Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 juin 1925 08 juin 1925
Description : 1925/06/08 (A25,N85). 1925/06/08 (A25,N85).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396932b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
0
VINGT-CINOULEME ANNEE. - No 85
LE NUMERO : 20 CENTIMES -- - -
LUNDI SOIR, 8 JUIN 1925 ,
- :-
Les Annales Coloniales
-' JOURNAL QUOTIDIEN
- LES ARTICLES PUBLlts PAR ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUSpEL et L.-G. THEBAULT
Rédielion et AdmiBiilrtlioD : 34, Rue du Mon', - 8bo',:, PARlS-f Téléphone s LOUVRE 19-17
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On to– 1– Bamt» pmk» 1 AmIm .,.
Impressions de voyage
ob.-
Des obligations politiques m'ont amené à
bar courir, rapidement il est vrai, une bonne par-
tie de l'Algérie èt en particulier le départe-
ment" d'Alger et de Constantine.
La première impression est nettement favora-
ble- Le paysage varié. parf ois pittoresque, pro-
cure au voyageur une véritable fête des yeux.
On est positivement émerveillé par le spec-
tacle dt Alger dont tes maisons riantes gar-
nissent les pentes des collines qui environnent
la baie et dont les quartiers récents, par 1 élé-
gance de leurs constructions, supportent facile-
ment la comparaison avec ceux de n importe
quelle ville européenne. ns, s'abri-
A l'endroit, où il n'y a pas cent ans, s abri-
tait une ville barbaresque, avec quelques rares
kvonuments parmi lesquels le palais du Dey qui
est devenu le lieu de réception du Gouverneur
Général, s'élève aujourd hui une des plus
belles agglomérations de là cote méditerra..
néenne. La vie moderne, avec ses magasins qui
rappellent ceux de Paris, ses cafés, ses notels,
ses banques, ses maisons de commerce, ses
tramways, ses automobiles, son magnifique Hô-
tel des Postes et son port, y développe son
activité à proximité des quartiers indigènes qui
ont conservé quelque chose de leur léthargie
séculaire. La juxtaposition de ces deux civili..
étions qui se pénètrent peu à neu cependant est
l'un des attraits d Alger comme du reste de
tout le pays. Elle constitue à vrai dire, 1 un
des problèmes les plus délicats parmii ceux qu a
posés notre établissement dans 1 Afrique du
Nord et sur lequel nous aurons plus d une fois
à revenir.. ,
,.,--- .- _t_
L impression change de caraciere, mllUi » ço
pas moins profonde quand, quittant la ville, cn
s'avance vers l'intérieur. Les plaines de la Mi-
lidja .de Philippeville, de BÔne, les c$tcaHx
'Al Sahel, avec leurs iuxnenses Champis de vi-
ane. vous font songer à ceux de 1 Hérault et de
r Aude. On y récolte un vin, dont les qualités
front le connues en France, Mais dont certains
crût peuvent rivaliser sans trop d infériorité avec
iriiel{IU9t*UM'dti Bordelais.
les étendues sans fin et monotone des
Hsuts plateaux* le blé et 1 orge couvrent des
espaces qui étalent peu près incultes il y a
tre-viast. ans. Aujourd hui, partout où
Peau est suffisante on a défriché le sol qui
donne des récoltes dont le seul défaut est de
n'être pas assez régutières. Les colons intré-
pides se sont essaimés à travers ces plaines
élevées jusqu'aux pieds de "Aurès où ils se
sont ingéniés à utiliser les eaUx que eur envoie
cette chaîne de montagnes couvettes. par en-
droits de fort belles forêts. -
1; - 'Ii -,,, _1-
L'industriel a suivi le co Ion et l. ettotce ae
tirer parti des ressources d'un paj't qui en
-possède beaucoup et met en œuvre les produits
due lui fournit 1 agriculture.
On est frappé de cette activité économique
qui est loin d'avoir atteint sa limite, mais dont
les résultats n'en sont pas moins remarquables.
Nous avons trouvé ce pays en pleine déca-
"denc' i!(!l)rt.Qmique. Des bienfaits de la coloni-
sation romaine, dont les ruines qu on exhume
montrent l'éclat, il n'existait plus guère qu un
souvenir. Les maîtres successifs de. 1 Algérie
se préoccupaient avant tout de tirer de la popu-
lation le plus de ressources fiscales possibles, Ils
n'avaient jamais songé à mettre en valeur les
immenses richesses naturelles du pays. A notre
arrivée, tout était à créer ou à Tecontituer :
organiser le régime des terres, encourager la
production, construire des voies de communi-
cation, refonner le système fiscal, instituer le
crédit, Telle était la tiche qui s'offrait aux
Français lorsqu'ils se furent tendus mattres de
l'Algérie. -
Que cette tâche ait été complètement réali-
sée, nul ne saurait l'affirmer en dépit des
Vforts considérables accomplis et dont les ré-
sultats font l'étonnement de celui qui pour la
première fois visite ce pays. Que la façon dont
elle a été menée soulève bien dès critiques jus-
tifiées, qui pourra la nier ? Si le sentiment de
la justice nous commande de rendre hommage
> ces pionniers de la civilisatoin française, il
nous fait d'autre part un devoir de ne pas fer-
mer les yeux à certaines erreurs, et de désap-
prouver énergiquement certains procédés.
Donc beaucoup a été fait, mais il reste en-
tore beaucoup à faire.
Il y aurait lieu notamment de travailler da-
vantage à l'éducation technique des indigènes, à
leur enseigner les procédés mojjemes de cul-
ture que certains emploient déjà, il est vrai,
mais qu'un très grand nombre ignorent encore.
Les colôns intelligents pensent que nous y avons
un intérêt évident.
La question de l'eau est la question fonda-
mentale de l'agriculture algérienne. Quand on
parcourt par la voie ferrée la plaine de Sérif
et qu'on se dirige vers l'Aurès, on aperçoit
du train des milliers et des milliers d'hectares
md porteraient de belles moissons, aussi belles
que celles que donnent les parties arrosées,
si on pouvait les irriguer. L'eau du ciel est in-
suffisante et puis elle tombe d'une Lçon telle-
ment irrégulière que les rendements sont
trop incertains. Il faudrait rechercher l'eau
souterraine et creuser des puits artésiens. Près
de Biskra, si je ne me trompe, le forage d'un
de ces puits a mis à jour une véritable rivière
dont l'ebondance inquiète presque les voisim,.
priais qui va rendre la vie à je ne sais combien
d'hectares jusqu'ici absolument arides.
A-t-on procédé à des opérations semblables
'sur les hautes plaines ? Je n'en sais rien. En
fput cas, les colons avec lesquels j'ai pu m'en-
tretenir prétendent qu'on ne s'en est pas préoc-
cupé. -
M. Steeg, qui paraît avoir laissé c[ans la
colonie le souvenir d'un homme un peu hési-
tant mais animé d'une bonne volonté certaine,
avait donné à la politique de l'eau une impul-
sion dont on lui est très reconnaissant ; il
avait fait construire des barrages ; le vœu géné-
ral est que son successeur persiste dans cette
voie et donne aux projets en cours d'exécution
plus d'ampleur si possible. On dit couramment
que les hautes plaines avaient été le grenier
de Rome ; sans donner à cette expression le
sens excessif que certains lui attribuent, il n'en
faut pas moins reconnaître qu'à la bonne époque
de la domination romaine ces terres avaient
atteint- une prospérité -qu'elles -.h'ont pas, je
pense, encore -- recouvrée.
- Les engrais,, d'autre part, ne sont pas assez
employés, et justement parce que l'incertitude
des pluies fait hésiter les propriétaires qui crai-
gnent, en cas de sécheresse, de jeter en pure
perte sur leurs champs, des phosphates qui leur
coûtent fort cher. Cela peut parère paradoxal,
mais ce n'en est pas moins vr( : les engrais
sont chèrs en Algérie, c'est-à-dire dans un
pays qui, si l'on en croit une publication offi-
cielle, possède à la fois des réserves inépuisa-
bles de phosphates et des pyrites fournissant
l'acide sulfurique servant à les traiter en même
temps qu'à fabriquer les sulfates de cuivre, né-
cessaires à la viticulture. Le problème d en..
grais est, dans cette colonie, aussi urgent à
résoudre que dans la métropole.
