Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 02 juin 1925 02 juin 1925
Description : 1925/06/02 (A25,N82). 1925/06/02 (A25,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396928f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. N° 82 - -
LE NUMERO l 00 CENTIMES --
MARDI SOIR, 2 JUIN 1005 '!
- - - - -_ r
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
- b.
Les Annonoeoeflféclamea sontreçues aux Bureaux duJournal et dans les Agence» de Publicité
DIRECTEURS I MARCEL R et L.-G. THÉBAUL T
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-THabOr, PARIS-1" Téléphone : LOUVRE 19-37
u. aa & mole S Mil
AB^NWEK^flTS , ( France et Colonies. 80 1 45 » 25 1
IUM lltrGlI6', 180 » 458 88 »
On s'abonne dau tous 1m Butmoi d. et ok«x)M priadpaux UHaim
- - -
- -
La frontière de l'Ouergha
»♦>
On a beaucoup parlé, au cours du récent
débat sur le Maroc, de la frontière de l'Ouer-
gha.
« Frontière tellement incertaine, déclarait
M. André Berthon, que, dans le bled, à tra-
vers les montagnes, il est impossible de la
déterminer exactement. » Et l'orateur com-
muniste concluait cprîl fallait rendre atix
Riffains la riche vallée sans laquelle ils ne
PlIaient palvivre.
M. André Fribourg, de son côté, précisant
avec toute sa compétence d'historien, les
clauses du traité du 27 novembre 1912, ajou-
tait qu' a on oublie trop que la frontière qui
sépare la zône d'influence française de la
zène d'influence espagnole n'a rien de com-
mun avec les .frontières existant en Europe.
Elle est tout à fait imprécise. Elle ressemble
un peu, si je puis me permettre cette compa-
raison, aux frontières vagues et brumeuses
qui peuvent séparer le parti communiste du
parti socialiste, et M. André Berthon de M.
Ernest Lafont ». -
tout n'est pas exact ni sans péril dans
cette thèse.
Il est très vrai que la frontière n'a pas la
précision des frontières européennes.
Le traité du 27 novembre 1912 dit exacte..
ment, dans le troisième paragraphe de son
article 2 ; « Du Djebel Beni Hassen, la fron-
tière rejoindra l'Oued Ouergha au nord -de
la Djemna des Cheurfa-Tafiaont, en amont
du coude formé par la rivière. De là, se
dirigeant vers l'ouest, elle suivra la ligne des
hauteurs dominant la rive droite de l'Oued
Ouergha jusqu'à son intersection avec la ligne
no-rd-sud définie par l'article 2 de la Conven-
tion de 1904. Dans ce parcours, la frontière
contournera le plus étroitement possible la
limite nord des tribus riveraines de l'Ouergha
et lajimite sud de celles qui ne sont pas ri-
veraines, en assurant une communication mi-
litaire non interrompue entre les différentes
régions de la zône espagnole. »
L'article 4 prévoyait qu'une Commission
technique, dont les membres seraient désignés
en nombre égal par les gouvernements fran-
çais et espagnol, fixerait le tracé exact de ces
,- délimitations. Elle pourrait tenir qpmpte,
dans son travail, « non seulement des acci-
dents topographiques, mais des contingences
locales w.
"Mais la Commission n'a jamais fonctionné.
Comment l'eût-elle fait dans une région res-
tée jusqu'à ces derniers mois en dehors de
la zone d'occupation des deux nations?
Et il est bien vrai que cette délimitation,
théoriquement arrêtée sur des cartes incer-
taines. peut prêter à contestation.
Le rapporteur de 1912 à la Chambre des
'députés, M. Noulens, témoignait de quelque
optimisme en félicitant les négociateurs
d'avoir eu « la sagesse de prendre pour fron-
tière sur l'Ouergha. les limites mêmes éta-
blies, de temps immémorial, entre les tribus.
Des risques de conflit, disait-il, seront ainsi
plus facilement évités entre les agents des
deux gouvernements, et les deux nations con-
tractantes auront prouvé, par cet exemple,
leur désir de respecter les droits tradition-
nels et les intérêts de leurs protégés ».
La frontière est donc restée, suivant le mot
'd'André Fribourg, tout à fait imprécise.
Mais ce qui n'est pas douteux, n'en dé-
plaise à M. Berthon, c'est la volonté des né-
gociateurs de 1912 de placer dans notre zone
d'influence la vallée de l'Ouergha. La nou-
velle délimitation nous fait gagner, écrivait
M. Noulens, par rapport au traité franco-
espagnol de 1904, 400.000 hectares dans la
région de l'Ouergha. Ce gain, auquel il fal-
lait joindre une importante rectification de
frontière dans la région d'If ni, était présenté
comme la « compensation » qui nous était ac-
cordée par l'Espagne en « participation aux
sacrifices que nous avions nous^nêmes con-
sentis à l'Allemagne a.
Noifs étions au lendemain d'Agadir. 11
faut revivre par la pensée les semaines tra-
giques de l'été 1911. Après les incidents dra-
matiques que l'on sait, la France, en échange
d'un morceau du Congo, et sous réserve d'un
certain nombre d'engagements relatifs à l'éga-
lité économique de toutes les puissances au
Maroc, avait obtenu de l'Allemagne pleine
liberté d'action pour l'établissement de son
protectorat. I, 'heure étant venue où, suivant
l'article 3 de l'arrangement franco-espagnol
du 3 octobre 1904, le maintien du statu quo
étant devenu impossible au Maroc, l'Espagne
pouvait exercer librement son action dans la
zone d'influence que cet arrangement lui re-
connaissait. Mais c'est à la France, aux sa.
crifices de tout ordre qu'elle avait faits depuis
huit ans, à ceux qu'elle venait enfin de con-
sentir à l'Allemagne, que J'Espagne devait
cette liberté. Il était juste qu'elle accordât à
la France quelques avantages. Le plus impor-
tant fut la cession de la vallée de l'Ouergha.
Tandis que la Convention de 1904 fixait com-
me ligne de démarcation des deux zônes « la
ligne de faite séparant les bassins de l'Oued
Issaouen et de rouoo Sebou de ceux de
VOued Rert et de l'Oued Ouergha », la nou-
velle frontière, comme nous l'avons dit, quit-
tant au Djebel Beni Hassen le tracé desi904,
suit la ligne des hauteurs dominant la rive
droite de l'Ouergha. La vallée est bien à
5ous,
On voit quelle importance, les négociateurs
V 191a attribuaient à cette acquisition. Ils
insistaient déjà sur la richesse de la région.
« Elle paraît appelée à fournir, écrivait M.
Noulens, en même temps qu'une production
agricole intense, de précieuses richesses mi-
nières. » Mais c'est son importance stratégi-
que surtout que mettaient en lumièrè le rap-
port de la Commission des Affaires étran-
gères et l'exposé des motifs du Gouverne-
ment : « Le premier avantage de cette rétro-
cession, disait l'exposé des motifs, est d'amé-
liorer considérablement la protection de Fez
et la route historique d'Oran à cette ville par
Oudjda et Taza. La capitale de l'Empire,
distante à peine d'une demi-étape de la fron-
tière, s'en trouve maintenant séparée par une
distance beaucoup plus considérable. »
Les textes sont utiles à rappeler aujour-
d'hui. Quel que soit notre désir d'éviter au
Maroc ou ailleurs tout ce qui peut ressem-
bler à une aventure militaire, nous ne devons
pas oublier que la présence à une étape de
Fez d'un ennemi plein d'audace, fier de ses
récentes victoires, disposant de troupes nom-
breuses et bien armées, constituerait pour
notre protectorat et, en conséquence, pour
toutes nos colonies de l'Afrique du Nord, un
péril mortel.
Céder l'Ouergha aux Riffains, comme le
demande M. Berthon, serait trahir les intérêts
les plus vitaux de notre pays.
On nous dit que ce grenier leur est néceb-
saire ; mais le grenier leur est ouvert, comme
l'a remarqué avec une fine ironie M. Briand,
s'ils se présentent à la porte, non en pillards,
mais en acheteurs. Il leur coûtera moins cher
de se procurer du blé que des fusils et des
mitrailleuses.
