Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mai 1925 19 mai 1925
Description : 1925/05/19 (A26,N76). 1925/05/19 (A26,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396922z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
* V,
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 76 LE NUMERO î 20 CENTIMES MARDI SOIR, 19 MKI 1925
1 -
Les Annales Coloniales
-- --. d e e5 ; M 7 il 1 9
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lA jinnoncet et Rédame» "Ont tfflu aux Bureaux du Journal et dan» imagmen dePubUciig
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(JUREMENTS 1 ( Fraiwe et Colonie». 80 » 41 » 15 i
mmiii» l Êtran/rer UO » <6 » 35»
On «'abonna dm ton le» Bwr–m. à» p»«t> ek ch«Uiyrfadp>ia Khrtirw
Le sahari « blé natif » en Algérie
0,08
L'Algérie, nul ne l'ignore aujourd'hui,
est grande productrice de céréales, blé
tendre ou dur, orge et avoine. Lorsque
la récolte est bonne, notre grande colonie
fournit un appoint sérieux à la métro-
pole, et cet appoint est d'autant plus
appréciable qu'il est possible .d'en dispo-
ser plus tôt.
D'une façon ordinaire déjà, les mois-
sons dans l'Afrique du Nord précèdent
de deux mois aU moins celles de France.
Mais les céréales, le blé principale-
ment, sont soumises en Algérie à des ris-
ques qui malheureusement jouent trop
souvent : pluies insuffisantes au prin-
temps, sirocco desséchant les épis encore
verts (le sirocco du 4 mai 1924 a réduit
de 50 la récolte en uranie).
Un colon du département d'Oran,
M. Bourdiol (habitant Rivoli), à la suite
de recherches tenaces effectuées depuis
une dizaine d'années, semble avoir trouvé
le moyen de parer à ces risques.
Le remède consistait à découvrir une
qualité de blé qui n'aurait plus besoin
de l'eau du ciel, après la première quin-
zaine d'avril (les pluies de fin avril et de
mai manquent le plus souvent) et qui dès
le 15 avril ne craindrait plus les violents
coups de vent du Sud si fréquents et si
dangereux précisément dans la dernière
moitié d'avril et le mois suivant.
Cette qualité, d'une maturité précoce,
M. Bourdiol l'a cherchée dans les régions
chaudes du Sahara algérien, de la Tri-
politaine et du Soudan égyptien.
- - -
Par des efforts persévérants de sélec-
tion et d'hybridation, il a obtenu deux
ou trois variétés appropriées. L'une
d'elles, connue sous l'appellation de « Sa-
hari (N" 9) », est susceptible déjà d'être
cultivée sur de grandes-.surfaces dans les
i rr-,, basses du littoral.
150 hectares ont pu être ensemencés
vers le 15 novembre 1924, après les pte-
mières pliiies d'automne. On a moisson-
né dans les premiers jours de mai 1925
(du Ier au 8 mai), blé barbu, épis de
grosseur moyenne, mais plein, rende-
ment de 15 à 16 quintaux à l'hectare,
très suffisant par rapport à la production
- habituelle, mais qui peut être sûrement
augmenté là où l'emploi des engrais est
possible.
C'est donc, chose essentielle, une
avance d'un mois à 35 jours sur les blés
barbus du pays.
Une autre variété, le Sahari (N° 63),
est à l'étude. Plus belle que le Sahari
(N Il 9), les épis plus longs (1,15 au lieu
de 0,85 m.), elle doit être répandue dès
l'automne prochain, dans la zone d'une
altitude plus grande, de 500 à 800 mè-
tres. Le Sahari (No 9) ne réussit plus au-
dessus de 500 mètres.
Des orges et des avoines précoces éga-
lement sont en préparation aussi chez
M. Bourdiol.
Si tous ces essais, dont quelques-uns
déjà très concluants, aboutissent aux ré-
sultats attendus,' l'Algérie, dotée de cé-
réales hâtives et cependant très produc-
tives, verra s'ouvrir une ère agricole nou-
vel] f. d'une splendeur inespérée.
Il ne faut pas oublier, en effet, que les
céréales forment le fond même de la pro-
duction algérienne. A part certains ter-
ritoires privilégiés, favorables à la plan-
tation de la vigne, à part aussi les ter-
rains irrigables pouvant donner des pro-
duits très riches : légumes, primeurs,
agrumes, cotons, etc., les terres du Tell
et des Hauts Plateaux n'ont reçu, de
temps immémorial, et ne peuvent, en
réalité, dans leur ensemble, - recevoir
d'autre culture que celle des céréales.
Supprimer donc les aléas les plus re-
doutables que présente cette culture, c'est
régulariser une production si pleine de
mécomptes à l'heure actuelle, que l'on est
réduit à envisager une seule bonne récolte
sur trois, c'est donner à l1 immense m&jo-
* rité des cultivateurs, colons européens et
indigènes, -une sécurité qui sera pour tous
d'une valeur inestimable. -
(Les indigènes, vivant presque exclusi-
vement de blé et d'orge, seront les pre-
miers à recueillir le bienfait de l'amélio-
ration ainsi obtenue.)
C'est assurer à la colonie une prospé-
rité inconnue jusqu'à ce jour.
La métropole en prendra largement sa
part. Tous les ans, dix millions au moins
de quintaux de blé lui font défaut pour
son alimentation, Il faut les demander à
yer de ce chef à
des pays lointains, payer de ce chef à
l'étranger un tribut qu'alourdit singuliè-
rement, et de plus en plus, la hausse du
change.
Si nos possessions noTu-afncaines (la
:, le Maroc suivraient -
rement l'exemple de l'Algérie) sont en
mesure de combler définitivement ce dé-
ficit, notre pays serait délivré d'une
charge bien pesante.
D'autre part, la soudure entre l'épui-
sement des réserves et l'utilisation de la
récolte suivante, qui occasionne parfois
de si fortes angoisses à nos gouvernants,
se fera aisément et ne sera plus l'objet
d'aucune inquiétude.
Souhaitons donc que les expériences
Heureuses- de M. Bourdiol soient pour-
suivies sans relâche, encouragées et faci-
litées, comme elles le méritent, par les
pouvoirs publics, et que les espérances en
découlant se réalisent dans des délais
très prochains pour le plus grand profit
de l'Algérie et de la France.
Roux-Freisaineng,
Député d'Or an, Vloe-président de ta
Commission de VAlgèrief des Colo-
nies et Protectorats.
-60.
M Maurice Viollette
•%
au Conseil Général dvEure-et-Loir
En ouvrant la session du Conseil général
d'Eure-et-Loir, M. Maurice Viotlette, dé-
puté, gouverneur de l'Algérie, a constat"
que la victoire du 11 mai s'est trouvée re-
vue et considérablement augmentée par la
récente Iconsultation électorale ; que le
pays a condamuo la politique de la grande
anque et de l'industrie lourde et qu'il s'est
prononcé contre la dictature.
Le Gouverneur Général de l'Algérie a
salué le président Herriot et expruné sa
confiance en M. Painlevé.
M. Malvy en Espagne
--0-0--
On mande de Madrid là la Westminster
Gazette que ibien que M. MaUvy, en ce mo-
ment en mission en tEspagne, ait résolu-
ment refusé de faire des déclarations au
sujet de sa visite, on croit généralement
qu'elle se rattadie à un vaste plan indus-
triel comprenant entre autres la construc-
Lion de chemins de fer, des travaux d'irri-
gation et la construction d'j -'nes de géné-
ration de force motrice ihyurauliqûe.
Plusieurs grandes maisons financières
françaises, anglaises et américaines y se-
raient intéressées.
Mais. conimeiil croire qu'il n'ait pas été
question des opérations militaires au Ma-
roc, au cours des entretiens de M. Malvy
avec le général Primo'de Rivera ?
l'BxposlUOn mi Pelais de Bois
C'est au Palais de Bois, à la porte Maillot,
en face Luna-Park, que l'ancien Salon des
Tuileries (dissidence Besnard) tait son expo-
sition. Il faut reconnaître que ce salon vaut sur-
tout,. par la présence de ceux que les Fauves
appellent les « vieux pompiers », j'ai nommé
Albert Besnard, Prinet, Desvall ières, Vallo-
ton, AmanJean, Morisset. Mais parmi les
jeunes, que de pauvretés : les nus de Favory
sont incomplets, les figures d sselin insuffi-
santes, les envois de Lebasque sont peu sail-
lants, ceux de Zing pauvres.
