Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 mai 1925 11 mai 1925
Description : 1925/05/11 (A26,N71). 1925/05/11 (A26,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396917n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNIDE. N° 71
LIS NUMtmO : 20 CENTIMES
- LUNDI SUIH, Il MA] 1925 -
9 a
Les Annales Coloniales
M - 4 , , , L 4
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lu Atmoncea et Rédame* tont reçues aux Bureaux du Journal ci dans Ut Agenen de Publicité
DIRECTEURS : .MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Admiaiitralioa : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS.1- - Téléphone : LOUVRE 19-17
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EN AFRIQUE ÊQUATORIALE
- .*a*.
Le chemin de 1er Brazzaville-Océan
lem
En vue des travaux à entreprendre
pour la construction du chemin de fer
de Brazzaville. à l'Océan qui va, néces-
siter pendant plusieurs années la pré-
sence sur les chantiers d'environ 10.000
travailleurs indigènes, .rec.ru,tés dans
aos possessions du Congo, le Gouver-
neur Général, M. Antonetti, a arrêté
tout récemment toute une série de me-
sures judicieuses.
A propos du recrutement, 1 ariHito
fixe : 1° la. durée de rengagement sui-
vant les circonscriptions ; 2° le pour-
centage par circonscription des travail-
leurs qui pourront emmener leurs fem-
mes ; 30 les quantités de. vivres à four-
nir pour chaque circonscription pour le
ravitaillement de hL main-d œuvre 110
les prix auxquels ces vivres seront ache-
tés aux producteurs.
La durée du service des travailleurs
indigènes est fixé ù 6 mois ou un an,
suivant leur circonscription d'origine.
C'est là -une sage mesure.
Le salaire minimum et les frais cten-
trnt.in.n des travailleurs indigènes -- sont
prévus, aussi bien quand 1 ouvrier est
sur 1rs chantiers que lorsqu il s on
trouve absent par suite de maladie. il
sera retenu mensuellement sur le sa-
laire de chaque travailleur une somme
de 10 francs nOn de lui constituer un
pécule qui lui sera payé à son retour
dans sa circonscription d'origine. C'est
là une mesure de prévoyance qu'on ne
peut qu'approuver.
Lu travailleurs qui rengagent pour
6 mois ou un a.n à l'expiration de leur
premier engagement recevro'iii une ma-
joration do salaire par journée de pré-
sence sur les chantiers. C'est un en-
couragement au travail qu'ils sauront
apprécier.
Tons les travailleurs recrutés sont
l'objet d'un examen médical avant leur
mise en route. Ils sont acheminés di-
rectement sur M'Youti et soumis là à
un nouvel examen médical, puis vacci-
n 6s.
Aux chantiers et particulièrement
dans les camps, les travailleurs sont.
groupés par race et affinités, pans les
camps, leurs « cases » en hoâs ou en
nisé sont installées avec hygiène. Il y
aura-des lits en roseaux nu bambous el,
une bonne aération sera obtenue par
des auvenis de large ouverture. C'est
ainsi un minimum de confort qui sera
offert aux travailleurs. L'emplacement
des Ofl.mps de travailleurs fera, d'ailleurs
l'o,bjet d'un choix judicieux. Ils seront
placés à proximité d'un ruisseau d eau
claire de façon à pouvoir fournir aux
travailleurs, Veau nécessaire à l'hygiènr.
et à leur lolisson.
Tout groupement de travailleurs indi-
gènes de même origine travaillant sur
un même chantier, en nombre inférieur
on égal à 500 constitue une unité. Le
direc.leur du service de la main-d'œuvre
répartit le personnel curopéen et indi-
gène entre les camps eL les chantiers et
désigne pour chaque ordinaire l'agent,
.ehar'g'{ dn la distribution, de la surveil-
lance et de la comptabilité.
L'agent d'encadrement chargé de l'or-
dinaire se procure les vivres et Peau né-
r.esf;RÍ l'O.S à l'alimentation, en assure le
transport jusqu'aui lieu de clistribuliiou,
préside à la distribution, vérifie le poids
et la. qualité des denrées, slll'veilh les
cuisines, entretient le matériel de tonte
naLnro, répond aux réclamations, main-
tient l'ordre et la discipline, inspecte
chaque jour les locaux et dortoirs, tient
un registre des malades et la compta-
bilité de fout le service.
Les femmes autorisées à accompagner
leurs maris concourent, selon les usages
de leur pays d'origine, à la préparation
des aliments pour les unités qu'elles
ont suivies. TouLe femme servant de cui-
sinière à un groupement de plus de 10
hoimmes a droit à la ration.
On voit que tout a été privu pour
loger et alimenter convenablement les
camps de travailleurs.
La. santé des travailleurs est égale-
ment robjet. de lcrsollicitude dui Gouver-
nement g.énéral. qui a présenté une sé-
ric de mesures appliquées par le Ser-
vice médical du Chemin de fer fi
M' Votiti.
Le Service Médical placé sous le con-
trôlo technique du Directeur du Service
de Santé de l'A. E. F. relève directe-
ment du Directeur du Service de la.
main-d'œuvre.
Il est assuré pa.r des médecins euro-
péens et. des infirmiers indigènes. A
̃M'Vouti, la formation sanitaire est or-
ganisée (le façon à pouvoir hospitaliser
le personnel européen et le personnel
indigènc, évacué des Infirmeroies-Ambu-
lances des camps.
Cette simple énumération des dispo-
sitions prises pour assurer le logement,
la llonrnitufc, l'hygiène et la sanié des
travailleurs qui, de tous les points de
la Colonie, vont entrer dans le Service
de la main-d'œuvre de la voie ferrée en
construction, montre qu'au Gouverne-
ment Général on s'est inspiré d'une
sage administration et qu'on a compris
qu'une organisation méthodique, seule,
était capable de fournir un bon rende-
ment et des résultats favorables.
Les travaux se poursuivent avec ra-
pidité et vont, nous l'espérons, permet-
tre de bientôt achever un des organes
les plus importants de la mise en valeur
de l'A. E. F. Sans le chemin de fer
de Brazzaville à l'Océan, tout com-
merce important entre l'intérieur de la
Co-Ionie et la côte demeure à peu près
impossible ou fort réduit. Le chemin
de fer construit, nos possessions du
Congo1 pourraient enfin prétendre à leur
complet développement économique.
Charles Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étron-
Ores.
-*es-
Lettre d'Afrique
--0-0--
Justes doléances
Qui nous défendra, si ce ne sont les Annales
Coloniales? me disait un employé de commerce.
L'absence d'une gazette locale nous empêche
de faire connaître nos légitimes revendications
dont l'ignorance nous livre un peu trop au bon
plaisir de certains de nos employeurs.
Il est évident qu'il existe dans les comptoirs
de la Côte Occidentale d'Afrique toute une jeu-
nesse laborieuse dont la rémunération n' est pas
tout à fait en rapport avec la somme de travail
qui lui est imposée. De très importantes firmes
ont maintenu chez elles le système de la ca-
serne et imposent à leurs employés célibataires
un régime d'abstinence absolue. Pour la moindre
peccadille, ils sont remerciés et doivent entamer
des procès pour se faire donner leur dû.
11 sufifra de dénoncer ces procédés pour que
certaines grandes firmes comprennent que leuï,
intérêt n'est pas de tarir la source de recrute-
ment de leur personnel, mais, au contraire, de
l'entretenir par un relèvement -sensible des sa-
laires et une détente du système de caporalisme
qui est réellement odieux.
La culture du coton
Des centaines de milliers d'hectates. tant au
l ogo qu'au Dahomey, sont propres à la cul-
ture du coton. Par hectare, l'indigène obtient
déjà, par ses moyens rudimenfcaires de culture,
une moyenne de cent kilogrammes de coton
égrené.
Un syndicat d'études pour la culture du coton
au Togo-Dahomey vient d'être créé, sous les
auspices d'une banque, et, à cette Compagnie
favorisée des facilités de main-d'œuvre et de re-
crutement seront assurées par l' Administration.
Alors, quand on vient nous affirmer qu'en sup"
primant la main-d' œUVTe indigène aux colons de
la Côte d'Ivoire, le Gouverneur p. i. ne fait
que se conformer aux ordres supérieurs (qui sont
les mêmes que ceux auxquels sont assujettis le
Togo et le Dahomey), on se moque franchement
des colons.
