925/06/11 (A25,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969345
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
-- VINGT-CINQUIEME ANNElE. - NO 87
- LE NUMERO : 20 CENTIMES
JEUDI SOIR, 11 JUIN 1925
Les Annales Cdentales
-. JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLias PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
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La ligne Brazzaville-Océan
̃
Je reçois une statistique intéressante sur. les
lignes électriques ou en cours d'électrification
dans les diverses parties du monde, hors 1 hu-
rope et les Etats-Unis : »
Au Japon, ligne de Tokio à Yokohama,
et autre ligne de montagne (sans désignation
plus précise); à Java, réseau ferré des envi-
rons de Batavia Weltevreden ; en Australie,
réseau ferré des environs de Melbourne; au
Brésil, ligne de la Compagnie Baulista, entre
Juncfiahy et Campinas ; au Chili, ligne de
Valparaiso- à Santiago ; en Afrique du Sud, la
ligne de Cape- Town à Touns River, Durban à
Fayside. Roundfontain à Komati Poort ; au
Mexique, la ligne d'Orizaba à Esperanza; au
Mtaroc, les lignes de Casablanca à Oued-Zem.
de Casablanca à Rabat, de Casablanca à Mar-
nakech ; eu Congo belge, la ligne de Matadi a
1 £ nnoldville.
J'ai déjà parlé ici de cette dernière, à pro-
pos du chemin de fer de Brazzaville à l'Océan.
Un article de la Reme Politique et Parlemen-
taire rappelait, il y a quelque temps, que
l' A.E.F. payait annuellement à la hgneMa-
tadi-Léopoldville une contribution de 8.500.000
francs (voyageurs et marchandises). La ligne
française bénéficierait, au contraire, d'une
fraction du tonnage belge, fraction que 1 auteur
de cette étude évalue à 120.000 tonnes par an.
Nous le répétons une fois encore : la ligne Léo-
poldville-Matadi est manifestement insuffisante;
j'ai montré quelle refusait systématiquement et
nécessairement des transports ; les 85.000 ton-
nes que lui apporte le Congo français ne re-
présentent qu'une faible partie de ce qu'il pour-
rait lui .apporter, si ces restrictions n'existaient
pas ; à ce tonnage, il faut .ajouter tout ce qui af-
fluera de la région du Bas-Congo, le jour où no-
tre ligne Brazzaville-Océan mettra en valeur ces
pays riches en bois, en oléagineux, en cuivre
_L .m alT(PTlt
« eu paVA..V M. e-.-.. -.. - - t
Le Congo belge, tributaire des chemins de
fer de la Rédètre et de l'Afrique Eauatoriale
anciennement allemande. ainsi que des ports
anglais et portugais, travaille à se libérer de
cette dépendance, en conetruisant plus de Z.UUU
kilomètres de voi.. afin de faite converger sur
Léopoletville un tonnage évalué, pour plus tard,
à plus d'un million de tonnes. Notons que le
chemin de fer du Katanga, qui transportait
230.000 tonnes en 1913, passait, neuf ans
après, à 1.700.000 tonnes, et l'on aura une idée
des possibilités qui s'offrent. dans ces pays,
..t- ..nbpnl'1!11e" de tmnaPOrts.
OUA -
Il n'est pas exagéré de prétendre que dès la
première année, la ligne française e brazza-
ville à l'Océan peut transporter plus de 200.000
tonnes. Mais, bien entendu, il faut qu elle sou-
tienne la comparaison avec la ligne belge ;
celle-ci est en cours de réfection ; à la voie de
0 m. 75 via se substituer celle du type 1 m. 06,
qui sera celui de notre ligne ; en outre, el e sera
électrifiée. ce qui augmentera considérablement
sa puissance de transport. Elle garera sur la
nôtre l'avantage d'être plus courte de 120 kilo-
mètres, infériorité contre laquelle nous pouvons
lutter en établissant des tarifs inférieurs, si cela
est possible : d'où nécessité d un matériel de
grande puissance traînant économiquement des
traîna Imlfds.
Peut-on songer à l'emploi de la locomotive
à vapeur avec chauffe au bois ? Il n y aurait
aucune hésitation à avoir si cette chauffe pou-
vait assurer la puissance nécessaire au matériel
dont nous parlons. Peut-on scmger à 1 emploi
du charbon ? Sans doute, mais il n y en a pas
dans l'A. E. F., il faut l'importer des pays
étrangers, et, d'après les prix payés par le che-
min de fer belge de Matadi, 1 opération grève
beaucoup trop les charges. De là, la nécessité
d'étudier les conditions qui sont sensiblement les
mêmes au Congo français et au Congo belge ;
je les ai exposées, et montré, après tant d au-
tres, la richesse du pays en ressources hydrauli-
ques. Cela coûte cher, c'est vrai. Toute la
question est de savoir si une fois de plus ce qui
semble le plus cher n'est pas en réalité le meil -
leur marché.
Rendre possible l'utilisation d' engins d une
puissance pratiquement .illimitée et d'une éner-
gie obtenue à des prix peu coûteux ; supprime!
les achats de chm-bons à l'étranger; permettre
des économies sur les frais d'exploitation et du
personnel ; réserver aux besoins de la colonie
tout ce qUi'on peut d'une main-d oeuvre très li-
mitée; contribuer à la mise en valeur des riches-
ses du pàys par la fourniture d énergie électri-
que aux exploitations minières et forestières,
aux établissements industriels, aux établisse-
ments agricoles ; voilà ce qu'il faut placer dans
l'autre plateau de la balance. Avantages posi-
tifs, dont il est juste de tenir compte. A côté,
voici un avantage que j'ose à peine appeler
« négatif ». Le jour où l'insuffisance de la
chauffe au bois et le prix élevé du charbon - obli-
gent à transformer une ligne établie et à 1 élec-
triiier, l'expérience apparatt comme difficile et
chère. C'est ce qui s'est passé à Madagascar,
où on examine la transformation de lignes rel-
èvement récentes, organisées d'ailleurs à une
époque où la traction électrique était bien moins
au point qu'elle ne l'est aujourd'hui.
La statistique que j' ai publiée au début de
cette étude est une preuve que bien des pro-
blèmes sont maintenant résolus. Et cela doit
faire disparaître les objections dernières : le
chemin de fer Brazzaville-Océan doit, pour
rendre tous les services que nous attend ons de
lui, être à traction électrique. Ainsi, il lui sera
permis de lutter à armes égales avec la ligne
belge, et de faire valoir la supériorité que j'ai
gardée pour la fin et qui est la suivante ; la
ligne française débouchera directement à la
mer et supprimera les difficultés de navigation
qu'a de tout temps présentées l'estuaire du
neuve, et que les marins ont toujours signalées.
IMario Roustan,
Sénateur lie l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
ltmles, Secrétaire général du Groupe
vllicole.
M. Auguste Brunet rentre
0 0
Notre excellent collaborateur et ami M.
Auguste Bifunet, député de la Réunion, qui
est actuellement chargé par le Gouverne-
ment d'une mission en Syrie, s'embarquera
le 21 juin prochain à Beyrouth, pour ren-
trer en France. Il sera à Paris le 1er juillet.
M. Antonetti à Paris
-0-0-
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur Géné-
ral Ide l'Afrique Equatoriale Française, est
arrivé à Paris, comme nous l'avions an-
noncé, à 18 neuxes, venant de Bordeaux.
11 était accompagné de Mme Antonetti et
de son chef de Cabinet, M. l'Administrateur
Pherivong.
Sur le quai d'arrivée l'attendait une foule
de notabilités coloniales, appartenant à
l'Administration Centrale, aux grandes af-
faires bancaires, commerciales et industriel-
les de l'A. E. F.
M. Antonetti qui revient en excellente
santé, va présenter à M. André Hesse un
programme de réorganisation de l'A. E. F.
et des propositions concernant l'exécution
rapide du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan.
M. Antonetti recevra à l'Agence Econo-
mique, 217, rue Saint-Honoré, les mardi et
jeudi, de 15 heures à 17 heures.
-*$Ob
Une somptueuse fumerie d'opium
est découverte dans uae villa de Toulon
Après le scandale de la fumerie d'opium
du sympathique M. Tranchant de Lunel, di-
recteur des Beaux-Arts des protectorats ma-
rocains et syriens, voici une nouvelle affaire
qui éclate également à Toulon.