Les colons ne sont pas satisfaits des voies
de communication. Le matériel n'est pas sensi-
blement inférieur à celui que nous avons en
France, ce qui ne veut pas dire que des amé..,
liorations ne seraient pas nécessaires. Mais les
voies sont encore bien clairsemées. on y sup-
plée par endroits grâce aux autobus, mais ce
n est pas suffisant, et cela ne résout pas la
question du transport des marchandises lourdes.
Certaines régions à proximité de la côte n'atten-
dent. pour devenir des pays d'industrie, que
le chemin de fer qui leur permettra d'exploiter
leurs abondantes richesses minières.
Des ports, qui mènent une existence un peu
somnolente, deviendraient des foyers intenses
d'activité commerciale. si une voie ferrée d-
recte les reliait à l'arrière-pays agricole ou
minier. C'est le cas de Bougie qui réclame
depuis longtemps la ligne qui en fera le débour
ché de Sétif, Et il existe d'autres cas ana-
loes. 1
Dans l'f ordre économique, des efforts consi-
dérables sont donc encore nécessaires pour don-
ner à ce pays la prospérité à laquelle il a droit.
Ils ne sont pas moins grands dans d'autres do-
maines. Nous en parlerons prochainement.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
..1Ii ,
LA SANTÉ DEHLANDRÉ HESSE
M. André Hesse, ministre des Colonies, à
la suite du gros surmenage qu'il s'est imposé*
depuis le jour qu'il a pris la direction des ser-
vices de la rue Oudinot, est tombé souffrant le
Ivendredi 29 mai, en quittant le ministère.. On
espérait une indisposition passagère. et nos lec-
teurs comprendront le sentiment qui a guidé
notre abstention, quand, les premiers informés
de la santé du nouveau ministre des Colonies,
nous n en avons rien dit.
Malheureusement, l'état de M. André
Hesse sans être grave, se prolonge, et M.
Charles Chaumet, ministre du Commerce, a
été chargé de l'intérim du ministère des Colo-
nies pendant la maladie du titulaire.
Souhaitons, pour lui d'abord, pour la bonne
marche des servi ces de la rue Oudinot et pour
toutes les questions en suspens actuellement
tue Oudinot et devant les Chambres, que le
sympathique ministre se rétablisse le plus
promptement possible.
M. Antonetti en France
M. Antbnetti, Gouverneur Général de
VAfrique Equatoriale Française rentrant en
France pour mettre au point et exposer au mi-
nistre des Colonies le programme de réformes
qu'il a élaboré au cours de la tournée qu';}
vient de faire dans les quatre colonies du groupe
de l'Afrique Equatoriale Française, est arrivé
hier à Bordeaux par le paquebot Tchad.
M. et Mme Antonetti arriveront à la gaie
d'Orsay demain mardi, à 17 h. 40.
La cc ca iouiUe" est morte
--0-0-
Un événement vient de se produire au Ton-
kin. On a supprimé la fameuse « Cadouille »
dont étaient armés les agents de police. H ne
faut pas frapper les indigènes, mais dans cer-
taines circonstances, eux-mêmes acceptaient de
recevoir la cadouille plutôt que d'être traînés
devant le tribunal. Ils préféraient, entre deux
peines, un châtiment corporel passager à une
aJRende en espèces,
i -
Le coton au Tchad
go
Les textiles entrent
dans le chiffre de nos im-
portations pour près du
quart de leur valeur tota-
le, et le coton représente à
lui seul une valeur de trois
milliards 700 millions de
francs. Ces chiffres sont
terriblement éloquents et
l'on comprend que dans toutes nos colonies et
protectorats, les pouvoirs publics se préoccu-
pent d'amener les colons à cette culture. On a
déjà beaucoup fait, mais il reste encore beau-
coup à faire, notamment pour la mise en va"
leur de nos possessions africaines, touvant
devenir terres d'élection des cultures coton-
nier es. La colonie du Tchad est parmi celles-
là
Sur une étendue de 500.000 kilomètres car-
rés, entre les parallèles 14° 30 et 120, tout
s"1 harmonise .pour favoriser le développement
du coton.
Le sol est formé, dans les parties basset
d'un composé silico-argiUux, qui est le ter-
rain de choix pour le développement des
plants. C'est, du reste, dans ces endroits que
se trouvent les plus belles plantations : ainsi,
à Mao, les cotonniers produisent presque tou-
te l'atmée.
Le climat, humide au moment de la ger-
minationt devient absolument sec au moment
de la maturité et de la récolte.
La maill-d'œuvre est abondante et fournie
par des indigènes qui, depuis les temps les
plus reculés, se sont adonnés à la culture du
toton.
Nous avons donc là, sous la main, un iné-
puisable champ, où nous pourrons trouver le
coton nécessaire à alimenter nos industries
textiles et qu'il importe au plus tôt de mettre
en valeur.
Déjà des essais ont été tentés, et ont donné
des résultats devant être un encouragement
four Vavenir. Ces essais néanmoins, par suite
de circonstances fdcheuses, n'ont pas encore
abouti à Vexploitation régulière et intensive à
laquelle on doit arriver.
Le colonel Moll, lorsqu'il dirigeait le ter-
ritoire du Tchad, avait donné uHe remarqua-
ble impulsion à U culture iildiglIe. M alke,
reusement sa mort virit arrêter les progrès de
ta campagne en faveur du coton.
Au momellf de la guerre, le général Lar-
geau se préoccupait à nouveau d'intensifier
la production indigène.
M. le gouverneur Lavit reprenant la ques-
tion, s'efforça par tous les moyens de déve-
lopper cette culture qu'il considérait comme
devant êtres avec l'élevage, une des principa-
les sources de richesses de la colonie.
Faut-il développer la culture familiale fil-
digène ? Doit-on encourager les vastes ex-
ploîtations industrialisées ?
Autant de questions non encore résolue
d'une façon certaine et définitive.
Le principe de « moindre action » voudrait
évidemment qu'on se bornât à encourager la
indigènes à produire du coton et à l'apporter
aux diverses factoreries établies dans le pays.
Rien ne s'oppose à ce que ce système soit
mis en fratiquesmais il ne paraît pas suffi-
sant, et un effort de plus grande envergure
mérite d'être tenté. A côte des petites cultu-
res, pourquoi ne fonderait,on pas de grandes
exploitations ?
Chartes Debierrè,
Sénateur, Membre de la Commission
dés Finances et des Al/aires étran-
gères.
..1
PHILATÉLIE
TOGO. - On vient de découvrir une
feuille du 1 centime, sans Ja surcharge
Togo. L'amusant de l'histoire, c'est que cette
feuille a été remise gratuitement par
l'Agence des timbres coloniaux, à, l'heureux
bénéficiaire. Cette feuille tajt en fet collée,
sous une feuille normalement surchargée,
ce qui explique pourquoi elle n'a pas reçu
la surcharge. L'acheteur ne s'en est aperçu
qu'en détachant un timbre qu'il voulait ven-
dre comme variété de papier épais !
OUBANGUI. Le nouveau 75 c. bleu
vient die paraître.
TCHAD. - Un 75 c. bleu a paru le 2 juin.
NOUVELLE-CALEDONIE. - Le 75 c. bien
a été mis en vente le 2 juin.
;
Un emprunt colonial italien
L'émission d'un emprunt colonial italien,
dont nous avons déjà parlé, semble de plus
en plus à J'ordre du jour à Rome. Il s'agi-
rait d'un emprunt de 100 millions de lires,
destiné à d'importants travaux publics tant
en Cyrénaïque qu'en Tripolitaine. Les mi..
lieux officieux romains, sans confirmer la
réalisation prochaine de ce projet, ne le dé-
mentent pas.
Souhaitons à nos voisins d'être plus heu-
reux que nous et de voir réaliser rapidement
cet emurunt.
Nos colonies souffrent aujourd'hui d'aveir
attendu pendant cinq ans les centaines de
millions indispensables pour les mettre en
état de produire mieux et davantage."
Puissent Madagascar, l'Afrique Occiden-
tale, l'Indochine, ne pas indéfiniment espé.
rer, et voir, comme notre Congo, grâce à M.
Daladier, poindre sous peu l'heure des tén-
lisations.
Lire en seconde page.
A la Chajnbre.
1 ,a guerre au Maroc.
Le reciuleiDBQl des môdeclos coloolau*
–̃–0-0–
Par décret du 18 mai, il vient d'être dé-
cidé la création à l'Ecole de Santé militaire
de Lyon, d'une section coloniale destinée
à renforcer l'effectif des jeunes docteurs
fournis chaque année au corps de santé
colonial par l'Ecole du Service de Santé de
la Marine et des Colonies, de Bordeaux.