Un pètit nombre de sujets coloniaux : un
bon paysage de ville sahatienne, par J .L;. Uu-
val, deux femmes orientales, de Jacques Ue-
nier, avec quatre petites études africaines bien
rendues, des animaux hiératisés de Suréda, des
fetnmes nues de Foujita, les envois de Gropéa-
no (d'une puissante couleur), DarboUr, Mains-
sieux, Verge Sarrat, Andrée Joubert, Maurice
Rétif ; le dieu chinois, de Myriam D1ere, le
Siva hindou, de Mlle Janin, au dessin précis
et volontaire; les femmes orientales d' Assus,
celles de Verhoeren, les nus de Migonney. les
figures d'allure persane de Mlle Hélène Per-
driat, dont je préférais le bel envoi du Salon
d'automne dernier ; les deux « Piétas », de
Marcel Lenoir, qui ne manquent pas de senti-
ment, et enfin les quatre grandes compositions
bibliques d'Emile Bernard, dont on peut ne
pas aimer la couleur, mais dont la composition
et le dessin sont d'un puissant artiste.
En sculpture, c'est le vieux centaure de
Bourdelle qui constitue le morceau de résis-
tance.
Tamaris.
1
L'AVIATION COLONIALE
De l'Indochine à la Chine
Nous apprenons que l'aviateur Poulet
qui .après un long séjour en Cochinchine
est entré au service du gouvernement de
Pékin pour organiser l'aviation chtnoie,
fait des préparatifs pour un raid Mukden
Java. L'itinéraire serait le suivant ; Muk-
den, TiSingtao, Shanghaï, Foocliow, Hong-
kong, FortnBayard, Haïphong, Hanoï, Hué,
Nhatrong, Bienhoa, Hatien, Bangkok, Sin-
gora, Stngapore,. Batavia. II voyagerait
sur un appareil amphibie français SOOe-
neçk,
J
Abd el Krim,
Claude Farrère
et Vollne
---().o---
Notre excellent confrè-
re l'Echo de Paris, dont
la sûreté des informations
en fait de plus en plus
V organe officiel du com-
munisme en France, pu-
blie aujourdhui, grâce à
l'obligeance dit spirituel
député de la Cochinchine,
fil. Ernest Outre y, un document intéressant.
C'est le procès verbal de la réunion tenue il
y a deux mois à Paris, salle des Coopéra-
tcurs, 9, boulevard Augustc-Blanqui. Elle
était organisée par la Fédération du parti
Kuomintang en France avec le concours de
tu llion intercoloniale.
Nous ne doutons Pas un seul instant du
caractère officiel de cette analyse, quand on
sait les rapports du député nationaliste fit.
Cochinchine avec le parti nationaliste alma
mite.
Ce compte rendu nous permet de conclurt
sur l'incident du premier secrétaire à l'am.
bassade de Russie : c'e Eh bien, la place de. M. Volitte n était pas
là, non pas que ce qu'il ait dit ait été des
paroles contre notre pays, non pas que
les allocutions prononcées avant lui aient été
des menaces ou des critiques contre la Frante
et sa politique, mais, après son départ et la
réunion se poursuivant, meeting auquel sa
présence avait donné un caractère autre que
celui d'une manifestation communiste quel-
conque, il y a eu des discours violents contre
la France.
Hadjalt a célébré Abd el Krim comme un
grand marocain. Il a réclamé le soulèvement
des Annamites contre la France ci attaque
violemment M. Martial Merlin.
Senghor, l'œil de Moscou en A. 0. F., a
demandé que la France rienvoie pas de ren-
forts contre Abd cl Krim afin qu'il puisse li-
bérer la patrie marocaine de l'impérialisme
espagnol et français.
Mais je préfère citer le procès verbal de
M. Ernest Outrey.
Il termine en disant que le peuple noir de
l'A. 0. F. a confiance dans 1 Internationale
communiste, dans le parti communiste fran-
çais et dans l'appui fraternel de la Républi-
que soviétique de Russie, et qu'il est prêt
à soutenir et à participer à toutes les tenta-
tives qui consisteront à renverser l'impéria-
lisme français et tous les impérialismes du
monde entier.
Saint Jacques apporte le salut fraternel
des peuples opprimés des Antilles aux jeunes
révolutionnaires chinois et prêche la violence
pour la libération des peuples. opprimés et
la conquête de leur liberté.
Vaillant-Couturier, député, parle pendant
une demi-heure pour essayer de démontrer
que lurope est en train de sombrer sous
le porns de ses fautes, alors que l'Asie, qui
semblait dormir, se réveille et que la France
passe sous la domination américaine. Pour
mettre fin à cette situation de plus en plus
pénible pour les travailleurs, il préconise
l'Union des peuples opprimés de l'Afrique,
des Antilles avec le prolétariat français et
des peuples opprimés d'Orient et d'Extrême-
Orient qui, avec l'appui des Républiques so-
cialistes soniétiques, arriveront facilement au
renversement des impérialismes du monde en-
tier.
Mais tout cela en définitive devant un pu-
blic extrêmement élégant, faubourg Saint-
Honoré, dans Vancien hôtel du baron Henri
de Rotschild, transformé en Cercle interallié.
e ancien lieutenant de vaisseau Bargone, dit
Claude Farrère, Vavait dit implicitement, il
y a deux ans, sous le haut patronage de M.
Albert Sarraut et du Résident Général au
Maroc.
Il avait préconise notre départ du Maroc,
le jour où les indigènes seraient suffisam-
ment éduqués pour être affranchis.
Or, aux yeux de beaucoup de gens, je
dirais de trop de gens, le summum de la ci-
vilisation, c'est la formule : des galons, des
canons, des munitions, bref la capacité à
faire la guerre.
A ce point de vue-là, hélas 1 Abd-el-Krim
et ses compagnons nous paraissent véritable-
ment d'une civilisation raffinée.
Pour nous, qui préférons pour notre pays 1
et pour noire empire colonial la politiqut
d'associaiiatt. à celle d'évacuation, qui consi-
dérons que les Marocains de S. M. Mou-
la y Youssef ont plus à gagner dans une col-
laboration étroite économique, [politique et
sociale avec la France qu'avec Abd el Krim
et ses hordes si puissamment armées qu'elles
soient, nous considérons que M. Claude Far-
rère et les pupilles de M. Voline, les l-lailiali,
les Senghor, les Saint-J acques et autres Vail-
lant-Couturier ont tort.
Vavenir du Maroc comme celui de VAfri-
que occidentale ou. de l'Annam n'est pas dans
les boucheries du Riff ou d'ailleurs, il est-
tout entier dans le fravail et la paix, la paix
française.
Marcel Ruedel
AU MAROC ESPAGNOL
-Activité de l'aviation
Sur le front espagnol, l'aviation a bom.
bardé les Rifains dans la région du mont
Conico, dispersant Les défenseurs et leur
I infligeant de lourdes pertes..
- Au Conseil d'État
-0.0---
Désormais, lès mozabites seront soldats
Jusqu'ici les Mozabites bénéficiaient
d'un privilège spépiul, celui de 11e fournir
aucun cuutiiigum militaire indigène.
C'est ainsi que peiwlaul la guenre (t au-
cun volontaire 11e s'envoiu pour défendre La
îixea'e-paliie », alors que les autres tribus
ulgénemiea uni vu par milliers leurs en-
fants tomber en héros au Champ d'hon-
neur.
Cette exceptiull, que irien, ne justifiait au-
rait duré longtemps encore si, a la date du
< juin Wii, ju ujuuiussioii de l'cvisiull du
O'Iiurduiu, appliquant les décrois et arretés,
reJalLls à la conscription militaire indigène
n avait lait rentrer les Mozabites dans les
indigènes musulmans algériens et le M'Zab
uans les territoires du Sud.
Les sept villes constituant le M'Zab, re-,
présentées par le sieur Messuoud ben Ham-
jnun et au-lrus, introduisirent ajlors une re-
quête au Conseil d'Etat aux lins d'annula-
LlUll de la décision de la Commission de
Chardaïa et de celle du Ministre de la
guerre rejetant leur demande « tendant
« u ce que les Mozabites soient exonérés
1* de service militaire ».
o dette (requête a été rejetée pour les mo-
tifs - suivants.