La police a découvert hier matin une
somptueuse fumerie d'opium installée dans
une grande villa du Mourillon, occupée par
la veuve d'un haut fonctionnaire colonial.
Au cours de la perquisition, M. Bonnefoy,
chef de la Sûreté, a saisi 500 .grammes de
drogue, 30 grammes de haschich et un im-
portant matériel. Le tout ensemble estimé
à plus de dix mille francs. - -"
On (dit, mais nous ne publions cette
information que sous toutes réserves qu'il
s'agirait de Mme Clozel, veuve du Gouver-
neur Général de l'Afrique Occidentale
Française qui, depuis la mort de son mari,
s'est précisément retirée là dans une superbe
propriété, la villa des Roses.
A LA CHAMBRE
-0-0-
DEBATS
Les incidents du Maroc
Au début de la dernière séance, la Cham-
bre avait décidé, par. assis et levé, do ne
pas statuer sur la demande de fixation im-
médiate d'une interpellation de M. Doriot,
sur » l'attitude du gouverneme-IIIt via-a-via
de la Résidence générale du Maroc, devant
les fait8 de cette institution qui tendent à
étendre 'la guerre sur le territoire rifain. »
Le député communiste ne se loot pas
pour Lattu. En fin de séance, il revint à la
charge.
M. Steeg, garde des sceaux, diemanda
l'ajournement de cette nxation, jusqu'au
retour de M. le Président du Conseil, parti
au Maroc.
Néanmoins, M. ,Doriot,monta à la triibunte
Néanmoins, ù, ï'a j ournement.
pour s'opposer à l'ajoutrnement.
Il dit qu'il a entre les mains un docu-
ment très important, une lettre envoyée par
M. ValiivPérignon, chef du Cabinet Civil
de ila Résiidience générale au neveu du ma-
réchal Lyautey, d'où il résulterait, que ce
dernier serait à Paris le centre d'une or-
ganisation d'information et de propagande.
L'orateur donne lecture intégrale de ce do-
cument qui uiit : « Le Maréchal est entière-
ment d'accord, avec le Gouvernement.
Quant aux personnalités politiques, Tlerriot,
Paul-Boncour, Blum,, la liaison est assu-
rée. » x
La ilettre invite M. Pierre Lyautey à fai-
re taire MM. Jacques Bainville de l'Action
Française et de la Liberté, et M. Henry Si-
mond, de Y Echo de Paris. -..
M. le Garde des Sceaux déclare que ce
document dont la gravité luii échappe,
n'apparatt pas tel qu'il- puisse changer
l'opinion du Gouvernement SUIT la néces-
sité d'attendre Je retour de M. le Président
du Conseil.
A l'unanimité des 565 votants, y compris
les communistes, la Clmmbne décide d'at-
tendre le retour du Président du Conseil
pour fixer la date de l'interpellation de M.
Doriot.
M. Pierre Lyautey dépose une plainte
M. Pierre Lyautey, neveu du maréchal,
déclarant n'avoir jamais eu en sa posses-
sion la lettre lue par M. Doriot, a déposé
une plainte contre X. pour vol de docu-
ments.
M. Maillefaud, juge d'inst.rtucUon a ou-
vert une information.
Emigration
Le mouvement (Tému
gration antandroy vers la
Réunion, a commencé en
1922. Jusqu'à cette épo-
que, une centaine' (Vindi-
gènes seulement des Ta-
nosy, se rendaient chaque
année dans les provinces
de Tuléar et de Moron-
-dava pour un séjour de quelques mois. En
1920 et 1921, années de disette en Androy,
l'administration 'songea à provoquer une amé-
lioration de leur sort en encourageant les
plus pauvres à émigrer vers des contrées plus
hospitalières.
Le Gouverneur Général Garbit eut l'idée
d'une émigration vers les régions du nord de
l'île, où ils trouveraient de l cate et des ter-
rains de culture en abondance..
Mais les Anlandroy ne voulurent pas quiU
tefleur pays pour aller travailler dans d au-
tres provinces de l'île oà, d'ailleurs, ils se
faisaient très difficilement comprendre.
N'aimant frayer avec les indigènes de race
Hova ou métisse, ils ne s'entendent pas même
avec les Tanosy et les Antavaratra, leurs voi-
sins de la province de Fort-Dauphin, dont le
langage diffère déjà beaucoup du leur.
La question en était là, lorsqu'au com-
mencement de 1922, des planteurs de la Réu-
niolt demandèrent au gouvernement général
d'introduire chez eux de la main d'oeuvre de,
Madagascar. L'administrateur de Fort-Dau-
phin proposa alors de fournir des travailleurs
antandroy, dans la pensée que cette main
doeievre, assez mauvaise dans le pays d'ori-
gine, donnerait satisfaction si elle était ex-
patriée et éduquée. Cest ainsi que le pre-
mier contingent, soigneusement, sélectionné,
fut envoyé à la Réunion, en octobre 1922 ;
il comprenait 542 hommes et 108 femmes.
Leur recrutement avait été facile, car trois
mille volontaires avaient répondu spontané-
ment à l'apeel de l'administratiot; dans la
région de l Antandroy. Ce succès prouvait
que VAntandroy était las de sa vie de mi-
sène. Une première sélection avait été faite
parmi ces volontaires, dans les postes de dé..
part, par les chefs de poste et médecins in-
digènes p-ourvus d'instruction, précises et
1.200 volontaires Seulement furent acheminés
sur le chef-lieu.
Une seconde visite passée à Fort-Dauphin
par le médecin inspecteur de l'A.M.l. per-
mit de constituer un lot de travailleurs re-
marquables par leur force.
Ils étaient recrutés aux conditions suivan..
tes :
Hommes. - Salaire mensuel : 30 francs
pendant les deux premières années et 35 fr.
pendant la troisième, nourriture, logement,
soins médicaux assuréà-, matériel de cuisine,
deux complets de toile par an. #
femmes. - salaire mensuel 15 panes,
nourriture, logement, soins médicaux assurés.
Enfants au-dessus de 1 s,ans. - Salaire
mensuel 25 francs et mêmes avantages.
Le logement était assuré aux femmes des
travailleurs ne désirant Pas travailler elles-
mêmes et la nourriture à leurs enfants de
moins de 15 ans.
Le contrat d'engagement était passé pour
3 ans, donnant lieu au paiement immédiat, à
chaque engagé, d'une prime de 120 fanes
définitivement acquise lors du départ (te
Fort-Dauphin. La taxe personnelle des en-
gagés pour ces trois années était immédiate-
ment versée au Trésor. Enfin le transport
Fort-Dauphin-Réunion et retour, ainsi que
les frais de nourriture, depuis le lieu de re-
tour, ainsi que les frais de nourriture, de-
puis le lieu de recrutement jusqu'au jour de
l'embarquemcnt au chef-lieu, étaient à la
clrarge des employeurs.
A la Réunion, les Antandroys trouvèrent
le meilleur accueil ; ils firent impression par
leur stature et leur forte constitution. Après
quatre jours d1 observation au lazaret, ils fu-
rent répartis sur les concessions et, se mirent
de suite au travail.
Disciplinés et travailleurs, gais pendant
les heures de liberté, ils étaient au bout dun
mois à peu près au courant de la tâche jour-
nalière obligatoire et, quelques uns commen-
çaient à faire des travaux supPlémentaires,
payés, bien entendu, en sus du salaire men-
suel assuré par le contrat. Ainsi, ils rassurè-
rent tous ceux que des propos inconsidérés
avaient mis en défiance, tant et si bien qu'un
nouveau contingent de mille travailleurs fut
demandé fin 1922 par la Chambre d'Agri-
culture de la Réunion pour donner satisfac-
tion aux demandes des planteurs qui
n avaient pu encore recevoir de travailleurs.
Pour le former, trois mille volontaires se
firent inscrire car les premiers partis avaient-
donné de leurs nouvelles et suitout envove
au pays- leurs économies. -
Le deuxième contingent composé de 808
hommes, 203 femmes et 32 enfants fut em-
barqué le 8 mars sur l'Eugène-Grosos.
J'examieterai dans un prochain article le
développement de cette émigration et les ré-
sultats enregistrés.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
Agence Economique des Territoires Africains
-..Q"O--
M. Peyrouton, administrateur en chef des
coloffies, est nommé par arrêté ministériel,
tlirecteur de l'Agence Economique des Ter-
ritoires africains sous mandat, à compter du
21 mai Î925,
LettrecTAfrique
Bangui (Congo Belge) ? ?