Cette mesure a été Drise sur la demande
de- l'administration coloniale et M. André
Hesse a fait, comme M. Daladier, tous ses
efforts pour la faire aboutir. Elle a pour
but d'augmenter le nombre des médecins
coloniaux dont nos pays d'Afrique ont, en
ce moment, un si grand besoin.
Si, en effet, l'Indochine a pu, grâce à
sa situation financière, organiser par ses
propres ressources ses services d'assistance
médicale indigène, il n'en est pas de même
de l'Afrique et c'est sur le corps de santé
colonial que repose la plus grande part de
ceux de l'A.O.F. et la totalité de la maladie
du sommeil en A. E. F.
Or, du fait des vides de la guerre et d'un
mouvement anormal de démissions que
M. Daladier a fort heureusemnet enrayé,
sur un effectif prévu de 660 médecins, -le
corps de santé colonial présente un déficit
jae-130 unités, quI pèse lourdement sur la
bonne exécution du service médical de nos
colonies.
L'Ecole du Service de Santé de Bordeaux
donne chaque année une promotion moyen-
ne de 40 jeunes docteurs ; ce contingent
alimenté en majorité par les familles mari-
times et coloniales, est d'excellente qualité,
mais ne peut guère être accru. Le ministre
des Colonies a donc pensé que les milieux
métropolitains, en particulier les jeunes
gens du Prytanée, pourraient donner quel-
nues éléments et, avec l'appui très actif
uc la Commission des Colonies de la Cham-
bre, en particulier de son président, M.
Diagne,. il a obtenu epue le concours pour
FEcole de Lyon soit ouvert à la médecine
coloniale et que les jeunes gens reçus a ce
titre soient réservés au corps de santé co-
lonial. Une fois munis de leur doctorat,
ces jeunes gens iront avec ceux de l'Ecole
do Bordeaux suivre pendant neuf mois à
Marseille les cours de l'Ecolo de Santé du
Pharo, où ils seront entraînés à la pratique
de la pathologie et de l'hygiène tropicale,
ainsi qu'à celle de la médecine des fem-
mes et des enfants.
D'autres mesures sont en cours pour ra-
mener vers la médecine coloniale les jeunes
étudiants créoles do nos vieilles colonies
quit avant la guerre, venaient volontiers
préparer en France le concours de l'Ecole
de Bordeaux et que le coût actuel des voya-
ges et de la vie a mis dans l'obligation. d'y
renoncer ; la participation des meilleurs élé-
ments de l'école de plein exercice de Hanoï
est également envisagée.
Ces mesures, dont l'idée revient à M. Da-
ladier et dont la réalisation est énergique-
mont poursuivie par M. André Hesse, font
le plus grand honneur à nos ministres et
le moyen qu'ils ont adopté de recruter les
médecins coloniaux des 'le début de leurs
études semble bien, après 20 ans d'essais
peu fructueux, être le seul qui permette,
dans la limite des maigres ressources bud-
gétaires actuelles, de sortir de la crise dans
aquelle se débat la médecine coloniale. On
ne peut que regretter qu'elles n'aient pas
été envisagées plus tôt, car leur effet se
fera sentir seulement dans quatre ans, lors-
que ce nouvel apport d'étudiants arrivera
à son doctorat ; à partir de ce moment, le
corps de santé colonial recevra chaque an-
née de 60 à 75 médecins au lieu de 40, avec
l'aide que pourront apporter tous les méde-
cins civils de bonne volonté et avec le nom-
bre régulièrement croissant des médecins
formés dans les écoles de médecine indigè.
nes,ln situation sera alors satisfaisante et i
sera possible de faire face à tous les bc
1 soins.
Provisoirement, l'administration coloniale
a l'intention de renforcer l'effectif insuffi-
sant des médecins d'Afrique en ayant re-
cours, avec la plus extrême prudence, à des
médecins étrangers, particulièrement oit des
médecins russes, pour la plupart médecins
militaires de l'ancien régime ayant fui de-
vant la révolution et dont le nombre, en
France, est assez élevé. Afin de maintenir
intact le privilège du diplôme français, ces
.médecins étrangers seront engagés comme
hygiénistes adjoints assistant comme auxi-
liaires les médecins français, pla'cés sous
leur contrôle et n'ayant pas le droit de faire
de la clientèle.
L eievaoe du mouton
en AlriQHB Occ ûenlaie Française
--<>-0-
La Chambre de commerce de Tourcoing
avait chargé M. Wenz, éleveur en Australie,
d'inspecter au Sénégal, au Soudan et en
Haute-Volta, les centres d'élevage des mou-
tons mérinos, importés du Cap par les soins
de cette Compagnie.
Les conseils (donnés par M. Wenz aux éle-
veurs au cours de son voyage peuvent ainsi
se résumer :
Croiser avec les mérinos algériens ou du
C-p, les races blanches comme les « Mai-
cina » ; •
- Laisser les moutons mérinos se multiplier
sntre eux, les croiser avec les races indi-
gènes à laine blanche.
Une station d'élevage bien montée devra :
10 Se clôturer graduellement ;
a0 Avoir de petits enclos ;
30 A\Jç>ir un bain détiqueur ;
40 Avoir du sel pur ou mélangé (soufre,
sulfate de fer) toujours à portée des mou-
tons. Doseï les animaux avec des pilules
Cooner contre les vers : ----
5° Creuser des puits et mettre des abreu-
voirs ;
6° Enco^ragei la destruction des fauves;
- 70 -Maintenir les bergeries et les hangars
propres, les désinfecter souvent ;
8° Veiller à ce que les moutons aient
beaucoup d'eau : les agneaux parqués pen-
dant que leurs mères sont au pâturage, doi-
vent avoir de l'eau à leur portée, à 1 ombre.
Q" Faire des réserves de fourrage.
Madagascar
Les ruines de Mahilaka
Sur la Grande Terre, dans le discrit Sa-
kalava, province de o8y-Bét à 5 km. au
nord-ouest du village de Zongoa, è. l'em-
bouchure de la rivière de ce nom, qui se
jette dans la baie de Passandava, existent
des ruines présumées arabes et datant du
xive ou du xve siècle. Ces ruines sont cons-
tituées par des pans de murs représen-
tant un fortin de toupie quadrilatérale de
150 m. de long sur 125 m. de large ; d'au-
tres rectangles figurent des emplacements
de maisons, et de nombreux amas indi-
quent les ruines de celles-ci.
Le long de la mer existent les fonda-
tions d'un quai de 2 km. environ ; enfin,
on peut distinguer l'emplacement d'un
Vaste Réservoir captant tun iruppseau et
formé d'une fortification en terre surmon-
tée d'un mur. Ce réservoir a un diamètre
approximatif de 150 mètres.
Les ruines dont il s'agit S'étendent sur
près de 2 km. de longueur et 1 km. en
largeur ; elles se trouvent dans- une petite
plaine et. principalement, sur une large
dune de sable couverte d'uné ancienne fo-
rêt défrichée il y a 21 ans, et remplacée par
une cocoteraie.
D'après Flacourt. ce seraient des ruines
arolbes. Leurs habitants devaient exploiter
& cet endroit la gomme copal, l'or du Haut
Sambirano.
Toutes les constructions sont faites en
maçonnerie très solide, et les matériaux
proviennent des lies dites Ambariotelo, si-
tuées à neuf milles environ au nord-ouest
de Mahilaka.
Darfis la principale de ces lies, Nosy
Mamoko, ù quelques mètres de la plage,
se trouve une vaste construction de forme
extrêmement bizarre. Un mur d'enceinte,
dont on ne retrouve que les fondations,
quelques quadrilatères assez mal conser-
vés, et occupant la partie est ; une cons-
truction A étage dont les murs ont encore
cinq mètres de haut. Par sa forme et la
distribution dés pièces, on a l'impression
de se trouver en présence d'une ancienne
mosquée. Certains plans inclinés ont été
peut-être, des escaliers ; enfin, quelques
ouvertures ogivales assez bien conservées,
rappellent le style araibe.
Cette construction, très- curieuse, au mi-
lieu d'un site merveilleux, mérite toute
l'attention des Pouvoirs publics et la visite
des touristes.
Dans une autre lie du groupe Ambario-
telo, Nosy-Lolo, on trouve immédiatement
au nord de la mer, quelques petites cons-
tructions rectangulaires. Elles compren-
nent encore des murs de 1 m. de hauteur,
entourés d'un grand nombre de tombes
dont l'origine malgache ne fait pas de
doute. D'inscription point ; pourtant, en
tête d'une tombe, est une pierre plate por-
tant quelques signes gravés qui, selon
toute probabilité, ne sont que des inscrip-
tions malgaches.
