Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1925 12 mai 1925
Description : 1925/05/12 (A26,N72). 1925/05/12 (A26,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969182
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 72
m NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOI H, 12 MAI 1925
a
Les Annales Coloniales
- !1 --, d iiiî i?
JOURNAL QUOTIDIEN b
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annoncet ci Réclame* sont reçues aux Bureaux du Journal et dan» Ut Agence* de Publicité
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Va m I luii S Mit
aiQWEUHTI t l prancë Colonie». 80 t 45 à 15 »
Omi* ( Étranger MM * M x M *
On i abonne dnna toaal. Bwreem «e yeeie et cmsIm principem Hbrelrw
Lyevointioo économique de la COte-d'IYolre
La Côte d'Ivoire est dès maintenant,
par les chiffres de son commerce, au se-
cond rang des colonies de l'Afrique Occi-
dentale française. Si qlle vient encore
très loin derrière le Sénégal, c'est que sa
population est restée, pour la majeure
partie, excessivement primitive et fruste
et que les besoins de celle-ci, en denrées
ou articles venant du dehors, sont très
limités. L'industrie forestière est d'autre
part entre les mains d'Européens et tou-
tes les sommes retirées de la vente des
bois ne restent pas dans Ja colonie. Nom-
bre d'exploitants s'en vont après fortune
faite, sans laisser grand chose derrière
eux.
Bien qu'il ne nous soit pas possible de
fixer encore exactement lès chiffres dq
mouvement commercial de 1924, nous
pouvons dire que cette dernière année a
marqué un progrès très sérieux sur les
précédentes : les recettes douanières qui
reflètent assez bien la situation à ce point
de vue ne font-elles pas ressortir une
plus-value de 3.787.0c» francs, passant
de 10.032.000 fr. en 1923, à 13.819.000
en 1924?
C'est d'après le développement des ex-
gprtations que l'on juge le mieux de la
prospérité d'un pays. Or, celles de la
Côte d'Ivoire s'accroissent avec une très
grande rapidité. Citons les principales,
pour les trois dernières années :
1024 1933 1W4
AmtndM de palme S.502 t. 12.004 t. 18.057 t.
Bulle de palme. 6.790t. 8.009t. 7.866t.
Caoao.,. 2.868 t. 8.000 t. 4.2991.
Noix de cola» 800t. Cnv. 1150 t. env. 1.440t.(l).
Bola d*ébéniriterle.. 88.241 32.98bm.c. U7.8.,2m.c.
Bett autres 2.8 6 11.088m.c. V6.040aa.o.
(1) dont 1.400 tonnes exportées sur le Séné-
gal. Une quantité au moins aussi importante
,. en outre exportée par la frontière qu Nofd
fur le Soudan et la Haute-Volta.
Pour les amandes et surtout les huiles
de palme, les chiffres ci-dessus sont
Join de représenter les possibilités de la
colonie; c'est que ces produits sont ré-
coltés et traités en majeure partie par les
populations autochtones qui détiennent
collectivement les vastes palmeraies de
la région côtière et ne les exploitent que
dans une assez faible mesure. L'Admi-
nistration essaie de tous les moyens pour
stimuler leui zèle, mais le plus souvent
ses efforts se heurtent à une force d'iner-
tie et à une paresse que permet difficile-
ment de combattre la coutume en ma-
tière de propriété ou de droit d'usage.
Par contre, que de progrès accomplis
en dehors des villages et des terres col-
lectives par les initiatives individuelles.
Des milliers de plantations de cacaoyers
éparses dans la forêt, qui font peu à peu
tache d'huile et dont la production s'af-
firmera bientôt très importante. L'ex-
portation ne se ressent pas encore de cel-
les qui ont été créées depuis la guerre;
les quantités de cacao sorties de la co-
lonie, ont néanmoins augmenté d'une
façon intéressante pendant ces dernières
années et l'on peut estimer qu'elles at-
teindront 10.000 tonnes avant 3 ans. (Le
mois de janvier 1925 accuse à lui seul
une plus-value de près de 1.000 tonnes,
sur le mois correspondant de 1924).
La culture du caféier fait également
des progrès et nombre d'indigènes s'y
adonnent, notamment dans les cercles de
l'Indénie et d' Assinie.
La colonisation européenne, elle aussi,
est en voie de développement, moins
toutefois qu'elle ne promettait au lende-
main de la guerre. L'exploitation fores-
tière laisse des bénéfices plus immédiats
et attire la plupart des énergies. La ré-
glementation forestière élaborée en 1912
avait ceci de bon qu'elle obligeait les
exploitants à procéder, dans des conces-
sions qui leur étaient attribuées à cet
effet, à des plantations d'essences utiles
(au nombre desquelles, cacaoyers, ca-
féiers, palmiers) dont l'importance de-
vait être en rapport avec! le nombre d'ar-
bres abattus sur leurs chantiers, sauf à
payer une taxe de repeuplement de 10
francs pour chacun de ces arbres. Pour
l'époque, 10 francs étaient une somme et
les exploitants préféraient généralemènt
faire des plantations, dont ils devenaient
propriétaires, plutôt que de payer la
taxe. Depuis la guerre, il n'en est plus
tainsi ; les bois se vendent cinq ou six
fois plus cher qu'auparavant, les salaires
ont subi une progression analogue; la
main-d'œuvre, plus demandée, est plus
difficile à recruter et les forestiers ont
bien plus d'avantages à développer leurs
exploitations et à payer la taxe de re-
peuplement qu'à entreprendre des plan-
tations. Cette taxe, il faudrait donc la
relever et la porter à 30 ou 40 francs,
plus pour activer la mise en valeur du
pays, que dans un but fiscal proprement
dit.
Ainsi que nous venons de l'exposer,
l'élément européen de la colonie porte
tout son effort dans le développement de
l'exploitation forestière. 144.000 mètres
cubes de bois d'œuvre exportés en 1924
contre 104.000 en 1923 et 85.000 en
1922. C'est un beau résultat et tout per-
met d'escompter que de nouvelles et
fortes augmentations seront enregistrées
avant longtemps.
L'avenir est plein de promesses à la
Côte d'Ivoire. Le développement écono-
mique de la colonie est toutefois subor-
donné en partie à l'amélioration de l'ou-
tillage et ce ne sera pas la moindre tâche
du nouveau Gouverneur, M. Lapalud,
que d'étudier dès son arrivée à Binger-
ville et de réaliser ensuite le programme
des travaux dont nous avons, ici même,
esquissé les grandes lignes.
Pierre Valade,
Député du Cher.
L'élevage et le commerce d'eiperliii
des peaoi BU Souiao français
Le cheptel du Soudan français, en ne te-
nant compte que des animaux dont les peaux
peuvent être utilisées dans la Métropole, est
évalué par le Service Zootechnique de cette
colonie à 1.500.000 bovidés, à 2.500.000 ovidés
et 2.200.000 capridés.
Les bovidés appartiennent en grande ma-
jorité à la race zébu, les taurins proprement
dits, représentés par la race N'Dama, sont
moins nombreux, enfin il existe une race
métis de zébus et de N'Dama qui fait l'ob-
jet de soins spéciaux dans - - beaucoup de vil-
lages. Les deux tiers environ des - moutons
du Soudan sont des moutons à poil ras, les
moutons à laine (race du Macina) ne se chif-
frent guère que par 800.000 têtes ; quant aux
chèvres, elles appartiennent à trois races :
la race maure, la race du Fouta-Djallon et
la race Peulh.
Tous ces animaux, à part les bœufs ap-
partenant à la race Bambara, vivent en demi-
liberté, parcourent la Ibrousse dans la jour-
née sous la conduite des bergers et rentrent
le soir dans des parcs faits de branches
d'épineux. Les chèvres circulent librement
dans les villages et les moutons, à l'excep-
tion des moutons de base, vont au pâturage
avec le troupeau de bœufs.
Les bovidés ne sont guère employés aux
travaux domestiques. Cependant les Maures
utilisent les zébus pour le transport des pro-
dui du pays. D'autre part, depuis quelques
annéeM. les indigènes encouragés par l'Ad-
mmistrauon locale commencent à dresser
les bœufs au joug pour la traction sur route
et le labourage à la charrue.