Il y a bien des années que les Annales Colo-
niales préconisent d'instituer une collaboration
étroite entre l'initiative privée el l'Administra-
tion d une part, et, d'autre part, entre l'Euro-
péen et l'indigène, en vue de I utilisation des
matières premières de nos colonies.
Ne laissons donc pas se produire cette fla-
grante contradiction aux principes élémentaires
de la colonisation française : une administration
locale encourageant chez l'indigène le moindre
ertort, chez cet indigène qui ne sait pas tii
parti du soh
Actuellement, les colons reviennent de l'inté-
rieur absolument découragés. Les indigènes réu-
nis à grand'peine, bien rémunérés, disparaissent
tout à coup. Ils ne veulent que travailler pour
les noirs qui les nourrissent et ne les laissent tra-
vtailer qu'à loisir.
Ce ne sont certainement pas là les conseils
de l'Administration de la Fédération Ouest-
Africaine, trop consciente de l'apport des colons
dans le développement économique des colonies
du groupe.
Eugène Devaux
COMITE COLORIAL DE L"IUBE
COMITE CQLOniAl DE L'AUBE
»
Le 6 mai, M, Gaston Gradis a donné à
Troycs, en la salle du Conservatoire de Mu-
sique, sous les auspices du Comité Colonial
de l'Aube, une intéressante conférence qui
a rencontré le .plus vif succès. Plus de six
cents personnes assistaient à cette belle ma-
nifestation, la seconde du Comité.
L'orateur, après avoir exposé les hut et
les résultats de ses raids qui ont eu de si
remarquables conséquences au point de vue
de la liaison transsaharienne, commenta avec
infiniment dq ,goût et d'esprit, la série des
très intéressantes photo,RTaphies qu'il a rap-
portées de ses deux voyages.
Belle soirée de propagande coloniale dont
le succès est un précicux encouragement
pour les fondateurs du Comité Colonial de
l'Aube.
LES TARIFS
DE LA POSTE AÉRIENNE
io
Les dispositifs du bud.
gel de 1925, adoptés par
le Parlement, cpnsacrenl
un relèvement de taxe pour
les correspondances trans-
portées par avion. Désor-
mais, dès que la loi de
finances sera applicable,
les surtaxes aériennes déjà
existantes seront majorées de 0 fr. 40 itis-
qu'à 20 grammes, de o fr. 70 de 20 à 50
grammes, de 1 fr, de 50 à a 00 grammes ci,
au-dessus, de o Ir. 20 par 100 grammes vu
fraction de 100 grammes d'excédent.
Précisons que, les correspondances avec
Vétranger étant sous le régime de COJlVoz.
tions internationales, ces relèvements de ta-
tifs sont seulement applicables aux corres-
pondances par avion à Vintérieur ou avec les
colonies.
Que le transport des lettres se fasse par
avion ou par voie ordinaire de tare, VEtat
perçoit la même taxe à son profit dans les
deux cas. Les surtaxes sont attribuées au
transporteur dont elles sont le seul b/lléfice,
sans qu'il puisse se prévaloir d'un millimum
de transport à effectuer.
Il est bon- d'attira z: attclllion sur Vin
fluencc éventuelle que pott avoir la modifi-
cafiolt tarifaire adoptée sur le développe-
ment du fret postal aérien. la question in-
téresse au plus haut toillt nos possessions-
méditerranéennes puisqu'elles sont à peu
près les seules à bénéficier des avantages de
la poste par m.-i(l/ La ligne Toulouse-Casa-
blanca est la seule dont le trafic soit réel-
lement important. Les résultais en sont dé-
sormais acquis. Les habitudes prises et les
avantages reconnus 'colltribueront vraiscm..
blablentent à ne pas modifier, mais aussi à
ne pas développer - le trafic acquis,
(Les conditions ne sont pas encore les
mêmes pour les autres lignes méditerranéen-
nes dont le fret postal est encore restreint et
réclame une attentive protection. Or, Inexpé-
rience démontre que l'abaissement des su)
taxes est le meilleur moyen de propagande à
Végard du développement du trafic postal
par avion. C'est ainsi que leI ligne France-
Maroc s est constitué un très important, sup-
plément de recettes par une réduction de
o fr. 25 sur la taxe primitive.
Tes augmentations adoptées par le Parle-
ment risquent d't:llirmlt'f le développement
des correspondances aériennes. Nous véri-
fierons le bien ou mal fondé de ces craintes
dès que seront connus les résultats de
Vexercice en cours. Mais d'ores et déjà Von
doit prévoir que si les Compagnies exploi-
tantes ne constatent pas une augmentation
sensible de leur trafic, FEt al sera le plus
lésé en cette affairf.
En effet, le régime actuel des subventions
tl la navigation aérienne crée une véritable
association d'intérêts entre VEtat et Vexploi-
tant. T.e jeu dit com pte'd'exploitation aboutit
a cr. résultat que plus Ics recettei commer-
ciales ou postales de Ventreprise augmen-
tent, plus la subvention de VEtai. diminue.
Tout naturellement la réci proque est -vrais.
Si le trafic postal diminue par suite dn relè-
vement des surtaxes, automatiquement jouera
la subvention de l'Etat pour compenser le
déficit de recettes dans les transports aériens.
Voulant gagner trois sous de plus par lettre.
VEtat risque de ne pas transporter cette
lettre et de perdre les cinquante centimes
et de li,s ci ii, cciii i
que son transport lui aurait valus. Il j a là un
manque à gagner qui est corrélati f d'une dé-
pense supplémentaire que fait naître le jeu
?<automatique de la subvention.
Nous pensons donc qu'en raison de la pé-
riode de développement, que traversent les
transports aériens, il eût été sage de ne pas
charger la part la plus intéressante et vrai-
ment rémunératrice du trafic par avion. Est-
il besoin d'ajouter en outre, que les trans-
ports de lettres par voie de terre seront gre-
Vils des frais généraux que leur eût évités
h poste aérienne? Cette considération n'est
pas sans valeur quand on se place au point
de vue de V industrialisai ion du service des
P. T. T.
Ces aspects de la question postale aérienne
ne devront pas échapper à ceux qui. auront.
In. charge d'examiner les propositions budgé-
taires pour J926.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
-– Obtel.- - --- -
La fête de Jeanne d'Arc à Oran
.0--
Une solennité a eu lieu à la cathédrale.
Mais en raison des troubles de la semaine
dernière, les cortèges dans les rues ont été
interdits et la revue des troupes supprimée.
1"
L'aviation coloniale 1
--0-
Aviateur décoré
Le Moniteur de Bruxelles public un ar-
rêté rnyal conférant l'ordre do Léopold à De
Bruyker. mécanicien à bord do l'avion
« Marie-José », qui accompagna l'aviateur
Thioffry dans son raid Bruxelles-Kinshasa.
Les élections à la Martinique
ibe -.
Interview de M. Henry Lérnery
Sénateur de la Martinique
Nous avons entretenu nos lecteurs des élec-
tions de la Martinique et de la mission que M.
LudoVic-Oscar Frossard , rédacteur à Paris-
Soir, remplissait aux Antilles pom notre con-
frère.
Nous avons signalé quelques erreurs de notre
sympathique confrère, erreurs bien excusables
chez un novice des questions coloniales, qui sd
jette à brflle-pourpoint dans la bagarre électo-
rale antillaise, ignorant tout des lulles politi-
ques, du passé des hommes et de la position
des partis. Dès son arrivée, il a pris parti avec
la fougue de sa jeunesse, et nous ations déjà été
obligés de relever impartialement un certain
nombre d'erreurs qui s'étaient glissées dans ses
informalions.