Le 14 janvier 1924, Vexpédition Haardt et
Atldotein-Dubreuil était à BANGUI (CONGO
BELGE). (Le Temps du 28 mais 1925.)
Certainement, la bonne foi de notre con-
frère a été surprise, car il sait que Bangui
est sur la rive droite de l'Oubangui et chef-
lieu de la colonie de l'Oubangui-Chari (Atri-
que Equatoriale franfaise).
Cette erreur se trouve du reste rectifiée
dans le télégramme des explorateurs où il
est dit que 1p Congo belge se trouve en face
Bangui, sur la rive gauche de l'Oubangui,
mais il est tout de même regrettable que la
géographie coloniale ne fasse pas de plus
grands progrès. Je puis exprimer les mêmes
regrets en ce qui concerne la cartographie,
car quoiqu'en prétende l'honorable cartogra-
phe du ministère des Colonies, la carte de
a Côte d'Ivoire, de l'avis de tous les ex-
ploitants forestiers, est terriblement fausse,
et les concessions, distribuées d'après une
carte erronée, chevauchent les unes "Ûr les
autres à qui mieux mieux.
Comme la colonie est riche, de l'avis du
gouverneur p. i. ipse, espérons qu'elle con-
sacrera quelques sommes aux missions topo-
graphiques et géddésiques et que dans quel-
ques années le service géographique des co-
lonies, muni des documents exacts qui lui
ont fait défaut jusqu'à présent, pourra faire
dresser par ses excellents cartographes une
carte exacte de la Côte d'Ivoire, que nous
paierons volontiers un bon prix tant nous
en avons besoin.
Revenant aux nouvelles teçues par le
Temps sur la mission Haardt-Audouin-Du-
'breuil au Centre Afrique, nous croyons qutt
nous devrons nous contenter de ce résul-
tai : avoir ouvert une route entre la Mé-
diterranée et le coeur de l'Afrique et réalisé
la liaison entre le Niger, le Congo et le
Nil par des automobiles.
Quànt à récueillir en « cojip de vent JI
des renseignements scientifiques d'un puis-
sant intérêt, ce serait décourager les savants
Qui consacrent des années à étudier mala-
die du soipmei], dressage des éléphants, cul-
tures et exploitation Ides mines.
Hardis explorateurs, tileins d'entrain et
d'audace, Français dans toute l'acception du
mot, nos grands automobilistes africains ne
peuvent tout savoir. Ce qu'ils ont déjà réar
lisé suffit à leur gloire. ,
- - Eugène Qevaux
.,,,
Le contrôle et le conditionnement
du coton en Côte d'Ivoire
Par arrêté du 13 mars dernier, il a été
créé à la Côte d'ivoire un service du con-
trôle et du conditionnement du coton. Cet
acte détermine les conditions que doit .rem-
plir ce textile pour être admis à la circula-
tion dans la colonie, à la vente, à l'achat
et à l'exportation.
Le coton ne devra contenir aucune impu-
reté, corps étranger, brindilles, fibres 'de
coton mort, ni être partiellement défibré, ta-
ché de rouille ou de pluie. Il devra appar-
tenir aux catégories considérées comme
marchandes et répondre à l'un des trois
échantillons standards Ide coton produits
dans la colonie, reconnus bons pour l'ex-
portation, et qui seront établis par les soins
de l'Association Cotonnière Coloniale. Des
séries de ces échantillons seront remises au
service des textiles, à la Chambre de com-
merce, au siège des usines et stations
d'égrenage fonctionnant "tlans la colonie,
aux chefs-lieux des cercles et subdivisions
administratives producteurs de coton, au
service des Douanes.
Le contrôle sera assuré : 1° dans les usi-
nes et stations d'égrenage par les agents
de l'Association cotonnière coloniale, agréés
par le Gouverneur et assermentés, auxquels
la Chambre de Commerce déléguera le droit
de contrôle qu'elle détient par acte du 2b
mars 1924; 20 aux ports d'embarquement
par l'insperteui et les contrôleurs assermen-
tés de la Chambre de commerce, également
agréés par le lieutenant-gouvetneur. - -
Les agents ainsi agréés et assermentés de
l'Association Cotonnière Coloniale seront
autorisés à apposer sur les balles de coton
sortant 'des usines ou stations d'égrenage
de la colonie et destinées à l'exportation
d'une des maJrques suivantes (A. C. C. 1, 2
ou 3) correspon'dant aux trois échantillons
standards déposés, étant entendu que le n° i
indiquera l,a meilleure qualité et le n° 3 la
qualité inférieure. De plus, chaque balle
portera désignation de la provenance.
Cet anrêté, auquel la plus grande publi-
cité a été donnée, a été suivi d'une circu-
laire datée du 7 avril dernier, adressée aux
commandants des cercles producteurs de co-
ton, par laquelle le lieutenant-gouverneur
p. i. a signalé que l'interdiction de circu-
lation dont pourrait être frappé le coton ne
répondant pas aux qualités standards 1 défi-
nies par 1 arrête, ne doit, en aucune façon,
faire obstacle à la faculté, pour le produc-
teur indigène, de l'utiliser pour ses besoins
personnels. Celui-ci conservera la possibilité
d'en tirer parti en vue de son utilisation sur
place. Ce coton, d'autre part, pourra con-
tinuer à circuler dans la colonie et faire
l'objet de trafic entre indigènes, sous la ré-
serve expresse qu'il sera strictement réservé
à la consommation locale.
Cette consommation intérieure aura
l'avantage d'ouvrir un débouché au coton
de sorte inférieure qui. s'il ne pourra plus
sortir de la colonie, continuera d'être pro-
duit pendant plusieurs années jusqu'à ce
que les mesures prises pour la sélection des
espèces et l'amélioration des façons de cul-
ture et de récolte aient prdduit leur plein
effet.
t.
Lire on «oronge page ;
LA GTJERRE AU MAROC
M. Painlevé au Maroc
.1
L'arrivée à Rabat
Les avions à bord desquels avaient pris
place MM. Painlevé, Laurent Eynac et le
général Jacquemot ont atterri hier à, quel-
ques minutes d'intervalle, entre 17 h'. 40 et
18 heures, sur le terrain militaire de Rabalt.
A 18 h. 5 et 18 h. 15 atterrissaient les
avions portant les représentants cle la
presse parisienne.
Les étapes : Toulouse, Barcelone, Alicante
Malaga
M. Painlevé, président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre, accompagné de M.
Laurent Eynac, sous-secrétaire d'Etat de
l'aéronautique,, était arrivé hier matin à
Toulouse, à 4 h. 30. A sa descente du
train, M. Painlevé fut salué par M. Bil-
lières, maire socialiste de Toulouse, en-
touré de la Municipalité, du secrétaire gé-
néral de la préfecture et du général Pont,
commandant le dix-septième corps. M. Bil-
lières exprima le vœu que le voyage du
président du Conseil eût d'heureux résul-
tats.
M. Painlevé remercia le maire de ses pa-
roles de bienvenue et de ses vœux, disant,
avec une émotion à peine contenue, que son
cœur saignait des- sacrifices en hommes et
en argent que la France était encore obli-
gée de consentir. « Mais, njonta M. Pain-
levé, ces sacrifices ont pour objet, aujour-
d'hui comme hier, de ramener rapidement
la paix pour tous. »
Au cours d'une interview rapide accor-
dée aux journalistes, M. Painlevé s'est
élevé vivement contre les nouvalles alar-
mistes répandues au sujet de son départ au
Maroc.
« Les événements militafres de ces jours
passés ne sont, a-t-il dit, aucunement in-
quiétants. Les nouvelles alarmistes d'ori-
gine étrangère sont ot demeurent sans fon-
dement, et quant à la propagande anti-
française des communistesu nous y met-
trons fin, car nous ne laisserons pas assas-
siner nos soldats dans le dos. »
* Le départ en avion à eu lieu à 5 h. 42.
Le iptnësident du Conseil est monté sur
l'avion 31t) bis, des lignes Latécoère, bi-
plan inétalliqiue blanc et gris argent et M.
Laurent Eynac, ainsi qu le général Jac-
quemot, chacun sur un biplan identique.