Les bergers et les propriétaires des trou-
peaux ignorent généralement le nombre de
leurs animaux ; mais il connaissent ceux-ci
individuellement et ils s'aperçoivent immé-
diatement des disparitions qui peuvent sur-
venir. Les bêtes ne sont point marquées et
lit's incisions qu'elles peuvent porter aux
oreilles sont des marques esthétiques et non
des marques de reconnaissance. Cependant,
on rencontre parfois sur les côtes, le dos,
les cuisses, des traces de feu ; celles-ci ont
un caractère thérapeutique et les vétérinaires
dont l'action se trouve malheureusement très
réduite à cause de leur effectif infime, s'et-
forcent de faire comprendre aux indigènes
l'intérêt qu'ils auraient à renoncer à ces
pratiques qui déprécient les peaux. De mê-
me, il demeure difficile d'habituer les au-
tochtones à dépouiller avec plus de soin les
peaux des animaux qui présentent souvent
des coutelures du fait qu'aucune précaution
n'.est prise lors de l'habillage. Cette remar-
que s'applique surtout aux peaux de bovidés
car les peaux de moutons et de chèvres sont
presque toujours » poussées après soufflage ».
D'une manière générale, les peaux sont
simplement séchées au soleil et pliées en
deux dans le sens de la longueur, seul un
Européen fait préparer au Soudan des cuirs
salés verts ; toutes ces dépouilles sont arsé-
niquées par les soins des exportateurs avant
leur expédition vers la Métropole : cette ex-
pédition ne peut, d'ailleurs, être effectuée
que sur le vu d'un certificat sanitaire vété-
rinaire constatant leur parfaite siccité et
leur arsénicage.
Les exportations de peaux du Soudan s'ef-
fectuent par les Colonies du Sénégal et de
la Guinée dont les statistiques d'exportation
comprennent aussi une partie des provenan-
ces du Soudan. Pour l'ensemble de ces ter-
ritoires, les exportations se sont élevées en
1924 à 1.977 tonnes pour les peaux de bœufs,
et à. 272 tonnes pour les peaux de moutons
et de chèvres.
H. MERLIN EN FIANCE
Le Gouverneur Général de l'Indochine et
Mme Merlin, embarqués à bord du paque-
bot Azarj-le-Rideau sont attendus à Mar-
seille le mercredi, 20 mai, dans l'après-
midi.
Ils sont accompagnés de :
M. Le Fol, administrateur des Services
Civils de l'Indochine, directeur du Cabinet.
M. de Saint-Félix, administrateur des Co-
lonies, chef du Cabinet.
M. Damions, administrateur des Colonies,
chef diPSecrétariat particulier.
M. Dupuch, administrateur des Colonies,
M. le capitaine Bernard, officier d'Ordon-
nance.
M. et Mme Jeanton.
Vollne el Claude Firrirt
–0-0
Il y avait V affaire Vo-
line.
Il y avait l'affaire
Claude Farrère.
L'un est premier secré-
taire à Vambassade des
Soviets à Paris.
Vautre est ancien offi-
cier français.
Celui-ci propose froidement de rendre à
VAmérique les Antilles, et obstinément, cyni-
quement, renouvelle son offre sans écho dans
les cœurs français.
Celui-là a assisté à Paris, il y a quelque
temps, à une réunion communiste consacrée à
la mémoire de Sun Yat Seti. Il y a pris la
parole, a célébré l'homme politinue chinois
et derrière lui, après son départ, des dis-
cours allti-franfais avaient été prononcés par
des nationalistes communistes jaunes qui
avaient vivement attaqué la politique colo-
niale française en général, et notre œuvre en
IndocJtine en Particulier.
Incident diplomatique. lit. Krassine est
venu au Quai d'Orsay fournir des explica-
tions à M. Briand. On avait commuttiquè
qu'elles étaient suffisantes et que l'iiicidente
était clos. Elles ne l'étaient pas et l'incidenl,
rouvert, est réglé aujour d' hui.
A un de nos confrères, M. Volitie déclare :
Moi, j'aime beaucoup la France et je
n'ai fait que rendre hommage à Sun Yat Sett,
sans parier, ni de la France, ni de son œuvre
coloniale en Extrême-Orient. Avant mot,
deux orateurs avaient exprimé leur senti-
ment, l'un en français, Vautre en chinois sur
le premier président de la république chinoise
et n'avaient aucunement attaqué votre Gou-
vernement. Je n'ai pas assisté à la fin de la
réunion et ne puis parler que de ce que j'ai
dit moi-même ou entendu.
Aux Affaires étrangères on a répliqué :
Il a prononcé des paroles désagréables
pour le Gouvernement français. Sa situation
comme diplomate étranger à Paris n'est plus
possihle..
L'intention de M. Volitte n'était peut-être
pas que ses paroles fussent désagréables.
Nous n'avons pas à apprécier l'intention, mais
à juger les mots. Et ce qui est bien naturel
dans la bouche ou sous la plume du meilleur
des Français devient immédiatement pour les
mêmes Français monstrueux,si c'est un Russe
qui se permet les mêmes propos.
Devant la manifestation de notre ministère
des Affaires étrangères afin que, comme
la femme de César,l'ambassade des Soviets
ne puisse pas être soupçonnée, M. Voline est
relevé de son poste de premier secrétaire rue
de Grenelle et remplacé par M. Tichemiff.
Voilà qui est biett. L'incident est vite réglé
et il faut se féliciter de la manière dont M M.
Aristide Briand et Krassine ont rapidement
résolu un petit incident que de bons esprits
avaient naturellement tendance à grossir.
Il ne parait pas que l'affaire Claude Far-
rère qui, cependant, est plus importante, ait
soulevé une même tempête d'indignation dans
ce qu'on a l'habitude d'appeler la grande
presse bien pensante. Et cependant, ce Fran-
çais propose de vendre sa patrie au détail ou
certaines, parcellt's de la Patrie contre espèces
trébuchantes : il le dit, il l'écrit, il le répète,
et l'on semble faire la conspiration du silence
autour de ces suggestions anti-françaises.
Pourquoi deux poids et deux mesures ?
M. Voline coupable d'avoir pris part à une
réunion où des -propos malsonnants contre
l'œuvre coloniale française ont été prononcés,
est renvoyé à Moscou par les bolchevistes.
M. Claude Farrère, lui,se prévaut de sa
qualité de Français pour mettre à l'encan la
patrie de Schœlcher et on le couvre de déco-
rations et d'honneurs.
Vraiment, la balance n'est pas égale.
Marcel Ruedel
ÉLECTIONS MUN'CIPALES
Résultats des ballottages
---
ALGERIE
Alger
Toute la liste de l'Union des Gauches
qui se présentait au scrutin de Ballottage
a été élue.
Bône
La majorité est acquise aux républicains
de gauche.
Philippeville
La majorité est acquise aux Républi-
cains de gauche.
Oran
A Tlemcen, sont élus 2 socialistes (S. F.
I. O.), 1. républicain socialiste, 8 radicaux
socialistes, 2 radicaux, 2 républicains de
gauche. La majorité passe des radicaux
aux radicaux socialistes.
Mostaganem
Est élu : 1 républicain de gauche.
Mascara
3 républicains de l'Union républicaine dé-
mocratique sont élus.
GUADELOUPE
Le scrutin de ballotage achève la défaite
du parti de M. Candace, député. Les com-
munes de Pointe-à-Pitre, llaie-Mahault, La-
mcntin, Petit-Canal, Grand-Bourg, Capes-
terre, Marie-Galante qui appartenaient aux
députés proclamés le 11 mai, passent aux
mains des amis do M. Boisncuf. M. Can-
dace ne conserve pas une municipalité.
La question du coton au Soudan
---0-0--
M. Louis Bernard, administrateur délé-
gué à la Compagnie Guinée-Niger, nous
adresse la noie suivante, présentant de
iort judicieuses observations sur la culture
du coton en A. O. F.
Certains prétendent que lu. main-d'œuvre
nécessaire puur cultiver et recoller serait
de W.UUO travailleurs.
A quoi correspondent ces chiffres fan-
tastiques ? Quelle cet la surface cultivée
et quel est le toimoge de récolte 1
Avons-nous la prétention d'égaler la
production de l'Amérique et en avoue-nous
besoin ?