Ces ruines seraient-elles les derniers
vestiges de la ville arabe appelée Sada, ou
Stada dont parlent quelques ouvrages.
D'après la tradition, pendant les guer-
res des Arabes d'Oman avec les Portu-
gais, sous le règne de l'iman Seif ben
sultan Malek, qui chassa ces derniers de
plusieurs points de la côte d'Afrique, des
colons arabes abordèrent dans le fond de
la baie de Passandava où ils fondèrent la
ville de Sada et s'établirent sur les Iles
Ambariotelo (Nosy-Mamoko et Nosy Lolo).
Seif, toujours vainqueur, avait poursuivi
les Portugais jusque sous les murs de Mo-
zambique ; mais son armée ayant été
anéantie par l'explosion d'une mine que
firent habilement jouer les assiégés, 'la ter-
reur se répandit dans les colonies arabes
éparses sur les côtes voisines, et Sada fut
abandonné. *
Nuile part on ne retrouve d'objets in-
tacts, ce qui porte à croire que ces gens
ont abandonné cette ville avec armes et
bagages, ne laissant derrière eux que des
ruines et des débris
-
L'AVIATION COLONIALE
L'aviation française dans le Levant
Pendant le premier trimestre de cette an-
née, l'aéronautique de l'armée du Levant a
exécuté des relevés photographiques pour
rétablissement de la .carte, des opérations
de police, des évacuations sanitaires et des
transports postaux.
Les escadrilles et le parc ont Lîffectné^.OSS
heures de vol ; 14 évacuations sanitaires
ont été exécutées durant lesquelles 21 per-
sonnes blessées ou malades ont été trans-
portées.
Un certain nombre de personnes étran-
gères à d'aéronautique ont également em-
prunté la voie aérienne pour leurs déplace-
ments, enfin, les liaisons postales ont été
assurées avec régularité : 22 plis officiels.
279 sacs de courrier, 70 paquets divers ont
étô confiés durant le trimestre aux avions
postaux.
Thieffry et de Bruycker, Tranin et Duverne
à l'Aéro-Club
M. Laurcnt-Eynftc, sous-secrétaire d'Etal
h l'aéronautique, a présidé le dîner men-
suel de l'Aéro-Club de France, qui était
donné en l'honnflur des aviateurs belges
Ticffry ch de nrllycker. les héros du raid
aérien Bruxelles-Congo .belge, et la mission
Tranin-Duvernc, qui a accompli en Afri-
que un voyage d'études en automobile.
A l'issue du dîner, Thieffry et l'explora-
teur Duverne ont fait avec un grand succès
un exposé très intéressant de leurs randon-
nées.
MM. P.-E. Flandin, président de. l'Aéro-
Club et Laurent-Eynac leur ont exprimé les
félicitations de l'aéronautique française et
du Gouvernement.
La campagne cotonnière
en Haute- Volta
Un communiqué récent indiquait que la
hausse des changes était en partie due aux
achats de coton faits à l'étranger par les indus..
triels français pour les besoins des métiers du
Nord, de l' Alsace, de Rouen et du Maine.
Voici une petite information qui nous permet
d'espérer en un avenir plus ou moins loin-
tain.
La campagne cotonnière, ouverte depuis trois
mois, se poursuit très activement et semble
absorber presque toute la vitalité commerciale
de la colonie.
Les cours ont une tendance marquée à l'a
hausse, particulièrement dans le cercle de
Bobo-Dioulasso où la proximité du débouché
par chemin de fer rend la concurrence plus
grande. D'autre part, dans le cercle de Oua-
gadougou à Nobili, les représentants des com-
merçants européens ont dû, spontanément, ma-
jorer les prix qui leur avaient été indiqués pour
enrayer un mouvement d' exportation du coton
vers la Gold Coast où les offres atteignaient
près du double de celles pratiquées sur les di-
vers marchés de la colonié.
Dans les diverses foires qui se sont tenues
dans la région cotonnière, il a été vendu 610
tonnes de coton. Les prix, antérieurement sta-
bilisés aux environs de 1 franc (coton brut) et
5 francs (coton égrené) ont atteint dernière-
ment dans le cercle de Bobo-Dioulasso 1 fr. 25.
6 et 7 francs. - - -
- - - -
Les bénéhces ainsi réalisés par les cultiva-
teurs indigènes au cours de la campagne, tout
en augmentant leurs capacités d'achat, stimule
déjà le commerce local. C'est ainsi qu'à Oua-
gadougou, l'on note un accroissement très sen-
sible des droit. die place sur les marchés et que
les deux derniers lots de terrain de la place
même du marché viennent de faire l'objet
d'une demande de concession présentée par des
maisons européennes.
Et il ne faut pas oublier que la Haute-Volta
n'est pas la seule colonie du groupe où le coton
vient bien. Le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le
Soudan produisent en quantité chaque année
plus appréciables du coton sec ou irrigué.
Noie
orave incendie au muséum
Un grave incendie s'est déclaré la nuit
au Jardin des Plantes, dans le pavillon
d'agronomie coloniale qui s'ouvre 45, rue
Cnvier.
11 n'a pu être maîtrisé qu'à i heures du
matin.
Le feu a dévasté le premier élage du
hÙt imenL de la « Baleine », bàliment qui,
depuis plusieurs années avait été concède
au professeur -Chevallier, pour que l'émi-
nent. savant y installât un laboratoire
d'agronomie coloniale.
Le .professeur Chevallier, qui a consacré
plus de trente ans à l'étude de la flore, de
la faune, de la cynégétique et de l'enlomodo-
gie, au cours de ses voyages à travers
rlndochine et l'Afrique occidentale, avait
réuni là une inestimable documentation. Le
fou en a détruit une majeure partie.
De la grande salle du premier (Mage du
bâtiment plus rien ne subsiste, honni l'ar-
mature des vitrines, dont les vilres ont.
éclaté, le parquet est carbonisé, les murs
noircis ; de-ci delà gisent des herbiers mi-
consumés, des échantillons de bois précieux
qui ne sont plus maintenant que morceaux
de charbon.
Dans un coin, recouvert par des bûches,
il y a des monceaux do documents détruits :
plus de 20.000 brochures et manuscrits cons-
titués depuis 1895. Beaucoup de ces pertes
sont irréparables
On ne sait comment le feu a pris, maie
d'après M. Mangin, directeur du Muséum,
toute idée de malveillance semble devoir
être écartée.
Aux Arts décoratifs
-
Le serpent évadé et repris
Un serpent avait mordu un travailleur
algérien, au coin d'une allée de l'Exposi-
tion. Il y eut de l'émoi. Ce serpent, qui
était vert, ne disait rien qui vaille. Mais
d'activés recherches permirent de le re-
trouver et de s'assurer qu'il appartenait
à un dharmeur et à une espèce inoffensive.
Le;s montreurs de replies sont, par
bonheur, gens pleins de prudence.
A la Commission de ! Matrte
des COlonies el des protectorats
0 -
La Commission des Colonies de la Cham-
bre, dans sa dernière réunion, sous la pré-
sidence de M. Louis Proust, vice-président,
en l'absence de M. Biaise Diagne, a exa-
miné les modifications apportées par le Sé.
liai au Budget des Colonies.
M. L. Proust a fait part de ses démarches
auprès du ministre des Colonies pour l'in-
viter à venir exposer son point de vue à la
Cuminission sur le projet de loi portant
création (1"un,' banque d'émission à Mada-
gascar.- M. André, lies se avait accepté la
date du !) juin, mais comnii1 il est actuelle-
ment souffrant, son exposé se trouve ren-
voyé à une date ultérieur'1.
Un certain nombre de rapporteurs de pro-
jets de loi ont été désignés à la Chambre,
pour des questions d'ordre colonial ou inté-
ressant- les Colonies : a1) Chemins de fer de
Saint-Charles à 'GuC'lma, en Algérie (Rap-
porteur. M. Boux-Freissineng) ; b) Traité
d'amitié, de commerce et de navigation
avec le Siam (Rapporteur, M. Ernest Ou-
lrey) ; c) Promulgation au' Gabon de diffé-
rents textes relatifs aux douanes (Rappor-
teur, M. T.ouis Proust).
