Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1925 05 juin 1925
Description : 1925/06/05 (A25,N84). 1925/06/05 (A25,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396930h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNKEL N* 84
Llg NUMBRO : 80 GBNTIME6
VENDREDI SOIR, 5 JUIN 1985 -
- 1 -
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES UMALBI COLONIALUN SONT LA PROPRIÉTÉ
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I^'essor économique
Aussitôt que notre Administration eut
réalisé l'occupation effective de la zone
de l'ancien Togo allemand placée sous
notre mandat, - 53.000 kilomètres car-
rés et 750.000 habitants environ, le
premier soin des pouvpirs locaux fut
d'établir un programme économique en
vue de parvenir à une mise en valeur
progressive du Territoire. « Gouverner
c'est prévoir », et l'Administration du
Togo a eu la sagesse et l'énergie de réa-
liser dans le domaine économique cette
formule dont trop de gouvernants usent
si volontiers tout en se gardant de l'ap-
pliquer. -
L'année 1924 a vu, en particulier, dans
le développement des cultures riches et
dans l'activité commerciale conséquente,
des réalisations actives et fécondes ou-
vrant sur l'avenir économique du pays les
perspectives les plus brillantes.
Il est bon de dire que les efforts cons-
tants faits depuis quatre ans par l'Ad-
ministration pour le développement agri-
cole du Territoire ont été heureusement
favorisés par deux circonstances. - L'une
est la diversité des ressources qu'offre
le pays; son relief extrêmement varié
crée des ambiances différentes auxquelles-
peuvent facilement s'adapter les produc-
tions diverses. L'autre est le mode indi-
gène de tenure de la terre, petite tenure
familiale, éminemment favorable à l'ex-
tension des cultures ou à l'application
des conseils donnés en cette matière par
ceux qui s'intéressent à la grande masse
des indigènes.
En effet, dans ce pays exclusivement
agricole qu'est le Togo français, les ex-
ploitations européennes de grande en-
vergure occupent une place pratiquement
nulle. Les plantations industrielles ; ca-
cao, coton, café, sont entreprises par les
indigènes eux-mêmes sur le sol apparte-
nant aux collectivités. Le travail de la
terre est donc resté jusqu'ici essentielle-
ment « familial », tous les membres de
la famille travaillant dans les planta-
tions faites sur les parcelles dévolues au
chef de la famille.
L'impulsion que l'Administration s'est
efforcée de donner à l'agriculture s'est
traduite dans le courant de l'année der-
nière par des manifestations d'ordres di-
vers.
C'est d'abord l'organisation définitive
d'un service d'agriculture dont la créa-
tion n'avait été qu'ébauchée en 1923. Di-
rigé par un ingénieur d'agriculture, il
comprend, comme personnel, des ingé-
nieurs et des conducteurs de travaux
agricoles, des agents de cultures euro-
péens, des - moniteurs agricoles et ma-
nœuvres indigènes. Nous nous plaisons à
constater l'esprit réaliste dans lequel a
été conçu le rôle de ce service ; finies les
interminables et coûteuses expériences
de laboratoire, finies les cultures en bo-
caux qui, hélas ! dans tant de colonies
n'ont jamais donné comme résultats pra-
tiques que d'immenses rapports émaillés
de latin de cuisine qui allaient grossir
ides dossiers poussiéreux et déjà volumi-
neux.
Au Togo, les agents du service d'agri-
culture doivent vivre en plein air et ac-
complir de fréquents déplacements. Il est
vrai que les stations d'essais subsistent
mais elles sont devenues des pépinières
ou des champs de coton pourvoyeurs de
plants et de graines sélectionnés desti-
nés à être distribués aux cultivateurs in-
digènes. Le rôle des agents de culture
doit être triple, précisait le commissaire
de la République dans son instruction
du 27 octobre 1923 : « Conseillers tech-
niques de l'administrateur d'abord. En
second lieu, je désire, écrivait-il, qu'ils
soient éminemment mobiles et, sauf le
cas où leur présence sera indispensable
au chef-lieu du Cercle ou du Territoire,
ils devront parcourir la brousse d'un can-
ton à l'autre, et y faire entreprendre des
plantations nouvelles, visiter celles qui
existent et donner aux indigènes d'utiles
conseils. Enfin, ils formeront des moni-
teurs agricoles.. »
De nombreuses et fructueuses tour-
nées ont en effet été entreprises en 1924
par les divers agents du service d'Agri-
culture, les unes en vue de déterminer les
emplacements de pépinières à créer, d'in-
ventorier celles existant déjà autour des
postes ou des villages et d'en contrôler
l'état; les autres en vue d'enseigner aux
planteurs indigènes des cercles de Klotrto
et Atakpalné, les procédés à employer
pour lutter contre les parasites et les di-
verses maladies des cacaoyers, caféiers^
cotonniers, ainsi que ITœage des instm..
ments, drogues, insecticides et produits
anticryptogamiques.
En ce qui concerne les stations agrico-
les, celle de Tové, constituée par un do-
maine de 200 hectares et qui comprend
l'Ecole des Moniteurs indigènes, a dis-
tribué en 1924 aux indigènes de nom-
breux plants de caféiers et cacaoyers.
Celle de Nuatja, spécialisée dans la cul-
ture du coton, a continué le travail de
la sélection du coton sur pied et la pro-
duction des semences destinées à lex-
ténsion du type issu de cette sélection,
seul moyen de lutter contre l'hybrida-
tion qui sévit malheureusement dans les
plantations indigènes.
Mais dans le domaine économique
l'activité administrative s'est encore mtp
nifestée d'autres façons; c'est oe que je-
me propose d'examiner ultérieurement
au cours de prochains articles.
Pierre Valude,
Député du Cher.
.-
La coniftwc» Mnt-MiMtM
--e'O--
M. Lucien Saint vient de réunir à Tunis * ses
principaux chef, de service en vue de préparer
le programme de la Conférence nord-africaine
qui doit s'ouvrir le 6 juillet prochain à Tunis.
Outre nos Résidents Généraux en Tunisie
et au Maroc et le Gouverneu» Général de l'Al-
riel un représentant du Gouverneur Général
de I Afrique Occidentale française assistera à
cette conférence à laquelle se rendra également
M. Antonetti, Gouverneur Général de l'A. E.
F., qui arrivera à Bordeaux le 9 juin.
La conférence dliera vraisemblablement jus-
qu'au 9 juillet. Aprèç quoi, des excuraiona se-
ront organisées pour les hauts fonctionnaires de
nos trois possessions nord-africaines réunis à
cette occasion.
(Par dépêche.)
-
L'AVIATION COLONIALE
Selon un télégramme de Las Palmas
(Ues Canaries) à l'A. B. C. de Madrid, Un
avion serait tombé d'une grande hauteur
entre le cap Juby et Rio-de-Oro.
Ce renseignement est inexact.
Le premier courrier postal France-Séné-
gal, transporté par avion, est arrivé à Da-
har le 3 juin, à 15 heures. Le courrier était
parti de l'oiùouse dimanche matin.
Parmi les nombreuses lettres transpor-
Mes, se trouvaient des lettres de M. Pain-
levéx président du conseil, et de M. Hesse,
ministre dœs colonies, adressées au gou-
verneur général de l'Afrique occidentale
française.
Les deux avions de réserve ont atteint le
cap Juby sans incident.
(Par dépêche.)
Au Conseil d'État
--0.0--
Syndicat d'irrigation des deux rives
du Ghélitf
Ce syndicat a introduit une requête con-
tre un arrêté du 12 novembre 1920, par le-
quel le Con&eil de préfecture d'Alger, saisi
par plusieurs cultivateurs de Pouteba,
d'une demande en indemnité motivée par
les dommages causés à leurs terres par lès
débordements de l'oued Nessissa, a mis
hors de cause la Compagnie du P.-L.-M.. a
condamné le service des Ponts et Chaus-
sées et ledit Syndicat, à payer aux cultiva-
teurs réclamants la somme de 6.075 francs.