Et pour garder ces positions essentielles,
nous n'avons nul besoin de sortir des limites
qui nous ont été fixées par les traités. Il nous
suffit de nous y tenir. Toute modification de
frontière, quelle qu'elle soit, risquerait de
faire revivre non seulement vis-à-vis de l'Es-
pagne, mais vis-à-vis de l'Angleterre, de
l'Italie, cette grande querelle diplomatique
qui fut, de 1904. à 1912, le principal tour-
ment de nos diplomates, et qui ne fut pas la
moindre des causes qui rendirent fatale la
grande guerre.
L'opinion française tout entière, n'en dou-
tons pas, demande à nos gouvernants de nous
préserver contre de pareils retours 1
Aimé Berthod,
Dôpulé ûu Jura,
Membre de la Commission
des AlIclircs étrangères.
1' gote- -
Prochaine arrivée de H. Aolooetli
-00
M. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale Française, va prochaine-
ment airiver en France. Il est attendu à Bor-
deaux le 9 juin par le paquebot Asie, de la
Compagnie des Chargeurs Réunis.
Le voyage de M. Antonetti est, sans aucun
doute, motivé par le désir qu' a ce haut fonc-
tionnaire d'être à Paris pour fournir d'utiles
documents, en vue du vote rapide de t'emprunt
de 300 minions.
Cet emprunt, destiné à permettre I* achève-
ment des travaux du chemin de fer de Brazza-
ville à l' Océan et l'aménagement des points de
débarquement aux deux extrémités de la ligne,
apparaît nécessaire à tous ceux qui s'intéressent
à nos possessions congolaises.
Rappelons qu'un projet de loi a déjà été
déposé sur le bureau de la Chambre le 10 dé-
cembre 1924, puis a été incorporé à la loi des
Finances de 1925. L'article 303 concernant cet
emprunt a été adopté par la Chambre. Cet ar-
ticle formant l'article 181 du projet de loi qui
va venit devant le Sénat, a été déjà approuvé
par la Commission Sénatoriale des Colonies.
Intérim
-n.o-- -
M. Alfassa, gouverneur de 2e classe des
Colonies, lieutenant-gouverneur du Moyen-
Congo, est chargé, par intérim, des fonc-
tions de gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale Française, pendant l'absence
de M. le Gouverneur géhéral Antonetti.
.*.
M. Marchand Jean-Henri, administrateur
en chef de 1re classe des Colonies, est
chargé, par intérim, des fonctions de lieu-
tenant-gouverneur du Moyen-Congo, pen-
dant l'absence de M. Alfassa, gouverneur
des Colonies, chargé des fonctions de gou-
verneur général, par intérim, de l'Afrique
Equatoriale Françaie.
̃ ̃ ̃̃
A la Commission des Colonies du M
.,
La Commission des Colonies du Sénat avait
à faire deux désignations pour compléter son
bureau et c'est deux fidèles amis des Anna-
les Coloniales qu'elle a choisis. En remplace-
ment de M. Schrameck, sénateur, ministre de
l'Intérieur. M. Messîmy, ancien ministre
de. la Guerre et des Colonies, a été nommé
président et en remplacement de M. Mes-
simy qui était vice-président, c'est M. Ma-
rio Roustan, sénateur de l'Hérault, qui a été
désigné.
Nos lecteurs se rappellent la. collaboration
que le enéral Messimy a apportée jadis aux
finales Coloniale,
Quant à Mario Roustan, ils apprécient
toutes les semaines ses articles si précis et si
documentés.
a - -
Antsirabé
Dans le grandiose el
sauvage massif de l'Anka-
ratra qui s'élève au sud de
Tattanarive, se trouve une
oasis où jaillissent main-
tes sources au bord des-
quelles les coloniaux débi-
lités et fatigués Par la
dure vie de la côte, peu-
vent venir puiser force et santé. Là setage
au milieu de la verdure et des fleurs la jolie
petite ville tfAtltsirahé.
Celte station possède des sources thermales
qui rappellent les eaux de Vichy et de Royat,
offrant en plus des avantages climatiques
et llygiéni(lue,s que ne peuvent procurer les
stations européennes rivales.
Antsirabé est située à une altitude de 1.600
mètres, dans une vaste plaine environnée de
hautes montagnes, où l'air, absolument pur,
circule librement, mais sans violence. Aux
effets bienfaisants de la cure hydrique vien-
nent donc s'ajouter ceux de l'altitude et de
la luminosité de Vatmosphère. La tempéra-
ture y est toujours égale, oscillant entre 15"
à 250, sauf le matin avant le lever du soleil,
court momelle pendant lequel on enregistre
parfois un assez fort refroidissement.
D'autre part, tout ce qui constitue les agré-
ments des villégiatures, se trouve réuni à Ant-
sirabé. Ravissantes promenades, excursions
intéressantes, approvisionnements variés et
abondants, hôtels confortables. La réputa-
tion de la station s'étend rapidement ; c'est
ainsi que non seulement on y vient de tous
les points de la Grande lie, mais encore de
la Réunion et des colonies "étrangères de la
Côte d'Afrique. Les uns venant y chercher
simplement les plaisirs d'une charmante vil-
légiature, les autres venant y soigner dyspep.
sies, gastrites, hépatites, lithiase biliaire, an-
giocholite, artkriiismc, uricémie, intoxications
diverses, et même la tuberculose.
Les succès déjà obtenus ne peuvent qtCatti-
rer sans cesse de nouveaux malades, et on
peut prévoir le moment où la région d'Anisi-
rabé deviendra le grand sanatorium du Sud
africain.
Lucimn GlUparin.
Député de ta .Réunioft.
-.01(0
Décrets et Arrêtés
Décret prohibant la sortie des jetons en
bronze d alumtniuni dans les Colonies
françaises et les pays de protectorat
français autres que la Tunisie et le Ma-
roc.
Est désormais prohibée, dans les colonies
françaises et les pays de protectorat français
autres que la Tunisie et le Maroc, la sortie
des jetons frappés en bronze d'aluminium,
lorsque l'envoi a pour destination des pays
autres que la France, les colonies et pays de
protectorat français.
Toutefois, des exceptions à cette disposi-
tion pourront être autorisées.
Décret maintenant en vigueur pour une
nouvelle période d'une année le régime
de l'indigénat en Nouvelle-Calédonie.
Décret déterminant les quantités de pro-
duits originaires des exploitations fran-
çaises des Nouvelles-Hébrides admissi-
bles à la détaxe pendant la campagne
1925-1926. -
Les quantités de produits, originaires des
exploitations françaises des Nouvelles-Hébri-
des, qui pourront être admises en France, en
Nouvelle-Calédonie et dans les autres posses-
sions françaises, du 1er juillet 1985 au 30 juin
1926 dans les conditions établies par les dé-
crets susvisés des 12 novembre 1901, 16 avril
1904 et 4 août 1923 sont ainsi fixées :
1° En France et en Nouvelle-Calédonie :
Café 550 tonnes
Cacao 1.150 -
Noix de muscade 500 kilogs
2* En Nouvelle-Calédonie :
Maïs 1.000 tonnes
3° Dans Jes colonies françaises autres que
la Nouvelle-Calédonie :
Café 50 tonnes
Cacao - ., 50-
J. 0. du 31 mai.
Décret portant autorisation d'incorporer
dans les budgets annexes de l'exploitation
des chemins de fer de l'Afrique Occiden-
tale française, les recettes et les dépen-
ses des services de transport secondaires.
Les chemins de tfer (1c pénétration, qui l'or-
.mont en Afrique Occidentale Française l'ossa-
ture du réseau d'intérêt général dont la réa-
lisation se poursuit encore, ne peuvent exer-
cer une inlluonce suffisante sur les régions
étendues qu'ils sont appelés à. desservir que
s'ils sont complétés par des services annexes
de transports sur routes, sur voies ferrées se-
condaires ou sur voies d'eau.
Déjà., dans la plupa.rt des colonies du groupe
qui possèdent -des voies ferrées, des services
ne transports ont été établis par les adminis-
trations locales, et parfois même par des par-
ticuliers. Mais, en général, l'exploitation de'
cçs services encore embryonnaires rencontre
ries difficultés d'organisation ou d'ordre techni-
que qui influent d'une manière défavorable
sur le rendement et les résultats llnanciers de
ces exploitations.