Le Conseil, d'Etat, considérant qu'à partir
de 188sJ, l'occupation du pays a été conso-
lidée pour un ensemble de mesures d'orga-
nisation administrative et militaire désor-
mais placées sous l'autorité d'un comman-
dant supérieur ; que la loi du 24 décembre
lUOi qui, en dernier lieu a compris toute la
région du M'Zab dans le groupement
qu'elle constituait des territoires du sud de
l'Algérie, n'a, fait que constater un- état de
lait et consacrer legislalivement l'incorpo-
ration complète e.t délinitive de cette ré-
gion dans nos possessions algériennes à).
Conclusion : Désormais, les Mozabites se-
ront soldats.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Le personnel
des chemins de 1er de la Côte-d'Ivoire
M. Charles Lambert, député, duinunde ù. Al.
la ministre (tes Volume* : lu s'il est uxttcl que
o.-nlran'uiiienl uux. slipultilious de l'iumjlé du 25
JutUtj lUl. il subbJsle au. personnel militaire
liors ouUre lUins lub sm'\i-jcs d'c.\pioitnUuu dus
L'lieluills du l'ur du la COlu-d'lvoire ; -U s'il suit
que eu personnel, sèment inexpérimenté, cuulo
l-rtiucuiip plus olier (environ 30 %j que le per-
de nuel au oudre des ù'uvuux publics et des elie-
mins de 1er du l'A. U, J".; bo quelles mesures
le ministre compte prendre pour faire cesser
Lut élut ou choses in. oiii. iluibie nvue la dinnilu
lunuliouiuurcs ar.s ciicmuis do lui- ut pru-
j'.:du;iuljlu Il luiii's plus ltogtlllies intérêts. jucs-
tii 1/1 du ï avril lîtef)..)
JH'/jonsc, - lo L'urrclû du 20 mais ly.15 or-
ganise à la C6t,c-d'ivu)ru un service de che-
Will de Jur jilucù suus l'uulurilé d'un directeur
ijui est actuellement un Jonctiunnaire civil. Le
service comprend deux brandies : l'exploitation
du la punie achevée uu rmlwuy et Ja conlinua-
liun Je llou Vtt ux de cunstiuetion. Le personnel
militaire mis t\ lu disposition du directeur du
el.einin de ter est réserve en principe à la JJrull-
<.he des travaux neufs, dit l'arrulu de el
c est de cutle directive (pic. s'inspire l'adminis-
tration locale dont les budgets J'exploitation
'.L prévoient 'lliC des employés civils avec lus
émoluments rOglenientiiires ; u lu persollllei de
tout ordre est utilisé suivant :"C- uplitudes, et de
telle sorte que l'inexpérience partielle qu'on peut
rr-nconlrer aussi bien l'hcz les milfiuires que
chez les civils, ne nuise pus au bon rendement
d ensemble. La comparaison exacte des rétribu-
tions propres à l'une cl à l'autre catégorie de
personnel a été demandée a la colonie On ne
peut faire fond sur les allégations individuelles
qui ont tour à tour prfoenlu olNienne des caté-
gories comme trop favorisée ; il* La sulistitulion
de personnel civix se poursuit et des mesures
sent prises pour la Iiiiter. La dignfté des fonc-
tionnaires n a pu être atteinte par le l'ail d'une
roupôration qui est plulùl favorable fi une saine
émulation et les employés civils étullt rattachés
à un cadre: commun a tous les chemins de fer
ne 1 A. 1<\. ont. un champ largement ouvert
aux avancements proportionnés à leur mérite.
Les accidents de travail aux Colonies
M. Lantoureux, député, expose à M. le Mi-
nisire des CoLonies, le cas d'accident du tra-
vail survenu à des ouvriers embauchés en Fran-
ce, travaillant aux colonies (Madagascar), pour
le compte d'une société ayant son siège social
en France, et qui sont 'bénéficiaires de la loi
du 9 avril 1898, et demande : 1° qui doit rece-
voir la déclaration, si c'est le maire de la com-
mune du siege - social ou l'administraleur-mairp
UU lieu ae racciaein; i" qui doit procéder à
1 enquête, si c'est le juge de paix du canton du
siège social ou l'adminislrateur-maire du lieu
de l'accident. (Question du 22 avril 1U2G.)
Réponse. - 1° Bien que la loi du 9 avril 18D8
n'ait point formellement prévu les cas de l'es-
pèce, c'est nécessairement l'admiruslralcur-maire
ou le chef de circonscription du lieu où s'est
produit l'accident qui doit recevoir, en ce qui
concerne les ouvriers embauchés en France, la
déclaration prévue par l'article 11 de ladite loi;
2° pour la même raison de loeimie. c'Mt. a l'an
-- - --O---, - -_v -
torité judiciaire du lieu de l'accident qu'il ap-
partient de procéder à l'enquête prescrite par
les articles 12 et 13 de la même loi. Pour le
cas, toutefois, oa les points susviaés auraient
fait l'objet dans la colonie d'interprétations di-
vergentes, des instructions sont envoyées à
1 administration locale dans le sens des indica-
tions qui précèdent.
M. Albert Sarraut à Angora
-o-
M. Alibcrt Sarraut, amibassadeur de
France, a quitté Conatântinople pour se
rendre à Angora où il remettra mercredi
ses lettres de créance.
Contrairement à ce qui avait été annoncé
la question du transfert de la résidence de
notre ambassadeur de Contantinople à
Angora n'est pas encore réglée. Après la
remise de ses lettres de créance M. Albert
Sarraut reviendra à Constantiriople,
Notre contre-offensive au Maroc
̃ 8.6 t
Le front 1
A l'est, la double menace de l'ennemi
subsmle toujours sur le irunt des brunes
el au eoUjOLe de l'oued Msoun. Ce groupe
U.LlHIJU.Y stationne iL l'oued Alamar.
Plus a l' o¡s L, un groupe de pui-Libulis.
suus les ordres au capitaine Mèje, couvre
HJ poste ele Jurilatta.
A l'ouest, la situation est stalionnaire
dans la région u'uuezzun ; des rôdeurs
ennemis om cherche il s'inliltrer vers
ùiitiiii. ils uni etc arrêtes par iea garues
muigenes.
Lu situation est calme dans le massif
de Uibuiie el l'Uurtzugli. De polîtes mtHlra-
tions sont sigtiatêes dans le Djebei-Mea-
suoud et sont truquées par les partisans.
Le groupe Coionibal, passant par l'cz-
cl-liuii, a ulleuil 1 airain sans incident.
Au Centre, les postes d'Anizez et ile Ain-
leuli ont éle de nouveau violemment atta-
ques. Une menace des rôdeurs a été cons-
tatée sur liab-uuender. yuedques rôdeurs
sunt. giguaies vers luounat. L/enneam se
renlorce et s'organise dans le Haut-Uuer-
glia et la montagne de Senliadja. Le
groupe i'reydeiiburg s'est installé iL Gura-
îies-ivlezzla.
Les moyens de communication
Tuus 110s moyens de communication ont
dncrveilieuseinent fonctionne ; c'est grù.cc
u eux que nous avons pu rapidement ache-
miner nos troupes sur le iront attaque par
lus Kifukis.
Lus unités ont été acheminées de points
1res éloignes vers lu zone menacée par
tous les moyens disponibles ; elles uuL, en
particulier, utilisé a plem le réseau rou-
tier construit par le maréchal Lyauley et
les deux systèmes de voies ferrées, voie de
U m. OU et voie normale.
L'écoulement des troupes, du malériel
de guerre et do tous les énormes impedi-
menia d'une armée en eoiomie u pu se
luire avec la plus grande rapidité. Les olie-
mins de 1er unt iai/t merveiUie. Les che-
minots ont donné des preuves d'un bel
esprit do dévouement et, dans certains
cas, d'audace intelligente. Pas un accident,
pas un incident même n'a été signalé au'
cours du trallc intense de ces jours der-
niers, sur ces réseaux à voie unique, avec
un matériel (notamment ceJu1 de la voie
de U m. 6U) qui a été employé à la limite
extrême de sa capacité et de sa puissance.
yuand on sait les distances prodigieuses
qu'il a fallu faire parcourir à des unités
entières dans ces conditions, on se rend
compte de l'énorme effort qui a été ac-
compli.