Comme suite à cette requête le Conseil
d'Etat a pris un arrêté aux termes duquel
iest accordé audit Syndicat décharge de la
condamnation prononcée contre lui par /e
Conseil de préfecture.
La Compagnie du P.-L.-M, et le service
des Ponts et Chaussées paieront, la pre-
mière jusqu'à concurrence des 3/4 ; le 2e
pour le surplus aux cultivateurs la somme
de 6.075 fr. Ces derniers rembourseront au
Syndicat, chacun pour sa part à partir de
la somme de 607 fr. 70 qu'il a été con-
damné à payer auxdits cultivateurs au cas
où il leur aurait déjà versé -la même
somme.
Décrets et Arrêtés
Q/U
Décret portant approbation d'une délibéra-
tion du Conseil Général de l'Inde, en date
du 6 décembre 1924, relative à la taxe sur
les véhicules, les chevaux et les mulets.
Le Conseil Général des Etablissements Fran-
çais dans l'Inde, a pris une délibération, en
date du 5 décembre 1984, relative à la taxe sur
les véhicules, les chenaux et les mulets.
L'assiette et le tarif de cette taxe avaient été
fixés par une délibération du Conseil Général
en date du 26 décembre tœl approuvée par
décret du 90 août 191%. n est apparu depuis
que les tarifs pouvaient être lem.- De plus,
le Conseil Général a estimé que certaines ma-
difications de détail pouvaient être portées &
l'assiette de cette taxe.
Le Ministre des Colonies a approuvé par le
décret de ce jour cette délibération.
1. 0. du 5 Juin.
Au pays du mouton
mouton
On connaît les espéran-
ces que l'on a fondées sur
l'élevage d u mouton,
pour fournir aux indigènes
des territoires du sud-
algérien les moyens de se
développer au point de
vue économique. On sait
les efforts - déployés par
les gouverneurs de f Algérie dans le but de
conserver, améliorer et accroître le cheptel
ovin. Mais on n'ignore pas à quels obstacles,
dressés par la nature, se heurtent les meil-
leures volontés. Les intempéries, le manque
d'eau et d'abris, les maladies font de la
transhumance un filtre à travers les mailles
duquel passent les animaux les plus résis-
tants, laissant périr sur le terrain le meilleur
de le fortune des indigènes.
A plusieurs reprises, des campagnes ont
été faites pour obtenir des populations du
sud-algérien la mise en oeuvre des précau-
tions recommes nécessaires par une longue
expérience. L'insouciance des pasteurs noma-
des, leur irréductible fatalisme ont été Ifs
principales causes d'échecs qu'il faut cepen.
dant à tout prix surmonter. Notre industrie
nationale riest-elle pas tributaire de la pro-
duction lainière de Vétranger pour des som-
mes qui ne sont pas inférieures chaque année
à deux milliards de francs. Les moutons al-
gériens sont capables de subvenir à la plus
grande part de ces besoins. Ils sont la seule
ressource productive des indigènes du sud.
Il est donc indispensable de ne pas céder au
découragement et de reprendre d'incessants
efforts pour la reconstitution du cheptel
ovin sur lequel la guerre a exercé des rava-
ges qui, pour être indirectement causés rien
sont pas moins profonds.
Le dernier gouverneur de V Algérie,
M. Steeg, ri a pas manqué au devoir que lui
imposait sa sollicitude naturelle pour les pas-
teurs arabes. Il a Idilll des centres mouton-
niers là où il ri y en avait pas encore, il a
relevé ceux que Vincurie avait laissé déchoir,
il a créé des centres £ élevage, celui de Tad-
mit (Laghouat) entre autres où radministra-
tion de V élevage vient de faire une démons-
tration qui a eu un grand retentissement dans
toute la Colonie.
Devant les officiers des Territoires du
Sud, les indigènes, caïds, aghas, proprié-
taires de troupeaux, les commerçants lai-
niers, les vétérinaires àéfJartementaux.
M. Tronette, inspecteur du service de Véle-
vage, a montré par quels procédés la sta-
tion de Tadmit était en état de fournir les
moyens et les sujets pour un repeuplement
du troupeau algérien.
Ce à quoi il convient de Rattacher tout
d'abord c'est à ne confier le rôle de géni-
teurs qu'à des animaux choisis, tant à cause
de la qualité de leur laine qu'en raison de
leurs attributs physiques. Aspect et consis-
tance de la laine, développement des diverses
parties du corps, c'est ce qui permet la sé-
lection des béliers. La même attention se
porte sur les générations successivement
issues de ces animaux, de telle sorte que l'on
finit par ne posséder que des animaux de
choix.
Les béliers inaptes à procréer des sujet'
satisfaisants sont soumis à la castration, On
emploie un procédé très simple, applicable
par tous les bergers, inoffensif pour le mou
ton, qui consiste en l'application d'une pince
spéciale, à la base de la glande, peau com-
prise. Une atrophie s'en suit par écrasement
des vaisseaux sanguins.
A la station de Tadmit sont mises en pra-
tique les méthodes et les indications de
M. Voronoff. Elles ont pour but, on le sait,
de rendre héréditaire l'aptitude à la surpro-
duction lainière. Les animaux greffés Van
dernier ont donné des laines plus longues
d'un cinquième que celles portées par les ani-
maux témoins. Les greffes seront continuées
de génération en génération pendant cinq an-
nées jusqu'à ce que les caractères héréditaires
aient subi la fixation que l'on attend.*
Les démonstrations de Tadmit ont égale-
ment porté sur les procédés de tonte, que l'on
applique à l'aide de tondeuses mécaniques,
sur la prophylaxie de certaines maladies pa-
rasitaires, la gale notamment, que Pon com-
bat par des immersions dans des bains médi-
camenteux donnés dans des bassins cimentés
où peuvent passer journellement deux mille
animaux" et aussi sur les vaccinations anti-
claveleuses.
Il est -incontestable que de telles ïeçotis
de choses portent plus loin et plus profondé-
ment @ que les meilleurs conseils oraux dont
on s'efforçait de meubler l'esprit des ber-
gers.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
insmcmn garnie in imam ONMIIR
Comme nous l'avions fait pressentir
dans noire numéro du 22 mai, c'est bien
le général de division Claudel, comman-
dant le corps d'armée colonial, qui est
nommé, tout en conservant son comman-
dement actuel, inspecteur général des trou-
pes coloniales.
La guerre au Maroc
-–-– r, t
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier matin en conseil à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
M. Painlevé, en sa qualité de ministre
de la Guerre, a indiqué qu'au Maroc le
front était stabilisé et qu'il n'y avait au-
cune opération militaire. D'après des ren-
seignements apportés par des témoins di-
rects, il résulte que l'état moral des trou-
pes, officiers et indigènes, était de tout
point remarquable.
M. QUINONEB DE LEON
AU QUAI D'ORSAY
A l'issue de la séance du Conseil des
ministres, M. Aristide Briand, ministre des
Affaires Etrangères, a reçu M. Quinones
de Léon, ambassadeur d'Espagne. L'entre-
tien a porté sur les affaires marocaines.
M. PAINLEVE AU SENAT
Genèse des opérations
D'intéressantes déclarations ont été faites
hier par M. Painlevé devant les commis-
sions de l'Armée et des Affaires étrangères
du Sénat.
Le président du Conseil a rappelé que
c'est en 1924 que le maréchal Lyautey a
passé sur la rive droite de l'Ouergha et a
Occupé une bande de territoire où nos trou-
pes n'avaient pas encore pénétré, mais qui
n'était pas contestée comme zone fran-
çaise.