Aussi, M. le Gouverneur Général Carde a
proposé au Minisire des (kilonies de remédier
en partie fi cette situation, qui est nuisible
au développement économique du pays. en fai-
sant bénéllcloir certains services publics de
transport, en relation avec les voies ferrées,
d'une part, de l'organisation déjà. solide et des
moyens techniques déjà. importants dont dis-
posent les services d'exploitation de ces voies,
d'autre nart. des ressources que pourra leur
consacrer, le cas échéant, le budget généxnj.
Cet état de choses ipourra, d'ailleurs, n'être
que transitoire. Il n'exclura pas la possibilité
ne concéder a des entreprises privées l'c:\,p:loi-
tation de tels services sur les voies pour les-
quelles les travaux d'aménagement auront été
laits et permettront d'assurer; la régularité et
Itl: sc-urtw, des transporte..
7. 0. du 2 juin
MESSIMY
president de la csinmlssion sénatoriale
des caiMies
00
Messimy vient d'être élu président de la
Commission sénatoriale des Colonies. 11 ne pou-
vait être fait un meilleur choix. Jeune encore,
il a une carrière pounque admirablement rem-
plie. Elu député pour la première fois dans le
XIVe arrondissement de Paris, en 1902, après
avoir représenté pendant dix ans ses fidèles
électeurs de la Seine, il est élu député dans
l'Ain, son pays d'origine, puis, après une
courte éclipse aux élections législatives de
1919, rentre au Sénat à une élection partielle,
il y a trois ans. Est-il besoin de rappeler son
rôle dans les deux Assemblées) Membre de
la Commission du budget, il rapporte le bud-
get des Colonies, il devient ministre des Colo-
nies le 3 mars 1911 dans le Cabinet Erqest
Monis, passe, le 26 juin 1911, des Colonies à
la Guerre, dans le Cabinet Caillaux, et revient
le 13 juin 1914 ministre de la Guerre dans le
Cabinet Viviani. Il abandonne, le 27 août, son
portefeuille, pour reprendre sa place à l' armée,
ÇOrtïmande un bataillon de chasseurs alpins et
ne quitte plus le front jusqu'à d' armistice qui
le trouve générale
Il avait marqué son court passage en
1914 au Ministère de la Guerre, par d'heu-
reuses réformes, en voulant notamment doter la
France, dès cette époque, d'accord avec son
président du Conseil, d'une forte artillerie
lourde. Malheureusement, il quitta trop tôt la
direction des services de la rue Saint-Domini-
qUe pour pouvoir imposer ses conceptions, et
ses successeurs abandonnèrent complètement ses
projets. -
Au Sénat, il s est, dès son amvée, spécialisé
dans les questions cles qui lui étaient si
familières. Le Maroc a été l'objet de sa sollici-
tude et de plusieurs heureuses interventions.
EjiBn, il a fait, l'an dernier, pour la Com-
mission sénatoriale des Colonies, un important
rapport sur le problème du coton dans nos co-
lonies. Les lecteurs des Annales Coloniales ont
eu, de ce document de premier ordre, une re-
marquable analyse dans une série d'articles de
notre ami Pierre Valude.
Avec, comme président, Mesaimy, gui met
au service de la cause coloniale Une belle intel-
ligence et une ample connaissance' des question*
confiées à ses soins, secondées par une volonté
tenace, nul doute que les intérêt" des èolonies,
qui ont déjà, au sein de la Commission, des
hommes comme Mario Rouatan, J. Gasser,
Gaston Menier, Touman, Lémery, Jean Phi-
lip, Paul Doumer, et j'en oublie, ne soient
toujours sauvesardé et défendus.
M.R.
Le statut de Tanger
---c'O-
Hier a été proclamée solennellement la
mise en vigueur officielle du statut de Tan-
ger, en présence d'un délégué du sultan.
Après une salve de 21 coups de canon, le
Mendoub a donné lecture des dahirs pres-
crivant la mise en vigueur de la convention
et des dahirs instituant un Comité de con-
trôle, un tribunal mixte, convoquant l'as-
semblée législative et nommant officielle-
ment un administrateur général.
1 La- lecture a été faite en arabe, par le
Mendoub ; en français et en espagnol par
,les vice-consuls de France et d'Espagne.
.*#Ob
Le commerce de l'Indochine
Le commerce pour les quatre pays de l'Union
indochinoise pendant l'année 1924 a donné les
résultats suivants :
r rancs
Importations 2.024.052.
Exportations 2.233.4807000
Total 4.257.532.000
Le total de 1923 était de 2.988.637.000
La différence en faveur
de 1924 a été de 1.268.895.000
Les Conseils généraux d'Algérie
--- 00 -
Un décret paru au Journal Officiel fixe
au dimanche 11 octobre la date des élections
.pour le renouvellement de la série sortante des
conseils généraux d'Algérie.
1
01118116 a Tunis en nyamien
-0 -
(Mi Temzzi, sous-secrétaire dWtat à Tlnté-
ilieur, et M. Parinacci, secrétaire général du
parU fasciste sont partis à bord de l'hydra-
vion Savoia, nft pour Cagliari d'où ils se diri-
geront sur Tunlis.
A L AÈRO CLUB
Le prochain dîner de Y Aéro-Club de
France aura lieu le jeudi 4 juin 19215, à 20
heures, au Carlton, en l'honneur des avia-
teurs Thieffry et de Bruycker, les héros du
raid aérien Bruxelles-Congo Belge, et de la
mission Tranin-Duverne, qui a accompli
en Afrique, en autoimcibile, un si magnifi-
que voyage d'études.
A l'issue du dîner, le lieutenant Thieffry
çt- l'explorateur Duveme feront aux con-
vives un exposé de leur randonnée.
! La guerre - au Maroc
LES OPERATIONS
A l'ouest, les dissidents ont enlevé sur
le Boud Loukkos un troupeau appartenant
à des éléments soumis. Dans la; môme ré-
gion, 300 Djebalas ont tenté un peu plus
tard un coup de main contre les Sobt des
Rhouna. De notre côté, les goums, les élé-
ments légers et l'aviation sont intervenus.
Les Beni Zeroual affichent ouvertement
leur lassitude. De nombreux otages de cette
tribu transférés à Agdir ont obtenu leur li-
bération seulement contre une forte rançon.
Quelques renforts ennemis sont signalés
dans la région d'Aoua-Oudour à 5 kilomè-
tres du nord-est de Tapant.
Au centre, situation inchangée. Les dissi-
dents poursuivent leur organisation défen-
sive en face du Moyen et Saut Ouergha.
Un détachement du groupe Freydenberg
opérant une reconnaissance sur Mezraoua
a mis en fuite par le canon des dissidents
attaquant ce poste.
Le gros du groupement Freydenberg
s'est porté sur BQu Halima et a établi la
liaison au sud de ce dernier point avec nos
partisans du Haut Lebene. L'opération s'est
effectuée sans difficulté, malgré les attaques
ennemies venant du Nord. A l'Est, la me-
nace ennemie persiste vers lé coude nors-est
du Msoun. -
On signale des dissentements entre les
caïds rifains commandant la mehalla de
Tizroutin et le chef local des aissidenltJ de
Métalsa.
Au cours de l'attaque du 27 mai contre
les Beni Bou Yahi soumis, les Metalsa et
les, Rifains ont eut 22 tues.
En plusieurs points l'artillerie lourde est
Intervenue très efficacement.
Dernières dépêches
A l'ouest, les dissidents et les Djebalas
qui avaient tenté un coup de main sur
les Sobt des Rhouna ont été refoulés vers
le nord. Des rassemblement ennemis sont
signalés dans cette région. La sécurité de1
cette partie du front est assurée. Des me-
naces d'attaque persistent de la part. des
Beni-Mestara, appuyési)af un contingent de
Guezaoua.
- Une attaque de l'ennemi sur les Beni-
Derkoul a échoué.
De nouveaux renseignements confirment
que les Beni-Zéroual souffrent beaucoup de
1 occupation rlfaine, leur ravitaillement,
qui s'opère par le nord,, est de plus en plus
insuffisant. Des renforts rifains se seraient
glissés dans le massif des Bibane. Notre
poste de Bibane a été sérieusement attaqué
dans la nuit du 30 au 31 mai, à coups de
fusil et de mitrailleuse. L'agression a
échoué.