L'avion sur lequel était monté M. Pain-
levé a décollé le .premier, suivi des deux
autres avions, partis à 13 minutes d'inter-
valle. Deux autres appareils, sur lesquels
avaient pris place des confrères de la
presse parisienne, ont pris la! voie des airs
peu après.
- L'avion présidentiel a atterri A l'aéro-
drome de Prat, à 7 h. 25.
Cinq; minutes plus tard arriva un deuxiè-
me avion d'où descendit M. Laurent- Ey-
nac, et les autres appareils de l.'escadrille
atterrirent ensuite, à deux ou trois minutes
d'intervalle.
Tls furent accueillis par diversps person-
nalités barcelonnoises et par les repré-
sentants des journaux.
A son arrivée a Barcelone, M. Painlevé
a adressé au général Primo de Rivera le
messnpe suivant que l'amiral Magaz a fait
parvenir à Tétouan au président du Direc-
toire :
« Au moment où je mets le pied sur la
terrp (l'Espagne, je liens fi adresser à Votre
Excellence mes wrnx leq plus chaleureux pour
lu noble nation amie et voisine. –* Signé :
Pninlevé. »
Le président du Conseil fait ensuite aux
journalistes cette déclaration :
Je considère comme absolument nécessaire
une politique d'étroite collaboration entre la
France et l'Espagne au Maroc, grâce à laquelle
on obtiendra des résultats très satisfaisants
et vraisemblablement la'soumission des Rifains.
A défaut d'une paix complète, la premièro
mission Õ. accomplir sera une surveillance ri-
goureuse pour la répression totale de la con-
trebande des armes et des munitions. L'Alle-
magne pourrait même adhérer à cet accord
par une convention spéciale.
11 est bien entendu que la collaboration fran-
co-espagnole doit laisser chaque pays opérer
seul dans sa zone d'occupation.
La conférence qui va se réunir la semaine
prochaine à Madrid, cherchera à baser cette
coopération sur un pacte de paix effective, avec
le concours des éléments rifains fidèles. -----
M. Painlevé a terminé en disant qu'on
devait faire comprendre aux Rifains que
leur véritable intérêt était opposé à. la
guerre, qui 11e pouvait les conduire qu';\
la ruine et à In J'amine, alors qu'une paix
durable leur permettrait de vivre ;'i leur
guise, les puissances protectrices sVnga-
geant à respecter leurs coutumes et leur
religion.
AS heures, l'escadrille présidentielle quit-
tait le sol.
A 10 h, .Hi, les avions atterrissaient à
À 10 h. ifd), 'Alicante.
l'aérodrome d'AHcante.
Le président du Conseil ne s'est nmMé
que pour changer d'avion. Il fut 8ülu": par
le général gouverneur de la provins.•. lo
consul de France à Alicante, qu'aceompa-
gnait une délégation de la co]nni,. fran-
çaise.
• A 12 h. M. l'avion du présirlcni prenait
le départ. Les autres appareils sut\\iient,
a quelques minutes d'intervalle.
A 14 h. 45 (heure française) '̃scndrillo
atterrissait sur le terrain d'aviation de Ma-
laga.. Après un court arrêt, 1 s lavions
poursuivaient leur voyage.
Premiers entretiens
A son arrivée sur le. teroain rli" Rabat,
le président du Conseil est reçu par le maré-
chal Lyautey, accompagné du sous-chef
d'état-major des troupes du Marrv. du cheC
du Cabinet, civil de la maison militaire et
des autorités locales. T.e sultan s'est fait, re-
présenter par le grand vizir Kad'rlonr lien
Ghabrit. Le président est salué par de très
nombreux assistants qui l'acclament.
Des l'a.t. terris sa go, M. Painlevé el M. Lau-
rent Eynac prennent contact avec le maré-
chal sur le terrain même d'aviation, et,
s'écartant, s'entretiennent longuement .et
cordialement.
Le cortège se forme ensuite et se rend &
la résidence, où les honneurs sont rendue
ipai- le peloton d'escorte du maréchal.
Le soir a eu lieu, à la résidence, un dlner
intime, suivi d'une séance de travail entre
le président du Conseil, le ministre et le
maréchal, entouré de l'état-major et des Ca-
binets militaire et civil.
M. Painlevé s'est déclaré enchanté de son
voyage, effectué avec une grande régularité,
et a
voyage, félicité le directeur des lignes Latê-
coère au Maroc.
Départ pour le front
M. Painlevé est parti cet après-midi pour
Fez et le front.
L'impression à Fez
Dès qu'a été connue la nouvelle du voya-
ge de M. Painlevé au Maroc, elle a été lon-
guement commentée dans tous les milieux
français, qui se félicitent unanimement du
voyage du chef du Gouvernement.
Au retour.
D'après une déclaration faite par quel-
qu'un de l'entourage de M. Painlevé, le pré-
sident du Conseil quitterait le Maroc diman-
che matin. Il s'arrêterait pour déjeuner à
Malaga. Pendant cette escale, M. Painlevé
s'entretiendrait avec des personnalités du.
Gouvernement espagnol, au sujet de la coo-
pération de la France d de l'Espagne au
Maroc.
M. Borel au ministère de la Guerre
M. Burel, ministre de la Marine, est char-
gé de l'intérim du ministère du la Guerre
pendant l'absence de M. Painlevé.
*4^
An Comité d'action france-musulman
e-o-
Dans sa dernière séance le Comité d'ac-
tion franco-musulman de l'Afrique du Nord
a émis, sur la proposition de M. Lavenarde.
secrétaire général, plusieurs vœux ayant
notamment pour obiet. en ce oui concerna
l'Algérie, d' - - - - -- - -- -- -
I Algérie, la création 9e foyers musulmans,
par l'initiatjve privée et avec le concours
du Gouvernement, en remplacement de la
section nord-africain^ existant à la préfec-
ture de police, et l'installation de fontaine»
publiques dans des principaux points deI':'
villages indigènes.
En ce qui concerne la 'Tunisie, le Comité
demande la auppression deVusure par l'in-
tensification des banques et p.ar des So-
ciétés coopératives franco-indigènes de pro-
duction agricole, la mise on culture dee
terres en friche, par le moyen de baux à.
long terme permettant aux cultivateurs in-
digènes de rentrer dans leurs frais d'achat
de matériel agricole, enfln l'intensification
de l'hydraulique agricole et de la viabilité.
LE COMMANDEMENT MARITIME
DE L'AFRIQUE DU NORD
0
Le vjce-anural GrÛllddément, nommé
commandant en chef de la marine de l'Afri-
que du Nord et préfet maritime du sixième
arrondissement, a pris possession de son
commandement à Bizerté.
Sinistre en mer
--O-
Le vapeur Nord, de Dunkerque, venant
d'Alger, s'est porté au secourS, au large
de la Corogne, du steamer suédois Atrica-
nic abordé par le vapeur anglais Northsea.
Après avoir sauvé l'équipage, le vwpeur
dut abandonner i'Africanic, qui coula pres-
que aussitôt.
(Par dépêche.)
L'AVIATION COLONIALE
Lugubre découverte
On a découvert, entré le d.sjrL de Sol-
lum et l'oasis de Simiah, les ̃•adavres des
quatre aviateurs italiens dont était sans
nouvelles depuis 1.' déb-vî d'avv'.l, époque à
laquelle ils étaient partis on avion dans la
direelion de hl trip-ilr.1 ine,
d i r('r)i()))( h i 'i!iLC.
SOUS-SECRETARIAT D'ETAT
AUX FINANCES
0
M. Juvanon, administrateur 'H chef de
1re classe des Colonies, a été ehargô de
mission auprès du sous-seeréleirc d'Etat
aux Finances (Régions libérée?
La Deumontite
Dans des tourbières, au ConfT Belge, un
ingénieur-chimiste de NJamur vien; de décou-
vrir un nouveau minerai radio-act1: auquel il a
donne son nom.
-110
Magistrature coloniale
Par décret rendu sur la proposition du
ministre des Colonies cl ou Garde des
Sceaux, ministre de la Justice, a été rap-
porté lo décret du , décembre. 1924, qui
a admis d'office :\ faire valoir 3es droits fi.
la retraite, à compter du 31 décembre 1934-,
M. Delos, juge de paix du Lamentin (Gua-
dd()u,pt), qui a demandé à être maintenu
on activité de service, par application da
l'article 111 de la loi de Finances du 30
juin 1023.