- M. Painlevé précise, en outre, que jamais
nos soldats n'ont établi aucun poste dans
la zone espagnole ou même dans son voi-
sinage lointain. Pas davantage, il n'a été
question d'une entrée dans le Rif.
C'est à la suite d'une décision prise par
le Gouvernement Poincaré que le maréchal
Lyautey a franchi l'Ouergha et s'est ins-
tallé sur la rive droite.
Le résident général, de 1923 à lWM, avait
vu réduire ses effectifs.
Or, l'occupation de territoires nouveaux
démontra la nécessité de lui rendre le nom-
bre de troupes qu'il avait autrefois à sa
disposition.
Les envois de troupes
En décembre" 1924, M. Herriot décida que
les - premiers renforts seraient envoyés en
février 1925 et que, le cas échéant, d autres
pourraient venir en avril.
Effectivement, les premiers renforts arri-
vèrent au Maroc en février 1926. Mais en
mars, le maréchal réclamait de nouveaux
envois de troupes.
Le général Nollet les avait préparés lors-
que le ministère Herriot fut renverse.
De nouveaux renforts sont réclamés en
avrn, auxquels fait droit M. Painlevé.
Au
Au début de mai, une troisième demande
de troupes est faite par le maréchal Lyau-
tey.
Une fois encore, le Gouvernement y ac-
cède. Il ajoute même aux effectifs réclamés
des tanks, des avions et des 75 de mon-
tagne dernier modèle.
C'est alors seulement que la situation pa-
rut alarmante et que se produisit l'encer-
clement par les Rifains des petits postes
disséminés, la délivrance et l'évacuation de
ces postes par nos troupes.
Les pertes
Quant au chiffre de nos pertes, M. Pain-
levé les précise à nouveau. Elles ont été
exagérées au delà de toute vraisemblance.
A 2 juin, voici quelle était exactement la
situation : 318 tués, 1.115 blessés, 196 dis-
parus. Ces chiffres portent, pour un peu
plus de 'trois cinquièmes, sur les indigè-
nes. e
Le président du Conseil a conclu :
11 De nouvelles trou es,mais en petit nom-
bre, seront encore nécessaires, nen pour
des opérations que personne ne désire ni
ne prévoit, mais pour la relève des effec-
tifs engagés. »
Après s'être expliqué eur la constitution
des services sanitaires et avoir résumé
l'impression très favorable qui se dégage
du rapport du général Serrigny retour de
sa mission au Maroc, M. Painlevé a ré-
pondu à diverses questions qui lui ont été
posées.
LES CREDITS MILITAIRES
Le projet de loi que le Gouvernement
vient de déposer en vue de demander des
crédits pour les opérations militaires ac-
tuellement engagées au Maroc comporte
une demande de 31.700.000 francs pour le
mois de juin. Dans l'exposé des motifs, le
Gouvernement Ifaitprévoirqu'il «demandera
une somme à peu près égale pour le mois
de juillet et .le mois d'août, soit au total
98 millions pour le trimestre du lep juin au
31 août.
LES OPERATIONS
A l'Ouest, les Rezgliouas et les Beni-
Mcstaras dissidents ont été invités par
Abd el Krim à former poser à l'avance de nos troupes dans cette
région,
Au Centre, des renseignements indiquent
que les 21 et 20 mai, seule l'aviation a
infligé aux Rifains Djebalas des pertes éva-
luées à 250 tués et 300 blessés.
De nouvelles attaques
Les ouvrages de Sker ont été de nouveau
attaqués dans la nuit du 2 au 3 juin. Une
opération vivement menée a permis de dé-
gagea- la 11ion d'Ahmar où des contingents
ennemis avaient pris pied.
A l'Est, la propagande rifaine s'acccninc
sur quelques points.
Nos partisans ont détruit la ligne télépho-
nique rifaine vers Tizouan, à 20 kilomè-
tres au nord de Kiffane.
L'organisation du iront
Le plan d'organisation du front nord est
définitivement arrêté. On a délimité géogra-
phiquement le territoire soumis à l'autorité
du général Daugan, commandant le front
iuyixi, ce territoire constituant une véri-
table zone des armées. Il s'étend à l'ouest
jusqu'à l'Océan Atlantique, à l'est jusqu'à
la frontière algérienne, au sud jusqu'à la
route Kenitra-Fez-Taza-Oudjda, cette route
comprise. Au nord, la limite du front est
indiquée par la bande de terrain comprise
entre la frontière firanco-esjpagnole fixée par
le traité de 1912, et les positions actuelle-
ment occupées par nos troupes. Dans ced
limites, 1 autorité du général Daugan
s'exerce au point de vue politique et pour
les opérations aussi bien sur les territoires
placés sous le régime du contrôle civil que
sur ceux administrés par les militaires.
Cette mesure, qui ne modifie d'ailleurs la
situation actuelle que dans les parties extrê-
mes ouest et est du front était nécessaire
en raison du besoin où est le commande-
ment d'être renseigné exactement sur l'état
d'esprit de la popùlafion indigène. Au ¡point
de vue militaire, le général Daugan est
assistô de deux adjoints, les généraux Bil-
lotte et de Chambrun ; il commande toutes
les troupes stationnées dans la zone sou-
mise à son autorité, sauf les éléments lais-
sés à la disposition du maréchal comman-
dant en chef. Des réserves ont été consti-
tuées ; elles sont destinées soit à effectuer
les relèves, soit à renforcer nos troupes
dans les secteurs où elles seraient atta-
quées, soit à participer à des opérations im-
prÚvucs. La région du front nord a été divi-
sée en secteurs dont le nombre, provisoi-
rement, a été fixé à trois. Chaque secteur
est occupé par un groupe mobile, dont le
chef sera en principe le chef du secteur.
En somme, le commandement unique
est institué et confié au général Daugan.
Le Maréchal inspecte
Le maréchal Lyautey, rentré de Taza où
il séjourna 36 heures, continue l'inspection
du front par la visite du groupement Frey-
denberg.
LAMMMDE DANS LES TRIBUS
DJEBALAS
Les tribus Djebalas, considérant qu'Abd
el Krim pourt à. un désastre, ont refusé de
lui fournir des contingents.
AU MAROC ESPAGNOL
Offensive imminente ?
Le débarquement d'un corps expédition-
naire espagnol dans la baie d'Alhueemas,
tant de fois annoncé par le directoire, sem-
ble être imminent.
L'offensive espagnole ne dépend plus que
de la réponse d Abd el Krim à l'ultimatum
qui vient de lui être communiqué.
L'artillerie de l'escadre et celle de l'Ilot
d'Alhueemas, situé à portée de fusil d'Ajdir,
ont été renforcées. Le matériel de débarque-
ment est prêt.
La préparation d'artillerie, qui aura sur-
tout pour but de démonter les batteries ri-
faines composées de canons pris aux Espa-
gnols lors du désastre d'Anoual, sera ap-
puyée par l'action de plusieurs escadrilles
d'hydravions. Les transports nécessaires
aux 18.000 hommes du corps de débarque-
ment ont été réquisitionnés. Il est probable
que les troupes du secteur de Melilla atten-
dront pour agir les premiers résultats du
débarquement.
L'opinion à Madrid
En Espagne, on s'accorde à penser que
les conversations qui se poursuivent active-
ment entre M. Briand et M. Quinones de
Léon, pontri'buent beaucoup à réaliser
l'unité d'entente et de dessein entre Madrid
et Paris dans les affaires du Maroc.
Dans l'opinion, l'impression se généra-
lise quant à un accord qui créerait dans
tout l'empire chérifien une surveillance
contenant et dominant l'affitation rifaine.