Au centre, les opérations de dégagement
et de nettoiement se sont poursuivies sans
incident pendant la journée du 31, dans là
région de Bab Mizab ot de Kouclia Sephratc.
On signale des rassemblements de dis-
sidents et de Rifains assez importants au
nord de la montagne Senhadja, Il y aurait,
en particulier, une harka de 2.500 fusils
dans la région de Moulay-Aïn-Djenane.
A l'est, la situation est calme.
Un avion en leu
En rentrant do mission sur le front de
l'Ouergha, un avion s'est retourné a l'at-
terrisage à Fez et a pris feu. Le pilote,
grièvement blessé, a pu se dégager de l'in-
cendie. L'officier observateur a péri carbo-
nisé.
Une opération navale ?
Dans la matinée d'hier le croiseur Metz
ainsi que les torpilleurs de haubc mer Bam-
bara et Anamite ont mouillé à Casablanca.
Ces unités, commandées par le contre-ami-
ral Hallier, parlent aujourd'hui après leur
charbonnage.
LE HAUT COMMANDEMENT
Au moment où la réorganisation du com-
mandement, sur le lrunt nord entre en vi-
gueur, le maréchal Lyautey publie un ordre
général par lequel il exprime sa haute satis-
faction à ceux qui ont assumé la charge de
la direction locale des opérations pendant
cette première période, avec les moyens les
plus réduits.
Le maréchal cite tout d'abord, parmi ces
chefs, 'le général de division Calmel, adjoint
au commandant en chef. ,
Le maréchal Lyautey en tournée
Le maréchal a quitté Fez hier, se ren-
dant à Taza.
LES FORCES D'ABD EL KRIM
Selon le correspondant du DaHu Mail à
Fez, Abd cl Kirim disposerait actuellement
de 25.000 hommes sur le front. Il aurail
de
en outre d'importantes réserves qui atten-
dent lciiir toii'i' d'entrer en action.
L'artillerie rifaine
Après une période au cours de laquelle
les Rifains ont utilisé peu et mal l'adillc-
rie, ils font maintenant des progrès dans
remploi du canon.
Le colonel Ferrai, qui vient de combaUre
dans la région de Bibane, a déclaré ([lie son
camp a élé plusieurs fois soumis à un bom-
bardement 'P°r des pièces de 75 et 100 espa-
gnoles, dont le tir était mieux ajusté, quoi-
que peu efficace.
D'autre part, dans cette région, rcnnoirii
établit un front fortifié et des retranche-
ments importants.
LA PROPAGANDE ANTI-FRANÇAISE
Dans les tribus
Le frère d'Abd el Krim est actuellement
à Chcchaouen pour décider les tribus de la
zone occidentale à marcher contre les Fran-
çais.
Ls agents rifains font une propagande ac-
tive dans le Djehal, annonçant des succès
imaginaires et cachant les pertes énormes
de leurs partisans.
Abd el Krim emiïloic tous les moyens" de
soulever les Marocains en vue d'attaquer al-
ternativement les Français et les Espa-
gnols.
A Casablanca
Au cours des perquisitions opérées danff
les milieux communistes de Casablanca, la
police a découvert des pièces confidentielles
ne pouvant être détournées que par des
fonctionnaires.
Les perquisitions faites à Rabat ont ame-
né l'arrestation de M. Taddoi, fonctionnaire
de la direction des finances.
Les trois communistes arrêtés à Casa-
blanca, à la suite des perquisitions qui ont
été opérées, ont été embarqués le 30 mai,
sur l'Abda, à destination de la France, en
vertu d'un arrêté d'éloignement pris par le
Résident Général.
En France
La communiste Claire Esperou a été arrê-
tée samedi sur les quais de Marseille au
moment du départ des troupes pour le Ma-
roc par le paquebot Anfa, placée sous man-
dat de dépôt et écrouée.
La police spéciale continue très active-
ment son enquête sur les agissements des
propagandistes' communistes.
FRONT ESPAGNOL
L'aviation
L'aviation espagnole déploie, depuis quel-
aues jours, une grande activité, surveillant
étroitement les tribus situées immédiate-
ment des deux côtés de la ligne des posi-
tions espagnoles et des concent-rations en-
nemies, et dispersant les souks.
Ceux-ci ont été, pour la plupart, changés
plusieurs fois de places, se tenant parfois
dans le fond des ravins ou sous bois.
L'aviation a bombardé notamment le
souk El-Sebt, de l'oued Laud. tuant et bles-
sant trois cents rebelles environ. Les bom-
bes étant épuisées, les aviateurs ont volé à
rase motte, tirant avec leurs mitrailleuses
jusqu'à la dernière cartouche.
A la suite de ces bombardements, les
souks ont cessé de se tenir dans une très
grande partie de la tribu des Djeballas.
Les harkas de partisans agissent de leur
côté très activement et avec efficacité.
Le général Primo de Rivera retourne
au Maroc
Le général Primo de Rivera. et M. Marti-
nez Aimido se sont embarquée le 30 mai à
Barcelone à bord du croiseur Mendez-Nu-
nez, ù destination de Castellon,
Après 'une visite de la régiain de Valence,
le président du directoire se rendra au Ma-
roc, où il demeurera pendant tout le mois
de juin.
UN HOMMAGE DU SENAT
Le Sénat a été saisi d'une motion dont
voici le texta :
Il Le Sénat adresse aux vaillantes trou-
pes qui, en dehors du toute visée de con-
quête, défendent sur la terre d'Afrique l'ceu-
vre civilisatrice die lu France, l'hommage
de la Patrie et de la népublique. »
La motion a été votée a l'unanimité.
UN ORDRE DU JOUR DES JEUNESSES
LAÏQUES ET REPUBLICAINES
Le Comité d'action et de propagande des
Jeunesses laïques eL républicaines de Fran-
ce, vien:, d'adopter un ordre du jour dans
lequel il exprime sa douloureuse émotion à
la nouvelle des tragiques événements du
Maroc. Il s'élève contre toute idée de con-
quête, et demande toute la lumière sur la
guerre du Hiff.
Il émet le vœu que la France mette en
œuvre tous les moyens pacifiques de con-
ciliation et se prononce pour l'envoi de com-
missaires aux armées
MANIFESTATION D'ANCIENS
COMBATTANTS
M. Surdon, directeur du groupement des
anciens combattants du Maroc, a adressé
au Congrès national tenu à Périgueux un té-
légramme par lequel les anciens combat-
tants résidant au Maroc prient leurs cama-
rades de France d'affirmer solennellement
que les Rifains sont des agresseurs et d'&N
ûrmer aussi qu'aucune pensée impérialiste
n'anime personne au Maroc français. Ils
expriment le vœu que l'agresseur soit éner-
giquement châtié et, sans distinction d'opi-
nion, il regrettent que, de Paris, on ait osé
adresser un encouragement au ,y"este des Ri-
fains que désapprouvent les Marocains
eux-mêmes, qui considèrent ces encoura-
gements comme ayant pour unique effet de
prolonger l'effusion de sang que les anciens
combattants ne peuvent voir y_sel' sans
frémi r.
INSPECTION DES COLONIES
-0-0-
MM. Dimpault (Victor) et Demongin
(Louis), inspecteurs de 3'1 classe ces Colonies,
sont promus au grade d'inspecteur de 2° classe
des Colonies, pour compter du 2 juin 1925.
'«t» –-
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
Le Gouverneur dos Elab]issCl¡":lts fran-
cnis dans l'Inde vient de faire connaître au
minisire des Colonies qn';\ la dak au 27 mai
192o k tfinx officiel de la l'OU}): était da
0 fr.
Syndicat de la presse coloniale
[.'assemblée générale annuelle :'i Syndi-
cat de la presse coloniale a procède a l'élec-
tion dt' son Comité. Ont été élus : président*
M. l'aul Vivien ; vice-présidents. MM. Vic-
tor Taunay, Georges Boussenot, Paul De-
gouy ot Louis Brunet : socrétaîn.s : MM.
Georges Bodereau cl Charles l>":iogeot ;
trésorier, M. Eugène Le 'Roy.