La réponse est facile si l'on considère
que les EtalB-UQls ont produit en 192*3
y iiùi-lioils 7(j2.(XNJ bulles et que la Franco
n'a été tributaire de ces derniers que de
(iûîU.820 QuLles seulement.
Lu rareté de la main-d'œuvre dans nos
colonies limite certes notre champ d'action,
mais faut-il en conclure qu'il y a impossi-
bilité absolue à cultiver te coton dans la
mesure de nos moyens ?
Grâce à la persévérance de M. Poiret,
gouverneur de la Guinée Française, la
churruc a été un progrès très niurqué sur
l'emploi du dalxi (bêche indigène) demain
le tracteur à gaz pauvre ou mieux encore
le tracteur lixe, par la rapidité des défri-
chements et labours ne va-t-il pas écono-
miser )la main-d'œuvre dans des propor-
tions minimum de 10 à 1.
Personne n'a jamais songé à mettre tous
les terrains de l'Afrique en culture coto-
nière ; mais il se trouve précisément que
les régions propres à la culture du coton
sont celles dont la densité n'est plus de t
à 2 habitnnts au kilomètre carré, mais de
H à 15 comme, en Haute Guinée et de 20
à 25 pour la Haute Voila.
Plutôt que de "prétendre acclimater chez
nous des cotons étrangers, nous devons
prendre ceux du pays eu les sélectionnant
intelligemment et en les cultivant d'une
manière rationnelle.
Des expériences laites par nos soins,
Srouvent- que des qualités provenant
d'Egypte, ont dégénéré ou se sont mainte-
nues péniblement avec force engrais et
choix minutieux des terrains irrigués, tan-
dis qu'au contraire des « Koronibas» viva-
ces Barbadensés pris chez nos indigènes
ont été fortement améliorés en peu de
temps et ont donné une production en cul-
ture sèche de plus de 350 kilos à l'hectare.
Quant aux maladies, nous pouvons nous
rassurer en songeant que nos ingénieurs
agronomes ne manqueront pas de trouver
à chacune des maladies l'antidote qui lui
convient.
Voici maintenant dans quelles conditions
économiques la culture du coton a lieu. Il
faut d'abord faire une distinction. Si nous
envisageons la culture du coton par l'ini-
tiative indigène et. avec ses propres
moyens, c'est une erreur de croire que l'in-
digène, conseillé par l'Administration de
la Colonie développera dans de grandes
proportions ce genre de culture. Le noir
n'est pas suffisamment outillé pour obtenir
un résultat rémunérateur en coton. Il sera
long à comprendre et. fi mettre en pra-
tique la sélection des espèces, il n'aura
pas les moyens pour donner à la terre les
engrais indispensables à toute culture.
Mais pnr contre, si nous envisageons la
grande culture organisée avec les moyens
mécaniques à large production dirigée par
des ingénieurs compétents nous croyons
au - succès - certain. - - -
On a récemment parlé d exode des tra-
vailleurs ! Que peut faire à l'indigène tra-
vaillant dans une plantation dirigée par
des Européens d'être salarié pour faire du
coton ou de l'être .pour tant. autre genre de
culture : car il ne faut pas oublier que cet
indigène, en dehors qe la culture du ma-
nioc, (les patates ou de mil, a de nom-
breux loisirs.
Nous pouvons citer comme exemple le
fait que nous accordons a. tous nos culti-
vateurs un jour par semaine pour cultiver
le lougan que nous leur cédons dans nos
propres concessions et que ce temps leur
suffit amplement.
L'Association Cotonnière, qui a déjà fait
tant de sacrifices pour le développement
Oe la culture du Coton, doit aujourd'hui
ne pas disperser ses moyens financiers
par la création de trop nombreuses usines
d'égrenage, mises à la disposition de la ré-
colte indigène qui sera longtemps encore
insuffisante. Elle doit aRrer au contraire
les .firmes françaises qui ont compris la dé-
tresse de l'industrie textile métropolitaine
devant l'échéance prochaine du manque de
matière première et n'ont pas hésité à en-
gager leurs capitaux dans la mise en va-
leur de nos colonies de l'ouest Africain.
4080.
L es colonies
» 1 F? r oilicndes Arts Décoratif
Vendredi à 10 h. 1/2, M. André Hesse.
ministre des Colonies, accompagné de 1,1.
Pierre Guesde, délégué général des Colonies,
visitera les divers pavillons des Colonies à
l'Exposition des Arts Décoratifs.
00100
Décrets et Arrêtés
- 0 - 0 -
Decret portant modification à celui du
6 août 1921 sur l'organisation générale
du personnel dans les trésoreries colo-
niales.
Arrêté du 11 mai 1925 portant reclasse-
ment des administrateurs coloniaux.
J. O. du 12 mai.
LES ELECTIONS A LA MARTINIQUE
C'est l'inspecteur des Colonies Pegourier
et non Descourior qui a été chargé par M.
André liesse de poursuivre aine enquête
sur les incidents électoraux de la Marti-
nique..
L'assistance médicale indigène
dans nos coioJes tt'Att.P
ellerrUOIres a mandai
00
A la suite de la récente communication de
MM. les professeurs Brunxpt et Joyeux, à
l'Académie de Médecine, sur la pénurie de
médecinh coloniaux, il y a lieu de remarquer
que parmi les difficultés léguées par la
guerre, l'une des plus ardues et des plus
menaçantes a certainement été le problème
sanitaire africain.
La diminution du personnel causée par
les besoins de la métropole, en relâchant
notre réseau de surveillance et d'action mé-
dicale, avait permis le développement des
maladies endémiques ou épidémiques qui at-
taquent les races indigènes ; le brassage des
populations par les opérations de guerre lo-
cales et les courants militaires qui n'ont
cessé de sillonner ces régions, n'avaient pas
manqué d'être des facteurs de diffusion et
d'importation de différentes affections épidé-
miques; le ralentissement des échanges, la
raréfaction de la main-d'œuvre avaient aidé
à la carence physique des populations.
Les vides importants survenus du fait de
la guerre dans les rangs du Corps de Santé
Colonial, cheville ouvrière de nos œuvres
d'assistance dans les colonies d'Afrique, le
recrutement presque nul du côté des méde-
cins civils, l'épuisement des ressources finan-
cières de nos colonies, rendaient singulière-
ment précaire toute tentative de relèvement
de notre organisation sanitaire.
Avec une vision très exacte des consé-
quences d'un pareil état de choses sur l'es-
sor économique et social de nos colonies,
l'administration coloniale s'est attachée avec
une ténacité et une énergie remarquables à
la solution de cet angoissant problème. C'est
ainsi qu'a été mis sur pied le plan d'une
vigoureuse action sanitaire et d'une réorga-
nisation complète des services d'hygiène,
d'assistance et de médecine sociale dans ces
colonies.
Le développement de ce programme a été
mené avec une activité toute particulière,
sous le ministère de M. Daladier et est ac-
tuellement énergiquement poursuivi par son
successeur, M. André Hesse.
Une des mesures essentielles a porté sur
J'intensification du recrutement du Corps de
Santé Colonial, dont les promotions annuel-
les vont être portées dès cette année de 40 à
60 et ultérieurement à 80.
D'autre part, il a été fait l'appel le plus
larjre aux médecins civils en leur offrant tou-
tes les facilités pour servir aux colonies, soit
dans un cadre régulier de médecins de l'As-
sistance, soit avec contrats, soit comme mé-
decins libres indemnisés. Les soldes ont été
accrues dans la mesure compatible avec les
ressources financières.
Malheureusement, les budgets d'Afrique
sont incapables de faire un effort compara-
ble à celui que permet la piastre en Indo-
chine et même le budget du Congo belge.
En attendant que les mesures prises puis-
sent produire leur effet, il a été décidé rie
faire appel, à titre transitoire, en qualité de
simples auxiliaires, à un certain nombre de
médecins étrangers se trouvant en France
sans emploi ; ils seront engagés en qualité
d'hygiénistes adjoints, ne seront pas autori-
ses à faire de la clientèle et seront en per-
manence sous la tutelle des médecins fran-
çais. C'est ainsi que treize médecins étran-
gers viennent d'être récemment dirigés sur
nos colonies d'Afrique.