Ce sont les travaux du temps de paix,
exécutés au Maroc depuis 1914, les routes
nombreuses que nous avons construites
partout, ce sont nos voies ferrées, ce sont
les .ponts superbes qui ont permis d'endi-
guer en quelques jours la masse de dissi-
dents qu'Abd el Krim avait lancée contre
nous.
Le chef rifain a essayé, de son côté,
d'améliorer ses communications, d'accélé-
rer ses transmissions. 11 a fait établir des
pistes, jeter des ponts, construire des rou-
tes, quelques-unes doublées de ligues té-
léphoniques, dont on voit le développement
do certains de nos observatoires.
Ll a compris que ces travaux prélimi-
naires étaient indispensables s'il voulait
transporter rapidement ses iuiriuis d'un
point à un. autre, en un mot s'il voulait
manœuvrer.
Son système est encore rudinwntairc. Il
ne constitue pas moins une innovation
dans celle guerre coloniale qui ne ressem-
ble en rien aux campagnes précédentes
dans le Maroc.
Les troupes rifaines
L'infanterie rifaine est cxccllente. Bien
armée de mausers, largement pourvue de
cartouches do fabrication récente, elle
étonne nos observateurs par ses mouve-
ment ordonnés que .facilite sa connais-
sance parfaite du terrain d'adiqn. Elle
n'ignore rien enfin des moyens actuels de
retranchements. Véritables tranchées de la
grande guerre, sans doute moins bien amé-
nagées que celles du grand front, mais
constituant pourtant des points d'appui très
sérieux, organisations de villages, barrica-
des, fàscines,ebc. elle utilise tous les mo-
des de défense connus. Rlle est, dit-on,
même secondée par le télépdione et infor-
mée en tout cas admirablement par un ser-
vice de renseignements presque parfait.
Très combaltive, tirant bien, elle constitue
un organisme de guerre extrêmement so-
lide.
Heureusement, ses artilleurs sont fran-
chement mauvais. Disposant de quelques
pièces de 75 et de 77, ils ne savent s'en ser-
vir que médiocrement. Ignorant tout du tir
indirect et des calculs qui lui sont néces-
saires, ils ne posséderaient pas, affirme-
t-on, les organes de visée de ces canons,
ils se servent du canon comme d'un gros
fusil. Ils le pointent, d'abord grossièrement
en direction et en portée, puis, peu à peu,
par approximations successives, rectifient
leur tir. L'artilleur rifain ne met en bat-
terie que lorque nos avions ne le survo-
lent pas ; dès qu'il les aperçoit, il relire sa
pièce, la cache dans un Irou de rocher et
attend la fin de la patrouille rc\lJ' reprendre
son tir.
Une offensive contre les Espagnols
Le bruit court à Tanger qu'Abd el Krim
envisagerait une prochaine offensive dans
la zone occidentale espotgftole. Il aurait
transporté d'Axdir A Ouedalou une dizaine
de canons de montagne et de nouveaux ren.
forts seraient arrivés devant Dar ben Kar-
rich.
Le maréchal Lyautey à Rabat
Après avoir étudié la situation citée par
la question rifaine avec le général de
Chambrun, le maréchal Lyauley a quitté
Fez pour rentrer a Kabat. Les prenneres
informations de la matinée indiquent que
la situation est bonne sur l'ensemble du
front. On signale partout une activité cou-
sidérable chez les Rifains qui semble indi-
quer que Abd el Krim est bien résolu à
continuer son armement contre la France.
Tout fait présager que nos adversaires,
dont les derniers échecs n'ont pas abattu
La ténacité, vont procéder à une manœuvre
de large envergure.
De beaux exemples
A Fez, à Rabat, à Tanger, les hauls faits
de nos soldats font l'objet de toutes les con-
versations. On cite les faits d'armes sui-
vants :
Le capitaine Moujon, avec 150 hommes,
lutte contre deux mille Berbères et parvient
à dégager un bataillon colonial, surpris par
une lharka, dans un ravin de la montagne
rifaine.
-- -- - -
Le caud d'El Hadjeb, blessé à la té te de
son contingent, force l'ennemi à laisser
plus de cent morts suir le terrain conquis
par lui.
Le général Colombat a son képi emporté
par les balles.
Le colonel Freydenberg a son cheval tué;
il tombe. Des Rifains se précipitent ; il en
tue plusieurs à coups de revolver; les au-
tres se sauvent.
Le général Cambtiy marche toujours de-
vant ses troupes, Et ce n'est pas sans dan-
ger.
Les pontonniers du 31° bataillon établis-
sent un pont de bateaux sur l'Ouergha, s'y
font tuer plutôt que de se rendre.
Les aviateurs d'Ouezzan vont chaque jour
bombarder les positions ennemies ut pren-
dre dans les postes assiégés le message qui
donne des nouvelles des encerclés.
Le poste d'Aouley, commandé par le ca-
pitaine Duboin et le lieutenant Charperelle
résiste pendant près de quinze jours, et bar-
re la route de Fez, grùce A. l'héroïsme de
ces deux chefs et d'une poignée de Sénéga-
,lais.
Abd el Krim
Abel cl Krim, qui est âgé de 43 ans, mon-
tre sous une apparence indolente une éner-
gie prodigieuse et un réel lalent de stratège
et de technicien. Il a profité des conseils que
lui ont donnés des officiers allemands au
moment de la grande guerre, où il a été si
souvent en relations avec eux.
A Chcchaoucn, Abd el Krim semble
avoir deux buis : diriger des niéhallns sur
Télouan dont il voudrait s'emparer avec la
collaboration des Ould el Kuffa qui se trou-
vent près du pont international; conduire
ses harkns aux portes d'Ouezzan, où il es-
père une rébellion de (tribus jusqu'à présent
restées fidèles.
La cavalerie indigène
Les nouvelles parvenues du front signa-
lent la brillante tenue des partisans. Deux
groupes, notamment, provenant c]'Azl'ull
et de Sefrou, ont déployé de belles qualités
militaires. Encadrés d'officiers et de sous-of-
ticiors français, ils un[. fermé des escadrons
dont l'esprit d'entreprise a souvent décon-
certé l'ennemi, constitué par des monta-
gnards non habitués aux offensives de ca-
valerie. L'intervention des cavaliers indigè-
nes a été particulièrement efficace dans les
combats pour dégager le Taounat.
Malgré la guerre.
On signale d'Ouezzan qu'un grand mar-
ché a été tenu au nord de cette ville, en
bordure de la zone dissidente, dans uni1
parfaite tranquillité. Il a été très animé et
a été d'occasion de nombreuses et impor-
tantes transactions.
Le général de Chambrun a invité à dlncr
dans sa maison de commallrlelllent, i\ Fil-,
les représentants de la presse.
Le calme de Fez
On confirme l'excellente tenue morale de
la ville.
Ce grand centre intellectuel et politique
était, on le sait, l'objectif d'Abd el Krim.
Sa propagande est demeurée stérile on rai-
son du haut prestige personnel du pacha de
Fez, Si lîardadi, ancien chef de niehaiis
chérifiennes, et qui a guerroyé lUlIgtl'llq'-,
au Hif.
L autorité morale du pacha, sa granll'
réputation d'intégrité et son esprit de jus-
lice suffirent à maintenir le calme dans la
p o p n 1 a I i o n commerçante et active, mais éga-
lement frondeuse.
D'autre part, les autorités adminisli avi-
ves locales jouissent d'un réel prestige dans
les milieux indigènes. EILIÎII, les transac-
tions commerciales, si importantes iei. n'ont
été à aucun moment ralenties, ce qui a con-
tribué ¡l fixer les sympathies des Fasi pour
le maghzen de Rabat.
Le Maroc et les Conseils généraux
Le C.onsei,'l général du Var a adupté un
wr.ii présenté par M. Augnsle R(.yn;iupulé socialiste, -tendant à ce q,nc la nation
tout {,nlii'J'!' soit exactement renseignée sur
les opérations militaires du Maroc.
Sur la proposition de son président, M.
Raiberli, sénateur, ancien ministre de );'
Marine, le Conseil général des Alprs-Muriti-
mes a rendu hommage, au nom du d.'pai -
lemenl, aux \aÍllallte) troupes marocaine.-.
d nu maréchal Lyautey.
De même, le Conseil de Tarn-cf-Garuiau\
dont le président. M. Poitevin, fait con-
firmée à nos suidais et fA. leurs cln fs ».