- LE NUMERO : 20 CENTIMES
JEUDI SOIR, 11 JUIN 1925
Les Annales Cdentales
-. JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLias PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
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On «'abonne dans t«« 1m Bereete d« Feefce «l «ImkIm priMiptu Hbratrw
La ligne Brazzaville-Océan
̃
Je reçois une statistique intéressante sur. les
lignes électriques ou en cours d'électrification
dans les diverses parties du monde, hors 1 hu-
rope et les Etats-Unis : »
Au Japon, ligne de Tokio à Yokohama,
et autre ligne de montagne (sans désignation
plus précise); à Java, réseau ferré des envi-
rons de Batavia Weltevreden ; en Australie,
réseau ferré des environs de Melbourne; au
Brésil, ligne de la Compagnie Baulista, entre
Juncfiahy et Campinas ; au Chili, ligne de
Valparaiso- à Santiago ; en Afrique du Sud, la
ligne de Cape- Town à Touns River, Durban à
Fayside. Roundfontain à Komati Poort ; au
Mexique, la ligne d'Orizaba à Esperanza; au
Mtaroc, les lignes de Casablanca à Oued-Zem.
de Casablanca à Rabat, de Casablanca à Mar-
nakech ; eu Congo belge, la ligne de Matadi a
1 £ nnoldville.
J'ai déjà parlé ici de cette dernière, à pro-
pos du chemin de fer de Brazzaville à l'Océan.
Un article de la Reme Politique et Parlemen-
taire rappelait, il y a quelque temps, que
l' A.E.F. payait annuellement à la hgneMa-
tadi-Léopoldville une contribution de 8.500.000
francs (voyageurs et marchandises). La ligne
française bénéficierait, au contraire, d'une
fraction du tonnage belge, fraction que 1 auteur
de cette étude évalue à 120.000 tonnes par an.
Nous le répétons une fois encore : la ligne Léo-
poldville-Matadi est manifestement insuffisante;
j'ai montré quelle refusait systématiquement et
nécessairement des transports ; les 85.000 ton-
nes que lui apporte le Congo français ne re-
présentent qu'une faible partie de ce qu'il pour-
rait lui .apporter, si ces restrictions n'existaient
pas ; à ce tonnage, il faut .ajouter tout ce qui af-
fluera de la région du Bas-Congo, le jour où no-
tre ligne Brazzaville-Océan mettra en valeur ces
pays riches en bois, en oléagineux, en cuivre
_L .m alT(PTlt
« eu paVA..V M. e-.-.. -.. - - t
Le Congo belge, tributaire des chemins de
fer de la Rédètre et de l'Afrique Eauatoriale
anciennement allemande. ainsi que des ports
anglais et portugais, travaille à se libérer de
cette dépendance, en conetruisant plus de Z.UUU
kilomètres de voi.. afin de faite converger sur
Léopoletville un tonnage évalué, pour plus tard,
à plus d'un million de tonnes. Notons que le
chemin de fer du Katanga, qui transportait
230.000 tonnes en 1913, passait, neuf ans
après, à 1.700.000 tonnes, et l'on aura une idée
des possibilités qui s'offrent. dans ces pays,
..t- ..nbpnl'1!11e" de tmnaPOrts.
OUA -
Il n'est pas exagéré de prétendre que dès la
première année, la ligne française e brazza-
ville à l'Océan peut transporter plus de 200.000
tonnes. Mais, bien entendu, il faut qu elle sou-
tienne la comparaison avec la ligne belge ;
celle-ci est en cours de réfection ; à la voie de
0 m. 75 via se substituer celle du type 1 m. 06,
qui sera celui de notre ligne ; en outre, el e sera
électrifiée. ce qui augmentera considérablement
sa puissance de transport. Elle garera sur la
nôtre l'avantage d'être plus courte de 120 kilo-
mètres, infériorité contre laquelle nous pouvons
lutter en établissant des tarifs inférieurs, si cela
est possible : d'où nécessité d un matériel de
grande puissance traînant économiquement des
traîna Imlfds.
Peut-on songer à l'emploi de la locomotive
à vapeur avec chauffe au bois ? Il n y aurait
aucune hésitation à avoir si cette chauffe pou-
vait assurer la puissance nécessaire au matériel
dont nous parlons. Peut-on scmger à 1 emploi
du charbon ? Sans doute, mais il n y en a pas
dans l'A. E. F., il faut l'importer des pays
étrangers, et, d'après les prix payés par le che-
min de fer belge de Matadi, 1 opération grève
beaucoup trop les charges. De là, la nécessité
d'étudier les conditions qui sont sensiblement les
mêmes au Congo français et au Congo belge ;
je les ai exposées, et montré, après tant d au-
tres, la richesse du pays en ressources hydrauli-
ques. Cela coûte cher, c'est vrai. Toute la
question est de savoir si une fois de plus ce qui
semble le plus cher n'est pas en réalité le meil -
leur marché.
Rendre possible l'utilisation d' engins d une
puissance pratiquement .illimitée et d'une éner-
gie obtenue à des prix peu coûteux ; supprime!
les achats de chm-bons à l'étranger; permettre
des économies sur les frais d'exploitation et du
personnel ; réserver aux besoins de la colonie
tout ce qUi'on peut d'une main-d oeuvre très li-
mitée; contribuer à la mise en valeur des riches-
ses du pàys par la fourniture d énergie électri-
que aux exploitations minières et forestières,
aux établissements industriels, aux établisse-
ments agricoles ; voilà ce qu'il faut placer dans
l'autre plateau de la balance. Avantages posi-
tifs, dont il est juste de tenir compte. A côté,
voici un avantage que j'ose à peine appeler
« négatif ». Le jour où l'insuffisance de la
chauffe au bois et le prix élevé du charbon - obli-
gent à transformer une ligne établie et à 1 élec-
triiier, l'expérience apparatt comme difficile et
chère. C'est ce qui s'est passé à Madagascar,
où on examine la transformation de lignes rel-
èvement récentes, organisées d'ailleurs à une
époque où la traction électrique était bien moins
au point qu'elle ne l'est aujourd'hui.
La statistique que j' ai publiée au début de
cette étude est une preuve que bien des pro-
blèmes sont maintenant résolus. Et cela doit
faire disparaître les objections dernières : le
chemin de fer Brazzaville-Océan doit, pour
rendre tous les services que nous attend ons de
lui, être à traction électrique. Ainsi, il lui sera
permis de lutter à armes égales avec la ligne
belge, et de faire valoir la supériorité que j'ai
gardée pour la fin et qui est la suivante ; la
ligne française débouchera directement à la
mer et supprimera les difficultés de navigation
qu'a de tout temps présentées l'estuaire du
neuve, et que les marins ont toujours signalées.
IMario Roustan,
Sénateur lie l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
ltmles, Secrétaire général du Groupe
vllicole.
M. Auguste Brunet rentre
0 0
Notre excellent collaborateur et ami M.
Auguste Bifunet, député de la Réunion, qui
est actuellement chargé par le Gouverne-
ment d'une mission en Syrie, s'embarquera
le 21 juin prochain à Beyrouth, pour ren-
trer en France. Il sera à Paris le 1er juillet.
M. Antonetti à Paris
-0-0-
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur Géné-
ral Ide l'Afrique Equatoriale Française, est
arrivé à Paris, comme nous l'avions an-
noncé, à 18 neuxes, venant de Bordeaux.
11 était accompagné de Mme Antonetti et
de son chef de Cabinet, M. l'Administrateur
Pherivong.
Sur le quai d'arrivée l'attendait une foule
de notabilités coloniales, appartenant à
l'Administration Centrale, aux grandes af-
faires bancaires, commerciales et industriel-
les de l'A. E. F.
M. Antonetti qui revient en excellente
santé, va présenter à M. André Hesse un
programme de réorganisation de l'A. E. F.
et des propositions concernant l'exécution
rapide du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan.
M. Antonetti recevra à l'Agence Econo-
mique, 217, rue Saint-Honoré, les mardi et
jeudi, de 15 heures à 17 heures.
-*$Ob
Une somptueuse fumerie d'opium
est découverte dans uae villa de Toulon
Après le scandale de la fumerie d'opium
du sympathique M. Tranchant de Lunel, di-
recteur des Beaux-Arts des protectorats ma-
rocains et syriens, voici une nouvelle affaire
qui éclate également à Toulon.