LE NUMERO l 00 CENTIMES --
MARDI SOIR, 2 JUIN 1005 '!
- - - - -_ r
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
- b.
Les Annonoeoeflféclamea sontreçues aux Bureaux duJournal et dans les Agence» de Publicité
DIRECTEURS I MARCEL R et L.-G. THÉBAUL T
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-THabOr, PARIS-1" Téléphone : LOUVRE 19-37
u. aa & mole S Mil
AB^NWEK^flTS , ( France et Colonies. 80 1 45 » 25 1
IUM lltrGlI6', 180 » 458 88 »
On s'abonne dau tous 1m Butmoi d. et ok«x)M priadpaux UHaim
- - -
- -
La frontière de l'Ouergha
»♦>
On a beaucoup parlé, au cours du récent
débat sur le Maroc, de la frontière de l'Ouer-
gha.
« Frontière tellement incertaine, déclarait
M. André Berthon, que, dans le bled, à tra-
vers les montagnes, il est impossible de la
déterminer exactement. » Et l'orateur com-
muniste concluait cprîl fallait rendre atix
Riffains la riche vallée sans laquelle ils ne
PlIaient palvivre.
M. André Fribourg, de son côté, précisant
avec toute sa compétence d'historien, les
clauses du traité du 27 novembre 1912, ajou-
tait qu' a on oublie trop que la frontière qui
sépare la zône d'influence française de la
zène d'influence espagnole n'a rien de com-
mun avec les .frontières existant en Europe.
Elle est tout à fait imprécise. Elle ressemble
un peu, si je puis me permettre cette compa-
raison, aux frontières vagues et brumeuses
qui peuvent séparer le parti communiste du
parti socialiste, et M. André Berthon de M.
Ernest Lafont ». -
tout n'est pas exact ni sans péril dans
cette thèse.
Il est très vrai que la frontière n'a pas la
précision des frontières européennes.
Le traité du 27 novembre 1912 dit exacte..
ment, dans le troisième paragraphe de son
article 2 ; « Du Djebel Beni Hassen, la fron-
tière rejoindra l'Oued Ouergha au nord -de
la Djemna des Cheurfa-Tafiaont, en amont
du coude formé par la rivière. De là, se
dirigeant vers l'ouest, elle suivra la ligne des
hauteurs dominant la rive droite de l'Oued
Ouergha jusqu'à son intersection avec la ligne
no-rd-sud définie par l'article 2 de la Conven-
tion de 1904. Dans ce parcours, la frontière
contournera le plus étroitement possible la
limite nord des tribus riveraines de l'Ouergha
et lajimite sud de celles qui ne sont pas ri-
veraines, en assurant une communication mi-
litaire non interrompue entre les différentes
régions de la zône espagnole. »
L'article 4 prévoyait qu'une Commission
technique, dont les membres seraient désignés
en nombre égal par les gouvernements fran-
çais et espagnol, fixerait le tracé exact de ces
,- délimitations. Elle pourrait tenir qpmpte,
dans son travail, « non seulement des acci-
dents topographiques, mais des contingences
locales w.
"Mais la Commission n'a jamais fonctionné.
Comment l'eût-elle fait dans une région res-
tée jusqu'à ces derniers mois en dehors de
la zone d'occupation des deux nations?
Et il est bien vrai que cette délimitation,
théoriquement arrêtée sur des cartes incer-
taines. peut prêter à contestation.
Le rapporteur de 1912 à la Chambre des
'députés, M. Noulens, témoignait de quelque
optimisme en félicitant les négociateurs
d'avoir eu « la sagesse de prendre pour fron-
tière sur l'Ouergha. les limites mêmes éta-
blies, de temps immémorial, entre les tribus.
Des risques de conflit, disait-il, seront ainsi
plus facilement évités entre les agents des
deux gouvernements, et les deux nations con-
tractantes auront prouvé, par cet exemple,
leur désir de respecter les droits tradition-
nels et les intérêts de leurs protégés ».
La frontière est donc restée, suivant le mot
'd'André Fribourg, tout à fait imprécise.
Mais ce qui n'est pas douteux, n'en dé-
plaise à M. Berthon, c'est la volonté des né-
gociateurs de 1912 de placer dans notre zone
d'influence la vallée de l'Ouergha. La nou-
velle délimitation nous fait gagner, écrivait
M. Noulens, par rapport au traité franco-
espagnol de 1904, 400.000 hectares dans la
région de l'Ouergha. Ce gain, auquel il fal-
lait joindre une importante rectification de
frontière dans la région d'If ni, était présenté
comme la « compensation » qui nous était ac-
cordée par l'Espagne en « participation aux
sacrifices que nous avions nous^nêmes con-
sentis à l'Allemagne a.
Noifs étions au lendemain d'Agadir. 11
faut revivre par la pensée les semaines tra-
giques de l'été 1911. Après les incidents dra-
matiques que l'on sait, la France, en échange
d'un morceau du Congo, et sous réserve d'un
certain nombre d'engagements relatifs à l'éga-
lité économique de toutes les puissances au
Maroc, avait obtenu de l'Allemagne pleine
liberté d'action pour l'établissement de son
protectorat. I, 'heure étant venue où, suivant
l'article 3 de l'arrangement franco-espagnol
du 3 octobre 1904, le maintien du statu quo
étant devenu impossible au Maroc, l'Espagne
pouvait exercer librement son action dans la
zone d'influence que cet arrangement lui re-
connaissait. Mais c'est à la France, aux sa.
crifices de tout ordre qu'elle avait faits depuis
huit ans, à ceux qu'elle venait enfin de con-
sentir à l'Allemagne, que J'Espagne devait
cette liberté. Il était juste qu'elle accordât à
la France quelques avantages. Le plus impor-
tant fut la cession de la vallée de l'Ouergha.
Tandis que la Convention de 1904 fixait com-
me ligne de démarcation des deux zônes « la
ligne de faite séparant les bassins de l'Oued
Issaouen et de rouoo Sebou de ceux de
VOued Rert et de l'Oued Ouergha », la nou-
velle frontière, comme nous l'avons dit, quit-
tant au Djebel Beni Hassen le tracé desi904,
suit la ligne des hauteurs dominant la rive
droite de l'Ouergha. La vallée est bien à
5ous,
On voit quelle importance, les négociateurs
V 191a attribuaient à cette acquisition. Ils
insistaient déjà sur la richesse de la région.
« Elle paraît appelée à fournir, écrivait M.
Noulens, en même temps qu'une production
agricole intense, de précieuses richesses mi-
nières. » Mais c'est son importance stratégi-
que surtout que mettaient en lumièrè le rap-
port de la Commission des Affaires étran-
gères et l'exposé des motifs du Gouverne-
ment : « Le premier avantage de cette rétro-
cession, disait l'exposé des motifs, est d'amé-
liorer considérablement la protection de Fez
et la route historique d'Oran à cette ville par
Oudjda et Taza. La capitale de l'Empire,
distante à peine d'une demi-étape de la fron-
tière, s'en trouve maintenant séparée par une
distance beaucoup plus considérable. »
Les textes sont utiles à rappeler aujour-
d'hui. Quel que soit notre désir d'éviter au
Maroc ou ailleurs tout ce qui peut ressem-
bler à une aventure militaire, nous ne devons
pas oublier que la présence à une étape de
Fez d'un ennemi plein d'audace, fier de ses
récentes victoires, disposant de troupes nom-
breuses et bien armées, constituerait pour
notre protectorat et, en conséquence, pour
toutes nos colonies de l'Afrique du Nord, un
péril mortel.
Céder l'Ouergha aux Riffains, comme le
demande M. Berthon, serait trahir les intérêts
les plus vitaux de notre pays.
On nous dit que ce grenier leur est néceb-
saire ; mais le grenier leur est ouvert, comme
l'a remarqué avec une fine ironie M. Briand,
s'ils se présentent à la porte, non en pillards,
mais en acheteurs. Il leur coûtera moins cher
de se procurer du blé que des fusils et des
mitrailleuses.