Pour associer encore plus étroitement nos
administrateurs à l'action des médecins, les
élèves-administrateurs sortant de l'Ecole Co-
loniale vont aller à Marseille faire leur ser-
vice militaire et recevront à l'Ecole de Santé
Coloniale, en étroite camaraderie avec les
jeunes médecins coloniaux, les notions d'hy-
giène et de prophylaxie indispensables pour
leur permettre d'appuyer de la manière la
plus fructueuse l'effort sanitaire des colo-
nies.
Le nombre des médecins européens, ser-
vant en Afrique, est actuellement de 215,
dont 52 en Afrique Equatoriale, 34 sur les
territoires à mandat ; le reste en A. O. F.
9° médecins indigènes, 2? pharmaciens. 60
sages-femmes, 1.200 infirmiers, infirmières
et gardes sanitaires travaillent à l'ouvre
d'assistance dans nos colonies d'Afrique, les
formations sanitaires portées à 22 centres
hospitaliers dont 12 sur nos territoires à
mandat, 20 maternités, 200 dispensaires, in-
firmeries et centres de consultations aux-
quels s'ajoutent léproseries, hypnoseries, et
asiles. Trois millions de consultations gra-
tuites, dont 1 million dans nos territoires à
mandat, 27.000 hospitalisations, plus de deux
millions de vaccinations, près de 400.000
examens de sujets suspects de trypanoso-
miase et 110.000 cas traités, les secteurs de
prophylaxie de la maladie du sommeil por-
tés de 4) 15, tel est le dernier bilan que
l'on peut produire aujourd'hui. Enfin, l'ei-
fort financier a marqué une progression im-
pressionnante: les crédits de l' Assistance
sont passés pour l'A. O. F. de 350.000 en
iqoo a près de Il millions en 1<)25; pour
l'A. E. F., de 110.000 francs à 2 millions
et demi; pour le Cameroun, de 1 million et
demi en 1922 à 2 millions et demi en 1025 ;
peur le Togo, de 500.<*->0 lianes à plus de
1 million, ce qui fournit un ensemble budgé-
taire de plus de 16 millions consacrés à
l'Assistance de nos populations indigènes
d'Afrique dont 4 millions pour nos territoi-
res à mandat.
Ce sont là des résultats concrets et tangi-
bles qui montrent l'efficacité de notre action
humanitaire dans ces régions ; toutes les
mesures sont prises pour qu'ils soient encore
développés, surtout en ce qui concerne les
moyens en personnel. De nouveaux efforts
vont encore être faits pour attirer vers la.
carrière coloniale les jeunes médecins de
bonne volonté ; c'est un vœu que les doc-
teurs Brumpt et Joyeux ont présenté il y a
quelques jours à l'Académie de Médecine et
l'Administration coloniale y est toute ac-
quise.
Les agents de Trésorerie en A. E. F.
0
Notre ami et collaborateur. M. Charles
Dehierre, sénateur du Nord, dans un édi-
torial du lti mars dernier, réclamait du
ministre des Colonies l'organisation en
Afrique équatoriale française du cadre des
trésoreries dans des conditions identiques
à l'organisation déjà existante eu Afrique
occidentale et à Madagascar.
M. Edouard Daludier avait fait à cet
égard des promesses formelles à M. De-
bierre. Elles viennent d'être ratifiées par
M. André Hesse qui vient de signer un ur-
rété interministériel portant organisation
0 du cadre de la Trésorerie de l'Afrique
équatoriale française. »
Voici les principales dispositions de cette or-
ganisation :
Le cadre des agents de la Trésorerie de
L'Afrique équatoriale française comprend toute
la série des grades et cLusses fixés par le dé-
cret du *t aoilt 11121 :
L'effectrf des agents en service dans le. Tré-
soreries de l'Afrique équatoriale française est
fixé à 22 unités se répartis.sunt comme çuit :
Payeurs 20 %, soit ô unités : commis princi-
paux, 40 ; commis 40 %, soit 17 unités.
En outre 3/5 au plus des payeurs pourront
être répartis dans les deux peinières classes;
de même, il ue pourra exister plus de deux
agents dans la hors dusse, un dans la pre-
mière Classe et deux dans les deuxième et troi-
sième classes du grade de commis principal ;
onfiii l'effectif des deux premières classes du
grade de commis ne pourra dépasser la moitié
du nombre total des agents de ce grade.
Les soldes de grades afférentes à la hiérar-
chie prévue par l'article S du décret du 6 août
lifcM sont, Iixf'S comme suit :
- - - - - --. -- -- - - -
Paveur de 1ro classe Fr. H.000
- 2" classe 13.000
- 3° classe 12.000
Commis principaux hors classe 11.000
- - 1ro classe 10.000
- - 2' classe. 9.000
- - 3" classe S.000
- - 48 classe 7.000
Commis de 1re classe 6.000
2° classe 5.500
- 3° cfns,;e ., 5.000
- IM cluse 4.500
Les indemnités de fonctions prévues par le
décret du 5 aoilt 112t sont fixées ainsi :
tOYE-COGO
l'onlté de pouvoirs : 2.000.
Chef do comptabilité : 1.200.
Caissier : 000.
nADON
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier : 400.
OUBANGUI-CIIARI
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier ; 400.
TCHAD
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier : 400.
Dans les différentes classes où le nombre ac-
tuel des agents dépasserait la proportion fixée
par cet arrêté il serait ramené ultérieurement
au chiffre réglementaire par la suppression
d'une nomination sur trois.
Notre défensive au Maroc
--4'-0--
Le front
Sur l'ensemble du front nord, le général
de Chambrun continue à assurer le ravi-
taillement. d,'oS postes et le renforcement de
notre couverture.
A l'onest..Ie groupement Calombut a opferô
sans engagement le nettoyage de la aone
nord-est de Feselbati, oÙ le oolonol Nogués
a établi une solide barrière en utilisant les
goums et les partisans venus du Moyen-At-
as. Lefl Rifaina continuent à s'organiser
très fortement dons le Bibane.
Au centre, le groupement Freydonberg a
achevé le ravitaillement des postes de Daïn-
Man'touf, de Mediuun.i, d'Astnr et de celui
de Bab-Ouender après un assez vif combat.
A l'est, le colonel Cnmhray signale que
les Hifains perfectionnent, leurs organisa-
tions défensives devant Kiffane.
L'armée rifaine
Les forces d\\bd-et!-Kri.m - l).IJUO Il régu-
liers » environ - seraient commandées par
des Allemands et des Hussl's. dont un cer-
tain nombre sont des gradés déserteurs des
régiments de notre Légion étrangère stntion-
nés à Fez et à Méquinez.
Quelques-unes de ces désertions nous ont
été particulièrement préjudiciables, en ce
sens qu'elles ont mis Abd-el-Krim en pos-
session de renseignements, notamment sur
la vie des postes avancés, les effectifs, les
ravitaillements, etc., dont il a profité dans
son attaque brusquée des jours derniers.
On cite couramment à Fez, par exemple, le
cas de tel caporal secrétaire du colonel, de
tel sergent, de tel autre caporal du bureau
des effectifs ue Meknès.
Deux Russes, dont un ancien colond, ar-
rivés de Moscou pour u converser » avec
Abd-el-Krim, auraient récemment quitté
Oudjda pour pénétrer dans le Biff.
De nouveau, on aftirme que l'armée ri-
faine est en possession d'avions, 81pt appa-
reils de bombardement, précise-t-on, que
pilotent des aviateurs allemands et russes.
Les reniorts
Des passages et des embarquements de
troupes ont lieu journellement A Marseille.
Dimanche et lundi sont arrivés trois hatail-
lons du 12° régiment de tirailleurs coln-
niaux en garnison à Aix, Fréjus et Dragui-
gnan. Os trois bataillons partiront aujour-
d hui, après-demain et jeudi. I rois antrcs
bataillons du 1(t(\ régiment de tirailleurs co-
jnnianx, eu garnison à Moutauban et 't
Castelsarrazin, sont attendus les J;), 16 et
17 mai : ils embarqueront du H, au 22.
Deux hatailliHis du 30*1 régiment 1 k tirail-
leurs IInrd-arheni, s arriveront le 18, ve-
nant de Bourg .\in\ et embarqueront le
lendemain. Lue batterie d'artillerie colo-
niale de montagne de (>5 millimètres partira
pour le Maroc le 18 et deux autres batteries
coloniales de -;;) millimètres arriveront le
21 et embarqueront le lendemain. En ou-
tre, un matériel d'aviation et un dùtache-
m NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOI H, 12 MAI 1925
a
Les Annales Coloniales
- !1 --, d iiiî i?