L'Espagne s'engageant, comme on croit
le savoir, à resserrer son blocus des côtes
rifaines et, d'autre part, prenant la déci-
sion de ne point traiter séparément avec
Abd el Krim, aussi longtemps que les
hostilités persisteront à la frontière franco-
rifainc, ce sont là d'excellents indices. On
souhaite ici que les résultats de cette heu-
,reuse politique soient prompts et donnent
une sérieuse leçon au chef rifain.
Une conférence franco-espagnole ?
Un journal espagnol annonce la réunion
prochaine d'une conférence où des plénipo-
tentiaires de la France et de l'Espagne se-
raient chargés de conclure un accord rela-
tif au Maroc. Renseignements pris, il s'agi-
rait simplement d'une réunion d'experts
espagnols et français qui auraient à fixer
dans quelles conditions l'action de la-Fran-
ce pourrait s'exercer au Maroc sans nuire
aux intérêts de l'Espagne et réciproque-
ment.
Il est certain, en tout cas, que les deux
pays sont en rapports très étroits et'décidés
à s'y maintenir.
LA PROPAGANDE ANTI-FRANÇAISE
Dans l'empire chérifien
La revue Le Trait d'Union a été inter-
dite dans la zone française de l'Empire
chérifien.
Esclavage et cannibalisme
ô
Dans le rapport officiel pour 1924 du
Gouverneur de la colonie britannique de
Nigeria, il est dit que le commerce des es-
claves et le cannibalisme sont encore loin
d'avoir disparu.
FIXATION D'UNE FRONTIERE
Lo protocole établissant-la frontière entre
le Soudan anglais et l'Afrique Equatorialo
Française vient d'être publié par le Gou-
vernement anglais.
GOWJMLm
LA VIE ADMINISTRATIVE
Ligne de Maison-Carrée à AiD-Taya
Un décret vient 9e'déclarer 4'utilité publi-
que l'établissement, au lieudit « la Rassau-
ta » (point kilométrique 9 + 000 de la ligne
de Maison-Carrée à Aïn-Taya, appartenant
au réseau de la Société des Chemins de fer
sur routes d'Algérie), d'un garage spécial
pour la manipulation des gadoues.
La Société des Chemins de fer sur routes
d'Algérie est autorisée à avancer au dépar-
tement d'Alger, pour la construction de (e
garage, la somme de 25.000 francs, rem-
oursable au moyen d'une surtaxe locale
et temporaire de 35 centimes par tonne de
marchandises à destination ou en prove-
nance dudit garage.
LA VIE ECONOMIQUE
Le mouvement des vins
Le mouvement des vins en Algérie pen-
dant les six premiers mois de la campagne
1924-1925 s'est établi ainsi qu'il suit :
Sorties de la propriété (en hectolitres)
d'octobre 1924 il mars 1925, 5.252.981 hecto-
litres ; 1923-1924, 6.302.960 hectolitres.
Sorties pendant la même période des
campagnes antérieures :
1922-23, 5.124.383 hectolitres ; 1921-1922,
3.807.341 ; 1920-21, 3.474.891 ; 1919-1920,
5.139.288 ; 1918-19, 3.402.562.
Stock chez les commerçants : à la fin de
mars 1925, 930.360 hectolitres ; 1924,
921.024 ; 1923, 433.640 ; 1922, 551.134 ; 1921,
681.898 ; 1920, 771.880.
Les sorties de l'Algérie, pendant les six
mois, ont représente 5.252.981 hectolitres
contre 6.302.960 pour l'exercice précédent.
Le stock commercial s'est élevé de 921.024 à
930.309 d'une année à l'autre.
Etat des céréales
La situation reste toujours favorable aux
céréales, dont le développement, quoique
légèrement retardé, est presque partout
satisfaisant, en dehors de la vallée du Che-
liff et de la région comprise entre ChAleau-
dun-du-Rhummel et Samt-Donat.
Dans ia région du Tell les orges et avoi-
nes épiées sont nombreuses ; quelques blés
durs sont également sortis le leur gaine.
La différence entre les céréales semées de
bonne heure et celles qui n'ont pu être con-
fiées au sol que très tardivement est des
plus nettes. Dans la région de Médéa, la
plupart des emblavures des colons se pré-
sentent actuellement dans de tonnes condi-
tions ; chez les indigènes, en particulier
dans les terres schisto-oalcaires, de nom-
breux champs de céréales restent clairse-
més, ne se développant oue lentement.
Dans le département de Constahtine, les
dernières pluies ont été bien accueillies; en
particulier vers Bordj-bon-Arrêtridj, où la
végétation des blés durs et tendres se mon-
trait station naire.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
M. Viollette à Tlemcen
Le Gouverneur Général a inauguré le 31
mai la « Maison du Colon » a Tlemcen.
M. Viollette était accompagné de Mmr
Viollette, de MM. Ferlet, préfet d'Oui 11 •
Maury, directeur du Cabinet politique : !e
colonel Meynier, chef de la maison mili-
tairù du Gouverneur Général ; Jourdain, di.
recteur du réseau algérien de !a Compagnie
P.-L.-M. ; Michel, chef de cabinet de M.
Ferlet.
Il a été reçu à la gaie par M. Daristain.
maire de Tlemcen, ayant à ses côtés M H
Ablerh et Ben Abdallah, délégués finan-
ciers ; Cure]. Valeur et Tabet, conseillers
généraux ; Teissier, sous-préfet tic Tlem-
cen ; le Conseil municipal de cette ville ;
des nwÍires et des administrateurs ; les offi-
ciers de la garnison, Jes membivs de la
magistrature, les représentants de l'agri-
ma i trattirê,, les rt,
culture, du commerce et des diverses cor-
porations musulmanes
Au cours de la cérémonie d'inauguration
de la « Maison du Colon », dénomination
symbolique du foyer des groupements agri-
coles de Tlemcen, de nombreux discours
ont été prononcég. M. Vionette. notamment,
ainsi que M. Casser ont été très applaudis.
Le Gouverneur Général a repris le tra-in-
pour Alger à la fin de l'après-midi.
Le commandement de la Marine.
Le contre-a-mirat Vinctry. nommé com-
mandant de la Marine en LI pren-
dra ses foliotions fi Alger le 25 juin pro-
chain.
Fêtes à Cherchell.
Grâce à une erilunte du Syndicat (nm-
tiative d'Alger, de la Société Àlgéria-Sports
et do la municipalilé ehcrrheUoisc, une
grande représentai ion d'art chorégaphique-
et musical, renouvelée de celles qui illus-
traient, il y a vingt siècles, les grands
jours du printemps sur la côte africaine,
sera organisée le 14. juin prochain, dans
les ruines du théâtre antique (LI' Cherchell.
Un brave.
La population de Chcivhelt fi appris avec
émotion la mort d'un brave et grand blessé
de la guerre 1914-191X. le capitaine notécu-
let. du ltr tirailleurs.
Malgré de" nombreuses blessures, ftgé do
45 ans, le capitaine Boteculet, dont la fa-
mille habite Cherchell, ptAit parli de La-
gliniuil avec sa compagnie, où il lenait gar-
nison. pour te Maroc, où il trouva la mort
avec quelques-uns de ses compagnons.
Les enfants de troupe.
M. Painlevé vient M. Mnilurnié que 1rs crédits nécessaires
en MIP du possage en iroisiemo classe des
enfaitls de troupes originaires d'Algérie
qui se rendent dans leur tannlle an cours
des vacances, seront demandes au Parle-
ment lors de l'établissement du budget de
1926.
Les demandes formulées par les famil-
les seront d'ici la examinées dans le même
sens avec la plus grande bienveillance.