Et pour garder ces positions essentielles,
nous n'avons nul besoin de sortir des limites
qui nous ont été fixées par les traités. Il nous
suffit de nous y tenir. Toute modification de
frontière, quelle qu'elle soit, risquerait de
faire revivre non seulement vis-à-vis de l'Es-
pagne, mais vis-à-vis de l'Angleterre, de
l'Italie, cette grande querelle diplomatique
qui fut, de 1904. à 1912, le principal tour-
ment de nos diplomates, et qui ne fut pas la
moindre des causes qui rendirent fatale la
grande guerre.
L'opinion française tout entière, n'en dou-
tons pas, demande à nos gouvernants de nous
préserver contre de pareils retours 1
Aimé Berthod,
Dôpulé ûu Jura,
Membre de la Commission
des AlIclircs étrangères.
1' gote- -
Prochaine arrivée de H. Aolooetli
-00
M. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale Française, va prochaine-
ment airiver en France. Il est attendu à Bor-
deaux le 9 juin par le paquebot Asie, de la
Compagnie des Chargeurs Réunis.
Le voyage de M. Antonetti est, sans aucun
doute, motivé par le désir qu' a ce haut fonc-
tionnaire d'être à Paris pour fournir d'utiles
documents, en vue du vote rapide de t'emprunt
de 300 minions.
Cet emprunt, destiné à permettre I* achève-
ment des travaux du chemin de fer de Brazza-
ville à l' Océan et l'aménagement des points de
débarquement aux deux extrémités de la ligne,
apparaît nécessaire à tous ceux qui s'intéressent
à nos possessions congolaises.
Rappelons qu'un projet de loi a déjà été
déposé sur le bureau de la Chambre le 10 dé-
cembre 1924, puis a été incorporé à la loi des
Finances de 1925. L'article 303 concernant cet
emprunt a été adopté par la Chambre. Cet ar-
ticle formant l'article 181 du projet de loi qui
va venit devant le Sénat, a été déjà approuvé
par la Commission Sénatoriale des Colonies.
Intérim
-n.o-- -
M. Alfassa, gouverneur de 2e classe des
Colonies, lieutenant-gouverneur du Moyen-
Congo, est chargé, par intérim, des fonc-
tions de gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale Française, pendant l'absence
de M. le Gouverneur géhéral Antonetti.
.*.
M. Marchand Jean-Henri, administrateur
en chef de 1re classe des Colonies, est
chargé, par intérim, des fonctions de lieu-
tenant-gouverneur du Moyen-Congo, pen-
dant l'absence de M. Alfassa, gouverneur
des Colonies, chargé des fonctions de gou-
verneur général, par intérim, de l'Afrique
Equatoriale Françaie.
̃ ̃ ̃̃
A la Commission des Colonies du M
.,
La Commission des Colonies du Sénat avait
à faire deux désignations pour compléter son
bureau et c'est deux fidèles amis des Anna-
les Coloniales qu'elle a choisis. En remplace-
ment de M. Schrameck, sénateur, ministre de
l'Intérieur. M. Messîmy, ancien ministre
de. la Guerre et des Colonies, a été nommé
président et en remplacement de M. Mes-
simy qui était vice-président, c'est M. Ma-
rio Roustan, sénateur de l'Hérault, qui a été
désigné.
Nos lecteurs se rappellent la. collaboration
que le enéral Messimy a apportée jadis aux
finales Coloniale,
Quant à Mario Roustan, ils apprécient
toutes les semaines ses articles si précis et si
documentés.
a - -
Antsirabé
Dans le grandiose el
sauvage massif de l'Anka-
ratra qui s'élève au sud de
Tattanarive, se trouve une
oasis où jaillissent main-
tes sources au bord des-
quelles les coloniaux débi-
lités et fatigués Par la
dure vie de la côte, peu-
vent venir puiser force et santé. Là setage
au milieu de la verdure et des fleurs la jolie
petite ville tfAtltsirahé.
Celte station possède des sources thermales
qui rappellent les eaux de Vichy et de Royat,
offrant en plus des avantages climatiques
et llygiéni(lue,s que ne peuvent procurer les
stations européennes rivales.
Antsirabé est située à une altitude de 1.600
mètres, dans une vaste plaine environnée de
hautes montagnes, où l'air, absolument pur,
circule librement, mais sans violence. Aux
effets bienfaisants de la cure hydrique vien-
nent donc s'ajouter ceux de l'altitude et de
la luminosité de Vatmosphère. La tempéra-
ture y est toujours égale, oscillant entre 15"
à 250, sauf le matin avant le lever du soleil,
court momelle pendant lequel on enregistre
parfois un assez fort refroidissement.
D'autre part, tout ce qui constitue les agré-
ments des villégiatures, se trouve réuni à Ant-
sirabé. Ravissantes promenades, excursions
intéressantes, approvisionnements variés et
abondants, hôtels confortables. La réputa-
tion de la station s'étend rapidement ; c'est
ainsi que non seulement on y vient de tous
les points de la Grande lie, mais encore de
la Réunion et des colonies "étrangères de la
Côte d'Afrique. Les uns venant y chercher
simplement les plaisirs d'une charmante vil-
légiature, les autres venant y soigner dyspep.
sies, gastrites, hépatites, lithiase biliaire, an-
giocholite, artkriiismc, uricémie, intoxications
diverses, et même la tuberculose.
Les succès déjà obtenus ne peuvent qtCatti-
rer sans cesse de nouveaux malades, et on
peut prévoir le moment où la région d'Anisi-
rabé deviendra le grand sanatorium du Sud
africain.
Lucimn GlUparin.
Député de ta .Réunioft.
-.01(0
Décrets et Arrêtés
Décret prohibant la sortie des jetons en
bronze d alumtniuni dans les Colonies
françaises et les pays de protectorat
français autres que la Tunisie et le Ma-
roc.
Est désormais prohibée, dans les colonies
françaises et les pays de protectorat français
autres que la Tunisie et le Maroc, la sortie
des jetons frappés en bronze d'aluminium,
lorsque l'envoi a pour destination des pays
autres que la France, les colonies et pays de
protectorat français.
Toutefois, des exceptions à cette disposi-
tion pourront être autorisées.
Décret maintenant en vigueur pour une
nouvelle période d'une année le régime
de l'indigénat en Nouvelle-Calédonie.
Décret déterminant les quantités de pro-
duits originaires des exploitations fran-
çaises des Nouvelles-Hébrides admissi-
bles à la détaxe pendant la campagne
1925-1926. -
Les quantités de produits, originaires des
exploitations françaises des Nouvelles-Hébri-
des, qui pourront être admises en France, en
Nouvelle-Calédonie et dans les autres posses-
sions françaises, du 1er juillet 1985 au 30 juin
1926 dans les conditions établies par les dé-
crets susvisés des 12 novembre 1901, 16 avril
1904 et 4 août 1923 sont ainsi fixées :
1° En France et en Nouvelle-Calédonie :
Café 550 tonnes
Cacao 1.150 -
Noix de muscade 500 kilogs
2* En Nouvelle-Calédonie :
Maïs 1.000 tonnes
3° Dans Jes colonies françaises autres que
la Nouvelle-Calédonie :
Café 50 tonnes
Cacao - ., 50-
J. 0. du 31 mai.
Décret portant autorisation d'incorporer
dans les budgets annexes de l'exploitation
des chemins de fer de l'Afrique Occiden-
tale française, les recettes et les dépen-
ses des services de transport secondaires.
Les chemins de tfer (1c pénétration, qui l'or-
.mont en Afrique Occidentale Française l'ossa-
ture du réseau d'intérêt général dont la réa-
lisation se poursuit encore, ne peuvent exer-
cer une inlluonce suffisante sur les régions
étendues qu'ils sont appelés à. desservir que
s'ils sont complétés par des services annexes
de transports sur routes, sur voies ferrées se-
condaires ou sur voies d'eau.
Déjà., dans la plupa.rt des colonies du groupe
qui possèdent -des voies ferrées, des services
ne transports ont été établis par les adminis-
trations locales, et parfois même par des par-
ticuliers. Mais, en général, l'exploitation de'
cçs services encore embryonnaires rencontre
ries difficultés d'organisation ou d'ordre techni-
que qui influent d'une manière défavorable
sur le rendement et les résultats llnanciers de
ces exploitations.