Au sujet des troubles - si troubles il y a -
de la Martinique, nous avons été voir M. Hen-
ry Lémery, ancien sous-secrétaire d'Etat à la
Marine marchande, qui, après avoir été député
de l'lle, la représente aujourd'hui dans la Hau-
te Assemblée, et voici aussi fidèlement que
possible rapportées ses observations :
Il Les télégrammes sensationnels de M. Fros-
sard sont destinés à faire impression sur le Mi-
nistre des Colonies. M. Frossard a été envoyé
à la Martinique ou y a été amené pour une be-
sogne détenninée : publier des informations
tendancieuses pour faire rappeler le haut fonc-
tionnaire qui a mis fin là-bas au pillage des de-
niers publics. La caisse de réserve de la colo-
nie servait avant lui à offrir des voyages aux
agents électoraux. Le malheur, pour M. Fros-
sard, c'est que, dès avant son arrivée dans la
colonie, on placardait partout qu'il venait
« pour mettre fin à la tyrannie du despote Ri-
chard J). M. Frossard n'est aonc. pas un té-
moin, c'est l'agent d'une entreprise qui –pour
lui. sans doute - a un caractère politique, mais
qui a un tout autre caractère pour ses tenants.
M. Donatien dont parle M. hrossard est un
socialiste de fratche date. C'est un employé
comptable qui a été très mêlé à l'affaire de la
laillite Lagrosillière au témoignage du juge-
ment et de l' arrêt rendus sur la faillite par les
Tribunaux de là-bas. Avant le 11 mai 1924,
M. Donatien était le meilleur agent électoral
de l'usinier réactionnaire Femand Clerc. Il est
maire du Carbet, à chaque consultation, il oc-
troyait à ses amis et à lui-mcme d'énormes ma-
jorités. Le 11 mai dernier, une bagarre s'étant
produite dans la salle de vote, 1 urne a été sai-
sie par la gendarmerie et portée au Consei l de
Contentieux de la colonie, et mes amis. Sévère
et Delmont, candidats du Cartel, ont eu la ma-
jorité ! N' est-ce pas démonstratif ? M. Dona-
tien a été pris, du reste, en flagrant-délit de
fraude le 3 mai dernier. J'ai demandé avec
M. Delmont au ministre des Colonies que des
mesures énergiques fussent prises pour ne pas
laisser bafouer le suffrage universel par les
hommes-à-tout-faire de M. Lagrosifficre, an-
cien député, qui n' a pu se présenter aux mêmes
élections parce qu'il était privé de ses droits de
citoven.
Du reste, le précédent ministre Ses Colonies
avait envoyé un inspecteur là-bas. Cet inspec-
teur est sur place. M. Hesse sera renseigné en
conséquence autrement que par les hommes po-
litiques et des journalistes sans mandat. Si M.
Richard a pris des mesures contre certains
maires (ce que j'ignore), c'est sous le contrôle
du représentant direct du ministre des Colonies.
Ce qu'il faut dénoncer sans se lasser, c'est le
mensonge qui consiste à présenter la bande
d'aventuriers qui agitent l'île comme des cartel-
listes. Ce sont des flibustiers de la politique et
des affaires, des pillards. M. Lagrosillière qui
est à leur tête a été du parti socialiste dans sa
jeunesse ; il l' a quitté dès avant 1914 ; il y
est rentré, malgré les poursuites pénales dont il
est l'objet pour affaires financières, après le 11
mai 1924, brusquement reconverti au socia l is-
me. Mais qui peut oublier qu'il a patronné con-
tre moi la candidature réactionnaire du grand
patron Louis Bougenot, qui possède un cin-
quième de l'île, et qui l'avait commandité dans
les affaires de rhum ? Qui peut oubli er qu'il a
soutenu contre moi le grand usinier Fernand
Clerc et l' a fait bénéficier, en janvier 1924,
d' une élection frauduleuse que le Sénat a an-
nulée ? Qui peut oublier que le 11 mai der-
nier, ses candidats étaient M. Merlin, du
Temps, et M. Séjourné, du Groupement Bil-
liet ?
Il faut à ces gens-là une audace incroyable
pour se réclamer aujourd'hui du Cartel contre
Sévère, Delmont et moi, qui avons, les uns et
les autres, un passé politique sans tache, et
avons été fidèles dans la bonne et la mauvaise
fortune au parti radical et au parti républicain-
socialiste.
C' est cela le scandale !
Mais ce scanda le prendrait des proportions
infinies si, désormais, il suffisait qu'un journa-
liste ffit mis en mouvement par un parti -- ne
ffit-il pas le sien pour obtenir le rappel d'un
gouverneur.
Il n'y aurait plus de gouvernement possyble.
Il faudrait que la France se résignât à aban-
donner ses colonies aux violences, aux déchire-
ments dont la République d'Haïti a donné le
lamentable exemple Í
La Chambre ni le Sénat ne se laisseront
faire. Lt M. He3se est bien trop avisé pour cé-
der à des moyens aussi grossiers.
Nul doute qu'une mise au point intervienne
sous peu. Au reste, dans le parti socialisie S.F.
1.0., les avis sont à peu près unanimes, et ce
n'esi qu'en toute connaissance de cause qu'une
intervention se produira au Parlement - on ne
sait encore, par conséquent, dans quel sens -
si elle se produit.
L'Angély
P.-S. - A la suite de protestations envoyées
de ia Martinique contre les opérations électora-
les, M. André Hesse, ministre des Colonies, a
télégraphié à l'inspecteur Descourier, actuelle-
ment en mission dans la colonie, pour le char-
ger de procéder à une enquête sur chacun des
points signalés.
A propos du temple d'AutkOr
–0-0–
Un curieux procès vient d'être jugé à la troi-
sième Chambre du Tribunal civil de la Seine.
Une Société Cinématographique avait tourné
un film d'aventures et de voyages dans lequel
elle avait incorporé sans autorisation, comme
décor principal, le merveilleux pavillon d'art
Kmer figurant à l'Exposition Coloniale de
Marseille et construit par M. Delaporte, archi-
tecte du Gouvernement Général - de l'Indo-
chine.
Ce dernier réclamait de ce fait des domma-
ges-intérêts pour ce qu'il considérait constituer
une contref açon.
Le Tribunal s'est rangé à cet avis et a dé-
cidé qu' une reconstitution de cette importance
devait être considérée comme une œuvre ori-
ginale et bénéficier, des lois protégeant la pro-
priété artistique. La Société Cinématographique
a donc été condamnée, pour délit de contrefa-
çon, à 6.000 francs de dommages-intérêts en-
vers M. Deleporte.
:–; -4^.
Nouvelle croisade
–0–
Pour satisfaire à la mode féminine et assu-
ier au docteur Voronoff ses éléments de greffe
humaine, non seulement l'Afrique, mais aussi
1" Asie est mise aujourd'hui à contribution.
Dans ces derniers mois, c'est en effet par
milliers que les singes ont été exportés des In-
des, Or, pour des millions d'indous, le singe
est un animal sacré. Aussi ce commerce sou-
lève de violentes protestations dans les milieux
indigènes d'autant plus qu'on accuse les expor-
tateurs de cruauté à l'égard de ces animaux.
« La folie européenne du rajeunissement,
déclare un journal de Calcutta, dépouille l'Inde
de ses singes. Ces animaux sacrés sont sacrifiés
afin que les vieillards et des débauchés puissent
avoir de nouveau une jeunesse problématique.
Cest là un commerce diabolique. Le Gou-
vernement doit envisager sa lourde responsabi-
lité, quand les conséquences de l'indignation
populaire se manifesteront »,
Les colonies françaises
à l'exposition de Grenoble
c-o
L'Indochine, l'Algérie, la Tunisie, le Ma-
rcc, l'Afrique Occidentale, Madagascar et les
vieilles colonies ont groupé leur collaboration
à l'Exposition du Tourisme qui va s'ouvrir à
Grenoble. Elles ont construit un pavillon trian-
gulaire comprenant une cour centrale entourée
de salles, dont la superficie totale dépasse
1.000 mètres carrés. -- - - --
Une grande pièce placée dans 1 axe du hall
d'entrée a, en outre, été réservée à la Compa-
gnie Générale Transatlantique, dont on con-
naît les intéressantes initiatives en malière dv
tourisme dans l'Afrique du Nord et des Souks,
distincts du pavillon colonial, seront occupés
par les industriels et commerçants algériens, tu-
nisiens et - marocains. -
Les colonies, qui ont contrpué hnancièrc-
.ment à la construction de ce pavillon, ont, en
outre, fait un gros effort pour mettre en pleine
lumicre leurs beautés naturelles et artistiques,
ainsi que les ressources dont elles disposent au
point de vue de la houille blanche.