JOURNAL QUOTIDIEN b
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annoncet ci Réclame* sont reçues aux Bureaux du Journal et dan» Ut Agence* de Publicité
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aiQWEUHTI t l prancë Colonie». 80 t 45 à 15 »
Omi* ( Étranger MM * M x M *
On i abonne dnna toaal. Bwreem «e yeeie et cmsIm principem Hbrelrw
Lyevointioo économique de la COte-d'IYolre
La Côte d'Ivoire est dès maintenant,
par les chiffres de son commerce, au se-
cond rang des colonies de l'Afrique Occi-
dentale française. Si qlle vient encore
très loin derrière le Sénégal, c'est que sa
population est restée, pour la majeure
partie, excessivement primitive et fruste
et que les besoins de celle-ci, en denrées
ou articles venant du dehors, sont très
limités. L'industrie forestière est d'autre
part entre les mains d'Européens et tou-
tes les sommes retirées de la vente des
bois ne restent pas dans Ja colonie. Nom-
bre d'exploitants s'en vont après fortune
faite, sans laisser grand chose derrière
eux.
Bien qu'il ne nous soit pas possible de
fixer encore exactement lès chiffres dq
mouvement commercial de 1924, nous
pouvons dire que cette dernière année a
marqué un progrès très sérieux sur les
précédentes : les recettes douanières qui
reflètent assez bien la situation à ce point
de vue ne font-elles pas ressortir une
plus-value de 3.787.0c» francs, passant
de 10.032.000 fr. en 1923, à 13.819.000
en 1924?
C'est d'après le développement des ex-
gprtations que l'on juge le mieux de la
prospérité d'un pays. Or, celles de la
Côte d'Ivoire s'accroissent avec une très
grande rapidité. Citons les principales,
pour les trois dernières années :
1024 1933 1W4
AmtndM de palme S.502 t. 12.004 t. 18.057 t.
Bulle de palme. 6.790t. 8.009t. 7.866t.
Caoao.,. 2.868 t. 8.000 t. 4.2991.
Noix de cola» 800t. Cnv. 1150 t. env. 1.440t.(l).
Bola d*ébéniriterle.. 88.241 32.98bm.c. U7.8.,2m.c.
Bett autres 2.8 6 11.088m.c. V6.040aa.o.
(1) dont 1.400 tonnes exportées sur le Séné-
gal. Une quantité au moins aussi importante
,. en outre exportée par la frontière qu Nofd
fur le Soudan et la Haute-Volta.
Pour les amandes et surtout les huiles
de palme, les chiffres ci-dessus sont
Join de représenter les possibilités de la
colonie; c'est que ces produits sont ré-
coltés et traités en majeure partie par les
populations autochtones qui détiennent
collectivement les vastes palmeraies de
la région côtière et ne les exploitent que
dans une assez faible mesure. L'Admi-
nistration essaie de tous les moyens pour
stimuler leui zèle, mais le plus souvent
ses efforts se heurtent à une force d'iner-
tie et à une paresse que permet difficile-
ment de combattre la coutume en ma-
tière de propriété ou de droit d'usage.
Par contre, que de progrès accomplis
en dehors des villages et des terres col-
lectives par les initiatives individuelles.
Des milliers de plantations de cacaoyers
éparses dans la forêt, qui font peu à peu
tache d'huile et dont la production s'af-
firmera bientôt très importante. L'ex-
portation ne se ressent pas encore de cel-
les qui ont été créées depuis la guerre;
les quantités de cacao sorties de la co-
lonie, ont néanmoins augmenté d'une
façon intéressante pendant ces dernières
années et l'on peut estimer qu'elles at-
teindront 10.000 tonnes avant 3 ans. (Le
mois de janvier 1925 accuse à lui seul
une plus-value de près de 1.000 tonnes,
sur le mois correspondant de 1924).
La culture du caféier fait également
des progrès et nombre d'indigènes s'y
adonnent, notamment dans les cercles de
l'Indénie et d' Assinie.
La colonisation européenne, elle aussi,
est en voie de développement, moins
toutefois qu'elle ne promettait au lende-
main de la guerre. L'exploitation fores-
tière laisse des bénéfices plus immédiats
et attire la plupart des énergies. La ré-
glementation forestière élaborée en 1912
avait ceci de bon qu'elle obligeait les
exploitants à procéder, dans des conces-
sions qui leur étaient attribuées à cet
effet, à des plantations d'essences utiles
(au nombre desquelles, cacaoyers, ca-
féiers, palmiers) dont l'importance de-
vait être en rapport avec! le nombre d'ar-
bres abattus sur leurs chantiers, sauf à
payer une taxe de repeuplement de 10
francs pour chacun de ces arbres. Pour
l'époque, 10 francs étaient une somme et
les exploitants préféraient généralemènt
faire des plantations, dont ils devenaient
propriétaires, plutôt que de payer la
taxe. Depuis la guerre, il n'en est plus
tainsi ; les bois se vendent cinq ou six
fois plus cher qu'auparavant, les salaires
ont subi une progression analogue; la
main-d'œuvre, plus demandée, est plus
difficile à recruter et les forestiers ont
bien plus d'avantages à développer leurs
exploitations et à payer la taxe de re-
peuplement qu'à entreprendre des plan-
tations. Cette taxe, il faudrait donc la
relever et la porter à 30 ou 40 francs,
plus pour activer la mise en valeur du
pays, que dans un but fiscal proprement
dit.
Ainsi que nous venons de l'exposer,
l'élément européen de la colonie porte
tout son effort dans le développement de
l'exploitation forestière. 144.000 mètres
cubes de bois d'œuvre exportés en 1924
contre 104.000 en 1923 et 85.000 en
1922. C'est un beau résultat et tout per-
met d'escompter que de nouvelles et
fortes augmentations seront enregistrées
avant longtemps.
L'avenir est plein de promesses à la
Côte d'Ivoire. Le développement écono-
mique de la colonie est toutefois subor-
donné en partie à l'amélioration de l'ou-
tillage et ce ne sera pas la moindre tâche
du nouveau Gouverneur, M. Lapalud,
que d'étudier dès son arrivée à Binger-
ville et de réaliser ensuite le programme
des travaux dont nous avons, ici même,
esquissé les grandes lignes.
Pierre Valade,
Député du Cher.
L'élevage et le commerce d'eiperliii
des peaoi BU Souiao français
Le cheptel du Soudan français, en ne te-
nant compte que des animaux dont les peaux
peuvent être utilisées dans la Métropole, est
évalué par le Service Zootechnique de cette
colonie à 1.500.000 bovidés, à 2.500.000 ovidés
et 2.200.000 capridés.
Les bovidés appartiennent en grande ma-
jorité à la race zébu, les taurins proprement
dits, représentés par la race N'Dama, sont
moins nombreux, enfin il existe une race
métis de zébus et de N'Dama qui fait l'ob-
jet de soins spéciaux dans - - beaucoup de vil-
lages. Les deux tiers environ des - moutons
du Soudan sont des moutons à poil ras, les
moutons à laine (race du Macina) ne se chif-
frent guère que par 800.000 têtes ; quant aux
chèvres, elles appartiennent à trois races :
la race maure, la race du Fouta-Djallon et
la race Peulh.
Tous ces animaux, à part les bœufs ap-
partenant à la race Bambara, vivent en demi-
liberté, parcourent la Ibrousse dans la jour-
née sous la conduite des bergers et rentrent
le soir dans des parcs faits de branches
d'épineux. Les chèvres circulent librement
dans les villages et les moutons, à l'excep-
tion des moutons de base, vont au pâturage
avec le troupeau de bœufs.
Les bovidés ne sont guère employés aux
travaux domestiques. Cependant les Maures
utilisent les zébus pour le transport des pro-
dui du pays. D'autre part, depuis quelques
annéeM. les indigènes encouragés par l'Ad-
mmistrauon locale commencent à dresser
les bœufs au joug pour la traction sur route
et le labourage à la charrue.