Aussi, M. le Gouverneur Général Carde a
proposé au Minisire des (kilonies de remédier
en partie fi cette situation, qui est nuisible
au développement économique du pays. en fai-
sant bénéllcloir certains services publics de
transport, en relation avec les voies ferrées,
d'une part, de l'organisation déjà. solide et des
moyens techniques déjà. importants dont dis-
posent les services d'exploitation de ces voies,
d'autre nart. des ressources que pourra leur
consacrer, le cas échéant, le budget généxnj.
Cet état de choses ipourra, d'ailleurs, n'être
que transitoire. Il n'exclura pas la possibilité
ne concéder a des entreprises privées l'c:\,p:loi-
tation de tels services sur les voies pour les-
quelles les travaux d'aménagement auront été
laits et permettront d'assurer; la régularité et
Itl: sc-urtw, des transporte..
7. 0. du 2 juin
MESSIMY
president de la csinmlssion sénatoriale
des caiMies
00
Messimy vient d'être élu président de la
Commission sénatoriale des Colonies. 11 ne pou-
vait être fait un meilleur choix. Jeune encore,
il a une carrière pounque admirablement rem-
plie. Elu député pour la première fois dans le
XIVe arrondissement de Paris, en 1902, après
avoir représenté pendant dix ans ses fidèles
électeurs de la Seine, il est élu député dans
l'Ain, son pays d'origine, puis, après une
courte éclipse aux élections législatives de
1919, rentre au Sénat à une élection partielle,
il y a trois ans. Est-il besoin de rappeler son
rôle dans les deux Assemblées) Membre de
la Commission du budget, il rapporte le bud-
get des Colonies, il devient ministre des Colo-
nies le 3 mars 1911 dans le Cabinet Erqest
Monis, passe, le 26 juin 1911, des Colonies à
la Guerre, dans le Cabinet Caillaux, et revient
le 13 juin 1914 ministre de la Guerre dans le
Cabinet Viviani. Il abandonne, le 27 août, son
portefeuille, pour reprendre sa place à l' armée,
ÇOrtïmande un bataillon de chasseurs alpins et
ne quitte plus le front jusqu'à d' armistice qui
le trouve générale
Il avait marqué son court passage en
1914 au Ministère de la Guerre, par d'heu-
reuses réformes, en voulant notamment doter la
France, dès cette époque, d'accord avec son
président du Conseil, d'une forte artillerie
lourde. Malheureusement, il quitta trop tôt la
direction des services de la rue Saint-Domini-
qUe pour pouvoir imposer ses conceptions, et
ses successeurs abandonnèrent complètement ses
projets. -
Au Sénat, il s est, dès son amvée, spécialisé
dans les questions cles qui lui étaient si
familières. Le Maroc a été l'objet de sa sollici-
tude et de plusieurs heureuses interventions.
EjiBn, il a fait, l'an dernier, pour la Com-
mission sénatoriale des Colonies, un important
rapport sur le problème du coton dans nos co-
lonies. Les lecteurs des Annales Coloniales ont
eu, de ce document de premier ordre, une re-
marquable analyse dans une série d'articles de
notre ami Pierre Valude.
Avec, comme président, Mesaimy, gui met
au service de la cause coloniale Une belle intel-
ligence et une ample connaissance' des question*
confiées à ses soins, secondées par une volonté
tenace, nul doute que les intérêt" des èolonies,
qui ont déjà, au sein de la Commission, des
hommes comme Mario Rouatan, J. Gasser,
Gaston Menier, Touman, Lémery, Jean Phi-
lip, Paul Doumer, et j'en oublie, ne soient
toujours sauvesardé et défendus.
M.R.
Le statut de Tanger
---c'O-
Hier a été proclamée solennellement la
mise en vigueur officielle du statut de Tan-
ger, en présence d'un délégué du sultan.
Après une salve de 21 coups de canon, le
Mendoub a donné lecture des dahirs pres-
crivant la mise en vigueur de la convention
et des dahirs instituant un Comité de con-
trôle, un tribunal mixte, convoquant l'as-
semblée législative et nommant officielle-
ment un administrateur général.
1 La- lecture a été faite en arabe, par le
Mendoub ; en français et en espagnol par
,les vice-consuls de France et d'Espagne.
.*#Ob
Le commerce de l'Indochine
Le commerce pour les quatre pays de l'Union
indochinoise pendant l'année 1924 a donné les
résultats suivants :
r rancs
Importations 2.024.052.
Exportations 2.233.4807000
Total 4.257.532.000
Le total de 1923 était de 2.988.637.000
La différence en faveur
de 1924 a été de 1.268.895.000
Les Conseils généraux d'Algérie
--- 00 -
Un décret paru au Journal Officiel fixe
au dimanche 11 octobre la date des élections
.pour le renouvellement de la série sortante des
conseils généraux d'Algérie.
1
01118116 a Tunis en nyamien
-0 -
(Mi Temzzi, sous-secrétaire dWtat à Tlnté-
ilieur, et M. Parinacci, secrétaire général du
parU fasciste sont partis à bord de l'hydra-
vion Savoia, nft pour Cagliari d'où ils se diri-
geront sur Tunlis.
A L AÈRO CLUB
Le prochain dîner de Y Aéro-Club de
France aura lieu le jeudi 4 juin 19215, à 20
heures, au Carlton, en l'honneur des avia-
teurs Thieffry et de Bruycker, les héros du
raid aérien Bruxelles-Congo Belge, et de la
mission Tranin-Duverne, qui a accompli
en Afrique, en autoimcibile, un si magnifi-
que voyage d'études.
A l'issue du dîner, le lieutenant Thieffry
çt- l'explorateur Duveme feront aux con-
vives un exposé de leur randonnée.
! La guerre - au Maroc
LES OPERATIONS
A l'ouest, les dissidents ont enlevé sur
le Boud Loukkos un troupeau appartenant
à des éléments soumis. Dans la; môme ré-
gion, 300 Djebalas ont tenté un peu plus
tard un coup de main contre les Sobt des
Rhouna. De notre côté, les goums, les élé-
ments légers et l'aviation sont intervenus.
Les Beni Zeroual affichent ouvertement
leur lassitude. De nombreux otages de cette
tribu transférés à Agdir ont obtenu leur li-
bération seulement contre une forte rançon.
Quelques renforts ennemis sont signalés
dans la région d'Aoua-Oudour à 5 kilomè-
tres du nord-est de Tapant.
Au centre, situation inchangée. Les dissi-
dents poursuivent leur organisation défen-
sive en face du Moyen et Saut Ouergha.
Un détachement du groupe Freydenberg
opérant une reconnaissance sur Mezraoua
a mis en fuite par le canon des dissidents
attaquant ce poste.
Le gros du groupement Freydenberg
s'est porté sur BQu Halima et a établi la
liaison au sud de ce dernier point avec nos
partisans du Haut Lebene. L'opération s'est
effectuée sans difficulté, malgré les attaques
ennemies venant du Nord. A l'Est, la me-
nace ennemie persiste vers lé coude nors-est
du Msoun. -
On signale des dissentements entre les
caïds rifains commandant la mehalla de
Tizroutin et le chef local des aissidenltJ de
Métalsa.
Au cours de l'attaque du 27 mai contre
les Beni Bou Yahi soumis, les Metalsa et
les, Rifains ont eut 22 tues.
En plusieurs points l'artillerie lourde est
Intervenue très efficacement.
Dernières dépêches
A l'ouest, les dissidents et les Djebalas
qui avaient tenté un coup de main sur
les Sobt des Rhouna ont été refoulés vers
le nord. Des rassemblement ennemis sont
signalés dans cette région. La sécurité de1
cette partie du front est assurée. Des me-
naces d'attaque persistent de la part. des
Beni-Mestara, appuyési)af un contingent de
Guezaoua.
- Une attaque de l'ennemi sur les Beni-
Derkoul a échoué.
De nouveaux renseignements confirment
que les Beni-Zéroual souffrent beaucoup de
1 occupation rlfaine, leur ravitaillement,
qui s'opère par le nord,, est de plus en plus
insuffisant. Des renforts rifains se seraient
glissés dans le massif des Bibane. Notre
poste de Bibane a été sérieusement attaqué
dans la nuit du 30 au 31 mai, à coups de
fusil et de mitrailleuse. L'agression a
échoué.