De nombreux dioramas, de superbes agran-
dissements photographiques, des positifs sur
verre, des plans, des cartes lumineuses, des
échantillons de l'art local, des spécimens des
principaux ouvrages et guides concernant les
diverses colonies retiendront longuement l' atten-
tion des visiteurs et l'édifieront pleinement sur
les richesses touristiques et les possibilités in-
dustrielles du merveilleux domaine colonial de
la France.
La seconde expo;ition de Wembley
La seconde exposition de Wembley
La donxic'mo saisnn do rE\:pn:,it illn «lo
l'empirc britannique à Wenibloy n dé inau-
miréc le t) mai.
Le roi ot la reine oui (M»' acrlaincs sur
li-1 parcours du « oïl^.Ui' royal 1" lnir ar-
rivée à WVmblov par une fniile ('"vahui1
à environ 150.000 personnes.
Magistrature coloniale
Un important mouvement dans la magistra-
ture coloniale paraîtra demain au Journal offi-
ciel,
Notre défensive au Maroc
Déclaration de M. Painlevé
A l'issue de la séance du derniea Conseil
des ministres, M. Puul PUiIlhvé, j.i i-sidenl
du Conseil, iulurrofié sur la situation au
Maroc, a fait lu déclaration suivante :
< Je suis klill minutieusement au cuu-
rant des événements qui se déruuleiit au
Maroc. Ce que nous y faisons, vous Il sa-
vez, n'est pas une opération militaire de
cunquètc, C'est bien au contraire une opé-
ration de refoulement d'étrangers q'n se
sont iutroduils sur IIC.jr.. territoire.
«̃ Aclu'-llement. la situation est s'able ;
il reste encore deux ou trois poster avan-
ces qui sont toujours encerclés mais que
l'on ravitaille par avien.
« Voilà qui prouve que l'action se pass"
bien chez nous et non d,Ul:-:i une ne qui
ne serait pas placée sous notre mandat.
'1 C'est une réponse bi-ui netle à ceux qui
veulent aecuser la France d'un prétendu
esprit rh; eonquéb
'» N'ius ne ilevi-ns jas nous allendie .'i
«le.i-i'i^ses opéralinus avant quelques jours
e'est-à-dire luisqu" 1rs différents 1 liïuils
qui ont élô dCIJhllld",,,;; par U> mare.-liai
Lyoutey seront arrivas à pied ,r":!}'!',,,
Leur eoneriitra lion s'opère de ïueun 'o4ion-
iielle. ijuatid elle sera terminée, nous ouï-
rons frapper le eouip dceisif. Plus i'ai-tioii
finale sein violent' "t r.ip:ln, mous "P
Si'l'a i-oul''!lse. >
L" Pi'sidfiil du Coi 1 s il eonelut ̃ e, s
termes :
- (t Nous .i.;iss.)us en plein accord iwe
k'< ^nuvcrjieiaenls lirila uiiqu<- et .-sj a^nol.
Ils savent qu.- nous avons élé munii"- st< -
11 l' ,! Il attaquas. Xous soinur-s v.clunes
d'une a^ressi-'n injusiiiiée. S'our nvintenir
notre prestige dans tout notre empi. df
(lit Nord, fidèles, il e.<| !i'*eissaU" que le^ ^il'Uis
de e. (ir .c_;i ssjuu n' sêvèrom- n' < h,i-
ti. )
Demande d'interpellation
M. l'ierrj I v •̃ : !. u 1 lI - ̃ l a .'idr.-ssé a a Pirsi-
denl du Conseil une d* mande "fin1, u pclla-
tii'ii sur les eondilio'is dans lesquei • s il
esprit niellre lin, le plus lèt possiM- , aux
♦jV'Mii'iiii'uls mdik'ii es et rétabli; un:
atmosphère paeiJique nu M m roc*.
Le iront
La situation est slationnaire sur f ".s.'in-
ble du front. A l'ouest, Je groupe Co'-'mbal
a procédé au renforcement de la couv r'. ire
dans la région d«' Tafrant-Teruual.
Les travaux de fortitiea'ion sont - ?tivc-
nient. poussés, de façon à pouvoir i ôp( 'iidr<\
le cas 'Vliéant, à une a'laque que l'on croit
imminent" dans la réigi>«n d'Ouex.zan.
l'es reconnaissances d'avions oui ":. "rrel
confirmé ):L pn-seu'1.- de L,frus ras.-, -ml*li -
nieiits do dissidents dans la région d>_ Clie-
cliau'jL-:).
Au centre, la colui.ne du colonel Fr y 1 u-
jJ'1" est, elle aussi, en ¡H,sitiL':l (r).'!",
Les derni-Ts et sêvèp ̃̃u^a^ene :ds aux-
quels elle a pris part on' primis d'd;'4ay. r
tous les postes et blukliaus 1 j u ̃ ! ̃ -t> lîiJaiiis
avaimt cernés .'t qui a\ aient résisté \ail-
lammenl en attendant 1-- retour offensif de
nos troupes.
A l'Est, le groupe du m.-1 C.ombay s'or-
ganise également sur le t.Train roc \.piis.
Il surveille particulier'ment, 1,' déV>i< hé
de l'oued Uui/crt où f<<11 a sivn.ilé U; pré-
sence de barkas dissul ades. Il est à re-
marquer qiiVidr.1 T.Ytfali el Adou/. 1 ; uis-
sanle tribu des Omiarel. qui partie:,,a
vcinent à la eampauir' contre 'es Ksp. ^;iol^.
est travaillée par d< s ngen's d'Abd t Kiim
qui y lèvent d'importants continu, n's d'
il il i^ens eu à5e fie p i!' 'l' ¡": :\]"]1"-:-',
Dernières nouvelles du front
Colll I iiil eliient à celle.l-S 11.>U. !,' ,-; .1.'
¡'.l'L'ss' Je poste d'Aloilu, n'-s' [a,- : • * 115 >. ̃
au pouvoir des Hiiaais. ':t'ul. un
btockliauss 'L' c* poste, ii.- upe par '-:1:11
Sénégalais, a été ré.luil par le canon.
A fouesl. dans le< J'!, ailes, on > jna-
lail le D mai un r aiiori < nieir Ils t i _•
sali-.ns rifaines.
Au centre, le poste d'Aui-M.iatuui a .-l
i.g t par un délacbemen! de pu: osaiis
Rcni Ouarain. sous les mln-s du capi:<:n'
Mè^enieui.
La situation siii-
n.ii'd, où l" !..!,':H"l'dl Culoiwhat opère K con-
centration d"S teutons qu; lui sont al.---.
Le LM oUpe Fr.'X il< ub a-.r a ravit.ul'e :. s
postes d'Ain-Mediuuna e. d'Astar.
Dans ie Secteur du eiionel l:allJ!,['. nori
troupes ont eonlinue a i 'V-iun-r cli--.-. l, s
trilnis 'les ré ej i ii i s de kitiaiie .-l de M uk -
Ali.
Les li.aipiS d' toldes a 11 ! • S do France et d'Aleféri.̃ se yroupen' -m
divers points du froid.. ouformé.iv :.t .Il!\.
directives du commandant eu chef
Le passa;?/' de c. s liuiipes aimee> 'in-
versant le pays ii rnss.ii.'e l'-s Iribu.- (.:uu.t
le loyalisme ôtd demeuré intact.
Les combats 1res s.-veirs livrés aux i\,n-
linufeius ril'ains par les tulipes du ^ét.érul
Colc.nrbal et des -,. 111 r i e î.s Froydonberçf 1'1.
Camba> ni. produit sur le pays disside.d
une impr'^sioii profonde.
'foutes les disposil ions militaires .i j ob-
liques sont prises i ar le dl:'n,',¡:\l l :Idl!¡-
brun.
Le général Niessel en mission
/*! tu -lierai Xiesscï, iii.vjircteiir i/i:rTihi! de
F \(:roiniiiii'/ui\ cni'ui/t; par le pri-sidc u i iiu
f'unst'il. iitinisire d<- la en
extraoulinaivo au Mai<>-\ (/.r/ il'.- à < a-
Sahhut<-a. eu ai ion. i'> aaut de rouit rase
1 ,<, q^ih'ial Xiessfl est aussitôt j^f/aili
à llatidt ]iour s'ciilrelciùi' uvee (e marc
chai I.ijaitloij?
I.PI1' dépétbt.)