Llg NUMBRO : 80 GBNTIME6
VENDREDI SOIR, 5 JUIN 1985 -
- 1 -
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES UMALBI COLONIALUN SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces etridameo 4ine nwu aux Bureaux dujoumaiddom k» Agence» ie Publicité
DIRECTEURS 1 MARCEL RUttlIL et L.-G. THÉBAULT
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Va 4a • nata I méi
HdHIUmi j Fnmci 9t Colonie». tû ̃ 41 1 Il 1
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Oaofofco– dh–t–l–Bww tel dkm i–prhiripi– Mfcwlm
TCT' 'V
LË TOO-O
»»«
I^'essor économique
Aussitôt que notre Administration eut
réalisé l'occupation effective de la zone
de l'ancien Togo allemand placée sous
notre mandat, - 53.000 kilomètres car-
rés et 750.000 habitants environ, le
premier soin des pouvpirs locaux fut
d'établir un programme économique en
vue de parvenir à une mise en valeur
progressive du Territoire. « Gouverner
c'est prévoir », et l'Administration du
Togo a eu la sagesse et l'énergie de réa-
liser dans le domaine économique cette
formule dont trop de gouvernants usent
si volontiers tout en se gardant de l'ap-
pliquer. -
L'année 1924 a vu, en particulier, dans
le développement des cultures riches et
dans l'activité commerciale conséquente,
des réalisations actives et fécondes ou-
vrant sur l'avenir économique du pays les
perspectives les plus brillantes.
Il est bon de dire que les efforts cons-
tants faits depuis quatre ans par l'Ad-
ministration pour le développement agri-
cole du Territoire ont été heureusement
favorisés par deux circonstances. - L'une
est la diversité des ressources qu'offre
le pays; son relief extrêmement varié
crée des ambiances différentes auxquelles-
peuvent facilement s'adapter les produc-
tions diverses. L'autre est le mode indi-
gène de tenure de la terre, petite tenure
familiale, éminemment favorable à l'ex-
tension des cultures ou à l'application
des conseils donnés en cette matière par
ceux qui s'intéressent à la grande masse
des indigènes.
En effet, dans ce pays exclusivement
agricole qu'est le Togo français, les ex-
ploitations européennes de grande en-
vergure occupent une place pratiquement
nulle. Les plantations industrielles ; ca-
cao, coton, café, sont entreprises par les
indigènes eux-mêmes sur le sol apparte-
nant aux collectivités. Le travail de la
terre est donc resté jusqu'ici essentielle-
ment « familial », tous les membres de
la famille travaillant dans les planta-
tions faites sur les parcelles dévolues au
chef de la famille.
L'impulsion que l'Administration s'est
efforcée de donner à l'agriculture s'est
traduite dans le courant de l'année der-
nière par des manifestations d'ordres di-
vers.
C'est d'abord l'organisation définitive
d'un service d'agriculture dont la créa-
tion n'avait été qu'ébauchée en 1923. Di-
rigé par un ingénieur d'agriculture, il
comprend, comme personnel, des ingé-
nieurs et des conducteurs de travaux
agricoles, des agents de cultures euro-
péens, des - moniteurs agricoles et ma-
nœuvres indigènes. Nous nous plaisons à
constater l'esprit réaliste dans lequel a
été conçu le rôle de ce service ; finies les
interminables et coûteuses expériences
de laboratoire, finies les cultures en bo-
caux qui, hélas ! dans tant de colonies
n'ont jamais donné comme résultats pra-
tiques que d'immenses rapports émaillés
de latin de cuisine qui allaient grossir
ides dossiers poussiéreux et déjà volumi-
neux.
Au Togo, les agents du service d'agri-
culture doivent vivre en plein air et ac-
complir de fréquents déplacements. Il est
vrai que les stations d'essais subsistent
mais elles sont devenues des pépinières
ou des champs de coton pourvoyeurs de
plants et de graines sélectionnés desti-
nés à être distribués aux cultivateurs in-
digènes. Le rôle des agents de culture
doit être triple, précisait le commissaire
de la République dans son instruction
du 27 octobre 1923 : « Conseillers tech-
niques de l'administrateur d'abord. En
second lieu, je désire, écrivait-il, qu'ils
soient éminemment mobiles et, sauf le
cas où leur présence sera indispensable
au chef-lieu du Cercle ou du Territoire,
ils devront parcourir la brousse d'un can-
ton à l'autre, et y faire entreprendre des
plantations nouvelles, visiter celles qui
existent et donner aux indigènes d'utiles
conseils. Enfin, ils formeront des moni-
teurs agricoles.. »
De nombreuses et fructueuses tour-
nées ont en effet été entreprises en 1924
par les divers agents du service d'Agri-
culture, les unes en vue de déterminer les
emplacements de pépinières à créer, d'in-
ventorier celles existant déjà autour des
postes ou des villages et d'en contrôler
l'état; les autres en vue d'enseigner aux
planteurs indigènes des cercles de Klotrto
et Atakpalné, les procédés à employer
pour lutter contre les parasites et les di-
verses maladies des cacaoyers, caféiers^
cotonniers, ainsi que ITœage des instm..
ments, drogues, insecticides et produits
anticryptogamiques.
En ce qui concerne les stations agrico-
les, celle de Tové, constituée par un do-
maine de 200 hectares et qui comprend
l'Ecole des Moniteurs indigènes, a dis-
tribué en 1924 aux indigènes de nom-
breux plants de caféiers et cacaoyers.
Celle de Nuatja, spécialisée dans la cul-
ture du coton, a continué le travail de
la sélection du coton sur pied et la pro-
duction des semences destinées à lex-
ténsion du type issu de cette sélection,
seul moyen de lutter contre l'hybrida-
tion qui sévit malheureusement dans les
plantations indigènes.
Mais dans le domaine économique
l'activité administrative s'est encore mtp
nifestée d'autres façons; c'est oe que je-
me propose d'examiner ultérieurement
au cours de prochains articles.
Pierre Valude,
Député du Cher.
.-
La coniftwc» Mnt-MiMtM
--e'O--
M. Lucien Saint vient de réunir à Tunis * ses
principaux chef, de service en vue de préparer
le programme de la Conférence nord-africaine
qui doit s'ouvrir le 6 juillet prochain à Tunis.
Outre nos Résidents Généraux en Tunisie
et au Maroc et le Gouverneu» Général de l'Al-
riel un représentant du Gouverneur Général
de I Afrique Occidentale française assistera à
cette conférence à laquelle se rendra également
M. Antonetti, Gouverneur Général de l'A. E.
F., qui arrivera à Bordeaux le 9 juin.
La conférence dliera vraisemblablement jus-
qu'au 9 juillet. Aprèç quoi, des excuraiona se-
ront organisées pour les hauts fonctionnaires de
nos trois possessions nord-africaines réunis à
cette occasion.
(Par dépêche.)
-
L'AVIATION COLONIALE
Selon un télégramme de Las Palmas
(Ues Canaries) à l'A. B. C. de Madrid, Un
avion serait tombé d'une grande hauteur
entre le cap Juby et Rio-de-Oro.
Ce renseignement est inexact.
Le premier courrier postal France-Séné-
gal, transporté par avion, est arrivé à Da-
har le 3 juin, à 15 heures. Le courrier était
parti de l'oiùouse dimanche matin.
Parmi les nombreuses lettres transpor-
Mes, se trouvaient des lettres de M. Pain-
levéx président du conseil, et de M. Hesse,
ministre dœs colonies, adressées au gou-
verneur général de l'Afrique occidentale
française.
Les deux avions de réserve ont atteint le
cap Juby sans incident.
(Par dépêche.)