Au centre, les opérations de dégagement
et de nettoiement se sont poursuivies sans
incident pendant la journée du 31, dans là
région de Bab Mizab ot de Kouclia Sephratc.
On signale des rassemblements de dis-
sidents et de Rifains assez importants au
nord de la montagne Senhadja, Il y aurait,
en particulier, une harka de 2.500 fusils
dans la région de Moulay-Aïn-Djenane.
A l'est, la situation est calme.
Un avion en leu
En rentrant do mission sur le front de
l'Ouergha, un avion s'est retourné a l'at-
terrisage à Fez et a pris feu. Le pilote,
grièvement blessé, a pu se dégager de l'in-
cendie. L'officier observateur a péri carbo-
nisé.
Une opération navale ?
Dans la matinée d'hier le croiseur Metz
ainsi que les torpilleurs de haubc mer Bam-
bara et Anamite ont mouillé à Casablanca.
Ces unités, commandées par le contre-ami-
ral Hallier, parlent aujourd'hui après leur
charbonnage.
LE HAUT COMMANDEMENT
Au moment où la réorganisation du com-
mandement, sur le lrunt nord entre en vi-
gueur, le maréchal Lyautey publie un ordre
général par lequel il exprime sa haute satis-
faction à ceux qui ont assumé la charge de
la direction locale des opérations pendant
cette première période, avec les moyens les
plus réduits.
Le maréchal cite tout d'abord, parmi ces
chefs, 'le général de division Calmel, adjoint
au commandant en chef. ,
Le maréchal Lyautey en tournée
Le maréchal a quitté Fez hier, se ren-
dant à Taza.
LES FORCES D'ABD EL KRIM
Selon le correspondant du DaHu Mail à
Fez, Abd cl Kirim disposerait actuellement
de 25.000 hommes sur le front. Il aurail
de
en outre d'importantes réserves qui atten-
dent lciiir toii'i' d'entrer en action.
L'artillerie rifaine
Après une période au cours de laquelle
les Rifains ont utilisé peu et mal l'adillc-
rie, ils font maintenant des progrès dans
remploi du canon.
Le colonel Ferrai, qui vient de combaUre
dans la région de Bibane, a déclaré ([lie son
camp a élé plusieurs fois soumis à un bom-
bardement 'P°r des pièces de 75 et 100 espa-
gnoles, dont le tir était mieux ajusté, quoi-
que peu efficace.
D'autre part, dans cette région, rcnnoirii
établit un front fortifié et des retranche-
ments importants.
LA PROPAGANDE ANTI-FRANÇAISE
Dans les tribus
Le frère d'Abd el Krim est actuellement
à Chcchaouen pour décider les tribus de la
zone occidentale à marcher contre les Fran-
çais.
Ls agents rifains font une propagande ac-
tive dans le Djehal, annonçant des succès
imaginaires et cachant les pertes énormes
de leurs partisans.
Abd el Krim emiïloic tous les moyens" de
soulever les Marocains en vue d'attaquer al-
ternativement les Français et les Espa-
gnols.
A Casablanca
Au cours des perquisitions opérées danff
les milieux communistes de Casablanca, la
police a découvert des pièces confidentielles
ne pouvant être détournées que par des
fonctionnaires.
Les perquisitions faites à Rabat ont ame-
né l'arrestation de M. Taddoi, fonctionnaire
de la direction des finances.
Les trois communistes arrêtés à Casa-
blanca, à la suite des perquisitions qui ont
été opérées, ont été embarqués le 30 mai,
sur l'Abda, à destination de la France, en
vertu d'un arrêté d'éloignement pris par le
Résident Général.
En France
La communiste Claire Esperou a été arrê-
tée samedi sur les quais de Marseille au
moment du départ des troupes pour le Ma-
roc par le paquebot Anfa, placée sous man-
dat de dépôt et écrouée.
La police spéciale continue très active-
ment son enquête sur les agissements des
propagandistes' communistes.
FRONT ESPAGNOL
L'aviation
L'aviation espagnole déploie, depuis quel-
aues jours, une grande activité, surveillant
étroitement les tribus situées immédiate-
ment des deux côtés de la ligne des posi-
tions espagnoles et des concent-rations en-
nemies, et dispersant les souks.
Ceux-ci ont été, pour la plupart, changés
plusieurs fois de places, se tenant parfois
dans le fond des ravins ou sous bois.
L'aviation a bombardé notamment le
souk El-Sebt, de l'oued Laud. tuant et bles-
sant trois cents rebelles environ. Les bom-
bes étant épuisées, les aviateurs ont volé à
rase motte, tirant avec leurs mitrailleuses
jusqu'à la dernière cartouche.
A la suite de ces bombardements, les
souks ont cessé de se tenir dans une très
grande partie de la tribu des Djeballas.
Les harkas de partisans agissent de leur
côté très activement et avec efficacité.
Le général Primo de Rivera retourne
au Maroc
Le général Primo de Rivera. et M. Marti-
nez Aimido se sont embarquée le 30 mai à
Barcelone à bord du croiseur Mendez-Nu-
nez, ù destination de Castellon,
Après 'une visite de la régiain de Valence,
le président du directoire se rendra au Ma-
roc, où il demeurera pendant tout le mois
de juin.
UN HOMMAGE DU SENAT
Le Sénat a été saisi d'une motion dont
voici le texta :
Il Le Sénat adresse aux vaillantes trou-
pes qui, en dehors du toute visée de con-
quête, défendent sur la terre d'Afrique l'ceu-
vre civilisatrice die lu France, l'hommage
de la Patrie et de la népublique. »
La motion a été votée a l'unanimité.
UN ORDRE DU JOUR DES JEUNESSES
LAÏQUES ET REPUBLICAINES
Le Comité d'action et de propagande des
Jeunesses laïques eL républicaines de Fran-
ce, vien:, d'adopter un ordre du jour dans
lequel il exprime sa douloureuse émotion à
la nouvelle des tragiques événements du
Maroc. Il s'élève contre toute idée de con-
quête, et demande toute la lumière sur la
guerre du Hiff.
Il émet le vœu que la France mette en
œuvre tous les moyens pacifiques de con-
ciliation et se prononce pour l'envoi de com-
missaires aux armées
MANIFESTATION D'ANCIENS
COMBATTANTS
M. Surdon, directeur du groupement des
anciens combattants du Maroc, a adressé
au Congrès national tenu à Périgueux un té-
légramme par lequel les anciens combat-
tants résidant au Maroc prient leurs cama-
rades de France d'affirmer solennellement
que les Rifains sont des agresseurs et d'&N
ûrmer aussi qu'aucune pensée impérialiste
n'anime personne au Maroc français. Ils
expriment le vœu que l'agresseur soit éner-
giquement châtié et, sans distinction d'opi-
nion, il regrettent que, de Paris, on ait osé
adresser un encouragement au ,y"este des Ri-
fains que désapprouvent les Marocains
eux-mêmes, qui considèrent ces encoura-
gements comme ayant pour unique effet de
prolonger l'effusion de sang que les anciens
combattants ne peuvent voir y_sel' sans
frémi r.
INSPECTION DES COLONIES
-0-0-
MM. Dimpault (Victor) et Demongin
(Louis), inspecteurs de 3'1 classe ces Colonies,
sont promus au grade d'inspecteur de 2° classe
des Colonies, pour compter du 2 juin 1925.
'«t» –-
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
Le Gouverneur dos Elab]issCl¡":lts fran-
cnis dans l'Inde vient de faire connaître au
minisire des Colonies qn';\ la dak au 27 mai
192o k tfinx officiel de la l'OU}): était da
0 fr.
Syndicat de la presse coloniale
[.'assemblée générale annuelle :'i Syndi-
cat de la presse coloniale a procède a l'élec-
tion dt' son Comité. Ont été élus : président*
M. l'aul Vivien ; vice-présidents. MM. Vic-
tor Taunay, Georges Boussenot, Paul De-
gouy ot Louis Brunet : socrétaîn.s : MM.
Georges Bodereau cl Charles l>":iogeot ;
trésorier, M. Eugène Le 'Roy.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.66%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396928f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396928f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396928f/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396928f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396928f