La relève
Les premiers renforts altérions, ai rivés
¡\ pied d'oui Vie par la \o!e étroite Tiemc Ui-
( nidjda-Ta/u, \oiit permettre de îeleNir les
LIS NUMtmO : 20 CENTIMES
- LUNDI SUIH, Il MA] 1925 -
9 a
Les Annales Coloniales
M - 4 , , , L 4
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Lu Atmoncea et Rédame* tont reçues aux Bureaux du Journal ci dans Ut Agenen de Publicité
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On a aboiuM daai tons les Boréaux M pettw a* dm Im prhdpani librelre*
EN AFRIQUE ÊQUATORIALE
- .*a*.
Le chemin de 1er Brazzaville-Océan
lem
En vue des travaux à entreprendre
pour la construction du chemin de fer
de Brazzaville. à l'Océan qui va, néces-
siter pendant plusieurs années la pré-
sence sur les chantiers d'environ 10.000
travailleurs indigènes, .rec.ru,tés dans
aos possessions du Congo, le Gouver-
neur Général, M. Antonetti, a arrêté
tout récemment toute une série de me-
sures judicieuses.
A propos du recrutement, 1 ariHito
fixe : 1° la. durée de rengagement sui-
vant les circonscriptions ; 2° le pour-
centage par circonscription des travail-
leurs qui pourront emmener leurs fem-
mes ; 30 les quantités de. vivres à four-
nir pour chaque circonscription pour le
ravitaillement de hL main-d œuvre 110
les prix auxquels ces vivres seront ache-
tés aux producteurs.
La durée du service des travailleurs
indigènes est fixé ù 6 mois ou un an,
suivant leur circonscription d'origine.
C'est là -une sage mesure.
Le salaire minimum et les frais cten-
trnt.in.n des travailleurs indigènes -- sont
prévus, aussi bien quand 1 ouvrier est
sur 1rs chantiers que lorsqu il s on
trouve absent par suite de maladie. il
sera retenu mensuellement sur le sa-
laire de chaque travailleur une somme
de 10 francs nOn de lui constituer un
pécule qui lui sera payé à son retour
dans sa circonscription d'origine. C'est
là une mesure de prévoyance qu'on ne
peut qu'approuver.
Lu travailleurs qui rengagent pour
6 mois ou un a.n à l'expiration de leur
premier engagement recevro'iii une ma-
joration do salaire par journée de pré-
sence sur les chantiers. C'est un en-
couragement au travail qu'ils sauront
apprécier.
Tons les travailleurs recrutés sont
l'objet d'un examen médical avant leur
mise en route. Ils sont acheminés di-
rectement sur M'Youti et soumis là à
un nouvel examen médical, puis vacci-
n 6s.
Aux chantiers et particulièrement
dans les camps, les travailleurs sont.
groupés par race et affinités, pans les
camps, leurs « cases » en hoâs ou en
nisé sont installées avec hygiène. Il y
aura-des lits en roseaux nu bambous el,
une bonne aération sera obtenue par
des auvenis de large ouverture. C'est
ainsi un minimum de confort qui sera
offert aux travailleurs. L'emplacement
des Ofl.mps de travailleurs fera, d'ailleurs
l'o,bjet d'un choix judicieux. Ils seront
placés à proximité d'un ruisseau d eau
claire de façon à pouvoir fournir aux
travailleurs, Veau nécessaire à l'hygiènr.
et à leur lolisson.
Tout groupement de travailleurs indi-
gènes de même origine travaillant sur
un même chantier, en nombre inférieur
on égal à 500 constitue une unité. Le
direc.leur du service de la main-d'œuvre
répartit le personnel curopéen et indi-
gène entre les camps eL les chantiers et
désigne pour chaque ordinaire l'agent,
.ehar'g'{ dn la distribution, de la surveil-
lance et de la comptabilité.
L'agent d'encadrement chargé de l'or-
dinaire se procure les vivres et Peau né-
r.esf;RÍ l'O.S à l'alimentation, en assure le
transport jusqu'aui lieu de clistribuliiou,
préside à la distribution, vérifie le poids
et la. qualité des denrées, slll'veilh les
cuisines, entretient le matériel de tonte
naLnro, répond aux réclamations, main-
tient l'ordre et la discipline, inspecte
chaque jour les locaux et dortoirs, tient
un registre des malades et la compta-
bilité de fout le service.
Les femmes autorisées à accompagner
leurs maris concourent, selon les usages
de leur pays d'origine, à la préparation
des aliments pour les unités qu'elles
ont suivies. TouLe femme servant de cui-
sinière à un groupement de plus de 10
hoimmes a droit à la ration.
On voit que tout a été privu pour
loger et alimenter convenablement les
camps de travailleurs.
La. santé des travailleurs est égale-
ment robjet. de lcrsollicitude dui Gouver-
nement g.énéral. qui a présenté une sé-
ric de mesures appliquées par le Ser-
vice médical du Chemin de fer fi
M' Votiti.
Le Service Médical placé sous le con-
trôlo technique du Directeur du Service
de Santé de l'A. E. F. relève directe-
ment du Directeur du Service de la.
main-d'œuvre.
Il est assuré pa.r des médecins euro-
péens et. des infirmiers indigènes. A
̃M'Vouti, la formation sanitaire est or-
ganisée (le façon à pouvoir hospitaliser
le personnel européen et le personnel
indigènc, évacué des Infirmeroies-Ambu-
lances des camps.
Cette simple énumération des dispo-
sitions prises pour assurer le logement,
la llonrnitufc, l'hygiène et la sanié des
travailleurs qui, de tous les points de
la Colonie, vont entrer dans le Service
de la main-d'œuvre de la voie ferrée en
construction, montre qu'au Gouverne-
ment Général on s'est inspiré d'une
sage administration et qu'on a compris
qu'une organisation méthodique, seule,
était capable de fournir un bon rende-
ment et des résultats favorables.
Les travaux se poursuivent avec ra-
pidité et vont, nous l'espérons, permet-
tre de bientôt achever un des organes
les plus importants de la mise en valeur
de l'A. E. F. Sans le chemin de fer
de Brazzaville à l'Océan, tout com-
merce important entre l'intérieur de la
Co-Ionie et la côte demeure à peu près
impossible ou fort réduit. Le chemin
de fer construit, nos possessions du
Congo1 pourraient enfin prétendre à leur
complet développement économique.
Charles Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étron-
Ores.
-*es-
Lettre d'Afrique
--0-0--
Justes doléances
Qui nous défendra, si ce ne sont les Annales
Coloniales? me disait un employé de commerce.
L'absence d'une gazette locale nous empêche
de faire connaître nos légitimes revendications
dont l'ignorance nous livre un peu trop au bon
plaisir de certains de nos employeurs.
Il est évident qu'il existe dans les comptoirs
de la Côte Occidentale d'Afrique toute une jeu-
nesse laborieuse dont la rémunération n' est pas
tout à fait en rapport avec la somme de travail
qui lui est imposée. De très importantes firmes
ont maintenu chez elles le système de la ca-
serne et imposent à leurs employés célibataires
un régime d'abstinence absolue. Pour la moindre
peccadille, ils sont remerciés et doivent entamer
des procès pour se faire donner leur dû.
11 sufifra de dénoncer ces procédés pour que
certaines grandes firmes comprennent que leuï,
intérêt n'est pas de tarir la source de recrute-
ment de leur personnel, mais, au contraire, de
l'entretenir par un relèvement -sensible des sa-
laires et une détente du système de caporalisme
qui est réellement odieux.
La culture du coton
Des centaines de milliers d'hectates. tant au
l ogo qu'au Dahomey, sont propres à la cul-
ture du coton. Par hectare, l'indigène obtient
déjà, par ses moyens rudimenfcaires de culture,
une moyenne de cent kilogrammes de coton
égrené.
Un syndicat d'études pour la culture du coton
au Togo-Dahomey vient d'être créé, sous les
auspices d'une banque, et, à cette Compagnie
favorisée des facilités de main-d'œuvre et de re-
crutement seront assurées par l' Administration.
Alors, quand on vient nous affirmer qu'en sup"
primant la main-d' œUVTe indigène aux colons de
la Côte d'Ivoire, le Gouverneur p. i. ne fait
que se conformer aux ordres supérieurs (qui sont
les mêmes que ceux auxquels sont assujettis le
Togo et le Dahomey), on se moque franchement
des colons.