Les bergers et les propriétaires des trou-
peaux ignorent généralement le nombre de
leurs animaux ; mais il connaissent ceux-ci
individuellement et ils s'aperçoivent immé-
diatement des disparitions qui peuvent sur-
venir. Les bêtes ne sont point marquées et
lit's incisions qu'elles peuvent porter aux
oreilles sont des marques esthétiques et non
des marques de reconnaissance. Cependant,
on rencontre parfois sur les côtes, le dos,
les cuisses, des traces de feu ; celles-ci ont
un caractère thérapeutique et les vétérinaires
dont l'action se trouve malheureusement très
réduite à cause de leur effectif infime, s'et-
forcent de faire comprendre aux indigènes
l'intérêt qu'ils auraient à renoncer à ces
pratiques qui déprécient les peaux. De mê-
me, il demeure difficile d'habituer les au-
tochtones à dépouiller avec plus de soin les
peaux des animaux qui présentent souvent
des coutelures du fait qu'aucune précaution
n'.est prise lors de l'habillage. Cette remar-
que s'applique surtout aux peaux de bovidés
car les peaux de moutons et de chèvres sont
presque toujours » poussées après soufflage ».
D'une manière générale, les peaux sont
simplement séchées au soleil et pliées en
deux dans le sens de la longueur, seul un
Européen fait préparer au Soudan des cuirs
salés verts ; toutes ces dépouilles sont arsé-
niquées par les soins des exportateurs avant
leur expédition vers la Métropole : cette ex-
pédition ne peut, d'ailleurs, être effectuée
que sur le vu d'un certificat sanitaire vété-
rinaire constatant leur parfaite siccité et
leur arsénicage.
Les exportations de peaux du Soudan s'ef-
fectuent par les Colonies du Sénégal et de
la Guinée dont les statistiques d'exportation
comprennent aussi une partie des provenan-
ces du Soudan. Pour l'ensemble de ces ter-
ritoires, les exportations se sont élevées en
1924 à 1.977 tonnes pour les peaux de bœufs,
et à. 272 tonnes pour les peaux de moutons
et de chèvres.
H. MERLIN EN FIANCE
Le Gouverneur Général de l'Indochine et
Mme Merlin, embarqués à bord du paque-
bot Azarj-le-Rideau sont attendus à Mar-
seille le mercredi, 20 mai, dans l'après-
midi.
Ils sont accompagnés de :
M. Le Fol, administrateur des Services
Civils de l'Indochine, directeur du Cabinet.
M. de Saint-Félix, administrateur des Co-
lonies, chef du Cabinet.
M. Damions, administrateur des Colonies,
chef diPSecrétariat particulier.
M. Dupuch, administrateur des Colonies,
M. le capitaine Bernard, officier d'Ordon-
nance.
M. et Mme Jeanton.
Vollne el Claude Firrirt
–0-0
Il y avait V affaire Vo-
line.
Il y avait l'affaire
Claude Farrère.
L'un est premier secré-
taire à Vambassade des
Soviets à Paris.
Vautre est ancien offi-
cier français.
Celui-ci propose froidement de rendre à
VAmérique les Antilles, et obstinément, cyni-
quement, renouvelle son offre sans écho dans
les cœurs français.
Celui-là a assisté à Paris, il y a quelque
temps, à une réunion communiste consacrée à
la mémoire de Sun Yat Seti. Il y a pris la
parole, a célébré l'homme politinue chinois
et derrière lui, après son départ, des dis-
cours allti-franfais avaient été prononcés par
des nationalistes communistes jaunes qui
avaient vivement attaqué la politique colo-
niale française en général, et notre œuvre en
IndocJtine en Particulier.
Incident diplomatique. lit. Krassine est
venu au Quai d'Orsay fournir des explica-
tions à M. Briand. On avait commuttiquè
qu'elles étaient suffisantes et que l'iiicidente
était clos. Elles ne l'étaient pas et l'incidenl,
rouvert, est réglé aujour d' hui.
A un de nos confrères, M. Volitie déclare :
Moi, j'aime beaucoup la France et je
n'ai fait que rendre hommage à Sun Yat Sett,
sans parier, ni de la France, ni de son œuvre
coloniale en Extrême-Orient. Avant mot,
deux orateurs avaient exprimé leur senti-
ment, l'un en français, Vautre en chinois sur
le premier président de la république chinoise
et n'avaient aucunement attaqué votre Gou-
vernement. Je n'ai pas assisté à la fin de la
réunion et ne puis parler que de ce que j'ai
dit moi-même ou entendu.
Aux Affaires étrangères on a répliqué :
Il a prononcé des paroles désagréables
pour le Gouvernement français. Sa situation
comme diplomate étranger à Paris n'est plus
possihle..
L'intention de M. Volitte n'était peut-être
pas que ses paroles fussent désagréables.
Nous n'avons pas à apprécier l'intention, mais
à juger les mots. Et ce qui est bien naturel
dans la bouche ou sous la plume du meilleur
des Français devient immédiatement pour les
mêmes Français monstrueux,si c'est un Russe
qui se permet les mêmes propos.
Devant la manifestation de notre ministère
des Affaires étrangères afin que, comme
la femme de César,l'ambassade des Soviets
ne puisse pas être soupçonnée, M. Voline est
relevé de son poste de premier secrétaire rue
de Grenelle et remplacé par M. Tichemiff.
Voilà qui est biett. L'incident est vite réglé
et il faut se féliciter de la manière dont M M.
Aristide Briand et Krassine ont rapidement
résolu un petit incident que de bons esprits
avaient naturellement tendance à grossir.
Il ne parait pas que l'affaire Claude Far-
rère qui, cependant, est plus importante, ait
soulevé une même tempête d'indignation dans
ce qu'on a l'habitude d'appeler la grande
presse bien pensante. Et cependant, ce Fran-
çais propose de vendre sa patrie au détail ou
certaines, parcellt's de la Patrie contre espèces
trébuchantes : il le dit, il l'écrit, il le répète,
et l'on semble faire la conspiration du silence
autour de ces suggestions anti-françaises.
Pourquoi deux poids et deux mesures ?
M. Voline coupable d'avoir pris part à une
réunion où des -propos malsonnants contre
l'œuvre coloniale française ont été prononcés,
est renvoyé à Moscou par les bolchevistes.
M. Claude Farrère, lui,se prévaut de sa
qualité de Français pour mettre à l'encan la
patrie de Schœlcher et on le couvre de déco-
rations et d'honneurs.
Vraiment, la balance n'est pas égale.
Marcel Ruedel
ÉLECTIONS MUN'CIPALES
Résultats des ballottages
-
ALGERIE
Alger
Toute la liste de l'Union des Gauches
qui se présentait au scrutin de Ballottage
a été élue.
Bône
La majorité est acquise aux républicains
de gauche.
Philippeville
La majorité est acquise aux Républi-
cains de gauche.
Oran
A Tlemcen, sont élus 2 socialistes (S. F.
I. O.), 1. républicain socialiste, 8 radicaux
socialistes, 2 radicaux, 2 républicains de
gauche. La majorité passe des radicaux
aux radicaux socialistes.
Mostaganem
Est élu : 1 républicain de gauche.
Mascara
3 républicains de l'Union républicaine dé-
mocratique sont élus.
GUADELOUPE
Le scrutin de ballotage achève la défaite
du parti de M. Candace, député. Les com-
munes de Pointe-à-Pitre, llaie-Mahault, La-
mcntin, Petit-Canal, Grand-Bourg, Capes-
terre, Marie-Galante qui appartenaient aux
députés proclamés le 11 mai, passent aux
mains des amis do M. Boisncuf. M. Can-
dace ne conserve pas une municipalité.
La question du coton au Soudan
---0-0--
M. Louis Bernard, administrateur délé-
gué à la Compagnie Guinée-Niger, nous
adresse la noie suivante, présentant de
iort judicieuses observations sur la culture
du coton en A. O. F.
Certains prétendent que lu. main-d'œuvre
nécessaire puur cultiver et recoller serait
de W.UUO travailleurs.
A quoi correspondent ces chiffres fan-
tastiques ? Quelle cet la surface cultivée
et quel est le toimoge de récolte 1
Avons-nous la prétention d'égaler la
production de l'Amérique et en avoue-nous
besoin ?
La réponse est facile si l'on considère
que les EtalB-UQls ont produit en 192*3
y iiùi-lioils 7(j2.(XNJ bulles et que la Franco
n'a été tributaire de ces derniers que de
(iûîU.820 QuLles seulement.