La police a découvert hier matin une
somptueuse fumerie d'opium installée dans
une grande villa du Mourillon, occupée par
la veuve d'un haut fonctionnaire colonial.
Au cours de la perquisition, M. Bonnefoy,
chef de la Sûreté, a saisi 500 .grammes de
drogue, 30 grammes de haschich et un im-
portant matériel. Le tout ensemble estimé
à plus de dix mille francs. - -"
On (dit, mais nous ne publions cette
information que sous toutes réserves qu'il
s'agirait de Mme Clozel, veuve du Gouver-
neur Général de l'Afrique Occidentale
Française qui, depuis la mort de son mari,
s'est précisément retirée là dans une superbe
propriété, la villa des Roses.
A LA CHAMBRE
-0-0-
DEBATS
Les incidents du Maroc
Au début de la dernière séance, la Cham-
bre avait décidé, par. assis et levé, do ne
pas statuer sur la demande de fixation im-
médiate d'une interpellation de M. Doriot,
sur » l'attitude du gouverneme-IIIt via-a-via
de la Résidence générale du Maroc, devant
les fait8 de cette institution qui tendent à
étendre 'la guerre sur le territoire rifain. »
Le député communiste ne se loot pas
pour Lattu. En fin de séance, il revint à la
charge.
M. Steeg, garde des sceaux, diemanda
l'ajournement de cette nxation, jusqu'au
retour de M. le Président du Conseil, parti
au Maroc.
Néanmoins, M. ,Doriot,monta à la triibunte
Néanmoins, ù, ï'a j ournement.
pour s'opposer à l'ajoutrnement.
Il dit qu'il a entre les mains un docu-
ment très important, une lettre envoyée par
M. ValiivPérignon, chef du Cabinet Civil
de ila Résiidience générale au neveu du ma-
réchal Lyautey, d'où il résulterait, que ce
dernier serait à Paris le centre d'une or-
ganisation d'information et de propagande.
L'orateur donne lecture intégrale de ce do-
cument qui uiit : « Le Maréchal est entière-
ment d'accord, avec le Gouvernement.
Quant aux personnalités politiques, Tlerriot,
Paul-Boncour, Blum,, la liaison est assu-
rée. » x
La ilettre invite M. Pierre Lyautey à fai-
re taire MM. Jacques Bainville de l'Action
Française et de la Liberté, et M. Henry Si-
mond, de Y Echo de Paris. -..
M. le Garde des Sceaux déclare que ce
document dont la gravité luii échappe,
n'apparatt pas tel qu'il- puisse changer
l'opinion du Gouvernement SUIT la néces-
sité d'attendre Je retour de M. le Président
du Conseil.
A l'unanimité des 565 votants, y compris
les communistes, la Clmmbne décide d'at-
tendre le retour du Président du Conseil
pour fixer la date de l'interpellation de M.
Doriot.
M. Pierre Lyautey dépose une plainte
M. Pierre Lyautey, neveu du maréchal,
déclarant n'avoir jamais eu en sa posses-
sion la lettre lue par M. Doriot, a déposé
une plainte contre X. pour vol de docu-
ments.
M. Maillefaud, juge d'inst.rtucUon a ou-
vert une information.
Emigration
Le mouvement (Tému
gration antandroy vers la
Réunion, a commencé en
1922. Jusqu'à cette épo-
que, une centaine' (Vindi-
gènes seulement des Ta-
nosy, se rendaient chaque
année dans les provinces
de Tuléar et de Moron-
-dava pour un séjour de quelques mois. En
1920 et 1921, années de disette en Androy,
l'administration 'songea à provoquer une amé-
lioration de leur sort en encourageant les
plus pauvres à émigrer vers des contrées plus
hospitalières.
Le Gouverneur Général Garbit eut l'idée
d'une émigration vers les régions du nord de
l'île, où ils trouveraient de l cate et des ter-
rains de culture en abondance..
Mais les Anlandroy ne voulurent pas quiU
tefleur pays pour aller travailler dans d au-
tres provinces de l'île oà, d'ailleurs, ils se
faisaient très difficilement comprendre.
N'aimant frayer avec les indigènes de race
Hova ou métisse, ils ne s'entendent pas même
avec les Tanosy et les Antavaratra, leurs voi-
sins de la province de Fort-Dauphin, dont le
langage diffère déjà beaucoup du leur.
La question en était là, lorsqu'au com-
mencement de 1922, des planteurs de la Réu-
niolt demandèrent au gouvernement général
d'introduire chez eux de la main d'oeuvre de,
Madagascar. L'administrateur de Fort-Dau-
phin proposa alors de fournir des travailleurs
antandroy, dans la pensée que cette main
doeievre, assez mauvaise dans le pays d'ori-
gine, donnerait satisfaction si elle était ex-
patriée et éduquée. Cest ainsi que le pre-
mier contingent, soigneusement, sélectionné,
fut envoyé à la Réunion, en octobre 1922 ;
il comprenait 542 hommes et 108 femmes.
Leur recrutement avait été facile, car trois
mille volontaires avaient répondu spontané-
ment à l'apeel de l'administratiot; dans la
région de l Antandroy. Ce succès prouvait
que VAntandroy était las de sa vie de mi-
sène. Une première sélection avait été faite
parmi ces volontaires, dans les postes de dé..
part, par les chefs de poste et médecins in-
digènes p-ourvus d'instruction, précises et
1.200 volontaires Seulement furent acheminés
sur le chef-lieu.
Une seconde visite passée à Fort-Dauphin
par le médecin inspecteur de l'A.M.l. per-
mit de constituer un lot de travailleurs re-
marquables par leur force.
Ils étaient recrutés aux conditions suivan..
tes :
Hommes. - Salaire mensuel : 30 francs
pendant les deux premières années et 35 fr.
pendant la troisième, nourriture, logement,
soins médicaux assuréà-, matériel de cuisine,
deux complets de toile par an. #
femmes. - salaire mensuel 15 panes,
nourriture, logement, soins médicaux assurés.
Enfants au-dessus de 1 s,ans. - Salaire
mensuel 25 francs et mêmes avantages.
Le logement était assuré aux femmes des
travailleurs ne désirant Pas travailler elles-
mêmes et la nourriture à leurs enfants de
moins de 15 ans.
Le contrat d'engagement était passé pour
3 ans, donnant lieu au paiement immédiat, à
chaque engagé, d'une prime de 120 fanes
définitivement acquise lors du départ (te
Fort-Dauphin. La taxe personnelle des en-
gagés pour ces trois années était immédiate-
ment versée au Trésor. Enfin le transport
Fort-Dauphin-Réunion et retour, ainsi que
les frais de nourriture, depuis le lieu de re-
tour, ainsi que les frais de nourriture, de-
puis le lieu de recrutement jusqu'au jour de
l'embarquemcnt au chef-lieu, étaient à la
clrarge des employeurs.
A la Réunion, les Antandroys trouvèrent
le meilleur accueil ; ils firent impression par
leur stature et leur forte constitution. Après
quatre jours d1 observation au lazaret, ils fu-
rent répartis sur les concessions et, se mirent
de suite au travail.
Disciplinés et travailleurs, gais pendant
les heures de liberté, ils étaient au bout dun
mois à peu près au courant de la tâche jour-
nalière obligatoire et, quelques uns commen-
çaient à faire des travaux supPlémentaires,
payés, bien entendu, en sus du salaire men-
suel assuré par le contrat. Ainsi, ils rassurè-
rent tous ceux que des propos inconsidérés
avaient mis en défiance, tant et si bien qu'un
nouveau contingent de mille travailleurs fut
demandé fin 1922 par la Chambre d'Agri-
culture de la Réunion pour donner satisfac-
tion aux demandes des planteurs qui
n avaient pu encore recevoir de travailleurs.
Pour le former, trois mille volontaires se
firent inscrire car les premiers partis avaient-
donné de leurs nouvelles et suitout envove
au pays- leurs économies. -
Le deuxième contingent composé de 808
hommes, 203 femmes et 32 enfants fut em-
barqué le 8 mars sur l'Eugène-Grosos.
J'examieterai dans un prochain article le
développement de cette émigration et les ré-
sultats enregistrés.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
Agence Economique des Territoires Africains
-..Q"O--
M. Peyrouton, administrateur en chef des
coloffies, est nommé par arrêté ministériel,
tlirecteur de l'Agence Economique des Ter-
ritoires africains sous mandat, à compter du
21 mai Î925,
LettrecTAfrique
Bangui (Congo Belge) ? ?