Sur la proposition de M. Reliât, ancien
député, lo Conseil général de la lia nie-
Garonne Il prie le président du (km se il <;
bien vouloir transmettre aux héroïques sol.
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 76 LE NUMERO î 20 CENTIMES MARDI SOIR, 19 MKI 1925
1 -
Les Annales Coloniales
-- --. d e e5 ; M 7 il 1 9
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lA jinnoncet et Rédame» "Ont tfflu aux Bureaux du Journal et dan» imagmen dePubUciig
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(JUREMENTS 1 ( Fraiwe et Colonie». 80 » 41 » 15 i
mmiii» l Êtran/rer UO » <6 » 35»
On «'abonna dm ton le» Bwr–m. à» p»«t> ek ch«Uiyrfadp>ia Khrtirw
Le sahari « blé natif » en Algérie
0,08
L'Algérie, nul ne l'ignore aujourd'hui,
est grande productrice de céréales, blé
tendre ou dur, orge et avoine. Lorsque
la récolte est bonne, notre grande colonie
fournit un appoint sérieux à la métro-
pole, et cet appoint est d'autant plus
appréciable qu'il est possible .d'en dispo-
ser plus tôt.
D'une façon ordinaire déjà, les mois-
sons dans l'Afrique du Nord précèdent
de deux mois aU moins celles de France.
Mais les céréales, le blé principale-
ment, sont soumises en Algérie à des ris-
ques qui malheureusement jouent trop
souvent : pluies insuffisantes au prin-
temps, sirocco desséchant les épis encore
verts (le sirocco du 4 mai 1924 a réduit
de 50 la récolte en uranie).
Un colon du département d'Oran,
M. Bourdiol (habitant Rivoli), à la suite
de recherches tenaces effectuées depuis
une dizaine d'années, semble avoir trouvé
le moyen de parer à ces risques.
Le remède consistait à découvrir une
qualité de blé qui n'aurait plus besoin
de l'eau du ciel, après la première quin-
zaine d'avril (les pluies de fin avril et de
mai manquent le plus souvent) et qui dès
le 15 avril ne craindrait plus les violents
coups de vent du Sud si fréquents et si
dangereux précisément dans la dernière
moitié d'avril et le mois suivant.
Cette qualité, d'une maturité précoce,
M. Bourdiol l'a cherchée dans les régions
chaudes du Sahara algérien, de la Tri-
politaine et du Soudan égyptien.
- - -
Par des efforts persévérants de sélec-
tion et d'hybridation, il a obtenu deux
ou trois variétés appropriées. L'une
d'elles, connue sous l'appellation de « Sa-
hari (N" 9) », est susceptible déjà d'être
cultivée sur de grandes-.surfaces dans les
i rr-,, basses du littoral.
150 hectares ont pu être ensemencés
vers le 15 novembre 1924, après les pte-
mières pliiies d'automne. On a moisson-
né dans les premiers jours de mai 1925
(du Ier au 8 mai), blé barbu, épis de
grosseur moyenne, mais plein, rende-
ment de 15 à 16 quintaux à l'hectare,
très suffisant par rapport à la production
- habituelle, mais qui peut être sûrement
augmenté là où l'emploi des engrais est
possible.
C'est donc, chose essentielle, une
avance d'un mois à 35 jours sur les blés
barbus du pays.
Une autre variété, le Sahari (N° 63),
est à l'étude. Plus belle que le Sahari
(N Il 9), les épis plus longs (1,15 au lieu
de 0,85 m.), elle doit être répandue dès
l'automne prochain, dans la zone d'une
altitude plus grande, de 500 à 800 mè-
tres. Le Sahari (No 9) ne réussit plus au-
dessus de 500 mètres.
Des orges et des avoines précoces éga-
lement sont en préparation aussi chez
M. Bourdiol.
Si tous ces essais, dont quelques-uns
déjà très concluants, aboutissent aux ré-
sultats attendus,' l'Algérie, dotée de cé-
réales hâtives et cependant très produc-
tives, verra s'ouvrir une ère agricole nou-
vel] f. d'une splendeur inespérée.
Il ne faut pas oublier, en effet, que les
céréales forment le fond même de la pro-
duction algérienne. A part certains ter-
ritoires privilégiés, favorables à la plan-
tation de la vigne, à part aussi les ter-
rains irrigables pouvant donner des pro-
duits très riches : légumes, primeurs,
agrumes, cotons, etc., les terres du Tell
et des Hauts Plateaux n'ont reçu, de
temps immémorial, et ne peuvent, en
réalité, dans leur ensemble, - recevoir
d'autre culture que celle des céréales.
Supprimer donc les aléas les plus re-
doutables que présente cette culture, c'est
régulariser une production si pleine de
mécomptes à l'heure actuelle, que l'on est
réduit à envisager une seule bonne récolte
sur trois, c'est donner à l1 immense m&jo-
* rité des cultivateurs, colons européens et
indigènes, -une sécurité qui sera pour tous
d'une valeur inestimable. -
(Les indigènes, vivant presque exclusi-
vement de blé et d'orge, seront les pre-
miers à recueillir le bienfait de l'amélio-
ration ainsi obtenue.)
C'est assurer à la colonie une prospé-
rité inconnue jusqu'à ce jour.
La métropole en prendra largement sa
part. Tous les ans, dix millions au moins
de quintaux de blé lui font défaut pour
son alimentation, Il faut les demander à
yer de ce chef à
des pays lointains, payer de ce chef à
l'étranger un tribut qu'alourdit singuliè-
rement, et de plus en plus, la hausse du
change.
Si nos possessions noTu-afncaines (la
:, le Maroc suivraient -
rement l'exemple de l'Algérie) sont en
mesure de combler définitivement ce dé-
ficit, notre pays serait délivré d'une
charge bien pesante.
D'autre part, la soudure entre l'épui-
sement des réserves et l'utilisation de la
récolte suivante, qui occasionne parfois
de si fortes angoisses à nos gouvernants,
se fera aisément et ne sera plus l'objet
d'aucune inquiétude.
Souhaitons donc que les expériences
Heureuses- de M. Bourdiol soient pour-
suivies sans relâche, encouragées et faci-
litées, comme elles le méritent, par les
pouvoirs publics, et que les espérances en
découlant se réalisent dans des délais
très prochains pour le plus grand profit
de l'Algérie et de la France.
Roux-Freisaineng,
Député d'Or an, Vloe-président de ta
Commission de VAlgèrief des Colo-
nies et Protectorats.
-60.
M Maurice Viollette
•%
au Conseil Général dvEure-et-Loir
En ouvrant la session du Conseil général
d'Eure-et-Loir, M. Maurice Viotlette, dé-
puté, gouverneur de l'Algérie, a constat"
que la victoire du 11 mai s'est trouvée re-
vue et considérablement augmentée par la
récente Iconsultation électorale ; que le
pays a condamuo la politique de la grande
anque et de l'industrie lourde et qu'il s'est
prononcé contre la dictature.
Le Gouverneur Général de l'Algérie a
salué le président Herriot et expruné sa
confiance en M. Painlevé.
M. Malvy en Espagne
--0-0--
On mande de Madrid là la Westminster
Gazette que ibien que M. MaUvy, en ce mo-
ment en mission en tEspagne, ait résolu-
ment refusé de faire des déclarations au
sujet de sa visite, on croit généralement
qu'elle se rattadie à un vaste plan indus-
triel comprenant entre autres la construc-
Lion de chemins de fer, des travaux d'irri-
gation et la construction d'j -'nes de géné-
ration de force motrice ihyurauliqûe.
Plusieurs grandes maisons financières
françaises, anglaises et américaines y se-
raient intéressées.
Mais. conimeiil croire qu'il n'ait pas été
question des opérations militaires au Ma-
roc, au cours des entretiens de M. Malvy
avec le général Primo'de Rivera ?
l'BxposlUOn mi Pelais de Bois
C'est au Palais de Bois, à la porte Maillot,
en face Luna-Park, que l'ancien Salon des
Tuileries (dissidence Besnard) tait son expo-
sition. Il faut reconnaître que ce salon vaut sur-
tout,. par la présence de ceux que les Fauves
appellent les « vieux pompiers », j'ai nommé
Albert Besnard, Prinet, Desvall ières, Vallo-
ton, AmanJean, Morisset. Mais parmi les
jeunes, que de pauvretés : les nus de Favory
sont incomplets, les figures d sselin insuffi-
santes, les envois de Lebasque sont peu sail-
lants, ceux de Zing pauvres.