Il y a bien des années que les Annales Colo-
niales préconisent d'instituer une collaboration
étroite entre l'initiative privée el l'Administra-
tion d une part, et, d'autre part, entre l'Euro-
péen et l'indigène, en vue de I utilisation des
matières premières de nos colonies.
Ne laissons donc pas se produire cette fla-
grante contradiction aux principes élémentaires
de la colonisation française : une administration
locale encourageant chez l'indigène le moindre
ertort, chez cet indigène qui ne sait pas tii
parti du soh
Actuellement, les colons reviennent de l'inté-
rieur absolument découragés. Les indigènes réu-
nis à grand'peine, bien rémunérés, disparaissent
tout à coup. Ils ne veulent que travailler pour
les noirs qui les nourrissent et ne les laissent tra-
vtailer qu'à loisir.
Ce ne sont certainement pas là les conseils
de l'Administration de la Fédération Ouest-
Africaine, trop consciente de l'apport des colons
dans le développement économique des colonies
du groupe.
Eugène Devaux
COMITE COLORIAL DE L"IUBE
COMITE CQLOniAl DE L'AUBE
»
Le 6 mai, M, Gaston Gradis a donné à
Troycs, en la salle du Conservatoire de Mu-
sique, sous les auspices du Comité Colonial
de l'Aube, une intéressante conférence qui
a rencontré le .plus vif succès. Plus de six
cents personnes assistaient à cette belle ma-
nifestation, la seconde du Comité.
L'orateur, après avoir exposé les hut et
les résultats de ses raids qui ont eu de si
remarquables conséquences au point de vue
de la liaison transsaharienne, commenta avec
infiniment dq ,goût et d'esprit, la série des
très intéressantes photo,RTaphies qu'il a rap-
portées de ses deux voyages.
Belle soirée de propagande coloniale dont
le succès est un précicux encouragement
pour les fondateurs du Comité Colonial de
l'Aube.
LES TARIFS
DE LA POSTE AÉRIENNE
io
Les dispositifs du bud.
gel de 1925, adoptés par
le Parlement, cpnsacrenl
un relèvement de taxe pour
les correspondances trans-
portées par avion. Désor-
mais, dès que la loi de
finances sera applicable,
les surtaxes aériennes déjà
existantes seront majorées de 0 fr. 40 itis-
qu'à 20 grammes, de o fr. 70 de 20 à 50
grammes, de 1 fr, de 50 à a 00 grammes ci,
au-dessus, de o Ir. 20 par 100 grammes vu
fraction de 100 grammes d'excédent.
Précisons que, les correspondances avec
Vétranger étant sous le régime de COJlVoz.
tions internationales, ces relèvements de ta-
tifs sont seulement applicables aux corres-
pondances par avion à Vintérieur ou avec les
colonies.
Que le transport des lettres se fasse par
avion ou par voie ordinaire de tare, VEtat
perçoit la même taxe à son profit dans les
deux cas. Les surtaxes sont attribuées au
transporteur dont elles sont le seul b/lléfice,
sans qu'il puisse se prévaloir d'un millimum
de transport à effectuer.
Il est bon- d'attira z: attclllion sur Vin
fluencc éventuelle que pott avoir la modifi-
cafiolt tarifaire adoptée sur le développe-
ment du fret postal aérien. la question in-
téresse au plus haut toillt nos possessions-
méditerranéennes puisqu'elles sont à peu
près les seules à bénéficier des avantages de
la poste par m.-i(l/ La ligne Toulouse-Casa-
blanca est la seule dont le trafic soit réel-
lement important. Les résultais en sont dé-
sormais acquis. Les habitudes prises et les
avantages reconnus 'colltribueront vraiscm..
blablentent à ne pas modifier, mais aussi à
ne pas développer - le trafic acquis,
(Les conditions ne sont pas encore les
mêmes pour les autres lignes méditerranéen-
nes dont le fret postal est encore restreint et
réclame une attentive protection. Or, Inexpé-
rience démontre que l'abaissement des su)
taxes est le meilleur moyen de propagande à
Végard du développement du trafic postal
par avion. C'est ainsi que leI ligne France-
Maroc s est constitué un très important, sup-
plément de recettes par une réduction de
o fr. 25 sur la taxe primitive.
Tes augmentations adoptées par le Parle-
ment risquent d't:llirmlt'f le développement
des correspondances aériennes. Nous véri-
fierons le bien ou mal fondé de ces craintes
dès que seront connus les résultats de
Vexercice en cours. Mais d'ores et déjà Von
doit prévoir que si les Compagnies exploi-
tantes ne constatent pas une augmentation
sensible de leur trafic, FEt al sera le plus
lésé en cette affairf.
En effet, le régime actuel des subventions
tl la navigation aérienne crée une véritable
association d'intérêts entre VEtat et Vexploi-
tant. T.e jeu dit com pte'd'exploitation aboutit
a cr. résultat que plus Ics recettei commer-
ciales ou postales de Ventreprise augmen-
tent, plus la subvention de VEtai. diminue.
Tout naturellement la réci proque est -vrais.
Si le trafic postal diminue par suite dn relè-
vement des surtaxes, automatiquement jouera
la subvention de l'Etat pour compenser le
déficit de recettes dans les transports aériens.
Voulant gagner trois sous de plus par lettre.
VEtat risque de ne pas transporter cette
lettre et de perdre les cinquante centimes
et de li,s ci ii, cciii i
que son transport lui aurait valus. Il j a là un
manque à gagner qui est corrélati f d'une dé-
pense supplémentaire que fait naître le jeu
?<automatique de la subvention.
Nous pensons donc qu'en raison de la pé-
riode de développement, que traversent les
transports aériens, il eût été sage de ne pas
charger la part la plus intéressante et vrai-
ment rémunératrice du trafic par avion. Est-
il besoin d'ajouter en outre, que les trans-
ports de lettres par voie de terre seront gre-
Vils des frais généraux que leur eût évités
h poste aérienne? Cette considération n'est
pas sans valeur quand on se place au point
de vue de V industrialisai ion du service des
P. T. T.
Ces aspects de la question postale aérienne
ne devront pas échapper à ceux qui. auront.
In. charge d'examiner les propositions budgé-
taires pour J926.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
-– Obtel.- - --- -
La fête de Jeanne d'Arc à Oran
.0--
Une solennité a eu lieu à la cathédrale.
Mais en raison des troubles de la semaine
dernière, les cortèges dans les rues ont été
interdits et la revue des troupes supprimée.
1"
L'aviation coloniale 1
--0-
Aviateur décoré
Le Moniteur de Bruxelles public un ar-
rêté rnyal conférant l'ordre do Léopold à De
Bruyker. mécanicien à bord do l'avion
« Marie-José », qui accompagna l'aviateur
Thioffry dans son raid Bruxelles-Kinshasa.
Les élections à la Martinique
ibe -.
Interview de M. Henry Lérnery
Sénateur de la Martinique
Nous avons entretenu nos lecteurs des élec-
tions de la Martinique et de la mission que M.
LudoVic-Oscar Frossard , rédacteur à Paris-
Soir, remplissait aux Antilles pom notre con-
frère.
Nous avons signalé quelques erreurs de notre
sympathique confrère, erreurs bien excusables
chez un novice des questions coloniales, qui sd
jette à brflle-pourpoint dans la bagarre électo-
rale antillaise, ignorant tout des lulles politi-
ques, du passé des hommes et de la position
des partis. Dès son arrivée, il a pris parti avec
la fougue de sa jeunesse, et nous ations déjà été
obligés de relever impartialement un certain
nombre d'erreurs qui s'étaient glissées dans ses
informalions.