Le 14 janvier 1924, Vexpédition Haardt et
Atldotein-Dubreuil était à BANGUI (CONGO
BELGE). (Le Temps du 28 mais 1925.)
Certainement, la bonne foi de notre con-
frère a été surprise, car il sait que Bangui
est sur la rive droite de l'Oubangui et chef-
lieu de la colonie de l'Oubangui-Chari (Atri-
que Equatoriale franfaise).
Cette erreur se trouve du reste rectifiée
dans le télégramme des explorateurs où il
est dit que 1p Congo belge se trouve en face
Bangui, sur la rive gauche de l'Oubangui,
mais il est tout de même regrettable que la
géographie coloniale ne fasse pas de plus
grands progrès. Je puis exprimer les mêmes
regrets en ce qui concerne la cartographie,
car quoiqu'en prétende l'honorable cartogra-
phe du ministère des Colonies, la carte de
a Côte d'Ivoire, de l'avis de tous les ex-
ploitants forestiers, est terriblement fausse,
et les concessions, distribuées d'après une
carte erronée, chevauchent les unes "Ûr les
autres à qui mieux mieux.
Comme la colonie est riche, de l'avis du
gouverneur p. i. ipse, espérons qu'elle con-
sacrera quelques sommes aux missions topo-
graphiques et géddésiques et que dans quel-
ques années le service géographique des co-
lonies, muni des documents exacts qui lui
ont fait défaut jusqu'à présent, pourra faire
dresser par ses excellents cartographes une
carte exacte de la Côte d'Ivoire, que nous
paierons volontiers un bon prix tant nous
en avons besoin.
Revenant aux nouvelles teçues par le
Temps sur la mission Haardt-Audouin-Du-
'breuil au Centre Afrique, nous croyons qutt
nous devrons nous contenter de ce résul-
tai : avoir ouvert une route entre la Mé-
diterranée et le coeur de l'Afrique et réalisé
la liaison entre le Niger, le Congo et le
Nil par des automobiles.
Quànt à récueillir en « cojip de vent JI
des renseignements scientifiques d'un puis-
sant intérêt, ce serait décourager les savants
Qui consacrent des années à étudier mala-
die du soipmei], dressage des éléphants, cul-
tures et exploitation Ides mines.
Hardis explorateurs, tileins d'entrain et
d'audace, Français dans toute l'acception du
mot, nos grands automobilistes africains ne
peuvent tout savoir. Ce qu'ils ont déjà réar
lisé suffit à leur gloire. ,
- - Eugène Qevaux
.,,,
Le contrôle et le conditionnement
du coton en Côte d'Ivoire
Par arrêté du 13 mars dernier, il a été
créé à la Côte d'ivoire un service du con-
trôle et du conditionnement du coton. Cet
acte détermine les conditions que doit .rem-
plir ce textile pour être admis à la circula-
tion dans la colonie, à la vente, à l'achat
et à l'exportation.
Le coton ne devra contenir aucune impu-
reté, corps étranger, brindilles, fibres 'de
coton mort, ni être partiellement défibré, ta-
ché de rouille ou de pluie. Il devra appar-
tenir aux catégories considérées comme
marchandes et répondre à l'un des trois
échantillons standards Ide coton produits
dans la colonie, reconnus bons pour l'ex-
portation, et qui seront établis par les soins
de l'Association Cotonnière Coloniale. Des
séries de ces échantillons seront remises au
service des textiles, à la Chambre de com-
merce, au siège des usines et stations
d'égrenage fonctionnant "tlans la colonie,
aux chefs-lieux des cercles et subdivisions
administratives producteurs de coton, au
service des Douanes.
Le contrôle sera assuré : 1° dans les usi-
nes et stations d'égrenage par les agents
de l'Association cotonnière coloniale, agréés
par le Gouverneur et assermentés, auxquels
la Chambre de Commerce déléguera le droit
de contrôle qu'elle détient par acte du 2b
mars 1924; 20 aux ports d'embarquement
par l'insperteui et les contrôleurs assermen-
tés de la Chambre de commerce, également
agréés par le lieutenant-gouvetneur. - -
Les agents ainsi agréés et assermentés de
l'Association Cotonnière Coloniale seront
autorisés à apposer sur les balles de coton
sortant 'des usines ou stations d'égrenage
de la colonie et destinées à l'exportation
d'une des maJrques suivantes (A. C. C. 1, 2
ou 3) correspon'dant aux trois échantillons
standards déposés, étant entendu que le n° i
indiquera l,a meilleure qualité et le n° 3 la
qualité inférieure. De plus, chaque balle
portera désignation de la provenance.
Cet anrêté, auquel la plus grande publi-
cité a été donnée, a été suivi d'une circu-
laire datée du 7 avril dernier, adressée aux
commandants des cercles producteurs de co-
ton, par laquelle le lieutenant-gouverneur
p. i. a signalé que l'interdiction de circu-
lation dont pourrait être frappé le coton ne
répondant pas aux qualités standards 1 défi-
nies par 1 arrête, ne doit, en aucune façon,
faire obstacle à la faculté, pour le produc-
teur indigène, de l'utiliser pour ses besoins
personnels. Celui-ci conservera la possibilité
d'en tirer parti en vue de son utilisation sur
place. Ce coton, d'autre part, pourra con-
tinuer à circuler dans la colonie et faire
l'objet de trafic entre indigènes, sous la ré-
serve expresse qu'il sera strictement réservé
à la consommation locale.
Cette consommation intérieure aura
l'avantage d'ouvrir un débouché au coton
de sorte inférieure qui. s'il ne pourra plus
sortir de la colonie, continuera d'être pro-
duit pendant plusieurs années jusqu'à ce
que les mesures prises pour la sélection des
espèces et l'amélioration des façons de cul-
ture et de récolte aient prdduit leur plein
effet.
t.
Lire on «oronge page ;
LA GTJERRE AU MAROC
M. Painlevé au Maroc
.1
L'arrivée à Rabat
Les avions à bord desquels avaient pris
place MM. Painlevé, Laurent Eynac et le
général Jacquemot ont atterri hier à, quel-
ques minutes d'intervalle, entre 17 h'. 40 et
18 heures, sur le terrain militaire de Rabalt.
A 18 h. 5 et 18 h. 15 atterrissaient les
avions portant les représentants cle la
presse parisienne.
Les étapes : Toulouse, Barcelone, Alicante
Malaga
M. Painlevé, président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre, accompagné de M.
Laurent Eynac, sous-secrétaire d'Etat de
l'aéronautique,, était arrivé hier matin à
Toulouse, à 4 h. 30. A sa descente du
train, M. Painlevé fut salué par M. Bil-
lières, maire socialiste de Toulouse, en-
touré de la Municipalité, du secrétaire gé-
néral de la préfecture et du général Pont,
commandant le dix-septième corps. M. Bil-
lières exprima le vœu que le voyage du
président du Conseil eût d'heureux résul-
tats.
M. Painlevé remercia le maire de ses pa-
roles de bienvenue et de ses vœux, disant,
avec une émotion à peine contenue, que son
cœur saignait des- sacrifices en hommes et
en argent que la France était encore obli-
gée de consentir. « Mais, njonta M. Pain-
levé, ces sacrifices ont pour objet, aujour-
d'hui comme hier, de ramener rapidement
la paix pour tous. »
Au cours d'une interview rapide accor-
dée aux journalistes, M. Painlevé s'est
élevé vivement contre les nouvalles alar-
mistes répandues au sujet de son départ au
Maroc.
« Les événements militafres de ces jours
passés ne sont, a-t-il dit, aucunement in-
quiétants. Les nouvelles alarmistes d'ori-
gine étrangère sont ot demeurent sans fon-
dement, et quant à la propagande anti-
française des communistesu nous y met-
trons fin, car nous ne laisserons pas assas-
siner nos soldats dans le dos. »
* Le départ en avion à eu lieu à 5 h. 42.
Le iptnësident du Conseil est monté sur
l'avion 31t) bis, des lignes Latécoère, bi-
plan inétalliqiue blanc et gris argent et M.
Laurent Eynac, ainsi qu le général Jac-
quemot, chacun sur un biplan identique.