Lu rareté de la main-d'œuvre dans nos
colonies limite certes notre champ d'action,
mais faut-il en conclure qu'il y a impossi-
bilité absolue à cultiver te coton dans la
mesure de nos moyens ?
Grâce à la persévérance de M. Poiret,
gouverneur de la Guinée Française, la
churruc a été un progrès très niurqué sur
l'emploi du dalxi (bêche indigène) demain
le tracteur à gaz pauvre ou mieux encore
le tracteur lixe, par la rapidité des défri-
chements et labours ne va-t-il pas écono-
miser )la main-d'œuvre dans des propor-
tions minimum de 10 à 1.
Personne n'a jamais songé à mettre tous
les terrains de l'Afrique en culture coto-
nière ; mais il se trouve précisément que
les régions propres à la culture du coton
sont celles dont la densité n'est plus de t
à 2 habitnnts au kilomètre carré, mais de
H à 15 comme, en Haute Guinée et de 20
à 25 pour la Haute Voila.
Plutôt que de "prétendre acclimater chez
nous des cotons étrangers, nous devons
prendre ceux du pays eu les sélectionnant
intelligemment et en les cultivant d'une
manière rationnelle.
Des expériences laites par nos soins,
Srouvent- que des qualités provenant
d'Egypte, ont dégénéré ou se sont mainte-
nues péniblement avec force engrais et
choix minutieux des terrains irrigués, tan-
dis qu'au contraire des « Koronibas» viva-
ces Barbadensés pris chez nos indigènes
ont été fortement améliorés en peu de
temps et ont donné une production en cul-
ture sèche de plus de 350 kilos à l'hectare.
Quant aux maladies, nous pouvons nous
rassurer en songeant que nos ingénieurs
agronomes ne manqueront pas de trouver
à chacune des maladies l'antidote qui lui
convient.
Voici maintenant dans quelles conditions
économiques la culture du coton a lieu. Il
faut d'abord faire une distinction. Si nous
envisageons la culture du coton par l'ini-
tiative indigène et. avec ses propres
moyens, c'est une erreur de croire que l'in-
digène, conseillé par l'Administration de
la Colonie développera dans de grandes
proportions ce genre de culture. Le noir
n'est pas suffisamment outillé pour obtenir
un résultat rémunérateur en coton. Il sera
long à comprendre et. fi mettre en pra-
tique la sélection des espèces, il n'aura
pas les moyens pour donner à la terre les
engrais indispensables à toute culture.
Mais pnr contre, si nous envisageons la
grande culture organisée avec les moyens
mécaniques à large production dirigée par
des ingénieurs compétents nous croyons
au - succès - certain. - - -
On a récemment parlé d exode des tra-
vailleurs ! Que peut faire à l'indigène tra-
vaillant dans une plantation dirigée par
des Européens d'être salarié pour faire du
coton ou de l'être .pour tant. autre genre de
culture : car il ne faut pas oublier que cet
indigène, en dehors qe la culture du ma-
nioc, (les patates ou de mil, a de nom-
breux loisirs.
Nous pouvons citer comme exemple le
fait que nous accordons a. tous nos culti-
vateurs un jour par semaine pour cultiver
le lougan que nous leur cédons dans nos
propres concessions et que ce temps leur
suffit amplement.
L'Association Cotonnière, qui a déjà fait
tant de sacrifices pour le développement
Oe la culture du Coton, doit aujourd'hui
ne pas disperser ses moyens financiers
par la création de trop nombreuses usines
d'égrenage, mises à la disposition de la ré-
colte indigène qui sera longtemps encore
insuffisante. Elle doit aRrer au contraire
les .firmes françaises qui ont compris la dé-
tresse de l'industrie textile métropolitaine
devant l'échéance prochaine du manque de
matière première et n'ont pas hésité à en-
gager leurs capitaux dans la mise en va-
leur de nos colonies de l'ouest Africain.
4080.
L es colonies
» 1 F? r oilicndes Arts Décoratif
Vendredi à 10 h. 1/2, M. André Hesse.
ministre des Colonies, accompagné de 1,1.
Pierre Guesde, délégué général des Colonies,
visitera les divers pavillons des Colonies à
l'Exposition des Arts Décoratifs.
00100
Décrets et Arrêtés
- 0 - 0 -
Decret portant modification à celui du
6 août 1921 sur l'organisation générale
du personnel dans les trésoreries colo-
niales.
Arrêté du 11 mai 1925 portant reclasse-
ment des administrateurs coloniaux.
J. O. du 12 mai.
LES ELECTIONS A LA MARTINIQUE
C'est l'inspecteur des Colonies Pegourier
et non Descourior qui a été chargé par M.
André liesse de poursuivre aine enquête
sur les incidents électoraux de la Marti-
nique..
L'assistance médicale indigène
dans nos coioJes tt'Att.P
ellerrUOIres a mandai
00
A la suite de la récente communication de
MM. les professeurs Brunxpt et Joyeux, à
l'Académie de Médecine, sur la pénurie de
médecinh coloniaux, il y a lieu de remarquer
que parmi les difficultés léguées par la
guerre, l'une des plus ardues et des plus
menaçantes a certainement été le problème
sanitaire africain.
La diminution du personnel causée par
les besoins de la métropole, en relâchant
notre réseau de surveillance et d'action mé-
dicale, avait permis le développement des
maladies endémiques ou épidémiques qui at-
taquent les races indigènes ; le brassage des
populations par les opérations de guerre lo-
cales et les courants militaires qui n'ont
cessé de sillonner ces régions, n'avaient pas
manqué d'être des facteurs de diffusion et
d'importation de différentes affections épidé-
miques; le ralentissement des échanges, la
raréfaction de la main-d'œuvre avaient aidé
à la carence physique des populations.
Les vides importants survenus du fait de
la guerre dans les rangs du Corps de Santé
Colonial, cheville ouvrière de nos œuvres
d'assistance dans les colonies d'Afrique, le
recrutement presque nul du côté des méde-
cins civils, l'épuisement des ressources finan-
cières de nos colonies, rendaient singulière-
ment précaire toute tentative de relèvement
de notre organisation sanitaire.
Avec une vision très exacte des consé-
quences d'un pareil état de choses sur l'es-
sor économique et social de nos colonies,
l'administration coloniale s'est attachée avec
une ténacité et une énergie remarquables à
la solution de cet angoissant problème. C'est
ainsi qu'a été mis sur pied le plan d'une
vigoureuse action sanitaire et d'une réorga-
nisation complète des services d'hygiène,
d'assistance et de médecine sociale dans ces
colonies.
Le développement de ce programme a été
mené avec une activité toute particulière,
sous le ministère de M. Daladier et est ac-
tuellement énergiquement poursuivi par son
successeur, M. André Hesse.
Une des mesures essentielles a porté sur
J'intensification du recrutement du Corps de
Santé Colonial, dont les promotions annuel-
les vont être portées dès cette année de 40 à
60 et ultérieurement à 80.
D'autre part, il a été fait l'appel le plus
larjre aux médecins civils en leur offrant tou-
tes les facilités pour servir aux colonies, soit
dans un cadre régulier de médecins de l'As-
sistance, soit avec contrats, soit comme mé-
decins libres indemnisés. Les soldes ont été
accrues dans la mesure compatible avec les
ressources financières.
Malheureusement, les budgets d'Afrique
sont incapables de faire un effort compara-
ble à celui que permet la piastre en Indo-
chine et même le budget du Congo belge.
En attendant que les mesures prises puis-
sent produire leur effet, il a été décidé rie
faire appel, à titre transitoire, en qualité de
simples auxiliaires, à un certain nombre de
médecins étrangers se trouvant en France
sans emploi ; ils seront engagés en qualité
d'hygiénistes adjoints, ne seront pas autori-
ses à faire de la clientèle et seront en per-
manence sous la tutelle des médecins fran-
çais. C'est ainsi que treize médecins étran-
gers viennent d'être récemment dirigés sur
nos colonies d'Afrique.
Pour associer encore plus étroitement nos
administrateurs à l'action des médecins, les
élèves-administrateurs sortant de l'Ecole Co-
loniale vont aller à Marseille faire leur ser-
vice militaire et recevront à l'Ecole de Santé
Coloniale, en étroite camaraderie avec les
jeunes médecins coloniaux, les notions d'hy-
giène et de prophylaxie indispensables pour
leur permettre d'appuyer de la manière la
plus fructueuse l'effort sanitaire des colo-
nies.