Au sujet des troubles - si troubles il y a -
de la Martinique, nous avons été voir M. Hen-
ry Lémery, ancien sous-secrétaire d'Etat à la
Marine marchande, qui, après avoir été député
de l'lle, la représente aujourd'hui dans la Hau-
te Assemblée, et voici aussi fidèlement que
possible rapportées ses observations :
Il Les télégrammes sensationnels de M. Fros-
sard sont destinés à faire impression sur le Mi-
nistre des Colonies. M. Frossard a été envoyé
à la Martinique ou y a été amené pour une be-
sogne détenninée : publier des informations
tendancieuses pour faire rappeler le haut fonc-
tionnaire qui a mis fin là-bas au pillage des de-
niers publics. La caisse de réserve de la colo-
nie servait avant lui à offrir des voyages aux
agents électoraux. Le malheur, pour M. Fros-
sard, c'est que, dès avant son arrivée dans la
colonie, on placardait partout qu'il venait
« pour mettre fin à la tyrannie du despote Ri-
chard J). M. Frossard n'est aonc. pas un té-
moin, c'est l'agent d'une entreprise qui –pour
lui. sans doute - a un caractère politique, mais
qui a un tout autre caractère pour ses tenants.
M. Donatien dont parle M. hrossard est un
socialiste de fratche date. C'est un employé
comptable qui a été très mêlé à l'affaire de la
laillite Lagrosillière au témoignage du juge-
ment et de l' arrêt rendus sur la faillite par les
Tribunaux de là-bas. Avant le 11 mai 1924,
M. Donatien était le meilleur agent électoral
de l'usinier réactionnaire Femand Clerc. Il est
maire du Carbet, à chaque consultation, il oc-
troyait à ses amis et à lui-mcme d'énormes ma-
jorités. Le 11 mai dernier, une bagarre s'étant
produite dans la salle de vote, 1 urne a été sai-
sie par la gendarmerie et portée au Consei l de
Contentieux de la colonie, et mes amis. Sévère
et Delmont, candidats du Cartel, ont eu la ma-
jorité ! N' est-ce pas démonstratif ? M. Dona-
tien a été pris, du reste, en flagrant-délit de
fraude le 3 mai dernier. J'ai demandé avec
M. Delmont au ministre des Colonies que des
mesures énergiques fussent prises pour ne pas
laisser bafouer le suffrage universel par les
hommes-à-tout-faire de M. Lagrosifficre, an-
cien député, qui n' a pu se présenter aux mêmes
élections parce qu'il était privé de ses droits de
citoven.
Du reste, le précédent ministre Ses Colonies
avait envoyé un inspecteur là-bas. Cet inspec-
teur est sur place. M. Hesse sera renseigné en
conséquence autrement que par les hommes po-
litiques et des journalistes sans mandat. Si M.
Richard a pris des mesures contre certains
maires (ce que j'ignore), c'est sous le contrôle
du représentant direct du ministre des Colonies.
Ce qu'il faut dénoncer sans se lasser, c'est le
mensonge qui consiste à présenter la bande
d'aventuriers qui agitent l'île comme des cartel-
listes. Ce sont des flibustiers de la politique et
des affaires, des pillards. M. Lagrosillière qui
est à leur tête a été du parti socialiste dans sa
jeunesse ; il l' a quitté dès avant 1914 ; il y
est rentré, malgré les poursuites pénales dont il
est l'objet pour affaires financières, après le 11
mai 1924, brusquement reconverti au socia l is-
me. Mais qui peut oublier qu'il a patronné con-
tre moi la candidature réactionnaire du grand
patron Louis Bougenot, qui possède un cin-
quième de l'île, et qui l'avait commandité dans
les affaires de rhum ? Qui peut oubli er qu'il a
soutenu contre moi le grand usinier Fernand
Clerc et l' a fait bénéficier, en janvier 1924,
d' une élection frauduleuse que le Sénat a an-
nulée ? Qui peut oublier que le 11 mai der-
nier, ses candidats étaient M. Merlin, du
Temps, et M. Séjourné, du Groupement Bil-
liet ?
Il faut à ces gens-là une audace incroyable
pour se réclamer aujourd'hui du Cartel contre
Sévère, Delmont et moi, qui avons, les uns et
les autres, un passé politique sans tache, et
avons été fidèles dans la bonne et la mauvaise
fortune au parti radical et au parti républicain-
socialiste.
C' est cela le scandale !
Mais ce scanda le prendrait des proportions
infinies si, désormais, il suffisait qu'un journa-
liste ffit mis en mouvement par un parti -- ne
ffit-il pas le sien pour obtenir le rappel d'un
gouverneur.
Il n'y aurait plus de gouvernement possyble.
Il faudrait que la France se résignât à aban-
donner ses colonies aux violences, aux déchire-
ments dont la République d'Haïti a donné le
lamentable exemple Í
La Chambre ni le Sénat ne se laisseront
faire. Lt M. He3se est bien trop avisé pour cé-
der à des moyens aussi grossiers.
Nul doute qu'une mise au point intervienne
sous peu. Au reste, dans le parti socialisie S.F.
1.0., les avis sont à peu près unanimes, et ce
n'esi qu'en toute connaissance de cause qu'une
intervention se produira au Parlement - on ne
sait encore, par conséquent, dans quel sens -
si elle se produit.
L'Angély
P.-S. - A la suite de protestations envoyées
de ia Martinique contre les opérations électora-
les, M. André Hesse, ministre des Colonies, a
télégraphié à l'inspecteur Descourier, actuelle-
ment en mission dans la colonie, pour le char-
ger de procéder à une enquête sur chacun des
points signalés.
A propos du temple d'AutkOr
–0-0–
Un curieux procès vient d'être jugé à la troi-
sième Chambre du Tribunal civil de la Seine.
Une Société Cinématographique avait tourné
un film d'aventures et de voyages dans lequel
elle avait incorporé sans autorisation, comme
décor principal, le merveilleux pavillon d'art
Kmer figurant à l'Exposition Coloniale de
Marseille et construit par M. Delaporte, archi-
tecte du Gouvernement Général - de l'Indo-
chine.
Ce dernier réclamait de ce fait des domma-
ges-intérêts pour ce qu'il considérait constituer
une contref açon.
Le Tribunal s'est rangé à cet avis et a dé-
cidé qu' une reconstitution de cette importance
devait être considérée comme une œuvre ori-
ginale et bénéficier, des lois protégeant la pro-
priété artistique. La Société Cinématographique
a donc été condamnée, pour délit de contrefa-
çon, à 6.000 francs de dommages-intérêts en-
vers M. Deleporte.
:–; -4^.
Nouvelle croisade
–0–
Pour satisfaire à la mode féminine et assu-
ier au docteur Voronoff ses éléments de greffe
humaine, non seulement l'Afrique, mais aussi
1" Asie est mise aujourd'hui à contribution.
Dans ces derniers mois, c'est en effet par
milliers que les singes ont été exportés des In-
des, Or, pour des millions d'indous, le singe
est un animal sacré. Aussi ce commerce sou-
lève de violentes protestations dans les milieux
indigènes d'autant plus qu'on accuse les expor-
tateurs de cruauté à l'égard de ces animaux.
« La folie européenne du rajeunissement,
déclare un journal de Calcutta, dépouille l'Inde
de ses singes. Ces animaux sacrés sont sacrifiés
afin que les vieillards et des débauchés puissent
avoir de nouveau une jeunesse problématique.
Cest là un commerce diabolique. Le Gou-
vernement doit envisager sa lourde responsabi-
lité, quand les conséquences de l'indignation
populaire se manifesteront »,
Les colonies françaises
à l'exposition de Grenoble
c-o
L'Indochine, l'Algérie, la Tunisie, le Ma-
rcc, l'Afrique Occidentale, Madagascar et les
vieilles colonies ont groupé leur collaboration
à l'Exposition du Tourisme qui va s'ouvrir à
Grenoble. Elles ont construit un pavillon trian-
gulaire comprenant une cour centrale entourée
de salles, dont la superficie totale dépasse
1.000 mètres carrés. -- - - --
Une grande pièce placée dans 1 axe du hall
d'entrée a, en outre, été réservée à la Compa-
gnie Générale Transatlantique, dont on con-
naît les intéressantes initiatives en malière dv
tourisme dans l'Afrique du Nord et des Souks,
distincts du pavillon colonial, seront occupés
par les industriels et commerçants algériens, tu-
nisiens et - marocains. -
Les colonies, qui ont contrpué hnancièrc-
.ment à la construction de ce pavillon, ont, en
outre, fait un gros effort pour mettre en pleine
lumicre leurs beautés naturelles et artistiques,
ainsi que les ressources dont elles disposent au
point de vue de la houille blanche.