Au Conseil d'État
--0.0--
Syndicat d'irrigation des deux rives
du Ghélitf
Ce syndicat a introduit une requête con-
tre un arrêté du 12 novembre 1920, par le-
quel le Con&eil de préfecture d'Alger, saisi
par plusieurs cultivateurs de Pouteba,
d'une demande en indemnité motivée par
les dommages causés à leurs terres par lès
débordements de l'oued Nessissa, a mis
hors de cause la Compagnie du P.-L.-M.. a
condamné le service des Ponts et Chaus-
sées et ledit Syndicat, à payer aux cultiva-
teurs réclamants la somme de 6.075 francs.
Comme suite à cette requête le Conseil
d'Etat a pris un arrêté aux termes duquel
iest accordé audit Syndicat décharge de la
condamnation prononcée contre lui par /e
Conseil de préfecture.
La Compagnie du P.-L.-M, et le service
des Ponts et Chaussées paieront, la pre-
mière jusqu'à concurrence des 3/4 ; le 2e
pour le surplus aux cultivateurs la somme
de 6.075 fr. Ces derniers rembourseront au
Syndicat, chacun pour sa part à partir de
la somme de 607 fr. 70 qu'il a été con-
damné à payer auxdits cultivateurs au cas
où il leur aurait déjà versé -la même
somme.
Décrets et Arrêtés
Q/U
Décret portant approbation d'une délibéra-
tion du Conseil Général de l'Inde, en date
du 6 décembre 1924, relative à la taxe sur
les véhicules, les chevaux et les mulets.
Le Conseil Général des Etablissements Fran-
çais dans l'Inde, a pris une délibération, en
date du 5 décembre 1984, relative à la taxe sur
les véhicules, les chenaux et les mulets.
L'assiette et le tarif de cette taxe avaient été
fixés par une délibération du Conseil Général
en date du 26 décembre tœl approuvée par
décret du 90 août 191%. n est apparu depuis
que les tarifs pouvaient être lem.- De plus,
le Conseil Général a estimé que certaines ma-
difications de détail pouvaient être portées &
l'assiette de cette taxe.
Le Ministre des Colonies a approuvé par le
décret de ce jour cette délibération.
1. 0. du 5 Juin.
Au pays du mouton
mouton
On connaît les espéran-
ces que l'on a fondées sur
l'élevage d u mouton,
pour fournir aux indigènes
des territoires du sud-
algérien les moyens de se
développer au point de
vue économique. On sait
les efforts - déployés par
les gouverneurs de f Algérie dans le but de
conserver, améliorer et accroître le cheptel
ovin. Mais on n'ignore pas à quels obstacles,
dressés par la nature, se heurtent les meil-
leures volontés. Les intempéries, le manque
d'eau et d'abris, les maladies font de la
transhumance un filtre à travers les mailles
duquel passent les animaux les plus résis-
tants, laissant périr sur le terrain le meilleur
de le fortune des indigènes.
A plusieurs reprises, des campagnes ont
été faites pour obtenir des populations du
sud-algérien la mise en oeuvre des précau-
tions recommes nécessaires par une longue
expérience. L'insouciance des pasteurs noma-
des, leur irréductible fatalisme ont été Ifs
principales causes d'échecs qu'il faut cepen.
dant à tout prix surmonter. Notre industrie
nationale riest-elle pas tributaire de la pro-
duction lainière de Vétranger pour des som-
mes qui ne sont pas inférieures chaque année
à deux milliards de francs. Les moutons al-
gériens sont capables de subvenir à la plus
grande part de ces besoins. Ils sont la seule
ressource productive des indigènes du sud.
Il est donc indispensable de ne pas céder au
découragement et de reprendre d'incessants
efforts pour la reconstitution du cheptel
ovin sur lequel la guerre a exercé des rava-
ges qui, pour être indirectement causés rien
sont pas moins profonds.
Le dernier gouverneur de V Algérie,
M. Steeg, ri a pas manqué au devoir que lui
imposait sa sollicitude naturelle pour les pas-
teurs arabes. Il a Idilll des centres mouton-
niers là où il ri y en avait pas encore, il a
relevé ceux que Vincurie avait laissé déchoir,
il a créé des centres £ élevage, celui de Tad-
mit (Laghouat) entre autres où radministra-
tion de V élevage vient de faire une démons-
tration qui a eu un grand retentissement dans
toute la Colonie.
Devant les officiers des Territoires du
Sud, les indigènes, caïds, aghas, proprié-
taires de troupeaux, les commerçants lai-
niers, les vétérinaires àéfJartementaux.
M. Tronette, inspecteur du service de Véle-
vage, a montré par quels procédés la sta-
tion de Tadmit était en état de fournir les
moyens et les sujets pour un repeuplement
du troupeau algérien.
Ce à quoi il convient de Rattacher tout
d'abord c'est à ne confier le rôle de géni-
teurs qu'à des animaux choisis, tant à cause
de la qualité de leur laine qu'en raison de
leurs attributs physiques. Aspect et consis-
tance de la laine, développement des diverses
parties du corps, c'est ce qui permet la sé-
lection des béliers. La même attention se
porte sur les générations successivement
issues de ces animaux, de telle sorte que l'on
finit par ne posséder que des animaux de
choix.
Les béliers inaptes à procréer des sujet'
satisfaisants sont soumis à la castration, On
emploie un procédé très simple, applicable
par tous les bergers, inoffensif pour le mou
ton, qui consiste en l'application d'une pince
spéciale, à la base de la glande, peau com-
prise. Une atrophie s'en suit par écrasement
des vaisseaux sanguins.
A la station de Tadmit sont mises en pra-
tique les méthodes et les indications de
M. Voronoff. Elles ont pour but, on le sait,
de rendre héréditaire l'aptitude à la surpro-
duction lainière. Les animaux greffés Van
dernier ont donné des laines plus longues
d'un cinquième que celles portées par les ani-
maux témoins. Les greffes seront continuées
de génération en génération pendant cinq an-
nées jusqu'à ce que les caractères héréditaires
aient subi la fixation que l'on attend.*
Les démonstrations de Tadmit ont égale-
ment porté sur les procédés de tonte, que l'on
applique à l'aide de tondeuses mécaniques,
sur la prophylaxie de certaines maladies pa-
rasitaires, la gale notamment, que Pon com-
bat par des immersions dans des bains médi-
camenteux donnés dans des bassins cimentés
où peuvent passer journellement deux mille
animaux" et aussi sur les vaccinations anti-
claveleuses.
Il est -incontestable que de telles ïeçotis
de choses portent plus loin et plus profondé-
ment @ que les meilleurs conseils oraux dont
on s'efforçait de meubler l'esprit des ber-
gers.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
insmcmn garnie in imam ONMIIR
Comme nous l'avions fait pressentir
dans noire numéro du 22 mai, c'est bien
le général de division Claudel, comman-
dant le corps d'armée colonial, qui est
nommé, tout en conservant son comman-
dement actuel, inspecteur général des trou-
pes coloniales.
La guerre au Maroc
-–-– r, t
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier matin en conseil à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
M. Painlevé, en sa qualité de ministre
de la Guerre, a indiqué qu'au Maroc le
front était stabilisé et qu'il n'y avait au-
cune opération militaire. D'après des ren-
seignements apportés par des témoins di-
rects, il résulte que l'état moral des trou-
pes, officiers et indigènes, était de tout
point remarquable.
M. QUINONEB DE LEON
AU QUAI D'ORSAY
A l'issue de la séance du Conseil des
ministres, M. Aristide Briand, ministre des
Affaires Etrangères, a reçu M. Quinones
de Léon, ambassadeur d'Espagne. L'entre-
tien a porté sur les affaires marocaines.
M. PAINLEVE AU SENAT
Genèse des opérations
D'intéressantes déclarations ont été faites
hier par M. Painlevé devant les commis-
sions de l'Armée et des Affaires étrangères
du Sénat.