VINGT-CINOULEME ANNEE. - No 85
LE NUMERO : 20 CENTIMES -- - -
LUNDI SOIR, 8 JUIN 1925 ,
- :-
Les Annales Coloniales
-' JOURNAL QUOTIDIEN
- LES ARTICLES PUBLlts PAR ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
- Lu Annonces et Réclames sont reçue4 aux Bureaux du Journal et dans les Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUSpEL et L.-G. THEBAULT
Rédielion et AdmiBiilrtlioD : 34, Rue du Mon', - 8bo',:, PARlS-f Téléphone s LOUVRE 19-17
Va u I n«te S mth
- i Franc* êt ColonIH. M » 41 1 15 3
mSS l Étrmturtr UO » U • U 1
On to– 1– Bamt» pmk» 1 AmIm .,.
Impressions de voyage
ob.-
Des obligations politiques m'ont amené à
bar courir, rapidement il est vrai, une bonne par-
tie de l'Algérie èt en particulier le départe-
ment" d'Alger et de Constantine.
La première impression est nettement favora-
ble- Le paysage varié. parf ois pittoresque, pro-
cure au voyageur une véritable fête des yeux.
On est positivement émerveillé par le spec-
tacle dt Alger dont tes maisons riantes gar-
nissent les pentes des collines qui environnent
la baie et dont les quartiers récents, par 1 élé-
gance de leurs constructions, supportent facile-
ment la comparaison avec ceux de n importe
quelle ville européenne. ns, s'abri-
A l'endroit, où il n'y a pas cent ans, s abri-
tait une ville barbaresque, avec quelques rares
kvonuments parmi lesquels le palais du Dey qui
est devenu le lieu de réception du Gouverneur
Général, s'élève aujourd hui une des plus
belles agglomérations de là cote méditerra..
néenne. La vie moderne, avec ses magasins qui
rappellent ceux de Paris, ses cafés, ses notels,
ses banques, ses maisons de commerce, ses
tramways, ses automobiles, son magnifique Hô-
tel des Postes et son port, y développe son
activité à proximité des quartiers indigènes qui
ont conservé quelque chose de leur léthargie
séculaire. La juxtaposition de ces deux civili..
étions qui se pénètrent peu à neu cependant est
l'un des attraits d Alger comme du reste de
tout le pays. Elle constitue à vrai dire, 1 un
des problèmes les plus délicats parmii ceux qu a
posés notre établissement dans 1 Afrique du
Nord et sur lequel nous aurons plus d une fois
à revenir.. ,
,.,--- .- _t_
L impression change de caraciere, mllUi » ço
pas moins profonde quand, quittant la ville, cn
s'avance vers l'intérieur. Les plaines de la Mi-
lidja .de Philippeville, de BÔne, les c$tcaHx
'Al Sahel, avec leurs iuxnenses Champis de vi-
ane. vous font songer à ceux de 1 Hérault et de
r Aude. On y récolte un vin, dont les qualités
front le connues en France, Mais dont certains
crût peuvent rivaliser sans trop d infériorité avec
iriiel{IU9t*UM'dti Bordelais.
les étendues sans fin et monotone des
Hsuts plateaux* le blé et 1 orge couvrent des
espaces qui étalent peu près incultes il y a
tre-viast. ans. Aujourd hui, partout où
Peau est suffisante on a défriché le sol qui
donne des récoltes dont le seul défaut est de
n'être pas assez régutières. Les colons intré-
pides se sont essaimés à travers ces plaines
élevées jusqu'aux pieds de "Aurès où ils se
sont ingéniés à utiliser les eaUx que eur envoie
cette chaîne de montagnes couvettes. par en-
droits de fort belles forêts. -
1; - 'Ii -,,, _1-
L'industriel a suivi le co Ion et l. ettotce ae
tirer parti des ressources d'un paj't qui en
-possède beaucoup et met en œuvre les produits
due lui fournit 1 agriculture.
On est frappé de cette activité économique
qui est loin d'avoir atteint sa limite, mais dont
les résultats n'en sont pas moins remarquables.
Nous avons trouvé ce pays en pleine déca-
"denc' i!(!l)rt.Qmique. Des bienfaits de la coloni-
sation romaine, dont les ruines qu on exhume
montrent l'éclat, il n'existait plus guère qu un
souvenir. Les maîtres successifs de. 1 Algérie
se préoccupaient avant tout de tirer de la popu-
lation le plus de ressources fiscales possibles, Ils
n'avaient jamais songé à mettre en valeur les
immenses richesses naturelles du pays. A notre
arrivée, tout était à créer ou à Tecontituer :
organiser le régime des terres, encourager la
production, construire des voies de communi-
cation, refonner le système fiscal, instituer le
crédit, Telle était la tiche qui s'offrait aux
Français lorsqu'ils se furent tendus mattres de
l'Algérie. -
Que cette tâche ait été complètement réali-
sée, nul ne saurait l'affirmer en dépit des
Vforts considérables accomplis et dont les ré-
sultats font l'étonnement de celui qui pour la
première fois visite ce pays. Que la façon dont
elle a été menée soulève bien dès critiques jus-
tifiées, qui pourra la nier ? Si le sentiment de
la justice nous commande de rendre hommage
> ces pionniers de la civilisatoin française, il
nous fait d'autre part un devoir de ne pas fer-
mer les yeux à certaines erreurs, et de désap-
prouver énergiquement certains procédés.
Donc beaucoup a été fait, mais il reste en-
tore beaucoup à faire.
Il y aurait lieu notamment de travailler da-
vantage à l'éducation technique des indigènes, à
leur enseigner les procédés mojjemes de cul-
ture que certains emploient déjà, il est vrai,
mais qu'un très grand nombre ignorent encore.
Les colôns intelligents pensent que nous y avons
un intérêt évident.
La question de l'eau est la question fonda-
mentale de l'agriculture algérienne. Quand on
parcourt par la voie ferrée la plaine de Sérif
et qu'on se dirige vers l'Aurès, on aperçoit
du train des milliers et des milliers d'hectares
md porteraient de belles moissons, aussi belles
que celles que donnent les parties arrosées,
si on pouvait les irriguer. L'eau du ciel est in-
suffisante et puis elle tombe d'une Lçon telle-
ment irrégulière que les rendements sont
trop incertains. Il faudrait rechercher l'eau
souterraine et creuser des puits artésiens. Près
de Biskra, si je ne me trompe, le forage d'un
de ces puits a mis à jour une véritable rivière
dont l'ebondance inquiète presque les voisim,.
priais qui va rendre la vie à je ne sais combien
d'hectares jusqu'ici absolument arides.
A-t-on procédé à des opérations semblables
'sur les hautes plaines ? Je n'en sais rien. En
fput cas, les colons avec lesquels j'ai pu m'en-
tretenir prétendent qu'on ne s'en est pas préoc-
cupé. -
M. Steeg, qui paraît avoir laissé c[ans la
colonie le souvenir d'un homme un peu hési-
tant mais animé d'une bonne volonté certaine,
avait donné à la politique de l'eau une impul-
sion dont on lui est très reconnaissant ; il
avait fait construire des barrages ; le vœu géné-
ral est que son successeur persiste dans cette
voie et donne aux projets en cours d'exécution
plus d'ampleur si possible. On dit couramment
que les hautes plaines avaient été le grenier
de Rome ; sans donner à cette expression le
sens excessif que certains lui attribuent, il n'en
faut pas moins reconnaître qu'à la bonne époque
de la domination romaine ces terres avaient
atteint- une prospérité -qu'elles -.h'ont pas, je
pense, encore -- recouvrée.
- Les engrais,, d'autre part, ne sont pas assez
employés, et justement parce que l'incertitude
des pluies fait hésiter les propriétaires qui crai-
gnent, en cas de sécheresse, de jeter en pure
perte sur leurs champs, des phosphates qui leur
coûtent fort cher. Cela peut parère paradoxal,
mais ce n'en est pas moins vr( : les engrais
sont chèrs en Algérie, c'est-à-dire dans un
pays qui, si l'on en croit une publication offi-
cielle, possède à la fois des réserves inépuisa-
bles de phosphates et des pyrites fournissant
l'acide sulfurique servant à les traiter en même
temps qu'à fabriquer les sulfates de cuivre, né-
cessaires à la viticulture. Le problème d en..
grais est, dans cette colonie, aussi urgent à
résoudre que dans la métropole.