Un pètit nombre de sujets coloniaux : un
bon paysage de ville sahatienne, par J .L;. Uu-
val, deux femmes orientales, de Jacques Ue-
nier, avec quatre petites études africaines bien
rendues, des animaux hiératisés de Suréda, des
fetnmes nues de Foujita, les envois de Gropéa-
no (d'une puissante couleur), DarboUr, Mains-
sieux, Verge Sarrat, Andrée Joubert, Maurice
Rétif ; le dieu chinois, de Myriam D1ere, le
Siva hindou, de Mlle Janin, au dessin précis
et volontaire; les femmes orientales d' Assus,
celles de Verhoeren, les nus de Migonney. les
figures d'allure persane de Mlle Hélène Per-
driat, dont je préférais le bel envoi du Salon
d'automne dernier ; les deux « Piétas », de
Marcel Lenoir, qui ne manquent pas de senti-
ment, et enfin les quatre grandes compositions
bibliques d'Emile Bernard, dont on peut ne
pas aimer la couleur, mais dont la composition
et le dessin sont d'un puissant artiste.
En sculpture, c'est le vieux centaure de
Bourdelle qui constitue le morceau de résis-
tance.
Tamaris.
1
L'AVIATION COLONIALE
De l'Indochine à la Chine
Nous apprenons que l'aviateur Poulet
qui .après un long séjour en Cochinchine
est entré au service du gouvernement de
Pékin pour organiser l'aviation chtnoie,
fait des préparatifs pour un raid Mukden
Java. L'itinéraire serait le suivant ; Muk-
den, TiSingtao, Shanghaï, Foocliow, Hong-
kong, FortnBayard, Haïphong, Hanoï, Hué,
Nhatrong, Bienhoa, Hatien, Bangkok, Sin-
gora, Stngapore,. Batavia. II voyagerait
sur un appareil amphibie français SOOe-
neçk,
J
Abd el Krim,
Claude Farrère
et Vollne
---().o---
Notre excellent confrè-
re l'Echo de Paris, dont
la sûreté des informations
en fait de plus en plus
V organe officiel du com-
munisme en France, pu-
blie aujourdhui, grâce à
l'obligeance dit spirituel
député de la Cochinchine,
fil. Ernest Outre y, un document intéressant.
C'est le procès verbal de la réunion tenue il
y a deux mois à Paris, salle des Coopéra-
tcurs, 9, boulevard Augustc-Blanqui. Elle
était organisée par la Fédération du parti
Kuomintang en France avec le concours de
tu llion intercoloniale.
Nous ne doutons Pas un seul instant du
caractère officiel de cette analyse, quand on
sait les rapports du député nationaliste fit.
Cochinchine avec le parti nationaliste alma
mite.
Ce compte rendu nous permet de conclurt
sur l'incident du premier secrétaire à l'am.
bassade de Russie : c'e
là, non pas que ce qu'il ait dit ait été des
paroles contre notre pays, non pas que
les allocutions prononcées avant lui aient été
des menaces ou des critiques contre la Frante
et sa politique, mais, après son départ et la
réunion se poursuivant, meeting auquel sa
présence avait donné un caractère autre que
celui d'une manifestation communiste quel-
conque, il y a eu des discours violents contre
la France.
Hadjalt a célébré Abd el Krim comme un
grand marocain. Il a réclamé le soulèvement
des Annamites contre la France ci attaque
violemment M. Martial Merlin.
Senghor, l'œil de Moscou en A. 0. F., a
demandé que la France rienvoie pas de ren-
forts contre Abd cl Krim afin qu'il puisse li-
bérer la patrie marocaine de l'impérialisme
espagnol et français.
Mais je préfère citer le procès verbal de
M. Ernest Outrey.
Il termine en disant que le peuple noir de
l'A. 0. F. a confiance dans 1 Internationale
communiste, dans le parti communiste fran-
çais et dans l'appui fraternel de la Républi-
que soviétique de Russie, et qu'il est prêt
à soutenir et à participer à toutes les tenta-
tives qui consisteront à renverser l'impéria-
lisme français et tous les impérialismes du
monde entier.
Saint Jacques apporte le salut fraternel
des peuples opprimés des Antilles aux jeunes
révolutionnaires chinois et prêche la violence
pour la libération des peuples. opprimés et
la conquête de leur liberté.
Vaillant-Couturier, député, parle pendant
une demi-heure pour essayer de démontrer
que lurope est en train de sombrer sous
le porns de ses fautes, alors que l'Asie, qui
semblait dormir, se réveille et que la France
passe sous la domination américaine. Pour
mettre fin à cette situation de plus en plus
pénible pour les travailleurs, il préconise
l'Union des peuples opprimés de l'Afrique,
des Antilles avec le prolétariat français et
des peuples opprimés d'Orient et d'Extrême-
Orient qui, avec l'appui des Républiques so-
cialistes soniétiques, arriveront facilement au
renversement des impérialismes du monde en-
tier.
Mais tout cela en définitive devant un pu-
blic extrêmement élégant, faubourg Saint-
Honoré, dans Vancien hôtel du baron Henri
de Rotschild, transformé en Cercle interallié.
e ancien lieutenant de vaisseau Bargone, dit
Claude Farrère, Vavait dit implicitement, il
y a deux ans, sous le haut patronage de M.
Albert Sarraut et du Résident Général au
Maroc.
Il avait préconise notre départ du Maroc,
le jour où les indigènes seraient suffisam-
ment éduqués pour être affranchis.
Or, aux yeux de beaucoup de gens, je
dirais de trop de gens, le summum de la ci-
vilisation, c'est la formule : des galons, des
canons, des munitions, bref la capacité à
faire la guerre.
A ce point de vue-là, hélas 1 Abd-el-Krim
et ses compagnons nous paraissent véritable-
ment d'une civilisation raffinée.
Pour nous, qui préférons pour notre pays 1
et pour noire empire colonial la politiqut
d'associaiiatt. à celle d'évacuation, qui consi-
dérons que les Marocains de S. M. Mou-
la y Youssef ont plus à gagner dans une col-
laboration étroite économique, [politique et
sociale avec la France qu'avec Abd el Krim
et ses hordes si puissamment armées qu'elles
soient, nous considérons que M. Claude Far-
rère et les pupilles de M. Voline, les l-lailiali,
les Senghor, les Saint-J acques et autres Vail-
lant-Couturier ont tort.
Vavenir du Maroc comme celui de VAfri-
que occidentale ou. de l'Annam n'est pas dans
les boucheries du Riff ou d'ailleurs, il est-
tout entier dans le fravail et la paix, la paix
française.
Marcel Ruedel
AU MAROC ESPAGNOL
-
Sur le front espagnol, l'aviation a bom.
bardé les Rifains dans la région du mont
Conico, dispersant Les défenseurs et leur
I infligeant de lourdes pertes..
- Au Conseil d'État
-0.0---
Désormais, lès mozabites seront soldats
Jusqu'ici les Mozabites bénéficiaient
d'un privilège spépiul, celui de 11e fournir
aucun cuutiiigum militaire indigène.
C'est ainsi que peiwlaul la guenre (t au-
cun volontaire 11e s'envoiu pour défendre La
îixea'e-paliie », alors que les autres tribus
ulgénemiea uni vu par milliers leurs en-
fants tomber en héros au Champ d'hon-
neur.
Cette exceptiull, que irien, ne justifiait au-
rait duré longtemps encore si, a la date du
< juin Wii, ju ujuuiussioii de l'cvisiull du
O'Iiurduiu, appliquant les décrois et arretés,
reJalLls à la conscription militaire indigène
n avait lait rentrer les Mozabites dans les
indigènes musulmans algériens et le M'Zab
uans les territoires du Sud.
Les sept villes constituant le M'Zab, re-,
présentées par le sieur Messuoud ben Ham-
jnun et au-lrus, introduisirent ajlors une re-
quête au Conseil d'Etat aux lins d'annula-
LlUll de la décision de la Commission de
Chardaïa et de celle du Ministre de la
guerre rejetant leur demande « tendant
« u ce que les Mozabites soient exonérés
1* de service militaire ».
o dette (requête a été rejetée pour les mo-
tifs - suivants.