Le président du Conseil a rappelé que
c'est en 1924 que le maréchal Lyautey a
passé sur la rive droite de l'Ouergha et a
Occupé une bande de territoire où nos trou-
pes n'avaient pas encore pénétré, mais qui
n'était pas contestée comme zone fran-
çaise.
- M. Painlevé précise, en outre, que jamais
nos soldats n'ont établi aucun poste dans
la zone espagnole ou même dans son voi-
sinage lointain. Pas davantage, il n'a été
question d'une entrée dans le Rif.
C'est à la suite d'une décision prise par
le Gouvernement Poincaré que le maréchal
Lyautey a franchi l'Ouergha et s'est ins-
tallé sur la rive droite.
Le résident général, de 1923 à lWM, avait
vu réduire ses effectifs.
Or, l'occupation de territoires nouveaux
démontra la nécessité de lui rendre le nom-
bre de troupes qu'il avait autrefois à sa
disposition.
Les envois de troupes
En décembre" 1924, M. Herriot décida que
les - premiers renforts seraient envoyés en
février 1925 et que, le cas échéant, d autres
pourraient venir en avril.
Effectivement, les premiers renforts arri-
vèrent au Maroc en février 1926. Mais en
mars, le maréchal réclamait de nouveaux
envois de troupes.
Le général Nollet les avait préparés lors-
que le ministère Herriot fut renverse.
De nouveaux renforts sont réclamés en
avrn, auxquels fait droit M. Painlevé.
Au
Au début de mai, une troisième demande
de troupes est faite par le maréchal Lyau-
tey.
Une fois encore, le Gouvernement y ac-
cède. Il ajoute même aux effectifs réclamés
des tanks, des avions et des 75 de mon-
tagne dernier modèle.
C'est alors seulement que la situation pa-
rut alarmante et que se produisit l'encer-
clement par les Rifains des petits postes
disséminés, la délivrance et l'évacuation de
ces postes par nos troupes.
Les pertes
Quant au chiffre de nos pertes, M. Pain-
levé les précise à nouveau. Elles ont été
exagérées au delà de toute vraisemblance.
A 2 juin, voici quelle était exactement la
situation : 318 tués, 1.115 blessés, 196 dis-
parus. Ces chiffres portent, pour un peu
plus de 'trois cinquièmes, sur les indigè-
nes. e
Le président du Conseil a conclu :
11 De nouvelles trou es,mais en petit nom-
bre, seront encore nécessaires, nen pour
des opérations que personne ne désire ni
ne prévoit, mais pour la relève des effec-
tifs engagés. »
Après s'être expliqué eur la constitution
des services sanitaires et avoir résumé
l'impression très favorable qui se dégage
du rapport du général Serrigny retour de
sa mission au Maroc, M. Painlevé a ré-
pondu à diverses questions qui lui ont été
posées.
LES CREDITS MILITAIRES
Le projet de loi que le Gouvernement
vient de déposer en vue de demander des
crédits pour les opérations militaires ac-
tuellement engagées au Maroc comporte
une demande de 31.700.000 francs pour le
mois de juin. Dans l'exposé des motifs, le
Gouvernement Ifaitprévoirqu'il «demandera
une somme à peu près égale pour le mois
de juillet et .le mois d'août, soit au total
98 millions pour le trimestre du lep juin au
31 août.
LES OPERATIONS
A l'Ouest, les Rezgliouas et les Beni-
Mcstaras dissidents ont été invités par
Abd el Krim à former
région,
Au Centre, des renseignements indiquent
que les 21 et 20 mai, seule l'aviation a
infligé aux Rifains Djebalas des pertes éva-
luées à 250 tués et 300 blessés.
De nouvelles attaques
Les ouvrages de Sker ont été de nouveau
attaqués dans la nuit du 2 au 3 juin. Une
opération vivement menée a permis de dé-
gagea- la 11ion d'Ahmar où des contingents
ennemis avaient pris pied.
A l'Est, la propagande rifaine s'acccninc
sur quelques points.
Nos partisans ont détruit la ligne télépho-
nique rifaine vers Tizouan, à 20 kilomè-
tres au nord de Kiffane.
L'organisation du iront
Le plan d'organisation du front nord est
définitivement arrêté. On a délimité géogra-
phiquement le territoire soumis à l'autorité
du général Daugan, commandant le front
iuyixi, ce territoire constituant une véri-
table zone des armées. Il s'étend à l'ouest
jusqu'à l'Océan Atlantique, à l'est jusqu'à
la frontière algérienne, au sud jusqu'à la
route Kenitra-Fez-Taza-Oudjda, cette route
comprise. Au nord, la limite du front est
indiquée par la bande de terrain comprise
entre la frontière firanco-esjpagnole fixée par
le traité de 1912, et les positions actuelle-
ment occupées par nos troupes. Dans ced
limites, 1 autorité du général Daugan
s'exerce au point de vue politique et pour
les opérations aussi bien sur les territoires
placés sous le régime du contrôle civil que
sur ceux administrés par les militaires.
Cette mesure, qui ne modifie d'ailleurs la
situation actuelle que dans les parties extrê-
mes ouest et est du front était nécessaire
en raison du besoin où est le commande-
ment d'être renseigné exactement sur l'état
d'esprit de la popùlafion indigène. Au ¡point
de vue militaire, le général Daugan est
assistô de deux adjoints, les généraux Bil-
lotte et de Chambrun ; il commande toutes
les troupes stationnées dans la zone sou-
mise à son autorité, sauf les éléments lais-
sés à la disposition du maréchal comman-
dant en chef. Des réserves ont été consti-
tuées ; elles sont destinées soit à effectuer
les relèves, soit à renforcer nos troupes
dans les secteurs où elles seraient atta-
quées, soit à participer à des opérations im-
prÚvucs. La région du front nord a été divi-
sée en secteurs dont le nombre, provisoi-
rement, a été fixé à trois. Chaque secteur
est occupé par un groupe mobile, dont le
chef sera en principe le chef du secteur.
En somme, le commandement unique
est institué et confié au général Daugan.
Le Maréchal inspecte
Le maréchal Lyautey, rentré de Taza où
il séjourna 36 heures, continue l'inspection
du front par la visite du groupement Frey-
denberg.
LAMMMDE DANS LES TRIBUS
DJEBALAS
Les tribus Djebalas, considérant qu'Abd
el Krim pourt à. un désastre, ont refusé de
lui fournir des contingents.
AU MAROC ESPAGNOL
Offensive imminente ?
Le débarquement d'un corps expédition-
naire espagnol dans la baie d'Alhueemas,
tant de fois annoncé par le directoire, sem-
ble être imminent.
L'offensive espagnole ne dépend plus que
de la réponse d Abd el Krim à l'ultimatum
qui vient de lui être communiqué.
L'artillerie de l'escadre et celle de l'Ilot
d'Alhueemas, situé à portée de fusil d'Ajdir,
ont été renforcées. Le matériel de débarque-
ment est prêt.
La préparation d'artillerie, qui aura sur-
tout pour but de démonter les batteries ri-
faines composées de canons pris aux Espa-
gnols lors du désastre d'Anoual, sera ap-
puyée par l'action de plusieurs escadrilles
d'hydravions. Les transports nécessaires
aux 18.000 hommes du corps de débarque-
ment ont été réquisitionnés. Il est probable
que les troupes du secteur de Melilla atten-
dront pour agir les premiers résultats du
débarquement.
L'opinion à Madrid
En Espagne, on s'accorde à penser que
les conversations qui se poursuivent active-
ment entre M. Briand et M. Quinones de
Léon, pontri'buent beaucoup à réaliser
l'unité d'entente et de dessein entre Madrid
et Paris dans les affaires du Maroc.