Les colons ne sont pas satisfaits des voies
de communication. Le matériel n'est pas sensi-
blement inférieur à celui que nous avons en
France, ce qui ne veut pas dire que des amé..,
liorations ne seraient pas nécessaires. Mais les
voies sont encore bien clairsemées. on y sup-
plée par endroits grâce aux autobus, mais ce
n est pas suffisant, et cela ne résout pas la
question du transport des marchandises lourdes.
Certaines régions à proximité de la côte n'atten-
dent. pour devenir des pays d'industrie, que
le chemin de fer qui leur permettra d'exploiter
leurs abondantes richesses minières.
Des ports, qui mènent une existence un peu
somnolente, deviendraient des foyers intenses
d'activité commerciale. si une voie ferrée d-
recte les reliait à l'arrière-pays agricole ou
minier. C'est le cas de Bougie qui réclame
depuis longtemps la ligne qui en fera le débour
ché de Sétif, Et il existe d'autres cas ana-
loes. 1
Dans l'f ordre économique, des efforts consi-
dérables sont donc encore nécessaires pour don-
ner à ce pays la prospérité à laquelle il a droit.
Ils ne sont pas moins grands dans d'autres do-
maines. Nous en parlerons prochainement.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
..1Ii ,
LA SANTÉ DEHLANDRÉ HESSE
M. André Hesse, ministre des Colonies, à
la suite du gros surmenage qu'il s'est imposé*
depuis le jour qu'il a pris la direction des ser-
vices de la rue Oudinot, est tombé souffrant le
Ivendredi 29 mai, en quittant le ministère.. On
espérait une indisposition passagère. et nos lec-
teurs comprendront le sentiment qui a guidé
notre abstention, quand, les premiers informés
de la santé du nouveau ministre des Colonies,
nous n en avons rien dit.
Malheureusement, l'état de M. André
Hesse sans être grave, se prolonge, et M.
Charles Chaumet, ministre du Commerce, a
été chargé de l'intérim du ministère des Colo-
nies pendant la maladie du titulaire.
Souhaitons, pour lui d'abord, pour la bonne
marche des servi ces de la rue Oudinot et pour
toutes les questions en suspens actuellement
tue Oudinot et devant les Chambres, que le
sympathique ministre se rétablisse le plus
promptement possible.
M. Antonetti en France
M. Antbnetti, Gouverneur Général de
VAfrique Equatoriale Française rentrant en
France pour mettre au point et exposer au mi-
nistre des Colonies le programme de réformes
qu'il a élaboré au cours de la tournée qu';}
vient de faire dans les quatre colonies du groupe
de l'Afrique Equatoriale Française, est arrivé
hier à Bordeaux par le paquebot Tchad.
M. et Mme Antonetti arriveront à la gaie
d'Orsay demain mardi, à 17 h. 40.
La cc ca iouiUe" est morte
--0-0-
Un événement vient de se produire au Ton-
kin. On a supprimé la fameuse « Cadouille »
dont étaient armés les agents de police. H ne
faut pas frapper les indigènes, mais dans cer-
taines circonstances, eux-mêmes acceptaient de
recevoir la cadouille plutôt que d'être traînés
devant le tribunal. Ils préféraient, entre deux
peines, un châtiment corporel passager à une
aJRende en espèces,
i -
Le coton au Tchad
go
Les textiles entrent
dans le chiffre de nos im-
portations pour près du
quart de leur valeur tota-
le, et le coton représente à
lui seul une valeur de trois
milliards 700 millions de
francs. Ces chiffres sont
terriblement éloquents et
l'on comprend que dans toutes nos colonies et
protectorats, les pouvoirs publics se préoccu-
pent d'amener les colons à cette culture. On a
déjà beaucoup fait, mais il reste encore beau-
coup à faire, notamment pour la mise en va"
leur de nos possessions africaines, touvant
devenir terres d'élection des cultures coton-
nier es. La colonie du Tchad est parmi celles-
là
Sur une étendue de 500.000 kilomètres car-
rés, entre les parallèles 14° 30 et 120, tout
s"1 harmonise .pour favoriser le développement
du coton.
Le sol est formé, dans les parties basset
d'un composé silico-argiUux, qui est le ter-
rain de choix pour le développement des
plants. C'est, du reste, dans ces endroits que
se trouvent les plus belles plantations : ainsi,
à Mao, les cotonniers produisent presque tou-
te l'atmée.
Le climat, humide au moment de la ger-
minationt devient absolument sec au moment
de la maturité et de la récolte.
La maill-d'œuvre est abondante et fournie
par des indigènes qui, depuis les temps les
plus reculés, se sont adonnés à la culture du
toton.
Nous avons donc là, sous la main, un iné-
puisable champ, où nous pourrons trouver le
coton nécessaire à alimenter nos industries
textiles et qu'il importe au plus tôt de mettre
en valeur.
Déjà des essais ont été tentés, et ont donné
des résultats devant être un encouragement
four Vavenir. Ces essais néanmoins, par suite
de circonstances fdcheuses, n'ont pas encore
abouti à Vexploitation régulière et intensive à
laquelle on doit arriver.
Le colonel Moll, lorsqu'il dirigeait le ter-
ritoire du Tchad, avait donné uHe remarqua-
ble impulsion à U culture iildiglIe. M alke,
reusement sa mort virit arrêter les progrès de
ta campagne en faveur du coton.
Au momellf de la guerre, le général Lar-
geau se préoccupait à nouveau d'intensifier
la production indigène.
M. le gouverneur Lavit reprenant la ques-
tion, s'efforça par tous les moyens de déve-
lopper cette culture qu'il considérait comme
devant êtres avec l'élevage, une des principa-
les sources de richesses de la colonie.
Faut-il développer la culture familiale fil-
digène ? Doit-on encourager les vastes ex-
ploîtations industrialisées ?
Autant de questions non encore résolue
d'une façon certaine et définitive.
Le principe de « moindre action » voudrait
évidemment qu'on se bornât à encourager la
indigènes à produire du coton et à l'apporter
aux diverses factoreries établies dans le pays.
Rien ne s'oppose à ce que ce système soit
mis en fratiquesmais il ne paraît pas suffi-
sant, et un effort de plus grande envergure
mérite d'être tenté. A côte des petites cultu-
res, pourquoi ne fonderait,on pas de grandes
exploitations ?
Chartes Debierrè,
Sénateur, Membre de la Commission
dés Finances et des Al/aires étran-
gères.
..1
PHILATÉLIE
TOGO. - On vient de découvrir une
feuille du 1 centime, sans Ja surcharge
Togo. L'amusant de l'histoire, c'est que cette
feuille a été remise gratuitement par
l'Agence des timbres coloniaux, à, l'heureux
bénéficiaire. Cette feuille tajt en fet collée,
sous une feuille normalement surchargée,
ce qui explique pourquoi elle n'a pas reçu
la surcharge. L'acheteur ne s'en est aperçu
qu'en détachant un timbre qu'il voulait ven-
dre comme variété de papier épais !
OUBANGUI. Le nouveau 75 c. bleu
vient die paraître.
TCHAD. - Un 75 c. bleu a paru le 2 juin.
NOUVELLE-CALEDONIE. - Le 75 c. bien
a été mis en vente le 2 juin.
;
Un emprunt colonial italien
L'émission d'un emprunt colonial italien,
dont nous avons déjà parlé, semble de plus
en plus à J'ordre du jour à Rome. Il s'agi-
rait d'un emprunt de 100 millions de lires,
destiné à d'importants travaux publics tant
en Cyrénaïque qu'en Tripolitaine. Les mi..
lieux officieux romains, sans confirmer la
réalisation prochaine de ce projet, ne le dé-
mentent pas.
Souhaitons à nos voisins d'être plus heu-
reux que nous et de voir réaliser rapidement
cet emurunt.
Nos colonies souffrent aujourd'hui d'aveir
attendu pendant cinq ans les centaines de
millions indispensables pour les mettre en
état de produire mieux et davantage."
Puissent Madagascar, l'Afrique Occiden-
tale, l'Indochine, ne pas indéfiniment espé.
rer, et voir, comme notre Congo, grâce à M.
Daladier, poindre sous peu l'heure des tén-
lisations.
Lire en seconde page.
A la Chajnbre.
1 ,a guerre au Maroc.
Le reciuleiDBQl des môdeclos coloolau*
–̃–0-0–
Par décret du 18 mai, il vient d'être dé-
cidé la création à l'Ecole de Santé militaire
de Lyon, d'une section coloniale destinée
à renforcer l'effectif des jeunes docteurs
fournis chaque année au corps de santé
colonial par l'Ecole du Service de Santé de
la Marine et des Colonies, de Bordeaux.