Le Conseil, d'Etat, considérant qu'à partir
de 188sJ, l'occupation du pays a été conso-
lidée pour un ensemble de mesures d'orga-
nisation administrative et militaire désor-
mais placées sous l'autorité d'un comman-
dant supérieur ; que la loi du 24 décembre
lUOi qui, en dernier lieu a compris toute la
région du M'Zab dans le groupement
qu'elle constituait des territoires du sud de
l'Algérie, n'a, fait que constater un- état de
lait et consacrer legislalivement l'incorpo-
ration complète e.t délinitive de cette ré-
gion dans nos possessions algériennes à).
Conclusion : Désormais, les Mozabites se-
ront soldats.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Le personnel
des chemins de 1er de la Côte-d'Ivoire
M. Charles Lambert, député, duinunde ù. Al.
la ministre (tes Volume* : lu s'il est uxttcl que
o.-nlran'uiiienl uux. slipultilious de l'iumjlé du 25
JutUtj lUl. il subbJsle au. personnel militaire
liors ouUre lUins lub sm'\i-jcs d'c.\pioitnUuu dus
L'lieluills du l'ur du la COlu-d'lvoire ; -U s'il suit
que eu personnel, sèment inexpérimenté, cuulo
l-rtiucuiip plus olier (environ 30 %j que le per-
de nuel au oudre des ù'uvuux publics et des elie-
mins de 1er du l'A. U, J".; bo quelles mesures
le ministre compte prendre pour faire cesser
Lut élut ou choses in. oiii. iluibie nvue la dinnilu
lunuliouiuurcs ar.s ciicmuis do lui- ut pru-
j'.:du;iuljlu Il luiii's plus ltogtlllies intérêts. jucs-
tii 1/1 du ï avril lîtef)..)
JH'/jonsc, - lo L'urrclû du 20 mais ly.15 or-
ganise à la C6t,c-d'ivu)ru un service de che-
Will de Jur jilucù suus l'uulurilé d'un directeur
ijui est actuellement un Jonctiunnaire civil. Le
service comprend deux brandies : l'exploitation
du la punie achevée uu rmlwuy et Ja conlinua-
liun Je llou Vtt ux de cunstiuetion. Le personnel
militaire mis t\ lu disposition du directeur du
el.einin de ter est réserve en principe à la JJrull-
<.he des travaux neufs, dit l'arrulu de el
c est de cutle directive (pic. s'inspire l'adminis-
tration locale dont les budgets J'exploitation
'.L prévoient 'lliC des employés civils avec lus
émoluments rOglenientiiires ; u lu persollllei de
tout ordre est utilisé suivant :"C- uplitudes, et de
telle sorte que l'inexpérience partielle qu'on peut
rr-nconlrer aussi bien l'hcz les milfiuires que
chez les civils, ne nuise pus au bon rendement
d ensemble. La comparaison exacte des rétribu-
tions propres à l'une cl à l'autre catégorie de
personnel a été demandée a la colonie On ne
peut faire fond sur les allégations individuelles
qui ont tour à tour prfoenlu olNienne des caté-
gories comme trop favorisée ; il* La sulistitulion
de personnel civix se poursuit et des mesures
sent prises pour la Iiiiter. La dignfté des fonc-
tionnaires n a pu être atteinte par le l'ail d'une
roupôration qui est plulùl favorable fi une saine
émulation et les employés civils étullt rattachés
à un cadre: commun a tous les chemins de fer
ne 1 A. 1<\. ont. un champ largement ouvert
aux avancements proportionnés à leur mérite.
Les accidents de travail aux Colonies
M. Lantoureux, député, expose à M. le Mi-
nisire des CoLonies, le cas d'accident du tra-
vail survenu à des ouvriers embauchés en Fran-
ce, travaillant aux colonies (Madagascar), pour
le compte d'une société ayant son siège social
en France, et qui sont 'bénéficiaires de la loi
du 9 avril 1898, et demande : 1° qui doit rece-
voir la déclaration, si c'est le maire de la com-
mune du siege - social ou l'administraleur-mairp
UU lieu ae racciaein; i" qui doit procéder à
1 enquête, si c'est le juge de paix du canton du
siège social ou l'adminislrateur-maire du lieu
de l'accident. (Question du 22 avril 1U2G.)
Réponse. - 1° Bien que la loi du 9 avril 18D8
n'ait point formellement prévu les cas de l'es-
pèce, c'est nécessairement l'admiruslralcur-maire
ou le chef de circonscription du lieu où s'est
produit l'accident qui doit recevoir, en ce qui
concerne les ouvriers embauchés en France, la
déclaration prévue par l'article 11 de ladite loi;
2° pour la même raison de loeimie. c'Mt. a l'an
-- - --O---, - -_v -
torité judiciaire du lieu de l'accident qu'il ap-
partient de procéder à l'enquête prescrite par
les articles 12 et 13 de la même loi. Pour le
cas, toutefois, oa les points susviaés auraient
fait l'objet dans la colonie d'interprétations di-
vergentes, des instructions sont envoyées à
1 administration locale dans le sens des indica-
tions qui précèdent.
M. Albert Sarraut à Angora
-o-
M. Alibcrt Sarraut, amibassadeur de
France, a quitté Conatântinople pour se
rendre à Angora où il remettra mercredi
ses lettres de créance.
Contrairement à ce qui avait été annoncé
la question du transfert de la résidence de
notre ambassadeur de Contantinople à
Angora n'est pas encore réglée. Après la
remise de ses lettres de créance M. Albert
Sarraut reviendra à Constantiriople,
Notre contre-offensive au Maroc
̃ 8.6 t
Le front 1
A l'est, la double menace de l'ennemi
subsmle toujours sur le irunt des brunes
el au eoUjOLe de l'oued Msoun. Ce groupe
U.LlHIJU.Y stationne iL l'oued Alamar.
Plus a l' o¡s L, un groupe de pui-Libulis.
suus les ordres au capitaine Mèje, couvre
HJ poste ele Jurilatta.
A l'ouest, la situation est stalionnaire
dans la région u'uuezzun ; des rôdeurs
ennemis om cherche il s'inliltrer vers
ùiitiiii. ils uni etc arrêtes par iea garues
muigenes.
Lu situation est calme dans le massif
de Uibuiie el l'Uurtzugli. De polîtes mtHlra-
tions sont sigtiatêes dans le Djebei-Mea-
suoud et sont truquées par les partisans.
Le groupe Coionibal, passant par l'cz-
cl-liuii, a ulleuil 1 airain sans incident.
Au Centre, les postes d'Anizez et ile Ain-
leuli ont éle de nouveau violemment atta-
ques. Une menace des rôdeurs a été cons-
tatée sur liab-uuender. yuedques rôdeurs
sunt. giguaies vers luounat. L/enneam se
renlorce et s'organise dans le Haut-Uuer-
glia et la montagne de Senliadja. Le
groupe i'reydeiiburg s'est installé iL Gura-
îies-ivlezzla.
Les moyens de communication
Tuus 110s moyens de communication ont
dncrveilieuseinent fonctionne ; c'est grù.cc
u eux que nous avons pu rapidement ache-
miner nos troupes sur le iront attaque par
lus Kifukis.
Lus unités ont été acheminées de points
1res éloignes vers lu zone menacée par
tous les moyens disponibles ; elles uuL, en
particulier, utilisé a plem le réseau rou-
tier construit par le maréchal Lyauley et
les deux systèmes de voies ferrées, voie de
U m. OU et voie normale.
L'écoulement des troupes, du malériel
de guerre et do tous les énormes impedi-
menia d'une armée en eoiomie u pu se
luire avec la plus grande rapidité. Les olie-
mins de 1er unt iai/t merveiUie. Les che-
minots ont donné des preuves d'un bel
esprit do dévouement et, dans certains
cas, d'audace intelligente. Pas un accident,
pas un incident même n'a été signalé au'
cours du trallc intense de ces jours der-
niers, sur ces réseaux à voie unique, avec
un matériel (notamment ceJu1 de la voie
de U m. 6U) qui a été employé à la limite
extrême de sa capacité et de sa puissance.
yuand on sait les distances prodigieuses
qu'il a fallu faire parcourir à des unités
entières dans ces conditions, on se rend
compte de l'énorme effort qui a été ac-
compli.
Ce sont les travaux du temps de paix,
exécutés au Maroc depuis 1914, les routes
nombreuses que nous avons construites
partout, ce sont nos voies ferrées, ce sont
les .ponts superbes qui ont permis d'endi-
guer en quelques jours la masse de dissi-
dents qu'Abd el Krim avait lancée contre
nous.