Dans l'opinion, l'impression se généra-
lise quant à un accord qui créerait dans
tout l'empire chérifien une surveillance
contenant et dominant l'affitation rifaine.
L'Espagne s'engageant, comme on croit
le savoir, à resserrer son blocus des côtes
rifaines et, d'autre part, prenant la déci-
sion de ne point traiter séparément avec
Abd el Krim, aussi longtemps que les
hostilités persisteront à la frontière franco-
rifainc, ce sont là d'excellents indices. On
souhaite ici que les résultats de cette heu-
,reuse politique soient prompts et donnent
une sérieuse leçon au chef rifain.
Une conférence franco-espagnole ?
Un journal espagnol annonce la réunion
prochaine d'une conférence où des plénipo-
tentiaires de la France et de l'Espagne se-
raient chargés de conclure un accord rela-
tif au Maroc. Renseignements pris, il s'agi-
rait simplement d'une réunion d'experts
espagnols et français qui auraient à fixer
dans quelles conditions l'action de la-Fran-
ce pourrait s'exercer au Maroc sans nuire
aux intérêts de l'Espagne et réciproque-
ment.
Il est certain, en tout cas, que les deux
pays sont en rapports très étroits et'décidés
à s'y maintenir.
LA PROPAGANDE ANTI-FRANÇAISE
Dans l'empire chérifien
La revue Le Trait d'Union a été inter-
dite dans la zone française de l'Empire
chérifien.
Esclavage et cannibalisme
ô
Dans le rapport officiel pour 1924 du
Gouverneur de la colonie britannique de
Nigeria, il est dit que le commerce des es-
claves et le cannibalisme sont encore loin
d'avoir disparu.
FIXATION D'UNE FRONTIERE
Lo protocole établissant-la frontière entre
le Soudan anglais et l'Afrique Equatorialo
Française vient d'être publié par le Gou-
vernement anglais.
GOWJMLm
LA VIE ADMINISTRATIVE
Ligne de Maison-Carrée à AiD-Taya
Un décret vient 9e'déclarer 4'utilité publi-
que l'établissement, au lieudit « la Rassau-
ta » (point kilométrique 9 + 000 de la ligne
de Maison-Carrée à Aïn-Taya, appartenant
au réseau de la Société des Chemins de fer
sur routes d'Algérie), d'un garage spécial
pour la manipulation des gadoues.
La Société des Chemins de fer sur routes
d'Algérie est autorisée à avancer au dépar-
tement d'Alger, pour la construction de (e
garage, la somme de 25.000 francs, rem-
oursable au moyen d'une surtaxe locale
et temporaire de 35 centimes par tonne de
marchandises à destination ou en prove-
nance dudit garage.
LA VIE ECONOMIQUE
Le mouvement des vins
Le mouvement des vins en Algérie pen-
dant les six premiers mois de la campagne
1924-1925 s'est établi ainsi qu'il suit :
Sorties de la propriété (en hectolitres)
d'octobre 1924 il mars 1925, 5.252.981 hecto-
litres ; 1923-1924, 6.302.960 hectolitres.
Sorties pendant la même période des
campagnes antérieures :
1922-23, 5.124.383 hectolitres ; 1921-1922,
3.807.341 ; 1920-21, 3.474.891 ; 1919-1920,
5.139.288 ; 1918-19, 3.402.562.
Stock chez les commerçants : à la fin de
mars 1925, 930.360 hectolitres ; 1924,
921.024 ; 1923, 433.640 ; 1922, 551.134 ; 1921,
681.898 ; 1920, 771.880.
Les sorties de l'Algérie, pendant les six
mois, ont représente 5.252.981 hectolitres
contre 6.302.960 pour l'exercice précédent.
Le stock commercial s'est élevé de 921.024 à
930.309 d'une année à l'autre.
Etat des céréales
La situation reste toujours favorable aux
céréales, dont le développement, quoique
légèrement retardé, est presque partout
satisfaisant, en dehors de la vallée du Che-
liff et de la région comprise entre ChAleau-
dun-du-Rhummel et Samt-Donat.
Dans ia région du Tell les orges et avoi-
nes épiées sont nombreuses ; quelques blés
durs sont également sortis le leur gaine.
La différence entre les céréales semées de
bonne heure et celles qui n'ont pu être con-
fiées au sol que très tardivement est des
plus nettes. Dans la région de Médéa, la
plupart des emblavures des colons se pré-
sentent actuellement dans de tonnes condi-
tions ; chez les indigènes, en particulier
dans les terres schisto-oalcaires, de nom-
breux champs de céréales restent clairse-
més, ne se développant oue lentement.
Dans le département de Constahtine, les
dernières pluies ont été bien accueillies; en
particulier vers Bordj-bon-Arrêtridj, où la
végétation des blés durs et tendres se mon-
trait station naire.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
M. Viollette à Tlemcen
Le Gouverneur Général a inauguré le 31
mai la « Maison du Colon » a Tlemcen.
M. Viollette était accompagné de Mmr
Viollette, de MM. Ferlet, préfet d'Oui 11 •
Maury, directeur du Cabinet politique : !e
colonel Meynier, chef de la maison mili-
tairù du Gouverneur Général ; Jourdain, di.
recteur du réseau algérien de !a Compagnie
P.-L.-M. ; Michel, chef de cabinet de M.
Ferlet.
Il a été reçu à la gaie par M. Daristain.
maire de Tlemcen, ayant à ses côtés M H
Ablerh et Ben Abdallah, délégués finan-
ciers ; Cure]. Valeur et Tabet, conseillers
généraux ; Teissier, sous-préfet tic Tlem-
cen ; le Conseil municipal de cette ville ;
des nwÍires et des administrateurs ; les offi-
ciers de la garnison, Jes membivs de la
magistrature, les représentants de l'agri-
ma i trattirê,, les rt,
culture, du commerce et des diverses cor-
porations musulmanes
Au cours de la cérémonie d'inauguration
de la « Maison du Colon », dénomination
symbolique du foyer des groupements agri-
coles de Tlemcen, de nombreux discours
ont été prononcég. M. Vionette. notamment,
ainsi que M. Casser ont été très applaudis.
Le Gouverneur Général a repris le tra-in-
pour Alger à la fin de l'après-midi.
Le commandement de la Marine.
Le contre-a-mirat Vinctry. nommé com-
mandant de la Marine en LI pren-
dra ses foliotions fi Alger le 25 juin pro-
chain.
Fêtes à Cherchell.
Grâce à une erilunte du Syndicat (nm-
tiative d'Alger, de la Société Àlgéria-Sports
et do la municipalilé ehcrrheUoisc, une
grande représentai ion d'art chorégaphique-
et musical, renouvelée de celles qui illus-
traient, il y a vingt siècles, les grands
jours du printemps sur la côte africaine,
sera organisée le 14. juin prochain, dans
les ruines du théâtre antique (LI' Cherchell.
Un brave.
La population de Chcivhelt fi appris avec
émotion la mort d'un brave et grand blessé
de la guerre 1914-191X. le capitaine notécu-
let. du ltr tirailleurs.
Malgré de" nombreuses blessures, ftgé do
45 ans, le capitaine Boteculet, dont la fa-
mille habite Cherchell, ptAit parli de La-
gliniuil avec sa compagnie, où il lenait gar-
nison. pour te Maroc, où il trouva la mort
avec quelques-uns de ses compagnons.
Les enfants de troupe.
M. Painlevé vient
en MIP du possage en iroisiemo classe des
enfaitls de troupes originaires d'Algérie
qui se rendent dans leur tannlle an cours
des vacances, seront demandes au Parle-
ment lors de l'établissement du budget de
1926.
Les demandes formulées par les famil-
les seront d'ici la examinées dans le même
sens avec la plus grande bienveillance.
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