Cette mesure a été Drise sur la demande
de- l'administration coloniale et M. André
Hesse a fait, comme M. Daladier, tous ses
efforts pour la faire aboutir. Elle a pour
but d'augmenter le nombre des médecins
coloniaux dont nos pays d'Afrique ont, en
ce moment, un si grand besoin.
Si, en effet, l'Indochine a pu, grâce à
sa situation financière, organiser par ses
propres ressources ses services d'assistance
médicale indigène, il n'en est pas de même
de l'Afrique et c'est sur le corps de santé
colonial que repose la plus grande part de
ceux de l'A.O.F. et la totalité de la maladie
du sommeil en A. E. F.
Or, du fait des vides de la guerre et d'un
mouvement anormal de démissions que
M. Daladier a fort heureusemnet enrayé,
sur un effectif prévu de 660 médecins, -le
corps de santé colonial présente un déficit
jae-130 unités, quI pèse lourdement sur la
bonne exécution du service médical de nos
colonies.
L'Ecole du Service de Santé de Bordeaux
donne chaque année une promotion moyen-
ne de 40 jeunes docteurs ; ce contingent
alimenté en majorité par les familles mari-
times et coloniales, est d'excellente qualité,
mais ne peut guère être accru. Le ministre
des Colonies a donc pensé que les milieux
métropolitains, en particulier les jeunes
gens du Prytanée, pourraient donner quel-
nues éléments et, avec l'appui très actif
uc la Commission des Colonies de la Cham-
bre, en particulier de son président, M.
Diagne,. il a obtenu epue le concours pour
FEcole de Lyon soit ouvert à la médecine
coloniale et que les jeunes gens reçus a ce
titre soient réservés au corps de santé co-
lonial. Une fois munis de leur doctorat,
ces jeunes gens iront avec ceux de l'Ecole
do Bordeaux suivre pendant neuf mois à
Marseille les cours de l'Ecolo de Santé du
Pharo, où ils seront entraînés à la pratique
de la pathologie et de l'hygiène tropicale,
ainsi qu'à celle de la médecine des fem-
mes et des enfants.
D'autres mesures sont en cours pour ra-
mener vers la médecine coloniale les jeunes
étudiants créoles do nos vieilles colonies
quit avant la guerre, venaient volontiers
préparer en France le concours de l'Ecole
de Bordeaux et que le coût actuel des voya-
ges et de la vie a mis dans l'obligation. d'y
renoncer ; la participation des meilleurs élé-
ments de l'école de plein exercice de Hanoï
est également envisagée.
Ces mesures, dont l'idée revient à M. Da-
ladier et dont la réalisation est énergique-
mont poursuivie par M. André Hesse, font
le plus grand honneur à nos ministres et
le moyen qu'ils ont adopté de recruter les
médecins coloniaux des 'le début de leurs
études semble bien, après 20 ans d'essais
peu fructueux, être le seul qui permette,
dans la limite des maigres ressources bud-
gétaires actuelles, de sortir de la crise dans
aquelle se débat la médecine coloniale. On
ne peut que regretter qu'elles n'aient pas
été envisagées plus tôt, car leur effet se
fera sentir seulement dans quatre ans, lors-
que ce nouvel apport d'étudiants arrivera
à son doctorat ; à partir de ce moment, le
corps de santé colonial recevra chaque an-
née de 60 à 75 médecins au lieu de 40, avec
l'aide que pourront apporter tous les méde-
cins civils de bonne volonté et avec le nom-
bre régulièrement croissant des médecins
formés dans les écoles de médecine indigè.
nes,ln situation sera alors satisfaisante et i
sera possible de faire face à tous les bc
1 soins.
Provisoirement, l'administration coloniale
a l'intention de renforcer l'effectif insuffi-
sant des médecins d'Afrique en ayant re-
cours, avec la plus extrême prudence, à des
médecins étrangers, particulièrement oit des
médecins russes, pour la plupart médecins
militaires de l'ancien régime ayant fui de-
vant la révolution et dont le nombre, en
France, est assez élevé. Afin de maintenir
intact le privilège du diplôme français, ces
.médecins étrangers seront engagés comme
hygiénistes adjoints assistant comme auxi-
liaires les médecins français, pla'cés sous
leur contrôle et n'ayant pas le droit de faire
de la clientèle.
L eievaoe du mouton
en AlriQHB Occ ûenlaie Française
--<>-0-
La Chambre de commerce de Tourcoing
avait chargé M. Wenz, éleveur en Australie,
d'inspecter au Sénégal, au Soudan et en
Haute-Volta, les centres d'élevage des mou-
tons mérinos, importés du Cap par les soins
de cette Compagnie.
Les conseils (donnés par M. Wenz aux éle-
veurs au cours de son voyage peuvent ainsi
se résumer :
Croiser avec les mérinos algériens ou du
C-p, les races blanches comme les « Mai-
cina » ; •
- Laisser les moutons mérinos se multiplier
sntre eux, les croiser avec les races indi-
gènes à laine blanche.
Une station d'élevage bien montée devra :
10 Se clôturer graduellement ;
a0 Avoir de petits enclos ;
30 A\Jç>ir un bain détiqueur ;
40 Avoir du sel pur ou mélangé (soufre,
sulfate de fer) toujours à portée des mou-
tons. Doseï les animaux avec des pilules
Cooner contre les vers : ----
5° Creuser des puits et mettre des abreu-
voirs ;
6° Enco^ragei la destruction des fauves;
- 70 -Maintenir les bergeries et les hangars
propres, les désinfecter souvent ;
8° Veiller à ce que les moutons aient
beaucoup d'eau : les agneaux parqués pen-
dant que leurs mères sont au pâturage, doi-
vent avoir de l'eau à leur portée, à 1 ombre.
Q" Faire des réserves de fourrage.
Madagascar
Les ruines de Mahilaka
Sur la Grande Terre, dans le discrit Sa-
kalava, province de o8y-Bét à 5 km. au
nord-ouest du village de Zongoa, è. l'em-
bouchure de la rivière de ce nom, qui se
jette dans la baie de Passandava, existent
des ruines présumées arabes et datant du
xive ou du xve siècle. Ces ruines sont cons-
tituées par des pans de murs représen-
tant un fortin de toupie quadrilatérale de
150 m. de long sur 125 m. de large ; d'au-
tres rectangles figurent des emplacements
de maisons, et de nombreux amas indi-
quent les ruines de celles-ci.
Le long de la mer existent les fonda-
tions d'un quai de 2 km. environ ; enfin,
on peut distinguer l'emplacement d'un
Vaste Réservoir captant tun iruppseau et
formé d'une fortification en terre surmon-
tée d'un mur. Ce réservoir a un diamètre
approximatif de 150 mètres.
Les ruines dont il s'agit S'étendent sur
près de 2 km. de longueur et 1 km. en
largeur ; elles se trouvent dans- une petite
plaine et. principalement, sur une large
dune de sable couverte d'uné ancienne fo-
rêt défrichée il y a 21 ans, et remplacée par
une cocoteraie.
D'après Flacourt. ce seraient des ruines
arolbes. Leurs habitants devaient exploiter
& cet endroit la gomme copal, l'or du Haut
Sambirano.
Toutes les constructions sont faites en
maçonnerie très solide, et les matériaux
proviennent des lies dites Ambariotelo, si-
tuées à neuf milles environ au nord-ouest
de Mahilaka.
Darfis la principale de ces lies, Nosy
Mamoko, ù quelques mètres de la plage,
se trouve une vaste construction de forme
extrêmement bizarre. Un mur d'enceinte,
dont on ne retrouve que les fondations,
quelques quadrilatères assez mal conser-
vés, et occupant la partie est ; une cons-
truction A étage dont les murs ont encore
cinq mètres de haut. Par sa forme et la
distribution dés pièces, on a l'impression
de se trouver en présence d'une ancienne
mosquée. Certains plans inclinés ont été
peut-être, des escaliers ; enfin, quelques
ouvertures ogivales assez bien conservées,
rappellent le style araibe.
Cette construction, très- curieuse, au mi-
lieu d'un site merveilleux, mérite toute
l'attention des Pouvoirs publics et la visite
des touristes.