Le chef rifain a essayé, de son côté,
d'améliorer ses communications, d'accélé-
rer ses transmissions. 11 a fait établir des
pistes, jeter des ponts, construire des rou-
tes, quelques-unes doublées de ligues té-
léphoniques, dont on voit le développement
do certains de nos observatoires.
Ll a compris que ces travaux prélimi-
naires étaient indispensables s'il voulait
transporter rapidement ses iuiriuis d'un
point à un. autre, en un mot s'il voulait
manœuvrer.
Son système est encore rudinwntairc. Il
ne constitue pas moins une innovation
dans celle guerre coloniale qui ne ressem-
ble en rien aux campagnes précédentes
dans le Maroc.
Les troupes rifaines
L'infanterie rifaine est cxccllente. Bien
armée de mausers, largement pourvue de
cartouches do fabrication récente, elle
étonne nos observateurs par ses mouve-
ment ordonnés que .facilite sa connais-
sance parfaite du terrain d'adiqn. Elle
n'ignore rien enfin des moyens actuels de
retranchements. Véritables tranchées de la
grande guerre, sans doute moins bien amé-
nagées que celles du grand front, mais
constituant pourtant des points d'appui très
sérieux, organisations de villages, barrica-
des, fàscines,ebc. elle utilise tous les mo-
des de défense connus. Rlle est, dit-on,
même secondée par le télépdione et infor-
mée en tout cas admirablement par un ser-
vice de renseignements presque parfait.
Très combaltive, tirant bien, elle constitue
un organisme de guerre extrêmement so-
lide.
Heureusement, ses artilleurs sont fran-
chement mauvais. Disposant de quelques
pièces de 75 et de 77, ils ne savent s'en ser-
vir que médiocrement. Ignorant tout du tir
indirect et des calculs qui lui sont néces-
saires, ils ne posséderaient pas, affirme-
t-on, les organes de visée de ces canons,
ils se servent du canon comme d'un gros
fusil. Ils le pointent, d'abord grossièrement
en direction et en portée, puis, peu à peu,
par approximations successives, rectifient
leur tir. L'artilleur rifain ne met en bat-
terie que lorque nos avions ne le survo-
lent pas ; dès qu'il les aperçoit, il relire sa
pièce, la cache dans un Irou de rocher et
attend la fin de la patrouille rc\lJ' reprendre
son tir.
Une offensive contre les Espagnols
Le bruit court à Tanger qu'Abd el Krim
envisagerait une prochaine offensive dans
la zone occidentale espotgftole. Il aurait
transporté d'Axdir A Ouedalou une dizaine
de canons de montagne et de nouveaux ren.
forts seraient arrivés devant Dar ben Kar-
rich.
Le maréchal Lyautey à Rabat
Après avoir étudié la situation citée par
la question rifaine avec le général de
Chambrun, le maréchal Lyauley a quitté
Fez pour rentrer a Kabat. Les prenneres
informations de la matinée indiquent que
la situation est bonne sur l'ensemble du
front. On signale partout une activité cou-
sidérable chez les Rifains qui semble indi-
quer que Abd el Krim est bien résolu à
continuer son armement contre la France.
Tout fait présager que nos adversaires,
dont les derniers échecs n'ont pas abattu
La ténacité, vont procéder à une manœuvre
de large envergure.
De beaux exemples
A Fez, à Rabat, à Tanger, les hauls faits
de nos soldats font l'objet de toutes les con-
versations. On cite les faits d'armes sui-
vants :
Le capitaine Moujon, avec 150 hommes,
lutte contre deux mille Berbères et parvient
à dégager un bataillon colonial, surpris par
une lharka, dans un ravin de la montagne
rifaine.
-- -- - -
Le caud d'El Hadjeb, blessé à la té te de
son contingent, force l'ennemi à laisser
plus de cent morts suir le terrain conquis
par lui.
Le général Colombat a son képi emporté
par les balles.
Le colonel Freydenberg a son cheval tué;
il tombe. Des Rifains se précipitent ; il en
tue plusieurs à coups de revolver; les au-
tres se sauvent.
Le général Cambtiy marche toujours de-
vant ses troupes, Et ce n'est pas sans dan-
ger.
Les pontonniers du 31° bataillon établis-
sent un pont de bateaux sur l'Ouergha, s'y
font tuer plutôt que de se rendre.
Les aviateurs d'Ouezzan vont chaque jour
bombarder les positions ennemies ut pren-
dre dans les postes assiégés le message qui
donne des nouvelles des encerclés.
Le poste d'Aouley, commandé par le ca-
pitaine Duboin et le lieutenant Charperelle
résiste pendant près de quinze jours, et bar-
re la route de Fez, grùce A. l'héroïsme de
ces deux chefs et d'une poignée de Sénéga-
,lais.
Abd el Krim
Abel cl Krim, qui est âgé de 43 ans, mon-
tre sous une apparence indolente une éner-
gie prodigieuse et un réel lalent de stratège
et de technicien. Il a profité des conseils que
lui ont donnés des officiers allemands au
moment de la grande guerre, où il a été si
souvent en relations avec eux.
A Chcchaoucn, Abd el Krim semble
avoir deux buis : diriger des niéhallns sur
Télouan dont il voudrait s'emparer avec la
collaboration des Ould el Kuffa qui se trou-
vent près du pont international; conduire
ses harkns aux portes d'Ouezzan, où il es-
père une rébellion de (tribus jusqu'à présent
restées fidèles.
La cavalerie indigène
Les nouvelles parvenues du front signa-
lent la brillante tenue des partisans. Deux
groupes, notamment, provenant c]'Azl'ull
et de Sefrou, ont déployé de belles qualités
militaires. Encadrés d'officiers et de sous-of-
ticiors français, ils un[. fermé des escadrons
dont l'esprit d'entreprise a souvent décon-
certé l'ennemi, constitué par des monta-
gnards non habitués aux offensives de ca-
valerie. L'intervention des cavaliers indigè-
nes a été particulièrement efficace dans les
combats pour dégager le Taounat.
Malgré la guerre.
On signale d'Ouezzan qu'un grand mar-
ché a été tenu au nord de cette ville, en
bordure de la zone dissidente, dans uni1
parfaite tranquillité. Il a été très animé et
a été d'occasion de nombreuses et impor-
tantes transactions.
Le général de Chambrun a invité à dlncr
dans sa maison de commallrlelllent, i\ Fil-,
les représentants de la presse.
Le calme de Fez
On confirme l'excellente tenue morale de
la ville.
Ce grand centre intellectuel et politique
était, on le sait, l'objectif d'Abd el Krim.
Sa propagande est demeurée stérile on rai-
son du haut prestige personnel du pacha de
Fez, Si lîardadi, ancien chef de niehaiis
chérifiennes, et qui a guerroyé lUlIgtl'llq'-,
au Hif.
L autorité morale du pacha, sa granll'
réputation d'intégrité et son esprit de jus-
lice suffirent à maintenir le calme dans la
p o p n 1 a I i o n commerçante et active, mais éga-
lement frondeuse.
D'autre part, les autorités adminisli avi-
ves locales jouissent d'un réel prestige dans
les milieux indigènes. EILIÎII, les transac-
tions commerciales, si importantes iei. n'ont
été à aucun moment ralenties, ce qui a con-
tribué ¡l fixer les sympathies des Fasi pour
le maghzen de Rabat.
Le Maroc et les Conseils généraux
Le C.onsei,'l général du Var a adupté un
wr.ii présenté par M. Augnsle R(.yn;iu
tout {,nlii'J'!' soit exactement renseignée sur
les opérations militaires du Maroc.
Sur la proposition de son président, M.
Raiberli, sénateur, ancien ministre de );'
Marine, le Conseil général des Alprs-Muriti-
mes a rendu hommage, au nom du d.'pai -
lemenl, aux \aÍllallte) troupes marocaine.-.
d nu maréchal Lyautey.
De même, le Conseil de Tarn-cf-Garuiau\
dont le président. M. Poitevin, fait con-
firmée à nos suidais et fA. leurs cln fs ».
Sur la proposition de M. Reliât, ancien
député, lo Conseil général de la lia nie-
Garonne Il prie le président du (km se il <;
bien vouloir transmettre aux héroïques sol.
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