Le nombre des médecins européens, ser-
vant en Afrique, est actuellement de 215,
dont 52 en Afrique Equatoriale, 34 sur les
territoires à mandat ; le reste en A. O. F.
9° médecins indigènes, 2? pharmaciens. 60
sages-femmes, 1.200 infirmiers, infirmières
et gardes sanitaires travaillent à l'ouvre
d'assistance dans nos colonies d'Afrique, les
formations sanitaires portées à 22 centres
hospitaliers dont 12 sur nos territoires à
mandat, 20 maternités, 200 dispensaires, in-
firmeries et centres de consultations aux-
quels s'ajoutent léproseries, hypnoseries, et
asiles. Trois millions de consultations gra-
tuites, dont 1 million dans nos territoires à
mandat, 27.000 hospitalisations, plus de deux
millions de vaccinations, près de 400.000
examens de sujets suspects de trypanoso-
miase et 110.000 cas traités, les secteurs de
prophylaxie de la maladie du sommeil por-
tés de 4) 15, tel est le dernier bilan que
l'on peut produire aujourd'hui. Enfin, l'ei-
fort financier a marqué une progression im-
pressionnante: les crédits de l' Assistance
sont passés pour l'A. O. F. de 350.000 en
iqoo a près de Il millions en 1<)25; pour
l'A. E. F., de 110.000 francs à 2 millions
et demi; pour le Cameroun, de 1 million et
demi en 1922 à 2 millions et demi en 1025 ;
peur le Togo, de 500.<*->0 lianes à plus de
1 million, ce qui fournit un ensemble budgé-
taire de plus de 16 millions consacrés à
l'Assistance de nos populations indigènes
d'Afrique dont 4 millions pour nos territoi-
res à mandat.
Ce sont là des résultats concrets et tangi-
bles qui montrent l'efficacité de notre action
humanitaire dans ces régions ; toutes les
mesures sont prises pour qu'ils soient encore
développés, surtout en ce qui concerne les
moyens en personnel. De nouveaux efforts
vont encore être faits pour attirer vers la.
carrière coloniale les jeunes médecins de
bonne volonté ; c'est un vœu que les doc-
teurs Brumpt et Joyeux ont présenté il y a
quelques jours à l'Académie de Médecine et
l'Administration coloniale y est toute ac-
quise.
Les agents de Trésorerie en A. E. F.
0
Notre ami et collaborateur. M. Charles
Dehierre, sénateur du Nord, dans un édi-
torial du lti mars dernier, réclamait du
ministre des Colonies l'organisation en
Afrique équatoriale française du cadre des
trésoreries dans des conditions identiques
à l'organisation déjà existante eu Afrique
occidentale et à Madagascar.
M. Edouard Daludier avait fait à cet
égard des promesses formelles à M. De-
bierre. Elles viennent d'être ratifiées par
M. André Hesse qui vient de signer un ur-
rété interministériel portant organisation
0 du cadre de la Trésorerie de l'Afrique
équatoriale française. »
Voici les principales dispositions de cette or-
ganisation :
Le cadre des agents de la Trésorerie de
L'Afrique équatoriale française comprend toute
la série des grades et cLusses fixés par le dé-
cret du *t aoilt 11121 :
L'effectrf des agents en service dans le. Tré-
soreries de l'Afrique équatoriale française est
fixé à 22 unités se répartis.sunt comme çuit :
Payeurs 20 %, soit ô unités : commis princi-
paux, 40 ; commis 40 %, soit 17 unités.
En outre 3/5 au plus des payeurs pourront
être répartis dans les deux peinières classes;
de même, il ue pourra exister plus de deux
agents dans la hors dusse, un dans la pre-
mière Classe et deux dans les deuxième et troi-
sième classes du grade de commis principal ;
onfiii l'effectif des deux premières classes du
grade de commis ne pourra dépasser la moitié
du nombre total des agents de ce grade.
Les soldes de grades afférentes à la hiérar-
chie prévue par l'article S du décret du 6 août
lifcM sont, Iixf'S comme suit :
- - - - - --. -- -- - - -
Paveur de 1ro classe Fr. H.000
- 2" classe 13.000
- 3° classe 12.000
Commis principaux hors classe 11.000
- - 1ro classe 10.000
- - 2' classe. 9.000
- - 3" classe S.000
- - 48 classe 7.000
Commis de 1re classe 6.000
2° classe 5.500
- 3° cfns,;e ., 5.000
- IM cluse 4.500
Les indemnités de fonctions prévues par le
décret du 5 aoilt 112t sont fixées ainsi :
tOYE-COGO
l'onlté de pouvoirs : 2.000.
Chef do comptabilité : 1.200.
Caissier : 000.
nADON
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier : 400.
OUBANGUI-CIIARI
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier ; 400.
TCHAD
Fondé de pouvoirs : 1.500.
Chef de comptabilité : 1.200.
Caissier : 400.
Dans les différentes classes où le nombre ac-
tuel des agents dépasserait la proportion fixée
par cet arrêté il serait ramené ultérieurement
au chiffre réglementaire par la suppression
d'une nomination sur trois.
Notre défensive au Maroc
--4'-0--
Le front
Sur l'ensemble du front nord, le général
de Chambrun continue à assurer le ravi-
taillement. d,'oS postes et le renforcement de
notre couverture.
A l'onest..Ie groupement Calombut a opferô
sans engagement le nettoyage de la aone
nord-est de Feselbati, oÙ le oolonol Nogués
a établi une solide barrière en utilisant les
goums et les partisans venus du Moyen-At-
as. Lefl Rifaina continuent à s'organiser
très fortement dons le Bibane.
Au centre, le groupement Freydonberg a
achevé le ravitaillement des postes de Daïn-
Man'touf, de Mediuun.i, d'Astnr et de celui
de Bab-Ouender après un assez vif combat.
A l'est, le colonel Cnmhray signale que
les Hifains perfectionnent, leurs organisa-
tions défensives devant Kiffane.
L'armée rifaine
Les forces d\\bd-et!-Kri.m - l).IJUO Il régu-
liers » environ - seraient commandées par
des Allemands et des Hussl's. dont un cer-
tain nombre sont des gradés déserteurs des
régiments de notre Légion étrangère stntion-
nés à Fez et à Méquinez.
Quelques-unes de ces désertions nous ont
été particulièrement préjudiciables, en ce
sens qu'elles ont mis Abd-el-Krim en pos-
session de renseignements, notamment sur
la vie des postes avancés, les effectifs, les
ravitaillements, etc., dont il a profité dans
son attaque brusquée des jours derniers.
On cite couramment à Fez, par exemple, le
cas de tel caporal secrétaire du colonel, de
tel sergent, de tel autre caporal du bureau
des effectifs ue Meknès.
Deux Russes, dont un ancien colond, ar-
rivés de Moscou pour u converser » avec
Abd-el-Krim, auraient récemment quitté
Oudjda pour pénétrer dans le Biff.
De nouveau, on aftirme que l'armée ri-
faine est en possession d'avions, 81pt appa-
reils de bombardement, précise-t-on, que
pilotent des aviateurs allemands et russes.
Les reniorts
Des passages et des embarquements de
troupes ont lieu journellement A Marseille.
Dimanche et lundi sont arrivés trois hatail-
lons du 12° régiment de tirailleurs coln-
niaux en garnison à Aix, Fréjus et Dragui-
gnan. Os trois bataillons partiront aujour-
d hui, après-demain et jeudi. I rois antrcs
bataillons du 1(t(\ régiment de tirailleurs co-
jnnianx, eu garnison à Moutauban et 't
Castelsarrazin, sont attendus les J;), 16 et
17 mai : ils embarqueront du H, au 22.
Deux hatailliHis du 30*1 régiment 1 k tirail-
leurs IInrd-arheni, s arriveront le 18, ve-
nant de Bourg .\in\ et embarqueront le
lendemain. Lue batterie d'artillerie colo-
niale de montagne de (>5 millimètres partira
pour le Maroc le 18 et deux autres batteries
coloniales de -;;) millimètres arriveront le
21 et embarqueront le lendemain. En ou-
tre, un matériel d'aviation et un dùtache-
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