Dans une autre lie du groupe Ambario-
telo, Nosy-Lolo, on trouve immédiatement
au nord de la mer, quelques petites cons-
tructions rectangulaires. Elles compren-
nent encore des murs de 1 m. de hauteur,
entourés d'un grand nombre de tombes
dont l'origine malgache ne fait pas de
doute. D'inscription point ; pourtant, en
tête d'une tombe, est une pierre plate por-
tant quelques signes gravés qui, selon
toute probabilité, ne sont que des inscrip-
tions malgaches.
Ces ruines seraient-elles les derniers
vestiges de la ville arabe appelée Sada, ou
Stada dont parlent quelques ouvrages.
D'après la tradition, pendant les guer-
res des Arabes d'Oman avec les Portu-
gais, sous le règne de l'iman Seif ben
sultan Malek, qui chassa ces derniers de
plusieurs points de la côte d'Afrique, des
colons arabes abordèrent dans le fond de
la baie de Passandava où ils fondèrent la
ville de Sada et s'établirent sur les Iles
Ambariotelo (Nosy-Mamoko et Nosy Lolo).
Seif, toujours vainqueur, avait poursuivi
les Portugais jusque sous les murs de Mo-
zambique ; mais son armée ayant été
anéantie par l'explosion d'une mine que
firent habilement jouer les assiégés, 'la ter-
reur se répandit dans les colonies arabes
éparses sur les côtes voisines, et Sada fut
abandonné. *
Nuile part on ne retrouve d'objets in-
tacts, ce qui porte à croire que ces gens
ont abandonné cette ville avec armes et
bagages, ne laissant derrière eux que des
ruines et des débris
-
L'AVIATION COLONIALE
L'aviation française dans le Levant
Pendant le premier trimestre de cette an-
née, l'aéronautique de l'armée du Levant a
exécuté des relevés photographiques pour
rétablissement de la .carte, des opérations
de police, des évacuations sanitaires et des
transports postaux.
Les escadrilles et le parc ont Lîffectné^.OSS
heures de vol ; 14 évacuations sanitaires
ont été exécutées durant lesquelles 21 per-
sonnes blessées ou malades ont été trans-
portées.
Un certain nombre de personnes étran-
gères à d'aéronautique ont également em-
prunté la voie aérienne pour leurs déplace-
ments, enfin, les liaisons postales ont été
assurées avec régularité : 22 plis officiels.
279 sacs de courrier, 70 paquets divers ont
étô confiés durant le trimestre aux avions
postaux.
Thieffry et de Bruycker, Tranin et Duverne
à l'Aéro-Club
M. Laurcnt-Eynftc, sous-secrétaire d'Etal
h l'aéronautique, a présidé le dîner men-
suel de l'Aéro-Club de France, qui était
donné en l'honnflur des aviateurs belges
Ticffry ch de nrllycker. les héros du raid
aérien Bruxelles-Congo .belge, et la mission
Tranin-Duvernc, qui a accompli en Afri-
que un voyage d'études en automobile.
A l'issue du dîner, Thieffry et l'explora-
teur Duverne ont fait avec un grand succès
un exposé très intéressant de leurs randon-
nées.
MM. P.-E. Flandin, président de. l'Aéro-
Club et Laurent-Eynac leur ont exprimé les
félicitations de l'aéronautique française et
du Gouvernement.
La campagne cotonnière
en Haute- Volta
Un communiqué récent indiquait que la
hausse des changes était en partie due aux
achats de coton faits à l'étranger par les indus..
triels français pour les besoins des métiers du
Nord, de l' Alsace, de Rouen et du Maine.
Voici une petite information qui nous permet
d'espérer en un avenir plus ou moins loin-
tain.
La campagne cotonnière, ouverte depuis trois
mois, se poursuit très activement et semble
absorber presque toute la vitalité commerciale
de la colonie.
Les cours ont une tendance marquée à l'a
hausse, particulièrement dans le cercle de
Bobo-Dioulasso où la proximité du débouché
par chemin de fer rend la concurrence plus
grande. D'autre part, dans le cercle de Oua-
gadougou à Nobili, les représentants des com-
merçants européens ont dû, spontanément, ma-
jorer les prix qui leur avaient été indiqués pour
enrayer un mouvement d' exportation du coton
vers la Gold Coast où les offres atteignaient
près du double de celles pratiquées sur les di-
vers marchés de la colonié.
Dans les diverses foires qui se sont tenues
dans la région cotonnière, il a été vendu 610
tonnes de coton. Les prix, antérieurement sta-
bilisés aux environs de 1 franc (coton brut) et
5 francs (coton égrené) ont atteint dernière-
ment dans le cercle de Bobo-Dioulasso 1 fr. 25.
6 et 7 francs. - - -
- - - -
Les bénéhces ainsi réalisés par les cultiva-
teurs indigènes au cours de la campagne, tout
en augmentant leurs capacités d'achat, stimule
déjà le commerce local. C'est ainsi qu'à Oua-
gadougou, l'on note un accroissement très sen-
sible des droit. die place sur les marchés et que
les deux derniers lots de terrain de la place
même du marché viennent de faire l'objet
d'une demande de concession présentée par des
maisons européennes.
Et il ne faut pas oublier que la Haute-Volta
n'est pas la seule colonie du groupe où le coton
vient bien. Le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le
Soudan produisent en quantité chaque année
plus appréciables du coton sec ou irrigué.
Noie
orave incendie au muséum
Un grave incendie s'est déclaré la nuit
au Jardin des Plantes, dans le pavillon
d'agronomie coloniale qui s'ouvre 45, rue
Cnvier.
11 n'a pu être maîtrisé qu'à i heures du
matin.
Le feu a dévasté le premier élage du
hÙt imenL de la « Baleine », bàliment qui,
depuis plusieurs années avait été concède
au professeur -Chevallier, pour que l'émi-
nent. savant y installât un laboratoire
d'agronomie coloniale.
Le .professeur Chevallier, qui a consacré
plus de trente ans à l'étude de la flore, de
la faune, de la cynégétique et de l'enlomodo-
gie, au cours de ses voyages à travers
rlndochine et l'Afrique occidentale, avait
réuni là une inestimable documentation. Le
fou en a détruit une majeure partie.
De la grande salle du premier (Mage du
bâtiment plus rien ne subsiste, honni l'ar-
mature des vitrines, dont les vilres ont.
éclaté, le parquet est carbonisé, les murs
noircis ; de-ci delà gisent des herbiers mi-
consumés, des échantillons de bois précieux
qui ne sont plus maintenant que morceaux
de charbon.
Dans un coin, recouvert par des bûches,
il y a des monceaux do documents détruits :
plus de 20.000 brochures et manuscrits cons-
titués depuis 1895. Beaucoup de ces pertes
sont irréparables
On ne sait comment le feu a pris, maie
d'après M. Mangin, directeur du Muséum,
toute idée de malveillance semble devoir
être écartée.
Aux Arts décoratifs
-
Le serpent évadé et repris
Un serpent avait mordu un travailleur
algérien, au coin d'une allée de l'Exposi-
tion. Il y eut de l'émoi. Ce serpent, qui
était vert, ne disait rien qui vaille. Mais
d'activés recherches permirent de le re-
trouver et de s'assurer qu'il appartenait
à un dharmeur et à une espèce inoffensive.
Le;s montreurs de replies sont, par
bonheur, gens pleins de prudence.
A la Commission de ! Matrte
des COlonies el des protectorats
0 -
La Commission des Colonies de la Cham-
bre, dans sa dernière réunion, sous la pré-
sidence de M. Louis Proust, vice-président,
en l'absence de M. Biaise Diagne, a exa-
miné les modifications apportées par le Sé.
liai au Budget des Colonies.
M. L. Proust a fait part de ses démarches
auprès du ministre des Colonies pour l'in-
viter à venir exposer son point de vue à la
Cuminission sur le projet de loi portant
création (1"un,' banque d'émission à Mada-
gascar.- M. André, lies se avait accepté la
date du !) juin, mais comnii1 il est actuelle-
ment souffrant, son exposé se trouve ren-
voyé à une date ultérieur'1.
Un certain nombre de rapporteurs de pro-
jets de loi ont été désignés à la Chambre,
pour des questions d'ordre colonial ou inté-
ressant- les Colonies : a1) Chemins de fer de
Saint-Charles à 'GuC'lma, en Algérie (Rap-
porteur. M. Boux-Freissineng) ; b) Traité
d'amitié, de commerce et de navigation
avec le Siam (Rapporteur, M. Ernest Ou-
lrey) ; c) Promulgation au' Gabon de diffé-
rents textes relatifs aux douanes (Rappor-
teur, M. T.ouis Proust).
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