De nombreux dioramas, de superbes agran-
dissements photographiques, des positifs sur
verre, des plans, des cartes lumineuses, des
échantillons de l'art local, des spécimens des
principaux ouvrages et guides concernant les
diverses colonies retiendront longuement l' atten-
tion des visiteurs et l'édifieront pleinement sur
les richesses touristiques et les possibilités in-
dustrielles du merveilleux domaine colonial de
la France.
La seconde expo;ition de Wembley
La seconde exposition de Wembley
La donxic'mo saisnn do rE\:pn:,it illn «lo
l'empirc britannique à Wenibloy n dé inau-
miréc le t) mai.
Le roi ot la reine oui (M»' acrlaincs sur
li-1 parcours du « oïl^.Ui' royal 1" lnir ar-
rivée à WVmblov par une fniile ('"vahui1
à environ 150.000 personnes.
Magistrature coloniale
Un important mouvement dans la magistra-
ture coloniale paraîtra demain au Journal offi-
ciel,
Notre défensive au Maroc
Déclaration de M. Painlevé
A l'issue de la séance du derniea Conseil
des ministres, M. Puul PUiIlhvé, j.i i-sidenl
du Conseil, iulurrofié sur la situation au
Maroc, a fait lu déclaration suivante :
< Je suis klill minutieusement au cuu-
rant des événements qui se déruuleiit au
Maroc. Ce que nous y faisons, vous Il sa-
vez, n'est pas une opération militaire de
cunquètc, C'est bien au contraire une opé-
ration de refoulement d'étrangers q'n se
sont iutroduils sur IIC.jr.. territoire.
«̃ Aclu'-llement. la situation est s'able ;
il reste encore deux ou trois poster avan-
ces qui sont toujours encerclés mais que
l'on ravitaille par avien.
« Voilà qui prouve que l'action se pass"
bien chez nous et non d,Ul:-:i une ne qui
ne serait pas placée sous notre mandat.
'1 C'est une réponse bi-ui netle à ceux qui
veulent aecuser la France d'un prétendu
esprit rh; eonquéb
'» N'ius ne ilevi-ns jas nous allendie .'i
«le.i-i'i^ses opéralinus avant quelques jours
e'est-à-dire luisqu" 1rs différents 1 liïuils
qui ont élô dCIJhllld",,,;; par U> mare.-liai
Lyoutey seront arrivas à pied ,r":!}'!',,,
Leur eoneriitra lion s'opère de ïueun 'o4ion-
iielle. ijuatid elle sera terminée, nous ouï-
rons frapper le eouip dceisif. Plus i'ai-tioii
finale sein violent' "t r.ip:ln, mous "P
Si'l'a i-oul''!lse. >
L" Pi'sidfiil du Coi 1 s il eonelut ̃ e, s
termes :
- (t Nous .i.;iss.)us en plein accord iwe
k'< ^nuvcrjieiaenls lirila uiiqu<- et .-sj a^nol.
Ils savent qu.- nous avons élé munii"- st< -
11 l' ,! Il attaquas. Xous soinur-s v.clunes
d'une a^ressi-'n injusiiiiée. S'our nvintenir
notre prestige dans tout notre empi. df
(lit Nord,
de e. (ir .c_;i ssjuu n' sêvèrom- n' < h,i-
ti. )
Demande d'interpellation
M. l'ierrj I v •̃ : !. u 1 lI - ̃ l a .'idr.-ssé a a Pirsi-
denl du Conseil une d* mande "fin1, u pclla-
tii'ii sur les eondilio'is dans lesquei • s il
esprit niellre lin, le plus lèt possiM- , aux
♦jV'Mii'iiii'uls mdik'ii es et rétabli; un:
atmosphère paeiJique nu M m roc*.
Le iront
La situation est slationnaire sur f ".s.'in-
ble du front. A l'ouest, Je groupe Co'-'mbal
a procédé au renforcement de la couv r'. ire
dans la région d«' Tafrant-Teruual.
Les travaux de fortitiea'ion sont - ?tivc-
nient. poussés, de façon à pouvoir i ôp( 'iidr<\
le cas 'Vliéant, à une a'laque que l'on croit
imminent" dans la réigi>«n d'Ouex.zan.
l'es reconnaissances d'avions oui ":. "rrel
confirmé ):L pn-seu'1.- de L,frus ras.-, -ml*li -
nieiits do dissidents dans la région d>_ Clie-
cliau'jL-:).
Au centre, la colui.ne du colonel Fr y 1 u-
jJ'1" est, elle aussi, en ¡H,sitiL':l (r).'!",
Les derni-Ts et sêvèp ̃̃u^a^ene :ds aux-
quels elle a pris part on' primis d'd;'4ay. r
tous les postes et blukliaus 1 j u ̃ ! ̃ -t> lîiJaiiis
avaimt cernés .'t qui a\ aient résisté \ail-
lammenl en attendant 1-- retour offensif de
nos troupes.
A l'Est, le groupe du m.-1 C.ombay s'or-
ganise également sur le t.Train roc \.piis.
Il surveille particulier'ment, 1,' déV>i< hé
de l'oued Uui/crt où f<<11 a sivn.ilé U; pré-
sence de barkas dissul ades. Il est à re-
marquer qiiVidr.1 T.Ytfali el Adou/. 1 ; uis-
sanle tribu des Omiarel. qui partie:,,a
vcinent à la eampauir' contre 'es Ksp. ^;iol^.
est travaillée par d< s ngen's d'Abd t Kiim
qui y lèvent d'importants continu, n's d'
il il i^ens eu à5e fie p i!' 'l' ¡": :\]"]1"-:-',
Dernières nouvelles du front
Colll I iiil eliient à celle.l-S 11.>U. !,' ,-; .1.'
¡'.l'L'ss' Je poste d'Aloilu, n'-s' [a,- : • * 115 >. ̃
au pouvoir des Hiiaais. ':t'ul. un
btockliauss 'L' c* poste, ii.- upe par '-:1:11
Sénégalais, a été ré.luil par le canon.
A fouesl. dans le< J'!, ailes, on > jna-
lail le D mai un r aiiori < nieir Ils t i _•
sali-.ns rifaines.
Au centre, le poste d'Aui-M.iatuui a .-l
i.g t par un délacbemen! de pu: osaiis
Rcni Ouarain. sous les mln-s du capi:<:n'
Mè
La situation siii-
n.ii'd, où l" !..!,':H"l'dl Culoiwhat opère K con-
centration d"S teutons qu; lui sont al.---.
Le LM oUpe Fr.'X il< ub a-.r a ravit.ul'e :. s
postes d'Ain-Mediuuna e. d'Astar.
Dans ie Secteur du eiionel l:allJ!,['. nori
troupes ont eonlinue a i 'V-iun-r cli--.-. l, s
trilnis 'les ré ej i ii i s de kitiaiie .-l de M uk -
Ali.
Les li.aipiS d' toldes a 11 ! • S
divers points du froid.. ouformé.iv :.t .Il!\.
directives du commandant eu chef
Le passa;?/' de c. s liuiipes aimee> 'in-
versant le pays ii rnss.ii.'e l'-s Iribu.- (.:uu.t
le loyalisme ôtd demeuré intact.
Les combats 1res s.-veirs livrés aux i\,n-
linufeius ril'ains par les tulipes du ^ét.érul
Colc.nrbal et des -,. 111 r i e î.s Froydonberçf 1'1.
Camba> ni. produit sur le pays disside.d
une impr'^sioii profonde.
'foutes les disposil ions militaires .i j ob-
liques sont prises i ar le dl:'n,',¡:\l l :Idl!¡-
brun.
Le général Niessel en mission
/*! tu -lierai Xiesscï, iii.vjircteiir i/i:rTihi! de
F \(:roiniiiii'/ui\ cni'ui/t; par le pri-sidc u i iiu
f'unst'il. iitinisire d<- la en
extraoulinaivo au Mai<>-\ (/.r/ il'.- à < a-
Sahhut<-a. eu ai ion. i'> aaut de rouit rase
1 ,<, q^ih'ial Xiessfl est aussitôt j^f/aili
à llatidt ]iour s'ciilrelciùi' uvee (e marc
chai I.ijaitloij?
I.PI1' dépétbt.)
La relève
Les premiers renforts altérions, ai rivés
¡\ pied d'oui Vie par la \o!e étroite Tiemc Ui-
( nidjda-Ta/u, \oiit permettre de îeleNir les
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