L'avion sur lequel était monté M. Pain-
levé a décollé le .premier, suivi des deux
autres avions, partis à 13 minutes d'inter-
valle. Deux autres appareils, sur lesquels
avaient pris place des confrères de la
presse parisienne, ont pris la! voie des airs
peu après.
- L'avion présidentiel a atterri A l'aéro-
drome de Prat, à 7 h. 25.
Cinq; minutes plus tard arriva un deuxiè-
me avion d'où descendit M. Laurent- Ey-
nac, et les autres appareils de l.'escadrille
atterrirent ensuite, à deux ou trois minutes
d'intervalle.
Tls furent accueillis par diversps person-
nalités barcelonnoises et par les repré-
sentants des journaux.
A son arrivée a Barcelone, M. Painlevé
a adressé au général Primo de Rivera le
messnpe suivant que l'amiral Magaz a fait
parvenir à Tétouan au président du Direc-
toire :
« Au moment où je mets le pied sur la
terrp (l'Espagne, je liens fi adresser à Votre
Excellence mes wrnx leq plus chaleureux pour
lu noble nation amie et voisine. –* Signé :
Pninlevé. »
Le président du Conseil fait ensuite aux
journalistes cette déclaration :
Je considère comme absolument nécessaire
une politique d'étroite collaboration entre la
France et l'Espagne au Maroc, grâce à laquelle
on obtiendra des résultats très satisfaisants
et vraisemblablement la'soumission des Rifains.
A défaut d'une paix complète, la premièro
mission Õ. accomplir sera une surveillance ri-
goureuse pour la répression totale de la con-
trebande des armes et des munitions. L'Alle-
magne pourrait même adhérer à cet accord
par une convention spéciale.
11 est bien entendu que la collaboration fran-
co-espagnole doit laisser chaque pays opérer
seul dans sa zone d'occupation.
La conférence qui va se réunir la semaine
prochaine à Madrid, cherchera à baser cette
coopération sur un pacte de paix effective, avec
le concours des éléments rifains fidèles. -----
M. Painlevé a terminé en disant qu'on
devait faire comprendre aux Rifains que
leur véritable intérêt était opposé à. la
guerre, qui 11e pouvait les conduire qu';\
la ruine et à In J'amine, alors qu'une paix
durable leur permettrait de vivre ;'i leur
guise, les puissances protectrices sVnga-
geant à respecter leurs coutumes et leur
religion.
AS heures, l'escadrille présidentielle quit-
tait le sol.
A 10 h, .Hi, les avions atterrissaient à
À 10 h. ifd), 'Alicante.
l'aérodrome d'AHcante.
Le président du Conseil ne s'est nmMé
que pour changer d'avion. Il fut 8ülu": par
le général gouverneur de la provins.•. lo
consul de France à Alicante, qu'aceompa-
gnait une délégation de la co]nni,. fran-
çaise.
• A 12 h. M. l'avion du présirlcni prenait
le départ. Les autres appareils sut\\iient,
a quelques minutes d'intervalle.
A 14 h. 45 (heure française) '̃scndrillo
atterrissait sur le terrain d'aviation de Ma-
laga.. Après un court arrêt, 1 s lavions
poursuivaient leur voyage.
Premiers entretiens
A son arrivée sur le. teroain rli" Rabat,
le président du Conseil est reçu par le maré-
chal Lyautey, accompagné du sous-chef
d'état-major des troupes du Marrv. du cheC
du Cabinet, civil de la maison militaire et
des autorités locales. T.e sultan s'est fait, re-
présenter par le grand vizir Kad'rlonr lien
Ghabrit. Le président est salué par de très
nombreux assistants qui l'acclament.
Des l'a.t. terris sa go, M. Painlevé el M. Lau-
rent Eynac prennent contact avec le maré-
chal sur le terrain même d'aviation, et,
s'écartant, s'entretiennent longuement .et
cordialement.
Le cortège se forme ensuite et se rend &
la résidence, où les honneurs sont rendue
ipai- le peloton d'escorte du maréchal.
Le soir a eu lieu, à la résidence, un dlner
intime, suivi d'une séance de travail entre
le président du Conseil, le ministre et le
maréchal, entouré de l'état-major et des Ca-
binets militaire et civil.
M. Painlevé s'est déclaré enchanté de son
voyage, effectué avec une grande régularité,
et a
voyage, félicité le directeur des lignes Latê-
coère au Maroc.
Départ pour le front
M. Painlevé est parti cet après-midi pour
Fez et le front.
L'impression à Fez
Dès qu'a été connue la nouvelle du voya-
ge de M. Painlevé au Maroc, elle a été lon-
guement commentée dans tous les milieux
français, qui se félicitent unanimement du
voyage du chef du Gouvernement.
Au retour.
D'après une déclaration faite par quel-
qu'un de l'entourage de M. Painlevé, le pré-
sident du Conseil quitterait le Maroc diman-
che matin. Il s'arrêterait pour déjeuner à
Malaga. Pendant cette escale, M. Painlevé
s'entretiendrait avec des personnalités du.
Gouvernement espagnol, au sujet de la coo-
pération de la France d de l'Espagne au
Maroc.
M. Borel au ministère de la Guerre
M. Burel, ministre de la Marine, est char-
gé de l'intérim du ministère du la Guerre
pendant l'absence de M. Painlevé.
*4^
An Comité d'action france-musulman
e-o-
Dans sa dernière séance le Comité d'ac-
tion franco-musulman de l'Afrique du Nord
a émis, sur la proposition de M. Lavenarde.
secrétaire général, plusieurs vœux ayant
notamment pour obiet. en ce oui concerna
l'Algérie, d' - - - - -- - -- -- -
I Algérie, la création 9e foyers musulmans,
par l'initiatjve privée et avec le concours
du Gouvernement, en remplacement de la
section nord-africain^ existant à la préfec-
ture de police, et l'installation de fontaine»
publiques dans des principaux points deI':'
villages indigènes.
En ce qui concerne la 'Tunisie, le Comité
demande la auppression deVusure par l'in-
tensification des banques et p.ar des So-
ciétés coopératives franco-indigènes de pro-
duction agricole, la mise on culture dee
terres en friche, par le moyen de baux à.
long terme permettant aux cultivateurs in-
digènes de rentrer dans leurs frais d'achat
de matériel agricole, enfln l'intensification
de l'hydraulique agricole et de la viabilité.
LE COMMANDEMENT MARITIME
DE L'AFRIQUE DU NORD
0
Le vjce-anural GrÛllddément, nommé
commandant en chef de la marine de l'Afri-
que du Nord et préfet maritime du sixième
arrondissement, a pris possession de son
commandement à Bizerté.
Sinistre en mer
--O-
Le vapeur Nord, de Dunkerque, venant
d'Alger, s'est porté au secourS, au large
de la Corogne, du steamer suédois Atrica-
nic abordé par le vapeur anglais Northsea.
Après avoir sauvé l'équipage, le vwpeur
dut abandonner i'Africanic, qui coula pres-
que aussitôt.
(Par dépêche.)
L'AVIATION COLONIALE
Lugubre découverte
On a découvert, entré le d.sjrL de Sol-
lum et l'oasis de Simiah, les ̃•adavres des
quatre aviateurs italiens dont était sans
nouvelles depuis 1.' déb-vî d'avv'.l, époque à
laquelle ils étaient partis on avion dans la
direelion de hl trip-ilr.1 ine,
d i r('r)i()))( h i 'i!iLC.
SOUS-SECRETARIAT D'ETAT
AUX FINANCES
0
M. Juvanon, administrateur 'H chef de
1re classe des Colonies, a été ehargô de
mission auprès du sous-seeréleirc d'Etat
aux Finances (Régions libérée?
La Deumontite
Dans des tourbières, au ConfT Belge, un
ingénieur-chimiste de NJamur vien; de décou-
vrir un nouveau minerai radio-act1: auquel il a
donne son nom.
-110
Magistrature coloniale
Par décret rendu sur la proposition du
ministre des Colonies cl ou Garde des
Sceaux, ministre de la Justice, a été rap-
porté lo décret du , décembre. 1924, qui
a admis d'office :\ faire valoir 3es droits fi.
la retraite, à compter du 31 décembre 1934-,
M. Delos, juge de paix du Lamentin (Gua-
dd()u,pt), qui a demandé à être maintenu
on activité de service, par application da
l'article 111 de la loi de Finances du 30
juin 1023.
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